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La rue Littré a été percée en 1881 et classée par décret le 10 juillet 1882. Elle ne comporte que 22 numéros.
Les deux immeubles de premier plan présentés sur cette carte, situés de part et d’autre de cette voie (n°22 rue Littré à gauche, n°21 à droite) forment l’angle avec la rue de Rennes (n°150 à gauche, n°148 à droite) ; ils ont été édifiés sur les plans de l’architecteLéger Desmassias (1840-1893) présentés au service de l’urbanisme les 22 et 29 octobre 1881.
Le terrain de ces deux futures constructions appartenait à Pierre Lapeyre (1824-1889), cantalien du Bougeard, entrepreneur mais également grand démolisseur, attitré du baron Haussmann pour notamment le boulevard Saint Germain et l’avenue de l’Opéra, puis de la moitié de l’Exposition Universelle de 1878 et enfin du Palais des Tuileries en 1879…
C’est donc Lapeyre qui se charge de la construction des deux immeubles de proue de la rue Littré, comme il s’est chargé, toujours en collaboration avec l’architecte Desmassias, d’une dizaine d’autre bâtiments parisiens.
Dès son achèvement en 1883, le rez-de-chaussée du n°22 rue Littré est affermé au bureau de Poste et télégraphe n°43, dont le sieur Labro est nommé le receveur.
Cent quarante ans après, la Poste y est toujours active.
Le rez-de-chaussée du n°21, en face, est tout d’abord loué, à partir de 1884, à Mlle Bigot qui y installe sa Brasserie de l’Armorique. En 1887, A. Lesne reprend l’établissement qui devient la Taverne Saint-Cyr. Lui succèdent ensuite une série de limonadiers : Ernest Lucas en 1892, Maréchal en 1894, Imart en 1900. Auguste Imart (1868-1964), originaire de Puylaurens dans le Tarn, s’est marié en décembre 1898 avec Jeanne-Marie Grenet. En 1906, Imart cède la brasserie Saint-Cyr à la Société Générale qui y aménage son agence AK, laquelle était provisoirement installée, depuis 1897, dans des locaux situés au n°150 rue de Rennes.
De son côté, Auguste Imart reprend avec son épouse, la café restaurant de G. Garnier, situé à l’angle du n°21 boulevard Diderot / n°1 rue de Lyon.
Tout comme la Poste, la Société Générale n’a pas quitté cet emplacement de la rue Littré / rue de Rennes jusqu’à ce jour.
La Société générale, agence AK 148 rue de Rennes 21 rue Littré.
Plan de Paris 1609, faubourgs Saint-Laurent et Saint-Lazare par Bénédict de Vasselieu, dit Nicolay Lyonnois, ingénieur ordinaire de la province de Guyenne en l’artillerie de France.
Ce cliché est pris depuis le boulevard Pereire et nous présente, à droite le 21 rue Lebon, où sont installés un papetier et un boucher.
La librairie-papeterie est tenue depuis 1878 par Joseph Charles Lescène (1810-1889), originaire de Gand en Belgique, qui est marié depuis le 27 mai 1843 avec Victorine Cornélie Lemarchant (1816-1891). Tous deux étant décédés successivement les 6 mars 1889 et 13 mai 1891, leur fille Cornélie Pauline Lescène (1854 – † après 1925) leur succède dans l’affaire.
L’année suivante, Cornélie Pauline se marie, le 22 mars 1892, avec Louis Léon Alleaume (1843-1921), né à Notre Dame de Bliquetuit en Seine-inférieure. Tous deux tiennent cette papeterie jusqu’en 1901, la cédant à J. Bailly. Viennent ensuite L. Pecquet en 1910-1911, puis Aubert de 1912 à 1921…
21 Rue Lebon : Librairie papeterie L Pecquet en 1910-1911 — Louis Athanase Bizouard vers 1910-1912
Louis Alexandre Bethmont est le premier boucher à prendre place au rez-de-chaussée gauche du n°21 rue Lebon. Bethmont est né à Sarcelles en 1869 où il est boucher lors de son mariage du 7 avril 1894, à Merru dans la Marne, avec Jeanne Fidéline Marthe Leclerc (née en 1873) ; l’année suivante ils demeurent 51 rue Bayen dans le XVIIe arrt où il est garçon boucher avant de prendre un droit de place de boucher dans le marché couvert des Ternes, place qu’il revend le 8 mai 1901 afin d’installer son étal de la rue Lebon en 1902.
Louis Alexandre Bethmont cède cette affaire en 1908 à Louis Anathase Bizouard, et rachète, le 10 avril 1912, le matériel de boucherie pour s’installer au marché couvert de la rue des Moines, place 5 et 6. En 1922, Bethmont était toujours boucher à cet emplacement et demeurait 76 rue des Moines…
Avant d’acquérir le fonds de boucherie de la rue Lebon, Louis Anathase Bizouard était boucher au n°12 rue Julien Lacroix dans le 20e arrt., de 1900 à 1903, puis au n°52 rue d’Orsel dans le 18e arrt., de 1905 à 1907. Bizouard, né à Dijon en 1875 s’était marié le 17 octobre 1899 à Bligny-lès-Beaune Côte-d'Or avec Louise Elisabeth Latour qui en était originaire.
Les époux Bizouard ont tenu la boucherie Lebon jusqu’en 1914.
Aujourd’hui, la boucherie a cédé la place à une entreprise d’entretien et de dépannage de chaudière tandis que la librairie-papeterie est devenue une agence immobilière.
Extrait de l’ordonnance du 10 mai 1865 prise par le préfet de police Symphorien Boitelle réglementant la circulation des bateaux sur le Canal Saint-Martin : Article premier. — Aucun bateau, train ou radeau circulant sur le canal Saint-Martin ne devra excéder les dimensions suivantes, mesurées de dehors en dehors, y compris le chargement, et sans aucune tolérance : Bateaux 42 m x 7,75 m — Trains et radeaux 40 m x 7,30 m.
Art. 5. — Les bateaux porteront à la poupe leur dénomination, le nom et le domicile du propriétaire.
Les trains ou radeaux porteront sur le pieu de nage ou sur l’oreille la marque du marchand dont ils sont la propriété.
Les inscriptions seront apparentes, en toutes lettres et en caractères ayant au moins 8 centimètres de hauteur. Elles seront peintes, ou sur le bordage, ou sur une planche fixée de manière à ne pouvoir être déplacée.
Art. 6. — Les besognes, marnois, lavandières et chalands d’une superficie de 200 mètres et d’une capacité de 300 tonnes et au-dessus auront, à charge complète, deux mariniers au moins à bord, et un au moins, s’ils sont à demi-charge ou vides.
Tous les autres bateaux d’une superficie et d’un tonnage inférieurs aux précédents, auront, en toutes circonstances, un marinier au moins à bord.
Les mousses ou fils de mariniers, âgés de quinze ans, pourront être employés à bord des bateaux comme hommes d’équipage.
Art. 7. — Tout conducteur de bateau, train ou radeau doit être muni d’une lettre de voiture en bonne forme, qu’il est tenu de représenter à toute réquisition aux agents de l’Administration.
Art. 10. — La navigation est interdite pendant la nuit sur le canal Saint-Martin.
Art. 17. — Le nombre d’hommes à employer pour le halage des bateaux, trains ou radeaux, est fixé par le tableau suivant :
Besognes, marnois, lavandières et chalands : 4 haleurs (chargés) ; 2 haleurs (vides)
Flûtes de Bourgogne, grandes toues dites cisclandes, péniches, belandres ardennais et petites lavandières : 3 haleurs (chargés) ; 1 haleur (vides) : 4 haleurs (chargés) ; 2 haleurs (vides)
Toues chênières, toues sapines, petites flûtes et barquettes : 2 haleurs (chargés) ;1 haleur (vides)
Couplage de flûtes de l'Ourcq et margotats de grandes dimensions : 2 haleurs (chargés) ; 1 haleur (vides)
Petits margotats : 1 haleurs (chargés) ; 1 haleur (vides)
Éclusées de bois à brûler, de charpente ou de sciage : 2 haleurs (chargés) ; 1 haleur (vides)
Art. 19. — Le halage aura lieu, de La Villette au bassin de l’Arsenal, sur la rive gauche, et dans le bassin de l’Arsenal, sur la rive droite.
Art. 20. — Tout bateau, train ou radeau allant dans un sens doit la moitié de la voie à tout bateau, train ou radeau allant dans le sens contraire.
Quand deux bateaux à vapeur se rencontrent, chacun se range à sa droite.
Si la rencontre a lieu entre un bateau à vapeur et un bateau halé, le bateau à vapeur se range du côté opposé au halage.
Quand des bateaux halés se rencontrent, l’un chargé, l’autre vide, le bateau vide se range du côté opposé au halage. Si les bateaux qui se rencontrent sont tous deux chargés, ou tous deux vides, le montant se tient du côté du halage.
Art. 22. — Tout bateau qui s’arrête doit laisser passer ceux qui le rejoignent, jusqu’à ce qu’il se remette lui-même en marche.
Quelques-unes des nombreuses interdictions. Art. 70. — Il est défendu :
— De jeter ou de déposer dans le canal ou sur ses dépendances des immondices, pierres, graviers, bois, paille ou fumiers, résidus quelconques de chargement de bateaux, ni rien qui puisse en embarrasser ou atterrir le lit, et d’y planter aucun pieu ;
— De parcourir les berges et ports avec des voitures, des charrettes ou des bêtes de somme, à moins qu’elles ne soient employées au transport ou à l’enlèvement des marchandises ;
— D’abreuver les bestiaux au canal ;
— De remiser des voitures, charrettes, tombereaux ou haquets sur les ports et berges ;
— De ravager le fond de l’eau pour y chercher des vers à vase, des débris de métaux ou tous autres objets ;
— De noyer des animaux ou d’en jeter les cadavres dans le canal.
— De jeter les eaux de vidange des bateaux sur les talus des levées ou sur les murs de revêtement ;
— De glisser et de patiner sur la glace dans toute l’étendue du canal ;
— De se baigner dans le canal ;
— D’y laver du linge, d’en étendre ou faire sécher sur les ports et berges ;
— D’y puiser de l’eau, sans une autorisation spéciale du service municipal d’exploitation ;
Art. 74. — Dans la traversée d’une rive à l’autre, sur le pont mobile de Grange-aux-BelIes, les cochers et charretiers ne pourront conduire leurs chevaux autrement qu’au pas.
Nous sommes à l’entrée de la rue Brochant qui fait face au Square des Batignolles.
En premier plan, au n°3 de cette voie, le rez-de-chaussée est affermé, à gauche à un commerce de papeterie et à droite à une teinturerie.
Cette papeterie, depuis sa première installation en 1893, n’a été occupée que par des femmes : Mme Boury de 1893 à 1896 ; Mlle Bénard de 1897 à 1902 ; Mme Docquier de 1903 à 1927 ; Mme Chambonnet en 1932…
La teinturerie a été créée en 1876 parLouis Henri Victor Majorban et son épouseMarie Jaume.
Louis Henri Victor Majorban (1814-1882) originaire de Wazemmes dans le Nord, s’était installé en 1835 à Neuilly-sur-Seine et s’y était marié avec Perrine-Virginie Babin (1816-1852). Dès son mariage, il est imprimeur sur tissus puis teinturier, marchand de bleu de savons et fabricant de produits chimiques à Neuilly au n°169 avenue de Neuilly, où il est encore attesté en 1863. Devenu veuf le 22 novembre 1852, il s’est remarié le 13 août 1853 avec Françoise-Joséphine Dumont et en a divorcé le 21 juin 1859 pour cause d’interdiction légale. Remarié en troisièmes noces avec Marie Jaume, Victor Majorban a ouvert une teinturerie à Paris en 1871 au n°15 rue Trézel (devenue rue du docteur Heulin) qu’il a tenue quatre ans avant de s’installer définitivement rue Brochant.
Après le décès de Majorban, le 18 juin 1882, sa veuve, Marie Jaume, tient l’affaire jusqu’en 1890 et la cède à M. Macé qui la revend à M. Blanc en 1893 ; celui-ci exploitait toujours cette teinturerie en 1914.
Signalée par son enseigne placardée au fronton des boutiques, Mme Vielle, couturière, installée au 1er étage de cet immeuble, qui confectionnait des robes et manteaux, y a été active 1905 à 1912.
Aujourd’hui, la papeterie est devenue un Coffee shop, la teinturerie une boutique de disques vinyle à l’enseigne All Access.
La rue des Amandiers commence à cet emplacement baptisé place Auguste-Métivier.
A droite sur ce cliché, le bâtiment du n°2 rue des Amandiers donne également sur le n°1 avenue Gambetta. Le liquoriste du rez-de-chaussée, A. Germain, a acquis ce fonds de distillation en 1901 auprès du sieur Steinmetz, lequel le tenait de Meuleau depuis le 15 septembre 1897.
En 1908, Germain vend son affaire à Henri-Jacques Claveill qui la cède à Allard le 7 octobre 1911…
A ce jour, un café brasserie y est installé à l’enseigne « Les Polissons ».
En vis-à-vis, au n°11 avenue Gambetta, l’Epicerie de choix, « Vins fins et ordinaires, Cacao Van Houten » appartient à Louis-François Larpenteur depuis le 15 avril 1893 pour l’avoir acquise de M. Aubin. Le 31 octobre suivant, Louis-François Larpenteur (né le 29 octobre 1869 à Saint-Mammès) épouse Marie Mauny (née à Paris 20e le 30 novembre 1873).
Le couple Larpenteur conserve cette épicerie pendant 12 ans avant de la vendre au sieur Arnaut en 1905 ; succèdent ensuite Doucet de 1906 à 1909, puis Jouvenelle à partir de 1910.
En lieu et place de cette épicerie, se trouve aujourd’hui, une Menuiserie-serrurerie.
Nous avons eu l’occasion d’étudier et commenter, ci-dessus, la présente carte, dans une vue plus rapprochée.
Ce carrefour a été baptisé place Auguste Métivier, par arrêté préfectoral du 28 octobre 1910.
Cette carte présente la rue Caulaincourt à hauteur du n°111, à l’angle de l’escalier de la rue des Saules. En face, la rue Caulaincourt se poursuit en montant à gauche, tandis que la rue Lamarck emprunte la voie descendant à droite.
L’immeuble en pierre de taille au n°111 (anciennement n°99 jusqu’en 1900) a été édifié sur les plans de l’architecte rémois installé à Paris, Gustave-André Gridaine (1836-1903), créateur de près d’une centaine d’immeubles parisiens du même type. Le permis d’y construire a été délivré le 6 avril 1897.
Les exploitants de la boulangerie tout comme de la papeterie-mercerie du rez-de-chaussée sont, dès la prise à bail de ces locaux, d’une grande instabilité. Ainsi de 1901 à 1914, on compte cinq boulangers qui se succèdent : Hénin de 1901 à 1903 ; Champion en 1904 ; Lévêque de 1905 à 1907 ; Vaillant de 1908 à 1911 et Demarcq en 1913 et 1914.
La papeterie tente même d’ajouter à sa banne mobile l’activité de « magasin de nouveautés » mais ne fait guère mieux : Fritz de 1899 à 1901 ; Goebel en 1902 et 1903 ; Rouault en 1904 ; Guiperon de 1905 à 1907 ; Fousset de 1908 à 1910 ; Mlle Fleury de 1911 à 1913 et Mlle Arnoux en 1914.
La boulangerie est toujours active aujourd’hui, sous l’enseigne « Les Deux Frères ». Le magasin de nouveautés-papeterie-mercerie a, quant à lui, laissé sa place au Salon de coiffure « Goretti ».
Ce cliché est pris au niveau, à gauche, de l’immeuble du n°57 rue d’Avron dont le porche central, surmonté d’une fenêtre cintrée, est entouré par une boulangerie tenue par Dagonneau de 1904 à 1908 et par Gérard, marchand de vins de 1896 à 1908.
Ce cliché est à rapprocher de celui publié, en son temps, par James, où on voit en gros plan l’immeuble du n°54 rue d’Avron et l’entrée des « Bains Simple et Sulfureux » du n°52, visibles en arrière-plan droite de la présente carte.
213 - Tout Paris - Rue d'Avron (XXe arrt)
publié par Mektoube 17 dim. 10 mars 2013 18:23
Cet établissement de bains-lavoir a été ouvert en 1870 par Jean-Baptiste Anatole Cantin (1839-1895), maître de bains, et son épouse Lucie Catherine Lander (1824-1899). Le 10 janvier 1877, Cantin est déclaré en faillite et se reconvertit aussitôt ébéniste au n°148 boulevard de Charonne.
Le syndic de liquidation adjuge l’affaire à Eugène Laurent Dubos (1850-1911) marié depuis le 1er octobre 1872 avec Marie Euphrasie Dumain. Dubos ne fait guère long feu dans son bains-lavoir de la désormais rue d’Avron (rue de Montreuil jusqu’au 31 janvier 1877) puisqu’il est à son tour mis en faillite le 14 mai 1878.
Dès le 15 juin 1878 le lavoir et bains publics est vendu par adjudication sur une mise à prix de 20.000 francs pouvant être baissée. C’est le "négociant en bijouterie" Victor-Marie-Jean-Baptiste Muller (1845-1922) qui en est déclaré adjudicataire ; par précaution, son épouse Sophie-Emma Hagenstein, strasbourgeoise née en 1850, fait une demande en séparations de biens le 17 septembre 1880, tout en restant toutefois au domicile conjugal (lors du décès de Muller le 4 juin 1922, ils étaient toujours mariés).
En 1884, Muller cède son commerce à C. Yon qui rejoint la grande famille des faillis dès le 12 novembre 1885.
Le 15 janvier 1886 a lieu l’adjudication du droit au bail, de la clientèle, de l’achalandage et du matériel du lavoir, mis à prix 32.000 francs ; celui-ci est adjugé à M. Leblanc qui le baptise du nom de Lavoir et bains Jouvence.
De 1896 à 1907, un certain Bernard lui succède. En 1908, E. Dannery rachète ce fonds de commerce mais se trouve lui aussi mis en faillite le 5 novembre 1909 ; cependant, il est sauvé in extremis le 3 décembre 1909, le Tribunal de Commerce de la Seine ayant annulé le premier jugement de faillite et replacé le sieur Dannery au même et semblable état qu’avant icelui. Les Lavoir et Bains de Jouvence passent ensuite aux mains de Girard en 1914, et de Salard de 1922 à 1932…
Aujourd’hui, un petit immeuble locatif a été construit à cet emplacement.
Le 23 mai 1834, la Chambre des députés adopte le projet de loi relatif aux travaux d’embellissement de la Place de la Concorde par 101 boules blanches contre 5 noires. C’est l’architecte Jacques Hittorff (1792-1867) qui est chargé de ces aménagements pour un budget d’un million cinq cent mille francs.
Huit figures colossales allégoriques représentant les principales villes françaises seront érigées sur les guérites et pavillons déjà en place, une fois restaurés, situés aux quatre angles de la place : Lille etStrasbourgseront exécutés parJean-Jacques dit James Pradier(1790-1852), Bordeaux et Nantes par Louis Denis Caillouette (1790-1868), Brest et Rouen par Jean-Pierre Cortot (1787-1843) et Lyon et Marseille par Pierre Petitot (1760-1840).
Le 24 juillet 1838, le journalLe Commerceannonce que les statues « Lille et Strasbourg sont achevées : — Deux des statues qui doivent concourir à la décoration de la place de la Concorde, la Ville de Lille et la Ville de Strasbourg, exécutées toutes deux par M. Pradier, ont été découvertes. Ces deux statues, placées en face du ministère de la marine, sont assises. Des rochers leur servent de siège ; leurs pieds reposent sur une pièce de canon, et elles portent à la main, l’une un glaive, l’autre une courte épée à la romaine. Nous n’avons pas la prétention de juger aujourd’hui le mérite artistique de ce travail sur lequel nous reviendrons lorsque les six autres statues seront découvertes, ce qui parait ne pas devoir se faire attendre long-tems.
Au premier plan gauche le « Bois-charbons » du n°46 rue Condorcet est tenu, à la date de ce cliché, par le marchand de vins M. Poulaillon. Lui fait face, au n°44 Condorcet, à l’angle du n°54 rue Rodier, Jules Alexandre Chambault, également cafetier qui propose des Huîtres en Grand arrivage ainsi que des Escargots ; celui-ci a acquis ce fonds de commerce du sieur Champeaux le 9 juin 1904. Jules-Alexandre Chambault (1879-1969), originaire de Fublaines en Seine-et-Marne, s’est marié, une dizaine de jours avant, le 31 mai 1904, avec Clémence Pauline Fournier (1885-1958) née à Mirebeau dans la Vienne, où son père était aubergiste.
Le 20 novembre 1909, les époux Chambault revendent l’affaire à Robelin qui la tiendra jusqu’après 1914.
En vis-à-vis, à l’angle du n°43 rue Condorcet / n°52 rue Rodier, le bel étalage d’épicerie est affermé depuis 1902 à Pierre Billoué, lequel tient une seconde affaire similaire depuis 1897 au n°74 avenue Ledru-Rollin. Pierre Billoué (1860-1929), originaire de Brinay dans la Nièvre, est marié en secondes noces depuis le 4 novembre 1893 avec Alphonsine Vitaline Roussel, née en 1871 à Longnes dans les Yvelines.
Le 29 août 1907 Pierre Billoué se défait de ses deux épiceries : celle du 43 rue Condorcet est cédée à M. Genlis, tandis que M. Dubois acquiert le 74 avenue Ledru-Rollin.
Aujourd’hui, aux huîtres et escargots s’est substituée une boutique de vêtements féminin à l’enseigne « Marie-Sixtine » ; de son côté, l’épicerie est devenue une supérette Franprix.
TOUT PARIS - 365 - Les Serres de la Ville de Paris au Pont de l’Alma - Les Joutes (VIIe arrt.)
Voir ► ICI quelques renseignements sur les Serres de la Ville de Paris.
D’ordinaire les joutes lyonnaises sur la Seine se déroulaient chaque année en juillet dans le bassin de l’Hôtel-de-Ville. Celles organisées ici, devant le port du Gros-Caillou, étaient peu fréquentes.
TOUT PARIS - 1217 bis - La Rue Bayen (XVIIe arrt.)
La rue Bayen est l’ancienne rue de l’Arcade qui commençait au Grand chemin de Saint-Germain-en-Laye (future avenue des Ternes) et aboutissait à l’entrée du Parc et du Château des Ternes
Elle est prise ici dans sa partie allant du n°13 au n°17, juste avant son croisement à angle aigu avec l’avenue Niel.
Au n°13, la blanchisserie de fin est tenue depuis 1900 par Mme Lancelle qui la cède en 1904 à Marie Marguerite Aline Plaine, née Bardin. Celle-ci, née à Sénard dans la Meuse en 1862, avait épousé le 26 août 1897, Adrien-Armand Plaine (1860-1914), aide en pharmacie.
Aline Plaine cesse son activité peu de temps après le décès de son mari survenu le 16 mai 1914.
Les locaux mitoyens à la blanchisserie, situés au n°15 rue Bayen, sont pris en location par Louis Boisselat — propriétaire d’un bazar, quincaillerie, articles de ménage, spécialité bâtiment — qui charge l’architecte Georges Auguste Rousseau (1854-1919) d’y construire un bâtiment d’un étage, après avoir déposé un permis le 15 juin 1904. Après avoir acquis l’emplacement avec sa Société l’Economie ménagère fondée le 29 mars 1912 (dont il utilisait déjà ce nom comme enseigne depuis 1900), Boisselat y fait exécuter de nouveaux travaux au rez-de-chaussée avec un permis daté du 13 octobre 1913.
Préalablement, Boisselat s’est emparé de tout le quartier situé n°17 rue Bayen / n°2 à 10 avenue Niel et n°28-30 avenue des Ternes, le percement de l’avenue Niel venant d’être achevé en 1889. Ainsi Boisselat dépose successivement plusieurs autorisations de construire : le 17 juillet 1889, hangar au n°30 avenue des Ternes / angle de la rue Niel ; le 9 novembre 1891, un autre hangar au n°6 avenue Niel ; et enfin le 28 mars 1913, un bâtiment de deux étages à l’angle du n°2 avenue Niel et du n°28-30 avenue des Ternes, sur les plans de l’architecte Marcel Oudin (1882-1936). Louis Alfred Marie Boisselat (1er avril 1852 – 13 octobre 1914), originaire de Charonne s’est marié dans le 9e arrt., le 17 juin 1880, avec Alice Julie Vilbert (1858-1949). A cette date, Boisselat demeure au n°43 rue des Acacias où il vient d’ouvrir son premier bazar. Le succès aidant, Boisselat s’agrandit en 1889, occupant désormais les n°53-57-59 rue des Acacias et le 33 ter avenue des Ternes. Juste avant de franchir l’avenue des Ternes et d’envahir le côté pair de l’avenue Niel, depuis l’avenue des Ternes jusqu’à la rue Bayen.
La rue Bayen vue de l’avenue Niel : baraques de l’Economie Ménagère — Les Magasins de l’Economie Ménagère de l’avenue Niel vus de l’avenue des Ternes ; au fond à droite, la rue Bayen
Au décès de Boisselat en 1914, son Economie Ménagère est reprise par les Magasins Réunis dirigés par Eugène Corbin, dont son père Antoine Corbin était le fondateur.
Le bazar d’origine de Boisselat construit en 1913 sera remplacé par un nouveau magasin de cinq étages, dont le permis a été déposé le 20 février 1928.
Les Magasins Réunis de l’Etoile seront exploités sous le nom du Printemps à partir de 1983, puis, à l’issue de gros travaux, acquis en 1991 par la FNAC qui occupe toute cette travée de la rue Bayen du n°15 au n°17.
On peut noter, du côté des numéros impairs de la rue Bayen, au n°10, la présence, signalée par une enseigne perpendiculaire, du COQUEMER GRAVEUR. Joseph-Clément-Léon Coquemer, né en 1882, avait acheté, le 12 février 1905, ce fonds de commerce d’imprimeur lithographe graveur, auprès de Girardin-Soyer. Coquemer, connu et apprécié pour ses éditions d’art, y était encore attesté en 1935…