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Visible à droite sur ce cliché, l’emblématique Villa des Grandes Terrasses, avec son belvédère domal et son accès direct sur la plage, a été édifiée dans les années 1870. On en connaît précisément sa composition, grâce au journal Paramé mondaindu 22 juillet 1894 qui insère une annonce à l’occasion de la mise en location de cette villa : A louer meublée, la splendide Villa des Grandes Terrasses située à Rochebonne comprenant :
Grande entrée carrossable, au sous-sol deux chambres de domestiques et une salle de bain toute agencée, calorifère chauffant toute la maison.
Rez-de-chaussée surélevé, salle à manger ouvrant sur une grande terrasse donnant sur la mer, un jardin et descente directe sur la grève, grand office avec laverie, grande cuisine avec deux fourneaux, évier, eau, etc.
Premier étage, six grandes chambres de maître avec trois cabinets de toilette dont un avec lingerie et toilette à l'anglaise et water-closet.
Deuxième étage, cinq chambres de maître avec deux cabinets de toilette, deux chambres de domestiques, grande lingerie, eau et water-closet.
Très grandes remise et écurie. — Maison de gardien. — Box pour trois chevaux.
Cette villa possède un agencement tout spécial pour la saison hivernale.
Prix très modérés
Paramé - Rochebonne - La Plage.jpg (205.91 Kio) Vu 2340 fois
La villa des Grandes Terrasses a appartenu, de 1908 à 1915, au parisien Georges Louis Provensal(1847-1915) qui, lors de sa carrière dans la finance publique, n’a eu de cesse d’être muté :
Alors qu’il remplissait, depuis le 11 juillet 1872, la fonction d’administrateur de 1e classe des contributions indirectes, Provensal est nommé, par décret du 1er juillet 1874, receveur particulier des finances à Embrun (Hautes-Alpes). Il est ensuite affecté le 6 avril 1875, pour le même poste, à Lavaur (Tarn) ; le 22 février 1879 à Gaillac (Tarn) ; en novembre 1885 à Sancerre (Cher) ; en juillet 1888 à Saint-Amand (Cher) ; en décembre 1895 à Senlis (Oise) ; promu trésorier-payeur général en avril 1898, il est affecté à Mende (Lozère) ; en juillet 1900 en Haute-Marne ; en février 1906 dans le Finistère.
Le 24 novembre 1907, Provensal est admis à la retraite et nommé trésorier-payeur général honoraire. Après ce périple de globe-trotter de la finance, Georges Provensal vient se poser à la Pointe de Rochebonne de Paramé dans sa Villa des Grandes Terrasses, demeure de 850 m² qu’il a acquise lors de l’adjudication organisée le 24 juin 1905, par maître Gieules, au Palais de justice à Paris, sur une mise à prix fixée à 50.000 francs.
Provensal fera parler de lui en juillet 1913, à la suite de son installation, sur sa terrasse, d’une horloge monumentale visible de loin par les baigneurs. 27 juillet 1913 — Intéressante Initiative. — M. Provensal, trésorier-payeur général honoraire, propriétaire des Grandes Terrasses, vient de prendre une initiative qui mérite d’être signalée.
Il a fait installer, sous l’un des arceaux de la magnifique terrasse de sa villa qui donne sur la grève, une horloge monumentale.
Désormais, les gens pressés d’accourir au bord de l’eau et qui auront oublié leur chronomètre, n’auront qu’à jeter un coup d’œil sur les Grandes Terrasses et ils seront renseignés sur l’heure…
La Villa des Grandes Terrasses, dont le belvédère a été détruit en 1944, a été transformée, dans les années 1960, en immeuble locatif, composé de six appartements.
La première villa à gauche est l’Hôtel Bristol dit Bristol Palace, édifié en 1900 par l’architecte parisien Edmond Pariset (1854-1939) pour le compte de Gustave Cooper-Meese, agent immobilier implanté à Paramé.
Plus ancien, l’Hôtel de la Plage (3e bâtiment gauche, enseigne au centre du dernier étage), construit vers 1885, est également la propriété de Cooper-Meese.
En 1904, Jean-Claude Gallet fait l’acquisition, auprès de Cooper, de l’Hôtel Bristol puis de celui de la Plage. On y propose une pension depuis 10 francs par jour au Bristol Place (en saison 12 francs) et à partir de 8 francs à l’hôtel de la Plage.
Devenu veuf en février 1906, Gallet décède le 5 avril 1907 à l’âge de 57 ans.
Les époux Cooper-Meese reprennent possession du Bristol-Place, tandis que l’Hôtel de la Plage est acheté par M. et Mme Couture. Le 24 mars 1914, les deux hôtels sont mis en adjudication judiciaire au prix de 40.000 francs.
Le Bristol Palace devient l’Hôpital complémentaire n°94 du 15 février 1915 à janvier 1917, tandis que l’Hôtel de la Plage reste ouvert à la clientèle.
A l’issue du conflit, l’Hôtel Bristol est mis en vente, le vendredi 15 juillet 1921, à l’audience des criées du Tribunal de Saint-Malo, surliquidation de biens ennemis séquestrés, avec une mise à prix fixée à 185.000 francs. A cette occasion maître Baud nous en donne la description : Vaste sous-sol, rez-de-chaussée, 3 étages, grenier dessus, 18 chambres, vaste salle a manger, fumoir, salon, terrasse, bow-window, balcon dominant la plage. Hall central avec galerie par étage. Salle de bains, water-closet. Electricité, eau, annexe, jardin, tonnelle, cellier, cour, contenance environ 1398 m². Superbe vue sur Saint-Malo et la rade. Revenu locatif d'avant-guerre, 9.000 francs. Les deux hôtels paraméens seront rasés dans les années 1960, remplacés par des immeubles locatifs.
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Curieusement l’enseigne Bristol Palace se trouve inversée sur ce cliché !
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