Paris - Rue des Mignottes (rue Arthur Rozier)

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JeanMarc
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Paris - Rue des Mignottes (rue Arthur Rozier)

Paris - Rue des Mignottes (Arthur Rozier) - Rue des Fêtes - Constructions électriques Péricaud
Lévy et Neurdein réunis, 44 rue Letellier Paris

Le 20 janvier 1901, Guillaume Péricaud (1876-1926) s’associe avec Edouard-Denis Hinaux (1864-1922) et Henri-Eugène Thomas (1873-1924) pour former la société en nom collectif Péricaud, Hinaux et Thomas, au capital de 9.000 francs, d’une durée de huit ans et demi, au n°20 rue Orfila dans le 20e arrt., ayant pour activité l’exploitation de la petite électro-mécanique et des industries.
En 1902, la société transfère ses locaux au n°9 rue Saint-Maur où ces trois électro-mécaniciens fabriquent des
bobines de Ruhmkorff, des appareils à rayons X, des appareils de démonstration, des appareils médicaux, des jouets scientifiques etc…
A compter du 1er juillet 1907, Guillaume Péricaud, volant de ses propres ailes, s’installe au n°85 boulevard Voltaire où il développe considérablement son entreprise, notamment grâce à ses postes de Télégraphie sans fil (T.S.F), tandis que Hinaux et Thomas continuent ensemble rue Saint-Maur.

Foire de Paris août 1913, Concours Lépine
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En plein conflit 1914-1918, Péricaud commence à installer de nouveaux locaux dans le 19e arrondissement : le 21 juillet 1916, il résilie, à l’amiable, avec effet rétroactif au 1er juillet, le bail d’un terrain, situé au n°63 rue des Fêtes, qu’il avait consenti à Etienne Barday et à son épouse Marie-Louise-Caroline Thommeret, passementiers, qui avaient édifié sur ledit terrain des constructions légères.
Dans le même temps, les époux Barday vendent à Péricaud, les matériaux à provenir de la démolition de ces constructions. Dès le 29 juillet 1916, Guillaume Péricaud dépose un permis de construire ses ateliers en rez-de-chaussée, au n°63 rue des Fêtes. C’est ici qu’en janvier 1919, Péricaud reprend l’entreprise de fonderie d’aluminium et d’alliages de Léon-Marc Drubigny, lequel avait été déclaré en faillite le 11 août 1911 au n°13 rue des Gravilliers, puis au n°63 rue des Fêtes.

Fonderie Péricaud 63 rue des Fêtes (2 janvier 1919)
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Plan rue des Mignottes et rue des Fêtes 1930
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Péricaud fait ensuite l’acquisition des terrains situés au fond de sa fonderie d’aluminium de la rue des Fêtes, dont l’entrée se situe au 26 à 30 rue des Mignottes (le 23 mars 1928 cette voie deviendra, à cet emplacement, la rue Arthur Rozier)
Le 24 mars 1923, Péricaud charge l’architecte Fernand Georges Pierre Guillouët (1877-1929) d’y édifier une vaste usine dotée de trois étages. A cet effet, une demande de permis de construire est déposée en mairie le 24 mars 1923.
La nouvelle usine ouvre ses portes en 1924.

Le bâtiment du 26-30 rue des Mignottes, en premier plan à droite sur cette carte, est toujours existant aujourd’hui mais transformé en immeuble locatif ; la fonderie du 63 rue des Fêtes (bâtiment carré au fond à gauche) a été rasée dans les années 1970, comme la quasi-totalité de ce qui est visible ici.
Paris XIXe - Rue des Mignottes (Arthur Rozier) - Rue des Fêtes - Constructions électriques Péricaud.jpg
Paris XIXe - Rue des Mignottes (Arthur Rozier) - Rue des Fêtes - Constructions électriques Péricaud.jpg (132.72 Kio) Vu 32 fois

Depuis 1913, Péricaud publie chaque année un catalogue de sa production (envoi franco contre 0.25 fr en timbres-poste) et fait paraître, dans quantités de journaux, d’innombrables réclames illustrées de ses diverses fabrications, principalement de Téléphonie sans fil, mais également de jouets scientifiques (trains électriques, jeux de questionnaires…), machines-outils, condensateur à air, détecteur de cristaux, etc…

Péricaud - Annonces Publicitaires 1920 (85 bld Voltaire) et 1923-1924 (26 à 30 rue des Mignottes)
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Le 19 janvier 1926 est créée une société anonyme au nom d’Etablissement Péricaud, au capital d’un million de francs, ayant son siège social au 26 rue des Mignottes, dont le conseil d’administration est composé de MM. Barthélémy, Chancan, Heeley et Jean Le Duc. Et le 17 février 1926, Guillaume Péricaud cède son fonds de commerce à ladite société anonyme.
Guillaume Péricaud qui était gravement malade depuis plusieurs mois, décède le 17 mars 1926.

L’Etablissement Péricaud de la rue Arthur-Rozier est mis en liquidation en 1930 ; André Péricaud (1910-1991), le fils de Guillaume, relance la vente de T.S.F. en 1932 au n°105 puis 87 boulevard Voltaire, mais se trouve acculé à la faillite le 15 mai 1939.
Le 18 novembre 1939, l’Etablissement Péricaud, toujours en liquidation et sans activité depuis 1930, fusionne avec la Société de Traitements Electrolytiques et Electrothermiques (STEEL) sise au n°79 bld Haussmann, mais le conflit arrête momentanément la poursuite de l’activité.
Le n°24-28 rue Arthur Rozier, qui appartenait également à l’Etablissement Péricaud, est repris, après-guerre, par la Société minière et métallurgique de Pennaroya, dont le siège social est situé au n°1 boulevard de Vaugirard.

Dès 1959, la Ville de Paris entame des procédures pour « rénover » le quartier de la place des Fêtes, dont notamment l’îlot rue Arthur-Rozier – rue Compans – rue des Fêtes – rue de Crimée d’une superficie de 17.800 m²). Cet emplacement sera un des derniers à être exproprié, les autres îlots ayant été démolis et remplacés par d’innommables tours.
C’est le 26 septembre 1972 qu’est publiée l’ordonnance d’expropriation des 1.847 m² du n°63 rue des Fêtes (30 rue Arthur Rozier) appartenant toujours, à cette date, à l’entreprise STEEL dont le siège social a été transféré au n°29 avenue Carnot à Massy. La Société Pennaroya, de son côté, est également contrainte de céder 92 m² sur les 897 m² qui lui appartiennent au n°24-28 rue Arthur-Rozier, conservant ainsi 805 m².
La rue des Fêtes sera ainsi rasée, dans les années suivantes, depuis le n°19 jusqu’au n°67, pour y construire des barres d’habitation.
L’usine du n°24-28 rue Arthur Rozier (les 805 m² conservés par Pennaroya), a été ensuite réhabilitée et transformée en immeuble locatif, comme on peut le voir encore aujourd’hui.
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