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ESTAIRES - Grand'Place - Mairie - Kiosque à musique
(NORD)
Quasiment rayé de la carte en 1918, Estaires, ancienne cité gallo-romaine ne garde de son passé séculaire que quelques cartes postales et coupures de journaux.
La Grand'Place est consacrée aux marchés hebdomadaires du jeudi, dès avant 1813, le troisième jeudi de chaque mois étant réservé à un marché franc. En 1864, les foires qui s'y tiennent sont fixées au quatrième jeudi de juillet et troisième jeudi d'octobre ; les foires aux chevaux ont lieu les 20 juin et 15 décembre.
L'Hôtel-de-ville et son beffroi sont édifiés entre 1600 et 1612, sur ladite Grand'Place.
En mai 1899, le tramway à vapeur venant de Béthune, après un parcours de 18 kilomètres, passe par la Grand'Place avant d'arriver à son dépôt terminus. C'est la compagnie des tramways de l'Artois qui en a la concession pour 60 ans depuis la convention de déclaration d'utilité publique du 12 mars 1897. (voir ici PETIT PLUS relatif au Tramway de Béthune à Estaires)
Estaires - Gare et dépôt du Tramway (cliché JP Rigouard Cparama) — La Grand'Place, Marché, Kiosque à musique et Tramway à vapeur
Face à la mairie, c'est l'emplacement des concerts de la musique municipale dirigée par A. Quesnay depuis 1893. En 1900-1901, un premier Kiosque à musique y est édifié, à quelques centimètres des rails du tramway : de forme octogonale, la toiture en zinc repose sur des poteaux en bois ; un large escalier de sept marches permet d'accéder au plancher muni d'un garde corps, également en bois. Le soubassement est orné de panneaux décoratifs.
publié par JeanMarc Lun 10 Oct 2016 15:05
ESTAIRES - Grande Place
publié par JeanMarc Lun 10 Oct 2016 15:05
Le conflit de 1914-1918 va donc être fatidique pour Estaires. C'est le 4 septembre 1914 qu'une première incursion des Allemands à Estaires a lieu. Cette fois là, tout comme le 14 septembre, ils ne font que passer. Mais le 11 octobre 1914, ils reviennent en nombre, avec des otages. Ils vont rester quatre jours, rançonner la ville de 50.000 francs, perquisitionner, réquisitionner, commettre quelques exactions, et encore une fois quitter la ville.
Pendant trois ans et demi les Estairois vont vivre dans une inquiétude tranquille. Jusqu'au 9 avril 1918 où tout se gâte. Après des bombardements intensifs sur la vallée de la Lys, les Allemands, les 10 et 11 avril, après avoir repoussé les troupes portugaises, entrent à Estaires qu'ils se mettent à piller et ruiner. Les habitants fuient vers Bailleul. L'aviation alliée, dans le même temps, bombarde intensivement Estaires : le 27 avril, cinq tonnes et demie de bombes ont été jetées par nous sur Estaires ; le 6 mai, neuf tonnes de bombes ont été lancées sur l'embranchement de Chaulnes, sur Bapaume, Armentières, Merville et Estaires ; le 18 juin, nous avons lancé vingt-deux tonnes de bombes pendant le jour et douze tonnes pendant la nuit suivante, au cours de fortes attaques sur les lignes de chemins de fer à Armentières, Estaires, Comines, Courtrai, et sur les docks de Bruges.
Et pour parachever l'oeuvre destructrice, les allemands dans leur fuite, vont répandre goudron et pétrole sur toute la ville, incendiant ce qui n'a pas été bombardé. A l'exception du quartier de la rue du Bois, tout Estaires n'est que cendres.(2)
Le 4 septembre 1918, les troupes anglaises prennent possession des ruines d'Estaires : à la suite d'une heureuse opération exécutée au sud de la Lys, les troupes anglaises ont pris Richebourg-SaintVaast et se sont établies sur la route de La Bassée, entre cette ville et Estaires qui est entre nos mains.
La ligne de tramway, dont l'activité a été entravée de 1914 à 1917, puis qui, en 1918, a été exploitée par l'armée, se trouve lors de l'armistice, hors d'état de fonctionner du fait des destructions occasionnées par les bombardements. En 1919, le Conseil général du Pas-de-Calais met la main à la poche pour procéder aux travaux de remise en état de la ligne. Jusqu'en 1927, Estaires ne sera pas desservi par le tramway, celui-ci s'arrêtant à la limite du Pas-de-Calais, à Lestrem, le département du Nord refusant de payer la partie des travaux lui incombant, soit 4 km sur les 18 km de la ligne de Béthune à Estaires... Le tronçon Lestrem-Estaires est enfin remis en état et rouvert le 1er décembre 1927. Pour cause de déficit chronique, le Tramway de Béthune à Estaires sera interrompu définitivement le 1er janvier 1933 et la ligne déclassée par un décret du 15 avril 1934.
A l'aide des indemnisations pour dommages de guerre, la ville va renaître : un nouvel Hôtel de Ville est édifié de 1928 à 1930 sur les plans de l'architecte Georges Dumas. Il est suivi, en 1930, par la construction d'un nouveau Kiosque à musique sur le même emplacement que l'ancien, toujours de forme octogonale, mais cette fois-ci avec un soubassement de pierre, des colonnes de fonte et un garde-corps en fer forgé ; sa toiture est toujours en zinc.
La Grand'Place prend le nom de place du Maréchal Foch. Le Kiosque à musique est quant à lui, rasé par la municipalité en 1954, afin de laisser plus de places aux forains de la ducasse annuelle.
Kiosque supprimé.
voir ici, jour de marché sur la Place du Maréchal Foch à Estaires, sans kiosque, aujourd'hui.
Beffroi et marché, place du Maréchal Foch.
Baraques de Noël, place du Maréchal Foch (1/2). — (2/2)
ESTAIRES - La Grande Place
publié par JeanMarc Mar 11 Oct 2016 10:48
9 juin 1930 — La Cavalcade d'Estaires.
— De temps immémorial, les grandes fêtes de la Pentecôte à Estaires se terminent le lundi par une cavalcade au
profit des pauvres. Par une journée ensoleillée, un magnifique cortège organisé par l'Union bienfaisante a pris, à 14 heures, le départ de la Maladrerie. Une foule compacte, venue des divers points de la région, a admiré les chars superbes de fraîcheur qui représentaient l'industrie textile, en honneur dans le pays, l'agriculture, la charité, la marine, la musique, la maison flamande. Des groupes rappelaient l'armée française à travers les âges. On remarquait aussi le char du haut duquel maître Aliboron jetait aux enfants, oranges, bonbons et gâteaux.
La foire eut aussi sa part de succès.
Un feu d'artifice a terminé ces festivités.
Estaires - La Grand'Place et le Kiosque, vers 1919 — Nouveau Kiosque place du maréchal Foch
(2) 3 octobre 1918 — Témoignage d'Auguste Watine-Lothe, maire d'Estaires de 1914 à 1945.
— Pour bien montrer l'inutile sauvagerie des envahisseurs, nous croyons devoir reproduire un extrait d'une lettre de M. le maire d'Estaires qui a visité la cité détruite qu'il administrait :
J'ai pu visiter nos ruines le mardi 17 et le jeudi 19 septembre. J'ai parcouru tous les quartiers de la ville et de la campagne, la situation peut se résumer en une phrase qui dépeint le lamentable aspect de notre bonne ville : c'est la destruction totale, absolue. Les Allemands en se retirant ont incendié les maisons et les fermes. Ils ont arrosé les maisons de goudron et y ont mis le feu. La mairie, l'église, l'hospice, les écoles, le collège, l'ouvroir, la gendarmerie, la poste, forment des amas de décombres ; là aussi, le feu a achevé leur ruine. Le réservoir du Château-d'Eau git lamentablement étendu dans l'herbe, arraché à la base par une explosion, les machines sont
brisées, les forages éventrés. Seul, le quartier de la rue du Bois, à partir du collège, est encore debout ; quelques maisons sont dès maintenant habitables. Mais en résumé la ville sera complètement à faire renaître de ses cendres. (Journal La Presse du 3 octobre 1918)
Estaires - Ruines hôtel de ville 1918 — Ruines Grand'place et Grand'rue 1918
Formations musicales actives à Estaires en 1909 :
Musique municipale (harmonie), président Fenart Bossu, direction A. Quesnay, 77 exécutants ;
Union des Trompettes, président J. Six, direction Verhaegue, 30 exécutants ;
Union chorale d'Estaires, président Degroote, direction Dewelle, 39 exécutants.
voir ici, Cavalcade à Estaires, mai 2015.
On peut dire que M. Quesnay est l'homme-orchestre du Nord !
Juin 1893 — Nous apprenons avec plaisir que M. Quesnay, lauréat du conservatoire de Paris, professeur au conservatoire de Lille vient d'être choisi comme directeur de la musique municipale d'Estaires. M Quesnay est non seulement un flûtiste distingué, mais un musicien de valeur ; sous sa direction, la musique d'Estaires, déjà très appréciée, deviendra une des grandes harmonies du Nord.
7 mars 1903 — Ancien élève du Conservatoire de Paris, classe de Dorns, où il obtint, en 1867, le premier prix de flûte, M. Quesnay revint se fixer dans sa ville natale pour tenir, jusqu'en 1892, le pupitre de flûte-solo au grand théâtre de Lille, concurremment avec les Concerts populaires, où il tient le même emploi depuis leur fondation, en 1877.
Depuis 1893, M. Quesnay dirige la Musique Municipale d'Estaires. Il est également à la tête du Club des Vingt dont nous parlons plus loin ; enfin, en 1901, l'excellente musique des Canonniers Sédentaires le choisissait comme chef. Il est en outre directeur-fondateur de la Symphonie d'Amateurs (1902), et de la Fanfare du Commerce d'Armentières.
Kiosques à Musique
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Re: Kiosques à Musique
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Re: Kiosques à Musique
ÉTRÉCHY - Vue générale - L'Église, le Kiosque à musique et la Mairie
(ESSONNE)
Surnommée jadis Etréchy-le-Larron en raison des auberges et hôtelleries peuplées de filous dévalisant les passants en connivence avec les hôteliers, puis Etrechy-la-Montagne pendant la Révolution.
L'Eglise Saint-Etienne est édifiée au XIIIe siècle. A ses côtés, l'ancienne maison prieurale est vendue comme bien national en 1791. Adjugée le 23 mars au sieur Choiseau pour 7.225 livres. En 1883, devenue bien communal, le conseil municipal y fait édifier à sa place la Mairie-Ecole. Sa partie gauche héberge les filles, la droite est réservée aux garçons.
Devant la mairie, un jardinet planté et arboré est aménagé et clos d'un muret et d'une grille. Par-devant ce jardinet, la Place, tantôt appelée de la Mairie, tantôt de l'Eglise est le lieu de rassemblement des Strépiniacois pour toutes les solennités et occasions festives.
Le 26 février 1912, des travaux sont mis en adjudication pour le réaménagement de la mairie-école pour un coût de 35.800 francs.
La même année 1912, après une décision du conseil municipal remontant à mai 1911, un petit kiosque à musique est édifié sur la place de l'Eglise. De forme hexagonale, il est construit sans toiture, faute de financement, le conseil municipal ayant déjà à débourser la restructuration des écoles.
La fanfare municipale d’Etréchy va ainsi donner ses prestations plus régulièrement : d'avril à septembre, un concert mensuel, les bals des 13 et 14 juillet, la fête patronale du premier dimanche d'août, l'accompagnement des fêtes de gymnastiques, les concours de musique très fréquents et les cérémonies officielles telles les remises de prix des écoles.
En juin 1921, un Monument aux morts figurant un Poilu piétinant l'aigle impérial allemand, dû au sculpteur Charles Pourquet (1877-1943), est érigé dans le jardinet de la Mairie. Dans le même temps, ce jardin devient le square Henri-Adrien Duval, mort au combat en 1915. Celui-ci avait légué à la commune d'Etréchy, une somme de 5.000 francs, ayant précisément servi à l'édification du monument.
En 1938, la municipalité se décide enfin à couvrir le kiosque à musique d'une petite toiture en zinc.
Finalement, le 11 octobre 1963, le Kiosque, trop mal en point, est supprimé. Il sera cependant reconstitué, avec quelques éléments d'origine, en 1998, inauguré le 21 juin, à l'occasion de la fête de la musique. Le coût de ce nouveau kiosque : 125.730 francs. La place s'appelle dorénavant Charles de Gaulle...
Kiosque supprimé puis reconstruit.
voir ici, Kiosque à musique à Etréchy, place de la Mairie-Charles de Gaulle, aujourd'hui.
publié par JeanMarc Mar 18 Oct 2016 09:45
Quelques fêtes à Etréchy
1er août 1903 — Etréchy (gare d'Orléans). — Fête patronale, fête, jeux, bals.
28 mai 1910 — Etréchy. Fête de l'Union des sapeurs-pompiers, revue, défilé, concert, feu d'artifice.
13 mai 1933 — A Etréchy, le dimanche 18 Juin, festival régional. Prime fixe de 400 francs par société, plus un objet d'art au directeur. Deux morceaux de chant à exécuter à 14 h. 30 et un morceau imposé pour le festival proprement dit. Ecrire à la fanfare d'Etréchy.
18 juin 1933 — Un festival de fanfares à Etréchy
A Etréchy, cet après-midi, a eu lieu au parc Camelin un festival organisé par la fanfare d'Etréchy. Les musiques de Toury, Brétigny, Valpuiseaux, Viry-Chatillon, Pussay, Juvisy et les trompettes de Jouy y ont pris part.
Après l'exécution du morceau d'ensemble par 250 exécutants, une réception et un vin d'honneur ont eu lieu à 1a mairie, au cours desquels M. Dorman, député d'Etampes, a remis la médaille d'honneur des vieux musiciens à MM. Alexandre Demollière et Paul Poirier, de la fanfare d'Etréchy.
Etréchy - Place de la Mairie et Kiosque de la musique
18 mai 1936 — Fête des fleurs à Etréchy
Au milieu d'un grand concours de population s'est déroulée, hier après-midi, à Etréchy (Seine-et-Oise), la fête du commerce et des fleurs. Un cortège composé d'autos couvertes de roses et de chars décorés a parcouru les rues dont les maisons étaient fleuries.
Le char de la reine personnifiée par Mlle Berthe Chavet, entourée de ses demoiselles d'honneur, Mlles Suzanne Minier et Antoinette Septier, attirait particulièrement les regards. Après le défilé, la reine a déposé une gerbe de fleurs au pied du monument aux morts, puis une réception a eu lieu à l'hôtel de ville.
28 mai 1938 — Festival de musique à Etréchy. C'est probablement à cette occasion que le Kiosque à musique a enfin récupéré une toiture !
— La fanfare d'Etréchy donnera demain, sous la présidence de M. Dormann, sénateur de Seine-et-Oise, un festival auquel prendront part 400 musiciens. Cette manifestation débutera aujourd'hui par une retraite aux flambeaux et une soirée artistique. Demain, réception des sociétés, concerts, défilé, festival au parc Camelin et réception à l'hôtel de ville. A 21 heures, fête de nuit avec bal populaire et feu d'artifice.
voir ici Harmonie d'Etréchy en 2015.
Seule la Fanfare d'Etréchy, fondée en 1875, présidée par Ch. Trenet (non, il ne s'agit pas du chanteur !) et dirigée par Emmanuel Desforges, comportant 20 musiciens, est active en 1905.
De 1930 à 1945, le chef de la Fanfare d'Etréchy se nomme Bidochon ! La fanfare est toujours active à ce jour.
(ESSONNE)
Surnommée jadis Etréchy-le-Larron en raison des auberges et hôtelleries peuplées de filous dévalisant les passants en connivence avec les hôteliers, puis Etrechy-la-Montagne pendant la Révolution.
L'Eglise Saint-Etienne est édifiée au XIIIe siècle. A ses côtés, l'ancienne maison prieurale est vendue comme bien national en 1791. Adjugée le 23 mars au sieur Choiseau pour 7.225 livres. En 1883, devenue bien communal, le conseil municipal y fait édifier à sa place la Mairie-Ecole. Sa partie gauche héberge les filles, la droite est réservée aux garçons.
Devant la mairie, un jardinet planté et arboré est aménagé et clos d'un muret et d'une grille. Par-devant ce jardinet, la Place, tantôt appelée de la Mairie, tantôt de l'Eglise est le lieu de rassemblement des Strépiniacois pour toutes les solennités et occasions festives.
Le 26 février 1912, des travaux sont mis en adjudication pour le réaménagement de la mairie-école pour un coût de 35.800 francs.
La même année 1912, après une décision du conseil municipal remontant à mai 1911, un petit kiosque à musique est édifié sur la place de l'Eglise. De forme hexagonale, il est construit sans toiture, faute de financement, le conseil municipal ayant déjà à débourser la restructuration des écoles.
La fanfare municipale d’Etréchy va ainsi donner ses prestations plus régulièrement : d'avril à septembre, un concert mensuel, les bals des 13 et 14 juillet, la fête patronale du premier dimanche d'août, l'accompagnement des fêtes de gymnastiques, les concours de musique très fréquents et les cérémonies officielles telles les remises de prix des écoles.
En juin 1921, un Monument aux morts figurant un Poilu piétinant l'aigle impérial allemand, dû au sculpteur Charles Pourquet (1877-1943), est érigé dans le jardinet de la Mairie. Dans le même temps, ce jardin devient le square Henri-Adrien Duval, mort au combat en 1915. Celui-ci avait légué à la commune d'Etréchy, une somme de 5.000 francs, ayant précisément servi à l'édification du monument.
En 1938, la municipalité se décide enfin à couvrir le kiosque à musique d'une petite toiture en zinc.
Finalement, le 11 octobre 1963, le Kiosque, trop mal en point, est supprimé. Il sera cependant reconstitué, avec quelques éléments d'origine, en 1998, inauguré le 21 juin, à l'occasion de la fête de la musique. Le coût de ce nouveau kiosque : 125.730 francs. La place s'appelle dorénavant Charles de Gaulle...
Kiosque supprimé puis reconstruit.
voir ici, Kiosque à musique à Etréchy, place de la Mairie-Charles de Gaulle, aujourd'hui.
publié par JeanMarc Mar 18 Oct 2016 09:45
Quelques fêtes à Etréchy
1er août 1903 — Etréchy (gare d'Orléans). — Fête patronale, fête, jeux, bals.
28 mai 1910 — Etréchy. Fête de l'Union des sapeurs-pompiers, revue, défilé, concert, feu d'artifice.
13 mai 1933 — A Etréchy, le dimanche 18 Juin, festival régional. Prime fixe de 400 francs par société, plus un objet d'art au directeur. Deux morceaux de chant à exécuter à 14 h. 30 et un morceau imposé pour le festival proprement dit. Ecrire à la fanfare d'Etréchy.
18 juin 1933 — Un festival de fanfares à Etréchy
A Etréchy, cet après-midi, a eu lieu au parc Camelin un festival organisé par la fanfare d'Etréchy. Les musiques de Toury, Brétigny, Valpuiseaux, Viry-Chatillon, Pussay, Juvisy et les trompettes de Jouy y ont pris part.
Après l'exécution du morceau d'ensemble par 250 exécutants, une réception et un vin d'honneur ont eu lieu à 1a mairie, au cours desquels M. Dorman, député d'Etampes, a remis la médaille d'honneur des vieux musiciens à MM. Alexandre Demollière et Paul Poirier, de la fanfare d'Etréchy.
Etréchy - Place de la Mairie et Kiosque de la musique
18 mai 1936 — Fête des fleurs à Etréchy
Au milieu d'un grand concours de population s'est déroulée, hier après-midi, à Etréchy (Seine-et-Oise), la fête du commerce et des fleurs. Un cortège composé d'autos couvertes de roses et de chars décorés a parcouru les rues dont les maisons étaient fleuries.
Le char de la reine personnifiée par Mlle Berthe Chavet, entourée de ses demoiselles d'honneur, Mlles Suzanne Minier et Antoinette Septier, attirait particulièrement les regards. Après le défilé, la reine a déposé une gerbe de fleurs au pied du monument aux morts, puis une réception a eu lieu à l'hôtel de ville.
28 mai 1938 — Festival de musique à Etréchy. C'est probablement à cette occasion que le Kiosque à musique a enfin récupéré une toiture !
— La fanfare d'Etréchy donnera demain, sous la présidence de M. Dormann, sénateur de Seine-et-Oise, un festival auquel prendront part 400 musiciens. Cette manifestation débutera aujourd'hui par une retraite aux flambeaux et une soirée artistique. Demain, réception des sociétés, concerts, défilé, festival au parc Camelin et réception à l'hôtel de ville. A 21 heures, fête de nuit avec bal populaire et feu d'artifice.
voir ici Harmonie d'Etréchy en 2015.
Seule la Fanfare d'Etréchy, fondée en 1875, présidée par Ch. Trenet (non, il ne s'agit pas du chanteur !) et dirigée par Emmanuel Desforges, comportant 20 musiciens, est active en 1905.
De 1930 à 1945, le chef de la Fanfare d'Etréchy se nomme Bidochon ! La fanfare est toujours active à ce jour.
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Re: Kiosques à Musique
ÉVAUX-LES-BAINS - Établissement thermal - Son Parc - Kiosque à musique
(CREUSE)
Les nombreuses sources d'eau chaude Évahoniennes ont incité les Romains à créer des Thermes au tout début de l'ère chrétienne. Aqueducs, puits et galeries sont ainsi créés au 1er siècle alimentant piscines, baignoires et bassins richement décorés. Laissés à l'abandon depuis le 3e siècle, il faut attendre les années 1750 pour voir à nouveau se fonder deux établissements, modestes : les Bains d'en haut, utilisant l'eau du Puits César, et les Bains d'en bas avec un bain appelé Grand Bassin. En 1769, un troisième établissement, détournant une partie des sources du grand bassin, est ouvert par le sieur Desglaudes.
En 1831, quelques investisseurs Évahoniens font bâtir, sur l'emplacement des Bains d'en bas, les ailes est et sud du grand Etablissement thermal, encore existant aujourd'hui, à proximité immédiate du Puits César et du Grand Bassin. Les bains Desglaudes sont supprimés en 1852, suivis, en 1858, des Bains d'en Haut.
Les Thermes, dans cette région peu fréquentée par les touristes, ne font pas le plein. Aussi, le 23 mars 1854, l'établissement thermal, les sources, les hôtels, les constructions et le parc sont vendus sur licitation, avec une mise à prix de 120.000 francs.
Évaux-les-Bains - Adjudications du 23 mars 1854 et du 18 décembre 1929
Les acquéreurs, afin d'accroître substantiellement la recette, passent un deal avec le Conseil régional de la Creuse qui alloue une subvention annuelle à l'établissement thermal pour l'accueil de malades indigents. Ainsi en 1854, pour 2.850 francs, soixante-trois malades sont envoyés à Evaux.
La subvention restée stable jusqu'en 1857, passe à 3.000 francs en 1858 et 1859. Le rapporteur à la commission du Conseil régional fait remarquer en outre que si soixante dix personnes ont pu être accueillies, l'insuffisance du crédit a obligé l'établissement à rejeter de nombreuses demandes formées par des personnes malheureuses. Aussi, la commission départementale de la Creuse passe-t-elle à la vitesse supérieure et alloue, lors de chacune des années 1860 et 1861, 3.500 francs.
En 1861, les Thermes et l'ensemble des dépendances sont repris par Nicolas Picaud et François-Marie-Paul Renaud, marquis de La Roche-Aymon (1817-1891). Ce dernier, ancien militaire, est député de la Creuse, maire de la commune de Mainsat. Picaud, quant à lui, est propriétaire foncier et juge de paix d'Evaux. Il possède en outre un cheptel et crée même, en 1865 un vignoble de 4 hectares, en cépage de pineau, sur une colline abrupte voisine de l'établissement thermal. Picaud se fait élire Conseiller Général de la Creuse en 1861, ce qui va bien arranger les Thermes, nous le verrons, pour ce qui est des subventions...
En 1864, dix huit sources ou groupes de sources sont exploités. (1)
Plan des Thermes d'Évaux-les-Bains en 1838 et vue de 2016
L'établissement thermal, agrandi en 1870, peut loger plus de cent malades et leur propose des appartements meublés avec luxe ; le rez de chaussée comporte cinquante baignoires ; le parc de 10 hectares est parsemé de chalets. Un établissement spécial "pauvres" est ouvert. La description va jusqu'à dire que sur justification, fournie au régisseur M. Louis Bona, de l'utilité du traitement thermal et de l'indigence, les propriétaires se sacrifient et accordent la gratuité du traitement thermal à tout individu qui n'aurait pas obtenu à temps, le secours de son département.
Le prix des bains pour un curiste lambda s'élève à 6 francs par jour pour la première table, 4 francs pour la seconde. Le prix des chambres varie de 1 à 4 francs par jour.
L'établissement dispose de chalets, de deux salles de billard, d'un salon de lecture avec une bibliothèque, des journaux politiques et des publications littéraires.
Un Piano est installé dans le grand salon de l'Etablissement. Des jeux y sont organisés.
Un Bâtiment est construit dans le Parc, face à l'établissement, moitié à usage de Chapelle, moitié à usage d'écurie et de garage pour les voitures qui sont, en outre à la disposition des baigneurs.
Évaux-les-Bains - Chapelle du parc thermal avant montage du Kiosque — Toiture du kiosque visible à droite de la chapelle
Le directeur de l'Etablissement thermal, Nicolas Picaud, siégeant donc au Conseil régional de la Creuse, les subventions pour accueil d'indigents ne vont pas aller en diminuant ! A partir de 1863, 4.500 francs par an sont attribués aux thermes d'Évaux. Pour le renouvellement de cette générosité, le rapporteur au Conseil Général fait des prouesses : des ouvriers laborieux, des pères de famille vous doivent ainsi leur guérison ou du moins le soulagement d'affections graves... De 1866 à 1870, 5.000 francs sont alloués annuellement, permettant de soigner de cent quinze à cent vingt malades indigents par an, pendant une vingtaine de jours chacun. En 1871, guerre oblige, les Thermes n'obtiennent que 4.000 francs pour quatre-vingt-neuf malades.
Le 29 mars 1873, un traité est finalement passé entre le Préfet de la Creuse et l'Etablissement thermal d'Évaux représenté par Nicolas Picaud et le marquis de La Roche-Aymon pour fixer durablement l'accueil des indigents aux Thermes aux conditions suivantes :
— Périodes qui leur sont réservées : du 20 mai au 9 juin ; du 10 au 30 juin; du 20 août au 10 septembre.
— Prix payé par le département de la Creuse : 2 francs par jour et par personne.
— Logement fourni à l'Hôtel de Rome. Les malades doivent regagner leur chambre à 9 heures au plus tard.
— Traitement thermal prescrit par le médecin : bains, douches bains de vapeur etc..
— Nourriture à fournir à chaque malade : une nourriture saine, préparée convenablement et qui se composera, par tête et par jour, de : un kilogramme de pain blanc et cuit de la veille ; un demi litre de vin de bonne qualité ; 300 grammes de viande; 250 grammes de légumes qui devront varier tous les deux jours ; une soupe le matin et une le soir. La viande, de bonne qualité, se décomposera ainsi : 150 grammes de boeuf bouilli qui serviront à faire la soupe du soir, et 150 grammes de veau ou de mouton, alternativement, et préparés d'une manière différente que le boeuf.
Évaux-les-Bains - Hôtel de Rome devenu Hôtel des Sources, qui permettait de loger les "indigents" à bon compte.
Ce contrat d'une durée d'un an sera renouvelé ensuite par périodes triennales, aux mêmes conditions. Le renouvellement d'août 1883 comporte toutefois une légère différence : au lieu du demi litre de vin de bonne qualité qui était alloué par personne et par jour en 1873, le contrat d'août 1883 prévoit un litre de vin pur de bonne qualité pour trois malades...
Le dernier renouvellement daté de 1er janvier 1889, couvrant la période 1889 à 1891, comporte une clause qui n'est pas du goût du Conseil général : Picaud a fait rajouter : dans le cas où pour une cause indépendante de la volonté des copropriétaires de l'établissement thermal, leur fermier de l'hôtel de Rome où sont reçus les indigents envoyés par le département, se trouverait dans l'impossibilité de les recevoir, le traité serait considéré comme non avenu pour le temps restant à courir et les copropriétaires ne seraient pas responsables.
Il semble donc que ce traité n'ait pas été poursuivi au delà de l'année 1891, année du décès du marquis de La Roche-Aymon, copropriétaire des Thermes, auquel succède sa veuve Marie Boissel de Monville, marquise de la Roche-Aymon (1825-1911).
En 1898, l'établissement Thermal, son Parc et ses dépendances sont acquis par la Société anonyme des eaux thermales d’Évaux-les-Bains. Le 2 juin 1898, ladite société sollicite le Conseil municipal de Paris afin d'organiser des colonies scolaires pour les petits parisiens dans le domaine Thermal...
De gros travaux de réaménagement sont programmés, et, en 1899-1900, faisant suite aux bâtiments existants, une aile Nord est construite, comprenant le Grand Hôtel de 100 chambres à l'étage, et des locaux de soins et de bains au rez-de-chaussée, face au Parc et à la Chapelle.
A l'emplacement favori des baigneurs sortant des soins, le long de la Chapelle, un Kiosque à musique rustique en bois est érigé vers 1908.
Évaux-les-Bains - Jardin Etablissement thermal et Kiosque
L'établissement thermal change d'exploitant en 1914 jusqu'à une nouvelle vente sur saisie immobilière qui a lieu le 18 décembre 1929 : les Thermes, le Grand Hôtel, l'Hôtel des Sources — l'ancien hôtel de Rome — (20 chambres), le Parc de 13 hectares, la Chapelle et le Kiosque à musique sont mis à prix 300.000 francs. Le 1er septembre 1932, la Société Thermale d'Évaux-les-Bains est mise en liquidation judiciaire.
Un Décret du 19 novembre 1935 érige la commune d'Évaux-les-Bains en station hydrominérale.
Le Grand Hôtel est réquisitionné le 24 août 1942, en tant que Centre de séjour surveillé destiné à interner les nombreuses personnalités politiques en désaccord avec le pouvoir en place. Auparavant, celles-ci étaient pour la plupart, en résidence surveillée dans des hôtels de Vals-les-Bains depuis janvier 1941.
Avant l'arrivée de ces hôtes "choyés", le domaine est transformé : un vaste quadrilatère de barrières, palissades et barbelés est installé, englobant les thermes, le Grand Hôtel et ses 86 chambres, le parc et la Chapelle. Situé hors de ce périmètre, l'Hôtel des Sources ex Hôtel de Rome, également réquisitionné, est transformé en Poste de Police, servant à loger le personnel de garde.
Les premiers arrivés à Évaux, le 26 novembre 1942, sont Edouard Herriot, le général Doyen et Léon Jouhaux.(2)
Ce centre où il était prévu de loger 80 détenus, n'accueillera en fait jamais plus de 36 personnes, soigneusement surveillés par 110 gardiens et servis par 17 personnes. A l'évidence, cet établissement d'internement administratif est un lieu de détention confortable et haut-de-gamme, loin des allégations, encore relayées aujourd'hui, relatives à la présence de ceux-ci dans un camp d'internement.
Le 21 juin 1943, le Commissaire principal, dirigeant l'établissement, soumet avec des pincettes, à ses 22 hôtes, une proposition que ceux-ci s'empressent d'ailleurs de contresigner : la pénurie de sucre et de saccharine étant à son apogée, le cuisinier de l'établissement se trouve dans l'impossibilité matérielle de continuer à confectionner des pots de crème pour dessert. Les vingt deux détenus sont alors conviés à donner les 250 g de complément de sucre du mois de juin qui leur est alloué au titre du rationnement afin que les crèmes continuent à leur être servies. Sur les 22 signataires, seuls 5 refusent de céder leur complément sucrier...
Deux jours après le débarquement de Normandie, le 8 juin 1944, avec la complicité du Commissaire et des gardiens de l'établissement d'internement, des gendarmes du canton et l'aide de maquisards locaux, l'ensemble des internés va prendre la poudre d'escampette et se réfugier dans la région.
Évaux-les-Bains - Centre d'internement de 1942 à 1944
Note du 21 juin 1943, du Commissaire du Centre, demandant aux personnalités présentes d'abandonner leur supplément de sucre afin de continuer à confectionner des pots de crème !
Plan du Centre d'internement de 1942-1944, avec implantation des clôtures et barbelés
Le Kiosque à musique qui est toujours en place après la Libération, va être supprimé à la fin des années 1950.
Dès le 29 avril 1948, il est question d'exproprier les thermes d'Évaux-les-Bains. Une proposition de loi est déposée auprès de la la Commission des affaires économiques d'une part, et transmise au Président du Conseil de la République, renvoyée devant la Commission de la famille d'autre part.
En 1975, la commune d'Évaux-les-Bains reprend le domaine thermal et le donne à exploiter à une association. N'étant plus aux normes, les thermes ferment en 1993, afin d'être réhabilités et finalement reconstruits en 2001.
Kiosque supprimé.
voir ici hôtel et établissement thermal d'Évaux-les-Bains, sans kiosque aujourd'hui. Le Kiosque se trouvait le long du bâtiment à gauche, ancienne chapelle.
Grand hôtel et établissement thermal, cliché pris de l'ancienne chapelle, exact emplacement de l'ancien kiosque.
publié par JeanMarc Jeu 20 Oct 2016 14:23
Une seule formation musicale active en 1909 : la Société musicale d'Évaux-les-Bains (fanfare), présidée par Thomer, diririgée par Bougerol, comprenant 30 musiciens.
(1) Sources et groupes de sources exploitées en 1864
1. Puits de l'Escalier. — Se trouve à l'ouest de l'établissement principal, au pied même du rocher.
2. Puits de César. — Situé au levant, à 7 mètres de distance du Puits de l'Escalier.
3. Sources innommées. — Très rapprochées du Puits de César.
4. Sources du Grand Mur et du Petit Cornet. — la première à 6 mètres de la troisième source innommée, et la seconde très rapprochée du Puits de la source du Mur.
5. Puits du milieu du bassin.
6. Source du Bain de vapeur. — Se trouve à droite à 1 m,70 de son bord le plus rapproché du grand établissement.
7. Source du Puits Carré ou Delamarre. — Se trouve immédiatement à gauche de la rampe conduisant à la route d'Evaux.
8. Sources de la Piscine ronde. — L'ancienne piscine romaine.
9. Source Marien. — Elle est à 7 mètres du Puits de l'Escalier et à 20 mètres du rocher opposé à ce puits.
10. Bassin des cinq sources. — Ce bassin est alimenté par cinq sources dont les points d'émergence sont distincts.
11. Puits Desglaudes. — Cette source se trouve du côté opposé à la source du Puits de l'Escalier et sur le même plan qu'elle, à l m,50 seulement du rocher.
12. Deux sources chaudes. — Ces deux puits sont à l m,50 l'un de l'autre et leurs eaux sont conduites dans le Puits Desglaudes.
13. Source du Midi. — Elle a son point d'émergence à 2 mètres du rocher de gauche, dans l'angle du pont.
14. Puits du premier juillet. — Il se trouve entre le premier puits des sources chaudes, à 13 mètres duquel il est situé, et le Puits Marien dont il n'est éloigné que de 3 mètres.
15. Puits des Médailles.
16. Source du centre du bassin de gauche.
17. Puits triangulaire. — Il est à 6 mètres du Bassin des cinq sources, et à pareille distance de la piscine de la station d'Evaux.
18. Sources ferrugineuses. — L'eau de ces sources sort du rocher de gauche, contre le remblai du pont.
Évaux-les-Bains - Hôtel et Etablissement thermal (aile Nord) — Parc thermal
(2) Liste, non exhaustive, des personnalités ayant été détenues aux Thermes d'Evaux-les-Bains entre le 26 novembre 1942 et le 8 juin 1944. 73 personnalités ont résidé à Evaux, de quelques jours à plusieurs années.
— Jean-Baptiste-Henri Baurès (1889-1957) général, interné depuis 25 décembre 1942.
— André Blumel (1893-1973) journaliste, avocat, chef de cabinet de Léon Blum, interné à Evaux depuis le 28 novembre 1942.
— Lucien Bossoutrot (1890-1958) homme politique et aviateur, interné de février 1943 à juin 1944.
— Augusta Bruchlen (1899-2003) compagne de Léon Jouhaux, elle se fait volontairement assigner à résidence au Grand Hôtel d'Evaux pour pouvoir le rejoindre. Lors du transfert de Jouhaux à Itter, elle procède de la même manière et arrive à ses fins en mai 1943. Devient Madame Jouhaux à la libération.
— Raymond Brugère (1885-1966) diplomate, interné jusqu'à juin 1944.
— Élie Calmon (1897-1948) avocat et député du Lot, interné le 7 novembre 1943. Son épouse le rejoint à Evaux le 24 novembre 1943, pour le soigner.
— Auguste Champetier de Ribes (1882-1947) plusieurs fois ministre de 1930 à 1940.
— Gaston Charon, dit Jean Nocher (1908-1967) journaliste et polémiste, libéré d'Evaux en 1943.
— Cheikh Hamallah (1883-1943) opposant malien, interné à Evaux fin 1942, décédé le 16 janvier suivant à l'hôpital de Montluçon.
— Marie César Gabriel duc de Choiseul-Praslin (1879-1966) interné jusqu'au 8 juin 1944.
— Paul-André Doyen (1881-1974) général, le seul à être interné à Evaux du premier au dernier jour, du 26 novembre 1942 au 8 juin 1944.
— Édouard Herriot (1872-1957) plusieurs fois ministre et président du conseil, maire de Lyon de 1905 à 1940, interné le 26 novembre 1942. Après quelques temps passés au Grand Hôtel, on lui alloue comme résidence la Villa Loisel à Evaux. Il est transféré à Vittel le 31 mars 1943.
— Pierre Ispenian (1912-19..) juif arménien, de nationalité persane vivant en france.
— Robert Jacomet (1881-1962) contrôleur général des Armées, interné le 9 avril 1943 ; le 11 avril il prend la place de Edouard Herriot dans la Villa Loisel.
— Léon Jouhaux (1879-1954) syndicaliste, interné à Evaux du 26 novembre 1942. Transféré à Itter en Autriche le 31 mars 1943.
— Guy La Chambre (1898-1975) député d'Ille et Vilaine, plusieurs fois ministre, interné le 9 avril 1943. Assigné dans la villa Loisel avec Robert Jacomet.
— Benoît Léon de Fornel de La Laurencie (1879-1958) général.
— Georges Loustaunau-Lacau dit Navarre (1894-1955) commandant et politicien, cagoulard, interné le 27 novembre 1942. Il est déporté à Mauthausen le 31 mars 1943.
— Gaston Martin (1886-1960) député du Lot-et-Garonne, interné en mars 1943.
— Félix-Victor-Henri dit Docteur Martin (1895-1969) médecin, cagoulard, interné jusqu'en juin 1944.
— Eugène Montel (1885-1966) journaliste député de Narbonne, conseiller général de l'aude, interné en mars 1943.
— René Nicod (1881-1950) député, maire d'Oyonnax.
— Colonel Noetinger, interné de fin 1943 au 8 juin 1944.
— Léon Perrier (1873-1948) sénateur de 1920 à 1940, transféré à Evaux depuis le 5 mai 1943.
— Raymond Philippe (18.. - † 1943) associé de la banque Lazard, interné à Evaux le 7 mai 1943, il y décède le 20 mai 1943. Il était l'amant en titre de Marcelle Worms, égalment internée à Evaux.
— Puybaraud (1889 - † après 1947) commissaire de police de Perpignan, interné du 14 mai 1943 au 8 juin 1944. Commissaire (ex commissaire de Perpignan)
— Charles Ruff dit Lussy (1883-1967) député du Vaucluse, interné en mars 1943. Ancien député arrivé en mars 1943.
— Benjamin dit Jammy Schmidt (1872-1949) député de l'Oise, interné le 23 mars 1943.
— Ate Sevenster (1896-1982) consul général de Hollande à Paris, interné en 1943.
— Pierre Viénot (1897-1944) homme politique, député, interné en 1942, puis placé en sanatorium en 1943 en Savoie.
— Robert dit Burdy Vorms, éditeur et journaliste.
— Roger Worms dit Stéphane (1919-1994) Journaliste, interné du 17 mars 1843 jusqu'en juin 1944.
— Marcelle Worms (1886-19..) mère de Roger Worms et internée en même temps que lui, le 17 mars 1943.
(CREUSE)
Les nombreuses sources d'eau chaude Évahoniennes ont incité les Romains à créer des Thermes au tout début de l'ère chrétienne. Aqueducs, puits et galeries sont ainsi créés au 1er siècle alimentant piscines, baignoires et bassins richement décorés. Laissés à l'abandon depuis le 3e siècle, il faut attendre les années 1750 pour voir à nouveau se fonder deux établissements, modestes : les Bains d'en haut, utilisant l'eau du Puits César, et les Bains d'en bas avec un bain appelé Grand Bassin. En 1769, un troisième établissement, détournant une partie des sources du grand bassin, est ouvert par le sieur Desglaudes.
En 1831, quelques investisseurs Évahoniens font bâtir, sur l'emplacement des Bains d'en bas, les ailes est et sud du grand Etablissement thermal, encore existant aujourd'hui, à proximité immédiate du Puits César et du Grand Bassin. Les bains Desglaudes sont supprimés en 1852, suivis, en 1858, des Bains d'en Haut.
Les Thermes, dans cette région peu fréquentée par les touristes, ne font pas le plein. Aussi, le 23 mars 1854, l'établissement thermal, les sources, les hôtels, les constructions et le parc sont vendus sur licitation, avec une mise à prix de 120.000 francs.
Évaux-les-Bains - Adjudications du 23 mars 1854 et du 18 décembre 1929
Les acquéreurs, afin d'accroître substantiellement la recette, passent un deal avec le Conseil régional de la Creuse qui alloue une subvention annuelle à l'établissement thermal pour l'accueil de malades indigents. Ainsi en 1854, pour 2.850 francs, soixante-trois malades sont envoyés à Evaux.
La subvention restée stable jusqu'en 1857, passe à 3.000 francs en 1858 et 1859. Le rapporteur à la commission du Conseil régional fait remarquer en outre que si soixante dix personnes ont pu être accueillies, l'insuffisance du crédit a obligé l'établissement à rejeter de nombreuses demandes formées par des personnes malheureuses. Aussi, la commission départementale de la Creuse passe-t-elle à la vitesse supérieure et alloue, lors de chacune des années 1860 et 1861, 3.500 francs.
En 1861, les Thermes et l'ensemble des dépendances sont repris par Nicolas Picaud et François-Marie-Paul Renaud, marquis de La Roche-Aymon (1817-1891). Ce dernier, ancien militaire, est député de la Creuse, maire de la commune de Mainsat. Picaud, quant à lui, est propriétaire foncier et juge de paix d'Evaux. Il possède en outre un cheptel et crée même, en 1865 un vignoble de 4 hectares, en cépage de pineau, sur une colline abrupte voisine de l'établissement thermal. Picaud se fait élire Conseiller Général de la Creuse en 1861, ce qui va bien arranger les Thermes, nous le verrons, pour ce qui est des subventions...
En 1864, dix huit sources ou groupes de sources sont exploités. (1)
Plan des Thermes d'Évaux-les-Bains en 1838 et vue de 2016
L'établissement thermal, agrandi en 1870, peut loger plus de cent malades et leur propose des appartements meublés avec luxe ; le rez de chaussée comporte cinquante baignoires ; le parc de 10 hectares est parsemé de chalets. Un établissement spécial "pauvres" est ouvert. La description va jusqu'à dire que sur justification, fournie au régisseur M. Louis Bona, de l'utilité du traitement thermal et de l'indigence, les propriétaires se sacrifient et accordent la gratuité du traitement thermal à tout individu qui n'aurait pas obtenu à temps, le secours de son département.
Le prix des bains pour un curiste lambda s'élève à 6 francs par jour pour la première table, 4 francs pour la seconde. Le prix des chambres varie de 1 à 4 francs par jour.
L'établissement dispose de chalets, de deux salles de billard, d'un salon de lecture avec une bibliothèque, des journaux politiques et des publications littéraires.
Un Piano est installé dans le grand salon de l'Etablissement. Des jeux y sont organisés.
Un Bâtiment est construit dans le Parc, face à l'établissement, moitié à usage de Chapelle, moitié à usage d'écurie et de garage pour les voitures qui sont, en outre à la disposition des baigneurs.
Évaux-les-Bains - Chapelle du parc thermal avant montage du Kiosque — Toiture du kiosque visible à droite de la chapelle
Le directeur de l'Etablissement thermal, Nicolas Picaud, siégeant donc au Conseil régional de la Creuse, les subventions pour accueil d'indigents ne vont pas aller en diminuant ! A partir de 1863, 4.500 francs par an sont attribués aux thermes d'Évaux. Pour le renouvellement de cette générosité, le rapporteur au Conseil Général fait des prouesses : des ouvriers laborieux, des pères de famille vous doivent ainsi leur guérison ou du moins le soulagement d'affections graves... De 1866 à 1870, 5.000 francs sont alloués annuellement, permettant de soigner de cent quinze à cent vingt malades indigents par an, pendant une vingtaine de jours chacun. En 1871, guerre oblige, les Thermes n'obtiennent que 4.000 francs pour quatre-vingt-neuf malades.
Le 29 mars 1873, un traité est finalement passé entre le Préfet de la Creuse et l'Etablissement thermal d'Évaux représenté par Nicolas Picaud et le marquis de La Roche-Aymon pour fixer durablement l'accueil des indigents aux Thermes aux conditions suivantes :
— Périodes qui leur sont réservées : du 20 mai au 9 juin ; du 10 au 30 juin; du 20 août au 10 septembre.
— Prix payé par le département de la Creuse : 2 francs par jour et par personne.
— Logement fourni à l'Hôtel de Rome. Les malades doivent regagner leur chambre à 9 heures au plus tard.
— Traitement thermal prescrit par le médecin : bains, douches bains de vapeur etc..
— Nourriture à fournir à chaque malade : une nourriture saine, préparée convenablement et qui se composera, par tête et par jour, de : un kilogramme de pain blanc et cuit de la veille ; un demi litre de vin de bonne qualité ; 300 grammes de viande; 250 grammes de légumes qui devront varier tous les deux jours ; une soupe le matin et une le soir. La viande, de bonne qualité, se décomposera ainsi : 150 grammes de boeuf bouilli qui serviront à faire la soupe du soir, et 150 grammes de veau ou de mouton, alternativement, et préparés d'une manière différente que le boeuf.
Évaux-les-Bains - Hôtel de Rome devenu Hôtel des Sources, qui permettait de loger les "indigents" à bon compte.
Ce contrat d'une durée d'un an sera renouvelé ensuite par périodes triennales, aux mêmes conditions. Le renouvellement d'août 1883 comporte toutefois une légère différence : au lieu du demi litre de vin de bonne qualité qui était alloué par personne et par jour en 1873, le contrat d'août 1883 prévoit un litre de vin pur de bonne qualité pour trois malades...
Le dernier renouvellement daté de 1er janvier 1889, couvrant la période 1889 à 1891, comporte une clause qui n'est pas du goût du Conseil général : Picaud a fait rajouter : dans le cas où pour une cause indépendante de la volonté des copropriétaires de l'établissement thermal, leur fermier de l'hôtel de Rome où sont reçus les indigents envoyés par le département, se trouverait dans l'impossibilité de les recevoir, le traité serait considéré comme non avenu pour le temps restant à courir et les copropriétaires ne seraient pas responsables.
Il semble donc que ce traité n'ait pas été poursuivi au delà de l'année 1891, année du décès du marquis de La Roche-Aymon, copropriétaire des Thermes, auquel succède sa veuve Marie Boissel de Monville, marquise de la Roche-Aymon (1825-1911).
En 1898, l'établissement Thermal, son Parc et ses dépendances sont acquis par la Société anonyme des eaux thermales d’Évaux-les-Bains. Le 2 juin 1898, ladite société sollicite le Conseil municipal de Paris afin d'organiser des colonies scolaires pour les petits parisiens dans le domaine Thermal...
De gros travaux de réaménagement sont programmés, et, en 1899-1900, faisant suite aux bâtiments existants, une aile Nord est construite, comprenant le Grand Hôtel de 100 chambres à l'étage, et des locaux de soins et de bains au rez-de-chaussée, face au Parc et à la Chapelle.
A l'emplacement favori des baigneurs sortant des soins, le long de la Chapelle, un Kiosque à musique rustique en bois est érigé vers 1908.
Évaux-les-Bains - Jardin Etablissement thermal et Kiosque
L'établissement thermal change d'exploitant en 1914 jusqu'à une nouvelle vente sur saisie immobilière qui a lieu le 18 décembre 1929 : les Thermes, le Grand Hôtel, l'Hôtel des Sources — l'ancien hôtel de Rome — (20 chambres), le Parc de 13 hectares, la Chapelle et le Kiosque à musique sont mis à prix 300.000 francs. Le 1er septembre 1932, la Société Thermale d'Évaux-les-Bains est mise en liquidation judiciaire.
Un Décret du 19 novembre 1935 érige la commune d'Évaux-les-Bains en station hydrominérale.
Le Grand Hôtel est réquisitionné le 24 août 1942, en tant que Centre de séjour surveillé destiné à interner les nombreuses personnalités politiques en désaccord avec le pouvoir en place. Auparavant, celles-ci étaient pour la plupart, en résidence surveillée dans des hôtels de Vals-les-Bains depuis janvier 1941.
Avant l'arrivée de ces hôtes "choyés", le domaine est transformé : un vaste quadrilatère de barrières, palissades et barbelés est installé, englobant les thermes, le Grand Hôtel et ses 86 chambres, le parc et la Chapelle. Situé hors de ce périmètre, l'Hôtel des Sources ex Hôtel de Rome, également réquisitionné, est transformé en Poste de Police, servant à loger le personnel de garde.
Les premiers arrivés à Évaux, le 26 novembre 1942, sont Edouard Herriot, le général Doyen et Léon Jouhaux.(2)
Ce centre où il était prévu de loger 80 détenus, n'accueillera en fait jamais plus de 36 personnes, soigneusement surveillés par 110 gardiens et servis par 17 personnes. A l'évidence, cet établissement d'internement administratif est un lieu de détention confortable et haut-de-gamme, loin des allégations, encore relayées aujourd'hui, relatives à la présence de ceux-ci dans un camp d'internement.
Le 21 juin 1943, le Commissaire principal, dirigeant l'établissement, soumet avec des pincettes, à ses 22 hôtes, une proposition que ceux-ci s'empressent d'ailleurs de contresigner : la pénurie de sucre et de saccharine étant à son apogée, le cuisinier de l'établissement se trouve dans l'impossibilité matérielle de continuer à confectionner des pots de crème pour dessert. Les vingt deux détenus sont alors conviés à donner les 250 g de complément de sucre du mois de juin qui leur est alloué au titre du rationnement afin que les crèmes continuent à leur être servies. Sur les 22 signataires, seuls 5 refusent de céder leur complément sucrier...
Deux jours après le débarquement de Normandie, le 8 juin 1944, avec la complicité du Commissaire et des gardiens de l'établissement d'internement, des gendarmes du canton et l'aide de maquisards locaux, l'ensemble des internés va prendre la poudre d'escampette et se réfugier dans la région.
Évaux-les-Bains - Centre d'internement de 1942 à 1944
Note du 21 juin 1943, du Commissaire du Centre, demandant aux personnalités présentes d'abandonner leur supplément de sucre afin de continuer à confectionner des pots de crème !
Plan du Centre d'internement de 1942-1944, avec implantation des clôtures et barbelés
Le Kiosque à musique qui est toujours en place après la Libération, va être supprimé à la fin des années 1950.
Dès le 29 avril 1948, il est question d'exproprier les thermes d'Évaux-les-Bains. Une proposition de loi est déposée auprès de la la Commission des affaires économiques d'une part, et transmise au Président du Conseil de la République, renvoyée devant la Commission de la famille d'autre part.
En 1975, la commune d'Évaux-les-Bains reprend le domaine thermal et le donne à exploiter à une association. N'étant plus aux normes, les thermes ferment en 1993, afin d'être réhabilités et finalement reconstruits en 2001.
Kiosque supprimé.
voir ici hôtel et établissement thermal d'Évaux-les-Bains, sans kiosque aujourd'hui. Le Kiosque se trouvait le long du bâtiment à gauche, ancienne chapelle.
Grand hôtel et établissement thermal, cliché pris de l'ancienne chapelle, exact emplacement de l'ancien kiosque.
publié par JeanMarc Jeu 20 Oct 2016 14:23
Une seule formation musicale active en 1909 : la Société musicale d'Évaux-les-Bains (fanfare), présidée par Thomer, diririgée par Bougerol, comprenant 30 musiciens.
(1) Sources et groupes de sources exploitées en 1864
1. Puits de l'Escalier. — Se trouve à l'ouest de l'établissement principal, au pied même du rocher.
2. Puits de César. — Situé au levant, à 7 mètres de distance du Puits de l'Escalier.
3. Sources innommées. — Très rapprochées du Puits de César.
4. Sources du Grand Mur et du Petit Cornet. — la première à 6 mètres de la troisième source innommée, et la seconde très rapprochée du Puits de la source du Mur.
5. Puits du milieu du bassin.
6. Source du Bain de vapeur. — Se trouve à droite à 1 m,70 de son bord le plus rapproché du grand établissement.
7. Source du Puits Carré ou Delamarre. — Se trouve immédiatement à gauche de la rampe conduisant à la route d'Evaux.
8. Sources de la Piscine ronde. — L'ancienne piscine romaine.
9. Source Marien. — Elle est à 7 mètres du Puits de l'Escalier et à 20 mètres du rocher opposé à ce puits.
10. Bassin des cinq sources. — Ce bassin est alimenté par cinq sources dont les points d'émergence sont distincts.
11. Puits Desglaudes. — Cette source se trouve du côté opposé à la source du Puits de l'Escalier et sur le même plan qu'elle, à l m,50 seulement du rocher.
12. Deux sources chaudes. — Ces deux puits sont à l m,50 l'un de l'autre et leurs eaux sont conduites dans le Puits Desglaudes.
13. Source du Midi. — Elle a son point d'émergence à 2 mètres du rocher de gauche, dans l'angle du pont.
14. Puits du premier juillet. — Il se trouve entre le premier puits des sources chaudes, à 13 mètres duquel il est situé, et le Puits Marien dont il n'est éloigné que de 3 mètres.
15. Puits des Médailles.
16. Source du centre du bassin de gauche.
17. Puits triangulaire. — Il est à 6 mètres du Bassin des cinq sources, et à pareille distance de la piscine de la station d'Evaux.
18. Sources ferrugineuses. — L'eau de ces sources sort du rocher de gauche, contre le remblai du pont.
Évaux-les-Bains - Hôtel et Etablissement thermal (aile Nord) — Parc thermal
(2) Liste, non exhaustive, des personnalités ayant été détenues aux Thermes d'Evaux-les-Bains entre le 26 novembre 1942 et le 8 juin 1944. 73 personnalités ont résidé à Evaux, de quelques jours à plusieurs années.
— Jean-Baptiste-Henri Baurès (1889-1957) général, interné depuis 25 décembre 1942.
— André Blumel (1893-1973) journaliste, avocat, chef de cabinet de Léon Blum, interné à Evaux depuis le 28 novembre 1942.
— Lucien Bossoutrot (1890-1958) homme politique et aviateur, interné de février 1943 à juin 1944.
— Augusta Bruchlen (1899-2003) compagne de Léon Jouhaux, elle se fait volontairement assigner à résidence au Grand Hôtel d'Evaux pour pouvoir le rejoindre. Lors du transfert de Jouhaux à Itter, elle procède de la même manière et arrive à ses fins en mai 1943. Devient Madame Jouhaux à la libération.
— Raymond Brugère (1885-1966) diplomate, interné jusqu'à juin 1944.
— Élie Calmon (1897-1948) avocat et député du Lot, interné le 7 novembre 1943. Son épouse le rejoint à Evaux le 24 novembre 1943, pour le soigner.
— Auguste Champetier de Ribes (1882-1947) plusieurs fois ministre de 1930 à 1940.
— Gaston Charon, dit Jean Nocher (1908-1967) journaliste et polémiste, libéré d'Evaux en 1943.
— Cheikh Hamallah (1883-1943) opposant malien, interné à Evaux fin 1942, décédé le 16 janvier suivant à l'hôpital de Montluçon.
— Marie César Gabriel duc de Choiseul-Praslin (1879-1966) interné jusqu'au 8 juin 1944.
— Paul-André Doyen (1881-1974) général, le seul à être interné à Evaux du premier au dernier jour, du 26 novembre 1942 au 8 juin 1944.
— Édouard Herriot (1872-1957) plusieurs fois ministre et président du conseil, maire de Lyon de 1905 à 1940, interné le 26 novembre 1942. Après quelques temps passés au Grand Hôtel, on lui alloue comme résidence la Villa Loisel à Evaux. Il est transféré à Vittel le 31 mars 1943.
— Pierre Ispenian (1912-19..) juif arménien, de nationalité persane vivant en france.
— Robert Jacomet (1881-1962) contrôleur général des Armées, interné le 9 avril 1943 ; le 11 avril il prend la place de Edouard Herriot dans la Villa Loisel.
— Léon Jouhaux (1879-1954) syndicaliste, interné à Evaux du 26 novembre 1942. Transféré à Itter en Autriche le 31 mars 1943.
— Guy La Chambre (1898-1975) député d'Ille et Vilaine, plusieurs fois ministre, interné le 9 avril 1943. Assigné dans la villa Loisel avec Robert Jacomet.
— Benoît Léon de Fornel de La Laurencie (1879-1958) général.
— Georges Loustaunau-Lacau dit Navarre (1894-1955) commandant et politicien, cagoulard, interné le 27 novembre 1942. Il est déporté à Mauthausen le 31 mars 1943.
— Gaston Martin (1886-1960) député du Lot-et-Garonne, interné en mars 1943.
— Félix-Victor-Henri dit Docteur Martin (1895-1969) médecin, cagoulard, interné jusqu'en juin 1944.
— Eugène Montel (1885-1966) journaliste député de Narbonne, conseiller général de l'aude, interné en mars 1943.
— René Nicod (1881-1950) député, maire d'Oyonnax.
— Colonel Noetinger, interné de fin 1943 au 8 juin 1944.
— Léon Perrier (1873-1948) sénateur de 1920 à 1940, transféré à Evaux depuis le 5 mai 1943.
— Raymond Philippe (18.. - † 1943) associé de la banque Lazard, interné à Evaux le 7 mai 1943, il y décède le 20 mai 1943. Il était l'amant en titre de Marcelle Worms, égalment internée à Evaux.
— Puybaraud (1889 - † après 1947) commissaire de police de Perpignan, interné du 14 mai 1943 au 8 juin 1944. Commissaire (ex commissaire de Perpignan)
— Charles Ruff dit Lussy (1883-1967) député du Vaucluse, interné en mars 1943. Ancien député arrivé en mars 1943.
— Benjamin dit Jammy Schmidt (1872-1949) député de l'Oise, interné le 23 mars 1943.
— Ate Sevenster (1896-1982) consul général de Hollande à Paris, interné en 1943.
— Pierre Viénot (1897-1944) homme politique, député, interné en 1942, puis placé en sanatorium en 1943 en Savoie.
— Robert dit Burdy Vorms, éditeur et journaliste.
— Roger Worms dit Stéphane (1919-1994) Journaliste, interné du 17 mars 1843 jusqu'en juin 1944.
— Marcelle Worms (1886-19..) mère de Roger Worms et internée en même temps que lui, le 17 mars 1943.
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Re: Kiosques à Musique
ÉVIAN-LES-BAINS - Le Quai et le Kiosque à musique
(HAUTE SAVOIE)
Le 24 mars 1860, rappelons-le, la Savoie, et par conséquent la future Haute-Savoie, est rattachée à la France par le Traité de Turin. La situation d'Évian au bord du lac Léman, très enclavée en Suisse, fait que les helvétiques l'ont de tout temps considérée comme leur, et de ce fait sont très nombreux à la fréquenter et s'y investir.
Ainsi le banquier genevois François Fauconnet acquiert le 20 janvier 1826 la source thermale Cachat, les terrains et immeubles adjacents auprès de Gabriel Cachat, et complète ses emplettes auprès de la ville en lui achetant la promenade publique contiguë afin d'y faire bâtir sur la Grande Rue — future rue Nationale — le premier établissement thermal évianais.
Plan d'Évian-les-Bains de 1867 et implantations futures
Sur le quai du lac — futur Quai Napoléon III —, proche de l'église, un château-manoir abrite le dernier descendant de la branche chablaise d'une ancienne famille vaudoise du XIe siècle : le baron Louis-Joseph Ennemond de Blonay (1838-1878). Celui-ci très influent à Évian, devenue d'Évian-les Bains le 28 janvier 1865, n'est pas aussi fortuné qu'il le laisse paraître. Cela ne l'empêche pas de se lancer dans les affaires. En 1865, il prend des parts dans la société genevoise des Bains de Bonnevie, créée par un certain Michaux en 1859, propriétaire de sources concurrentes à celle de Cachat. Le maire d'Évian, Gaspart Folliet, est également dans l'affaire. Cette société fait construire sur le terrain du Château du baron de Blonay, un premier café-restaurant avec un casino qui n'est en fait pas autorisé. De Blonay, de son côté, part habiter en décembre 1865, dans son château quasi en ruines de Maxilly.
La société Bonnevie finit par capoter en juillet 1867, et se fait racheter le 2 juin 1868 par la Société anonyme des eaux minérales d’Évian. Cette dernière, créée en 1843 par une petite dizaine de financiers genevois, avait repris pour 60.000 livres nouvelles, sur une adjudication du 21 avril 1843, le domaine Thermal créé par François Fauconnet auquel avaient succédé depuis 1834 plusieurs directeurs ; ceux-ci, en dépit des vicissitudes de l'affaire, avaient poursuivi leurs investissements, notamment par la construction, en 1839, du Grand Hôtel des Bains, situé au milieu d'un grand parc paysager, sur la colline dominant l'établissement thermal.
En 1855, un certain A. Chanel, résident à l'hôtel, nous décrit les soirées au casino très fruste et primitif de celui-ci : le soir, tout le monde se réunit au casino, les dames brodent ou causent entre elles, les hommes jouent le whist ou lisent les journaux, et tout cela au son d'un piano et d'un violon.
Aussi le 5 août 1869, le courrier des Alpes s'écrit-il : A quand un casino ? A quand des hôtels sur les bords de son lac et non au sommet de ses hauteurs, comme des asiles pour de pieux pèlerins ?...
Évian - Vente aux enchère, annonce du 7 avril 1843 — Adjudication, annonce du 21 avril 1843 — Annonce réouverture 27 juillet 1843
Le conflit de 1870-1871 porte un coup à la station thermale en plein développement. Le docteur et maire Gaspart Folliet, démissionnaire, est remplacé par décret impérial du 30 juin 1869, par le baron Ennemond de Blonay.
L'absence de casino se fait toujours cruellement sentir, aussi, le baron de Blonay, lance-t-il en septembre et octobre 1873, une grande campagne d'annonces dans les journaux, dans le but de trouver des investisseurs susceptibles de créer, à Évian-les-Bains, un Grand Casino.
Évian-les-Bains - Annonce de la ville cherchant investisseurs 11 septembre 1873 — Affiche publicitaire
En 1876, malgré le manque d'autorisation de l'académie de médecine, nécessaire à l'exploitation des sources, la municipalité ouvre tout de même un établissement thermal concurrent des Thermes Cachat de la Grande Rue, dans la propriété du baron de Blonay. Deux sources y sont dirigées pour alimenter les bains, douches et buvettes : la source du Lavoir et la source du Miat ; une crypte en rocailles est aménagée pour recueillir ces sources. Les locaux de l'établissement sont installés à l'arrière du Château : salles de bains et de douches, piscine, cabinets de toilette, chambres de repos.
De Blonay fait vendre, le 7 novembre 1876, tous les meubles et tableaux de son manoir dans lequel, l'année suivante, pour la saison commençant le 1er juin 1877, un Casino est officiellement ouvert. Les tous nouveaux exploitants n'y font pas de vieux os : les deux co-directeurs, Louis Gustave Sallier-Dupin et la veuve Fabrègues, née Aniel, sont déclarés en faillite le 7 novembre 1877. M. Pethoud est nommé syndic.
Le 16 août 1878, Ennemond de Blonay meurt brutalement d'une crise cardiaque. Sans descendance il lègue sa « fortune » à la ville d'Évian-les-Bains. Pour un actif estimé à 420.000 francs, les dettes du baron accumulées s'élèvent à 350.000 francs : la légataire universelle, Évian-les-Bains, est contrainte d'emprunter 80.000 francs par décision du conseil municipal du 1er juillet 1879, afin de parer au plus pressé parmi les créanciers. (voir ici PETIT PLUS sur le Château et les barons de Blonay)
En 1879, Antoine Jambon reprend les rênes du casino installé dans le château de Blonay, nouvelle propriété de la commune d'Évian-les-Bains.
Le 6 mai 1880, le casino est décrit ainsi : on y trouve un parc superbe, très ombragé, sur les rives mêmes du lac Léman, un café-glacier avec restaurant, des salons de conversation, de musique et de lecture, un Cercle des Etrangers. Petits chevaux, roulette, baccarat et billard sont les jeux pratiqués. Une troupe théâtrale y donne des représentations, musiciens et chanteurs y donnent des spectacles : ainsi le lundi 9 août 1880, on est venu de Clarens, de Vevey et même de Lausanne assister au fort beau concert donné avec le concours de Mlle Alice Rabany.
Au vu de la fréquentation touristique croissante, la municipalité décide en août 1882 de procéder à d'importants travaux d'agrandissement des bâtiments du casino, en créant une salle de spectacle et un salon de jeux plus convenables que ceux existants.
En 1883, le jardin terrasse est clôturé d'un muret, en bordure du quai nouvellement créé, et un premier Kiosque à musique est édifié sur la droite de l'escalier à double rampe d'accès au casino.
De forme octogonale, le kiosque est visiblement construit en bois avec une toiture en zinc. Dès la saison commençant le 1er juin 1883, le directeur Antoine Jambon met en place, tous les jours à 3 heures et demie, des concerts au Kiosque à musique du jardin. Un feu d'artifice et des illuminations suivis d'un concert et d'un bal se déroulent tous les lundis et vendredis à partir de 8 heures. En outre cinq représentations théâtrales par semaine sont programmées. Le maestro Nicolas Gervasio est engagé dès 1884 et, chaque saison, jusqu'en 1896, son succès à la tête de sa trentaine de musiciens ne se démentira pas.
Le quai Napoléon III, devenu quai Baron de Blonay, est prolongé face au Casino, puisque jusqu'à présent, il s'arrêtait brusquement à ce niveau. Constitué de pierres de la Vernaz, les travaux se terminent fin septembre 1884.
De 1883 à 1885, le Casino est agrandi et réaménagé ; un théâtre est édifié, sur sa gauche, relié à lui par une passerelle couverte et vitrée. Du à l'architecte Jules-Napoléon Clerc (1844-1909), le théâtre est inauguré le 15 juin 1885.
Évian-les-Bains - Affiche publicitaire 1887 et premier kiosque à musique — Annonce adjudication pour le 4 janvier 1887
La municipalité décide de revoir les conditions du fermage de ce nouvel ensemble — casino, théâtre, restaurant, établissement thermal et embouteillage — et lance une adjudication pour le 4 janvier 1887 en proposant un bail de 15 ans.
Le bail est attribué à Georges Webb le 23 juin 1888, pour une durée 18 ans, celui d'Antoine Jambon est bien entendu résilié dans le même temps. Le fermage annuel s'élève à 20.000 francs.
En 1888, c'est Eyrin-Ducastel, ex-directeur du Grand Théâtre de Genève, qui dirige le théâtre. Mme Webb, épouse du fermier du Casino, met également la main à la pâte pour diriger la troupe théâtrale.
Les affaires ne tournant pas comme il le voudrait, Georges Webb est dans l'impossibilité de payer son terme semestriel de 10.000 francs le 1er octobre 1890. La ville d'Évian fait alors prononcer la résiliation de son bail le 9 janvier 1891 devant le tribunal de Thonon. En appel, la cour de Chambéry confirme le 27 avril 1891, la cour de Cassation entérine le 21 mars 1892.
Évian-les-Bains - Le Théâtre — Le Théâtre, le Casino dans le Château de Blonay et le Kiosque à musique au fond
Il nous faut revenir au Grand Hôtel des Bains — qui sera rebaptisé Hôtel Splendide en 1898 lors d'un ultime agrandissement façon mastodonte avec 200 chambres — construit en 1839 et tombé dans l'escarcelle des financiers genevois de la Société anonyme des eaux minérales d’Évian. Agrandi par deux fois, en 1853 et 1883, doté de trois ailes supplémentaires, un premier Kiosque à musique est édifié dans le parc, entre 1883 et 1887, sur le côté gauche de l'hôtel. Plusieurs fois par jour en saison, un orchestre exercé fait entendre des accents mélodieux, c'est le rendez-vous du monde select, des célébrités et des gens cossus, triés sur le volet...
A ce kiosque à musique, succédera un second vers 1900 : il est construit le long de la route qu'emprunte le tramway — surnommé le patache — installé en 1898 pour accéder spécialement à l'Hôtel Splendide depuis la source Cachat. Ce tramway sera remplacé par le funiculaire en 1907.
Évian-les-Bains - Hôtel Splendide, kiosque visible dans l'alignement de la coupole de l'établissement de bains à droite — Kiosque à musique du Splendide Hôtel
On peut supposer que la suppression relativement rapide du premier kiosque, établi au pied de l'hôtel, serait due aux demandes réitérées de quelques clients considérés et choyés, descendant — ou plutôt montant en l'occurrence ! — au Splendide Hôtel en quête de quiétude et de tranquillité.
Un de ceux-là pourrait bien être Marcel Proust qui, insomniaque notoire, ne se levait que fort tard, comme nous l'avons vu à Cabourg (voir ici ) et ( ici), bien après que les premières notes du concert matinal n'aient éclatées sous ses fenêtres :
« Nous avons regardé, me disait le soir Albertine, pour voir si vous descendriez. Mais vos volets sont restés fermés, même à l’heure du concert. » À dix heures, en effet, il éclatait sous mes fenêtres.
Proust, le 25 août 1899, rejoint ses parents qui résident précisément au Splendide Hôtel. Mais au préalable et avant de choisir l'hôtel où il séjournera, il s'enquiert le 15 août 1899, auprès du prince Constantin de Brancovan (1), de la tranquillité et du silence qui règnent dans les hôtels évianais : mes parents sont à Évian, mais comme je demande aux hôtels des qualités de solitude et de silence dont les hôtels d'Evian bondés de monde me paraissent dépourvus, je voudrais habiter un coin moins fréquenté... Et à propos de l'hôtel d'Amphion, près d'Evian, il poursuit : ce que je voudrais savoir, c'est pour moi le point important, c'est si l’hôtel à Amphion est assez vide pour qu'on puisse y avoir une chambre isolée, où l'on puisse dormir aussi tard qu'on veut, sans entendre marcher au-dessus de sa tête et dans les chambres contiguës...
Finalement, Proust se décide pour le Splendide Hôtel, et il est tout à fait certain que la chambre qu'il choisit se situe du côté de l'hôtel opposé au Kiosque à musique. Il reste au Splendide jusqu'au 8 octobre.
Quoiqu'il en soit, ce premier kiosque est finalement supprimé vers 1910 ; le second est installé dans un endroit reculé de l'hôtel au fond du parc, au bord de la rampe d'accès du tramway, et le ferraillement de celui-ci couvrait probablement la musique des concerts donnés au kiosque ! ...et l'Hôtel Splendide sera rasé en 1983 !
Évian-les-Bains - Second kiosque à musique du Splendide Hôtel et Tramway — Splendide Hôtel, bord de la toiture du premier kiosque à musique visible à l'extrême gauche du cliché, au niveau de la terrasse
Après ces quelques digressions, reprenons le fil : nous étions rendu en 1892. La municipalité envisage encore une fois de changer de fermier et de confier l'administration de son héritage Blonay pour une longue durée. Cette nouvelle tractation sera enfin la bonne !
L'adjudication du fermage du Casino et de ses dépendances a lieu le 10 mai 1892. Un bail de 75 ans, quasiment du jamais vu, est signé en faveur la Société anonyme des Eaux minérales d'Évian-les-Bains, dont le directeur est, depuis 1892, Charles-Albert Besson. Besson n'est autre que l’administrateur qui a été chargé de la succession Blonay depuis 1879. Et le bailleur du Casino, la ville d'Évian-les-Bains, qui s'engage pour 75 ans, est comme il se doit représentée par son maire qui n'est autre que Charles-Albert Besson depuis le 8 mai 1892, soit 2 jours avant la décision de l'adjudication.
Aujourd'hui, on aurait parler de graves conflits d'intérêts !...
Évian-les-Bains - Adjudication mise en ferme 9 février et 21 avril 1892
A la suite de cette adjudication du 10 mai 1892, le bail définitif sera signé le 31 août 1892, mais on prendra soin de ne citer à aucun moment dans l'acte, le nom de Charles-Albert Besson (1852-1904), ni en tant que maire, ni en tant que directeur de la société des Eaux. Cette dernière sera représentée par Charles-Albert Sigrist, le directeur du Grand Hôtel situé à l'extrémité du quai de Blonay, Sigrist se faisant en outre passer pour simple maître d'hôtel. Quant au bailleur, normalement le maire d'Évian, seul sera cité Léon Jacquier, propriétaire-négociant demeurant à Évian, premier adjoint au Maire de cette ville, en remplacement de M. le Maire — expressément non cité — empêché.
Les actionnaires de la Société des Eaux, en dehors de ce petit tour de passe-passe, vont cependant s'engager à faire d'importants travaux, à hauteur de 700.000 francs à leur charge, et les réaliser effectivement, même au delà. Les principaux actionnaires sont banquiers et gravitent tous autour de la banque Neuflize et Cie. Outre 10% des bénéfices à reverser à la ville avec un minimum de 5.000 francs, le loyer annuel du bail s'élève à 20.000 francs.
De multiples conditions d'organisation du casino et du théâtre sont imposées au preneur et notamment :
— un orchestre d'au moins 28 musiciens devra jouer du 1er juillet au 1er septembre, et au moins 12 musiciens du 15 au 30 juin, et du 1er au 15 septembre ;
— un concert au moins par jour sera donné au Casino, soit à l'intérieur, soit dans les jardins ;
— du 15 juin au 15 septembre, organisation de représentations lyriques et dramatiques, de bals ou de concerts et fêtes quelconques ;
— du 1er juillet au 10 septembre, il sera tenu d'avoir une troupe permanente capable d'interpréter les œuvres d'opéra-comique et d'opérette ou la comédie, et devra donner au moins quatre représentations par semaine ;
— au théâtre, la grande loge de droite sera réservée spécialement au Maire ;
— un grand concert, une fête de nuit, avec illuminations et feu d'artifice, un grand bal ou un bal d'enfants devront tour à tour au choix du preneur remplacer la représentation théâtrale les jours de relâche ;
— le prix des places ordinaires ne devra pas excéder au parterre 5 francs les premières et 3 francs les secondes ;
— l'entrée des jardins, pour la visite de l'établissement municipal, et les concerts ne devra pas excéder 1 franc.
En 1896, la société des Eaux, nouvelle fermière, après avoir réalisé quelques travaux au Casino, procède au réaménagement du parc-terrasse. Des balustres sont installés tout au long de la limite du parc et un nouveau Kiosque à musique tout à fait original est bâti sur ladite limite. La partie arrière de ce kiosque, donnant sur le quai de Blonay, est entièrement vitrée, vraisemblablement pour que les passants ne profitent pas pleinement et gratuitement de la musique du casino ; une toiture dômale recouvre l'édifice qui est inauguré le 1er juillet 1896.
L'orchestre du casino y joue deux fois par jour, et les spectateurs y sont fort assidus et nombreux, d'autant que la nouvelle terrasse est très spacieuse.
Évian-les-Bains - Affiche publicitaire — Concert au Kiosque du casino
Contigu au Casino, le château appartenant au Comte Adolphe Louis Marie Gilbert de Drée (1856-1917) est probablement guigné depuis longtemps par les exploitants. En 1899, le Comte de Drée, qui, en 1883, avait défrayé la chronique judiciaire (voir ici PETIT PLUS sur le Comte Gilbert de Drée) , finit par céder son bien familial à la Société des Eaux minérales d'Évian-les-Bains. Tout en conservant intacte la façade du Château, celui-ci est immédiatement transformé en restaurant, le jardin étant intégré dans le parc du Casino. A l'extrême droite du nouveau parc ainsi constitué, une grande véranda-terrasse est édifiée permettant de servir à l'extérieur.
En 1902, un vaste établissement thermal étant édifié par la Société des Eaux, sur le quai de Blonay, à moins de 100 mètres du casino, les bains et douches qui subsistaient encore à l'arrière de celui-ci sont définitivement supprimés.
Évian-les-Bains - Château du Comte de Drée transformé en Restaurant du Casino — Nouveau Casino construit sur l'emplacement du château de Blonay rasé et restaurant intact de l'ancien château du Comte de Drée
Évian-les-Bains - Restaurant du casino installé dans l'ancien château du Comte de Drée, église au fond
Le 22 décembre 1909 la Société des eaux fait apport de son droit au bail et des immeubles liés au Casino à la Société du Casino municipal d'Évian-les-Bains qu'elle vient de fonder. En suite de quoi, de nouvelles tractations ont lieu entre la Société du Casino municipal et la mairie d'Évian-les-Bains, aboutissant à un accord signé le 28 décembre par lequel, la Ville s'engage à créer devant le terrain du Casino, une emprise de 45 mètres de large sur le Lac Léman, ladite emprise étant pour partie mise à la disposition du Casino, le surplus étant aménagé par la ville en jardin public. En contrepartie la Société du casino s'engage à la reconstruction totale d'un nouveau casino en lieu et place de l'ancien, selon un devis s'élevant à 1.596.773 fr. 46
En 1911, commencent les gros travaux d'Évian-les-Bains, tous à la charge de la Société du Casino : on commence par raser le Château du baron de Blonay, et pour faire bonne mesure, le Kiosque à musique qui, pourtant, ne gênait en rien pour la suite des travaux : coût de l'opération, 112.000 francs.
La grève située face au Casino est acquise : le remblaiement nécessaire à l'établissement de l'emprise sur le lac et l'aménagement de celle-ci en jardin va durer plusieurs mois. Coût : 552.500 francs.
Enfin le nouveau Casino, constitué de béton, est édifié pour 800.000 francs par l'architecte Jean-Albert Hébrard (1866 - † après 1928). Il est inauguré le 23 juin 1912.
Seuls ont été conservés, le théâtre, l'ancien château du Comte de Drée et la rangée de balustres longeant le parc-terrasse. La balustrade ne tarde pas à être, elle aussi, rasée : à cette occasion la limite du parc du casino est déplacée, doublant quasiment sa superficie en profondeur. Un petit muret de clôture est édifié surmonté d'un grillage doublé par des buissons.
Évian-les-Bains - Nouveau Casino, balustres intacts — Nouveau casino et nouvelle clôture grillage et buissons
Le 30 mars 1927, le bail est prorogé jusqu'en 1997, avec un loyer annuel de trente-cinq mille francs. Les Évianais ont droit à une réduction de cinquante pour cent sur les entrées du Casino et du Théâtre. Le 13 mai 1932, le loyer annuel est porté à deux cent mille francs.
En 1970, Boussois-Souchon-Neuvesel, BSN puis Danone, reprend les eaux et le casino d'Évian.
Kiosques supprimés.
voir ici, Casino d'Évian-les-Bains sans son kiosque aujourd'hui.
et Ici.
Théâtre du Casino, aujourd'hui.
ÉVIAN-LES-BAINS - Le Quai et le Kiosque à musique
publié par JeanMarc Lun 7 Nov 2016 14:10
Il est toujours bon d'énumérer les personnalités fréquantant la station, afin d'attirer les clients.
24 août 1882 — La Saison d'Évian enregistre un total de 3.400 étrangers arrivés à Évian et à Amphion jusqu'au 8 août. Nous y trouvons les noms des personnages suivants :
MM. le général de Salignac-Fénelon ; le comte de Carvalho ; le marquis de Clermont-Tonnerre ; Cochery, ministre des postes et télégraphes ; Roussy de Sales ; Mme la vicomtesse de Sainte-Suzanne ; le comte de Barde ; le sénateur Deschanel ; M. Péret, procureur général à Poitiers ; le prince et la princesse de la Moskowa ; le comte de Labédoyère ; le marquis Lamba Dria ; la comtesse de Chambrun.
5 août 1884 — Le nombre des étrangers arrivés à Évian-les-Bains était de 2.768 à la date du 31 juillet.
Citons : le général de Callier, le général Jamon, l'intendant général de Monségou, le marquis de Chabert, le comte de Pourtalès, M. Baudot, maire du 1er arrondissement de Paris, le comte Balbiani, la comtesse d'Erniéville, la vicomtesse de Reniont, la comtesse Pauline de Miyien Monte-Carlo, le comte Massa de Saint-Romon, le colonel Pinochet.
L'année 1884 est décidément très animée et festive
14 août 1884 — A Évian, il y a un mouvement extraordinaire. Les étrangers arrivent de toutes parts. Nous avons un temps superbe.
Au Casino, les soirées thermales attirent une société distinguée. M. Gervasio, chef d'orchestre, reçoit chaque jour des félicitations bien méritées.
Au grand hôtel des Bains, au grand hôtel d'Évian, à l'hôtel Fombone, à l'hôtel de France, à l'hôtel des Etrangers, à l'hôtel de la Paix, etc., etc., la table d'hôte est au grand complet.
Au restaurant du Casino, le déjeuner du matin se prolonge toute la journée.
24 août 1884 — Grande fête de nuit à Évian.
A 8 h. et demie du soir. — Feu d'artifice et ascension d'un ballon lumineux, offerts par M. le directeur du Casino. — Illuminations. — Retraite aux flambeaux. — Fête vénitienne sur le lac avec la présence des yachts à vapeur.
La fanfare municipale d'Évian-les-Bains, les orchestres du Casino et du Grand-Hôtel des Bains, se feront entendre pendant les régates, les jeux nautiques et la fête du soir.
7 août 1890 — Fête de bienfaisance organisée au casino. Mme Webb, épouse du directeur, dirige la troupe théâtrale
— Une grande fête de bienfaisance, organisée au casino d'Évian au profit des victimes de la Martinique et des veuves des mineurs de Saint-Etienne, par M. Eiffel, le baron Piérard et le correspondant du Gaulois, aura lieu le 7 août prochain, sous la présidence de Mme la princesse de Brancovan.
Cette fête comprendra une kermesse avec comptoirs de vente tenus par des dames patronnesses, une parade avec le concours gracieux de la troupe du Kursaal de Genève, et une représentation extraordinaire donnée par l'excellente troupe locale, dirigée par Mme Webb.
Sur la liste de souscription qui vient d'être ouverte figurent la princesse de Brancovan, baron Adolphe de Rothschild, baronne Piérard, Mme Desgenetais, comtesses Raphaël et Louise Gahen, d'Anvers, M. Eiffel, etc.
16 août 1890 — Bilan de la Fête de bienfaisance
— Les recettes de la fête de bienfaisance donnée au casino d'Évian-les-Bains, le 7 août, au profit des victimes de Fort-de-France et de Saint-Etienne, se sont élevées à 18.804 fr. 40 et les frais à 2.917 fr. 35, ce qui donne un produit net de 15.887 fr. 05.
Ce produit a été employé comme il suit : envoi à M. le sous-secrétaire d'Etat aux colonies, 7.500 fr. ; à M. le maire de Saint-Etienne, 7.500 fr. ; au bureau de bienfaisance d'Évian, 433 fr.50 ; à M. le curé, pour ses pauvres, 221 fr.75 ; à M . le pasteur, pour ses pauvres, 221 fr.80. Total égal, 15.887 fr.05.
Évian-les-Bains - Intérieur du casino, Salle de jeux du Cercle des Etrangers — Petits chevaux
5 mai 1893 — Gervasio toujours à la tête de l'orchestre du Casino
— Le nouvel orchestre du Casino d'Évian-les-Bains, composé et dirigé par le maestro Gervasio, du Casino de Nice, compte trente-cinq exécutants, dont douze solistes di primo cartello.
Au théâtre, Mlle Louise Asmire, des Variétés de Marseille, une de nos plus jolies et des meilleures chanteuses de province, tiendra l'emploi de première chanteuse avec Mme Morin, en représentation.
La direction générale du Casino a été confiée à l'aimable et actif M. Perrier, auquel incombe aussi l'organisation des fêtes nombreuses et variées qui se succéderont sans relâche cet été, et dont le clou sera la grande fête nautique.
Illuminations, feux d'artifice, fêtes de nuit seront multipliées pour la plus grande joie de l'élégante clientèle qui a pris Évian-les-Bains sous son patronage.
24 mai 1894 — Un aperçu du programme artistique de la saison
— La saison d'Évian-les-Bains sera exceptionnellement brillante cette année, si l'on en juge par les attractions que la Société fermière compte donner au Casino.
Parmi les artistes engagés, citons Mme Zélo-Duran, chanteuse des Folies-Dramatiques ; la gentille divette Mlle de Bério, des Bouffes-Parisiens ; la gracieuse Mlle Ber, du Casino municipal de Nice ; le baryton Hérault, des Folies-Dramatiques ; le comique Achard, du Casino de Nice.
Chef d'orchestre : maestro Nicolas Gervasio, avec sa phalange de solistes bien connus à Évian autant qu'à Nice.
Outre le répertoire courant, signalons tout spécialement : Boccace, Nitouche, l'Amour mouillé, les 28 Jours de Clairette, Miss Helyett, les Mousquetaires au couvent, etc., etc.
Avec de pareils éléments, les adeptes de la Source Cachat ne seront pas à plaindre.
18 juin 1896 — Les débuts du Grand orchestre auront lieu le 1er juillet, jour de l'inauguration du nouveau Kiosque
— Évian-les-Bains. L'ouverture des concerts de la Source Cachat et du Casino a eu lieu mardi, sous l'habile direction du maestro Gervasio qui nous revient avec sa phalange de solistes, dont la plupart nous sont connus et qui ont eu déjà les faveurs du public pendant les saisons précédentes. Les débuts du Grand Orchestre auront lieu le 1er juillet.
1er juillet 1896 — Inauguration du nouveau Kiosque à musique
— Évian-Ies-Bains. La grande saison vient de commencer.
Au grand complet, l'orchestre a inauguré le nouveau kiosque du Casino, le 1er juillet. Chaque jour un public de plus en plus nombreux applaudit au répertoire choisi du sympathique maestro Gervasio.
A la même date le théâtre a rouvert ses portes. Ses pièces de début : le Premier Mari de France, le Prince d'Aurec, Un fil à la patte, l'abbé Constantin, ont été l'occasion d'un triomphe pour les interprètes Mme Bréant-Leturc, Pauline Laborie, Valentine Petit et Gasser ; MM. Maurice Bréant, Dageny, Raiter, GillesRollin et Perron.
Ces excellents artistes justifient le choix de la direction. Ils se montrent ainsi à la hauteur de la jolie scène éviannaise où ont passé déjà tant d'illustrations du théâtre.
ÉVIAN-LES-BAINS - Concert au casino
publié par JeanMarc Dim 6 Nov 2016 11:29
12 août 1896 — Aménagement de l'entrée du Casino, nouveau Kiosque
— Évian est cette année-ci plus couru et plus brillant que jamais. Beaucoup de monde, et, chose plus rare, beaucoup de beau monde.
Il faut dire que la Société des Eaux, heureusement inspirée par son habite directeur, M. Besson, s'est mise en frais et a apporté encore de nouvelles améliorations dans l'installation du Casino. C'est ainsi que le parc a été agrandi et agencé de façon à ménager une superbe entrée d'un très joli effet. On ne peut plus réussi et original également le nouveau kiosque destiné à l'excellent orchestre qui joue deux fois par jour devant le Casino et attire un grand nombre de spectateurs, faisant assaut d'élégance et d'entrain.
Remarqué : Comtesse Olympe Aguado, comtesse de Germiny, marquise d'Aligre, Mme Eugène Perdre, baronne de Watteville, Mme Bonnardel, Mme de Talence, comte de Saint-Priest, M. Mexières, comte de Saint-Seine, comte de Pina, etc.
Dans les villas et les châteaux environnants, la saison est à son apogée et l'animation, comme toujours, très grande.
Indépendamment de la villa Bassaraba, qui a la palme de l'élégance et de l'entrain et où la princesse de Brancovan exerce avec sa grâce charmante une hospitalité hors de pair, Tourronde, au baron de Blonay ; Allemans, au comte de Salmar et à son beau-frère, le comte de Broissia ; Thuyset, Marin, le Pré-Curieux, la Sapinière, Le Miroir ont, en ce moment, des hôtes à demeure et rivalisent d'attractions.
8 juillet 1898 — Inauguration du Splendide Hôtel agrandi, ex grand hôtel des Bains. Concert dans les jardins du Casino
— C'est grande fête à Évian après-demain dimanche. La Société des Eaux Minérales inaugure le « Splendide Hôtel » qu'elle vient d'édifier et que relève le caractère si élégant de la station. Le programme comprend une visite de l'Etablissement, un déjeuner au « Splendide Hôtel», un festival symphonique dans les jardins du Casino et une représentation de gala au Théâtre. Quoique la maison nouvelle soit de proportions peu communes, elle sera trop petite encore pour contenir tous ceux qui viennent chaque année demander la vie et la santé à la fameuse source Cachat.
Du beau monde à Évian-les-Bains
10 juillet 1897 — Les arrivées se multiplient : princesse A. Volkonsky, marquis de Barbantane, baronne de Beauchamp, Mme et M. Tirman, sénateur et président du Conseil d'administration de la Compagnie P.-L.-M. marquis de La Gandara, Mme Allard de Châteauneuf, M.,Gustave Ador, président du Conseil d'Etat de Genève comte de Tanneck, baron de Neuflize, M. Ephrussi, baron et baronne E. Grosos, etc.
29 juillet 1898 — A Évian, comte et comtesse de Matharel, comtesse de Parseval, baron et baronne Seillière, princesse Wolkonsky, comtesse de Beaumont, M. Mézières, de l'Académie françaises M. et Mme Louis Delamarre, M. et Mme Salanson, baron Malouet, baron Bartholdi, baronne de Beyens, M. et Mme J. deWaru, M. et Mme P. Firmin-Didot, M. et Mlle Baulle de Fauveau, baron de La Rousseliére, Mme Guichard, comte et comtesse Czaykowski.
2 septembre 1900 — D'Évian. C'est chaque jour une recrudescence d'arrivées d'hôtes de marque : Duchesse et duc d'Audiffret-Pasquier, comtesse de Sainte-Foix, baron de Périgny, princesse de Beauvau, MM. Strasse, directeur de la Belle Jardinière, Cochefert chef de la Sûreté, Mahmoud-bey, Kourchid-bey généraux, A. de Charettet Arvers ; comte de Turenne, vicomtesse de Bouexie, marquis d'Osmond, M. Granet, préfet des Alpes-Maritimes, barons Orsaletti et d'Astier de La Vigerie, marquises de Balincourt et de Vernon-Bonneuil, comte Straszewicz, vicomte E. de Jonghe, etc.
15 août 1898 — L'orchestre du Casino est maintenant dirigé par Miranne
— Évian-les-Bains. Le soir, foule dans les jardins du Casino, où les accords de l'orchestre Miranne font passer de mystérieux frissons de rêve. On prend d'assaut la coquette salle du théâtre pour applaudir la troupe de M. Fr. Perrier dans Mignon, Faust, Carmen, Mireille et les autres pièces du répertoire, avec Mmes de Craponne, Dreux, Santara, MM. Vigier, Forran, Forgeur, Fuld, Baroche, Fétis et d'autres encore. Cette occupation complète de la salle a lieu aussi pour des concerts de charité, des assauts d'armes, des séances de prestidigitation, car l'Administration s'ingénie à varier nos plaisirs. Entre temps, ont lieu les représentations extraordinaires, dont la dernière a été donnée par M. de Féraudy, de la Comédie-Française. La pièce de Jacques Normand, l'Amiral, y a été bellement applaudie. Présentement, c'est Mme de Nuovina, la grande artiste de l'Opéra-Comique, que l'on ovationne à outrance dans Faust et dans Carmen. On attend prochainement le ténor Clément.
25 août 1900 — Concert de gala au casino suivi d'une fête vénitienne sur le lac
— Jeudi soir a été donnée, à Évian-les-Bains, une splendide fête au Casino, au profit de l'Œuvre des ambulances françaises en Chine. Parfaitement ordonnée, elle a été splendide.
A huit heures et demie, après le concert de gala par l'orchestre du Casino Théâtre, le défilé des embarcations commence : le bateau Helvetie de la C.G.V. ouvre la marche et est suivi de tous les yachts des propriétaires des environs et de tous les petits bateaux du port. Toutes les embarcations étaient illuminées et pavoisées et l'effet produit par cette flotille était vraiment surprenant de beauté.
Après le défilé, la fanfare municipale, la Société chorale et le Rallye-Cor alternent dans leurs productions artistiques et soulèvent des applaudissements répétés ; puis le feu d'artifice est lancé, les pièces se succèdent, toutes de plus en plus belles, et enfin le combat naval clôt la fête sur le lac.
Bien des baigneurs se sont extasiés devant le spectacle saisissant du combat final : les bateaux embrasés et, au loin, un radeau en feu ont procuré l'illusion d'une véritable bataille d'escadre.
Le temps, qui depuis quelques jours était très mauvais par suite du vent très fort qui soufflait, était hier soir des plus clément.
Aussitôt après la fête vénitienne, la coquette salle du théâtre se remplit de toilettes éblouissantes.
Les recettes ont de beaucoup dépassé les prévisions et une somme rondelette de 4.500 francs va être adressée par les organisateurs au Comité des ambulances françaises en Chine.
16 juin 1912 — Fête des Roses et grand festival de trompes de chasse à Évian
— La saison à Évian. Le programme de la Fête des roses, qui aura lieu aujourd'hui, en même temps que le grand festival des trompes de chasse de la Haute-Savoie est particulièrement chargé. Ce ne seront, du matin au soir, que réceptions, défilés, concours de voitures et automobiles fleuries, cortèges et concerts. Le soir. illumination générale de la station. Nos baigneurs, déjà très nombreux, ne trouveront pas la journée longue. La saison 1912, qui s'annonce très brillante, ne pouvait débuter par une plus belle tête.
23 et 24 juin 1912 — Suite de la fête des Roses
— La série brillante des fêtes de la saison 1912 ne fait que commencer.
Après le succès sans précédent obtenu dimanche dernier par la fête des roses et le grand festival de trompes de chasse, Évian sera encore en fête dimanche et lundi prochains, 23 et 24 courant. L'Association syndicale des hôteliers des Alpes et de la vallée du Rhône tiendra dans notre station son VIIe congrès international et sa XIe assemblée générale. Dimanche 23, grand banquet offert aux membres du congrès (environ 200) par la Société des Eaux de Cachat au Splendid Hôtel, sous la présidence de M. Fernand David, ministre du commerce. Lundi, fête vénitienne.
Évian-les-Bains - Défilé de la fête des roses quai de Blonay devant le Kiosque à musique — Orchestre du Casino devant le Kiosque à musique quai de Blonay
4 août 1917 — Le conflit de 1914-1918 n'arrête pas le tourisme de luxe. Pendant la même période, des dizaines de milliers de rapatriés sont renvoyés par les Allemands, en provenance des départements occupés par ceux-ci, et passent notamment par Évian-les-Bains.
— La saison à Évian. Dernières arrivées au Splendide-Hôtel : Mr et Mrs A.-J. Henryson Cavid, Mme Demaria, marquise de Médicis, baron et baronne de Nioac, baronne Isabelle de Flaghac, Mme de Salemfels.
Au Royal-Hôtel Mme Pierre Girod, comtesse Gérard de Ganay, Mme Henri Schneider, M. Lazare Weiller, M. et Mme Ch. de Halpert, princesse Murât, M. Et. Ganderax.
A l'Ermitage, Vicomtesse de Jumilhac, princesse Mathilde de Caraman-Chimay, Mme et M. Lambert-Rocher, préfet du Vaucluse, major Altenbach, princesse Galitzine, Mme et Mlle de Clermont, etc.
19 juillet 1936 — Représentations théâtrales, concerts, fêtes de gymnastique dans les jardins du Casino...
— Jeudi soir, au Théâtre du Casino, Lucienne Boyer, la célèbre vedette de la chanson, a fait vibrer un public charmé, conquis et qui ne se lassait pas d'applaudir, de rappeler pour entendre encore l'émouvante artiste, magicienne de la voix et du geste. Dans la même soirée. Mauricet, le spirituel diseur et chansonnier, a su dérider les plus moroses. Il a eu sa bonne part d'applaudissements, de même que l'orchestre tzigane qui complétait cette très belle soirée.
Le Grand Orchestre du Casino qui, chaque jour, charme les habitués de ses concerts, donnera un gala dans le hall, vendredi 24 Juillet, à 20 h. 45. Le bel ensemble orchestral, sous la baguette prestigieuse de M. Félix Hesse, de l'Opéra-Comique, jouera une sélection de Werther, de Massenet.
Tandis que, dans les Jardins fleuris du Casino, trois soirs de suite, se déroulent les fêtes de nuit de gymnastique féminine, Gabaroche et sa troupe donneront au Théâtre, dimanche, à 20 h. 45, Faites ça pour moi.
Pendant l'entr'acte, à 22 h. 30, un grand feu d'artifice sera tiré dans les jardins du Casino et sur le lac.
Le lendemain lundi 20, le Grand Bal des Gymnastes clôturera la Fête fédérale.
Au restaurant du Casino sera organisé, mercredi soir, à 20 h. 45, un dîner fleuri, suivi d'une soirée dansante.
(1) Constantin de Brancovan était le frère de la poétesse, amie de Proust, Anna de Noailles, née Bibesco Brancovan. La famille Brancovan est propriétaire de la fameuse villa Bassaraba, qui dispensait fêtes sur fêtes à Évian.
Formations musicales actives à Évian-les-Bains en 1909 :
Fanfare municipale, président Guevin, direction Gavet (fanfare subventionnée par la ville depuis le 16 mai 1875)
Société Chorale ;
Harmonie Italo-Éviannaise, direction Lups ;
Rallye-Cor, direction Bachevallerie.
(HAUTE SAVOIE)
Le 24 mars 1860, rappelons-le, la Savoie, et par conséquent la future Haute-Savoie, est rattachée à la France par le Traité de Turin. La situation d'Évian au bord du lac Léman, très enclavée en Suisse, fait que les helvétiques l'ont de tout temps considérée comme leur, et de ce fait sont très nombreux à la fréquenter et s'y investir.
Ainsi le banquier genevois François Fauconnet acquiert le 20 janvier 1826 la source thermale Cachat, les terrains et immeubles adjacents auprès de Gabriel Cachat, et complète ses emplettes auprès de la ville en lui achetant la promenade publique contiguë afin d'y faire bâtir sur la Grande Rue — future rue Nationale — le premier établissement thermal évianais.
Plan d'Évian-les-Bains de 1867 et implantations futures
Sur le quai du lac — futur Quai Napoléon III —, proche de l'église, un château-manoir abrite le dernier descendant de la branche chablaise d'une ancienne famille vaudoise du XIe siècle : le baron Louis-Joseph Ennemond de Blonay (1838-1878). Celui-ci très influent à Évian, devenue d'Évian-les Bains le 28 janvier 1865, n'est pas aussi fortuné qu'il le laisse paraître. Cela ne l'empêche pas de se lancer dans les affaires. En 1865, il prend des parts dans la société genevoise des Bains de Bonnevie, créée par un certain Michaux en 1859, propriétaire de sources concurrentes à celle de Cachat. Le maire d'Évian, Gaspart Folliet, est également dans l'affaire. Cette société fait construire sur le terrain du Château du baron de Blonay, un premier café-restaurant avec un casino qui n'est en fait pas autorisé. De Blonay, de son côté, part habiter en décembre 1865, dans son château quasi en ruines de Maxilly.
La société Bonnevie finit par capoter en juillet 1867, et se fait racheter le 2 juin 1868 par la Société anonyme des eaux minérales d’Évian. Cette dernière, créée en 1843 par une petite dizaine de financiers genevois, avait repris pour 60.000 livres nouvelles, sur une adjudication du 21 avril 1843, le domaine Thermal créé par François Fauconnet auquel avaient succédé depuis 1834 plusieurs directeurs ; ceux-ci, en dépit des vicissitudes de l'affaire, avaient poursuivi leurs investissements, notamment par la construction, en 1839, du Grand Hôtel des Bains, situé au milieu d'un grand parc paysager, sur la colline dominant l'établissement thermal.
En 1855, un certain A. Chanel, résident à l'hôtel, nous décrit les soirées au casino très fruste et primitif de celui-ci : le soir, tout le monde se réunit au casino, les dames brodent ou causent entre elles, les hommes jouent le whist ou lisent les journaux, et tout cela au son d'un piano et d'un violon.
Aussi le 5 août 1869, le courrier des Alpes s'écrit-il : A quand un casino ? A quand des hôtels sur les bords de son lac et non au sommet de ses hauteurs, comme des asiles pour de pieux pèlerins ?...
Évian - Vente aux enchère, annonce du 7 avril 1843 — Adjudication, annonce du 21 avril 1843 — Annonce réouverture 27 juillet 1843
Le conflit de 1870-1871 porte un coup à la station thermale en plein développement. Le docteur et maire Gaspart Folliet, démissionnaire, est remplacé par décret impérial du 30 juin 1869, par le baron Ennemond de Blonay.
L'absence de casino se fait toujours cruellement sentir, aussi, le baron de Blonay, lance-t-il en septembre et octobre 1873, une grande campagne d'annonces dans les journaux, dans le but de trouver des investisseurs susceptibles de créer, à Évian-les-Bains, un Grand Casino.
Évian-les-Bains - Annonce de la ville cherchant investisseurs 11 septembre 1873 — Affiche publicitaire
En 1876, malgré le manque d'autorisation de l'académie de médecine, nécessaire à l'exploitation des sources, la municipalité ouvre tout de même un établissement thermal concurrent des Thermes Cachat de la Grande Rue, dans la propriété du baron de Blonay. Deux sources y sont dirigées pour alimenter les bains, douches et buvettes : la source du Lavoir et la source du Miat ; une crypte en rocailles est aménagée pour recueillir ces sources. Les locaux de l'établissement sont installés à l'arrière du Château : salles de bains et de douches, piscine, cabinets de toilette, chambres de repos.
De Blonay fait vendre, le 7 novembre 1876, tous les meubles et tableaux de son manoir dans lequel, l'année suivante, pour la saison commençant le 1er juin 1877, un Casino est officiellement ouvert. Les tous nouveaux exploitants n'y font pas de vieux os : les deux co-directeurs, Louis Gustave Sallier-Dupin et la veuve Fabrègues, née Aniel, sont déclarés en faillite le 7 novembre 1877. M. Pethoud est nommé syndic.
Le 16 août 1878, Ennemond de Blonay meurt brutalement d'une crise cardiaque. Sans descendance il lègue sa « fortune » à la ville d'Évian-les-Bains. Pour un actif estimé à 420.000 francs, les dettes du baron accumulées s'élèvent à 350.000 francs : la légataire universelle, Évian-les-Bains, est contrainte d'emprunter 80.000 francs par décision du conseil municipal du 1er juillet 1879, afin de parer au plus pressé parmi les créanciers. (voir ici PETIT PLUS sur le Château et les barons de Blonay)
En 1879, Antoine Jambon reprend les rênes du casino installé dans le château de Blonay, nouvelle propriété de la commune d'Évian-les-Bains.
Le 6 mai 1880, le casino est décrit ainsi : on y trouve un parc superbe, très ombragé, sur les rives mêmes du lac Léman, un café-glacier avec restaurant, des salons de conversation, de musique et de lecture, un Cercle des Etrangers. Petits chevaux, roulette, baccarat et billard sont les jeux pratiqués. Une troupe théâtrale y donne des représentations, musiciens et chanteurs y donnent des spectacles : ainsi le lundi 9 août 1880, on est venu de Clarens, de Vevey et même de Lausanne assister au fort beau concert donné avec le concours de Mlle Alice Rabany.
Au vu de la fréquentation touristique croissante, la municipalité décide en août 1882 de procéder à d'importants travaux d'agrandissement des bâtiments du casino, en créant une salle de spectacle et un salon de jeux plus convenables que ceux existants.
En 1883, le jardin terrasse est clôturé d'un muret, en bordure du quai nouvellement créé, et un premier Kiosque à musique est édifié sur la droite de l'escalier à double rampe d'accès au casino.
De forme octogonale, le kiosque est visiblement construit en bois avec une toiture en zinc. Dès la saison commençant le 1er juin 1883, le directeur Antoine Jambon met en place, tous les jours à 3 heures et demie, des concerts au Kiosque à musique du jardin. Un feu d'artifice et des illuminations suivis d'un concert et d'un bal se déroulent tous les lundis et vendredis à partir de 8 heures. En outre cinq représentations théâtrales par semaine sont programmées. Le maestro Nicolas Gervasio est engagé dès 1884 et, chaque saison, jusqu'en 1896, son succès à la tête de sa trentaine de musiciens ne se démentira pas.
Le quai Napoléon III, devenu quai Baron de Blonay, est prolongé face au Casino, puisque jusqu'à présent, il s'arrêtait brusquement à ce niveau. Constitué de pierres de la Vernaz, les travaux se terminent fin septembre 1884.
De 1883 à 1885, le Casino est agrandi et réaménagé ; un théâtre est édifié, sur sa gauche, relié à lui par une passerelle couverte et vitrée. Du à l'architecte Jules-Napoléon Clerc (1844-1909), le théâtre est inauguré le 15 juin 1885.
Évian-les-Bains - Affiche publicitaire 1887 et premier kiosque à musique — Annonce adjudication pour le 4 janvier 1887
La municipalité décide de revoir les conditions du fermage de ce nouvel ensemble — casino, théâtre, restaurant, établissement thermal et embouteillage — et lance une adjudication pour le 4 janvier 1887 en proposant un bail de 15 ans.
Le bail est attribué à Georges Webb le 23 juin 1888, pour une durée 18 ans, celui d'Antoine Jambon est bien entendu résilié dans le même temps. Le fermage annuel s'élève à 20.000 francs.
En 1888, c'est Eyrin-Ducastel, ex-directeur du Grand Théâtre de Genève, qui dirige le théâtre. Mme Webb, épouse du fermier du Casino, met également la main à la pâte pour diriger la troupe théâtrale.
Les affaires ne tournant pas comme il le voudrait, Georges Webb est dans l'impossibilité de payer son terme semestriel de 10.000 francs le 1er octobre 1890. La ville d'Évian fait alors prononcer la résiliation de son bail le 9 janvier 1891 devant le tribunal de Thonon. En appel, la cour de Chambéry confirme le 27 avril 1891, la cour de Cassation entérine le 21 mars 1892.
Évian-les-Bains - Le Théâtre — Le Théâtre, le Casino dans le Château de Blonay et le Kiosque à musique au fond
Il nous faut revenir au Grand Hôtel des Bains — qui sera rebaptisé Hôtel Splendide en 1898 lors d'un ultime agrandissement façon mastodonte avec 200 chambres — construit en 1839 et tombé dans l'escarcelle des financiers genevois de la Société anonyme des eaux minérales d’Évian. Agrandi par deux fois, en 1853 et 1883, doté de trois ailes supplémentaires, un premier Kiosque à musique est édifié dans le parc, entre 1883 et 1887, sur le côté gauche de l'hôtel. Plusieurs fois par jour en saison, un orchestre exercé fait entendre des accents mélodieux, c'est le rendez-vous du monde select, des célébrités et des gens cossus, triés sur le volet...
A ce kiosque à musique, succédera un second vers 1900 : il est construit le long de la route qu'emprunte le tramway — surnommé le patache — installé en 1898 pour accéder spécialement à l'Hôtel Splendide depuis la source Cachat. Ce tramway sera remplacé par le funiculaire en 1907.
Évian-les-Bains - Hôtel Splendide, kiosque visible dans l'alignement de la coupole de l'établissement de bains à droite — Kiosque à musique du Splendide Hôtel
On peut supposer que la suppression relativement rapide du premier kiosque, établi au pied de l'hôtel, serait due aux demandes réitérées de quelques clients considérés et choyés, descendant — ou plutôt montant en l'occurrence ! — au Splendide Hôtel en quête de quiétude et de tranquillité.
Un de ceux-là pourrait bien être Marcel Proust qui, insomniaque notoire, ne se levait que fort tard, comme nous l'avons vu à Cabourg (voir ici ) et ( ici), bien après que les premières notes du concert matinal n'aient éclatées sous ses fenêtres :
« Nous avons regardé, me disait le soir Albertine, pour voir si vous descendriez. Mais vos volets sont restés fermés, même à l’heure du concert. » À dix heures, en effet, il éclatait sous mes fenêtres.
Proust, le 25 août 1899, rejoint ses parents qui résident précisément au Splendide Hôtel. Mais au préalable et avant de choisir l'hôtel où il séjournera, il s'enquiert le 15 août 1899, auprès du prince Constantin de Brancovan (1), de la tranquillité et du silence qui règnent dans les hôtels évianais : mes parents sont à Évian, mais comme je demande aux hôtels des qualités de solitude et de silence dont les hôtels d'Evian bondés de monde me paraissent dépourvus, je voudrais habiter un coin moins fréquenté... Et à propos de l'hôtel d'Amphion, près d'Evian, il poursuit : ce que je voudrais savoir, c'est pour moi le point important, c'est si l’hôtel à Amphion est assez vide pour qu'on puisse y avoir une chambre isolée, où l'on puisse dormir aussi tard qu'on veut, sans entendre marcher au-dessus de sa tête et dans les chambres contiguës...
Finalement, Proust se décide pour le Splendide Hôtel, et il est tout à fait certain que la chambre qu'il choisit se situe du côté de l'hôtel opposé au Kiosque à musique. Il reste au Splendide jusqu'au 8 octobre.
Quoiqu'il en soit, ce premier kiosque est finalement supprimé vers 1910 ; le second est installé dans un endroit reculé de l'hôtel au fond du parc, au bord de la rampe d'accès du tramway, et le ferraillement de celui-ci couvrait probablement la musique des concerts donnés au kiosque ! ...et l'Hôtel Splendide sera rasé en 1983 !
Évian-les-Bains - Second kiosque à musique du Splendide Hôtel et Tramway — Splendide Hôtel, bord de la toiture du premier kiosque à musique visible à l'extrême gauche du cliché, au niveau de la terrasse
Après ces quelques digressions, reprenons le fil : nous étions rendu en 1892. La municipalité envisage encore une fois de changer de fermier et de confier l'administration de son héritage Blonay pour une longue durée. Cette nouvelle tractation sera enfin la bonne !
L'adjudication du fermage du Casino et de ses dépendances a lieu le 10 mai 1892. Un bail de 75 ans, quasiment du jamais vu, est signé en faveur la Société anonyme des Eaux minérales d'Évian-les-Bains, dont le directeur est, depuis 1892, Charles-Albert Besson. Besson n'est autre que l’administrateur qui a été chargé de la succession Blonay depuis 1879. Et le bailleur du Casino, la ville d'Évian-les-Bains, qui s'engage pour 75 ans, est comme il se doit représentée par son maire qui n'est autre que Charles-Albert Besson depuis le 8 mai 1892, soit 2 jours avant la décision de l'adjudication.
Aujourd'hui, on aurait parler de graves conflits d'intérêts !...
Évian-les-Bains - Adjudication mise en ferme 9 février et 21 avril 1892
A la suite de cette adjudication du 10 mai 1892, le bail définitif sera signé le 31 août 1892, mais on prendra soin de ne citer à aucun moment dans l'acte, le nom de Charles-Albert Besson (1852-1904), ni en tant que maire, ni en tant que directeur de la société des Eaux. Cette dernière sera représentée par Charles-Albert Sigrist, le directeur du Grand Hôtel situé à l'extrémité du quai de Blonay, Sigrist se faisant en outre passer pour simple maître d'hôtel. Quant au bailleur, normalement le maire d'Évian, seul sera cité Léon Jacquier, propriétaire-négociant demeurant à Évian, premier adjoint au Maire de cette ville, en remplacement de M. le Maire — expressément non cité — empêché.
Les actionnaires de la Société des Eaux, en dehors de ce petit tour de passe-passe, vont cependant s'engager à faire d'importants travaux, à hauteur de 700.000 francs à leur charge, et les réaliser effectivement, même au delà. Les principaux actionnaires sont banquiers et gravitent tous autour de la banque Neuflize et Cie. Outre 10% des bénéfices à reverser à la ville avec un minimum de 5.000 francs, le loyer annuel du bail s'élève à 20.000 francs.
De multiples conditions d'organisation du casino et du théâtre sont imposées au preneur et notamment :
— un orchestre d'au moins 28 musiciens devra jouer du 1er juillet au 1er septembre, et au moins 12 musiciens du 15 au 30 juin, et du 1er au 15 septembre ;
— un concert au moins par jour sera donné au Casino, soit à l'intérieur, soit dans les jardins ;
— du 15 juin au 15 septembre, organisation de représentations lyriques et dramatiques, de bals ou de concerts et fêtes quelconques ;
— du 1er juillet au 10 septembre, il sera tenu d'avoir une troupe permanente capable d'interpréter les œuvres d'opéra-comique et d'opérette ou la comédie, et devra donner au moins quatre représentations par semaine ;
— au théâtre, la grande loge de droite sera réservée spécialement au Maire ;
— un grand concert, une fête de nuit, avec illuminations et feu d'artifice, un grand bal ou un bal d'enfants devront tour à tour au choix du preneur remplacer la représentation théâtrale les jours de relâche ;
— le prix des places ordinaires ne devra pas excéder au parterre 5 francs les premières et 3 francs les secondes ;
— l'entrée des jardins, pour la visite de l'établissement municipal, et les concerts ne devra pas excéder 1 franc.
En 1896, la société des Eaux, nouvelle fermière, après avoir réalisé quelques travaux au Casino, procède au réaménagement du parc-terrasse. Des balustres sont installés tout au long de la limite du parc et un nouveau Kiosque à musique tout à fait original est bâti sur ladite limite. La partie arrière de ce kiosque, donnant sur le quai de Blonay, est entièrement vitrée, vraisemblablement pour que les passants ne profitent pas pleinement et gratuitement de la musique du casino ; une toiture dômale recouvre l'édifice qui est inauguré le 1er juillet 1896.
L'orchestre du casino y joue deux fois par jour, et les spectateurs y sont fort assidus et nombreux, d'autant que la nouvelle terrasse est très spacieuse.
Évian-les-Bains - Affiche publicitaire — Concert au Kiosque du casino
Contigu au Casino, le château appartenant au Comte Adolphe Louis Marie Gilbert de Drée (1856-1917) est probablement guigné depuis longtemps par les exploitants. En 1899, le Comte de Drée, qui, en 1883, avait défrayé la chronique judiciaire (voir ici PETIT PLUS sur le Comte Gilbert de Drée) , finit par céder son bien familial à la Société des Eaux minérales d'Évian-les-Bains. Tout en conservant intacte la façade du Château, celui-ci est immédiatement transformé en restaurant, le jardin étant intégré dans le parc du Casino. A l'extrême droite du nouveau parc ainsi constitué, une grande véranda-terrasse est édifiée permettant de servir à l'extérieur.
En 1902, un vaste établissement thermal étant édifié par la Société des Eaux, sur le quai de Blonay, à moins de 100 mètres du casino, les bains et douches qui subsistaient encore à l'arrière de celui-ci sont définitivement supprimés.
Évian-les-Bains - Château du Comte de Drée transformé en Restaurant du Casino — Nouveau Casino construit sur l'emplacement du château de Blonay rasé et restaurant intact de l'ancien château du Comte de Drée
Évian-les-Bains - Restaurant du casino installé dans l'ancien château du Comte de Drée, église au fond
Le 22 décembre 1909 la Société des eaux fait apport de son droit au bail et des immeubles liés au Casino à la Société du Casino municipal d'Évian-les-Bains qu'elle vient de fonder. En suite de quoi, de nouvelles tractations ont lieu entre la Société du Casino municipal et la mairie d'Évian-les-Bains, aboutissant à un accord signé le 28 décembre par lequel, la Ville s'engage à créer devant le terrain du Casino, une emprise de 45 mètres de large sur le Lac Léman, ladite emprise étant pour partie mise à la disposition du Casino, le surplus étant aménagé par la ville en jardin public. En contrepartie la Société du casino s'engage à la reconstruction totale d'un nouveau casino en lieu et place de l'ancien, selon un devis s'élevant à 1.596.773 fr. 46
En 1911, commencent les gros travaux d'Évian-les-Bains, tous à la charge de la Société du Casino : on commence par raser le Château du baron de Blonay, et pour faire bonne mesure, le Kiosque à musique qui, pourtant, ne gênait en rien pour la suite des travaux : coût de l'opération, 112.000 francs.
La grève située face au Casino est acquise : le remblaiement nécessaire à l'établissement de l'emprise sur le lac et l'aménagement de celle-ci en jardin va durer plusieurs mois. Coût : 552.500 francs.
Enfin le nouveau Casino, constitué de béton, est édifié pour 800.000 francs par l'architecte Jean-Albert Hébrard (1866 - † après 1928). Il est inauguré le 23 juin 1912.
Seuls ont été conservés, le théâtre, l'ancien château du Comte de Drée et la rangée de balustres longeant le parc-terrasse. La balustrade ne tarde pas à être, elle aussi, rasée : à cette occasion la limite du parc du casino est déplacée, doublant quasiment sa superficie en profondeur. Un petit muret de clôture est édifié surmonté d'un grillage doublé par des buissons.
Évian-les-Bains - Nouveau Casino, balustres intacts — Nouveau casino et nouvelle clôture grillage et buissons
Le 30 mars 1927, le bail est prorogé jusqu'en 1997, avec un loyer annuel de trente-cinq mille francs. Les Évianais ont droit à une réduction de cinquante pour cent sur les entrées du Casino et du Théâtre. Le 13 mai 1932, le loyer annuel est porté à deux cent mille francs.
En 1970, Boussois-Souchon-Neuvesel, BSN puis Danone, reprend les eaux et le casino d'Évian.
Kiosques supprimés.
voir ici, Casino d'Évian-les-Bains sans son kiosque aujourd'hui.
et Ici.
Théâtre du Casino, aujourd'hui.
ÉVIAN-LES-BAINS - Le Quai et le Kiosque à musique
publié par JeanMarc Lun 7 Nov 2016 14:10
Il est toujours bon d'énumérer les personnalités fréquantant la station, afin d'attirer les clients.
24 août 1882 — La Saison d'Évian enregistre un total de 3.400 étrangers arrivés à Évian et à Amphion jusqu'au 8 août. Nous y trouvons les noms des personnages suivants :
MM. le général de Salignac-Fénelon ; le comte de Carvalho ; le marquis de Clermont-Tonnerre ; Cochery, ministre des postes et télégraphes ; Roussy de Sales ; Mme la vicomtesse de Sainte-Suzanne ; le comte de Barde ; le sénateur Deschanel ; M. Péret, procureur général à Poitiers ; le prince et la princesse de la Moskowa ; le comte de Labédoyère ; le marquis Lamba Dria ; la comtesse de Chambrun.
5 août 1884 — Le nombre des étrangers arrivés à Évian-les-Bains était de 2.768 à la date du 31 juillet.
Citons : le général de Callier, le général Jamon, l'intendant général de Monségou, le marquis de Chabert, le comte de Pourtalès, M. Baudot, maire du 1er arrondissement de Paris, le comte Balbiani, la comtesse d'Erniéville, la vicomtesse de Reniont, la comtesse Pauline de Miyien Monte-Carlo, le comte Massa de Saint-Romon, le colonel Pinochet.
L'année 1884 est décidément très animée et festive
14 août 1884 — A Évian, il y a un mouvement extraordinaire. Les étrangers arrivent de toutes parts. Nous avons un temps superbe.
Au Casino, les soirées thermales attirent une société distinguée. M. Gervasio, chef d'orchestre, reçoit chaque jour des félicitations bien méritées.
Au grand hôtel des Bains, au grand hôtel d'Évian, à l'hôtel Fombone, à l'hôtel de France, à l'hôtel des Etrangers, à l'hôtel de la Paix, etc., etc., la table d'hôte est au grand complet.
Au restaurant du Casino, le déjeuner du matin se prolonge toute la journée.
24 août 1884 — Grande fête de nuit à Évian.
A 8 h. et demie du soir. — Feu d'artifice et ascension d'un ballon lumineux, offerts par M. le directeur du Casino. — Illuminations. — Retraite aux flambeaux. — Fête vénitienne sur le lac avec la présence des yachts à vapeur.
La fanfare municipale d'Évian-les-Bains, les orchestres du Casino et du Grand-Hôtel des Bains, se feront entendre pendant les régates, les jeux nautiques et la fête du soir.
7 août 1890 — Fête de bienfaisance organisée au casino. Mme Webb, épouse du directeur, dirige la troupe théâtrale
— Une grande fête de bienfaisance, organisée au casino d'Évian au profit des victimes de la Martinique et des veuves des mineurs de Saint-Etienne, par M. Eiffel, le baron Piérard et le correspondant du Gaulois, aura lieu le 7 août prochain, sous la présidence de Mme la princesse de Brancovan.
Cette fête comprendra une kermesse avec comptoirs de vente tenus par des dames patronnesses, une parade avec le concours gracieux de la troupe du Kursaal de Genève, et une représentation extraordinaire donnée par l'excellente troupe locale, dirigée par Mme Webb.
Sur la liste de souscription qui vient d'être ouverte figurent la princesse de Brancovan, baron Adolphe de Rothschild, baronne Piérard, Mme Desgenetais, comtesses Raphaël et Louise Gahen, d'Anvers, M. Eiffel, etc.
16 août 1890 — Bilan de la Fête de bienfaisance
— Les recettes de la fête de bienfaisance donnée au casino d'Évian-les-Bains, le 7 août, au profit des victimes de Fort-de-France et de Saint-Etienne, se sont élevées à 18.804 fr. 40 et les frais à 2.917 fr. 35, ce qui donne un produit net de 15.887 fr. 05.
Ce produit a été employé comme il suit : envoi à M. le sous-secrétaire d'Etat aux colonies, 7.500 fr. ; à M. le maire de Saint-Etienne, 7.500 fr. ; au bureau de bienfaisance d'Évian, 433 fr.50 ; à M. le curé, pour ses pauvres, 221 fr.75 ; à M . le pasteur, pour ses pauvres, 221 fr.80. Total égal, 15.887 fr.05.
Évian-les-Bains - Intérieur du casino, Salle de jeux du Cercle des Etrangers — Petits chevaux
5 mai 1893 — Gervasio toujours à la tête de l'orchestre du Casino
— Le nouvel orchestre du Casino d'Évian-les-Bains, composé et dirigé par le maestro Gervasio, du Casino de Nice, compte trente-cinq exécutants, dont douze solistes di primo cartello.
Au théâtre, Mlle Louise Asmire, des Variétés de Marseille, une de nos plus jolies et des meilleures chanteuses de province, tiendra l'emploi de première chanteuse avec Mme Morin, en représentation.
La direction générale du Casino a été confiée à l'aimable et actif M. Perrier, auquel incombe aussi l'organisation des fêtes nombreuses et variées qui se succéderont sans relâche cet été, et dont le clou sera la grande fête nautique.
Illuminations, feux d'artifice, fêtes de nuit seront multipliées pour la plus grande joie de l'élégante clientèle qui a pris Évian-les-Bains sous son patronage.
24 mai 1894 — Un aperçu du programme artistique de la saison
— La saison d'Évian-les-Bains sera exceptionnellement brillante cette année, si l'on en juge par les attractions que la Société fermière compte donner au Casino.
Parmi les artistes engagés, citons Mme Zélo-Duran, chanteuse des Folies-Dramatiques ; la gentille divette Mlle de Bério, des Bouffes-Parisiens ; la gracieuse Mlle Ber, du Casino municipal de Nice ; le baryton Hérault, des Folies-Dramatiques ; le comique Achard, du Casino de Nice.
Chef d'orchestre : maestro Nicolas Gervasio, avec sa phalange de solistes bien connus à Évian autant qu'à Nice.
Outre le répertoire courant, signalons tout spécialement : Boccace, Nitouche, l'Amour mouillé, les 28 Jours de Clairette, Miss Helyett, les Mousquetaires au couvent, etc., etc.
Avec de pareils éléments, les adeptes de la Source Cachat ne seront pas à plaindre.
18 juin 1896 — Les débuts du Grand orchestre auront lieu le 1er juillet, jour de l'inauguration du nouveau Kiosque
— Évian-les-Bains. L'ouverture des concerts de la Source Cachat et du Casino a eu lieu mardi, sous l'habile direction du maestro Gervasio qui nous revient avec sa phalange de solistes, dont la plupart nous sont connus et qui ont eu déjà les faveurs du public pendant les saisons précédentes. Les débuts du Grand Orchestre auront lieu le 1er juillet.
1er juillet 1896 — Inauguration du nouveau Kiosque à musique
— Évian-Ies-Bains. La grande saison vient de commencer.
Au grand complet, l'orchestre a inauguré le nouveau kiosque du Casino, le 1er juillet. Chaque jour un public de plus en plus nombreux applaudit au répertoire choisi du sympathique maestro Gervasio.
A la même date le théâtre a rouvert ses portes. Ses pièces de début : le Premier Mari de France, le Prince d'Aurec, Un fil à la patte, l'abbé Constantin, ont été l'occasion d'un triomphe pour les interprètes Mme Bréant-Leturc, Pauline Laborie, Valentine Petit et Gasser ; MM. Maurice Bréant, Dageny, Raiter, GillesRollin et Perron.
Ces excellents artistes justifient le choix de la direction. Ils se montrent ainsi à la hauteur de la jolie scène éviannaise où ont passé déjà tant d'illustrations du théâtre.
ÉVIAN-LES-BAINS - Concert au casino
publié par JeanMarc Dim 6 Nov 2016 11:29
12 août 1896 — Aménagement de l'entrée du Casino, nouveau Kiosque
— Évian est cette année-ci plus couru et plus brillant que jamais. Beaucoup de monde, et, chose plus rare, beaucoup de beau monde.
Il faut dire que la Société des Eaux, heureusement inspirée par son habite directeur, M. Besson, s'est mise en frais et a apporté encore de nouvelles améliorations dans l'installation du Casino. C'est ainsi que le parc a été agrandi et agencé de façon à ménager une superbe entrée d'un très joli effet. On ne peut plus réussi et original également le nouveau kiosque destiné à l'excellent orchestre qui joue deux fois par jour devant le Casino et attire un grand nombre de spectateurs, faisant assaut d'élégance et d'entrain.
Remarqué : Comtesse Olympe Aguado, comtesse de Germiny, marquise d'Aligre, Mme Eugène Perdre, baronne de Watteville, Mme Bonnardel, Mme de Talence, comte de Saint-Priest, M. Mexières, comte de Saint-Seine, comte de Pina, etc.
Dans les villas et les châteaux environnants, la saison est à son apogée et l'animation, comme toujours, très grande.
Indépendamment de la villa Bassaraba, qui a la palme de l'élégance et de l'entrain et où la princesse de Brancovan exerce avec sa grâce charmante une hospitalité hors de pair, Tourronde, au baron de Blonay ; Allemans, au comte de Salmar et à son beau-frère, le comte de Broissia ; Thuyset, Marin, le Pré-Curieux, la Sapinière, Le Miroir ont, en ce moment, des hôtes à demeure et rivalisent d'attractions.
8 juillet 1898 — Inauguration du Splendide Hôtel agrandi, ex grand hôtel des Bains. Concert dans les jardins du Casino
— C'est grande fête à Évian après-demain dimanche. La Société des Eaux Minérales inaugure le « Splendide Hôtel » qu'elle vient d'édifier et que relève le caractère si élégant de la station. Le programme comprend une visite de l'Etablissement, un déjeuner au « Splendide Hôtel», un festival symphonique dans les jardins du Casino et une représentation de gala au Théâtre. Quoique la maison nouvelle soit de proportions peu communes, elle sera trop petite encore pour contenir tous ceux qui viennent chaque année demander la vie et la santé à la fameuse source Cachat.
Du beau monde à Évian-les-Bains
10 juillet 1897 — Les arrivées se multiplient : princesse A. Volkonsky, marquis de Barbantane, baronne de Beauchamp, Mme et M. Tirman, sénateur et président du Conseil d'administration de la Compagnie P.-L.-M. marquis de La Gandara, Mme Allard de Châteauneuf, M.,Gustave Ador, président du Conseil d'Etat de Genève comte de Tanneck, baron de Neuflize, M. Ephrussi, baron et baronne E. Grosos, etc.
29 juillet 1898 — A Évian, comte et comtesse de Matharel, comtesse de Parseval, baron et baronne Seillière, princesse Wolkonsky, comtesse de Beaumont, M. Mézières, de l'Académie françaises M. et Mme Louis Delamarre, M. et Mme Salanson, baron Malouet, baron Bartholdi, baronne de Beyens, M. et Mme J. deWaru, M. et Mme P. Firmin-Didot, M. et Mlle Baulle de Fauveau, baron de La Rousseliére, Mme Guichard, comte et comtesse Czaykowski.
2 septembre 1900 — D'Évian. C'est chaque jour une recrudescence d'arrivées d'hôtes de marque : Duchesse et duc d'Audiffret-Pasquier, comtesse de Sainte-Foix, baron de Périgny, princesse de Beauvau, MM. Strasse, directeur de la Belle Jardinière, Cochefert chef de la Sûreté, Mahmoud-bey, Kourchid-bey généraux, A. de Charettet Arvers ; comte de Turenne, vicomtesse de Bouexie, marquis d'Osmond, M. Granet, préfet des Alpes-Maritimes, barons Orsaletti et d'Astier de La Vigerie, marquises de Balincourt et de Vernon-Bonneuil, comte Straszewicz, vicomte E. de Jonghe, etc.
15 août 1898 — L'orchestre du Casino est maintenant dirigé par Miranne
— Évian-les-Bains. Le soir, foule dans les jardins du Casino, où les accords de l'orchestre Miranne font passer de mystérieux frissons de rêve. On prend d'assaut la coquette salle du théâtre pour applaudir la troupe de M. Fr. Perrier dans Mignon, Faust, Carmen, Mireille et les autres pièces du répertoire, avec Mmes de Craponne, Dreux, Santara, MM. Vigier, Forran, Forgeur, Fuld, Baroche, Fétis et d'autres encore. Cette occupation complète de la salle a lieu aussi pour des concerts de charité, des assauts d'armes, des séances de prestidigitation, car l'Administration s'ingénie à varier nos plaisirs. Entre temps, ont lieu les représentations extraordinaires, dont la dernière a été donnée par M. de Féraudy, de la Comédie-Française. La pièce de Jacques Normand, l'Amiral, y a été bellement applaudie. Présentement, c'est Mme de Nuovina, la grande artiste de l'Opéra-Comique, que l'on ovationne à outrance dans Faust et dans Carmen. On attend prochainement le ténor Clément.
25 août 1900 — Concert de gala au casino suivi d'une fête vénitienne sur le lac
— Jeudi soir a été donnée, à Évian-les-Bains, une splendide fête au Casino, au profit de l'Œuvre des ambulances françaises en Chine. Parfaitement ordonnée, elle a été splendide.
A huit heures et demie, après le concert de gala par l'orchestre du Casino Théâtre, le défilé des embarcations commence : le bateau Helvetie de la C.G.V. ouvre la marche et est suivi de tous les yachts des propriétaires des environs et de tous les petits bateaux du port. Toutes les embarcations étaient illuminées et pavoisées et l'effet produit par cette flotille était vraiment surprenant de beauté.
Après le défilé, la fanfare municipale, la Société chorale et le Rallye-Cor alternent dans leurs productions artistiques et soulèvent des applaudissements répétés ; puis le feu d'artifice est lancé, les pièces se succèdent, toutes de plus en plus belles, et enfin le combat naval clôt la fête sur le lac.
Bien des baigneurs se sont extasiés devant le spectacle saisissant du combat final : les bateaux embrasés et, au loin, un radeau en feu ont procuré l'illusion d'une véritable bataille d'escadre.
Le temps, qui depuis quelques jours était très mauvais par suite du vent très fort qui soufflait, était hier soir des plus clément.
Aussitôt après la fête vénitienne, la coquette salle du théâtre se remplit de toilettes éblouissantes.
Les recettes ont de beaucoup dépassé les prévisions et une somme rondelette de 4.500 francs va être adressée par les organisateurs au Comité des ambulances françaises en Chine.
16 juin 1912 — Fête des Roses et grand festival de trompes de chasse à Évian
— La saison à Évian. Le programme de la Fête des roses, qui aura lieu aujourd'hui, en même temps que le grand festival des trompes de chasse de la Haute-Savoie est particulièrement chargé. Ce ne seront, du matin au soir, que réceptions, défilés, concours de voitures et automobiles fleuries, cortèges et concerts. Le soir. illumination générale de la station. Nos baigneurs, déjà très nombreux, ne trouveront pas la journée longue. La saison 1912, qui s'annonce très brillante, ne pouvait débuter par une plus belle tête.
23 et 24 juin 1912 — Suite de la fête des Roses
— La série brillante des fêtes de la saison 1912 ne fait que commencer.
Après le succès sans précédent obtenu dimanche dernier par la fête des roses et le grand festival de trompes de chasse, Évian sera encore en fête dimanche et lundi prochains, 23 et 24 courant. L'Association syndicale des hôteliers des Alpes et de la vallée du Rhône tiendra dans notre station son VIIe congrès international et sa XIe assemblée générale. Dimanche 23, grand banquet offert aux membres du congrès (environ 200) par la Société des Eaux de Cachat au Splendid Hôtel, sous la présidence de M. Fernand David, ministre du commerce. Lundi, fête vénitienne.
Évian-les-Bains - Défilé de la fête des roses quai de Blonay devant le Kiosque à musique — Orchestre du Casino devant le Kiosque à musique quai de Blonay
4 août 1917 — Le conflit de 1914-1918 n'arrête pas le tourisme de luxe. Pendant la même période, des dizaines de milliers de rapatriés sont renvoyés par les Allemands, en provenance des départements occupés par ceux-ci, et passent notamment par Évian-les-Bains.
— La saison à Évian. Dernières arrivées au Splendide-Hôtel : Mr et Mrs A.-J. Henryson Cavid, Mme Demaria, marquise de Médicis, baron et baronne de Nioac, baronne Isabelle de Flaghac, Mme de Salemfels.
Au Royal-Hôtel Mme Pierre Girod, comtesse Gérard de Ganay, Mme Henri Schneider, M. Lazare Weiller, M. et Mme Ch. de Halpert, princesse Murât, M. Et. Ganderax.
A l'Ermitage, Vicomtesse de Jumilhac, princesse Mathilde de Caraman-Chimay, Mme et M. Lambert-Rocher, préfet du Vaucluse, major Altenbach, princesse Galitzine, Mme et Mlle de Clermont, etc.
19 juillet 1936 — Représentations théâtrales, concerts, fêtes de gymnastique dans les jardins du Casino...
— Jeudi soir, au Théâtre du Casino, Lucienne Boyer, la célèbre vedette de la chanson, a fait vibrer un public charmé, conquis et qui ne se lassait pas d'applaudir, de rappeler pour entendre encore l'émouvante artiste, magicienne de la voix et du geste. Dans la même soirée. Mauricet, le spirituel diseur et chansonnier, a su dérider les plus moroses. Il a eu sa bonne part d'applaudissements, de même que l'orchestre tzigane qui complétait cette très belle soirée.
Le Grand Orchestre du Casino qui, chaque jour, charme les habitués de ses concerts, donnera un gala dans le hall, vendredi 24 Juillet, à 20 h. 45. Le bel ensemble orchestral, sous la baguette prestigieuse de M. Félix Hesse, de l'Opéra-Comique, jouera une sélection de Werther, de Massenet.
Tandis que, dans les Jardins fleuris du Casino, trois soirs de suite, se déroulent les fêtes de nuit de gymnastique féminine, Gabaroche et sa troupe donneront au Théâtre, dimanche, à 20 h. 45, Faites ça pour moi.
Pendant l'entr'acte, à 22 h. 30, un grand feu d'artifice sera tiré dans les jardins du Casino et sur le lac.
Le lendemain lundi 20, le Grand Bal des Gymnastes clôturera la Fête fédérale.
Au restaurant du Casino sera organisé, mercredi soir, à 20 h. 45, un dîner fleuri, suivi d'une soirée dansante.
(1) Constantin de Brancovan était le frère de la poétesse, amie de Proust, Anna de Noailles, née Bibesco Brancovan. La famille Brancovan est propriétaire de la fameuse villa Bassaraba, qui dispensait fêtes sur fêtes à Évian.
Formations musicales actives à Évian-les-Bains en 1909 :
Fanfare municipale, président Guevin, direction Gavet (fanfare subventionnée par la ville depuis le 16 mai 1875)
Société Chorale ;
Harmonie Italo-Éviannaise, direction Lups ;
Rallye-Cor, direction Bachevallerie.
- Classement : 5.26%
Re: Kiosques à Musique
ÉVREUX - Jardin des Plantes, le Kiosque
(EURE)
C'est sous les auspices de l'Evêque d'Évreux, Guillaume de Péricard (1548-1613), que des Capucins viennent s'installer dans la cité ébroïcienne en 1612. Grâce aux libéralités de plusieurs notables et de Jean-Paul Le Jau (1570-1631), haut doyen et chanoine de la cathédrale, les frères Capucins construisent leur couvent entre 1620 et 1630, sur un terrain fourni par l'évêché, au hameau de Panette situé au sud de la ville. Cloître, jardins, potagers, vergers y sont aménagés.
Les capucins vont agrandir leur couvent et l'église y attachée, mais lors de son inauguration en 1695, Jacques Potier de Novion, évêque d'Évreux de 1681 à 1709, refuse de bénir les lieux, sous prétexte que le choeur est dirigé vers l'occident.
Jusqu'en 1776, les Capucins ébroïciens sont des va-nu-pieds ! A cette date, François de Narbonne-Lara (1720-1792), évêque d'Évreux de 1775 à 1790, supprime plusieurs fêtes ébroïciennes, dont la Saint-Taurin, provoquant l'ire et un procès des moines ayant ce saint-patron — faisant fi des ordres épiscopaux, ceux-ci continuent à célébrer leur saint le 11 août —, et oblige les pères capucins à porter des bas et des souliers, les hommes ne sont pas des animaux et ne doivent pas marcher nus pieds comme des brutes, dit-il.
Les Capucins n'useront pas longtemps leurs souliers dans leur cloître : les bâtiments conventuels et leurs jardins deviennent des biens nationaux et, en 1791, le couvent est utilisé à usage de prison.
Plans du Jardin des Plantes d'Évreux en 1735, 1844 et 1875
Il est raconté depuis deux siècles que le duc de Bouillon aurait fait don d'une collection de plantes exotiques et de serres à la ville d'Évreux en 1794 et 1799, constituant ainsi la création d'un jardin botanique à l'emplacement du jardin des Capucins. Il semble que les événements aient été enjolivés.
Jacques-Léopold-Charles Godefroy de La Tour d'Auvergne (1746-1802) duc de Bouillon, fils du dernier comte d'Évreux, Godefroy Charles Henry (1728-1792), né malingre puis estropié, devenu citoyen Bouillon, est arrêté par les citoyens révolutionnaires le 7 février 1794 dans son château de Navarre, contigu à Évreux. Libéré en juillet, il va s'installer à Paris. Son père et sa famille ont, depuis longtemps, assemblé au château de Navarre, une très importante collection de plantes exotiques protégées sous des serres. En 1793, une des serres, de deux cent pieds de long — il fallait cent cordes de bois pour la chauffer — est détruite, les auteurs de cette destruction n'étant pas connus... Restent trois autres serres chaudes et hollandaises.
Le 12 vendémiaire an III — 3 octobre 1794 —, le Comité de Salut Public se réunit en urgence pour sauver les plantes n'ayant plus d'abri :
— Ce 12 Vendémiaire, le Comité de Salut public considérant que ces végétaux rares et précieux, acquis en Angleterre et en Hollande, et dont une grande partie manque au museum d'histoire naturelle, sont en danger de périr par la destruction des serres dans lesquelles elles étaient déposées ; qu'il est urgent, attendu la proximité de l'hiver, et jusqu'à ce qu'il ait été prononcé définitivement sur l'offre faite par le citoyen Bouillon, de prendre des mesures promptes pour pourvoir à leur conservation, arrête :
Article premier - les plantes exotiques du jardin de Bouillon à Navarre seront transférées sans délai dans les serres du citoyen Racine, jardinier à Évreux, et sous sa surveillance ; ce citoyen est chargé de veiller à leur conservation pendant l'hiver prochain et jusqu'à ce qu'il ait été statué sur leur destination.
Les articles suivant traitent des modalités de contrôle, inventaire, fourniture de bois au sieur Racine pour conserver les plantes et rémunération de son service.
Finalement, les plantes seront dispatchées plus tard entre le museum d'histoire naturelle et le jardin des Capucins d'Évreux. En 1799, les trois serres préservées et tous les vitrages et tout ce qui pouvoit leur servir sont transférés du château de Navarre au jardin des Capucins qui devient ainsi le Jardin Botanique d'Évreux. Le citoyen Bouillon reste pour la postérité un donateur malgré lui...
En 1804, le cloître est transformé en école communale, puis en collège jusqu'en 1854, date à laquelle il devient un lycée.
Les statues de bronze installées dans le jardin en 1809 — Diane à la biche ; Hercule et Télèphe ; Antinoüs du Belvédère — proviennent du château de Bizy, situé à Vernon. Propriété du duc de Penthièvre, ce château est confisqué en tant que bien national en 1797, vendu, puis dépouillé, d'où la présence des statues à Évreux. Lorsque la duchesse de Penthièvre et d'Orléans (1753-1821) racheta son château en 1817, elle aurait récupéré la quatrième statue, Apollon, et fait don des trois autres à Évreux...
Diane à la biche, aujourd'hui : Ici. et Ici.
Hercule et Télèphe, aujourd'hui : Ici.
Antinoüs du Belvédère, aujourd'hui : Ici.
Jardin des plantes d'Évreux - Diane à la biche — Hercule et Télèphe — Antinoüs du Belvédère
Un Pavillon, édifié devant les serres du jardin, devient, en 1814, la bibliothèque municipale d'Évreux (en 1848, celle-ci contient 11.000 volumes), ouverte au public à partir de 1819. Au devant de celle-ci, un bassin est aménagé, alimenté par un fossé prenant l'eau qui descend de la route de la Madeleine dans les temps de pluie. Dès les premières années, le public est admis aux promenades et visites du parc les jeudis et dimanches après-midi ; il sera ouvert tous les jours à partir de 1828.
Les sociétés d'agriculture et de médecine sont autorisées à utiliser le jardin botanique pour réaliser plantations et expériences. Un conservateur gère le jardin et ses collections, et un conseil d'administration en assume les décisions.
Une glacière est installée en 1830 ; elle sera transformée en grotte avec une cascade en 1882.
Les serres du citoyen Bouillon, trop vétustes, sont remplacées en 1837.
En 1833, un petit bâtiment appelé l'amphithéâtre, est édifié près de la bibliothèque. Il est utilisé pour donner des conférences et cours gratuits pour adultes.
Évreux - Bassin, Bibliothèque et serres du jardin des Plantes — Kiosque à musique
Depuis les années 1820, tous les ans, devant le Conseil Général de l'Eure, il faut y aller de sa petite larme et de sa génuflexion afin d'obtenir la sacro-sainte subvention de 2.000 francs annuelle qui est donnée parcimonieusement pour couvrir les cours gratuits d'horticulture et d'arboriculture, les expérimentations de plantes, les envois de greffes dont elles sont issues, etc...
Une grande partie du jardin botanique, appelée la pépinière départementale, est consacrée à des plantations de diverses espèces de poiriers et de pommiers. En 1850, le rendement de ces arbres étant jugé insuffisant, Emile Beaucantin, horticulteur et directeur du jardin, décide de changer de stratégie et de redistribuer l'arboretum avec des porte-greffes d'arbres à cidre et à couteau, des arbres forestiers, au milieu desquels diverses plantes fourragères et céréalières seraient expérimentées. Au vu de ce projet le Conseil Général de l'Eure maintient sa subvention de 2.000 francs.
Le 24 août 1854, des opposants à la pépinière départementale demandent au Conseil de l'Eure de réduire la subvention à 1.000 francs, prétextant , dans son rapport, qu'on a donné quarante mille francs pour le jardin. Le rapport, fallacieux s'il en est, oublie de préciser que cette somme a été attribuée au jardin sur une période de trente années, ce que ne manquent pas de faire remarquer deux sympathisants, M. Del'homme et M. le général Morin, soutenus avec virulence par M. Lefebvre-Duruflé. Le jardin obtient, une fois encore, ses 2.000 francs, montant qui sera maintenu tous les ans ou presque jusqu'en 1900.
En 1858, il est question des vestiges antiques, trouvés au fur et à mesure de fouilles à Évreux, et qui sont accumulés dans les salles de la bibliothèque et dans les allées du jardin des plantes. Il faudra cependant attendre 1873 pour qu'un musée d'archéologie soit consacré à ces antiquités.
Un mur séparatif de 64 mètres de long sur 3 mètres de hauteur est édifié en 1859 entre le lycée impérial et le jardin des plantes, mur le long duquel des arbres fruitiers sont plantés en espalier.
Prosper-Arthur Piéton (1816-1903) a pris les choses en main au jardin des plantes depuis 1856. Il en sera le conservateur jusqu'en 1901 et assurera inlassablement et gratuitement des cours d'arboriculture tous les dimanches matin, les interrompant seulement début 1900, pour raisons de santé à 84 ans. Un passionné comme il en est peu.
Jusqu'en 1852, date de sa suppression, une seule fanfare, militaire, est active à Évreux. Il faut attendre 1856, pour à nouveau pouvoir entendre une musique publique ébroïcienne, avec la fondation par Monvoisin de la Musique municipale ; vont suivre, en 1860, la chorale La Cécilienne et, en 1863, l'Orphéon.
Les musiques militaires ne sont pas de reste. Dès 1810, la caserne Saint-Sauveur, futur Quartier Tilly, héberge le 8e régiment de cuirassiers. En 1875, c'est le 21e régiment de Dragons qui y prend place, remplacé en 1886 par le 6e dragons.
L'ancien couvent des Ursulines devient la caserne Amey et héberge en 1874 le 28e régiment d’infanterie, remplacé en 1879 par le 74e régiment d’infanterie ; une partie du 28e R.I. est réaffectée à Évreux en 1882.
Des concerts publics sont fréquemment organisés par l'une ou l'autre de ces formations, et le jardin des plantes est bien souvent emprunté : la pelouse situé au-dessus du bassin est d'ailleurs appelée la pelouse de la musique.
Évreux - Concert au Jardin public — Fête au Jardin public (clichés fonds Paul-Pierre Lenoir)
L'architecte paysagiste Pierre Quénat est chargé de transformer le jardin Public ; il signe le 18 juin 1881 les plans de ce réaménagement dont les travaux se termine pour le 14 juillet 1882, date de l'inauguration de sa réouverture.
Un Kiosque à musique rustique constitué d'un simple socle en pierre, entouré d'une balustrade de ciment armé imitant des branches d'arbre est édifié, lors de ces travaux, en alignement de la bibliothèque et du bassin. Ce type de kiosque sera d'ailleurs plagié, non loin de là, à Bernay, vingt ans après (voir ici).
Plan du jardin botanique d'Évreux, projet de l'architecte Pierre Quénat daté du 18 juin 1881
Peu avant, en 1880, une buvette est installée dans le jardin des Plantes, ouvrant lors de la belle saison, et pendant les concerts et fêtes ; elle est tenue par un certain Poignet. Elle sera reprise en 1887 par le sieur Sauvage-Leroux.
Les concerts du jardin des Plantes, animés tantôt par la Musique municipale ou l'Orphéon, tantôt par les musiques militaires du 28e R.I. ou du 6e régiment de Dragons, ont lieu de mai à septembre, tous les dimanches à 16 heures. Ils sont parfois suivis d'un grand bal populaire.
Tous les ingrédients ludiques et d'animation vont être installés dans le jardin qui reste un des principaux lieux ébroïsiens d'attractions : un théâtre de guignol est installé en 1887 par un M. Hommais ; un manège de chevaux de bois est construit en 1890 par M. Barbier qui le cède en 1894 à M. Léon Auger, aubergiste de son état.
Le jardin botanique garde, en dépit de ces mouvements de foule, sa vocation première : en 1895, 1.011 arbres fruitiers sont décomptés, les serres abritent 1.766 plantes de zone tempérée, 630 de zone tropicale ; l'orangerie, construite en 1876, héberge 244 orangers, lauriers et fusains.
En 1895, la bibliothèque est transférée au rez-de-chaussée de l'hôtel de ville.
Évreux - Fête au Jardin public (cliché fonds Paul-Pierre Lenoir)
Le Kiosque à musique est supprimé en 1933-1935. Des nouvelles serres, remplaçant les anciennes, sont installées dans les années 1950. Le Jardin des Plantes prend le nom de parc François-Mitterrand en 1996.
D'importants travaux commencés en 2016 s'achèvent en 2017 : une nouvelle serre baptisée « Le cube » voit le jour, au prix de 600.000 euros. Il est budgeté, ensuite, une opération de 4 millions d'euros destinée à rénover le parc François-Mitterrand, des jardins aux bassins, en passant par la glacière très fissurée avec le temps.
Ah, il est loin le temps où les Capucins va-nu-pieds « abandonnaient » généreusement leurs jardins et leur couvent à la commune !... où les ci-devant duc de Bouillon, devenu simple citoyen et incarcéré, « donnaient » leurs serres et leur contenu à la ville, celle-ci n'ayant que le déménagement à charge !... où les duchesses de Penthièvre et d'Orléans « offraient » gracieusement des statues de bronze qui leur avaient été dérobées au préalable !...
Kiosque supprimé.
voir Ici, Jardin des Plantes Mitterrand, sans kiosque, aujourd'hui. — Ici. — et Ici.
Jardin des plantes, ancien couvent des capucins et statue d'Hercule et Télèphe.
publié par JeanMarc Lun 14 Nov 2016 13:24
12 octobre 1825 — La Duchesse de Berry visite le Jardin Botanique et la Bibliothèque.
— Visite de Son Altesse Royale Madame la Duchesse de Berry à la bibliothèque et au jardin botanique d'Évreux. Le mercredi douze octobre mil huit cent vingt-cinq, à quatre heures après-midi , les membres de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts, et les Membres de la Société de Médecine, Chirurgie et Pharmacie du Département de l'Eure, se sont réunis dans la Bibliothèque de la ville d'Évreux, lieu ordinaire de leurs séances, pour assister à la visite que Son Altesse Royale Madame la Duchesse de Berry devait faire de ce petit monument et du Jardin Botanique où il est situé.
Son Altesse Royale est arrivée, conduite par M. le Préfet et par M. le Maire accompagnée des personnes qui formaient sa Cour, et suivie d'une foule immense, aux cris mille fois répétés de Vive le Roi ! Vice Madame !
Vive le Duc de Bordeaux ! Vivent les Bourbons !
Madame a été reçue dans l'Etablissement par les membres des deux Sociétés ; et, après avoir été conduite à l'estrade qui avait été préparée pour elle, dans la Bibliothèque, Son Altesse Royale a permis qu'un groupe de jeunes demoiselles de la ville, qui lui ont été présentées par madame de Langle femme de M. le Maire, lui offrît une corbeille remplie de fleurs et de fruits récoltés dans le Jardin Botanique, et elle a entendu avec complaisance le compliment que mademoiselle Baudard , fille du premier Adjoint lui a récité avec beaucoup d'intelligence et de modestie.
La Princesse, après avoir reçu ce compliment de main de mademoiselle Baudard, et avoir ordonné que l'on mît la corbeille dans sa calèche, a visité les Cabinets, où elle a plus particulièrement fixé son attention sur les hommages exposés à ses regards par les deux Sociétés, sur un Missel gothique d'une assez belle conservation ; sur des antiquités de la Normandie, sur des échantillons d'archéologie découverts dans le Département de l'Eure, et sur les produits de l'industrie d'Évreux, dont elle a fait plusieurs acquisitions.
Ensuite Son Altesse Royale a visité les serres, et s'est promenée dans le Jardin, dont le site pittoresque et les agréables distributions ont paru lui faire beaucoup de plaisir. Elle a surtout remarqué le bel effet que produisent dans ce jardin les statues en bronze d'Antinoüs, d'Hercule, et de Diane, données à la ville d'Évreux par Son Altesse Sérénissime Madame la Duchesse Douairière d'Orléans.
Pendant cette promenade, le corps de musique de la Garde Nationale a exécuté les airs chéris des bons Français.
La Princesse a témoigné plusieurs fois, avec bonté, la satisfaction qu'elle éprouvait, et son départ a été signalé par une explosion unanime et spontanée des cris d'amour respectueux qui l'avaient accueillie à son arrivée.
27 mars 1870 — Annonce du grand concours musical d'Évreux pour le 26 mai 1870
— Un grand concours d'orphéons, de musique d'harmonie et de fanfares aura lieu, le jeudi 26 mai prochain, à Évreux, à l'occasion du concours régional d'agriculture. Le règlement de ce tournoi musical, placé sous le patronage de M. le Préfet de l'Eure et de M. le Maire d'Évreux, sera prochainement adressé aux sociétés.
Le jury sera formé de célébrités musicales de Paris. Deux couronnes pour les divisions supérieures et un grand nombre de médailles d'honneur en or, vermeil et argent, pour chaque division, seront décernées à titre de prix.
La Commission d'organisation a tout lieu d'espérer que la compagnie des chemins de fer de l'Ouest, auprès de laquelle elle fait en ce moment d'activés démarches, accordera, avec sa générosité habituelle, une réduction considérable sur le prix des places pour l'aller et le retour des sociétés qui prendront part à ce concours. Des démarches semblables seront aussi faites auprès des compagnies du Nord, de l'Est, de Lyon et d'Orléans.
La Commission prend dès à présent toutes les mesures nécessaires pour assurer aux sociétés, dans Évreux, le séjour le plus agréable et le moins coûteux possible.
Les demandes d'adhésion doivent être adressées à M. S. Cauet, secrétaire de la Commission d'organisation, à Évreux.
2 mai 1875 — Autre concours musical programmé pour le 22 août 1875
— La ville d'Évreux ouvre un grand concours de musiques de fanfares et d'orphéons, sons le patronage du préfet de l'Eure. Ce concours aura lieu le 22 août.
11 mars 1879 — Concours musical du 18 mai 1879
— Nous rappelons aux sociétés musicales que le concours général d'orphéons, de musique d'harmonie et de fanfares d'Évreux est toujours fixé au 18 mai ; que les adhésions sont reçues jusqu'au 30 mars, terme de rigueur, et qu'elles doivent être adressées à M. Delahaye, secrétaire du concours musical, à l'hôtel de ville d'Évreux (Eure).
La solennité comprendra : 1° Un concours de lecture à première vue ; 2° un concours d'exécution d'ensemble et 3° un concours d'honneur.
Les sociétés qui n'auraient pas reçu le règlement, sont priés d'en faire la demande.
Une circulaire, concernant tous les détails de la fête, le prix du séjour, ainsi que la diminution sur les tarifs accordée par les chemins de fer sera envoyée prochainement à toutes les sociétés adhérentes.
Évreux - Cavalcade — Manège au Jardin public (clichés fonds Paul-Pierre Lenoir)
27 décembre 1902 — Concours national musical du 7 juin 1903
— Le grand concours national d'orphéons, harmonies et fanfares organisé à Évreux le dimanche 7 juin prochain, à l'occasion du VIIe congrès et de la IIe fête fédérale de la Fédération, est placé, dès maintenant, sous le patronage de l'Association artistique des jurés orphéoniques et de la Fédération musicale de France.
Les Sociétés ne concourront pas entre elles, mais seront jugées d'après leur valeur réelle.
M. Gastinel, président d'honneur de la Fédération et vice-président de l'Association des jurés, a accepté la présidence des orphéons, M. Samuel Rousseau, président de la Fédération, celle des harmonies, M. Dureau père, vice-président de l'Association des jurés, celle des fanfares.
Le règlement sera envoyé à toutes les Sociétés qui en feront la demande au directeur général du concours, M. Clérisse, qui se tient d'ailleurs à leur disposition pour tous renseignements.
20 octobre 1906 — Programme de la fête fédérale des société musicales de l'Eure et de Normandie. Concert de la musique de la Garde Républicaine au Jardin des Plantes d'Évreux
— De grandes fêtes auront lieu à Évreux, dimanche prochain, 31 octobre, à l'occasion de la deuxième fête fédérale des sociétés musicales de l'Eure et de Normandie et du cinquantenaire de la Musique municipale.
La ville d'Évreux a obtenu le concours de la musique de la Garde républicaine. En voici le programme :
A huit heures du matin, à l'Amphithéâtre du jardin public, assemblée générale de la Fédération régionale de l'Eure et de Normandie, sous la présidence d'honneur de M. Alfred Richart, président de la Fédération musicale de France.
A 9 heures ¾, place du Pont-de-l'Eure, réunion des Sociétés musicales ; défilé pour se rendre à la gare, où aura lieu la réception de la musique de la Garde républicaine.
A 10 heures 40, retour à l'Hôtel de Ville, vin d'honneur offert à la musique de la Garde.
A midi, déjeuner par souscription, offert à M. Pares, chef de la musique de la Garde Républicaine et à M. Richart, président de la Fédération musicale de France.
De 2 heures à 4 heures, au Jardin Public, grand concert par la musique de la Garde, au profit des familles des orphéonistes, victimes de la catastrophe de Courrières.
A 4 heures, rue de Paris, réunion des sociétés musicales et des délégations avec bannières ; défilé-cortège.
A 4 heures ¾, à l'Hôtel de Ville, distribution solennelle des récompenses aux anciens musiciens, sous la présidence de M. le préfet de l'Eure.
A 8 heures ½, fêtes de quartier et concerts par les sociétés musicales présentes.
Évreux - Festival du 19 mai 1910 — Buvette du jardin public
Formations musicales actives à Évreux en 1909 :
Orphéon d'Évreux, fondé en 1863, président Laignel Lavastine, direction Fouasse, 50 exécutants ;
Société Symphonique (orchestre), créée en 1895, président Lemarié, 50 exécutants ;
Musique municipale, fondée en 1856, direction Clerisse, 84 exécutants ;
Société Saint-Hubert, trompes de chasse, créée en 1899, direction Acard, 10 exécutants ;
Fanfare de l'imprimerie Herissey, créée en 1901, président Paul Herissey, direction Joseph Roux, 30 exécutants ;
Sainte-Cécile (harmonie), président Ducy, direction abbé Haumey, 32 exécutants ;
L'Avenir Ebroïcien (trompettes), président Norbert Lemarié, directeur Amaury, 24 exécutants ;
L'Union des Trompettes, directeur Amaury, 24 exécutants.
Évreux - Musique du 18e R.I. — Fanfare l'Espérance
(EURE)
C'est sous les auspices de l'Evêque d'Évreux, Guillaume de Péricard (1548-1613), que des Capucins viennent s'installer dans la cité ébroïcienne en 1612. Grâce aux libéralités de plusieurs notables et de Jean-Paul Le Jau (1570-1631), haut doyen et chanoine de la cathédrale, les frères Capucins construisent leur couvent entre 1620 et 1630, sur un terrain fourni par l'évêché, au hameau de Panette situé au sud de la ville. Cloître, jardins, potagers, vergers y sont aménagés.
Les capucins vont agrandir leur couvent et l'église y attachée, mais lors de son inauguration en 1695, Jacques Potier de Novion, évêque d'Évreux de 1681 à 1709, refuse de bénir les lieux, sous prétexte que le choeur est dirigé vers l'occident.
Jusqu'en 1776, les Capucins ébroïciens sont des va-nu-pieds ! A cette date, François de Narbonne-Lara (1720-1792), évêque d'Évreux de 1775 à 1790, supprime plusieurs fêtes ébroïciennes, dont la Saint-Taurin, provoquant l'ire et un procès des moines ayant ce saint-patron — faisant fi des ordres épiscopaux, ceux-ci continuent à célébrer leur saint le 11 août —, et oblige les pères capucins à porter des bas et des souliers, les hommes ne sont pas des animaux et ne doivent pas marcher nus pieds comme des brutes, dit-il.
Les Capucins n'useront pas longtemps leurs souliers dans leur cloître : les bâtiments conventuels et leurs jardins deviennent des biens nationaux et, en 1791, le couvent est utilisé à usage de prison.
Plans du Jardin des Plantes d'Évreux en 1735, 1844 et 1875
Il est raconté depuis deux siècles que le duc de Bouillon aurait fait don d'une collection de plantes exotiques et de serres à la ville d'Évreux en 1794 et 1799, constituant ainsi la création d'un jardin botanique à l'emplacement du jardin des Capucins. Il semble que les événements aient été enjolivés.
Jacques-Léopold-Charles Godefroy de La Tour d'Auvergne (1746-1802) duc de Bouillon, fils du dernier comte d'Évreux, Godefroy Charles Henry (1728-1792), né malingre puis estropié, devenu citoyen Bouillon, est arrêté par les citoyens révolutionnaires le 7 février 1794 dans son château de Navarre, contigu à Évreux. Libéré en juillet, il va s'installer à Paris. Son père et sa famille ont, depuis longtemps, assemblé au château de Navarre, une très importante collection de plantes exotiques protégées sous des serres. En 1793, une des serres, de deux cent pieds de long — il fallait cent cordes de bois pour la chauffer — est détruite, les auteurs de cette destruction n'étant pas connus... Restent trois autres serres chaudes et hollandaises.
Le 12 vendémiaire an III — 3 octobre 1794 —, le Comité de Salut Public se réunit en urgence pour sauver les plantes n'ayant plus d'abri :
— Ce 12 Vendémiaire, le Comité de Salut public considérant que ces végétaux rares et précieux, acquis en Angleterre et en Hollande, et dont une grande partie manque au museum d'histoire naturelle, sont en danger de périr par la destruction des serres dans lesquelles elles étaient déposées ; qu'il est urgent, attendu la proximité de l'hiver, et jusqu'à ce qu'il ait été prononcé définitivement sur l'offre faite par le citoyen Bouillon, de prendre des mesures promptes pour pourvoir à leur conservation, arrête :
Article premier - les plantes exotiques du jardin de Bouillon à Navarre seront transférées sans délai dans les serres du citoyen Racine, jardinier à Évreux, et sous sa surveillance ; ce citoyen est chargé de veiller à leur conservation pendant l'hiver prochain et jusqu'à ce qu'il ait été statué sur leur destination.
Les articles suivant traitent des modalités de contrôle, inventaire, fourniture de bois au sieur Racine pour conserver les plantes et rémunération de son service.
Finalement, les plantes seront dispatchées plus tard entre le museum d'histoire naturelle et le jardin des Capucins d'Évreux. En 1799, les trois serres préservées et tous les vitrages et tout ce qui pouvoit leur servir sont transférés du château de Navarre au jardin des Capucins qui devient ainsi le Jardin Botanique d'Évreux. Le citoyen Bouillon reste pour la postérité un donateur malgré lui...
En 1804, le cloître est transformé en école communale, puis en collège jusqu'en 1854, date à laquelle il devient un lycée.
Les statues de bronze installées dans le jardin en 1809 — Diane à la biche ; Hercule et Télèphe ; Antinoüs du Belvédère — proviennent du château de Bizy, situé à Vernon. Propriété du duc de Penthièvre, ce château est confisqué en tant que bien national en 1797, vendu, puis dépouillé, d'où la présence des statues à Évreux. Lorsque la duchesse de Penthièvre et d'Orléans (1753-1821) racheta son château en 1817, elle aurait récupéré la quatrième statue, Apollon, et fait don des trois autres à Évreux...
Diane à la biche, aujourd'hui : Ici. et Ici.
Hercule et Télèphe, aujourd'hui : Ici.
Antinoüs du Belvédère, aujourd'hui : Ici.
Jardin des plantes d'Évreux - Diane à la biche — Hercule et Télèphe — Antinoüs du Belvédère
Un Pavillon, édifié devant les serres du jardin, devient, en 1814, la bibliothèque municipale d'Évreux (en 1848, celle-ci contient 11.000 volumes), ouverte au public à partir de 1819. Au devant de celle-ci, un bassin est aménagé, alimenté par un fossé prenant l'eau qui descend de la route de la Madeleine dans les temps de pluie. Dès les premières années, le public est admis aux promenades et visites du parc les jeudis et dimanches après-midi ; il sera ouvert tous les jours à partir de 1828.
Les sociétés d'agriculture et de médecine sont autorisées à utiliser le jardin botanique pour réaliser plantations et expériences. Un conservateur gère le jardin et ses collections, et un conseil d'administration en assume les décisions.
Une glacière est installée en 1830 ; elle sera transformée en grotte avec une cascade en 1882.
Les serres du citoyen Bouillon, trop vétustes, sont remplacées en 1837.
En 1833, un petit bâtiment appelé l'amphithéâtre, est édifié près de la bibliothèque. Il est utilisé pour donner des conférences et cours gratuits pour adultes.
Évreux - Bassin, Bibliothèque et serres du jardin des Plantes — Kiosque à musique
Depuis les années 1820, tous les ans, devant le Conseil Général de l'Eure, il faut y aller de sa petite larme et de sa génuflexion afin d'obtenir la sacro-sainte subvention de 2.000 francs annuelle qui est donnée parcimonieusement pour couvrir les cours gratuits d'horticulture et d'arboriculture, les expérimentations de plantes, les envois de greffes dont elles sont issues, etc...
Une grande partie du jardin botanique, appelée la pépinière départementale, est consacrée à des plantations de diverses espèces de poiriers et de pommiers. En 1850, le rendement de ces arbres étant jugé insuffisant, Emile Beaucantin, horticulteur et directeur du jardin, décide de changer de stratégie et de redistribuer l'arboretum avec des porte-greffes d'arbres à cidre et à couteau, des arbres forestiers, au milieu desquels diverses plantes fourragères et céréalières seraient expérimentées. Au vu de ce projet le Conseil Général de l'Eure maintient sa subvention de 2.000 francs.
Le 24 août 1854, des opposants à la pépinière départementale demandent au Conseil de l'Eure de réduire la subvention à 1.000 francs, prétextant , dans son rapport, qu'on a donné quarante mille francs pour le jardin. Le rapport, fallacieux s'il en est, oublie de préciser que cette somme a été attribuée au jardin sur une période de trente années, ce que ne manquent pas de faire remarquer deux sympathisants, M. Del'homme et M. le général Morin, soutenus avec virulence par M. Lefebvre-Duruflé. Le jardin obtient, une fois encore, ses 2.000 francs, montant qui sera maintenu tous les ans ou presque jusqu'en 1900.
En 1858, il est question des vestiges antiques, trouvés au fur et à mesure de fouilles à Évreux, et qui sont accumulés dans les salles de la bibliothèque et dans les allées du jardin des plantes. Il faudra cependant attendre 1873 pour qu'un musée d'archéologie soit consacré à ces antiquités.
Un mur séparatif de 64 mètres de long sur 3 mètres de hauteur est édifié en 1859 entre le lycée impérial et le jardin des plantes, mur le long duquel des arbres fruitiers sont plantés en espalier.
Prosper-Arthur Piéton (1816-1903) a pris les choses en main au jardin des plantes depuis 1856. Il en sera le conservateur jusqu'en 1901 et assurera inlassablement et gratuitement des cours d'arboriculture tous les dimanches matin, les interrompant seulement début 1900, pour raisons de santé à 84 ans. Un passionné comme il en est peu.
Jusqu'en 1852, date de sa suppression, une seule fanfare, militaire, est active à Évreux. Il faut attendre 1856, pour à nouveau pouvoir entendre une musique publique ébroïcienne, avec la fondation par Monvoisin de la Musique municipale ; vont suivre, en 1860, la chorale La Cécilienne et, en 1863, l'Orphéon.
Les musiques militaires ne sont pas de reste. Dès 1810, la caserne Saint-Sauveur, futur Quartier Tilly, héberge le 8e régiment de cuirassiers. En 1875, c'est le 21e régiment de Dragons qui y prend place, remplacé en 1886 par le 6e dragons.
L'ancien couvent des Ursulines devient la caserne Amey et héberge en 1874 le 28e régiment d’infanterie, remplacé en 1879 par le 74e régiment d’infanterie ; une partie du 28e R.I. est réaffectée à Évreux en 1882.
Des concerts publics sont fréquemment organisés par l'une ou l'autre de ces formations, et le jardin des plantes est bien souvent emprunté : la pelouse situé au-dessus du bassin est d'ailleurs appelée la pelouse de la musique.
Évreux - Concert au Jardin public — Fête au Jardin public (clichés fonds Paul-Pierre Lenoir)
L'architecte paysagiste Pierre Quénat est chargé de transformer le jardin Public ; il signe le 18 juin 1881 les plans de ce réaménagement dont les travaux se termine pour le 14 juillet 1882, date de l'inauguration de sa réouverture.
Un Kiosque à musique rustique constitué d'un simple socle en pierre, entouré d'une balustrade de ciment armé imitant des branches d'arbre est édifié, lors de ces travaux, en alignement de la bibliothèque et du bassin. Ce type de kiosque sera d'ailleurs plagié, non loin de là, à Bernay, vingt ans après (voir ici).
Plan du jardin botanique d'Évreux, projet de l'architecte Pierre Quénat daté du 18 juin 1881
Peu avant, en 1880, une buvette est installée dans le jardin des Plantes, ouvrant lors de la belle saison, et pendant les concerts et fêtes ; elle est tenue par un certain Poignet. Elle sera reprise en 1887 par le sieur Sauvage-Leroux.
Les concerts du jardin des Plantes, animés tantôt par la Musique municipale ou l'Orphéon, tantôt par les musiques militaires du 28e R.I. ou du 6e régiment de Dragons, ont lieu de mai à septembre, tous les dimanches à 16 heures. Ils sont parfois suivis d'un grand bal populaire.
Tous les ingrédients ludiques et d'animation vont être installés dans le jardin qui reste un des principaux lieux ébroïsiens d'attractions : un théâtre de guignol est installé en 1887 par un M. Hommais ; un manège de chevaux de bois est construit en 1890 par M. Barbier qui le cède en 1894 à M. Léon Auger, aubergiste de son état.
Le jardin botanique garde, en dépit de ces mouvements de foule, sa vocation première : en 1895, 1.011 arbres fruitiers sont décomptés, les serres abritent 1.766 plantes de zone tempérée, 630 de zone tropicale ; l'orangerie, construite en 1876, héberge 244 orangers, lauriers et fusains.
En 1895, la bibliothèque est transférée au rez-de-chaussée de l'hôtel de ville.
Évreux - Fête au Jardin public (cliché fonds Paul-Pierre Lenoir)
Le Kiosque à musique est supprimé en 1933-1935. Des nouvelles serres, remplaçant les anciennes, sont installées dans les années 1950. Le Jardin des Plantes prend le nom de parc François-Mitterrand en 1996.
D'importants travaux commencés en 2016 s'achèvent en 2017 : une nouvelle serre baptisée « Le cube » voit le jour, au prix de 600.000 euros. Il est budgeté, ensuite, une opération de 4 millions d'euros destinée à rénover le parc François-Mitterrand, des jardins aux bassins, en passant par la glacière très fissurée avec le temps.
Ah, il est loin le temps où les Capucins va-nu-pieds « abandonnaient » généreusement leurs jardins et leur couvent à la commune !... où les ci-devant duc de Bouillon, devenu simple citoyen et incarcéré, « donnaient » leurs serres et leur contenu à la ville, celle-ci n'ayant que le déménagement à charge !... où les duchesses de Penthièvre et d'Orléans « offraient » gracieusement des statues de bronze qui leur avaient été dérobées au préalable !...
Kiosque supprimé.
voir Ici, Jardin des Plantes Mitterrand, sans kiosque, aujourd'hui. — Ici. — et Ici.
Jardin des plantes, ancien couvent des capucins et statue d'Hercule et Télèphe.
publié par JeanMarc Lun 14 Nov 2016 13:24
12 octobre 1825 — La Duchesse de Berry visite le Jardin Botanique et la Bibliothèque.
— Visite de Son Altesse Royale Madame la Duchesse de Berry à la bibliothèque et au jardin botanique d'Évreux. Le mercredi douze octobre mil huit cent vingt-cinq, à quatre heures après-midi , les membres de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts, et les Membres de la Société de Médecine, Chirurgie et Pharmacie du Département de l'Eure, se sont réunis dans la Bibliothèque de la ville d'Évreux, lieu ordinaire de leurs séances, pour assister à la visite que Son Altesse Royale Madame la Duchesse de Berry devait faire de ce petit monument et du Jardin Botanique où il est situé.
Son Altesse Royale est arrivée, conduite par M. le Préfet et par M. le Maire accompagnée des personnes qui formaient sa Cour, et suivie d'une foule immense, aux cris mille fois répétés de Vive le Roi ! Vice Madame !
Vive le Duc de Bordeaux ! Vivent les Bourbons !
Madame a été reçue dans l'Etablissement par les membres des deux Sociétés ; et, après avoir été conduite à l'estrade qui avait été préparée pour elle, dans la Bibliothèque, Son Altesse Royale a permis qu'un groupe de jeunes demoiselles de la ville, qui lui ont été présentées par madame de Langle femme de M. le Maire, lui offrît une corbeille remplie de fleurs et de fruits récoltés dans le Jardin Botanique, et elle a entendu avec complaisance le compliment que mademoiselle Baudard , fille du premier Adjoint lui a récité avec beaucoup d'intelligence et de modestie.
La Princesse, après avoir reçu ce compliment de main de mademoiselle Baudard, et avoir ordonné que l'on mît la corbeille dans sa calèche, a visité les Cabinets, où elle a plus particulièrement fixé son attention sur les hommages exposés à ses regards par les deux Sociétés, sur un Missel gothique d'une assez belle conservation ; sur des antiquités de la Normandie, sur des échantillons d'archéologie découverts dans le Département de l'Eure, et sur les produits de l'industrie d'Évreux, dont elle a fait plusieurs acquisitions.
Ensuite Son Altesse Royale a visité les serres, et s'est promenée dans le Jardin, dont le site pittoresque et les agréables distributions ont paru lui faire beaucoup de plaisir. Elle a surtout remarqué le bel effet que produisent dans ce jardin les statues en bronze d'Antinoüs, d'Hercule, et de Diane, données à la ville d'Évreux par Son Altesse Sérénissime Madame la Duchesse Douairière d'Orléans.
Pendant cette promenade, le corps de musique de la Garde Nationale a exécuté les airs chéris des bons Français.
La Princesse a témoigné plusieurs fois, avec bonté, la satisfaction qu'elle éprouvait, et son départ a été signalé par une explosion unanime et spontanée des cris d'amour respectueux qui l'avaient accueillie à son arrivée.
27 mars 1870 — Annonce du grand concours musical d'Évreux pour le 26 mai 1870
— Un grand concours d'orphéons, de musique d'harmonie et de fanfares aura lieu, le jeudi 26 mai prochain, à Évreux, à l'occasion du concours régional d'agriculture. Le règlement de ce tournoi musical, placé sous le patronage de M. le Préfet de l'Eure et de M. le Maire d'Évreux, sera prochainement adressé aux sociétés.
Le jury sera formé de célébrités musicales de Paris. Deux couronnes pour les divisions supérieures et un grand nombre de médailles d'honneur en or, vermeil et argent, pour chaque division, seront décernées à titre de prix.
La Commission d'organisation a tout lieu d'espérer que la compagnie des chemins de fer de l'Ouest, auprès de laquelle elle fait en ce moment d'activés démarches, accordera, avec sa générosité habituelle, une réduction considérable sur le prix des places pour l'aller et le retour des sociétés qui prendront part à ce concours. Des démarches semblables seront aussi faites auprès des compagnies du Nord, de l'Est, de Lyon et d'Orléans.
La Commission prend dès à présent toutes les mesures nécessaires pour assurer aux sociétés, dans Évreux, le séjour le plus agréable et le moins coûteux possible.
Les demandes d'adhésion doivent être adressées à M. S. Cauet, secrétaire de la Commission d'organisation, à Évreux.
2 mai 1875 — Autre concours musical programmé pour le 22 août 1875
— La ville d'Évreux ouvre un grand concours de musiques de fanfares et d'orphéons, sons le patronage du préfet de l'Eure. Ce concours aura lieu le 22 août.
11 mars 1879 — Concours musical du 18 mai 1879
— Nous rappelons aux sociétés musicales que le concours général d'orphéons, de musique d'harmonie et de fanfares d'Évreux est toujours fixé au 18 mai ; que les adhésions sont reçues jusqu'au 30 mars, terme de rigueur, et qu'elles doivent être adressées à M. Delahaye, secrétaire du concours musical, à l'hôtel de ville d'Évreux (Eure).
La solennité comprendra : 1° Un concours de lecture à première vue ; 2° un concours d'exécution d'ensemble et 3° un concours d'honneur.
Les sociétés qui n'auraient pas reçu le règlement, sont priés d'en faire la demande.
Une circulaire, concernant tous les détails de la fête, le prix du séjour, ainsi que la diminution sur les tarifs accordée par les chemins de fer sera envoyée prochainement à toutes les sociétés adhérentes.
Évreux - Cavalcade — Manège au Jardin public (clichés fonds Paul-Pierre Lenoir)
27 décembre 1902 — Concours national musical du 7 juin 1903
— Le grand concours national d'orphéons, harmonies et fanfares organisé à Évreux le dimanche 7 juin prochain, à l'occasion du VIIe congrès et de la IIe fête fédérale de la Fédération, est placé, dès maintenant, sous le patronage de l'Association artistique des jurés orphéoniques et de la Fédération musicale de France.
Les Sociétés ne concourront pas entre elles, mais seront jugées d'après leur valeur réelle.
M. Gastinel, président d'honneur de la Fédération et vice-président de l'Association des jurés, a accepté la présidence des orphéons, M. Samuel Rousseau, président de la Fédération, celle des harmonies, M. Dureau père, vice-président de l'Association des jurés, celle des fanfares.
Le règlement sera envoyé à toutes les Sociétés qui en feront la demande au directeur général du concours, M. Clérisse, qui se tient d'ailleurs à leur disposition pour tous renseignements.
20 octobre 1906 — Programme de la fête fédérale des société musicales de l'Eure et de Normandie. Concert de la musique de la Garde Républicaine au Jardin des Plantes d'Évreux
— De grandes fêtes auront lieu à Évreux, dimanche prochain, 31 octobre, à l'occasion de la deuxième fête fédérale des sociétés musicales de l'Eure et de Normandie et du cinquantenaire de la Musique municipale.
La ville d'Évreux a obtenu le concours de la musique de la Garde républicaine. En voici le programme :
A huit heures du matin, à l'Amphithéâtre du jardin public, assemblée générale de la Fédération régionale de l'Eure et de Normandie, sous la présidence d'honneur de M. Alfred Richart, président de la Fédération musicale de France.
A 9 heures ¾, place du Pont-de-l'Eure, réunion des Sociétés musicales ; défilé pour se rendre à la gare, où aura lieu la réception de la musique de la Garde républicaine.
A 10 heures 40, retour à l'Hôtel de Ville, vin d'honneur offert à la musique de la Garde.
A midi, déjeuner par souscription, offert à M. Pares, chef de la musique de la Garde Républicaine et à M. Richart, président de la Fédération musicale de France.
De 2 heures à 4 heures, au Jardin Public, grand concert par la musique de la Garde, au profit des familles des orphéonistes, victimes de la catastrophe de Courrières.
A 4 heures, rue de Paris, réunion des sociétés musicales et des délégations avec bannières ; défilé-cortège.
A 4 heures ¾, à l'Hôtel de Ville, distribution solennelle des récompenses aux anciens musiciens, sous la présidence de M. le préfet de l'Eure.
A 8 heures ½, fêtes de quartier et concerts par les sociétés musicales présentes.
Évreux - Festival du 19 mai 1910 — Buvette du jardin public
Formations musicales actives à Évreux en 1909 :
Orphéon d'Évreux, fondé en 1863, président Laignel Lavastine, direction Fouasse, 50 exécutants ;
Société Symphonique (orchestre), créée en 1895, président Lemarié, 50 exécutants ;
Musique municipale, fondée en 1856, direction Clerisse, 84 exécutants ;
Société Saint-Hubert, trompes de chasse, créée en 1899, direction Acard, 10 exécutants ;
Fanfare de l'imprimerie Herissey, créée en 1901, président Paul Herissey, direction Joseph Roux, 30 exécutants ;
Sainte-Cécile (harmonie), président Ducy, direction abbé Haumey, 32 exécutants ;
L'Avenir Ebroïcien (trompettes), président Norbert Lemarié, directeur Amaury, 24 exécutants ;
L'Union des Trompettes, directeur Amaury, 24 exécutants.
Évreux - Musique du 18e R.I. — Fanfare l'Espérance
- Classement : 5.26%
Re: Kiosques à Musique
FALAISE - Jardin public - Kiosque à musique
(CALVADOS)
La gare ferroviaire de Falaise constitue le terminus de la petite ligne longue de 8 kilomètres provenant de Coulibeuf. La gare de Coulibeuf est, quant à elle, située sur la voie ferrée principale Le Mans - Mézidon.
La Compagnie des chemins de fer de l'Ouest s'est chargée des études et des travaux relatifs à ces lignes, inaugurées, pour la principale le 1er février 1859, et pour l'embranchement secondaire de Falaise le 1er novembre 1859.
L'installation de la gare et des voies à Falaise s'est faite sur des terrains acquis auprès de la famille André, grosse propriétaire foncière falaisienne. Cette famille a acquis au XVIIIe siècle le domaine du château de La Fresnaye avec plus de 14 hectares de jardins, prairies, champs... En 1859, le propriétaire est Noël-Frédéric-Armand André, baron de La Fresnaye (1783-1861) et son épouse Elisabeth Isaure Guéneau de Montbeillard (1802-1893).
Au cours de la réunion du Conseil municipal falaisien du 15 janvier 1859, le maire, M. Lefebvre, présente un projet prévoyant de faire passer le futur chemin de grande communication n°18 de Falaise à Livarot, sur le terrain longeant la gare en construction et, par la même occasion, d'y aménager une promenade publique. Ce terrain appelé le Champ de la Tuilerie appartient précisément au baron de La Fresnaye ; le Maire est chargé par le Conseil de traiter avec le baron, et, une Commission nommée au scrutin secret — MM. Quéru, Lebaillis, Rossignol, Songis et de Brébisson — est chargée d'étudier la faisabilité de ce projet.
Le 20 janvier 1859, la Commission donne son feu vert pour établir une promenade publique le long des terrains de la gare ladite promenade bordée par la nouvelle route de Falaise à Livarot.
Le 28 janvier 1859, après 8 jours de réflexion, le Conseil décide d'acquérir la partie restante du Champ de la Tuilerie — une partie de ce champ avait été absorbée par l'emprise de la voie ferrée —, soit à l'amiable, soit par expropriation pour cause d'utilité publique.
Une nouvelle commission est chargée d'aller étudier le terrain sur place et son rapport du 19 décembre 1859 est accablant : il est constaté qu'en tête du Champ de la Tuilerie, il faudra combler un fossé ou pour mieux dire un cloaque.
Des oppositions à ce projet se font entendre à Falaise, et, le 24 mai 1861, une nouvelle commission d'enquête est nommée, cette fois-ci par le Préfet, pour étudier le bien-fondé du choix du tracé de la nouvelle route et par conséquent de la promenade publique y attachée.
Le 6 septembre 1861, Le Conseil municipal reçoit une lettre de Madame Veuve de la Fresnaye — M. le baron de la Fresnaye vient de décéder en juillet —, proposant de céder son Champ de la Tuilerie, d'une contenance de 2 hectares et 19 ares, à la Commune de Falaise, au prix de 40.000 francs.
Le 10 décembre 1862, le Conseil donne enfin tous pouvoirs au Maire pour traiter au meilleur prix avec les héritiers de la Fresnaye et tenter de leur faire accepter un paiement à crédit, les finances de Falaise ne permettant pas d'autre solution.
Le 26 décembre 1862, le maire rend compte d'une visite, qu'il vient d'effectuer, du terrain à acquérir : il conclut que le Champ de la Tuilerie est insuffisant pour le projet de promenade publique, et qu'il y a lieu d'y adjoindre un autre terrain appartenant à la famille de Fresnaye, que celle-ci serait prête à céder. Etant entré en pourparlers avec Madame de la Fresnaye, celle-ci a adressé au Conseil, le 20 décembre 1862, une proposition fixant le Champ de la Tuilerie à 30.000 francs et le terrain supplémentaire situé en bout, à 5.000 francs l'hectare.
Le maire précise en outre qu'il s'est mis en contact avec M. Foyer, fermier exploitant les terrains concernés, et s'est mis d'accord avec lui pour que, moyennant une indemnité de 800 francs, il abandonne la jouissance desdits terrains après leur cession.
Tous pouvoirs sont donnés au maire, lors de cette séance du 26 décembre 1862, pour mener à bien, toutes ces opérations.
Courriers Elisabeth Isaure André, baronne de la Fresnaye, reproduites par le Conseil municipal de Falaise (6 septembre 1861 et 6 décembre 1862)
Le Conseil municipal précise le 29 mai 1863 que les travaux d'aménagement de la promenade n'auront rien d'onéreux pour la Ville puisqu'elle les fera exécuter par son atelier de Charité.
Le prix final à payer pour l'acquisition des terrains s'élève à 36.250 francs, que la famille de la Fresnaye va accepter de toucher sur 4 ans, de 1873 à 1876, moyennant un intérêt de 5% qui, lui, est payable tous les ans sur les finances ordinaires de la commune.
L'architecte de la ville, M. Trolonge dresse les plans et devis du futur jardin public les 1er et 3 août 1863. Le devis des plantations à effectuer sur ladite promenade est approuvé par le Conseil le 4 août 1863, pour un montant de 1.124,70 francs.
En juillet 1866, le Chemin vicinal de grande communication n°18 de Falaise à Livarot, d'une largeur finale de 12 mètres, est achevé. Il a été réalisé MM. Crespin et Piettier, adjudicataires des travaux. Normalement à charge du département, la ville ayant demandé à ce que la voie soit bordée de trottoirs, de caniveaux pavés et d'une rangée d'arbres, Falaise prend en charge ce coût supplémentaire de 3.907,59 francs.
Le Jardin public est à peu près en place en fin d'année 1866 :
— Le 7 septembre 1866, des bancs peints sont achetés à Paul Lepointeur : 8 bancs à dos renversés à 30 francs l'unité et 4 bancs ordinaires à 15 francs l'un. Total 300 francs.
— Egalement en septembre, une haie vive en épineux est plantée entre la promenade neuve et la nouvelle route de Livarot. L'acquisition de ces plantes est imputée sur le budget de la commune "dépenses imprévues".
— Le 24 novembre 1866, le maire fait débloquer par son conseil municipal un crédit supplémentaire de 1.500 francs pour des dépenses imprévues d'agencement de la promenade neuve, tel que le transport de sable et pierre, l'achat de plantes etc.
Plan partiel de Falaise en 1829 avec futures implantations.
Plan partiel de Falaise en 1898
La musique municipale de Falaise, fondée avant 1861, demande chaque année une aide financière au Conseil municipal. Ainsi, le 3 juin 1862, une subvention lui est accordée pour solder l'achat d'instruments qu'elle a été contrainte de faire, étant entendu qu'en cas de dissolution de l'harmonie, les instruments reviennent à la commune. Lors du conflit de 1870, elle semble avoir été effectivement dissoute, et nul ne sait ce qu'il est advenu de ces instruments.
La Musique falaisienne est reconstituée en 1872, dirigée par Achille-François-Louis Malric qui reste près de trente années à sa tête. D'avril à octobre, la musique municipale se produit le dimanche alternativement au Jardin Public et sur le Grand-Cours, situé près du collège et de l'Hôtel de ville.
Face au Jardin Public, le long du Champ de Foire, la caserne Dumont d'Urville, édifiée en 1895, accueille divers régiments successifs — entre autres les 36e et 5e R.I. —, qui semblent ne pas avoir eu de corps de musique jusqu'en 1914. C'est peut-être la raison pour laquelle, on n'a pas construit immédiatement de Kiosque pour la musique, dans le Jardin situé juste en face.
La première mention d'un Kiosque à musique dans le jardin public date d'un concert de juin 1906. Il s'agit en fait d'un simple soubassement empierré, sans rambardes et sans toiture. Au moins les musiciens, lors des ondées normandes, auront-ils les pieds hors de la gadoue ! Comme nous le verrons, la Musique municipale devra s'en contenter jusqu'en 1928.
Après le conflit de 1914-1918, Falaise compte ses enfants partis au casse-pipe. La municipalité décide de leur rendre hommage et confie la réalisation d'un monument à l'architecte André Cochepain (1888-1956) et au sculpteur Fernand-Louis Angué (1886-1974).
Le 10 septembre 1920, l'emplacement du futur monument aux morts est choisi par la Commission nommée à cet effet : il sera érigé sur le terre-plein du Jardin Public, à quelques mètres du soubassement du Kiosque à musique, situé entre le bureau qui longe la rue d'Argentan et l'ancien rond-point de la musique.
Le 14 septembre 1921, le Conseil municipal entérine le prix définitif du monument s'élevant à 34.335 francs : la Mairie a déjà voté une subvention de 5.000 francs et les souscriptions publiques ont fourni une somme de 22.238,85 francs. Le Conseil vote donc le complément nécessaire de 7.096,15 francs.
L'inauguration a lieu le 29 octobre 1922. Une vente de cartes postales commémoratives a lieu toute la journée ; un banquet est organisé le midi, le monument est découvert l'après-midi en présence de la musique du 36e R.I. et du ministre de l'agriculture, Henry Chéron ; le soir, un grand concert est donné au Jardin Public par la musique militaire.
Des grandes fêtes sont programmées à Falaise pour le 3 et 4 juillet 1927, à l'occasion du 9e centenaire de la naissance de Guillaume le Conquérant. Et c'est précisément à ce moment-là qu'on se rappelle que le Kiosque à musique falaisien est resté au stade d'ébauche et qu'il serait grand temps d'en finir la construction avant que les étrangers, qui doivent venir en masse lors des fêtes, ne s'aperçoivent de "l'état de dénuement falaisien".
Lors de la séance du conseil municipal du 20 mai 1926, M. Lecouturier, maire, communique une lettre de M. Sarrazin, 1er prix du Conservatoire de Paris et chef de la musique falaisienne, demandant l'autorisation de lancer une souscription destinée à parachever l'édification du Kiosque à musique dont le soubassement existe déjà au Jardin Public. L'autorisation est accordée sous condition que plans et devis soient soumis au Conseil.
Fin 1926, les fêtes de 1927 approchent à grands pas et le kiosque, lui, n'avance toujours pas. Le Conseil municipal reprend l'affaire en main et fait établir un devis pour la construction d'une aire en béton au kiosque à musique. Le 20 décembre 1926, la Commission qui a été désignée présente au conseil municipal un devis de 5.775 francs pour le sol en ciment armé ; elle propose même de l'exécuter d'urgence en raison des fêtes projetées pour 1927 relatives à Guillaume le Conquérant. Lecouturier s'oppose à ce devis trop onéreux, estimant qu'en attendant un peu, on bénéficiera peut-être d'une baisse intéressante sur les matériaux.
La souscription envisagée par le chef Sarrazin, tout comme l'action de la commission municipale chargée du kiosque restent au point mort : les fêtes grandioses de 1927 sé dérouleront donc sans kiosque à musique.
Le comité des fêtes a précisément bénéficié d'un complément de subvention de 10.000 francs en date du 4 août 1927. Cette somme étant restée en réserve, le Comité a la riche idée — ce n'était pas l'avis de tous les falaisiens, et en particulier des commerçants, si l'on en croit Le Réveil Falaisien du 20 juillet 1928 ! — de consacrer le reliquat à la construction du Kiosque à musique du Jardin Public. Il est fait appel au cimentier falaisien Ercole Ronco qui commence les travaux en avril 1928.
Le Kiosque à musique est de forme octogonale, avec une balustrade de fer forgé ; ses colonnes en béton imitant des troncs d'arbres portent une toiture recouverte de tuiles rouges arrondies. Achevé fin juin, il est inauguré le 14 juillet 1928, à l'occasion d'un grand concert de la Musique municipale à 21 heures 30.
Le 13 août 1928, le Comité des fêtes qui a financé le kiosque adresse un courrier au Conseil municipal relatif à un reliquat de travaux d'électricité sur ledit kiosque, qu'il est dans l'incapacité de pouvoir régler. Il expose que dans le devis initial, l'éclairage électrique n'était pas évoqué, et que, au cours du chantier, la décision a été prise d'urgence : la Société de Force et Lumière électrique de Falaise a établi un devis de 2.863,75 et a bien entendu réalisé l'installation dans la foulée. Le comité des fêtes demande au Conseil qui l'accepte, qu'il prenne à charge l'appareillage électrique pour 1.600 francs. (1)
Des courts de tennis sont aménagés dans le Jardin Public vers 1925-1927 et le Tennis-Club Falaisien y organise des tournois jusqu'en 1939.
Le monument aux morts est légèrement déplacé en 1985 en raison de sa proximité avec la route, la gare du chemin de fer, tout comme la ligne sont supprimées depuis 1990, et le Kiosque à musique accueille, rarement, encore quelques concerts.
Kiosque toujours en place.
voir ici, Kiosque du Jardin public de Falaise, aujourd'hui.
et ici.
voir ici, Monument aux morts de Falaise, kiosque tronqué au fond.
publié par JeanMarc Jeu 17 Nov 2016 17:07
Concerts alternés au Jardin Public et sur le Grand-Cours
7 juillet 1872 — Musique municipale de Falaise. Programme des morceaux qui seront exécutés dimanche 7 juillet 1872, sur le Grand-Cours, à une heure et demie :
1. Le Vice-Président, pas redoublé. Bouillon — 2. Les noces de Jeannette, fantaisie. V. Massé — 3. Polka pour piston. Malric — 4. Marche militaire. Bousquet — 5. Les Gendarmes de Landerneau, quadrille. Goudesonne — 6. Retraite de Crimée. Magnier.
28 juillet 1872 — Musique municipale de Falaise. Programme des morceaux qui seront exécutés dimanche 28 juillet 1872, à 8 heures et demie du soir dans le Jardin Public : 1. Pas redoublé, défilé. Gurtner — 2. Le Catalan, boléro. Malric — 3. Le Barbier de Séville, sérénade. Rossini — 4. L'Illusion, polka. Herman — 5. Quadrille. Goudesonne.
A 10 heures retraite aux flambeaux
14 juillet 1881 — Concert de la musique municipale au Jardin Public. Programme : 1. Marche triomphale. Leroux — 2. Les ruines d'Athènes, ouverture. Laguy — 3. Polka des grelots. Signard — 4. Rêve de printemps, arrangé par Malric. — 5. Les Chants nationaux français, arrangés par Malric.
31 juillet 1881 — Demain, dimanche 31 juillet, notre musique municipale se fera entendre sur le jardin public, à cinq heures du soir. Programme : 1. Le Président, allegro. — 2. Giralda, fantaisie. A. Adam — 3. Robert le Diable, solo de clarinette. Meyerbeer — 4. Les deux hommes de cuivre, introduction et polka. Le Chef de musique, A. Malric
22 mai 1892 — Demain, dimanche 22 mai, de 4 heures ½ à 5 heures, la Musique municipale exécutera sur le Jardin public, le programme suivant : 1. L'Etendard, allegro. Mulot — 2. Miss Helyett, fantaisie. Audran — 3. Polka pour clarinette. Mayeur — 4. Santiago, valse. Corbin — 5. Mazurka. Malric. Le Chef de musique, A. Malric
17 mai 1903 — Musique municipale. Dimanche 17 mai 1903, à 5 heures du soir, concert sur le Jardin public. Programme : 1. Allegro militaire. Malric — 2. Ouverture de concert. O. Coquelet — 3. Gentil page, menuet. C. Fournier — 4. Mireille. Gounod — 5. Le Corso blanc. Tellam. Le Chef de musique, C. Bonnet
Concert prévu le 10 mai, reporté au 17 en raison du temps maussade.
Falaise - Musique municipale en 1909 — Musique municipale sur le perron de l'hôtel de ville en 1912
Le Jardin public dispose maintenant d'un soubassement de Kiosque à musique. Les musiciens jouent les pieds au sec.
5 juillet 1906 — Musique municipale de Falaise. Le jeudi 5 juillet prochain, de 9 heures à 10 heures du soir, au Kiosque de la musique, Jardin public, concert par la Musique municipale. Programme : 1. Grenoble, marche. A. Poyaud — 2. Giralda, fantaisie. A. Adam — 3. Sous les allées, mazurka. Honziaux — 4. La toilette du printemps, valse. Dessaux — 5. Les vingt huit jours de Clairette,fantaisie sur l'opérette de V. Roger. F. Badin. Le Chef de musique, F. Badin
29 juillet 1909 — Concert de la Musique municipale au Jardin public le 29 juillet 1909 à 9 heures du soir.
1. Krasnoé-Sélo, marche. — 2. L'échelle du diable, ouverture classique. E. Roux — 3. Le voyage en Chine, fantaisie. Bazin — 4. Gazouillis, polka pour clarinette ; soliste, H. Friley sous-chef de la musique. Nicaise — 5. Le retour à la vie, grande valse. E. Chabas. Le Chef de musique, A. Schell
19 mai 1912 — La Musique municipale donnera son concert mensuel le dimanche 19 mai, de 5 à 6 heures de l'après-midi, au Jardin public. Programme : 1. Le petit quinquin, allegro militaire. Mastio — 2. Tancrède, ouverture classique. Rossini — 3. Les Noves de Jeannette, fantaisie. Massé — 4. Papillon, air varié pour saxophone alto. Boisson — 5. Ebrezza d'amore, suite de valses italiennes. Wesly. Le Chef de musique, A. Schell
14 juillet 1913 — Concerts multi-places
— Programme des morceaux qui seront exécutés par la Musique municipale le 14 juillet :
Distribution des prix du collège : 1. La Marseillaise. Rouget de l'Isle — 2. Tancrède, ouverture. Rossini — 3. Guillaule le Conquérant, marche. Bajus — 4. Gavotte-Princesse. Eustace — 5. Fiançailles, valse. Wesly.
Concert de l'après-midi, aux Bercagnes : 1. Le Rêve qui passe. Krier — 2. Le Girondin. Carlot — 3. Le Chant du départ. Méhul — 4. La Marseillaise. Rouget de l'Isle.
Le soir au Jardin Public, de 9 à 10 heures : 1. Le Soldat d'Alsace. F. Sali — 2. Les trois couleurs. Tabuteau — 3. Si j'étais Roi, ouverture. Adam — 4. Mazurka fantastique. A Quod — 5. Thérezen, grande valse. Faust — 6. La Marseillaise. Rouget de l'Isle. Le Chef de musique, A. Schell
29 octobre 1922 — Inauguration du monument aux morts au Jardin Public.
— Falaise. L'inauguration du Monument aux combattants de la grande guerre aura lieu le dimanche 29 octobre, sous la présidence de M. Henry Chéron, ministre de l'Agriculture.
Programme : A 10 h. 30, réception à la gare de M. le Ministre de l'Agriculture et des autorités. A 11 h. sur le Jardin Public avec le concours de la musique du 36e régiment d'infanterie, service religieux, à la mémoire des enfants de Falaise morts pour la France.
(En cas de mauvais temps, ce service sera célébré en l'église Ste-Trinité). A midi dans la salle des fêtes du Collège, banquet officiel. A 14 h. 30, inauguration du monument avec le concours de la musique du 36e R.I. A 16 h. 30, dans la salle des fêtes du Collège, vin d'honneur offert à tous les démobilisés de la ville. A 20 heures 30, sur le Jardin public brillamment illuminé, grand concert par la musique militaire. Immédiatement après le concert, embrasement du Monument.
Dans la journée des cartes postales portant les noms des enfants de Falaise morts pour la France et une reproduction photographique du monument seront mises en vente ainsi que des insignes commémoratifs. Le produit de ces ventes sera affecté à l'acquisition de croix et de stèles à placer sur les tombes des militaires inhumés dans les cimetières de Falaise.
Le prix du banquet par souscription est fixé à 20 francs. Pour les anciens combattants sur justification de leur identité, le prix sera de 10 francs.
Quelques concerts au Jardin public
8 avril 1923 — Dimanche prochain, 8 avril, à 9 heures du soir, la Musique donnera un concert au Jardin Public. Programme : 1. Moscou, allegro. Allier — 2. L'Emulation, ouverture. Canivez — 3. La perle de Rome, fantaisie. Sallis — 4. Au Pays bleu, valse. Klein — 5. La Domfrontaise, polka. E. Caillère — 6. Condé, allégro. Wettge. Le Chef de musique, Bera.
11 avril 1926 — La Musique municipale donnera son premier concert au jardin public, le dimanche 11 avril, de 16 heures à 17 heures. Programme :
1. Les Cadets de Russie. Sellenick — 2. Tancrède, ouverture. Rossini — 3. Symphonie inachevée, andante. Schubert — 4. Les Noces de Jeannette, fantaisie. V. Massé — 5. Hyménée, grande valse. Wesly. Le Chef de musique, E Sarrazin.
2 au 5 juillet 1927 — Fêtes du 9e centenaire de la naissance de Guillaume le Conquérant
— 18 juin 1927. L'ambassadeur d'Angleterre à Falaise. A l'occasion des fêtes grandioses qui auront lieu a Falaise, les 3 et 4 juillet prochain pour fêter le 9e centenaire de Guillaume le Conquérant, l'ambassadeur d'Angleterre en France, lord Crewe, a accepté officiellement l'invitation du comité qui lui a été transmise par le comte d'Harcourt, sénateur du Calvados. La présence de l'éminent représentant de l'Angleterre ne peut que donner plus d'éclat aux solennités que nous préparons.
Tout est prêt. Malgré le mauvais temps, les habitants de toutes les rues ont rivalisé de zèle pour recevoir dignement les nombreux visiteurs français et étrangers qui sont accourus pour commémore le 9e centenaire de la naissance de Guillaume-le-Conquérant.
Toutes les rues sans distinction sont. ornées du guirlandes et de léopards.
— Les Tickets-tombolas donnent droit aux entrées suivantes :
5 tickets donnent droit à une place debout à la Cour d'Amour — 5 tickets une place de première à la "fille de Roland" — 1 ticket au concert du dimanche soir — 5 tickets une place aux Bals de la Crosse et des Halles — 1 ticket visite de la Tour David (maison Chapet) ;
En dehors de ces tickets les places "plein tarif" :
pour la Cour d'Amour : place d'honneur 100 francs, réservées 50 frs, premières 20 frs et debout 5 frs.
pour la Fille de Roland : place d'honneur 20 francs, réservées 10 frs, premières 5 frs et debout 2 frs.
— Samedi 2 juillet. A 20 heures, carillons de toutes les églises de la ville à 20 h. 30, défilé par la musique du 46e d'infanterie et les sociétés de la ville annonce de la fête à cri public par le héraut d'armes.
Itinéraire départ, abreuvoir de Guibray, route de Tours (arrêt, intersection des rues Notre-Dame et Lebaillif), route de Tours, rue Clémenceau (arrêt place Saint-Gervais), rue de la Pelleterie (arrêt place Belle-Croix), rue Trinité (arrêt place Guillaume le Conquérant), dislocation porte du Château.
A l'issue de ce défilé, embrasement du château.
— Dimanche 3 juillet, banquet par souscription à midi 45 dans la salle des fêtes du collège. Prix 50 francs.
— Dimanche 3 juillet, à 21 heures 30 au Jardin Public : Féerie populaire. Grand concert par la musique du 46e d'Infanterie sous la direction de M. Froment. Illuminations.
Le Jardin Public avait reçu une ornementation merveilleusement réussie avec ses milliers de lanternes vénitiennes accrochées au hasard dans les arbres.
— Lundi 4 juillet, à 21 heures au Jardin Public : Grand concert par la musique du 46e d'Infanterie.
Falaise - Fêtes de la naissance de Guillaume le Conquérant, du 2 au 5 juillet 1927 : affiche de la fête et clichés fonds Jean Adhémar
15 avril 1928 — A défaut du Kiosque, en travaux, le concert se déroule sous les Halles.
— Fidèle à la tradition, la Musique municipale donnera son premier concert de la saison, dimanche prochain, 15 avril, de 16 à 17 heures. En raison des travaux en cours d'exécution au kiosque, le concert aura lieu en cas de beau temps, au berceau du Jardin Public, sinon il aurait lieu sous les halles.
Programme : 1. Marche russe, allégro. Ganne — 2. Stradella, ouverture. Flotow — 3. Suites orientales a) les Bayadères, b) Au bord du Gange c) les Almées, d) Patrouille. Popy — 4. Rip. fantaisie. Planquette — 5. Thérezen, grande valse. C Faust. Le chef de musique, E. Sarrazin
Finalement, le temps ayant été exécrable, le concert s'est déroulé sous les Halles, en présence des Falaisiens venus en grand nombre.
14 et 15 juillet 1928 — Inauguration du Kiosque à musique. Concerts de la musique municipale
— La fête nationale à Falaise. Elle s'est déroulée cette année à peu près comme les années précédentes ; la veille, une retraite avec le concours des tambours et clairons des sapeurs-pompiers, de la Musique municipale, a parcouru les principales rues de la ville pour se terminer chez M. le Maire où une aubade fut donnée.
L'après-midi, à l'ombre des arbres du Grand-Cours et devant de nombreux promeneurs, ont eu lieu des jeux divers et des exercices donnés par les sociétés locales ; de temps en temps, la Musique jouait un morceau de son répertoire.
Le soir, au jardin public brillamment illuminé et noir de monde, avait lieu l'inauguration du kiosque où la musique donna un brillant concert ; ensuite, sous les Halles, avait lieu un bal public et gratuit qui a duré jusqu'au jour.
Programme des concerts exécutés au kiosque du jardin public, par la musique municipale les 14 et 15 juillet à 21 h. 30.
14 juillet — 1. Villefranche (allegro), Popy; 2. Suite Orientale (en 4 parties) Popy a) Les Bayadères ; b) Au bord
du Gange; c) Les Almées, d) Patrouilles ; 3. Le Trouvère (fantaisie sur l'opéra), de Verdi ; 4. Valse des Officiers, de Beaufort ; 5. La Marengotte (polka pour piston), Sellenick, soliste, M. Sarrazin, 1er prix du Conservatoire de Paris ; 6. La Marseillaise Rouget de l'Isle.
15 juillet — 1. Marche russe. Ganne ; 2. Czardas n° 1 (poème hongrois), Michiels ; 3. Ballet égyptien (en 4 parties), Luigini ; 4. Fantaisie sur le voyage en Chine, Bazin ; 5. Thérezen (Grande suite de valses), Faust.
Diverses appréciations sur le nouveau kiosque à musique
— Falaise. Le kiosque du jardin public. Les habitués de notre beau jardin public qui craignaient que la couverture du kiosque ne déparât l'ensemble, sont pleinement rassurés. Avec les supports imitant de vieux arbres et son toit recouvert de tuiles arrondies rouge sombre, l'ensemble est très agréable.
Sans doute, ce kiosque sera inauguré le 14 juillet, et désormais nos musiciens pourront, sans craindre une averse malencontreuse, nous donner souvent des concerts. Ils feraient plaisir en se faisant entendre plus fréquemment, surtout par ces beaux soirs d'été.
— A propos du Kiosque du Jardin Public. Nos musiciens ont inauguré d'une façon magistrale le kiosque construit avec le reliquat des recettes des fêtes de l'an dernier.
Tout en reconnaissant l'utilité de ce kiosque, tout en disant tout le bien que nous pensons de l'oeuvre accompli par le maître cimentier M. Ronco, signalons tout de suite qu'il eût fallu que la balustrade en fer soit remplacée par une balustrade en ciment ; regrettons aussi que le sol du kiosque soit plein, beaucoup prétendent en effet que la sonorité s'en trouvera quelque peu atténuée... (Le Réveil Falaisien, 20 juillet 1928)
Falaise - Entrée du jardin public — Projet Kiosque à musique de l'Entreprise Ronco
Concerts au jardin public avant une longue période silencieuse !
7 avril 1929 — Le premier concert de la saison, donné par la musique municipale, aura lieu le dimanche 7 avril, de 16 à 17 heures, au kiosque du Jardin public.
Programme : 1. El Masador, marche espagnole ; 2. Fantaisie sur la Fille de Mme Angot ; 3. Ouverture fantastique ; 4. Fantaisie sur Lakmé ; 5. Amour et Printemps (valse).
4 mai 1938 — Mercredi soir, 4 mai, la Musique municipale de Falaise donnait son premier concert d'été au kiosque du Jardin Public. Les musiciens, obéissant à la baguette du maëstro Vimont, interprétèrent un programme bien composé. L'allegro « Soyons amis », la valse « L'auréole ». la fantaisie « François les Bas bleus », dans laquelle se firent apprécier les solistes Guilbert et Bottey, la « Gavotte Princesse » et « Paris-Bruxelles » permirent aux auditeurs de se rendre compte du travail fourni au cours de l'hiver par la Musique Municipale.
24 mai 1939 — Concert par la Musique Municipale à 21 heures au kiosque du Jardin Public.
Après les courses hippiques. La journée se termina par un concert donné au kiosque du Jardin Public, par la « Fanfare des Petites Orphelins de Saint-Georges-de-Lisle ». qui sont les plus jeunes musiciens de France.
Ainsi que nous l'avions annoncé, une très nombreuse assistance, dans laquelle l'on retrouvait toutes les personnalités de Falaise et environs, s'était donné rendez-vous pour cette originale manifestation artistique. Les petits musiciens de Saint-Fraimbault interprétèrent un programme copieux et charmèrent le public par leur simplicité, leur grâce, leur mine réjouie et leur sens musical.
Ils n'ont que de 5 à 12 ans, mais ce sont de vrais, de probes artistes. Tous les morceaux furent exécutés avec une véritable perfection. Les applaudissements, maintes fois, crépitèrent à l'adresse de ces petits dont le souvenir demeurera en notre ville. Car, longtemps, les auditeurs se souviendront de ces chers gosses à la tenue impeccable, au gentil et frais minois. Et tous nous espérons les revoir et réentendre prochainement.
Une seule formation musicale est active en 1909, la Musique municipale (harmonie), fondée avant 1861, dirigée par F.-A. Schell, comportant 40 musiciens.
(1) 13 août 1928 — Séance du Conseil municipal de Falaise. Courrier adressé par la Commission des Finances du — Comité des Fêtes, afin de solder le chantier du Kiosque à musique.
La Commission des Finances du Comité des fêtes du 9e centenaire de la naissance de Guillaume le Conquérant a mis à exécution le projet de couverture du Kiosque à musique du jardin public ainsi qu'elle en avait pris l'engagement lors de la reddition des comptes.
Au cours de l'exécution des travaux s'est posée subitement la question de l'éclairage, question qu'il a fallu résoudre rapidement en raison de la nécessité de poser les tubes destinés à recevoir les fils électriques avant que ne soient faits les revêtements en ciment des diverses parties de l'édifice. La Commission réunie d'urgence a dû prendre une décision immédiate et elle s'excuse de n'avoir pu prendre l'avis du Conseil municipal. Elle a accepté le projet présenté par la Société de Force et Lumière électrique de Falaise. Ce projet comprenait les canalisations extérieures et intérieures et la fourniture d'appareils mobiles. L'ensemble du devis atteignait la somme de 2.863,75 frs soit 1.263,75 frs pour les canalisations et 1.600 frs pour les appareils.
Le Comité est dans l'impossibilité de supporter seul cette dépense et il se voit dans l'obligation de demander à la Ville de prendre à sa charge l'achat de l'appareillage, soit 1.600 francs. Il supportera, lui, les dépenses d'installation. Nous sommes persuadés que le Conseil ne refusera pas, etc.
Le Conseil municipal décide de mettre à la charge de la Ville les 1.600 francs représentant le coût de l'appareillage électrique du Kiosque.
(CALVADOS)
La gare ferroviaire de Falaise constitue le terminus de la petite ligne longue de 8 kilomètres provenant de Coulibeuf. La gare de Coulibeuf est, quant à elle, située sur la voie ferrée principale Le Mans - Mézidon.
La Compagnie des chemins de fer de l'Ouest s'est chargée des études et des travaux relatifs à ces lignes, inaugurées, pour la principale le 1er février 1859, et pour l'embranchement secondaire de Falaise le 1er novembre 1859.
L'installation de la gare et des voies à Falaise s'est faite sur des terrains acquis auprès de la famille André, grosse propriétaire foncière falaisienne. Cette famille a acquis au XVIIIe siècle le domaine du château de La Fresnaye avec plus de 14 hectares de jardins, prairies, champs... En 1859, le propriétaire est Noël-Frédéric-Armand André, baron de La Fresnaye (1783-1861) et son épouse Elisabeth Isaure Guéneau de Montbeillard (1802-1893).
Au cours de la réunion du Conseil municipal falaisien du 15 janvier 1859, le maire, M. Lefebvre, présente un projet prévoyant de faire passer le futur chemin de grande communication n°18 de Falaise à Livarot, sur le terrain longeant la gare en construction et, par la même occasion, d'y aménager une promenade publique. Ce terrain appelé le Champ de la Tuilerie appartient précisément au baron de La Fresnaye ; le Maire est chargé par le Conseil de traiter avec le baron, et, une Commission nommée au scrutin secret — MM. Quéru, Lebaillis, Rossignol, Songis et de Brébisson — est chargée d'étudier la faisabilité de ce projet.
Le 20 janvier 1859, la Commission donne son feu vert pour établir une promenade publique le long des terrains de la gare ladite promenade bordée par la nouvelle route de Falaise à Livarot.
Le 28 janvier 1859, après 8 jours de réflexion, le Conseil décide d'acquérir la partie restante du Champ de la Tuilerie — une partie de ce champ avait été absorbée par l'emprise de la voie ferrée —, soit à l'amiable, soit par expropriation pour cause d'utilité publique.
Une nouvelle commission est chargée d'aller étudier le terrain sur place et son rapport du 19 décembre 1859 est accablant : il est constaté qu'en tête du Champ de la Tuilerie, il faudra combler un fossé ou pour mieux dire un cloaque.
Des oppositions à ce projet se font entendre à Falaise, et, le 24 mai 1861, une nouvelle commission d'enquête est nommée, cette fois-ci par le Préfet, pour étudier le bien-fondé du choix du tracé de la nouvelle route et par conséquent de la promenade publique y attachée.
Le 6 septembre 1861, Le Conseil municipal reçoit une lettre de Madame Veuve de la Fresnaye — M. le baron de la Fresnaye vient de décéder en juillet —, proposant de céder son Champ de la Tuilerie, d'une contenance de 2 hectares et 19 ares, à la Commune de Falaise, au prix de 40.000 francs.
Le 10 décembre 1862, le Conseil donne enfin tous pouvoirs au Maire pour traiter au meilleur prix avec les héritiers de la Fresnaye et tenter de leur faire accepter un paiement à crédit, les finances de Falaise ne permettant pas d'autre solution.
Le 26 décembre 1862, le maire rend compte d'une visite, qu'il vient d'effectuer, du terrain à acquérir : il conclut que le Champ de la Tuilerie est insuffisant pour le projet de promenade publique, et qu'il y a lieu d'y adjoindre un autre terrain appartenant à la famille de Fresnaye, que celle-ci serait prête à céder. Etant entré en pourparlers avec Madame de la Fresnaye, celle-ci a adressé au Conseil, le 20 décembre 1862, une proposition fixant le Champ de la Tuilerie à 30.000 francs et le terrain supplémentaire situé en bout, à 5.000 francs l'hectare.
Le maire précise en outre qu'il s'est mis en contact avec M. Foyer, fermier exploitant les terrains concernés, et s'est mis d'accord avec lui pour que, moyennant une indemnité de 800 francs, il abandonne la jouissance desdits terrains après leur cession.
Tous pouvoirs sont donnés au maire, lors de cette séance du 26 décembre 1862, pour mener à bien, toutes ces opérations.
Courriers Elisabeth Isaure André, baronne de la Fresnaye, reproduites par le Conseil municipal de Falaise (6 septembre 1861 et 6 décembre 1862)
Le Conseil municipal précise le 29 mai 1863 que les travaux d'aménagement de la promenade n'auront rien d'onéreux pour la Ville puisqu'elle les fera exécuter par son atelier de Charité.
Le prix final à payer pour l'acquisition des terrains s'élève à 36.250 francs, que la famille de la Fresnaye va accepter de toucher sur 4 ans, de 1873 à 1876, moyennant un intérêt de 5% qui, lui, est payable tous les ans sur les finances ordinaires de la commune.
L'architecte de la ville, M. Trolonge dresse les plans et devis du futur jardin public les 1er et 3 août 1863. Le devis des plantations à effectuer sur ladite promenade est approuvé par le Conseil le 4 août 1863, pour un montant de 1.124,70 francs.
En juillet 1866, le Chemin vicinal de grande communication n°18 de Falaise à Livarot, d'une largeur finale de 12 mètres, est achevé. Il a été réalisé MM. Crespin et Piettier, adjudicataires des travaux. Normalement à charge du département, la ville ayant demandé à ce que la voie soit bordée de trottoirs, de caniveaux pavés et d'une rangée d'arbres, Falaise prend en charge ce coût supplémentaire de 3.907,59 francs.
Le Jardin public est à peu près en place en fin d'année 1866 :
— Le 7 septembre 1866, des bancs peints sont achetés à Paul Lepointeur : 8 bancs à dos renversés à 30 francs l'unité et 4 bancs ordinaires à 15 francs l'un. Total 300 francs.
— Egalement en septembre, une haie vive en épineux est plantée entre la promenade neuve et la nouvelle route de Livarot. L'acquisition de ces plantes est imputée sur le budget de la commune "dépenses imprévues".
— Le 24 novembre 1866, le maire fait débloquer par son conseil municipal un crédit supplémentaire de 1.500 francs pour des dépenses imprévues d'agencement de la promenade neuve, tel que le transport de sable et pierre, l'achat de plantes etc.
Plan partiel de Falaise en 1829 avec futures implantations.
Plan partiel de Falaise en 1898
La musique municipale de Falaise, fondée avant 1861, demande chaque année une aide financière au Conseil municipal. Ainsi, le 3 juin 1862, une subvention lui est accordée pour solder l'achat d'instruments qu'elle a été contrainte de faire, étant entendu qu'en cas de dissolution de l'harmonie, les instruments reviennent à la commune. Lors du conflit de 1870, elle semble avoir été effectivement dissoute, et nul ne sait ce qu'il est advenu de ces instruments.
La Musique falaisienne est reconstituée en 1872, dirigée par Achille-François-Louis Malric qui reste près de trente années à sa tête. D'avril à octobre, la musique municipale se produit le dimanche alternativement au Jardin Public et sur le Grand-Cours, situé près du collège et de l'Hôtel de ville.
Face au Jardin Public, le long du Champ de Foire, la caserne Dumont d'Urville, édifiée en 1895, accueille divers régiments successifs — entre autres les 36e et 5e R.I. —, qui semblent ne pas avoir eu de corps de musique jusqu'en 1914. C'est peut-être la raison pour laquelle, on n'a pas construit immédiatement de Kiosque pour la musique, dans le Jardin situé juste en face.
La première mention d'un Kiosque à musique dans le jardin public date d'un concert de juin 1906. Il s'agit en fait d'un simple soubassement empierré, sans rambardes et sans toiture. Au moins les musiciens, lors des ondées normandes, auront-ils les pieds hors de la gadoue ! Comme nous le verrons, la Musique municipale devra s'en contenter jusqu'en 1928.
Après le conflit de 1914-1918, Falaise compte ses enfants partis au casse-pipe. La municipalité décide de leur rendre hommage et confie la réalisation d'un monument à l'architecte André Cochepain (1888-1956) et au sculpteur Fernand-Louis Angué (1886-1974).
Le 10 septembre 1920, l'emplacement du futur monument aux morts est choisi par la Commission nommée à cet effet : il sera érigé sur le terre-plein du Jardin Public, à quelques mètres du soubassement du Kiosque à musique, situé entre le bureau qui longe la rue d'Argentan et l'ancien rond-point de la musique.
Le 14 septembre 1921, le Conseil municipal entérine le prix définitif du monument s'élevant à 34.335 francs : la Mairie a déjà voté une subvention de 5.000 francs et les souscriptions publiques ont fourni une somme de 22.238,85 francs. Le Conseil vote donc le complément nécessaire de 7.096,15 francs.
L'inauguration a lieu le 29 octobre 1922. Une vente de cartes postales commémoratives a lieu toute la journée ; un banquet est organisé le midi, le monument est découvert l'après-midi en présence de la musique du 36e R.I. et du ministre de l'agriculture, Henry Chéron ; le soir, un grand concert est donné au Jardin Public par la musique militaire.
Des grandes fêtes sont programmées à Falaise pour le 3 et 4 juillet 1927, à l'occasion du 9e centenaire de la naissance de Guillaume le Conquérant. Et c'est précisément à ce moment-là qu'on se rappelle que le Kiosque à musique falaisien est resté au stade d'ébauche et qu'il serait grand temps d'en finir la construction avant que les étrangers, qui doivent venir en masse lors des fêtes, ne s'aperçoivent de "l'état de dénuement falaisien".
Lors de la séance du conseil municipal du 20 mai 1926, M. Lecouturier, maire, communique une lettre de M. Sarrazin, 1er prix du Conservatoire de Paris et chef de la musique falaisienne, demandant l'autorisation de lancer une souscription destinée à parachever l'édification du Kiosque à musique dont le soubassement existe déjà au Jardin Public. L'autorisation est accordée sous condition que plans et devis soient soumis au Conseil.
Fin 1926, les fêtes de 1927 approchent à grands pas et le kiosque, lui, n'avance toujours pas. Le Conseil municipal reprend l'affaire en main et fait établir un devis pour la construction d'une aire en béton au kiosque à musique. Le 20 décembre 1926, la Commission qui a été désignée présente au conseil municipal un devis de 5.775 francs pour le sol en ciment armé ; elle propose même de l'exécuter d'urgence en raison des fêtes projetées pour 1927 relatives à Guillaume le Conquérant. Lecouturier s'oppose à ce devis trop onéreux, estimant qu'en attendant un peu, on bénéficiera peut-être d'une baisse intéressante sur les matériaux.
La souscription envisagée par le chef Sarrazin, tout comme l'action de la commission municipale chargée du kiosque restent au point mort : les fêtes grandioses de 1927 sé dérouleront donc sans kiosque à musique.
Le comité des fêtes a précisément bénéficié d'un complément de subvention de 10.000 francs en date du 4 août 1927. Cette somme étant restée en réserve, le Comité a la riche idée — ce n'était pas l'avis de tous les falaisiens, et en particulier des commerçants, si l'on en croit Le Réveil Falaisien du 20 juillet 1928 ! — de consacrer le reliquat à la construction du Kiosque à musique du Jardin Public. Il est fait appel au cimentier falaisien Ercole Ronco qui commence les travaux en avril 1928.
Le Kiosque à musique est de forme octogonale, avec une balustrade de fer forgé ; ses colonnes en béton imitant des troncs d'arbres portent une toiture recouverte de tuiles rouges arrondies. Achevé fin juin, il est inauguré le 14 juillet 1928, à l'occasion d'un grand concert de la Musique municipale à 21 heures 30.
Le 13 août 1928, le Comité des fêtes qui a financé le kiosque adresse un courrier au Conseil municipal relatif à un reliquat de travaux d'électricité sur ledit kiosque, qu'il est dans l'incapacité de pouvoir régler. Il expose que dans le devis initial, l'éclairage électrique n'était pas évoqué, et que, au cours du chantier, la décision a été prise d'urgence : la Société de Force et Lumière électrique de Falaise a établi un devis de 2.863,75 et a bien entendu réalisé l'installation dans la foulée. Le comité des fêtes demande au Conseil qui l'accepte, qu'il prenne à charge l'appareillage électrique pour 1.600 francs. (1)
Des courts de tennis sont aménagés dans le Jardin Public vers 1925-1927 et le Tennis-Club Falaisien y organise des tournois jusqu'en 1939.
Le monument aux morts est légèrement déplacé en 1985 en raison de sa proximité avec la route, la gare du chemin de fer, tout comme la ligne sont supprimées depuis 1990, et le Kiosque à musique accueille, rarement, encore quelques concerts.
Kiosque toujours en place.
voir ici, Kiosque du Jardin public de Falaise, aujourd'hui.
et ici.
voir ici, Monument aux morts de Falaise, kiosque tronqué au fond.
publié par JeanMarc Jeu 17 Nov 2016 17:07
Concerts alternés au Jardin Public et sur le Grand-Cours
7 juillet 1872 — Musique municipale de Falaise. Programme des morceaux qui seront exécutés dimanche 7 juillet 1872, sur le Grand-Cours, à une heure et demie :
1. Le Vice-Président, pas redoublé. Bouillon — 2. Les noces de Jeannette, fantaisie. V. Massé — 3. Polka pour piston. Malric — 4. Marche militaire. Bousquet — 5. Les Gendarmes de Landerneau, quadrille. Goudesonne — 6. Retraite de Crimée. Magnier.
28 juillet 1872 — Musique municipale de Falaise. Programme des morceaux qui seront exécutés dimanche 28 juillet 1872, à 8 heures et demie du soir dans le Jardin Public : 1. Pas redoublé, défilé. Gurtner — 2. Le Catalan, boléro. Malric — 3. Le Barbier de Séville, sérénade. Rossini — 4. L'Illusion, polka. Herman — 5. Quadrille. Goudesonne.
A 10 heures retraite aux flambeaux
14 juillet 1881 — Concert de la musique municipale au Jardin Public. Programme : 1. Marche triomphale. Leroux — 2. Les ruines d'Athènes, ouverture. Laguy — 3. Polka des grelots. Signard — 4. Rêve de printemps, arrangé par Malric. — 5. Les Chants nationaux français, arrangés par Malric.
31 juillet 1881 — Demain, dimanche 31 juillet, notre musique municipale se fera entendre sur le jardin public, à cinq heures du soir. Programme : 1. Le Président, allegro. — 2. Giralda, fantaisie. A. Adam — 3. Robert le Diable, solo de clarinette. Meyerbeer — 4. Les deux hommes de cuivre, introduction et polka. Le Chef de musique, A. Malric
22 mai 1892 — Demain, dimanche 22 mai, de 4 heures ½ à 5 heures, la Musique municipale exécutera sur le Jardin public, le programme suivant : 1. L'Etendard, allegro. Mulot — 2. Miss Helyett, fantaisie. Audran — 3. Polka pour clarinette. Mayeur — 4. Santiago, valse. Corbin — 5. Mazurka. Malric. Le Chef de musique, A. Malric
17 mai 1903 — Musique municipale. Dimanche 17 mai 1903, à 5 heures du soir, concert sur le Jardin public. Programme : 1. Allegro militaire. Malric — 2. Ouverture de concert. O. Coquelet — 3. Gentil page, menuet. C. Fournier — 4. Mireille. Gounod — 5. Le Corso blanc. Tellam. Le Chef de musique, C. Bonnet
Concert prévu le 10 mai, reporté au 17 en raison du temps maussade.
Falaise - Musique municipale en 1909 — Musique municipale sur le perron de l'hôtel de ville en 1912
Le Jardin public dispose maintenant d'un soubassement de Kiosque à musique. Les musiciens jouent les pieds au sec.
5 juillet 1906 — Musique municipale de Falaise. Le jeudi 5 juillet prochain, de 9 heures à 10 heures du soir, au Kiosque de la musique, Jardin public, concert par la Musique municipale. Programme : 1. Grenoble, marche. A. Poyaud — 2. Giralda, fantaisie. A. Adam — 3. Sous les allées, mazurka. Honziaux — 4. La toilette du printemps, valse. Dessaux — 5. Les vingt huit jours de Clairette,fantaisie sur l'opérette de V. Roger. F. Badin. Le Chef de musique, F. Badin
29 juillet 1909 — Concert de la Musique municipale au Jardin public le 29 juillet 1909 à 9 heures du soir.
1. Krasnoé-Sélo, marche. — 2. L'échelle du diable, ouverture classique. E. Roux — 3. Le voyage en Chine, fantaisie. Bazin — 4. Gazouillis, polka pour clarinette ; soliste, H. Friley sous-chef de la musique. Nicaise — 5. Le retour à la vie, grande valse. E. Chabas. Le Chef de musique, A. Schell
19 mai 1912 — La Musique municipale donnera son concert mensuel le dimanche 19 mai, de 5 à 6 heures de l'après-midi, au Jardin public. Programme : 1. Le petit quinquin, allegro militaire. Mastio — 2. Tancrède, ouverture classique. Rossini — 3. Les Noves de Jeannette, fantaisie. Massé — 4. Papillon, air varié pour saxophone alto. Boisson — 5. Ebrezza d'amore, suite de valses italiennes. Wesly. Le Chef de musique, A. Schell
14 juillet 1913 — Concerts multi-places
— Programme des morceaux qui seront exécutés par la Musique municipale le 14 juillet :
Distribution des prix du collège : 1. La Marseillaise. Rouget de l'Isle — 2. Tancrède, ouverture. Rossini — 3. Guillaule le Conquérant, marche. Bajus — 4. Gavotte-Princesse. Eustace — 5. Fiançailles, valse. Wesly.
Concert de l'après-midi, aux Bercagnes : 1. Le Rêve qui passe. Krier — 2. Le Girondin. Carlot — 3. Le Chant du départ. Méhul — 4. La Marseillaise. Rouget de l'Isle.
Le soir au Jardin Public, de 9 à 10 heures : 1. Le Soldat d'Alsace. F. Sali — 2. Les trois couleurs. Tabuteau — 3. Si j'étais Roi, ouverture. Adam — 4. Mazurka fantastique. A Quod — 5. Thérezen, grande valse. Faust — 6. La Marseillaise. Rouget de l'Isle. Le Chef de musique, A. Schell
29 octobre 1922 — Inauguration du monument aux morts au Jardin Public.
— Falaise. L'inauguration du Monument aux combattants de la grande guerre aura lieu le dimanche 29 octobre, sous la présidence de M. Henry Chéron, ministre de l'Agriculture.
Programme : A 10 h. 30, réception à la gare de M. le Ministre de l'Agriculture et des autorités. A 11 h. sur le Jardin Public avec le concours de la musique du 36e régiment d'infanterie, service religieux, à la mémoire des enfants de Falaise morts pour la France.
(En cas de mauvais temps, ce service sera célébré en l'église Ste-Trinité). A midi dans la salle des fêtes du Collège, banquet officiel. A 14 h. 30, inauguration du monument avec le concours de la musique du 36e R.I. A 16 h. 30, dans la salle des fêtes du Collège, vin d'honneur offert à tous les démobilisés de la ville. A 20 heures 30, sur le Jardin public brillamment illuminé, grand concert par la musique militaire. Immédiatement après le concert, embrasement du Monument.
Dans la journée des cartes postales portant les noms des enfants de Falaise morts pour la France et une reproduction photographique du monument seront mises en vente ainsi que des insignes commémoratifs. Le produit de ces ventes sera affecté à l'acquisition de croix et de stèles à placer sur les tombes des militaires inhumés dans les cimetières de Falaise.
Le prix du banquet par souscription est fixé à 20 francs. Pour les anciens combattants sur justification de leur identité, le prix sera de 10 francs.
Quelques concerts au Jardin public
8 avril 1923 — Dimanche prochain, 8 avril, à 9 heures du soir, la Musique donnera un concert au Jardin Public. Programme : 1. Moscou, allegro. Allier — 2. L'Emulation, ouverture. Canivez — 3. La perle de Rome, fantaisie. Sallis — 4. Au Pays bleu, valse. Klein — 5. La Domfrontaise, polka. E. Caillère — 6. Condé, allégro. Wettge. Le Chef de musique, Bera.
11 avril 1926 — La Musique municipale donnera son premier concert au jardin public, le dimanche 11 avril, de 16 heures à 17 heures. Programme :
1. Les Cadets de Russie. Sellenick — 2. Tancrède, ouverture. Rossini — 3. Symphonie inachevée, andante. Schubert — 4. Les Noces de Jeannette, fantaisie. V. Massé — 5. Hyménée, grande valse. Wesly. Le Chef de musique, E Sarrazin.
2 au 5 juillet 1927 — Fêtes du 9e centenaire de la naissance de Guillaume le Conquérant
— 18 juin 1927. L'ambassadeur d'Angleterre à Falaise. A l'occasion des fêtes grandioses qui auront lieu a Falaise, les 3 et 4 juillet prochain pour fêter le 9e centenaire de Guillaume le Conquérant, l'ambassadeur d'Angleterre en France, lord Crewe, a accepté officiellement l'invitation du comité qui lui a été transmise par le comte d'Harcourt, sénateur du Calvados. La présence de l'éminent représentant de l'Angleterre ne peut que donner plus d'éclat aux solennités que nous préparons.
Tout est prêt. Malgré le mauvais temps, les habitants de toutes les rues ont rivalisé de zèle pour recevoir dignement les nombreux visiteurs français et étrangers qui sont accourus pour commémore le 9e centenaire de la naissance de Guillaume-le-Conquérant.
Toutes les rues sans distinction sont. ornées du guirlandes et de léopards.
— Les Tickets-tombolas donnent droit aux entrées suivantes :
5 tickets donnent droit à une place debout à la Cour d'Amour — 5 tickets une place de première à la "fille de Roland" — 1 ticket au concert du dimanche soir — 5 tickets une place aux Bals de la Crosse et des Halles — 1 ticket visite de la Tour David (maison Chapet) ;
En dehors de ces tickets les places "plein tarif" :
pour la Cour d'Amour : place d'honneur 100 francs, réservées 50 frs, premières 20 frs et debout 5 frs.
pour la Fille de Roland : place d'honneur 20 francs, réservées 10 frs, premières 5 frs et debout 2 frs.
— Samedi 2 juillet. A 20 heures, carillons de toutes les églises de la ville à 20 h. 30, défilé par la musique du 46e d'infanterie et les sociétés de la ville annonce de la fête à cri public par le héraut d'armes.
Itinéraire départ, abreuvoir de Guibray, route de Tours (arrêt, intersection des rues Notre-Dame et Lebaillif), route de Tours, rue Clémenceau (arrêt place Saint-Gervais), rue de la Pelleterie (arrêt place Belle-Croix), rue Trinité (arrêt place Guillaume le Conquérant), dislocation porte du Château.
A l'issue de ce défilé, embrasement du château.
— Dimanche 3 juillet, banquet par souscription à midi 45 dans la salle des fêtes du collège. Prix 50 francs.
— Dimanche 3 juillet, à 21 heures 30 au Jardin Public : Féerie populaire. Grand concert par la musique du 46e d'Infanterie sous la direction de M. Froment. Illuminations.
Le Jardin Public avait reçu une ornementation merveilleusement réussie avec ses milliers de lanternes vénitiennes accrochées au hasard dans les arbres.
— Lundi 4 juillet, à 21 heures au Jardin Public : Grand concert par la musique du 46e d'Infanterie.
Falaise - Fêtes de la naissance de Guillaume le Conquérant, du 2 au 5 juillet 1927 : affiche de la fête et clichés fonds Jean Adhémar
15 avril 1928 — A défaut du Kiosque, en travaux, le concert se déroule sous les Halles.
— Fidèle à la tradition, la Musique municipale donnera son premier concert de la saison, dimanche prochain, 15 avril, de 16 à 17 heures. En raison des travaux en cours d'exécution au kiosque, le concert aura lieu en cas de beau temps, au berceau du Jardin Public, sinon il aurait lieu sous les halles.
Programme : 1. Marche russe, allégro. Ganne — 2. Stradella, ouverture. Flotow — 3. Suites orientales a) les Bayadères, b) Au bord du Gange c) les Almées, d) Patrouille. Popy — 4. Rip. fantaisie. Planquette — 5. Thérezen, grande valse. C Faust. Le chef de musique, E. Sarrazin
Finalement, le temps ayant été exécrable, le concert s'est déroulé sous les Halles, en présence des Falaisiens venus en grand nombre.
14 et 15 juillet 1928 — Inauguration du Kiosque à musique. Concerts de la musique municipale
— La fête nationale à Falaise. Elle s'est déroulée cette année à peu près comme les années précédentes ; la veille, une retraite avec le concours des tambours et clairons des sapeurs-pompiers, de la Musique municipale, a parcouru les principales rues de la ville pour se terminer chez M. le Maire où une aubade fut donnée.
L'après-midi, à l'ombre des arbres du Grand-Cours et devant de nombreux promeneurs, ont eu lieu des jeux divers et des exercices donnés par les sociétés locales ; de temps en temps, la Musique jouait un morceau de son répertoire.
Le soir, au jardin public brillamment illuminé et noir de monde, avait lieu l'inauguration du kiosque où la musique donna un brillant concert ; ensuite, sous les Halles, avait lieu un bal public et gratuit qui a duré jusqu'au jour.
Programme des concerts exécutés au kiosque du jardin public, par la musique municipale les 14 et 15 juillet à 21 h. 30.
14 juillet — 1. Villefranche (allegro), Popy; 2. Suite Orientale (en 4 parties) Popy a) Les Bayadères ; b) Au bord
du Gange; c) Les Almées, d) Patrouilles ; 3. Le Trouvère (fantaisie sur l'opéra), de Verdi ; 4. Valse des Officiers, de Beaufort ; 5. La Marengotte (polka pour piston), Sellenick, soliste, M. Sarrazin, 1er prix du Conservatoire de Paris ; 6. La Marseillaise Rouget de l'Isle.
15 juillet — 1. Marche russe. Ganne ; 2. Czardas n° 1 (poème hongrois), Michiels ; 3. Ballet égyptien (en 4 parties), Luigini ; 4. Fantaisie sur le voyage en Chine, Bazin ; 5. Thérezen (Grande suite de valses), Faust.
Diverses appréciations sur le nouveau kiosque à musique
— Falaise. Le kiosque du jardin public. Les habitués de notre beau jardin public qui craignaient que la couverture du kiosque ne déparât l'ensemble, sont pleinement rassurés. Avec les supports imitant de vieux arbres et son toit recouvert de tuiles arrondies rouge sombre, l'ensemble est très agréable.
Sans doute, ce kiosque sera inauguré le 14 juillet, et désormais nos musiciens pourront, sans craindre une averse malencontreuse, nous donner souvent des concerts. Ils feraient plaisir en se faisant entendre plus fréquemment, surtout par ces beaux soirs d'été.
— A propos du Kiosque du Jardin Public. Nos musiciens ont inauguré d'une façon magistrale le kiosque construit avec le reliquat des recettes des fêtes de l'an dernier.
Tout en reconnaissant l'utilité de ce kiosque, tout en disant tout le bien que nous pensons de l'oeuvre accompli par le maître cimentier M. Ronco, signalons tout de suite qu'il eût fallu que la balustrade en fer soit remplacée par une balustrade en ciment ; regrettons aussi que le sol du kiosque soit plein, beaucoup prétendent en effet que la sonorité s'en trouvera quelque peu atténuée... (Le Réveil Falaisien, 20 juillet 1928)
Falaise - Entrée du jardin public — Projet Kiosque à musique de l'Entreprise Ronco
Concerts au jardin public avant une longue période silencieuse !
7 avril 1929 — Le premier concert de la saison, donné par la musique municipale, aura lieu le dimanche 7 avril, de 16 à 17 heures, au kiosque du Jardin public.
Programme : 1. El Masador, marche espagnole ; 2. Fantaisie sur la Fille de Mme Angot ; 3. Ouverture fantastique ; 4. Fantaisie sur Lakmé ; 5. Amour et Printemps (valse).
4 mai 1938 — Mercredi soir, 4 mai, la Musique municipale de Falaise donnait son premier concert d'été au kiosque du Jardin Public. Les musiciens, obéissant à la baguette du maëstro Vimont, interprétèrent un programme bien composé. L'allegro « Soyons amis », la valse « L'auréole ». la fantaisie « François les Bas bleus », dans laquelle se firent apprécier les solistes Guilbert et Bottey, la « Gavotte Princesse » et « Paris-Bruxelles » permirent aux auditeurs de se rendre compte du travail fourni au cours de l'hiver par la Musique Municipale.
24 mai 1939 — Concert par la Musique Municipale à 21 heures au kiosque du Jardin Public.
Après les courses hippiques. La journée se termina par un concert donné au kiosque du Jardin Public, par la « Fanfare des Petites Orphelins de Saint-Georges-de-Lisle ». qui sont les plus jeunes musiciens de France.
Ainsi que nous l'avions annoncé, une très nombreuse assistance, dans laquelle l'on retrouvait toutes les personnalités de Falaise et environs, s'était donné rendez-vous pour cette originale manifestation artistique. Les petits musiciens de Saint-Fraimbault interprétèrent un programme copieux et charmèrent le public par leur simplicité, leur grâce, leur mine réjouie et leur sens musical.
Ils n'ont que de 5 à 12 ans, mais ce sont de vrais, de probes artistes. Tous les morceaux furent exécutés avec une véritable perfection. Les applaudissements, maintes fois, crépitèrent à l'adresse de ces petits dont le souvenir demeurera en notre ville. Car, longtemps, les auditeurs se souviendront de ces chers gosses à la tenue impeccable, au gentil et frais minois. Et tous nous espérons les revoir et réentendre prochainement.
Une seule formation musicale est active en 1909, la Musique municipale (harmonie), fondée avant 1861, dirigée par F.-A. Schell, comportant 40 musiciens.
(1) 13 août 1928 — Séance du Conseil municipal de Falaise. Courrier adressé par la Commission des Finances du — Comité des Fêtes, afin de solder le chantier du Kiosque à musique.
La Commission des Finances du Comité des fêtes du 9e centenaire de la naissance de Guillaume le Conquérant a mis à exécution le projet de couverture du Kiosque à musique du jardin public ainsi qu'elle en avait pris l'engagement lors de la reddition des comptes.
Au cours de l'exécution des travaux s'est posée subitement la question de l'éclairage, question qu'il a fallu résoudre rapidement en raison de la nécessité de poser les tubes destinés à recevoir les fils électriques avant que ne soient faits les revêtements en ciment des diverses parties de l'édifice. La Commission réunie d'urgence a dû prendre une décision immédiate et elle s'excuse de n'avoir pu prendre l'avis du Conseil municipal. Elle a accepté le projet présenté par la Société de Force et Lumière électrique de Falaise. Ce projet comprenait les canalisations extérieures et intérieures et la fourniture d'appareils mobiles. L'ensemble du devis atteignait la somme de 2.863,75 frs soit 1.263,75 frs pour les canalisations et 1.600 frs pour les appareils.
Le Comité est dans l'impossibilité de supporter seul cette dépense et il se voit dans l'obligation de demander à la Ville de prendre à sa charge l'achat de l'appareillage, soit 1.600 francs. Il supportera, lui, les dépenses d'installation. Nous sommes persuadés que le Conseil ne refusera pas, etc.
Le Conseil municipal décide de mettre à la charge de la Ville les 1.600 francs représentant le coût de l'appareillage électrique du Kiosque.
- Classement : 5.26%
Re: Kiosques à Musique
FARGNIERS - Place du Marché et Kiosque à musique
(AISNE)
Rien n'a été épargné à la commune de Fargniers : sa destruction systématique, mètre par mètre, organisée par les occupants allemands en 1917, son bombardement massif par les alliés en 1944 et enfin sa dissolution par le préfet de l'Aisne en 1973. Aussi, après avoir subi un tel traitement est-il difficile de trouver quelques traces de son passé !
Sur un plan de 1824, la place de la Fête dite également place du Marché, s'étend de la rue de la Chaussée — aujourd'hui avenue Jean-Jaurès —, au chemin du Maraiquet, depuis disparu.
Léon-Julien-Achille L'Hérondelle (1871-1933), élu maire de Fargniers en 1913, sera réélu jusqu'en 1931 (1). Il succède à Eugène Piétrement, maire depuis 1905, qui, par un arrêté du 24 septembre 1907, ne s'est pas fait un ami de l'abbé Lorquin, curé de Fargniers. Cet arrêté municipal, probablement décidé suite à quelques abus de sonneries de cloches intempestives, réglemente leur utilisation. L'abbé Lorquin, traîné au tribunal, va se défendre comme un "beau diable". (2)
L'arrêté de Piétrement de 1907 ne réglementait apparemment pas l'usage du tocsin. Il est donc quasiment certain que l'abbé Lorquin, ce 2 septembre 1914, lors de l'invasion de Tergnier puis Fargniers par les troupes allemandes, a déclenché les cloches de son église à toute volée !
Pendant trois années, les Farnois subissent l'occupation allemande. En février 1917, la population est évacuée sur Fourmies et ses environs ; les allemands vont alors, du 5 au 15 mars, piller, dynamiter et ruiner la totalité des habitations et édifices farnois. L'armée française, commandée par le général Humbert, lorsqu'elle prend position à Fargniers après le 19 mars, n'a qu'un champ de ruines face à elle.
Début avril 1917, Joseph Muller, maire de Saint-Quentin en 1914, accompagné de M. Decamp, président du comité des réfugiés de l'Aisne, fait une visite de reconnaissance, en automobile, des villes de l'Aisne ainsi "libérées". Il témoigne :
Aussi loin que la vue s'étend à la ronde, dans toute la contrée de Roupy, Happencourt, Douchy, Bruy-Saint-Christophe, Tugny, Pont, Villequier-Aurnont, Quescy, Fargniers et Tergnier, il ne reste plus rien : c'est le chaos, le néant. Tout a été rasé il ne subsiste plus une pierre sur une pierre qui puisse attester la place d'un édifice, et le nivellement est tel qu'il est impossible à quiconque, même ayant toujours habité dans un de ces villages, de pouvoir déterminer exactement l'emplacement de sa maison.
Les allemands vont toutefois reprendre possession de ces ruines le 22 mars 1918 pour en partir définitivement le 7 septembre.
Fargniers - Place de la fête ou Grande place avant construction du Kiosque — Place des fêtes anéantie en 1917
Dès la fin 1918, le maire de Fargniers, Léon L'Hérondelle, qui avait fait cacher les archives de la commune dans un caveau du cimetière, s'enquiert de celles-ci : les recherches vont permettre de n'en retrouver que quelques débris calcinés.
Des baraquements et hangars tenant lieu de maisons, commerces, école et mairie, sont alors édifiés de ci de là au milieu de la ville anéantie.
Le 8 septembre 1919 les travaux de déblaiement de Fargniers sont adjugés pour 330.000 francs.
Des dossiers sont dressés pour calculer les dommages de guerre, et miraculeusement, en avril 1922, Fargniers est désigné par le ministère français des Régions libérées, choisi parmi tant d'autres villes anéanties, pour recevoir les subsides de la fondation Carnegie créée par l'industriel américain de l'acier, devenu philanthrope, Andrew Carnegie (1835-1919). La fondation offre 1.600.000 francs — 150.000 dollars —, à titre de participation à la reconstruction des bâtiments civils de Fargniers — bureau de poste, écoles, mairie —, qui se déroulera de 1922 à 1928.
Les indemnités de réparations des dommages de guerre vont, quant à elles, permettre de rebâtir la ville, ses maisons, ses rues etc...
Un Kiosque à Musique est édifié vers 1930, sur la place du Marché — future place des Fêtes puis place L'Hérondelle. De forme octogonale, ce Kiosque, tout en béton, est élevé au-dessus d'un sous-sol.
Le conflit de 1940 n'épargne pas Fargniers, encore une fois. Treize bombardements alliés vont larguer en 1944 des milliers de bombes sur Fargniers-Tergnier, notamment le 11 avril, six mille bombes tuant 83 personnes, le 18 avril, à nouveau six mille bombes et le 1er juin, quatre mille bombes...
Aujourd'hui, la place L'Hérondelle accueille tous les ans fête foraine, bals et spectacles pendant deux semaines en juillet et son kiosque présente, de temps à autre, un concert.
La commune de Fargniers, dissoute depuis le 3 décembre 1973, est rattachée à Tergnier depuis le 1er janvier 1974.
Kiosque toujours en place.
voir ici, Kiosque à musique place L'Hérondelle de Tergnier-Fargniers, aujourd'hui.
et ici.
publié par JeanMarc Lun 21 Nov 2016 13:30
(1) Eugène Oudin et L'Hérondelle
Sur le modèle d'Alfred Maguin (1851-1935), inventeur de multiples outillages et matériels agricoles sur lequel nous avons publié une petite étude (Ici), et qui a ouvert une fonderie à Tergnier-Fargniers en 1885, Eugène Oudin et L'Hérondelle, vraisemblablement le père de Léon L'Hérondelle, futur maire, à leur tour, ouvrent une fonderie à Fargniers. A partir de 1888, ils présentent leurs créations et inventions, lors des Concours et expositions de matériels agricoles, tout d'abord en commun, puis chacun de leur côté.
— Le 8 septembre 1888, Oudin et L'Hérondelle exposent leurs inventions à Meaux, Chaussée-de-Paris, sur les terres de M. Antoine Petit, lors du concours de semoirs à engrais organisé par la Société d'Agriculture de l'arrondissement de Meaux, sous les auspices de la Société des agriculteurs de France et avec l'aide de l'Etat.
Le semoir, qu'ils viennent d'inventer et de fabriquer dans leur fonderie de Fargniers, a pour mécanisme intérieur trois axes en fer parallèles, dont deux tournent en sens inverse au-dessus d'un troisième tourné et calibré.
Ils sont armés de goujons en fer assez rapprochés qui, dans la marche, s'enfourchent parallèlement et obligent la marchandise même quand elle est mottelée à passer sur le troisième arbre.
Celui-ci sert de distributeur à la vanne placée au-dessous et se trouve continuellement nettoyé par les goujons, qui en sont très rapprochés.
L'épandage se fait bien. On peut disposer ce semoir moyennant une augmentation de 30 francs, pour être attelé en bout. Le vidage de la caisse est facile et bien fait en retournant complètement les limons et la caisse.
Il a 2 mètres 50 de large et coûte seulement 235 francs.
— En 1889, lors d'un autre concours, Oudin et Lhérondelle exposent leurs semoirs à graines, leurs semoirs à engrais, mais aussi des clôtures métalliques avec poteaux en fer, des pompes-sangles etc...
— A partir de 1894, Oudin et Lhérondelle exposent, chacun de leur côté, leurs propres fabrications et inventions.
L'Hérondelle qui possède son usine à Fargniers concourt en 1894 avec ses semoirs en ligne, en 1896 avec des semoirs à deux roues articulées horizontalement, en 1899 avec un arracheur à deux rangs...
(2) Sonneries de cloches intempestives à Fargniers.
Le 24 septembre 1907, Eugène Pietrement, maire de Fargniers, prend un arrêté municipal réglementant strictement l'utilisation des cloches de l'église :
— chaque office religieux ne sera plus annoncé qu'à une seule reprise ;
— la durée des sonneries sera limitée à dix et à vingt minutes ;
— du 1er avril au 30 septembre, les cloches ne seront déclenchées qu'entre 5 heures du matin et 8 heures du soir au plus tard ;
— du 1er octobre au 31 mars, les sonneries auront lieu entre 7 heures du matin et 7 heures du soir au plus tard,
exception faite pour la nuit du 25 décembre.
Un dimanche du mois de novembre 1909, l'abbé Lorquin, curé de Fargniers, considérant que cet arrêté porte atteinte au libre exercice du culte, se met à carillonner à qui mieux mieux et à toute volée pour annoncer l'office religieux dominical, dépassant de plusieurs minutes la durée de sonnerie permise.
Piétrement qui n'attendait que cette occasion pour traîner le curé Lorquin en justice, ne se fait pas prier. Ce dernier est toutefois acquitté par le juge de paix de La Fère qui constate cependant que l'abbé a outrepassé ses droits.
Piétrement qui n'a décidément pas Lorquin en "odeur de sainteté", fait appel devant la Cour suprême qui casse le jugement et renvoie l'affaire devant le tribunal de Laon en août 1911.
Le juge laonnois ne sera pas autant clément que le juge de paix laférois. Considérant que l'arrêté municipal est tout à fait légal, il condamne l'abbé Lorquin à ... 3 francs d'amende et aux dépens !
Fargniers - Place et Kiosque à musique — Place des Fêtes et Kiosque vue d'avion
En 1903, seule la Fanfare des Sapeurs-Pompiers, dirigée par Gobron, à la tête de 32 musiciens est active à Fargniers.
(AISNE)
Rien n'a été épargné à la commune de Fargniers : sa destruction systématique, mètre par mètre, organisée par les occupants allemands en 1917, son bombardement massif par les alliés en 1944 et enfin sa dissolution par le préfet de l'Aisne en 1973. Aussi, après avoir subi un tel traitement est-il difficile de trouver quelques traces de son passé !
Sur un plan de 1824, la place de la Fête dite également place du Marché, s'étend de la rue de la Chaussée — aujourd'hui avenue Jean-Jaurès —, au chemin du Maraiquet, depuis disparu.
Léon-Julien-Achille L'Hérondelle (1871-1933), élu maire de Fargniers en 1913, sera réélu jusqu'en 1931 (1). Il succède à Eugène Piétrement, maire depuis 1905, qui, par un arrêté du 24 septembre 1907, ne s'est pas fait un ami de l'abbé Lorquin, curé de Fargniers. Cet arrêté municipal, probablement décidé suite à quelques abus de sonneries de cloches intempestives, réglemente leur utilisation. L'abbé Lorquin, traîné au tribunal, va se défendre comme un "beau diable". (2)
L'arrêté de Piétrement de 1907 ne réglementait apparemment pas l'usage du tocsin. Il est donc quasiment certain que l'abbé Lorquin, ce 2 septembre 1914, lors de l'invasion de Tergnier puis Fargniers par les troupes allemandes, a déclenché les cloches de son église à toute volée !
Pendant trois années, les Farnois subissent l'occupation allemande. En février 1917, la population est évacuée sur Fourmies et ses environs ; les allemands vont alors, du 5 au 15 mars, piller, dynamiter et ruiner la totalité des habitations et édifices farnois. L'armée française, commandée par le général Humbert, lorsqu'elle prend position à Fargniers après le 19 mars, n'a qu'un champ de ruines face à elle.
Début avril 1917, Joseph Muller, maire de Saint-Quentin en 1914, accompagné de M. Decamp, président du comité des réfugiés de l'Aisne, fait une visite de reconnaissance, en automobile, des villes de l'Aisne ainsi "libérées". Il témoigne :
Aussi loin que la vue s'étend à la ronde, dans toute la contrée de Roupy, Happencourt, Douchy, Bruy-Saint-Christophe, Tugny, Pont, Villequier-Aurnont, Quescy, Fargniers et Tergnier, il ne reste plus rien : c'est le chaos, le néant. Tout a été rasé il ne subsiste plus une pierre sur une pierre qui puisse attester la place d'un édifice, et le nivellement est tel qu'il est impossible à quiconque, même ayant toujours habité dans un de ces villages, de pouvoir déterminer exactement l'emplacement de sa maison.
Les allemands vont toutefois reprendre possession de ces ruines le 22 mars 1918 pour en partir définitivement le 7 septembre.
Fargniers - Place de la fête ou Grande place avant construction du Kiosque — Place des fêtes anéantie en 1917
Dès la fin 1918, le maire de Fargniers, Léon L'Hérondelle, qui avait fait cacher les archives de la commune dans un caveau du cimetière, s'enquiert de celles-ci : les recherches vont permettre de n'en retrouver que quelques débris calcinés.
Des baraquements et hangars tenant lieu de maisons, commerces, école et mairie, sont alors édifiés de ci de là au milieu de la ville anéantie.
Le 8 septembre 1919 les travaux de déblaiement de Fargniers sont adjugés pour 330.000 francs.
Des dossiers sont dressés pour calculer les dommages de guerre, et miraculeusement, en avril 1922, Fargniers est désigné par le ministère français des Régions libérées, choisi parmi tant d'autres villes anéanties, pour recevoir les subsides de la fondation Carnegie créée par l'industriel américain de l'acier, devenu philanthrope, Andrew Carnegie (1835-1919). La fondation offre 1.600.000 francs — 150.000 dollars —, à titre de participation à la reconstruction des bâtiments civils de Fargniers — bureau de poste, écoles, mairie —, qui se déroulera de 1922 à 1928.
Les indemnités de réparations des dommages de guerre vont, quant à elles, permettre de rebâtir la ville, ses maisons, ses rues etc...
Un Kiosque à Musique est édifié vers 1930, sur la place du Marché — future place des Fêtes puis place L'Hérondelle. De forme octogonale, ce Kiosque, tout en béton, est élevé au-dessus d'un sous-sol.
Le conflit de 1940 n'épargne pas Fargniers, encore une fois. Treize bombardements alliés vont larguer en 1944 des milliers de bombes sur Fargniers-Tergnier, notamment le 11 avril, six mille bombes tuant 83 personnes, le 18 avril, à nouveau six mille bombes et le 1er juin, quatre mille bombes...
Aujourd'hui, la place L'Hérondelle accueille tous les ans fête foraine, bals et spectacles pendant deux semaines en juillet et son kiosque présente, de temps à autre, un concert.
La commune de Fargniers, dissoute depuis le 3 décembre 1973, est rattachée à Tergnier depuis le 1er janvier 1974.
Kiosque toujours en place.
voir ici, Kiosque à musique place L'Hérondelle de Tergnier-Fargniers, aujourd'hui.
et ici.
publié par JeanMarc Lun 21 Nov 2016 13:30
(1) Eugène Oudin et L'Hérondelle
Sur le modèle d'Alfred Maguin (1851-1935), inventeur de multiples outillages et matériels agricoles sur lequel nous avons publié une petite étude (Ici), et qui a ouvert une fonderie à Tergnier-Fargniers en 1885, Eugène Oudin et L'Hérondelle, vraisemblablement le père de Léon L'Hérondelle, futur maire, à leur tour, ouvrent une fonderie à Fargniers. A partir de 1888, ils présentent leurs créations et inventions, lors des Concours et expositions de matériels agricoles, tout d'abord en commun, puis chacun de leur côté.
— Le 8 septembre 1888, Oudin et L'Hérondelle exposent leurs inventions à Meaux, Chaussée-de-Paris, sur les terres de M. Antoine Petit, lors du concours de semoirs à engrais organisé par la Société d'Agriculture de l'arrondissement de Meaux, sous les auspices de la Société des agriculteurs de France et avec l'aide de l'Etat.
Le semoir, qu'ils viennent d'inventer et de fabriquer dans leur fonderie de Fargniers, a pour mécanisme intérieur trois axes en fer parallèles, dont deux tournent en sens inverse au-dessus d'un troisième tourné et calibré.
Ils sont armés de goujons en fer assez rapprochés qui, dans la marche, s'enfourchent parallèlement et obligent la marchandise même quand elle est mottelée à passer sur le troisième arbre.
Celui-ci sert de distributeur à la vanne placée au-dessous et se trouve continuellement nettoyé par les goujons, qui en sont très rapprochés.
L'épandage se fait bien. On peut disposer ce semoir moyennant une augmentation de 30 francs, pour être attelé en bout. Le vidage de la caisse est facile et bien fait en retournant complètement les limons et la caisse.
Il a 2 mètres 50 de large et coûte seulement 235 francs.
— En 1889, lors d'un autre concours, Oudin et Lhérondelle exposent leurs semoirs à graines, leurs semoirs à engrais, mais aussi des clôtures métalliques avec poteaux en fer, des pompes-sangles etc...
— A partir de 1894, Oudin et Lhérondelle exposent, chacun de leur côté, leurs propres fabrications et inventions.
L'Hérondelle qui possède son usine à Fargniers concourt en 1894 avec ses semoirs en ligne, en 1896 avec des semoirs à deux roues articulées horizontalement, en 1899 avec un arracheur à deux rangs...
(2) Sonneries de cloches intempestives à Fargniers.
Le 24 septembre 1907, Eugène Pietrement, maire de Fargniers, prend un arrêté municipal réglementant strictement l'utilisation des cloches de l'église :
— chaque office religieux ne sera plus annoncé qu'à une seule reprise ;
— la durée des sonneries sera limitée à dix et à vingt minutes ;
— du 1er avril au 30 septembre, les cloches ne seront déclenchées qu'entre 5 heures du matin et 8 heures du soir au plus tard ;
— du 1er octobre au 31 mars, les sonneries auront lieu entre 7 heures du matin et 7 heures du soir au plus tard,
exception faite pour la nuit du 25 décembre.
Un dimanche du mois de novembre 1909, l'abbé Lorquin, curé de Fargniers, considérant que cet arrêté porte atteinte au libre exercice du culte, se met à carillonner à qui mieux mieux et à toute volée pour annoncer l'office religieux dominical, dépassant de plusieurs minutes la durée de sonnerie permise.
Piétrement qui n'attendait que cette occasion pour traîner le curé Lorquin en justice, ne se fait pas prier. Ce dernier est toutefois acquitté par le juge de paix de La Fère qui constate cependant que l'abbé a outrepassé ses droits.
Piétrement qui n'a décidément pas Lorquin en "odeur de sainteté", fait appel devant la Cour suprême qui casse le jugement et renvoie l'affaire devant le tribunal de Laon en août 1911.
Le juge laonnois ne sera pas autant clément que le juge de paix laférois. Considérant que l'arrêté municipal est tout à fait légal, il condamne l'abbé Lorquin à ... 3 francs d'amende et aux dépens !
Fargniers - Place et Kiosque à musique — Place des Fêtes et Kiosque vue d'avion
En 1903, seule la Fanfare des Sapeurs-Pompiers, dirigée par Gobron, à la tête de 32 musiciens est active à Fargniers.
- Classement : 15.79%
Re: Kiosques à Musique
FAYL-BILLOT - Place de l'Hôtel de Ville
(HAUTE MARNE)
A partir du début du XVIIIe siècle, les affaires municipales de Fayl-Billot sont aux mains d'un bailli, de deux échevins et de douze notables. Ces derniers sont choisis au sein des trois classes fayl-billotines : quatre bourgeois, praticiens ou marchands, quatre laboureurs et quatre artisans ou manoeuvres. Les assemblées se tiennent chez un des notables et, en cas d'affaire urgente ou de peu d'importance, sur la place publique ou encore sous les Halles sises rue ou place des Halles, la future place de l'Hôtel-de-Ville.
Cette Chambre des notables disparaît le 30 janvier 1790, remplacée par un Maire, cinq officiers municipaux, un procureur-syndic et douze notables. Le premier maire, de 1790 à 1791, est le docteur en médecine Claude Demongeot.
En 1791, la baronne du Fayl et son gendre Louis-César Labbey de Sauvigney (1760-1796) cèdent, à la municipalité, les Halles et leurs dépendances, pour deux milles livres.
Le 7 janvier de la même année, pour dix-huit cents livres, Claude Blanchard, chasseur dans le régiment de Picardie, vend sa maison rue des Halles, à la municipalité, maison destinée à l'usage d'Hôtel-de-Ville.
L'abbé Viard (1715-1807), curé de Fayl-Billot, prêtre réfractaire depuis 1791, n'exerce plus son sacerdoce que clandestinement. On le retrouve de 1795 à 1799, donnant ses sacrements et dispensant son service liturgique, place des Halles, dans la maison de Madame Jobelin.
En 1829, la municipalité achète cette maison et y fait réaliser de gros travaux : la façade est démolie et reconstruite, un campanile avec une horloge est érigé sur la toiture. C'est le nouvel Hôtel de Ville.
La place des Halles est renommée, en 1840, place de l'Hôtel de Ville.
A la demande du conseil municipal, le 11 septembre 1840, l'abbé Jean-Baptiste Paramelle (1790-1875), célèbre hydrognomoniste et hydrogéologue, dresse l'état des sources de Fayl-Billot. Il faut cependant attendre une délibération du conseil municipal du 10 novembre 1852 pour que soient décidées l'installation de fontaines. L'architecte Noirot établit les plans et devis. Les travaux sont mis en adjudication pour le 18 février 1854. L'entrepreneur Devoitine, originaire de Coublanc, emporte l'affaire et réalise de 1854 à 1855 sept bornes-fontaines et trois bassins avec fontaines. L'un de ces bassins est construit sur la place de l'Hôtel de Ville. Un second bassin est situé place de la Barre.
Fayl-Billot - Place de l'Hôtel de ville, Bassin et fontaine avant édification du kiosque — Fête patronale
La place de la Barre est consacrée aux comices et concours agricoles et aux foires, fort nombreuses à Fayl-Billot. Mais, en raison de son exiguïté et de sa proximité immédiate avec la place de la Mairie, bon nombre de foires débordent et s'installent simultanément sur les deux places.
Le marché a lieu tous les jeudis. Les foires se déroulent le jeudi avant le 2 février, le 5 avril (fixée par ordonnance royale du 15 décembre 1836), le 1er jeudi de mars, le 1er mercredi de mai, les 1er jeudis de juin et juillet, les 1er mercredis d'août et d'octobre, le jeudi avant le 8 septembre, le 25 novembre et le dernier jeudi de décembre.
Le 8 septembre est consacré à la Fête patronale de Fayl-Billot. Ce jour-là, manèges et forains envahissent la place de l'hôtel de ville.
Vers 1925-1930, le bassin et sa fontaine qui ont été, depuis leur installation, entourés d'une grille de protection, sont purement et simplement supprimés pour faire place à un Kiosque à musique, alors qu'il était tout à fait possible de faire cohabiter les deux monuments sur la place suffisamment spacieuse.
Ce Kiosque, de forme octogonale, est construit sur un soubassement empierré avec colonnes de fonte et garde corps en fer forgé.
Depuis, ce kiosque a visiblement été retapé, notamment son soubassement qui, encore aujourd'hui, mériterait un sérieux raffraichissement.
Kiosque toujours en place.
voir ici Kiosque à musique et Hôtel de Ville de Fayl-Billot, aujourd'hui.
et ici.
Faute de musiciens, quelques touristes sur le Kiosque.
ou encore un hommage à Diderot.
(contigu à la mairie, un petit cinéma est apparemment installé dans une salle du restaurant)
publié par JeanMarc Jeu 24 Nov 2016 18:04
Les Grandes Manoeuvres de l'Est en 1895. Fayl-Billot en première ligne. La Vannerie en danger.
Comme nombre de communes, Fayl-Billot se trouve dans l'obligation d'héberger les militaires et les chevaux chez l'habitant. En septembre 1895, les grandes manoeuvres qui se déroulent sur le plateau de Langres voient débarquer les 7e et 8e corps d'armée, soit plusieurs dizaines de milliers d'hommes et un nombre incalculables de chevaux. Et bien entendu, ces troupes en exercice ne font pas dans la dentelle vis à vis des cultures. Après leur passage, il est constaté le carnage par les cultivateurs. Aussi, est-il curieux de voir les commentaires journalistiques faisant état, à chaque manoeuvre ou déplacement de troupes, d'un accueil chaleureux et sympathisant des habitants !
Revenons à Fayl-Billot, forte de 2.200 habitants, soit environ 700 feux. Ce mois de septembre 1895 voit débarquer chez les fayl-billotins, 1.200 militaires et 1.400 chevaux.
Le maire reste tout de même préoccupé, puisque, poussé par ses administrés, il fait savoir aux journaux que si les cultivateurs se sont hâtés de faire leur récolte avant l'arrivée des troupes, il n'en est pas de même des pommes de terre, mais surtout des oseraies, dont la coupe n'a lieu qu'en novembre. Or à Fayl-Billot, l'osier, qui provient des coupes de jeunes pousses de saules, c'est sacré : la vannerie est une activité séculaire fayl-billotine qui regroupe, en 1895, 268 vanniers et 7 marchands ; les oseraies occupent pas moins de 150 hectares.
De grosses chaleurs ayant eu lieu, et compte tenu de l'afflux d'hommes et de chevaux, le problème de l'eau préoccupe l'état-major. Le maire de Fayl-Billot interdit aux habitants toutes prises d'eau non motivées par les besoins du ménage. Les arrosages se trouvent de ce fait suspendus. De plus, le maire fait, au bas du village, barrer la rivière, créant, pour la durée du séjour des troupes, un réservoir qui devrait suffire à toutes les exigences...
Seule la Fanfare l'Industrielle est active en 1910 à Fayl-Billot
(HAUTE MARNE)
A partir du début du XVIIIe siècle, les affaires municipales de Fayl-Billot sont aux mains d'un bailli, de deux échevins et de douze notables. Ces derniers sont choisis au sein des trois classes fayl-billotines : quatre bourgeois, praticiens ou marchands, quatre laboureurs et quatre artisans ou manoeuvres. Les assemblées se tiennent chez un des notables et, en cas d'affaire urgente ou de peu d'importance, sur la place publique ou encore sous les Halles sises rue ou place des Halles, la future place de l'Hôtel-de-Ville.
Cette Chambre des notables disparaît le 30 janvier 1790, remplacée par un Maire, cinq officiers municipaux, un procureur-syndic et douze notables. Le premier maire, de 1790 à 1791, est le docteur en médecine Claude Demongeot.
En 1791, la baronne du Fayl et son gendre Louis-César Labbey de Sauvigney (1760-1796) cèdent, à la municipalité, les Halles et leurs dépendances, pour deux milles livres.
Le 7 janvier de la même année, pour dix-huit cents livres, Claude Blanchard, chasseur dans le régiment de Picardie, vend sa maison rue des Halles, à la municipalité, maison destinée à l'usage d'Hôtel-de-Ville.
L'abbé Viard (1715-1807), curé de Fayl-Billot, prêtre réfractaire depuis 1791, n'exerce plus son sacerdoce que clandestinement. On le retrouve de 1795 à 1799, donnant ses sacrements et dispensant son service liturgique, place des Halles, dans la maison de Madame Jobelin.
En 1829, la municipalité achète cette maison et y fait réaliser de gros travaux : la façade est démolie et reconstruite, un campanile avec une horloge est érigé sur la toiture. C'est le nouvel Hôtel de Ville.
La place des Halles est renommée, en 1840, place de l'Hôtel de Ville.
A la demande du conseil municipal, le 11 septembre 1840, l'abbé Jean-Baptiste Paramelle (1790-1875), célèbre hydrognomoniste et hydrogéologue, dresse l'état des sources de Fayl-Billot. Il faut cependant attendre une délibération du conseil municipal du 10 novembre 1852 pour que soient décidées l'installation de fontaines. L'architecte Noirot établit les plans et devis. Les travaux sont mis en adjudication pour le 18 février 1854. L'entrepreneur Devoitine, originaire de Coublanc, emporte l'affaire et réalise de 1854 à 1855 sept bornes-fontaines et trois bassins avec fontaines. L'un de ces bassins est construit sur la place de l'Hôtel de Ville. Un second bassin est situé place de la Barre.
Fayl-Billot - Place de l'Hôtel de ville, Bassin et fontaine avant édification du kiosque — Fête patronale
La place de la Barre est consacrée aux comices et concours agricoles et aux foires, fort nombreuses à Fayl-Billot. Mais, en raison de son exiguïté et de sa proximité immédiate avec la place de la Mairie, bon nombre de foires débordent et s'installent simultanément sur les deux places.
Le marché a lieu tous les jeudis. Les foires se déroulent le jeudi avant le 2 février, le 5 avril (fixée par ordonnance royale du 15 décembre 1836), le 1er jeudi de mars, le 1er mercredi de mai, les 1er jeudis de juin et juillet, les 1er mercredis d'août et d'octobre, le jeudi avant le 8 septembre, le 25 novembre et le dernier jeudi de décembre.
Le 8 septembre est consacré à la Fête patronale de Fayl-Billot. Ce jour-là, manèges et forains envahissent la place de l'hôtel de ville.
Vers 1925-1930, le bassin et sa fontaine qui ont été, depuis leur installation, entourés d'une grille de protection, sont purement et simplement supprimés pour faire place à un Kiosque à musique, alors qu'il était tout à fait possible de faire cohabiter les deux monuments sur la place suffisamment spacieuse.
Ce Kiosque, de forme octogonale, est construit sur un soubassement empierré avec colonnes de fonte et garde corps en fer forgé.
Depuis, ce kiosque a visiblement été retapé, notamment son soubassement qui, encore aujourd'hui, mériterait un sérieux raffraichissement.
Kiosque toujours en place.
voir ici Kiosque à musique et Hôtel de Ville de Fayl-Billot, aujourd'hui.
et ici.
Faute de musiciens, quelques touristes sur le Kiosque.
ou encore un hommage à Diderot.
(contigu à la mairie, un petit cinéma est apparemment installé dans une salle du restaurant)
publié par JeanMarc Jeu 24 Nov 2016 18:04
Les Grandes Manoeuvres de l'Est en 1895. Fayl-Billot en première ligne. La Vannerie en danger.
Comme nombre de communes, Fayl-Billot se trouve dans l'obligation d'héberger les militaires et les chevaux chez l'habitant. En septembre 1895, les grandes manoeuvres qui se déroulent sur le plateau de Langres voient débarquer les 7e et 8e corps d'armée, soit plusieurs dizaines de milliers d'hommes et un nombre incalculables de chevaux. Et bien entendu, ces troupes en exercice ne font pas dans la dentelle vis à vis des cultures. Après leur passage, il est constaté le carnage par les cultivateurs. Aussi, est-il curieux de voir les commentaires journalistiques faisant état, à chaque manoeuvre ou déplacement de troupes, d'un accueil chaleureux et sympathisant des habitants !
Revenons à Fayl-Billot, forte de 2.200 habitants, soit environ 700 feux. Ce mois de septembre 1895 voit débarquer chez les fayl-billotins, 1.200 militaires et 1.400 chevaux.
Le maire reste tout de même préoccupé, puisque, poussé par ses administrés, il fait savoir aux journaux que si les cultivateurs se sont hâtés de faire leur récolte avant l'arrivée des troupes, il n'en est pas de même des pommes de terre, mais surtout des oseraies, dont la coupe n'a lieu qu'en novembre. Or à Fayl-Billot, l'osier, qui provient des coupes de jeunes pousses de saules, c'est sacré : la vannerie est une activité séculaire fayl-billotine qui regroupe, en 1895, 268 vanniers et 7 marchands ; les oseraies occupent pas moins de 150 hectares.
De grosses chaleurs ayant eu lieu, et compte tenu de l'afflux d'hommes et de chevaux, le problème de l'eau préoccupe l'état-major. Le maire de Fayl-Billot interdit aux habitants toutes prises d'eau non motivées par les besoins du ménage. Les arrosages se trouvent de ce fait suspendus. De plus, le maire fait, au bas du village, barrer la rivière, créant, pour la durée du séjour des troupes, un réservoir qui devrait suffire à toutes les exigences...
Seule la Fanfare l'Industrielle est active en 1910 à Fayl-Billot
- Classement : 10.53%
Re: Kiosques à Musique
FELLERIES - La Place
(NORD)
La Belleuse qui traverse Felleries prend son origine au Ruisseau de la Queue-de-Sars, anciennement nommé — cartulaire de 1344 — ruisseau de la Queue-au-Mont sur la commune de Sars-Poteries. Ce cours d'eau alimente le Moulin du Rayt, puis le Moulin du Bois, tous deux multi-séculaires.
Le moulin du Bois qui nous intéresse, édifié sur la Place de Felleries, appartient aux bénédictins de l'abbaye de Liessies dès avant 1466, affermé à cette date auprès de Jehan Boucqueau.
Louise d'Albret, vicomtesse de Limoges (1470-1535), veuve du comte de Chimay, Charles de Croÿ (1455-1527) est venue aux droits de la collégiale sur le Moulin du Bois de Felleries.
En 1534, Louise d'Albret fonde le Chapitre de la Collégiale Saint-Nicolas d'Avesnes-sur-Helpe et lui lègue à son décès, un ensemble de rentes s'élevant à 1.536 livres tournois, ainsi que les deux tiers de la propriété du moulin, le troisième tiers restant la propriété de sa famille. En 1534, le chapitre perçoit ainsi annuellement une rente de 64 livres tournois provenant du moulin de Felleries.
En 1734, le tiers indivis du moulin appartient à Marie-Philippine Diesmes, veuve de Louis, comte de Limoges ; les chanoines de la collégiale Saint-Nicolas, quant à eux, ne sont pas dans une florissante santé financière. En 1770, ils vont avoir à débourser, avec grandes difficultés, 11.790 livres tournois pour rebâtir le moulin du Rayt à Felleries.
Après plusieurs requêtes faites par les Chanoines auprès du Conseil de fabrique, ils obtiennent enfin, le 5 mai 1774, l'autorisation d'acquérir le tiers du moulin du Bois, de deux étangs et de quatre razières de pré dont ils ne possédaient que les deux tiers.
Les religieux ne profiteront pas bien longtemps de leurs investissements qui sont saisis en 1791 comme bien nationaux. Les deux moulins sont adjugés le 19 mai 1791 à Pierre François Charon, originaire de Froidchapelle dans le Hainaut. Celui-ci était, en fait, titulaire du fermage du Moulin du Bois depuis le 25 juin 1785.
Le moulin est revendu en 1834 à dame Langlois, veuve de son état, qui le recède en 1848 à une autre veuve, dame Dubois. Les enfants de celle-ci, Jules et Victor, vont, en 1852, transformer en brasserie les bâtiments situés en face du Moulin, de l'autre côté de la Place, et créer une dérivation souterraine de la Belleuse pour actionner la turbine de leur usine.
Plans partiels de Felleries de 1868 et 1813
La Place située entre le moulin et la brasserie n'est pas inactive : foires, marchés, ducasses y ont lieu ; Felleries qui, jusqu'en 1851, possède six foires annuelles, dépose une demande auprès du Conseil Général du Nord afin d'en doubler le nombre. Le 24 janvier 1852, un décret accorde aux fleurisiens six foires annuelles supplémentaires, se tenant le premier mercredi de chacun des mois de janvier, mars, mai, juillet, septembre et novembre. Une demande de Felleries relative à l'établissement de quatre foires aux bestiaux est cependant renvoyée pour un supplément d'instruction...
Les ducasses sont organisées deux fois par an, le premier dimanche de juin, et le premier de septembre.
Felleries - Brasserie-Malterie Danhiez — La Place et la Brasserie
Le Moulin du Bois cesse son activité entre 1890 et 1900 et sert d'écurie et d'habitation pour les brasseurs. La brasserie des frères Dubois est reprise par Ferdinand Danhiez de 1908 à 1914.
De 1914 à 1918, Felleries est occupé par les troupes allemandes. Après la libération, en 1922, la Brasserie des 3 cantons regroupe un grand nombre de brasseries, dont celle de Danhiez.
Et enfin, l'année 1929 voit la construction d'un Kiosque octogonal à la toiture plate crénelée, au centre de la Place. Les colonnes en fonte, et le garde-corps en fer forgé sont ancrés sur un soubassement en béton et briques.
La Brasserie cessera ses activités dans les années 1960, transformée en logements. Le Moulin remis en état de fonctionnement est consacré depuis 1980 à un musée de la boissellerie.
Vers 2000, la toiture du kiosque est remplacée par une couverture plus classique recouverte d'ardoises.
Kiosque toujours en place.
voir ici, Kiosque de la Place de Felleries, aujourd'hui.
Moulin du bois devenu Musée des bois jolis, aujourd'hui.
Exposition de boissellerie et de jeux récréatifs en bois sur la Place en 2011.
publié par JeanMarc Lun 28 Nov 2016 18:07
Felleries - La Place et le Kiosque — Vue aérienne de la Place
En 1909, seule la Fanfare municipale de Felleries, prédidée par L. Eliez et dirigée par Lagneau, avec 41 musiciens est active.
(NORD)
La Belleuse qui traverse Felleries prend son origine au Ruisseau de la Queue-de-Sars, anciennement nommé — cartulaire de 1344 — ruisseau de la Queue-au-Mont sur la commune de Sars-Poteries. Ce cours d'eau alimente le Moulin du Rayt, puis le Moulin du Bois, tous deux multi-séculaires.
Le moulin du Bois qui nous intéresse, édifié sur la Place de Felleries, appartient aux bénédictins de l'abbaye de Liessies dès avant 1466, affermé à cette date auprès de Jehan Boucqueau.
Louise d'Albret, vicomtesse de Limoges (1470-1535), veuve du comte de Chimay, Charles de Croÿ (1455-1527) est venue aux droits de la collégiale sur le Moulin du Bois de Felleries.
En 1534, Louise d'Albret fonde le Chapitre de la Collégiale Saint-Nicolas d'Avesnes-sur-Helpe et lui lègue à son décès, un ensemble de rentes s'élevant à 1.536 livres tournois, ainsi que les deux tiers de la propriété du moulin, le troisième tiers restant la propriété de sa famille. En 1534, le chapitre perçoit ainsi annuellement une rente de 64 livres tournois provenant du moulin de Felleries.
En 1734, le tiers indivis du moulin appartient à Marie-Philippine Diesmes, veuve de Louis, comte de Limoges ; les chanoines de la collégiale Saint-Nicolas, quant à eux, ne sont pas dans une florissante santé financière. En 1770, ils vont avoir à débourser, avec grandes difficultés, 11.790 livres tournois pour rebâtir le moulin du Rayt à Felleries.
Après plusieurs requêtes faites par les Chanoines auprès du Conseil de fabrique, ils obtiennent enfin, le 5 mai 1774, l'autorisation d'acquérir le tiers du moulin du Bois, de deux étangs et de quatre razières de pré dont ils ne possédaient que les deux tiers.
Les religieux ne profiteront pas bien longtemps de leurs investissements qui sont saisis en 1791 comme bien nationaux. Les deux moulins sont adjugés le 19 mai 1791 à Pierre François Charon, originaire de Froidchapelle dans le Hainaut. Celui-ci était, en fait, titulaire du fermage du Moulin du Bois depuis le 25 juin 1785.
Le moulin est revendu en 1834 à dame Langlois, veuve de son état, qui le recède en 1848 à une autre veuve, dame Dubois. Les enfants de celle-ci, Jules et Victor, vont, en 1852, transformer en brasserie les bâtiments situés en face du Moulin, de l'autre côté de la Place, et créer une dérivation souterraine de la Belleuse pour actionner la turbine de leur usine.
Plans partiels de Felleries de 1868 et 1813
La Place située entre le moulin et la brasserie n'est pas inactive : foires, marchés, ducasses y ont lieu ; Felleries qui, jusqu'en 1851, possède six foires annuelles, dépose une demande auprès du Conseil Général du Nord afin d'en doubler le nombre. Le 24 janvier 1852, un décret accorde aux fleurisiens six foires annuelles supplémentaires, se tenant le premier mercredi de chacun des mois de janvier, mars, mai, juillet, septembre et novembre. Une demande de Felleries relative à l'établissement de quatre foires aux bestiaux est cependant renvoyée pour un supplément d'instruction...
Les ducasses sont organisées deux fois par an, le premier dimanche de juin, et le premier de septembre.
Felleries - Brasserie-Malterie Danhiez — La Place et la Brasserie
Le Moulin du Bois cesse son activité entre 1890 et 1900 et sert d'écurie et d'habitation pour les brasseurs. La brasserie des frères Dubois est reprise par Ferdinand Danhiez de 1908 à 1914.
De 1914 à 1918, Felleries est occupé par les troupes allemandes. Après la libération, en 1922, la Brasserie des 3 cantons regroupe un grand nombre de brasseries, dont celle de Danhiez.
Et enfin, l'année 1929 voit la construction d'un Kiosque octogonal à la toiture plate crénelée, au centre de la Place. Les colonnes en fonte, et le garde-corps en fer forgé sont ancrés sur un soubassement en béton et briques.
La Brasserie cessera ses activités dans les années 1960, transformée en logements. Le Moulin remis en état de fonctionnement est consacré depuis 1980 à un musée de la boissellerie.
Vers 2000, la toiture du kiosque est remplacée par une couverture plus classique recouverte d'ardoises.
Kiosque toujours en place.
voir ici, Kiosque de la Place de Felleries, aujourd'hui.
Moulin du bois devenu Musée des bois jolis, aujourd'hui.
Exposition de boissellerie et de jeux récréatifs en bois sur la Place en 2011.
publié par JeanMarc Lun 28 Nov 2016 18:07
Felleries - La Place et le Kiosque — Vue aérienne de la Place
En 1909, seule la Fanfare municipale de Felleries, prédidée par L. Eliez et dirigée par Lagneau, avec 41 musiciens est active.
- Classement : 5.26%
Re: Kiosques à Musique
FERRIÈRE-LA-GRANDE - La Place
(NORD)
Au sud de Ferrière-la-Grande, délimité par le Ruisseau des Besaces, le quartier des Marais est comme son nom l'indique, peu propice à la construction. C'est pourtant cet endroit que la municipalité choisit en 1837 pour faire édifier son Hôtel de Ville. Longue bâtisse d'un étage, la toiture est agrémentée de chiens assis et surmontée d'un clocheton. Une aile gauche en retour d'angle est destinée à héberger l'école, ainsi que l'appartement de l'instituteur.
La place située devant la mairie, appelée Le Marais, va être nommée la Place ou Grand'Place. Elle est bornée au nord par le Ruisseau des Besaces qui rejoint la Rivière de Solre, à l'est par le Chemin de Ferrière-la-Grande à Damousiès — future rue Victor Hugo — et au sud par la Rue du Marais — future rue Roger Salengro. Derrière l'Hôtel de Ville, à l'ouest de la Place, existe une Rotonde, comme on peut le découvrir sur les plans de 1843.
Plan de Ferrière-la-Grande en 1843
Une première Fanfare municipale est fondée en 1865, légalisée officiellement le 7 février 1874. Elle participe à de nombreux concours régionaux et connaît une belle notoriété. On la voit en 1877, se mesurer à la fanfare de Fourmies et, par journaux interposés, les chefs des deux fanfares vont avoir quelques échanges houleux mais courtois. (1)
Le 4 juillet 1881, la Chorale de Ferrière-la-Grande est créée.
Le département du Nord, par un arrêté du 4 avril 1878, décide qu'à compter du 1er octobre 1878, l'école des filles de Ferrière-la-Grande, tenue jusqu'alors par dame Victoire-Rosalie Tricoire, dite soeur Marie-Joséphine et dame Félicité Charnacé, dite soeur supérieure Mathilde, toutes deux appartenant à la congrégation des soeurs de la Charité-de-Sainte-Marie-d'Angers, sera confiée à une institutrice laïque. Et à la date fatidique du 1er octobre les deux soeurs sont effectivement remerciées, éjectées et remplacées par la citoyenne et demoiselle Bléhaut.
Le 23 octobre 1879, suite aux récriminations des religieuses, le département du nord confirme par un nouvel arrêté ; un arrêt du Conseil d'Etat du 16 janvier 1880 ne fait pas mieux. Quatre ans plus tard le curé de Ferrière, reprendra dans ses sermons des réminiscences de cette affaire et sera, de ce chef, traîné au tribunal. (2)
La population ferriéroise qui est passée, grâce à l'industrialisation — exploitation des minerais, fonderies, forges et hauts fourneaux... — de 1.200 à 3.500 habitants de 1840 à 1890, une nouvelle école plus spacieuse s'impose. En 1890, sur la Grand'Place devenue place Gambetta, au-dessus du ruisseau des Besaces qui est recouvert à cette occasion, à angle droit avec l'Hôtel de Ville, une école de garçons est construite, elle aussi surmontée d'un clocheton. Et sur le fronton de ladite école, l'entrepreneur suivant en cela les instructions précises de la municipalité, fait sculpter en gros caractères ÉCOLE LAÏQUE, afin que nul ne l'ignore. La place Gambetta qui servira de cour de récréation aux bambins de l'école communale, est également envahie par les sempiternelles ducasses annuelles.
En 1903, un tramway à traction électrique, reliant Maubeuge à Ferrière-la-Grande, est aménagé ; il passe par la rue Victor Hugo, au bout de la Place Gambetta.
Ferrière-la-Grande - Mairie et école laïque de garçons — La Place et tramway rue Victor Hugo
Un premier Kiosque à musique, démontable en bois, muni d'une rambarde mais dépourvu de toiture, est édifié devant l'Hôtel de ville et l'Ecole en 1903. Il est vraisemblablement remisé pour l'hiver et ressorti à la belle saison.
Derrière la mairie, la rotonde est remplacée par une Salle des Fêtes dont les travaux sont adjugés le 26 août 1910 à Avesnes, pour un montant de 27.832 fr. 71.
Le vendredi 18 août 1911 et les jours suivants, tout ce que compte le Nord de ménagères en colère, excédées par le prix des denrées devenues inaccessibles à leur bourses dégarnies, se trouve réuni sur la place Gambetta de Ferrière-la Grande. A la tête de ces nouvelles amazones, Blanche Gallois, une ferriéroise haute en couleur, va étendre ce mouvement de protestation dans toutes les villes du Nord, mais également à plusieurs autres régions en France. (3)
Du 8 septembre 1914 à novembre 1918, Ferrière-la-Grande, subit l'invasion des troupes allemandes. La mairie est réquisitionnée ainsi que quatre classes sur cinq de l'école, une seule classe reste ouverte où sont réunis tous les enfants ! Afin de pallier à ces absurdités, deux classes sont ouvertes dans une usine ainsi que dans des demeures privées. A partir de 1916, de nombreux soldats seront logés chez l'habitant.
En 1924, les architectes Jean et Henri Lafitte dressent les plans d'un Kiosque à musique en béton. Il est édifié par l'entreprise Cacqueneux, au centre de la place Gambetta. Le Kiosque sera rasé dans les années 1960.
Kiosque supprimé.
voir ici Mairie de Ferrière-la-Grande sur la place Gambetta sans kiosque, aujourd'hui.
publié par JeanMarc Jeu 1 Déc 2016 13:07
26 octobre 1879 — La Fanfare de Ferrière faute de jouer, profite tout de même du Vin d'Honneur !
— Malgré les quelques ondées de dimanche matin, les habitants d'Avesnes espéraient jouir du concert que devaient donner, sur la place de cette ville, l'Harmonie d'Hautmont et la Fanfare de Ferrière-la-Grande ; mais l'espoir des avesnois fut cruellement déçu et, de douteux qu'il était le matin, le temps devint épouvantable l'après-midi.
Fidèles à l'engagement pris, les deux musiques attendues arrivaient néanmoins au train de trois heures et, sous une pluie battante, précédées de la musique d'Avesnes, elles montaient en ville où les vins d'honneur leur ont été offerts dans le grand salon de la Mairie, tandis que, mouillés jusqu'aux os, les musiciens d'Avesnes exécutaient une sérénade au dehors.
Le vent soufflait avec une telle violence que les pupitres qu'on avait en vain essayé de fixer, jonchaient l'estrade.
Devant une telle impossibilité de jouer en plein air on avait pensé pouvoir donner le concert au théâtre, mais la Compagnie du Nord n'ayant pas jugé nécessaire d'accéder à la demande qui lui en avait été faite de prolonger jusqu'à Maubeuge le parcours du train de 11 h 53, qui arrête à Aulnoye, force fut à l'Harmonie d'Hautmont et à la Fanfare de Ferrière-la-Grande de reprendre le train de 6 h. 45, et, tandis que les invités de la ville d'Avesnes regagnaient leurs pénates, on n'entendait plus sur la place, déserte et sombre, que le vent qui soufflait avec fureur entre les drapeaux dont une partie couvrait le sol.
30 juin 1895 — La Fanfare de Ferrière-la-Grande primée au concours d'Asnières
— Asnières grand concours de musiques, de fanfares et d'orphéons sous la présidence de M. Laurent de Rillé, assisté de M. Fontaine, maire. La Société Chorale d'Anzin, dirigée par M. Chavatte, a obtenu, en division supérieure, les premiers prix de lecture à vue, d'exécution et d'honneur. La Fanfare de Ferrière-la-Grande a remporté les mêmes récompenses en seconde division.
(1) La fanfare de Ferrière-la-Grande provoquée en duel ...de trompettes par la fanfare de Fourmies ; une époque où il fallait manier et la trompette et la plume !
Lors du Concours musical du 26 août 1877 au Cateau, la Fanfare de Ferrière-la-Grande obtient, en 1ere division, le prix d'exécution et le prix de soli, puis le prix d'honneur, par 4 voix contre 3 données à la Fanfare Fourmisienne qui, d'après M. Laurent de Rillé, président du jury, « est incomparablement plus forte que sa concurrente de Ferrière. »
Le chef de la musique de Fourmies, M. Buot, intervient dans le journal de Fourmies du 2 septembre 1877 :
M. Buot nous prie de reproduire la lettre suivante qu'il a adressée au Rédacteur du journal Le Cambresis, se publiant au Cateau :
Fournies, le 31 août 1877.
Monsieur le Rédacteur,
J'ai reçu le journal que vous m'avez fait l'honneur de m'adresser et j'y ai lu, avec beaucoup d'intérêt, les justes observations qu'il contient sur le Concours du Cateau.
Nous comprenons le sentiment de convenances qui impose à l'auteur de cet article, certaines réticences dans ses appréciations ; ne pouvant louer les uns sans blesser les autres, il lui était difficile de concilier les devoirs d'une gracieuse hospitalité avec son rôle de chroniqueur.
Mais il nous est permis, à nous, qui n'avons pas les mêmes scrupules, de compléter quelques lacunes forcées et a rectifier quelques petites erreurs que renferme ce compte-rendu du Concours.
Comme l'auteur de cet article, nous avons vivement regretté que la ville du Cateau qui avait fait si largement les choses, ait été si mal récompensée par le temps affreux qui a gâté complètement une fête si bien organisée et qui eût été certainement splendide ; nous n'en sommes pas moins reconnaissants pour l'accueil gracieux et sympathique que nous y avons reçu et les efforts qui ont été faits par les dévoués organisateurs de ce Concours, pour lui donner tout l'éclat et tout l'attrait possibles.
Nous avons toujours trouvé de très-mauvais goût, de récriminer contre le verdict d'un jury, quelque étrange qu'il puisse paraître ; et ce qui est de plus mauvais goût encore c'est de contester le mérite d'un adversaire heureux.
Or, le but de ma lettre, monsieur le Rédacteur n'est pas, croyez-le bien, de réclamer contre le verdict qui a donné le prix d'honneur à la Fanfare de Ferrière, par quatre voix sur sept, et non pas à l'unanimité comme cela est dit dans le compte-rendu que j'ai sous les yeux ; mais simplement de constater certaines infractions au règlement, et détruire, autant que possible, l'effet fâcheux pour nous, d'un Concours fait dans de mauvaises conditions.
Le Concours d'honneur devait avoir lieu devant tous les jurys réunis, c'était écrit tout au long dans le règlement, et c'est devant sept membres sur vingt que nous avons concouru. Le résultat eût peut-être été le même, mais nous pouvons supposer qu'il eût été autre, si tous les jurys eussent été réunis.
A peine les Sociétés de Ferrière et de Fourmies eurent-elles terminé, que le verdict fut rendu malgré l'absence de la Fanfare de Saint-Quentin qui, se trouvant au concours de solo, ne pouvait évidemment être en même temps au Concours d'honneur.
Cette Société était d'autant plus autorisée à se croire en règle, que le Concours d'honneur devait avoir lieu, comme nous l'avons dit, devant tous les jurys réunis et qu'une partie se trouvait en ce moment devant elle.
Je ne parlerai pas des scènes déplorables qui furent la conséquence fatale de cette injuste et révoltante exclusion, ni de celles qui suivirent, à propos des Amis réunis de Roubaix ; je constaterai seulement que dans cette épreuve solennelle, qui devait être la plus sérieuse de la journée, le jury a fait trop bon marché du règlement qu'il avait approuvé, et des justes susceptibilités des sociétés, qui, confiantes dans leur loyauté, étaient venues au Cateau sur la foi des traités.
Quant à ce qui nous est personnel, Monsieur le Rédacteur, je serais heureux que la publicité donnée à cette lettre par votre journal, pût détruire la fausse interprétation qu'a pu faire naître le verdict du jury dans, l'esprit de tous ceux qui n'ont pas assisté à ce concours.
Ce genre de lutte offre évidemment de grands inconvénients. Le jury ne pouvant juger que relativement et par déduction des Sociétés de divisions différentes, il en résulte que les chances ne sont pas égales. Le jury très-exigeant pour la division d Excellence, devient très-indulgent pour la plus faible.
Si l'Excellence a le prix, son mérite n'est pas grand aux yeux du public, puisqu'elle n'avait à lutter que contre des Sociétés au-dessous d'elle.
Si, au contraire, la société inférieure est proclamée, pour tout le monde, elle a battu l'Excellence, ce qui est complètement erroné, attendu que son succès est relatif, en voici la preuve :
A l'issue du Concours de Ferrière et de Fourmies, M. V. Bachy, directeur du Journal de Fourmies, témoignait au Président du jury, son étonnement, qu'une société d'Excellence, qui, quelques heures avant, venait de remporter tous ses prix à l'unanimité (disons en passant que pas un des membres du jury qui lui avait donné ces prix ne se trouvait au concours d'honneur) pût être battue par une Société de 1re division.
M. Laurent de Rillé, répondit à M. Bachy, que la Fanfare de Fourmies était incomparablement supérieure à celle de Ferrières, mais que cette dernière avait exécuté d'une façon très-remarquable pour une 1re division, etc., etc.
Nous laissons à vos lecteurs le soin de juger le côté vicieux de ce genre de concours.
Quant à la Société de Ferrière, dont nous sommes les premiers à constater le mérite indiscutable, il nous est revenu certains propos qui auraient été tenus, et qui ne témoigneraient pas en faveur de la modestie de cette Société, quoique nous attachions peu d'importance à ces racontars souvent exagérés, quand ils ne sont pas inventés : cependant notre population s'en étant émue, nous lui devons une satisfaction.
Voici donc ce que nous proposons à la Fanfare de Ferrière-la-Grande, pour fixer l'opinion publique sur la valeur réelle des deux Sociétés :
Nous l'invitons à une lutte courtoise, sur un terrain neutre. Avesnes par exemple.
Un Jury de trois membres, choisis parmi les sommités artistiques de Paris, serait appelé a juger les deux Sociétés.
Chacune d'elles, exécuterait d'abord le morceau qu'elle a joué au Concours, puis, celui exécuté par son adversaire.
Une somme de mille francs donnée par la ville de Fourmies serait le prix du gagnant, le vaincu paierait les frais d'honoraires et de déplacement des membres du Jury.
Une entrée serait perçue pour assister à cette lutte qui serait suivie d'un concert, et le produit de ces entrées serait destiné à réunir, le soir, dans un banquet, les deux Sociétés, qui donneraient ainsi un salutaire exemple de loyale fraternité artistique.
Recevez. Monsieur le Rédacteur, l'assurance de mes sentiments les plus distingués.
V. Buot.
Chevalier de la Légion d'honneur, Chef de la Musique de Fourmies.
— La réponse du Chef de la Fanfare de Ferrière-la-Grande ne se fait pas attendre. Le 9 septembre 1877, le journal de Fourmies publie :
Nous avons reçu la lettre suivante que nous nous empressons de reproduire sur la demande qui nous en est faite :
Monsieur le Rédacteur du Journal de Fourmies,
Nous venons de lire dans le Journal de Fourmies, numéro de dimanche dernier, la reproduction de la lettre adressée au Cambrésis par M. Buot, chef de la Fanfare Fourmisienne, dans laquelle il convie la Fanfare de Ferrière-la-Grande à une seconde lutte pour fixer, dit-il, l'opinion publique sur la valeur des deux Sociétés.
M. Buot trouve de mauvais goût de réagir contre les décisions d'un jury quelqu'étranges qu'elles puissent être, mais nous nous apercevons avec surprise que ses actes ne sont nullement en rapport avec son dire.
En effet, qu'est donc le fond de sa lettre, si ce n'est une protestation plus ou moins dissimulée contre les décisions d'un jury qui a eu le tort, à ses yeux, de ne pas lui décerner le prix d'honneur au concours du Cateau ?
Il est bien vrai que le jury nous a décerné le prix d'honneur par 4 voix sur 7, mais il convient d'ajouter, et nous tenons à le faire remarquer, que la Société de Fanfare de Fourmies n'a obtenu qu'une seule voix et qu'il y a eu deux bulletins blancs et de plus, si elle a eu ses prix d'exécution et de soli à l'unanimité, la nôtre a remporté les siens également à l'unanimité avec félicitations du Jury.
Quant au reproche d'immodestie que M. Buot nous adresse, nous devons le lui retourner car nous ne l'avons pas mérité, à moins que les explosions de joie de nos musiciens à la suite du Concours lui aient porté ombrage.
Nous ne pouvons accepter l'invitation que M. Buot veut bien nous faire pour plusieurs raisons que voici :
1° Nous respectons les décisions et les lumières du Jury qui a cru devoir nous décerner le prix d'honneur ;
2° Il ne nous serait pas possible d'exécuter le morceau de notre concurrent dans les mêmes conditions, car nous n'avons pas dans notre Société de Fanfare, les éléments qu'il possède, c'est-à-dire, chanteurs, cloches, etc., et que nous ne croyons pas bon d'en faire l'innovation qui pourrait nous être préjudiciable à l'avenir ;
3° Notre Société se compose en grande partie d'ouvriers et de jeunes élèves auxquels nous ne pouvons imposer des sorties trop fréquentes et nous n'avons pas, dans une commune de 2.500 habitants les ressources pécuniaires de la Société de Fanfare de la ville de Fourmies.
Mais, si nous refusons de nous mesurer sur le terrain proposé par M. Buot, nous serons heureux, pour lui donner satisfaction, de le faire dans un futur concours et qu'il soit assuré que nous n'en manquerons pas volontairement l'occasion.
Toutefois, la ville de Maubeuge organise, pour le 23 courant, un Festival auquel nous assisterons et nous y rencontrerions avec beaucoup de plaisir la Société de Fanfare de Fourmies dont nous sommes aussi les premiers à reconnaître le plus grand mérite.
Recevez, Monsieur le Rédacteur, l'assurance de nos sentiments les plus distingués.
S. Truschel.
Décoré de la médaille militaire, Chef de la Fanfare de Ferrière-la-Grande.
Ferrière-la-Grande - Place Gambetta et Kiosque à musique de 1924
(2) Bourlet, le Curé de Ferrière-la-Grande, sur le banc des accusés.
— Douai le 2 mars 1883. La cour d'appel vient de réformer le jugement, par trop extraordinaire, du tribunal d'Avesnes, qui avait acquitté le sieur Bourlet, curé de Ferrière-la-Grande, qui, dans ses sermons, censurait les lois et les actes du gouvernement et qui avait poussé l'audace jusqu'à traiter de filles publiques les élèves des écoles communales laïques de filles.
Le sieur Bourlet a été condamné par la cour à 16 fr. d'amende seulement. A ce prix-là, il pourra facilement recommencer.
(3) Août et septembre 1911 : les Amazones du Nord entraînées par Blanche Gallois, égérie ferriéroise.
Les ménagères dunkerquoises qui, le 7 septembre 1911, débarquent au marché de Bourbourg, pensant intimider les commerçants et leur faire baisser les prix, étaient tombées, comme on l'a vu, sur plus fort qu'elles. Les agriculteurs bourbourgeois ne s'en laissent point conter et, regroupés à une cinquantaine, vont administrer une rossée aux "femen" dunkerquoises dont elles se souviendront longtemps. (voir ici)
Les Dunkerquoises n'étaient pas les premières à manifester ainsi. Elles avaient, en fait, suivi l'exemple des Ferriéroises qui avaient lancé le mouvement dès le 18 août 1911.
Le Matin est le premier journal national à relayer l'information le 19 août.
— Depuis plusieurs semaines, les marchands de beurre, d'œufs et de lait de la région ayant surélevé les prix dans des conditions excessives, les ménagères décidèrent la grève des acheteurs et le sabotage des marchés.
Le mouvement prit naissance à Ferrière, où un comité se constitua. Dans cette commune, des groupes de femmes arrêtèrent les voitures de cultivateurs, piétinèrent les marchandises et organisèrent un cortège, avec drapeaux rouges et pancartes, au son des tambours. La gendarmerie fut appelée. Des réunions eurent lieu, au cours desquelles le boycottage fut décidé. Les femmes perquisitionnèrent dans les hôtels soupçonnés d'avoir acheté les denrées prohibées. Le maire intervint, mais vainement.
Le mouvement s'étendit à Rousies, Hautmont, Sars-Poteries, etc. Toute vente fut impossible, les marchands ne consentant pas à baisser leurs prix.
Le 21 août, le Matin poursuit :
— A Ferrière, une réunion monstre fut tenue sur la place de la Mairie. Le conseiller d'arrondissement, le maire et les conseillers municipaux préconisèrent le calme. Le maire promit de réglementer le prix des denrées et d'interdire la vente en dehors du marché.
Des délégations de toute la région étaient venues avec des pancartes, et les gendarmes, qui avaient été appelés, n'eurent pas à intervenir. La présidente du comité et divers orateurs protestèrent contre la cherté des vivres et engagèrent les ménagères à former une association dans chaque commune, puis une fédération. Lorsque la question du beurre et du lait sera résolue, celles du pain, de la viande et des logements seront agitées.
— A Rousies, les ménagères arrêtèrent un cultivateur porteur d'oeufs et de lait, et le déshabillèrent ; le pauvre homme dût regagner en chemise l'hôtel où il était descendu.
— A Douzies, tous les paniers d'œufs ont été renversés et le beurre enlevé par une troupe de femmes. Lorsque la police arriva en automobile, les manifestantes avaient disparu.
— A Maubeuge, outre la police, les gendarmes et les fantassins assurent la sécurité des très rares marchands qui sont venus. La présidente du comité de protestation a été, au cours d'une manifestation, arrêtée, puis relâchée.
Le 23 août, le Matin reprend une dépêche du 22 et nous décrit Blanche Gallois, l'égérie ferriéroise qui a pris la tête du mouvement, arrivant sur le marché d'Hautmont où trois mille femmes l'attendent :
— Soudain un grand remous se produisit, des acclamations, brèves et rudes éclatèrent. C'était Blanche Gallois, la présidente, qui arrivait, suivie des dames de sa compagnie.
La présidente est une ancienne fermière, une censière comme on dit ici, qui a connu l'adversité. Elle est jeune encore et elle a cette belle audace, pour une femme, d'être franchement laide, mais ses yeux sont hardis et son cœur est vaillant. C'est elle qui, la première, osa jeter le cri d'alarme qui fit se lever les femmes de Ferrière-la-Grande d'abord, puis celles des cités environnantes et du bassin de Maubeuge tout entier.
Le 23 août La Croix nous informe qu'à Ferrière-la-Grande, la boulangerie coopérative, devant la pression inquiétante de ces centaines de furies, décide de baisser le prix du pain de cinq centimes...
Enfin le 27 août, le Figaro, qui a, comme tout le monde le sait, de remarquables sténographes parmi ses reporters, retranscrit pour notre plaisir, une partie des discours de Blanche Gallois :
— « Les hommes doivent aller travailler », a déclaré en réunion publique Mme Gallois, l'organisatrice du mouvement, une commère énergique, aux réparties joyeuses. Elle prononce des discours qui soulèvent la foule. On en comprendra le sel dans les deux citations que voici dans lenr patois rapide et pointu. Si les arguments manquent d'altruisme, ils sont d'une simplicité convaincante :
« Ça fait, cama'râtes, qui nos faut incouragî les hommes à r'monter au Syndicat. L'ainsi, nos arons eune boutique à nous. Les grinds magasins, les comptoirs, les docks, éié tout c'qui vos plaira, y z'ont 4, 5, 6 commis. Ces commis-là, bin intindu, y faut d'l'argint pou les payî, et c'est l'nôte qu'on prind.
Syndiquons nous tertous éié tertouttes, pou avoi no boutique éié no marché. »
Et l'oratrice, après avoir fait le procès de chaque marchand de beurre, d'œufs, de lait, de légumes et de pain, s'en prenait aux bouchers :
« Chez l'bouchi, c'est co pu pire. L'châr est trop chère, nous n'd'avons pus dins nos gamelles. Les bouchis, y nos disent qui z'acatent les biêtes trop cher. C'est p'tête vrai, ça n'l'est p'tête nin. Dins tous les cas, y n'ont qu'à l'zes payî meilleu marché. »
— Les marchands qui ne font pas des considérations sentimentales comme les députés ont essayé de s'entendre avec les ménagères. Celles-ci réclament la réduction du prix du beurre, à 1 fr. 50 la livre (l'bure à 15 sous, c'est la demi-livre, quantité usuelle), le lait à 20 centimes, le pain à 95 et 90 centimes, les œufs à 2 francs le quarteron et la viande à 1 franc la livre. Ils ont proposé de fixer le beurre à l fr. 70, les œufs à 2 fr. 80. Les laitiers et les boulangers ont cédé, mais les bouchers ont refusé toute diminution de prix, alléguant qu'ils achetaient la viande 95 centimes la livre et devaient payer un sou d'abat et 3 centimes d'octroi.
Seule la Fanfare communale, fondée en 1865, présidée par Robert, dirigée par Lengrand, est active à Ferrière-la-Grande en 1910.
(NORD)
Au sud de Ferrière-la-Grande, délimité par le Ruisseau des Besaces, le quartier des Marais est comme son nom l'indique, peu propice à la construction. C'est pourtant cet endroit que la municipalité choisit en 1837 pour faire édifier son Hôtel de Ville. Longue bâtisse d'un étage, la toiture est agrémentée de chiens assis et surmontée d'un clocheton. Une aile gauche en retour d'angle est destinée à héberger l'école, ainsi que l'appartement de l'instituteur.
La place située devant la mairie, appelée Le Marais, va être nommée la Place ou Grand'Place. Elle est bornée au nord par le Ruisseau des Besaces qui rejoint la Rivière de Solre, à l'est par le Chemin de Ferrière-la-Grande à Damousiès — future rue Victor Hugo — et au sud par la Rue du Marais — future rue Roger Salengro. Derrière l'Hôtel de Ville, à l'ouest de la Place, existe une Rotonde, comme on peut le découvrir sur les plans de 1843.
Plan de Ferrière-la-Grande en 1843
Une première Fanfare municipale est fondée en 1865, légalisée officiellement le 7 février 1874. Elle participe à de nombreux concours régionaux et connaît une belle notoriété. On la voit en 1877, se mesurer à la fanfare de Fourmies et, par journaux interposés, les chefs des deux fanfares vont avoir quelques échanges houleux mais courtois. (1)
Le 4 juillet 1881, la Chorale de Ferrière-la-Grande est créée.
Le département du Nord, par un arrêté du 4 avril 1878, décide qu'à compter du 1er octobre 1878, l'école des filles de Ferrière-la-Grande, tenue jusqu'alors par dame Victoire-Rosalie Tricoire, dite soeur Marie-Joséphine et dame Félicité Charnacé, dite soeur supérieure Mathilde, toutes deux appartenant à la congrégation des soeurs de la Charité-de-Sainte-Marie-d'Angers, sera confiée à une institutrice laïque. Et à la date fatidique du 1er octobre les deux soeurs sont effectivement remerciées, éjectées et remplacées par la citoyenne et demoiselle Bléhaut.
Le 23 octobre 1879, suite aux récriminations des religieuses, le département du nord confirme par un nouvel arrêté ; un arrêt du Conseil d'Etat du 16 janvier 1880 ne fait pas mieux. Quatre ans plus tard le curé de Ferrière, reprendra dans ses sermons des réminiscences de cette affaire et sera, de ce chef, traîné au tribunal. (2)
La population ferriéroise qui est passée, grâce à l'industrialisation — exploitation des minerais, fonderies, forges et hauts fourneaux... — de 1.200 à 3.500 habitants de 1840 à 1890, une nouvelle école plus spacieuse s'impose. En 1890, sur la Grand'Place devenue place Gambetta, au-dessus du ruisseau des Besaces qui est recouvert à cette occasion, à angle droit avec l'Hôtel de Ville, une école de garçons est construite, elle aussi surmontée d'un clocheton. Et sur le fronton de ladite école, l'entrepreneur suivant en cela les instructions précises de la municipalité, fait sculpter en gros caractères ÉCOLE LAÏQUE, afin que nul ne l'ignore. La place Gambetta qui servira de cour de récréation aux bambins de l'école communale, est également envahie par les sempiternelles ducasses annuelles.
En 1903, un tramway à traction électrique, reliant Maubeuge à Ferrière-la-Grande, est aménagé ; il passe par la rue Victor Hugo, au bout de la Place Gambetta.
Ferrière-la-Grande - Mairie et école laïque de garçons — La Place et tramway rue Victor Hugo
Un premier Kiosque à musique, démontable en bois, muni d'une rambarde mais dépourvu de toiture, est édifié devant l'Hôtel de ville et l'Ecole en 1903. Il est vraisemblablement remisé pour l'hiver et ressorti à la belle saison.
Derrière la mairie, la rotonde est remplacée par une Salle des Fêtes dont les travaux sont adjugés le 26 août 1910 à Avesnes, pour un montant de 27.832 fr. 71.
Le vendredi 18 août 1911 et les jours suivants, tout ce que compte le Nord de ménagères en colère, excédées par le prix des denrées devenues inaccessibles à leur bourses dégarnies, se trouve réuni sur la place Gambetta de Ferrière-la Grande. A la tête de ces nouvelles amazones, Blanche Gallois, une ferriéroise haute en couleur, va étendre ce mouvement de protestation dans toutes les villes du Nord, mais également à plusieurs autres régions en France. (3)
Du 8 septembre 1914 à novembre 1918, Ferrière-la-Grande, subit l'invasion des troupes allemandes. La mairie est réquisitionnée ainsi que quatre classes sur cinq de l'école, une seule classe reste ouverte où sont réunis tous les enfants ! Afin de pallier à ces absurdités, deux classes sont ouvertes dans une usine ainsi que dans des demeures privées. A partir de 1916, de nombreux soldats seront logés chez l'habitant.
En 1924, les architectes Jean et Henri Lafitte dressent les plans d'un Kiosque à musique en béton. Il est édifié par l'entreprise Cacqueneux, au centre de la place Gambetta. Le Kiosque sera rasé dans les années 1960.
Kiosque supprimé.
voir ici Mairie de Ferrière-la-Grande sur la place Gambetta sans kiosque, aujourd'hui.
publié par JeanMarc Jeu 1 Déc 2016 13:07
26 octobre 1879 — La Fanfare de Ferrière faute de jouer, profite tout de même du Vin d'Honneur !
— Malgré les quelques ondées de dimanche matin, les habitants d'Avesnes espéraient jouir du concert que devaient donner, sur la place de cette ville, l'Harmonie d'Hautmont et la Fanfare de Ferrière-la-Grande ; mais l'espoir des avesnois fut cruellement déçu et, de douteux qu'il était le matin, le temps devint épouvantable l'après-midi.
Fidèles à l'engagement pris, les deux musiques attendues arrivaient néanmoins au train de trois heures et, sous une pluie battante, précédées de la musique d'Avesnes, elles montaient en ville où les vins d'honneur leur ont été offerts dans le grand salon de la Mairie, tandis que, mouillés jusqu'aux os, les musiciens d'Avesnes exécutaient une sérénade au dehors.
Le vent soufflait avec une telle violence que les pupitres qu'on avait en vain essayé de fixer, jonchaient l'estrade.
Devant une telle impossibilité de jouer en plein air on avait pensé pouvoir donner le concert au théâtre, mais la Compagnie du Nord n'ayant pas jugé nécessaire d'accéder à la demande qui lui en avait été faite de prolonger jusqu'à Maubeuge le parcours du train de 11 h 53, qui arrête à Aulnoye, force fut à l'Harmonie d'Hautmont et à la Fanfare de Ferrière-la-Grande de reprendre le train de 6 h. 45, et, tandis que les invités de la ville d'Avesnes regagnaient leurs pénates, on n'entendait plus sur la place, déserte et sombre, que le vent qui soufflait avec fureur entre les drapeaux dont une partie couvrait le sol.
30 juin 1895 — La Fanfare de Ferrière-la-Grande primée au concours d'Asnières
— Asnières grand concours de musiques, de fanfares et d'orphéons sous la présidence de M. Laurent de Rillé, assisté de M. Fontaine, maire. La Société Chorale d'Anzin, dirigée par M. Chavatte, a obtenu, en division supérieure, les premiers prix de lecture à vue, d'exécution et d'honneur. La Fanfare de Ferrière-la-Grande a remporté les mêmes récompenses en seconde division.
(1) La fanfare de Ferrière-la-Grande provoquée en duel ...de trompettes par la fanfare de Fourmies ; une époque où il fallait manier et la trompette et la plume !
Lors du Concours musical du 26 août 1877 au Cateau, la Fanfare de Ferrière-la-Grande obtient, en 1ere division, le prix d'exécution et le prix de soli, puis le prix d'honneur, par 4 voix contre 3 données à la Fanfare Fourmisienne qui, d'après M. Laurent de Rillé, président du jury, « est incomparablement plus forte que sa concurrente de Ferrière. »
Le chef de la musique de Fourmies, M. Buot, intervient dans le journal de Fourmies du 2 septembre 1877 :
M. Buot nous prie de reproduire la lettre suivante qu'il a adressée au Rédacteur du journal Le Cambresis, se publiant au Cateau :
Fournies, le 31 août 1877.
Monsieur le Rédacteur,
J'ai reçu le journal que vous m'avez fait l'honneur de m'adresser et j'y ai lu, avec beaucoup d'intérêt, les justes observations qu'il contient sur le Concours du Cateau.
Nous comprenons le sentiment de convenances qui impose à l'auteur de cet article, certaines réticences dans ses appréciations ; ne pouvant louer les uns sans blesser les autres, il lui était difficile de concilier les devoirs d'une gracieuse hospitalité avec son rôle de chroniqueur.
Mais il nous est permis, à nous, qui n'avons pas les mêmes scrupules, de compléter quelques lacunes forcées et a rectifier quelques petites erreurs que renferme ce compte-rendu du Concours.
Comme l'auteur de cet article, nous avons vivement regretté que la ville du Cateau qui avait fait si largement les choses, ait été si mal récompensée par le temps affreux qui a gâté complètement une fête si bien organisée et qui eût été certainement splendide ; nous n'en sommes pas moins reconnaissants pour l'accueil gracieux et sympathique que nous y avons reçu et les efforts qui ont été faits par les dévoués organisateurs de ce Concours, pour lui donner tout l'éclat et tout l'attrait possibles.
Nous avons toujours trouvé de très-mauvais goût, de récriminer contre le verdict d'un jury, quelque étrange qu'il puisse paraître ; et ce qui est de plus mauvais goût encore c'est de contester le mérite d'un adversaire heureux.
Or, le but de ma lettre, monsieur le Rédacteur n'est pas, croyez-le bien, de réclamer contre le verdict qui a donné le prix d'honneur à la Fanfare de Ferrière, par quatre voix sur sept, et non pas à l'unanimité comme cela est dit dans le compte-rendu que j'ai sous les yeux ; mais simplement de constater certaines infractions au règlement, et détruire, autant que possible, l'effet fâcheux pour nous, d'un Concours fait dans de mauvaises conditions.
Le Concours d'honneur devait avoir lieu devant tous les jurys réunis, c'était écrit tout au long dans le règlement, et c'est devant sept membres sur vingt que nous avons concouru. Le résultat eût peut-être été le même, mais nous pouvons supposer qu'il eût été autre, si tous les jurys eussent été réunis.
A peine les Sociétés de Ferrière et de Fourmies eurent-elles terminé, que le verdict fut rendu malgré l'absence de la Fanfare de Saint-Quentin qui, se trouvant au concours de solo, ne pouvait évidemment être en même temps au Concours d'honneur.
Cette Société était d'autant plus autorisée à se croire en règle, que le Concours d'honneur devait avoir lieu, comme nous l'avons dit, devant tous les jurys réunis et qu'une partie se trouvait en ce moment devant elle.
Je ne parlerai pas des scènes déplorables qui furent la conséquence fatale de cette injuste et révoltante exclusion, ni de celles qui suivirent, à propos des Amis réunis de Roubaix ; je constaterai seulement que dans cette épreuve solennelle, qui devait être la plus sérieuse de la journée, le jury a fait trop bon marché du règlement qu'il avait approuvé, et des justes susceptibilités des sociétés, qui, confiantes dans leur loyauté, étaient venues au Cateau sur la foi des traités.
Quant à ce qui nous est personnel, Monsieur le Rédacteur, je serais heureux que la publicité donnée à cette lettre par votre journal, pût détruire la fausse interprétation qu'a pu faire naître le verdict du jury dans, l'esprit de tous ceux qui n'ont pas assisté à ce concours.
Ce genre de lutte offre évidemment de grands inconvénients. Le jury ne pouvant juger que relativement et par déduction des Sociétés de divisions différentes, il en résulte que les chances ne sont pas égales. Le jury très-exigeant pour la division d Excellence, devient très-indulgent pour la plus faible.
Si l'Excellence a le prix, son mérite n'est pas grand aux yeux du public, puisqu'elle n'avait à lutter que contre des Sociétés au-dessous d'elle.
Si, au contraire, la société inférieure est proclamée, pour tout le monde, elle a battu l'Excellence, ce qui est complètement erroné, attendu que son succès est relatif, en voici la preuve :
A l'issue du Concours de Ferrière et de Fourmies, M. V. Bachy, directeur du Journal de Fourmies, témoignait au Président du jury, son étonnement, qu'une société d'Excellence, qui, quelques heures avant, venait de remporter tous ses prix à l'unanimité (disons en passant que pas un des membres du jury qui lui avait donné ces prix ne se trouvait au concours d'honneur) pût être battue par une Société de 1re division.
M. Laurent de Rillé, répondit à M. Bachy, que la Fanfare de Fourmies était incomparablement supérieure à celle de Ferrières, mais que cette dernière avait exécuté d'une façon très-remarquable pour une 1re division, etc., etc.
Nous laissons à vos lecteurs le soin de juger le côté vicieux de ce genre de concours.
Quant à la Société de Ferrière, dont nous sommes les premiers à constater le mérite indiscutable, il nous est revenu certains propos qui auraient été tenus, et qui ne témoigneraient pas en faveur de la modestie de cette Société, quoique nous attachions peu d'importance à ces racontars souvent exagérés, quand ils ne sont pas inventés : cependant notre population s'en étant émue, nous lui devons une satisfaction.
Voici donc ce que nous proposons à la Fanfare de Ferrière-la-Grande, pour fixer l'opinion publique sur la valeur réelle des deux Sociétés :
Nous l'invitons à une lutte courtoise, sur un terrain neutre. Avesnes par exemple.
Un Jury de trois membres, choisis parmi les sommités artistiques de Paris, serait appelé a juger les deux Sociétés.
Chacune d'elles, exécuterait d'abord le morceau qu'elle a joué au Concours, puis, celui exécuté par son adversaire.
Une somme de mille francs donnée par la ville de Fourmies serait le prix du gagnant, le vaincu paierait les frais d'honoraires et de déplacement des membres du Jury.
Une entrée serait perçue pour assister à cette lutte qui serait suivie d'un concert, et le produit de ces entrées serait destiné à réunir, le soir, dans un banquet, les deux Sociétés, qui donneraient ainsi un salutaire exemple de loyale fraternité artistique.
Recevez. Monsieur le Rédacteur, l'assurance de mes sentiments les plus distingués.
V. Buot.
Chevalier de la Légion d'honneur, Chef de la Musique de Fourmies.
— La réponse du Chef de la Fanfare de Ferrière-la-Grande ne se fait pas attendre. Le 9 septembre 1877, le journal de Fourmies publie :
Nous avons reçu la lettre suivante que nous nous empressons de reproduire sur la demande qui nous en est faite :
Monsieur le Rédacteur du Journal de Fourmies,
Nous venons de lire dans le Journal de Fourmies, numéro de dimanche dernier, la reproduction de la lettre adressée au Cambrésis par M. Buot, chef de la Fanfare Fourmisienne, dans laquelle il convie la Fanfare de Ferrière-la-Grande à une seconde lutte pour fixer, dit-il, l'opinion publique sur la valeur des deux Sociétés.
M. Buot trouve de mauvais goût de réagir contre les décisions d'un jury quelqu'étranges qu'elles puissent être, mais nous nous apercevons avec surprise que ses actes ne sont nullement en rapport avec son dire.
En effet, qu'est donc le fond de sa lettre, si ce n'est une protestation plus ou moins dissimulée contre les décisions d'un jury qui a eu le tort, à ses yeux, de ne pas lui décerner le prix d'honneur au concours du Cateau ?
Il est bien vrai que le jury nous a décerné le prix d'honneur par 4 voix sur 7, mais il convient d'ajouter, et nous tenons à le faire remarquer, que la Société de Fanfare de Fourmies n'a obtenu qu'une seule voix et qu'il y a eu deux bulletins blancs et de plus, si elle a eu ses prix d'exécution et de soli à l'unanimité, la nôtre a remporté les siens également à l'unanimité avec félicitations du Jury.
Quant au reproche d'immodestie que M. Buot nous adresse, nous devons le lui retourner car nous ne l'avons pas mérité, à moins que les explosions de joie de nos musiciens à la suite du Concours lui aient porté ombrage.
Nous ne pouvons accepter l'invitation que M. Buot veut bien nous faire pour plusieurs raisons que voici :
1° Nous respectons les décisions et les lumières du Jury qui a cru devoir nous décerner le prix d'honneur ;
2° Il ne nous serait pas possible d'exécuter le morceau de notre concurrent dans les mêmes conditions, car nous n'avons pas dans notre Société de Fanfare, les éléments qu'il possède, c'est-à-dire, chanteurs, cloches, etc., et que nous ne croyons pas bon d'en faire l'innovation qui pourrait nous être préjudiciable à l'avenir ;
3° Notre Société se compose en grande partie d'ouvriers et de jeunes élèves auxquels nous ne pouvons imposer des sorties trop fréquentes et nous n'avons pas, dans une commune de 2.500 habitants les ressources pécuniaires de la Société de Fanfare de la ville de Fourmies.
Mais, si nous refusons de nous mesurer sur le terrain proposé par M. Buot, nous serons heureux, pour lui donner satisfaction, de le faire dans un futur concours et qu'il soit assuré que nous n'en manquerons pas volontairement l'occasion.
Toutefois, la ville de Maubeuge organise, pour le 23 courant, un Festival auquel nous assisterons et nous y rencontrerions avec beaucoup de plaisir la Société de Fanfare de Fourmies dont nous sommes aussi les premiers à reconnaître le plus grand mérite.
Recevez, Monsieur le Rédacteur, l'assurance de nos sentiments les plus distingués.
S. Truschel.
Décoré de la médaille militaire, Chef de la Fanfare de Ferrière-la-Grande.
Ferrière-la-Grande - Place Gambetta et Kiosque à musique de 1924
(2) Bourlet, le Curé de Ferrière-la-Grande, sur le banc des accusés.
— Douai le 2 mars 1883. La cour d'appel vient de réformer le jugement, par trop extraordinaire, du tribunal d'Avesnes, qui avait acquitté le sieur Bourlet, curé de Ferrière-la-Grande, qui, dans ses sermons, censurait les lois et les actes du gouvernement et qui avait poussé l'audace jusqu'à traiter de filles publiques les élèves des écoles communales laïques de filles.
Le sieur Bourlet a été condamné par la cour à 16 fr. d'amende seulement. A ce prix-là, il pourra facilement recommencer.
(3) Août et septembre 1911 : les Amazones du Nord entraînées par Blanche Gallois, égérie ferriéroise.
Les ménagères dunkerquoises qui, le 7 septembre 1911, débarquent au marché de Bourbourg, pensant intimider les commerçants et leur faire baisser les prix, étaient tombées, comme on l'a vu, sur plus fort qu'elles. Les agriculteurs bourbourgeois ne s'en laissent point conter et, regroupés à une cinquantaine, vont administrer une rossée aux "femen" dunkerquoises dont elles se souviendront longtemps. (voir ici)
Les Dunkerquoises n'étaient pas les premières à manifester ainsi. Elles avaient, en fait, suivi l'exemple des Ferriéroises qui avaient lancé le mouvement dès le 18 août 1911.
Le Matin est le premier journal national à relayer l'information le 19 août.
— Depuis plusieurs semaines, les marchands de beurre, d'œufs et de lait de la région ayant surélevé les prix dans des conditions excessives, les ménagères décidèrent la grève des acheteurs et le sabotage des marchés.
Le mouvement prit naissance à Ferrière, où un comité se constitua. Dans cette commune, des groupes de femmes arrêtèrent les voitures de cultivateurs, piétinèrent les marchandises et organisèrent un cortège, avec drapeaux rouges et pancartes, au son des tambours. La gendarmerie fut appelée. Des réunions eurent lieu, au cours desquelles le boycottage fut décidé. Les femmes perquisitionnèrent dans les hôtels soupçonnés d'avoir acheté les denrées prohibées. Le maire intervint, mais vainement.
Le mouvement s'étendit à Rousies, Hautmont, Sars-Poteries, etc. Toute vente fut impossible, les marchands ne consentant pas à baisser leurs prix.
Le 21 août, le Matin poursuit :
— A Ferrière, une réunion monstre fut tenue sur la place de la Mairie. Le conseiller d'arrondissement, le maire et les conseillers municipaux préconisèrent le calme. Le maire promit de réglementer le prix des denrées et d'interdire la vente en dehors du marché.
Des délégations de toute la région étaient venues avec des pancartes, et les gendarmes, qui avaient été appelés, n'eurent pas à intervenir. La présidente du comité et divers orateurs protestèrent contre la cherté des vivres et engagèrent les ménagères à former une association dans chaque commune, puis une fédération. Lorsque la question du beurre et du lait sera résolue, celles du pain, de la viande et des logements seront agitées.
— A Rousies, les ménagères arrêtèrent un cultivateur porteur d'oeufs et de lait, et le déshabillèrent ; le pauvre homme dût regagner en chemise l'hôtel où il était descendu.
— A Douzies, tous les paniers d'œufs ont été renversés et le beurre enlevé par une troupe de femmes. Lorsque la police arriva en automobile, les manifestantes avaient disparu.
— A Maubeuge, outre la police, les gendarmes et les fantassins assurent la sécurité des très rares marchands qui sont venus. La présidente du comité de protestation a été, au cours d'une manifestation, arrêtée, puis relâchée.
Le 23 août, le Matin reprend une dépêche du 22 et nous décrit Blanche Gallois, l'égérie ferriéroise qui a pris la tête du mouvement, arrivant sur le marché d'Hautmont où trois mille femmes l'attendent :
— Soudain un grand remous se produisit, des acclamations, brèves et rudes éclatèrent. C'était Blanche Gallois, la présidente, qui arrivait, suivie des dames de sa compagnie.
La présidente est une ancienne fermière, une censière comme on dit ici, qui a connu l'adversité. Elle est jeune encore et elle a cette belle audace, pour une femme, d'être franchement laide, mais ses yeux sont hardis et son cœur est vaillant. C'est elle qui, la première, osa jeter le cri d'alarme qui fit se lever les femmes de Ferrière-la-Grande d'abord, puis celles des cités environnantes et du bassin de Maubeuge tout entier.
Le 23 août La Croix nous informe qu'à Ferrière-la-Grande, la boulangerie coopérative, devant la pression inquiétante de ces centaines de furies, décide de baisser le prix du pain de cinq centimes...
Enfin le 27 août, le Figaro, qui a, comme tout le monde le sait, de remarquables sténographes parmi ses reporters, retranscrit pour notre plaisir, une partie des discours de Blanche Gallois :
— « Les hommes doivent aller travailler », a déclaré en réunion publique Mme Gallois, l'organisatrice du mouvement, une commère énergique, aux réparties joyeuses. Elle prononce des discours qui soulèvent la foule. On en comprendra le sel dans les deux citations que voici dans lenr patois rapide et pointu. Si les arguments manquent d'altruisme, ils sont d'une simplicité convaincante :
« Ça fait, cama'râtes, qui nos faut incouragî les hommes à r'monter au Syndicat. L'ainsi, nos arons eune boutique à nous. Les grinds magasins, les comptoirs, les docks, éié tout c'qui vos plaira, y z'ont 4, 5, 6 commis. Ces commis-là, bin intindu, y faut d'l'argint pou les payî, et c'est l'nôte qu'on prind.
Syndiquons nous tertous éié tertouttes, pou avoi no boutique éié no marché. »
Et l'oratrice, après avoir fait le procès de chaque marchand de beurre, d'œufs, de lait, de légumes et de pain, s'en prenait aux bouchers :
« Chez l'bouchi, c'est co pu pire. L'châr est trop chère, nous n'd'avons pus dins nos gamelles. Les bouchis, y nos disent qui z'acatent les biêtes trop cher. C'est p'tête vrai, ça n'l'est p'tête nin. Dins tous les cas, y n'ont qu'à l'zes payî meilleu marché. »
— Les marchands qui ne font pas des considérations sentimentales comme les députés ont essayé de s'entendre avec les ménagères. Celles-ci réclament la réduction du prix du beurre, à 1 fr. 50 la livre (l'bure à 15 sous, c'est la demi-livre, quantité usuelle), le lait à 20 centimes, le pain à 95 et 90 centimes, les œufs à 2 francs le quarteron et la viande à 1 franc la livre. Ils ont proposé de fixer le beurre à l fr. 70, les œufs à 2 fr. 80. Les laitiers et les boulangers ont cédé, mais les bouchers ont refusé toute diminution de prix, alléguant qu'ils achetaient la viande 95 centimes la livre et devaient payer un sou d'abat et 3 centimes d'octroi.
Seule la Fanfare communale, fondée en 1865, présidée par Robert, dirigée par Lengrand, est active à Ferrière-la-Grande en 1910.
- Classement : 5.26%
Re: Kiosques à Musique
FESCHES-LE-CHÂTEL - Le Square du souvenir
(DOUBS)
En 1835, Fesches-le-Châtel compte à peine deux cents âmes, une quarantaine de foyers, installées sur un territoire constitué totalement de terres agricoles longeant le cours d'eau de la Feschotte.
Fesches-le-Châtel - Plan de 1835
La population va être décuplée entre 1840 et 1900 en raison de l'installation de plusieurs usines : la Casserie des frères Japy, le Comptoir, Le Rondelot.
Gaston Japy (1854-1936), maire de Fesches-le-Châtel de 1886 à 1936, est en majeure partie, l'artisan du développement de sa commune et de l'installation de ses infrastructures : des écoles, une nouvelle église, des cités ouvrières, le chemin de fer...
Il préside à la création, en 1893, de la société chorale l'Espérance. Elle est dirigée par Ch. Datzler, et compte 28 choristes. En 1906, elle est dirigée par Alphonse Ducellier.
Au tout début des années 1890, est fondée la Fanfare des usines de Lafeschotte, dirigée par Henri Parrot, comptant 45 musiciens.
Les usines Japy vont tourner à plein régime pendant le conflit 1914-1918 : la Casserie — fabrique de casseroles — reconvertie, aurait pu être rebaptisée la boutique du poilu ! Gamelles, gourdes, bouthéons et marmites de roulantes, et surtout le fameux casque Adrian, que l'usine de Fesches-le-Châtel va produire à trois millions et demi d'exemplaires.
Fesches-le-Châtel - Fabrication des casques Adrian, usine Japy (clichés musée Japy)
A l'extrémité du quartier Lafeschotte, près de la cité Bellevue, un jardin communal est créé, après l'armistice, à l'emplacement d'un ancien champ. En 1920, on y érige un monument aux morts de 1914-1918 ; le jardin est à cette occasion, appelé le Square du Souvenir. Ce monument est tout d'abord installé sans entourage ; il est ensuite clôturé par des petites bornes reliées par des chaines ; puis une grille vient protéger le tout, vers 1925-1928. Précisément dans le même temps, l'un n'allant pas sans l'autre, un Kiosque à musique est édifié dans le prolongement du monument-stèle. De forme octogonale, sa toiture en zinc repose sur des colonnes en fonte, une rambarde en fer est fixée sur son soubassement empierré.
En 1940, la fanfare allemande donne des concerts sur le kiosque, au grand dam des feschois.
Les usines ont fermé les unes après les autres, la dernière en 1984.
Le soubassement du kiosque, lors d'une rénovation récente, a été orné de fresques.
Kiosque toujours en place.
voir ici Kiosque et monument aux morts de Fesches-le-Châtel, aujourd'hui.
Kiosque et sous soubassement orné de fresques.
publié par JeanMarc Lun 5 Déc 2016 18:35
9 septembre 1906 — La Chorale l'Espérance de Fesches-le-Châtel part glaner des prix à Milan
— Concours de Milan. Très beau succès remporté au concours de Milan par la chorale « L'Espérance » de Fesches-le-Châtel : premier prix de lecture à vue avec félicitations du jury ; premier prix d'exécution, et troisième prix au concours d'honneur.
M. Ducellier, le sympathique chef a obtenu un prix de direction.
Formations musicales actives à Fesches-le-Châtel en 1909 :
Fanfare des usines de Lafeschotte, direction Henri Parrot, 45 exécutants.
L'Espérance (société chorale), fondée en 1893, président Gaston Japy, direction Alphonse Ducellier, 28 exécutants.
(DOUBS)
En 1835, Fesches-le-Châtel compte à peine deux cents âmes, une quarantaine de foyers, installées sur un territoire constitué totalement de terres agricoles longeant le cours d'eau de la Feschotte.
Fesches-le-Châtel - Plan de 1835
La population va être décuplée entre 1840 et 1900 en raison de l'installation de plusieurs usines : la Casserie des frères Japy, le Comptoir, Le Rondelot.
Gaston Japy (1854-1936), maire de Fesches-le-Châtel de 1886 à 1936, est en majeure partie, l'artisan du développement de sa commune et de l'installation de ses infrastructures : des écoles, une nouvelle église, des cités ouvrières, le chemin de fer...
Il préside à la création, en 1893, de la société chorale l'Espérance. Elle est dirigée par Ch. Datzler, et compte 28 choristes. En 1906, elle est dirigée par Alphonse Ducellier.
Au tout début des années 1890, est fondée la Fanfare des usines de Lafeschotte, dirigée par Henri Parrot, comptant 45 musiciens.
Les usines Japy vont tourner à plein régime pendant le conflit 1914-1918 : la Casserie — fabrique de casseroles — reconvertie, aurait pu être rebaptisée la boutique du poilu ! Gamelles, gourdes, bouthéons et marmites de roulantes, et surtout le fameux casque Adrian, que l'usine de Fesches-le-Châtel va produire à trois millions et demi d'exemplaires.
Fesches-le-Châtel - Fabrication des casques Adrian, usine Japy (clichés musée Japy)
A l'extrémité du quartier Lafeschotte, près de la cité Bellevue, un jardin communal est créé, après l'armistice, à l'emplacement d'un ancien champ. En 1920, on y érige un monument aux morts de 1914-1918 ; le jardin est à cette occasion, appelé le Square du Souvenir. Ce monument est tout d'abord installé sans entourage ; il est ensuite clôturé par des petites bornes reliées par des chaines ; puis une grille vient protéger le tout, vers 1925-1928. Précisément dans le même temps, l'un n'allant pas sans l'autre, un Kiosque à musique est édifié dans le prolongement du monument-stèle. De forme octogonale, sa toiture en zinc repose sur des colonnes en fonte, une rambarde en fer est fixée sur son soubassement empierré.
En 1940, la fanfare allemande donne des concerts sur le kiosque, au grand dam des feschois.
Les usines ont fermé les unes après les autres, la dernière en 1984.
Le soubassement du kiosque, lors d'une rénovation récente, a été orné de fresques.
Kiosque toujours en place.
voir ici Kiosque et monument aux morts de Fesches-le-Châtel, aujourd'hui.
Kiosque et sous soubassement orné de fresques.
publié par JeanMarc Lun 5 Déc 2016 18:35
9 septembre 1906 — La Chorale l'Espérance de Fesches-le-Châtel part glaner des prix à Milan
— Concours de Milan. Très beau succès remporté au concours de Milan par la chorale « L'Espérance » de Fesches-le-Châtel : premier prix de lecture à vue avec félicitations du jury ; premier prix d'exécution, et troisième prix au concours d'honneur.
M. Ducellier, le sympathique chef a obtenu un prix de direction.
Formations musicales actives à Fesches-le-Châtel en 1909 :
Fanfare des usines de Lafeschotte, direction Henri Parrot, 45 exécutants.
L'Espérance (société chorale), fondée en 1893, président Gaston Japy, direction Alphonse Ducellier, 28 exécutants.
- Classement : 10.53%
Re: Kiosques à Musique
FIGEAC - Le Kiosque à musique
(LOT)
L'abbaye de Figeac est fondée au IXe siècle, l'église Saint-Sauveur qui lui est attachée est construite quant à elle du XIe au XIIIe siècle. Effondrée partiellement par les protestants vers 1575-1577, elle est reconstruite au XVIIe siècle.
En 1774, le Chapitre est composé d'un Abbé, d'un Doyen, de deux archidiacres, d'un chantre et de douze chanoines nommés par l'Abbé qui paie 2000 florins à la Cour de Rome — le florin vaut un écu romain, l'écu romain vaut environ 5 livres et 5 florins — et jouit de 18.000 livres tournois de revenu annuel.
Le quarantième et dernier Abbé du Chapitre Saint-Sauveur, de 1749 à 1786, est Alexandre Lascaris de Tende de Vintimille (1711-1786). Après sa mort en 1786, l'abbaye est mise aux économats pour 6 ans, autrement dit sous administration. L'abbaye dispose alors de 15.000 livres de revenus et doit toujours rétrocéder 2.000 florins à Rome.
La Révolution met un terme aux prérogatives de l'abbaye et aliène l'ensemble des bâtiments abbatiaux en tant que biens nationaux en 1791.
Contigu à la partie méridionale de l'église Saint-Sauveur, au bord du Célé, le jardin de la Maîtrise du Chapitre et le Cloître, ou tout au moins ce qu'il en restait, sont arasés de 1792 à 1793 ; le terrain, une fois remblayé, aménagé et planté d'arbres, donne naissance, en 1793, à la Place de la Raison — nom en vogue à cette époque qui s'adonne au culte de l'athéisme dit de la Raison.
Le 16 ventôse, an II — 6 mars 1794 — le maire figeacois Liauzu — tellement actif pendant la Terreur qu'il sera obligé de fuir en Seine-et-Marne à l'issue de cette période — dresse un inventaire des deux sacristies du Chapitre, en compagnie des commissaires et adjoints Delbrel, Grand et Bonnet :
— 53 aubes ; 44 chiffons apelés amicts ; 30 napes ou essuye-main pour la cuizine des prêtres ; 2 surplis ; un paquet de ci-devant purifficatoires qui ont servi ; 5 mentaux pluviaus galonés d'or fin ; 3 ci-devant dalmatiques ; plus un ornement de chatin (satin) broché ; une chazuble noire en soie garnie de dentelle d'argent ; 12 chazubles ou dalmatiques ; 5 toile de St-Jean ; 5 ptes assietes de plomb etc.
L'abbatiale ne roulait pas vraiment sur l'or !
Tous les écrits — par dizaines, voire centaines — relatifs au Figeac de la révolution reproduisent tous sans exception la même antienne : la guillotine fait tomber cinq têtes, place de la Raison, sans qu'aucun de ces écrits ne nous apportent plus de précisions. Nous avons, pour notre part, cherché de qui les têtes étaient tombées et pourquoi ?
Le 5 pluviôse de l'an II — 24 janvier 1794 — Jean-Baptiste Bô (1743-1814), médecin puis député aveyronnais, est envoyé dans le Lot en mission de représentant du peuple, par le Comité de Salut Public. Une de ses "glorieuses" actions est de déporter à Bordeaux, par un décret du 24 ventôse an II — 14 mars 1794 — tous les prêtres réfractaires du Lot.
C'est au village de Camburat que, le 4 germinal de l'an II — 24 mars 1794 — Bô trouve une farouche opposition aux préceptes révolutionnaires qu'il est chargé de répandre. L'athéisme ne passe pas et le culte de la Raison puis de l'Etre Suprême, encore moins. Bô est reçu par des cris hostiles, des quolibets et des récriminations à caractère religieux ; la garde municipale essaie de frayer un chemin au représentant du peuple, un coup de feu part, des pierres sont lancées dans sa direction, son cheval est blessé.
Arrivé à Figeac, Bô décrète que le canton de Fons est en rébellion ; il fait arrêter les coupables, transférer le tribunal criminel du Lot à Figeac et transporter la guillotine départementale sur la Place de la Raison.
Le 10 germinal, la guillotine est installée, le tribunal également. Le 11 germinal, à 6 heures du soir, sans jury, Bô prononce la condamnation à mort pour crime de lèse-nation sur un représentant du peuple de :
— Jean-Pierre Rames, tailleur d'habits de Lissac, vu « armé d'un fusil » ;
— Pierre Delord, cultivateur de Camburat, vu « armé d'un hâcheron » ;
— Jean Garrigou, berger de Cardaillac, aperçu « armé d'un bâton et déguisé en femme ».
A six heures et demie, soit une demie-heure après le jugement, les trois têtes roulent sur la Place de la Raison.
Bô qui poursuit, dès le lendemain, sa mission sur les départements voisins, la guillotine de Figeac ne s'arrête pas pour autant. Le 22 germinal an II — 11 avril 1794 — Doumerg, charpentier à Lacapelle-Marival monte à l'échafaud, coupable d'avoir proféré des « propos anti-révolutionnaires » dans l'auberge tenue par sa fille.
Vous allez me dire que vous n'avez pas votre compte ! Vous attendiez cinq têtes et seulement quatre vous sont proposées. Effectivement, nous n'avons pu trouver laquelle est la cinquième, parmi les quinze exécutions à la peine capitale qui ont eu lieu dans le Lot, de mars 1793 à septembre 1794. (1)
La place de la Raison devient place la Concorde en 1801, place Bourbon en 1814 pour revenir à la Raison en 1830. Elle est délimitée sur tout son périmètre par un petit muret, formant un square.
Plan partiel de Figeac en 1833
Jean-François Champollion (1790-1832), gloire figeacoise, est décédé le 4 mars ; dès le 11 mars 1832, Vincent Delpuech réunit son Conseil municipal qui décide d'ouvrir une souscription publique aux fins d'élever un monument à la gloire de Champollion sur la place de la Raison. Les listes de souscription seront réunies, publiées et annexées aux registres de la mairie, un second exemplaire, scellé dans une boîte de plomb, sera déposé dans le monument.
Grâce à la ténacité du baron Jean-César-Marie-Alexandre Chaudruc de Crazannes (1782-1862), archéologue et sous-préfet à Figeac — pour obtenir des souscriptions, il adresse un dessin du futur monument, notamment à l'Académie de Marseille en 1833 —, l'Obélisque est enfin inauguré en 1836, sur la place de la Raison.
Entouré d'une grille protectrice, le monument haut de 8,02 mètres, est taillé dans un granit provenant d'une carrière voisine de Figeac.
En 1860, la Chorale de Figeac se constitue et se transforme en Harmonie en 1889. Elle prend le vocable des Artisans Réunis. Lors des concerts qu'elle dispense sur la place de la Raison, un kiosque-estrade est monté face à l'Obélisque, au pied de l'église Saint-Sauveur.
C'est précisément cet emplacement qui est choisi pour édifier un monument des mobiles en hommage aux combattants de 1870-1871. Une souscription publique est encore lancée : le ministère des Beaux-Arts y participe pour 6.000 francs, la commune verse également son obole. Il est fait appel au statuaire Auguste Seysse (1862-1946). La sculpture, qui représente le capitaine Pierre Anglade (1835-1870) entouré d'un mobile du Lot, d'un tirailleur et d'un artilleur, installée dès la fin de 1906, est inaugurée officiellement le 7 juillet 1907, à l'occasion de grandes fêtes et d'un concours musical.
Le kiosque-estrade, dont le monument aux morts a pris la place, est alors monté au centre de la place de la Raison, sur le côté droit.
Les sociétés musicales figeacoises, tant l'orphéon l'Union Fraternelle que l'harmonie les Artisans réunis, pétitionnent à qui mieux mieux auprès du Conseil municipal afin d'obtenir un Kiosque à musique digne de ce nom. A l'approche de grandes fêtes à Figeac, programmées pour trois jours début octobre 1911, le Journal du Lot relaye d'ailleurs l'information le 9 juin 1911 : on nous prie de demander à l'administration municipale quand commenceront les travaux de construction du kiosque qui doit être érigé sur la place de la Raison ?
Finalement, à la place de l'estrade-kiosque en bois démontable, la municipalité fait construire un simple soubassement de pierre octogonal. Les plans dressés par l'architecte municipal Paul Bories (1865 - † après 1938) pour l'édification d'un kiosque complet resteront sous le coude pendant 15 ans.
En 1926, l'Harmonie des Artisans Réunis prend le taureau par les cornes et devance le Conseil municipal qui traîne la jambe. Les musiciens contactent un métallier-serrurier pour ériger une toiture ; les colonnes en fonte d'anciens lampadaires à gaz qui étaient en réserve au collège de Figeac sont alors réutilisées afin de servir de support à la nouvelle couverture ; une rambarde de fer forgé est installée ; le tout sur un soubassement reconstruit avec un plancher de bois. Et le tour est joué !... Mis à part le fait que nos musiciens sont dans l'incapacité d'honorer les devis signés. Ils adressent alors les factures à Fernand Pézet, maire de Figeac, qui, après une houleuse séance du Conseil municipal du 12 juillet 1927, accorde, à l'Harmonie, une subvention de 2.656,35 frs comme part contributive de la ville aux frais de réédification du kiosque de la Place de la Raison.
Kiosque toujours en place.
voir ici Kiosque à musique, place de la Raison de Figeac, aujourd'hui. — et Ici.
Obélisque, Kiosque à musique et Monument aux morts 1870-1871.
Monument des mobiles 1870-1871, aujourd'hui.
publié par JeanMarc Jeu 8 Déc 2016 10:14
4 juillet 1901 — Concert du jeudi 4 juillet, de 8 h. ½ à 9 h. ½ sur la place de Raison
— Le Vaguemestre, allegro militaire, première audition (Senée). — Ouverture de concert, morceaux de choix, concours de Rodez (Giraud). — Le Jour et la Nuit, fantaisie (Lecocq). — La Poupée de Nuremberg, ouverture, morceaux de choix, concours de Rodez (Adam). — Erwin, fantaisie variée pour clarinette, redemandé (Meister).
11 juin 1906 — Retour glorieux du concours de Paris de l'harmonie des Artisans Réunis.
— De même qu'à nos orphéonistes, revenus du concours de Périgueux, la population figeacoise a fait une réception enthousiaste à l'harmonie « les Artisans Réunis », de retour du concours de Paris.
Encadrés dans une double haie de pompiers, portant leurs torches allumées et accompagnés des diverses sociétés de la ville, nos musiciens ont parcouru l'avenue de la Gare et la rue Gambetta lau milieu d'une nombreuse foule sympathique.
Sur tout le parcours, des arcs de triomphe avaient été dressés et des feux de bengale aux multiples couleurs éclairaient leur marche triomphale.
Sur la place Carnot, le maire déjà ville, M. Pézet, entouré des membres du conseil municipal, attendait, nos jeunes artistes pour leur souhaiter la bienvenue et les féliciter de l'éclatant succès qu'ils venaient de remporter dans la capitale.
En un mot, belle manifestation en faveur de nos sociétés musicales, manifestation méritée, à laquelle nous joignons nos félicitations personnelles.
6 au 8 juillet 1907 — Concours musical et inauguration du monument 1870-1871
— Les fêtes de Figeac. C'est au milieu d'une cohue invraisemblable que nous arrivâmes samedi soir à Figeac, où débarquaient de tous les points de la région, visiteurs, invités, membres des sociétés chorales et musicales, des vétérans des armées de terre et de mer pour assister ou prendre part aux fêtes du 7 juillet.
Le trajet, malgré que les compartiments des wagons fussent au complet, parut court, tant il y avait de la gaieté parmi tous, surtout parmi les excellents orphéonistes de Cahors.
Certes, non, ils n'engendrent pas la mélancolie, et c'était plaisir que d'entendre de tous les wagons éclats de rire et bravos.
A 10 heures seulement, nous pûmes sortir de la gare et entrer dans Figeac en pleine réjouissance.
Une retraite aux flambeaux suivie par des milliers d'hommes, de femmes, d'enfants portant des lampions parcourt les rues brillamment illuminées. Les fanfares qui sont arrivées pour le concours musical font entendre des pas redoublés, cependant que les orphéons entonnent un chœur. Bien tard dans la nuit, c'est un tapage assourdissant, qui ne cesse que quelqnes heures pour reprendre à la pointe du jour.
Et toute la journée les rues de Figeac résonnent du bruit des fanfares qui se rendent au concours ou qui en reviennent.
L'animation est inouïe, dès 10 heures du matin devant la gare, où le service d'ordre est assuré par les gendarmes.
Dans la cour de la gare les sociétés de vétérans, drapeaux déployés attendent l'arrivée des autorités.
Sur le quai de la gare, MM. Boissonnade, sous-préfet de Figeac, Bécays, Malvy, députés, Pezet, maire, viennent recevoir M. le Préfet du Lot.
Dès l'arrivée du train, les salutations et les présentations faites, M. le Préfet, accompagné de MM. Colombié, Laburthe, conseillers de préfecture, et Brugère, chef de cabinet, prend place dans le landau du sous-préfet.
Les clairons et les tambours des sociétés de vétérans sonnent et battent aux champs, puis, font entendre le salut au drapeau.
Les autorités se rendent à la sous-préfecture, et à la mairie, où le Préfet est reçu par la municipalité et le Conseil municipal de Figeac.
Le cortège se rend ensuite à l'hospice mais midi approche : l'on se rend au banquet qui a lieu sous la halle, admirablement décorée. 6 tables immenses sont dressées autour desquelles prennent place 500 convives. Le dîner servi par l'hôtel Fabrègue est bien composé : chacun y fait honneur.
Au dessert, des discours très éloquents et vivement applaudis sont prononcés par MM. le Préfet du Lot, Pezet, maire de Figeac, Bécays, député, Malvy, député, Cocula, sénateur, Talou, conseiller général, Darquier, maire de Cahors, Pauliac, président du conseil général.
L'inauguration du Monument. Le banquet prit fin à 3 heures.
La foule enthousiasmée par les belles paroles qu'elle venait d'entendre se rendit sur la place de la Raison où va avoir lieu l'inauguration du monument élevé à la mémoire des soldats morts en 1870-71.
Sur une estrade dressée face le monument prennent place les membres du Comité du monument et les autorités.
Mais le signal est donné :
Clairons et tambours sonnent et battent aux champs ; le voile qui recouvre le monument est enlevé, la musique joue la Marseillaise.
La foule immense qui se presse sur la place de la Raison, applaudit longuement. Le spectacle est impressionnant.
Puis un silence relatif s'établit ; M. du Pougat, président de la société des Combattants de 1870-71, en un excellent discours fait la remise à la ville de Figeac du monument, au milieu des vives acclamations de la foule.
La fête de nuit. La pluie, malheureusement a gâté un peu cette partie de la fête ; néanmoins, le feu d'artifice a pu être tiré à la grande joie de la foule énorme qui se pressait. A 9 heures, la distribution des récompenses groupa toutes les Sociétés.
Puis après une bataille de confettis acharnée, un bal public eut lieu qui dura, malgré le temps, fort tard dans la nuit.
La fatigue eut seule raison des nombreux danseurs qui enfin se retirèrent pour aller prendre un repos bien mérité.
Le Concours musical. Dans la matinée, le concours choral et instrumental obtint un vif succès : notons que l'Orphéon de Cahors fut très remarqué.
Du reste les récompenses obtenues le prouvent surabondamment. Voici le palmarès du Concours (...)
La fête de lundi a été fort contrariée par le mauvais temps : ce fut bien regrettable, car elle s'annonçait très belle et très gaie.
L'animation fut grande quand même durant toute la journée et toute la soirée.
Figeac - Place de la Raison, Eglise Saint-Sauveur, kiosque-estrade
21 juin 1910 — L'Union Fraternelle de Figeac exécute ses répétitions sur la place de la Raison
— L'Union Fraternelle de Figeac a exécuté jeudi soir 16 juin, sur la place de la Raison, les chœurs imposés au concours musical de Gourdon. Ces morceaux, bien interprétés, ont été magistralement enlevés. Félicitations aux orphéonistes et à leur chef.
26 juin et 27 juin 1910 — L'Union fraternelle de Figeac au Concours musical de Gourdon et rentrée triomphale au bercail.
— Un télégramme de cette localité nous annonce que notre société orphéonique l'Union fraternelle, a obtenu, dimanche, un grand succès au concours musical.
Trois premiers prix ont été décernés à cette société par le jury : lecture à vue, exécution et honneur.
Nos plus sincères félicitations.
— Une réception enthousiaste a été faite lundi soir, 27 juin à l'Orphéon l'Union Fraternelle, lors de sa rentrée du concours musical de Gourdon où il a obtenu trois premiers prix avec une prime en espèces.
Nos vaillants orphéonistes ont été, à leur arrivée, reçus dans la cour de la gare par le conseil municipal, l'Harmonie des Artisans réunis et la Compagnie des sapeurs-pompiers.
M. Baduel, adjoint au maire, au nom de ce dernier, au nom de la ville et du conseil municipal félicite tous les membres de l'Orphéon en même temps que leur chef, M. Dubernard.
Le cortège s'est ensuite formé et a suivi les principales artères de la ville au milieu d'une haie de curieux qui n'ont pas ménagé aux orphéonistes leurs chaleureux applaudissements.
Sur tout le parcours, l'Harmonie a exécuté d'entraînants pas redoublés.
Le cortège s'est disloqué place Champollion, au milieu des vivats répétés.
13 et 14 juillet 1910 — Fêtes nationale. Concerts sur la place de la Raison.
— Fête dite nationale. Voici le programme :
13 juillet, à 8 heures du soir, retraite aux flambeaux.
14 juillet, à 5 heures du matin, réveil en fanfare ; à 8 heures, distribution de secours aux indigents de la ville ; à midi banquet ; à 2 heures, bal à la halle aux grains ; à 8 heures, illuminations générales ; concerts donnés par l'Harmonie les Artisans Réunis et l'Orphéon l'Union Fraternelle, sur la place de la Raison ; à 9 heures, feu d'artifice quai des Jacobins ; à 10 heures, reprise du bal à la halle aux grains.
8 juin 1912— Succès de l'Union Fraternelle figeacoise à Paris.
Concours international de musique.
— Au concours international de musique qui a eu lieu à Paris les 26, 27 et 28 mai, notre excellente société chorale « L'Union Fraternelle » de Figeac, a remporté un 2e prix de lecture à vue.
12 sociétés concourraient dans la même division.
Le prix offert consiste en une belle couronne en vermeil et une plaquette en bronze aux armes de la ville de Paris. Nous adressons à notre excellente société nos vives félicitations
13 et 14 juillet 1912 — Fête Nationale à Figeac. Concert sur le soubassement du Kiosque.
— Figeac. Fête Nationale du 14 juillet. — Programme des réjouissances :
Samedi 13 juillet. — A 7 heures du soir, sonnerie des cloches. A neuf heures, retraite aux flambeaux avec le concours des Sociétés les Artisans réunis, les tambours et clairons et la compagnie des sapeurs pompiers.
(Départ cour de la gare).
Dimanche 14 juillet. — A six heures du matin, réveil en fanfare et bombes, sonnerie des cloches.
A huit heures, distribution de bons de pain aux indigents de la ville, dans la cour de la mairie. A midi,
sonnerie des cloches. A deux heures du soir, bal sous la halle. A quatre heures, départ d'un superbe ballon et baudruches, place de la Raison. A cinq heures et demie, concert donné par la Société l'Union fraternelle, sur le kiosque. A sept heures, sonnerie des cloches. A huit heures, illumination des boulevards, quais et pont Gambetta. A huit heures et demie, concert donné par la Société les Artisans réunis, sur le kiosque. A dix heures, brillant feu d'artifice quai des Jacobins.
A onze heures, reprise du bal sous la halle.
La commission prie les habitants de bien vouloir pavoiser et illuminer leurs immeubles
8 juin 1913 — Fêtes à Figeac, Concert de l'harmonie les Artisans réunis sur le kiosque.
— Voici le programme des fêtes du dimanche 8 juin.
A 11 heures, tour de ville en musique ; à 15 heures, courses de bicyclettes, locale : 20, 10, 5 fr. ; régionale :
50, 20, 10, 5 fr. ; aux anneaux ; à 17 h. 30, concert par la Société l'orphéon l'Union fraternelle, place Champollion ; à 20 h. 30, concert par la Société les Artisans réunis, place de la Raison.
Pendant le concert, bataille de confettis.
A 21 h, 30. feu d'artifice tiré sur l'esplanade des Carmélites ; à 22 h, ouverture du bal public sous la halle.
Voici le programme des morceaux qui seront exécutés par l'harmonie les Artisans réunis sur le kiosque de la place de la Raison, de huit heures et demie à neuf heures et demie :
1. Les Cadets de Russie, allegro (Sellenick). — 2. Mithridate, ouverture (Mozart). — 3. La Veuve joyeuse, fantaisie (Lehar). — 4. La Basoche, fantaisie (Meister). — 5. Ségoviane, danse espagnole (Lacome)
Figeac - Harmonie des Artisans Réunis — Place de la Raison, Kiosque, Obélisque et Eglise Saint-Sauveur
14 juillet 1921 — Concert des Artisans Réunis et de l'Orphéon de l'Union Fraternelle sur le Kiosque place de la Raison
— Figeac. Fête Nationale. Programme des morceaux qui seront exécutés jeudi 14 juillet à 9 heures du soir, place de la Raison, par l'harmonie Les Artisans Réunis et l'Orphéon l'Union Fraternelle :
l. La Marselllaise. (harmonie). — 2. Il faut aimer, valse lente (orphéon). — 3. Les Mousquetaires au couvent, fantaisie. (harmonie). — 4. Aubade Provençale. (orphéon). — 5. La Vallée d’Ossau, valse. (harmonie).
14 juillet 1926 — Fête Nationale à Figeac. Concert sur le Kiosque.
— La fête nationale du 14 juillet a eu, cette année dans notre ville un éclat particulier. Mardi soir, une brillante retraite aux flambeaux, avec le concours de l'Harmonie « Les Artisans Réunis » et de la Compagnie des sapeurs pompiers, s'est déroulée triomphalement à travers nos principales artères. Un imposant cortège de jeunes gens et de jeunes filles l'ont suivie jusqu'à la dislocation.
Le lendemain soir, de 21 h. à 22 h. le concert donné par notre vaillante société musicale « Les Artisans Réunis » attira sur la place de la Raison un public considérable. Programme de l'Harmonie :
1. Marche des drapeaux (Sellenick) — 2. Hamlet, fantaisie (A. Thomas) — 3. Fête militaire, mazurka pour piston (Petit) — 4. La fille du tambour-major fantaisie (Offenbach) — 5. La Marseillaise.
A l'issue du concert, un bal avec brillant orchestre eut lieu sous la halle.
Concerts sur le Kiosque dont la construction est enfin achevée
29 juin 1927. Concert, place de la Raison. — Programme du mercredi 29 juin de 9 à 10 h. du soir, donné par « Les Artisans Réunis » : 1. Triomphe, marche (Popy) — 2. La Reine Maud, ouverture du concert (Boyer) — 3. Fête isiaque, scène égyptienne : 1. danse sacrée ; 2. invocation ; 3. marche cortège (Watelle) — 4. Hamlet, sélection (A. Thomas) — 5. Carnaval parisien polka burlesque (Popy).
14 juillet 1927. Concert. — Voici le programme du concert qui aura lieu à l'occasion du 14 juillet, de 9 h à 10 h., Place de la Raison : 1. Marche des petits lapins (Ithier) — 2. Les échos du midi, mosaïque (Kelsen) — 3. Santiago, valse espagnole (Corbin) — 4. La fille du tambour-major (Offenbach) — 5. La Marseillaise.
Où il est question de Cartes Postales signées par le Président du Conseil Edouard Herriot avant qu'il ne se rende au Kiosque à musique de la place de la Raison à Figeac, pour y pousser, non pas la chansonnette, mais pour discourir, comme il se doit. Puis dîner "intime" de cent convives !
26 septembre 1932 — La Réception de M. Herriot à Figeac.
Le président du conseil est parti cette nuit par la route pour Genève. A l'issue de ce banquet monstre, et après avoir dû signer un grand nombre de cartes postales, illustrées de son portrait, le chef du gouvernement français remonta en auto pour se rendre à Figeac où l'accueil qui lui fut fait par la population fut aussi chaleureux que celui de Gramat.
Après avoir été reçu à l'entrée de la pittoresque sous-préfecture par la municipalité, entourant M. Loubet, sénateur-maire, le président du conseil se rendit sur la place de la Raison, où le kiosque à musique avait été aménagé en estrade et où MM. Loubet et de Monzie lui souhaitèrent successivement la bienvenue. M. Herriot les remercia en termes émus, et tint à rendre également hommage à M. Henry de Jouvenel, présent à son côté, dont il fit l'éloge du rôle au Parlement et à Genève.
Le chef du gouvernement se rendit ensuite à pied à l'hôtel de la Monnaie, maison datant du XVIe siècle, qu'il visita en détail, puis il présida dans la soirée un dîner intime qui ne comptait cependant pas moins de cent cinquante convives.
Des toasts y furent portés en son honneur et le président du conseil remercia en levant son verre à la France et à la paix.
Après le dîner, M. Herriot prit place dans sa propre voiture, venue tout exprès de Paris, afin de gagner directement, par la route, Genève, où il compte être arrivé demain lundi, au début de l'après-midi.
(1) Exécutions capitales du Lot de mars 1793 à septembre 1794.
Avant l'arrivée de Bô à Figeac, deux exécutions se sont déroulées à Cahors le 10 janvier 1794 :
— Paliès, scieur de long de la commune de Cas près Caylus, pour avoir tenu avec ses voisins les propos tels « qu'il fallait un roi à la France, sans quoi tout irait mal ; que le roi était le chef de famille et qu'une famille sans chef était bien malheureuse ».
— Redoulés, tisserand et fournier de la commune de Goujounac, trop bavard, aurait déclaré à quelques voisins « qu'au lieu d'un roi, il y en avait une vingtaine dans chaque commune ».
Ensuite, un certain Boissier de Mouillac, près Puylaroque, est condamné pour crime d'émigration le 11 avril 1794. (la probable 5e tête tombée à Figeac)
Le 29 avril 1794, deux exécutions ont lieu en même temps : Bergon lazariste à Cahors et Jammes curé réfractaire de Belmont, près de Saint-Céré.
Le 22 septembre 1794, J.-P. Foulai de Méatel, chanoine de Montsalvy dans le Cantal est à son tour guillotiné.
Harmonie des Artisans réunis au Kiosque aujourd'hui. (1/4) — (2/4). — (3/4). — (4/4).
Des randonneurs font une pause au Kiosque.
Figeac - Harmonie des Artisans Réunis en 1912
Formations musicales actives en 1909 à Figeac :
Les Artisans Réunis (harmonie), direction Charles Escudier, 50 exécutants ;
L'Union Fraternelle (chorale), président Becays, direction Dubernard, 43 exécutants.
(LOT)
L'abbaye de Figeac est fondée au IXe siècle, l'église Saint-Sauveur qui lui est attachée est construite quant à elle du XIe au XIIIe siècle. Effondrée partiellement par les protestants vers 1575-1577, elle est reconstruite au XVIIe siècle.
En 1774, le Chapitre est composé d'un Abbé, d'un Doyen, de deux archidiacres, d'un chantre et de douze chanoines nommés par l'Abbé qui paie 2000 florins à la Cour de Rome — le florin vaut un écu romain, l'écu romain vaut environ 5 livres et 5 florins — et jouit de 18.000 livres tournois de revenu annuel.
Le quarantième et dernier Abbé du Chapitre Saint-Sauveur, de 1749 à 1786, est Alexandre Lascaris de Tende de Vintimille (1711-1786). Après sa mort en 1786, l'abbaye est mise aux économats pour 6 ans, autrement dit sous administration. L'abbaye dispose alors de 15.000 livres de revenus et doit toujours rétrocéder 2.000 florins à Rome.
La Révolution met un terme aux prérogatives de l'abbaye et aliène l'ensemble des bâtiments abbatiaux en tant que biens nationaux en 1791.
Contigu à la partie méridionale de l'église Saint-Sauveur, au bord du Célé, le jardin de la Maîtrise du Chapitre et le Cloître, ou tout au moins ce qu'il en restait, sont arasés de 1792 à 1793 ; le terrain, une fois remblayé, aménagé et planté d'arbres, donne naissance, en 1793, à la Place de la Raison — nom en vogue à cette époque qui s'adonne au culte de l'athéisme dit de la Raison.
Le 16 ventôse, an II — 6 mars 1794 — le maire figeacois Liauzu — tellement actif pendant la Terreur qu'il sera obligé de fuir en Seine-et-Marne à l'issue de cette période — dresse un inventaire des deux sacristies du Chapitre, en compagnie des commissaires et adjoints Delbrel, Grand et Bonnet :
— 53 aubes ; 44 chiffons apelés amicts ; 30 napes ou essuye-main pour la cuizine des prêtres ; 2 surplis ; un paquet de ci-devant purifficatoires qui ont servi ; 5 mentaux pluviaus galonés d'or fin ; 3 ci-devant dalmatiques ; plus un ornement de chatin (satin) broché ; une chazuble noire en soie garnie de dentelle d'argent ; 12 chazubles ou dalmatiques ; 5 toile de St-Jean ; 5 ptes assietes de plomb etc.
L'abbatiale ne roulait pas vraiment sur l'or !
Tous les écrits — par dizaines, voire centaines — relatifs au Figeac de la révolution reproduisent tous sans exception la même antienne : la guillotine fait tomber cinq têtes, place de la Raison, sans qu'aucun de ces écrits ne nous apportent plus de précisions. Nous avons, pour notre part, cherché de qui les têtes étaient tombées et pourquoi ?
Le 5 pluviôse de l'an II — 24 janvier 1794 — Jean-Baptiste Bô (1743-1814), médecin puis député aveyronnais, est envoyé dans le Lot en mission de représentant du peuple, par le Comité de Salut Public. Une de ses "glorieuses" actions est de déporter à Bordeaux, par un décret du 24 ventôse an II — 14 mars 1794 — tous les prêtres réfractaires du Lot.
C'est au village de Camburat que, le 4 germinal de l'an II — 24 mars 1794 — Bô trouve une farouche opposition aux préceptes révolutionnaires qu'il est chargé de répandre. L'athéisme ne passe pas et le culte de la Raison puis de l'Etre Suprême, encore moins. Bô est reçu par des cris hostiles, des quolibets et des récriminations à caractère religieux ; la garde municipale essaie de frayer un chemin au représentant du peuple, un coup de feu part, des pierres sont lancées dans sa direction, son cheval est blessé.
Arrivé à Figeac, Bô décrète que le canton de Fons est en rébellion ; il fait arrêter les coupables, transférer le tribunal criminel du Lot à Figeac et transporter la guillotine départementale sur la Place de la Raison.
Le 10 germinal, la guillotine est installée, le tribunal également. Le 11 germinal, à 6 heures du soir, sans jury, Bô prononce la condamnation à mort pour crime de lèse-nation sur un représentant du peuple de :
— Jean-Pierre Rames, tailleur d'habits de Lissac, vu « armé d'un fusil » ;
— Pierre Delord, cultivateur de Camburat, vu « armé d'un hâcheron » ;
— Jean Garrigou, berger de Cardaillac, aperçu « armé d'un bâton et déguisé en femme ».
A six heures et demie, soit une demie-heure après le jugement, les trois têtes roulent sur la Place de la Raison.
Bô qui poursuit, dès le lendemain, sa mission sur les départements voisins, la guillotine de Figeac ne s'arrête pas pour autant. Le 22 germinal an II — 11 avril 1794 — Doumerg, charpentier à Lacapelle-Marival monte à l'échafaud, coupable d'avoir proféré des « propos anti-révolutionnaires » dans l'auberge tenue par sa fille.
Vous allez me dire que vous n'avez pas votre compte ! Vous attendiez cinq têtes et seulement quatre vous sont proposées. Effectivement, nous n'avons pu trouver laquelle est la cinquième, parmi les quinze exécutions à la peine capitale qui ont eu lieu dans le Lot, de mars 1793 à septembre 1794. (1)
La place de la Raison devient place la Concorde en 1801, place Bourbon en 1814 pour revenir à la Raison en 1830. Elle est délimitée sur tout son périmètre par un petit muret, formant un square.
Plan partiel de Figeac en 1833
Jean-François Champollion (1790-1832), gloire figeacoise, est décédé le 4 mars ; dès le 11 mars 1832, Vincent Delpuech réunit son Conseil municipal qui décide d'ouvrir une souscription publique aux fins d'élever un monument à la gloire de Champollion sur la place de la Raison. Les listes de souscription seront réunies, publiées et annexées aux registres de la mairie, un second exemplaire, scellé dans une boîte de plomb, sera déposé dans le monument.
Grâce à la ténacité du baron Jean-César-Marie-Alexandre Chaudruc de Crazannes (1782-1862), archéologue et sous-préfet à Figeac — pour obtenir des souscriptions, il adresse un dessin du futur monument, notamment à l'Académie de Marseille en 1833 —, l'Obélisque est enfin inauguré en 1836, sur la place de la Raison.
Entouré d'une grille protectrice, le monument haut de 8,02 mètres, est taillé dans un granit provenant d'une carrière voisine de Figeac.
En 1860, la Chorale de Figeac se constitue et se transforme en Harmonie en 1889. Elle prend le vocable des Artisans Réunis. Lors des concerts qu'elle dispense sur la place de la Raison, un kiosque-estrade est monté face à l'Obélisque, au pied de l'église Saint-Sauveur.
C'est précisément cet emplacement qui est choisi pour édifier un monument des mobiles en hommage aux combattants de 1870-1871. Une souscription publique est encore lancée : le ministère des Beaux-Arts y participe pour 6.000 francs, la commune verse également son obole. Il est fait appel au statuaire Auguste Seysse (1862-1946). La sculpture, qui représente le capitaine Pierre Anglade (1835-1870) entouré d'un mobile du Lot, d'un tirailleur et d'un artilleur, installée dès la fin de 1906, est inaugurée officiellement le 7 juillet 1907, à l'occasion de grandes fêtes et d'un concours musical.
Le kiosque-estrade, dont le monument aux morts a pris la place, est alors monté au centre de la place de la Raison, sur le côté droit.
Les sociétés musicales figeacoises, tant l'orphéon l'Union Fraternelle que l'harmonie les Artisans réunis, pétitionnent à qui mieux mieux auprès du Conseil municipal afin d'obtenir un Kiosque à musique digne de ce nom. A l'approche de grandes fêtes à Figeac, programmées pour trois jours début octobre 1911, le Journal du Lot relaye d'ailleurs l'information le 9 juin 1911 : on nous prie de demander à l'administration municipale quand commenceront les travaux de construction du kiosque qui doit être érigé sur la place de la Raison ?
Finalement, à la place de l'estrade-kiosque en bois démontable, la municipalité fait construire un simple soubassement de pierre octogonal. Les plans dressés par l'architecte municipal Paul Bories (1865 - † après 1938) pour l'édification d'un kiosque complet resteront sous le coude pendant 15 ans.
En 1926, l'Harmonie des Artisans Réunis prend le taureau par les cornes et devance le Conseil municipal qui traîne la jambe. Les musiciens contactent un métallier-serrurier pour ériger une toiture ; les colonnes en fonte d'anciens lampadaires à gaz qui étaient en réserve au collège de Figeac sont alors réutilisées afin de servir de support à la nouvelle couverture ; une rambarde de fer forgé est installée ; le tout sur un soubassement reconstruit avec un plancher de bois. Et le tour est joué !... Mis à part le fait que nos musiciens sont dans l'incapacité d'honorer les devis signés. Ils adressent alors les factures à Fernand Pézet, maire de Figeac, qui, après une houleuse séance du Conseil municipal du 12 juillet 1927, accorde, à l'Harmonie, une subvention de 2.656,35 frs comme part contributive de la ville aux frais de réédification du kiosque de la Place de la Raison.
Kiosque toujours en place.
voir ici Kiosque à musique, place de la Raison de Figeac, aujourd'hui. — et Ici.
Obélisque, Kiosque à musique et Monument aux morts 1870-1871.
Monument des mobiles 1870-1871, aujourd'hui.
publié par JeanMarc Jeu 8 Déc 2016 10:14
4 juillet 1901 — Concert du jeudi 4 juillet, de 8 h. ½ à 9 h. ½ sur la place de Raison
— Le Vaguemestre, allegro militaire, première audition (Senée). — Ouverture de concert, morceaux de choix, concours de Rodez (Giraud). — Le Jour et la Nuit, fantaisie (Lecocq). — La Poupée de Nuremberg, ouverture, morceaux de choix, concours de Rodez (Adam). — Erwin, fantaisie variée pour clarinette, redemandé (Meister).
11 juin 1906 — Retour glorieux du concours de Paris de l'harmonie des Artisans Réunis.
— De même qu'à nos orphéonistes, revenus du concours de Périgueux, la population figeacoise a fait une réception enthousiaste à l'harmonie « les Artisans Réunis », de retour du concours de Paris.
Encadrés dans une double haie de pompiers, portant leurs torches allumées et accompagnés des diverses sociétés de la ville, nos musiciens ont parcouru l'avenue de la Gare et la rue Gambetta lau milieu d'une nombreuse foule sympathique.
Sur tout le parcours, des arcs de triomphe avaient été dressés et des feux de bengale aux multiples couleurs éclairaient leur marche triomphale.
Sur la place Carnot, le maire déjà ville, M. Pézet, entouré des membres du conseil municipal, attendait, nos jeunes artistes pour leur souhaiter la bienvenue et les féliciter de l'éclatant succès qu'ils venaient de remporter dans la capitale.
En un mot, belle manifestation en faveur de nos sociétés musicales, manifestation méritée, à laquelle nous joignons nos félicitations personnelles.
6 au 8 juillet 1907 — Concours musical et inauguration du monument 1870-1871
— Les fêtes de Figeac. C'est au milieu d'une cohue invraisemblable que nous arrivâmes samedi soir à Figeac, où débarquaient de tous les points de la région, visiteurs, invités, membres des sociétés chorales et musicales, des vétérans des armées de terre et de mer pour assister ou prendre part aux fêtes du 7 juillet.
Le trajet, malgré que les compartiments des wagons fussent au complet, parut court, tant il y avait de la gaieté parmi tous, surtout parmi les excellents orphéonistes de Cahors.
Certes, non, ils n'engendrent pas la mélancolie, et c'était plaisir que d'entendre de tous les wagons éclats de rire et bravos.
A 10 heures seulement, nous pûmes sortir de la gare et entrer dans Figeac en pleine réjouissance.
Une retraite aux flambeaux suivie par des milliers d'hommes, de femmes, d'enfants portant des lampions parcourt les rues brillamment illuminées. Les fanfares qui sont arrivées pour le concours musical font entendre des pas redoublés, cependant que les orphéons entonnent un chœur. Bien tard dans la nuit, c'est un tapage assourdissant, qui ne cesse que quelqnes heures pour reprendre à la pointe du jour.
Et toute la journée les rues de Figeac résonnent du bruit des fanfares qui se rendent au concours ou qui en reviennent.
L'animation est inouïe, dès 10 heures du matin devant la gare, où le service d'ordre est assuré par les gendarmes.
Dans la cour de la gare les sociétés de vétérans, drapeaux déployés attendent l'arrivée des autorités.
Sur le quai de la gare, MM. Boissonnade, sous-préfet de Figeac, Bécays, Malvy, députés, Pezet, maire, viennent recevoir M. le Préfet du Lot.
Dès l'arrivée du train, les salutations et les présentations faites, M. le Préfet, accompagné de MM. Colombié, Laburthe, conseillers de préfecture, et Brugère, chef de cabinet, prend place dans le landau du sous-préfet.
Les clairons et les tambours des sociétés de vétérans sonnent et battent aux champs, puis, font entendre le salut au drapeau.
Les autorités se rendent à la sous-préfecture, et à la mairie, où le Préfet est reçu par la municipalité et le Conseil municipal de Figeac.
Le cortège se rend ensuite à l'hospice mais midi approche : l'on se rend au banquet qui a lieu sous la halle, admirablement décorée. 6 tables immenses sont dressées autour desquelles prennent place 500 convives. Le dîner servi par l'hôtel Fabrègue est bien composé : chacun y fait honneur.
Au dessert, des discours très éloquents et vivement applaudis sont prononcés par MM. le Préfet du Lot, Pezet, maire de Figeac, Bécays, député, Malvy, député, Cocula, sénateur, Talou, conseiller général, Darquier, maire de Cahors, Pauliac, président du conseil général.
L'inauguration du Monument. Le banquet prit fin à 3 heures.
La foule enthousiasmée par les belles paroles qu'elle venait d'entendre se rendit sur la place de la Raison où va avoir lieu l'inauguration du monument élevé à la mémoire des soldats morts en 1870-71.
Sur une estrade dressée face le monument prennent place les membres du Comité du monument et les autorités.
Mais le signal est donné :
Clairons et tambours sonnent et battent aux champs ; le voile qui recouvre le monument est enlevé, la musique joue la Marseillaise.
La foule immense qui se presse sur la place de la Raison, applaudit longuement. Le spectacle est impressionnant.
Puis un silence relatif s'établit ; M. du Pougat, président de la société des Combattants de 1870-71, en un excellent discours fait la remise à la ville de Figeac du monument, au milieu des vives acclamations de la foule.
La fête de nuit. La pluie, malheureusement a gâté un peu cette partie de la fête ; néanmoins, le feu d'artifice a pu être tiré à la grande joie de la foule énorme qui se pressait. A 9 heures, la distribution des récompenses groupa toutes les Sociétés.
Puis après une bataille de confettis acharnée, un bal public eut lieu qui dura, malgré le temps, fort tard dans la nuit.
La fatigue eut seule raison des nombreux danseurs qui enfin se retirèrent pour aller prendre un repos bien mérité.
Le Concours musical. Dans la matinée, le concours choral et instrumental obtint un vif succès : notons que l'Orphéon de Cahors fut très remarqué.
Du reste les récompenses obtenues le prouvent surabondamment. Voici le palmarès du Concours (...)
La fête de lundi a été fort contrariée par le mauvais temps : ce fut bien regrettable, car elle s'annonçait très belle et très gaie.
L'animation fut grande quand même durant toute la journée et toute la soirée.
Figeac - Place de la Raison, Eglise Saint-Sauveur, kiosque-estrade
21 juin 1910 — L'Union Fraternelle de Figeac exécute ses répétitions sur la place de la Raison
— L'Union Fraternelle de Figeac a exécuté jeudi soir 16 juin, sur la place de la Raison, les chœurs imposés au concours musical de Gourdon. Ces morceaux, bien interprétés, ont été magistralement enlevés. Félicitations aux orphéonistes et à leur chef.
26 juin et 27 juin 1910 — L'Union fraternelle de Figeac au Concours musical de Gourdon et rentrée triomphale au bercail.
— Un télégramme de cette localité nous annonce que notre société orphéonique l'Union fraternelle, a obtenu, dimanche, un grand succès au concours musical.
Trois premiers prix ont été décernés à cette société par le jury : lecture à vue, exécution et honneur.
Nos plus sincères félicitations.
— Une réception enthousiaste a été faite lundi soir, 27 juin à l'Orphéon l'Union Fraternelle, lors de sa rentrée du concours musical de Gourdon où il a obtenu trois premiers prix avec une prime en espèces.
Nos vaillants orphéonistes ont été, à leur arrivée, reçus dans la cour de la gare par le conseil municipal, l'Harmonie des Artisans réunis et la Compagnie des sapeurs-pompiers.
M. Baduel, adjoint au maire, au nom de ce dernier, au nom de la ville et du conseil municipal félicite tous les membres de l'Orphéon en même temps que leur chef, M. Dubernard.
Le cortège s'est ensuite formé et a suivi les principales artères de la ville au milieu d'une haie de curieux qui n'ont pas ménagé aux orphéonistes leurs chaleureux applaudissements.
Sur tout le parcours, l'Harmonie a exécuté d'entraînants pas redoublés.
Le cortège s'est disloqué place Champollion, au milieu des vivats répétés.
13 et 14 juillet 1910 — Fêtes nationale. Concerts sur la place de la Raison.
— Fête dite nationale. Voici le programme :
13 juillet, à 8 heures du soir, retraite aux flambeaux.
14 juillet, à 5 heures du matin, réveil en fanfare ; à 8 heures, distribution de secours aux indigents de la ville ; à midi banquet ; à 2 heures, bal à la halle aux grains ; à 8 heures, illuminations générales ; concerts donnés par l'Harmonie les Artisans Réunis et l'Orphéon l'Union Fraternelle, sur la place de la Raison ; à 9 heures, feu d'artifice quai des Jacobins ; à 10 heures, reprise du bal à la halle aux grains.
8 juin 1912— Succès de l'Union Fraternelle figeacoise à Paris.
Concours international de musique.
— Au concours international de musique qui a eu lieu à Paris les 26, 27 et 28 mai, notre excellente société chorale « L'Union Fraternelle » de Figeac, a remporté un 2e prix de lecture à vue.
12 sociétés concourraient dans la même division.
Le prix offert consiste en une belle couronne en vermeil et une plaquette en bronze aux armes de la ville de Paris. Nous adressons à notre excellente société nos vives félicitations
13 et 14 juillet 1912 — Fête Nationale à Figeac. Concert sur le soubassement du Kiosque.
— Figeac. Fête Nationale du 14 juillet. — Programme des réjouissances :
Samedi 13 juillet. — A 7 heures du soir, sonnerie des cloches. A neuf heures, retraite aux flambeaux avec le concours des Sociétés les Artisans réunis, les tambours et clairons et la compagnie des sapeurs pompiers.
(Départ cour de la gare).
Dimanche 14 juillet. — A six heures du matin, réveil en fanfare et bombes, sonnerie des cloches.
A huit heures, distribution de bons de pain aux indigents de la ville, dans la cour de la mairie. A midi,
sonnerie des cloches. A deux heures du soir, bal sous la halle. A quatre heures, départ d'un superbe ballon et baudruches, place de la Raison. A cinq heures et demie, concert donné par la Société l'Union fraternelle, sur le kiosque. A sept heures, sonnerie des cloches. A huit heures, illumination des boulevards, quais et pont Gambetta. A huit heures et demie, concert donné par la Société les Artisans réunis, sur le kiosque. A dix heures, brillant feu d'artifice quai des Jacobins.
A onze heures, reprise du bal sous la halle.
La commission prie les habitants de bien vouloir pavoiser et illuminer leurs immeubles
8 juin 1913 — Fêtes à Figeac, Concert de l'harmonie les Artisans réunis sur le kiosque.
— Voici le programme des fêtes du dimanche 8 juin.
A 11 heures, tour de ville en musique ; à 15 heures, courses de bicyclettes, locale : 20, 10, 5 fr. ; régionale :
50, 20, 10, 5 fr. ; aux anneaux ; à 17 h. 30, concert par la Société l'orphéon l'Union fraternelle, place Champollion ; à 20 h. 30, concert par la Société les Artisans réunis, place de la Raison.
Pendant le concert, bataille de confettis.
A 21 h, 30. feu d'artifice tiré sur l'esplanade des Carmélites ; à 22 h, ouverture du bal public sous la halle.
Voici le programme des morceaux qui seront exécutés par l'harmonie les Artisans réunis sur le kiosque de la place de la Raison, de huit heures et demie à neuf heures et demie :
1. Les Cadets de Russie, allegro (Sellenick). — 2. Mithridate, ouverture (Mozart). — 3. La Veuve joyeuse, fantaisie (Lehar). — 4. La Basoche, fantaisie (Meister). — 5. Ségoviane, danse espagnole (Lacome)
Figeac - Harmonie des Artisans Réunis — Place de la Raison, Kiosque, Obélisque et Eglise Saint-Sauveur
14 juillet 1921 — Concert des Artisans Réunis et de l'Orphéon de l'Union Fraternelle sur le Kiosque place de la Raison
— Figeac. Fête Nationale. Programme des morceaux qui seront exécutés jeudi 14 juillet à 9 heures du soir, place de la Raison, par l'harmonie Les Artisans Réunis et l'Orphéon l'Union Fraternelle :
l. La Marselllaise. (harmonie). — 2. Il faut aimer, valse lente (orphéon). — 3. Les Mousquetaires au couvent, fantaisie. (harmonie). — 4. Aubade Provençale. (orphéon). — 5. La Vallée d’Ossau, valse. (harmonie).
14 juillet 1926 — Fête Nationale à Figeac. Concert sur le Kiosque.
— La fête nationale du 14 juillet a eu, cette année dans notre ville un éclat particulier. Mardi soir, une brillante retraite aux flambeaux, avec le concours de l'Harmonie « Les Artisans Réunis » et de la Compagnie des sapeurs pompiers, s'est déroulée triomphalement à travers nos principales artères. Un imposant cortège de jeunes gens et de jeunes filles l'ont suivie jusqu'à la dislocation.
Le lendemain soir, de 21 h. à 22 h. le concert donné par notre vaillante société musicale « Les Artisans Réunis » attira sur la place de la Raison un public considérable. Programme de l'Harmonie :
1. Marche des drapeaux (Sellenick) — 2. Hamlet, fantaisie (A. Thomas) — 3. Fête militaire, mazurka pour piston (Petit) — 4. La fille du tambour-major fantaisie (Offenbach) — 5. La Marseillaise.
A l'issue du concert, un bal avec brillant orchestre eut lieu sous la halle.
Concerts sur le Kiosque dont la construction est enfin achevée
29 juin 1927. Concert, place de la Raison. — Programme du mercredi 29 juin de 9 à 10 h. du soir, donné par « Les Artisans Réunis » : 1. Triomphe, marche (Popy) — 2. La Reine Maud, ouverture du concert (Boyer) — 3. Fête isiaque, scène égyptienne : 1. danse sacrée ; 2. invocation ; 3. marche cortège (Watelle) — 4. Hamlet, sélection (A. Thomas) — 5. Carnaval parisien polka burlesque (Popy).
14 juillet 1927. Concert. — Voici le programme du concert qui aura lieu à l'occasion du 14 juillet, de 9 h à 10 h., Place de la Raison : 1. Marche des petits lapins (Ithier) — 2. Les échos du midi, mosaïque (Kelsen) — 3. Santiago, valse espagnole (Corbin) — 4. La fille du tambour-major (Offenbach) — 5. La Marseillaise.
Où il est question de Cartes Postales signées par le Président du Conseil Edouard Herriot avant qu'il ne se rende au Kiosque à musique de la place de la Raison à Figeac, pour y pousser, non pas la chansonnette, mais pour discourir, comme il se doit. Puis dîner "intime" de cent convives !
26 septembre 1932 — La Réception de M. Herriot à Figeac.
Le président du conseil est parti cette nuit par la route pour Genève. A l'issue de ce banquet monstre, et après avoir dû signer un grand nombre de cartes postales, illustrées de son portrait, le chef du gouvernement français remonta en auto pour se rendre à Figeac où l'accueil qui lui fut fait par la population fut aussi chaleureux que celui de Gramat.
Après avoir été reçu à l'entrée de la pittoresque sous-préfecture par la municipalité, entourant M. Loubet, sénateur-maire, le président du conseil se rendit sur la place de la Raison, où le kiosque à musique avait été aménagé en estrade et où MM. Loubet et de Monzie lui souhaitèrent successivement la bienvenue. M. Herriot les remercia en termes émus, et tint à rendre également hommage à M. Henry de Jouvenel, présent à son côté, dont il fit l'éloge du rôle au Parlement et à Genève.
Le chef du gouvernement se rendit ensuite à pied à l'hôtel de la Monnaie, maison datant du XVIe siècle, qu'il visita en détail, puis il présida dans la soirée un dîner intime qui ne comptait cependant pas moins de cent cinquante convives.
Des toasts y furent portés en son honneur et le président du conseil remercia en levant son verre à la France et à la paix.
Après le dîner, M. Herriot prit place dans sa propre voiture, venue tout exprès de Paris, afin de gagner directement, par la route, Genève, où il compte être arrivé demain lundi, au début de l'après-midi.
(1) Exécutions capitales du Lot de mars 1793 à septembre 1794.
Avant l'arrivée de Bô à Figeac, deux exécutions se sont déroulées à Cahors le 10 janvier 1794 :
— Paliès, scieur de long de la commune de Cas près Caylus, pour avoir tenu avec ses voisins les propos tels « qu'il fallait un roi à la France, sans quoi tout irait mal ; que le roi était le chef de famille et qu'une famille sans chef était bien malheureuse ».
— Redoulés, tisserand et fournier de la commune de Goujounac, trop bavard, aurait déclaré à quelques voisins « qu'au lieu d'un roi, il y en avait une vingtaine dans chaque commune ».
Ensuite, un certain Boissier de Mouillac, près Puylaroque, est condamné pour crime d'émigration le 11 avril 1794. (la probable 5e tête tombée à Figeac)
Le 29 avril 1794, deux exécutions ont lieu en même temps : Bergon lazariste à Cahors et Jammes curé réfractaire de Belmont, près de Saint-Céré.
Le 22 septembre 1794, J.-P. Foulai de Méatel, chanoine de Montsalvy dans le Cantal est à son tour guillotiné.
Harmonie des Artisans réunis au Kiosque aujourd'hui. (1/4) — (2/4). — (3/4). — (4/4).
Des randonneurs font une pause au Kiosque.
Figeac - Harmonie des Artisans Réunis en 1912
Formations musicales actives en 1909 à Figeac :
Les Artisans Réunis (harmonie), direction Charles Escudier, 50 exécutants ;
L'Union Fraternelle (chorale), président Becays, direction Dubernard, 43 exécutants.
- Classement : 5.26%
Re: Kiosques à Musique
FIRMINY - Place du Breuil prise du perron de l'Église
(LOIRE)
L'accroissement exponentiel de la population appelouse à partir de 1830 — de moins de deux mille âmes en 1810, elle passe à huit mille habitants en 1860 —, dûe à l'exploitation forcenée de la houille et aux industries sidérurgiques qui y sont liées, entraîne bien évidemment des modifications très importantes des infrastructures communales. A commencer par son église Notre-Dame, devenue trop exiguë : située près de la place du Marché, elle est démolie en 1857, avant que la nouvelle ne soit construite.
Le maire de Firminy, de 1848 à 1862, Camille de Chambarlhac (1812 - † après 1867), héritier d'une riche famille nobiliaire de ladite ville — les Chazelets — est de ce fait un important propriétaire foncier. Sur une partie de ces terrains, l'armée autrichienne, qui a occupé la région par deux fois en mars-avril 1814, puis en août-septembre 1815, aurait même bivouaqué. Il est attesté que de vastes terrains, dont Chambarlhac a hérité, sont affermés à la Compagnie des mines de houille de Roche-la-Molière et de Firminy depuis le 8 août 1834, dont le bail se termine le 25 mai 1858. Ces terrains sont alors repris par Chambarlhac, qui engage une procédure contre la Cie de Roche-la-Molière, afin qu'elle comble les puits creusés de toute part sur ces parcelles et qu'elle les remette en état de prairie. Le 14 juin 1860, la cour d'appel alloue 15.000 francs de dommages et intérêts à Chambarlhac.
Ce dernier, par ailleurs menait grand train : il employait, entre autres, un domestique jardinier, André Villevieille, qui en 1867, obtient une médaille d'argent et 25 francs pour ses 24 années de bons et loyaux services.
Est-ce sur un des nombreux terrains appartenant au maire Chambarlhac que la municipalité décide d'installer une nouvelle place publique et d'y édifier la nouvelle église ? Cela reste une hypothèse.
Toujours est-il que, très motivé par ce projet et épaulé par l'abbé Clavelloux, Camille de Chambarlhac fait édifier l'Eglise Saint-Firmin, de 1855 à 1859, sur la nouvelle place du Breuil, en lieu et place d'une prairie très accidentée.
Plan de Firminy en 1829
Le concepteur de cette église, inaugurée le 15 août 1860, est l'architecte Tony Desjardins (1814-1882).
La nouvelle place, plantée de deux rangées d'arbres latérales, devient le lieu incontournable de toutes les festivités, manifestations, cavalcades, marchés et foires. Ces dernières qui se tenaient jusqu'alors sur la Place du Marché, vont être partagées avec la Place du Breuil, qui tient son nom d'une des failles charbonnières appelouses.
Les foires de Firminy qui revêtent une grande importance ont été accordées par ordonnance du Roi depuis le 13 juillet 1828 : elles se tiennent les 22 janvier, 22 mai et 7 octobre de chaque année, et ne durent qu'un jour. Depuis cette date le Conseil général de la Loire sera sans cesse sollicité afin que de nouvelles foires soient allouées à Firminy, mais sans succès : ainsi, les demandes de 1837, 1838, 1841 et 1857 sont rejetées, du fait de l'existence d'autres foires, peu éloignées, à Saint-Etienne, au Chambon ou à Monistrol.
Un projet de tramway à traction de chevaux se fait jour en 1878, reliant la gare de chemin de fer Bellevue à Saint-Etienne à la place du Breuil de Firminy, soit une distance de 12 kilomètres. Le 4 septembre 1879, Auguste Mundel et Cie en obtient la concession. Ce dernier recède ses autorisations à la Compagnie des chemins de fer à voie étroite de Saint Etienne. Plusieurs décrets faits postérieurement concrétisent officiellement cette cession, notamment le 22 mai 1882 et 7 février 1883, alors que le tramway est déjà en place et fonctionnel !
La Compagnie opte finalement pour un tramway à traction à vapeur.
La ligne qui devait être inaugurée entre le 15 et 20 février 1882, le sera effectivement le jeudi 23 février 1882.
Ce jour-là, 22.000 voyageurs envahissent les rames constituées d'une locomotive et de trois wagons. La recette du jour atteint 2.600 francs. La cohue a été telle qu'il est décidé pour l'avenir d'attribuer, au départ de Bellevue-Saint-Etienne, un numéro d'ordre aux voyageurs, 20 minutes avant le départ des trains.
Le trajet s'effectue en 45 minutes et dessert Bellevue, Croix-de-l'Orme, Ricamarie, Montrambert, Pont Charrat, rue Feugerolles, Chambon, Usine à Gaz, Chemin du Mas, Firminy-place du Breuil. Une seule voie dirige les rames montantes ou descendantes : des évitements sont aménagés pour le croisement de celles-ci.
En 1907, la ligne est prolongée de 4 kilomètres supplémentaires de la place du Breuil vers Pertuiset. Peu après, l'ensemble des lignes abandonne la traction à vapeur au profit de l'électricité.
Firminy - Place du Breuil prise du perron de l'Eglise (1908) : détail agrandi du Tramway
(noter la fameuse publicité DUBONNET sur une des voitures de la rame)
L'Union musicale de Firminy, fondée en 1875, qui va de succès en succès lors des concours musicaux auxquels elle participe sur les communes de la région qui, elles possèdent, un Kiosque à musique, voire plusieurs comme à Lyon, finit par décider la municipalité à voter une résolution en ce sens.
Le 4 avril 1893, à 10 heures, la construction du futur Kiosque à musique est mise en adjudication. L'entreprise Berthet Colvet l'emporte, avec 11% de rabais sur le devis proposé, la serrurerie est attribuée à un certain Perrin de Firminy. Le coût final de la construction avoisine 10.000 francs.
Les travaux d'installation se déroulent à partir de juin sur la place du Breuil, au pied de l'Eglise Saint-Firmin. Quelques journalistes — ou bien est-ce le même ? —, dès le mois de juin, stigmatisent le projet : l'un reproche l'emplacement choisi, excentré sur la place du Breuil ; l'autre souligne que le marché va s'en trouver restreint, que l'Harmonie ne viendra y jouer que quatre à cinq fois l'année et encore si le temps le permet, et que quelques planches boulonnées auraient largement suffi pour les concerts.
Toutes ces raisons fallacieuses n'intimident pas les entreprises qui livrent leur travail en septembre 1993. De forme octogonale, le Kiosque à musique appelous est couvert d'une toiture, ornée d'un lambrequin sur son pourtour, qui repose sur des colonnes de fonte ; son garde-corps en fer forgé est fixé sur un soubassement de pierre.
Et l'Union musicale, viendra y jouer régulièrement de mai à octobre jusqu'aux années 1930, tandis que marchés, kermesses, baraques foraines, concours musicaux et fêtes de gymnastique battent leur plein sur la place du Breuil.
En 1938, l'Eglise Saint-Firmin est affublée d'un clocher en béton, les constructeurs de 1859 ayant omis de l'en doter.
Mais quelle mouche a donc piqué les élus de Firminy qui ont fait raser le Kiosque à musique en même temps que l'église gagnait un clocher ? Les édiles ont le privilège de commettre des actes criminels qui ne sont passibles d'aucune sanction. En supposant que la nouvelle perspective kiosque - église Saint-Firmin - clocher béton dérangeait certains, il suffisait de déplacer le Kiosque de quelques mètres. Surtout qu'en ce qui concerne les monuments historiques, Firminy ne brille pas par l'abondance...
Firminy - Eglise Saint-Firmin et Kiosque — Eglise avec son clocher béton mais kiosque à musique rasé
Nous ne nous attarderons pas sur la Boule qui, en 1987, a pris la place du Kiosque à musique, à la suite d'un concours municipal intitulé pompeusement concevoir une fontaine sans bassin... ni sur la place du Breuil qui est devenue, dans son ensemble, un parc de stationnement de véhicules.
Kiosque supprimé.
voir ici Place du Breuil sans son kiosque, aujourd'hui.
et ici.
publié par JeanMarc Lun 12 Déc 2016 15:07
14 juillet 1881 — Firminy ne manque pas la seconde célébration du 14 juillet. La place du Breuil métamorphosée.
— Firminy va se surpasser cette année pour fêter le 14 Juillet.
Distribution de secours aux indigents, concert, bal champêtre, retraite aux flambeaux, jeux divers ; rien n'a été négligé.
La place du Breuil, entièrement métamorphosée, magnifiquement illuminée à giorno, offrira, le soir, un coup d'œil splendide.
Sur la façade de l'église resplendiront en lettres de feu ces mots : République française, Liberté, Egalité, Fraternité.
L'élan est général ; l'appel du maire sera entendu de la patriotique population de Firminy qui aura à cœur de prouver son dévouement à la République
29 mars 1882 — Le Tramway Firminy - Saint-Etienne, à peine inauguré, est "pris d'assaut" sur la place du Breuil. N'y monte pas qui veut !...
— Nous recevons de Firminy la lettre suivante :
Les tramways présentent toujours une grande affluence de voyageurs, tant à l'arrivée à Firminy qu'au départ. Encombrement complet sur la route nationale de voitures et de curieux.
L'administration municipale devrait bien, au plus tôt, prendre des mesures pour remédier à cet état de choses.
Dimanche, vers sept heures du soir, sur la place du Breuil, deux individus cherchaient à prendre place sur le wagon n°8 B du tramway.
L'un d'eux avait déjà mis le pied sur le marchepied de la banquette de derrière, lorsqu'un grand gaillard qui s'y trouvait, s'érigeant en maître de céans, dit au nouvel arrivant :
« Nous sommes au complet » et, joignant l'action à la parole, lui asséna sur la figure un coup de poing qui lui fendit le sourcil.
L'autre, qui était encore debout sur la chaussée, fit observer à l'auteur de cette lâche agression qu'il lui était bien permis de prendre place, et que... il n'eut pas le temps d'en dire plus long, d'un autre coup de poing, il était renversé par terre. Ces deux victimes étaient ensanglantées. L'une d'elles se nomme Fayard. Ce dernier, et deux négociants de Firminy, se sont aussitôt mis en quête du facteur du wagon n° 8 B qu'ils ont fini par rencontrer au milieu de la foule.
Pour toute réponse, ce dernier a prié ces messieurs d'aller eux-mêmes quérir la police.
Un autre employé d'un tramways, interpellé par eux en second lieu, leur a fait cette inqualifiable déclaration :
« Je prends votre plainte de la part qu'elle vient. »
Quant à l'auteur de l'acte de sauvagerie que nous signalons, il est parti en paix par le convoi de 7 h. ½.
Il est urgent que l'administration des tramways prenne des mesures pour qu'à l'avenir les facteurs ne s'éloignent pas et restent sur leur wagon respectif pour y maintenir l'ordre.
L'Etat ne pourrait-il pas, au besoin, imposer à la compagnie des tramways des commissaires de surveillance comme il en exige des compagnies de chemins de fer ? (Le Républicain de la Loire du 29 mars 1882)
1889 — Petit périple sur le tramway de Firminy. Attention aux fontis !
— Nous prenons un tramway à vapeur qui va à Firminy, formé de trois wagons, que remorque une locomotive construite pour pouvoir aisément monter les côtes les plus raides.
Ce tramway part de l'hôtel de ville et suit la grand'rue, avançant lentement et avec précautions. Arrivé à l'extrémité de Saint-Etienne, il prend, à droite, la route du Puy et gravit la longue montée de Bellevue ; puis il descend, de l'autre côté de la colline, à la Ricamarie. Partout, à droite et à gauche, des orifices de puits, et, ça et là, des terrains affaissés par suite des travaux qui ont miné le sol.
« Ces affaissements, nous dit le conducteur du tramway, se produisent très fréquemment ; en quelques minutes le niveau d'un champ s'abaisse, et son propriétaire est tout étonné, lorsqu'il va le visiter, de ne plus le retrouver tel qu'il l'avait laissé. »
(Voyage en zigzags de deux jeunes Français en France... V. Poirson et E. Gremeaux - 1889)
Firminy - Place du Breuil et tramway rue Nationale — Défilé de fifres et tramway
Le Bataillon scolaire de Firminy en manoeuvres sur la place du Breuil.
10 juin 1883 — Firminy. Demain lundi, à 2 heures, M. le général commandant à Saint-Etienne et M. le colonel du 38e de ligne assisteront aux manœuvres du bataillon scolaire de Firminy, qui auront lieu sur la place du Breuil.
11 juin 1883 — Aujourd'hui ont eu lieu, à 2 heures, sur la place du Breuil, ainsi que nous l'avions annoncé, les manoeuvres du bataillon scolaire formé depuis peu.
M. l'inspecteur général de l'instruction publique, M. l'inspecteur d'académie et M. l'inspecteur primaire assistaient à ces exercices, ainsi que M. le lieutenant-colonel des dragons et un capitaine du 38e de ligne. Nous avons remarqué la présence de M. Evrard, directeur de l'usine Verdie, et de plusieurs délégués cantonaux.
Tout Firminy était là. Les manœuvres, qui ont duré une heure, ont été commandées par MM. Fouquier, maire ; Rousset, architecte ; Bertrand, employé à l'usine; Meillant, chef de service à l'usine, et Charras, chef de la correspondance à l'usine. Tous ces messieurs sont officiers de la réserve ou de la territoriale.
On a beaucoup admiré la gravité et la dextérité avec lesquelles quelques enfants du bataillon se sont acquittés du service d'ordre qui leur avait été confié. Voilà des fonctionnaires qui, plus tard, seront formels sur la consigne !
26 juin 1885 — L'absence d'un kiosque à musique place du Breuil ne décourage pas l'Union musicale.
La société « l'Union musicale de Firminy » donnera, un de ces dimanches, un concert sur la place du Breuil, dont nous donnerons le programme. Disons, à ce sujet, que M. Cholmeton, directeur des aciéries et forges de Firminy, a accepté la présidence de cette excellente harmonie.
5 juillet 1885 — Firminy. — Programme du concert donné par l'Union musicale, le 5 juillet 1885, à 8 h. du soir, sur la place du Breuil.
Maderback, allégro militaire (Adriet). — La Poupée de Nuremberg, ouverture (Adam). — Polka de concert pour 2 pistons (Renaud). — La Mascotte, fantaisie (Audran). — La Robertsau, allégro militaire. (Sellenick)
18 août 1885 — Accueil triomphale de l'Union musicale, de retour de concours.
— Nous avons annoncé hier que l'Union musicale de Firminy avait obtenu un 2e prix en division supérieure au concours musical de Lyon où elle luttait contre l'Echo des Alpes.
Aussitôt la nouvelle connue, les monuments publics, le Cercle de l'Union musicale et bon nombre d'édifices particuliers ont été brillamment pavoisés.
La municipalité, le bataillon scolaire, les sapeurs-pompiers sont allés à la rencontre de cette excellente société au train de 9 heures du soir.
M. Louis Berthail, maire, a adressé aux musiciens des félicitations bien méritées. Puis le cortège s'est rendu sur la place du Breuil où l'Union musicale a fait entendre la Marseillaise aux applaudissements de plus de 3.000 personnes.
3 juin 1893 — Un journaliste, curieux comme il se doit, qui n'aura pas réponse à sa question.
— Le Kiosque. Malgré les opérations géodésiques de notre estimable voyer, on n'a pas pu parvenir à placer notre fameux kiosque à musique au milieu de la place du Breuil. L'opération était cependant très simple, et il ne s'agissait pas de calcul d'angle, ou de force de résistance à une poussée quelconque.
Le terrain n'est pas plus résistant à tel ou tel point de la place que sur n'importe quel autre. Il doit y avoir un motif quelconque qui a obligé nos édiles à choisir cet emplacement.
Les contribuables seraient heureux d'être fixés sur ce point.
5 juin 1893 — Quelques raisons fallacieuses pour ne pas construire un Kiosque à musique à Firminy
Firminy. — Le kiosque de la place du Breuil. — Des fouilles se font actuellement sur cette place pour y établir un kiosque composé, partie en maçonnerie et en fer ou fonte.
La place du Breuil qui n'est point suffisante en raison de l'importance des marchés, sera encore réduite par cette construction.
Maintenant nous nous demandons avec raison quelles sont les Sociétés musicales qui vont venir y jouer et combien de fois par année ?
Dans Firminy, une seule Société d'harmonie est organisée depuis longtemps et pourra bien y venir jouer environ 4 à 5 fois par année. Encore faudra-t-il compter avec le beau temps.
Les contribuables de Firminy se demandent si le conseil municipal a bien réfléchi avant de faire cette dépense qui coûtera environ 10.000 fr. à la ville ; si l'on n'aurait pas pu agir plus sagement et plus économiquement en faisant faire un kiosque en bois boulonné facile à démonter, que l'on aurait pu enlever à la saison d'hiver et qui aurait coûté environ 1.500 fr.
Nous serions très heureux, si l'administration voulait bien nous dire dès maintenant si, avec le nouveau kiosque, nous pouvons espérer d'entendre au moins une fois par semaine une harmonie quelconque ?
Firminy - Concert sur le Kiosque du Breuil — Festival de gymnastique sur la place
Quelques concerts au Kiosque à musique du Breuil
8 octobre 1893 — Demain dimanche l'Union musicale de Firminy donnera, à 4 heures du soir, sous le kiosque de la place du Breuil, un concert public, dont voici le programme : 1. Allégro militaire. — 2. Poète et Paysan, ouverture (Suppé). — 3. La Cascade, grande valse (Strauss). — 4. L'Africaine, fantaisie (Meyerbeer). — 5. L'oeil Crevé, quadrille (Hervé).
15 juillet 1894 — Programme du concert public qui aura lieu le 15 juillet 1894 au Kiosque de la place du Breuil, de 8 h. ¼ à 9 h. ¼ du soir : 1. Le Vaguemestre, pas redoublé. (H. Senée). — 2. Fantaisie, Ouverture. (H. Senée). — 3. La Fée des Roseaux, valse. (Grange). — 4. Fantaisie sur Carmen. (Bizet). — 5. Marché turque. (Mozart).
19 septembre 1896 — Union musicale. Concert public le samedi 19 septembre, au kiosque de la place du Breuil, de 8 heures a 9 heures du soir.
La Lisette de Béranger, pas redoublé. (Brunet) — Ouverture de Concert. (Senée) — Vénézia, valse, (Désormes) — Dom Pasquale, fantaisie. (Donizetti) — Gloire à la France, polka.
10 juillet 1898 — Programme de la fête nationale à Firminy
— La Fête nationale sera célébrée dans notre ville avec le plus grand éclat ; en voici le programme :
Mercredi 13, à dix heures du matin, distribution de secours aux indigents ; à cinq heures du soir, salves d'artillerie.
Jeudi 14, à dix heures et demie, sur la place du Breuil, revue par la municipalité de la compagnie des sapeurs pompiers et de la Société de gymnastique la Revanche, avec le concours de l'Union musicale.
A onze heures, lâcher de pigeons sur la place du Breuil, avec le concours de la Société des trompettes l'Avant-Garde ; à quatre heures et demie, exercice d'ensemble sur la place du Breuil, par la Société de gymnastique.
A cinq heures et demie, sur le kiosque de la place du Breuil, concert public par l'Union musicale et l'Orphéon ; à huit heures et demie, grande retraite aux flambeaux par les sapeurs-pompiers, la Société de gymnastique, l'Union musicale et les Trompettes ; à neuf heures et demie, exercices d'ensemble avec flambeaux par la Société de gymnastique sur la place du Breuil ; bal champêtre.
Les concerts continuent sur le Kiosque du Breuil
2 octobre 1898 — Union musicale de Firminy. Voici le programme du concert public qui aura lieu au kiosque de la Place du Breuil dimanche 2 octobre, de 8 à 9 heures du soir : 1. La Viennoise, allégro militaire (Kral) — 2. Poète et Paysan, ouverture (Suppé) — 3. La Cascade, valse (Strauss) — 4. La Traviata, fantaisie (Verdi) — 5. Idéale, mazurka (Roux).
11 mai 1900 — Union musicale de Firminy. Concert public dimanche, au kiosque de la place du Breuil, de huit à neuf heures du soir : Ronde des Petits Pierrots, marche (Bosc) — Ouverture de Martha (Flotow) — la Fée des Roseaux (Granger) — Giralda, fantaisie pour clarinette (Adam) — Champagne, polka chantée (Tourneur).
24 juin 1900 — L'Union musicale de Firminy donnera un concert public sur la place du Breuil, dimanche 24 courant, de 8 à 9 heures du soir. Programme : Patrie, allegro militaire (Leplat). — La Mascotte, fantaisie (Audran). — Thérésen-Waltzer, valse (C. Faust). — La Traviata, fantaisie (Verdi). — Les deux commères, polka (Labit).
19 mai 1901 — L'Union musicale de Firminy donnera un concert public, le dimanche 19 mai, au kiosque de la place du Breuil, de 8 heures à 9 heures du soir. Programme : 1. Le Czaréwicz, allegro militaire, Etezpare — 2. Le Prétendant, ouverture, Kutchen — 3. La Fée des roseaux, valse, Granger — 4. Faust, fantaisie, Gounod — 5. Champagne-polka, Tourneur.
1er février 1901 — Un concert pas comme les autres sur le Kiosque du Breuil
— Joyeux conscrits. — Hier matin, une vingtaine de conscrits stéphanois se sont rendus dans notre ville. Arrivés place du Breuil, ils montèrent sur le kiosque à musique et comme ils étaient munis chacun d'une volumineuse boite en fer-blanc, ils se mirent en devoir de faire un vacarme infernal, à la grande joie de la population.
Malgré cela, l'agent de police Macagnis ne trouvant pas ce genre de musique à son goût, expulsa cette bande joyeuse qui continua sur la place et dans les rues sa musique infernale.
L'Union musicale disposait d'un répertoire très étendu
23 mai 1903 — L'Union musicale de Firminy donnera dimanche soir, de huit à neuf heures, sur le kiosque de la place du Breuil, un concert dont voici le programme : Allegro militaire, X... — Marche nuptiale, Lecoq — Sous les branches, valse, Desormes — Carmen, fantaisie, Bizet — Marche turque, Mozart.
13 septembre 1903 — Union musicale. Cette société donnera un concert public le 13 septembre au kiosque de la place du Breuil,de 8 heures à 9 heures. Voici le programme : Allegro militaire, X... — Stradella, ouverture, (Flotow). — Rêve d'Amour, grande valse (Farbach). — L'Arlésienne : n° 3 Menuet, n° 4 Farandole (Bizet). — Les deux Commères, polka pour piston et bugle (Labit).
16 avril 1905 — Concert public le 16 avril au kiosque de la place du Breuil de 8 à 9 heures du soir. L'union musicale de Firminy exécutera les morceaux imposés au concours de Toulon des 23 et 24 où elle se rendra. Programme : Le 87e de ligne, allégro Signard. — Mosaïque sur Etienne Marcel, Saint-Saëns. — Symphonie en mi bémol, Félicien David. — La Bnrgonde, sélection du 1e acte, Vidal. — Polka-Trompette, Zussae.
27 juin 1908 — Nous apprenons avec plaisir que l'Union musicale donnera samedi prochain 27 courant, de 8 heures à 9 heures du soir, sur le kiosque de la place du Breuil un concert public, dont voici le programme. : 1. Marche des Mousquetaires (Hohneman) — 2. Carmen, fantaisie (Bizet) — 3. Thérésen Valtzer, valse (Faust) — 4. Lakmé, fantaisie (L. Délibes) — 5. Les deux commères, polka pour deux pistons (Labit)
Firminy - Place du Breuil, kiosque et marché —- Kermesse du 26 juillet 1914 sur la place du Breuil
13 et 14 juillet 1908 — Fête nationale à Firminy
Fête Nationale. — En voici le programme :
Lundi 13 juillet, la fête sera annoncée par des salves d'artillerie. A dix heures du matin, à l'Hôtel de Ville, distribution de secours aux indigents.
A 8 heures du soir, retraite aux flambeaux avec le concours de l'Union musicale, la Revanche, les Fifres et les Sapeurs-Pompiers.
Mardi, 14 juillet. — A six heures et 11 heures du matin, salves d'artillerie.
A 9 heures, réunion des sociétés place du Breuil. — A 10 heures, défilé des sapeurs-pompiers, de la Revanche et des Fifres. — A 11 heures, lâcher de pigeons.
A 3 heures, au Mas, concert par les Fifres. — A 4 heures, place du Breuil, exercice de gymnastique aux appareils. — De 3 à 4 heures, concert à la Grenette par l'Orphéon.
De 8 à 9 heures, concert par l'Union musicale au kiosque. Illuminations à giorno de l'Hôtel de Ville et des monuments publics.
Bals champêtres aux places du Breuil, du Marché, et du Champs-de-Mars. Feu d'artifice à 8 h. ½ au Château d'Eau
Sociétés musicales actives à Firminy en 1909 :
Orphéon de Firminy, président Chaumié, direction Lefebvre, 25 exécutants ;
Union musicale (harmonie), fondée en 1875, président Desgranges, direction Sutter, 73 exécutants ;
Les Fifres scolaires de Firminy, direction Dubois, 100 exécutants.
(LOIRE)
L'accroissement exponentiel de la population appelouse à partir de 1830 — de moins de deux mille âmes en 1810, elle passe à huit mille habitants en 1860 —, dûe à l'exploitation forcenée de la houille et aux industries sidérurgiques qui y sont liées, entraîne bien évidemment des modifications très importantes des infrastructures communales. A commencer par son église Notre-Dame, devenue trop exiguë : située près de la place du Marché, elle est démolie en 1857, avant que la nouvelle ne soit construite.
Le maire de Firminy, de 1848 à 1862, Camille de Chambarlhac (1812 - † après 1867), héritier d'une riche famille nobiliaire de ladite ville — les Chazelets — est de ce fait un important propriétaire foncier. Sur une partie de ces terrains, l'armée autrichienne, qui a occupé la région par deux fois en mars-avril 1814, puis en août-septembre 1815, aurait même bivouaqué. Il est attesté que de vastes terrains, dont Chambarlhac a hérité, sont affermés à la Compagnie des mines de houille de Roche-la-Molière et de Firminy depuis le 8 août 1834, dont le bail se termine le 25 mai 1858. Ces terrains sont alors repris par Chambarlhac, qui engage une procédure contre la Cie de Roche-la-Molière, afin qu'elle comble les puits creusés de toute part sur ces parcelles et qu'elle les remette en état de prairie. Le 14 juin 1860, la cour d'appel alloue 15.000 francs de dommages et intérêts à Chambarlhac.
Ce dernier, par ailleurs menait grand train : il employait, entre autres, un domestique jardinier, André Villevieille, qui en 1867, obtient une médaille d'argent et 25 francs pour ses 24 années de bons et loyaux services.
Est-ce sur un des nombreux terrains appartenant au maire Chambarlhac que la municipalité décide d'installer une nouvelle place publique et d'y édifier la nouvelle église ? Cela reste une hypothèse.
Toujours est-il que, très motivé par ce projet et épaulé par l'abbé Clavelloux, Camille de Chambarlhac fait édifier l'Eglise Saint-Firmin, de 1855 à 1859, sur la nouvelle place du Breuil, en lieu et place d'une prairie très accidentée.
Plan de Firminy en 1829
Le concepteur de cette église, inaugurée le 15 août 1860, est l'architecte Tony Desjardins (1814-1882).
La nouvelle place, plantée de deux rangées d'arbres latérales, devient le lieu incontournable de toutes les festivités, manifestations, cavalcades, marchés et foires. Ces dernières qui se tenaient jusqu'alors sur la Place du Marché, vont être partagées avec la Place du Breuil, qui tient son nom d'une des failles charbonnières appelouses.
Les foires de Firminy qui revêtent une grande importance ont été accordées par ordonnance du Roi depuis le 13 juillet 1828 : elles se tiennent les 22 janvier, 22 mai et 7 octobre de chaque année, et ne durent qu'un jour. Depuis cette date le Conseil général de la Loire sera sans cesse sollicité afin que de nouvelles foires soient allouées à Firminy, mais sans succès : ainsi, les demandes de 1837, 1838, 1841 et 1857 sont rejetées, du fait de l'existence d'autres foires, peu éloignées, à Saint-Etienne, au Chambon ou à Monistrol.
Un projet de tramway à traction de chevaux se fait jour en 1878, reliant la gare de chemin de fer Bellevue à Saint-Etienne à la place du Breuil de Firminy, soit une distance de 12 kilomètres. Le 4 septembre 1879, Auguste Mundel et Cie en obtient la concession. Ce dernier recède ses autorisations à la Compagnie des chemins de fer à voie étroite de Saint Etienne. Plusieurs décrets faits postérieurement concrétisent officiellement cette cession, notamment le 22 mai 1882 et 7 février 1883, alors que le tramway est déjà en place et fonctionnel !
La Compagnie opte finalement pour un tramway à traction à vapeur.
La ligne qui devait être inaugurée entre le 15 et 20 février 1882, le sera effectivement le jeudi 23 février 1882.
Ce jour-là, 22.000 voyageurs envahissent les rames constituées d'une locomotive et de trois wagons. La recette du jour atteint 2.600 francs. La cohue a été telle qu'il est décidé pour l'avenir d'attribuer, au départ de Bellevue-Saint-Etienne, un numéro d'ordre aux voyageurs, 20 minutes avant le départ des trains.
Le trajet s'effectue en 45 minutes et dessert Bellevue, Croix-de-l'Orme, Ricamarie, Montrambert, Pont Charrat, rue Feugerolles, Chambon, Usine à Gaz, Chemin du Mas, Firminy-place du Breuil. Une seule voie dirige les rames montantes ou descendantes : des évitements sont aménagés pour le croisement de celles-ci.
En 1907, la ligne est prolongée de 4 kilomètres supplémentaires de la place du Breuil vers Pertuiset. Peu après, l'ensemble des lignes abandonne la traction à vapeur au profit de l'électricité.
Firminy - Place du Breuil prise du perron de l'Eglise (1908) : détail agrandi du Tramway
(noter la fameuse publicité DUBONNET sur une des voitures de la rame)
L'Union musicale de Firminy, fondée en 1875, qui va de succès en succès lors des concours musicaux auxquels elle participe sur les communes de la région qui, elles possèdent, un Kiosque à musique, voire plusieurs comme à Lyon, finit par décider la municipalité à voter une résolution en ce sens.
Le 4 avril 1893, à 10 heures, la construction du futur Kiosque à musique est mise en adjudication. L'entreprise Berthet Colvet l'emporte, avec 11% de rabais sur le devis proposé, la serrurerie est attribuée à un certain Perrin de Firminy. Le coût final de la construction avoisine 10.000 francs.
Les travaux d'installation se déroulent à partir de juin sur la place du Breuil, au pied de l'Eglise Saint-Firmin. Quelques journalistes — ou bien est-ce le même ? —, dès le mois de juin, stigmatisent le projet : l'un reproche l'emplacement choisi, excentré sur la place du Breuil ; l'autre souligne que le marché va s'en trouver restreint, que l'Harmonie ne viendra y jouer que quatre à cinq fois l'année et encore si le temps le permet, et que quelques planches boulonnées auraient largement suffi pour les concerts.
Toutes ces raisons fallacieuses n'intimident pas les entreprises qui livrent leur travail en septembre 1993. De forme octogonale, le Kiosque à musique appelous est couvert d'une toiture, ornée d'un lambrequin sur son pourtour, qui repose sur des colonnes de fonte ; son garde-corps en fer forgé est fixé sur un soubassement de pierre.
Et l'Union musicale, viendra y jouer régulièrement de mai à octobre jusqu'aux années 1930, tandis que marchés, kermesses, baraques foraines, concours musicaux et fêtes de gymnastique battent leur plein sur la place du Breuil.
En 1938, l'Eglise Saint-Firmin est affublée d'un clocher en béton, les constructeurs de 1859 ayant omis de l'en doter.
Mais quelle mouche a donc piqué les élus de Firminy qui ont fait raser le Kiosque à musique en même temps que l'église gagnait un clocher ? Les édiles ont le privilège de commettre des actes criminels qui ne sont passibles d'aucune sanction. En supposant que la nouvelle perspective kiosque - église Saint-Firmin - clocher béton dérangeait certains, il suffisait de déplacer le Kiosque de quelques mètres. Surtout qu'en ce qui concerne les monuments historiques, Firminy ne brille pas par l'abondance...
Firminy - Eglise Saint-Firmin et Kiosque — Eglise avec son clocher béton mais kiosque à musique rasé
Nous ne nous attarderons pas sur la Boule qui, en 1987, a pris la place du Kiosque à musique, à la suite d'un concours municipal intitulé pompeusement concevoir une fontaine sans bassin... ni sur la place du Breuil qui est devenue, dans son ensemble, un parc de stationnement de véhicules.
Kiosque supprimé.
voir ici Place du Breuil sans son kiosque, aujourd'hui.
et ici.
publié par JeanMarc Lun 12 Déc 2016 15:07
14 juillet 1881 — Firminy ne manque pas la seconde célébration du 14 juillet. La place du Breuil métamorphosée.
— Firminy va se surpasser cette année pour fêter le 14 Juillet.
Distribution de secours aux indigents, concert, bal champêtre, retraite aux flambeaux, jeux divers ; rien n'a été négligé.
La place du Breuil, entièrement métamorphosée, magnifiquement illuminée à giorno, offrira, le soir, un coup d'œil splendide.
Sur la façade de l'église resplendiront en lettres de feu ces mots : République française, Liberté, Egalité, Fraternité.
L'élan est général ; l'appel du maire sera entendu de la patriotique population de Firminy qui aura à cœur de prouver son dévouement à la République
29 mars 1882 — Le Tramway Firminy - Saint-Etienne, à peine inauguré, est "pris d'assaut" sur la place du Breuil. N'y monte pas qui veut !...
— Nous recevons de Firminy la lettre suivante :
Les tramways présentent toujours une grande affluence de voyageurs, tant à l'arrivée à Firminy qu'au départ. Encombrement complet sur la route nationale de voitures et de curieux.
L'administration municipale devrait bien, au plus tôt, prendre des mesures pour remédier à cet état de choses.
Dimanche, vers sept heures du soir, sur la place du Breuil, deux individus cherchaient à prendre place sur le wagon n°8 B du tramway.
L'un d'eux avait déjà mis le pied sur le marchepied de la banquette de derrière, lorsqu'un grand gaillard qui s'y trouvait, s'érigeant en maître de céans, dit au nouvel arrivant :
« Nous sommes au complet » et, joignant l'action à la parole, lui asséna sur la figure un coup de poing qui lui fendit le sourcil.
L'autre, qui était encore debout sur la chaussée, fit observer à l'auteur de cette lâche agression qu'il lui était bien permis de prendre place, et que... il n'eut pas le temps d'en dire plus long, d'un autre coup de poing, il était renversé par terre. Ces deux victimes étaient ensanglantées. L'une d'elles se nomme Fayard. Ce dernier, et deux négociants de Firminy, se sont aussitôt mis en quête du facteur du wagon n° 8 B qu'ils ont fini par rencontrer au milieu de la foule.
Pour toute réponse, ce dernier a prié ces messieurs d'aller eux-mêmes quérir la police.
Un autre employé d'un tramways, interpellé par eux en second lieu, leur a fait cette inqualifiable déclaration :
« Je prends votre plainte de la part qu'elle vient. »
Quant à l'auteur de l'acte de sauvagerie que nous signalons, il est parti en paix par le convoi de 7 h. ½.
Il est urgent que l'administration des tramways prenne des mesures pour qu'à l'avenir les facteurs ne s'éloignent pas et restent sur leur wagon respectif pour y maintenir l'ordre.
L'Etat ne pourrait-il pas, au besoin, imposer à la compagnie des tramways des commissaires de surveillance comme il en exige des compagnies de chemins de fer ? (Le Républicain de la Loire du 29 mars 1882)
1889 — Petit périple sur le tramway de Firminy. Attention aux fontis !
— Nous prenons un tramway à vapeur qui va à Firminy, formé de trois wagons, que remorque une locomotive construite pour pouvoir aisément monter les côtes les plus raides.
Ce tramway part de l'hôtel de ville et suit la grand'rue, avançant lentement et avec précautions. Arrivé à l'extrémité de Saint-Etienne, il prend, à droite, la route du Puy et gravit la longue montée de Bellevue ; puis il descend, de l'autre côté de la colline, à la Ricamarie. Partout, à droite et à gauche, des orifices de puits, et, ça et là, des terrains affaissés par suite des travaux qui ont miné le sol.
« Ces affaissements, nous dit le conducteur du tramway, se produisent très fréquemment ; en quelques minutes le niveau d'un champ s'abaisse, et son propriétaire est tout étonné, lorsqu'il va le visiter, de ne plus le retrouver tel qu'il l'avait laissé. »
(Voyage en zigzags de deux jeunes Français en France... V. Poirson et E. Gremeaux - 1889)
Firminy - Place du Breuil et tramway rue Nationale — Défilé de fifres et tramway
Le Bataillon scolaire de Firminy en manoeuvres sur la place du Breuil.
10 juin 1883 — Firminy. Demain lundi, à 2 heures, M. le général commandant à Saint-Etienne et M. le colonel du 38e de ligne assisteront aux manœuvres du bataillon scolaire de Firminy, qui auront lieu sur la place du Breuil.
11 juin 1883 — Aujourd'hui ont eu lieu, à 2 heures, sur la place du Breuil, ainsi que nous l'avions annoncé, les manoeuvres du bataillon scolaire formé depuis peu.
M. l'inspecteur général de l'instruction publique, M. l'inspecteur d'académie et M. l'inspecteur primaire assistaient à ces exercices, ainsi que M. le lieutenant-colonel des dragons et un capitaine du 38e de ligne. Nous avons remarqué la présence de M. Evrard, directeur de l'usine Verdie, et de plusieurs délégués cantonaux.
Tout Firminy était là. Les manœuvres, qui ont duré une heure, ont été commandées par MM. Fouquier, maire ; Rousset, architecte ; Bertrand, employé à l'usine; Meillant, chef de service à l'usine, et Charras, chef de la correspondance à l'usine. Tous ces messieurs sont officiers de la réserve ou de la territoriale.
On a beaucoup admiré la gravité et la dextérité avec lesquelles quelques enfants du bataillon se sont acquittés du service d'ordre qui leur avait été confié. Voilà des fonctionnaires qui, plus tard, seront formels sur la consigne !
26 juin 1885 — L'absence d'un kiosque à musique place du Breuil ne décourage pas l'Union musicale.
La société « l'Union musicale de Firminy » donnera, un de ces dimanches, un concert sur la place du Breuil, dont nous donnerons le programme. Disons, à ce sujet, que M. Cholmeton, directeur des aciéries et forges de Firminy, a accepté la présidence de cette excellente harmonie.
5 juillet 1885 — Firminy. — Programme du concert donné par l'Union musicale, le 5 juillet 1885, à 8 h. du soir, sur la place du Breuil.
Maderback, allégro militaire (Adriet). — La Poupée de Nuremberg, ouverture (Adam). — Polka de concert pour 2 pistons (Renaud). — La Mascotte, fantaisie (Audran). — La Robertsau, allégro militaire. (Sellenick)
18 août 1885 — Accueil triomphale de l'Union musicale, de retour de concours.
— Nous avons annoncé hier que l'Union musicale de Firminy avait obtenu un 2e prix en division supérieure au concours musical de Lyon où elle luttait contre l'Echo des Alpes.
Aussitôt la nouvelle connue, les monuments publics, le Cercle de l'Union musicale et bon nombre d'édifices particuliers ont été brillamment pavoisés.
La municipalité, le bataillon scolaire, les sapeurs-pompiers sont allés à la rencontre de cette excellente société au train de 9 heures du soir.
M. Louis Berthail, maire, a adressé aux musiciens des félicitations bien méritées. Puis le cortège s'est rendu sur la place du Breuil où l'Union musicale a fait entendre la Marseillaise aux applaudissements de plus de 3.000 personnes.
3 juin 1893 — Un journaliste, curieux comme il se doit, qui n'aura pas réponse à sa question.
— Le Kiosque. Malgré les opérations géodésiques de notre estimable voyer, on n'a pas pu parvenir à placer notre fameux kiosque à musique au milieu de la place du Breuil. L'opération était cependant très simple, et il ne s'agissait pas de calcul d'angle, ou de force de résistance à une poussée quelconque.
Le terrain n'est pas plus résistant à tel ou tel point de la place que sur n'importe quel autre. Il doit y avoir un motif quelconque qui a obligé nos édiles à choisir cet emplacement.
Les contribuables seraient heureux d'être fixés sur ce point.
5 juin 1893 — Quelques raisons fallacieuses pour ne pas construire un Kiosque à musique à Firminy
Firminy. — Le kiosque de la place du Breuil. — Des fouilles se font actuellement sur cette place pour y établir un kiosque composé, partie en maçonnerie et en fer ou fonte.
La place du Breuil qui n'est point suffisante en raison de l'importance des marchés, sera encore réduite par cette construction.
Maintenant nous nous demandons avec raison quelles sont les Sociétés musicales qui vont venir y jouer et combien de fois par année ?
Dans Firminy, une seule Société d'harmonie est organisée depuis longtemps et pourra bien y venir jouer environ 4 à 5 fois par année. Encore faudra-t-il compter avec le beau temps.
Les contribuables de Firminy se demandent si le conseil municipal a bien réfléchi avant de faire cette dépense qui coûtera environ 10.000 fr. à la ville ; si l'on n'aurait pas pu agir plus sagement et plus économiquement en faisant faire un kiosque en bois boulonné facile à démonter, que l'on aurait pu enlever à la saison d'hiver et qui aurait coûté environ 1.500 fr.
Nous serions très heureux, si l'administration voulait bien nous dire dès maintenant si, avec le nouveau kiosque, nous pouvons espérer d'entendre au moins une fois par semaine une harmonie quelconque ?
Firminy - Concert sur le Kiosque du Breuil — Festival de gymnastique sur la place
Quelques concerts au Kiosque à musique du Breuil
8 octobre 1893 — Demain dimanche l'Union musicale de Firminy donnera, à 4 heures du soir, sous le kiosque de la place du Breuil, un concert public, dont voici le programme : 1. Allégro militaire. — 2. Poète et Paysan, ouverture (Suppé). — 3. La Cascade, grande valse (Strauss). — 4. L'Africaine, fantaisie (Meyerbeer). — 5. L'oeil Crevé, quadrille (Hervé).
15 juillet 1894 — Programme du concert public qui aura lieu le 15 juillet 1894 au Kiosque de la place du Breuil, de 8 h. ¼ à 9 h. ¼ du soir : 1. Le Vaguemestre, pas redoublé. (H. Senée). — 2. Fantaisie, Ouverture. (H. Senée). — 3. La Fée des Roseaux, valse. (Grange). — 4. Fantaisie sur Carmen. (Bizet). — 5. Marché turque. (Mozart).
19 septembre 1896 — Union musicale. Concert public le samedi 19 septembre, au kiosque de la place du Breuil, de 8 heures a 9 heures du soir.
La Lisette de Béranger, pas redoublé. (Brunet) — Ouverture de Concert. (Senée) — Vénézia, valse, (Désormes) — Dom Pasquale, fantaisie. (Donizetti) — Gloire à la France, polka.
10 juillet 1898 — Programme de la fête nationale à Firminy
— La Fête nationale sera célébrée dans notre ville avec le plus grand éclat ; en voici le programme :
Mercredi 13, à dix heures du matin, distribution de secours aux indigents ; à cinq heures du soir, salves d'artillerie.
Jeudi 14, à dix heures et demie, sur la place du Breuil, revue par la municipalité de la compagnie des sapeurs pompiers et de la Société de gymnastique la Revanche, avec le concours de l'Union musicale.
A onze heures, lâcher de pigeons sur la place du Breuil, avec le concours de la Société des trompettes l'Avant-Garde ; à quatre heures et demie, exercice d'ensemble sur la place du Breuil, par la Société de gymnastique.
A cinq heures et demie, sur le kiosque de la place du Breuil, concert public par l'Union musicale et l'Orphéon ; à huit heures et demie, grande retraite aux flambeaux par les sapeurs-pompiers, la Société de gymnastique, l'Union musicale et les Trompettes ; à neuf heures et demie, exercices d'ensemble avec flambeaux par la Société de gymnastique sur la place du Breuil ; bal champêtre.
Les concerts continuent sur le Kiosque du Breuil
2 octobre 1898 — Union musicale de Firminy. Voici le programme du concert public qui aura lieu au kiosque de la Place du Breuil dimanche 2 octobre, de 8 à 9 heures du soir : 1. La Viennoise, allégro militaire (Kral) — 2. Poète et Paysan, ouverture (Suppé) — 3. La Cascade, valse (Strauss) — 4. La Traviata, fantaisie (Verdi) — 5. Idéale, mazurka (Roux).
11 mai 1900 — Union musicale de Firminy. Concert public dimanche, au kiosque de la place du Breuil, de huit à neuf heures du soir : Ronde des Petits Pierrots, marche (Bosc) — Ouverture de Martha (Flotow) — la Fée des Roseaux (Granger) — Giralda, fantaisie pour clarinette (Adam) — Champagne, polka chantée (Tourneur).
24 juin 1900 — L'Union musicale de Firminy donnera un concert public sur la place du Breuil, dimanche 24 courant, de 8 à 9 heures du soir. Programme : Patrie, allegro militaire (Leplat). — La Mascotte, fantaisie (Audran). — Thérésen-Waltzer, valse (C. Faust). — La Traviata, fantaisie (Verdi). — Les deux commères, polka (Labit).
19 mai 1901 — L'Union musicale de Firminy donnera un concert public, le dimanche 19 mai, au kiosque de la place du Breuil, de 8 heures à 9 heures du soir. Programme : 1. Le Czaréwicz, allegro militaire, Etezpare — 2. Le Prétendant, ouverture, Kutchen — 3. La Fée des roseaux, valse, Granger — 4. Faust, fantaisie, Gounod — 5. Champagne-polka, Tourneur.
1er février 1901 — Un concert pas comme les autres sur le Kiosque du Breuil
— Joyeux conscrits. — Hier matin, une vingtaine de conscrits stéphanois se sont rendus dans notre ville. Arrivés place du Breuil, ils montèrent sur le kiosque à musique et comme ils étaient munis chacun d'une volumineuse boite en fer-blanc, ils se mirent en devoir de faire un vacarme infernal, à la grande joie de la population.
Malgré cela, l'agent de police Macagnis ne trouvant pas ce genre de musique à son goût, expulsa cette bande joyeuse qui continua sur la place et dans les rues sa musique infernale.
L'Union musicale disposait d'un répertoire très étendu
23 mai 1903 — L'Union musicale de Firminy donnera dimanche soir, de huit à neuf heures, sur le kiosque de la place du Breuil, un concert dont voici le programme : Allegro militaire, X... — Marche nuptiale, Lecoq — Sous les branches, valse, Desormes — Carmen, fantaisie, Bizet — Marche turque, Mozart.
13 septembre 1903 — Union musicale. Cette société donnera un concert public le 13 septembre au kiosque de la place du Breuil,de 8 heures à 9 heures. Voici le programme : Allegro militaire, X... — Stradella, ouverture, (Flotow). — Rêve d'Amour, grande valse (Farbach). — L'Arlésienne : n° 3 Menuet, n° 4 Farandole (Bizet). — Les deux Commères, polka pour piston et bugle (Labit).
16 avril 1905 — Concert public le 16 avril au kiosque de la place du Breuil de 8 à 9 heures du soir. L'union musicale de Firminy exécutera les morceaux imposés au concours de Toulon des 23 et 24 où elle se rendra. Programme : Le 87e de ligne, allégro Signard. — Mosaïque sur Etienne Marcel, Saint-Saëns. — Symphonie en mi bémol, Félicien David. — La Bnrgonde, sélection du 1e acte, Vidal. — Polka-Trompette, Zussae.
27 juin 1908 — Nous apprenons avec plaisir que l'Union musicale donnera samedi prochain 27 courant, de 8 heures à 9 heures du soir, sur le kiosque de la place du Breuil un concert public, dont voici le programme. : 1. Marche des Mousquetaires (Hohneman) — 2. Carmen, fantaisie (Bizet) — 3. Thérésen Valtzer, valse (Faust) — 4. Lakmé, fantaisie (L. Délibes) — 5. Les deux commères, polka pour deux pistons (Labit)
Firminy - Place du Breuil, kiosque et marché —- Kermesse du 26 juillet 1914 sur la place du Breuil
13 et 14 juillet 1908 — Fête nationale à Firminy
Fête Nationale. — En voici le programme :
Lundi 13 juillet, la fête sera annoncée par des salves d'artillerie. A dix heures du matin, à l'Hôtel de Ville, distribution de secours aux indigents.
A 8 heures du soir, retraite aux flambeaux avec le concours de l'Union musicale, la Revanche, les Fifres et les Sapeurs-Pompiers.
Mardi, 14 juillet. — A six heures et 11 heures du matin, salves d'artillerie.
A 9 heures, réunion des sociétés place du Breuil. — A 10 heures, défilé des sapeurs-pompiers, de la Revanche et des Fifres. — A 11 heures, lâcher de pigeons.
A 3 heures, au Mas, concert par les Fifres. — A 4 heures, place du Breuil, exercice de gymnastique aux appareils. — De 3 à 4 heures, concert à la Grenette par l'Orphéon.
De 8 à 9 heures, concert par l'Union musicale au kiosque. Illuminations à giorno de l'Hôtel de Ville et des monuments publics.
Bals champêtres aux places du Breuil, du Marché, et du Champs-de-Mars. Feu d'artifice à 8 h. ½ au Château d'Eau
Sociétés musicales actives à Firminy en 1909 :
Orphéon de Firminy, président Chaumié, direction Lefebvre, 25 exécutants ;
Union musicale (harmonie), fondée en 1875, président Desgranges, direction Sutter, 73 exécutants ;
Les Fifres scolaires de Firminy, direction Dubois, 100 exécutants.
- Classement : 10.53%
Re: Kiosques à Musique
FIRMINY - Le Bassin du Parc, le Kiosque à musique et le Jardin
(LOIRE)
Comme nous l'avons vu ci-avant, le Conseil municipal fait abattre sans pitié ni remords, le Kiosque à musique de la place du Breuil en 1938. La même année, la commune rachète des terrains où se situait une des mines à charbon près du puits Lachaux ayant cessé son exploitation en 1920. Des travaux de comblement sont entrepris dans le but d'y installer un parc public.
Plan de Firminy en 1829
Les aménagements du nouveau parc, seulement finalisés en 1950, comprennent allées, bassin et un Kiosque à musique de béton, aux formes résolument modernes.
Remodelé et réaménagé à plusieurs reprises, notamment en 1960 et 1988, ce jardin a fait à nouveau l'objet d'une lourde restructuration en 2012 pour un coût final de 1.129.122 euros ht. :
— Le bassin a été remplacé par une pièce d’eau. Une grande vasque a été conçue, à l’ouest du parc, et des petites vasques ont été réalisées à l’est ;
— Autour de ce nouveau bassin central, des transats en bois ont été posés sur des caillebotis, comme au bord des longues plages des Landes et du Bordelais ;
— De nombreux jeux ont été rajoutés pour petits et plus grands ainsi que des espaces ombragés, des gradins et des bancs ;
— Les 119 arbres ont été tous examinés par l’Office National des Forêts se traduisant par des interventions sur 28 espèces et l’abatage de seulement 8 arbres malades ;
— Création d’un WC public auto-nettoyant, complètement intégré dans le parc ;
— Le parc a été aussi rendu accessible aux personnes handicapées.
Le parc ainsi rénové a été inauguré le 22 juin 2013.
Ce parc est étonnamment baptisé parc Vincent-Brunon, du nom d'un industriel et banquier qui a eu maille à partir avec la justice, condamné à trois années de prison pour escroqueries en 1935 ! (1)
Kiosque toujours en place.
publié par JeanMarc Jeu 15 Déc 2016 13:52
6 mai 1909 — La Place Lachaux, contigue au futur Parc, organise un concours régional de boules.
— Festival musical de Firminy des 30 et 31 mai. Le Comité poursuit activement l'organisation de ces fêtes qui seront certainement fort belles pour peu que le beau temps se mette de la partie. Malgré que le programme ne soit pas encore arrêté, nous pouvons en donner un aperçu.
C'est ainsi qu'indépendamment du concours régional de boules de la place Lachaux, le Comité s'est assuré la présence d'un aviateur dont l'aéroplane sera instillé au vélodrome de la rue des Abattoirs et fera ses exercices d'aviation sur le terrain qui s'étend jusqu'à Malafolie.
Le Comité a décidé en outre qu'un ballon captif serait installé vers le Pont-Chaney, au bas du Logis-Neuf et qu'il serait à la disposition des amateurs d'ascensions pendant la durée des fêtes.
Des bals à grand orchestre seront organisés place du Marché et place du Breuil.
Nous publierons prochainement la liste des sociétés adhérentes qui toutes recevront la programme détaillé des fêtes vers le 20 mai 1909.
Concert sur le Kiosque du Parc Vincent-Brunon de Firminy, aujourd'hui. (1/3) — (2/3) — (3/3)
(1) André Vincent (1872-1949), généreux donateur de l'argent obtenu au moyen d'escroqueries !
Afin de ne pas heurter la sensibilité de certaines âmes, la commune de Firminy a transformé le patronyme Vincent en Vincent-Brunon, en y accolant le nom de la mère d'André Vincent, Marie-Anne Brunon, et a attribué le tout comme nom du nouveau parc communal. C'est ce qu'on pourrait appeler noyer l'poisson !
Et pourtant !... :
Tous les journaux nationaux de 1931 à 1935 ne tarissent pas sur André Vincent. Mais ce ne sont pas des éloges !
Polytechnicien, il commence sa carrière dans les banques : Crédit Lyonnais et Banque de France. Natif de Firminy, il devient administrateur des Aciéries de ladite ville, dont il deviendra le Pdg en 1925. En 1906, il entre au Comptoir Lyon-Alemand, négociant en pierres précieuses puis banque d'affaires ; il en devient également le Pdg. En 1919, il est au comité de direction de la Banque nationale de Crédit, puis en devient le Pdg.
En 1931, le Comptoir Lyon-Alemand est mis en liquidation judiciaire.
André Vincent est obligé d'abandonner tous ses postes. Il est bien entendu traîné en justice où il est accusé d'escroqueries, de présentations de faux bilans, de vente à réméré et de cavalerie entre les divers établissements qu'il dirigeait.
Il est condamné à 3 années d'emprisonnement et 3.000 francs d'amende le 9 juillet 1934, confirmé en appel le 22 mai 1935.
Toutes ses décorations vont sauter : celle de Chevalier de la Légion d'Honneur de 1913, d'Officier de 1922 et de Commandeur de 1927.
En dépit des affirmations répétées de ses avocats jurant que Vincent a liquidé tous ses biens personnels pour indemniser partiellement ses créanciers, il est certain que nombre des biens du banquier indélicat ont été épargnés et mis de côté.
Ainsi, le château de la Ferté-Fresnel dans l'Orne avec son parc de 20 hectare échappe-t-il aux liquidateurs et créanciers, puisque Vincent le revend en 1939.
De même, le Château de la Marronnière avec son parc et un second terrain sont-ils achetés par la commune de Firminy pour 450.000 francs.
Pour couronner le tout, et afin de passer à la postérité pour un généreux donateur, le sieur Vincent avait offert 500.000 francs à Firminy pour construire un bâtiment de chirurgie à l'hôpital...
Affaire André Vincent - Coupures journaux 1934 et 1935
(LOIRE)
Comme nous l'avons vu ci-avant, le Conseil municipal fait abattre sans pitié ni remords, le Kiosque à musique de la place du Breuil en 1938. La même année, la commune rachète des terrains où se situait une des mines à charbon près du puits Lachaux ayant cessé son exploitation en 1920. Des travaux de comblement sont entrepris dans le but d'y installer un parc public.
Plan de Firminy en 1829
Les aménagements du nouveau parc, seulement finalisés en 1950, comprennent allées, bassin et un Kiosque à musique de béton, aux formes résolument modernes.
Remodelé et réaménagé à plusieurs reprises, notamment en 1960 et 1988, ce jardin a fait à nouveau l'objet d'une lourde restructuration en 2012 pour un coût final de 1.129.122 euros ht. :
— Le bassin a été remplacé par une pièce d’eau. Une grande vasque a été conçue, à l’ouest du parc, et des petites vasques ont été réalisées à l’est ;
— Autour de ce nouveau bassin central, des transats en bois ont été posés sur des caillebotis, comme au bord des longues plages des Landes et du Bordelais ;
— De nombreux jeux ont été rajoutés pour petits et plus grands ainsi que des espaces ombragés, des gradins et des bancs ;
— Les 119 arbres ont été tous examinés par l’Office National des Forêts se traduisant par des interventions sur 28 espèces et l’abatage de seulement 8 arbres malades ;
— Création d’un WC public auto-nettoyant, complètement intégré dans le parc ;
— Le parc a été aussi rendu accessible aux personnes handicapées.
Le parc ainsi rénové a été inauguré le 22 juin 2013.
Ce parc est étonnamment baptisé parc Vincent-Brunon, du nom d'un industriel et banquier qui a eu maille à partir avec la justice, condamné à trois années de prison pour escroqueries en 1935 ! (1)
Kiosque toujours en place.
publié par JeanMarc Jeu 15 Déc 2016 13:52
6 mai 1909 — La Place Lachaux, contigue au futur Parc, organise un concours régional de boules.
— Festival musical de Firminy des 30 et 31 mai. Le Comité poursuit activement l'organisation de ces fêtes qui seront certainement fort belles pour peu que le beau temps se mette de la partie. Malgré que le programme ne soit pas encore arrêté, nous pouvons en donner un aperçu.
C'est ainsi qu'indépendamment du concours régional de boules de la place Lachaux, le Comité s'est assuré la présence d'un aviateur dont l'aéroplane sera instillé au vélodrome de la rue des Abattoirs et fera ses exercices d'aviation sur le terrain qui s'étend jusqu'à Malafolie.
Le Comité a décidé en outre qu'un ballon captif serait installé vers le Pont-Chaney, au bas du Logis-Neuf et qu'il serait à la disposition des amateurs d'ascensions pendant la durée des fêtes.
Des bals à grand orchestre seront organisés place du Marché et place du Breuil.
Nous publierons prochainement la liste des sociétés adhérentes qui toutes recevront la programme détaillé des fêtes vers le 20 mai 1909.
Concert sur le Kiosque du Parc Vincent-Brunon de Firminy, aujourd'hui. (1/3) — (2/3) — (3/3)
(1) André Vincent (1872-1949), généreux donateur de l'argent obtenu au moyen d'escroqueries !
Afin de ne pas heurter la sensibilité de certaines âmes, la commune de Firminy a transformé le patronyme Vincent en Vincent-Brunon, en y accolant le nom de la mère d'André Vincent, Marie-Anne Brunon, et a attribué le tout comme nom du nouveau parc communal. C'est ce qu'on pourrait appeler noyer l'poisson !
Et pourtant !... :
Tous les journaux nationaux de 1931 à 1935 ne tarissent pas sur André Vincent. Mais ce ne sont pas des éloges !
Polytechnicien, il commence sa carrière dans les banques : Crédit Lyonnais et Banque de France. Natif de Firminy, il devient administrateur des Aciéries de ladite ville, dont il deviendra le Pdg en 1925. En 1906, il entre au Comptoir Lyon-Alemand, négociant en pierres précieuses puis banque d'affaires ; il en devient également le Pdg. En 1919, il est au comité de direction de la Banque nationale de Crédit, puis en devient le Pdg.
En 1931, le Comptoir Lyon-Alemand est mis en liquidation judiciaire.
André Vincent est obligé d'abandonner tous ses postes. Il est bien entendu traîné en justice où il est accusé d'escroqueries, de présentations de faux bilans, de vente à réméré et de cavalerie entre les divers établissements qu'il dirigeait.
Il est condamné à 3 années d'emprisonnement et 3.000 francs d'amende le 9 juillet 1934, confirmé en appel le 22 mai 1935.
Toutes ses décorations vont sauter : celle de Chevalier de la Légion d'Honneur de 1913, d'Officier de 1922 et de Commandeur de 1927.
En dépit des affirmations répétées de ses avocats jurant que Vincent a liquidé tous ses biens personnels pour indemniser partiellement ses créanciers, il est certain que nombre des biens du banquier indélicat ont été épargnés et mis de côté.
Ainsi, le château de la Ferté-Fresnel dans l'Orne avec son parc de 20 hectare échappe-t-il aux liquidateurs et créanciers, puisque Vincent le revend en 1939.
De même, le Château de la Marronnière avec son parc et un second terrain sont-ils achetés par la commune de Firminy pour 450.000 francs.
Pour couronner le tout, et afin de passer à la postérité pour un généreux donateur, le sieur Vincent avait offert 500.000 francs à Firminy pour construire un bâtiment de chirurgie à l'hôpital...
Affaire André Vincent - Coupures journaux 1934 et 1935
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Re: Kiosques à Musique
FISMES - Les Promenades
(MARNE)
N'entre pas qui veut à Fismes, lorsque, le 6 janvier 1227, le Comte de Champagne Thibaut IV (1201-1253) octroye une charte communale aux fismois ; seules quatre portes, sérieusement gardées, y donnent accès : les Portes de Soissons, Saint-Gilles, de Reims et de Vesle. Les fortifications, bâties lors des deux siècles précédents, doublées d'un large fossé et d'une contrescarpe sont censées assurer la sécurité de la cité.
Elles n'empêcheront cependant pas tous les assauts ! Les guerres de religion, mais surtout les événements de la Fronde entre 1648 et 1653, vont avoir raison des remparts et du Château qu'ils protégeaient. Ce dernier est rasé et les murailles vont être, à partir de cette date, en partie supprimées, les fossés comblés et aplanis.
Le plan de Fismes de 1753 ne laisse pas encore deviner la moindre promenade. Ce n'est qu'en 1815 qu'on peut constater que les fossés ont été aménagés en :
— parcelles cultivées, à l'ouest, de la porte de Vesle à celle de Soissons ;
— une zone plantée d'arbres entre les anciens remparts et la contrescarpe, au sud, de la porte de Soissons jusqu'à celle de Saint-Gilles ;
— lotissements agricoles, toujours au sud, de la porte Saint-Gilles à celle de Reims ;
— un cours pour le Jeu de Paume, longeant l'Eglise Saint-Macre, à l'est, à partir de la porte de Reims ;
— une vaste et large promenade arborée, appelée Les Boulettes ou les Promenades, au nord, du Jeu de Paume jusqu'à la porte de Vesle.
Plan de Fismes en 1815 (plan de 1753 en incrustation réduite)
Les Promenades de Fismes dite Les Boulettes en 1815 (détail agrandi du plan-ci-dessus)
En 1884, la ville de Fismes fait appel à l'architecte rémois Ernest Leclère pour édifier, le long des Promenades, un Groupe Scolaire. Ce long bâtiment est constitué d'une partie centrale élevée d'un étage dont la toiture, comportant des chiens assis, est surmontée d'un clocheton ; les deux ailes sont, quant à elles, à rez de chaussée.
En 1903, on procède à la rénovation complète des arbres sur les Promenades : des rangées de marronniers et de tilleuls sont plantées tout au long.
En 1912, Constantin Couvreur (1841-1919), maire de 1890 à 1919, fait encore appel, avec l'ensemble du Conseil municipal fismois, à Ernest Leclère pour agrandir le Groupe Scolaire par l'adjonction d'une annexe consacrée aux garçons. Dans le même temps, la municipalité décide de remplacer le vétuste Hôtel-de-Ville situé rue de la Huchette, qui avait été bâti sur d'anciennes Halles datant de 1374, surélevées en 1636 pour servir de mairie. Il est fait appel à l'architecte Malgras pour dresser les plans de ce monument.
Le cautionnement des entrepreneurs ayant réalisé les travaux d'agrandissement du Groupe Scolaire est remboursé après la réception du chantier le 5 novembre 1913.
L'inauguration du nouvel Hôtel-de-Ville et du Groupe scolaire agrandi a lieu le 16 novembre 1913 en présence d'un grand nombre de personnalités et d'une foule très importante. La Fanfare municipale et le Réveil fismois sont bien entendu présents, accompagnant le défilé, les discours, le banquet du midi, qui se déroule dans le préau de l'Ecole, et plus tard, le bal du soir dans ledit préau.
Un peu plus de neuf mois après, le 2 septembre 1914, un premier groupe de soldats allemands en avant-garde pénètre à Fismes et s'empare de l'Hôtel-de-Ville flambant neuf, où ils prennent en otages Constantin Couvreur, quasiment invalide, et une partie de son conseil municipal.
L'avant-garde allemande est immédiatement suivie de l'infanterie et de la cavalerie, qui prennent possession de la ville. Le commandant von Kron et ses officiers font aménager la mairie en chambres d'hôtes et restaurant, tandis que le gros des troupes cantonne un peu partout en ville, dans les maisons abandonnées par leurs occupants. Pendant 10 jours, les Fismois subissent exactions, réquisitions, pillages et rançonnements.
Depuis le début du mois d'août, le Groupe scolaire est déjà transformé en ambulance, recevant cent blessés, gérée par le Comité de la Croix Rouge. Les Allemands y amènent leurs propres blessés, ainsi qu'une partie des quatre cents prisonniers français qu'ils ont transbahutés avec eux, le reste étant gardé dans l'Hôtel de Ville. Les salles inoccupées du Groupe scolaire sont toutes réquisitionnées.
Le 11 septembre 1914, les Allemands plient bagages, emmènent leurs prisonniers et laissent leurs blessés intransportables qui sont au nombre de soixante et onze, dont quarante installés dans l'ambulance du Groupe Scolaire. Une grande partie de ces blessés seront transférés en chemin de fer à Paris, par les français, le 14 août.
De son côté un détachement du 45e d'infanterie française arrive sur Fismes, le 12 août, et prend en chasse les allemands. Les soldats du 10ème Hussards viennent en renfort. De graves échauffourées ont lieu ; de nombreux morts et blessés tombent de part et d'autre ; les brancardiers n'y suffisent plus ; le Comité de la Croix Rouge de l'ambulance du Groupe Scolaire est débordé.
Compte tenu du nombre de cadavres trop important, les cercueils prévus par la Croix Rouge — cercueil en bois blanc pour les soldats, en chêne pour les officiers — sont insuffisants. Beaucoup sont enterrés sans cercueil, dans des jardins et divers endroits improbables de la ville.
Les cadavres allemands sont réunis dans deux tombereaux le dimanche 13 août, ramenés à Fismes et enterrés, tout comme les français, soit au cimetière, soit en bords de routes ou de champs.
Le Groupe Scolaire reste affecté en ambulance, par le ministère de la Guerre, pendant les quatre ans qui suivent, durant lesquels Fismes subit de nombreux bombardements ponctuels.
Le 29 mai 1918, les Allemands reprennent possession de la ville jusqu'à l'arrivée de la 28e division américaine le 3 août. A partir de cette date, les combats sont incessants sur Fismes et Fismette ; la ville fismoise va être bombardée, pilonnée, canonnée : le 27 août, il ne reste que des cendres et des ruines. Innombrables pertes humaines militaires.
Fismes - Le Groupe Scolaire sur les Promenades — Les Ecoles en ruines après la retraite allemande
Les premières réunions du Conseil municipal ont lieu à Paris, Fismes n'ayant quasiment plus une seule maison débout. Des mesures d'urgence sont instaurées pour reloger les fismois rentrés d'exode. De nombreux baraquements sont alors édifiés, et notamment sur les Promenades où on peut disposer de suffisamment de place. Les tilleuls et marronniers, calcinés ou brisés, sont rasés et vendus.
En juin 1919, la mairie provisoire est installée dans un baraquement des promenades.
La réorganisation et reconstruction de Fismes, rendue possible grâce aux indemnisations pour dommages de guerre, commence : en 1920, le nouveau Groupe scolaire est bâti sur le même emplacement des Promenades ; le nouvel Hôtel de Ville est inauguré en 1928.
En 1934, les fonds d'indemnisation n'ayant pas été épuisés, le Comité de reconstruction, sous l'égide du conseil municipal, décide d'allouer une subvention pour la construction d'un Kiosque à musique en face du nouveau groupe Scolaire sur les Promenades. Ce kiosque, de forme octogonale, repose sur un soubassement en béton ; sa toiture de zinc est supportée par des colonnes de fonte, une rambarde en fer, très basse, encercle son plancher.
Kiosque toujours en place.
voir ici Les Promenades et le Kiosque à musique de Fismes, aujourd'hui. (1/3) — (2/3) — (3/3)
publié par JeanMarc Mer 4 Jan 2017 09:48
10 août 1902 — Concert de la Musique municipale lors de la fête patronale
— Fismes. Voici le programme qui sera exécuté par la Musique municipale demain 10 août à cinq heures, à l’occasion de la fête patronale :
1. Bruxelles-Attractions, 1e audition (Turine). — 2. La Fée joyeusc, fantaisie, 1e audition (Labole). — 3. Gracieux sourire, menuet (Furgeot). — 4. La Cigale, fantaisie, 1e audition (Lardeur). — 5. Souvenir d'Alsace, valse (Antony).
5 mai 1913 — L'Harmonie de Fismes, primée aux Fêtes musicales de La Ferté-sous-Jouarre
— Les fêtes musicales de La Ferté-sous-Jouarre du 4 mai avaient attiré, de tous les points de la région, une affluence énorme. A l'issue des concours de lecture à vue et d'exécution, le jury a distribué les premiers prix à l'harmonie de Fismes, aux fanfares de Sancé, de Chisy-sur-Marne, de Boult-sur-Marne et de Neuilly-Saint-Front.
13 juin 1913 — Le Réveil Fismois à Château-Thierry, puis à Mitry-Mory
— Le Réveil Fismois, Fanfare de trompettes. Le Réveil Fismois devant participer au festival de musique de Château-Thierry, le 22 juin, et au concours de musique de Mitry-Mory, le 29 juin, les membres fondateurs et honoraires désirant l'accompagner devront se faire inscrite de suite chez M. Kauffmann, secrétaire général, 75, faubourg de Vesle.
17 août 1913 — Réchaud de la fête patronale à Fismes.
— Dimanche 17 août, réchaud de la fête patronale, bal à huit heures et demie, à la Déesse ; illumination.
28 septembre 1913 — Réchaud de la Fête de Fismette
— Fismes. La Fête de Fismette. Dimanche 28 aura lieu le réchaud de la Fête de Fismette ; bal et illuminations à neuf heures.
17 octobre 1913 — Annonce banquet populaire au Préau du Groupe Scolaire.
— Fismes. A l'occasion de l'inauguration du nouvel Hôtel de Ville qui sera faite le 16 novembre prochain, sous la présidence de M. Morel, sous-secrétaire d'Etat au Ministère de l'Intérieur, un grand banquet populaire aura lieu au Préau des Ecoles, à midi.
Les habitants de Fismes qui désireraient participer à ce banquet sont priés de donner leur adhésion d'ici le 25 octobre, dernier délai, entre les mains de M. le Secrétaire de Mairie.
Des cartes sont à la disposition des adhérents contre la somme de 4 francs.
16 novembre 1913 — Fêtes organisées à l'occasion de l'inauguration du Groupe Scolaire agrandi et du nouvel Hôtel-de-Ville.
L'inauguration de l'Hôtel de Ville.
— L'accueillante ville de Fismes a inauguré hier dimanche son nouvel Hôtel de Ville. Le temps était gris, un peu maussade. La fête, que la Municipalité avait longuement préparée, fut néanmoins très réussie. Elle l'eût été encore d'avantage si M. Morel, sous-secrétaire d'Etat, n'avait, à la dernière minute, annoncé qu'il ne pouvait venir.
Les habitants avaient arboré des drapeaux à leurs fenêtres ; la place de l'Hôtel de Ville, la façade du nouvel immeuble, avaient été joliment ornées de faisceaux de drapeaux, de guirlandes de verdure. A l'entrée de la place se dressait un bel arc de triomphe tout orné de verdure et portant cette inscription accueillante : « Honneur à nos hôtes ».
Le train de Reims, à 10 h., amenait à Fismes la plupart des autorités participant à cette fête. Ces différentes personnalités furent reçues sur le quai de la gare par le sympathique maire de Fismes, M. Couvreur, et ses deux adjoints, MM. Couvreur Edmond et Petit Lucien.
Après les présentations d'usage, la Municipalité de Fismes prit place dans les landaus qui les attendaient dans la cour de la gare, où était massée la brigade de gendarmerie du chef-lieu de canton.
De nombreux curieux, maintenus par les gendarmes, formaient la haie aux abords de la gare et dans les rues avoisinantes.
Le cortège se dirigea immédiatement vers l'Hôtel de Ville.
Son arrivée fut saluée par la Marseillaise, brillamment exécutée par la Fanfare Municipale, sous la direction de son habile Chef, M. Benard.
Sur la place étaient également massées les sociétés locales, les pompiers, sous les ordres de M. Mathieu, lieutenant, les trompettes du Réveil Fismois dirigés par M. Duchesne, les membres de la société de tir, les membres de la Croix-Rouge, dont le dévoué président est M. Huet, les Brancardiers, la Pédale Fismoise, l'Association Sportive Fismoise, le Football-Club Industriel, la Société de secours mutuels, etc.
Pendant que les trompettes exécutent une brillante fantaisie, les, autorités descendent de landaus et s'arrêtent pendant quelques instants devant l'Hôtel de Ville pour en admirer l'élégante façade et ses heureuses proportions. Puis, sous la conduite de M. le Maire et de ses collègues du Conseil, commence la visite des salles de la nouvelle mairie, toute inondée de lumière et fort bien aménagée. La salle des délibérations du conseil, en particulier, est claire et spacieuse.
Quand les autorités, les maires des communes du canton ont pris place dans la salle, M. Couvreur, maire de Fismes, salue les hôtes de la ville (...) (discours et remises des décorations d'usage)
La visite du Groupe Scolaire.
Puis le cortège, précédé de la Musique municipale et des sociétés, défile par les principales rues et se rend au groupe scolaire. Dans la cour intérieure sont massés les enfants des écoles. Les fillettes, que dirige la directrice de l'école, Mme Lame, chantent un chœur.
Quand, la salle est visitée, c'est au tour des petits garçons, sous la direction de M. Savart, leur maître, de chanter un chœur patriotique à deux voix.
Le Banquet dans le Préau du Groupe Scolaire.
Il est midi et demi lorsque, dans le préau des écoles, les invités, au nombre de plus de deux cents, sont réunis
pour le banquet. La table d'honneur, disposée en fer à cheval, est légèrement surélevée par une petite estrade. Elle est présidée par M. Chapron, préfet de la Marne. A ses côtés se trouvent MM. Couvreur, maire de Fismes, Vallé et Monfeuillart, sénateurs ; de Montebello, Drelon, Haguenin, Péchadre, députés ; le général Roques ; Dhommée, sous-préfet de Reims ; Pizot, secrétaire de la préfecture ; Goumant, conseiller général ; Fernand Renard (...)
Le menu avait été préparé et était servi par M. Girondeau, traiteur à Fère-en-Tardenois. A quatre heures, les autorités reprenaient le train pour Reims.
La journée s'est terminée par une sérénade très réussie sur la place de l'Hôtel-de-Ville. Le soir, un grand bal a eu lieu au préau des écoles.
La séance cinématographique organisée à la même heure dans la coquette salle de M. Goujon, a également obtenu un joli succès.
19 novembre 1913 — Derniers échos de l'inauguration de Fismes
— Dimanche soir, après la journée si bien remplie par la cérémonie de l'inauguration de l'Hôtel de Ville et des écoles, les illuminations de l'Hôtel de Ville, du groupe scolaire, ayant en plus sa salle du préau éclairée à l'électricité par les soins de MM. Fostein et Laplanche, étaient particulièrement réussies.
Plusieurs maisons avaient également été illuminées, notamment dans la rue de la Huchette, la rue des Bouchers, chez M. le commandant Billet et rue Chaudru, chez M. le Maire.
L'animation a été très dense toute la soirée ; le bal a remporté un grand succès, et les attractions, théâtre et cinéma, ont eu aussi une foule de spectateurs.
Au Cinéma Gaumont, Hôtel de la Gare, une surprise était réservée aux spectateurs.
M. Martin, photographe, avait, sur la prière de M. Goujon, tiré plusieurs vues de l'inauguration de l'Hôtel de Ville et avait complété ces vues par d'autres antérieures ayant trait à la pose de la première pierre de ce monument, par M. Couvreur, maire de Fismes ; ces vues furent saluées de vifs applaudissements.
Fismes - Les Promenades et les Ecoles en 1913 — Promenades, Kiosque à musique et Groupe scolaire reconstruit
26 avril 1919 — Le premier Conseil municipal ayant eu lieu à Fismes, après la destruction totale de la ville. Les trois précédents ayant eu lieu à Paris, faute de salle adéquate.
— Fismes. Conseil municipal. Séance du 26 avril (Salle Brocco). — La séance est ouverte à 2 heures. Etaient présents : MM. Goumant, Tangre, Noël, Bruneteau, Debacq, Pale, Flécheux, Laplace, Barbey, Bernard, Mathieu. Absent : M. Jules Tangre.
Le maire et les adjoints étant décédés, le conseil désigne M. Goumant comme président de la séance, et M. Bruneteau comme secrétaire.
M. Le président, à l'ouverture de la séance, adresse un souvenir ému à la mémoire de M. Constantin Couvreur, maire, de M. Georges Lecœur, conseiller municipal, et de M. Lucien Petit, 2e adjoint, tous trois décédés depuis la dernière séance.
Il est ensuite procédé à la lecture et à l'adoption des procès-verbaux des séances des 25 novembre 1918, 19 décembre 1918 et 9 janvier 1919, qui se tinrent à Paris.
Après avoir pris connaissance d'une circulaire de M. le ministre de l'Intérieur du 30 janvier 1919, concernant la réorganisation de la police municipale et rurale, le conseil municipal se déclare favorable, sous réserve que cette police n'entraîne pas de frais supplémentaires aux communes ; mais en attendant la réalisation de ce projet, le conseil décide la nomination d'un garde champêtre.
Plan de Fismes. — Au sujet du nouveau plan de la ville de Fismes, et après avoir entendu différentes explications données par M. Cotton, architecte, le conseil municipal émet le vœu que le plan de Fismes soit dressé au plus tôt comme l'exige d'ailleurs la loi du 14 mars 1919 et qu'une demande relative à ce plan soit faite d'urgence à M. Le Préfet de la Marne.
Assainissement des rues et service des eaux. — Le conseil municipal émet le vœu que le « Service de première urgence » soit appelé à réparer les canalisations d'eau et fontaines en vue de pourvoir aux besoins de la population en eau potable, partout où il sera possible ; que ce même service soit aussi chargé de l'enlèvement des ordures ménagères et autres et des travaux nécessaires pour l'écoulement des égoûts et eaux stagnantes comme par exemple en rue des Trois-Moulins.
Exhumations de militaires. — Dans différents jardins et aux abords de la ville, des tombes où reposent à des profondeurs variables des militaires français, alliés et allemands, le conseil estime qu'il y aurait lieu dans un esprit de convenance et d'hygiène, de faire procéder aux exhumations et au regroupement de ces tombes ; une demande en ce sens a été faite à la Préfecture et M. le Préfet, par une lettre du 22 courant, a donné satisfaction en annonçant qu'un officier devait se rendre prochainement à Fismes pour prendre la direction du service d'état-civil chargé des tombes militaires.
Dans le même ordre d'idées, le conseil émet le vœu que le service de première urgence soit également appelé à l'exécution des travaux provisoires nécessaires pour la réparation de certains caveaux et tombes défoncées dans le cimetière par suite des bombardements répétés.
Baraquements. — Le conseil municipal regrette de ne pas avoir encore satisfaction pour sa demande de baraquements faite le 19 décembre 1918 pour les services publics, ainsi que de diverses baraques agricoles.
Il décide d'adresser une nouvelle demande à M. le Préfet et espère obtenir bientôt satisfaction afin de» pouvoir réinstaller au plus tôt tous les services ; la ville de Fismes n'a plus, en effet, ni mairie, ni écoles, ni justice de paix, ni hôpital-hospice, ni église.
Pompe à incendie. — Le conseil décide de faire la demande d'une pompe à incendie avec ses agrès et accessoires, celle-ci étant indispensable en présence des nombreux baraquements déjà montés et à monter tant à Fismes qu'à Fismette.
Demande de location Rouyer. — Le conseil accepte l'offre faite par M. Rouyer, employé de chemin de fer, pour location d'un jardin appartenant à la ville.
Demande de copie de plan de canalisation. — M. le président estime qu'il serait nécessaire d'avoir la copie du plan de canalisation des eaux de la ville qui, on ignore pourquoi, ne l'a jamais en possession. Le conseil propose de demander à M. Pillier, ancien agent voyer à Fismes, le coût de la copie de ce plan.
Après quelques observations au sujet de ce plan, la séance est levée à 17 h. 15.
Le conseil décide de se réunir le lendemain samedi 26 courant, à 2 heures, pour étudier les questions suivantes :
— Désignation de terrains pour déblaiement ; Occupation de l'Esplanade par la Maison Darnoy — Demandes d'emplacement pour baraquements par MM. Latour, Gallul, Tangre Emile — Vente d'arbres des promenades et constatation des dommages — Approvisionnement en charbon pour la population et les services publics — Choix d'un secrétaire adjoint pour seconder M. Rollin, secrétaire, le secrétariat, de la mairie étant actuellement très chargé — Demande d'élargissement d'un chemin appartenant à la ville, près de la gare, sur lequel une emprise a été faite durant l'occupation allemande — Assistance aux vieillards.
9 juin 1919 — Conférence sur la Reconstruction.
— Une conférence sur la reconstruction des villes et des villages aura lieu à l'Hôtel de Ville provisoire de Fismes (baraquement des promenades), le mercredi 11 juin, à 14 heures.
Cette conférence sera faite par M. Duchêne, de l'Office Moderne d'Architecture de Paris, représentée à Fismes par M. Besnard, géomètre. Nous engageons MM. les propriétaires à y assister.
20 juin 1919 — La vie Fismoise se réorganise
— Fismes. Réouverture du marché. Le Conseil municipal a dans sa séance du 16 courant, pris la décision de réouvrir le marché de Fismes qui se tenait le samedi de chaque semaine ; en conséquence à dater de samedi prochain 21 courant les marchés reprendront comme par le passé.
9 septembre 1919 — Rollin, secrétaire de mairie a sauvé les archives fismoises
— Fismes. — Citation civile. — M. Rollin, secrétaire de mairie à Fismes (Marne) a assumé à lui seul toutes les charges de la municipalité inexistante à cette époque.
Toutes les questions, tant civiles que militaires, qui lui étaient soumises, étaient par lui solutionnées avec la plus grande bienneillance et le souci constant de concilier les intérêts en cause. A été un auxiliaire précieux pour l'autorité militaire.
Obligé d'évacuer Fismes le 27 mai 1918, il part dans le dernier camion avec les archives de la mairie, à trois kilomètres de Fismes, sa femme est tuée à ses côtés par une balle de mitrailleuse. Resté le dernier, au moment de la dernière offensive allemande, il est revenu le premier dans sa petite ville.
21 septembre 1919 — Les fêtes reprennent
— La fête patronale. — Dimanche prochain, 21 septembre 1919, aura lieu la fête de Fismettes, suspendue depuis 1914. Espérons que cette fête, qui d'habitude attirait beaucoup de jeunes gens des environs, reprendra son éclat habituel. La jeunesse a tout fait pour recevoir agréablement les visiteurs.
Seule la Fanfare municipale est active à Fismes en 1909. Elle est dirigée par Deffaux, à la tête de 34 musiciens.
(MARNE)
N'entre pas qui veut à Fismes, lorsque, le 6 janvier 1227, le Comte de Champagne Thibaut IV (1201-1253) octroye une charte communale aux fismois ; seules quatre portes, sérieusement gardées, y donnent accès : les Portes de Soissons, Saint-Gilles, de Reims et de Vesle. Les fortifications, bâties lors des deux siècles précédents, doublées d'un large fossé et d'une contrescarpe sont censées assurer la sécurité de la cité.
Elles n'empêcheront cependant pas tous les assauts ! Les guerres de religion, mais surtout les événements de la Fronde entre 1648 et 1653, vont avoir raison des remparts et du Château qu'ils protégeaient. Ce dernier est rasé et les murailles vont être, à partir de cette date, en partie supprimées, les fossés comblés et aplanis.
Le plan de Fismes de 1753 ne laisse pas encore deviner la moindre promenade. Ce n'est qu'en 1815 qu'on peut constater que les fossés ont été aménagés en :
— parcelles cultivées, à l'ouest, de la porte de Vesle à celle de Soissons ;
— une zone plantée d'arbres entre les anciens remparts et la contrescarpe, au sud, de la porte de Soissons jusqu'à celle de Saint-Gilles ;
— lotissements agricoles, toujours au sud, de la porte Saint-Gilles à celle de Reims ;
— un cours pour le Jeu de Paume, longeant l'Eglise Saint-Macre, à l'est, à partir de la porte de Reims ;
— une vaste et large promenade arborée, appelée Les Boulettes ou les Promenades, au nord, du Jeu de Paume jusqu'à la porte de Vesle.
Plan de Fismes en 1815 (plan de 1753 en incrustation réduite)
Les Promenades de Fismes dite Les Boulettes en 1815 (détail agrandi du plan-ci-dessus)
En 1884, la ville de Fismes fait appel à l'architecte rémois Ernest Leclère pour édifier, le long des Promenades, un Groupe Scolaire. Ce long bâtiment est constitué d'une partie centrale élevée d'un étage dont la toiture, comportant des chiens assis, est surmontée d'un clocheton ; les deux ailes sont, quant à elles, à rez de chaussée.
En 1903, on procède à la rénovation complète des arbres sur les Promenades : des rangées de marronniers et de tilleuls sont plantées tout au long.
En 1912, Constantin Couvreur (1841-1919), maire de 1890 à 1919, fait encore appel, avec l'ensemble du Conseil municipal fismois, à Ernest Leclère pour agrandir le Groupe Scolaire par l'adjonction d'une annexe consacrée aux garçons. Dans le même temps, la municipalité décide de remplacer le vétuste Hôtel-de-Ville situé rue de la Huchette, qui avait été bâti sur d'anciennes Halles datant de 1374, surélevées en 1636 pour servir de mairie. Il est fait appel à l'architecte Malgras pour dresser les plans de ce monument.
Le cautionnement des entrepreneurs ayant réalisé les travaux d'agrandissement du Groupe Scolaire est remboursé après la réception du chantier le 5 novembre 1913.
L'inauguration du nouvel Hôtel-de-Ville et du Groupe scolaire agrandi a lieu le 16 novembre 1913 en présence d'un grand nombre de personnalités et d'une foule très importante. La Fanfare municipale et le Réveil fismois sont bien entendu présents, accompagnant le défilé, les discours, le banquet du midi, qui se déroule dans le préau de l'Ecole, et plus tard, le bal du soir dans ledit préau.
Un peu plus de neuf mois après, le 2 septembre 1914, un premier groupe de soldats allemands en avant-garde pénètre à Fismes et s'empare de l'Hôtel-de-Ville flambant neuf, où ils prennent en otages Constantin Couvreur, quasiment invalide, et une partie de son conseil municipal.
L'avant-garde allemande est immédiatement suivie de l'infanterie et de la cavalerie, qui prennent possession de la ville. Le commandant von Kron et ses officiers font aménager la mairie en chambres d'hôtes et restaurant, tandis que le gros des troupes cantonne un peu partout en ville, dans les maisons abandonnées par leurs occupants. Pendant 10 jours, les Fismois subissent exactions, réquisitions, pillages et rançonnements.
Depuis le début du mois d'août, le Groupe scolaire est déjà transformé en ambulance, recevant cent blessés, gérée par le Comité de la Croix Rouge. Les Allemands y amènent leurs propres blessés, ainsi qu'une partie des quatre cents prisonniers français qu'ils ont transbahutés avec eux, le reste étant gardé dans l'Hôtel de Ville. Les salles inoccupées du Groupe scolaire sont toutes réquisitionnées.
Le 11 septembre 1914, les Allemands plient bagages, emmènent leurs prisonniers et laissent leurs blessés intransportables qui sont au nombre de soixante et onze, dont quarante installés dans l'ambulance du Groupe Scolaire. Une grande partie de ces blessés seront transférés en chemin de fer à Paris, par les français, le 14 août.
De son côté un détachement du 45e d'infanterie française arrive sur Fismes, le 12 août, et prend en chasse les allemands. Les soldats du 10ème Hussards viennent en renfort. De graves échauffourées ont lieu ; de nombreux morts et blessés tombent de part et d'autre ; les brancardiers n'y suffisent plus ; le Comité de la Croix Rouge de l'ambulance du Groupe Scolaire est débordé.
Compte tenu du nombre de cadavres trop important, les cercueils prévus par la Croix Rouge — cercueil en bois blanc pour les soldats, en chêne pour les officiers — sont insuffisants. Beaucoup sont enterrés sans cercueil, dans des jardins et divers endroits improbables de la ville.
Les cadavres allemands sont réunis dans deux tombereaux le dimanche 13 août, ramenés à Fismes et enterrés, tout comme les français, soit au cimetière, soit en bords de routes ou de champs.
Le Groupe Scolaire reste affecté en ambulance, par le ministère de la Guerre, pendant les quatre ans qui suivent, durant lesquels Fismes subit de nombreux bombardements ponctuels.
Le 29 mai 1918, les Allemands reprennent possession de la ville jusqu'à l'arrivée de la 28e division américaine le 3 août. A partir de cette date, les combats sont incessants sur Fismes et Fismette ; la ville fismoise va être bombardée, pilonnée, canonnée : le 27 août, il ne reste que des cendres et des ruines. Innombrables pertes humaines militaires.
Fismes - Le Groupe Scolaire sur les Promenades — Les Ecoles en ruines après la retraite allemande
Les premières réunions du Conseil municipal ont lieu à Paris, Fismes n'ayant quasiment plus une seule maison débout. Des mesures d'urgence sont instaurées pour reloger les fismois rentrés d'exode. De nombreux baraquements sont alors édifiés, et notamment sur les Promenades où on peut disposer de suffisamment de place. Les tilleuls et marronniers, calcinés ou brisés, sont rasés et vendus.
En juin 1919, la mairie provisoire est installée dans un baraquement des promenades.
La réorganisation et reconstruction de Fismes, rendue possible grâce aux indemnisations pour dommages de guerre, commence : en 1920, le nouveau Groupe scolaire est bâti sur le même emplacement des Promenades ; le nouvel Hôtel de Ville est inauguré en 1928.
En 1934, les fonds d'indemnisation n'ayant pas été épuisés, le Comité de reconstruction, sous l'égide du conseil municipal, décide d'allouer une subvention pour la construction d'un Kiosque à musique en face du nouveau groupe Scolaire sur les Promenades. Ce kiosque, de forme octogonale, repose sur un soubassement en béton ; sa toiture de zinc est supportée par des colonnes de fonte, une rambarde en fer, très basse, encercle son plancher.
Kiosque toujours en place.
voir ici Les Promenades et le Kiosque à musique de Fismes, aujourd'hui. (1/3) — (2/3) — (3/3)
publié par JeanMarc Mer 4 Jan 2017 09:48
10 août 1902 — Concert de la Musique municipale lors de la fête patronale
— Fismes. Voici le programme qui sera exécuté par la Musique municipale demain 10 août à cinq heures, à l’occasion de la fête patronale :
1. Bruxelles-Attractions, 1e audition (Turine). — 2. La Fée joyeusc, fantaisie, 1e audition (Labole). — 3. Gracieux sourire, menuet (Furgeot). — 4. La Cigale, fantaisie, 1e audition (Lardeur). — 5. Souvenir d'Alsace, valse (Antony).
5 mai 1913 — L'Harmonie de Fismes, primée aux Fêtes musicales de La Ferté-sous-Jouarre
— Les fêtes musicales de La Ferté-sous-Jouarre du 4 mai avaient attiré, de tous les points de la région, une affluence énorme. A l'issue des concours de lecture à vue et d'exécution, le jury a distribué les premiers prix à l'harmonie de Fismes, aux fanfares de Sancé, de Chisy-sur-Marne, de Boult-sur-Marne et de Neuilly-Saint-Front.
13 juin 1913 — Le Réveil Fismois à Château-Thierry, puis à Mitry-Mory
— Le Réveil Fismois, Fanfare de trompettes. Le Réveil Fismois devant participer au festival de musique de Château-Thierry, le 22 juin, et au concours de musique de Mitry-Mory, le 29 juin, les membres fondateurs et honoraires désirant l'accompagner devront se faire inscrite de suite chez M. Kauffmann, secrétaire général, 75, faubourg de Vesle.
17 août 1913 — Réchaud de la fête patronale à Fismes.
— Dimanche 17 août, réchaud de la fête patronale, bal à huit heures et demie, à la Déesse ; illumination.
28 septembre 1913 — Réchaud de la Fête de Fismette
— Fismes. La Fête de Fismette. Dimanche 28 aura lieu le réchaud de la Fête de Fismette ; bal et illuminations à neuf heures.
17 octobre 1913 — Annonce banquet populaire au Préau du Groupe Scolaire.
— Fismes. A l'occasion de l'inauguration du nouvel Hôtel de Ville qui sera faite le 16 novembre prochain, sous la présidence de M. Morel, sous-secrétaire d'Etat au Ministère de l'Intérieur, un grand banquet populaire aura lieu au Préau des Ecoles, à midi.
Les habitants de Fismes qui désireraient participer à ce banquet sont priés de donner leur adhésion d'ici le 25 octobre, dernier délai, entre les mains de M. le Secrétaire de Mairie.
Des cartes sont à la disposition des adhérents contre la somme de 4 francs.
16 novembre 1913 — Fêtes organisées à l'occasion de l'inauguration du Groupe Scolaire agrandi et du nouvel Hôtel-de-Ville.
L'inauguration de l'Hôtel de Ville.
— L'accueillante ville de Fismes a inauguré hier dimanche son nouvel Hôtel de Ville. Le temps était gris, un peu maussade. La fête, que la Municipalité avait longuement préparée, fut néanmoins très réussie. Elle l'eût été encore d'avantage si M. Morel, sous-secrétaire d'Etat, n'avait, à la dernière minute, annoncé qu'il ne pouvait venir.
Les habitants avaient arboré des drapeaux à leurs fenêtres ; la place de l'Hôtel de Ville, la façade du nouvel immeuble, avaient été joliment ornées de faisceaux de drapeaux, de guirlandes de verdure. A l'entrée de la place se dressait un bel arc de triomphe tout orné de verdure et portant cette inscription accueillante : « Honneur à nos hôtes ».
Le train de Reims, à 10 h., amenait à Fismes la plupart des autorités participant à cette fête. Ces différentes personnalités furent reçues sur le quai de la gare par le sympathique maire de Fismes, M. Couvreur, et ses deux adjoints, MM. Couvreur Edmond et Petit Lucien.
Après les présentations d'usage, la Municipalité de Fismes prit place dans les landaus qui les attendaient dans la cour de la gare, où était massée la brigade de gendarmerie du chef-lieu de canton.
De nombreux curieux, maintenus par les gendarmes, formaient la haie aux abords de la gare et dans les rues avoisinantes.
Le cortège se dirigea immédiatement vers l'Hôtel de Ville.
Son arrivée fut saluée par la Marseillaise, brillamment exécutée par la Fanfare Municipale, sous la direction de son habile Chef, M. Benard.
Sur la place étaient également massées les sociétés locales, les pompiers, sous les ordres de M. Mathieu, lieutenant, les trompettes du Réveil Fismois dirigés par M. Duchesne, les membres de la société de tir, les membres de la Croix-Rouge, dont le dévoué président est M. Huet, les Brancardiers, la Pédale Fismoise, l'Association Sportive Fismoise, le Football-Club Industriel, la Société de secours mutuels, etc.
Pendant que les trompettes exécutent une brillante fantaisie, les, autorités descendent de landaus et s'arrêtent pendant quelques instants devant l'Hôtel de Ville pour en admirer l'élégante façade et ses heureuses proportions. Puis, sous la conduite de M. le Maire et de ses collègues du Conseil, commence la visite des salles de la nouvelle mairie, toute inondée de lumière et fort bien aménagée. La salle des délibérations du conseil, en particulier, est claire et spacieuse.
Quand les autorités, les maires des communes du canton ont pris place dans la salle, M. Couvreur, maire de Fismes, salue les hôtes de la ville (...) (discours et remises des décorations d'usage)
La visite du Groupe Scolaire.
Puis le cortège, précédé de la Musique municipale et des sociétés, défile par les principales rues et se rend au groupe scolaire. Dans la cour intérieure sont massés les enfants des écoles. Les fillettes, que dirige la directrice de l'école, Mme Lame, chantent un chœur.
Quand, la salle est visitée, c'est au tour des petits garçons, sous la direction de M. Savart, leur maître, de chanter un chœur patriotique à deux voix.
Le Banquet dans le Préau du Groupe Scolaire.
Il est midi et demi lorsque, dans le préau des écoles, les invités, au nombre de plus de deux cents, sont réunis
pour le banquet. La table d'honneur, disposée en fer à cheval, est légèrement surélevée par une petite estrade. Elle est présidée par M. Chapron, préfet de la Marne. A ses côtés se trouvent MM. Couvreur, maire de Fismes, Vallé et Monfeuillart, sénateurs ; de Montebello, Drelon, Haguenin, Péchadre, députés ; le général Roques ; Dhommée, sous-préfet de Reims ; Pizot, secrétaire de la préfecture ; Goumant, conseiller général ; Fernand Renard (...)
Le menu avait été préparé et était servi par M. Girondeau, traiteur à Fère-en-Tardenois. A quatre heures, les autorités reprenaient le train pour Reims.
La journée s'est terminée par une sérénade très réussie sur la place de l'Hôtel-de-Ville. Le soir, un grand bal a eu lieu au préau des écoles.
La séance cinématographique organisée à la même heure dans la coquette salle de M. Goujon, a également obtenu un joli succès.
19 novembre 1913 — Derniers échos de l'inauguration de Fismes
— Dimanche soir, après la journée si bien remplie par la cérémonie de l'inauguration de l'Hôtel de Ville et des écoles, les illuminations de l'Hôtel de Ville, du groupe scolaire, ayant en plus sa salle du préau éclairée à l'électricité par les soins de MM. Fostein et Laplanche, étaient particulièrement réussies.
Plusieurs maisons avaient également été illuminées, notamment dans la rue de la Huchette, la rue des Bouchers, chez M. le commandant Billet et rue Chaudru, chez M. le Maire.
L'animation a été très dense toute la soirée ; le bal a remporté un grand succès, et les attractions, théâtre et cinéma, ont eu aussi une foule de spectateurs.
Au Cinéma Gaumont, Hôtel de la Gare, une surprise était réservée aux spectateurs.
M. Martin, photographe, avait, sur la prière de M. Goujon, tiré plusieurs vues de l'inauguration de l'Hôtel de Ville et avait complété ces vues par d'autres antérieures ayant trait à la pose de la première pierre de ce monument, par M. Couvreur, maire de Fismes ; ces vues furent saluées de vifs applaudissements.
Fismes - Les Promenades et les Ecoles en 1913 — Promenades, Kiosque à musique et Groupe scolaire reconstruit
26 avril 1919 — Le premier Conseil municipal ayant eu lieu à Fismes, après la destruction totale de la ville. Les trois précédents ayant eu lieu à Paris, faute de salle adéquate.
— Fismes. Conseil municipal. Séance du 26 avril (Salle Brocco). — La séance est ouverte à 2 heures. Etaient présents : MM. Goumant, Tangre, Noël, Bruneteau, Debacq, Pale, Flécheux, Laplace, Barbey, Bernard, Mathieu. Absent : M. Jules Tangre.
Le maire et les adjoints étant décédés, le conseil désigne M. Goumant comme président de la séance, et M. Bruneteau comme secrétaire.
M. Le président, à l'ouverture de la séance, adresse un souvenir ému à la mémoire de M. Constantin Couvreur, maire, de M. Georges Lecœur, conseiller municipal, et de M. Lucien Petit, 2e adjoint, tous trois décédés depuis la dernière séance.
Il est ensuite procédé à la lecture et à l'adoption des procès-verbaux des séances des 25 novembre 1918, 19 décembre 1918 et 9 janvier 1919, qui se tinrent à Paris.
Après avoir pris connaissance d'une circulaire de M. le ministre de l'Intérieur du 30 janvier 1919, concernant la réorganisation de la police municipale et rurale, le conseil municipal se déclare favorable, sous réserve que cette police n'entraîne pas de frais supplémentaires aux communes ; mais en attendant la réalisation de ce projet, le conseil décide la nomination d'un garde champêtre.
Plan de Fismes. — Au sujet du nouveau plan de la ville de Fismes, et après avoir entendu différentes explications données par M. Cotton, architecte, le conseil municipal émet le vœu que le plan de Fismes soit dressé au plus tôt comme l'exige d'ailleurs la loi du 14 mars 1919 et qu'une demande relative à ce plan soit faite d'urgence à M. Le Préfet de la Marne.
Assainissement des rues et service des eaux. — Le conseil municipal émet le vœu que le « Service de première urgence » soit appelé à réparer les canalisations d'eau et fontaines en vue de pourvoir aux besoins de la population en eau potable, partout où il sera possible ; que ce même service soit aussi chargé de l'enlèvement des ordures ménagères et autres et des travaux nécessaires pour l'écoulement des égoûts et eaux stagnantes comme par exemple en rue des Trois-Moulins.
Exhumations de militaires. — Dans différents jardins et aux abords de la ville, des tombes où reposent à des profondeurs variables des militaires français, alliés et allemands, le conseil estime qu'il y aurait lieu dans un esprit de convenance et d'hygiène, de faire procéder aux exhumations et au regroupement de ces tombes ; une demande en ce sens a été faite à la Préfecture et M. le Préfet, par une lettre du 22 courant, a donné satisfaction en annonçant qu'un officier devait se rendre prochainement à Fismes pour prendre la direction du service d'état-civil chargé des tombes militaires.
Dans le même ordre d'idées, le conseil émet le vœu que le service de première urgence soit également appelé à l'exécution des travaux provisoires nécessaires pour la réparation de certains caveaux et tombes défoncées dans le cimetière par suite des bombardements répétés.
Baraquements. — Le conseil municipal regrette de ne pas avoir encore satisfaction pour sa demande de baraquements faite le 19 décembre 1918 pour les services publics, ainsi que de diverses baraques agricoles.
Il décide d'adresser une nouvelle demande à M. le Préfet et espère obtenir bientôt satisfaction afin de» pouvoir réinstaller au plus tôt tous les services ; la ville de Fismes n'a plus, en effet, ni mairie, ni écoles, ni justice de paix, ni hôpital-hospice, ni église.
Pompe à incendie. — Le conseil décide de faire la demande d'une pompe à incendie avec ses agrès et accessoires, celle-ci étant indispensable en présence des nombreux baraquements déjà montés et à monter tant à Fismes qu'à Fismette.
Demande de location Rouyer. — Le conseil accepte l'offre faite par M. Rouyer, employé de chemin de fer, pour location d'un jardin appartenant à la ville.
Demande de copie de plan de canalisation. — M. le président estime qu'il serait nécessaire d'avoir la copie du plan de canalisation des eaux de la ville qui, on ignore pourquoi, ne l'a jamais en possession. Le conseil propose de demander à M. Pillier, ancien agent voyer à Fismes, le coût de la copie de ce plan.
Après quelques observations au sujet de ce plan, la séance est levée à 17 h. 15.
Le conseil décide de se réunir le lendemain samedi 26 courant, à 2 heures, pour étudier les questions suivantes :
— Désignation de terrains pour déblaiement ; Occupation de l'Esplanade par la Maison Darnoy — Demandes d'emplacement pour baraquements par MM. Latour, Gallul, Tangre Emile — Vente d'arbres des promenades et constatation des dommages — Approvisionnement en charbon pour la population et les services publics — Choix d'un secrétaire adjoint pour seconder M. Rollin, secrétaire, le secrétariat, de la mairie étant actuellement très chargé — Demande d'élargissement d'un chemin appartenant à la ville, près de la gare, sur lequel une emprise a été faite durant l'occupation allemande — Assistance aux vieillards.
9 juin 1919 — Conférence sur la Reconstruction.
— Une conférence sur la reconstruction des villes et des villages aura lieu à l'Hôtel de Ville provisoire de Fismes (baraquement des promenades), le mercredi 11 juin, à 14 heures.
Cette conférence sera faite par M. Duchêne, de l'Office Moderne d'Architecture de Paris, représentée à Fismes par M. Besnard, géomètre. Nous engageons MM. les propriétaires à y assister.
20 juin 1919 — La vie Fismoise se réorganise
— Fismes. Réouverture du marché. Le Conseil municipal a dans sa séance du 16 courant, pris la décision de réouvrir le marché de Fismes qui se tenait le samedi de chaque semaine ; en conséquence à dater de samedi prochain 21 courant les marchés reprendront comme par le passé.
9 septembre 1919 — Rollin, secrétaire de mairie a sauvé les archives fismoises
— Fismes. — Citation civile. — M. Rollin, secrétaire de mairie à Fismes (Marne) a assumé à lui seul toutes les charges de la municipalité inexistante à cette époque.
Toutes les questions, tant civiles que militaires, qui lui étaient soumises, étaient par lui solutionnées avec la plus grande bienneillance et le souci constant de concilier les intérêts en cause. A été un auxiliaire précieux pour l'autorité militaire.
Obligé d'évacuer Fismes le 27 mai 1918, il part dans le dernier camion avec les archives de la mairie, à trois kilomètres de Fismes, sa femme est tuée à ses côtés par une balle de mitrailleuse. Resté le dernier, au moment de la dernière offensive allemande, il est revenu le premier dans sa petite ville.
21 septembre 1919 — Les fêtes reprennent
— La fête patronale. — Dimanche prochain, 21 septembre 1919, aura lieu la fête de Fismettes, suspendue depuis 1914. Espérons que cette fête, qui d'habitude attirait beaucoup de jeunes gens des environs, reprendra son éclat habituel. La jeunesse a tout fait pour recevoir agréablement les visiteurs.
Seule la Fanfare municipale est active à Fismes en 1909. Elle est dirigée par Deffaux, à la tête de 34 musiciens.
- Classement : 10.53%
Re: Kiosques à Musique
FLASSANS-SUR-ISSOLE - Place et Kiosque à musique
(VAR)
Emile Zola situe l'origine de sa dynastie des Rougon-Macquart à Plassans. Flassans-sur-Issole serait la source inspiratrice du roman et ce, d'autant plus qu'une famille Rougon, d'opinions légitimistes, que Zola a connue, existe de longue date dans cette ville. Ainsi un Etienne Rougon, né en 1752, est maire de Flassans en 1790-1791 ; son fils Pierre-Joseph Rougon (1778-1865) est également maire de 1822 à 1830 ; le fils de ce dernier, Pierre-Joseph Rougon, est maire d'octobre à décembre 1852 ; enfin Paul-Frédéric Rougon (1844 - † après 1913), est maire à Flassans, de 1873 à 1875.
Les anciens flassanais ne s'y trompaient pas : ils avaient privilégié les habitations en grande partie sur la Haute-Ville se méfiant probablement des imprévisibles débordements de l'Issolde. A partir du XVIIe siècle, on abandonne définitivement la Haute-Ville au profit de constructions en zone inondable en ville basse...
La Route Royale n° 95 de Brignoles à Antibes constitue l'axe central de passage, traversant l'Issolde sur le Pont Neuf en face du Pont-Vieux datant de 1533. Le long de cet axe, bordant l'Issolde entre les deux ponts, la place des Platanes est, dès avant 1812, déjà dotée de ses arbres devenus séculaires.
Contiguë à la place des Platanes, une nouvelle église, dédiée à Notre-Dame de l'Assomption, est érigée de 1859 à 1873, devant l'ancien cimetière qui est à cette occasion supprimé et transféré.
Flassans-sur-Issole - Plan de 1812 et incrustation plan 1937
La Place des Platanes — appelée également le Pradeau, et fautivement parfois le Rado et le Prado — est consacrée aux foires, marchés, fêtes, concerts de la musique municipale et banquets. La fête patronale de la Saint Bernard, qui se déroule en même temps qu'une grande foire aux bestiaux, dure trois jours d'affilée à partir du 20 août. Le 12 mai, Saint-Aquilée, invoqué à Flassans contre la teigne de lait des nourrissons, se fêtait encore en 1874.
Flassans-sur-Issole - Place des platanes (dit le Rado - Pradeau)
En 1931, un Kiosque à musique en béton avec colonnes en fonte, rambarde en fer et toiture en tôle, est édifié sur la Place. Conçu par l'ingénieur Muller, de forme octogonale, il est construit par l'entreprise toulonnaise la Provençale de Construction métallique.
Trente ans après, dans les années 1960, n'ayant plus l'heur de plaire, le Kiosque est rasé.
La Route Royale de Brignoles à Antibes a été renommée Route de Paris à Antibes et en Italie, puis avenue du général de Gaulle.
Un nouvel Hôtel-de-Ville, avec parkings souterrains en zone inondable, est édifié sur l'avenue de Gaulle, à l'entrée de la Place des Platanes, en remplacement de l'ancienne mairie qui se situait sur la place éponyme devenue place Louis Pasteur.
L'Issole n'aimant pas trop qu'on la défie, est sortie de son lit le 19 janvier 2014, et tout ce qui était inondable a été recouvert : place des Platanes, la Mairie et ses parkings, les Ecoles... Ce n'était pourtant pas faute d'avoir été prévenu : de grandes crues de l'Issolde avaient déjà eu lieu, notamment en 1862 1873 1932 1938 1958 etc...
Kiosque supprimé.
voir ici Place des Platanes et le Pont-Vieux de Flassans-sur-Issole, sans le kiosque, aujourd'hui. (1/2) — (2/2)
Elagage des Platanes.
Place des Platanes sous les eaux de l'Issole le 19 janvier 2014. (1/2) — (2/2)
publié par JeanMarc Ven 6 Jan 2017 15:51
Ponctuellement, lors des manoeuvres, chevaux et militaires logent chez l'habitant, de gré ou de force.
— Lors des manoeuvres d'automne de 1886, 2 escadrons du 1er régiment de Hussards débarquent à Flassans le 6 septembre avec 210 hommes et 231 chevaux et vont bien entendu loger chez l'habitant, la commune ne disposant pas de caserne. Mais ce n'est rien à côté de ses voisines : Fréjus qui accueille le même jour le 111e R.I. et ses 2050 hommes et 50 chevaux, Gonfaron le 61e R.I. avec 1740 hommes et 50 chevaux, Fayence le 21e bataillon de chasseurs avec 700 hommes et 27 chevaux.
***
Tout comme les Rougon évoqués ci-avant, la famille Rigord est une très ancienne famille flassanaise ; mais si les Rougon sont réformistes en diable, les Rigord, eux, sont de fervents catholiques, traditionalistes et monarchistes. Et lorsque le citoyen Bonnaud, maire de Flassans, publie un arrêté le 17 juin 1884 interdisant les processions religieuses sur le territoire de la commune, un des membres de cette famille honorable et aisée, Eugène Rigord, prend sa plus belle plume et adresse quelques articles sulfureux et quelque peu vengeurs au journal Le Var, signés du monogramme ER.
Nous avons pu faire la relation entre ce monogramme ER et Eugène Rigord, grâce à l'indiscrétion du journal qui, le jour du décès de Mme Rigord survenu le 7 août 1888, publie un article nécrologique précisant que le fils de celle-ci est un grand ami du journal... Mme Rigord, née Audibert, épouse de Toussaint Rigord, était âgée de 57 ans.
Les obsèques ont lieu le 9 août 1888 à Flassans, au milieu d'une affluence considérable venues de Toulon, Collobrières, Pignans, Carnoules, le Puget, Draguignan, Besse, Bras, Brignoles, Correns etc.
Et comme il se doit, compte tenu des interdictions du maire de la commune, de faire des processions religieuses, un immense cortège s'organise, comme Flassans n'en a jamais vu de toute son histoire. On a fait venir de Brignoles un corbillard de 1ere classe qui disparaissait sous les fleurs et les couronnes. Le frère de la défunte, le très révérend père Audibert, marche en tête suivi des 3 fils et des petits fils de Mme Rigord. Une grand messe de Requiem est célébrée dans l'église Notre-Dame de l'Assomption par le curé assisté de l'abbé Foussenq, vicaire à Puget...
Voici donc deux des articles d'Eugène Rigord qui, malgré son aversion aux républicains nous fait la narration, à sa façon, de la fête Nationale du 14 juillet à Flassans, puis de la Fête patronale et traditionnelle du 20 au 22 août.
14 juillet 1887 — La Fête nationale à Flassans, vue par un monarchiste ! Grand banquet et concert Place des Platanes...
— Allons, décidément, la fête dite nationale marche de plus en plus vers la dégringolade ; nombre de républicains convaincus, mais observateurs, commencent à voir que ça décolle et que sous peu Philippe VII sera proclamé roi de France...
Oui, encore quelques temps et la Gueuse aura vécu !
Le 13 au soir, veille de la fête, M. le Maire et M. l'Adjoint, armés l'un et l'autre de leur sous-ventrière, et accompagnés de quatre conseillers municipaux, sont allés brûler le feu de joie. L'escorte de ces démocrates ne se composait que d'un troupeau de femmes et de fillettes. Une fois cette pantomime laïque terminée, tout est rentré dans le calme.
Il va sans dire que la petite musique municipale composée de 15 à 17 membres, y compris le grand chef, est sortie pour la circonstance et pour nous faire entendre les doux accents de la mélancolique Marseillaise.
Les maisons pavoisées et illuminées étaient moins nombreuses que les années précédentes.
Le 14, salves de boites et sonneries diverses dès le matin ; à midi, sur la place des Platanes, banquet laïque (mais pas gratuit... à 1 fr. 50 par personne, daube et rôti...).
Chacun a pu remarquer que Môssieu le Maire n'était entouré que de jeunes gens de 16 à 22 ans ; il y avait aussi quelques gros bonnets, mais c'était le petit nombre.
La Marseillaise (bonne à toutes les sauces et surtout en daube) et quelques chansons dépourvues de sens... telles ont été les divers toasts portés en l'honneur de Marianne.
Dans la soirée, brillant feu d'artifice, mais piètres illuminations.
Je crois que l'on aurait mieux fait de réserver ce feu d'artifice pour le 20 août, jour de la fête patronale ; mais j'oubliais que les contribuables de notre localité étaient de bonne composition.
Durant l'après-midi, un orage épouvantable est venu troubler le bal, car, avouez avec moi, que cinq contre-danses pour un jour du 14 juillet, c'est bien maigre.
En un mot, l'enthousiasme a été des plus piètres, et ces mesquines illuminations avaient un air funéraire.
J'allais oublier de vous narrer le fait suivant qui est authentique :
A l'approche du 14 juillet, M. le Maire fit publier dans nos rues à son de trompe que « les républicains voulant assister au banquet aillent se faire inscrire ». Le lendemain trois radicaux, dont « un pensionné de 51 et promoteurs des enfouissements civils », vont se faire inscrire. Ne voilà-t-il pas que la veille, le 13, M. le Maire envoie à chacun une dépêche pour leur dire que la salle était comble... alors que le banquet avait lieu en plein air. Voilà comment nos radicaux pratiquent la politesse française et surtout la fraternité républicaine.
Nous reviendrons prochainement sur ce sujet. Tout le monde dit son mot là-dessus, mais la fureur de ces trois jacobins est indescriptible.
E.R. (pour Eugène Rigord) (Le Var jeudi 21 juillet 1887)
20 août 1887 — Foire et fête communale(s) de Flassans, vue(s) par le même monarchiste. L'estrade de la musique renversée par le mistral
— Flassans. Fête communale !!! Samedi dernier, 20 août et jours suivants, c'était notre fête patronale (Saint-Bernard), qui depuis plusieurs années est devenue purement communale.
Inutile d'ajouter que l'affiche était couleur sang de boeuf ; chacun a pu constater que jamais notre fête n'avait été aussi piètre, c'est bien le mot. Les principaux maquignons de la région qui venaient nous visiter à pareil jour ont brillé cette fois par leur absence ; et dire qu'une année, il s'était acheté dans une seule écurie pour 65.000 frs de bêtes, tandis qu'aujourd'hui rien ne marche, rien ne se vend, et pour comble de malheur nous sommes de plus en plus écrasés d'impôts. Tels sont les bienfaits de la troisième république.
Durant deux jours le temps a été mauvais ; le mistral et la pluie ne nous ont pas épargnés, à un tel point que l'installation de l'orchestre a été renversée, et les lustres de la salle verte n'ont jamais pu être éclairés. Le coup d'oeil de cette salle verte était vraiment superbe ; c'était M. Saligari, de Carnoules, entrepreneurs des fêtes publiques qui avait été chargé de cette ornementation.
Les étrangers étaient, de beaucoup, moins nombreux que les années précédentes. Et pourtant l'affiche portait en gros : « grande foire ».
Je dois vous dire que M. le Maire est tout heureux de se servir de nombreux qualificatifs, quand l'occasion s'en présente, mais souvent, ils ne produisent pas l'effet attendu. L'année dernière, nous lisions ceci à l'en-tête de l'affiche : « Foire et fête communale de Flassans... » Ce titre jacobin paraissait à bien des gens quelque peu amphibologique, car la syntaxe de la grammaire nous apprend ceci : « deux substantifs au singulier réclament l'adjectif au pluriel... »
Notre magistrat tout confus de la risée des réactionnaires à ce sujet, voulait démissionner, paraît-il, mais sollicité par ses collègues, il resta à son poste, en jurant qu'à l'avenir tous ses écrits seraient lus et relus et corrigés.
Voila pourquoi nous avons eu la douce consolation de lire : « Grande foire ». Malheureusement les affaires ont été nulles sur toute la ligne.
Je termine par ce pourquoi j'aurais du commencer : le feu de joie n'a pu être brûlé à cause du mistral qui soufflait avec violence. Au moment où je vous expédie ma correspondance, j'aperçois encore ce fameux pin planté sur la place de l'église ; le garde-t-on pour graine ? Il est superbe ; Non ce sera l'Arbre de la Liberté !!?
C'est tout ce qui nous restera de cette fête laïcisée... et de notre grande foire !!!
E.R. (pour Eugène Rigord) (Le Var jeudi 28 août 1887)
La lutte anticléricale à Flassans ne s'arrête pas là ! Le 11 mai 1896, l'abbé Dauphin, desservant de Flassans, bravant toutes les interdictions édictées par la municipalité, relatives aux processions et cortèges religieux, est pris en flagrant délit avec 37 de ses convives. Le garde champêtre flassanais ne fait ni une ni deux, il dresse un procès-verbal à chacun des paroissiens processionnaires, soit trente sept ! Son procès verbal d'ensemble précise : « Procès-verbal a été dressé par nous, garde champêtre, contre M. l'abbé Dauphin et 37 de ses convives ».
L'affaire fait grand bruit, relayée dans les journaux nationaux. L'abbé Dauphin est traîné en justice, tout le Var est en émoi.
Le tribunal de simple police du canton de Besse, en date du 18 juillet 1896, sursoit au jugement des prévenus représentés par l'abbé Dauphin. L'Evêque de Fréjus intervient le 24 octobre 1896, le Préfet du Var le 14 décembre 1896, suivi par un rapport du garde des sceaux, ministre de la justice et des cultes...
Finalement, le 9 juillet 1897, l'abbé Dauphin "bénéficie" d'un décret du Conseil d'Etat spécifiquement promulgué pour son cas. Ce décret n° 32982 rejette le recours pour abus formé par l'abbé Dauphin ; l'arrêté du 17 juin 1884 pris par Bonnaud, maire de Flassans est valide, il a été fait dans l'intérêt de la tranquillité publique ou pour prévenir des désordres et dans la limite des pouvoirs de police qui lui sont conférés par la loi...
Flassans-sur-Issole - Le Vieux Pont sur l'Issole et la Place des Platanes - Vieux, Place des Platanes et Kiosque
12 mai 1901 — La Lyre Flassanaise en concert à Monaco, puis à Nice
— La Lyre Flassanaise de Flassans, a fait un exode vers Monaco, le dimanche 12 mai.
Ses membres ont été reçus à la gare par une délégation de la Société chorale l'Avenir de Monaco, à la tête de laquelle était M. Peretti, secrétaire, qui leur a souhaité la bienvenue et offert une gerbe de fleurs au nom de l'Avenir.
La Lyre est allée donner une aubade, devant son palais, à Son Excellence le gouverneur général, qui leur a souhaité la bienvenue dans la principauté.
Au retour, la Lyre flassanaise s'est arrêtée à Nice et a joué, à la mairie, plusieurs morceaux dont la bonne interprétation fait honneur, à son chef, M. Venel.
Fête du Pont-Vieux de Flassans-sur-Issole en 2014 et 2015. (1/4) — (2/4) — (3/4) — (4/4)
Une seule société musicale active à Flassans en 1909 : la Lyre flassanaise dirigée par L. Venel.
(VAR)
Emile Zola situe l'origine de sa dynastie des Rougon-Macquart à Plassans. Flassans-sur-Issole serait la source inspiratrice du roman et ce, d'autant plus qu'une famille Rougon, d'opinions légitimistes, que Zola a connue, existe de longue date dans cette ville. Ainsi un Etienne Rougon, né en 1752, est maire de Flassans en 1790-1791 ; son fils Pierre-Joseph Rougon (1778-1865) est également maire de 1822 à 1830 ; le fils de ce dernier, Pierre-Joseph Rougon, est maire d'octobre à décembre 1852 ; enfin Paul-Frédéric Rougon (1844 - † après 1913), est maire à Flassans, de 1873 à 1875.
Les anciens flassanais ne s'y trompaient pas : ils avaient privilégié les habitations en grande partie sur la Haute-Ville se méfiant probablement des imprévisibles débordements de l'Issolde. A partir du XVIIe siècle, on abandonne définitivement la Haute-Ville au profit de constructions en zone inondable en ville basse...
La Route Royale n° 95 de Brignoles à Antibes constitue l'axe central de passage, traversant l'Issolde sur le Pont Neuf en face du Pont-Vieux datant de 1533. Le long de cet axe, bordant l'Issolde entre les deux ponts, la place des Platanes est, dès avant 1812, déjà dotée de ses arbres devenus séculaires.
Contiguë à la place des Platanes, une nouvelle église, dédiée à Notre-Dame de l'Assomption, est érigée de 1859 à 1873, devant l'ancien cimetière qui est à cette occasion supprimé et transféré.
Flassans-sur-Issole - Plan de 1812 et incrustation plan 1937
La Place des Platanes — appelée également le Pradeau, et fautivement parfois le Rado et le Prado — est consacrée aux foires, marchés, fêtes, concerts de la musique municipale et banquets. La fête patronale de la Saint Bernard, qui se déroule en même temps qu'une grande foire aux bestiaux, dure trois jours d'affilée à partir du 20 août. Le 12 mai, Saint-Aquilée, invoqué à Flassans contre la teigne de lait des nourrissons, se fêtait encore en 1874.
Flassans-sur-Issole - Place des platanes (dit le Rado - Pradeau)
En 1931, un Kiosque à musique en béton avec colonnes en fonte, rambarde en fer et toiture en tôle, est édifié sur la Place. Conçu par l'ingénieur Muller, de forme octogonale, il est construit par l'entreprise toulonnaise la Provençale de Construction métallique.
Trente ans après, dans les années 1960, n'ayant plus l'heur de plaire, le Kiosque est rasé.
La Route Royale de Brignoles à Antibes a été renommée Route de Paris à Antibes et en Italie, puis avenue du général de Gaulle.
Un nouvel Hôtel-de-Ville, avec parkings souterrains en zone inondable, est édifié sur l'avenue de Gaulle, à l'entrée de la Place des Platanes, en remplacement de l'ancienne mairie qui se situait sur la place éponyme devenue place Louis Pasteur.
L'Issole n'aimant pas trop qu'on la défie, est sortie de son lit le 19 janvier 2014, et tout ce qui était inondable a été recouvert : place des Platanes, la Mairie et ses parkings, les Ecoles... Ce n'était pourtant pas faute d'avoir été prévenu : de grandes crues de l'Issolde avaient déjà eu lieu, notamment en 1862 1873 1932 1938 1958 etc...
Kiosque supprimé.
voir ici Place des Platanes et le Pont-Vieux de Flassans-sur-Issole, sans le kiosque, aujourd'hui. (1/2) — (2/2)
Elagage des Platanes.
Place des Platanes sous les eaux de l'Issole le 19 janvier 2014. (1/2) — (2/2)
publié par JeanMarc Ven 6 Jan 2017 15:51
Ponctuellement, lors des manoeuvres, chevaux et militaires logent chez l'habitant, de gré ou de force.
— Lors des manoeuvres d'automne de 1886, 2 escadrons du 1er régiment de Hussards débarquent à Flassans le 6 septembre avec 210 hommes et 231 chevaux et vont bien entendu loger chez l'habitant, la commune ne disposant pas de caserne. Mais ce n'est rien à côté de ses voisines : Fréjus qui accueille le même jour le 111e R.I. et ses 2050 hommes et 50 chevaux, Gonfaron le 61e R.I. avec 1740 hommes et 50 chevaux, Fayence le 21e bataillon de chasseurs avec 700 hommes et 27 chevaux.
***
Tout comme les Rougon évoqués ci-avant, la famille Rigord est une très ancienne famille flassanaise ; mais si les Rougon sont réformistes en diable, les Rigord, eux, sont de fervents catholiques, traditionalistes et monarchistes. Et lorsque le citoyen Bonnaud, maire de Flassans, publie un arrêté le 17 juin 1884 interdisant les processions religieuses sur le territoire de la commune, un des membres de cette famille honorable et aisée, Eugène Rigord, prend sa plus belle plume et adresse quelques articles sulfureux et quelque peu vengeurs au journal Le Var, signés du monogramme ER.
Nous avons pu faire la relation entre ce monogramme ER et Eugène Rigord, grâce à l'indiscrétion du journal qui, le jour du décès de Mme Rigord survenu le 7 août 1888, publie un article nécrologique précisant que le fils de celle-ci est un grand ami du journal... Mme Rigord, née Audibert, épouse de Toussaint Rigord, était âgée de 57 ans.
Les obsèques ont lieu le 9 août 1888 à Flassans, au milieu d'une affluence considérable venues de Toulon, Collobrières, Pignans, Carnoules, le Puget, Draguignan, Besse, Bras, Brignoles, Correns etc.
Et comme il se doit, compte tenu des interdictions du maire de la commune, de faire des processions religieuses, un immense cortège s'organise, comme Flassans n'en a jamais vu de toute son histoire. On a fait venir de Brignoles un corbillard de 1ere classe qui disparaissait sous les fleurs et les couronnes. Le frère de la défunte, le très révérend père Audibert, marche en tête suivi des 3 fils et des petits fils de Mme Rigord. Une grand messe de Requiem est célébrée dans l'église Notre-Dame de l'Assomption par le curé assisté de l'abbé Foussenq, vicaire à Puget...
Voici donc deux des articles d'Eugène Rigord qui, malgré son aversion aux républicains nous fait la narration, à sa façon, de la fête Nationale du 14 juillet à Flassans, puis de la Fête patronale et traditionnelle du 20 au 22 août.
14 juillet 1887 — La Fête nationale à Flassans, vue par un monarchiste ! Grand banquet et concert Place des Platanes...
— Allons, décidément, la fête dite nationale marche de plus en plus vers la dégringolade ; nombre de républicains convaincus, mais observateurs, commencent à voir que ça décolle et que sous peu Philippe VII sera proclamé roi de France...
Oui, encore quelques temps et la Gueuse aura vécu !
Le 13 au soir, veille de la fête, M. le Maire et M. l'Adjoint, armés l'un et l'autre de leur sous-ventrière, et accompagnés de quatre conseillers municipaux, sont allés brûler le feu de joie. L'escorte de ces démocrates ne se composait que d'un troupeau de femmes et de fillettes. Une fois cette pantomime laïque terminée, tout est rentré dans le calme.
Il va sans dire que la petite musique municipale composée de 15 à 17 membres, y compris le grand chef, est sortie pour la circonstance et pour nous faire entendre les doux accents de la mélancolique Marseillaise.
Les maisons pavoisées et illuminées étaient moins nombreuses que les années précédentes.
Le 14, salves de boites et sonneries diverses dès le matin ; à midi, sur la place des Platanes, banquet laïque (mais pas gratuit... à 1 fr. 50 par personne, daube et rôti...).
Chacun a pu remarquer que Môssieu le Maire n'était entouré que de jeunes gens de 16 à 22 ans ; il y avait aussi quelques gros bonnets, mais c'était le petit nombre.
La Marseillaise (bonne à toutes les sauces et surtout en daube) et quelques chansons dépourvues de sens... telles ont été les divers toasts portés en l'honneur de Marianne.
Dans la soirée, brillant feu d'artifice, mais piètres illuminations.
Je crois que l'on aurait mieux fait de réserver ce feu d'artifice pour le 20 août, jour de la fête patronale ; mais j'oubliais que les contribuables de notre localité étaient de bonne composition.
Durant l'après-midi, un orage épouvantable est venu troubler le bal, car, avouez avec moi, que cinq contre-danses pour un jour du 14 juillet, c'est bien maigre.
En un mot, l'enthousiasme a été des plus piètres, et ces mesquines illuminations avaient un air funéraire.
J'allais oublier de vous narrer le fait suivant qui est authentique :
A l'approche du 14 juillet, M. le Maire fit publier dans nos rues à son de trompe que « les républicains voulant assister au banquet aillent se faire inscrire ». Le lendemain trois radicaux, dont « un pensionné de 51 et promoteurs des enfouissements civils », vont se faire inscrire. Ne voilà-t-il pas que la veille, le 13, M. le Maire envoie à chacun une dépêche pour leur dire que la salle était comble... alors que le banquet avait lieu en plein air. Voilà comment nos radicaux pratiquent la politesse française et surtout la fraternité républicaine.
Nous reviendrons prochainement sur ce sujet. Tout le monde dit son mot là-dessus, mais la fureur de ces trois jacobins est indescriptible.
E.R. (pour Eugène Rigord) (Le Var jeudi 21 juillet 1887)
20 août 1887 — Foire et fête communale(s) de Flassans, vue(s) par le même monarchiste. L'estrade de la musique renversée par le mistral
— Flassans. Fête communale !!! Samedi dernier, 20 août et jours suivants, c'était notre fête patronale (Saint-Bernard), qui depuis plusieurs années est devenue purement communale.
Inutile d'ajouter que l'affiche était couleur sang de boeuf ; chacun a pu constater que jamais notre fête n'avait été aussi piètre, c'est bien le mot. Les principaux maquignons de la région qui venaient nous visiter à pareil jour ont brillé cette fois par leur absence ; et dire qu'une année, il s'était acheté dans une seule écurie pour 65.000 frs de bêtes, tandis qu'aujourd'hui rien ne marche, rien ne se vend, et pour comble de malheur nous sommes de plus en plus écrasés d'impôts. Tels sont les bienfaits de la troisième république.
Durant deux jours le temps a été mauvais ; le mistral et la pluie ne nous ont pas épargnés, à un tel point que l'installation de l'orchestre a été renversée, et les lustres de la salle verte n'ont jamais pu être éclairés. Le coup d'oeil de cette salle verte était vraiment superbe ; c'était M. Saligari, de Carnoules, entrepreneurs des fêtes publiques qui avait été chargé de cette ornementation.
Les étrangers étaient, de beaucoup, moins nombreux que les années précédentes. Et pourtant l'affiche portait en gros : « grande foire ».
Je dois vous dire que M. le Maire est tout heureux de se servir de nombreux qualificatifs, quand l'occasion s'en présente, mais souvent, ils ne produisent pas l'effet attendu. L'année dernière, nous lisions ceci à l'en-tête de l'affiche : « Foire et fête communale de Flassans... » Ce titre jacobin paraissait à bien des gens quelque peu amphibologique, car la syntaxe de la grammaire nous apprend ceci : « deux substantifs au singulier réclament l'adjectif au pluriel... »
Notre magistrat tout confus de la risée des réactionnaires à ce sujet, voulait démissionner, paraît-il, mais sollicité par ses collègues, il resta à son poste, en jurant qu'à l'avenir tous ses écrits seraient lus et relus et corrigés.
Voila pourquoi nous avons eu la douce consolation de lire : « Grande foire ». Malheureusement les affaires ont été nulles sur toute la ligne.
Je termine par ce pourquoi j'aurais du commencer : le feu de joie n'a pu être brûlé à cause du mistral qui soufflait avec violence. Au moment où je vous expédie ma correspondance, j'aperçois encore ce fameux pin planté sur la place de l'église ; le garde-t-on pour graine ? Il est superbe ; Non ce sera l'Arbre de la Liberté !!?
C'est tout ce qui nous restera de cette fête laïcisée... et de notre grande foire !!!
E.R. (pour Eugène Rigord) (Le Var jeudi 28 août 1887)
La lutte anticléricale à Flassans ne s'arrête pas là ! Le 11 mai 1896, l'abbé Dauphin, desservant de Flassans, bravant toutes les interdictions édictées par la municipalité, relatives aux processions et cortèges religieux, est pris en flagrant délit avec 37 de ses convives. Le garde champêtre flassanais ne fait ni une ni deux, il dresse un procès-verbal à chacun des paroissiens processionnaires, soit trente sept ! Son procès verbal d'ensemble précise : « Procès-verbal a été dressé par nous, garde champêtre, contre M. l'abbé Dauphin et 37 de ses convives ».
L'affaire fait grand bruit, relayée dans les journaux nationaux. L'abbé Dauphin est traîné en justice, tout le Var est en émoi.
Le tribunal de simple police du canton de Besse, en date du 18 juillet 1896, sursoit au jugement des prévenus représentés par l'abbé Dauphin. L'Evêque de Fréjus intervient le 24 octobre 1896, le Préfet du Var le 14 décembre 1896, suivi par un rapport du garde des sceaux, ministre de la justice et des cultes...
Finalement, le 9 juillet 1897, l'abbé Dauphin "bénéficie" d'un décret du Conseil d'Etat spécifiquement promulgué pour son cas. Ce décret n° 32982 rejette le recours pour abus formé par l'abbé Dauphin ; l'arrêté du 17 juin 1884 pris par Bonnaud, maire de Flassans est valide, il a été fait dans l'intérêt de la tranquillité publique ou pour prévenir des désordres et dans la limite des pouvoirs de police qui lui sont conférés par la loi...
Flassans-sur-Issole - Le Vieux Pont sur l'Issole et la Place des Platanes - Vieux, Place des Platanes et Kiosque
12 mai 1901 — La Lyre Flassanaise en concert à Monaco, puis à Nice
— La Lyre Flassanaise de Flassans, a fait un exode vers Monaco, le dimanche 12 mai.
Ses membres ont été reçus à la gare par une délégation de la Société chorale l'Avenir de Monaco, à la tête de laquelle était M. Peretti, secrétaire, qui leur a souhaité la bienvenue et offert une gerbe de fleurs au nom de l'Avenir.
La Lyre est allée donner une aubade, devant son palais, à Son Excellence le gouverneur général, qui leur a souhaité la bienvenue dans la principauté.
Au retour, la Lyre flassanaise s'est arrêtée à Nice et a joué, à la mairie, plusieurs morceaux dont la bonne interprétation fait honneur, à son chef, M. Venel.
Fête du Pont-Vieux de Flassans-sur-Issole en 2014 et 2015. (1/4) — (2/4) — (3/4) — (4/4)
Une seule société musicale active à Flassans en 1909 : la Lyre flassanaise dirigée par L. Venel.
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Re: Kiosques à Musique
FLERS - Le Kiosque du Champ de Foire
(ORNE)
A Flers, les foires sont vitales. Le 7 novembre 1616, une lettre patente signée par Antoine de Loménie, secrétaire d'Etat du roi Louis XIII, accorde à la ville de Flers deux foires annuelles, en sus de celles déjà existantes, réclamées par le comte de Flers, Nicolas de Pellevé (†1618) : le lendemain des festes de Pasques et le lendemain des festes de la Penthecoste, chascune d'icelles durant trois jours entiers et consécutifs.
Le 20 janvier 1630, le sieur Phelippeaux signe à son tour des lettres patentes royales accordant quatre nouvelles foires flériennes : le prochain lundy avant les Rogations et le quinziesme jour de septembre, chacune durant trois jours entiers et consécutifs ; le prochain mercredy d'après la feste des Rois et le prochain mercredy d'après le jour et feste de la Conception Nostre-Dame, chacune durant un jour entier.
Les droits sur ces foires ayant été négligés, le comte de Flers Hyacinthe-Louis de Pellevé (†1736) est contraint de demander le rétablissement de celles-ci auprès de Louis XV qui les lui accorde en 1724 : le deuxième mercredi de Carême, le mercredi d'après la Saint-Georges, pour estre tenue durant deux jours, le mercredi qui précède la Saint-Barnabé, le 30 juillet veille de la Saint-Germain, pour estre tenue pendant deux jours, le 7 septembre veille de la Nativité de Notre-Dame et enfin la veille de la Saint-André.
La Fête patronale de Saint-Gilles, dont l'origine se perd dans la nuit des temps, se déroule le dernier dimanche d'août ; elle est adossée à une foire et à un comice agricole, institués dans les années 1850, fixés le dernier mercredi d'août.
Ces nombreuses fêtes et foires exigent d'avoir les emplacements suffisants, ce qui semble poser problème à Flers. Le Champ-de-Foire doit accueillir les bestiaux en grand nombre, mais également les baraques et attractions foraines, les concerts attirant une foule considérable et les envols de ballons spectaculaires ; aussi, la municipalité est-elle contrainte de prendre à bail des terrains et champs à l'occasion des grandes foires et fêtes, principalement lors de la Saint-Gilles de la fin août.
Ainsi, le 23 juillet 1857, Louis-Alexandre Toussaint (1807-1884) — négociant, maire de Flers de 1854 à 1880 — prend un arrêté disposant que, pour la Saint-Gilles des 23, 26 et 30 août, au vu de la quantité de commerçants et baladins prévus, les marchands et étalagistes habitués de la Place du Marché sont transférés sur le Champ-de-Foire, à l'exception des bouchers, tripotiers, marchands de farine et cordonniers. Mais comme le Champ-de Foire accueille déjà une tripotée de forains pour ces fêtes, le marché aux bestiaux est, de son côté, transféré dans le champ du sieur Roussel.
Le tarif des places du Champ de Foire est fixé à 15 centimes par mètre pour boutiques et étalages de marchands, et à 10 centimes par mètre pour baraques de curiosités et tentes pour débitants de boissons, liqueurs, etc.
La foire aux bestiaux de la Saint-Gilles est loin d'être négligeable : au cours de celle de 1858, se sont vendus sur le Champ-de-Foire 1.600 vaches et veaux — négociés de 1 fr. 30 à 1 fr. 40 le kilo —, 150 moutons et 300 porcs.
En 1859, la Saint-Gilles du 28 août pose les mêmes problèmes de place sur le Champ-de-Foire. Cette fois-ci, la municipalité décide de réserver la Halle au blé au Festival de musique qui prévoit d'accueillir les Sociétés de Musique de Domfront, la Ferté-Macé, Mortain, Saint-Cornier, Tinchebray, Vire et Flers — prix des places, 1 fr.; places réservées, 2 fr. — ; le feu d'artifice se déroule sur le terrain près du Champ-de-Foire appartenant au frères Gallet, négociants ; le Champ-de-Foire reste réservé aux marchands flériens et aux Forains ; les bestiaux de la foire sont carrément installés dans les rues : les vaches sont placées sur deux rangs, le long de la rue de Rohan — actuelle rue du Collège — et du nouveau chemin des Douets, les taureaux, les cochons et les moutons sur l'ancien chemin des Douets, les veaux sur la place Gallet et sur la partie de la rue du Champ-de-Foire comprise entre la place Gallet et la principale entrée du Champ-de-Foire.
Flers - Affiches Fêtes de Saint-Gilles 1858, 1861, 1863 et 1864
En 1861, la fête foraine et les marchands occupent toujours le Champ-de-Foire ; un champ voisin, appartenant à M. Huet-Mazure, est pris à bail par la municipalité pour tenir la foire aux bestiaux. En 1863, les champs de M. Roussel et de M. Huet-Mazure sont loués comme foirail.
Lors de la séance du conseil municipal du 21 août 1863, le maire Toussaint obtient l'autorisation de procéder à l'acquisition d'un terrain destiné à servir de champ-de-foire complémentaire, auprès des héritiers Mousset, au prix de 16.000 francs. Il est décidé d'emprunter cette somme et d'imposer les flériens en conséquence. La séance du conseil municipal du 25 mars 1864 confirme l'acquisition du terrain, précisant que les dettes de la commune s'élèvent à 345.972,96 frs dont 16.000 frs pour l'emprunt nécessaire à cet achat.
Lors de la Saint-Gilles du 28 août 1864, le nouveau champ-de-foire situé rue de Rohan, aménagé par l'architecte de la ville Romule Murie, est inauguré. Des courses de chevaux y sont même données, pendant que l'Harmonie Sainte-Cécile exerce son talent. Ballons, retraite aux flambeaux et feux d'artifices, toute la panoplie est déployée.
L'ancien Champ-de-Foire reste dévolu aux commerçants, baraques et attractions foraines, lors de la Saint-Gilles, mais reprend sa destination première de foirail, dès la fête terminée.
Entre 1865 et 1870, sur le terrain contigu à l'ancien Champ-de-Foire, que nous continuerons à appeler par commodité Champ-de-Foire, Louis Toussaint fait aménager un Jardin public à l'anglaise. En 1874, on y installe une bibliothèque (qui sera transférée en 1905 dans l'orangerie du Château de Flers acheté en 1901 par la municipalité).
Plan de Flers en 1811 et futures implantations
Du mois d'avril au mois d'octobre, l'Harmonie Sainte-Cécile, la Fanfare de Flers et plus tard le Rallye-Cor flérien se succèdent sur le Champ-de-Foire, les Cavalcades historiques, les Festivals et concours musicaux, les envols de Montgolfières y drainent les foules.
La première mention que nous ayons trouvée de la présence du Kiosque à musique construit sur le Champ de Foire remonte au 18 août 1901, lors de la remise du drapeau des vétérans de 1870-1871. De forme hexagonale, avec un soubassement en pierre, un garde-corps en fer forgé, des colonnes en fonte et une toiture en zinc, il est érigé en limite du Champ-de-Foire, tout près des palissades en bois qui entourent le Jardin Public. Compte tenu de cette proximité, il est même parfois appelé le Kiosque du Jardin Public.
Il semble vraisemblable que si la municipalité avait acquis le Château de Flers et son vaste Parc avant 1901, le Kiosque aurait été construit dans celui-ci. D'ailleurs les formations musicales flériennes vont partager leurs concerts entre le Parc du Château, le Champ-de-Foire et la place Delaunay où un square est aménagé.
Curieusement, alors que la surface du Champ-de-Foire est, comme on l'a vu, insuffisante, le Conseil Municipal, en date du 14 octobre 1913, accède à la demande d'Albert Gahéry ayant sollicité l'acquisition d'une parcelle de terrain de 79 mètres de longueur sur 6 mètres de largeur, prise sur le Champ-de-Foire, la propriété du sieur Gahéry étant attenante audit Champ de Foire. Le prix convenu est fixé à 1.000 francs, à charge par Gahéry — par ailleurs conseiller municipal ! —, de clôturer ce terrain par une solide palissade.
Le Champ-de-Foire reste extrêmement fréquenté, même après le conflit de 1914-1918 : les concerts sur le Kiosque sont très réguliers et très appréciés, la fête de la Saint-Gilles se perpétue et une Foire-Exposition annuelle y est créée. En mai 1920, la municipalité, après quelques essais de guirlandes électriques en 1919, fait installer un éclairage électrique sur le Kiosque et sur le Champ-de-Foire.
Le "nouveau" Champ-de-Foire de la rue de Rohan (rue du Collège) a été abandonné. A partir de 1920, la place Saint-Jean, donnant sur la rue de Paris, accueille, lors des fêtes, des attractions concours et concerts. A compter de 1928, on voit un autre Champ-de-Foire, également utilisé, sur la rue de Paris.
Lors du conseil municipal du 13 avril 1927, M. Delaunay réclame des bancs pour le jardin public du champ de foire. Il obtient gain de cause deux ans après, en conseil municipal du 31 juillet 1929 : la Maison de Strasbourg se propose d'offrir gratuitement cinquante bancs aux jardins publics de Flers, précisant qu'elle les fournira au fur et à mesure qu'elle aura trouvé la réclame pour les garnir. Delaunay en profite pour demander le remplacement de la clôture du Champ-de-Foire ; Guittier, un autre conseiller, ajoute qu'il faudrait absolument empêcher les nomades d'y stationner, précisant que le Comité de la foire Exposition avait dépensé 20.000 francs pour l'entretien de ce terrain qui est aujourd'hui dégoûtant.
Le 27 janvier 1931, Albert Gahéry, toujours membre du Conseil municipal et voisin immédiat du Champ de Foire, interpelle le Maire et ses collègues, demandant que la ville fasse l'acquisition d'un Kiosque à musique neuf, ayant constaté comme bon nombre de nos concitoyens, que le kiosque menace ruine et qu'il constitue un danger pour nos musiciens et les enfants qui y jouent. Le Maire, sans repousser cette demande, objecte cependant que la dépense risque d'être très onéreuse et nomme, à cet effet, une commission composée de MM. Jenvrin, Albert Gahery et Sosson, chargée d'étudier le projet. Celui-ci restera dans les cartons...
Le conflit de 1944 laisse encore une fois songeur quant à la compétence des alliés concernant les frappes aériennes ! C'est à nouveau "par erreur" que la ville de Flers est massivement bombardée du 6 au 15 juin 1944 ; et comme de bien entendu, certains commentateurs actuels tentent de justifier les cadavres civils par des calculs stratégiques de haute volée... Les trois-quarts de la ville sont détruits, 854 maisons sont rasées, 1200 autres sont touchées, et 108 personnes sont tuées.
A partir de septembre 1944, des baraquement sont installés sur les zones dégagées de ruines. Le Champ de Foire en accueille pour sa part un bon nombre. 350 baraquements seront ainsi répartis sur la ville, supprimés progressivement jusqu'en 1964, au fur et à mesure des constructions nouvelles disponibles.
C'est probablement à l'occasion de ces campements qu'a disparu le Kiosque à musique du Champ de Foire.
Kiosque supprimé.
voir ici Foire aux bestiaux et Champ de Foire sans son kiosque aujourd'hui. (1/3) — (2/3) — (3/3).
publié par JeanMarc Mar 10 Jan 2017 15:25
Quelques concerts sur le Champ-de Foire
27 mars 1859 — Programme des Morceaux de musique que la Société de Sainte-Cécile, dirigée par M. Haumesser, jouera dimanche prochain, à quatre heures du soir, sur le Champ-de-Foire : 1. La Bienvenue, fantaisie, par Vincent. — 2. Les rêves dorés, quadrille, par Couturier. — 3. Fantaisie de concours, par Couturier. — 4. Circé, polka. — 5. L'Agéïen, pas redoublé, par Vincent.
6 mai 1860 — Nous invitons MM. les amateurs de musique à se trouver dimanche prochain 6 mai, à quatre heures du soir, sur le Champ-de-Foire, pour entendre la Société de Sainte Cécile exécuter les morceaux ci-après : La renommée, marche. Couturier. — La Bienvenue, fantaisie. — La Rose, valse. Bousquet. — L'enfant prodigue, quadrille. Musard. — Le musicien gagiste, pas redoublé. Cartazar.
Ces morceaux seront joués à deux reprises.
21 avril 1861 — La Société de Sainte-Cécile exécutera dimanche prochain, à cinq heures du soir, sur le Champ-de-Foire, les morceaux suivants : Ouverture d'Haydée d'Auber. Mohr. — Schottich. Bousquet. — Fantaisie. Couturier. — Valse. Bousquet. — Fantaisie sur les Noces de Jeannette, de Victor Massé, arrangement Haumesser. — Le comte Almaviva, quadrille. Dupart.
19 mai 1861 — La Société de Sainte-Cécile exécutera dimanche prochain, à cinq heures du soir, sur le Champ-de-Foire, les morceaux suivants : 1. Marche. Martin de la Moutte. — 2. Fantaisie sur Robert le Diable. Couturier. — 3. La Rose, valse. Bousquet. — 4. Fantaisie sur le Trouvère de Verdi. Buot. — 5. Amalia, mazurka. Duncler.
12 juillet 1863 — Dimanche prochain, à cinq heures du soir, sur le Champ-de-foire, la Société de Sainte-Cécile de Fiers fera entendre les morceaux ci-après : Salut des aigles à l’Empereur, marche. Schaller. — Bouquet de valses. Boué. — Marche de triomphe. Decker. — Tyrolienne, Van Bouggenhout
26 août 1863 — Description d'une fête de la Saint-Gilles. Faute de Kiosque, l'Harmonie Saint-Cécile joue sur une estrade.
— Depuis deux ans le programme de notre fête est moins attrayant que celui des années précédentes : nous traversons de mauvais jours, et le Conseil municipal, par un sentiment de délicatesse facile à comprendre, ne veut pas grossir le budget des fêtes lorsqu’il a tant de peine à maintenir celui des pauvres. Ainsi la commission se trouvait en présence de ce problème difficile à résoudre : faire une belle fête avec peu d’argent.
Elle était cependant parvenue à composer un beau programme, mais l’absence des Neustriens de Caen en a fait retrancher deux parties que nous devons beaucoup regretter, car les pauvres n’y auraient pas été oubliés.
Favorisée par un beau temps, la journée de dimanche laissera d’agréables souvenirs.
Les Neustriens manquant à l’appel, nos Céciliens sont restés seuls chargés de la partie musicale de la fête.
Jamais, en effet, nous n’avions eu l’occasion de voir plus d’ensemble et d’entrain dans l’exécution, plus de goût dans le choix des morceaux.
Un suisse de cathédrale aurait oublié sa démarche majestueuse pour emboîter le pas militaire en entendant les marches riches d’harmonie, de rythme et de sonorité qui ont été jouées sur le parcours du chemin du champ-de-foire. Les basses ronflaient comme des Anglais en voyage, en dépit des éclats du piston, des lamentations de la clarinette et des agaceries de la petite flûte.
Arrivés au lieu de la fête, les Céciliens ont pris place sur l’estrade disposée à cet effet, et ont exécuté pendant la durée des jeux des morceaux de différents genres, parmi lesquels on a remarqué deux valses très-jolies, une mosaïque sur le Trouvère et une marche triomphale d’un beau caractère.
La première de ces valses est originale et fortement empreinte du style et de l’harmonie germaniques ; la seconde est un pot pourri de valses, de motifs d’opéras célèbres : on y retrouve l'Invitation à la valse, le Freyschütz, le Barbier, Robert, Lucie, le Pré aux Clercs, la Favorite, la Cachucha et Orphée aux enfers. Quant à la fantaisie sur le Trouvère, qui n’a pas reconnu le chœur des Bohémiens et la scène sublime du Miserere ?
Au moment de l’ascension du ballon, le champ Roussel et ses environs offraient un magnifique coup d’œil : sur les bancs on voyait de gracieuses jeunes filles, de belles femmes en toilettes élégantes, avec de riches parures ; au-delà, dans les champs voisins, et pour faire contraste avec les modes de la ville, des paysannes coiffées de hauts bonnets blancs dont la mode remonte peut-être à plusieurs siècles. M. Vachy s’est enlevé bravement aux applaudissements de tous les spectateurs. Il a fait une heureuse descente au bois de Flers, à cinquante mètres de la pièce d’eau où la tradition place la légende de notre pays.
La fête de nuit n'a pas été moins belle que la fête de jour. La retraite aux flambeaux et lanternes vénitiennes a obtenu beaucoup de succès : l’arrivée de ces pyramides lumineuses sur le champ Roussel a été le signal du feu d’artifice qui nous a paru plus brillant encore que les années précédentes. L'illumination de la pièce principale a été saluée par des applaudissements mérités.
Immédiatement après le bouquet la foule s'est dispersée dans les rues pour admirer les illuminations particulières, et principalement le Cercle du commerce et le café de la Renaissance, éclairés avec un goût exquis. En terminant, nous souhaitons pour Flers le retour des jours prospères, et nous espérons voir à l’inauguration de la nouvelle église ou du chemin de fer, une de ces fêtes qui comptent dans les annales d’une cité.
6 novembre 1864 — Concert sur la place Delaunay
— Dimanche prochain, à quatre heures, sur la place Delaunay, la Société Sainte-Cécile exécutera les morceaux suivants : 1. Marche de Tannhauser, de Wagner, arrangée par Zulch. — 2. Polka Rhénane. Van Bougghenout. — 3. Fantaisie sur Robert-le-Diable, de Meyerbeer, arrangée par Chic. — 4. La Corbeille de Fleurs, mazurka. Denefre. — 5. Le Cornet de poste, galop. Lethé.
18 août 1901 — Remise du drapeau des Vétérans de 1870.1871. Première mention du Kiosque à musique.
— Section de Flers. Le 18 août, la ville de Fiers était entièrement pavoisée, les rues et les places étaient décorées de guirlandes et d'arcs-de-triomphe, pour faire honneur aux vétérans de la 1013e section qui allaient recevoir leur drapeau.
Le matin, les vétérans de Flers se rendaient sur la tombe d'un enfant du pays, le clairon Chesnel, tombé à Courcebœuf en 1871, et y déposaient une palme. Du cimetière, les vétérans vont à la gare recevoir Mgr l'évêque de Séez et le général Sonnois.
A l'hôtel du Gros-Chêne, M. Salles, conseiller général, maire de Flers, souhaite la bienvenue au général Sonnois et aux invités.
A onze heures et demie, le général Sonnois remet le drapeau à la 1013e section, il prononce une allocution patriotique chaleureusement applaudie. Nous remarquons à ses côtés, sur le kiosque du jardin public : MM. de Marcère, sénateur ; Foriasky, membre du Conseil général des Vétérans ; Cabrol, président de la section de Flers ; Buffard, Dugué, Duhazé, Foucault, Gautier, Lesueur, Minard et Yver, conseillers municipaux ; Amiard, Paul Foucault, Chauvin, lieutenant au 32e, Duvelleroy, porte drapeau de la 1013e section etc...
A midi, les vétérans se rendent à l'église de Flers, décorée de faisceaux tricolores. Les tribunes sont bondées de spectateurs respectueux.
M. le vicaire général Demaine célèbre la messe ; Mgr Bardel donne la bénédiction et prononce un discours des plus émouvants, il termine en récitant le De profundis pour les morts tombés au champ d'honneur.
Pour clôturer cette belle journée, un grand banquet réunit les vétérans de Flers et leurs invités.
Des discours ont été prononcés par MM. de Marcère, le général Sonnois, Lemazurier, Cabrol, Dupont, Gazet et Langlois. (Le Vétéran des armées de terre et de mer 1870-1871 du 15 décembre 1901)
Flers - Concours musical du 19 mai 1907
Quelques concerts sur le Kiosque à musique
22 mai 1912 — La fanfare municipale de Flers, sous la direction de son chef M. Lamberty, donnera son premier concert d'été le mercredi 22 mai courant, à 8 heures et demie précises du soir, au kiosque du Champ de Foire.
24 mai 1913 — Ce soir, à 8 heures et demie, aura lieu au kiosque du Champ de Foire, un concert donné par la fanfare municipale, direction Lamberty. Programme :
En avant, pas-redoublé, Argaing — Fantaisie sur Lohengrin. Wagner — Rêveuse, valse. L. Follet — Cour d'amour, grande fantaisie. Reynaud — Les deux chanteurs, polka pour piston et bugle, Sciupi. Solistes, MM. Fouré et Delabroise.
26 juin 1913 — La Fanfare municipale donnera son deuxième concert de la saison le jeudi 26 courant, à 8 heures et demie du soir, au kiosque du Champ de Foire. En voici le programme : 1. Stradella, allegro militaire. Argaing — 2. Scènes Moscovites, fantaisie, Kelsen — 3. Sur la Vague, valse, Sciupi — 4. Episode de combat, grande fantaisie descriptive, L. Périneau — 5. La Jolie boiteuse, polka, Berniaux. En cas de mauvais temps le concert aura lieu, à la même heure, à la Halle-aux-Grains.
7 août 1913 — La Fanfare municipale de Flers donnera son quatrième concert d'été le jeudi 7 août courant, à 8 heures et demie du soir au kiosque du Champ de Foire. Programme : 1. Le Sémillant, pas redoublé. Borel — 2. Airs hongrois, fantaisie. Brahms — 3. L'Oubli, valse. L. Fargeau — 4. Le Coeur et la main, fantaisie. Lecocq — 5. Folichonne, polka. Lamberty.
En cas de mauvais temps, le concert aura lieu à la Halle-au-Blé.
25 août 1912 — Une pluie inextinguible vient interrompre les fêtes
— La journée de dimanche 25 août n'a malheureusement pas tenu ce qu'elle promettait. La matinée avait été assez belle et l'on comptait sur un temps au moins passable.
A 2 heures, les trains venant de la direction de Granville, de Caen et de Laval amenaient une foule de promeneurs.
A ce moment, arrivaient la Fanfare libre de Mayenne et l'Harmonie et Chorale de Condé-sur-Noireau qui avaient été invitées à prendre part au festival. MM. Gahéry et Garnier, conseillers municipaux, les attendaient sur le quai de la gare avec l'Harmonie Sainte-Cécile qui joua un morceau en leur honneur.
Puis ces trois sociétés et la Fanfare municipale se formèrent en cortège et défilèrent à travers la ville, au milieu d'une foule considérable.
Place du Marché, elles exécutèrent ensemble, sous la direction de M. Lamberty, chef de la Fanfare municipale, Sambre-et-Meuse, qui obtint un très vif succès.
Puis, à 3 heures, un vin d'honneur fut offert aux musiciens, à la Halle-au-Blé. M. le Maire, qui était entouré de MM. Yvet et Sabine, adjoints, Gahéry et Garnier, conseillers municipaux, prononça un petit discours pour souhaiter la bienvenue aux musiciens et les remercier de leur concours.
Mais la pluie, s'était déjà mise à tomber, une pluie implacable qui ne devait pas cesser de toute la soirée.
Le programme de la fête dut être complètement modifié. Les concerts qui devaient avoir lieu place du Marché et place Saint-Jean, durent être donnés, à la Halle-au-Blé.
Le Champ de Foire se ressentit de ce temps affreux. Il était loin d'avoir son animation habituelle et les forains contemplaient avec désolation cette pluie fâcheuse qui mettait en fuite les promeneurs.
Les étrangers attendaient avec impatience l'heure de reprendre le train et beaucoup ont certainement quitté notre ville beaucoup plus tôt qu'ils n'avaient l'intention de le faire.
La soirée a été aussi lamentable. Les rues et le Champ de Foire furent vides de bonne heure. Cependant le bal public de la Halle-au-Blé fut assez animé.
24 août 1913 — La dernière fête de Sainte-Gilles avant le conflit 1914-1918
— Fête de Saint-Gilles. Dimanche 24 août 1913, à 8 heures et demie, sur le champ de foire aux bestiaux, opérations du comice agricole.
Toute la journée, sur le champ de foire, attractions diverses : manèges, tirs, loteries, cirques, bazars, etc. A 4 heures du soir, place Saint-Jean, concert par l'harmonie Sainte-Cécile.
A 8 heures et demie du soir, grande retraite aux flambeaux par la musique municipale.
Itinéraire : rue de Domfront. rue de la Gare, rue Nationale, rue Schnetz, place de l'hôtel de Ville, rue Saint-Germain. Grande-Rue, rue de Paris, jusqu'à l'octroi, rue d'Athia, place Gambetta, rue de Messei, rue de Belfort, Champ de foire.
Dislocation de la retraite au kiosque de la musique de l'ancien champ de foire, où seront exécutés plusieurs morceaux par la fanfare municipale.
Pendant l'exécution des morceaux de musique, embrasement du champ de foire par de nombreux feux de bengale.
A 10 heures, dans la halle au blé, grand bal public. — Entrée 0 fr. 50. Toute dame accompagnée d'un cavalier, entre gratuitement. — L'intérieur de l'enceinte est exclusivement réserve aux danseurs.
Le maire fait appel aux habitants pour pavoiser et illuminer leurs habitations.
Flers - Champ de foire et Kiosque, jardin public au fond - Jardin Public
19 mai 1914 — Lamberty, chef de la Fanfare municipale de Flers, remercié avec préavis de trois mois. Question prud'homale : le conflit 14-18 interrompt-il le préavis ?
— Séance du conseil municipal du samedi 16 mai 1914 :
M. le Maire. J'ai reçu une lettre signée de tous les membres de la fanfare demandant le changement de leur chef.
M. Yver. Depuis longtemps ce devrait être fait.
M. le Maire. M. Lamberty a été nommé chef de la fanfare le 9 juillet 1898 en remplacement de M. Martin, décédé, et aux appointements de 1.200 francs, plus 300 fr. pour le cours de solfège. Dans quelles conditions devrons-nous l'avertir ?
Plusieurs conseillers. Prévenons-le un mois à l'avance.
M. Gauthier. Il me semble que trois mois ne seraient pas de trop.
M. le Maire. J'ai vu hier M. Lamberty. Il exige une année.
M. Garnier. La Sainte-Cécile désirait le renvoi de son chef qui fut prévenu d'avoir à partir le mois suivant. Une action intentée en justice nous obligea à un laps de temps de 3 mois.
M. Yver. Rapportons-nous-en au jugement et prévenons pour 3 mois.
M. Bain voulant connaitre les raisons invoquées demande lecture de la pétition.
M. le Maire. Les motifs ne sont pas donnés, les musiciens ne veulent plus être sous les ordres de M. Lamberty et c'est tout.
M. Gauthier. C'est donc un divorce entre les deux parties. (Rires).
Le Conseil préviendra le chef de la fanfare qu'il aura à quitter ses fonctions dans trois mois et s'en rapportera à la précédente sentence du juge de paix.
La réunion prend fin à 11 h. 15.
31 mai au 1er juin 1914 — Fêtes d'aviation à Flers. Ascension de Ballon sur le Champ de Foire. Fête aérostatique sur le champ de courses : l'aviateur Graziolli en chute libre.
— Voici le programme des fêtes d'aviation organisées par l'Union des Commerçants, avec le concours de la municipalité.
Au champ de courses, nouvelles expériences d'aviation : La boucle aérienne, en aéroplane, par A. Grazzioli, pilote breveté.
Dimanche 31 mai. De 9 heures à midi, visite de l'appareil dit looping. A partir de 3 heures du soir, vols ordinaires, vols sur le dos, la tête en bas, retournements sur l'aile, vol en hauteur à 2.000 mètres boucle aérienne. Grandes fêtes de nuit : illuminations, concert, retraite aux flambeaux, fête foraine, feu d'artifice.
Bal à la Halle au Blé : 1 fr. par cavalier.
Lundi 1er juin. Grande fête aérostatique de 9 heures à midi, visite de l'appareil dit looping. A 11 heures du matin, au Champ de Foire, ascension du ballon Le Petit Journal, monté par M. Leprince, ingénieur-constructeur. A partir de 3 heures du soir, renversement simultané sur les côtés, glissades sur la queue, vols sur le dos, la tète en bas, descente en feuille morte, vols ordinaires. Looping the loop.
Prix d'entrée pour la visite de l'appareil, 0 fr. 50 dimanche et lundi (pour la boucle aérienne 1 fr. ; tribunes, 3 fr. ; pelouse, 1 fr.)
Le comité prie les habitants de pavoiser et illuminer leurs maisons.
Accident du 31 mai. — Un pénible accident est venu interrompre les fêtes d'aviation.
Vers 4 h. 45, l'aviateur Grazzioli prenait le départ pour la seconde fois. Il s'éleva à 350 mètres de hauteur.
Dans son précédent vol, il avait effectué un impressionnant virage sur l'aile. Chaudement félicité lors de l'atterrissage, il annonça qu'il allait mieux faire encore. Aussi son vol était-il attentivement suivi par un nombreux public.
Quand Grazzioli fut à 350 mètres de hauteut on vit l'appareil piquer de l'avant et descendre en tournoyant, le moteur arrêté. Les applaudissements éclatèrent dans la foule.
Hélas, c'était une manœuvre involontaire, l'aviateur n'était plus maître de son appareil, la commande du gouvernail était brisée.
L'appareil descendit ainsi jusqu'à 20 mètres du sol, puis tout à coup piqua avec une rapidité vertigineuse. Un cri d'effroi retentit dans le public. De tous côtés on se précipita vers l'endroit de la chute, près de la queue de l'étang.
La première personne arrivée, M. Diey, dégagea l'aviateur. Il coupa les courroies retenant Grazzioli aux épaules. Le malheureux pilote, penché sur l'avant du capot, était évanoui. Le volant de l'appareil était brisé. Les jambes de l'aviateur étaient prises sous le moteur dont une partie était enfoncée de 50 centimètres dans le sol.
L'appareil complètement brisé reposait dans sa position normale. Quatre docteurs présents, MM. Maubert, Guesdon, Martin de Flers, et Trolley, de Condé, prodiguèrent leurs soins au blessé qui reprenait connaissance. Il portait de graves blessures à la figure, des lésions internes étaient à craindre.
On le transporta sur une civière à l'hôpital où les médecins l'opérèrent. Pendant ce temps, M. François, mécanicien de l'aviateur, démontait l'appareil. Voici le bulletin de santé qu'un docteur a bien voulu complaisamment nous communiquer : Ecchymoses profondes des lèvres, du menton et du front, fracture du nez et commotion cérébrale. Inflammation du genou gauche avec épanchement, fracture du péroné gauche. Impression favorable avec réserve cependant pour le crâne.
14 juillet 1919 — L'Harmonie Sainte-Cécile reconstituée après guerre
— A 9 heures, un brillant concert fut donné au kiosque du champ de foire par l'Harmonie Sainte-Cécile. Malgré les fatigues d'une journée très chargée et un éclairage insuffisant, les divers morceaux du concert furent parfaitement exécutés. Nous avons constaté les progrès rapides réalisés après quelques répétitions seulement. C'est avec une grande satisfaction que la population flérienne a retrouvé réunis sur ce kiosque — vraiment petit — des éléments ayant appartenu jadis à divers groupes musicaux et de solistes qui la charmèrent si souvent. L'union musicale réalisée par l'Harmonie Sainte-Cécile est un heureux événement.
A en juger par l'exécution des morceaux que nous entendîmes dimanche soir, on peut affirmer qu'avant peu la Société comptera parmi les meilleures et les plus réputées de la région.
Des illuminations il y aurait peu de chose à dire, si ce n'était l'innovation constituée par dix guirlandes électriques du plus heureux effet.
Le feu d'artifice fut tiré devant plusieurs milliers de personnes et cette foule redescendit vers le marché-couvert, aménagé pour recevoir, le bal qui se donnait autrefois à la halle au blé, ce local étant, présentement, inutilisable, à cause des réparations faites à la toiture.
Le nouvel emplacement était, malheureusement, beaucoup moins vaste que l'ancien et l'on ne paraissait pas avoir prévu l'affluence qui s'y presserait. Il eût fallu aussi quelques commissaires. Dès avant 11 heures la circulation était quasi impossible. Ce ne fut qu'avec une réelle difficulté que les couples purent évoluer. On dansait d'un bout à l'autre de la salle, où l'on pouvait, non sans gêne. Tel était cependant l'entrain que les danses durèrent jusqu'à ce que la lumière fournie par deux beaux lustres électriques vint à manquer tout d'un coup. Il était une heure et demie du matin.
14 juillet 1920 — Concerts de l'Harmonie Sainte-Cécile lors de la Fête Nationale
— L'Harmonie Sainte-Cécile, fut, en quelque sorte, l'âme de cette journée. Après s'être fait entendre rue de Domfront, elle entraîna le public au parc où elle le gratifia d'un très beau concert. Mais ce fut le soir, surtout, au kiosque, que l'Harmonie remporta le plus vif et le plus mérité des succès. L'assistance était considérable.
Des bravos nourris saluèrent l'exécution de chaque morceau, en particulier la brillante fantaisie sur Si j'étais roi et le Concerto pour clarinettes. Le Concert se termina, comme celui du parc, par l'exécution de l'hymne national.
La foule se porta ensuite au feu d'artifice, tiré au champ de foire et qui fut très bien.
Puis ce fut au tour de la Halle au Blé de s'emplir. On y dansa jusqu'à deux heures du matin avec entrain, sans que le plus léger incident vînt troubler le bon ordre et contrarier le plaisir des danseurs.
Programmes des concerts donnés par l'Harmonie Sainte-Cécile, à l'occasion de la Fête Nationale :
I - Au Parc, à 16 heures :
1. Allegro Militaire Leroux. — 6. Si j'étais Roi, fantaisie Adam. — 3. Une Soirée près du Lac, Leroux, (soliste M. Bon). — 4. Marche Andalouse Krier. — 5. La Marseillaise Rouget de l'Isle.
II - Au Kiosque du Champ de foire, à 21 heures :
1. Allegro Militaire. — 2. Fantaisie sur Si j'étais Roi. Adam. — 3. Ohé ! Ohé ! Hop ! là ! valse. A. Bosc. — 4. Concerto pour clarinette. Wettge. — 5. En Diligence, polka. Jomaux. — 6. La Marseillaise.
Flers - Le Kiosque à musique sur le Champ de foire - Concours de bestiaux sur le Champ de foire
Les Concerts sur le Kiosque sont nombreux et réguliers :
26 septembre 1919 — L'Harmonie Sainte-Cécile dirigée par Ch. Aunay, donnera vendredi prochain 26 courant, à 8 heures et demie du soir, au kiosque du champ de foire, un concert dont voici le programme : 1. Marche Lorraine. Louis Ganne — 2. Ouverture de concours. P. Labole — 3. Dis moi quel est ton pays, chant et musique. Sellenick — 4. Voix Roumaines, suite de valses. Kessels — 5. Le Rêve Passe, célèbre marche de Krier.
15 juin 1920 — L'Harmonie Sainte-Cécile, sous la direction de M. Ch. Aunay, donnera le mardi 15 juin au kiosque du Champ de Foire un concert public dont voici le programme : 1. Allegro militaire. Doring-Signard — 2. Grande sélection sur Lakmé. Léo Delibes. — 3. Retour d'Espagne, boléro. Damian. — 4. Pervenche, suite de valse. Fritsch. — 5. Marche des Korrigans. Ropart.
4 août 1923 — Samedi prochain 4 août, à 8 heures et demie du soir, au kiosque du Champ de Foire, la fanfare de Flers donnera un concert dont voici le programme : 1. Allegro. Peyré — 2. Sylviane, ouverture — 3. Les Deux Ramiers, polka pour deux cornets. Labole — 4. Roméo et Juliette, fantaisie. Gounod — 5. Sympathie, valse, Mezzacapo.
16 septembre 1925 — L'Harmonie Sainte-Cécile donnera jeudi soir, 16 septembre, au kiosque du champ de foire, ou en cas de mauvais temps, à la Halle au Blé, un concert, dont suit le programme : La Sirène, allegro. Allier — Ouverture villageoise. G Parès — Boléro pour clarinettes. Blémant — Le Talisman, fantaisie. Planquette — Y'a des loups, one-step. R de Buxeuil.
16 septembre 1926 — L'Harmonie de Flers donnera son dernier concert d'été le Jeudi 16 Septembre, à 9 heures du soir, au Kiosque du champ de foire. Programme : 1. Marche des Petits Lapins. Ithier. — 2. Floréal, ouverture. Andrieu. — 3. Grain de Beauté, valse. Stoupan. — 4. Eva, polka pour piston. Petit. — 5. Fleurette, mazurka. Maillochaud.
28 avril 1927 — L'Harmonie de Flers donnera son premier concert d'été, le jeudi 28 avril prochain, à 21 heures, au kiosque du Jardin public, où elle exécutera le programme suivant : 1. Marche élégante de Labole — 2. Fantaisie sur La Mascotte de Guilbert — 3. Pervenche, mazurka de Morand — 4. Faust, mosaïque de Morand — 5. Sphinx, valse de Popy.
La société recherche des jeunes gens désirant apprendre à battre du tambour et de la grosse caisse. Se faire inscrire chez M. Oudin, chef de musique, Cour Launay.
22 août 1926 — La fête de Saint-Gilles perdure
— A 8 heures et demie du matin, sur le champ de foire aux bestiaux, opérations du Comice agricole cantonal.
Toute la journée, sur le champ de foire : attractions diverses, manèges, tirs, loteries, cirques, théâtre, cinémas, baïars, etc.
A 5 h., place Saint-Jean, mouvements d'ensemble, pyramides, exercices divers par le Groupe Artistique de Flers ; Concert par l'Harmonie de Flers.
A 10 heures, sur le champ de foire aux bestiaux : grand feu d'artifice.
De 11 heures du soir à 2 heures du matin, dans la halle au blé : bal public. — Entrée : 3 fr. par personne (l'intérieur de l'enceinte est exclusivement réservée aux danseurs).
Le maire fait appel à la bonne volonté des habitants pour pavoiser et illuminer leurs maisons et rappelle qu'il est formellement interdit de jeter des pétards ou de tirer des armes à feu ou des pièces d'artifices dans les rues, places et autres lieux publics.
Flers, le 4 août 1926. Le Maire, Léopold Sabine.
2 mars 1927 — Comment peut-on oublier sa vache sur le Champ de Foire ?
— Le mercredi 21 février, il a été abandonné sur le Champ de Foire aux bestiaux, une vache bringée.
Prière au propriétaire de la réclamer au Bureau de l'Union des Commerçants de Flers, place de la Gare.
27 Mai au 3 Juin 1928 — Foire-Exposition et Festival de musique.
— A l'occasion de notre Foire-Exposition, le Comité, d'accord avec les Sociétés locales, a organisé, pour le Lundi de la Pentecôte, 28 Mai, un Festival de musique auquel prendront part :
L'Harmonie et Chorale de Condé-sur-Noireau — L'Harmonie municipale de Vire — L'Union Musicale de La Ferté-Macé — La Musique municipale de Tinchebray — L'Union Musicale d'Athis — La Fanfare de Bellon-en-Houlme — L'Harmonie Sainte-Cécile de Flers — Le Rallye-Cor Flérien — La Société des Trompettes du groupe artistique flérien — L'Harmonie de Flers.
Des concerts seront donnés sur différentes places publiques et le clou de la journée sera le Grand festival d'ensemble qui aura lieu dans l'enceinte du Champ de Foire, à 21 heures (200 exécutants).
15 août 1928 — Quelques attractions foraines de la Saint-Gilles
— La Saint-Gilles. Le champ de foire commence à se garnir, mais le nombre des demandes d'emplacement a été, cette année, sensiblement moins nombreux que les années précédentes ; quelques établissements importants couvrent cependant une certaine étendue de terrain. Sont annoncés :
Ménagerie lorraine (Michelet), Music-Hall Germain, cirque Beautour, Petite suisse (Cattaers), Carrousel-Palace (Lesage), glissade suédoise, Exhibitions Cacelli, Yhouin (femme invisible], Vagues de l'Océan (Roger), Autopiste enfantine, manège enfantin (Lemaire), Billard Japonais (Robert), Grande Roue de Paris, Vénus Palace, loteries, Raoul, Beautes, Alliot, le Boulch, Delozier, Massacre Mondain, Confiseries Dubernet, Fourlié, pâtisserie Angevine, tirs Larivière etc...
25 août 1929 — La fête de Saint-Gilles continue
— A 15 heures,sur l'ancien Champ de Foire, lâcher de pigeons-voyageurs, avec le concours du Rallye-Cor flérien. — Mat de Cocagne. — A 15 h. 30, Courses aux anneaux, pour cyclistes. — A 16 heures, course à pied (2 séries). — A 16 h. 30, Vases mystérieux. — A 17 h., jeu des ciseaux, pour les enfants de Flers. — A 17 h. 30, course aux grenouilles, en brouettes (nombreux prix).
A 18 h., au kiosque du Champ de Foire, Concert par l'Harmonie de Flers, sous la direction de M. P. Ravaille, officier d'académie.
Fête foraine au Champ de Foire. — A 21 heures 30, au Champ de Foire de la rue de Paris : Feu d'Artifice, pendant lequel le Rallye-Cor Flérien se fera entendre. — A 22 heures 30, à la halle au Blé. Grand Bal public. (Prix d'entrée 3 fr ).
Flers - Champ de foire et la foire de Saint-Gilles - Belle affluence aux Concerts dans le Parc du Château de Flers
Les dernières années de concerts sur le Kiosque à musique, avant qu'il ne soit supprimé.
9 juin 1932 — L'Harmonie Ste-Cécile donnera jeudi prochain 9 juin, à 9 heures du soir, au kiosque du Champ de Foire un concert public dont voici le programme :
1. Ronde des Petits Pierrots. Bosc. — 2. Ouverture de La Poupée de Nuremberg. Adam. — 3. Les roses chantent, valse. Popy. — 4 Fantaisie sur Lakmé. Léo Delibes. —5. L'Arlésienne, farandole. Bizet.
28 août 1935 — Mercredi prochain. 28 août, pour clôturer les fêtes de la Saint-Gilles, l'Harmonie Sainte Cécile se fera entendre au kiosque du Champ de foire, à 21 heures, dans un programme choisi, dont le détail suit : Strasbourg, Marche (Andrieu) — La Poupée de Nuremberg. Ouverture (Adam) — Fiançailles, Valse (F. Wesly) — Les Saltimbanques, fantaisie (L. Ganne) — Paris-Bruxelles, marche (Turine)
7 juin 1938 — C'est le mardi 7 juin, à 20 h. 30, au kiosque, que la Fanfare des Pompiers donnera le concert qui avait dû être ajourné. Le programme en est le suivant :
Belgrade, pas redoublé (Defrance) — Clémentine, polka pour 2 clairons (Générat) — Capricieuse, valse — En campagne, fantaisie (Générat) — Joyeux sapeur (Dechoz).
29 juin 1939 — L'Harmonie de Flers donnera un concert au kiosque le jeudi 29 juin, à 21 heures. Programme : 1. Parade-marche, de Manière (morceau imposé au concours de Falaise) — 2. Les Pêcheurs de perles, de Bizet — 3. Souvenir des Ecouges, mazurka de Sempi — 4. Première symphonie, de Saint-Saëns (morceau de choix pour le concours de Falaise) — 5. Sabre et Lance, valse pour deux pistons (solistes MM. Bouton et Faret).
27 août 1939 — Voici le programme du concert que donnera aujourd'hui, à 17 h. 30, l'Harmonie de Flers au kiosque du Champ de foire : 1. Allegro militaire — 2. Mignon, fantaisie (arrangement de Parès) — 3. Danse espagnole (Cieutat) — 4. Le Mystère, fantaisie de Moratin, pour baryton (soliste, M. Aubine) — 5. Polka.
26 août 1939 — La dernière Fête de Saint-Gilles "classique" à Flers sur son champ de Foire et son kiosque.
— Demain se déroulera la fête traditionnelle de la Saint-Gilles.
Dans la matinée se tiendra, à 9 h. 15 (heure légale), sur l'ancien Champ de Foire, le Comice agricole cantonal.
Dans l'après-midi à 15 h. 30, sur l'ancien Champ de Foire, aura lieu un lâcher de pigeons voyageurs ; de 15 h. 45 à 17 h. 30, sur l'ancien Champ de Foire, les athlètes du Groupe artistique Flérien donneront une exhibition d'exercices de gymnastique (acrobaties, boxe, pyramides, barre fixe et barres parallèles), et la Musique du même Groupe se fera entendre aux intermèdes ; à 17 h. 30, au kiosque du Champ de Foire, concert par l'Harmonie de Flers, sous la direction de M. More. Durant toutes ces attractions, la fête foraine offrira aux visiteurs toute la variété de ses jeux.
A 21 heures, la retraite aux flambeaux partira de la place de la Gare pour monter par la Grande-Rue et la rue de Paris jusqu'au Champ de Foire de la rue de Paris, où, à 21 h. 30, sera tiré le feu d'artifice par la Maison Loisel. Aussitôt après, commencera, à la Halle au Blé, un grand bal public (prix d'entrée. 3 frs).
Formations musicales actives à Flers en 1909 :
Fanfare municipale de Flers, direction Lamberty, 55 exécutants ;
Auditions symphoniques, direction Krantz, 38 exécutants ;
Sainte-Cécile, direction Peyré, 45 exécutants ;
Estudiantina flérienne, 29 exécutants ;
Fanfare libre, direction Krantz, 40 exécutants ;
Chorale du Petit Séminaire, direction abbé Ripault, 70 exécutants.
(ORNE)
A Flers, les foires sont vitales. Le 7 novembre 1616, une lettre patente signée par Antoine de Loménie, secrétaire d'Etat du roi Louis XIII, accorde à la ville de Flers deux foires annuelles, en sus de celles déjà existantes, réclamées par le comte de Flers, Nicolas de Pellevé (†1618) : le lendemain des festes de Pasques et le lendemain des festes de la Penthecoste, chascune d'icelles durant trois jours entiers et consécutifs.
Le 20 janvier 1630, le sieur Phelippeaux signe à son tour des lettres patentes royales accordant quatre nouvelles foires flériennes : le prochain lundy avant les Rogations et le quinziesme jour de septembre, chacune durant trois jours entiers et consécutifs ; le prochain mercredy d'après la feste des Rois et le prochain mercredy d'après le jour et feste de la Conception Nostre-Dame, chacune durant un jour entier.
Les droits sur ces foires ayant été négligés, le comte de Flers Hyacinthe-Louis de Pellevé (†1736) est contraint de demander le rétablissement de celles-ci auprès de Louis XV qui les lui accorde en 1724 : le deuxième mercredi de Carême, le mercredi d'après la Saint-Georges, pour estre tenue durant deux jours, le mercredi qui précède la Saint-Barnabé, le 30 juillet veille de la Saint-Germain, pour estre tenue pendant deux jours, le 7 septembre veille de la Nativité de Notre-Dame et enfin la veille de la Saint-André.
La Fête patronale de Saint-Gilles, dont l'origine se perd dans la nuit des temps, se déroule le dernier dimanche d'août ; elle est adossée à une foire et à un comice agricole, institués dans les années 1850, fixés le dernier mercredi d'août.
Ces nombreuses fêtes et foires exigent d'avoir les emplacements suffisants, ce qui semble poser problème à Flers. Le Champ-de-Foire doit accueillir les bestiaux en grand nombre, mais également les baraques et attractions foraines, les concerts attirant une foule considérable et les envols de ballons spectaculaires ; aussi, la municipalité est-elle contrainte de prendre à bail des terrains et champs à l'occasion des grandes foires et fêtes, principalement lors de la Saint-Gilles de la fin août.
Ainsi, le 23 juillet 1857, Louis-Alexandre Toussaint (1807-1884) — négociant, maire de Flers de 1854 à 1880 — prend un arrêté disposant que, pour la Saint-Gilles des 23, 26 et 30 août, au vu de la quantité de commerçants et baladins prévus, les marchands et étalagistes habitués de la Place du Marché sont transférés sur le Champ-de-Foire, à l'exception des bouchers, tripotiers, marchands de farine et cordonniers. Mais comme le Champ-de Foire accueille déjà une tripotée de forains pour ces fêtes, le marché aux bestiaux est, de son côté, transféré dans le champ du sieur Roussel.
Le tarif des places du Champ de Foire est fixé à 15 centimes par mètre pour boutiques et étalages de marchands, et à 10 centimes par mètre pour baraques de curiosités et tentes pour débitants de boissons, liqueurs, etc.
La foire aux bestiaux de la Saint-Gilles est loin d'être négligeable : au cours de celle de 1858, se sont vendus sur le Champ-de-Foire 1.600 vaches et veaux — négociés de 1 fr. 30 à 1 fr. 40 le kilo —, 150 moutons et 300 porcs.
En 1859, la Saint-Gilles du 28 août pose les mêmes problèmes de place sur le Champ-de-Foire. Cette fois-ci, la municipalité décide de réserver la Halle au blé au Festival de musique qui prévoit d'accueillir les Sociétés de Musique de Domfront, la Ferté-Macé, Mortain, Saint-Cornier, Tinchebray, Vire et Flers — prix des places, 1 fr.; places réservées, 2 fr. — ; le feu d'artifice se déroule sur le terrain près du Champ-de-Foire appartenant au frères Gallet, négociants ; le Champ-de-Foire reste réservé aux marchands flériens et aux Forains ; les bestiaux de la foire sont carrément installés dans les rues : les vaches sont placées sur deux rangs, le long de la rue de Rohan — actuelle rue du Collège — et du nouveau chemin des Douets, les taureaux, les cochons et les moutons sur l'ancien chemin des Douets, les veaux sur la place Gallet et sur la partie de la rue du Champ-de-Foire comprise entre la place Gallet et la principale entrée du Champ-de-Foire.
Flers - Affiches Fêtes de Saint-Gilles 1858, 1861, 1863 et 1864
En 1861, la fête foraine et les marchands occupent toujours le Champ-de-Foire ; un champ voisin, appartenant à M. Huet-Mazure, est pris à bail par la municipalité pour tenir la foire aux bestiaux. En 1863, les champs de M. Roussel et de M. Huet-Mazure sont loués comme foirail.
Lors de la séance du conseil municipal du 21 août 1863, le maire Toussaint obtient l'autorisation de procéder à l'acquisition d'un terrain destiné à servir de champ-de-foire complémentaire, auprès des héritiers Mousset, au prix de 16.000 francs. Il est décidé d'emprunter cette somme et d'imposer les flériens en conséquence. La séance du conseil municipal du 25 mars 1864 confirme l'acquisition du terrain, précisant que les dettes de la commune s'élèvent à 345.972,96 frs dont 16.000 frs pour l'emprunt nécessaire à cet achat.
Lors de la Saint-Gilles du 28 août 1864, le nouveau champ-de-foire situé rue de Rohan, aménagé par l'architecte de la ville Romule Murie, est inauguré. Des courses de chevaux y sont même données, pendant que l'Harmonie Sainte-Cécile exerce son talent. Ballons, retraite aux flambeaux et feux d'artifices, toute la panoplie est déployée.
L'ancien Champ-de-Foire reste dévolu aux commerçants, baraques et attractions foraines, lors de la Saint-Gilles, mais reprend sa destination première de foirail, dès la fête terminée.
Entre 1865 et 1870, sur le terrain contigu à l'ancien Champ-de-Foire, que nous continuerons à appeler par commodité Champ-de-Foire, Louis Toussaint fait aménager un Jardin public à l'anglaise. En 1874, on y installe une bibliothèque (qui sera transférée en 1905 dans l'orangerie du Château de Flers acheté en 1901 par la municipalité).
Plan de Flers en 1811 et futures implantations
Du mois d'avril au mois d'octobre, l'Harmonie Sainte-Cécile, la Fanfare de Flers et plus tard le Rallye-Cor flérien se succèdent sur le Champ-de-Foire, les Cavalcades historiques, les Festivals et concours musicaux, les envols de Montgolfières y drainent les foules.
La première mention que nous ayons trouvée de la présence du Kiosque à musique construit sur le Champ de Foire remonte au 18 août 1901, lors de la remise du drapeau des vétérans de 1870-1871. De forme hexagonale, avec un soubassement en pierre, un garde-corps en fer forgé, des colonnes en fonte et une toiture en zinc, il est érigé en limite du Champ-de-Foire, tout près des palissades en bois qui entourent le Jardin Public. Compte tenu de cette proximité, il est même parfois appelé le Kiosque du Jardin Public.
Il semble vraisemblable que si la municipalité avait acquis le Château de Flers et son vaste Parc avant 1901, le Kiosque aurait été construit dans celui-ci. D'ailleurs les formations musicales flériennes vont partager leurs concerts entre le Parc du Château, le Champ-de-Foire et la place Delaunay où un square est aménagé.
Curieusement, alors que la surface du Champ-de-Foire est, comme on l'a vu, insuffisante, le Conseil Municipal, en date du 14 octobre 1913, accède à la demande d'Albert Gahéry ayant sollicité l'acquisition d'une parcelle de terrain de 79 mètres de longueur sur 6 mètres de largeur, prise sur le Champ-de-Foire, la propriété du sieur Gahéry étant attenante audit Champ de Foire. Le prix convenu est fixé à 1.000 francs, à charge par Gahéry — par ailleurs conseiller municipal ! —, de clôturer ce terrain par une solide palissade.
Le Champ-de-Foire reste extrêmement fréquenté, même après le conflit de 1914-1918 : les concerts sur le Kiosque sont très réguliers et très appréciés, la fête de la Saint-Gilles se perpétue et une Foire-Exposition annuelle y est créée. En mai 1920, la municipalité, après quelques essais de guirlandes électriques en 1919, fait installer un éclairage électrique sur le Kiosque et sur le Champ-de-Foire.
Le "nouveau" Champ-de-Foire de la rue de Rohan (rue du Collège) a été abandonné. A partir de 1920, la place Saint-Jean, donnant sur la rue de Paris, accueille, lors des fêtes, des attractions concours et concerts. A compter de 1928, on voit un autre Champ-de-Foire, également utilisé, sur la rue de Paris.
Lors du conseil municipal du 13 avril 1927, M. Delaunay réclame des bancs pour le jardin public du champ de foire. Il obtient gain de cause deux ans après, en conseil municipal du 31 juillet 1929 : la Maison de Strasbourg se propose d'offrir gratuitement cinquante bancs aux jardins publics de Flers, précisant qu'elle les fournira au fur et à mesure qu'elle aura trouvé la réclame pour les garnir. Delaunay en profite pour demander le remplacement de la clôture du Champ-de-Foire ; Guittier, un autre conseiller, ajoute qu'il faudrait absolument empêcher les nomades d'y stationner, précisant que le Comité de la foire Exposition avait dépensé 20.000 francs pour l'entretien de ce terrain qui est aujourd'hui dégoûtant.
Le 27 janvier 1931, Albert Gahéry, toujours membre du Conseil municipal et voisin immédiat du Champ de Foire, interpelle le Maire et ses collègues, demandant que la ville fasse l'acquisition d'un Kiosque à musique neuf, ayant constaté comme bon nombre de nos concitoyens, que le kiosque menace ruine et qu'il constitue un danger pour nos musiciens et les enfants qui y jouent. Le Maire, sans repousser cette demande, objecte cependant que la dépense risque d'être très onéreuse et nomme, à cet effet, une commission composée de MM. Jenvrin, Albert Gahery et Sosson, chargée d'étudier le projet. Celui-ci restera dans les cartons...
Le conflit de 1944 laisse encore une fois songeur quant à la compétence des alliés concernant les frappes aériennes ! C'est à nouveau "par erreur" que la ville de Flers est massivement bombardée du 6 au 15 juin 1944 ; et comme de bien entendu, certains commentateurs actuels tentent de justifier les cadavres civils par des calculs stratégiques de haute volée... Les trois-quarts de la ville sont détruits, 854 maisons sont rasées, 1200 autres sont touchées, et 108 personnes sont tuées.
A partir de septembre 1944, des baraquement sont installés sur les zones dégagées de ruines. Le Champ de Foire en accueille pour sa part un bon nombre. 350 baraquements seront ainsi répartis sur la ville, supprimés progressivement jusqu'en 1964, au fur et à mesure des constructions nouvelles disponibles.
C'est probablement à l'occasion de ces campements qu'a disparu le Kiosque à musique du Champ de Foire.
Kiosque supprimé.
voir ici Foire aux bestiaux et Champ de Foire sans son kiosque aujourd'hui. (1/3) — (2/3) — (3/3).
publié par JeanMarc Mar 10 Jan 2017 15:25
Quelques concerts sur le Champ-de Foire
27 mars 1859 — Programme des Morceaux de musique que la Société de Sainte-Cécile, dirigée par M. Haumesser, jouera dimanche prochain, à quatre heures du soir, sur le Champ-de-Foire : 1. La Bienvenue, fantaisie, par Vincent. — 2. Les rêves dorés, quadrille, par Couturier. — 3. Fantaisie de concours, par Couturier. — 4. Circé, polka. — 5. L'Agéïen, pas redoublé, par Vincent.
6 mai 1860 — Nous invitons MM. les amateurs de musique à se trouver dimanche prochain 6 mai, à quatre heures du soir, sur le Champ-de-Foire, pour entendre la Société de Sainte Cécile exécuter les morceaux ci-après : La renommée, marche. Couturier. — La Bienvenue, fantaisie. — La Rose, valse. Bousquet. — L'enfant prodigue, quadrille. Musard. — Le musicien gagiste, pas redoublé. Cartazar.
Ces morceaux seront joués à deux reprises.
21 avril 1861 — La Société de Sainte-Cécile exécutera dimanche prochain, à cinq heures du soir, sur le Champ-de-Foire, les morceaux suivants : Ouverture d'Haydée d'Auber. Mohr. — Schottich. Bousquet. — Fantaisie. Couturier. — Valse. Bousquet. — Fantaisie sur les Noces de Jeannette, de Victor Massé, arrangement Haumesser. — Le comte Almaviva, quadrille. Dupart.
19 mai 1861 — La Société de Sainte-Cécile exécutera dimanche prochain, à cinq heures du soir, sur le Champ-de-Foire, les morceaux suivants : 1. Marche. Martin de la Moutte. — 2. Fantaisie sur Robert le Diable. Couturier. — 3. La Rose, valse. Bousquet. — 4. Fantaisie sur le Trouvère de Verdi. Buot. — 5. Amalia, mazurka. Duncler.
12 juillet 1863 — Dimanche prochain, à cinq heures du soir, sur le Champ-de-foire, la Société de Sainte-Cécile de Fiers fera entendre les morceaux ci-après : Salut des aigles à l’Empereur, marche. Schaller. — Bouquet de valses. Boué. — Marche de triomphe. Decker. — Tyrolienne, Van Bouggenhout
26 août 1863 — Description d'une fête de la Saint-Gilles. Faute de Kiosque, l'Harmonie Saint-Cécile joue sur une estrade.
— Depuis deux ans le programme de notre fête est moins attrayant que celui des années précédentes : nous traversons de mauvais jours, et le Conseil municipal, par un sentiment de délicatesse facile à comprendre, ne veut pas grossir le budget des fêtes lorsqu’il a tant de peine à maintenir celui des pauvres. Ainsi la commission se trouvait en présence de ce problème difficile à résoudre : faire une belle fête avec peu d’argent.
Elle était cependant parvenue à composer un beau programme, mais l’absence des Neustriens de Caen en a fait retrancher deux parties que nous devons beaucoup regretter, car les pauvres n’y auraient pas été oubliés.
Favorisée par un beau temps, la journée de dimanche laissera d’agréables souvenirs.
Les Neustriens manquant à l’appel, nos Céciliens sont restés seuls chargés de la partie musicale de la fête.
Jamais, en effet, nous n’avions eu l’occasion de voir plus d’ensemble et d’entrain dans l’exécution, plus de goût dans le choix des morceaux.
Un suisse de cathédrale aurait oublié sa démarche majestueuse pour emboîter le pas militaire en entendant les marches riches d’harmonie, de rythme et de sonorité qui ont été jouées sur le parcours du chemin du champ-de-foire. Les basses ronflaient comme des Anglais en voyage, en dépit des éclats du piston, des lamentations de la clarinette et des agaceries de la petite flûte.
Arrivés au lieu de la fête, les Céciliens ont pris place sur l’estrade disposée à cet effet, et ont exécuté pendant la durée des jeux des morceaux de différents genres, parmi lesquels on a remarqué deux valses très-jolies, une mosaïque sur le Trouvère et une marche triomphale d’un beau caractère.
La première de ces valses est originale et fortement empreinte du style et de l’harmonie germaniques ; la seconde est un pot pourri de valses, de motifs d’opéras célèbres : on y retrouve l'Invitation à la valse, le Freyschütz, le Barbier, Robert, Lucie, le Pré aux Clercs, la Favorite, la Cachucha et Orphée aux enfers. Quant à la fantaisie sur le Trouvère, qui n’a pas reconnu le chœur des Bohémiens et la scène sublime du Miserere ?
Au moment de l’ascension du ballon, le champ Roussel et ses environs offraient un magnifique coup d’œil : sur les bancs on voyait de gracieuses jeunes filles, de belles femmes en toilettes élégantes, avec de riches parures ; au-delà, dans les champs voisins, et pour faire contraste avec les modes de la ville, des paysannes coiffées de hauts bonnets blancs dont la mode remonte peut-être à plusieurs siècles. M. Vachy s’est enlevé bravement aux applaudissements de tous les spectateurs. Il a fait une heureuse descente au bois de Flers, à cinquante mètres de la pièce d’eau où la tradition place la légende de notre pays.
La fête de nuit n'a pas été moins belle que la fête de jour. La retraite aux flambeaux et lanternes vénitiennes a obtenu beaucoup de succès : l’arrivée de ces pyramides lumineuses sur le champ Roussel a été le signal du feu d’artifice qui nous a paru plus brillant encore que les années précédentes. L'illumination de la pièce principale a été saluée par des applaudissements mérités.
Immédiatement après le bouquet la foule s'est dispersée dans les rues pour admirer les illuminations particulières, et principalement le Cercle du commerce et le café de la Renaissance, éclairés avec un goût exquis. En terminant, nous souhaitons pour Flers le retour des jours prospères, et nous espérons voir à l’inauguration de la nouvelle église ou du chemin de fer, une de ces fêtes qui comptent dans les annales d’une cité.
6 novembre 1864 — Concert sur la place Delaunay
— Dimanche prochain, à quatre heures, sur la place Delaunay, la Société Sainte-Cécile exécutera les morceaux suivants : 1. Marche de Tannhauser, de Wagner, arrangée par Zulch. — 2. Polka Rhénane. Van Bougghenout. — 3. Fantaisie sur Robert-le-Diable, de Meyerbeer, arrangée par Chic. — 4. La Corbeille de Fleurs, mazurka. Denefre. — 5. Le Cornet de poste, galop. Lethé.
18 août 1901 — Remise du drapeau des Vétérans de 1870.1871. Première mention du Kiosque à musique.
— Section de Flers. Le 18 août, la ville de Fiers était entièrement pavoisée, les rues et les places étaient décorées de guirlandes et d'arcs-de-triomphe, pour faire honneur aux vétérans de la 1013e section qui allaient recevoir leur drapeau.
Le matin, les vétérans de Flers se rendaient sur la tombe d'un enfant du pays, le clairon Chesnel, tombé à Courcebœuf en 1871, et y déposaient une palme. Du cimetière, les vétérans vont à la gare recevoir Mgr l'évêque de Séez et le général Sonnois.
A l'hôtel du Gros-Chêne, M. Salles, conseiller général, maire de Flers, souhaite la bienvenue au général Sonnois et aux invités.
A onze heures et demie, le général Sonnois remet le drapeau à la 1013e section, il prononce une allocution patriotique chaleureusement applaudie. Nous remarquons à ses côtés, sur le kiosque du jardin public : MM. de Marcère, sénateur ; Foriasky, membre du Conseil général des Vétérans ; Cabrol, président de la section de Flers ; Buffard, Dugué, Duhazé, Foucault, Gautier, Lesueur, Minard et Yver, conseillers municipaux ; Amiard, Paul Foucault, Chauvin, lieutenant au 32e, Duvelleroy, porte drapeau de la 1013e section etc...
A midi, les vétérans se rendent à l'église de Flers, décorée de faisceaux tricolores. Les tribunes sont bondées de spectateurs respectueux.
M. le vicaire général Demaine célèbre la messe ; Mgr Bardel donne la bénédiction et prononce un discours des plus émouvants, il termine en récitant le De profundis pour les morts tombés au champ d'honneur.
Pour clôturer cette belle journée, un grand banquet réunit les vétérans de Flers et leurs invités.
Des discours ont été prononcés par MM. de Marcère, le général Sonnois, Lemazurier, Cabrol, Dupont, Gazet et Langlois. (Le Vétéran des armées de terre et de mer 1870-1871 du 15 décembre 1901)
Flers - Concours musical du 19 mai 1907
Quelques concerts sur le Kiosque à musique
22 mai 1912 — La fanfare municipale de Flers, sous la direction de son chef M. Lamberty, donnera son premier concert d'été le mercredi 22 mai courant, à 8 heures et demie précises du soir, au kiosque du Champ de Foire.
24 mai 1913 — Ce soir, à 8 heures et demie, aura lieu au kiosque du Champ de Foire, un concert donné par la fanfare municipale, direction Lamberty. Programme :
En avant, pas-redoublé, Argaing — Fantaisie sur Lohengrin. Wagner — Rêveuse, valse. L. Follet — Cour d'amour, grande fantaisie. Reynaud — Les deux chanteurs, polka pour piston et bugle, Sciupi. Solistes, MM. Fouré et Delabroise.
26 juin 1913 — La Fanfare municipale donnera son deuxième concert de la saison le jeudi 26 courant, à 8 heures et demie du soir, au kiosque du Champ de Foire. En voici le programme : 1. Stradella, allegro militaire. Argaing — 2. Scènes Moscovites, fantaisie, Kelsen — 3. Sur la Vague, valse, Sciupi — 4. Episode de combat, grande fantaisie descriptive, L. Périneau — 5. La Jolie boiteuse, polka, Berniaux. En cas de mauvais temps le concert aura lieu, à la même heure, à la Halle-aux-Grains.
7 août 1913 — La Fanfare municipale de Flers donnera son quatrième concert d'été le jeudi 7 août courant, à 8 heures et demie du soir au kiosque du Champ de Foire. Programme : 1. Le Sémillant, pas redoublé. Borel — 2. Airs hongrois, fantaisie. Brahms — 3. L'Oubli, valse. L. Fargeau — 4. Le Coeur et la main, fantaisie. Lecocq — 5. Folichonne, polka. Lamberty.
En cas de mauvais temps, le concert aura lieu à la Halle-au-Blé.
25 août 1912 — Une pluie inextinguible vient interrompre les fêtes
— La journée de dimanche 25 août n'a malheureusement pas tenu ce qu'elle promettait. La matinée avait été assez belle et l'on comptait sur un temps au moins passable.
A 2 heures, les trains venant de la direction de Granville, de Caen et de Laval amenaient une foule de promeneurs.
A ce moment, arrivaient la Fanfare libre de Mayenne et l'Harmonie et Chorale de Condé-sur-Noireau qui avaient été invitées à prendre part au festival. MM. Gahéry et Garnier, conseillers municipaux, les attendaient sur le quai de la gare avec l'Harmonie Sainte-Cécile qui joua un morceau en leur honneur.
Puis ces trois sociétés et la Fanfare municipale se formèrent en cortège et défilèrent à travers la ville, au milieu d'une foule considérable.
Place du Marché, elles exécutèrent ensemble, sous la direction de M. Lamberty, chef de la Fanfare municipale, Sambre-et-Meuse, qui obtint un très vif succès.
Puis, à 3 heures, un vin d'honneur fut offert aux musiciens, à la Halle-au-Blé. M. le Maire, qui était entouré de MM. Yvet et Sabine, adjoints, Gahéry et Garnier, conseillers municipaux, prononça un petit discours pour souhaiter la bienvenue aux musiciens et les remercier de leur concours.
Mais la pluie, s'était déjà mise à tomber, une pluie implacable qui ne devait pas cesser de toute la soirée.
Le programme de la fête dut être complètement modifié. Les concerts qui devaient avoir lieu place du Marché et place Saint-Jean, durent être donnés, à la Halle-au-Blé.
Le Champ de Foire se ressentit de ce temps affreux. Il était loin d'avoir son animation habituelle et les forains contemplaient avec désolation cette pluie fâcheuse qui mettait en fuite les promeneurs.
Les étrangers attendaient avec impatience l'heure de reprendre le train et beaucoup ont certainement quitté notre ville beaucoup plus tôt qu'ils n'avaient l'intention de le faire.
La soirée a été aussi lamentable. Les rues et le Champ de Foire furent vides de bonne heure. Cependant le bal public de la Halle-au-Blé fut assez animé.
24 août 1913 — La dernière fête de Sainte-Gilles avant le conflit 1914-1918
— Fête de Saint-Gilles. Dimanche 24 août 1913, à 8 heures et demie, sur le champ de foire aux bestiaux, opérations du comice agricole.
Toute la journée, sur le champ de foire, attractions diverses : manèges, tirs, loteries, cirques, bazars, etc. A 4 heures du soir, place Saint-Jean, concert par l'harmonie Sainte-Cécile.
A 8 heures et demie du soir, grande retraite aux flambeaux par la musique municipale.
Itinéraire : rue de Domfront. rue de la Gare, rue Nationale, rue Schnetz, place de l'hôtel de Ville, rue Saint-Germain. Grande-Rue, rue de Paris, jusqu'à l'octroi, rue d'Athia, place Gambetta, rue de Messei, rue de Belfort, Champ de foire.
Dislocation de la retraite au kiosque de la musique de l'ancien champ de foire, où seront exécutés plusieurs morceaux par la fanfare municipale.
Pendant l'exécution des morceaux de musique, embrasement du champ de foire par de nombreux feux de bengale.
A 10 heures, dans la halle au blé, grand bal public. — Entrée 0 fr. 50. Toute dame accompagnée d'un cavalier, entre gratuitement. — L'intérieur de l'enceinte est exclusivement réserve aux danseurs.
Le maire fait appel aux habitants pour pavoiser et illuminer leurs habitations.
Flers - Champ de foire et Kiosque, jardin public au fond - Jardin Public
19 mai 1914 — Lamberty, chef de la Fanfare municipale de Flers, remercié avec préavis de trois mois. Question prud'homale : le conflit 14-18 interrompt-il le préavis ?
— Séance du conseil municipal du samedi 16 mai 1914 :
M. le Maire. J'ai reçu une lettre signée de tous les membres de la fanfare demandant le changement de leur chef.
M. Yver. Depuis longtemps ce devrait être fait.
M. le Maire. M. Lamberty a été nommé chef de la fanfare le 9 juillet 1898 en remplacement de M. Martin, décédé, et aux appointements de 1.200 francs, plus 300 fr. pour le cours de solfège. Dans quelles conditions devrons-nous l'avertir ?
Plusieurs conseillers. Prévenons-le un mois à l'avance.
M. Gauthier. Il me semble que trois mois ne seraient pas de trop.
M. le Maire. J'ai vu hier M. Lamberty. Il exige une année.
M. Garnier. La Sainte-Cécile désirait le renvoi de son chef qui fut prévenu d'avoir à partir le mois suivant. Une action intentée en justice nous obligea à un laps de temps de 3 mois.
M. Yver. Rapportons-nous-en au jugement et prévenons pour 3 mois.
M. Bain voulant connaitre les raisons invoquées demande lecture de la pétition.
M. le Maire. Les motifs ne sont pas donnés, les musiciens ne veulent plus être sous les ordres de M. Lamberty et c'est tout.
M. Gauthier. C'est donc un divorce entre les deux parties. (Rires).
Le Conseil préviendra le chef de la fanfare qu'il aura à quitter ses fonctions dans trois mois et s'en rapportera à la précédente sentence du juge de paix.
La réunion prend fin à 11 h. 15.
31 mai au 1er juin 1914 — Fêtes d'aviation à Flers. Ascension de Ballon sur le Champ de Foire. Fête aérostatique sur le champ de courses : l'aviateur Graziolli en chute libre.
— Voici le programme des fêtes d'aviation organisées par l'Union des Commerçants, avec le concours de la municipalité.
Au champ de courses, nouvelles expériences d'aviation : La boucle aérienne, en aéroplane, par A. Grazzioli, pilote breveté.
Dimanche 31 mai. De 9 heures à midi, visite de l'appareil dit looping. A partir de 3 heures du soir, vols ordinaires, vols sur le dos, la tête en bas, retournements sur l'aile, vol en hauteur à 2.000 mètres boucle aérienne. Grandes fêtes de nuit : illuminations, concert, retraite aux flambeaux, fête foraine, feu d'artifice.
Bal à la Halle au Blé : 1 fr. par cavalier.
Lundi 1er juin. Grande fête aérostatique de 9 heures à midi, visite de l'appareil dit looping. A 11 heures du matin, au Champ de Foire, ascension du ballon Le Petit Journal, monté par M. Leprince, ingénieur-constructeur. A partir de 3 heures du soir, renversement simultané sur les côtés, glissades sur la queue, vols sur le dos, la tète en bas, descente en feuille morte, vols ordinaires. Looping the loop.
Prix d'entrée pour la visite de l'appareil, 0 fr. 50 dimanche et lundi (pour la boucle aérienne 1 fr. ; tribunes, 3 fr. ; pelouse, 1 fr.)
Le comité prie les habitants de pavoiser et illuminer leurs maisons.
Accident du 31 mai. — Un pénible accident est venu interrompre les fêtes d'aviation.
Vers 4 h. 45, l'aviateur Grazzioli prenait le départ pour la seconde fois. Il s'éleva à 350 mètres de hauteur.
Dans son précédent vol, il avait effectué un impressionnant virage sur l'aile. Chaudement félicité lors de l'atterrissage, il annonça qu'il allait mieux faire encore. Aussi son vol était-il attentivement suivi par un nombreux public.
Quand Grazzioli fut à 350 mètres de hauteut on vit l'appareil piquer de l'avant et descendre en tournoyant, le moteur arrêté. Les applaudissements éclatèrent dans la foule.
Hélas, c'était une manœuvre involontaire, l'aviateur n'était plus maître de son appareil, la commande du gouvernail était brisée.
L'appareil descendit ainsi jusqu'à 20 mètres du sol, puis tout à coup piqua avec une rapidité vertigineuse. Un cri d'effroi retentit dans le public. De tous côtés on se précipita vers l'endroit de la chute, près de la queue de l'étang.
La première personne arrivée, M. Diey, dégagea l'aviateur. Il coupa les courroies retenant Grazzioli aux épaules. Le malheureux pilote, penché sur l'avant du capot, était évanoui. Le volant de l'appareil était brisé. Les jambes de l'aviateur étaient prises sous le moteur dont une partie était enfoncée de 50 centimètres dans le sol.
L'appareil complètement brisé reposait dans sa position normale. Quatre docteurs présents, MM. Maubert, Guesdon, Martin de Flers, et Trolley, de Condé, prodiguèrent leurs soins au blessé qui reprenait connaissance. Il portait de graves blessures à la figure, des lésions internes étaient à craindre.
On le transporta sur une civière à l'hôpital où les médecins l'opérèrent. Pendant ce temps, M. François, mécanicien de l'aviateur, démontait l'appareil. Voici le bulletin de santé qu'un docteur a bien voulu complaisamment nous communiquer : Ecchymoses profondes des lèvres, du menton et du front, fracture du nez et commotion cérébrale. Inflammation du genou gauche avec épanchement, fracture du péroné gauche. Impression favorable avec réserve cependant pour le crâne.
14 juillet 1919 — L'Harmonie Sainte-Cécile reconstituée après guerre
— A 9 heures, un brillant concert fut donné au kiosque du champ de foire par l'Harmonie Sainte-Cécile. Malgré les fatigues d'une journée très chargée et un éclairage insuffisant, les divers morceaux du concert furent parfaitement exécutés. Nous avons constaté les progrès rapides réalisés après quelques répétitions seulement. C'est avec une grande satisfaction que la population flérienne a retrouvé réunis sur ce kiosque — vraiment petit — des éléments ayant appartenu jadis à divers groupes musicaux et de solistes qui la charmèrent si souvent. L'union musicale réalisée par l'Harmonie Sainte-Cécile est un heureux événement.
A en juger par l'exécution des morceaux que nous entendîmes dimanche soir, on peut affirmer qu'avant peu la Société comptera parmi les meilleures et les plus réputées de la région.
Des illuminations il y aurait peu de chose à dire, si ce n'était l'innovation constituée par dix guirlandes électriques du plus heureux effet.
Le feu d'artifice fut tiré devant plusieurs milliers de personnes et cette foule redescendit vers le marché-couvert, aménagé pour recevoir, le bal qui se donnait autrefois à la halle au blé, ce local étant, présentement, inutilisable, à cause des réparations faites à la toiture.
Le nouvel emplacement était, malheureusement, beaucoup moins vaste que l'ancien et l'on ne paraissait pas avoir prévu l'affluence qui s'y presserait. Il eût fallu aussi quelques commissaires. Dès avant 11 heures la circulation était quasi impossible. Ce ne fut qu'avec une réelle difficulté que les couples purent évoluer. On dansait d'un bout à l'autre de la salle, où l'on pouvait, non sans gêne. Tel était cependant l'entrain que les danses durèrent jusqu'à ce que la lumière fournie par deux beaux lustres électriques vint à manquer tout d'un coup. Il était une heure et demie du matin.
14 juillet 1920 — Concerts de l'Harmonie Sainte-Cécile lors de la Fête Nationale
— L'Harmonie Sainte-Cécile, fut, en quelque sorte, l'âme de cette journée. Après s'être fait entendre rue de Domfront, elle entraîna le public au parc où elle le gratifia d'un très beau concert. Mais ce fut le soir, surtout, au kiosque, que l'Harmonie remporta le plus vif et le plus mérité des succès. L'assistance était considérable.
Des bravos nourris saluèrent l'exécution de chaque morceau, en particulier la brillante fantaisie sur Si j'étais roi et le Concerto pour clarinettes. Le Concert se termina, comme celui du parc, par l'exécution de l'hymne national.
La foule se porta ensuite au feu d'artifice, tiré au champ de foire et qui fut très bien.
Puis ce fut au tour de la Halle au Blé de s'emplir. On y dansa jusqu'à deux heures du matin avec entrain, sans que le plus léger incident vînt troubler le bon ordre et contrarier le plaisir des danseurs.
Programmes des concerts donnés par l'Harmonie Sainte-Cécile, à l'occasion de la Fête Nationale :
I - Au Parc, à 16 heures :
1. Allegro Militaire Leroux. — 6. Si j'étais Roi, fantaisie Adam. — 3. Une Soirée près du Lac, Leroux, (soliste M. Bon). — 4. Marche Andalouse Krier. — 5. La Marseillaise Rouget de l'Isle.
II - Au Kiosque du Champ de foire, à 21 heures :
1. Allegro Militaire. — 2. Fantaisie sur Si j'étais Roi. Adam. — 3. Ohé ! Ohé ! Hop ! là ! valse. A. Bosc. — 4. Concerto pour clarinette. Wettge. — 5. En Diligence, polka. Jomaux. — 6. La Marseillaise.
Flers - Le Kiosque à musique sur le Champ de foire - Concours de bestiaux sur le Champ de foire
Les Concerts sur le Kiosque sont nombreux et réguliers :
26 septembre 1919 — L'Harmonie Sainte-Cécile dirigée par Ch. Aunay, donnera vendredi prochain 26 courant, à 8 heures et demie du soir, au kiosque du champ de foire, un concert dont voici le programme : 1. Marche Lorraine. Louis Ganne — 2. Ouverture de concours. P. Labole — 3. Dis moi quel est ton pays, chant et musique. Sellenick — 4. Voix Roumaines, suite de valses. Kessels — 5. Le Rêve Passe, célèbre marche de Krier.
15 juin 1920 — L'Harmonie Sainte-Cécile, sous la direction de M. Ch. Aunay, donnera le mardi 15 juin au kiosque du Champ de Foire un concert public dont voici le programme : 1. Allegro militaire. Doring-Signard — 2. Grande sélection sur Lakmé. Léo Delibes. — 3. Retour d'Espagne, boléro. Damian. — 4. Pervenche, suite de valse. Fritsch. — 5. Marche des Korrigans. Ropart.
4 août 1923 — Samedi prochain 4 août, à 8 heures et demie du soir, au kiosque du Champ de Foire, la fanfare de Flers donnera un concert dont voici le programme : 1. Allegro. Peyré — 2. Sylviane, ouverture — 3. Les Deux Ramiers, polka pour deux cornets. Labole — 4. Roméo et Juliette, fantaisie. Gounod — 5. Sympathie, valse, Mezzacapo.
16 septembre 1925 — L'Harmonie Sainte-Cécile donnera jeudi soir, 16 septembre, au kiosque du champ de foire, ou en cas de mauvais temps, à la Halle au Blé, un concert, dont suit le programme : La Sirène, allegro. Allier — Ouverture villageoise. G Parès — Boléro pour clarinettes. Blémant — Le Talisman, fantaisie. Planquette — Y'a des loups, one-step. R de Buxeuil.
16 septembre 1926 — L'Harmonie de Flers donnera son dernier concert d'été le Jeudi 16 Septembre, à 9 heures du soir, au Kiosque du champ de foire. Programme : 1. Marche des Petits Lapins. Ithier. — 2. Floréal, ouverture. Andrieu. — 3. Grain de Beauté, valse. Stoupan. — 4. Eva, polka pour piston. Petit. — 5. Fleurette, mazurka. Maillochaud.
28 avril 1927 — L'Harmonie de Flers donnera son premier concert d'été, le jeudi 28 avril prochain, à 21 heures, au kiosque du Jardin public, où elle exécutera le programme suivant : 1. Marche élégante de Labole — 2. Fantaisie sur La Mascotte de Guilbert — 3. Pervenche, mazurka de Morand — 4. Faust, mosaïque de Morand — 5. Sphinx, valse de Popy.
La société recherche des jeunes gens désirant apprendre à battre du tambour et de la grosse caisse. Se faire inscrire chez M. Oudin, chef de musique, Cour Launay.
22 août 1926 — La fête de Saint-Gilles perdure
— A 8 heures et demie du matin, sur le champ de foire aux bestiaux, opérations du Comice agricole cantonal.
Toute la journée, sur le champ de foire : attractions diverses, manèges, tirs, loteries, cirques, théâtre, cinémas, baïars, etc.
A 5 h., place Saint-Jean, mouvements d'ensemble, pyramides, exercices divers par le Groupe Artistique de Flers ; Concert par l'Harmonie de Flers.
A 10 heures, sur le champ de foire aux bestiaux : grand feu d'artifice.
De 11 heures du soir à 2 heures du matin, dans la halle au blé : bal public. — Entrée : 3 fr. par personne (l'intérieur de l'enceinte est exclusivement réservée aux danseurs).
Le maire fait appel à la bonne volonté des habitants pour pavoiser et illuminer leurs maisons et rappelle qu'il est formellement interdit de jeter des pétards ou de tirer des armes à feu ou des pièces d'artifices dans les rues, places et autres lieux publics.
Flers, le 4 août 1926. Le Maire, Léopold Sabine.
2 mars 1927 — Comment peut-on oublier sa vache sur le Champ de Foire ?
— Le mercredi 21 février, il a été abandonné sur le Champ de Foire aux bestiaux, une vache bringée.
Prière au propriétaire de la réclamer au Bureau de l'Union des Commerçants de Flers, place de la Gare.
27 Mai au 3 Juin 1928 — Foire-Exposition et Festival de musique.
— A l'occasion de notre Foire-Exposition, le Comité, d'accord avec les Sociétés locales, a organisé, pour le Lundi de la Pentecôte, 28 Mai, un Festival de musique auquel prendront part :
L'Harmonie et Chorale de Condé-sur-Noireau — L'Harmonie municipale de Vire — L'Union Musicale de La Ferté-Macé — La Musique municipale de Tinchebray — L'Union Musicale d'Athis — La Fanfare de Bellon-en-Houlme — L'Harmonie Sainte-Cécile de Flers — Le Rallye-Cor Flérien — La Société des Trompettes du groupe artistique flérien — L'Harmonie de Flers.
Des concerts seront donnés sur différentes places publiques et le clou de la journée sera le Grand festival d'ensemble qui aura lieu dans l'enceinte du Champ de Foire, à 21 heures (200 exécutants).
15 août 1928 — Quelques attractions foraines de la Saint-Gilles
— La Saint-Gilles. Le champ de foire commence à se garnir, mais le nombre des demandes d'emplacement a été, cette année, sensiblement moins nombreux que les années précédentes ; quelques établissements importants couvrent cependant une certaine étendue de terrain. Sont annoncés :
Ménagerie lorraine (Michelet), Music-Hall Germain, cirque Beautour, Petite suisse (Cattaers), Carrousel-Palace (Lesage), glissade suédoise, Exhibitions Cacelli, Yhouin (femme invisible], Vagues de l'Océan (Roger), Autopiste enfantine, manège enfantin (Lemaire), Billard Japonais (Robert), Grande Roue de Paris, Vénus Palace, loteries, Raoul, Beautes, Alliot, le Boulch, Delozier, Massacre Mondain, Confiseries Dubernet, Fourlié, pâtisserie Angevine, tirs Larivière etc...
25 août 1929 — La fête de Saint-Gilles continue
— A 15 heures,sur l'ancien Champ de Foire, lâcher de pigeons-voyageurs, avec le concours du Rallye-Cor flérien. — Mat de Cocagne. — A 15 h. 30, Courses aux anneaux, pour cyclistes. — A 16 heures, course à pied (2 séries). — A 16 h. 30, Vases mystérieux. — A 17 h., jeu des ciseaux, pour les enfants de Flers. — A 17 h. 30, course aux grenouilles, en brouettes (nombreux prix).
A 18 h., au kiosque du Champ de Foire, Concert par l'Harmonie de Flers, sous la direction de M. P. Ravaille, officier d'académie.
Fête foraine au Champ de Foire. — A 21 heures 30, au Champ de Foire de la rue de Paris : Feu d'Artifice, pendant lequel le Rallye-Cor Flérien se fera entendre. — A 22 heures 30, à la halle au Blé. Grand Bal public. (Prix d'entrée 3 fr ).
Flers - Champ de foire et la foire de Saint-Gilles - Belle affluence aux Concerts dans le Parc du Château de Flers
Les dernières années de concerts sur le Kiosque à musique, avant qu'il ne soit supprimé.
9 juin 1932 — L'Harmonie Ste-Cécile donnera jeudi prochain 9 juin, à 9 heures du soir, au kiosque du Champ de Foire un concert public dont voici le programme :
1. Ronde des Petits Pierrots. Bosc. — 2. Ouverture de La Poupée de Nuremberg. Adam. — 3. Les roses chantent, valse. Popy. — 4 Fantaisie sur Lakmé. Léo Delibes. —5. L'Arlésienne, farandole. Bizet.
28 août 1935 — Mercredi prochain. 28 août, pour clôturer les fêtes de la Saint-Gilles, l'Harmonie Sainte Cécile se fera entendre au kiosque du Champ de foire, à 21 heures, dans un programme choisi, dont le détail suit : Strasbourg, Marche (Andrieu) — La Poupée de Nuremberg. Ouverture (Adam) — Fiançailles, Valse (F. Wesly) — Les Saltimbanques, fantaisie (L. Ganne) — Paris-Bruxelles, marche (Turine)
7 juin 1938 — C'est le mardi 7 juin, à 20 h. 30, au kiosque, que la Fanfare des Pompiers donnera le concert qui avait dû être ajourné. Le programme en est le suivant :
Belgrade, pas redoublé (Defrance) — Clémentine, polka pour 2 clairons (Générat) — Capricieuse, valse — En campagne, fantaisie (Générat) — Joyeux sapeur (Dechoz).
29 juin 1939 — L'Harmonie de Flers donnera un concert au kiosque le jeudi 29 juin, à 21 heures. Programme : 1. Parade-marche, de Manière (morceau imposé au concours de Falaise) — 2. Les Pêcheurs de perles, de Bizet — 3. Souvenir des Ecouges, mazurka de Sempi — 4. Première symphonie, de Saint-Saëns (morceau de choix pour le concours de Falaise) — 5. Sabre et Lance, valse pour deux pistons (solistes MM. Bouton et Faret).
27 août 1939 — Voici le programme du concert que donnera aujourd'hui, à 17 h. 30, l'Harmonie de Flers au kiosque du Champ de foire : 1. Allegro militaire — 2. Mignon, fantaisie (arrangement de Parès) — 3. Danse espagnole (Cieutat) — 4. Le Mystère, fantaisie de Moratin, pour baryton (soliste, M. Aubine) — 5. Polka.
26 août 1939 — La dernière Fête de Saint-Gilles "classique" à Flers sur son champ de Foire et son kiosque.
— Demain se déroulera la fête traditionnelle de la Saint-Gilles.
Dans la matinée se tiendra, à 9 h. 15 (heure légale), sur l'ancien Champ de Foire, le Comice agricole cantonal.
Dans l'après-midi à 15 h. 30, sur l'ancien Champ de Foire, aura lieu un lâcher de pigeons voyageurs ; de 15 h. 45 à 17 h. 30, sur l'ancien Champ de Foire, les athlètes du Groupe artistique Flérien donneront une exhibition d'exercices de gymnastique (acrobaties, boxe, pyramides, barre fixe et barres parallèles), et la Musique du même Groupe se fera entendre aux intermèdes ; à 17 h. 30, au kiosque du Champ de Foire, concert par l'Harmonie de Flers, sous la direction de M. More. Durant toutes ces attractions, la fête foraine offrira aux visiteurs toute la variété de ses jeux.
A 21 heures, la retraite aux flambeaux partira de la place de la Gare pour monter par la Grande-Rue et la rue de Paris jusqu'au Champ de Foire de la rue de Paris, où, à 21 h. 30, sera tiré le feu d'artifice par la Maison Loisel. Aussitôt après, commencera, à la Halle au Blé, un grand bal public (prix d'entrée. 3 frs).
Formations musicales actives à Flers en 1909 :
Fanfare municipale de Flers, direction Lamberty, 55 exécutants ;
Auditions symphoniques, direction Krantz, 38 exécutants ;
Sainte-Cécile, direction Peyré, 45 exécutants ;
Estudiantina flérienne, 29 exécutants ;
Fanfare libre, direction Krantz, 40 exécutants ;
Chorale du Petit Séminaire, direction abbé Ripault, 70 exécutants.
- Classement : 5.26%
Re: Kiosques à Musique
FOIX - Promenade de Villote
(ARIÈGE)
Les fortifications fuxéennes sont bâties de 1330 à 1360, encerclant Foix et son château, y compris sur la partie orientale bordant l'Ariège. Plusieurs tours carrées défensives y sont aménagées et cinq portes permettent d'accéder à la ville : les portes Saint-Jacques — Jammes, en langue d'oc —, Saint-Vincent, du Pont, du Cap-de-la-Ville et de l'Arget.
La partie méridionale desservie par les portes Saint-Jacques et Saint-Vincent est protégée en outre par un fossé rejoignant l'Ariège. La zone située entre ces deux portes, hors les murs de Foix, est un lieu-dit appelé Villote : ce nom est attesté dans le Mémorial Historique de Jean-Jacques de Lescazes de 1644, relatant le passage de Frère Thomas Illyricus, religieux Obervantin venu prêcher en mai 1520, à Foix, où régnaient toutes sortes de jeux, débauches et autres insolences. Le succès rencontré par Frère Illyricus est tel que l'église de Foix n'est pas assez grande pour accueillir la multitude de ses fidèles. Aussi il fut treuvé nécessaire de faire dresser une chaire hors ladite ville, au milieu de la campagne & d'une grande esplanade, lieu nommé vulgairement Villote, où Illyricus put exhorter tout à loisir l'hérésie de Luther, sermonner ses ouailles contre leurs vices et les menacer de la divine justice.
Foix - Extrait Mémorial historique Jean-Jacques de Lescazes 1644 (Chapitre VII)
Face à la porte Saint-Jacques, de 1623 à 1638, des frères Capucins viennent fonder leur monastère, sur Villote, hors la ville de Foix.
Le 13 novembre 1672, Jean de Calvet, consul de Foix et Volusien Duvernier, syndic, sont chargés par le Conseil fuxéen de réaliser le dénombrement de la communauté de Foix : ils nous précisent, en date du 16 novembre, que ladite Communuauté possède un communal appelé Villote, contenant deux seterées de terre environ qui sert à tenir les foires et pour le supplice des condamnés à mort, et qui est traversé par quatre chemins. La censive annuelle en est de 9 deniers à Sa Majesté. (1)
Dans la première moitié du XVIIIe siècle, les murailles, entre les portes Saint Jacques et Saint Vincent sont démantelées ; la porte Saint-Jacques est supprimée en 1741. Les fossés sont comblés au moyen des matériaux récupérés sur l'arasement des remparts ; en 1792, des plantations d'ormeaux et de platanes sont réalisées et la promenade de Villote prend ainsi tournure. Les derniers travaux de nivellement de l'Allée-Promenade de Villote sont réalisés en 1823, lors de la construction de la caserne Gaston de Foix, face à l'ancienne porte Saint-Vincent.
Le couvent des capucins, décrété bien national lors de la révolution, est transformé en prison avant d'être vendu à l'hospice en 1804, pour devenir l'Hôpital Saint-Jacques.
Plan de Foix en 1669 et implantations futures
La Villote, appelée indifféremment le Plateau, les Allées ou la Promenade, est le témoin de toutes les manifestations et fêtes fuxéennes. S'y déroulent les festivals et concours musicaux, de gymnastique, les concerts civils et militaires, les fêtes foraines, les marchés et bien entendu la grande Fête de Foix, annuelle, se déroulant sur trois ou quatre jours et clôturant avec la foire du 9 septembre.
Trois marchés hebdomadaires sont tenus les lundi, mercredi et vendredi. Le nombre de foires est impressionnant : le lundi après l'Epiphanie, le 1er mercredi de carême, le mercredi après Pâques, le lendemain de la Trinité, les 10 juillet, 9 septembre, 4 novembre, 9 décembre et les premiers vendredis de chaque mois. Ces foires se déroulent soit sur le Plateau de Villote, soit sur le Champ-de-Foire, inondable, longeant l'Ariège.
Les inondations sont assez fréquentes sur les allées de Villote au XIXè siècle : on voit ainsi, le 18 juin 1845, la promenade transformée en un immense lac, en raison du déferlement des ruisseaux, lors d'orages diluviens.
Le 24 septembre 1882, un monument en hommage à Joseph Lakanal (1762-1845) est inauguré face à la Halle aux Grains sur les allées de Villote, en présence du ministre de l'instruction publique Duvaux. Cette statue de bronze est l'oeuvre du sculpteur Emile Picault (1833-1915) ayant remporté le concours en février 1881.
L'Harmonie fondée en 1864, interrompue de 1867 à 1885, tout comme l'Orphéon de Foix, jouent sous les allées de Villote ombragées par les ormeaux et le besoin d'un kiosque à musique ne se fait apparemment pas sentir.
Est-ce l'arrivée d'un détachement du 59e Régiment d'infanterie cantonné à Pamiers qui décide la municipalité à envisager d'en édifier un ? Toujours est-il qu'un projet avec plan est dressé le 20 juin 1911.
En 1912, le Kiosque à musique est construit sur la Promenade de Villote, à quelques mètres de la statue de Lakanal. Constitué d'un simple soubassement octogonal accessible par un escalier de cinq marches, il est entouré d'un massif de petits buissons protégé d'une grille. Vers 1920, huit lampadaires sont installés, à chacun des angles du kiosque.
A l'extrémité de l'allée de Villote proche de l'Ariège, face à la caserne Gaston de Foix, un monument aux morts de 1914-1918 est érigé en 1920. Cet obélisque est du à l'architecte Émile Sauret (1862-1933) et à l'entreprise Cabé. Emile Sauret est également le concepteur de l'ensemble architectural, réalisé sur la partie opposée des allées de Villote, en hommage au compositeur Gabriel Fauré (1845-1924), inauguré le 7 septembre 1931. Le buste en bronze est l'oeuvre d'Emmanuel Fauré-Frémiet (1883-1971), fils du pianiste.
Le Kiosque, dépourvu de toiture jusqu'au bout, est rasé au début des années 1950.
Kiosque supprimé.
voir ici, Allée de Villote à Foix, sans kiosque, aujourd'hui.
Statue de Lakanal, déplacée, aujourd'hui.
publié par JeanMarc Jeu 12 Jan 2017 17:38
18 août 1852 — Fête nationale du 15 août à Foix.
— La fête nationale du 15 août a été célébrée à Foix avec une pompe inaccoutumée. Après la cérémonie religieuse, à laquelle ont assisté toutes les autorités et les troupes de la garnison, les réjouissances ont commencé ; rien n'y manquait, ballon, feu d'artifice, danses, courses, mâts de cocagne.
Le soir, la promenade de Villote, tous les édifices publics et un grand nombre de maisons particulières ont été illuminés. Le soir M le préfet a ouvert ses salons ; le jardin de la préfecture, éclairé par mille verres de couleur, semblait un lieu féerique. Les danses se sont prolongées jusqu'au jour, et pendant qu'on dansait, que la gaieté était partout, le canon de réjouissance, que l'on avait traîné sur la haute montagne, mêlait sa voix aux cris d'allégresse.
12 septembre 1857 — La Fête de Foix sur le plateau de Villote. Le général Mac Mahon en visite.
— Foix, 10 septembre. Je ne veux parler que de la fête, qui a été si tôt passée ! Elle a eu tout l'éclat que l'on devait espérer, et, malgré l'affreuse soirée de mardi, la fête de 1857 s'est trouvée à la hauteur des fêtes précédentes.
L'admirable salle de bal que la nature a donnée à notre ville, le spacieux plateau de Villote, avait reçu d'élégantes décorations. A l'entrée s'élevait un grandiose portique, dont les colonnes étaient ornées de drapeaux tricolores, et de l'écusson des comtes de Foix, avec leur devise, symbole de leur force et de leur indépendance. A chacun des vieux arbres flottaient des oriflammes et sur toute l'étendue de la vaste croix de Malte étincelaient des milliers de lampions. La verdure des ormes à larges feuilles se mariait délicieusement à la clarté des globes de Venise. C'était un féerique salon, qu'un lustre colossal inondait de lumière.
La fontaine était convertie en cascade, surmontée de la statue de l'Amour. Tout auprès on avait placé les statues d'Apollon et du Plaisir. Au-dessus de cette trinité mythologique brillait un soleil dont le vif éclat semblait prolonger la splendeur du jour.
L'orchestre Noilhan a été fidèle à son excellente réputation. Les danses ont été longues et animées.
Dans la foule accourue à la fête, j'ai vu prendre leur part des plaisirs populaires, les baigneurs de nos établissements thermaux, au nombre desquels l'on m'a fait remarquer des fonctionnaires diplomatiques.
A l'occasion de la visite du général Mac Mahon, l'orchestre a joué le fameux quadrille de Malakoff, avec tambours et fusils, et dix mille voix ont acclamé l'illustre visiteur.
Je ne puis oublier les feux d'artifice qu'avait faits M. Dupred, de Foix, qui était aussi chargé de l'illumination générale. Les pièces toutes remarquables ont parfaitement réussi, et ont une fois de plus démontré l'habileté pyrotechnique de M. Dupred.
Foix - Fête de Foix, allées de Villote
publié par Cyril 14 Déc 2013 12:48
7 au 10 septembre 1866 — Fête de Foix : Festival et Concours musical, Grand Bal de Villote, quadrilles endiablés, grisettes costumées.
— La fête de Foix s'est ouverte cette année, le vendredi soir 7 septembre, par une sérénade que la Musique et l'Orphéon de Foix ont donné au jury du concours des Sociétés chorales. Au sortir d'un banquet qui les avait réunis dans les salons de l'hôtel Rousse, MM. les Jurés s'étaient transportés au cercle Gros, dont les abords avaient été décorés et illuminés avec goût. L'orphéon Fuxéen s'est fait entendre en présence de nombreuses sociétés chorales, qui venaient d'arriver dans nos murs par le train de huit heures. La musique des sapeurs-pompiers a exécuté quelques morceaux qui ont été écoutés avec plaisir. Le lendemain, samedi 8 septembre, le défilé des quatorze sociétés chorales, celle de Foix comprise (une seule Société étrangère, l'orphéon Biterrois, n'avait pas répondu à l'appel), chacune précédée de sa bannière, a eu lieu à une heure, sur l'esplanade de Villote, malgré une pluie fine qui semblait devoir compromettre la fête. Il n'en a pas été ainsi heureusement.
Pendant que les sociétés chorales, dans un tournoi pacifique, disputaient les palmes du concours, les membres de la commission ouvraient le bal sur le plateau de Villote. Le temps était redevenu beau. Le soir, à huit heures, le Jury du concours arrivait sur la promenade, escorté par la compagnie des sapeurs pompiers. Le Festival a commencé ; une foule compacte a vivement applaudi le Salut aux chanteurs, exécuté par les membres de toutes les Sociétés réunies. Immédiatement après, M. Thiriat, directeur de notre Orphéon a proclamé les noms des Sociétés couronnées.
Les applaudissements avaient suivi la proclamation des noms des vainqueurs finissaient à peine, que l'orchestre Toulousain a donné le signal des danses, qui se sont prolongées jusqu'à une heure avancée de la nuit.
Le dimanche 9 septembre, la fête a été favorisée par un temps magnifique. Les étrangers étaient accourus en foule, malgré l'absence d'un train de plaisir.
La soirée de dimanche a été fort belle. Les trois quadrilles traditionnels, les dames à droite, les grisettes à gauche, la population des campagnes au milieu, se faisaient remarquer par un entrain extraordinaire.
Bien des gens sont étonnés en effet de trouver dans un bal en plein air tant d'entrain et tant d'animation, quel luxe dans les toilettes ! avec quel art nos gentilles grisettes savent confectionner ces parures qui doivent orner leur tête aux journées de septembre, et avec quelle grâce elles les portent ! quelle difficulté éprouverait celui qui voudrait essayer de décerner la palme de la gentillesse et de l'élégance parmi ce nombreux essaim de jeunes filles. Elles étaient là, plus de 400 sous un berceau de verdure environné de lumières, dansant, riant et ne semblant préoccupées que d'une seule chose, de voir donner trop tôt par l'orchestre, le signal de la retraite.
A 10 heures, les détonations de quelques boites d'artillerie ont appelé sur un autre point l'attention des danseurs et des spectateurs. Tout à coup, au milieu de l'obscurité, on a vu surgir, brillamment illuminé, notre Château féodal. Les créneaux de la Tour Ronde portaient une couronne de feu. En apercevant l'antique résidence des Comtes de Foix se dessiner dans l'ombre comme une magique apparition, la foule n'a pu retenir de frénétiques applaudissements. L'effet produit est au-dessus de toute description.
Après que le dernier feu de Bengale a eu projeté sa dernière lueur, les danses ont recommencé plus vives et plus animées. Elles continuaient encore à une heure du matin au milieu des feux d'artifices et des feux de Bengale qui produisent et produiront toujours un effet magique sous le dôme incomparable de verdure de notre belle allée de Villote, lorsqu'un coup de vent subit est venu donner des craintes qui ne se sont que trop malheureusement réalisées dans la nuit.
Le lundi matin 10 septembre, jour de foire, on aurait dit que les cataractes du Ciel s'étaient ouvertes. La pluie n'a cessé de tomber toute la journée. On a bientôt compris que le troisième jour de la fête était perdu et qu'il fallait renoncer aux danses publiques ; mais la commission a su bientôt trouver un remède au mal. Par les soins de son président, la population a été prévenue qu'un concert aurait lieu le soir à 8 heures dans la salle du Théâtre. On ne pouvait avoir une meilleure idée. Le concert a eu lieu en effet. L'excellent orchestre Toulousain auquel s'était réunie la musique de la ville, l'orphéon et quelques amateurs ont fait les frais de cette charmante soirée qui a diminué les regrets éprouvés par suite de l'interruption forcée des réjouissances publiques.
Telle a été notre fête de Foix en 1866.
Foix - Fête sur les allées de Villote
7 au 9 septembre 1892 — Fête de Foix. Nombreux Concerts, Bals, Feux d'artifices, Farandoles
Programme :
Mercredi 7 septembre, à 6 heures du soir, salves d'artillerie, annonçant la fête, sur le donjon Gaston-Phœbus.
A 8 h. 45, à l'arrivée du train, réception de l'harmonie la Toulousaine, par la commission.
9 heures, grande retraite aux flambeaux à travers la Ville, éclairée aux flammes de bengale.
Jeudi 8 septembre, 8 heures du matin, salves d'artillerie.
2 heures, grand concert par l'harmonie la Toulousaine, sous la direction de M. Laporte
1. Koukaril (Laporte). — 2. Sémiramis, ouverture (Rossini). — 3. Concerto, pour clarinette (Wetge). — 4. Espana, valse (Chabrier). — 5. Mireille, fantaisie (Gounod). — 6. Les Echos des forêts, polka (Riédel).
3 h. ½, ouverture du bal par la commission. 5 heures, clôture du bal.
8 heures, illumination féerique des allées de Villote, grand bal, feux d'artifice de la maison Lacroix, de Toulouse, pièces fixes et mobiles, surprises pyrotechniques, flammes de bengale, fusées.
10 heures, quadrille à grand effet, embrasement général et instantané des salles de bal. Minuit et demie, fin des danses.
Vendredi 9 septembre, 8 heures du matin, salves d'artillerie. — Grande foire ariégeoise ;
1 h. ½, grand concert par l'Harmonie toulousaine :
Marche du temps passé (Barnier) — Polonaise de concert (Kling) — Loin du bal, intermezzo (Gilet) — Gavotte-Stéphanie (Czibulka) — L'Estudiantina, valse (Lacome) — Le Pré aux clercs, fantaisie (Hérold) — Coucou et Cri-cri, polka (Herzog).
De 3 à 5 heures, bal, tirage public de la tombola.
De 8 heures du soir à 1 heure du matin, brillante fête de nuit, bal, illuminations, embrasement des allées, feux d'artifices. 1 heure du matin, clôture de la fête par une farandole fuxéenne.
Chaque soir, de 8 heures à minuit, bal d'enfants sur le plateau de Villote, sous la présidence des deux syndics.
Les estrades seront mises à la disposition du public.
7 au 9 septembre 1895 — La musique toujours omni-présente aux fêtes de Foix.
Samedi 7 septembre : L'Orphéon de Foix, sous la direction de M. Tremesaygues chante Montagnes-Pyrénées, paroles de Roland à Roncevaux, arrangé par M. Blandinières, la Fuxéeenne, paroles de M. Blandinières, musique de Rolland et Suspréso, accompagné par l'Ecole d'artillerie de Toulouse dirigée par M. Monnereau et l'Harmonie de Foix dirigée par M. Commoléra (120 exécutants).
Dimanche 8 septembre : A 1 h. ½, grand concert par la musique de l'Ecole d'artillerie, sous la direction de M, Monnereau : 1. Ouverture de Maître Cornille (G. Parès) — 2. Sélection sur Sapho (Ch. Gounod) — 3. Suite d'orchestre : a) Dans la Forêt ; b) Sérénade ; c) Passe-Pied ; d) Babillage (L. Gillet) — 4. Cinquième symphonie, la Réformation, andante et allegro (Mendelsohn) — 5. Polonaise de concert (P. Vidal) — 6. Sélection sur Samson et Dalila
Lundi 9 septembre : A une heure, concert par la musique de l'Ecole d'artillerie :
1. Marche française (Sellenick) — 2. Ouverture de la Faridondaine (de Groot) — 3. Sélection sur le Jour et la Nuit (Ch. Lecocq) — 4. Cavatine de Robert le Diable (Meyerbeer) — 5. Sélection sur le Cœur et la Main (Ch. Lecocq) — 6. Rapsodie bretonne (E. Durand).
Foix - Allées de Villote, statue Lakanal et Baraques foraines - Kiosque à musique, entourage statue Lakanal en premier plan gauche.
4 au 6 juillet 1902 — Exposition industrielle et Concours musical sur le Plateau de Villote.
Programme des fêtes :
— Exposition industrielle. Vendredi 4 juillet. A 8 h. ½. grande retraite aux flambeaux, avec le concours de l'Harmonie Fuxéenne et les clairons et tambours de la garnison.
Samedi 5 juillet, à 3 heures de l'après-midi, sur le plateau de Villote, distribution solennelle des récompenses, sous la présidence de M. Raynal, maire de Foix. La musique du 59e régiment d'infanterie prêtera son concours ; à 8 h. ½, grande retraite aux flambeaux ; à 10 heures, brillante fête de nuit.
— Concours musical. Samedi 5 juillet. A midi, salves d'artillerie. Le drapeau tricolore sera arboré au sommet du donjon.
A 4 h. ½, réception des sociétés : grande retraite aux flambeaux (450 exécutants), avec le concours de la musique, tambours et clairons du 59e régiment d'infanterie, des harmonies les Enfants Castrais, la Lyre de Villemur, les Enfants de Lautrec, l'Union musicale da Rabastens, les Enfants de Villeneuve-sur Lot, et des fanfares de Graulhet, Simorre, etc. Illumination au plateau.
A 9 heures, sur le plateau de Villote, concert : La Bienvenue (Saintis), par l'orphéon de Foix ; audition de plusieurs sociétés musicales et chorales : Les Chanteurs Catalans.
Dimanche 6 juillet, à 8 heures du matin, salves d'artillerie. A 8 h. 40, réception des Sociétés.
Dans les salles de concours, opérations du jury : à 9 heures, concours de lecture à vue, à midi, concours d'exécution ; à 3 heures, concours d'honneur : à 3 h. ½, défilé des Sociétés ; à 4 heures, grand festival ; exécution des morceaux imposés par les Sociétés couronnées ; La Marche des Hommes sans Peur (Romain), exécutée sous la direction de l'auteur, par toutes les sociétés instrumentales (800 exécutants).
Distribution solennelle des récompenses sous la présidence de M. Delcassé, député de Foix, ministre des affaires étrangères.
A 8 h. ½. brillante fête de nuit ; illumination des allées de Villote et de la tour de Gaston Phoebus ; grand bal ; à minuit ½ farandole fuxéenne ; à 1 heure, clôture des fêtes et concours.
6 au 9 septembre 1902 — Les Concerts de la Fête de Foix sur les allées de Villote
Dimanche 7. — A 2 heures du soir, grand concert par la musique de l'école d'artillerie de Castres, sous la direction de son chef, M. Raspaut : 1. Marche triomphale (Raspaut) — 2. Guillaume Tell, ouverture (Rossini) — 3. Les Huguenots, grande sélection (Meyerbeer) — 4. Sigurd, grand fantaisie (Reyer) — 5. Pantomime: a) Léandre et Isabelle, b) Scaramouche et Colombine, c) Ballabile (Lacôme).
A 3 h. ½, ouverture du bal de jour; à 5 heures, fin des danses. De 8 h. ½ du soir à 1 heure du matin, bal de nuit; décorations splendides des allées de Villote.
Lundi 8. — A 2 heures, deuxième grand concert par la musique de l'Ecole d'artillerie de Castres :
1. Souvenir de Capsir (Raspaut) — 2. Lohengrin. grande sélection, le et 8e actes (Wagner) — 3. a) Menuet de Manon (Massenet), b) Loin du bal (Gillet) — 4. Les Huguenots, grande fantaisie (Meyerbeer) — 5. Ballet de Scaramouche (Messager) — 6. Souhaits à la France, chœur, musique et chœur (Pessard).
De 3 h. ½ à 5 heures, bal de jour ; de 8 h. ½ du soir à 1 heure du matin, brillante fête de nuit.
Mardi 9. — Grande fête ariégeoise. A 1 h. ½, troisième grand concert par la musique de l'Ecole d'artillerie de Castres : 1. Retraite espagnole (Del Portal) — 2. Le Chalet, grande sélection (Adam) — 3. Sigurd, grande fantaisie (Reyer) — 4. Jeanne d'Arc, ouverture (Verdi) — 5. Ballet de Faust, 1re et 2e partie (Gounod) — 6. Rions, chantons, dansons, polka avec chant (Roux).
De 3 à 5 heures, bal. De 8 heures ½ du soir à une heure du matin, grand bal, illumination féerique du château de Foix, chaque soir, clôture du bal par la farandole fuxéenne.
24 mai 1906 — Concert de l'Harmonie de Foix et du 59e R.I. sur les Allées de Villote
— Programme des morceaux qui seront exécutés par l'Harmonie de Foix, sous la direction de M. Richard, et l'Orphéon du 59e régiment, sous la direction du sergent major Maury, aujourd'hui jeudi, à 8 heures et demie du soir, sur les allées de Villote :
1. Ké-son, allégro militaire (Bidesain), par l'Harmonie — 2. Le Drapeau du Régiment (Bonéry), l'Orphéon — 3. La Gypsie, ouverture (Kelsen), l'Harmonie — 4. L'Ariège, chant patriotique (Maury), l'Orphéon — 5. Faust, fantaisie (Gounod), l'Harmonie — 6. Lous Esclops, air béarnais (Chabeaux), l'Orphéon — 7. Pour la Vie, grande valse (Chabas), l'Harmonie.
Foix - Fête de Foix, allées de Villote
publié par Cyril Sam 5 Sep 2015 10:26
10 juin 1906 — Les Allées de Villote transformées en Stade "olympique".
— Fête sportive de Foix. — Dimanche prochain 10 juin, la société de gymnastique « les Fuxéens » exécutera, sur les allées de Villote, les divers exercices qui lui ont valu un premier prix au concours de Mazamet.
Le même jour aura lieu le concours de jeux olympiques organisé par l'Union Athlétique du lycée de Foix, qui est ouvert à toutes les sociétés sportives de Foix et qui comprend :
1° Course de vitesse, 100 mètres ; 2° course de demi-fond, 400 mètres ; 3° course de fond, 1.500 mètres; 4° lancement du boulet (7 k. 500) ; 5° saut en longueur avec et sans tremplin ; 6° saut en hauteur avec et sans tremplin ; 7° sauts successifs à pieds joints, 3 sauts ; 8° tennis, partie double ; 9° course de bicyclette.
Les exercices ci-dessus auront lieu de 2 à 4 heures, sur le plateau de Villote, sauf la course de bicyclettes, qui se fera sur la route de Toulouse ; départ, embranchement de la route de l'Herm, avec virage aux 9 kilomètres.
8 au 10 septembre 1906 — Fête de Foix
Samedi 8 septembre, 6 heures du soir : salves d'artillerie annonçant la fête. — Le drapeau tricolore sera arboré au sommet du donjon de Gaston Phoebus. — 8 heures : réception à la gare de la musique de l'Ecole d'artillerie de
Toulouse par la commission de la fête ; retraite aux flambeaux par la musique de l'Ecole d'artillerie, avec le concours des tambours et clairons de la garnison. — 9 heures : illumination du plateau de Villote.
Dimanche 9 septembre, 2 heures : grand concert par la musique de l'Ecole d'artillerie, sous la direction de M. Monnereau. Programme : 1. Ouverture de Richilde (G. Parès) — 2. Sélection sur Lohengrin (R. Wagner) — 3. Ballet égyptien (A. Luigini) — 4. Sonate pathétique, 1e partie (Beethoven) — 5. Trois danses caractéristiques (P. Lacome) : a) Les Patineurs ; b) Menuet ; c) Danse des Epées — 6. Les Erinnyes, divertissement (J. Massenet).
A 3 heures ½, ouverture du bal par la commission. — 5 heures : fin des danses. — De 8 heures du soir à 1 heure du matin : bal de nuit.
Lundi 10 septembre : grande foire ariégeoise.
A 1 heure ½ : concert par la musique de l'Ecole d'artillerie.
Programme. — 1. Ouverture de Charles VI (Halévy) — 2. Sélection sur les Contes d'Hoffmann (J. Offenbach) — 3. Ballet de Martha (De Flotow) — 4. a) Célèbre Menuet (Paderewski ; b) Entr'acte des Erinnyes (J. Massenet) — 5. Sélection sur Carmen (G. Bizet) — 6. Valse roumaine (Ivanovici).
De 3 à 5 heures : bal. — A 5 heures : tirage public de la tombola. — De 8 heures du soir à 1 heure du matin : brillante fête de nuit.
Chaque soir, clôture, du bal par la farandole fuxéenne. — Sur le plateau de Villote, bal d'enfants. — Illumination féerique des Tours de Foix. — Des estrades seront mises à la disposition du public.
Quelques concerts sur les Allées de Villote
28 mai 1908 — Voici le programme des morceaux qui seront exécutés par l'Harmonie de Foix, ce soir à 8 h. ½ sur les allées de Villote : 1. Le Vaillant, pas redoublé (Casteron) — 2. La Bonne aventure, ouverture (Jonas Mayeur) — 3. Emma Livry, polka pour clarinette (Pirouelle) — 4. Rose-Mousse, valse lente (Bosc) — 5. Les Dragons de Villars, mosaïque (Maillart-Kling) — 6. Danse annamite (Maquet-Richard).
10 juin 1909 — L'Harmonie de Foix, sous la direction de M. Richard, donnera ce soir à 8 h. ½, sur les allées de Villote, un concert public dont voici le programme : Ké-Son, pas redoublé (Bidegain) — Ouverture de concert (Eustace) — Flots du Danube, valse (Ivanovici) — Le Premier jour de Bonheur, fantaisie (Auber) — Jean qui pleure et Jean qui rit, polka pour deux cornets (Labit).
7 au 11 septembre 1911 — La Fête continue sur les Allées de Villote.
— Voici le programme des fêtes qui auront lieu à Foix les 7, 8, 9, 10 et 11 septembre :
Jeudi 7 septembre. — A 8 heures du soir, réception à la gare de la musique de l'Ecole d'artillerie de Toulouse ; à 9 heures, retraite aux flambeaux, concert par l'Orphéon de Foix et illumination du plateau de Villote.
Vendredi 8 septembre. — Le matin, exposition à l'hôtel de ville des appareils d'aviation ; à 2 heures, concert par la musique de l'Ecole d'artillerie ; à 4 heures, meeting d'aviation à l'aérodrome de Cadirac, avec le concours du réputé champion Brindejonc des Moulinais ; à 8 heures commencera la fête de nuit ; bal, illumination des allées de Villote, feu d'artifice, embrasement des tours. Orchestre de 60 exécutants, sous la direction du maestro Richard.
Samedi 9 septembre. — Grande foire ariégeoise. Le matin, exposition des appareils d'aviation à la mairie ; à une heure et demie, concert par la musique de l'Ecole d'artillerie ; fête de nuit, bal, illumination des trois tours comtales.
Dimanche 10 septembre. — Exposition des appareils d'aviation ; à 2 heures, concert par la musique de l'Ecole d'artillerie ; meeting d'aviation ; essai du record d'altitude par l'intrépide Brindejonc à l'aérodrome de Cadirac, à 4 heures ; concours de ballons, 200 montgolfières, nombreux prix. Fête de nuit, illumination, embrasement des allées de Villote, bal « farandole fuxéenne ».
Lundi 11 septembre. — Le matin, tour de ville par la musique de l'Ecole d'artillerie ; à 10 heures, réception à la gare de l'Orchestre Symphonique (35 exécutants) ; à 3 heures, inauguration du théâtre de la Nature : « La Veuve Joyeuse », musique de Franz Lehar.
Fête de nuit. — Concert et bal par l'Orchestre Symphonique, bal d'enfants, clôture des fêtes par la farandole infernale, grandes fêtes foraines.
13 et 14 juillet 1912 — La Fête nationale sur le plateau de Villote
Programme des réjouissances de la fête dite nationale du 14 juillet.
Samedi 13 juillet. — A 6 heures du soir, sonnerie des cloches, salves d'artillerie, le drapeau tricolore sera arboré sur le donjon de Gaston Phoebus ; à 8 heures, retraite aux flambeaux par l'Harmonie de Foix et les tambours et clairons de la garnison ; concert, sur le plateau de Villote, par l'orphéon de Foix.
Dimanche 14 juillet. — A 6 heures du matin, salves d'artillerie ; à 9 heures, revue des troupes de la garnison, sur les allées de Villote, en présence des autorités civiles et militaires ; à 2 heures, séance de gymnastique donnée par la société les Fuxéens, sur le plateau de Villote, grand concert par l'Harmonie de Foix :
1. Le Chambardeur, pas redoublé (E. Roux) — 2. Les Saltimbanques, fantaisie (Ganne) — 3. La Vallée d'Ossau, grande valse (G. Benoist) — 4. Les Huguenots, fantaisie (Meyerbeer) — 5. Les Gloires de la France, fantaisie patriotique (M. Béger).
A 8 heures du soir, illumination dm plateau de Villote, du château de Foix et des principaux monuments publics ; à 9 heures, grand bal.
Foix - Kiosque à musique et lampadaires - Quadrille sur les Allées de Villote
6 au 9 septembre 1913 — La dernière Fête de Foix avant le conflit
Samedi 6 septembre .— A 6 heures du soir, salves d'artillerie annonçant la fête ; à 8 heures, réception à la gare de la musique de l'Ecole d'artillerie de Toulouse par la commission des fêtes ; retraite aux flambeaux par la musique de l'Ecole d'artillerie, avec le gracieux concours des tambours et clairons du 59e ; à 9 heures, illumination du plateau de Villote ; concert par l'Ecole d'artillerie, sous la direction de M. Monnereau.
Dimanche 7 septembre. — A 8 heures du matin, salves d'artillerie tirées par le canon Delieux ; à 9 heures et demie, tour de ville en musique, apéritif d'honneur ; à 2 heures du soir, grand concert par la musique de l'école d'artillerie ; à 4 heures et demie, ouverture du bal par la commission ; à 8 heures, illumination féerique des allées de Villote, bal de nuit avec le concours d'un orchestre d'élite, sous la direction de M. Aynié.
Lundi 8 septembre. — A 10 heures du matin, tour de ville en musique ; à 2 heures et demie du soir, concert par la musique de l'Ecole d'artillerie ; à 4 heures et demie, grand bal ; à 8 heures, brillante fête de nuit, embrasement des allées de Villote : à 1 heure du matin, célèbre farandole fuxéenne.
Mardi 9 septembre. — A 9 heures du matin, tour de ville par la musique de l'Ecole d'artillerie, grande foire ariégeoise, attractions foraines ; continuation des réjouissances, tirage de la tombola.
Tous les soirs, bal d'enfants sur le plateau de Villote.
13 septembre 1913 — Les fêtes sur Villote, mais aussi, les foires et concours animaliers.
Concours de juments et pouliches. — Un concours spécial de primes aux juments poulinières et pouliches de pur sang et demi-sang anglo-arabe, appartenant aux éleveurs de la région, a eu lieu jeudi, sur les allées de Villote.
Concerts sur le Kiosque des Allées de Villote
26 juin 1913 — L'Harmonie de Foix donnera, jeudi prochain, à 8 heures et demie du soir, sur les allées de Villote, sous la direction de M. Aynié, un concert dont voici le programme : 1. Marche des Hommes sans peur, allegro militaire (Romain). — 2. Bradamante, ouverture (Coquelet). — 3. Babillage, fantaisie (Gillet). — 4. Retour à la Vie, grande valse (Chabas). — 5. Mignonne, gavotte (Janin).
18 juin 1914 — Voici le programme du concert qui sera exécuté par l'Harmonie de Foix, sous l'habile direction de M. Aynié, le jeudi 18 juin, sur les allées de Villote, à 8 heures et demie du soir : 1. Gallito, allegro militaire (Lope) — 2. Les Dragons de Villars, fantaisie (Maillart) — 3. Rêve d'Amour, valse (Baucourt) — 4. La Dame de Méridor, ouverture (Eustace) — 5. London, polka (Olivier Métra).
12 août 1926 — La musique du 14e régiment d'infanterie donnera ce soir jeudi, à 21 h. 30, sur les allées de Villote, un concert dont voici le programme : 1. Le Fantasque (Watille) — 2. La Plainte du Clocher (Balay) — 3. Dolorès (Waldteufel) — 4. Les Cloches de Corneville (Planquette) — 5. La Syrienne (E. Spiess).
Foix - Marché et Halle aux Grains allées de Villote - Monument aux morts, allées de Villote (publié par Cyril sur Cparama voir ici)
Formations musicales actives à Foix en 1909 :
L'Harmonie de Foix, président Raynal, direction Richard, 55 exécutants ;
Orphéon de Foix (chorale), créée en 1886, président Emmanuel Galy, direction Richard, 40 exécutants.
(1) La Guillotine de Foix.
Le "succès" des exécutions publiques n'est plus à démontrer ! Chaque arrivée de la guillotine amène une foule innombrable. A Foix, comme partout ailleurs. Elle était installée en bas des allées de Villote, à proximité du Champ-de-Foire, à environ deux à trois cent mètres de la prison.
Un des plus célèbres criminels à y avoir laissé sa tête est Jacques Latour dit Matilou, 46 ans, auteur d'un quadruple meurtre commis le 25 février 1864. Ses victimes : M. Bugad de Lasalle, âgé de soixante-douze ans qui vivait dans son château de Baillard à Labastide-Besplas, son cocher Jean Lacanal et ses domestiques Raymonde Bergé et Pélagie Bicheyre. Cette dernière entretenait vraisemblablement des relations avec Latour.
Arrêté le 19 mars 1864, porteur de 1.500 fr en billets de banque et 195 en or, le reste de son butin, il est condamné à la peine capitale le 27 août et exécuté le 12 septembre 1864.
Le Journal de Toulouse du 13 septembre 1864 nous dit : Foix, 12 septembre 1864 — Jacques Latour a eu la tête tranchée ce matin à sept heures précises.
Son complice, François Audouy, ancien lutteur, dit l'Hercule, est arrêté à Foix le 2 avril 1864, sauve sa tête : il est condamné aux travaux forcés à perpétuité.
La guillotine continue à tourner en public à Foix jusqu'en 1928, les exécutions suivantes ayant lieu en "privé" dans la prison fuxéenne. L'exécution du 24 août 1928 a été rapidement menée devant la porte de la maison d'arrêt, au fond de la petite rue d'accès à celle-ci, les "spectateurs" ayant eu beaucoup de mal à se frayer une place... François Dedieu avait assassiné, le 31 octobre 1927, les époux Couderc — Couderc était le maire d'Artix—, à coups de massette et de couteau, pour voler 56.300 francs et 125 pièces en or.
Foix - Monument Gabriel Fauré, concert en arrière plan sur les allées de Villote.
(ARIÈGE)
Les fortifications fuxéennes sont bâties de 1330 à 1360, encerclant Foix et son château, y compris sur la partie orientale bordant l'Ariège. Plusieurs tours carrées défensives y sont aménagées et cinq portes permettent d'accéder à la ville : les portes Saint-Jacques — Jammes, en langue d'oc —, Saint-Vincent, du Pont, du Cap-de-la-Ville et de l'Arget.
La partie méridionale desservie par les portes Saint-Jacques et Saint-Vincent est protégée en outre par un fossé rejoignant l'Ariège. La zone située entre ces deux portes, hors les murs de Foix, est un lieu-dit appelé Villote : ce nom est attesté dans le Mémorial Historique de Jean-Jacques de Lescazes de 1644, relatant le passage de Frère Thomas Illyricus, religieux Obervantin venu prêcher en mai 1520, à Foix, où régnaient toutes sortes de jeux, débauches et autres insolences. Le succès rencontré par Frère Illyricus est tel que l'église de Foix n'est pas assez grande pour accueillir la multitude de ses fidèles. Aussi il fut treuvé nécessaire de faire dresser une chaire hors ladite ville, au milieu de la campagne & d'une grande esplanade, lieu nommé vulgairement Villote, où Illyricus put exhorter tout à loisir l'hérésie de Luther, sermonner ses ouailles contre leurs vices et les menacer de la divine justice.
Foix - Extrait Mémorial historique Jean-Jacques de Lescazes 1644 (Chapitre VII)
Face à la porte Saint-Jacques, de 1623 à 1638, des frères Capucins viennent fonder leur monastère, sur Villote, hors la ville de Foix.
Le 13 novembre 1672, Jean de Calvet, consul de Foix et Volusien Duvernier, syndic, sont chargés par le Conseil fuxéen de réaliser le dénombrement de la communauté de Foix : ils nous précisent, en date du 16 novembre, que ladite Communuauté possède un communal appelé Villote, contenant deux seterées de terre environ qui sert à tenir les foires et pour le supplice des condamnés à mort, et qui est traversé par quatre chemins. La censive annuelle en est de 9 deniers à Sa Majesté. (1)
Dans la première moitié du XVIIIe siècle, les murailles, entre les portes Saint Jacques et Saint Vincent sont démantelées ; la porte Saint-Jacques est supprimée en 1741. Les fossés sont comblés au moyen des matériaux récupérés sur l'arasement des remparts ; en 1792, des plantations d'ormeaux et de platanes sont réalisées et la promenade de Villote prend ainsi tournure. Les derniers travaux de nivellement de l'Allée-Promenade de Villote sont réalisés en 1823, lors de la construction de la caserne Gaston de Foix, face à l'ancienne porte Saint-Vincent.
Le couvent des capucins, décrété bien national lors de la révolution, est transformé en prison avant d'être vendu à l'hospice en 1804, pour devenir l'Hôpital Saint-Jacques.
Plan de Foix en 1669 et implantations futures
La Villote, appelée indifféremment le Plateau, les Allées ou la Promenade, est le témoin de toutes les manifestations et fêtes fuxéennes. S'y déroulent les festivals et concours musicaux, de gymnastique, les concerts civils et militaires, les fêtes foraines, les marchés et bien entendu la grande Fête de Foix, annuelle, se déroulant sur trois ou quatre jours et clôturant avec la foire du 9 septembre.
Trois marchés hebdomadaires sont tenus les lundi, mercredi et vendredi. Le nombre de foires est impressionnant : le lundi après l'Epiphanie, le 1er mercredi de carême, le mercredi après Pâques, le lendemain de la Trinité, les 10 juillet, 9 septembre, 4 novembre, 9 décembre et les premiers vendredis de chaque mois. Ces foires se déroulent soit sur le Plateau de Villote, soit sur le Champ-de-Foire, inondable, longeant l'Ariège.
Les inondations sont assez fréquentes sur les allées de Villote au XIXè siècle : on voit ainsi, le 18 juin 1845, la promenade transformée en un immense lac, en raison du déferlement des ruisseaux, lors d'orages diluviens.
Le 24 septembre 1882, un monument en hommage à Joseph Lakanal (1762-1845) est inauguré face à la Halle aux Grains sur les allées de Villote, en présence du ministre de l'instruction publique Duvaux. Cette statue de bronze est l'oeuvre du sculpteur Emile Picault (1833-1915) ayant remporté le concours en février 1881.
L'Harmonie fondée en 1864, interrompue de 1867 à 1885, tout comme l'Orphéon de Foix, jouent sous les allées de Villote ombragées par les ormeaux et le besoin d'un kiosque à musique ne se fait apparemment pas sentir.
Est-ce l'arrivée d'un détachement du 59e Régiment d'infanterie cantonné à Pamiers qui décide la municipalité à envisager d'en édifier un ? Toujours est-il qu'un projet avec plan est dressé le 20 juin 1911.
En 1912, le Kiosque à musique est construit sur la Promenade de Villote, à quelques mètres de la statue de Lakanal. Constitué d'un simple soubassement octogonal accessible par un escalier de cinq marches, il est entouré d'un massif de petits buissons protégé d'une grille. Vers 1920, huit lampadaires sont installés, à chacun des angles du kiosque.
A l'extrémité de l'allée de Villote proche de l'Ariège, face à la caserne Gaston de Foix, un monument aux morts de 1914-1918 est érigé en 1920. Cet obélisque est du à l'architecte Émile Sauret (1862-1933) et à l'entreprise Cabé. Emile Sauret est également le concepteur de l'ensemble architectural, réalisé sur la partie opposée des allées de Villote, en hommage au compositeur Gabriel Fauré (1845-1924), inauguré le 7 septembre 1931. Le buste en bronze est l'oeuvre d'Emmanuel Fauré-Frémiet (1883-1971), fils du pianiste.
Le Kiosque, dépourvu de toiture jusqu'au bout, est rasé au début des années 1950.
Kiosque supprimé.
voir ici, Allée de Villote à Foix, sans kiosque, aujourd'hui.
Statue de Lakanal, déplacée, aujourd'hui.
publié par JeanMarc Jeu 12 Jan 2017 17:38
18 août 1852 — Fête nationale du 15 août à Foix.
— La fête nationale du 15 août a été célébrée à Foix avec une pompe inaccoutumée. Après la cérémonie religieuse, à laquelle ont assisté toutes les autorités et les troupes de la garnison, les réjouissances ont commencé ; rien n'y manquait, ballon, feu d'artifice, danses, courses, mâts de cocagne.
Le soir, la promenade de Villote, tous les édifices publics et un grand nombre de maisons particulières ont été illuminés. Le soir M le préfet a ouvert ses salons ; le jardin de la préfecture, éclairé par mille verres de couleur, semblait un lieu féerique. Les danses se sont prolongées jusqu'au jour, et pendant qu'on dansait, que la gaieté était partout, le canon de réjouissance, que l'on avait traîné sur la haute montagne, mêlait sa voix aux cris d'allégresse.
12 septembre 1857 — La Fête de Foix sur le plateau de Villote. Le général Mac Mahon en visite.
— Foix, 10 septembre. Je ne veux parler que de la fête, qui a été si tôt passée ! Elle a eu tout l'éclat que l'on devait espérer, et, malgré l'affreuse soirée de mardi, la fête de 1857 s'est trouvée à la hauteur des fêtes précédentes.
L'admirable salle de bal que la nature a donnée à notre ville, le spacieux plateau de Villote, avait reçu d'élégantes décorations. A l'entrée s'élevait un grandiose portique, dont les colonnes étaient ornées de drapeaux tricolores, et de l'écusson des comtes de Foix, avec leur devise, symbole de leur force et de leur indépendance. A chacun des vieux arbres flottaient des oriflammes et sur toute l'étendue de la vaste croix de Malte étincelaient des milliers de lampions. La verdure des ormes à larges feuilles se mariait délicieusement à la clarté des globes de Venise. C'était un féerique salon, qu'un lustre colossal inondait de lumière.
La fontaine était convertie en cascade, surmontée de la statue de l'Amour. Tout auprès on avait placé les statues d'Apollon et du Plaisir. Au-dessus de cette trinité mythologique brillait un soleil dont le vif éclat semblait prolonger la splendeur du jour.
L'orchestre Noilhan a été fidèle à son excellente réputation. Les danses ont été longues et animées.
Dans la foule accourue à la fête, j'ai vu prendre leur part des plaisirs populaires, les baigneurs de nos établissements thermaux, au nombre desquels l'on m'a fait remarquer des fonctionnaires diplomatiques.
A l'occasion de la visite du général Mac Mahon, l'orchestre a joué le fameux quadrille de Malakoff, avec tambours et fusils, et dix mille voix ont acclamé l'illustre visiteur.
Je ne puis oublier les feux d'artifice qu'avait faits M. Dupred, de Foix, qui était aussi chargé de l'illumination générale. Les pièces toutes remarquables ont parfaitement réussi, et ont une fois de plus démontré l'habileté pyrotechnique de M. Dupred.
Foix - Fête de Foix, allées de Villote
publié par Cyril 14 Déc 2013 12:48
7 au 10 septembre 1866 — Fête de Foix : Festival et Concours musical, Grand Bal de Villote, quadrilles endiablés, grisettes costumées.
— La fête de Foix s'est ouverte cette année, le vendredi soir 7 septembre, par une sérénade que la Musique et l'Orphéon de Foix ont donné au jury du concours des Sociétés chorales. Au sortir d'un banquet qui les avait réunis dans les salons de l'hôtel Rousse, MM. les Jurés s'étaient transportés au cercle Gros, dont les abords avaient été décorés et illuminés avec goût. L'orphéon Fuxéen s'est fait entendre en présence de nombreuses sociétés chorales, qui venaient d'arriver dans nos murs par le train de huit heures. La musique des sapeurs-pompiers a exécuté quelques morceaux qui ont été écoutés avec plaisir. Le lendemain, samedi 8 septembre, le défilé des quatorze sociétés chorales, celle de Foix comprise (une seule Société étrangère, l'orphéon Biterrois, n'avait pas répondu à l'appel), chacune précédée de sa bannière, a eu lieu à une heure, sur l'esplanade de Villote, malgré une pluie fine qui semblait devoir compromettre la fête. Il n'en a pas été ainsi heureusement.
Pendant que les sociétés chorales, dans un tournoi pacifique, disputaient les palmes du concours, les membres de la commission ouvraient le bal sur le plateau de Villote. Le temps était redevenu beau. Le soir, à huit heures, le Jury du concours arrivait sur la promenade, escorté par la compagnie des sapeurs pompiers. Le Festival a commencé ; une foule compacte a vivement applaudi le Salut aux chanteurs, exécuté par les membres de toutes les Sociétés réunies. Immédiatement après, M. Thiriat, directeur de notre Orphéon a proclamé les noms des Sociétés couronnées.
Les applaudissements avaient suivi la proclamation des noms des vainqueurs finissaient à peine, que l'orchestre Toulousain a donné le signal des danses, qui se sont prolongées jusqu'à une heure avancée de la nuit.
Le dimanche 9 septembre, la fête a été favorisée par un temps magnifique. Les étrangers étaient accourus en foule, malgré l'absence d'un train de plaisir.
La soirée de dimanche a été fort belle. Les trois quadrilles traditionnels, les dames à droite, les grisettes à gauche, la population des campagnes au milieu, se faisaient remarquer par un entrain extraordinaire.
Bien des gens sont étonnés en effet de trouver dans un bal en plein air tant d'entrain et tant d'animation, quel luxe dans les toilettes ! avec quel art nos gentilles grisettes savent confectionner ces parures qui doivent orner leur tête aux journées de septembre, et avec quelle grâce elles les portent ! quelle difficulté éprouverait celui qui voudrait essayer de décerner la palme de la gentillesse et de l'élégance parmi ce nombreux essaim de jeunes filles. Elles étaient là, plus de 400 sous un berceau de verdure environné de lumières, dansant, riant et ne semblant préoccupées que d'une seule chose, de voir donner trop tôt par l'orchestre, le signal de la retraite.
A 10 heures, les détonations de quelques boites d'artillerie ont appelé sur un autre point l'attention des danseurs et des spectateurs. Tout à coup, au milieu de l'obscurité, on a vu surgir, brillamment illuminé, notre Château féodal. Les créneaux de la Tour Ronde portaient une couronne de feu. En apercevant l'antique résidence des Comtes de Foix se dessiner dans l'ombre comme une magique apparition, la foule n'a pu retenir de frénétiques applaudissements. L'effet produit est au-dessus de toute description.
Après que le dernier feu de Bengale a eu projeté sa dernière lueur, les danses ont recommencé plus vives et plus animées. Elles continuaient encore à une heure du matin au milieu des feux d'artifices et des feux de Bengale qui produisent et produiront toujours un effet magique sous le dôme incomparable de verdure de notre belle allée de Villote, lorsqu'un coup de vent subit est venu donner des craintes qui ne se sont que trop malheureusement réalisées dans la nuit.
Le lundi matin 10 septembre, jour de foire, on aurait dit que les cataractes du Ciel s'étaient ouvertes. La pluie n'a cessé de tomber toute la journée. On a bientôt compris que le troisième jour de la fête était perdu et qu'il fallait renoncer aux danses publiques ; mais la commission a su bientôt trouver un remède au mal. Par les soins de son président, la population a été prévenue qu'un concert aurait lieu le soir à 8 heures dans la salle du Théâtre. On ne pouvait avoir une meilleure idée. Le concert a eu lieu en effet. L'excellent orchestre Toulousain auquel s'était réunie la musique de la ville, l'orphéon et quelques amateurs ont fait les frais de cette charmante soirée qui a diminué les regrets éprouvés par suite de l'interruption forcée des réjouissances publiques.
Telle a été notre fête de Foix en 1866.
Foix - Fête sur les allées de Villote
7 au 9 septembre 1892 — Fête de Foix. Nombreux Concerts, Bals, Feux d'artifices, Farandoles
Programme :
Mercredi 7 septembre, à 6 heures du soir, salves d'artillerie, annonçant la fête, sur le donjon Gaston-Phœbus.
A 8 h. 45, à l'arrivée du train, réception de l'harmonie la Toulousaine, par la commission.
9 heures, grande retraite aux flambeaux à travers la Ville, éclairée aux flammes de bengale.
Jeudi 8 septembre, 8 heures du matin, salves d'artillerie.
2 heures, grand concert par l'harmonie la Toulousaine, sous la direction de M. Laporte
1. Koukaril (Laporte). — 2. Sémiramis, ouverture (Rossini). — 3. Concerto, pour clarinette (Wetge). — 4. Espana, valse (Chabrier). — 5. Mireille, fantaisie (Gounod). — 6. Les Echos des forêts, polka (Riédel).
3 h. ½, ouverture du bal par la commission. 5 heures, clôture du bal.
8 heures, illumination féerique des allées de Villote, grand bal, feux d'artifice de la maison Lacroix, de Toulouse, pièces fixes et mobiles, surprises pyrotechniques, flammes de bengale, fusées.
10 heures, quadrille à grand effet, embrasement général et instantané des salles de bal. Minuit et demie, fin des danses.
Vendredi 9 septembre, 8 heures du matin, salves d'artillerie. — Grande foire ariégeoise ;
1 h. ½, grand concert par l'Harmonie toulousaine :
Marche du temps passé (Barnier) — Polonaise de concert (Kling) — Loin du bal, intermezzo (Gilet) — Gavotte-Stéphanie (Czibulka) — L'Estudiantina, valse (Lacome) — Le Pré aux clercs, fantaisie (Hérold) — Coucou et Cri-cri, polka (Herzog).
De 3 à 5 heures, bal, tirage public de la tombola.
De 8 heures du soir à 1 heure du matin, brillante fête de nuit, bal, illuminations, embrasement des allées, feux d'artifices. 1 heure du matin, clôture de la fête par une farandole fuxéenne.
Chaque soir, de 8 heures à minuit, bal d'enfants sur le plateau de Villote, sous la présidence des deux syndics.
Les estrades seront mises à la disposition du public.
7 au 9 septembre 1895 — La musique toujours omni-présente aux fêtes de Foix.
Samedi 7 septembre : L'Orphéon de Foix, sous la direction de M. Tremesaygues chante Montagnes-Pyrénées, paroles de Roland à Roncevaux, arrangé par M. Blandinières, la Fuxéeenne, paroles de M. Blandinières, musique de Rolland et Suspréso, accompagné par l'Ecole d'artillerie de Toulouse dirigée par M. Monnereau et l'Harmonie de Foix dirigée par M. Commoléra (120 exécutants).
Dimanche 8 septembre : A 1 h. ½, grand concert par la musique de l'Ecole d'artillerie, sous la direction de M, Monnereau : 1. Ouverture de Maître Cornille (G. Parès) — 2. Sélection sur Sapho (Ch. Gounod) — 3. Suite d'orchestre : a) Dans la Forêt ; b) Sérénade ; c) Passe-Pied ; d) Babillage (L. Gillet) — 4. Cinquième symphonie, la Réformation, andante et allegro (Mendelsohn) — 5. Polonaise de concert (P. Vidal) — 6. Sélection sur Samson et Dalila
Lundi 9 septembre : A une heure, concert par la musique de l'Ecole d'artillerie :
1. Marche française (Sellenick) — 2. Ouverture de la Faridondaine (de Groot) — 3. Sélection sur le Jour et la Nuit (Ch. Lecocq) — 4. Cavatine de Robert le Diable (Meyerbeer) — 5. Sélection sur le Cœur et la Main (Ch. Lecocq) — 6. Rapsodie bretonne (E. Durand).
Foix - Allées de Villote, statue Lakanal et Baraques foraines - Kiosque à musique, entourage statue Lakanal en premier plan gauche.
4 au 6 juillet 1902 — Exposition industrielle et Concours musical sur le Plateau de Villote.
Programme des fêtes :
— Exposition industrielle. Vendredi 4 juillet. A 8 h. ½. grande retraite aux flambeaux, avec le concours de l'Harmonie Fuxéenne et les clairons et tambours de la garnison.
Samedi 5 juillet, à 3 heures de l'après-midi, sur le plateau de Villote, distribution solennelle des récompenses, sous la présidence de M. Raynal, maire de Foix. La musique du 59e régiment d'infanterie prêtera son concours ; à 8 h. ½, grande retraite aux flambeaux ; à 10 heures, brillante fête de nuit.
— Concours musical. Samedi 5 juillet. A midi, salves d'artillerie. Le drapeau tricolore sera arboré au sommet du donjon.
A 4 h. ½, réception des sociétés : grande retraite aux flambeaux (450 exécutants), avec le concours de la musique, tambours et clairons du 59e régiment d'infanterie, des harmonies les Enfants Castrais, la Lyre de Villemur, les Enfants de Lautrec, l'Union musicale da Rabastens, les Enfants de Villeneuve-sur Lot, et des fanfares de Graulhet, Simorre, etc. Illumination au plateau.
A 9 heures, sur le plateau de Villote, concert : La Bienvenue (Saintis), par l'orphéon de Foix ; audition de plusieurs sociétés musicales et chorales : Les Chanteurs Catalans.
Dimanche 6 juillet, à 8 heures du matin, salves d'artillerie. A 8 h. 40, réception des Sociétés.
Dans les salles de concours, opérations du jury : à 9 heures, concours de lecture à vue, à midi, concours d'exécution ; à 3 heures, concours d'honneur : à 3 h. ½, défilé des Sociétés ; à 4 heures, grand festival ; exécution des morceaux imposés par les Sociétés couronnées ; La Marche des Hommes sans Peur (Romain), exécutée sous la direction de l'auteur, par toutes les sociétés instrumentales (800 exécutants).
Distribution solennelle des récompenses sous la présidence de M. Delcassé, député de Foix, ministre des affaires étrangères.
A 8 h. ½. brillante fête de nuit ; illumination des allées de Villote et de la tour de Gaston Phoebus ; grand bal ; à minuit ½ farandole fuxéenne ; à 1 heure, clôture des fêtes et concours.
6 au 9 septembre 1902 — Les Concerts de la Fête de Foix sur les allées de Villote
Dimanche 7. — A 2 heures du soir, grand concert par la musique de l'école d'artillerie de Castres, sous la direction de son chef, M. Raspaut : 1. Marche triomphale (Raspaut) — 2. Guillaume Tell, ouverture (Rossini) — 3. Les Huguenots, grande sélection (Meyerbeer) — 4. Sigurd, grand fantaisie (Reyer) — 5. Pantomime: a) Léandre et Isabelle, b) Scaramouche et Colombine, c) Ballabile (Lacôme).
A 3 h. ½, ouverture du bal de jour; à 5 heures, fin des danses. De 8 h. ½ du soir à 1 heure du matin, bal de nuit; décorations splendides des allées de Villote.
Lundi 8. — A 2 heures, deuxième grand concert par la musique de l'Ecole d'artillerie de Castres :
1. Souvenir de Capsir (Raspaut) — 2. Lohengrin. grande sélection, le et 8e actes (Wagner) — 3. a) Menuet de Manon (Massenet), b) Loin du bal (Gillet) — 4. Les Huguenots, grande fantaisie (Meyerbeer) — 5. Ballet de Scaramouche (Messager) — 6. Souhaits à la France, chœur, musique et chœur (Pessard).
De 3 h. ½ à 5 heures, bal de jour ; de 8 h. ½ du soir à 1 heure du matin, brillante fête de nuit.
Mardi 9. — Grande fête ariégeoise. A 1 h. ½, troisième grand concert par la musique de l'Ecole d'artillerie de Castres : 1. Retraite espagnole (Del Portal) — 2. Le Chalet, grande sélection (Adam) — 3. Sigurd, grande fantaisie (Reyer) — 4. Jeanne d'Arc, ouverture (Verdi) — 5. Ballet de Faust, 1re et 2e partie (Gounod) — 6. Rions, chantons, dansons, polka avec chant (Roux).
De 3 à 5 heures, bal. De 8 heures ½ du soir à une heure du matin, grand bal, illumination féerique du château de Foix, chaque soir, clôture du bal par la farandole fuxéenne.
24 mai 1906 — Concert de l'Harmonie de Foix et du 59e R.I. sur les Allées de Villote
— Programme des morceaux qui seront exécutés par l'Harmonie de Foix, sous la direction de M. Richard, et l'Orphéon du 59e régiment, sous la direction du sergent major Maury, aujourd'hui jeudi, à 8 heures et demie du soir, sur les allées de Villote :
1. Ké-son, allégro militaire (Bidesain), par l'Harmonie — 2. Le Drapeau du Régiment (Bonéry), l'Orphéon — 3. La Gypsie, ouverture (Kelsen), l'Harmonie — 4. L'Ariège, chant patriotique (Maury), l'Orphéon — 5. Faust, fantaisie (Gounod), l'Harmonie — 6. Lous Esclops, air béarnais (Chabeaux), l'Orphéon — 7. Pour la Vie, grande valse (Chabas), l'Harmonie.
Foix - Fête de Foix, allées de Villote
publié par Cyril Sam 5 Sep 2015 10:26
10 juin 1906 — Les Allées de Villote transformées en Stade "olympique".
— Fête sportive de Foix. — Dimanche prochain 10 juin, la société de gymnastique « les Fuxéens » exécutera, sur les allées de Villote, les divers exercices qui lui ont valu un premier prix au concours de Mazamet.
Le même jour aura lieu le concours de jeux olympiques organisé par l'Union Athlétique du lycée de Foix, qui est ouvert à toutes les sociétés sportives de Foix et qui comprend :
1° Course de vitesse, 100 mètres ; 2° course de demi-fond, 400 mètres ; 3° course de fond, 1.500 mètres; 4° lancement du boulet (7 k. 500) ; 5° saut en longueur avec et sans tremplin ; 6° saut en hauteur avec et sans tremplin ; 7° sauts successifs à pieds joints, 3 sauts ; 8° tennis, partie double ; 9° course de bicyclette.
Les exercices ci-dessus auront lieu de 2 à 4 heures, sur le plateau de Villote, sauf la course de bicyclettes, qui se fera sur la route de Toulouse ; départ, embranchement de la route de l'Herm, avec virage aux 9 kilomètres.
8 au 10 septembre 1906 — Fête de Foix
Samedi 8 septembre, 6 heures du soir : salves d'artillerie annonçant la fête. — Le drapeau tricolore sera arboré au sommet du donjon de Gaston Phoebus. — 8 heures : réception à la gare de la musique de l'Ecole d'artillerie de
Toulouse par la commission de la fête ; retraite aux flambeaux par la musique de l'Ecole d'artillerie, avec le concours des tambours et clairons de la garnison. — 9 heures : illumination du plateau de Villote.
Dimanche 9 septembre, 2 heures : grand concert par la musique de l'Ecole d'artillerie, sous la direction de M. Monnereau. Programme : 1. Ouverture de Richilde (G. Parès) — 2. Sélection sur Lohengrin (R. Wagner) — 3. Ballet égyptien (A. Luigini) — 4. Sonate pathétique, 1e partie (Beethoven) — 5. Trois danses caractéristiques (P. Lacome) : a) Les Patineurs ; b) Menuet ; c) Danse des Epées — 6. Les Erinnyes, divertissement (J. Massenet).
A 3 heures ½, ouverture du bal par la commission. — 5 heures : fin des danses. — De 8 heures du soir à 1 heure du matin : bal de nuit.
Lundi 10 septembre : grande foire ariégeoise.
A 1 heure ½ : concert par la musique de l'Ecole d'artillerie.
Programme. — 1. Ouverture de Charles VI (Halévy) — 2. Sélection sur les Contes d'Hoffmann (J. Offenbach) — 3. Ballet de Martha (De Flotow) — 4. a) Célèbre Menuet (Paderewski ; b) Entr'acte des Erinnyes (J. Massenet) — 5. Sélection sur Carmen (G. Bizet) — 6. Valse roumaine (Ivanovici).
De 3 à 5 heures : bal. — A 5 heures : tirage public de la tombola. — De 8 heures du soir à 1 heure du matin : brillante fête de nuit.
Chaque soir, clôture, du bal par la farandole fuxéenne. — Sur le plateau de Villote, bal d'enfants. — Illumination féerique des Tours de Foix. — Des estrades seront mises à la disposition du public.
Quelques concerts sur les Allées de Villote
28 mai 1908 — Voici le programme des morceaux qui seront exécutés par l'Harmonie de Foix, ce soir à 8 h. ½ sur les allées de Villote : 1. Le Vaillant, pas redoublé (Casteron) — 2. La Bonne aventure, ouverture (Jonas Mayeur) — 3. Emma Livry, polka pour clarinette (Pirouelle) — 4. Rose-Mousse, valse lente (Bosc) — 5. Les Dragons de Villars, mosaïque (Maillart-Kling) — 6. Danse annamite (Maquet-Richard).
10 juin 1909 — L'Harmonie de Foix, sous la direction de M. Richard, donnera ce soir à 8 h. ½, sur les allées de Villote, un concert public dont voici le programme : Ké-Son, pas redoublé (Bidegain) — Ouverture de concert (Eustace) — Flots du Danube, valse (Ivanovici) — Le Premier jour de Bonheur, fantaisie (Auber) — Jean qui pleure et Jean qui rit, polka pour deux cornets (Labit).
7 au 11 septembre 1911 — La Fête continue sur les Allées de Villote.
— Voici le programme des fêtes qui auront lieu à Foix les 7, 8, 9, 10 et 11 septembre :
Jeudi 7 septembre. — A 8 heures du soir, réception à la gare de la musique de l'Ecole d'artillerie de Toulouse ; à 9 heures, retraite aux flambeaux, concert par l'Orphéon de Foix et illumination du plateau de Villote.
Vendredi 8 septembre. — Le matin, exposition à l'hôtel de ville des appareils d'aviation ; à 2 heures, concert par la musique de l'Ecole d'artillerie ; à 4 heures, meeting d'aviation à l'aérodrome de Cadirac, avec le concours du réputé champion Brindejonc des Moulinais ; à 8 heures commencera la fête de nuit ; bal, illumination des allées de Villote, feu d'artifice, embrasement des tours. Orchestre de 60 exécutants, sous la direction du maestro Richard.
Samedi 9 septembre. — Grande foire ariégeoise. Le matin, exposition des appareils d'aviation à la mairie ; à une heure et demie, concert par la musique de l'Ecole d'artillerie ; fête de nuit, bal, illumination des trois tours comtales.
Dimanche 10 septembre. — Exposition des appareils d'aviation ; à 2 heures, concert par la musique de l'Ecole d'artillerie ; meeting d'aviation ; essai du record d'altitude par l'intrépide Brindejonc à l'aérodrome de Cadirac, à 4 heures ; concours de ballons, 200 montgolfières, nombreux prix. Fête de nuit, illumination, embrasement des allées de Villote, bal « farandole fuxéenne ».
Lundi 11 septembre. — Le matin, tour de ville par la musique de l'Ecole d'artillerie ; à 10 heures, réception à la gare de l'Orchestre Symphonique (35 exécutants) ; à 3 heures, inauguration du théâtre de la Nature : « La Veuve Joyeuse », musique de Franz Lehar.
Fête de nuit. — Concert et bal par l'Orchestre Symphonique, bal d'enfants, clôture des fêtes par la farandole infernale, grandes fêtes foraines.
13 et 14 juillet 1912 — La Fête nationale sur le plateau de Villote
Programme des réjouissances de la fête dite nationale du 14 juillet.
Samedi 13 juillet. — A 6 heures du soir, sonnerie des cloches, salves d'artillerie, le drapeau tricolore sera arboré sur le donjon de Gaston Phoebus ; à 8 heures, retraite aux flambeaux par l'Harmonie de Foix et les tambours et clairons de la garnison ; concert, sur le plateau de Villote, par l'orphéon de Foix.
Dimanche 14 juillet. — A 6 heures du matin, salves d'artillerie ; à 9 heures, revue des troupes de la garnison, sur les allées de Villote, en présence des autorités civiles et militaires ; à 2 heures, séance de gymnastique donnée par la société les Fuxéens, sur le plateau de Villote, grand concert par l'Harmonie de Foix :
1. Le Chambardeur, pas redoublé (E. Roux) — 2. Les Saltimbanques, fantaisie (Ganne) — 3. La Vallée d'Ossau, grande valse (G. Benoist) — 4. Les Huguenots, fantaisie (Meyerbeer) — 5. Les Gloires de la France, fantaisie patriotique (M. Béger).
A 8 heures du soir, illumination dm plateau de Villote, du château de Foix et des principaux monuments publics ; à 9 heures, grand bal.
Foix - Kiosque à musique et lampadaires - Quadrille sur les Allées de Villote
6 au 9 septembre 1913 — La dernière Fête de Foix avant le conflit
Samedi 6 septembre .— A 6 heures du soir, salves d'artillerie annonçant la fête ; à 8 heures, réception à la gare de la musique de l'Ecole d'artillerie de Toulouse par la commission des fêtes ; retraite aux flambeaux par la musique de l'Ecole d'artillerie, avec le gracieux concours des tambours et clairons du 59e ; à 9 heures, illumination du plateau de Villote ; concert par l'Ecole d'artillerie, sous la direction de M. Monnereau.
Dimanche 7 septembre. — A 8 heures du matin, salves d'artillerie tirées par le canon Delieux ; à 9 heures et demie, tour de ville en musique, apéritif d'honneur ; à 2 heures du soir, grand concert par la musique de l'école d'artillerie ; à 4 heures et demie, ouverture du bal par la commission ; à 8 heures, illumination féerique des allées de Villote, bal de nuit avec le concours d'un orchestre d'élite, sous la direction de M. Aynié.
Lundi 8 septembre. — A 10 heures du matin, tour de ville en musique ; à 2 heures et demie du soir, concert par la musique de l'Ecole d'artillerie ; à 4 heures et demie, grand bal ; à 8 heures, brillante fête de nuit, embrasement des allées de Villote : à 1 heure du matin, célèbre farandole fuxéenne.
Mardi 9 septembre. — A 9 heures du matin, tour de ville par la musique de l'Ecole d'artillerie, grande foire ariégeoise, attractions foraines ; continuation des réjouissances, tirage de la tombola.
Tous les soirs, bal d'enfants sur le plateau de Villote.
13 septembre 1913 — Les fêtes sur Villote, mais aussi, les foires et concours animaliers.
Concours de juments et pouliches. — Un concours spécial de primes aux juments poulinières et pouliches de pur sang et demi-sang anglo-arabe, appartenant aux éleveurs de la région, a eu lieu jeudi, sur les allées de Villote.
Concerts sur le Kiosque des Allées de Villote
26 juin 1913 — L'Harmonie de Foix donnera, jeudi prochain, à 8 heures et demie du soir, sur les allées de Villote, sous la direction de M. Aynié, un concert dont voici le programme : 1. Marche des Hommes sans peur, allegro militaire (Romain). — 2. Bradamante, ouverture (Coquelet). — 3. Babillage, fantaisie (Gillet). — 4. Retour à la Vie, grande valse (Chabas). — 5. Mignonne, gavotte (Janin).
18 juin 1914 — Voici le programme du concert qui sera exécuté par l'Harmonie de Foix, sous l'habile direction de M. Aynié, le jeudi 18 juin, sur les allées de Villote, à 8 heures et demie du soir : 1. Gallito, allegro militaire (Lope) — 2. Les Dragons de Villars, fantaisie (Maillart) — 3. Rêve d'Amour, valse (Baucourt) — 4. La Dame de Méridor, ouverture (Eustace) — 5. London, polka (Olivier Métra).
12 août 1926 — La musique du 14e régiment d'infanterie donnera ce soir jeudi, à 21 h. 30, sur les allées de Villote, un concert dont voici le programme : 1. Le Fantasque (Watille) — 2. La Plainte du Clocher (Balay) — 3. Dolorès (Waldteufel) — 4. Les Cloches de Corneville (Planquette) — 5. La Syrienne (E. Spiess).
Foix - Marché et Halle aux Grains allées de Villote - Monument aux morts, allées de Villote (publié par Cyril sur Cparama voir ici)
Formations musicales actives à Foix en 1909 :
L'Harmonie de Foix, président Raynal, direction Richard, 55 exécutants ;
Orphéon de Foix (chorale), créée en 1886, président Emmanuel Galy, direction Richard, 40 exécutants.
(1) La Guillotine de Foix.
Le "succès" des exécutions publiques n'est plus à démontrer ! Chaque arrivée de la guillotine amène une foule innombrable. A Foix, comme partout ailleurs. Elle était installée en bas des allées de Villote, à proximité du Champ-de-Foire, à environ deux à trois cent mètres de la prison.
Un des plus célèbres criminels à y avoir laissé sa tête est Jacques Latour dit Matilou, 46 ans, auteur d'un quadruple meurtre commis le 25 février 1864. Ses victimes : M. Bugad de Lasalle, âgé de soixante-douze ans qui vivait dans son château de Baillard à Labastide-Besplas, son cocher Jean Lacanal et ses domestiques Raymonde Bergé et Pélagie Bicheyre. Cette dernière entretenait vraisemblablement des relations avec Latour.
Arrêté le 19 mars 1864, porteur de 1.500 fr en billets de banque et 195 en or, le reste de son butin, il est condamné à la peine capitale le 27 août et exécuté le 12 septembre 1864.
Le Journal de Toulouse du 13 septembre 1864 nous dit : Foix, 12 septembre 1864 — Jacques Latour a eu la tête tranchée ce matin à sept heures précises.
Son complice, François Audouy, ancien lutteur, dit l'Hercule, est arrêté à Foix le 2 avril 1864, sauve sa tête : il est condamné aux travaux forcés à perpétuité.
La guillotine continue à tourner en public à Foix jusqu'en 1928, les exécutions suivantes ayant lieu en "privé" dans la prison fuxéenne. L'exécution du 24 août 1928 a été rapidement menée devant la porte de la maison d'arrêt, au fond de la petite rue d'accès à celle-ci, les "spectateurs" ayant eu beaucoup de mal à se frayer une place... François Dedieu avait assassiné, le 31 octobre 1927, les époux Couderc — Couderc était le maire d'Artix—, à coups de massette et de couteau, pour voler 56.300 francs et 125 pièces en or.
Foix - Monument Gabriel Fauré, concert en arrière plan sur les allées de Villote.
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Re: Kiosques à Musique
FONTENAY-LE-COMTE - Le Kiosque de la Place Viète
(VENDÉE)
Paul Esprit Marie de La Bourdonnaye (1716-1800), comte de Blossac, est Intendant du Poitou à compter de 1750 jusqu'en 1784. Aidé de Jean-Jacques Parent, seigneur de Curzon, ingénieur des Ponts et Chaussées du Roi (né avant 1720-1778), il prend des décisions majeures concernant les infrastructures et l'urbanisme de Fontenay : agrandissement de l'hôpital, construction d'une caserne, d'un hôtel de ville, d'un pont sur la Vendée, aménagement de voies nouvelles, etc... ; les décisions primaires prises par le Maire et le Corps de Ville — conseil municipal — doivent, pour la plupart, être entérinées par des lettres ou ordonnances de l'Intendant.
Savary de Fief Lambert, maire de Fontenay, charge l'ingénieur Parent de Curzon d'établir un plan pour la construction d'une nouvelle place publique, la future place Viète, sur un terrain actuellement ni viabilisé, ni aménagé, proche de l'Eglise Notre-Dame. Parent de Curzon présente son projet le 29 octobre 1763 au Corps de Ville qui en référe aussitôt à l'Intendant de Blossac.
Le 1er décembre 1763, ce dernier adresse une lettre d'instructions au Corps de Ville de Fontenay : le Comte de Blossac donne son accord pour l'aplanissement du terrain et préconise d'abattre les quelques mauvais arbres qui subsistent sur ce terrain ; il demande à revoir le plan qui fait avancer le futur hôtel de ville dans la place, alors qu'il serait mieux situé sur une des grandes faces de la place, insistant pour qu'il ne déborde point de la ligne des arbres ; le terrain vacant contigu à la place doit être bordé d'arbres, dans l'attente d'être bâti. Le terrain est occupé partiellement par le sieur de la Coudraye qui y possède une petite maison ou cabane : l'Intendant Blossac conseille au Corps de Ville de proposer 500 à 600 livres tournois au plus en dédommagement audit de la Coudraye, il s'en contentera, cela vaudrait mieux que de luy payer une petite rente ! Et de rajouter que la Ville pourra récupérer des matériaux sur la maison pour les vendre, de même que les arbres abattus.
Lettre de l'Intendant Blossac, du 1er décembre 1763, au Corps de Ville de Fontenay.
Les Officiers du Corps de Ville se réunissent à nouveau le 19 novembre 1764, avec leur maire Savary de Fief Lambert. Il est cette fois-ci question des plantations à réaliser sur la nouvelle place publique, dite Place Royale, dont les travaux sont sur le point de finir.
Afin d'agrémenter ladite place, il est décidé, selon les prescriptions de l'ingénieur Parent de Curzon, de faire venir 250 pieds d'ormes de la pépinière de Niort qui seront installés dans les trous déjà aménagés, et quatre milliers de pieds de charmille pour planter et mettre dans les bordures et contours de la place.
Le Corps de ville charge Jean Barbotin, l'un des gagés de ville, de se rendre à Niort, muni d'un écu de 3 livres à remettre au jardinier niortais afin de faire arracher et voiturer les 250 arbres ; un écu de six livres lui est en outre alloué au titre de la nourriture de son cheval pendant son déplacement en la ville de Niort ; ces neuf livres lui sont payées d'avance par le sieur Chaudoré, receveur du denier d'octroi. Il est également demandé à Jean Barbotin d'aller trouver les riverains de la forêt afin qu'ils ramènent les 4.000 pieds de charmille, lesquelles charmilles feront l'objet d'un mémoire du vendeur, ouvrier ou autre, à remettre pour accord au Maire et pour visa par l'Intendant.
Le 2 octobre 1791, un amphithéâtre de dix huit pieds de largeur par vingt quatre de profondeur revêtu de tapisseries et de guirlandes, destiné à accueillir les officiels fontenaisiens, est élevé sur la place Royale : une fête publique y est organisée par le maire Pierre-Philippe Moreau, à l'occasion de la proclamation de la Constitution, annoncée par des salves d'artillerie dès 8 heures du matin. Ladite constitution va être lue intégralement par le secrétaire greffier de la municipalité, accompagné des gagés de ville et des tambours battants, à trois reprises dans la journée : place Notre-Dame, canton de Saint-Nicolas et place Royale.
Une foule considérable y assiste sur la place Royale ; la troupe de ligne et la garde nationale sont rangées en demi-cercle autour de l'amphithéâtre. Celui-ci, ainsi que tous les arbres de la place seront illuminés de 7 heures ½ du soir à 9 heures. Une charpente de forme triangulaire et conique de vingt deux pieds de haut est installée sur la place : sur chacun de ses trois côtés, des transparents portent des mentions en soutien au Roi et à la Nation. Deux orquestres sont dressés où se placent les musiciens et la fanfare chargés de faire danser et divertir le peuple jusqu'à la nuit tombante.
Cette fête va coûter à la municipalité la somme de 339,18 livres dont douze livres pour les tambours, douze livres pour les gagés de ville et vingt quatre livres au sieur Benoist et aux autres musiciens.
François-Thomas Biaille de Germon, maire, proclame en 1792 que le 14 juillet sera un jour férié. A sept heures et demie du soir, ce 14 juillet 1792, on commence à allumer les lampions préparés autour des pyramides sur la place d'Armes — place Royale débaptisée —, puis sur les arbres de ladite place ; plusieurs musiciens y ont joué et fait danser un peuple immense très avant dans la nuit.
A partir de mars 1793, la Vendée est en insurrection. Le 13 mars, la guillotine est installée sur la place d'Armes, et, à 4 heures du soir, un insurgé condamné à mort inaugure une longue série d'exécutions. (voir ici PETIT PLUS sur les exécutions sommaires des insurgés à Fontenay-le-Comte)
La place devient, immédiatement après, la place de la Révolution, avant de reprendre son nom de place d'Armes après la Terreur.
Le 20 ventôse an II (10 mars 1794), un arbre de la liberté, verd garni de ses racines bien venant et choisi avec soin, est planté sur la place de la Révolution, au milieu des mares de sang des insurgés exécutés. L'Arbre Verd provient des possessions du citoyen Pichard, situées au Pâtis à Fontenay-le-Peuple, Fontenay-le-Comte étant débaptisée depuis le décret du 3 février 1793. Toutes les mesures ont été prises pour ne pas endommager cet arbre lors de son arrachement et de son transport. Une estrade est dressée sur ladite place de la Révolution. Avant que le maire, Jacques-Pierre Testard, ne fasse son discours, une amazone fontenaisienne, l'épouse du citoyen charpentier Berger, sort de la foule, armée d'un fusil, avec l'apparence d'un guerrier. Testard la fait prestement grimper sur l'estrade pour la citer en exemple ; elle prend la parole et engage la compagnie à défendre la liberté par les armes et par tous moyens...
Une fois ce baptême sanguinolent passé, la place d'Armes reprend sa destination première de promenade, lieu de réjouissances et manifestations festives, concours et festivals de gymnastique et de musique, concerts, fêtes foraines et cavalcades historiques ou allégoriques. Ces dernières sont une tradition fontenaisienne datant de 1864, ayant lieu chaque année, lors de la Pentecôte.
La nouvelle caserne Chaffault est édifiée à partir de 1875, près de l'ancienne caserne de Cavalerie de la rue des Casernes — devenue plus tard caserne Belliard, rue Kléber —, qui logeait les bataillons et détachements de passage, notamment lors de l'insurrection vendéenne. Le quartier Chaffault accueille, dès juin 1876, un détachement du 137e régiment d’infanterie qui est cantonné à Nantes. L'année suivante la totalité du 137e R.I. est affectée à Fontenay et le restera jusqu'en 1914. Il reviendra de 1919 à 1928, puis à partir de 1967.
La musique du 137e R.I. va ainsi régner sur Fontenay-le-Comte, toutes les semaines et précisément sur la Place d'Armes. Cette dernière est rebaptisée en 1880, cette fois-ci définitivement, Place Viète en hommage au mathématicien fontenaisien François Viète (1540-1603).
Moins fréquemment que la musique du 137e R.I., Lyre fontenaisienne fondée en 1884 et l'Orphéon créé en 1887 vont se produire sur la place Viète, et toutes ces formations musicales vont solliciter la construction d'un Kiosque sur ladite place auprès du Conseil municipal.
Plan de Fontenay-le-Comte de 1812 et implantations futures.
Un premier Kiosque à musique, précaire en bois, est édifié sur la place Viète vers la fin des années 1880. Il est attesté par le Maire de Fontenay-le-Comte, Alfred Rousse, comme nous le verrons ci-dessous, le 14 août 1893. Un autre kiosque à musique lumineux, lui aussi précaire, est occupé par la musique du 137e R.I. le 14 juillet 1886, sur le Champ-de-Foire, aujourd'hui place de Verdun.
Le conseil municipal, lors de sa séance du 14 février 1891, prend la décision de construire un Kiosque à musique sur la place Viète, budgeté à 7.000 francs. L'architecte fontenaisien Abel Filuzeau (1860-1931) est chargé d'établir plan et devis.
Deux ans se passent, mais aucun kiosque ne point à l'horizon. Le colonel commandant le 137e R.I. s'impatiente et, le 27 février 1893, exprime auprès du Conseil fontenaisien son désir de voir entreprendre, aussitôt que possible, les travaux de construction du kiosque pour la musique. Il lui est répondu qu'on espère pouvoir lui donner satisfaction dans le courant du prochain été.
Apparemment, le Colonel a de l'autorité puisque, le 18 mars 1893, le dossier du futur Kiosque à musique refait surface en conseil municipal. Filuzeau présente ses plans avec un devis révisé à 7.500 francs. Le projet définitif est enfin choisi et voté.
Séance du Conseil municipal de Fontenay-le-Comte du 18 mars 1893
Le 14 août 1893, Alfred Rousse, maire de Fontenay, est interpellé en conseil municipal, par M. Bouyer qui lui demande où en est la construction du Kiosque à musique. Alfred Rousse répond que les travaux seraient déjà commencés si le vieux kiosque était enlevé, et déclare que si cet enlèvement n'est pas fait dans les plus brefs délais, M. Bretaud-Linay sera mis en demeure de le faire. (Ce qui atteste de l'existence d'un kiosque précaire en bois précédant celui en projet.) Bretaud-Linay est un entrepreneur de Fontenay qui s'occupe entre autre des mises en place des festivités telles le 14 juillet, les cavalcades, les feux d'artifice etc...
M. Grasset, au cours de la même séance fait remarquer que les chanteuses font beaucoup de bruit dans les rues la nuit. Il est donc grand temps qu'un kiosque à musique soit mis à la disposition des artistes en herbe...
Alfred Rousse déclare en prendre note et signale qu'il donnera à la police les ordres nécessaires.
Le 12 septembre 1893, Alfred Rousse, voulant bien faire, soumet un plan d'agencement et d'embellissement de la Place Viète qui est rejeté illico par le conseil municipal qui reconnait cependant les beautés du projet. On se contentera uniquement d'un kiosque !
Construit par l'entrepreneur fontenaisien Georges Liet, le Kiosque à musique, d'un diamètre de 8 mètres, ne sera inauguré finalement qu'en 1894. La toiture en zinc repose sur de fines colonnes de fonte de 10 centimètres de diamètre dues au fondeur haut-marnais Antoine Durenne. Le soubassement est en pierres et briques. Il est entouré par un massif de petits buissons, protégés par une palissade de croisillons qui seront supprimés dans les années 1910.
Concerts militaires ou civils, cavalcades, festivals de gymnastique, concours musicaux, concours boulistes, baraques foraines, la place Viète et son Kiosque seront animés sans discontinuer.
En 1950, une Fontaine aux illustres, due au sculpteur Jean Goupil et à l'architecte Emile Boutin est édifiée sur la place, à l'opposé du kiosque.
Les ormes ont, depuis l'origine, été remplacés, faisant place aujourd'hui à des gainiers cercis siliquastrum et marronniers.
Kiosque toujours en place.
voir ici, Kiosque à musique de la Place Vière à Fontenay-le-Comte, aujourd'hui. — ici. — et ici.
Prise d'armes sur la place Viète le 14 juillet 2011.
publié par JeanMarc Mar 17 Jan 2017 13:51
Concerts sur la Place Viète
3 mai 1885 — Musique du 137e de ligne. Dimanche 3 Mai 1885, à 3 heures du soir. Place Viète. Programme : 1. Allegro militaire Bléger. — 2. Le Lac des Fées, ouverture. Auber. — 3. Le Bouquet de valses Boué. — 4. La Fiancée, fantaisie. Auber. — 5. La Savoyarde (fantaisie pour hautbois) Ennès Beer.
20 juin 1886 — Musique du 137e de ligne. Dimanche 20 Juin 1886, à 3 heures ½. Programme : Signal d'Orage, allegro. Gurtner. — Sainte-Barbe, ouverture. Schaller. — Les Saisons, valse. Leroux. — Boccace, fantaisie. V. Suppé. — Boléro, pour clarinette.
4 août 1889 — Musique du 137e de ligne, place Viète, 4 Août, de 7 heures ½ à 8 heures ½ du soir. Programme : 1. Gargantua, allegro. Bernier. — 2. Le Nouveau Seigneur du Village, ouverture. Boïeldieu. — 3. Aimée, valse. Meister. — 4. Aïda, fantaisie. Verdi. — 5. Erwinn, fantaisie pour clarinette. Meister. Le chef de musique, Ch. Hébert.
8 mai 1892 — 137e régiment d'Infanterie. Programme du Dimanche 8 Mai 1892, sur la place Viète, de 5 heures à 6 heures : 1. Salut à la France, allegro militaire. Bléger. — 2. Ouverture des Aveugles de Tolède. Méhul. — 3. Santiago, valse espagnole. Corbin. — 4. Marche aux flambeaux. Meyerbeer. — 5. La Czarine, mazurka. Ganne. — 6. Les Violettes de Nice, polka. Tellam. Le chef de musique, E. Monbarin.
26 mars 1893 — 137e régiment d'infanterie. Place Viète. Programme du 26 Mars 1893, de 3 à 4 heures : 1. Le Réveil de la Beauce, allegro. Coquelet. — 2. Le Barbier de Séville, ouverture. Rossini. — 3. Premier Rêve ! Monbarin. — 4. Faust, fantaisie. Gounod. — 5. Marche du Tannhauser. Wagner. — 6. La Volière, polka pour petite flûte. Dourd. Le Chef de musique, E. Monbarin.
16 juillet 1893 — 137e Régiment d'infanterie. Concert du dimanche 16 Juillet, de 8 h 9 heures du soir. Programme : 1. Le Héros du Dahomey, allegro. Roux. — 2. Lakmé, grande fantaisie. Delibes. — 3. La Vierge des Bois, valse pour petite flûte et petite clarinette. Schlisinger. — 4. Fantaisie sur des mélodies Schubert. — 5. Guillaume Tell. Rossini. Le Chef de musique, Monbarin.
Fontenay-le-Comte - Place Viète, Kiosque et Eglise Notre-Dame — Kiosque et Grands Escaliers menant à la place Viète
31 juillet 1887 — Grand Concours de gymnastique sur la Place Viète accompagné des musique des 93e R.I., 137e R.I., de la Lyre et de la Société Chorale.
— De huit heures à onze heures du matin. — Concours des sections aux appareils (entrée interdite au public).
A une heure de l'après-midi. — Réunion de toutes les Sociétés dans la cour du Collège. — Défilé : rue Rabelais,
rue Lanoue-Bras-de-Fer, square Saint-Michel, Grande Rue, rue des Orfèvres, rue des Loges, rue Saint-Nicolas, rue de la République, rue Turgot, rue du Département, place Viète.
A deux heures. — Sur la place Viète, grand festival auquel prendront part toutes les Sociétés et les sections militaires des 93e et 137° régiments d'infanterie. (Musique militaire et de la Lyre fontenaisienne). — Exercices d'ensemble par toutes les Sociétés réunies. — Exercices aux appareils. — Exercices spéciaux. — Grande lutte de traction à la corde, entre 300 gymnastes.
Concours des sections militaires. — Exercices de canne, boxe, escrime.
A quatre heures et demie. — Distribution des récompenses.
A six heures et demie. — Grand banquet par souscription à l'école de Mme Rousseau (Prix : six francs). On peut se procurer des cartes à la mairie, jusqu'au 26 juillet.
A huit heures et demie. — Brillantes illuminations des rues Turgot, de la République, de l'Avenue de la Gare et de la place Viète. Concert sur la place Viète, avec le concours de la Lyre fontenaisienne et de la Société Chorale.
A dix heures. — Superbe feu d'artifice, tiré sur la vaste et belle place du Champ-de-Foire, par M. Petit-Demaison, de Nantes. (Le gymnaste, pièce mécanique. Grande pièce représentant la façade du Collège). Bouquet monstre. Les édifices publics seront pavoisés et illuminés.
Les débitants et cafetiers sont autorisés à laisser leurs établissements ouverts jusqu'à une heure de la nuit.
Il est rappelé que les peines les plus sévères seront requises contre tout individu pris en flagrant délit de vol de lanternes.
14 mai 1894 — Cavalcade de la Pentecôte, suivie d'un bal public sur la Place Viète
— Dès le matin, les trains arrivant dans notre ville regorgent de voyageurs, nos rues se remplissent, l'animation est grande, les promeneurs sont légion. On est venu de tous les côtés voir cette charmante fête, dont la Presse avait déjà donné un aperçu. A neuf heures, la circulation devenait matériellement impossible dans les principales rues de notre ville.
Dans presque tous les hôtels on a dû refuser du monde, et les voitures étaient remisées sur les places, dans les rues, voire même dans les champs.
Le défilé. Le départ de la cavalcade, annoncé pour midi et demi, s'est effectué dans l'ordre suivant :
En tête, ouvrant la marche, était un piquet de soldats du 137e, puis des trompettes à cheval en costume du temps, la bannière de la ville, escortée de cavaliers, époque de François Ier ; puis venaient le char de la Lyre Fontenaisienne suivi du char de l'Agriculture, traîné par 16 bœufs, conduits par des toucheurs, accomplissant bien leur mission, et contenant des jeunes filles, gracieusement habillées en moissonneuses. Venaient ensuite, le Char de la musique militaire précédant Jeanne d'Arc, dont tout le monde admirait la belle prestance et l'air sérieux, telle on aime à se figurer la paysanne de Vaucouleurs. Le beau cheval blanc, sur lequel elle était montée, était retenu par deux guerriers. Au côte gauche de Jeanne, on remarquait Arthur de Richemont, gouverneur de Fontenay, dont le riche costume rehaussait la haute mine. Puis suivaient la bannière de Jeanne, avec des pages et des hommes d'armes.
Pour commencer le 4e tableau, on voyait des membres de la Commission, puis le Char de la Charité, escorté par les pompiers et contenant tout un groupe de jeunes enfants costumés de diverses façons.
Après le Char de la Charité, dont on admirait la riche ordonnance, venaient le char allégorique de la France et de la Russie, représentées par deux jeunes filles, qui étaient accompagnées de soldats Français et Russes. Ce char était entouré par la Société de Gymnastique. De nombreux cavaliers fermait la marche du 4e tableau.
Le Char des Chapeliers, ayant pour titre, Char de l'Amérique, était composé de planteurs de l'Amérique du Sud, d'ouvriers chapeliers exerçant leur métier, de même que dans le char qui suivait, appelé Char des Drapiers, on remarquait un ouvrier tisserand avec ses aides.
Deux petits chars, élégamment décorés de fleurs et de verdure, contenaient des jeunes gens costumés qui en Incroyable, qui en Espagnol, qui en Arlequin et en Pierrot, etc., lançaient de charmants bouquets à la foule, qui les récompensaient en leur jetant des gros sous.
Un char, tout de circonstance, représentait le roi Béhanzin et sa cour. On ne pouvait s'empêcher de rire en voyant Béhanzin, mollement étendu dans son fauteuil, fumant une pipe de dimension remarquable, entouré de négros amusant la foule par leurs grimaces.
Tout un escadron de chevaux de carton, suivant le char de Béhanzin, caracolait et piaffait aux grands ébaudissements des spectateurs, qui riaient encore bien plus en voyant arriver le Char de Bacchus, où, perchés sur un énorme tonneau, Bacchus et Silène étaient entourés de jeunes élèves en l'art de boire.
La noce grotesque, ayant pour titre, Noce villageoise, était précédée par l'harmonie du Pot Bleu, dont les costumes fantaisistes, répondaient aux airs amusants et locaux (chanson des gorets, quadrille vendéen, etc.), joués avec des instruments de cartons, appelés Bigophones.
Il fallait voir comme on s'amusait d'entendre ces musiciens et quelles réflexions joyeuses faisaient naître le cortège de la noce, dont tous les membres étaient grimpés sur des bourriques. On ne savait trop où arrêter le regard pour admirer, soit la mariée avec son bouquet virginal, soit le bébé traînant sa petite charrette et muni de son fronteau et de son landon, pour éviter les chutes sérieuses ; ou bien encore de la nourrice, surveillant attentivement le poupon, toujours prête à lui donner le sein.
La mère de la mariée, ainsi que les femmes composant le cortège, se faisaient remarquer par leur coiffure et leur accoutrement, empruntés aux nombreux et anciens costumes du pays vendéen.
Dans une charrette anglaise, pour terminer le cortège de la noce, on admirait M. le Maire, accompagné du garde champêtre de sa commune, conduisant lui-même son véhicule.
Nous avons aussi remarqué, en tête de la noce villageoise, une bicyclette décorée avec goût.
Enfin pour clore la cavalcade, le Charlatan, richement vêtu et accompagné de musiciens, lançait à la foule son boniment et offrait son élixir sans pareil guérissant tous les maux passés, présents, futurs. Il donnait des preuves de son talent extraordinaire en débarrassant son patient qui souffrait du côté gauche de la mâchoire par des frictions vigoureuses sur le côté droit.
Nous ne saurions oublier les nombreux quêteurs à pied et à cheval, pour la plupart richement costumés, qui se sont dévoués pour les pauvres. Ils ont recueilli une assez forte somme (2.600 francs, avons-nous entendu dire).
En arrivant aux grands escaliers de la Place Viète, le cortège fit halte.
Bal public sur la place Viète. Le soir, à huit heures et demie, tout le monde s'était donné rendez-vous sur la place Viète, pour y voir les illuminations, et pour écouter sonner les cors de chasse, si agréables à entendre en plein air, et pour se livrer les uns au plaisir de la danse et les autres à la bataille de confettis, où chacun s'escrimait de son mieux pour attaquer ou se défendre.
Fontenay-le-Comte - Fanfare du Bourg de Ladalle sèche - Cavalcade (archives départementales Vendée)
Concerts sur le Kiosque de la Place Viète
1er avril 1894 — Lyre Fontenaisienne. Programme du 1e avril 1894, de 4 à 5 heures, place Viète : 1. Ké-Son, allégro. Bidegain. — 2. Gillette de Narbonne, ouverture. Audran. — 3. Parisiana, valse. Wettge. — 4. Rip Rip, fantaisie. Planquette. — 5. Léonie, polka pour deux pistons. Hemmerlé. Le Directeur, A. Arnoux.
8 avril 1894 — Musique du 137e régiment d'Infanterie, place Viète, Dimanche 8 Avril 1894, de 2 à 3 heures. Programme : 1. Cronstadt-Toulon, marche. Stauwen. — 2. Si j'étais roi, ouverture. Adam. — 3. Ballet de Faust. Gounod. — 4. Santiago, valse espagnole. Corbin. — 5. Champagne, polka avec chœurs. Tourneur. Le chef de Musique, E. Monbarin.
5 mai 1895 — Musique du 137e de ligne. Concert du Dimanche 5 mai, de 3 h. ½ à 4 h. ½. Place Viète : 1. Chateaubriant, allégro. Rouveirolis. — 2. Souvenir de Mayenne, fantaisie. Houvenaeghel. — 3. Charles VI, ouverture. Halévy. — 4. Grand air du Chalet, solo de basse. Adam. — 5. Au pays Bleu, grande valse. Klein. Le Chef de Musique, E. Monbarin.
30 juin 1895 — Musique du 137e de ligne. Concert du Dimanche 30 juin 1895, de 3 h. ½ à 4 h. ½. Place Viète : 1. Marche de Jeanne d'Arc. De la Voûte. — 2. Concerto pour clarinettes. Wettge. — 3. Pensées Lorraines, fantaisie redowa. Destrubé. — 4. 3e marche aux flambeaux. Meyerbeer. — 5. Tante Laure, grande valse. Monbarin. Le Sous-Chef de musique, H. Raveau.
14 juillet 1895 — Programme de la Fête Nationale. Gymnastique et musique Place Viète.
— Programme : A 6 h. du matin, salve de 21 coups de canon, pour inviter les habitants à arborer les couleurs nationales. — A 7 h., distribution de pain au bureau de bienfaisance. — A 9 h., revue solennelle de toutes les troupes de la garnison et de la compagnie des Sapeurs-Pompiers, sur le champ de foire ; défilé de la Société de gymnastique.
A 1 h. ½, sur la Place Viète, exercices par la Société de gymnastique :
1. Mouvements d'ensemble par les pupilles. — 2. Exercices à la barre fixe par la société. — 3. Mouvements d'ensemble par la 1ere section. — 4. Exercices aux anneaux, trapèze, barres parallèles. — 5. Boxe d'ensemble, par les pupilles. — 6. Mouvements d'ensemble avec massues, par la 1ere section. — 7. Sauts au tremplin. — 8. Tapis, par les pupilles. — 9. Boxe d'ensemble par la lre section. — 10. Pyramides humaines par toute la société.
Pendant la durée de ces exercices la musique du 137e régiment d'infanterie exécutera les plus beaux morceaux de son répertoire.
A 2 h. ½, matinée théâtrale spécialement réservée aux élèves des écoles publiques.
Et à 8 h., soirée gratuite au Théâtre de la ville, par la troupe Rey-Bono : La fille du Tambour major.
De 8 h. ½ à 10 h., concert par la Lyre Fontenaisienne, sur la Place Viète, brillamment illuminée.
14 et 15 août 1904 Grand concours musical
Ce soir Samedi, à 8 h. ½, Grande Retraite aux Flambeaux, gracieusement offerte par le 137e de Ligne.
Dimanche 14 Août : — 9 heures du matin : Concours de soli. — 2 heures du soir : Concours d'exécution. — 5 heures : Défilé de toutes les Sociétés.
Lundi 15 Août : — 9 heures du matin : Concours de lecture (huis clos). — 1 heure du soir : Concours d'honneur. — 4 heures : Lâcher de pigeons. — Distribution des récompenses.
Lieux des concours : Harmonies : Place Viète. — Orphéons : Théâtre de la Ville. — Fanfares : Ecole des Cordeliers, Ecole des Jacobins, Ecole de la rue de la Lamproie.
Grande fête de nuit.
Dimanche 14 août, Place Viète, 8 heures du soir
Concert, Illuminations, Kermesse, Embrasement de la Place. Bataille de confettis. Prix d'entrée : 30 centimes
Les habitants de la ville sont instamment priés de décorer les rues et les façades des maisons. Il importe de montrer à nos visiteurs toute la joie que nous éprouvons à les recevoir.
Fontenay-le-Comte - Cavalcade (archives départementales Vendée)
12 août 1906 — Les rares apparitions de la Lyre et de l'Orphéon
L'orphéon de Fontenay et la Lyre Fontenaisienne, qui mettent trop rarement le public fontenaisien à même d'apprécier leurs qualités de diction et d'interprétation, organisent pour demain dimanche 12 août, à 8 h. ½ du soir, place Viète, un brillant concert, dont voici le programme :
Richard Wallace, allegro. Sellenick. — Les deux aveugles de Tolède, ouverture. Méhul. — Famille et Patrie, choeur. Brody. — Marche hongroise. Berlioz. — Les Matelots, chœur G. de Vos. — T'en souviens-tu ? valse idylle. Turine.
Si la Lyre et l'Orphéon se font rares, il n'en est pas de même de la musique du 137e R.I.
19 mars 1899 — Dimanche 19 Mars, de 3 h. à 4 h. place Viète. 137e Régiment d'Infanterie Chef : E. Monbarin.
1. Le Timbre, allegro. Signard. — 2. Ouverture de si j'étais Roi. Adam. — 3. Ballet Egyptien. Luigini. — 4. La Marche d l'Etoile, oratorio. G, Fragerolle. — 5 Barcelona, grande valse (1ere audition) Th. Eustace.
31 mars 1901 — 137e régiment d'infanterie, concert du 31 mars, Place Viète, de 3 à 4 heures. Chef : A. Robert.
Marche des Echassiers landais Millot. — Le Maréchal Chaudron, ouverture. Lacome. — L'Etoile du Nord, fantaisie. Meyerbeer. — Amour et Printemps, valse. Waldteufel. — Le voyage de Suzette, fantaisie. Vasseur.
24 mai 1903 — 137e régiment d'infanterie. Concert du dimanche 24 mai, Place Viète, de 3 heures à 4 heures. Chef : A. Robert. Le Flamand, allegro. Desailly. — L'Ambassadrice, ouverture. Auber. — Amour et Printemps, valse. Waldteufel. — Le Petit Duc, fantaisie. Lecoq. — Premier Frisson, mazurka. A. Robert.
5 mai 1907 — Musique du 137e Régiment d'Infanterie, dimanche 5 Mai, de 3 h. à 4 h., place Viète. Programme : 1. Bonjour mes Amis, allegro. Alban Neveu. — 2. Le Tannhauser, sélection. R. Wagner. — 3. Fantaisie-polka pour clarinette. E. Michel. — 4. Les Pêcheurs de Perles. G. Bizet. — 5. Refrain des Aciéries. J. Massenet. Le Chef de Musique, A. Robert.
30 juin 1907 — Musique du 137e Régiment d'Infanterie. Dimanche 30 Juin, de 8 h. ½ à 9 h. ½ Place Viète. Programme : Le Clos Vougeot, allegro. Signard. — Le Roi Etienne, ouverture. Beethoven. — Paysages Normands G. Sporck. — La Basoche, grande fantaisie. Messager. — Farandole de l'Arlésienne. G. Bizet. Le Chef de Musique, A. Robert.
Fontenay-le-Comte - 137e R.I., Musique et Tambours
Fontenay-le-Comte - Foire de Saint-Jean 1904 — Cavalcade du 31 mai 1909
14 juillet 1910 — Un conseiller municipal n'est pas un éclairagiste !
La Fête nationale. — On prépare la Fête nationale à Fontenay, c'est à-dire que la Municipalité fait choix d'un entrepreneur pour mettre des lampions dans les rues. Nous osons lui demander de ne pas confier la surveillance des préparatifs au Conseiller Municipal qui en fut chargé l'an passé. C'est peut-être un digne homme, mais il ne sait pas mettre la lumière où il faut. Au 14 juillet dernier, notre homme avait éclairé partout, excepté le Kiosque, où la musique militaire devait donner son concert. Et ce fut étrange de voir les Fontenaisiens aller chercher des bougies pour éclairer les musiciens. Le concert n'a pas eu lieu pour ainsi dire et c'était pourtant lui qui devait être toute la fête, puisqu'il n'y avait pas autre chose. De grâce, qu'on le laisse aller se coucher.
5 juillet 1914 — Dernier concert sur le Kiosque avant le conflit 1914-1918
— Concert du dimanche 5 juillet, place Viète, de 20 h. ½ à 21 h. ½. Programme : 1. L'aviateur (pas redoublé). Pulz. — 2. Valse bleue. Margis. — 3. a) Simple aveu, romance sans paroles. Thomé b) Menuet Maintenon. Thomé. — 4. Trois danses caractéristiques. Lacôme : n° 1 Les patineurs, polka suédoise ; n° 2 Menuet ; n° 3 La danse des Epées, polka guerrière. — 5. Retraite Espagnole Ruiz del Portal. Le Chef de musique, P. Pilot.
Quelques concerts sur le Kiosque : Musique du 137e R.I., Lyre Fontenaisienne, Nouba du 41e malgaches.
11 septtembre 1926 — La musique du 137e Régiment d'infanterie donnera, demain dimanche, à 21 heures, sur le kiosque de la place Viète, sous la direction de son distingué chef, un concert dont voici le programme : 1. Marche provençale (L. Ganne) ; 2. Les Ribaudes (Mazurka, de L. Ganne) ; 3. Ouverture de Rip (Planquette) ; Scènes bohémiennes (Bizet), n° 1 Prélude n° 2, Sérénade n° 3 Marche ; 5. Marche de Tannhauser ; 6. Retraite espagnole (Ruiz-del-Portal). Le chef de musique P. Pilot.
9 juin 1927 — Répétition de la Lyre fontenaisienne des morceaux qu'elle donnera au cours de son excursion des 12 et 13 juin, dans l'Ile d'Oléron. Elle fera sa répétition générale sur le kiosque de la place Viète, jeudi prochain, 9 juin, de 9 h. à 10 h. 30. Les morceaux ci-après seront exécutés à cette répétition-concert : 1. Marche militaire n° 1 (Schubert) — 2. Ouverture des Deux Roses (de Groot) — 3. Ballet de Coppélia, prélude et mazurka (Léo Delibes) — 4. Concerto pour clarinettes (Wettge) — 5. Linons et dentelles, grande valse (Popy).
22 juillet 1928 — Dimanche prochain 22 juillet, à l'occasion des courses hippiques, la Lyre Fontenaisienne et l'Orphéon donneront, place Viète, à 2l h. 30, un concert dont voici le programme : 1. Le coq gaulois, allegro (Popy) — 2. Le rocher fantôme, ouverture (Staz) — 3. Le Freischulz (Weber), chœur Orphéon. — 4. Babillage, intermezzo (Gilet) — 5. Vision d'avril (M. Chapuis), chœur Orphéon. — 6. Premier soir d'amour, valse de genre (Popy).
27 septembre 1930 — Voici le programme du concert que donneront la Lyre fontenaisienne et la Nouba du 41e malgaches, dimanche 27 septembre 1930, à 20 h. 30, place Viète : 1. Marche, par la Nouba. — 2. Ouverture d'Egmont (Beethoven) — 3. Espana (Chabrier) — 4. Danses hongroises n° 5 et 6 (Brahms) — 5. Les bons Bourgeois, polka (Sellenick) — 6. Marche, par la Nouba.
A l'issue du concert, défilé par la Nouba.
23 novembre 1930 — La Lyre fontenaisienne et Orphéon. Concert, dimanche 23 novembre 1930, à 15 heures, place Viète. Programme : 1. En liesse, allegro (Turine) — 2. Egmont, ouverture (Beethoven) — 3. Brassée de roses, valse (Allier) — 4. Près du fleuve étranger, chœur mixte (Gounod) — 5. Printemps charmeur, valse chantée (Champel). Le Directeur A. Metay.
15 septembre1932 — La Lyre fontenaisienne. Programme du concert du jeudi 15 septembre à 20 h. 30, place Viète : 1. Marche des Collégiens (Bouchel) — 2. a) Gavotte Cécile (Auradou), b) Menuet du Boeuf (Haydn) — 3. Retour à la vie, valse (Reynaud) — 4. Les Saltimbanques, sélection (Ganne), soliste : M. Vervault. — 5. Mazurka du ballet de Coppélia (Léo Delibes).
Fontenay-le-Comte - Place Viète et Kiosque
12 juillet 1936 — Concours international de Boules ferrées lyonnaise et concert sur le Kiosque
— Basé sur 48 quadrettes, organisé par l'Amicale Bouliste Fontenaisienne, sous la Présidence d'Honneur de M. le Maire de Fontenay-le-Comte. Place Viète. Programme.
Samedi 11 juillet. — 20 h. 30 : Au « Modern' Café », tirage au sort des poules de 4. Sous le contrôle de M. Marzon, président de la Fédération Bouliste de l'Atlantique.
Dimanche 12 juillet. — 8 h. 30 précises : Ouverture du concours sous les allées ombragées de la Place Viète. Les pénalités prévues au règlement de la F.N.B. joueront à partir de 8 h. 45. — 12 heures : Arrêt du concours. — 14 heures : Reprise du concours. Tirage au sort entre les 16 quadrettes les mieux classées pour le 1/8e de finale. — Tirage au sort du concours de consolation.
15 h. 30 : Concert au kiosque de la Place Viète par la Lyre Fontenaisienne,
16 heures : Grand lâcher de pigeons voyageurs. 18 h. 30 : Avant les demi-finales, distribution des récompenses. Terminaison du concours à la lumière, s'il y a lieu.
19 mai 1949 — La Lyre Fontenaisienne, toujours active sur le kiosque.
Nous sommes heureux de faire savoir aux Fontenaisiens que la Lyre Fontenaisienne, dirigée par son nouveau chef, M. Kieffer, donnera son premier concert de plein air le jeudi 19 mai, à 21 heures, Place Viète. Nous sommes sûrs que le public se rendra nombreux à ce concert dont le programme suit :
1. Au Pays Lorrain (ouverture), G. Balay. — 2. Le Roi s'amuse (scènes de ballet), Léo Delibes, a) Gaillarde ; b) Pavane ; c) Scène du Bouquet ; d) Madrigal ; e) Passe-Pied. — 3. Deux Mazurkas, F. Chopin. — 4. Le Pays du Sourire (fantaisie), F. Lehar. — 5. Rondo, E. Van Beethoven. — 6. La Victoire ou la Mort, Chomel, (défilé avec tambours et clairons) — 7. Groupement Roussel, Kieffer, (défilé avec tambours et clairons).
Des chaises seront mises à la disposition du public.
La Lyre Fontenaisienne toujours active, voir ici.
14 juillet 2010 Concert de la Lyre Fontenaisienne sur le Kiosque Viète, voir ici.
La Lyre Fontenaisienne sur le Kiosque Viète, 10 juin 2010 fête de la musique. (1/4) — (2/4) — (3/4) — (4/4)
Orphéon de Fontenay-le-Comte, fondé en 1887, président Docteur Guéry, direction P. Grouanne, 55 exécutants ;
Lyre fontenaisienne (harmonie avec section de tambours et clairons), fondée en 1884, président Hodbert, direction Emmanuel Goulois, 62 exécutants.
(VENDÉE)
Paul Esprit Marie de La Bourdonnaye (1716-1800), comte de Blossac, est Intendant du Poitou à compter de 1750 jusqu'en 1784. Aidé de Jean-Jacques Parent, seigneur de Curzon, ingénieur des Ponts et Chaussées du Roi (né avant 1720-1778), il prend des décisions majeures concernant les infrastructures et l'urbanisme de Fontenay : agrandissement de l'hôpital, construction d'une caserne, d'un hôtel de ville, d'un pont sur la Vendée, aménagement de voies nouvelles, etc... ; les décisions primaires prises par le Maire et le Corps de Ville — conseil municipal — doivent, pour la plupart, être entérinées par des lettres ou ordonnances de l'Intendant.
Savary de Fief Lambert, maire de Fontenay, charge l'ingénieur Parent de Curzon d'établir un plan pour la construction d'une nouvelle place publique, la future place Viète, sur un terrain actuellement ni viabilisé, ni aménagé, proche de l'Eglise Notre-Dame. Parent de Curzon présente son projet le 29 octobre 1763 au Corps de Ville qui en référe aussitôt à l'Intendant de Blossac.
Le 1er décembre 1763, ce dernier adresse une lettre d'instructions au Corps de Ville de Fontenay : le Comte de Blossac donne son accord pour l'aplanissement du terrain et préconise d'abattre les quelques mauvais arbres qui subsistent sur ce terrain ; il demande à revoir le plan qui fait avancer le futur hôtel de ville dans la place, alors qu'il serait mieux situé sur une des grandes faces de la place, insistant pour qu'il ne déborde point de la ligne des arbres ; le terrain vacant contigu à la place doit être bordé d'arbres, dans l'attente d'être bâti. Le terrain est occupé partiellement par le sieur de la Coudraye qui y possède une petite maison ou cabane : l'Intendant Blossac conseille au Corps de Ville de proposer 500 à 600 livres tournois au plus en dédommagement audit de la Coudraye, il s'en contentera, cela vaudrait mieux que de luy payer une petite rente ! Et de rajouter que la Ville pourra récupérer des matériaux sur la maison pour les vendre, de même que les arbres abattus.
Lettre de l'Intendant Blossac, du 1er décembre 1763, au Corps de Ville de Fontenay.
Les Officiers du Corps de Ville se réunissent à nouveau le 19 novembre 1764, avec leur maire Savary de Fief Lambert. Il est cette fois-ci question des plantations à réaliser sur la nouvelle place publique, dite Place Royale, dont les travaux sont sur le point de finir.
Afin d'agrémenter ladite place, il est décidé, selon les prescriptions de l'ingénieur Parent de Curzon, de faire venir 250 pieds d'ormes de la pépinière de Niort qui seront installés dans les trous déjà aménagés, et quatre milliers de pieds de charmille pour planter et mettre dans les bordures et contours de la place.
Le Corps de ville charge Jean Barbotin, l'un des gagés de ville, de se rendre à Niort, muni d'un écu de 3 livres à remettre au jardinier niortais afin de faire arracher et voiturer les 250 arbres ; un écu de six livres lui est en outre alloué au titre de la nourriture de son cheval pendant son déplacement en la ville de Niort ; ces neuf livres lui sont payées d'avance par le sieur Chaudoré, receveur du denier d'octroi. Il est également demandé à Jean Barbotin d'aller trouver les riverains de la forêt afin qu'ils ramènent les 4.000 pieds de charmille, lesquelles charmilles feront l'objet d'un mémoire du vendeur, ouvrier ou autre, à remettre pour accord au Maire et pour visa par l'Intendant.
Le 2 octobre 1791, un amphithéâtre de dix huit pieds de largeur par vingt quatre de profondeur revêtu de tapisseries et de guirlandes, destiné à accueillir les officiels fontenaisiens, est élevé sur la place Royale : une fête publique y est organisée par le maire Pierre-Philippe Moreau, à l'occasion de la proclamation de la Constitution, annoncée par des salves d'artillerie dès 8 heures du matin. Ladite constitution va être lue intégralement par le secrétaire greffier de la municipalité, accompagné des gagés de ville et des tambours battants, à trois reprises dans la journée : place Notre-Dame, canton de Saint-Nicolas et place Royale.
Une foule considérable y assiste sur la place Royale ; la troupe de ligne et la garde nationale sont rangées en demi-cercle autour de l'amphithéâtre. Celui-ci, ainsi que tous les arbres de la place seront illuminés de 7 heures ½ du soir à 9 heures. Une charpente de forme triangulaire et conique de vingt deux pieds de haut est installée sur la place : sur chacun de ses trois côtés, des transparents portent des mentions en soutien au Roi et à la Nation. Deux orquestres sont dressés où se placent les musiciens et la fanfare chargés de faire danser et divertir le peuple jusqu'à la nuit tombante.
Cette fête va coûter à la municipalité la somme de 339,18 livres dont douze livres pour les tambours, douze livres pour les gagés de ville et vingt quatre livres au sieur Benoist et aux autres musiciens.
François-Thomas Biaille de Germon, maire, proclame en 1792 que le 14 juillet sera un jour férié. A sept heures et demie du soir, ce 14 juillet 1792, on commence à allumer les lampions préparés autour des pyramides sur la place d'Armes — place Royale débaptisée —, puis sur les arbres de ladite place ; plusieurs musiciens y ont joué et fait danser un peuple immense très avant dans la nuit.
A partir de mars 1793, la Vendée est en insurrection. Le 13 mars, la guillotine est installée sur la place d'Armes, et, à 4 heures du soir, un insurgé condamné à mort inaugure une longue série d'exécutions. (voir ici PETIT PLUS sur les exécutions sommaires des insurgés à Fontenay-le-Comte)
La place devient, immédiatement après, la place de la Révolution, avant de reprendre son nom de place d'Armes après la Terreur.
Le 20 ventôse an II (10 mars 1794), un arbre de la liberté, verd garni de ses racines bien venant et choisi avec soin, est planté sur la place de la Révolution, au milieu des mares de sang des insurgés exécutés. L'Arbre Verd provient des possessions du citoyen Pichard, situées au Pâtis à Fontenay-le-Peuple, Fontenay-le-Comte étant débaptisée depuis le décret du 3 février 1793. Toutes les mesures ont été prises pour ne pas endommager cet arbre lors de son arrachement et de son transport. Une estrade est dressée sur ladite place de la Révolution. Avant que le maire, Jacques-Pierre Testard, ne fasse son discours, une amazone fontenaisienne, l'épouse du citoyen charpentier Berger, sort de la foule, armée d'un fusil, avec l'apparence d'un guerrier. Testard la fait prestement grimper sur l'estrade pour la citer en exemple ; elle prend la parole et engage la compagnie à défendre la liberté par les armes et par tous moyens...
Une fois ce baptême sanguinolent passé, la place d'Armes reprend sa destination première de promenade, lieu de réjouissances et manifestations festives, concours et festivals de gymnastique et de musique, concerts, fêtes foraines et cavalcades historiques ou allégoriques. Ces dernières sont une tradition fontenaisienne datant de 1864, ayant lieu chaque année, lors de la Pentecôte.
La nouvelle caserne Chaffault est édifiée à partir de 1875, près de l'ancienne caserne de Cavalerie de la rue des Casernes — devenue plus tard caserne Belliard, rue Kléber —, qui logeait les bataillons et détachements de passage, notamment lors de l'insurrection vendéenne. Le quartier Chaffault accueille, dès juin 1876, un détachement du 137e régiment d’infanterie qui est cantonné à Nantes. L'année suivante la totalité du 137e R.I. est affectée à Fontenay et le restera jusqu'en 1914. Il reviendra de 1919 à 1928, puis à partir de 1967.
La musique du 137e R.I. va ainsi régner sur Fontenay-le-Comte, toutes les semaines et précisément sur la Place d'Armes. Cette dernière est rebaptisée en 1880, cette fois-ci définitivement, Place Viète en hommage au mathématicien fontenaisien François Viète (1540-1603).
Moins fréquemment que la musique du 137e R.I., Lyre fontenaisienne fondée en 1884 et l'Orphéon créé en 1887 vont se produire sur la place Viète, et toutes ces formations musicales vont solliciter la construction d'un Kiosque sur ladite place auprès du Conseil municipal.
Plan de Fontenay-le-Comte de 1812 et implantations futures.
Un premier Kiosque à musique, précaire en bois, est édifié sur la place Viète vers la fin des années 1880. Il est attesté par le Maire de Fontenay-le-Comte, Alfred Rousse, comme nous le verrons ci-dessous, le 14 août 1893. Un autre kiosque à musique lumineux, lui aussi précaire, est occupé par la musique du 137e R.I. le 14 juillet 1886, sur le Champ-de-Foire, aujourd'hui place de Verdun.
Le conseil municipal, lors de sa séance du 14 février 1891, prend la décision de construire un Kiosque à musique sur la place Viète, budgeté à 7.000 francs. L'architecte fontenaisien Abel Filuzeau (1860-1931) est chargé d'établir plan et devis.
Deux ans se passent, mais aucun kiosque ne point à l'horizon. Le colonel commandant le 137e R.I. s'impatiente et, le 27 février 1893, exprime auprès du Conseil fontenaisien son désir de voir entreprendre, aussitôt que possible, les travaux de construction du kiosque pour la musique. Il lui est répondu qu'on espère pouvoir lui donner satisfaction dans le courant du prochain été.
Apparemment, le Colonel a de l'autorité puisque, le 18 mars 1893, le dossier du futur Kiosque à musique refait surface en conseil municipal. Filuzeau présente ses plans avec un devis révisé à 7.500 francs. Le projet définitif est enfin choisi et voté.
Séance du Conseil municipal de Fontenay-le-Comte du 18 mars 1893
Le 14 août 1893, Alfred Rousse, maire de Fontenay, est interpellé en conseil municipal, par M. Bouyer qui lui demande où en est la construction du Kiosque à musique. Alfred Rousse répond que les travaux seraient déjà commencés si le vieux kiosque était enlevé, et déclare que si cet enlèvement n'est pas fait dans les plus brefs délais, M. Bretaud-Linay sera mis en demeure de le faire. (Ce qui atteste de l'existence d'un kiosque précaire en bois précédant celui en projet.) Bretaud-Linay est un entrepreneur de Fontenay qui s'occupe entre autre des mises en place des festivités telles le 14 juillet, les cavalcades, les feux d'artifice etc...
M. Grasset, au cours de la même séance fait remarquer que les chanteuses font beaucoup de bruit dans les rues la nuit. Il est donc grand temps qu'un kiosque à musique soit mis à la disposition des artistes en herbe...
Alfred Rousse déclare en prendre note et signale qu'il donnera à la police les ordres nécessaires.
Le 12 septembre 1893, Alfred Rousse, voulant bien faire, soumet un plan d'agencement et d'embellissement de la Place Viète qui est rejeté illico par le conseil municipal qui reconnait cependant les beautés du projet. On se contentera uniquement d'un kiosque !
Construit par l'entrepreneur fontenaisien Georges Liet, le Kiosque à musique, d'un diamètre de 8 mètres, ne sera inauguré finalement qu'en 1894. La toiture en zinc repose sur de fines colonnes de fonte de 10 centimètres de diamètre dues au fondeur haut-marnais Antoine Durenne. Le soubassement est en pierres et briques. Il est entouré par un massif de petits buissons, protégés par une palissade de croisillons qui seront supprimés dans les années 1910.
Concerts militaires ou civils, cavalcades, festivals de gymnastique, concours musicaux, concours boulistes, baraques foraines, la place Viète et son Kiosque seront animés sans discontinuer.
En 1950, une Fontaine aux illustres, due au sculpteur Jean Goupil et à l'architecte Emile Boutin est édifiée sur la place, à l'opposé du kiosque.
Les ormes ont, depuis l'origine, été remplacés, faisant place aujourd'hui à des gainiers cercis siliquastrum et marronniers.
Kiosque toujours en place.
voir ici, Kiosque à musique de la Place Vière à Fontenay-le-Comte, aujourd'hui. — ici. — et ici.
Prise d'armes sur la place Viète le 14 juillet 2011.
publié par JeanMarc Mar 17 Jan 2017 13:51
Concerts sur la Place Viète
3 mai 1885 — Musique du 137e de ligne. Dimanche 3 Mai 1885, à 3 heures du soir. Place Viète. Programme : 1. Allegro militaire Bléger. — 2. Le Lac des Fées, ouverture. Auber. — 3. Le Bouquet de valses Boué. — 4. La Fiancée, fantaisie. Auber. — 5. La Savoyarde (fantaisie pour hautbois) Ennès Beer.
20 juin 1886 — Musique du 137e de ligne. Dimanche 20 Juin 1886, à 3 heures ½. Programme : Signal d'Orage, allegro. Gurtner. — Sainte-Barbe, ouverture. Schaller. — Les Saisons, valse. Leroux. — Boccace, fantaisie. V. Suppé. — Boléro, pour clarinette.
4 août 1889 — Musique du 137e de ligne, place Viète, 4 Août, de 7 heures ½ à 8 heures ½ du soir. Programme : 1. Gargantua, allegro. Bernier. — 2. Le Nouveau Seigneur du Village, ouverture. Boïeldieu. — 3. Aimée, valse. Meister. — 4. Aïda, fantaisie. Verdi. — 5. Erwinn, fantaisie pour clarinette. Meister. Le chef de musique, Ch. Hébert.
8 mai 1892 — 137e régiment d'Infanterie. Programme du Dimanche 8 Mai 1892, sur la place Viète, de 5 heures à 6 heures : 1. Salut à la France, allegro militaire. Bléger. — 2. Ouverture des Aveugles de Tolède. Méhul. — 3. Santiago, valse espagnole. Corbin. — 4. Marche aux flambeaux. Meyerbeer. — 5. La Czarine, mazurka. Ganne. — 6. Les Violettes de Nice, polka. Tellam. Le chef de musique, E. Monbarin.
26 mars 1893 — 137e régiment d'infanterie. Place Viète. Programme du 26 Mars 1893, de 3 à 4 heures : 1. Le Réveil de la Beauce, allegro. Coquelet. — 2. Le Barbier de Séville, ouverture. Rossini. — 3. Premier Rêve ! Monbarin. — 4. Faust, fantaisie. Gounod. — 5. Marche du Tannhauser. Wagner. — 6. La Volière, polka pour petite flûte. Dourd. Le Chef de musique, E. Monbarin.
16 juillet 1893 — 137e Régiment d'infanterie. Concert du dimanche 16 Juillet, de 8 h 9 heures du soir. Programme : 1. Le Héros du Dahomey, allegro. Roux. — 2. Lakmé, grande fantaisie. Delibes. — 3. La Vierge des Bois, valse pour petite flûte et petite clarinette. Schlisinger. — 4. Fantaisie sur des mélodies Schubert. — 5. Guillaume Tell. Rossini. Le Chef de musique, Monbarin.
Fontenay-le-Comte - Place Viète, Kiosque et Eglise Notre-Dame — Kiosque et Grands Escaliers menant à la place Viète
31 juillet 1887 — Grand Concours de gymnastique sur la Place Viète accompagné des musique des 93e R.I., 137e R.I., de la Lyre et de la Société Chorale.
— De huit heures à onze heures du matin. — Concours des sections aux appareils (entrée interdite au public).
A une heure de l'après-midi. — Réunion de toutes les Sociétés dans la cour du Collège. — Défilé : rue Rabelais,
rue Lanoue-Bras-de-Fer, square Saint-Michel, Grande Rue, rue des Orfèvres, rue des Loges, rue Saint-Nicolas, rue de la République, rue Turgot, rue du Département, place Viète.
A deux heures. — Sur la place Viète, grand festival auquel prendront part toutes les Sociétés et les sections militaires des 93e et 137° régiments d'infanterie. (Musique militaire et de la Lyre fontenaisienne). — Exercices d'ensemble par toutes les Sociétés réunies. — Exercices aux appareils. — Exercices spéciaux. — Grande lutte de traction à la corde, entre 300 gymnastes.
Concours des sections militaires. — Exercices de canne, boxe, escrime.
A quatre heures et demie. — Distribution des récompenses.
A six heures et demie. — Grand banquet par souscription à l'école de Mme Rousseau (Prix : six francs). On peut se procurer des cartes à la mairie, jusqu'au 26 juillet.
A huit heures et demie. — Brillantes illuminations des rues Turgot, de la République, de l'Avenue de la Gare et de la place Viète. Concert sur la place Viète, avec le concours de la Lyre fontenaisienne et de la Société Chorale.
A dix heures. — Superbe feu d'artifice, tiré sur la vaste et belle place du Champ-de-Foire, par M. Petit-Demaison, de Nantes. (Le gymnaste, pièce mécanique. Grande pièce représentant la façade du Collège). Bouquet monstre. Les édifices publics seront pavoisés et illuminés.
Les débitants et cafetiers sont autorisés à laisser leurs établissements ouverts jusqu'à une heure de la nuit.
Il est rappelé que les peines les plus sévères seront requises contre tout individu pris en flagrant délit de vol de lanternes.
14 mai 1894 — Cavalcade de la Pentecôte, suivie d'un bal public sur la Place Viète
— Dès le matin, les trains arrivant dans notre ville regorgent de voyageurs, nos rues se remplissent, l'animation est grande, les promeneurs sont légion. On est venu de tous les côtés voir cette charmante fête, dont la Presse avait déjà donné un aperçu. A neuf heures, la circulation devenait matériellement impossible dans les principales rues de notre ville.
Dans presque tous les hôtels on a dû refuser du monde, et les voitures étaient remisées sur les places, dans les rues, voire même dans les champs.
Le défilé. Le départ de la cavalcade, annoncé pour midi et demi, s'est effectué dans l'ordre suivant :
En tête, ouvrant la marche, était un piquet de soldats du 137e, puis des trompettes à cheval en costume du temps, la bannière de la ville, escortée de cavaliers, époque de François Ier ; puis venaient le char de la Lyre Fontenaisienne suivi du char de l'Agriculture, traîné par 16 bœufs, conduits par des toucheurs, accomplissant bien leur mission, et contenant des jeunes filles, gracieusement habillées en moissonneuses. Venaient ensuite, le Char de la musique militaire précédant Jeanne d'Arc, dont tout le monde admirait la belle prestance et l'air sérieux, telle on aime à se figurer la paysanne de Vaucouleurs. Le beau cheval blanc, sur lequel elle était montée, était retenu par deux guerriers. Au côte gauche de Jeanne, on remarquait Arthur de Richemont, gouverneur de Fontenay, dont le riche costume rehaussait la haute mine. Puis suivaient la bannière de Jeanne, avec des pages et des hommes d'armes.
Pour commencer le 4e tableau, on voyait des membres de la Commission, puis le Char de la Charité, escorté par les pompiers et contenant tout un groupe de jeunes enfants costumés de diverses façons.
Après le Char de la Charité, dont on admirait la riche ordonnance, venaient le char allégorique de la France et de la Russie, représentées par deux jeunes filles, qui étaient accompagnées de soldats Français et Russes. Ce char était entouré par la Société de Gymnastique. De nombreux cavaliers fermait la marche du 4e tableau.
Le Char des Chapeliers, ayant pour titre, Char de l'Amérique, était composé de planteurs de l'Amérique du Sud, d'ouvriers chapeliers exerçant leur métier, de même que dans le char qui suivait, appelé Char des Drapiers, on remarquait un ouvrier tisserand avec ses aides.
Deux petits chars, élégamment décorés de fleurs et de verdure, contenaient des jeunes gens costumés qui en Incroyable, qui en Espagnol, qui en Arlequin et en Pierrot, etc., lançaient de charmants bouquets à la foule, qui les récompensaient en leur jetant des gros sous.
Un char, tout de circonstance, représentait le roi Béhanzin et sa cour. On ne pouvait s'empêcher de rire en voyant Béhanzin, mollement étendu dans son fauteuil, fumant une pipe de dimension remarquable, entouré de négros amusant la foule par leurs grimaces.
Tout un escadron de chevaux de carton, suivant le char de Béhanzin, caracolait et piaffait aux grands ébaudissements des spectateurs, qui riaient encore bien plus en voyant arriver le Char de Bacchus, où, perchés sur un énorme tonneau, Bacchus et Silène étaient entourés de jeunes élèves en l'art de boire.
La noce grotesque, ayant pour titre, Noce villageoise, était précédée par l'harmonie du Pot Bleu, dont les costumes fantaisistes, répondaient aux airs amusants et locaux (chanson des gorets, quadrille vendéen, etc.), joués avec des instruments de cartons, appelés Bigophones.
Il fallait voir comme on s'amusait d'entendre ces musiciens et quelles réflexions joyeuses faisaient naître le cortège de la noce, dont tous les membres étaient grimpés sur des bourriques. On ne savait trop où arrêter le regard pour admirer, soit la mariée avec son bouquet virginal, soit le bébé traînant sa petite charrette et muni de son fronteau et de son landon, pour éviter les chutes sérieuses ; ou bien encore de la nourrice, surveillant attentivement le poupon, toujours prête à lui donner le sein.
La mère de la mariée, ainsi que les femmes composant le cortège, se faisaient remarquer par leur coiffure et leur accoutrement, empruntés aux nombreux et anciens costumes du pays vendéen.
Dans une charrette anglaise, pour terminer le cortège de la noce, on admirait M. le Maire, accompagné du garde champêtre de sa commune, conduisant lui-même son véhicule.
Nous avons aussi remarqué, en tête de la noce villageoise, une bicyclette décorée avec goût.
Enfin pour clore la cavalcade, le Charlatan, richement vêtu et accompagné de musiciens, lançait à la foule son boniment et offrait son élixir sans pareil guérissant tous les maux passés, présents, futurs. Il donnait des preuves de son talent extraordinaire en débarrassant son patient qui souffrait du côté gauche de la mâchoire par des frictions vigoureuses sur le côté droit.
Nous ne saurions oublier les nombreux quêteurs à pied et à cheval, pour la plupart richement costumés, qui se sont dévoués pour les pauvres. Ils ont recueilli une assez forte somme (2.600 francs, avons-nous entendu dire).
En arrivant aux grands escaliers de la Place Viète, le cortège fit halte.
Bal public sur la place Viète. Le soir, à huit heures et demie, tout le monde s'était donné rendez-vous sur la place Viète, pour y voir les illuminations, et pour écouter sonner les cors de chasse, si agréables à entendre en plein air, et pour se livrer les uns au plaisir de la danse et les autres à la bataille de confettis, où chacun s'escrimait de son mieux pour attaquer ou se défendre.
Fontenay-le-Comte - Fanfare du Bourg de Ladalle sèche - Cavalcade (archives départementales Vendée)
Concerts sur le Kiosque de la Place Viète
1er avril 1894 — Lyre Fontenaisienne. Programme du 1e avril 1894, de 4 à 5 heures, place Viète : 1. Ké-Son, allégro. Bidegain. — 2. Gillette de Narbonne, ouverture. Audran. — 3. Parisiana, valse. Wettge. — 4. Rip Rip, fantaisie. Planquette. — 5. Léonie, polka pour deux pistons. Hemmerlé. Le Directeur, A. Arnoux.
8 avril 1894 — Musique du 137e régiment d'Infanterie, place Viète, Dimanche 8 Avril 1894, de 2 à 3 heures. Programme : 1. Cronstadt-Toulon, marche. Stauwen. — 2. Si j'étais roi, ouverture. Adam. — 3. Ballet de Faust. Gounod. — 4. Santiago, valse espagnole. Corbin. — 5. Champagne, polka avec chœurs. Tourneur. Le chef de Musique, E. Monbarin.
5 mai 1895 — Musique du 137e de ligne. Concert du Dimanche 5 mai, de 3 h. ½ à 4 h. ½. Place Viète : 1. Chateaubriant, allégro. Rouveirolis. — 2. Souvenir de Mayenne, fantaisie. Houvenaeghel. — 3. Charles VI, ouverture. Halévy. — 4. Grand air du Chalet, solo de basse. Adam. — 5. Au pays Bleu, grande valse. Klein. Le Chef de Musique, E. Monbarin.
30 juin 1895 — Musique du 137e de ligne. Concert du Dimanche 30 juin 1895, de 3 h. ½ à 4 h. ½. Place Viète : 1. Marche de Jeanne d'Arc. De la Voûte. — 2. Concerto pour clarinettes. Wettge. — 3. Pensées Lorraines, fantaisie redowa. Destrubé. — 4. 3e marche aux flambeaux. Meyerbeer. — 5. Tante Laure, grande valse. Monbarin. Le Sous-Chef de musique, H. Raveau.
14 juillet 1895 — Programme de la Fête Nationale. Gymnastique et musique Place Viète.
— Programme : A 6 h. du matin, salve de 21 coups de canon, pour inviter les habitants à arborer les couleurs nationales. — A 7 h., distribution de pain au bureau de bienfaisance. — A 9 h., revue solennelle de toutes les troupes de la garnison et de la compagnie des Sapeurs-Pompiers, sur le champ de foire ; défilé de la Société de gymnastique.
A 1 h. ½, sur la Place Viète, exercices par la Société de gymnastique :
1. Mouvements d'ensemble par les pupilles. — 2. Exercices à la barre fixe par la société. — 3. Mouvements d'ensemble par la 1ere section. — 4. Exercices aux anneaux, trapèze, barres parallèles. — 5. Boxe d'ensemble, par les pupilles. — 6. Mouvements d'ensemble avec massues, par la 1ere section. — 7. Sauts au tremplin. — 8. Tapis, par les pupilles. — 9. Boxe d'ensemble par la lre section. — 10. Pyramides humaines par toute la société.
Pendant la durée de ces exercices la musique du 137e régiment d'infanterie exécutera les plus beaux morceaux de son répertoire.
A 2 h. ½, matinée théâtrale spécialement réservée aux élèves des écoles publiques.
Et à 8 h., soirée gratuite au Théâtre de la ville, par la troupe Rey-Bono : La fille du Tambour major.
De 8 h. ½ à 10 h., concert par la Lyre Fontenaisienne, sur la Place Viète, brillamment illuminée.
14 et 15 août 1904 Grand concours musical
Ce soir Samedi, à 8 h. ½, Grande Retraite aux Flambeaux, gracieusement offerte par le 137e de Ligne.
Dimanche 14 Août : — 9 heures du matin : Concours de soli. — 2 heures du soir : Concours d'exécution. — 5 heures : Défilé de toutes les Sociétés.
Lundi 15 Août : — 9 heures du matin : Concours de lecture (huis clos). — 1 heure du soir : Concours d'honneur. — 4 heures : Lâcher de pigeons. — Distribution des récompenses.
Lieux des concours : Harmonies : Place Viète. — Orphéons : Théâtre de la Ville. — Fanfares : Ecole des Cordeliers, Ecole des Jacobins, Ecole de la rue de la Lamproie.
Grande fête de nuit.
Dimanche 14 août, Place Viète, 8 heures du soir
Concert, Illuminations, Kermesse, Embrasement de la Place. Bataille de confettis. Prix d'entrée : 30 centimes
Les habitants de la ville sont instamment priés de décorer les rues et les façades des maisons. Il importe de montrer à nos visiteurs toute la joie que nous éprouvons à les recevoir.
Fontenay-le-Comte - Cavalcade (archives départementales Vendée)
12 août 1906 — Les rares apparitions de la Lyre et de l'Orphéon
L'orphéon de Fontenay et la Lyre Fontenaisienne, qui mettent trop rarement le public fontenaisien à même d'apprécier leurs qualités de diction et d'interprétation, organisent pour demain dimanche 12 août, à 8 h. ½ du soir, place Viète, un brillant concert, dont voici le programme :
Richard Wallace, allegro. Sellenick. — Les deux aveugles de Tolède, ouverture. Méhul. — Famille et Patrie, choeur. Brody. — Marche hongroise. Berlioz. — Les Matelots, chœur G. de Vos. — T'en souviens-tu ? valse idylle. Turine.
Si la Lyre et l'Orphéon se font rares, il n'en est pas de même de la musique du 137e R.I.
19 mars 1899 — Dimanche 19 Mars, de 3 h. à 4 h. place Viète. 137e Régiment d'Infanterie Chef : E. Monbarin.
1. Le Timbre, allegro. Signard. — 2. Ouverture de si j'étais Roi. Adam. — 3. Ballet Egyptien. Luigini. — 4. La Marche d l'Etoile, oratorio. G, Fragerolle. — 5 Barcelona, grande valse (1ere audition) Th. Eustace.
31 mars 1901 — 137e régiment d'infanterie, concert du 31 mars, Place Viète, de 3 à 4 heures. Chef : A. Robert.
Marche des Echassiers landais Millot. — Le Maréchal Chaudron, ouverture. Lacome. — L'Etoile du Nord, fantaisie. Meyerbeer. — Amour et Printemps, valse. Waldteufel. — Le voyage de Suzette, fantaisie. Vasseur.
24 mai 1903 — 137e régiment d'infanterie. Concert du dimanche 24 mai, Place Viète, de 3 heures à 4 heures. Chef : A. Robert. Le Flamand, allegro. Desailly. — L'Ambassadrice, ouverture. Auber. — Amour et Printemps, valse. Waldteufel. — Le Petit Duc, fantaisie. Lecoq. — Premier Frisson, mazurka. A. Robert.
5 mai 1907 — Musique du 137e Régiment d'Infanterie, dimanche 5 Mai, de 3 h. à 4 h., place Viète. Programme : 1. Bonjour mes Amis, allegro. Alban Neveu. — 2. Le Tannhauser, sélection. R. Wagner. — 3. Fantaisie-polka pour clarinette. E. Michel. — 4. Les Pêcheurs de Perles. G. Bizet. — 5. Refrain des Aciéries. J. Massenet. Le Chef de Musique, A. Robert.
30 juin 1907 — Musique du 137e Régiment d'Infanterie. Dimanche 30 Juin, de 8 h. ½ à 9 h. ½ Place Viète. Programme : Le Clos Vougeot, allegro. Signard. — Le Roi Etienne, ouverture. Beethoven. — Paysages Normands G. Sporck. — La Basoche, grande fantaisie. Messager. — Farandole de l'Arlésienne. G. Bizet. Le Chef de Musique, A. Robert.
Fontenay-le-Comte - 137e R.I., Musique et Tambours
Fontenay-le-Comte - Foire de Saint-Jean 1904 — Cavalcade du 31 mai 1909
14 juillet 1910 — Un conseiller municipal n'est pas un éclairagiste !
La Fête nationale. — On prépare la Fête nationale à Fontenay, c'est à-dire que la Municipalité fait choix d'un entrepreneur pour mettre des lampions dans les rues. Nous osons lui demander de ne pas confier la surveillance des préparatifs au Conseiller Municipal qui en fut chargé l'an passé. C'est peut-être un digne homme, mais il ne sait pas mettre la lumière où il faut. Au 14 juillet dernier, notre homme avait éclairé partout, excepté le Kiosque, où la musique militaire devait donner son concert. Et ce fut étrange de voir les Fontenaisiens aller chercher des bougies pour éclairer les musiciens. Le concert n'a pas eu lieu pour ainsi dire et c'était pourtant lui qui devait être toute la fête, puisqu'il n'y avait pas autre chose. De grâce, qu'on le laisse aller se coucher.
5 juillet 1914 — Dernier concert sur le Kiosque avant le conflit 1914-1918
— Concert du dimanche 5 juillet, place Viète, de 20 h. ½ à 21 h. ½. Programme : 1. L'aviateur (pas redoublé). Pulz. — 2. Valse bleue. Margis. — 3. a) Simple aveu, romance sans paroles. Thomé b) Menuet Maintenon. Thomé. — 4. Trois danses caractéristiques. Lacôme : n° 1 Les patineurs, polka suédoise ; n° 2 Menuet ; n° 3 La danse des Epées, polka guerrière. — 5. Retraite Espagnole Ruiz del Portal. Le Chef de musique, P. Pilot.
Quelques concerts sur le Kiosque : Musique du 137e R.I., Lyre Fontenaisienne, Nouba du 41e malgaches.
11 septtembre 1926 — La musique du 137e Régiment d'infanterie donnera, demain dimanche, à 21 heures, sur le kiosque de la place Viète, sous la direction de son distingué chef, un concert dont voici le programme : 1. Marche provençale (L. Ganne) ; 2. Les Ribaudes (Mazurka, de L. Ganne) ; 3. Ouverture de Rip (Planquette) ; Scènes bohémiennes (Bizet), n° 1 Prélude n° 2, Sérénade n° 3 Marche ; 5. Marche de Tannhauser ; 6. Retraite espagnole (Ruiz-del-Portal). Le chef de musique P. Pilot.
9 juin 1927 — Répétition de la Lyre fontenaisienne des morceaux qu'elle donnera au cours de son excursion des 12 et 13 juin, dans l'Ile d'Oléron. Elle fera sa répétition générale sur le kiosque de la place Viète, jeudi prochain, 9 juin, de 9 h. à 10 h. 30. Les morceaux ci-après seront exécutés à cette répétition-concert : 1. Marche militaire n° 1 (Schubert) — 2. Ouverture des Deux Roses (de Groot) — 3. Ballet de Coppélia, prélude et mazurka (Léo Delibes) — 4. Concerto pour clarinettes (Wettge) — 5. Linons et dentelles, grande valse (Popy).
22 juillet 1928 — Dimanche prochain 22 juillet, à l'occasion des courses hippiques, la Lyre Fontenaisienne et l'Orphéon donneront, place Viète, à 2l h. 30, un concert dont voici le programme : 1. Le coq gaulois, allegro (Popy) — 2. Le rocher fantôme, ouverture (Staz) — 3. Le Freischulz (Weber), chœur Orphéon. — 4. Babillage, intermezzo (Gilet) — 5. Vision d'avril (M. Chapuis), chœur Orphéon. — 6. Premier soir d'amour, valse de genre (Popy).
27 septembre 1930 — Voici le programme du concert que donneront la Lyre fontenaisienne et la Nouba du 41e malgaches, dimanche 27 septembre 1930, à 20 h. 30, place Viète : 1. Marche, par la Nouba. — 2. Ouverture d'Egmont (Beethoven) — 3. Espana (Chabrier) — 4. Danses hongroises n° 5 et 6 (Brahms) — 5. Les bons Bourgeois, polka (Sellenick) — 6. Marche, par la Nouba.
A l'issue du concert, défilé par la Nouba.
23 novembre 1930 — La Lyre fontenaisienne et Orphéon. Concert, dimanche 23 novembre 1930, à 15 heures, place Viète. Programme : 1. En liesse, allegro (Turine) — 2. Egmont, ouverture (Beethoven) — 3. Brassée de roses, valse (Allier) — 4. Près du fleuve étranger, chœur mixte (Gounod) — 5. Printemps charmeur, valse chantée (Champel). Le Directeur A. Metay.
15 septembre1932 — La Lyre fontenaisienne. Programme du concert du jeudi 15 septembre à 20 h. 30, place Viète : 1. Marche des Collégiens (Bouchel) — 2. a) Gavotte Cécile (Auradou), b) Menuet du Boeuf (Haydn) — 3. Retour à la vie, valse (Reynaud) — 4. Les Saltimbanques, sélection (Ganne), soliste : M. Vervault. — 5. Mazurka du ballet de Coppélia (Léo Delibes).
Fontenay-le-Comte - Place Viète et Kiosque
12 juillet 1936 — Concours international de Boules ferrées lyonnaise et concert sur le Kiosque
— Basé sur 48 quadrettes, organisé par l'Amicale Bouliste Fontenaisienne, sous la Présidence d'Honneur de M. le Maire de Fontenay-le-Comte. Place Viète. Programme.
Samedi 11 juillet. — 20 h. 30 : Au « Modern' Café », tirage au sort des poules de 4. Sous le contrôle de M. Marzon, président de la Fédération Bouliste de l'Atlantique.
Dimanche 12 juillet. — 8 h. 30 précises : Ouverture du concours sous les allées ombragées de la Place Viète. Les pénalités prévues au règlement de la F.N.B. joueront à partir de 8 h. 45. — 12 heures : Arrêt du concours. — 14 heures : Reprise du concours. Tirage au sort entre les 16 quadrettes les mieux classées pour le 1/8e de finale. — Tirage au sort du concours de consolation.
15 h. 30 : Concert au kiosque de la Place Viète par la Lyre Fontenaisienne,
16 heures : Grand lâcher de pigeons voyageurs. 18 h. 30 : Avant les demi-finales, distribution des récompenses. Terminaison du concours à la lumière, s'il y a lieu.
19 mai 1949 — La Lyre Fontenaisienne, toujours active sur le kiosque.
Nous sommes heureux de faire savoir aux Fontenaisiens que la Lyre Fontenaisienne, dirigée par son nouveau chef, M. Kieffer, donnera son premier concert de plein air le jeudi 19 mai, à 21 heures, Place Viète. Nous sommes sûrs que le public se rendra nombreux à ce concert dont le programme suit :
1. Au Pays Lorrain (ouverture), G. Balay. — 2. Le Roi s'amuse (scènes de ballet), Léo Delibes, a) Gaillarde ; b) Pavane ; c) Scène du Bouquet ; d) Madrigal ; e) Passe-Pied. — 3. Deux Mazurkas, F. Chopin. — 4. Le Pays du Sourire (fantaisie), F. Lehar. — 5. Rondo, E. Van Beethoven. — 6. La Victoire ou la Mort, Chomel, (défilé avec tambours et clairons) — 7. Groupement Roussel, Kieffer, (défilé avec tambours et clairons).
Des chaises seront mises à la disposition du public.
La Lyre Fontenaisienne toujours active, voir ici.
14 juillet 2010 Concert de la Lyre Fontenaisienne sur le Kiosque Viète, voir ici.
La Lyre Fontenaisienne sur le Kiosque Viète, 10 juin 2010 fête de la musique. (1/4) — (2/4) — (3/4) — (4/4)
Orphéon de Fontenay-le-Comte, fondé en 1887, président Docteur Guéry, direction P. Grouanne, 55 exécutants ;
Lyre fontenaisienne (harmonie avec section de tambours et clairons), fondée en 1884, président Hodbert, direction Emmanuel Goulois, 62 exécutants.
- Classement : 10.53%
Re: Kiosques à Musique
ABSCON - Le Kiosque
(NORD)
Abscon est exploité pour sa houille par la compagnie des Mines d'Anzin à partir de 1822. Jusqu'à cette date toute la zone située au nord de cette commune, au delà du Chemin de Valenciennes à Douai — future rue Jean Jaurès — est une terre labourable, non édifiée, parsemée de quelques moulins à vent. La première fosse, baptisée La Pensée, est foncée en 1822 et commence son extraction en 1824 sur le puits de fosse installé sur le Chemin d'Abscon à Erre — future rue Emile Zola —, près de la future rue Henri Décamps.
Au 30 mars 1827, la Compagnie est concessionnaire de 25 fosses situées à Anzin (15), à Fresnes (4), à Vieux-Condé (5) et à Abscon (La Pensée). (1)
La compagnie ouvre ensuite la fosse Saint-Marc en 1836, la fosse Jennings en 1837 et la fosse Casimir Perier en 1856, lesquelles seront successivement mises en exploitation.
La veine de la Pensée, une fois épuisée, cesse ses activités dès 1871, l'ancien puits restant toutefois utilisé comme aérage du puits de Saint-Marc.
Plan d'Abscon en 1851
La population absconnaise de 600 habitants en 1820 est doublée en 1840 et quintuplée en 1900, ce qui entraîne naturellement, l'organisation fréquente de manifestations festives : tir à l'oiseau, carrousel, ducasses, concerts et bientôt festivals et concours musicaux.
On ne peut parler d'Abscon sans évoquer sa célèbre et excellente Fanfare des Mineurs. Fondée en 1863, elle va gravir les échelons de son art et atteindre l'excellence dès 1875, dirigée par L. Doyen. Active sur toute la région mais également sur Reims, Paris etc., à la tête de plus de cent musiciens, elle est appréciée, récompensée et primée partout où elle se déplace. Ayant grappillé par ci par là les traces de cette belle fanfare, nous nous devions d'en relater son passage (2)
La chorale La Cécilienne, fondée en 1880, suit l'exemple de la Fanfare des Mineurs d'Abscon dans ses succès et précède Les Amis Réunis, société des Trompettes d'Abscon, dirigée par M. Corbisez, classée en 1e division depuis 1894.
Il était naturel qu'avec une telle abondance de musiciens de grande valeur, un Kiosque à musique soit érigé.
Sa construction date des environs de 1905-1908. Deux bornes de pierre encadrent l'entrée de l'escalier de six marches de ce Kiosque octogonal ; ses colonnes en fonte portent une toiture en zinc surmontée d'une lyre ; le garde-corps, tout d'abord constitué d'une rampe horizontale en bois fixée à mi hauteur, sera remplacé par une balustrade de bois découpé ; son soubassement est en briques et pierre.
Abscon - La Fosse La Pensée — Le Kiosque à musique et Bâtiments de La Pensée
Pour la première fois, depuis que nous avons commencé cette chronique des kiosques à musique, nous tombons sur une énigme d'importance, pour l'instant non résolue : le lieu d'édification de ce kiosque est incertain pour ne pas dire abscons ! Les seuls indices que nous possédons, ce sont les deux longs bâtiments de brique situés derrière ce kiosque, quelques arbres, un petit square entourant ledit kiosque et quelques bancs de bois placés autour pour les promeneurs ou les auditeurs. Et bien entendu l'indication précieuse du marchand de tabacs d'Abscon, M. Fourez, éditeur de cartes postales à l'occasion, libellant sa carte : Abscon - Le Kiosque et Bâtiments de la Pensée. On sait que le puits de la fosse La Pensée est fermé depuis 1871, et comblé en 1950. Les caractéristiques de nos deux bâtiments en fonds de kiosque, ressemblent, à quelques infimes détails près, au seul bâtiment subsistant aujourd'hui sur le carreau de fosse, rue Henri Décamps.
Nous pensons donc que le kiosque à musique se situait à proximité immédiate de l'ancienne fosse La Pensée, inactive depuis tant d'années, et que deux bâtiments semblables à celui de la rue Henri Décamps, avaient été édifiés à côté.
Abscon est occupé par les allemands depuis le 25 août 1914, pendant 4 longues années, clôturées par une série de bombardements et de destructions pour couvrir leur fuite. La ville est libérée par les troupes canadiennes le 18 Octobre 1918.
En 1920, l'Harmonie Municipale d'Abscon est créée. La Fanfare des Mineurs se reforme, mais ne sera jamais plus au niveau de ce qu'elle avait atteint. La fosse Saint-Marc, la dernière encore en activité, ferme en 1960 avant d'être supprimée en 1968.
Le Kiosque a disparu comme il était venu, sans laisser de traces.
Kiosque disparu.
voir ici, un des bâtiments de la Fosse La Pensée d'Abscon, aujourd'hui.
publié par JeanMarc Ven 20 Jan 2017 13:14
4 juillet 1850 — Nomination du Roi d'Abscon
— Dimanche dernier, les cris de Vive le Roi ! vive le Roi ! remplissaient tout le village d'Abscon et étaient répétés par les échos d'alentour. Comme le plus grand calme régnait dans la commune, on voyait bien que rien de politique ne se rattachait à ces cris. Le monarque qu'on venait d'élever sur le pouvoir était M. Antoine Albecq, un excellent et adroit cultivateur que ses concitoyens venaient de nommer roi des Archers à l'occasion de la formation d'une nouvelle société de tir à l'arc au berceau qu'on vient de créer à Abscon en concurrence avec la société de tir à l'oiseau dont le chef porte le titre de Président. Pour éviter toute confusion, le nouveau dignitaire avait été nommé Roi. De là les vivats qui retentissaient à Abscon.
12 août 1860 — Tir à la cible et concerts musicaux font bon ménage
— Dimanche dernier, 12, un tir à la cible a eu lieu à Abscon. Malgré la pluie, qui, depuis quelque temps, se met de toutes les parties, cette fête a encore été bien belle et vers midi, les nombreux uniformes qui brillaient dans la rue principale, les joyeux pas redoublés qui retentissaient de toutes parts donnaient à cette commune un air de citadelle un jour de grande revue. Les compagnies de sapeurs-pompiers de quatorze communes et cinq ou six sociétés de musique se sont rendues à l'invitation de M. le maire d'Abscon et ont pris part à ce tir, qui avait un attrait irrésistible. Les prix étaient magnifiques et au nombre de six. Voici les noms des communes auxquelles appartiennent les gagnants : 1er prix, Abscon : une jolie montre en or. — 2e prix, Roeulx : une louche en argent. — 3e prix, Escaudain : une montre en argent. — 4e prix, Anzin : un couvert en argent. — 5e prix, Anzin : six cuillères à café. — 6e prix, Abscon : une épinglette de pompier.
Quelques manifestations programmées à Abscon
22 juillet 1884 — Abscon — Nous apprenons qu'un grand Carrousel aura lieu dans cette commune, le 10 août prochain.
21 août 1886 — Abscon — A l'occasion de l'inauguration de la mairie, un tir à la cible aura lieu dimanche 29 août. Les musiques d'Abscon, Fenain, Somain, Aniche, Denain, etc., prêteront leur concours à cette fête qui promet d'être brillante.
11 juin 1887 — Abscon — Festival. — Un grand nombre de sociétés ont promis leur concours pour le festival qui aura lieu dans cette commune demain dimanche 12 juin.
17 juin 1890 — La Fanfare des Mineurs d'Abscon triomphe sur le Kiosque à musique de la promenade Saint-Jacques de Douai
— Abscon. Dimanche dernier, la Fanfare d'Abscon, invitée à participer aux fêtes de Douai, s'est rendue dans cette ville où elle a donné un Concert sur le kiosque de la promenade Saint-Jacques. Elle a exécuté avec beaucoup de succès plusieurs morceaux choisis de son répertoire.
Un magnifique bouquet a été offert au chef de la Fanfare, M. Doyen, qui a reçu les éloges de tous les amateurs de belle musique de Douai. Les applaudissements du public ont été si chaleureux et si prolongés que la Fanfare d'Abscon a dû exécuter un morceau de plus qu'au programme.
16 juillet 1889 — Après ses succès au Concours international de musique de Paris, la Fanfare des Mineurs d'Abscon enchaîne avec un concert sur le Kiosque à musique n°4 du Champ-de-Mars, à l'occasion de l'Exposition Universelle de 1889
— Abscon. Parmi les sociétés musicales de la région du Nord qui ont pris part, le 7 et 8 courant, au concours international de musique de Paris, nous devons placer en tête la grande fanfare des mineurs
d'Abscon, devenue célèbre par ses brillants succès. Elle vient de consacrer définitivement sa réputation artistique hors ligne en remportant de haute lutte une victoire éclatante en division d'excellence. Les jurys, sous l'impression d'une supériorité incontestable, lui ont décerné, avec leurs vives félicitations : le 1er prix de lecture à vue, le 1er prix d'exécution et le 1er prix d'honneur.
A ce sujet, nous blâmons avec indignation les procédés indélicats de certaine société qui a cherché, par des moyens inavouables, à s'attribuer le succès obtenu par la fanfare d'Abscon, sous prétexte de différence dans l'instrumentation. Qu'on sache bien que la digne musique d'Abscon est au-dessus de ces mesquineries.
Cette société est réellement remarquable si l'on considère que, composée exclusivement d'ouvriers mineurs, elle est parvenue à exécuter magistralement des chefs-d'oeuvre tels que, par exemple, le Naufrage de la Méduse, morceau d'une science très profonde, produisant beaucoup d'effet et hérissé d'un bout à l'autre de telles difficultés qu'il est presque inabordable pour fanfares et que les meilleures harmonies de notre région joueraient avec peine.
Après avoir moissonné tant de lauriers au concours international, cette vaillante société s'est encore distinguée tout spécialement par un concert qu'elle a donné au Champ-de-Mars le lundi 8 courant, au kiosque n°4, de 8 h. ½ à 10 h. ½ du soir.
Les nombreux auditeurs présents étaient émerveillés du brio et de la finesse avec lesquels elle a rendu les morceaux choisis de son programme. Aussi était-ce par des trépignements et des « bis » sans fin que la foule marquait son enthousiasme.
Pour clore ses triomphes, elle s'est rappelée qu'il y avait là-bas à St-Etienne des frères à soulager, et, alors tendant leurs casquettes de musiciens-mineurs, ces braves ont récolté 150 francs qu'ils ont remis à l'oeuvre. Le produit de leur quête généreuse eût été décuplé si des troncs avaient été mis à leur disposition. Honneur donc à cette valeureuse phalange artistique et à son habile chef, M. Doyen.
Un amateur de bonne musique.
Abscon - Le Kiosque — Fête du 14 juillet sur la place de l'Hôtel de ville
22 juin 1890 — Grand festival musical d'Abscon, liste des participants
— Un grand festival d'Harmonies, de Fanfares et d'Orphéons avec primes, aura lieu à Abscon dimanche prochain 22 Juin. Les Sociétés suivantes y prendront part :
La Fanfare municipale de Somain — La Fanfare de Montigny — La Musique communale d'Anzin — L'Union Chorale de Saint-Vaast-là-Haut — Les Orphéonistes de Denain — L'Harmonie d'Hérin — La Fanfare d'Escaudain — L'Union Chorale de Lourches — L'Harmonie des Mineurs de Denain — La Fanfare d'Haulchin — La Fanfare des Mineurs de St-Vaast-là-Haut — L'Union Chorale de Denain — La Fanfare de Fenain — La Fanfare de Bouchain — La Grande Fanfare de Raismes — La Fanfare d'Auberchicourt — La Fanfare municipale d'Hérin.
Les Sociétés seront reçues à la Mairie où les vins d'honneur leur seront offerts.
Festival d'harmonies, fanfares, orphéons et sapeurs-pompiers d'Abscon du 14 mai 1893
16 mai 1893. — Notre festival a attiré dimanche, à Abscon, une foule nombreuse venue de toutes les communes voisines. On a été heureux d'entendre et d'applaudir les excellentes musiques qui ont bien voulu prendre part à notre fête.
Je ne vous les nommerai pas, vous en avez donné les noms d'avance. Je vous signalerai seulement parmi celles qui nous ont véritablement charmés, les fanfares de St-Vaast-là-Haut, d'Escaudain et de Marly, l'harmonie des mineurs de Denain, celle de Vieux-Condé, et l'Union Chorale de St-Vaast.
En dehors de l'arrondissement, l'harmonie d'Aniche et la fanfare de Somain ont été très appréciées.
Notre excellente fanfare des mineurs d'Abscon a fait merveille. Cela ne vous surprendra pas, Abscon a depuis longtemps gagné une place d'honneur, parmi les sociétés du Nord.
Nos rues étaient très coquettement pavoisées et le soir les illuminations ont produit un fort joli effet.
J'oubliais de vous dira que selon l'usage, les vins d'honneur ont été offerts à la mairie à toutes les sociétés.
note : La musique d'Hérin a gagné la première prime du festival d'Abscon.
20 mai 1893. — Notre correspondant d'Abscon nous a envoyé sur le festival de dimanche un compte-rendu que nous avons reproduit. Voici la liste des primes distribuées :
Musiques et Orphéons
1re prime, Hérin, fanfare. —2e, Valenciennes, Orphéon du faubourg de Lille. — 3e, Fenain, fanfare. — 4e, Somain, chorale. — 5e Saulzoir, fanfare. — 6e, Montigny, fanfare. — 7e, Auberchicourt, fanfare. — 8e, Escaudain, fanfare.
8 juin 1902 — Festival d'orphéons, harmonies, fanfares et trompettes d'Abscon
— Abscon. Les sociétés musicales (orphéons, harmonies, fanfares, trompettes) sont invitées à assister au festival qui aura lieu le dimanche 8 juin 1902 et qu'organise la municipalité d'Abscon.
Toutes les sociétés exécuteront deux morceaux à leur choix.
Les primes en espèces à décerner par la voie du sort se composent comme suit :
1e catégorie (excellence, supérieure et 1re division) : 1 prime de 150 fr. et 1 prime de 100 fr.
2e catégorie (sociétés des 2e et 3e divisions) : 1° prime, 100 fr. ; 2°, 75fr. ; 3°, 50 fr. ; 4°, 40 fr. ; 5e et 6e chacune 30 fr ; 7e , 8e, 9e, 10e, 11e chacune 25 fr.
Adresser les adhésions au maire d'Abscon avant le 1er mai, dernier délai.
L'Harmonie municipale d'Abscon, aujourd'hui.(1/2) — (2/2)
Sociétés musicales actives à Abscon en 1909 :
La Cécilienne (chorale), fondée en 1880, président Lanthiez, directeur Ferdinand, 80 exécutants ;
Fanfare des mineurs, fondée en 1863, président Favier, directeur L. Doyen, 108 exécutants.
(1) Mise au point
Certains journalistes actuels, en mal de copie, ont situé le lieu des accidents (coups de grisou) des 9 avril 1823 et 26 juin 1824 provoquant 42 victimes, à Abscon, précisément sur la fosse de La Pensée. Or, cette dernière fosse n'avait pas encore ouvert son exploitation à cette date. Ces malheureux accidents se sont en fait produits sur la fosse du Chauffour, à Anzin.
(2) Quelques exemples du parcours exemplaire de la Fanfare des Mineurs d'Abscon :
— en mai 1868, Pecquencourt, la Fanfare d'Abscon est accueillie à son festival musical auquel participe une quinzaine d'autres formations ;
— appelée Harmonie d'Abscon, elle se présente en septembre 1868 au Festival de Valenciennes ;
— le 11 juillet 1869, au Grand Concours de Cambrai, la Fanfare d'Abscon, classée en 3e division, obtient le 1er prix à l'unanimité et la médaille d'or, devant cinq autres concurrents de cette catégorie ;
— la Fanfare d'Abscon participe à la fête communale d'Escaudain, en mars 1870 ;
— au Festival d'Anzin de mai 1872, elle triomphe dans Nabuchodonosor ;
— le 22 juin 1873, le Festival de Marchiennes accueille la Fanfare des mineurs d'Abscon et 11 autres sociétés musicales. La musique d'Abscon a clôturé dignement la fête par deux ouvertures si bien exécutées qu'elle a dû, pour répondre au désir de son auditoire, faire entendre un troisième morceau. Forte de son succès elle enchaîne 7 ours plus tard, le 29, au Concours de Bapaume ;
— classée en mai 1875 en 1ere division, la Fanfare des Mineurs remporte le 1er prix de lecture à vue et le 1er prix d'exécution et obtient le 4e prix d'excellence au Concours musical d'Amiens ; elle prend part le 13 juin 1875 au Festival international de Valenciennes ;
— au Festival de Cambrai d'août 1880, elle remporte le 1er prix d'exécution à l'unanimité, doté d'une prime de 1.000 francs et d'une médaille d'or et obtient le 1er en soli avec une médaille d'or ;
— le 5 août 1888 au grand festival musical de Valenciennes, M. L. Doyen et sa fanfare des mineurs d'Abscon viennent interpréter Guillaume Tell de Rossini et une Fantaisie espagnole ;
— au Grand concours international de musique de Paris des 7 et 8 juillet 1889, elle remporte les 1er prix de lecture à vue, 1er prix d'exécution et 1er prix d'honneur ;
— en juillet 1892, lors de l'inauguration du monument Fontaine d'Anzin, la Fanfare des Mineurs d'Abscon interprète sur le Kiosque à musique de la Place d'Anzin, une Symphonie de Beethoven suivie de la Symphonie concertante de Van Peuck.
— classée maintenant en division d'excellence, la Fanfare obtient, août 1892, le 2e prix d'exécution au concours de Reims.
— en septembre 1903, toujours en tête des "hit-parade", la Fanfare des mineurs d'Abscon remporte le 1er prix de lecture, le 1er prix d'excellence et le 2e prix d'honneur au Concours musical de Saint Quentin.
(NORD)
Abscon est exploité pour sa houille par la compagnie des Mines d'Anzin à partir de 1822. Jusqu'à cette date toute la zone située au nord de cette commune, au delà du Chemin de Valenciennes à Douai — future rue Jean Jaurès — est une terre labourable, non édifiée, parsemée de quelques moulins à vent. La première fosse, baptisée La Pensée, est foncée en 1822 et commence son extraction en 1824 sur le puits de fosse installé sur le Chemin d'Abscon à Erre — future rue Emile Zola —, près de la future rue Henri Décamps.
Au 30 mars 1827, la Compagnie est concessionnaire de 25 fosses situées à Anzin (15), à Fresnes (4), à Vieux-Condé (5) et à Abscon (La Pensée). (1)
La compagnie ouvre ensuite la fosse Saint-Marc en 1836, la fosse Jennings en 1837 et la fosse Casimir Perier en 1856, lesquelles seront successivement mises en exploitation.
La veine de la Pensée, une fois épuisée, cesse ses activités dès 1871, l'ancien puits restant toutefois utilisé comme aérage du puits de Saint-Marc.
Plan d'Abscon en 1851
La population absconnaise de 600 habitants en 1820 est doublée en 1840 et quintuplée en 1900, ce qui entraîne naturellement, l'organisation fréquente de manifestations festives : tir à l'oiseau, carrousel, ducasses, concerts et bientôt festivals et concours musicaux.
On ne peut parler d'Abscon sans évoquer sa célèbre et excellente Fanfare des Mineurs. Fondée en 1863, elle va gravir les échelons de son art et atteindre l'excellence dès 1875, dirigée par L. Doyen. Active sur toute la région mais également sur Reims, Paris etc., à la tête de plus de cent musiciens, elle est appréciée, récompensée et primée partout où elle se déplace. Ayant grappillé par ci par là les traces de cette belle fanfare, nous nous devions d'en relater son passage (2)
La chorale La Cécilienne, fondée en 1880, suit l'exemple de la Fanfare des Mineurs d'Abscon dans ses succès et précède Les Amis Réunis, société des Trompettes d'Abscon, dirigée par M. Corbisez, classée en 1e division depuis 1894.
Il était naturel qu'avec une telle abondance de musiciens de grande valeur, un Kiosque à musique soit érigé.
Sa construction date des environs de 1905-1908. Deux bornes de pierre encadrent l'entrée de l'escalier de six marches de ce Kiosque octogonal ; ses colonnes en fonte portent une toiture en zinc surmontée d'une lyre ; le garde-corps, tout d'abord constitué d'une rampe horizontale en bois fixée à mi hauteur, sera remplacé par une balustrade de bois découpé ; son soubassement est en briques et pierre.
Abscon - La Fosse La Pensée — Le Kiosque à musique et Bâtiments de La Pensée
Pour la première fois, depuis que nous avons commencé cette chronique des kiosques à musique, nous tombons sur une énigme d'importance, pour l'instant non résolue : le lieu d'édification de ce kiosque est incertain pour ne pas dire abscons ! Les seuls indices que nous possédons, ce sont les deux longs bâtiments de brique situés derrière ce kiosque, quelques arbres, un petit square entourant ledit kiosque et quelques bancs de bois placés autour pour les promeneurs ou les auditeurs. Et bien entendu l'indication précieuse du marchand de tabacs d'Abscon, M. Fourez, éditeur de cartes postales à l'occasion, libellant sa carte : Abscon - Le Kiosque et Bâtiments de la Pensée. On sait que le puits de la fosse La Pensée est fermé depuis 1871, et comblé en 1950. Les caractéristiques de nos deux bâtiments en fonds de kiosque, ressemblent, à quelques infimes détails près, au seul bâtiment subsistant aujourd'hui sur le carreau de fosse, rue Henri Décamps.
Nous pensons donc que le kiosque à musique se situait à proximité immédiate de l'ancienne fosse La Pensée, inactive depuis tant d'années, et que deux bâtiments semblables à celui de la rue Henri Décamps, avaient été édifiés à côté.
Abscon est occupé par les allemands depuis le 25 août 1914, pendant 4 longues années, clôturées par une série de bombardements et de destructions pour couvrir leur fuite. La ville est libérée par les troupes canadiennes le 18 Octobre 1918.
En 1920, l'Harmonie Municipale d'Abscon est créée. La Fanfare des Mineurs se reforme, mais ne sera jamais plus au niveau de ce qu'elle avait atteint. La fosse Saint-Marc, la dernière encore en activité, ferme en 1960 avant d'être supprimée en 1968.
Le Kiosque a disparu comme il était venu, sans laisser de traces.
Kiosque disparu.
voir ici, un des bâtiments de la Fosse La Pensée d'Abscon, aujourd'hui.
publié par JeanMarc Ven 20 Jan 2017 13:14
4 juillet 1850 — Nomination du Roi d'Abscon
— Dimanche dernier, les cris de Vive le Roi ! vive le Roi ! remplissaient tout le village d'Abscon et étaient répétés par les échos d'alentour. Comme le plus grand calme régnait dans la commune, on voyait bien que rien de politique ne se rattachait à ces cris. Le monarque qu'on venait d'élever sur le pouvoir était M. Antoine Albecq, un excellent et adroit cultivateur que ses concitoyens venaient de nommer roi des Archers à l'occasion de la formation d'une nouvelle société de tir à l'arc au berceau qu'on vient de créer à Abscon en concurrence avec la société de tir à l'oiseau dont le chef porte le titre de Président. Pour éviter toute confusion, le nouveau dignitaire avait été nommé Roi. De là les vivats qui retentissaient à Abscon.
12 août 1860 — Tir à la cible et concerts musicaux font bon ménage
— Dimanche dernier, 12, un tir à la cible a eu lieu à Abscon. Malgré la pluie, qui, depuis quelque temps, se met de toutes les parties, cette fête a encore été bien belle et vers midi, les nombreux uniformes qui brillaient dans la rue principale, les joyeux pas redoublés qui retentissaient de toutes parts donnaient à cette commune un air de citadelle un jour de grande revue. Les compagnies de sapeurs-pompiers de quatorze communes et cinq ou six sociétés de musique se sont rendues à l'invitation de M. le maire d'Abscon et ont pris part à ce tir, qui avait un attrait irrésistible. Les prix étaient magnifiques et au nombre de six. Voici les noms des communes auxquelles appartiennent les gagnants : 1er prix, Abscon : une jolie montre en or. — 2e prix, Roeulx : une louche en argent. — 3e prix, Escaudain : une montre en argent. — 4e prix, Anzin : un couvert en argent. — 5e prix, Anzin : six cuillères à café. — 6e prix, Abscon : une épinglette de pompier.
Quelques manifestations programmées à Abscon
22 juillet 1884 — Abscon — Nous apprenons qu'un grand Carrousel aura lieu dans cette commune, le 10 août prochain.
21 août 1886 — Abscon — A l'occasion de l'inauguration de la mairie, un tir à la cible aura lieu dimanche 29 août. Les musiques d'Abscon, Fenain, Somain, Aniche, Denain, etc., prêteront leur concours à cette fête qui promet d'être brillante.
11 juin 1887 — Abscon — Festival. — Un grand nombre de sociétés ont promis leur concours pour le festival qui aura lieu dans cette commune demain dimanche 12 juin.
17 juin 1890 — La Fanfare des Mineurs d'Abscon triomphe sur le Kiosque à musique de la promenade Saint-Jacques de Douai
— Abscon. Dimanche dernier, la Fanfare d'Abscon, invitée à participer aux fêtes de Douai, s'est rendue dans cette ville où elle a donné un Concert sur le kiosque de la promenade Saint-Jacques. Elle a exécuté avec beaucoup de succès plusieurs morceaux choisis de son répertoire.
Un magnifique bouquet a été offert au chef de la Fanfare, M. Doyen, qui a reçu les éloges de tous les amateurs de belle musique de Douai. Les applaudissements du public ont été si chaleureux et si prolongés que la Fanfare d'Abscon a dû exécuter un morceau de plus qu'au programme.
16 juillet 1889 — Après ses succès au Concours international de musique de Paris, la Fanfare des Mineurs d'Abscon enchaîne avec un concert sur le Kiosque à musique n°4 du Champ-de-Mars, à l'occasion de l'Exposition Universelle de 1889
— Abscon. Parmi les sociétés musicales de la région du Nord qui ont pris part, le 7 et 8 courant, au concours international de musique de Paris, nous devons placer en tête la grande fanfare des mineurs
d'Abscon, devenue célèbre par ses brillants succès. Elle vient de consacrer définitivement sa réputation artistique hors ligne en remportant de haute lutte une victoire éclatante en division d'excellence. Les jurys, sous l'impression d'une supériorité incontestable, lui ont décerné, avec leurs vives félicitations : le 1er prix de lecture à vue, le 1er prix d'exécution et le 1er prix d'honneur.
A ce sujet, nous blâmons avec indignation les procédés indélicats de certaine société qui a cherché, par des moyens inavouables, à s'attribuer le succès obtenu par la fanfare d'Abscon, sous prétexte de différence dans l'instrumentation. Qu'on sache bien que la digne musique d'Abscon est au-dessus de ces mesquineries.
Cette société est réellement remarquable si l'on considère que, composée exclusivement d'ouvriers mineurs, elle est parvenue à exécuter magistralement des chefs-d'oeuvre tels que, par exemple, le Naufrage de la Méduse, morceau d'une science très profonde, produisant beaucoup d'effet et hérissé d'un bout à l'autre de telles difficultés qu'il est presque inabordable pour fanfares et que les meilleures harmonies de notre région joueraient avec peine.
Après avoir moissonné tant de lauriers au concours international, cette vaillante société s'est encore distinguée tout spécialement par un concert qu'elle a donné au Champ-de-Mars le lundi 8 courant, au kiosque n°4, de 8 h. ½ à 10 h. ½ du soir.
Les nombreux auditeurs présents étaient émerveillés du brio et de la finesse avec lesquels elle a rendu les morceaux choisis de son programme. Aussi était-ce par des trépignements et des « bis » sans fin que la foule marquait son enthousiasme.
Pour clore ses triomphes, elle s'est rappelée qu'il y avait là-bas à St-Etienne des frères à soulager, et, alors tendant leurs casquettes de musiciens-mineurs, ces braves ont récolté 150 francs qu'ils ont remis à l'oeuvre. Le produit de leur quête généreuse eût été décuplé si des troncs avaient été mis à leur disposition. Honneur donc à cette valeureuse phalange artistique et à son habile chef, M. Doyen.
Un amateur de bonne musique.
Abscon - Le Kiosque — Fête du 14 juillet sur la place de l'Hôtel de ville
22 juin 1890 — Grand festival musical d'Abscon, liste des participants
— Un grand festival d'Harmonies, de Fanfares et d'Orphéons avec primes, aura lieu à Abscon dimanche prochain 22 Juin. Les Sociétés suivantes y prendront part :
La Fanfare municipale de Somain — La Fanfare de Montigny — La Musique communale d'Anzin — L'Union Chorale de Saint-Vaast-là-Haut — Les Orphéonistes de Denain — L'Harmonie d'Hérin — La Fanfare d'Escaudain — L'Union Chorale de Lourches — L'Harmonie des Mineurs de Denain — La Fanfare d'Haulchin — La Fanfare des Mineurs de St-Vaast-là-Haut — L'Union Chorale de Denain — La Fanfare de Fenain — La Fanfare de Bouchain — La Grande Fanfare de Raismes — La Fanfare d'Auberchicourt — La Fanfare municipale d'Hérin.
Les Sociétés seront reçues à la Mairie où les vins d'honneur leur seront offerts.
Festival d'harmonies, fanfares, orphéons et sapeurs-pompiers d'Abscon du 14 mai 1893
16 mai 1893. — Notre festival a attiré dimanche, à Abscon, une foule nombreuse venue de toutes les communes voisines. On a été heureux d'entendre et d'applaudir les excellentes musiques qui ont bien voulu prendre part à notre fête.
Je ne vous les nommerai pas, vous en avez donné les noms d'avance. Je vous signalerai seulement parmi celles qui nous ont véritablement charmés, les fanfares de St-Vaast-là-Haut, d'Escaudain et de Marly, l'harmonie des mineurs de Denain, celle de Vieux-Condé, et l'Union Chorale de St-Vaast.
En dehors de l'arrondissement, l'harmonie d'Aniche et la fanfare de Somain ont été très appréciées.
Notre excellente fanfare des mineurs d'Abscon a fait merveille. Cela ne vous surprendra pas, Abscon a depuis longtemps gagné une place d'honneur, parmi les sociétés du Nord.
Nos rues étaient très coquettement pavoisées et le soir les illuminations ont produit un fort joli effet.
J'oubliais de vous dira que selon l'usage, les vins d'honneur ont été offerts à la mairie à toutes les sociétés.
note : La musique d'Hérin a gagné la première prime du festival d'Abscon.
20 mai 1893. — Notre correspondant d'Abscon nous a envoyé sur le festival de dimanche un compte-rendu que nous avons reproduit. Voici la liste des primes distribuées :
Musiques et Orphéons
1re prime, Hérin, fanfare. —2e, Valenciennes, Orphéon du faubourg de Lille. — 3e, Fenain, fanfare. — 4e, Somain, chorale. — 5e Saulzoir, fanfare. — 6e, Montigny, fanfare. — 7e, Auberchicourt, fanfare. — 8e, Escaudain, fanfare.
8 juin 1902 — Festival d'orphéons, harmonies, fanfares et trompettes d'Abscon
— Abscon. Les sociétés musicales (orphéons, harmonies, fanfares, trompettes) sont invitées à assister au festival qui aura lieu le dimanche 8 juin 1902 et qu'organise la municipalité d'Abscon.
Toutes les sociétés exécuteront deux morceaux à leur choix.
Les primes en espèces à décerner par la voie du sort se composent comme suit :
1e catégorie (excellence, supérieure et 1re division) : 1 prime de 150 fr. et 1 prime de 100 fr.
2e catégorie (sociétés des 2e et 3e divisions) : 1° prime, 100 fr. ; 2°, 75fr. ; 3°, 50 fr. ; 4°, 40 fr. ; 5e et 6e chacune 30 fr ; 7e , 8e, 9e, 10e, 11e chacune 25 fr.
Adresser les adhésions au maire d'Abscon avant le 1er mai, dernier délai.
L'Harmonie municipale d'Abscon, aujourd'hui.(1/2) — (2/2)
Sociétés musicales actives à Abscon en 1909 :
La Cécilienne (chorale), fondée en 1880, président Lanthiez, directeur Ferdinand, 80 exécutants ;
Fanfare des mineurs, fondée en 1863, président Favier, directeur L. Doyen, 108 exécutants.
(1) Mise au point
Certains journalistes actuels, en mal de copie, ont situé le lieu des accidents (coups de grisou) des 9 avril 1823 et 26 juin 1824 provoquant 42 victimes, à Abscon, précisément sur la fosse de La Pensée. Or, cette dernière fosse n'avait pas encore ouvert son exploitation à cette date. Ces malheureux accidents se sont en fait produits sur la fosse du Chauffour, à Anzin.
(2) Quelques exemples du parcours exemplaire de la Fanfare des Mineurs d'Abscon :
— en mai 1868, Pecquencourt, la Fanfare d'Abscon est accueillie à son festival musical auquel participe une quinzaine d'autres formations ;
— appelée Harmonie d'Abscon, elle se présente en septembre 1868 au Festival de Valenciennes ;
— le 11 juillet 1869, au Grand Concours de Cambrai, la Fanfare d'Abscon, classée en 3e division, obtient le 1er prix à l'unanimité et la médaille d'or, devant cinq autres concurrents de cette catégorie ;
— la Fanfare d'Abscon participe à la fête communale d'Escaudain, en mars 1870 ;
— au Festival d'Anzin de mai 1872, elle triomphe dans Nabuchodonosor ;
— le 22 juin 1873, le Festival de Marchiennes accueille la Fanfare des mineurs d'Abscon et 11 autres sociétés musicales. La musique d'Abscon a clôturé dignement la fête par deux ouvertures si bien exécutées qu'elle a dû, pour répondre au désir de son auditoire, faire entendre un troisième morceau. Forte de son succès elle enchaîne 7 ours plus tard, le 29, au Concours de Bapaume ;
— classée en mai 1875 en 1ere division, la Fanfare des Mineurs remporte le 1er prix de lecture à vue et le 1er prix d'exécution et obtient le 4e prix d'excellence au Concours musical d'Amiens ; elle prend part le 13 juin 1875 au Festival international de Valenciennes ;
— au Festival de Cambrai d'août 1880, elle remporte le 1er prix d'exécution à l'unanimité, doté d'une prime de 1.000 francs et d'une médaille d'or et obtient le 1er en soli avec une médaille d'or ;
— le 5 août 1888 au grand festival musical de Valenciennes, M. L. Doyen et sa fanfare des mineurs d'Abscon viennent interpréter Guillaume Tell de Rossini et une Fantaisie espagnole ;
— au Grand concours international de musique de Paris des 7 et 8 juillet 1889, elle remporte les 1er prix de lecture à vue, 1er prix d'exécution et 1er prix d'honneur ;
— en juillet 1892, lors de l'inauguration du monument Fontaine d'Anzin, la Fanfare des Mineurs d'Abscon interprète sur le Kiosque à musique de la Place d'Anzin, une Symphonie de Beethoven suivie de la Symphonie concertante de Van Peuck.
— classée maintenant en division d'excellence, la Fanfare obtient, août 1892, le 2e prix d'exécution au concours de Reims.
— en septembre 1903, toujours en tête des "hit-parade", la Fanfare des mineurs d'Abscon remporte le 1er prix de lecture, le 1er prix d'excellence et le 2e prix d'honneur au Concours musical de Saint Quentin.
- Classement : 10.53%