Kiosques à Musique

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JeanMarc
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FONTENAY-SOUS-BOIS - Le Kiosque à musique
(VAL DE MARNE)
Le plan napoléonien de Fontenay-sous-Bois de 1812 nous renseigne sur l'état des lieux : les quartiers de la Croix Bossée et de la Vieille Porte sont constitués d'une multitude de petites parcelles et jardins, face au Parc de Vincennes, sans aucune construction, ce qui va permettre à la Compagnie du Chemin de fer de l'Est de pouvoir implanter aisément une Gare sur la ville ainsi que le prolongement des voies provenant de la gare de la Bastille passant par Vincennes.
La ligne est inaugurée le 22 septembre 1859. Elle dessert Paris-Reuilly — Paris-Bel-air — Saint-Mandé — Vincennes — Fontenay-sous-Bois — Nogent-sur-Marne — Joinville-le-Pont. Elle sera ensuite prolongée jusqu'à Verneuil-l'Etang. (1)
La place de la gare est indifféremment appelée place du Chemin de Fer ou place de la Station. Un rond-point est aménagé au centre de celle-ci, des marronniers sont plantés.

Au cours de la même période, de 1855 à 1866, le Parc de Vincennes, contigu à Fontenay, est profondément modifié, sur les instances de Napoléon III et suivant les instructions et plans de l'ingénieur Jean-Charles Alphand et de l'architecte Jean-Pierre Barillet-Deschamps. Le lac des Minimes est creusé de 1857 à 1859. En 1860, le Parc, devenu Bois de Vincennes, est attribué en pleine propriété à la ville de Paris, les sept communes limitrophes, dont Fontenay-sous-Bois, en gardant toutefois l'administration.

Plan de Fontenay-sous bois en 1900
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Entre le nouveau Lac des Minimes et la gare de chemin de fer de Fontenay, se situe la Pelouse de Fontenay : c'est l'emplacement que la ville a adopté depuis des décennies pour ses manifestations, concerts et fêtes. Ainsi le dimanche 6 août 1837 et pendant trois jours, la fête patronale fontenaysienne s'y déroule comme à l'accoutumée : orchestre, jeux de toute espèce, restaurans, feu d'artifice...
Le Bois de Vincennes est utilisé à volonté, pour leurs exercices et concerts, par les nombreux régiments qui se succèdent dans les deux imposants forts avoisinants : les forts de Vincennes et de Nogent. Ce dernier, situé en fait sur Fontenay-sous-Bois, est édifié de 1840 à 1842. L'achèvement de sa construction a d'ailleurs tardé en raison des mouvements sociaux des terrassiers : en 1841, ceux-ci font cause commune avec les 500 ouvriers qui travaillent à l'édification du fort de Romainville, réclamant que le prix de leur journée passe de 2,50 frs à 3 frs. En attendant, les régiments fontenaysiens campent dans des baraquements : le 5 mars 1841, les premier et troisième bataillons du 5e léger quittent Orléans pour s'installer dans ces casernements provisoires.

Les musiques des divers bataillons du Fort de Nogent — en 1874, le 30e bataillon de Chasseurs à pied — et des régiments d'infanterie du Fort de Vincennes, viennent jouer sur la place de la Station à la belle saison, en dehors des périodes de manoeuvres, et de temps à autre sur la Pelouse. A partir de 1875, la Fanfare de Fontenay, nouvellement créée, vient les seconder alternativement.
Au grand dam de nombreux fontenaysiens et du journal L'Echo de Vincennes, le Préfet de la Seine, à partir d'avril 1885, transfère les Concerts militaires qui avaient lieu sur la place du Chemin de Fer. Dorénavant, ils seront joués sur la Pelouse de Fontenay. D'après le même journal, une subvention était allouée à la musique militaire lorsqu'elle jouait sur la place de la Station, et il semblerait que ladite subvention soit ainsi économisée, du fait que les musiciens jouent maintenant sur la Pelouse de Fontenay !
Le Maire de Fontenay, Désiré Richebois, interpellé à ce sujet, en juillet 1886, par L'Echo de Vincennes, prie le journal d'adresser ses requêtes au sieur Thomas, général de la place et au Préfet de la Seine. Richebois précise en outre que la municipalité était disposée à faire
les plus grands sacrifices pour que les musiciens soient à l'abri du soleil et de la pluie, qu'en attendant la construction d'un kiosque, le conseil municipal avait voté l'acquisition de chaises destinées aux artistes... Les prémices d'un kiosque à musique !...
L'année suivante, 1887, la situation ne s'améliore pas : le préfet de la Seine qui, effectivement, fixe les Concerts militaires de Paris et des villes avoisinantes, alloue la Pelouse de Fontenay-sous-Bois, comme lieu des concerts du Régiment d'infanterie de Vincennes aux dates, jours et heures suivants : de quatre à cinq heures du soir jusqu'au 14 juin, de cinq à six heures du 15 juin au 31 août et de quatre à cinq heures du 1er septembre à la fin de la saison, les premier et troisième jeudis de chaque mois. L'affaire est réglée comme du papier à musique, osons-nous dire !...
Heureusement la Fanfare de Fontenay assure quelques concerts sur la Place du Chemin de Fer, lorsqu'elle n'est pas en déplacement pour festivals et concours.

La fabuleuse Exposition 1900 de Paris et son annexe de Vincennes-Daumesnil, toute proche de Fontenay-sous Bois, ne manque pas d'attirer l'attention et la curiosité des fontenaysiens. Edouard-Henri Squéville (1847-1906), maire de 1893 à 1906, n'est pas le dernier à s'intéresser à cette manifestation, et plus particulièrement à l'un de ses nombreux Kiosques à musique. Quatre de ceux-ci, construits sur le même modèle, sont disposés à chaque coin du Champ-de-Mars entre la
Tour de 300 mètres (324 mètres aujourd'hui, antenne incluse) et le Château d'Eau aménagé devant le Palais de l'Electricité.

Exposition Paris 1900 - Palais de l'Electricité sur le Champ-de-Mars. Deux Kiosques à musique situés de part et d'autre du Château d'Eau. Deux autre Kiosques sont installés à l'autre extrémité du Champ-de-Mars (cliché pris de la Tour Eiffel)
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Exposition Paris 1900 - Kiosque à musique devant le Palais du Génie Civil, un des quatre kiosques du Champ-de-Mars.
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Edouard-Henri Squéville réunit les conseillers municipaux le jeudi 14 février 1901 et leur fait part de son projet kiosquaire (l'adjectif n'existant pas, il est temps, soyons fou, de créer un néologisme !). Il est décidé à faire une offre arrêtée à 2.500 francs pour l'acquisition d'un des 4 kiosques du Champ-de-Mars de l'Exposition. Le 28 février, on se réunit à nouveau : Squéville, qui a bien négocié, fait voter en conséquence un crédit de 5.000 francs pour l'achat du Kiosque et pour la transformation du rond point de la Place de la Gare en Square. Le 25 mars 1901, le conseil municipal adopte le devis des travaux de soubassement et d'aménagement du kiosque, portant ainsi l'ensemble de l'opération square-kiosque à 8.000 francs.
Ce kiosque à musique hexagonal, aux colonnes et balustrades en bois, supportant une toiture en zinc bordée de bois découpé en festons est donc démonté du Champ-de-Mars parisien et reconstruit sur la place de la Station fontenaysienne, au-dessus d'un soubassement de pierres meulières recouvrant un abri de rangement. Il est inauguré le dimanche 2 juin 1901, à 3 heures.
Un cortège, constitué des sociétés fontenaysiennes, organisé à partir de la place de la Mairie, parcoure les rues jusqu'à la Place de la Station où un concert est donné sur le Kiosque par la Fanfare de Fontenay et les Enfants de la Dotation de la Jeunesse de France, suivi d'exercices de gymnastique réalisés par la Société l'Espérance.

Les concerts sont rapatriés de la Pelouse de Fontenay-sous-Bois sur le Kiosque de la place de la Station : la musique du 26e régiment de Chasseurs qui a succédé en 1901 au 29e régiment cantonné près de 10 ans ; la musique de l'école d'artillerie du Fort de Vincennes; celle du 23e Dragons ; la Fanfare de Fontenay et bientôt, à partir de 1907, la Lyre de Fontenay.

Kiosque de l'Exposition 1900 devant le Palais du Génie Civil sur le Champ-de-Mars — Kiosque reconstruit sur la Place de la Station de Fontenay-sous-Bois
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La Pelouse de Fontenay n'est pas délaissée pour autant : dès la belle saison, la Tente du Bal Voisin est déployée et toutes les manifestations festives s'y déroulent allant des représentations théâtrales aux Bals populaires. Lors de la Fête patronale et de la Fête Nationale, tout le monde s'y rend, et pas seulement les fontenaysiens. Ce M. Voisin semble s'être taillé un beau succès avec ses Tentes de Bal ! Il installe et décore ses tentes, organise les bals et fêtes, là où on le lui demande. Tout l'est parisien fait appel à lui.(2) A Fontenay-sous-Bois, la tente du Bal Voisin est mise à contribution depuis 1874. En 1896, après négociations avec la municipalité fontenaysienne, le sieur Voisin baisse le prix d'entrée de sa tente de Bal en créant des abonnements à 3 francs pour la nuit entière. En 1906, on voit apparaître la concurrence de la tente Brouchot...

La Place de la Station est affectée à un marché communal bihebdomadaire, depuis la délibération municipale du 21 mai 1881, appuyée par un arrêté préfectoral du 11 août 1881. Les mercredis et dimanches, une soixantaine de marchands y installent leurs tentes, à 7 heures à la belle saison, et une heure plus tard, l'hiver. A midi on remballe. Les tarifs du cahier des charges du 2 septembre 1901 sont fixés comme suit :

— 1° Pour une place couverte, de 2 mètres de façade sur 3 de profondeur, le 3e mètre tenant lieu de store à l'avant : 0,65 fr. — 2° Pour une place non couverte sur le marché ou sur ses abords : 0,10 fr par mètre — 3° Pour la fourniture d'une table de 1,90m sur 0,90m : 0,20 fr. — 4° Pour la fourniture d'un rideau de derrière : 0,10 fr. — 5° Pour la garde d'un cheval ou âne sans voiture : 0,15 fr. — 6° Pour la garde d'une voiture attelée : 0,20 fr. —7° Pour la garde d'une voiture à bras : 0,10 fr.

Fontenay-sous-Bois - Place de la Station et Kiosque — Le Marché bihebdomadaire place de la Station
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Tous les ans jusqu'en 1914, un jour de la fin mai, à 8 heures du matin, c'est le grand recensement obligatoire des chevaux et voitures sur la Place de la Station ! Un embouteillage digne de la place de l'Etoile ! Une commission de classement nommée sur réquisition militaire oblige ainsi tous les propriétaires d'attelage et de chevaux à passer devant une inspection : chaque animal doit être présenté isolément, muni d'un bridon et d’un licol, et non d'un licol seulement.

Aujourd'hui, si quelques arbres ont été préservés sur la place de la Station, devenue place Moreau David, la belle Gare de Fontenay-sous-Bois et le Kiosque à musique historique de l'Expo 1900 ont été rasés impitoyablement en 1964, grâce à l'appui de conseillers municipaux sans scrupules. Une gare du RER sans âme et une pierre percée ne présentant aucun intérêt ont remplacé les édifices détruits.
Kiosque supprimé.

voir ici, Place Moreau David de Fontenay-sous-Bois, sans Kiosque, aujourd'hui. et ici.

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publié par JeanMarc Mar 24 Jan 2017 13:51

2 août 1837 — La Fête patronale ne date pas d'hier à Fontenay-sous-Bois !
— La riante situation du village de Fontenay-sous-Bois, au milieu des frais ombrages du parc de Vincennes, rend la fête patronale de ce lieu, l'une des plus attrayantes des environs de Paris. La société qui habite les environs vient se réunir au rond-point de Fontenay, la capitale y envoie également un nombreux contingent d'amateurs de fêtes champêtres.
Celle de Fontenay aura lieu le dimanche 6 août et, les deux jours suivans, les équipages stationneront dans la grande avenue de Fontenay et dans les routes qui viennent y aboutir : orchestre, jeux de toute espèce, restaurans, et surtout le feu d'artifice, rien n'a été négligé pour ajouter encore au charme de ces belles promenades.
(journal La Presse 2 août 1837)

La Société allemande de gymnase serait venue le mois suivant, après le 19 juillet 1870, elle se serait fait écharper et étriller en bonne et due forme, conflit 1870-1871 oblige !
5 juin 1870 — La Pelouse de Fontenay envahie par les gymnastes et musiciens Allemands.
Programme : La Société allemande de gymnase, qui a son siège à Paris, doit donner, demain dimanche 5 juin, sa fête annuelle sur la pelouse de Fontenay, au bois de Vincennes, avec le concours de plusieurs sociétés, tant françaises qu'étrangères, de gymnase et d'harmonie. Le départ aura lieu à 10 heures 35 de la gare de Vincennes.
Sur le programme, qui est varié et plein des plus attrayantes promesses, les exercices du corps, les concerts et, élément indispensable dans une solennité de ce genre, les banquets se combinent dans la plus intelligente proportion. Si l'on s'amusera, nous n'avons pas besoin de le dire ; le passé, s'il est permis d'employer une phrase aussi pompeuse en un sujet aussi joyeux, répond, à cet égard, de l'avenir.

Compte rendu : Hier, tandis que tout Paris se trouvait aux courses de Lonchamps, la jeune Allemagne s'était donné rendez-vous à l'autre bout de Paris, sur la pelouse de Fontenay, au bois de Vincennes, où la Société des gymnastes allemands tenait sa réunion annuelle. La pelouse, richement décorée aux couleurs françaises et allemandes, offrait un coup d'œil agréable ; tout autour du terrain où les gymnastes devaient faire leurs exercices, s'étendait un cordon de spectateurs des deux sexes, et les troupiers, accourus à Vincennes, se confondaient dans les rangs avec des femmes et des enfants internationaux.
Vers deux heures, on entendit les accords enchanteurs de l'Harmonie de Montmartre, qui précédait les gymnastes. Bannières déployées car ils ont un drapeau, ces aimables jeunes gens, les gymnastes s'avançaient par le bois, et bientôt la pelouse fut envahie par quatre ou cinq cents jeunes Allemands, panachés de quelques Français de la Société parisienne des gymnastes.
Après le défilé, les chanteurs de la société Germania et ceux de la Société des gymnastes allemands, ce qui n'est pas la même chose, firent entendre quelques-uns des merveilleux lieds allemands sans lesquels toute fête est impossible au delà du Rhin.
On se serait cru à deux cents lieues de Paris, au fin fond de l'Allemagne. Jusqu'au soir les chanteurs et les gymnastes ont alterné dans leurs exercices variés, et la vieille Germanie, peinte sur toile et accrochée à un arbre, a dû tressaillir de joie et d'orgueil en voyant cette réunion vraiment fraternelle et vraiment démocratique, car dans les rangs de ces gymnastes allemands se confondaient l'employé, le fils de famille et l'ouvrier, sans que la cordialité ait été troublée un seul instant.
Le buffet était étrange, toutes les consommations étaient d'origine allemande les gymnastes avaient fait venir les jambons de Mayence, les saucissons de Francfort, et quarante tonnes d'excellente bière de l'une des brasseries les plus renommées d'Allemagne étaient arrivées la veille par le chemin de fer du Nord.
Voilà pour la mise en scène. Quant aux exercices gymnastiques, il fallait voir travailler tous ces jeunes gens, plus Léotard les uns que les autres ; ils ont exécuté des merveilles d'adresse et de force, et notamment les Suisses ont opéré d'une façon si remarquable, que Paz, l'inspecteur général des gymnastes internationaux, en a été émerveillé. Peut-être reparlerai-je à l'occasion de ces vaillants jeunes gens de la Société allemande des gymnastes, artistes du trapèze en même temps que garçons d'esprit, qui s'intéressent à toutes choses de l'intelligence.

28 juillet au 4 août 1872 — Fête patronale de Fontenay-sous-Bois. Bal à grand orchestre sous la Tente Voisin. Feu d'artifice...
— Dans le Bois de Vincennes, en face la station du chemin de fer, près du Lac des Minimes, les Dimanches 28, Lundi 29 juillet et le Dimanche 4 août 1872.
Programme : Spectacles. — Jeux d'adresses. — Divertissements divers. — Bal Voisin à grand orchestre, sous une Tente élégamment décorée et illuminée.
Dimanche 4 août à 1 h. ½. — Sous la Tente du Bal Voisin, matinée musicale et dramatique au profit des pauvres.
A 9 heures du soir. — Feu d'artifice, par M. Honoré.
Départ de la Bastille pour Fontenay, en semaine, toutes les heures et le Dimanche toutes les demi-heures par le chemin de fer de Vincennes et de Fontenay pour Paris.
Le Maire. Boschot.


26 juillet au 2 août 1874 — Fête patronale face à la station du Chemin de Fer. Spectacle sous la Tente du Bal Voisin
— Les dimanches 26, lundi 27, et le dimanche 2 août 1874, aura lieu la Fête patronale de Fontenay-sous-Bois, dans le bois de Vincennes, en face la station du chemin de fer.
Cette fête, établie à proximité du lac des Minimes, au centre des embellissements du bois de Vincennes, est une des plus agréables des environs de Paris, à raison des jolies promenades qu'on y trouve. Rafraîchissements, spectacles, jeux d'adresse, divertissements divers. Bal Voisin à grand orchestre, sous une tente élégamment décorée et illuminée.
Dimanche 2 août 1874, à 1 heure ½, sous la Tente du Bal Voisin, grande Matinée musicale et dramatique, au
profit des pauvres de la commune, avec le concours de MM. Desmonts, Edouard Georges, des Bouffes-Parisiens ; Plat, du théâtre du Gymnase ; Jullien, de l'Opéra-Comique ; Marie Bosc, de la Scala ; Louise Dorlia et Joséphine Dorlia, du Gymnase ; M. Yossa, des Italiens ; M. Bienfait et Mlle Blangy de l'Alcazar d'Eté. Orchestre de 45 musiciens, composé d'artistes de l'opéra, des Italiens et de l'opéra-Comique, sous la direction de M. Jules Javelot.
Une Soirée chez les Corniquet, scène exécutée par M. Plat, du Gymnase ; les deux Aveugles, opérette bouffe de Jules Moineaux, musique de J. Offenbach jouée par les artistes du théâtre des Bouffes-Parisiens ; Tambour Battant, comédie-vaudeville jouée par les artistes du théâtre du Gymnase.
A 9 heures du soir, Feu d'artifice par M. Honoré.

Fontenay-sous-Bois - Gare place station (Cpa JP Rigouard Cparama)
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28 et 29 juillet 1877 — Feu d'artifice sur la Place du Chemin de Fer et la Pelouse. Festival musical. Bal.
28 juillet — Le feu d'artifice. De très bonne heure la place du chemin de fer et la magnifique pelouse près du bal étaient garnies de promeneurs. A neuf heures, la circulation était difficile sur la place de la fête, aussi le feu d'artifice a été tiré devant plusieurs milliers de spectateurs.
Aussitôt la dernière fusée éteinte la retraite aux flambeaux s'organise et voilà les gamins (ils sont partout les mômes), armés de lampions de suite aux premiers rangs. — La Fanfare fait retentir les airs de notes joyeuses et, en avant... arche. Nous avons "arché" aussi, ce qui nous a permis de voir la brillante illumination de la rue Mauconseil.
29 juillet — C'est à une heure que les fanfares se sont réunies sous la magnifique tente du Bal Voisin. L'orchestre était occupé par MM. les membres présidant le festival et les autorités municipales : M. Dimier, chef de la musique du 102e, M. Legrand, maire de Fontenay...
Après l'ouverture de la Muette et une fantaisie sur la Traviata exécutées par la musique militaire, chaque fanfare a joué deux morceaux de son répertoire. Les fanfares de Noisy-le-Sec, de Joinville, de Montreuil et de Saint-Mandé nous paraissent être classées les premières.
La musique du 102e que nous avons eu le plaisir d'entendre souvent l'année dernière à Courbevoie est toujours à la hauteur du talent de son chef.
Toutes les fanfares réunies ont exécuté un morceau d'ensemble composé par M. Tilliard. Puis le maire charge le commandant des pompiers d'organiser le cortège, la compagnie des pompiers en avant suivie par les sociétés précédées chacune de sa bannière. Plusieurs Arcs de triomphe avaient été dressés à l'entrée de la rue du Parc, dans la rue de la mairie.
Le soir, l'animation du bal ne le cédait en rien à ce que nous avions constaté l'année dernière. La tente de M. Voisin est une des plus belles et des plus vastes que nous connaissions, eh bien ! à minuit, les danseurs se sentaient les coudes. Parmi les plus joyeux, nous avons remarqué un jeune jardinier qui ne manquait pas une contredanse...

29 juillet au 6 août 1883 — Fête patronale de Fontenay-sous-Bois
La fête patronale de Fontenay-sous-Bois aura lieu les dimanche 29 juillet, lundi 30, dimanche 5 et lundi 6 août 1883.
Dimanche 29 juillet, divertissements de toutes sortes sous la tente du bal Voisin.
Lundi 30 juillet, à 1 h. ½ sous la tente du bal Voisin. Grand bal d'enfants, avec tombola, composée d'un grand nombre de jouets divers.
Dimanche 5 août, à 1 h. ½ très précise, matinée musicale et dramatique au profit des pauvres de la commune, avec représentations théâtrales.
Séance de prestidigitation, par M. le professeur Brunet, ancien directeur du théâtre Robert-Boudin. — Imitations comiques, par M. Delpierre. — Morceaux d'entrée et d'intermède par les Fanfares de Saint- Mandé, Vincennes, Nogent-sur-Marne et Fontenay-sous-Bois.
Prix d'entrée : Premières, l franc. Secondes, 50 centimes. Programme :
Première partie : — Duo de Moïse, Rossini. par la fanfare de Fontenay. — Air de Sémiramis, Rossini. par Mlle Angèle Legault. — Fantaisie de concert pour violon, Bériot. par Mlle J. Roger. — L'assuré, Ballot. monologue par M. Galipaux (...)
Deuxième partie : — Une soirée musicale à Etaules, Violeta. par la fanfare. — Rêverie pour violon, Dancla. exécutée par Mlle J. Roger (...)
Le piano de la maison Bord sera tenu par M. Emile Bourgeois, chef de chant à l'opéra-Comique.
A 9 heures, brillant feu d'artifice, tiré par M. Gellé, successeur de M. Zwilling. Bal Voisin a grand orchestre, sous une tente élégamment décorée et illuminée.
Lundi 6 août, à l heure, sur le boulevard des Ecoles, divertissements et jeux divers pour demoiselles et jeunes gens de la commune. Il y aura deux prix pour chaque jeu.
Nota. — Le départ des Fanfares de la Mairie aura lieu à l heure précise. — Le défilé se fera par le boulevard des Ecoles, la. rue des Ecoles, du Berceau, de Neuilly, la place d'Armes, les rues Mauconseil, Dalayrac, de la Vieille-Porte, de Montreuil, du Chemin-de-Fer, la place de la Station et l'avenue de Fontenay.
Le retour à la Mairie aura lieu par l'avenue de Fontenay, les rue du Parc, de Saint-Vincent, de I'Audience, Notre-Dame et de la Mairie.

11 juillet 1886 — L'Echo de Vincennes se fait l'interprète des récriminations fontenaysiennes
— Voici brièvement résumé. ce que nous avons entendu :
Autrefois (il n'y a pas encore très longtemps), aux jours où la musique d'un régiment de ligne devait se faire entendre à Fontenay, cette musique était commodément installée sur la place même de la gare de chemin de fer, à l'ombre du feuillage épais des grands arbres dont cet endroit est orné, et paraît-il, sinon tout à fait au centre du pays, du moins à portée raisonnable des endroits même les plus éloignés, ce qui faisait que tout le monde pouvait jouir de cette distraction artistique.
Aujourd'hui, la musique joue dans le bois, très loin des maisons, et beaucoup de personnes, pour cette raison, se privent du plaisir d'entendre, les musiciens sont fort mal installés, ou plutôt ne sont pas installés du tout, aucun siège ni pour eux, ni pour les auditeurs. Aussi ne sont-ils écoutés le plus souvent que par les promeneurs que leurs pas ont portés de ce côté et nullement par les habitants de la commune, pour lesquels cependant ils sont surtout commandés.
Monsieur le Maire ne pourrait-il pas user de son influence de premier magistrat, pour faire rétablir les choses comme elles étaient précédemment, c'est-à-dire, ramener la musique sur la Place du Chemin de Fer ?
S'il faut en croire le Monsieur dont nous avons surpris la conversation, tout le monde dans la localité lui en serait bien reconnaissant.
(Journal l'Echo de Vincennes 11 juillet 1886)

16 juillet 1886 — Le droit de réponse du maire de Fontenay aux récriminations de ses concitoyens
Nous avons reçu cette semaine la visite de Monsieur le Maire de Fontenay, qui a tenu à répondre verbalement aux notes contenues dans les derniers numéros de notre journal, relatives à la musique militaire. Voici notre conversation brièvement résumée :
Cette question date de l'année dernière, la municipalité s'est vivement émue du déplacement de la musique, surtout qu'elle était disposée à faire les plus grands sacrifices pour que les musiciens soient à l'abri du soleil et de la pluie. En attendant la construction d'un kiosque, le conseil municipal avait voté l'acquisition de chaises destinées aux artistes, quand sans raison on a transporté la musique où vous savez.
Cette détermination a donné lieu à un échange de lettres entre Monsieur le Maire et le commandant de la place de Paris.
Sur la réclamation de M. le Maire et en réponse à sa lettre du 22 juillet 1885, le général Thomas a fait répondre par le colonel-major de la place. Ici, nous copions textuellement :
" J'ai l'honneur de vous faire connaître que c'est Monsieur le Préfet de la Seine lui-même qui a indiqué cette année, dans le bois de Vincennes, les points choisis par son administration pour que les musiques militaires puissent se faire entendre de manière à donner satisfaction à la fois aux nombreux promeneurs du bois et aux habitants des communes avoisinantes."
(Journal l'Echo de Vincennes 16 juillet 1886)

19 juin 1887 — La fanfare de Fontenay-sous-Bois en concert sur la place de la Gare
— La fanfare de Fontenay-sous-Bois se fera entendre aujourd'hui dimanche, de 4 à 5 heures, sous les marronniers de la place de la Gare, sous la direction de son chef M. Mandrou ; elle exécutera les morceaux suivants : — L'Héroïne (Jeanne d'Arc) ouverture Hemmerlé. — Parisina, fantaisie. Donizetti. — Ma Patrie, ouverture. Langlois.
A la suite du concert, la fanfare se rendra dans les différentes avenues du bois où elle exécutera plusieurs morceaux choisis de son répertoire.


Quelques concerts de la Fanfare et du 29e Bataillon de Chasseurs sur la Pelouse de Fontenay, face à la gare.
26 mai 1895 — Pelouse de Fontenny-sous-Bois. 29e bataillon de chasseurs. Chef : M. Riboux. Dimanche 26 mai, de 4 heures à 5 heures.
— Le Roi des Mers, allegro. Bléger. — Le Voyage en Chine, fantaisie. Bazin. — Le Premier Baiser, fantaisie. Blancheteau. — Faust, fantaisie. Gounod. — La Petite Duchesse, polka. Mullot.
23 juin 1895 — Pelouse de Fontenay-sous-Bois. 29e bataillon de chasseurs. Chef : M. Riboux. Dimanche 23 juin, de 5 heures à 6 heures.
— Le Grondeur, allegro. Gurtner. — La Croix d'honneur, ouverture. Bléger. — La. Toilette du Printemps, valse. Dessaux. — Le Sommeil de Diane, fantaisie. Bléger. La Fille du Tambour Major, fantaisie Offenbach. Frétillonette, polka. Mullot.

9 août 1896 — Pelouse de Fontenay-sous-Bois. 29e Bataillon de Chasseurs. Chef : M. Riboux. Dimanche 9 août 1896, de 5 à 6 heures.
— Le Coquet, allegro. Hemmerlé. — Le Premier Jour de Bonheur, fantaisie. Auber. — Valse des Officiers. L. de Beaufort. — Faust. fantaisie. Gounod. —La Fête au Village, chant. Fajolle.

19 juillet 1896 — Pelouse de Fontenay. 29e Bataillon de chasseurs. Chef : M. Riboux. Dimanche l9 Juillet 1896, de 5 à 6 heures.
— 1. Guillaume III, allegro. Sellenick. — 2. Ouverture de la Poupée de Nuremberg. Adam. — 3. Le Retour à la Vie, valse. Chabas. — 4. Grande Marche triomphale. Vanremoorthel. — 5. Le petit Chasseur, chant. Perlat.

22 août 1897 — Pelouse de Fontenay. Fanfare du 29e bataillon de Chasseurs. Chef : M. Riboux. Dimanche 22 août 1897, de 5 h à 6 heures.
— Les Cadets de Russie. Sellenick. — Mireille, fantaisie. Gounod. — Elisa et Claudio, duo. Marcadante. — Faust. fantaisie (Gounod). La Fête au Village. chant. Fajolle.

22 juillet 1900 — Pelouse de Fontenay. Fanfare du 29e Bataillon de Chasseurs. Chef : M. Riboux. Dimanche 22 juillet 1900, de 5 à 6 heure. Programme :
— La soupe aux choux, allegro. — Valence, boléro. — Santiago, valse. Cochin. — Schiller-Marsch, fantaisie. Meyerbeer. — La Fête au village, chant. Fajolle. — Marche des Alpes, allegro. Georges.

Fontenay-sous bois - La Pelouse
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En 1896, le conseil municipal refuse l'instauration de feux d'artifices, faute d'endroits propices pour le faire. Malgré le fait qu'auparavant de nombreux feux d'artifices ont été tirés à Fontenay-sous-Bois, la municipalité n'a pas tout à fait tort de rejeter cette demande :
12 août 1891 — Fontenay-sous-Bois. Dimanche soir, le feu s'est déclaré dans la maison de M. Fournet, 10, place de la Station, à Fontenay-sous-Bois. Le feu a été mis par une pièce d'artifice, qui, cassant une vitre des combles, tomba sur un tas de copeaux. Les dégâts sont évalués à 25.000 francs ; il n'y a pas eu d'accident-de personnes.

22 juillet au 5 août 1906 — Fête patronale. Bal sous la tente Brouchot, Concert au Kiosque de la place de la Station...
Dimanche 22 juillet, à 8 heures du matin, salves de bombes annonçant l'ouverture de la Fête. Attractions variées.
A 9 heures, bal de nuit à grand orchestre sous la tente Brouchot, brillamment décorée et illuminée, installée sur les pelouses du Bois de Vincennes.
Lundi 23 juillet à 1 heure ½, sous la tente du bal, grand bal d'enfants avec distribution de jouets et tombola gratuite, composée d'un grand nombre de lots.
Dimanche 29 juillet, fête foraine. De 5 heures à 6 heures, au kiosque de la Place de la station, concert par la Fanfare du 26e bataillon de chasseurs, sous la direction de M. J. Pernet.
A 9 heures, bal de nuit à grand orchestre sous la tente Brouchot, brillamment décorée et illuminée, installée sur les pelouses du Bois de Vincennes.
Lundi 30 juillet, à 2 heures, boulevard des Ecoles, divertissements et jeux divers pour les demoiselles et les jeunes gens de la Commune.
Pendant toute la durée de la Fête, le Théâtre Cordioux donnera les meilleures pièces de son répertoire.
Dimanche 5 août, de 5 heures à 6 heures, au kiosque de la Place de la Station, concert par la Fanfare du 26e bataillon de chasseurs. Fêtes de quartiers.

5 mai 1901 — Un journaliste qui n'apprécie pas trop les Kiosques à musique !
— Nos édiles et les intérêts communaux. Je ne puis me faire à l'idée qu'une municipalité ignore les affaires et les besoins de ses contribuables. aussi suis-je consterné comme beaucoup de mes concitoyens de l'attitude prise par ceux auxquels ont été confiés nos intérêts.
Nous assistons actuellement à l'édification d'un kiosque à musique orné d'un square (s'il vous plaît) sur la place de la gare, et à ce sujet nous nous demandons qui a pu dicter à nos édiles une semblable décision pour laquelle, en tous cas, ils n'ont pas l'approbation générale de la population.
Oui nous différons totalement de vues en ce sens que nous voulons joindre l'utile à l'agréable et précisément vous faire savoir que nous ne ressentions point le besoin de dépenser follement, même en saisissant une superbe occasion, la modeste somme de 8.000 francs, attendu que :
1° De nombreuses voies restent dans un état lamentable.
2° Que l'éclairage fait absolument défaut les jours où d’après le calendrier, il doit faire clair de lune mais où, en réalité, les changements de temps qui surviennent nous prolongent dans les ténèbres.
Etant donné qu’aux réclamations faites au sujet de la viabilité ou des demandes du moindre éclairage au pétrole, M. le Maire répond invariablement que la commune est trop pauvre pour nous donner satisfaction, il aurait du user de son autorité pour éviter des dépenses luxueuses au lieu de les provoquer, j'estime que notre mécontentement est assez justifié et pour être juste, je rends hommage aux sympathiques membres du Conseil qui composaient la minorité et qui avaient mieux la compréhension des besoins communaux.
(L'Echo de Vincennes 5 mai 1901)

2 juin 1901 — Programme de l'inauguration du Kiosque à musique
— Dimanche 2 juin 1901, à 3 heures, inauguration du kiosque à musique, place de la Station, avec le concours des sociétés. Réception des sociétés à la Mairie, formation du cortège, défilé par les rues de la Mairie, Mauconseil et du Parc. Concert par la Fanfare et les Enfants de la Dotation de la Jeunesse de France. Exercices de gymnastique par la Société l'Espérance.
Qu'on se le dise.

Quelques concerts de la Fanfare et du 26e Bataillon de Chasseurs et de l'Ecole d'Artillerie sur le Kiosque à musique
30 juin 1901 — Kiosque de Fontenay-sous-Bois (place de la Station). Fanfare de Fontenay-sous-Bois. Chef : M. Mercier. Dimanche 30 juin 1901 de 4 à 5 heures. Programme : — Marche des Archers, allegro. Mougeot. — Divertissement Tzigane. Kelsen. — Les deux Marquises, ouverture. Bouchel. — Les Ruines de Palmyre, fantaisie. Marsall. — Les Courriers, polka. Launay.
21 juillet 1901 — Kiosque de Fontenay-sous-Bois (place de la Station). Fanfare du 26e Bataillon de Chasseurs. Chef : M. Arné. Dimanche 21 Juillet 1901, de 5 à 6 heures. Programme : — Allegro militaire. — Petits et Grands, fantaisie, arrangement Arné. — Apothéose, valse. Ganne. — Le Voyage de Suzette, fantaisie. Vasseur. — Mazurka de Concert. — Le Verre en main, polka. Farbach.
11 mai 1902 — Kiosque de Fontenay-sous-Bois (place de la Station). Fanfare du 26e Bataillon de Chasseurs. Chef : M. Arné. Dimanche 11 mai 1902, de 4 à 5 heures. Programme : — Allegro militaire. — Ouverture de Concert (Martin). — Pour avoir la Fille, mazurka. Mullot. — La Juive, fantaisie. Halévy. — Idéal, valse. Bellini. — Cette petite femme là, polka. Mullot.
18 juin 1905 — Kiosque de Fontenay-sous-Bois. Fanfare du 23e Dragons. Chef : M. Ruelle. Dimanche 18 Juin 1905, de 5 à 6 heures. Programme : — Bruxelles-Attractions. Turine. — Réveil des Trompettes. — L'Ardennaise. Pivet. — Vertige. Charles. — Marie-Henriette. Montagne. — Le Gladiateur. Lapara.
4 août 1907 — Fontenay. Ecole d'Artillerie de Vincennes. Programme du Dimanche 4 Août, de 5 à 6 heures du soir : — Montmartre-Marche. G. Delabbre. — Guillaume Tell, ouverture. Rossini. — Aubade Printanière. Lacombe. — Thamara, grande fantaisie. Ducoudray. — Les Murmures de la. Mer. A. Comès. Le Chef : Adrien Blin.
12 juillet 1908 — Fontenay. Ecole d'Artillerie de Vincennes. Programme du concert du Dimanche 12 juillet, de 5 à 6 heures du soir : — l. Le Régiment de Turenue. E. Gaffet. — 2. Ouverture du Jeune Henri. Méhul. — 3. Les Murmures de la Mer. A. Comès. — 4. Dejanire. Saint-Saëns. — 5. Montmartre. L. Delabre. Le Chef de Musique : L. Blémant.

Fontenay-sous-Bois - La Gare et le Kiosque à musique — Place de la Station et son Kiosque
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30 juin 1906 — Les Riverains de la place de la Station contraints de mettre la main à la poche pour goudronner leurs voies !
— Est renvoyée à la Commission des Travaux une pétition des habitants de la place de la Station et du boulevard de Vincennes, sollicitant le goudronnage de ces voies avec le concours pécuniaire des intéressés.

18 juillet 1909 — Fête communale. Concerts, Bals, Fête aérostatique place de la Station : lâcher du ballon Ville de Fontenay
Dimanche 18 juillet, à dix heures du matin (Quartier Ouest). — Rallye-Paper, organisé par le Vélo-Touriste et l'Union Amicale Sportive Fontenaysienne.
A deux heures. Route Stratégique (place de la Mare), Mât de Cocagne. Rue du Moulin, Jeux pour les enfants.
A quatre heures, sur l'emplacement du Groupe scolaire de l'ouest. — Concert par la Société La Lyre, Grand lâcher de pigeons voyageurs organisé par la Société colombophile l'Idéale.
Samedi 24 juillet, à neuf heures du soir. — Brillantes retraites aux flambeaux avec le concours de la Musique de l'École d'Artillerie, de la Fanfare, de la Lyre, de la Fanfare de Vincennes, de la Fanfare du Perreux, de la Société de trompettes L'Étendard, des Pompiers. des Sauveteurs, de la Société de gymnastique l'Espérance et des autres Sociétés locales.
Défilé général par la rue Mauconseil et la rue du Parc. — Dislocation à la place de la Station. Concours de pavoisements et d'illuminations (Nombreuses récompenses). — Embrasement général.
Dimanche 25 juillet, à neuf heures du matin. boulevard de Nogent. — Grandes courses cyclistes et burlesques organisées par le Vélo-Touriste, et l'Union Amicale Fontenaysienne.
A deux heures, sous le Tente, boulevard des Boules. — Distribution solennelle des prix aux élèves des écoles communales avec le concours de la Fanfare. — Décoration fleurie par la Société d'horticulture.
De cinq à six heures, place de la Station, concert par la Musique de l'Ecole d'Artillerie.
A neuf heures du soir, salons Moret, rue du Parc. Grand bal de nuit organisé par le Myosotis.
Jeudi 29 juillet, à deux heures, Boulevard des Ecoles. — Bal d'entente organisé par Myosotis. Distribution de jouets, gâteaux et rafraîchissements. Entrée libre.
Samedi 3l juillet, à huit heures et demie du soir, sous la Tente, boulevard des Ecoles. — Soirée littéraire et musicale organisée par les Sociétés Lyriques avec le concours d'artistes des principaux Théâtres de Paris.
Nota. — Une affiche spéciale donnera les détails du concert.
Dimanche 1er août à neuf heures et demie du matin. avenue de la République. — Grandes courses pédestres organisées par l'Union Amicale Fontenaysienne.
A deux heures. place de la Station. — Fête Aérostatique. A quatre heures et demie. — Lâcher du ballon Ville de Fontenay. De cinq à six heures. — Concert par la musique de l'École d'artillerie.
Dimanche 8 août, à trois heures, dans la cour de la Mairie, tirage de la Tombola gratuite.

1er juillet 1911 — La Société Lyrique et Philharmonique en concert sur le Kiosque
— Cette société organise un concert symphonique pour le samedi premier juillet 1911, à 9 heures du soir, au kiosque, avec le concours de M. Elie Imbert, baryton, prix du Conservatoire. Programme :
— Première partie. 1. Obéron (Weber) orchestre. — 2. Chœur des fiançailles de Lohengrin (Wagner) chorale et orchestre. — 3. Rapsodie Hongroise (Popper) violoncelle : M. Muccioli. — 4. La Cloche (Saint-Saëns) Elie Imbert. — 5. Fantaisie sur Mireille (Gounod) orchestre.
— Deuxième partie. 1. Si j'étais roi, ouverture (Adam) orchestre. — 2. Histoire d'un pauvre gas (L. Broche) M. Elle lmhert. — 3. lsis. Ode triomphale (Lulli) chorale et orchestre. — 4. Ronde du veau d'or de Faust (Gounod) chantée par Elie Imbert. — 5. Marche turque (Mozart) orchestre.
Le piano d'accompagnement offert par la maison Gaveau sera tenu par Mme Dardare-Noblet, professeur.

Derniers concerts sur le Kiosque avant le conflit 1914-1918
27 mai 1911 — Lyre de Fontenay-sous-Bois. Le Conseil d'administration de la Lyre, sur les avis de la sous-commission des concerts publics, a décidé de donner sa première et grande audition musicale avec orchestre et chœurs, le samedi soir 27 mai à 9 heures et quart au kiosque de Fontenay-sous-Bois. Programme :
— Les guides de Bruxelles, marche de concert. Gurtner. — 2. Ouverture de Guillaume-Tell. Rossini. — 3. Polonaise de concert, G. Parès. — 4. Concerto pour saxophone-alto. Wessage. — 5. Babillage, chœur et orchestre. Gillet. — 6. Marche du Sacre du Prophète. Meyerbeer.

28 mai 1911 — Fanfare de Fontenay. — Le dimanche 28 mai, à 3 heures précises, kiosque de la place de la Station, 2e concert de la saison. Programme : — 1. Allegro. Ithier. — 2. Ballet de Coppélia, fragment. L. Delibes. — 3. Mazurka sur des airs de Chopin. — 4. Valse de la Veuve Joyeuse. Franz Lehar. — 5. Tout en rose, allegro populaire. Scotto.
15 juin 1912 — Fontenay-sous-Bois, place de la Station, concert de 9 à 10 heures du soir. Société musicale la Lyre. Chef : M. E. Fournier. Programme : — Saint-Georges. Allier. — Ouverture de concert. Giraud. — Triplette, Maquet. — Lugdunum. Allier. — Retour à la vie. Chabas. — Marche tricolore, Popy.
27 juillet 1913 — Fontenay-sous-Bois. Concert de 5 h à 6 heures. Ecole d'artillerie de Vincennes, chef M. L. Blémant. Programme : — Sous l'aigle noir (L. Rives). — Philine, ouverture (Lacoste) — Pulcinelli (Chapuis) — Fleur de Cordoue, pour trombone (Blémant) — La Korrigane, ballet (Widor) — Espana, valse (Waldteufel).
6 juin 1914 — Concert à Fontenay, place de la Gare, de 21 h à 22 heures. Lyre de Fontenay-sous-Bois, chef M. Fournier. Programme : — En avant (Menzel). — Lakmé (Léo Delibes). — Ballet de Faust (Gounod). — Largo (Haendel). — Mireille (Gounod). — Trio d'oiseaux (Pillevestre). — Les Sirènes (Waldteufel).

Fontenay-sous Bois - Fanfare de Fontenay — La Lyre de Fontenay
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2 août 1925 — La Madelon et les Madelonettes de Fontenay

— C'est aujourd'hui, à quatorze heures, que se déroulera, à Fontenay-sous-Bois, la fête annuelle de la Madelon, en souvenir de la chanson populaire, partie, comme l'on sait, de cette localité pour faire le tour du monde.
Un défilé de chars et voitures fleuries, où prendront place la Madelon de 1925, Mlle Marie Dupin, âgée de vingt-deux ans, et ses deux Madelonnettes, parcourra les rues de la localité. Le soir, bal et divertissements avec le concours de l'harmonie des 3e et 4e arrondissements.

28 juin 1936 — La fête de la Madelon à Fontenay-sous-Bois.
— L'annuelle fête des fleurs et de la Madelon qui s'est déroulée hier, à Fontenay-sous-Bois a connu le plus brillant succès.
Un imposant cortège parcourut dans l'après-midi les rues de la ville aux acclamations de la population. La musique du 182e d'artillerie marchait en tête, suivie des Turcos de Villejuif et du Réveil de Villemomble, puis venaient des voitures fleuries dans lesquelles avaient pris place la reine de France, Mlle Thérèse Mahaut, la reine de Paris, Mlle Paulette Dumont ; la reine des Halles, Mlle Jacqueline Mondini, et, enfin, la Madelon de Fontenay, Mlle Yvonne Vigneau, et leurs demoiselles d'honneur. Le groupe costumé des Normands fut très remarqué.
Une réception eut lieu à 17 heures au café de la Mairie et M. Billaud, adjoint, félicita au nom de la Municipalité M, Vincent, président du comité des fètes, et remercia tous ceux qui avaient apporté leur concours.
Le soir, un dîner présidé par M. Grévin, maire, réunit les reines et les organisateurs.

Quelques derniers concerts de la Lyre sur le Kiosque
31 juillet 1920 — La société musicale La Lyre de Fontenay sous la direction de M. Fournier donnera un concert le samedi 31 juillet au Kiosque de la Gare. Programme : — Les Grenadiers du Caucaso, allegro. Meister. — Euterpe, fantaisie. Labole. — Si tu voulais, bluette. Turine. — Fête militaire, mazurka. Petit. — La vallée d'Ossau, valse. Benoit. — Air varié pour saxophone alto ; soliste, M. Looten. — Allégro final.
25 mai 1922 — Aujourd'hui concert à 21 heures, au kiosque de la place de la Station, par la Lyre de Fontenay, chef M. Fournier. Programme : — Marche indienne. Sellenick. — Jour de Fête. Parès. — La Voix des cloches. Luigini. — La Volière, polka pour flûte. Douard. — L'Arlésienne. Bizet. — Mireille, sélection. Gounod.
2 juin 1927 — Ce soir, à 21 heures, au kiosque de la gare, concert par la Lyre. Programme : — 1. En Avant (Menzel) — 2. Lugdunum (Allier) — 3. Scènes bohémiennes (Bizet) — 4. Les Cloches de Corneville (Planquette) — 5. Miralda (Bosc) — 6. Sifflez Pierrettes (Popy).

Faute de Kiosque à Fontenay, la Lyre se produit au Kiosque à musique du Jardin d'Acclimatation (1/2) (2/2)

Formations musicales actives en 1909 à Fontenay-sous-Bois :
Fanfare de Fontenay-sous-Bois, fondée en 1875, directeur Paul Brevannes, 37 exécutants ;
Choral Gaveau, fondé en 1901, président Gaveau, directeur Pernet, 40 exécutants. (L'entreprise Gaveau était une célèbre fabrique de pianos de Fontenay)
La Lyre de Fontenay-sous-Bois, fondée en 1907, directeur Charles Fournier.


(1) Chemin de fer Bastille à Fontenay-sous-Bois
En 1902, les prix des billets et des abonnements de Paris-Bastille à Fontenay-sous-Bois sont fixés comme suit :
Billets simples : 1e classe 0,60 fr ; 2e classe 0,40 fr.
Billets aller et retour : 1e classe 0,95 fr ; 2e classe 0,65 fr.
Abonnements ordinaires : 1er classe 144 frs par an ; 2e classe 96 frs par an.
Abonnements pour ouvriers : 1 franc par semaine.
Toujours en 1902, 138 rames sont programmées chaque jour. Plus de 600.000 voyageurs ont été transportés à partir de Fontenay pour une recette de 185.854 francs.
La ligne Bastille est supprimée le 14 décembre 1969, remplacée partiellement par le RER.

(2) Quelques villes qui font appel à M. Voisin pour installer ses fameuses Tentes de Bal.
Joinville-le-Pont (1876, 1883) ; Montreuil, place de la République (1874, 1876, 1894, 1901) ; Nogent-sur-Marne (1877) ; Saint-Maur (1878) ; Le Raincy (1877) etc...
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

FORGES-LES-EAUX - Derrière de l'Établissement des Bains et Kiosque à musique à l'Établissement thermal
(SEINE MARITIME)
En 1607, une cinquantaine d'années après que les sources minérales du village de Forges ont été découvertes, Pierre Le Grousset, médecin, fait paraître un Recueil des Vertus de la Fontaine Saint-Eloy, dite de Jouvence, au village des Forges. Il est suivi par Jacques Cousinot (1585-1646), également médecin, qui publie, en 1631, un Discours touchant la nature, les vertus & effets des eaux minérales de Forges. Cousinot est le gendre de Charles Bouvard (1572-1638), premier médecin de Louis XIII depuis 1628.
Le Roi souffrant de dysenterie, Bouvard lui prescrit en 1632-1633 l'usage des Eaux de Forges. Le médecin Henri Blacvod, ne partageant pas l'avis de Bouvard, fait alors soutenir une thèse par un jeune bachelier, Jean Piètre, contraire aux prescriptions médicales de Bouvard, mais ce dernier s'oppose à ce que cette thèse soit étudiée par l'académie. Le doyen François Boujonnier se plaint alors, le 6 novembre 1633, au Parlement et l'affaire est évoquée au Conseil du Roi ; ce dernier met un point final à cette dispute le 28 mars 1634 ; Bouvard obtiendra ainsi le dernier mot. Louis XIII s'est effectivement rendu à Forges-les-Eaux le 15 juin 1633, suivi peu après par Anne d'Autriche, puis par le Cardinal de Richelieu.
La suite royale quitte Forges le 3 juillet ; Louis XIII charge son fontainier Franchine — Francini — d'
accommoder la fontaine minérale du lieu. C'est à partir de cette date que le bourg de Forges acquiert ses lettres de noblesse et sa notoriété. Les trois sources sont alors nommées la Reinette, la Royale et la Cardinale.

Le 1er août 1697, Barthélémy Linand, docteur en médecine, fait paraître un très complet
Nouveau traité des eaux minérales de Forges. Avant que de passer aux analyses chimiques et propriétés médicinales des eaux ferrugineuses forgionnes, Linand renseigne les futurs curistes buveurs, sur la vie au village : point n'est besoin d'y rien porter, on peut louer de grands appartements ou des maisons toutes entières par semaines ; on mange à Forges de très bon pain, même frais tous les jours, la grosse viande, notamment le mouton et le veau, y est aussi bonne qu'ailleurs, laitages, beurres et fromages y sont très appréciés ; on peut même joindre à sa Table le Délicieux au nécessaire et trouver sur simple demande poulets, pigeonneaux, perdrix, cailles, dindonneaux et toutes sortes de gibier. En ce qui concerne le vin local, Linand reste dubitatif et méfiant.
Il nous apprend que ce sont les moines Capucins, installés à Forges depuis 1630, qui ont fait planter la belle et longue avenue dite Grand chemin de Rouen à Amiens — devenue Grande route de Dieppe à Paris, aujourd'hui avenue des Sources — descendant du Bourg vers les sources. Il va jusqu'à nous décrire les petits marais et bois avoisinants lesdites sources :
c'est dans ces bois que les beuveurs vont satisfaire aux necessitez que causent les Eaux qu'on prend, quand on n'a ny Feüillées ni Tentes pour se retirer...

L'établissement thermal en 1697 décrit par Barthélémy Linand se résume à peu : les trois sources coulent séparément dans une cavité, accessible par un escalier de 5 ou 6 marches, revêtue de briques formant un mur jusqu'à hauteur d'appui. Il y a tout près une petite maison qui a des commoditez ; on s'y chauffe s'il fait froid ; on s'y met à couvert des pluyes, s'il en tombe, & des rayons du soleil s'il est trop chaud & qu'on ne veüille point du frais des arbres du Preau.
Enfin Linand, en conclusion de son traité, alerte les buveurs parisiens sur les eaux de Forges vendues à Paris, fausses, douteuses ou éventées, et leur conseille vivement de se fournir chez la veuve Duhamel, rue de la Truanderie... Un endroit de toute confiance !...

Forges-les-Eaux - Veüe des trois fontaines de Forges, dans le pais de Bray a neuf lieües de Rouen. (1696) Dessin aquarellé de Louis Boudan, Bibliothèque nationale de France, Cabinet des Estampes
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Nous ne passerons pas en revue toutes les célébrités qui ont défilé à Forges, soit pour s'y soigner, soit pour s'y divertir, de nombreuses fêtes, concerts, spectacles et jeux divers y étant organisés à la belle saison, précisément dans l'enclos des capucins tout proche.
Un seul curiste nous paraît intéressant de sortir du lot, ne serait-ce que par ses écrits gouailleurs : il s'agit de François-Marie Arouet, alias M. de Voltaire (1694-1778). Grâce à la correspondance régulière qu'il échange en juillet et août 1724, notamment avec son ami Nicolas-Claude Thieriot (1697-1772) et avec la présidente de Bernières (1688-1757), nous suivons pas à pas, les effets des Eaux de Forges sur un Voltaire qui passe de l'euphorie à l'asthénie simulée et qui confirme que dans les villes d'eaux, même à cette époque, tout est fait pour que le portefeuille du malade soit également soigné : il s'est fait refaire de cent louis au jeu de pharaon...(1)

Le 17 janvier 1787, Pierre Ciszeville, médecin et chirurgien, est nommé inspecteur des Eaux de Forges. Fort curieusement, il est également le propriétaire des sources, les ayant acquises en 1783 auprès de la famille de Montmorency. En 1817, Ciszeville est toujours propriétaire du Domaine thermal.
Entre 1837 et 1842, un nouvel investisseur relance les Sources en faisant construire un premier établissement thermal : élevé sur pilotis à deux mètres cinquante du sol, ce bâtiment rectangulaire comporte une salle de bibliothèque, une très vaste salle de bal et de spectacle, enfin une troisième salle consacrée aux jeux et billard.
La partie consacrée à l'hydrothérapie, située sur chaque face latérale de l'établissement, dispose de seize cabinets de bains et appareils de douches, les dames et hommes ayant chacun leur côté.
Des réclames sont publiées dans les journaux nationaux vantant les bienfait des eaux et des pastilles ferrugineuses naturelles vendues en pharmacie.

Le 14 mai 1869, le domaine thermal, appartenant maintenant à Marette et Lefèvre, est mis en vente en l'étude du notaire de Forges-les-Eaux, Arsène Bochet. C'est son fils Albert Bochet († 1899), lui-même notaire à Forges à partir de 1872, et futur Conseiller général du canton de Forges de 1883 à 1899, qui acquiert finalement la totalité du domaine.
L'invasion prussienne à Forges, depuis le 3 décembre 1870 jusqu'après avril 1871, n'arrange évidemment en rien les affaires ! La fréquentation tombe au plus bas.

Forges les Eaux - Annonces réclames 1849, 1872 et 1875 — Affiche vers 1880 — Mise en vente du domaine thermal 1869
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En 1872, Albert Bochet crée enfin un vrai domaine thermal à Forges. Toutes les anciennes constructions sont rasées, exceptée la Villa Richelieu, provenant de l'exposition universelle de Paris de 1867. Un nouvel établissement hydrothérapique est construit à la place de l'ancien, face au lac mis en valeur ; des buvettes sont installées ; les trois hectares du parc sont aménagés. Un vaste Casino, en majeure partie en bois, est édifié sur le promontoire situé près dudit établissement thermal : il comprend un théâtre pouvant accueillir six cents personnes, des salles de concerts, de bals, de spectacles, de jeux et de lecture. Le grand Hôtel du Parc est érigé avec ses cent chambres.

Plan de Forges-les-Eaux en 1886
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C'est vraisemblablement au début des années 1880 qu'un premier Kiosque à musique est construit devant la terrasse du Casino, au dessus de grottes artificielles aménagées en buvettes. De forme octogonale, sa toiture est en zinc, ses fines colonnes en fonte, sa balustrade en fer forgé, son soubassement en pierre. L'orchestre engagé par le casino y joue tous les jours à la belle saison.

Le 24 mai 1895, un incendie réduit le Casino en un amas de cendres, malgré les efforts redoublés de la compagnie des sapeurs-pompiers. Bochet dit avoir perdu 150.000 francs. La disparition du casino n'interrompt pas pour autant la saison, l'établissement thermal étant intact.
Dès le dimanche 7 juillet 1895, on inaugure un Casino provisoire, qui
n'a rien à envier au Casino incendié, dans les dépendances de l'établissement thermal : salles de café, de lecture, de jeux et de fêtes y sont aménagées. Les dépendances où est installé provisoirement le Casino semble correspondre à la Villa Richelieu, située près des thermes et des sources.
Le "provisoire" va d'ailleurs durer quelques années ! Et le Kiosque à musique va ainsi rester isolé devant l'amas de ruines calcinées du casino jusqu'en 1902, les photographes dudit kiosque orientant pudiquement leurs objectifs dans la direction opposée desdites ruines, d'où l'absence de clichés de celles-ci aujourd'hui...

Après le décès d'Albert Bochet en 1899, les nouveaux propriétaires, sans trop se préoccuper de l'établissement thermal, vont axer leurs investissements sur la partie ludique du domaine.
Le 1er juillet 1902, on assiste à l'inauguration partielle du nouveau Casino, appelé le Palais d'Eté, édifié sur les plans de l'architecte suisse Henri Fivaz (1856-1933), l'entrepreneur, François Ducroizet, étant le maire de Levallois-Perret. Le théâtre et la salle des fêtes, pouvant accueillir huit cents personnes, ainsi que quelques salons ouvrent leurs portes.
L'année suivante, le Casino, enfin achevé, présente une confortable surface de 2.500 m² de salles : Café, Cercle, Salle de Boule et de Petits Chevaux, salle de danse, salon de coiffure...
Le grand Hôtel du Parc, qui a bénéficié d'une drastique restructuration, a pratiquement doublé de surface ; un restaurant de 250 m² est construit.
Sur les pelouses situées au bas du casino, devant les grottes et l'établissement thermal, des courts de law-tennis sont aménagés.

Le Kiosque à musique qui était situé devant la terrasse du Casino incendié est démonté pendant les travaux, en 1902, et reconstruit au bord du lac, à l'extrémité des nouveaux terrains de tennis.
Prise de remords, quelques années plus tard, la direction du parc Thermal fait édifier un nouveau Kiosque à musique sur l'emplacement initial, au-dessus des grottes, devant le casino. Octogonal, ses colonnes, son soubassement et son garde-corps sont en bois ; sa toiture est en zinc.

Forges-les-Eaux - Casino et grottes sans kiosque — Casino, grottes et nouveau Kiosque
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Cavalcades historiques, fêtes d'aviations, fêtes vénitiennes sur le lac, canotage, tournois de tennis, concours et festivals musicaux, courses de natation se succèdent dans le parc thermal.
Si l'établissement thermal végète, le Casino, quant à lui, bénéficie d'une notable augmentation de joueurs due à sa situation géographique proche de Paris. Le 24 mai 1919, le Sénat vote la suppression des jeux dans les stations thermales situées à moins de 100 kilomètres de la capitale ; à une dizaine de kilomètres près, le Casino de Forges-les-Eaux disparaît. Le casinotier forgion a-t-il remercié les 114 sénateurs qui lui ont sauvé sont petit commerce ?... A contrario, le casino d'Enghien-les-Bains a fait triste mine pendant douze longues années, jusqu'au 31 mars 1931, date à laquelle, les jeux sont à nouveau autorisés, à l'exception de la Boule.

Forges-les-Eaux - Casino, Salle de la Boule et Jeu des petits chevaux
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Le Kiosque à musique en bois de la terrasse du casino est supprimé entre 1929 et 1931, celui du bord du lac ne lui a pas survécu.
Malgré tous les efforts d'attractions, la station thermale reste non rentable et, le 28 juillet 1938, le domaine est mis en vente en adjudication au tribunal de Neufchâtel-en-Bray :
— L'Etablissement Thermal, le Casino et l'Hôtel du Parc sur 9 hectares sont mis à prix pour 150.000 francs ;
— La Villa Richelieu pour 25.000 francs ;
— Divers terrains, pépinière, garage et maison ouvrière pour 68.000 francs.

Forges-les-Eaux - Annonces 11 mai 1921, 24 juillet 1925 et 11 juillet 1938
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Pendant le conflit 1940-1944, l'établissement thermal va être malmené et même saccagé par l'occupant, au point qu'il devra être rasé à la libération. Seule, une buvette aux sources subsiste.
En 1952, Jacques Hébertot (1886-1970), le directeur du théâtre parisien éponyme, rachète l'ensemble du domaine, essentiellement pour la salle de spectacles du casino qu'il réaménage, mais jette l'éponge en 1959.
Les buvettes ont définitivement disparu au début des années 1980, et, en 1986, le Casino est tombé dans l'escarcelle du groupe Partouche. Plus rien ne subsiste de cette épopée thermale.
Kiosque supprimé.

voir ici, Casino de Forges-les-Eaux sans kiosque, aujourd'hui.
Bord du Lac de Forges, bar octogonal rappelant, au même endroit, le kiosque disparu.

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publié par JeanMarc Jeu 26 Jan 2017 13:09

5 juin 1892 — Concours d'harmonies et de fanfares
1er mars 1892 — Le règlement du Concours d'harmonies et de fanfares qui doit avoir lieu à Forges-les-eaux, le 5 juin est publié : le jury sera placé sous la présidence de M. Danbé. Cette charmante station thermale qui eut jadis comme hôtes illustres louis XIII, Anne d'Autriche et la cardinal de Richelieu attirera un grand nombre de sociétés de la région. Les adhésions seront reçues par M. Mercier, secrétaire, hôtel Crépin, à Forges.
5 avril 1892 — Le Comité de Forges-les-Eaux a décidé d'adjoindre au Concours du 5 juin une série de fêtes qui seront données le lendemain, lundi de la Pentecôte.
Au programme figurent un grand concert, un festival de gymnastique et le tirage d'une loterie de bienfaisance organisée par la Commission des fêtes.

8 novembre 1892 — Des musiciens à la p'tite semaine ou comment se procurer gratis des partitions musicales !
— Chaque année quelques Sociétés musicales, peu nombreuses, nous sommes heureux de le constater, donnent leur adhésion à un certain nombre de Concours auxquels elles n'ont nullement l'intention d'assister. Comme les Comités d'organisation envoyent gratuitement aux Sociétés adhérentes la musique imposée aux différentes épreuves, elles peuvent ainsi se procurer, sans bourse délier, un répertoire des plus complets. Le moyen, on le voit, est aussi commode que peu délicat, mais il a parfois ses inconvénients ; l' Union radicale de Capendu, nous dit-on, serait sur le point d'en faire l'expérience. En effet, cette Société, d'après les statistiques, a envoyé son adhésion cette année à 23 Concours différents, sans participer à un seul : le même jour, elle s'est inscrite Forges-les-Eaux, à Ruffec, à Fécamp et à Oullins. L'année précédente, elle avait été plus modeste : elle s'était contentée d'envoyer son adhésion à 17 Concours, et avait pris part au Concours de Toulouse seulement. Or, un Comité d'organisation, d'humeur moins accommodante que les autres, a, paraît-il, l'intention de porter l'affaire devant les Tribunaux. Il serait bon de voir trancher une bonne fois judiciairement cette question des inscriptions multiples, car le tort causé aux Comités d'organisation, par les Sociétés qui s'abstiennent, est considérable. Les organisateurs doivent en effet prévoir les récompenses à décerner à toutes les Sociétés qui se sont inscrites et il serait juste que celles qui ont envoyé leur adhésion, tout en sachant pertinemment qu'elles ne pourront pas prendre part à la lutte, paient les dommages qu'elles ont volontairement causés.

26 juin 1894 — Quelques nouvelles du théâtre de Forges-les-Eaux
— Les villes d'eau rivalisent d'ardeur. A Forges-les-Eaux, près de Dieppe, vieille station historique, qu'Anne d'Autriche illustra, de nouvelles constructions viennent de compléter le superbe Casino, bien connu des baigneurs parisiens.
La direction en a été confiée à M. Calvin fils, dont nous n'avons plus besoin de faire l'éloge et qui, bien plus encore que l'année dernière, s'est entouré d'artistes essentiellement parisiens.

24 mai 1895 — Incendie du Casino de Forges-les-Eaux
— Un violent incendie s'est déclaré aujourd'hui au Casino de l'établissement thermal de Forges-les-Eaux, qui est, en quelques instants, devenu la proie des flammes.
Le feu a pris vers midi sans qu'on sache encore exactement en quel endroit et l'alarme a été aussitôt donnée ; la compagnie des sapeurs-pompiers est accourue aussitôt, et dirigée par ses officiers et par M. Bochet conseiller général, propriétaire de l'établissement thermal, elle a mis plusieurs pompes en batterie ; mais hélas les secours n’ont pas été de grande utilité.
Construit en grande partie en bois, le Casino qui comprenait salle des fêtes, salle de théâtre, cercle, buvette, bibliothèque, n’a bientôt été qu'un immense brasier et les pompiers ont dû se borner à circonscrire le foyer de l'incendie et à protéger les villas environnantes.
Enfin, après plusieurs heures d’un travail incessant, leurs efforts ont été couronnés de succès, mais du casino, il ne restait que des pans de muraille calcinés.
Les flammes se sont propagées avec une telle rapidité dans tout l'immeuble qu'il n'a pas été possible de sauver quoi que ce soit ; du mobilier des différentes salles et de celui du directeur de l'établissement il ne reste absolument rien.
Les dégâts occasionnés par ce sinistre s'élèvent à 150.000 francs ; ils sont en partie couverts par des assurances. On n'a eu heureusement aucun accident de personnes à déplorer.
Quant à la cause de cet incendie, il n'a pas été possible jusqu'ici de la déterminer d'une façon précise ; on croit cependant qu'il faut l'attribuer à une fuite de gaz.
Pendant toute la journée, une foule nombreuse n’a cessé de stationner autour du Casino dont les pompiers jusqu'à la nuit ont inondé les décombres.
Si le Casino est détruit, l'établissement thermal et ses dépendances restent intacts et il n'y aura aucune interruption dans la saison.

Forges-les-Eaux - Casino en bois détruit le 24 mai 1895 — Etablissement thermal, côté entrée
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22 août 1895 — Fête de nuit dans le Parc de l'établissement thermal
— Très réussie, la grande fête de nuit qui a été donnée à Forges-les-Eaux, dans le beau parc de l'Etablissement thermal, qui est certainement un des coins les plus pittoresques de la Seine-Inférieure.
La retraite aux flambeaux, le feu d'artifice sur le lac et la représentation théâtrale ont été en tous points très réussis.

6 juin 1902 — Construction du nouveau Casino
— On a pu admirer, à l'Exposition du Grand Palais (Salon des Artistes français, section d'architecture), les plans du magnifique palais d'été actuellement en construction à Forges-les-Eaux.
Une partie de ce palais, la salle des fêtes et théâtre, ainsi que plusieurs salons éclairés à l'électricité, seront ouverts au public le 1er juillet.
Les artistes les plus distingués de Paris travaillent actuellement, sous la direction de l'éminent architecte, M. Henri Fivaz, à la décoration de la salle des fêtes, qui sera une véritable merveille et, sans contredit, la plus belle du littoral.
Ces constructions ont été édifiées en quelques mois par M. Ducroizet, entrepreneur de travaux publics et maire de Levallois-Perret, qui a fait là un vrai tour de force.
Il manquait un casino à Forges-les-Eaux qui est situé dans la partie la plus haute et la plus belle de la Normandie, à deux heures et demie de Paris, à une heure de Dieppe, de Rouen et d'Amiens, et qui possède les eaux les plus reconstituantes qui existent.
Désormais, les habitués de la célèbre station, mise en honneur par les séjours nombreux qu'y firent Louis XIII et tous les rois qui lui ont succédé, n'auront plus rien à désirer : le nouveau propriétaire des Eaux leur construit un véritable palais et, prochainement, il doublera le grand hôtel du Parc, pour l'agrandissement duquel il a acheté de vastes terrains.

10 juillet 1903 — Achèvement des travaux du Casino et du grand Hôtel du Parc
Un grand hôtel à Forges
— Un magnifique hôtel, le Grand Hôtel du Parc, a été construit et aménagé pour recevoir les étrangers. L'installation, des plus modernes, comprend non seulement mobilier et matériel neufs, mais lumière électrique
dans toutes les chambres et dans tous les services ; salles de bains, installations sanitaires hygiéniques, d'après les modèles les plus perfectionnés, eau chaude à tous les étages, téléphone, etc.
Une blanchisserie modèle a été installée pour le service de l'hôtel et des voyageurs.
La direction du Grand Hôtel du Parc a été confiée aux propriétaires du Langham-Hôtel de Paris (Champs-Elysées), qui ont tout particulièrement apporté leur attention sur l'installation des cuisines, estimant, avec juste
raison, qu'une bonne table est le complément indispensable du confort que doit rechercher toute personne faisant un séjour à la campagne pour sa santé et son agrément.
Une magnifique salle de restaurant, avec véranda, de 250 mètres superficiels, qui est à elle seule un élément de curiosité, a été spécialement construite pour le Grand Hôtel du Parc.
Salons, salles à manger privées, fumoirs, terrasses, salles de lecture et de musique, chambres noires pour la photographie, tennis-court, garage d'automobiles avec atelier et outillage spécial pour la réparation, tout a été prévu et organisé pour donner la plus entière satisfaction aux buveurs et aux touristes.
Un véritable palais à Forges
— Ce n'est pas tout : pour faciliter la cure, il faut des distractions. Il en faut surtout aux personnes bien portantes qui accompagnent les malades, ou qui viennent dans une ville d'eaux pour leur agrément.
Tenant compte de ces nécessités, le propriétaire des eaux a fait édifier, sous la direction de l'éminent architecte M. Henri Fivaz, qui s'est fait particulièrement remarquer déjà par la construction de plusieurs palais aux Expositions universelles de 1889 et 1900, un splendide théâtre, avec salle des Fêtes pour 800 personnes, précédé d'une immense galerie qui rappelle la galerie des Glaces de Versailles, et qui sert de foyer.
Ce théâtre est une véritable merveille d'art, de pur style Louis XV. Les artistes les plus éminents ont collaboré à sa décoration et en ont fait une oeuvre unique.
Deux grands salons de lecture et de conversation, magnifiquement décorés, sont attenants à la galerie. L'un d'eux a été affecté provisoirement au Cercle, en attendant l'achèvement de l'édifice, qui comprendra trois autres vastes salles destinées au Cercle, au Café et aux Petits-Chevaux.
Provisoirement, le Café et les Petits-Chevaux ont été placés dans les pièces du rez-de-chaussée, où ont été aménagés des emplacements pour salle d'armes, salle de douches, salle de danse, salon de coiffure, magasins divers.
La surface générale des salles sera de 2.500 mètres. Cet ensemble constituera, le Palais d'Eté, dont la façade rappellera la colonnade du Louvre...

La cavalcade historique qui devait avoir lieu le dimanche 23 est reportée au dimanche 30 août 1908 en raison du mauvais temps.
29 août 1908 — Annonce de la cavalcade
— La saison est particulièrement brillante cette année à Forges-les-Eaux.
Les fêtes s'y succèdent, et c'est ainsi que dimanche prochain verra revenir, à Forges, Louis XIII et sa cour.
En effet, la direction de cette charmante station, le paradis des anémiques, le salut des arthritiques, dont la réputation remonte à Louis XIII, a imaginé d'organiser une magnifique cavalcade historique, qui se déroulera dans le Parc, dimanche prochain, 30 août.
Quand nous aurons dit que la direction s'est adressée pour la reconstitution de cette époque historique à M. Granier, de l'Opéra, on verra combien cette fête sera brillante. Près de deux cents personnes figureront dans le cortège avec costumes du temps, chaises à porteurs, etc.
30 août 1908 — Cavalcade historique organisée dans le parc des Thermes et du Casino
— La matinée d'hier avait donné bon espoir pour la fête en plein air organisée dans le parc du Casino. Malheureusement. vers onze heures, ce temps s'est gâté et des averses torrentielles qui se succédaient à de courts intervalles, sont venues une fois encore compromettre le déploiement de la cavalcade ; cependant à deux heures et demie, un nombreux public, environ quinze cent personnes, s'étageaient sur les talus et autour du lac, où devait se dérouler le cortège.
Vers trois heures et demie, à la joie générale, un rayon de soleil perce les nuages : on en profite aussitôt, et les trompettes de Gournay sonnent le rassemblement. De toutes les allées du parc, les cavaliers arrivent au trot de leurs montures, chacun prend place et l'on se met en route pour aller chercher "Leurs Majestés" qui attendent auprès du lac. La Fanfare libre de Forges joue ses airs les plus entraînants, pendant que la Société des cors de Neufchâtel sonne des airs de chasse. La foule suit, s'abritant tant bien que mal, car si le soleil luit, les arbres n'en déversent pas moins, sur les spectateurs, la pluie dont leur feuillage est chargé.
Le cortège revient aux grottes, où le Cardinal duc de Richelieu (M. Daout) attend Louis XlII (M. Rochemay) et la reine Anne d'Autriche (Mlle Arnal), pour leur offrir l'eau de la fontaine de Jouvence. Après cette reconstitution assez réussie de la scène historique, le roi et sa suite parcourt les allées du parc.
En tête viennent les hérauts d'armes et sonneurs de trompes ; puis voici les mousquetaires et, dans une chaise à porteurs qu'il quittera bientôt pour prendre place dans le carrosse royal, le Cardinal Armand Duplessis de Richelieu. Derrière lui, quatre mousquetaires auxquels on a donné le type à jamais jamais des quatre amis Athos, Porthos, Aramis et d'Artagnan ; ils servent d'escorte au roi et à la reine qui tient à côté d'elle un mignon petit page tout de satin vert habillé. On a eu l'idée amusante de faire clôturer le défilé par un flamboyant Cyrano de Bergerac, avec ses terribles cadets de Carbon de Casteljaloux.
Un instant le cortège s'arrête et "Leurs Majestés" sont invitées à une promenade sur le lac, dans une gondole d''aspect assez artistique.
Mais hélas le temps s'assombrit à nouveau et il faut écourter une partie de la fête si l'on ne veut pas s'exposer à une nouvelle averse. On revient donc par les sources et par le grand escalier, Louis XIII et sa suite font leur entrée dans la salle de spectacle. Le grand roi s'est complaisamment, tel un souverain moderne, prêté aux exigences de nombreux photographes.
La foule le suit et le rideau se lève pour l'à-propos Jean Priollet : Le Miracle des Sources. L'auteur s'est inspiré de la légende historique pour la faire revivre dans des personnages fort amusants interprétés par la troupe du Casino.
Bref, la fête, malgré les morosités du temps. n'a pas déçu les nombreux spectateurs, qui ont pu admirer la fraîcheur des costumes et le bon air de la figuration.

Forges-les-Eaux - Cavalcade du 30 aout 1908
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29 juin 1909 — De Forges-les-Eaux. La saison s'annonce comme très bonne. La moitié des chambres du Grand Hôtel du Parc sont déjà retenues pour le commencement de juillet. Ce succès s'explique par le confortable qu'on y trouve et aussi par la forte réduction faite à toutes les personnes qui y descendent sur les prix d'entrée au Parc et au Casino.
18 août 1909 — Mme Oswald, de l'Opéra-Comique, a donné, avec un plein succès, une suite de représentations au théâtre de Forges-les-Eaux. L'excellente artiste s'est fait tout particulièrement applaudir dans la Dame Blanche, Mireille, et les Dragons de Villars.
Mme Oswald va continuer en chantant et jouant les diverses œuvres de son répertoire, entre autres Faust.

23 juin 1913 — Réorganisation de la direction des thermes, du théâtre et du casino
— Palais d'Eté. Casino de Forges-les-Eaux. Le parc et l'établissement thermal sont ouverts depuis le 1er juin, sous la direction de M. Priollet. Le grand parc a été confié aux soins de M. Grimm. Le Casino et le Théâtre fonctionneront à partir du 6 juillet, sous la direction artistique de M. Louis Stréni, du Châtelet, aux
lieu et place du chanteur M. H. Dickson, primitivement nommé directeur. L'orchestre aura pour chef (2e année) le très musicien M. Kodérie. Enfin, la danse sera organisée par le professeur du lycée Corneille, de Rouen.

11 juillet 1925 — Réouverture du casino pour la saison
C'est samedi prochain, 11 juillet, que le Casino de Forges-les-Eaux va rouvrir ses portes pour la plus, grande joie des habitués de cette charmante station thermale. Nombreux seront ceux qui iront boire à la célèbre Fontaine de Jouvence.

12 juillet au 15 octobre 1925 — Festival musical permanent
6 juillet 1925 Forges-les-Eaux. — La célèbre station thermale de Forges-les-Eaux donnera, du 12 juillet au 15 octobre, un Festival permanent ouvert aux sociétés musicales, harmonies, chorales, choeurs mixtes, fanfares, orchestres symphoniques, accordéonistes, estudiantinas, trompes de chasse, trompettes.
De nombreuses primes en espèces seront attribuées par voie de tirage au sort à toutes les sociétés participantes.
Pour renseignements, s'adresser à M. Marc Moulin, château de l'Epinay, à Forges-les-Eaux.

1er août 1925 — Parmi les fêtes auxquelles doit donner lieu, jusqu'au 15 octobre prochain, le festival permanent de Forges-les-Eaux, celles d'aujourd'hui et demain promettent d'être particulièrement intéressantes, grâce au concours de l'Ecole moderne de mandoline de Paris, dont les mandolinistes et guitaristes, installés sur le lac dans des gondoles illuminées et fleuries, accompagneront chanteurs et chanteuses des théâtres et concerts de Paris. Le cercle choral Hector Berlioz fera entendre dans l'Ile des choeurs de circonstance et, au gala de la chanson française, interprétera des chansons populaires harmonisées à 4 et 6 voix, sous la direction du compositeur Aimé Burlet.
16 août 1925 — Le comité d'organisation du festival permanent qui se donne à Forges-les-Eaux (Seine-Inférieure) informe les sociétés qui désirent prendre part à ces fêtes que le nombre des adhésions est très limité, attendu qu'une seule société est admise par dimanche ou jour férié. Le comité, en effet, limite ce nombre pour que chaque société participante ait les plus grandes chances d'obtenir les nombreuses primes en espèces réservées à ce festival. Pour toutes demandes de renseignements, s'adresser à M. Moulin, à Forges-les-Eaux.

Forges-les-Eaux - L'établissement thermal Kiosque au fond (Carte Joël Cparama) (voir ici) — Nouveau kiosque à musique en bois
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19 juin 1929 — Rallye-auto Paris Forges-les-Eaux. Grand gymkana dans le parc du casino
— L'Auto-Club organise un grand rallye automobile sur Forges-les-Eaux pour le samedi 29 juin prochain.
Des départs seront donnés simultanément de Paris, Amiens et Rouen. Le dimanche 30 juin, dans le parc du casino de Forges-les-Eaux, et autres attractions.
De nombreux et jolis prix récompenseront les automobilistes qui participeront à ces épreuves. Renseignements et engagements à l'Auto-Club, 24. avenue de Messine.

10 et 11 août 1929 — Tournoi international de tennis sur les Courts de Forges-les-Eaux
4 août 1929 — Le tournoi international de tennis organisé par le Tennis-Club de Forges-les-Eaux, les 10 et 11 du courant, s'annonce sous les auspices les plus favorables. De nombreux engagements sont déjà parvenus aux organisateurs, parmi lesquels on cite ceux de M. et Mme Danet, M. Augustin, M. Rimet., etc.
Hâtez-vous d'envoyer votre inscription pour cette manifestation dotée de nombreux prix de valeur, elles sont reçues à la maison Chevallier, 36, rue Vivienne, Paris.

14 août 1929 — Le tournoi international de Forges-les-Eaux, organisé par le Tennis-Club de Forges sur ses magnifiques courts de l'Etablissement Thermal et du Casino, vient de se terminer avec plein succès. Un succès tel que Forges-les-Eaux, en pleine rénovation, peut se vanter d'avoir eu un tournoi de tennis aussi brillant que ceux des stations thermales les plus en vue. L'affluence fut considérable, les courts parfaits, les joueurs de grande valeur.
14 août 1929 — George gagne le tournoi de Forges-les-Eaux.
Le tournoi International de Forges-les-Eaux, organisé par le Tennis Club local, a obtenu un bon succès.
Plus de quarante joueurs de classe, parmi lesquels George, Douillet, Poulain, Mac Garay, Aron, Soulé, Lemaire, Rimé, H. Morel, Deville, Augustin, Dupont, Chantrel et Nicolas, les deux internationaux de football, le prince Cantacuzène, Bullier, Combemale, Mmes Danet, etc., étaient engagés.
Les parties furent disputées avec acharnement devant un nombreux public de connaisseurs.
Elles permirent a un jeune, déjà fort connu dans la région du Nord, Marcel Bernard, de s'affirmer comme un joueur du plus grand avenir. Marcel Bernard, qui n'a que 15 ans, réussit en effet a éliminer des joueurs de la classe de Poulain et de Mac Garay. En finale du simple messieurs, il rencontrait George. Sans se laisser émouvoir par la qualiié de son adversaire, il disputa sa chance avec acharnement et se révéla comme un des espoirs du tennis français.
Voici les résultats des championnats :
Simple, messieurs (finale) : George bat Marcel Bernard, 6-3, 6-2. — Simple dames : Mme H. Morel-Deville bat Mme Danet. 6-4, 4-6, 6-4.
Double messieurs : Bernard-Poulain battent Douillet-Augustin. 6-0, 6-4. — Double mixte : Mme Danet-Combemale battent Mme Ph. Morel-Deville-George, 6-4, 4-6, 0-6.

Forges-les-Eaux - Tennis et Kiosque à musique près du Lac — Etablissement des bains et Tennis
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18 août 1929 — Réunion nautique sur le lac du parc thermal
Une belle réunion à Forges-les-Eaux.
— Aujourd'hui, une grande réunion nautique mettra aux prises, dans le lac du parc de l'établissement thermal de Forges-les-Eaux, les meilleurs représentants du Club des Nageurs de la Seine, du Club des Nageurs de Paris et du Club Athlétique des Nageurs de Rouen.
Citons parmi les engagés : Tallon, champion et recordman de France ; Pérol, international, vainqueur de la traversée de Paris ; Brouet, international de water-polo ; Lavaud champion scolaire ; Scheffer, de l'A.S. de la préfecture de police, etc. ; Mlles Elise et Louise Platz; Péry ; Gilberte Mortier ; Béatrix Adam, etc.
Le programme élaboré comporte les épreuves suivantes :
100 mètres, réservés aux nageurs de Forges-les-Eaux ; 100 m. nage libre ; 150 m. 3 nages ; 200 m. brasse ; 100 m. dos ; 250 m. relais ; consolation (handicap) ; grand match de water-polo.
Compte rendu de la réunion nautique
— Les manifestations sportives se succèdent sans arrêt à Forges-les-Eaux. Après le tournoi international de tennis si brillamment réussi c'était l'Union Sportive Forgionne qui organisait dimanche dernier une belle réunion nautique qui a obtenu le plus vif succès, et qui était présidée par le général Paul Echard, ancien directeur de l'éducation physique et des sports au ministère de la guerre.
Cette réunion qui bénéficiait du concours des excellents nageurs et nageuses du Club des Nageurs de la Seine, du Club des Nageurs de Paris, du Cercle des Nageurs d'Argenteuil, s'est déroulée sur le lac du parc de l'établissement thermal en présence de plus de 5.000 spectateurs. L'organisation était en tous points parfaite, et mérite tous les éloges, ainsi que l'installation effectuée par les soin de l'active et sportive direction du Casino.
Résultats :
Finale 100 mètres, nage libre. 1. Lavaud (C.N.S.) ; 100 mètres, dames. 1. Mortier (C.N.P.) ; 100 mètres dos. 1. Gueneau. (C.N.S.) ; 200 mètres, brasse. 1. Tallon (C.N.S.) ; 200 mètres, brasse, dames. 1. E. Platz (C.N.S.) ; Relais 3 x 50, trois nages. 1. C.N.S. ; Relais 5 x 50, nage libre. 1. C.N.S. ; Water-polo. Equipe C.N.S. (blancs) mixte contre équipe C.N.S.-C.N.P. (bleus). ; Equipe bleue bat équipe blanche par 5 buts à 3.

20 mars 1937 — Concours international de musique à Forges-les-Eaux
— Le concours international que prépare pour le 30 mai prochain le comité des fêtes de Forges-les-Eaux (Seine-Inférieure) en collaboration avec la société musicale de la ville est réservé aux harmonies et fanfares des 1e, 2e et 3e divisions. Il comprendra les épreuves habituelles lecture à vue, exécution, honneur, plus un défilé et l'exécution de morceaux d'ensemble. Les sociétés lauréates se verront décerner des primes en espèces, des couronnes, palmes et médailles les chefs les plus méritants un prix de direction.
En principe, la liste des inscriptions doit être close le 1er avril, mais le comité se réserve la faculté de l'arrêter avant cette date.
Demander tous renseignements M. J. Haine, commissaire général du concours, à Neufchatel (Seine-Inférieure).

11 juillet 1938 — Annonce de l'adjudication du domaine thermal au tribunal
— A Vendre en six lots, jeudi 28 Juillet 1938 à 13 h. 30, Tribunal Neufchâtel-en-Bray :
Hôtel du Parc, Casino et Etablissement Thermal de Forges-les-Eaux, avec très importantes dépendances :
parc, jardin, etc.. et très important mobilier d'exploitation. 9 hectares environ. Mise à prix 150.000 francs.
2° Terrain à bâtir avec garage et buanderie. 65 ares environ. Mise à prix 10.000 francs.
3° Villa Richelieu avec jardin 2.000 m. environ. Mise à prix 25.000 francs.
4° Maison ouvrière avec jardin 251 m. Mise à prix 5.000 francs.
5° Terrain à bâtir avec jardin 5 ares environ. Mise à prix 3.000 francs.
6° Terrain à bâtir et herbage avec pépinière 3 hectares environ. Mise à prix 50.000 francs.
Réunion totale ou partielle. Jouissance immédiate. S'adresser au greffe civil, et à Me Vannier, à Neufchâtel-en-Bray, 53, rue Cauchoise.

Seule la Fanfare libre, présidée par A. Morda, dirigée par J. Lainé, à la tête de 25 musiciens est active à Forges-les-Eaux en 1909.

(1) Voltaire, lors de son séjour à Forges en 1724, échange quelques correspondances avec Nicolas-Claude Thieriot et avec la présidente de Bernières, née Marguerite-Madeleine du Moutier. Celle-ci est mariée avec Gilles-Henri Maignard, marquis de Bernières, président à mortier au parlement de Rouen, dont elle sera veuve en octobre 1734.
Extraits des lettres de Voltaire ayant trait à son séjour à Forges.
— A Madame la Présidente de Bernières. Forges, juillet 1724.
Je crois que les eaux me feront grand bien, puisqu'elles ne me font pas de mal. Mme de Béthune arriva hier à Forges. On attend Mme de Guise et Mme de Prie, qui peut-être ne viendront point.
— A Monsieur Thierot. A Forges, ce 2 juillet 1724.
Les eaux de Forges enivrent. Je viens d'écrire une lettre à Mme de Bernières, et il ne me reste que la force de vous dire que je vous verrai vendredi avec le plus grand plaisir du monde.
— A Mme de Bernières. Forges, 20 juillet 1724
Les eaux me font un bien auquel je ne m'attendais pas. Je commence à respirer et à connaître la santé ; je n'avais jusqu'à présent vécu qu'à demi. Dieu veuille que ce petit rayon d'espérance ne s'éteigne pas bientôt !
— A Mme de Bernières. Forges, août 1724
La mort malheureuse de M. le duc de Melun vient de changer toutes nos résolutions. M. le duc de Richelieu, qui l'aimait tendrement, en a été dans une douleur qui a fait connaître la bonté de son cœur, mais qui a dérangé sa santé. Il a été obligé de discontinuer ses eaux, et il va recommencer, dans quelques jours, sur nouveaux frais. Je resterai avec lui encore une quinzaine ; ainsi ne comptez plus sur nous pour vendredi prochain ; pour moi, je commence à craindre que les eaux ne me fassent du mal, après m'avoir fait assez de bien.
Si vous ne savez rien du détail de la mort de M. de Melun, en voici quelques particularités :
Samedi dernier il courait le cerf avec Monsieur le Duc ; ils en avaient déjà pris un, et en couraient un second. Monsieur le Duc et M. de Melun trouvèrent dans une voie étroite le cerf qui venait droit à eux ; Monsieur le Duc eut le temps de se ranger.
M. de Melun crut qu'il aurait le temps de croiser le cerf, et poussa son cheval. Dans le moment le cerf l'atteignit d'un coup d'andouiller si furieux que le cheval, l'homme, et le cerf, en tombèrent tous trois. M. de Melun avait la rate coupée, le diaphragme percé, et la poitrine refoulée ; Monsieur le Duc, qui était seul auprès de lui, banda sa plaie avec son mouchoir, et y tint la main pendant trois quarts d'heure ; le blessé vécut jusqu'au lundi suivant, qu'il expira, à six heures et demie du matin, entre les bras de Monsieur le Duc, et à la vue de toute la cour, qui était consternée et attendrie d'un spectacle si tragique, mais qui l'oubliera bientôt.
(Louis de Melun, duc et pair, mourut effectivement, le lundi 31 juillet 1724, à Chantilly, chez le duc de Bourbon.)
— A Monsieur Thierot. A Forges, 5 août 1724.
Il faut encore, mon cher Thieriot, que je passe ici douze jours. M. de Richelieu compte prendre des eaux ce temps-là, et je ne peux pas l'abandonner dans la douleur où il est ; pour moi, je ne prendrai plus d'eaux : elles me font beaucoup plus de mal qu'elles ne m'avaient fait de bien. Il y a plus de vitriol dans une bouteille d'eau de Forges que dans une bouteille d'encre, et, franchement, je ne crois pas l'encre trop bonne pour la santé.
Je retournerai sûrement à la Rivière, quand M. de Richelieu partira de Forges.

— A Mme de Bernières. Paris, 16 août 1724
Puisque vous savez mes fredaines de Forges, il faut bien vous avouer que j'ai perdu près de cent louis au pharaon, selon ma louable coutume de faire tous les ans quelque lessive au jeu.
— A Mme de Bernières. septembre 1724
Je ne suis point encore en état de me transporter. Les eaux de Forges m'ont tué.
— A Mme de Bernières. octobre 1724
Je me suis mis entre les mains de Bosleduc, qui, à ce que j'espère, me guérira du mal que les eaux de Forges m'ont fait. J'en ai encore pour une quinzaine de jours.
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Re: Kiosques à Musique

FOUGÈRES - Le Jardin Public
(ILLE ET VILAINE)
L'enceinte fortifiée de Fougères est édifiée aux XIVe et XVe siècles. Dix tours défendent la cité, quatre portes munies de pont-levis y donnent accès : les portes Chesnay-Saint-Sulpice, Roger, Rillé et Saint-Léonard. Cette dernière est achevée en 1444. Tout près de ladite porte, hors les murs, un Eperon est construit, contre-garde défensive des fortifications.
L'Eglise Saint-Léonard est érigée, intra-muros, à partir de 1405, sur l'emplacement d'une ancienne chapelle. Elle est achevée en 1444, puis remaniée au XVIe siècle, en même temps que l'Hôtel de ville est bâti à ses pieds. A l'étroit dans ses murailles, la communauté ne dispose d'aucune place convenable pour ses fêtes, célébrations, prises d'armes et manifestations. Elle est donc contrainte de créer une place hors les murs, près de la porte Saint-Léonard : la Place Royale est aménagée le long de l'Eperon.

A condition que les afféagistes entretiennent à leurs frais les fortifications, celles-ci, ainsi que les fossés et terrains contigus, sont affermés au début des années 1700. Les ouvrages défensifs vont être détruits et aplanis, les fossés nivelés. L'Eperon —
Epron —, que nous pouvons encore voir sur le plan fougerais de 1756, est à son tour afféagé en 1767 et démoli peu après.

Plan de Fougères en 1756
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Au-delà de l'Eperon, le long des murailles, touchant la tour carrée du Papegaut — ou Papegault, déformation de papegeai, le fameux oiseau-leurre en bois servant de cible pour les exercices des arbalétriers et archers —, l'emplacement est baptisé place de Bretagne.
La place Royale et la place de Bretagne vont être mises à niveau, plantées d'ormeaux à partir de 1772, puis réunies pour former la Place aux Arbres. La porte Saint-Léonard est, quant à elle, supprimée en 1774.

Le 20 Messidor de l'an II — 8 juillet 1794 —, la Place aux Arbres devient place de la Fraternité. Un arrêté du Maire de Fougères la nomme place de l'Union. Elle reprend définitivement son nom de Place aux Arbres par délibération du conseil municipal du 3 décembre 1816.
Si la place aux Arbres est arborée d'ormeaux et de tilleuls et transformée en promenade très appréciée des fougerais dès 1820-1821, ce n'est qu'en 1865 qu'elle prend la forme d'un jardin public à l'anglaise sous l'impulsion du conseil municipal qui charge l'architecte Louis Gérard d'en dresser les plans, à l'occasion de l'exposition horticole d'Ille et Vilaine. C'est la
Société d'Horticulture de Fougères, créée depuis 1860 — société dissoute en 1883 — qui réalise les travaux d'aménagement.

Plan de Fougères en 1821, détail implantation futur Jardin Public et Kiosque à musique
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Les musiques fougeraises ne sont pas inactives : une première chorale fougeraise est créée en 1868, suivie par une harmonie constituée de Laloy, la Chesnardière, Du Bois, Louveau etc. La guerre 1870-1871 va démembrer toutes ces sociétés, et, à l'issue du conflit, une seule subsiste : la fanfare des sapeurs-pompiers dirigée par M. Birckann. En 1873, le futur « père » Moquet, qui n'a que 13 ans à ce moment-là, y est engagé. (1) En 1875, il intègre la Philharmonique — qui deviendra la Musique Municipale puis l'Harmonie Fougeraise en 1903 — que vient de lancer Fortuné-Romain Chevreult († 1920), le notaire de Fougères, grand mélomane qui conduira cette formation jusqu'à sa retraite à Rennes en 1908, remplacé par Desrues ; il en sera président mais également chef pendant les premières années de la formation.
C'est à coup sûr la création de celle-ci qui incite un certain Jumelais, par ailleurs propriétaire d'un manège de chevaux de bois à Fougères (2), à demander l'autorisation, à la municipalité, d'édifier à son propre compte, un Kiosque à musique dans le Jardin Public de la place aux Arbres. Le 17 juillet 1875, Honoré Bertin, maire de Fougères réunit son conseil municipal pour délibérer à ce sujet. Bien entendu, l'occasion ne se présentant pas si souvent de l'avènement d'un mécène, le feu vert est donné à Jumelais pour monter son Kiosque à musique, à condition que son installation soit contrôlée par le conducteur des travaux de la ville.
L'affaire ne traîne pas : le 5 septembre 1875, le Kiosque à musique est inauguré par un concert de la musique de l'Ecole d'Artillerie de Rennes et la Philharmonique fougeraise, sur la place aux Arbres, au pied de l'Eglise Saint-Léonard. De forme octogonale, sa couverture en zinc, ornée d'un lambrequin de bois découpé repose sur des colonnes en fonte ; sa balustrade, également en bois ajouré est fixée sur un soubassement empierré.

Le 1er décembre 1888, commence à Fougères une affaire sulfureuse qui se termine trois ans plus tard le 21 février 1891. Germain Boulais (1858 - † après 1903), conseiller municipal provoque un tumulte en proférant des insultes et propos injurieux envers le maire Tropé et ses adjoints, les traitant de voleurs, lâches, nuisibles, néfastes... Boulais crée le journal
l'Indépendant Fougerais acquis totalement à sa cause, en concurrence avec le Petit Fougerais à qui il intente, le 16 décembre 1888, un procès pour l'avoir accusé d'avoir reçu 20.000 francs de la caisse boulangiste. A la suite des injures envers le conseil municipal, il s'ensuit un procès à l'issue duquel, Boulais est condamné à 6 jours d'emprisonnement. Sorti triomphalement de prison, les ouvriers fougerais de la chaussure le portent aux nues, entraînant finalement la démission du maire et de son conseil municipal. Germain Boulais, épicier et marchand de vins de son état, socialiste boulangiste, se fait alors élire maire le 30 juin 1889.

Charles Quinton qui vient, le 7 juin 1888, de créer l'Orphéon
La Fraternelle avec ses 45 exécutants, sollicite le conseil municipal en juillet 1889, tout comme le fait la Philharmonique fougeraise, aux fins d'obtenir une subvention. Boulais fait accorder une somme de 100 francs à l'Orphéon, mais ce dernier refuse carrément cette aumône et se voit alors interdire par le maire l'accès au Kiosque à musique ainsi qu'à tous les locaux communaux. Malgré l'interdiction, Charles Quinton avec ses musiciens et chanteurs tente tout de même d'investir le Kiosque après le concert de la Philharmonique, mais se fait évacuer par la force publique. Les orphéonistes organisent alors deux concerts, au cours de l'été 1889, sur les marches de l'Eglise Saint-Léonard et au carrefour de la gare. Ils vont chanter, entre autres, La Moisson des roses et Aubade villageoise et le public fougerais va les gratifier d'une collecte spontanée.

Si l'Orphéon n'a pas l'heur de plaire à Germain Boulais, probablement pour opinions politiques contraires aux siennes, ce dernier va se servir de la Philharmonique pour arrondir ses difficiles fins de mois de maire !
Le 3 juillet 1890, la Société philharmonique revient victorieuse d'un concours musical du Mans. Boulais fait alors servir 50 bouteilles de champagne et 39 litres de rhum, déguisant l'acquisition de ces viatiques au nom d'un de ses employés Pichon, alors qu'en fait toutes ces boissons proviennent de son propre commerce, majorant en outre le prix fortement. Une beuverie musicale qui coûte à la commune 242 fr. 75 c.
Le 18 août 1890, la musique municipale revient d'un concours de Châteaugiron, et Boulais renouvelle l'opération intitulée
rafraîchissements de la musique : 75 bouteilles de madère, 75 de vermouth, 15 de gomme et 12 de sirop. Nous ne saurons pas l'état de fraîcheur dans lequel pouvait se trouver la musique après cette collation ! Le mandat est payé cette fois-ci au sieur Ligot pour 516 fr. 75 c. Le vermouth qui coûte en principe 1 fr 50 le litre est facturé 2 fr 75. Ligot est en fait le successeur de Boulais dans son commerce de marchand de vins à partir de septembre 1890, soit le mois suivant.
Pour compléter la panoplie du parfait maire indélicat, Boulais va falsifier les listes électorales, ajoutant 33 noms après clôture desdites listes ; concernant la gestion de son journal l'Indépendant Fougerais, il conclut quelques petits arrangements avec l'imprimeur, au détriment de la commune.
Des observateurs, subodorant ses petites magouilles, nomment alors une commission afin de contrôler les dépenses communales. Boulais ne fait ni une ni deux : il disparaît de la circulation. Il est finalement arrêté le 18 novembre 1890 à Paris, avenue de l'Opéra, caché sous le faux nom Ollivier à l'hôtel des Etats-Unis. Incarcéré, il est transféré à la prison de Fougères le 24 novembre. (3)

En pleine tourmente fougeraise, l'Etat offre, en 1890, à la ville de Fougères une statue de marbre blanc, intitulée
l'Age d'Or représentant un enfant jouant avec une panthère, qui sera installée sur un socle en granit près du Kiosque à musique de la Place aux Arbres. Un des bras de la statue est brisé, mais rafistolé, lors de son installation.

Statue l'Age d'Or, aujourd'hui ; manquent les deux bras.

Fougères - Kiosque à musique et Statue l'Age d'Or
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Si, de temps à autre, mais rarement tout de même, une estrade ou un Kiosque à musique démontables sont dressés sur la place du Théâtre, la place d'Armes ou le Champ de Foire, le Kiosque de la place aux Arbres reste une valeur sure fougeraise et le lieu de prédilection des mélomanes. Toutes les semaines, à la belle saison, les nombreuses sociétés musicales y donnent le meilleur d'elles-mêmes. Le Jardin public accueille en outre, en raison de ses belles dimensions, tous les concours, les fêtes, kermesses, concours et cavalcades.

En 1904, la balustrade en bois du Kiosque à musique est remplacée par un garde-corps en fer forgé.
Des becs de gaz, disséminés à travers le jardin, sont allumés avec parcimonie par le gardien attitré du parc — gardien qui est d'ailleurs logé par la municipalité comme l'attestent des réparations de son logement payées par la ville le 25 juin 1906, pour 424 francs — ; en effet, en septembre 1906, des promeneurs se plaignent de ce que la place aux Arbres, qui ne manque pourtant pas de becs de gaz, reste toujours le soir sans lumière jusqu'au moment de la fermeture du jardin et que conséquemment, ils viennent buter dans les fils de fer qui bordent les pelouses. Le gardien, M. Bigot en 1903, s'occupe de l'éclairage mais également de l'entretien des allées.
En février 1915, en plein conflit, un projet se fait jour de joindre à la Place-aux-Arbres, la place Leroux située en contrebas, afin de former un unique Jardin. Le syndicat d'initiative qui s'est créé à cet effet, dirigé par Albert Durand, président de l'Orphéon la Fraternelle, envisage d'
y faire travailler les boches, prisonniers dans le château de Fougères. Finalement, ce n'est qu'en 1924 que la place Leroux est aménagée en jardin à la française.

Dans les années 1950, la toiture du Kiosque est remplacée.
L'ouragan du 15 octobre 1987 a eu raison de nombreux arbres fougerais, dont l'un s'est abattu sur le Kiosque à musique. Un nouveau kiosque est alors reconstruit, sensiblement identique au premier.
La statue de l'Age d'Or est retirée du jardin public en 2014 : ses deux bras ont disparu ; elle ne sera plus jamais exposée en plein air en raison de la porosité de son marbre.
Kiosque détruit, reconstruit.


voir ici, Jardin public de Fougères et son Kiosque, aujourd'hui. Ici. et Ici.
Eglise Saint-Léonard et Kiosque à musique, aujourd'hui.

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publié par JeanMarc Mar 31 Jan 2017 19:03

21 et 22 mai 1882 — La Philharmonique de Fougères primée lors du concours musical de Nantes, présidé par Charles Gounod en personne.
— Concours musical de Nantes des 21 et 22 mai 1882, sous la présidence d'honneur de M. Charles Gounod.
Concours d'honneur Catégorie fanfares. Prix : Couronne de vermeil Ex aequo, Sainte-Cécile de Langeais et Philharmonique de Fougères, directeur M. Chevreult.
Lecture à vue : Médaille de Vermeil en 1ère division pour la Philharmonique de Fougères.

28 juillet 1901 — Rentrée triomphale de l'Orphéon à Fougères. Cortège puis concert au kiosque.
— Hier soir, a eu lieu la rentrée de l'Orphéon la Fraternelle qui venait dans un brillant concours, d'augmenter le nombre de ses récompenses et d'orner encore mieux sa bannière.
A huit heures, les pompiers se dirigent vers la gare, clairons en tête. La musique municipale s'est jointe à eux.
A huit heures un quart, a lieu la réception. Un magnifique bouquet est offert à l'excellent chef de la Fraternelle, M. Quinton.
Le cortège se met en route vers la ville. Les clairons font entendre leurs vibrantes sonneries, et la musique municipale exécute des pas redoublés qui enthousiasment les six mille Fougerais venus pour saluer notre excellent orphéon.
Tout le monde se rend au jardin public, dont le kiosque est éclairé au gaz, et je vous assure que ce n'est pas un spectacle banal que cette foule, circulant entre les parterres, remplissant les grandes allées circulaires et, comme fond à ce tableau, la ravissante vallée du Couesnon, déjà teintée des ombres de la nuit.
La musique municipale joue plusieurs de ses morceaux vigoureusement applaudis, puis la Fraternelle interprète les œuvres qui lui ont valu ses belles récompenses, et alors c'est du délire. On crie Vive la musique ! Vive l'orphéon ! La fête bat son plein.

7 juin 1902 — Préparatifs des fêtes de Fougères des 14 et 15 juin. Kiosque à musique transformé en restaurant.
— Les Fêtes de Fougères. De grandes et belles affiches viennent d'être posées sur les murs, tout se prépare avec un entrain merveilleux pour les 14 et 15 juin.
La société a décidé la mise en adjudication : 1° du kiosque de la place aux Arbres pour servir de restaurant ; 2° des consommations à fournir au café concert qui sera installé sur la place Leroux et de celles à offrir aux gymnastes sur le Champ de Foire. L'adjudicataire du restaurant aura le droit de vendre des rafraîchissements pendant toute la durée de la kermesse.
Les membres de la Société, munis de leur carte, pourront seuls prendre part à l'adjudication qui aura lieu ce soir vendredi à 8 heures ½ du soir, salle des Réunions.
S'adresser pour les renseignements aux Présidents et vice-présidents des deux comités,

4 octobre 1903 — La Fête des Débitants sur la place aux arbres
— Le soleil que nous avions ardemment souhaité à la fête de bienfaisance organisée par le Syndicat des Débitants de Fougères, voulut bien se montrer hier l'après-midi, ce qui donna tout l'attrait désirable à cette fête.
A 2 heures, ouverture de la fête. C'était une véritable foule à l'entrée de la place aux Arbres. De tous les côtés, arrivaient les musiques de Fougères, venant des plus bas quartiers et donnant sur le passage la note gaie et entraînante. De nombreux curieux sillonnaient les charmantes allées de cette place si bien appropriées et tenues avec un soin irréprochable par M. Bigot, le gardien dévoué.
Nous admirons avec plaisir les demoiselles qui, avec une grâce parfaite, servent les nombreux clients qui viennent consommer les liqueurs offertes par les Débitants au bénéfice des pauvres.
Nous passons vivement auprès de l'immense Buvette de Bienfaisance tenue par M. Morice qui est si bien secondé par Mlle Niveaux et par les charmantes servantes, Mlles Froget, Poule, Cogneau, Leray et Juhel.
Nous admirons ensuite avec plaisir le Grande Café de la Kermesse tenu par M. Ealet, dont Mme Bouffort est caissière et dont les consommations sont si galamment servies par Mlles Danjou, Melin, Cherel et Mercier.
Les distractions ne manquaient pas pendant que les musiques de Fougères se succédaient sous le kiosque musical. On s'est amusé gaiement à la baraque de MM. Francis Bahu, Grouasel et Bagot. La foule entrait admirer Le Prépanthère Sahara ou le Looping The Loop d'une nouvelle création, représenté par une pipe en terre, ainsi que la couronne et le fameux godillot de l'empereur du Sahara.
Avec dix minutes de terreur, M. Chartrain a fait de grosses recettes.
Deux jolies loteries faisaient aussi la joie du public, on gagnait des bonbons et des liqueurs à la loterie tenue par Mlle Chartrain et de la vaisselle et autres objets à celle tenue par Mlle Renault.
Pendant l'après midi, tout Fougères passa sur la place aux Arbres, et les pauvres y trouvèrent leur profit. Toutes nos félicitations à toutes les personnes qui se dévouèrent à cette fête de bienfaisance, ainii qu'à la Fanfare de M. E. Pacory, les Trompettes Fougeraises, l'Hallali Fougerais, les Piccolos Fougerais, l'Orphéon La Fraternelle et l'Harmonie Fougeraise, qui prêtèrent à cette occasion leur dévoué et gracieux concours. Jusqu'à 5 heures du soir, une foule compacte sillonna sur la place aux Arbres.
Le soir à 7 h., un grand banquet fraternel réunissait débitants syndiqués et amis. La soirée fut des plus gaies et la journée se termina par l'embrasement général du château aux sons joyeux de l'Hallali Fougerais.

13 mars 1904 — Fête de la mi-carême à Fougères
— A l'occasion de la mi-carême, un concert sera donné dimanche prochain 13 courant, à 2 heures de l'après-midi, sur le kiosque de la place aux Arbres, par l'Harmonie Fougeraise. En voici le programme :
1. Les Cadets de Russie, allegro de Sellenick. — 2. Les Saltimbanques, fantaisie de Ganne. — 3. Polka espagnole, V. Gentil. — 4. Ouverture de concert, Giraud. — 5. Fiançailles, grande valse. A. Vivier.
Le même jour, un grand bal public aura lien dans la soirée, sous le Marché Couvert. Entrée, 0 fr. 50.

15 avril 1904 — Anniversaire de l'Harmonie fougeraise, anciennement la Philharmonique
— II y a un an dimanche dernier, 10 courant, que l'Harmonie Fougeraise, donnait son premier concert sur la place aux Arbres. Depuis cette date, cette jeune société a fait de réels progrès, elle nous le prouvera dimanche prochain 17 courant, dans les morceaux choisis et difficultueux qu'elle exécutera à 2 heures de l'après-midi sur le kiosque de la place anx Arbres, à l'occasion de l'anniversaire de sa fondation. Voici le programme des morceaux de ce concert :
Le Magyar (allégro), G. Allier. — Duo du Chalet, de A. Adam, solistes MM. Lesage et Grécet. — Flipotte (polka), de V. Gentil. — Grande marche solennelle, de Baudonck. — Le rêve de Namouna (fantaisie mazurka), G. Wettge, solistes MM. Level et Perrin.

Fougères - Kiosque à musique avec son ancienne rambarde en bois — Nouvelle rambarde en fer forgé
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Quelques concerts sur le Kiosque à musique de la place aux Arbres
18/6/1904 — L'Hallali fougerais et l'Orphéon la Fraternelle feront entendre, au kiosque de la place des Arbres, jeudi prochain 23 juin, à 8 h. ½ du soir, les morceaux qu'ils exécuteront au concours de Granville. Voici le programme : Le Moulin de la Vierge, Sombrun, choix exécution. — La Joie du Chasseur, H. Merat, imposé-exécution. — Idylle champenoise. G. Gourdin, choix-honneur, par l'Hallali. — Soleil, Sourilas. imposé-exécution. — Nos Compagnes, H. Maréchal, choix-honneur. — Le Roi des Mondes, Liard Janin, choix-exécution, par l'orphéon.
15 septembre 1904 — L'harmonie fougeraise donnera jeudi prochain, 15 courant, à 8 h. ½ du soir, au kiosque de la place aux Arbres, son dernier concert d'été. Le programme est des plus attrayants et des mieux choisis, il attirera certainement nombre d'auditeurs. Les morceaux qui seront exécutés sont :
1. Le Czar, marche militaire de A. Delaunois. — 2. La Muette de Portici, fantaisie d'Aubert. — 3. Petit-Rat, polka de Bisch. — 4. Faust, mosaïque de Gounod. — 5. Une soirée près du lac, fantaisie mazurka de Leroux, avec solo pour hautbois, exécuté par M. Deshayes, lauréat de l'Institution des Jeunes aveugles.
6 juillet 1905 — Ce soir jeudi, à 8 heures et demie sur le kiosque de la place aux Arbres, l'Harmonie Fougeraise donnera un de ses plus jolis concerts de la saison d'été. M. Chevreult, président de la Société dirigera l'exécution des principaux morceaux dont voici le programme : l. Le Gonfalonier, allegro. Roux. — 2. Faust, mosaïque, Gounod. — 3. Petit Rat, polka, Bisch. — 4. Lucrèce Borgia, grande fantaisie pour clarinette, Donizetti. — 5. T'en souviens-tu, valse, Turine.
20 aout 1906 — Les Trompettes Fougeraises et le Rallye-Cor se feront entendre jeudi prochain, à huit heures et demie, place aux Arbres. Programme : Les Trompettes fédérées, pas redoublé, Moraweck. — Joyeux printemps, fantaisie, Foulon. — Clair de lune, mélodie, André Montfort. — Pas redoublé, Pasquier.
23/7/1908 — Ce soir jeudi, au kiosque de la place aux Arbres, les trompettes fougeraises donneront un concert à 8 heures ½. En voici le programme : La Légion (pas redoublé), Andrieu. — Régiment en campagne, Louchet. — L'enchanteresse, Andrieu. — Nez en trompette, polka solo, Viney. — La Vallée de la Loire, Munier. — Le Zouave, Viney.

24 août 1906 — Supplique pour que la musique joue sur les autres places fougeraises.
— Fougères. Nos concerts publics. Chaque semaine, ou à peu près, nos honorables concitoyens peuvent voir dans l'Ouest-Eclair ou dans les journaux locaux l'entrefilet suivant : " ce soir, à 8 h. ½, concert place aux Arbres, par la société musicale X. de Fougères "
Et un grand nombre de s'écrier "Encore la place aux Arbres, toujours la place aux Arbres !" Ils n'ont ma foi pas tort.
En effet, sans vouloir dénier tous les mérites de cette place, admirablement située, et d'où l'on peut voir toute la vallée du Nançon, il n'en est pas moins vrai qu'elle présente aux yeux de beaucoup certains inconvénients, tout particulièrement en ce qui concerne les concerts publics.
Le premier des griefs allégués est son éloignement du centre des affaires. La place aux Arbres est dans un endroit peu ou point commerçant et les soirs de concert, au lieu d'être un appoint au commerce local lui causent plutôt préjudice en éloignant une partie de la clientèle.
D'autre part, le quartier même où se tiennent nos concerts publics est plutôt défavorable à leur succès. La plupart des personnes habitant ce quartier, le plus riche de la ville, profitant des beaux jours, sont dispersées sur divers points de la côte d'Emeraude. Pourquoi ne pas favoriser un peu plus les quartiers ouvriers ? Sans doute. la place aux Arbres est un lieu unique pour faire de la musiqne et le seul kiosque édifié par la municipalité se trouve en cet endroit. Mais il n'en est pas moins vrai qu'il serait bon que tout le monde profite des concerts organisés par nos sociétés. C'est pourquoi sans cesser de faire les concerts sur le kiosque de la place aux Arbres on pourrait en organiser de temps à autre dans les différents quartiers de la ville par exemple sur la place d'Armes, sur la place de la Gare, et sous les murs du Château.
De cette façon tout le monde serait content, à commencer par les commerçants à qui ces concerts fourniraient l'occasion de faire un peu d'affaires, et la population ouvrière qui trouverait ainsi le moyen de se procurer une distraction sans porter préjudice aux travaux du lendemain.
Il n'est pas nécessaire d'avoir un kiosque partout où l'on fait de la musique. Quelques chaises ou bancs disposés en cercle rempliront fort bien cet office.
Et 1'éclairage ? Il suffirait d'avoir en sa possession une rampe de gaz supportée par quelques piquets et dont l'une des extrémités pourrait se raccorder avec une des conduites de la ville. A quand l'exécution de ce projet qui agréerait à tant de familles ouvrières ?

FOUGÈRES - Eglise Saint-Léonard et Jardin Public
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publié par bojojo76 Lun 10 Oct 2016 18:32

5 juillet 1908 — Kiosque provisoire installé place du Tribunal
— Concours hippique. Aujourd'hui dimanche, à 8 heures et demie du soir, aura lieu une bataille de confettis, un concert et un grand bal public, sur la place du Théâtre. Un kiosque a été aménagé sur la place du Tribunal, et 1'Harmonie fougeraise s'y fera entendre toute la soirée.

26 février 1909 — Les poissons du petit ruisseau aménagé dans le Jardin Public
— Les poissons de la place aux Arbres. Nous avons annoncé que la « Gaule Fougeraise » se disposait à continuer ses utiles opérations de repeuplement du Couesnon et des cours d'eau du pays fougerais. La rivière de la place aux Arbres semble avoir été choisie oomme bassin d'expérience ou lieu d'éclosion des oeufs de cyprins, car on y voit se promener en ce moment des troupes de carpes et de brêmes dont plusieurs sujets sont d'assez belle taille.

3 juillet 1912 — Desrues, président de l'Harmonie fougeraise réclame un second Kiosque à musique. La demande n'aura pas de suites...
— Séance du conseil municipal. Mercredi soir, 3 juillet, c'était la première séance intéressante du nouveau Conseil municipal. Le maire, M. le docteur Haslé, préside.
Un Kiosque pour les musiciens. Se faisant l'interprète des sociétés musicales de la ville, M. Desrues demande la construction d'un kiosque sur la place d'Armes. Cela entraînerait la suppression du bassin et du square actuels. Les amateurs de musique estiment que le kiosque de la Place-aux-Arbres et l'estrade dressée aux grandes fêtes sur la place d'Armes ont le même inconvénient : tenant le public écarté de 20 à 25 mètres, ils ne permettent pas de suivre les exécutions musicales.
La Commission des travaux et celle des finances ont donné unanimement un avis favorable à la demande de M. Desrues. Elle est, du reste, acceptée en principe par tout le Conseil, mais le kiosque projeté peut coûter plus ou moins cher, et l'on décide, après échange d'observations entre MM. Mandel. Desrues, Gourdin et Quinton, de renvoyer la question à la session d'août pour permettre de se procurer des renseignements précis sur la dépense éventuelle.

28 et 29 juin 1913 Fêtes de Fougères. Grande cavalcade. Reine des reines de la chaussure.
— Les fêtes de Fougères ont commencé samedi soir par deux retraites aux flambeaux qui se sont réunies place Lariboisière pour n'en plus former qu'une seule, brillante et compacte à souhait, comprenant les Trompettes du 10e escadron du train, toutes les sociétés fougeraises musicales et sportives, soit plus de 600 participants.
Mais le clou du défilé était sans contredit la suite d'automobiles et de bicyclettes illuminées.
Longuement acclamée sur son passage, la retraite est venue aboutir place d'Armes, où l'Harmonie Fougeraise a donné un concert très apprécié, quoique un peu gêné par le bruit de la bataille de confetti qui s'engageait prématurément tout autour de la place.
Une animation extraordinaire a régné pendant toute la soirée dans les rues qui avaient été décorées avec beaucoup de goût, surtout la rue Nationale ; et la gaieté expansive des habitants s'est prolongée jusqu'à une heure fort avancée de le nuit, car des chants retentissaient encore à trois heures du matin dans la rue Pinterie et dans le Marchix.
La cavalcade. La fête de dimanche, parfaitement organisée, a profité en outre d'un temps superbe, peut-être même le soleil exagérait-il un peu.
Dans l'après-midi, la foule était tellement intense sur le parcours de la cavalcade, à laquelle prenaient part une vingtaine de chars, et plus de 700 personnages costumés, que le cortège ne pouvait que difficilement circuler dans les rues, malgré un service d'ordre parfaitement établi.
Les chars, vraiment superbes, étaient l'objet de l'admiration générale ; citons notamment : le Char des sous officiers du 10e escadron — de la Boulangerie avec ses gerbes de blés, de bleuets et de coquelicots — de la Publicité, ingénieusement composée — de la Duchesse Anne — du Théâtre de la nature — des Défenseurs la Patrie — du Puits du Vieux-Château — des Quatre Saisons — du Grand Bazar — dans la Tranchée, par les officiers du train — de la Pêche — des Négociants en vins, avec son Bacchus truculent — du Roghi — des Soldats du 10e escadron ; le général Lyautey et son escorte, etc. les autos fleuries, les enfants avec leurs voitures et poupées, les bicyclettes fleuries, Cochon et son déménagement, etc.
On a particulièrement apprécié le concours si précieux des sociétés musicales venues d'Ernée, de Mayenne, de Vitré, de Saint-Georges-de-Reintembault, sans parler des sociétés fougeraises qui se sont prodiguées elles aussi.
La reine de la chaussure, Mlle Yvonne Allain, escortée de ses quatre gracieuses demoiselles d'honneur, a été acclamée sur tout le parcours.

L'élection de la Reine des Reines de la chaussure s'est déroulée le 18 juin 1913 : au bout de trois tours de scrutin à bulletin secret est élue Mlle Yvonne Allain, une délicieuse brunette de l'usine Tréhu ; demoiselles d'honneur Mlles Bergère (usine Bahu) Garnier (usine Pacory) Jarry (usine Cordier) et Prioult (usine Gandais et Réhault).

Fougères - Cavalcade du 29 juin 1913
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30 mai 1914 — Le président Raymond Poincaré en visite à Fougères sur la place aux Arbres
— Programme de la journée :
9 h.. 18. Arrivée en gare de Fougères. M. le Président est salué par le Sous-Préjet, le Maire et la Municipalité.
9 h. 35. Arrivée à la Sous-Préfecture. Présentation des fonctionnaires et des corps constitués.
9 h. 50. Départ pour l'Hôtel de Ville, où le Conseil municipal est présenté par le maire.
M. le Président visite l'Exposition de la Chaussure, installée dans la salle des Fêtes et présentée par le Président de la Chambre de Commerce et une délégation des Industriels Fougerais. Vin d'honeur.
10 h. 30. M. le Président se rend à pied sur la place aux Arbres, et remonte en voiture pour aller à l'Hôtel-Dieu, en passant devant la château de Fougères.
11 h. Arrivée à l'Hôtel-Dieu. Présentation du personnel médical et hospitalier. Visite des salles.
11 h. 20. Départ pour la gare. 11 h. 30. Départ du train. Déjeuner.


Fougères - Raymond Poincaré sur la Place aux Arbres le 30 mai 1914 - Jardin public place aux Arbres
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Derniers concerts sur le Kiosque de la place aux Arbres avant le conflit 1914-1918
18 juin 1914 — L'orphéon La Fraternelle donnera un concert, jeudi prochain, à 8 heures et demie du soir, au kiosque de la Place-aux-Arbres. Au programme : Aubade villageoise, Polard. — Fabliau des Deux Nuits, Boieldieu. — Les Martyrs aux Arènes, L. de Rillé. — Tableaux champêtres, Ritz.
9 juillet 1914 — Le Rallye-Cor se fera entendre au kiosque de la place aux Arbres, le jeudi 9 juillet, 8 heures et demie du soir. Programme : 1. Sonneries de chasse. — 2. Marche de Saint-Hubert, Mérat. — 3. Fantaisie pour trompe. — 4. Souvenir de Bretagne, Sombrun. — 5. Le Moulin de la Vierge. — 6. Coquelicot. — 7. Idylle champenoise, Gourdin.
Le Rallye-Cor fera une excursion à Saint-Malo le dimanche 12 juillet. Les membres honoraires désirant accompagner la société et bénéficier de la réduction de chemin de fer, sont priés de se faire inscrire avant le jeudi 9 juillet, dernier délai, soit chez M. Moreau, trésorier, 43, rue de Laval, soit chez M. Foulet., directeur, 10 boulevard de la Gare.


2 mai 1915 — Transformation envisagée du Jardin public en y faisant travailler les prisonniers « boches »
— La transformation du Jardin public. Les Fougerais sont justement fiers de leur petit jardin public. Cette Place-aux-Arbres, belvédère incomparable, dit Ardoin-Dumazet, d'où on découvre un panorama d'une rare beauté célébré par Balzac et Victor Hugo, ce panorama, l'un des plus merveilleux de toute la région, ils rêvent de l'embellir encore en utilisant le travail des prisonniers allemands.
A cet effet, un comité s'est formé qui, grâce à de généreux souscripteurs (on a déjà recueilli 7.000 francs) compte arriver à faire de la place Leroux un prolongement de la Place-aux-Arbres en y faisant travailler les Boches.
L'autorité militaire a mis à ce projet une seule rigoureuse condition c'est que la population fougeraise laisserait les Allemands tranquilles.
Ainsi pour peu que la chose se réalise, quelques semaines suffiront pour abattre presque sans frais la rude besogne d'une heureuse transformation que les fougerais ne verraient jamais s'ils laissaient échapper l'occasion. Car, après la guerre, la main d'oeuvre des terrassiers, si elle n'est pas introuvable, sera certainement hors de prix et pour une fois les Boches auront au moins fait en France œuvre utile.
L'œuvre, cela va sans dire, est sous le patronaxe du Syndicat que préside M. Albert Durand.

Le projet de faire travailler les prisonniers allemands sur la Place-aux-Arbres n'a pas abouti. Il est vrai qu'au vu des clichés ci-dessous, les fougerais devaient ronger leurs freins et retenir leur rancoeur vis-à vis des officiers allemands et bulgares qui étaient retenus prisonniers dans le château de Fougères. En janvier 1915, cent vingt officiers sont emprisonnés dans le château fougerais. Quarante sept, blessés ou malades, ont été soignés dans l'hôpital mixte de Fougères, dans une salle isolée des français.

Fougères - Prisonniers allemands dans le Château de Fougères (clichés 20 octobre 1915)
Elle est pas belle la vie de prisonniers allemands en 1914-1918 à Fougères ?
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Après le conflit, les concerts au Kiosque reprennent de plus belle.
24 juillet 1919 — L'Orphéon la Fraternelle donnera son premier concert jeudi prochain, à 8 heures et demie du soir, sur la place aux Arbres. Au programme : Soleil Levant, Sarre. — Le Réveil des Roses, C. de Vos. — Chant des Montagnes, Ritz. — Le Matelot Normand, Para. — Choeur du Cidre, Bazin.
14 mars 1920 — A l'occasion de la Mi-Carême, l'Harmonie Fougeraise se fera entendre dimanche prochain, 14 mars, an kiosque de la Place aux Arbres. Programme : Voyage en Provence, allegro, Giraud. — Scaramouehe, ballet, Messager. — Le vieux Ménétrier, polka, Signard (pour hautbois, soliste Ch. Cabot fils). — Wilhelmine, ouverture de concert, Boyer (solo de flûte G. Deslandes). — Santiago, valse espagnole, Corbin.
20 novembre 1920 — La fête annuelle de la Lyre ouvrière fougeraise aura lieu le samedi 20 novembre. A cette occasion, concert au kiosque de la place aux Arbres ce jour-là de 14 heures et demie à 15 heures et demie. Programme : La Chanson de la Paix, Paston. — La vie des Mineurs, Blémant. — Frais vallon, Buck. — Le Gave, Kung. — Les Martyrs aux arènes, Laurent de Rillé.
Le dimanche 21, la même Société donnera un concert à l'hospice des vieillards.

18/7/1929 — Ce soir, au Jardin public. Le Cercle Choral mixte que dirige M. Dauteloup, donnera une audition au kiosque du jardin public. Au programme : Les Epousailles de La Tombelle. — Les Cloches de Pâques, de Naudier. — L'Illusion, de V. Favre. — La Ronde du Muguet de Naudier.
3 mai 1934 — L'Harmonie fougeraise va inaugurer, le Jeudi 3 mai, la série de ses concerts au Jardin Public avec le programme suivant : Les Cadets de Russie (marche). Sellenick. — Ouverture de Mireille, C. Gounod. — Rosamunde, air de ballet. F. Schubert. — Fête Isiaque, suite d'orchestre, Watelle. a) Dansée sacrées ; b) Invocation ; c) Marche-cortège. — Sélection sur la Maladetta, P. Vidal (hautbois solo O. Cabot).
20 juin 1935 — La fanfare de l'école laïque de Saint-Malo, en excursion à Fougères, donnera aujourd'hui, sur le kiosque, un concert dont voici le programme : 1. Avranches, pas redoublé. — 2. Martha, fantaisie. — 3. Matignon, pas redoublé. — 4. La Fille de Madame Angot, fantaisie. — 5. Défilé de la Scolaire. — 6. Ric et Rac, polka pour 2 pistons.
28 juillet 1937 — Ce soir mercredi, au kiosque de la place aux Arbres, l'Harmonie Jeanne-d'Arc donnera le programme suivant : Le Coeur de la France, marche (Popy). — Ouverture de Phébé (Andrieu). — Sphinx (Popy). — Valse entr'acte de l'Arlésienne (Bizet). — Fantaisie sur Coppélia, ballet (Léo Delibes). — Les Alpilles, pas redoublé (Reybert).
16 septembre 1937 — L'Harmonie Fougeraise exécutera jeudi prochain, à 20 h. 30, au kiosque du jardin public.
le programme suivant : Accueillante, marche (Rottier). — Miss Helyett, fantaisie (Audran). — Rosamunde, air de ballet (Schubert). — L'Ile des Fées. ballet (Popy). — Triomphe, marche (Popy).

Fougères - Jardin public et Kiosque à musique
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10 mai 1934 — La traditionnelle fête de la Verrerie à Fougères.
Une vieille tradition de l'Harmonie Fougeraise emmène chaque année, le jeudi de l'Ascension, les musiciens à la Verrerie. 1934 reste fidèle. Après le défilé en ville l'Harmonie donnera à 16 heures, le programme musical suivant :
1. Granada (marche espagnole), Garcia. — 2. Fête Isiaque, Watelle. — 3. Farandole de l'Arlésienne, G. Bizet. — 4. Ville d'Amour, Heymann. — 5. Jour de Fête, marche, Kuhne.
A la suite de la collation le retour en ville se fera également en défilé par les rues de la Forêt, des Prés, des Feuteries et Alexandre III où aura lieu la dislocation.

24 juillet 1935 — La Fraternelle, primée à Livarot, organise un concert au kiosque à cette occasion
— Concours de Livarot. La Fraternelle que dirige avec autorité et dévouement M. Lacoste, sous-chef de l'Harmonie, est revenue a Fougères les bras charges de lauriers.
Le jury de la cité normande a, en effet, décerné un premier prix de lecture a vue, un premier prix d'exécution et un premier prix d'honneur. A M. Lacoste, un prix de direction et à M. Vitu, qui est avec MM. Fournier, Jarry et Piette, un des ouvriers de la première heure, le jury offrit de particuliers compliments.
Le concert de jeudi. Dernier écho e ses succès, l'Orphéon présentera à la foule de ses amis fougerais, jeudi soir, sous le kiosque de la place aux Arbres, le programme suivant : Clair de lune, de R. Chassain. — Hymne au Travail, de Rousse. — Les bourgeois de Calais, de G. Mouchet, morceau imposé au concours de Livarot. — Carnaval, de F. de la Tombelle, morceau de choix du concours.

Formations musicales actives à Fougères en 1909 :
La Fraternelle (chorale), fondée en 1888, président Albert Durand, direction Charles Quinton, 45 exécutants ;
Les Trompettes fougeraises, direction Leray, 27 exécutants ;
Hallali fougères (trompes), direction Grihan.
Fanfare des Verreries H. Chupin, président Chupin, direction Arnaud.
Harmonie fougeraise, fondée en 1903, président Chevreult (notaire) jusqu'en 1908, remplacé par Desrues, direction J. Roussel, 65 exécutants. (Anciennement Philharmonie créée en 1875)


(1) Quelques souvenirs du « père » Moquet, vétéran de l'Harmonie Fougeraise.
16 mars 1938 — Vous n'avez point d'excuses, amis fougerais. si vous ne connaissez pas le « père » Moquet. Je sais bien, il ne prend pas toujours part aux défilés scandés mais on le retrouve humant et gonflant sa contrebasse en si bémol lors des auditions au théâtre ou des concerts sur la place aux Arbres.
Il y avait hier, 13 mars, 65 ans qu'il participe à la joie musicale de la cité.
Le père Moquet revit ces souvenirs dans sa maisonnette du boulevard Thiers c'est jour de repos (hélas !) à son usine « Pax » de la rue de Laval.

« Car depuis mes 19 ans je n'ai pas fait que de la musique, de l'alto au baryton en passant par le trombone avant d'atterrir à ma basse que je porte depuis 49 ans. J'ai travaillé à la « savate ».
Le père Moquet abonde en souvenirs. Tous ceux que je connais se rapportent à ses concours musicaux : sa première sortie en 1873 à la fête de la Verrerie, vieille tradition fougeraise. Et surtout un concert donné à Beauvoir, dans la baie du Mont Saint-Michel à la veille de la grande guerre.
« C'est là que j'ai perdu mes deux dernières dents. C'était la première fois qu'on voyait une fête d'aviation. Il y en a eu, depuis, à Fougères, dans les prés de Paron, au bas du Gué Pailloux, là devant nous. »
Nos musiciens fougerais doivent participer en juillet prochain au concours d'Amboise. Le matin du départ, on retrouvera notre père Moquet lesté de sa « musette » d'où à la première halte il tirera trois ou quatre galettes, une demi-douzaine d'œufs cuits durs et le litre de cidre casse-croûte du matin.
« Depuis l'temps qu'on fait des concours ou des promenades avec les Jules Grandjean. Henri Léger, Belloir, Lacoste, Gabriel Denis, Dauphin, Doré et d'autres qui n'ont rien de rabat-joie »
Les jurys n'ont point oublié la fidèle contrebasse de l'Harmonie Fougeraise.
Les murs de la maisonnette du boulevard Thiers nous disent que la Fédération Musicale de France a donné médaille et agrafes d'or et d'argent, la Fédération de Bretagne et d'Anjou un diplôme d'honneur ; récompenses auxquelles sont venues s'ajouter une medaille de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, et enfin, les palmes académiques.
Ce n'est pas trop pour rendre justice à la persévérance, 65 ans durant, du « père » Moquet dans nos groupements musicaux. Il ne souhaite lui-méme que garder bon souffle et vaillant appétit pour son Harmonie.
Que lui souhaiterai-je à mon tour ? Sinon de garder longtemps encore ses solides 78 ans, yeux malicieux et pipe aux gencives.
(Journal Ouest Eclair 16 mars 1938)

(2) Jumelais, donateur du Kiosque à musique fougerais.
On peut supposer que Jumelais avait installé son manège de chevaux de bois dans le jardin public, et que, pour attirer un peu plus de monde, la construction d'un kiosque à musique attenant ne pouvait que lui être bénéfique. Malheureusement, rien ne vient attester notre hypothèse.
Le 8 mai 1872, le tribunal de commerce de Fougères donne tort à Jumelais : celui-ci, propriétaire d'un manège de chevaux de bois prétend ne plus être commerçant, prétextant qu'il a vendu son manège. Or, en fait de vente, il continue d'exploiter ledit manège pour son compte, et a prévu de ne s'en dessaisir qu'à une époque éloignée et déterminée.
Le 5 mars 1873, la Cour d'appel de Rennes confirme l'appréciation du tribunal de commerce de Fougères.


(3) Le procès de Germain Boulais en Cour d'assises de Rennes s'ouvre le 18 février 1891, en compagnie de cinq de ses complices présumés : Félix Gautier, Félix-Alfred Pichon, Depincé, Jean-Marie Delourme et Jamois. 41 témoins à charges vont défiler à la barre. Une foule énorme assiste aux audiences. A l'issue de celles-ci, le jury doit répondre à 520 questions. A toutes, il répond négativement et c'est l'acquittement général !
Les injonctions concernant les détournements de fonds, surfacturations et autres fausses factures sont converties en celles de rapporter la preuve des reversements desdites sommes dans la caisse municipale.
Les journaux concluent : A quand Boulais député ? Ils ne croient pas si bien dire !
Le 30 septembre 1900, Boulais essaie de refaire surface à Fougères, mais fait chou blanc, l'accueil fougerais est glacial. Le 20 avril 1902, il tente de se présenter à la députation, face au député sortant Bazillon.
Puis en janvier 1903, on le voit partir à Paris, avec la famille Louis Durand de la Beduaudière afin de s'associer avec M. Cocar, ancien avoué à Fougères, au sein de la Compagnie des Automobiles du comte de Dion...
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

FOURAS - Place de l'Église
(CHARENTE MARITIME)
En rémission de ses péchés qui devaient probablement être lourds, le 17 octobre 1074, Geoffroy de Rochefort — Gosfridus de Rupeforti —, fils d'Hugon de Saint-Maixent fait don, en faveur des moines de Saint Junien de Nuaillé, de l'église dédiée au Saint Evêque et martyr Gaudence, ladite église dépendant de Colrasum — ancien nom de Fouras. Outre le bâtiment religieux, la donation comprend des dépendances : 17 sextiers de terre de labours, 5 quartiers de vignes, un demi-moulin, des pêcheries sur la côte, des bois, des vergers et quelques maisons avoisinant l'église.
Le 4 février 1080, le même Geoffroy, dans une seconde charte, réitère la même donation, mais cette fois-ci en faveur de l'abbaye de Saint-Maixent, annulant ainsi la charte précédente.
L'église Saint-Gaudence de Fouras tombe alors dans l'escarcelle du moine Mascelin, prieur de Saint Gildas de Tonnay-Charente qui l'acquiert
à force d'argent et par abus d'autorité... Revendiquée par l'abbaye de Saint-Maixent, de par la charte de 1080, Mascelin la restitue en 1096 aux saint-maixentais qui la conservent ensuite dans leur giron.

Raymond de Montaigne est le prieur de l'église Saint-Gaudence jusqu'en mai 1626, date à laquelle, son fils Nicolas reprend la cure. En juillet 1633 Pierre de Salafranque lui succède moyennant 400 livres de pension. Puis on y trouve l'abbé Pléziac de 1650 à 1668, Nicolas Ferrier de 1669 à 1679.
En 1681, l'abbé René Faucquereau est nommé Curé-Prieur et remet quelque ordre dans les archives paroissiales qu'il a trouvées
soubz les dents des rats et des souris.
En 1732 un certain Jean Aussour fait bâtir, à sa charge, une chapelle latérale à l'église Saint-Gaudence ; les dimensions de cette dernière sont de 25 mètres de long sur 7 mètres de large.

Lors de la révolution, les objets du culte et divers biens mobiliers du prieuré sont saisis pour être vendus à l'encan à Rochefort, et, le 4 vendémiaire an III — 25 septembre 1794 —, la propriété foncière de la cure est vendue aux enchères, entre autres, à Jean Prévost, laboureur et maire de la commune en 1794-1795, puis de 1798 à 1804.
De 1792 à 1795, l'église est utilisée à usage de mairie et de lieu de réunion patriotique. Elle est finalement restituée au culte, entre les mains de l'abbé Jean-Jacques Coudret le 24 messidor an III — 12 juillet 1795.
Le presbytère, quant à lui, est affermé, le 5 brumaire an IV — 27 octobre 1795 — à un certain Gadolle, brasseur-distillateur, qui ne fait pas longue carrière en ces lieux : l'année suivante, Augustin Roy, cultivateur de son état, prend à bail ladite maison du prieur pour 6.300 livres. Ce n'est qu'en 1805 qu'elle sera de nouveau allouée au desservant du culte.

Comme nous le voyons sur les plans de Fouras de 1810 et de 1846, l'église Saint-Gaudens, attenante au cimetière communal, est située dans un quartier totalement isolé au nord du Bourg, sur le chemin du Cloître menant au rivage. Les années 1880 voient Fouras prendre un essor considérable : bains, plages, port, chemin de fer... Il est donc nécessaire de remettre à neuf l'église presque millénaire et d'urbaniser son quartier.

Plan de Fouras en 1810 et futures implantations
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De mai 1883 à mai 1884, une nouvelle église, dotée d'une flèche, est construite en lieu et place de l'ancienne chapelle. Seule la cloche nommée Madeleine, datant de 1738, est conservée dans le nouvel édifice.
La nouvelle église, dont la première pierre a été posée le 29 juillet 1883, mesure 37 mètres sur 8 mètres. Elle est due à l'architecte de Saintes, Eustase Rullier, l'entrepreneur étant André Seyrat. Le coût de la construction s'est élevé à 64.710 francs pour l'église, 18.000 francs pour le clocher, 6.862 francs pour les vitraux. La commune a financé 30.000 francs, la fabrique 22.000 francs, l'Etat 6.000 francs, le Conseil général 800 francs et des donateurs 4.178 francs...
Inaugurée le 20 juillet 1884, le clocher, quant à lui, n'est achevé que le 5 mai 1889.
Le 20 septembre 1896 est inaugurée, à son tour, l'horloge de la flèche qui a coûté 2.500 francs dont 1.587,45 francs financés par souscription.
Toujours en place devant l'église, il est décidé, le 24 septembre 1886, la désaffection et la translation du cimetière. Des délais étant toutefois nécessaires pour les ayant-droits des concessions funéraires, ce n'est qu'en 1896-1897, que celui-ci est enfin transféré et nivelé. La place de l'Eglise ou Saint-Gaudens — nouvelle orthographe de Gaudence — est ainsi créée et la place Carnot, inaugurée depuis 1890, se trouve prolongée du fait de la suppression du cimetière.
Le Chemin du Cloître prend le nom de boulevard Eugène Allard, maire de Fouras de 1871 à 1881, puis en mai-juin 1884 — décédé lors de son dernier mandat.

C'est au centre de la toute nouvelle place de l'Eglise, fraîchement plantée d'arbres, que le premier Kiosque à musique est construit en 1897, à la satisfaction de Louis Rouillé, président de la musique fourasine, qui ne s'en laisse pas conter par la Société des Auteurs et compositeurs de musique. (1)
D'aspect rustique, ce Kiosque est constitué d'un soubassement empierré et d'une balustrade en ciment armé imitant les branches d'arbres noueuses.

FOURAS - Place de l'Église
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publié par JeanMarc Lun 6 Fév 2017 16:11

Le succès croissant de l'activité balnéaire fourasine entraîne, à la belle saison, une grande animation sur le quartier place Carnot - place de l'Eglise, proche de la plage du Sémaphore. Des manèges, chevaux de bois, baraques foraines, tirs et jeux, bazars et boutiques diverses viennent s'y installer à demeure.

En 1932, un nouveau Kiosque à musique vient remplacer celui de 1897. L'architecte fourasin André Guillon en dresse les plans. Inauguré en avril, le nouvel édicule est de forme octogonale, constitué de béton en totalité.
Kiosque toujours en place.

voir ici, Kiosque à musique de la place de l'Eglise à Fouras, aujourd'hui.(1/3) (2/3) (3/3)

FOURAS - Place de l'Église
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publié par JeanMarc Mar 7 Fév 2017 15:12

(1) Le 6 février 1894, le président de la musique de Fouras, Louis Rouillé, publiciste, adresse une lettre au journal Le Temps à propos des droits que sa jeune société est tenue de régler à la fameuse Société des Auteurs et compositeurs de musique.
— Boismarjac, 6 février 1894.
Monsieur le directeur,
MM. L. de Rillé et V. Souchon, dans leur déposition (Le Temps du 5 février) devant la commission sénatoriale
chargée de l'examen du projet de loi dégrevant des droits d'auteur les sociétés musicales populaires, allèguent, à la suite des budgets un peu fantaisistes qu'ils établissent, que les droits représentent une somme si légère qu'il est vraiment superflu d'en supprimer la perception. Voyons quels sont ces droits et comment ils sont perçus.
En novembre 1893, l'agent rochefortais de la Société des auteurs et compositeurs de musique me demandait pour la société musicale que j'ai fondée et qui n'avait encore ni subventions, ni membres honoraires :
1° Un abonnement de 30 francs par an pour toutes exécutions publiques ;
2° Un droit de 10 francs pour chaque concert que ma société offre aux membres honoraires ;
3° Un droit de 5 francs pour chaque société que la société contractante inviterait à un concours musical ou à un festival ;
4° Un prélèvement de 5 % avec minimum de 10 francs sur la recette brute de tout concert payant ;
5° Deux places avec droit de les vendre pour chaque exécution.
Il y a loin du total ci-dessus aux 8 francs par an qu'annoncent MM. de Rillé et Souchon !
La Société des auteurs et compositeurs de musique ajoutait l'interdiction de jouer pour ou avec une société interdite par elle pour refus de traiter ; elle se réservait le droit de taxer à 15 francs les sociétés ou les municipalités qui demanderaient le concours gracieux ou rémunéré de ma société pour une exécution si courte soit-elle, ne contenant même qu'un seul des morceaux inscrits dans son répertoire.
Tous ces droits doivent être perçus d'avance, l'année commencée est due, même en cas de dissolution de la société.
En fait, j'ai traité sur des bases plus acceptables, mais combien de présidents ignorent qu'avec la Société des auteurs et compositeurs de musique il faut beaucoup marchander pour n'être pas trop écorché...
Journal Le Temps du 9 février 1894

1er août 1897 — Concours-festival musical à Fouras ; possible inauguration du Kiosque à musique...
Il est question d'organiser, cette année, à Fouras-les-Bains (Charente-Inférieure), un concours-festival d'orphéons, musiques d'harmonie, fanfares, trompes de chasse et trompettes.

18 août 1929 — Concert sur le Kiosque de la place Carnot
Le comité des baigneurs de Fourasorganise pour le dimanche 18 août un grand concert auquel prendront part La Lyre d'Angoulême, l'Estudiantina Rochelaise, la Sainte-Cécile de Lagord, l'Espérance de Sainte-Hermine, et M. Lochet et ses élèves.
La fête commencera par un défilé en musique et continuera par une audition musicale, au kiosque de la place Carnot.


Fouras - Place de l'église, le Kiosque à musique
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10 septembre 1933 — Exhibitions véhicules anciens, élection reine des plages...
— Un pittoresque défilé rétrospectif de véhicules à travers les âges réunira, le 10 septembre, à Fouras (Charente-Inférieure), vélocipèdes, landaulets, cabriolets, berlines. et tous autres modes de transport qu'utilisèrent nos pères et nos grands-pères.
Cette amusante exhibition terminera brillamment la série des fêtes organisées par le comité des fêtes et le syndicat d'initiative de cette station balnéaire, fêtes inaugurées, on s'en souvient, par l'élection de la reine des plages, Mlle Madeleine Mayoux, qui se vit remettre des mains de la généreuse donatrice, Mme Berthier, un fort élégant diadème spécialement commandé à Madrid.

Concert sur le Kiosque 2017, place de l'Eglise à Fouras.(1/4) (2/4) (3/4) (4/4)

Sociétés musicales actives à Fouras en 1909 :
La Lyre Fourasine (harmonie), direction E. Taffin, 40 exécutants ;
Chorale de Fouras-les-Bains, direction Brignolas, 35 exécutants.
L'Orphéon de Fouras en concours à Javel en juin 1911
Fanfare de Fouras, dirigée par Caillaud en 1896.
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Re: Kiosques à Musique

FOURAS - Parc du Casino - Kiosque de la Musique
(CHARENTE MARITIME)
Le lieu-dit le Bois-Vert, situé sur la presqu'île de Fouras appartient à Amédée Cordier, qui y exerce une importante activité d'éleveur de bestiaux ovins et bovins, remportant de nombreux concours ; son frère, Emile Cordier, est maire de Rochefort de 1871 à 1884. Il fait bâtir sur cette propriété, en 1869-1870, au milieu de la forêt de chênes verts, un Hôtel particulier comportant deux ailes, deux étages et un large perron, appelé le Château du Bois-Vert.
L'immense propriété de Cordier est incontournable à Fouras : par arrêtés préfectoraux des 23 mars et 8 mai 1872, la commune de Fouras obtient l'autorisation d'extraire, sur la propriété de Cordier, des pierres destinées aux travaux des chemins vicinaux. Ce dernier va devoir ester en justice afin d'obtenir une indemnisation conséquente pour les matériaux et galets pris sur son terrain. Après 5 ans de procédures, le 11 janvier 1878, Cordier obtient gain de cause devant le Conseil d'Etat.
En 1872, Amédée Cordier fait intervenir son frère, conseiller de la Charente Inférieure afin que le Conseil Général subventionne l'établissement d'un débarcadère sur le rocher de la Fumée, en bout de son domaine. Le coût de l'opération étant chiffré à 20.400 francs, le département va allonger 8.400 francs, le ministère de la marine 10.000 francs, le syndicat des marins 2.000 francs et la commune de Fouras va prendre en charge le chemin menant au débarcadère.
A partir d'avril 1882, Amédée Cordier fait des pieds et des mains, une nouvelle fois par l'intermédiaire de son frère, auprès du Conseil Général aux fins d'obtenir les autorisations d'implantation du Chemin de Fer sur sa presqu'île.
Le 11 août 1883, l'administration des Chemins de fer de l'Etat obtient l'autorisation du ministère des travaux publics d'ouvrir à l'exploitation le tronçon, long de 7.616 mètres, reliant Saint-Laurent-de-la Prée et la Pointe de la Fumée, avec deux stations : Fouras et La Fumée. Lors de l'inauguration, en septembre 1884, une gare provisoire en bois est aménagée, s'arrêtant à 100 mètres du Château du Bois-Vert.

Plan de Fouras en 1910 avec futures implantations
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Peu après le décès de son frère Emile, en 1884, Amédée Cordier vend son domaine pour deux cent mille francs à Jean-Jacques Putier (1831-1891), maire de Fouras de 1884 à 1888.(1)
Putier loue aussitôt une partie du Bois-Vert à une troupe de comédiens, dirigée par un certain Pernet, qui va construire à la hâte un semi-casino en bois. Leur expérience n'ira pas plus loin que la saison 1885.
Putier décide alors de fonder son propre casino et charge, à partir du 15 juillet 1886, Victor Gasser, premier violon de l'Opéra Comique, d'organiser spectacles et concerts au sein même de son Château du Bois-Vert. Les trois salons du château étant insuffisants, une salle de 30 mètres sur 12 mètres est bâtie, de mai à juillet 1887, en prolongement du château. Un cercle, des salles de lecture, de jeu, de restaurant sont aménagés : le Casino fourasin est en place. La troupe théâtrale engagée donne, dans la salle de spectacles, des représentations trois fois par semaine ; les jours de bal, on repousse les fauteuils, le théâtre devient dancing.

voir ici, Château du Bois-Vert aujourd'hui.

Fouras - Château du Bois-Vert transformé en Casino — Casino transformé en Hôtel du Casino, tennis (publié par James Cparama)
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Un décret du 3 décembre 1889 exproprie un terrain de 2.497 m², situé à la Pointe de la Fumée, dépendant des quatorze hectares du Bois-Vert appartenant à Putier. L'urgence est déclarée pour prendre possession de cette parcelle prévue pour installer un Feu chercheur électrique destiné à éclairer la passe d'Enet.
Putier décédé en 1891, son gendre l'avocat Georges Bugeau (1856-1908), également maire de Fouras de 1891 à 1896, continue l'affaire.
Pour la saison 1897, Gasser s'est retiré. La direction administrative du Casino est confiée à Bertrand, et les concerts et théâtre sont dirigés par Debuchy de l'Opéra Comique.

Les directeurs artistiques, chefs d'orchestre, musiciens, troupes de comédiens et directeurs administratifs sont renouvelés quasiment chaque saison : ainsi on voit Salvator Montapert assurer la direction du Casino en 1901 et 1902 — en 1906, on y trouve un certain Jules Stien, qui, en 1908 va jouer du revolver contre Freygefond co-directeur du théâtre parisien de l'Ambigu — en 1908, Germain Champel, du Palais-Royal assure la direction artistique pendant que Larrieu dirige un orchestre de 15 musiciens — en 1909, Campi est directeur administratif, Poisemans, directeur artistique, remplacés respectivement par André Hesson et L. Mieusset lors de la saison 1910 — en 1911, l'orchestre est dirigé par le mastro Lafitte , remplacé par Louis Cazaux en 1913 — Lucien Albran, directeur artistique en 1913 laisse sa place en 1914 à Victor Launay, du Casino de Monte-Carlo, pendant que la direction est assurée par Maury et l'orchestre par Bergalonne, débarquant du Trianon-Lyrique...

En 1908 les successeurs de Bugeau font édifier un nouveau bâtiment à rez-de-chaussée dans le Bois-Vert, destiné à accueillir la nouvelle salle de jeu - casino, dont l'entrée est située sur la nouvelle place Georges Bugeau, au bout de l'avenue du Casino. Sur la terrasse de cet édifice sont aménagés un Café et un Dancing en plein air, dont la musique est assurée par la construction d'un Kiosque à musique rustique en bois, de forme octogonale, disposant d'une toiture de chaume. Un peu plus loin dans le parc, un autre kiosque de même aspect est installé, servant de bar. Enfin une sorte de grand hangar en bois est édifié pour servir de nouveau théâtre et de salle de spectacles.

Fouras - Kiosque à musique et Bal d'enfants au Casino — Nouvelle salle de théâtre du casino
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Le Château du Bois-Vert qui perd sa fonction de théâtre-casino est transformé et devient, en 1913, l'Hôtel du Casino. On y joue même, de manière empirique, au tennis sur sa terrasse ! L'année suivante, il est réquisitionné à l'usage d'hôpital militaire.
L'entre deux guerres continue à voir les directeurs du Casino se succéder et se démener pour attirer une clientèle de plus en plus exigeante, les stations balnéaires avoisinantes ne leur laissant aucun répit. Des concours de toutes sortes y sont organisés, des bals, des corsos fleuris, des défilés, de nombreuses représentations théâtrales et des concerts y sont donnés.
La municipalité de Fouras finit par acquérir, en date du 1er septembre 1946, l'ensemble du lieu-dit le Bois-Vert, incluant le Château-Hôtel, le nouveau Casino, largement dégradé par l'occupation allemande, et toutes dépendances. Les treize hectares et demi sont payés 5.750.000 francs à l'aide d'un emprunt payable sur trente ans à 3,90%.
Le Kiosque à musique rustique, tout comme le bar sous son toit de chaume et le théâtre-hangar ont été bien entendu supprimés. Le Casino est toujours en place, géré par le groupe Emeraude.
Le Château du Bois-Vert a continué son usage d'hôtel jusqu'en 1975. Depuis, la municipalité l'a fait transformer en salles de fêtes, de réceptions et d'expositions. Mariages, congrès et spectacles y sont organisés. Les
Salons du Parc proposent cinq salles à la location de 195 € à 746 € la journée.
Kiosque supprimé.


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publié par JeanMarc Jeu 9 Fév 2017 17:29

30 août 1880 — Un facteur analphabète préposé à la distribution du courrier au Bois-Vert

— Fouras, station de bains de mer de la Charente-Inférieure possède un petit bois, appelé le Bois-Vert, dans lequel on a construit nombre de chalets qui sont loués aux étrangers pendant la saison d'été. Naturellement quand arrive cette saison, l'administration des postes donne un aide à l'unique facteur de Fouras, et ce facteur supplémentaire est justement chargé de desservir le Bois-Vert.
Or, ce brave homme qui s'appelle Vedeau, et qui est âgé de soixante-dix-huit ans, ne sait ni lire ni écrire ; aussi la distribution des lettres et des journaux est-elle faite de la façon la plus extraordinaire qu'on puisse rêver, bien que la directrice des postes ait le soin d'attacher avec une ficelle le paquet de chaque habitant du Bois-Vert.
Un facteur ne sachant pas lire, c'est un comble !
(journal Le Figaro)

30 août 1891 — Courses vélocipédiques dans le Parc du Bois-Vert. Concert au Casino.
— Malgré le mauvais temps, un public nombreux et des plus élégants assistait aux courses vélocipédiques organisées dans le Parc du Bois-Vert, par l'administration du casino de Fouras, sous le patronage de la Société vélocipédique rochefortaise.
Pendant les courses, l'orchestre du Casino, sous la direction de M. Victor Gasser, a donné un concert charmant, qu'à terminé l'Hymne russe, très applaudi. Le soir, un banquet réunissait les vélocipédistes, et le Champagne a coulé en l'honneur des vainqueurs. Un bal animé a joyeusement terminé la fête.


Fouras - Affiches publicitaires 1910 et 1933
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Fouras - Affiches 1910 et 1933 (détails casino)
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Juillet 1892 — Victor Gasser organise la saison théâtrale au Casino
— Fouras. M. Victor Gasser était un peu hésitant pour désigner l'opéra qui devait ouvrir la saison au Casino, c'était d'abord Mignon, ensuite Hamlet, mais Mignon a été préféré, nous approuvons cette décision. Les débuts d'opéra, au Casino de Fouras, ont été très heureux, on a fait un succès à chaque artiste et l'ensemble de la troupe a été bien accueillie par un public élégant, mais ordinairement froid et réservé.
Nous avons dit que l'orchestre était tout à fait supérieur, c'est un devoir pour nous de désigner les solistes, qui se font applaudir dans les concerts, les bals et au théâtre.
Ce sont MM. Tenbrinck, premier violon ; Girol, de l'Opéra-Comique, violoncelle ; Guittet, professeur au Conservatoire de Nancy, flûte ; Veyret, de la Société des concerts du Conservatoire, contrebasse ; Andrieu, premier prix du Conservatoire de Paris, premier piston ; Berthe, du Grand-Théâtre de Bordeaux, clarinette-solo ; Victor Staub, premier prix du Conservatoire, Paris 1888, pianiste.
Cette phalange de musiciens distingués est conduite par le maestro Victor Gasser, des concerts du Conservatoire de Paris.

19 août 1892 — La musique du 3e régiment d'infanterie de marine en concert au casino de Fouras
— La fête de charité organisée dans le parc du casino de Fouras a brillamment réussi. L'orchestre, sous la direction de l'habile compositeur Gasser, et la musique du 3e régiment d'infanterie de marine ont fait entendre les meilleurs morceaux de leur répertoire. La bataille de fleurs et de confetti a été très animée.
Le théâtre a fait salle comble avec Mignon. Mme Savine s'y est révélée artiste de premier ordre. On l'a bissée et rappelée maintes fois. C'est un véritable triomphe. A côté d'elle, Grozel, Martini, Mazart se sont surpassés.


28 août 1892 — La saison 1892 bat son plein au théâtre du Casino
— On nous écrit de Fouras-les-Bains que les représentations du Casino continuent à être des plus brillantes et des plus suivies. Après Mignon, très joliment chanté par M. Grozet, premier ténor, M. Martini, basse, Mme Oberty, première chanteuse, Mlle Savine, Dugazon (rôle de Mignon), on a joué avec grand succès Hamlet, Si j'étais roi, la Favorite, le Pré-aux-Clercs, Lucie, Rigoletto.
Le baryton M. Illy s'est montré chanteur excellent dans ces diverses représentations et surtout dans Rigoletto. On a beaucoup remarqué et applaudi Mlle Baskans, première chanteuse contralto, dans la Favorite, le Pré-aux-Clercs, etc. L'orchestre était conduit par M. Victor Gasser, professeur à Paris.


5 septembre 1893 — Le Jardin du Casino transformé en Vélodrome

— Les courses données dimanche à Fouras avaient attiré un nombreux public au Vélodrome installé dans le jardin du Casino.

10 juillet 1895 — Annonce du concours musical du 25 août 1896 au Casino de Fouras
— Un Concours-festival aura lieu à Fouras-les-Bains (Charente-Inférieure), le 25 août prochain.
S'adresser pour tous renseignements à M. Victor Gasser, chef d'orchestre, directeur du Casino de Fouras.

Fouras - Entrée du Casino — Bar du Casino
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7 juin 1908 — Programme de la saison 1908 au Casino

— Fouras (Charente-Inférieure). La direction artistique du Casino a été confiée M. Germain Champel, du Palais-Royal.
Au répertoire : Miquette et sa mère, Le Secret le Polichinelle, Le Flibustier, M'Amour, Cœur de Moineau, Mademoiselle de La Seiglière, L'Instinct, Jean Baudry, Les Dragées d'Hercule, Le Gendre de M. Poirier, Loute, Le Marquis de Villemer, La Souris, L'Arlésienne, avec orchestre; L'Espionne, de Sardou. De plus, tous les samedis, nous aurons un spectacle coupé, composé de pièces du répertoire de la Comédie-Française, des Capucines, du Grand-Guignol.
Les interprètes de ces pièces seront : MM. Germain Chamoel, du Palais-Royal ; A. Dutertre, de l'Odéon ; Rosny fils, du théâtre Mévisto ; J. Delamarre, de Déjazet ; V. Demarzat, du Gymnase ; G. Baye de l'Ambigu ; Raymond Lyon (en représentations) ; Noris, du Tréteau-Royal ; Mmes Lujiéville-Boscher, de l'Odéon ; Jane Rosny, de l'Athénée ; A. Prieur, des Nouveautés ; Valy, du théâtre Mévisto ; C. Martinot, de Déjazet.
Régisseurs: MM. Delamarre et Demarzat; souffleuse, Mme Lépine.
Orchestre de Quinze musiciens sous la direction de M. Larrieu. Ouverture le 12 juillet.

Le "théâtre de plein air" ou "théâtre de la forêt" du Casino de Fouras
16 août 1908 — Fouras-les-Bains va avoir aussi son théâtre en plein air : le Théâtre de la Forêt, où sera donnée, sous peu, une première représentation de l'Arlésienne, dans un site merveilleux.
21 août 1908 — De Fouras-les-Bains : L'Arlésienne, donnée samedi et dimanche dernier dans le Théâtre de la Forêt, a obtenu un immense succès. Ont été acclamés : MM. Germain Champel, Dutertre, Rosny ; Mmes Jéram et Valy.


6 août 1912 — Casino de Fouras-les-Bains. La saison bat son plein. Tout est mis en œuvre par l'habile direction pour distraire la clientèle élégante qui fréquente ce magnifique établissement. Les représentations théâtrales, dignes des plus grandes stations balnéaires, se succèdent sans relâche, et les excellents artistes engagés pour
la saison y remportent de vifs succès.
Prochainement, le baryton Boulogne, de l'Opéra, s'y fera entendre dans Rigoletto, le Chemineau et l'Attaque du Moulin.

1er juillet 1913 — France Salomon et son orchestre des Dames viennoises en concert quotidien dans le Kiosque du Parc

— Le Casino de Fouras-les-Bains ouvrira ses portes le 6 juillet. M. Albran, directeur artistique, arrivé à Fouras depuis quelques jours, pousse activement les derniers préparatifs.
Ajoutons au tableau de la troupe, publié ces jours derniers, les Impérial's Girls, danseuses anglaises, et l'orchestre des dames viennoises, qui, sous la direction de Mlle France Salomon, se fera entendre tous les jours dans le Parc.


Fouras - Dancing au Casino — Kiosque du parc du casino
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30 août 1920 — Fouras-les-Bains. La saison artistique qui s'ouvrit le 11 juillet, bat actuellement son plein.
Après une brillante série d'opéras-comiques, où brillèrent Mmes Valogne-Cortès, Jenatzy, MM. Courty, Cargos, Bass. La direction monta avec grand brio, La Cocarde de Mimi Pinson.
Les interprètes apportèrent un zèle particulier à faire triompher cet ouvrage; il nous faut citer tout particulièrement : Mme Jenatzy (Zoé), Mme Portés (Marie-Louise) ; Mme Sautara (Sophie) ; Mmes Pasqual-Seurel et Muller. Le côté masculin est très homogène, il nous faut citer : MM. Bass (Jean) , Darthez, Ravaux et Seurel.
Orchestre excellent, sous la direction de M. Dumont.


31 août 1930 — Concours de boules ferrées dans le parc du Casino, accompagné d'un concert des Trompettes de Rochefort.
— L'Amicale Boule de Rochefort organise le 31 août, dans le parc du Casino de Fouras, un grand concours national de boules ferrées où seront, aux prises de nombreuses quadrettes bordelaises, niortaises, saintaises, poitevines... Ce concours est doté des prix suivants :
Champions. 400 frs ; sous-champions, 250 frs ; 3e prix. 120 frs 4e prix. 80 frs ; aux battus des quarts de finale, 40 frs. Consolation réservée aux battus des éliminatoires (4 prix).
Pendant la durée du concours, concert offert par les trompettes de Rochefort. sous la direction de M. E. Boulet.
Concours de tir et pointage nombreux prix en espèces et en nature.
A 12 h. 45. Défilé des sociétés avec musique et bannières. Itinéraire : départ, mairie, boulevard des Deux-Ports, avenue de la Plage, rue de la Halle, avenue de la Gare, rue Paul-Bethmond, boulevard des Deux-Ports, boulevard Allard, rue de l'Eglise, avenue de la Plage, arrivée au Casino.
Pour tous renseignements et engagements s'adresser à Drugen. 3 rue de la Plage, Fouras.


24 juin 1934 — Concours musical dans le parc du Casino
— Fouras a ouvert sa saison d'été par un festival de musique organisé sous le patronage du Journal. Des chorales et des sociétés de musique y vinrent nombreuses, de Toulouse, de l'Armagnac, de Limoges, du Berry et de régions plus proches.
Sous les ombrages qui environnent le casino et les plages, les musiques défilèrent et la distribution des récompenses eut ensuite lieu sous la présidence de M. Jammes, sous-préfet de Rochefort.
Commencé sous d'inquiétants auspices, car le mauvais temps menaçait, il s'est terminé dans une apothéose, le soleil ayant bien voulu se mettre enfin de la partie. Un grand concert offert dans le beau parc du casino, obtint de ce fait le succès le plus vif que renforça encore la présence de M. Sullivan, ténor de l'Opéra de Paris.

(1) Jean-Jacques Putier (1831-1891), conseiller municipal depuis 1860, maire de Fouras de 1884 à 1888, est, comme Amédée Cordier de qui il a acheté le Bois-Vert et ses dépendances, un grand propriétaire-éleveur de Fouras. A ce titre il participe à de nombreuses foires-expositions agricole et obtient une quantité de prix, notamment à l'exposition internationale de Paris de 1878 où un de ses étalons est à l'affiche ou encore lors de l'exposition agricole de Paris de 1860 lors de laquelle il obtient un premier prix pour une vache de race maraichine pure de moins de 3 ans...
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Re: Kiosques à Musique

FOURMIES - Le Kiosque - Place Carnot
(NORD)
Lors de la séance du conseil municipal de Fourmies du 5 mai 1877, Edouard-Constant Flament-Rogier (1831-1904) — filateur de son état, maire de Fourmies de 1876 jusqu'à sa révocation du 1er août 1877, remplacé quelques mois par M. Détourpe, son premier adjoint ; à nouveau maire de 1878 à 1883 — fait adopter un projet pour la création d'une promenade publique dont sa commune de douze mille âmes manque cruellement. Il est aussitôt lancé un appel auprès des propriétaires fourmisiens qui seraient susceptibles de proposer des terrains adéquats ; dès le 9 août 1877, des propositions intéressantes sont retenues par le Conseil. Le 18 août 1878, le lieu dit La Fontaine-à-Clair est choisi et M. Daudré, architecte-voyer, dresse les plans des terrains concernés.
La Commission des Ecoles va, indirectement, accélérer le projet, par sa demande expresse d'un nouveau groupe scolaire, les locaux actuels étant très insuffisants.
Edouard Flament charge, le 7 février 1879, l'architecte de la commune, Jean Lafitte, d'établir plans et devis pour une nouvelle école, avec logements d'Instituteurs, cours et jardins, à édifier sur une partie des terrains de la future promenade publique.
Le 21 mars 1879, Flament et son conseil municipal adoptent le projet définitivement. Après l'aval du Préfet du Nord le 12 novembre 1879, la ville de Fourmies procède à l'acquisition, pour 127.525 francs, des parcelles d'une superficie de 4 hectares 88 ares 14 centiares situées sur le lieu dit La Fontaine-à-Clair, quartier
dessous le Moulin appartenant à :
— Auguste Legrand-Clavon (1830-1901), filateur à Fourmies. — Pierre, Georges et Edmond Legrand, membres de la famille de Théophile Legrand, le précurseur lainier fourmisien. — Camille Lebègue († 20 mai 1880), négociant en laines. — Jules Bertrand (†1890) et son épouse Léocadie Pilette. — Désiré Deswarte, propriétaire de tissages et de filatures à Fourmies, auteur soupçonné des incendies successifs de ses filatures en 1878 puis en 1884.

Plans de Fourmies en 1825 et 1882 avec futures implantations
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Les terrains ainsi acquis ne sont pas des plus avenants ! Traversés par un bras de la rivière de l'Helpe mineure, dont les eaux sont putrides et infectées, ces pâtures marécageuses sont inondables et pour le moins très accidentées. Pas plus tard que le 13 septembre 1878, le Préfet du Nord, constatant que l'Helpe-Mineure est envasée et ses eaux corrompues par le déversement des lessives et des matières fécales, publie un arrêté à l'encontre de Fourmies, obligeant les industriels du peignage de laine à épurer leurs eaux et la commune à créer un système de vidange pour ses fèces avant la date limite du 1er juin 1879.
Le 15 février 1880, l'architecte-voyer Daudré lance un avis auprès des fourmisiens leur demandant d'apporter tous leurs déblais de fouilles, terrassement etc, afin de niveler l'emplacement nouvellement acheté par la ville destiné aux écoles et promenades. Le maire, quant à lui, les travaux à peine commencés et très loin d'être achevés, met en location par adjudication une partie de ces terrains, et en particulier, l'emplacement de la future Buvette, qui sera le point d'attraction du lieu.
Les remblaiements et terrassements s'éternisent sur plusieurs années, Daudré veille à ce que les personnes autorisées à faire conduire des déblais et décombres les fassent
étendre convenablement sous peine de se voir retirer leur autorisation.
Tous ces mouvements de terrains n'empêchent pas le premier adjudicataire de la Buvette, M. Prince, dès le mois de juin 1880, d'installer son chalet au milieu des gravois, au bord du bras de l'Helpe-Mineure, encore nauséabonde, et d'y organiser des concours de Jeu de Balle au Tamis, jeux de Boules ou Boulettes.
Lors de la fête Communale annuelle de Fourmies, du 18 au 25 juillet 1880, les parties de balle au tamis se succèdent sur le terrain des Promenades Publiques, premier nom attribué à cette place, appelée également Nouvelle Place, puis place de la République. Le 19 juillet, un feu d'artifice y est tiré, mais la Musique municipale devenue Fanfare Fourmisienne, fondée depuis 1838, qui n'est pas encore habituée à jouer dans la gadoue sur des terrains vagues, offre ses prestations sur la Grand'Place — place de l'Eglise et de la Mairie. Compte tenu toutefois de l'affluence drainée par la Buvette et les Jeux de balle au Tamis fort prisés des fourmisiens, la Fanfare va donner très régulièrement des concerts sur les Promenades Publiques en chantier, dès octobre 1880.

Fourmies - Promenades publiques de la place Carnot, passerelle sur le bras de l'Helpe Mineure, Buvette du Jeu de Balle au tamis — Buvette des Promenades
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Le futur Groupe Scolaire, tout comme la réalisation du Jardin Public traîne en longueur. Le 5 mars 1880, l'architecte avesnois Guillemin est chargé par le conseil municipal d'établir l'avant-projet du bâtiment scolaire, sachant qu'il n'aura l'autorisation d'exécuter les travaux, qu'à la condition de résider à Fourmies, ou d'y avoir un représentant légal. Le 7 juin 1881, un décret du Président de la République déclare d'utilité publique la création du groupe scolaire et l'établissement des promenades publiques. L'adjudication des travaux de construction de l'Ecoles de filles et garçons, déjà baptisé Groupe Scolaire Victor Hugo, a lieu le 4 août 1882 à la sous-préfecture d'Avesnes. 305.000 francs sont empruntés pour sa réalisation.
Les travaux du groupe scolaire de la place de la République sont réceptionnés en juin 1884 ; le procès-verbal, dressé par l'architecte Jean Lafitte, est présenté au conseil municipal le 30 juin, mais il faut attendre le rapport de la commission des travaux un an plus tard, le 15 juin 1885, pour entériner l'ensemble.

Les Promenades publiques, pendant ce temps-là, n'ont guère avancé ! Un devis initial demandé à l'architecte paysagiste rémois L. Peltier en 1881 prévoyait, pour un coût de 65.263 fr. 20, le nivellement du terrain et la réalisation d'un Jardin Public digne de ce nom, avec construction de rochers artificiels, bassin, pont, plantations, pelouses et bien entendu un Kiosque à musique en bois pour 3.200 francs et son garde-corps pour 1.260 francs. Le devis Peltier trop onéreux pour les finances communales, Daudré, l'architecte-voyer, pour 32.000 francs, va faire patauger les fourmisiens dans la boue pendant dix ans, avec un résultat à la sortie qui ne lui procurera probablement pas beaucoup de nouveaux clients !

En janvier 1882, un déversoir est établi en amont du bief de l'usine Lebègue et Maillet sur l'Helpe mineure afin de prévenir les inondations dont sont sujettes les promenades publiques. Puis en mai 1882, l'Helpe mineure, dans sa traversée desdites promenades publiques est couverte, partiellement, sur une longueur de 50 mètres. Le 27 septembre 1883, lors d'un accident impliquant un enfant, l'eau de l'Helpe mineure à la hauteur de la Buvette du jeu de Balle, y est décrite comme bourbeuse, atteignant, lors des pluies, 1 mètre 20 à 1 mètre 50 ; la passerelle aménagée au-dessus de cette rivière est constituée d'un
vieux banc ! La même année, le terrain est en train de devenir un vaste dépotoir public, encouragé en cela par l'architecte voyer Daudré qui multiplie les avis au public afin que ceux-ci amènent sur le terrain terres, décombres et scories pour constituer plate bandes ou allées.
Tous les ans, en juin, jusqu'en 1885, les herbes fourragères, croissant sur le terrain des promenades publiques en formation sont coupées et vendues aux enchères au profit du bureau de bienfaisance. Et chaque année les plantations d'arbres sont reportées.
Fort heureusement la Buvette et ses joueurs animent la place ; un kiosque à musique démontable est même mis à la disposition des musiciens qui viennent jouer assidûment sur la Nouvelle Place où ne poussent encore que des herbes folles de pâture.
Deux nouveaux passerelles en bois sont établies permettant la traversée du bras de l'Helpe Mineure où parfois des pêcheurs viennent s'installer.
(voir ici PETIT PLUS relatif à La Buvette des Promenades)

Fourmies - Bras de l'Helpe Mineure, Buvette, Place de la République, Ecole Victor Hugo — Bras de l'Helpe Mineure, Promenades publiques et Buvette
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Il est probable qu'aucune place n'a connu autant de dénomination : Nouvelle Place, terrain des Promenades Publiques, Place des Promenades Publiques, Place de la République, Place Victor Hugo, Place Verte, Place Carnot. De même, rarement la réalisation d'une promenade n'a duré aussi longtemps pour un résultat aussi décevant. Suite à une réunion du Conseil municipal du 3 mars 1891, les membres de la commission municipale des travaux se retrouvent le 11 mars sur la passerelle de la place Verte qui remplace — fort heureusement pour eux — le vieux banc qui servait de pont. Ils sont venus pour étudier la question encore irrésolue de l'aménagement des promenades ainsi que celle de l'écoulement des eaux. Et précisément ce jour-là, après trois jours et deux nuits de pluie incessante, le lit de l'Helpe Mineure n'est plus visible, ladite place Verte est inondée et la Buvette inhabitée en cette saison, est inaccessible.

Deux mois plus tard, le 1er mai, ce n'est plus un ruisseau de pluie mais de sang qui baigne Fourmies ! L'armée vient d'abattre neuf manifestants et d'en blesser quinze autres.
Le 9 juin 1891, lors de la Saint-Médard, des pluies torrentielles vont laver le sang répandu, et la nouvelle Place ressemble à un étang :
des gamins ont renversé les tables de la Buvette, et s'amusent à naviguer, sur ces bateaux. à quatre pieds, au risque d'être entraînés par le courant.
Lors de la séance du Conseil municipl du 15 septembre 1891, il est enfin décidé de planter des arbres sur les Promenades publiques sur la droite de la rue des Deux-Ponts, de chaque côté d'une avenue à créer le long de la rivière, de chaque côté de la rue qui relie la rue des Deux-Ponts à la place de la République et autour de cette place. Et effectivement, un reporter se déplace le 26 novembre 1891 sur la Place Verte et témoigne qu'on procède en ce moment à des plantations d'arbres sur les promenades publiques.

Fourmies - Concours de pêche sur le bras de l'Helpe Mineure, place Verte ; Kiosque au fond — Kiosque place de la République
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Il aura fallu 13 longues années pour planter un arbre sur le Jardin Public fourmisien. La tâche semble quasiment impossible pour obtenir un Kiosque à musique. Le devis de 1881 de L. Peltier est caduc. M. Delval de la commission des travaux a bien tenté le 10 juin 1890 de parler, au Conseil municipal, de la création d'un Kiosque et du remplacement à neuf de la buvette, mais l'affaire est vite oubliée. Le 7 juillet 1892, le Journal de Fourmies, constatant que les plantations sont maintenant faites, émet l'idée qu'il faudrait quelques bancs de repos pour les femmes et les enfants, et un kiosque pour les sociétés musicales. Et c'est l'initiative privée qui va prendre le relais. Une souscription publique est lancée, pour la construction d'un Kiosque à musique sur la Place devenue réellement Verte, et, le 24 juillet 1892, le même Journal de Fourmies annonce que les souscriptions atteignent déjà 900 francs et que les travaux d'installation du soubassement sont commencés depuis le samedi 23 juillet sous la direction du nouvel architecte-voyer, M. Désiré Lermigeaux, par ailleurs président de la Commission municipale des Fêtes.
La veille de l'inauguration du kiosque, programmée pour le 31 juillet 1892, on constate que le gros oeuvre reste à parachever et un appel est fait aux généreux donateurs qui ne voudraient pas
d'une construction incomplète et dépourvue de grâce. Le Comité de musique, de son côté, a fait l'emplette d'une centaine de chaises, promettant d'autres acquisitions dès que ses finances le permettront. Ce faisant, un droit provisoire de 30 centimes sur les chaises sera perçu auprès des auditeurs.
Le Kiosque à musique, octogonal en bois, est inauguré le dimanche 31 juillet 1892, jour prévu pour le raccroc de la Ducasse (les raccrocs servaient à prolonger, pour la semaine suivante, les ducasses et autres fêtes, pour le cas où le mauvais temps aurait gâté lesdites fêtes aux jours programmés).
Grand seigneur, lors de sa séance du 30 juin 1893, soit un an plus tard, le Conseil municipal vote un crédit de 87 francs 90 en participation au paiement du soubassement du Kiosque des Promenades publiques !
La Buvette qui était construite en bois à l'origine et qui menaçait ruine, est remplacée entre 1894 et 1898, par une belle maison de briques.

FOURMIES - Le Kiosque - Place Carnot
Premier Kiosque en bois des Promenades publiques
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publié par JeanMarc Lun 13 Fév 2017 08:53

Les fêtes et festivals, les concours de musique et de gymnastique, les concerts musicaux, les ducasses et leur nombreuses activités ludiques accompagnées des baraques et manèges forains, les fêtes aérostatiques, les cavalcades historiques se succèdent sans discontinuer aux beaux jours et même hors saison sur les Promenades Publiques enfin achevées. Lors des très fréquents festivals, une cinquantaine de formations musicales du Nord font le déplacement et quatre à cinq Kiosques à musiques supplémentaires sont montés à la hâte dans les divers places disponibles de la ville. Réciproquement la Fanfare fourmisienne participe aux nombreux concours de la région. Nous avons d'ailleurs pu entrevoir notamment les duels musicaux du 26 août 1877, puis épistolaires échangés entre le directeur de la fanfare de Ferrière-la-Grande et V. Buot, le chef de la Fanfare fourmisienne et de la chorale la Coecilia. (voir ici, les échanges des deux antagonistes)

De temps à autre, la Place est même transformée en vélodrome lors de courses organisées par le Vélo-Sport Fourmisien.

La ville de Fourmies est coutumière des projets de longue haleine ! Théophile Legrand (1799-1877), est considéré comme le fondateur en 1825 de l’industrie lainière fourmisienne. Lors de son décès, une souscription publique est lancée afin d'élever un monument à sa mémoire. La première liste de donateurs du 17 juin 1877 totalise 2.257 frs 50. A la clôture des souscriptions, le 29 juillet 1877, le Comité dispose de 4.772 francs. Les donateurs vont patienter 22 années avant que le monument soit mis en place ! Heureusement la somme récoltée a été investie dans un titre de rente française qui, avec les intérêts capitalisés, procure en 1899, un montant de 10.375 fr. 60. L'édifice est en fait une fontaine monumentale, conçue par l'architecte Jean Lafitte qui fait don de ses honoraires, surmontée d'un petit buste en bronze à l'effigie de Théophile Legrand, réalisé par le statuaire Athanase Fossé (1851-1923).
Il est inauguré le 23 juillet 1899, placé face à l'Ecole Victor Hugo, en alignement du Kiosque à musique.

Une grande exposition d'art, du commerce et de l'industrie est organisée du 14 août au 11 septembre 1910 sur la Place Carnot ; l'Ecole Victor Hugo est transformée à cette occasion pour constituer le pavillon principal de la manifestation ; la Buvette fait le plein tandis que des concerts quotidiens sont donnés sur le Kiosque à musique.

Fourmies - Exposition 1910 : Entrée du 84e de ligne sur les Promenades publiques — Concert sur le Kiosque à musique
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Les troupes françaises logent dans l'Ecole Victor Hugo dès le début du conflit en août 1914. Le 27 août, elles sont délogées par les allemands qui vont rester à Fourmies jusqu'à la libération de novembre 1918. En août 1916, une partie de l'école est transformée en lazarett — hôpital militaire.
En 1921, un Comité se crée, destiné à l'érection d'un monument en hommage aux morts fourmisiens du conflit. Une souscription publique est lancée qui obtient 123.276 frs 18. Le statuaire René Bertrand Boutée (1877-1950) établit un devis le 10 novembre 1921 pour deux édifices : l'un à ériger au cimetière du Centre appelé
Monument en l'honneur des Enfants morts pour la patrie, pour 35.000 francs, le second, le Monument au défenseurs de la Patrie à construire place de la République, pour 80.000 francs. Le 26 décembre 1921, Ephrem Coppeaux et son conseil municipal entérinent ce projet. L'inauguration a lieu le dimanche 3 juin 1923.

Fourmies - Inauguration du monument Aux défenseurs de la Patrie le 3 juin 1923 sur la Place Verte
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De 1921 à 1924, la place de la République, alias place Verte, est transformée : la Buvette des Promenades est supprimée, l'Helpe Mineure est totalement recouverte, toute la partie située aux alentours du Kiosque à musique est clôturée d'une balustrade. En 1924, le Kiosque à musique est reconstruit : toujours octogonal, son soubassement est cette fois-ci constitué de pierre et de briques.
Le buste de bronze de Théophile Legrand tout comme les têtes de bélier également en bronze qui ornaient le monument inauguré en 1899, sont bien entendu partis dans les usines d'armement allemandes en 1914. En 1927, on s'occupe de leur restauration. Le marbrier fourmisien Dorvillers est chargé de la remise à neuf du socle de pierre ; le fondeur d'art, Paul Debar, se charge de reconstituer le buste et les béliers pour 5.628 francs, qui seront payés sur les fonds « dommages de guerre ». Une nouvelle inauguration a lieu le 10 septembre 1927.
Le 15 août 1933, c'est au tour de l'ancien maire, de 1908 à 1931, Ephrem Coppeaux (1870-1931) d'avoir son buste, du au sculpteur Warnier, érigé sur la place Verte, près d'un bassin nouvellement créé.

En 1973, le Kiosque à musique est supprimé ; la fontaine Théophile Legrand est rasée, le buste en bronze est toutefois conservé et transféré sur un socle moins volumineux ; en 1977, la Mairie et le trésor public viennent s'installer dans l'Ecole Victor Hugo désaffectée.
En 1998, on a des regrets : on construit un nouveau Kiosque à musique octogonal au toit d'ardoises, sans balustrades.
Kiosque supprimé, remplacé.

voir ici, Kiosque à musique moderne sur la Place Verte de Fourmies, aujourd'hui.
Buste Théophile Legrand sur la Place Verte, aujourd'hui.

FOURMIES - Le Square de la Place Verte
Second Kiosque des Promenades publiques au soubassement en pierres et briques
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publié par JeanMarc Mar 14 Fév 2017 13:01

Concerts de la Fanfare fourmisienne, sur la Grand'Place (place de la Mairie de de l'Eglise) ou sur la Place de la Gare, avant la création de la Nouvelle Place des Promenades Publiques.
5 novembre 1876 — Programme des morceaux qui seront exécutés par la Fanfare fourmisienne, le dimanche 5 novembre, sur la place de la Mairie de 4 à 5 heures du soir : 1. Le Fourmisien, pas redoublé, V. Buot. — 2. Mosaïque sur les Huguenots, Meyerbeer. — 3. Polka des Bébés, V. Buot. — 4. Fantaisie sur le Trouvère. Verdi. — 5. Polka des Masques. Martin.
17 juillet 1877 — Grand concert donné par la Fanfare fourmisienne et la Cœcilia à 5 h. ½, sur la Grand'Place, mardi 17 juillet 1877, à l'occasion de la fête patronale. Programme des morceaux : l. Les Trompettes de la Reine, polka militaire. V. Buot. — 2. Grande Fantaisie sur les Huguenots. Meyerbeer. — 3. La noce du Village, chœur par la Cœcilia. L. de Rillé. — 4. Le Carnaval de Venise. V. Buot. — 5. La Traviata. Verdi. — 6. Chœur des Soldats de Faust, par la Cœcilia. Gounod. — 7. La Rieuse, polka. V. Buot.
30 juin 1878 — Demain, dimanche, à l'occasion de la fête nationale, la Fanfare fourmisienne donnera, sur la Place de la gare, à 5 heures ½, un concert dont voici le programme : 1. Allegro militaire. V. Buot. — 2. Ouverture de Fra-Diavolo. Auber. — 3. Polka. — 4. Solo sur la Juive, pour trombone. Halévy. — 5. France, ouverture patriotique. V. Buot. A la suite du concert, brillante soirée au Casino. Illuminations vénitiennes, feux d'artifice, etc.
28 mars 1880 — Programme des morceaux qui seront exécutés par la Fanfare Fourmisienne le lundi de Pâques, à 4 h. du soir, sur la grande place : — En avant, allegro. Doppler. — Rêve d'amour, ouverture. Auber. — Attila, fantaisie. Verdi. — Nacktigall, polka. Flach. — La Sainte-Cécile, quadrille. Signard.

21 juillet 1878. — Kiosque à musique démontable érigé place de l'Eglise.
— A 6 heures la fanfare Fourmisienne donne un concert sur le kiosque enguirlandé qui est dressé sur la place près de l'Eglise

27 juillet 1879 — Raccroc de la Ducasse. Festival musical sur deux Kiosques à musique démontables.
— Les sociétés seront reçues à leur arrivée à Fourmies par les commissaires délégués qui les conduiront place de la gare où les vins d'honneur leur seront offerts.
Itinéraire. Une salve d'artillerie donnera le signal du départ au cortège. Départ de la gare à 2 heures ; rue Thiers, rue St-Louis. grande rue, rue des Eliets, rue des Rousseaux, rue des Carniaux, où les sociétés se sépareront pour se rendre à leurs kiosques respectifs.

Kiosque de la Grande-Place.
Fourmies. Fanfare. Chef M. Buot. France, ouverture. Buot. ♦ Sars-Poteries, musique (Duponchel). — 1. Fantaisie sur les droits du Seigneur. — 2. Air varié. ♦ Anor. Chef M. Lefebvre. 1. Martha ouverture. Flotow. — 2. Air varié Buot. ♦ Sars-Poteries. chorale (Duponchel). — 1. Le combat naval. — 2. Chœur des soldats de Faust. Gounod. ♦ Glageon. (pensionnat) Chef M. Méhaut. — 1. La Ruche d'or, ouverture. Brepsant. — 2. Les jeunes Virtuoses, air varié. Brepsant. ♦ La Capelle. Chef M. A. Tricot. — 1. Joyeuse pensée. Lupette. — 2. La sincère amitié. Deck. ♦ Glageon. (communale) Chef M. Méhaut. — 1. Ouverture, Poète et Paysan. Suppé. — 2. Souvenir de la Suisse. Kling. ♦ Sains-du-Nord. Chef M. Ricard. (Etablissement Hiroux). — 1. Louise-Marie, ouverture. — 2. Grand air varié.
Kiosque de Trieux-de-Villers. (Près des filatures)
Wignehies. (fanfare) Chef M. de Pauw. — 1. La Vallée de L'Eure. Guillebert. — 2. La Vaillance. Guillebert. ♦ Ohain. Chef M. Blaise. — l. Fantaisie sur Roméo et Juliette. — 2. Hubert le Diable. ♦ Wignehies (Chorale). Chef M. de Pauw. — 1. La Liberté éclairant le monde. Gounod. —2. Le Chant des bannières. L. de Rillé. ♦ Pont-sur-Sambre.– Chef M. Bruyère. — 1. Fantaisie sur la flûte enchantée. Mozart. — 2° Air varié. Escudiès. ♦ Hirson. Chef M. Mansiaux. — 1. Fantaisie sur le maçon Auber. — 2. Air varié. ♦ Saint-Michel. Chef M. Ch. Brisset. — 1. Fantaisie sur les Noces de Jeannette. Massé. — 2. Fleur de bonté, marche. Clodomir. ♦ Sains-du-Nord. Musique municipale. Chef M. Meurisse. — 1. Marie-Henriette. Montagne. — 2. Bouquet de roses. Van Berghe.
Les Sapeurs-pompiers de Wignehies et Fourmies, prendront part à la Fête.
Après le Festival, de 8 heures du soir à 2 heures du matin, danses publiques sur la Grande-Place
Illuminations splendides. A 10 h. du soir, Avenue de la Gare, Grand feu d'artifice donné par M. Ruggieri un des premiers artificiers de Paris.
A l'occasion du festival les établissements publics resteront ouverts jusqu'à deux heures du matin.

10 octobre 1880 — La Fanfare Fourmisienne donne un des premiers concerts sur la Nouvelle Place
— Demain dimanche, à 4 heures du soir, à l'occasion de la distribution des prix du jeu de balle, la Fanfare fourmisienne, donnera, sur la Nouvelle Place, son 9e concert, suivant le programme ci-dessous :
1. Allegro militaire. — 2. Les Echos de Royal, fantaisie. Guiard. — 3. La Rose, valse. Douard. — 4. Le Diamant, galop. Jonas. — 5. Le Beau Nicolas, quadrille.


14 juillet 1881 — Fête Nationale. Concert sur le Kiosque à musique démontable des Promenades publiques.
— A six heures du malin, des salves d'artillerie annonceront l'ouverture de la fête nationale. A huit heures du matin, distribution extraordinaire à la Mairie, de pain, viande et vin aux indigents.
Sur la place de la Mairie, à dix heures, revue des Sapeurs-Pompiers et de la Société de Gymnastique.
Pendant cette Revue, la Fanfare Fourmisienne exécutera plusieurs morceaux de son répertoire.
A quatre heures du soir, rue de Glageon, Tir à la cible.
A cinq heures du soir, sur le Kiosque du Terrain des Promenades publiques, grand concert donné par la Fanfare Fourmisienne dirigée par M. Signard.
De sept heures à minuit, sur la place de la Mairie, Bal à grand orchestre. Illuminations Splendides


9 octobre 1881 — Fête de bienfaisance donnée par la Fanfare fourmisienne sur la nouvelle Place
— La Fanfare fourmisienne et la Société de Gymnastique organise une fête de bienfaisance le dimanche 9 octobre à 3 heures de l'après-midi, sur la nouvelle Place. Programme :
Fanfare Fourmisienne : 1. Marche des Drapeaux. Sellenick. — 2. Nabuchodonosor, ouverture. Verdi. — 3. Les Echos de Royat, fantaisie. Guiard. — 4. La Biche au bois, valse. Hervé. — 5. Le Diamant, galop. Jonas. — 6. Les Volontaires. X.
Société de Gymnastique. : 1. Exercices de fantaisie. — 2. Mouvements d'ensemble. — 3. Mouvements préliminaires aux appareils. — 4. Boxe française. — 5. Travaux par sections aux Appareils. — 6. Passage au portique. — 7. Travaux libres. — 8. Assaut général.


Quelques concerts sur la Nouvelle Place
7 mai 1882 — La Fanfare Fourmisienne donnera son deuxième concert demain dimanche, à cinq heures du soir, sur la nouvelle place. Programme : 1. Jupiter allegro. Gurtner. — 2. Le lac des Fées, ouverture. Auber. — 3. Schiller-Marsch. Meyerbeer. — 4. Polka pour deux pistons. Reynaud. — 5. Valse. Gung'l.
4 juin 1882 — La Fanfare Fourmisienne fera entendre, demain dimanche à 5 heures, sur la Nouvelle Place, les morceaux qu'elle doit exécuter au concours de St-Quentin, le 11 courant. Programme : 1. Allegro. Signard. — 2. La Cerenentola, ouverture, imposé pour le concours d'honneur. Rossini. — 3. Le Lac-des-fées, ouverture au choix pour concours d'exécution. Auber. — 4. Air varié sur le Pré-aux-Clercs, concours de soli. Buot. — 5. Les Amours du Diable, mosaïque imposée au concours d'exécution. Grisar.
14 juillet 1883 — Programme des morceaux qui seront exécutés par la Fanfare, le 14 juillet, à 6 heures du
soir, sur la Place des Promenades : 1. Chenonceaux, allegro. Favre. — 2. 1792, poème symphonique. Klein. — 3. Faust, fantaisie. Gounod. — 4. Polka des Marteaux. Fischer. — 5. Le Diamant, galop. Jonas.


16 au 19 juillet 1882 — Fête communale de Fourmies. Les promenades publiques, toujours en chantier, déjà sollicitées.
— Dimanche 16 juillet. A six heures du matin, ouverture de la fête par une salve d'artillerie. Jeu de Boules à partir du 14 Juillet et pendant toute la durée de la Fête.
— Lundi 17 juillet. Dix heures du matin, à l'angle de la rue des Eliets et de la rue des Pierres, Mât de cocagne. Six prix seront offerts aux gagnants. — Rue du Fourneau, à 11 heures du Matin, Jeu de la Lance mouillée. Trois Prix.
— Mardi 18 juillet. 10 heures du matin, rue Neuve, Jeu de ciseau pour jeunes Filles. Trois Prix. — A midi, rue Thiers, Courses en sacs, pPour Hommes et Femmes. Quatre prix.
A 4 heures du soir sur les Promenades publiques, Fête de Gymnastique par la Société Fourmisienne, les Pupilles et les Amateurs. Pendant les exercices, Grand concert par la Fanfare Fourmisienne.
De 10 heures du matin à 1 heure de l'après-midi, Bal Populaire, le Lundi 17, à Trieux-de-Villers et le Mardi 18, aux Noires-Terres.
— Mercredi 19 juillet. A quatre heures du soir, rue de la Montagne, Jeu de brouettes. Trois prix. A 11 heures dit matin, aux Noires-Terres, Tir à la carabine.
Tous les jours de la Fête, Danses publiques et Grande Illumination.

30 juillet 1882 — Raccroc de la Ducasse, reporté du 23 juillet pour cause de mauvais temps. Feu d'artifice au haut des Promenades, rue Victor Hugo
— Dimanche 23 Juillet, à 5 heures du soir, place de la Mairie, grand concert donné par la Fanfare Fourmisienne. Programme : 1. Allegro Militaire, Verdi. — 2. Les amours du Diable, mosaïque, Grisard. — 3. Souvenir de 1792, poème symphonique et patriotique, Kling. — 4. Thérézen, valse, Gung'l. — 5. Frais Sourire, polka Sellenick.
Le même jour, à sept heures précises du soir à la Mairie, distribution générale des prix des divers jeux de la fête.
A 10 h. du soir, au haut des Promenades, rue Victor Hugo, feu d'artifice donné par un des premiers artificiers de Paris. Danses publiques et Grande Illumination.


2 mars 1884 — Le Ballon La Ville d'Alençon, lâché sur les Promenades Publiques
— L'ascension aérostatique qui n'avait pu avoir lieu pendant les Carnavals, a été remise à demain dimanche à deux heures après-midi.
Le ballon La Ville d'Alençon cubant 600 mètres, s'élèvera de la cour des nouvelles écoles, Promenades publiques, et sera monté par M. Arthur Salagnard, élève de l'école aérostatique de France, auquel se joindront, parait-il, deux amateurs.
Nos concitoyens, dont la plupart n'ont pas encore assisté à une expérience de ce genre, pourront trouver des places au prix du 1 fr les secondes et 0 fr. 50 les troisièmes, les premières étant réservées aux souscripteurs.


Fourmies - Ducasse, Place des Promenades Publiques — Gonflement du ballon Le Fourmisien sur la Place Carnot
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25 mai 1891 — Vente à emporter de... fumier sur la place des Promenades
— Adjudication de fumier. Lundi 25 mai à 3 heures de l'après-midi, il sera procédé, place des Promenades publiques, à la Vente du Fumier de Cavalerie.
Les lots vendus devront être payés comptant et enlevés de suite.


19 juillet 1891 — Préparatifs de la Ducasse fourmisienne sur les Promenades Publiques.
— La ducasse de Fourmies s'annonce très favorablement.. Le temps est au beau, St-Médard paraît avoir remisé son arrosoir qui ne viendra pas gâter, cette année, notre fête communale.
Les ménagères achèvent la toilette de leurs demeures, ne laissant nulle place où la main ne passe et ne repasse. Elles confectionnent aujourd'hui ces excellentes pâtisseries qu'on ne fait nulle part aussi bien que dans le Nord. Ce soir ou demain les parents et amis étrangers arriveront et seront reçus à bras ouverts selon la louable coutume du pays.
Les établissements forains sont aussi nombreux sur nos places que les années précédentes. Sur les Promenades publiques, on remarque le Cirque Caron (exercices gymnastiques et équestres), le Panthéon historique, le Manoir de la Métempsychose, le Panthéon panoramique, le Musée mécanique des actualités, manèges de chevaux de bois et de vélocipèdes, berceaux chinois, marchands de pommes de terres frites, tirs, etc.
Le Théâtre Mathy, que connaissent beaucoup de fourmisiens, est installé sur la Place Clavon. Il débutera demain dimanche par la représentation du Bossu, le grand drame populaire. Au 6e tableau, grand ballet par Mlles Mathy. Chaque soirée, nouveau programme. Le Bal public, à grand orchestre, se donnera tous les jours de la fête sur la nouvelle place, plateau des nouvelles écoles.

17 juin 1892 — Les chevalières du trottoir passent du Paradis au Palais. Ou comment alimenter la Bienfaisance par la Tolérance !
— Séance du Conseil municipal de Fourmies du 17 juin 1892, présidée par M. Goury.
Hygiène. — La Commission d'Hygiène a examiné la proposition faite par le tenancier de la maison de tolérance de transférer son établissement de la rue du Paradis au n°11 de la rue du Palais.
Un certain nombre d'habitants du quartier ont signé une pétition tendant à ce que ce transfert ne soit pas autorisé ; d'autres, au contraire, ont signé une lettre qui conclut à accorder l'autorisation.
Une discussion s'engage sur cette question.
On apprend que le tenancier de la maison de tolérance s'est engagé à verser annuellement une somme de 300 frs au bureau de Bienfaisance ; il avait déjà pris pareil engagement, mais il n'a encore versé que 120 frs sur huit années ; il redoit donc 1200 frs.
M. Goury fait savoir que les mesures sévères appliquées depuis quelque temps par la police aux chevalières du trottoir ont eu pour premier résultat d'en faire déménager la moitié de Fourmies. On espère arriver, en continuant à traquer ces filles, à l'assainissement tant désiré de nos rues.
Finalement, le Conseil décide, par 20 voix contre 7, d'ajourner la décision à prendre au sujet de la demande du sieur Richard.

24 juillet 1892 — Concert de la Fanfare du Commerce, place de l'Eglise.
Dimanche 24 juillet 1892, sur la Place de l'Eglise, à 5 h. ½ du soir, à l'issue des courses, concert par la Fanfare du Commerce. Programme : 1re partie : 1. La Pervenche, valse. G. Dorni. — 2. Clair de lune, fantaisie. F. Ziegler. — 3. Une soirée près du Lac. F. Leroux.
2me partie : 1. Une Fête de Famille, fantaisie. P. Clodomir. — 2. Les Gardiens du Drapeau. Desailly. — 3. Polka des Grelots. Signard.


31 juillet 1892 — Inauguration Kiosque à musique lors du raccroc de la Ducasse.
— Ville de Fourmies. Fête du 31 juillet 1892. Programme :
A 1 heure, Place de la Gare, Réception des Sociétés et Compagnies de Sapeurs-Pompiers.
Les Sociétés de Musique joueront pendant le défilé, à 2 h. ½, pour le 1er bataillon, et à 3 h. ½, pour le 2e bataillon.

GRAND CONCERT à 4 heures. Kiosque des Promenades publiques. Ordre du Concert :
Fourmies. Fanfare Municipale. Directeur : N. Tritant. 1. Martha, fantaisie Flotow.
Trélon. Fanfare. Directeur : D. Carptentier. 1. La Confiance, ouverture. V. Remoortel. — 2. Bouquet Musical sur des Airs d'Opéras. Minne.
Mondrepuis. Fanfare. Directeur : Criner. 1. Le Tour du Monde. Kling. — 2. La Régente, fantaisie originale. Destrubé.
Berlaimont. Harmonie. Directeur : Brasselet. 1. Polonaise de Concert. Paul Vidal. — 2. Fantaisie pour Clarinette. X.
Solre-le-Château. Fanfare. Directeur : Boidin. 1. Le Droit du Seigneur, ouverture. Wedinghen. — 2. Souvenir de Donizetti, fantaisie. Canivet.
Avesnes. Harmonie. Directeur : Chabert. 1. Ouverture de Concours. Chabert. — 2. La Vierge des Bois, valse. X.
Place de la Mairie - Ordre du Concert :
Fourmies. Fanfare du Commerce. Directeur : J. de Pauw. 1. Une fête de Famille. Kleing
Wignehies. Fanfare. Direction : Merck. 1. Guillaume Tell, fantaisie. Rossini. — 2. Stpeple-Chase, air varié. Signard.
Saint-Michel. Fanfare. Direction : X. l. Souvenir de Gy, fantaisie. T. Naudin. 2. Rêve de Marguerite, mazurka. A. Arnoux.
Sains-du-Nord. Fanfare. Direction : Denu. 1. Les Dames de la Ville. ouverture. Corbin. — 2. Ouverture de Jeanne Maillotte, Reynaud.
Sains-du-Nord. Harmonie Hiroux et Dupont. Direction : Ricard. 1. Ouverture X. — 2. Marche triomphale X.

A 6 heures du soir, tirage des primes offertes aux Sociétés de Musique, à la Mairie, en présence de leur Président. A 8 heures du soir distribution générale des prix de la fête.
A 10 heures du soir, Grand Feu d'artifice sur les Promenades Publiques.
Fanfare de Trompes, pendant le Feu d'artifice.
Danses publiques sur la Place de la Mairie. Grandes illuminations.

L'Harmonie Hiroux et Dupont de Sains-du-Nord s'est désistée au dernier moment.

Fourmies - Kiosque place de la république, Buste Théophile Legrand et Ecole Victor Hugo en perspective — Monument Théophile Legrand et Ecole Victor Hugo
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2 avril 1893 — Le funambule Blondin sur les Promenades publiques
— Beaucoup de nos lecteurs ont déjà entendu parler des exploits du célèbre équilibriste Blondin qui, il y a quelques années, traversait la Seine sur un fil de fer tendu à plus de cent mètres au-dessus de l'eau. Au beau milieu de ce voyage aérien, l'acrobate allumait un poêle portatif, cassait des œufs et se fabriquait une omelette qu'il mangeait aussi tranquillement que s'il se fût trouvé à la table d'un restaurant parisien.
Il y a quelques années, les fourmisiens allèrent applaudir aux Etangs des Moines, un équilibriste nègre du nom de Malcom. Mais qu'était-ce que Malcom auprès de Blondin ?
Nous allons avoir la bonne fortune de voir travailler Blondin à Fourmies. Il vient passer les fêtes de Pâques dans notre ville et il se propose d'y donner plusieurs représentations. Il arrive aujourd'hui samedi par le train de 5 heures ½, et ce soir, il donnera une première séance sur les promenades publiques.

23 juillet 1893 — Les Montagnes Russes sur les Promenades publiques.
— Promenades Publiques. Montagnes russes. E. Touret, Directeur-Propriétaire.
Ces Montagnes Russes sont solidement installées, des mieux éclairées ; elles présentent toutes les garanties désirables et les familles peuvent s'y rendre en toute sécurité.
Le prix du voyage de 300 mètres, aller et retour, est fixé à 20 centimes.
Il est délivré au contrôle des Carnets d'abonnement contenant chacun 26 tickets pour la somme de trois francs, mettant ainsi les places à environ 11 centimes.

27 août 1893 — Grand Festival international de Musiques d'Harmonie, Fanfares et Orphéons à Fourmies
Dimanche 27 août 1893. Sous la présidence d'honneur de M. Goury, maire de la Ville de Fourmies et avec le concours des sociétés de la Ville. Programme officiel :
Les sociétés seront reçues au fur et à mesure de leur arrivée par leurs commissaires respectifs. Elles seront conduites aussitôt au Groupe Victor Hugo (garçons) où les vins d'honneur leur seront offerts. Quant aux sociétés arrivant par les trains de midi 44, midi 55 et 1 heure 32, les vins d'honneur ne leur seront offerts qu'après le défilé.
Le défilé des sociétés commencera à 1 heure et demie et parcourra les principales rues de la Ville.
Ordre du défilé :
Premier groupe. — Sapeurs et batteries de la Compagnie des Sapeurs-Pompiers — Musique Municipale — Sapeurs-Pompiers de Fourmies — Musiques jouant au premier kiosque.
2e groupe. — Societé de gymnastique — Musiques jouant au deuxième kiosque.
3e groupe. — Société d'instruction militaire. — Musiques jouant au troisième kiosque.
4e groupe. — Fanfare du Commerce. — Musique jouant au quatrième kiosque.
5e groupe. — Anciens Combattants — Musiques jouant au cinquième kiosque.
Les 1e, 2e et 3e groupes se masseront dans la rue du Fourneau, le 4e rue de la Montagne et le 5e rue de Trieux.
Le départ, qui aura lieu à 1 heure et demie précise, sera annoncé par des décharges d'artillerie.
Le défilé, parlant du Pont du chemin de fer, suivra les rues de l'Industrie, Gambetta, de la Gare, Thiers, Saint-Louis, des Carniaux, des Rousseaux, des Eliets, Grande Rue, St-Louis, des Deux-Ponts. Dislocation sur les Promenades publiques.
Une tribune établie sur la place de la Mairie sera réservée pour la Municipalité et MM. les membres du Conseil municipal qui désireront assister au passage du Défilé dans la Grande Rue.
Le Festival commencera à 4 heures sur les différents kiosques.
Une médaille de vermeil grand module sera offerte à chaque société ayant pris part au festival. Des primes seront en outre tirées au sort.
Le tirage des primes et la remise des médailles commémoratives auront lieu à la Mairie aussitôt après le festival.
Kiosque n°1, Grand'Place
1 Fourmies, Musique Municipale. — 2 Sars-Poteries, Fanfare des Verreries. — 3 Sars-Poteries, Orphéon Les Volontaires. — 4 Trélon, Fanfare La Trélonnaise. — 5 Maubeuge, Société Philharmonique. — 6 Ferrière-la-Grande, Fanfare. — 7 Trélon, Symphonie.
Kiosque n° 2. Place Xavier-Clavon.
1 Avesnes, Harmonie Municipale. — 2 Sains-du-Nord , Fanfare Municipale. — 3 La Capelle, Fanfare Municipale. — 4 Anor, Fanfare Municipale. — 5 Momignies, Fanfare Les Volontaires. — 6 Macquenoise, Société Les Fanfares. 7 Wimy, Fanfare La Fraternelle. — 8 Glageon, Harmonie Municipale. — 9 Sous-le-Bois, Fanfare du Tilleul.
Kiosque n° 3, Rue Saint-Louis
1 Nouzon, harmonie La Nouzonnaise. — 2 Saint-Michel, fanfare La Renaissance. — 3 Solre-le-Château, fanfare municipale. — 4 Aulnoye, fanfare municipale. — 5 Liessies, Société Les Fanfares. — 6 Hirson, Fanfare des Verreries. — 7 Esquehéries, fanfare la Renaissance. — 8 Trélon, fanfare La Lyre Ouvrière. — 9 Etrœungt, fanfare municipale. — 10 Hirson, harmonie municipale.
Kiosque n° 4, Place de la Gare
1 Fourmies, Fanfare du Commerce. — 2 Haybes, harmonie municipale. — 3 Assevent, fanfare municipale. — 4 Sivry, fanfare L'Avenir. — 5 Felleries, chorale L'Union. — 6 Rousies, fanfare communale. — 7 Monceau-Saint-Waast, fanfare municipale. — Louvroil, fanfare municipale.
Kiosque n° 5, Rue de Trieux-de-Villiers
1 Petigny, harmonie. — 2 Gommegnies, fanfare La Française. — 3 Gommegnies, chorale L'Union. — 4 Leval, fanfare La Taray. — 5 Macon, fanfare Le Réveil Maconnais. — 6 Tergnier, fanfare de la Société de Secours Mutuels. — 7. Wignehies, fanfare municipale. — 8 Ohain, fantare Les Amis Réunis. — 9 Vervins, fanfare municipale. — 10 Beaufort, société philharmonique.

Grande Fête de Nuit. Bal à grand Orchestre. Brillantes illuminations.
Les charpentiers ont terminé les cinq kiosques, très confortablement installés. Leur décoration supérieure est déjà terminée ; les soubassements sont livrés eu ce moment à des escouades de peintres qui y dessinent des lyres, des trophées de musique, guirlandes, etc.
Le tout est très coquet et réjouit l'œil. Avec le bon accueil qui sera fait par notre population à ses visiteurs, on peut espérer que ceux-ci remporteront de notre ville un agréable souvenir.


Fourmies - Calvalcade de la mi-Carême en 1906 : Char boucherie et Char Jeune France, Kiosque à musique au fond
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Quelques concerts sur le Kiosque à musique des Promenades publiques
13 mai 1899 — Musique municipale. Samedi 13 mai à 8 heures ½ du soir, répétition générale, sur le kiosque des promenades publiques, des morceaux qui seront exécutés au festival d'Etrœungt. Programme : 1. Pas redoublé militaire. Signard. — 2. Ouverture fantastique. Govaert. — 3. Fantaisie n° 1 (solistes : MM. Bombled et Ducoeur). Heymans. — 4. L'Andalouse, mazurka. Gouirand. — 5. Fantaisie originale. Painparé. — 6. La Nacelle, valse. Douard.
2 juin 1900 — Programme du Concert qui sera donné le samedi 2 juin, à 8 h. ½ du soir, sur le kiosque des Promenades publiques, par la musique municipale : 1 Chenonceau, pas redoublé. Favre. — 2 Grande fantaisie sur Faust, opéra de Gounod. — 3 Les Deux Commères, polka pour 2 pistons, (solistes, MM. J. Ducœur et E. Varnerot). Labit. — 4 Carmen, fantaisie sur l'Opéra de Bizet. — 5 Les Vagues, grande valse. Ivanovici.
23 avril 1904 — La Musique municipale exécutera ce soir samedi, à 8 heures et demie, un concert sur le kiosque des Promenades publiques, si le temps le permet, ou, en cas de mauvais temps, à la Salle des Fêtes : 1. Le Tribut de Zamora (Gounod), marche militaire arrangée par F. Decrez. — 2. Fantaisie originale. A. Paimparé. — 3. Terpsirhore, fantaisie-ballet. L Ganne. — 4. La Bohémienne, (Balfe), ouverture arrangée par J. Briffaux. — 5. Le Valeureux, pas redoublé. A. Jomaux.
13 juillet 1913 — La Lyre Ouvrière de Sougland exécutera sur le kiosque des Promenades, à 16 heures, le programme suivant : 1. Le Sang Gaulois, allegro. Allier. — 2. Bayard, ouverture. F. Wibert. — 3. Grande marche triomphale. H. Fernand. — 4. Au Pays du Champagne, fantaisie. P. Beaume. — 5. Amour et printemps, valse. Waldteufel.

Fourmies - Concours musical mai 1907, défilé rue de l'industrie et Place Carnot
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1er mai 1925 — Musique Municipale, concert du 1er mai 1925 sur le Kiosque des Promenades à 20 heures.
1ere partie : 1.Ronde des fées, allegro de concert. Girardon. — 2. Danses de ballet. a) Tarentelle pour clarinette, mezzacapo. b) Pavane de Lydia. Eugène Cools. — 3. La Bohémienne, ouverture de l'Opéra. Balfe. — 4. Blanc et rose, caprice pour cornets à piston. Andrieu.
2e Partie : Ouverture du bal, a) Polka. b) Schotttisch ; c) Quadrille.

4 juillet 1925 — La Musique Municipale donnera sur le kiosque des Promenades Publiques, une audition des morceaux joués à Gerardmer en lecture à vue, en exécution et en honneur et dont l'éxecution impeccable lui a valu le beau succès que l'on sait. Voici ce programme : l. Sublime Belgique, allegro de concert. F. Halay. — 2. Michel Servet, ouverture. J Buisson. — 3. Saynette vieillotte. A Farigoul. — 4. L'heureux voyage. Paul Gilson. — 5. Le jongleur de Notre-Dame, fantaisie. Massenet. — 6. La vallée d'Ossau, valse. Benoist.
Des chaises seront mises à la disposition du public, autour du kiosque, moyennant une location d'un franc par personne et 50 centimes par enfant de moins de 13 ans. Le produit de cette location sera affecté, par moitié au profit du Bureau de bienfaisance et de la Caisse des écoles.
En raison de l'affluence, les personnes désirant être assises feront bien d'occuper les chaises dès 16 h. 45.


15 août 1933 — Inauguration du monument Ephrem Coppeaux sur la Place Verte
— Une foule énorme de citoyennes et de citoyens envahit, vers 16 heures, la vaste place verte que notre ami regretté à transformée en un magnifique square, lorsque le cortège officiel se dirige vers le monument.
Celui-ci a belle allure. Il est simple comme le fut l'homme dont il doit perpétuer la mémoire. Dans un cadre de verdure extrêmement plaisant, le socle de marbre rouge, sorti des carrières de la région, élève le buste de bronze qui doit faire connaître les traits de notre ami aux générations futures. Le sculpteur Warnier a vraiment conçu une oeuvre admirable.


Fourmies - Buste Ephrem Coppeaux sur la place Verte — Monument aux enfants morts pour la patrie devant école Victor Hugo
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Concerts sur le Kiosque de la Place Verte :
26 juillet 1936 A 17 heures, sur le kiosque des Promenades publiques, grand concert de gala par la Fanfare Ouvrière L'Avenir de Frameries, 110 exécutants (président, M. Louis Pierard, député de Mons ; directeur artistique, M. Alfred Mahy, Prix de Rome). Programme : 1. Le Plan, allegro (Marcel Poot). — 2. Grande Marche Jubilaire (Alfred Mahy). — 3. 1ere Symphonie en ut majeur (L.-V. Beethoven): a) Adagio, allegro ; b) Andantino conmoto ; c) Minuetto) ; d) Finale, vivace. — 4. Rapsodie sur des mélodies populaires (Marcel Poot). — 5. Le Roi d'Ys. ouverture (Ed. Lalo). — 6. Isoline, ballet en 5 parties (André Messager).
1er mai 1937 — Concert donné par la Musique Municipale au kiosque de la Place Verte à 20 h. 30 très précises.
Programme : 1. Marche anglaise (J. Avelana). — 2. Ouverture du Roi de Lahore (J. Massenet). — 3. Ballet Egyptien (en 4 parties) (Luigini). — 4. Hérodiade (sélection sur l'opéra) (Massenet). — 5. Espana, suite de valses (Chabrier-Waldteufel). Directeur : Raymond Carlier.

24 juillet 1938 — Grand concert donné par la Musique Municipale, le dimanche 24 juillet, au kiosque des Promenades Publiques, à 17 heures. Programme : 1. Allegro de Concert (Doppler). — 2. Le Sacre du Prophète (Meyerbeer). — 3. La Tosca, grande sélection sur l'opéra (Puccini); solistes : basse, M. Emile Cochet ; trombone, M. Félix Sis ; baryton, M. Marius Jadinot ; cornet, M. Louis Sarteaux ; clarinette, M. Charles Petit. — 4. Ballet des deux Pigeons (A. Messager). a) Entrée des Tziganes ; b) Divertissement ; c) Danse hongroise ; d) Final. — 5. Espana, suite de valses (Chabrier-Waldteufel). — 6, Fête Militaire, mazurka pour cornets et trompettes (Alex. Petit). — 7. Retraite Mexicaine (Gombelle). Le Directeur : Raymond Carlier.
23/7/1939 — A 17 heures, sur le kiosque des Promenades Publiques, audition de gala par l'Harmonie Municipale d'Aulnoye, Division d'Excellence (110 exécutants), président, M. Nimal, directeur, M. H. Fernand, compositeur, ex-directeur de la Sirène de Paris, avec le concours de la Chorale de la Maison Familiale, directeur, M. Lebout.
Programme : Première partie. 1. Cœur Joyeux, allegro de concert (H. Fernand). — 2. Deuxième ouverture de Concours (H. Fernand). — 3. Célèbre Prélude (Rachmaninoff). — 4. Scènes Alsaciennes (Sous les Tilleuls) (Massenet). — 5. En Mer des Sargasses, poésie de Gournay, musique de H. Fernand, avec le concours de la Chorale de la Maison Familiale.
Deuxième partie. 1. Les Francs Juges (H. Berlioz). — 2. Berceuse (Mozart), avec le concours de la Chorale de la Maison Familiale. — 3. Csardas n°1 (Michiels). — 4. Menuet de l'Arlésienne (Bizet). — 5. Joyeux Refrain (Chant d'Aulnoye) (H. Fernand), avec le concours de la Chorale de la Maison Familiale.


3 septembre 1938. —Centenaire de la fondation de la Musique municipale fourmisienne.
— Au cours de ces trois derniers mois cinq sociétés du Nord de la France ont célébré solennellement l'anniversaire de leur fondation : la Société philharmonique d'Armentières (1788), la Musique municipale de Fourmies (1838), l'Harmonie municipale d'Aulnoye, les fanfares la Concorde, de Thumeries et de Fouquières-lez-Lens, nées toutes trois en 1888. Comme il est d'usage, de belles fêtes artistiques ont eu lieu, avec la collaboration de sociétés amies. Toutefois, le centenaire de la Musique municipale de Fourmies mérite une mention spéciale du fait qu'à cette occasion la Fédération des Sociétés musicales du Nord et du Pas-de-Calais avait décidé de tenir à Fourmies, le 14 août, son 30e festival et son 30e congrès.
Sur les 900 sociétés composant la Fédération, un grand nombre, auxquelles s'étaient jointes des sociétés belges, avaient répondu à l'appel du comité et c'est par 1.200 musiciens que furent exécutées la Marseillaise et la Brabançonne sous la direction de M. Gaudefroy, puis le morceau d'ensemble que conduisit l'auteur, M. Raymond Cailler, chef de la Musique municipale de Fourmies.
L'impeccable défilé des sociétés, leurs brillantes auditions en ville, les concerts de gala offerts par l'harmonie l'Union fait, la force, de Courrières, et l'excellente chorale belge les Enfants du peuple, de Quaragnon, justifièrent l'enthousiasme de la foule qui assistait à cette grandiose manifestation, preuve de la puissante vitalité conservée par la plus importante de nos fédérations régionales.

Formations musicales actives à Fourmies en 1909 :
Musique municipale, président Piette, direction Jules Tangre, 46 exécutants ;
Club symphonique, président Deglaire, direction Bombled, 30 exécutants.
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Re: Kiosques à Musique

FOURNES-EN-WEPPES - Le Kiosque de la Grand'Place
(NORD)
La famille d'Hespel, annoblie et multi-séculaire, possède une branche installée à Fournes. En 1793, ses biens sont saisis et vendus, notamment son Château fournois. Après plusieurs transactions successives, ledit Château, ainsi que divers propriétés situées en ville, passe, vers 1840, entre les mains d'un magnat sucrier du Nord, Jules-Joseph Casteleyn (1804-1859).
Dunkerquois, Casteleyn est devenu dans les années 1830 un riche exploitant, distillateur et producteur de sucre de betteraves. Sa société Jules Casteleyn et Cie est créée dès avant 1837 à Carnières, près de Cambrai ; des usines sont ensuite installées à Estourmel, à Boistrancourt puis à Courrières. Il est connu comme l'ardent défenseur, jusque devant la Chambre, des producteurs de sucre indigène.
Du sucre au charbon, question de couleur, il n'y a qu'un pas que Casteleyn a vite franchi. En 1852, il s'investit, avec plusieurs filateurs de lin Lillois, dans la Société des Mines de Lens — qui emploiera jusqu'à 16.000 personnes —, compagnie dont il est le premier président de 1852 à 1859.
Comme tout riche industriel du Nord, il est de bon ton de posséder son château, et c'est donc cette raison qui a du pousser le roi du sucre et du charbon à acquérir le domaine de Fournes.
Casteleyn se marie à Lille le 29 juin 1836 avec la lilloise Elisa Aimée Sophie Lebon (1806-1879). Au décès de Jules-Joseph Casteleyn en 1859, celle-ci devient la
richissime châtelaine de Fournes, et, sans descendance, va multiplier les donations.
En 1865, elle fait don à la commune d'un terrain, donnant sur le mur aveugle d'une maison, situé au croisement de la Route de Pavé de Fournes à Lomme et du Chemin de Wavrin — aujourd'hui rue Pasteur et rue Faidherbe —, terrain qui devient alors la Place du Marché de Fournes. Un marché couvert très rudimentaire, sorte de hangar en bois, y sera édifié, ainsi qu'un petit kiosque hexagonal en briques à la toiture pointue en zinc, servant de bascule publique.


Plan de Fournes en 1832
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Madame Casteleyn-Lebon participe, en 1873, au financement du mobilier du tout nouvel hôpital Sainte Eugénie de Lille. En 1875, elle offre au musée des beaux-arts de Lille un tableau de Carolus-Duran (1837-1917), réalisé en 1870, qu'elle a acquis pour 16.000 francs : dénommé La Dame au Chien, il représente en fait Léocadie Lodzia Zelewska (1838-1924), épouse d'Ernest Feydeau — puis d'Henry Fouquier —, mère de l'illustre vaudevilliste Georges Feydeau. voir ici CPA et Cliché de La Dame au Chien, Portrait de Mme Ernest Feydeau par Carolus Duran.
Elle fait également don d'un capital — qui, avec les intérêts, ne sera utilisé qu'en 1910 — à l'Eglise Notre-Dame de Fournes pour sa restauration. En 1878, elle est la marraine de la cloche Elisabeth de ladite église, provenant de la Fonderie Lecul et Daperon d'Amiens.

Lors de son décès en 1879, hormis quelques legs, la quasi totalité des nombreux biens d'Elisa Casteleyn-Lebon, dont le Château de Fournes, où elle résidait alernativement avec son hôtel particulier du 49 rue Royale à Lille, tombe dans l'escarcelle de la famille d'Hespel, qui, on l'a vu ci-dessus, avait été dessaisie de ses biens fournois en 1793.
Par quel tour de passe-passe me direz-vous ? Il nous a fallu plonger dans la généalogie pour le découvrir, recherches que nous publions, afin qu'elles ne soient pas vaines :

Généalogie d'Elisa Aimée-Sophie Lebon, épouse Casteleyn (9 novembre 1806 Lille - 26 mars 1879 Lille).
Son acte de naissance de 1806 indique que son père Jean Marie Lebon, âgé de 47 ans est commis négociant, natif de cambray et domicilié à Lille et que sa mère, dame Sophie Séraphine Aimée Duriez, âgée de 28 ans, est née à Lille.
Deux ans avant, le 10 nivôse an 13 — 31 décembre 1804 —,
Edmond Aimé Jean-Baptiste Lebon, frère d'Elisa Lebon, est né également à Lille (il décèdera à Douai le 18 avril 1878). Le 22 novembre 1843, Edmond Aimé Jean-Baptiste Lebon se marie à Douai avec Lidie Pauline Sophie Demarquette âgée de 28 ans et 9 mois, née à Lille le 22 février 1815, domiciliée à Douai avec ses pères et mères. (on apprend dans cet acte de mariage que Jean Marie Lebon est décédé à Lille le 7 mai 1841, précédé de son épouse Sophie Séraphine Aimée Duriez le 30 mars 1835 également à Lille). De ce mariage naît, à Flines-lez-Raches (Nord), le 13 juin 1854, avec Marie Lydie Elisa Lebon, qui est donc la nièce d'Elisa Aimée-Sophie Lebon-Casteleyn.
Enfin, pur hasard, savant calcul ou amour foudroyant, nul ne le saura,
Christian Adalbert, Comte d'Hespel (né le 2 juin 1848 à Wavrin - 31 janvier 1890)(fils Octave-Joseph d'Hespel — député, sénateur, conseiller général du nord et maire de Wavrin) se marie le 2 juin 1874 à Fournes-en-Weppes avec Marie Lydie Elisa Lebon, devenue la fille adoptive de sa tante d'Elisa Aimée-Sophie Lebon-Casteleyn et sa prochaine légataire universelle.
Détail amusant, l'acte de décès, du 26 mars 1879, de la richissime tante Elisa Lebon-Casteleyn, porte mention, déclarée par lui-même, que le Comte d'Hespel est le
gendre de la défunte.
Ainsi, la famille d'Hespel récupère son Château et ses prérogatives à Fournes-en-Weppes.

Octave Edmond Marie-Joseph, Comte d'Hespel (6 décembre1876 - 3 juillet 1943), fils de Christian-Adalbert d'Hespel et de Marie Lydie Elisa Lebon, nouveau châtelain de Fournes-en-Weppes, avocat, se fait élire maire de ladite commune en 1904, en remplacement de Louis Eugène Joseph Gombert, maire depuis 1900.
Cette même année 1904, le 26 juin, Octave d'Hespel, afin de conforter sa fortune déjà considérable, se marie avec Mlle Anne-Marie-Jeanne de Pechpeyroux Comminges de Guitaut, fille de M. Pechepeyroux Comminges, comte de Guitaut et de la comtesse née Soult de Dalmatie, du Château d'Epeisses en Côte d'Or. Et le 11 juillet, sa belle mère la comtesse de Guitaut organise une grande réception, de quatre à sept heures, dans ses salons du boulevard de La Tour-Maubourg à Paris, pour célébrer le contrat de mariage fait par sa fille...
Le comte d'Hespel et son épouse vont mener une intense vie mondaine pendant près de quarante années, participant à nombre de réceptions, mariages, fiançailles, bals et spectacles...

Maire de Fournes-en-Weppes de 1904 à 1935, Octave d'Hespel y fait la pluie, le beau temps et même la musique. C'est ainsi qu'il fait édifier, en 1908, un Kiosque à musique, sur la place du Marché, qui avait été — on se le rappelle — offerte à la commune en 1865 par Elisa Aimée Sophie Casteleyn-Lebon, sa
grand-mère adoptive. Le baraquement du marché couvert est supprimé, tout comme le kiosque à bascule publique, et la place du Marché devient alors la Grand'Place.
De forme semi-circulaire, ce Kiosque à musique pentagonal, aux colonnes et rambarde de fonte, édifié sur une cave de rangement et un soubassement bétonné, est couvert d'une toiture en ardoises.
La fanfare municipale, fondée en 1866, possède enfin un point de ralliement et d'exécution de ses concerts.


Fournes - Place du Marché, kiosque à bascule et marché couvert — Grand'Place et Kiosque à musique
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Les Allemands prennent possession de Fournes-en-Weppes dès le 4 septembre 1914. Les pilonnages et bombardements britanniques de 1914 et 1915, n'empêcheront en rien cette occupation mais vont au contraire provoquer de nombreux dégâts.
Le 10 mars 1915, un aviateur anglais bombarde l'Eglise Notre-Dame fournoise qui est sérieusement endommagée. Il est relayé par des tirs d'obus, également britanniques, dont l'un atterrit près du Kiosque à musique faisant une victime et détruisant l'
Estaminet des Sapeurs pompiers de la Grand-Place, rue Pasteur.

Fournes - Rue Pasteur, Grand'Place, Estaminet en face du Kiosque avant et après guerre
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Le 9 mai 1915, le maréchal John French adresse un communiqué transmis par l'agence Havas : nos aviateurs ont bombardé avec succès le chemin de fer de Saint-André, au nord de Lille et le pont du canal à Don, ainsi que Fournes-en-Weppes, Herlies, Illies, Marquillies et La Bassée. Et effectivement, ce jour là, l’estaminet A St Eloi est détruit, tout comme les maisons voisines dont celle de Melle Joséphine Dufour — directrice de l'asile d'enfants fondé en 1871 par Elisa Casteleyn Lebon.
Fournes-en-Weppes, limitrophe de Fromelles où se trouvent les premières lignes, est finalement abandonné par les habitants et reste aux mains des allemands jusqu'en octobre 1918.
Les militaires anglais vont aussitôt occuper le Château du Comte Octave d'Hespel et, par inadvertance, y mettre le feu, plus surement que les allemands ne l'auraient fait.
Le Kiosque à musique, quant à lui, sort intact du conflit.

Fournes - Château du Comte d'Hespel avant guerre 1914-1918 — Ruines du château après 1918
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Le propriétaire d'un des estaminets détruits va demander le 14 septembre 1920, devant la Commission cantonale d'indemnisation des dommages de guerre de la Bassée, à être doublement indemnisé : une fois en tant que tenancier et une seconde fois en tant que brasseur. Il n'obtiendra pas gain de cause.
Le Comte d'Hespel, toujours maire de Fournes aura plus de chance. Il va pouvoir faire reconstruire et restaurer son château détruit et y habiter et festoyer à nouveau dès 1922 : lors de son procès en 1927, pris la main dans le sac, il prétendra d'ailleurs avoir vécu
pendant quatre ans dans un baraquement. (1)
Octave d'Hespel laissera sa place de maire à Dugrain, lors des élections du 12 mai 1935.
Kiosque toujours en place.


voir ici Kiosque à musique de Fournes-en-Weppes, aujourd'hui.
et ici.
Concert Trio devant le Kiosque de Fournes-en-Weppes en 2015.

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publié par JeanMarc Lun 20 Fév 2017 13:47

L'Eglise Notre-Dame de Fournes-en-Weppes, sérieusement restaurée et agrandie en 1910-1911 grâce au legs d'Elisa Casteleyn-Lebon, sera ruinée en 1914 et 1915 par les pilonnages et bombardements anglais.
11 juin 1911 — La commune de Fournes-en-Weppes s'apprête à célébrer solennellement, le jeudi 15 juin 1911, la bénédiction par Monseigneur Cartier, prélat du Pape, de son église, agrandie et transformée.
Cette église, très simple et très ancienne, dont une partie date du XIIIe siècle, bénéficiait d'un legs qui fut réclamé au séquestre et maintenu à sa destination primitive par la famille de M. le comte d'Hespel, héritière de la donatrice. M. Briffaut, architecte chargé de la restauration, tira le meilleur parti de cette précieuse ressource. Le vieil édifice, notablement agrandi, mieux proportionné, entièrement restauré, doté d'une belle façade et d'une place spacieuse, est devenu aujourd'hui une église des plus coquettes. Une série de marches en pierre de Soignies, conduit à un triple portail d'un excellent effet. La façade, en briques rouges, rehaussée par un ensemble de lignes en pierre blanche, rappelle quelque peu la façade des églises de Rome. Enfin, une grande croix surélevée par une colonnade également en pierres blanches, supplée très heureusement au manque d'élévation du monument.
Au dedans, un carrelage nouveau, à toutes les fenêtres, de magnifiques grisailles, dues à la générosité des paroissiens, et sur les murailles une décoration discrète sur fond blanc et or, donnent une agréable impression et témoignent d'un goût sobre et très sûr. Ce travail vraiment réussi, intéressa d'autant plus la population qu'il fut exécuté presque exclusivement par des habitants du village. M .Lefebvre, entrepreneur ; MM. Hippolyte et Jean Mal, maçons ; MM. Coqus Frères et Lernould, plafonneurs ; MM. Groux et Haage, couvreurs ; MM. Cocus et Delcouderc, zingueurs ; MM. Mortreux père et fils, peintres décorateurs ; MM. Alexandre Ghémart et Alphonse Descamps, menuisiers ; M. Dugain, maréchal ; Vasseur, serrurier, sont Fournois et laissent en cette oeuvre, une preuve de leur compétence et de leur savoir-faire.
On ne peut que féliciter M. l'abbé Duriez, curé de Fournes, d'avoir sans détriment pour le service paroissial, mené à bien cette reconstruction importante, et M. le comte d'Hespel, maire, de sa générosité et de son dévouement à l'égard de la commune qu'il gère. Fournes, gratifiée par lui depuis sept ans de trottoirs, d'un kiosque à musique sur la place publique, de lumière électrique, de nouvelles écoles communales, d'une mairie et d'une église transformées, devient le plus riant village du canton.

(1) 31 août 1927 — Le Comte Octave d'Hespel, maire de Fournes-en-Weppes pris la main dans la confiture.
— Mercredi après-midi 31 août, vers 16 heures, une torpedo grise venait s'arrêter au poste-frontière de Baisieux-route, parmi les autres véhicules automobiles, qui stationnaient déjà devant la barrière avant de passer en Belgique. Peu après, le sous-brigadier de service, M. Desreumeaux et le préposé Belpérin s'approchaient du conducteur de l'auto grise qui avait rempli les formalités d'usage, et lui posaient la traditionnelle question...

Les douaniers ne savent pas encore qu'ils sont en face du maire fournois, le Comte Octave d'Hespel. Ils vont découvrir sur lui, après fouille, une somme de 106.000 francs qu'il s'apprêtait à passer en Belgique. Les journaux vont bien entendu se saisir de cette affaire croustillante et en faire leur chou gras. Le 18 octobre 1927, le Comte d'Hespel passe devant le tribunal correctionnel de Lille où son avocat essaye de jouer sur la corde sensible des six membres de la famille d'Hespel morts pendant la Guerre et du Château détruit...

18 octobre 1927 — L'affaire d'exportation de capitaux de Baisieux
M. Octave d'Hespel, 51 ans, maire de Fournes-en-Weppes, comparaissait, hier, devant le tribunal correctionnel de Lille pour infraction aux articles 1 et 2 de la loi du 7 août 1915, qui prohibe l'exportation des capitaux.
L'interrogatoire : Les faits
M. d'Hespel reconnait les faits. Il déclare qu'il destinait cette somme à un de ses parents résidant en Belgique, qui lui avait demandé une avance de cent mille francs pour lui permettre d'acheter une automobile de marque française. A la remarque de M. le Président, il déclare qu'il ne croyait pas qu'une autorisation fut nécessaire pour exporter une somme d'argent. M. le Président reproche alors à M. d'Hespel d'avoir d'abord nié être porteur de cette somme. Il lui fait observer qu'occupant une fonction publique, il se doit de donner l'exemple de l'observation de la loi.
Les témoins
Deux témoins sont alors entendus : le sous-brigadier de douanes, Albert Desreumaux, 35 ans.
Il posa à l'inculpé, le 31 août, l'interrogatoire d'usage :
— Avez-vous plus de 5.000 francs sur vous ?
Il lui fut répondu négativement. M. d'Hespel présenta alors sou portefeuille sur l'invitation du douanier : il contenait six mille francs. Le douanier se fit plus pressant et insista : « Vous n'avez vraiment plus rien ? » . M. d'Hespel sortit alors de ses poches un papier chiffonné, une boite d'allumettes et une lettre.
Le sous-brigadier menaça alors M. d'Hespel d'une visite de corps. Alors, l'inculpé sortit de ses poches deux liasses de billets de mille francs contenant chacune cinquante billets.
Le préposé Delperrin confirme cette déposition et déclare qu'invité à montrer le contenu de ses poches, M. d'Hespel sortit un journal. (...)

Les plaidoiries
Me Boyer-Chammard présente la défense de M. d'Hespel. Il tient d'abord à écarter du débat les imputations lancées contre son client par une certaine partie de la presse locale : N'a-t-on pas dit que ces fonds étaient destinés à M. Léon Daudet ?
Me Boyer-Chammard voit dans la personnalité de l'inculpé la possibilité pour le Tribunal de lui accorder le bénéfice des circonstances atténuantes : M. d'Hespel a eu des adversaires ; il n'a jamais eu d'ennemis ; il était père de six enfants en 1914 : il tint néanmoins à demander à être incorporé dans une unité combattante ;
parti sergent, il revint lieutenant, titulaire de plusieurs citations gagnées à Verdun et en Champagne. Pendant la guerre, Mme d'Hespel était infirmière-major et six membres de la famille d'Hespel sont morts pour la France.
A son retour, il trouva son château détruit et vécut quatre ans dans un baraquement ; travailleur acharné, il obtint ce résultat : Fournes fut la première commune qui sortit de ses cendres.
Il a forcé l'estime, le respect et presque l'affection de ses adversaires.
Me Boyer-Chamnard en arrive alors à l'examen de la loi : celle-ci peut être suspendue à tout moment par le Gouvernement : le maximum de tolérance qui était de cinq mille francs le 31 août, date du délit commis par M. d'Hespel a été élevé dernièrement à dix mille francs. Il est de plus très facile de détourner cette loi : passer la frontière avec la quantité de numéraire tolérée ou le confier à différentes personnes. L'absence de telles précautions prises par M. d'Hespel est garante de sa bonne foi. La somme était destinée à un de ses parents, le général d'Hespel, qui avait sollicité ce prêt qui devait être remboursé quelques jours plus tard. Les faits ont été certifiés exacts au cours de l'instruction.
Me Boyer-Chammard demande le bénéfice des circonstances atténuantes pour le très honnête et très galant homme qu'est M. d'Hespel.
Le jugement
Après quelques minutes de délibération sur le siège, le Tribunal, après avoir accordé à l'inculpé le bénéfice des circonstances atténuantes, le condamne à mille francs d'amende. Sur intervention de l'Administration des douanes, partie civile aux débats, le Tribunal prononce la confiscation des 101.000 francs excédant la tolérance permise par la loi : il lui inflige en outre une astreinte de 41.000 francs pour tenir lieu de la valeur de l'automobile ayant servi de moyen de transport.
(Journal de Roubaix du 19 octobre 1927)

12 novembre 1930 — Le Comte d'Hespel, toujours maire, préside la célébration du centenaire du chimiste fournois François Raoult (1830-1901).
— Hier a été célébré, à Fournes, le centenaire du chimiste François Raoult, né le 10 mai 1830, à Fournes en Weppes, décédé en 1901 à Grenoble.
A dix heures, une messe a été dite à sa mémoire, en l'église de Fournes, en présence des membres de la famille du savant et de nombreuses personnalités.
A midi, dans la salle des fêtes de la ville, a eu lieu la réception des notabilités. Après les souhaits de bienvenue exprimés par le comte d'Hespel, maire de Fournes, aux membres de la famille de François Raoult et aux représentants des universités, M. Chaudron, directeur de l'Institut de chimie de Lille, a lu l'adresse ci-après envoyée par M. Henri Guy, directeur de l'Université de Grenoble, à la mémoire de Raoult, qui fut doyen de la Faculté des sciences de cette ville.(...)

Fournes - Grand'Place rue Pasteur et Kiosque — Vue aérienne, Kiosque en premier plan, place très encombrée
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Formations musicales actives à Fournes-en-Weppes en 1909 :
Fanfare du pensionnat Gombert, président Gombert, direction Delval, 34 exécutants ;
Fanfare municipale, président A. Decobert, diection H. Fauverque, 35 exécutants.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

FRÉJUS - La Place du Marché
(VAR)
Les fortifications des XIe et XIIe siècles de Fréjus disposaient de deux portes d'accès uniques : la porte Raynaude à l'est et le Grand Portail — lou gran portaou — à l'ouest. La ville s'est étendue au XVIe siècle côté occidental, le mur d'enceinte étant remodelé, en 1586, à cette occasion.
Pour traverser la cité d'une porte à l'autre par le chemin le plus court il fallait emprunter la rue Royale — devenue Grande Rue Saint François de la Liberté, rue Nationale, rue de la République, puis rue du général de Gaulle — passer par le Grand Portail, porte étroite de 2 mètres 20 de large, au-dessus duquel une maison d'habitation co-existait, et s'engager dans la rue de la Poissonnerie — ancienne rue Raynaude devenue rue de l'Evêché puis rue Sieyès — menant à la place de l'Evêché et à la Cathédrale.
Par suite de cette extension de la ville vers l'ouest,
Lou gran portaou se retrouve ainsi, être au coeur de Fréjus. Le 27 mai 1769, par devant Maître Anglès, la municipalité acquiert deux maisons appartenant à dame Claire Lagostena et au sieur Jean Panisse, pour le prix de quatre mille trois cents livres tournois, afin d'agrandir la place Publique qu'elle vient de créer au Grand Portail.
Une fontaine publique dite Fontaine Mouret est installée au centre de la place en 1827.
Dès le 21 août 1842, le conseil municipal, suite aux nombreuses pétitions des fréjusiens, envisage de faire disparaître le Grand Portail, qui empêche toutes circulations d'attelages et de voitures entre la place aux Herbes — nouvelle dénomination de la place du Grand Portail — et le reste de la ville.
Dans un premier temps, il est décidé d'abattre les maisons, situées dans le prolongement de la rue de la Poissonnerie, jusqu'à l'angle de la Grande Rue de la Commune — future rue Jean Jaurès — appartenant aux sieurs Thomas Disdier, Bouge et François Dalmas et au four contigu, propriété du sieur Chabert. Le 30 janvier 1846, l'architecte Rastoin est chargé par le Conseil municipal de réaliser ces travaux et un crédit de 28.400 francs est affecté à ceux-ci.
La dernière maison, appartenant à Disdier, faisant encore obstacle à la libre circulation, située à l'angle de la Grande Rue de la Commune, est rasée le 27 août 1849 : c'est le maire lui-même, Honoré Jourdan du Var (1787-1859), monté sur la maison avec les élus de la commune et l'entrepreneur Goïglino, qui donne le premier coup de pioche, signal de la démolition.

Le 14 septembre 1851, le Conseil municipal décide de faire raser le Grand Portail et les trois pièces de ses
gênants occupants du dessus — le sieur François de Paule Couloubrier, perruquier, et sa famille —, afin que la largeur de la rue de la Poissonnerie à son entrée soit enfin portée à six mètres. En 1852, Couloubrier est finalement indemnisé à raison de deux mille francs, et Lou gran portaou est détruite. La Place aux Herbes s'appelle dorénavant Place du Marché. Tous les dimanches matin, elle est interdite à tous véhicules afin de faire place au marché qui s'y tient.
En 1871, une Halle centrale aux poissons de petite dimension est édifiée au centre de la place, par l'entreprise Bourillon aîné pour 4.181 francs 95. La Fontaine Mouret est alors remplacée par deux autres fontaines plus petites.
Une délibération municipale du 18 février 1881 vote un crédit de mille cinq cents francs pour la construction et l'aménagement d'un Kiosque à musique sur la promenade du Cours — devenue place Paul Vernet — ; ce projet restera définitivement sans suite.

Le maire Joseph Aubenas, élu de 1884 à 1888, décide d'agrandir encore la place et procède à l'acquisition, le 19 novembre 1886, pour 9.800 francs, de la maison appartenant à Auguste Meynard, financée par la vente de 9.400 pins coupés. Le conseil municipal poursuit ses emplettes sur la place du Marché : le 12 février 1887, il décide d'acquérir deux maisons supplémentaires, situées au débouché de la rue de la Juiverie sur la place, appartenant à Thérésa Escoffier-Vaton qui va réclamer 20.000 francs d'indemnisation mais n'obtenir que 18.000 francs, et à Virginie Bérenguier-Trouchard qui sera expropriée le 25 mars 1888 pour 12.000 francs. Contiguë à ces bâtisses qui vont être démolies en 1888, une Tour d'enceinte qui subsistait est abattue, pour 500 francs, en août 1887.
C'est à nouveau l'entreprise Bourillon qui est choisie pour les travaux d'agrandissement et nivellement, la démolition des maisons et la construction d'un mur de soutènement tout au long de la place avec un escalier de huit marches, travaux qu'elle réalise en 1888-1889.
Le conseil municipal, ayant la monomanie des changements de noms des rues et places publiques, décide, le 11 février 1888, d'attribuer le nom de place de la République à notre place du Marché. Les fréjusiens ne s'y tromperont toutefois pas, ils continueront de l'appeler du nom de sa fonction.


Plan de Fréjus de 1826 (détail)
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Sur l'emplacement de l'ancienne maison Bérenguier, à la sortie de la rue de la Juiverie, adossée à un mur pignon aveugle, une nouvelle Halle aux poissons est édifiée en remplacement de celle construite en 1871. Les travaux sont réceptionnés le 27 juillet 1891.
Le conseil municipal, qui avait emprunté 30.000 francs le 20 décembre 1887 pour les travaux de la place, la construction et l'installation du Kiosque-Halle, est loin du compte : le coût final de l'opération atteint 62.977 francs 90.

En 1901, le Conseil municipal fait établir un devis par l'entrepreneur Eugène Ghis : pour 8.000 francs celui-ci va remplacer la halle aux poissons par un Kiosque semi-circulaire : ses six colonnes en fonte, qui reposent sur un soubassement en pierres et briques, supportent une toiture de zinc ornée d'un lambrequin en bois découpé.
A vrai dire, ce kiosque qui est construit en premier lieu à l'usage du marché dominical, en remplacement des deux précédentes halles, va servir, plus souvent qu'à son tour, à accueillir les aubades et concerts musicaux de la Musique municipale fréjusienne, et d'abri et lieu de détente ou de causeries pour les fréjusiens.
La musique de Fréjus, l'orphéon l'Echo de Fréjus, le Réveil Fréjusien tout comme les musiques des 111e ou 112e R.I. en déplacements fréquents dans le Var alternent leurs prestations entre la place du Marché, le Cours de la place Paul Vernet et la place de l'Evêché.

Le dimanche 20 juillet 1902, en hommage au chansonnier et vaudevilliste fréjusien Marc-Antoine Désaugiers (1772-1827), un buste en marbre surmontant une fontaine est érigé sur la place du Marché, en présence du maire Henri-Honoré Mireur, du poète provençal Senès La Sinse et sous la présidence de l'écrivain Jean Aicard. La sculpture, oeuvre du statuaire Louis Maubert (1875-1949) est financée à l'aide d'une souscription publique loterie. En août 1904, la municipalité obtient une subvention de 200 francs du conseil général du Var pour l'érection de ce monument, en remplacement d'une allocation de 100 francs qu'elle avait obtenu en 1902 pour le projet, abandonné depuis, d'une statue à l'ancien maire Emmanuel-Joseph Sieyès.

Jugé encombrant sur la place, le monument-fontaine Désaugiers est entreposé plusieurs années avant d'être installé place Paul Vernet après 1945, à la place du buste du docteur Grisolle emporté à la fonte par les allemands.
Egalement après 1945, le nouveau maire, Henri Giraud, pour ne pas déroger aux habitudes, modifie à nouveau le nom de la place et lui attribue la dénomination de Place de la Liberté. Il en profite pour supprimer le Kiosque-Halle qui sera remplacé par une rotonde en béton hébergeant des commerces.
Kiosque-Halle supprimé.


voir ici Place du marché (place de la Liberté) à Fréjus, aujourd'hui.
Bravade Saint-François sur la place de la Liberté (place du Marché) en mai 2006.

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publié par JeanMarc Mer 22 Fév 2017 09:51

7 au 11 mai 1897 — La traditionnelle fête de St François-de-Paule à Fréjus
— Le Comité de la fête patronale de Saint-François s’est surpassé cette année. La grande retraite aux flambeaux qui, vendredi soir, a été le prélude des cinq journées de fêtes, a obtenu le plus vif succès ; c’est en effet au milieu de sympathiques et unanimes applaudissements que la Société musicale les "Touristes de l’Estérel” a parcouru les principales rues de la ville.
Hier, dès huit heures du matin, les différents groupes de bravadeurs s’assemblaient en armes autour de leur drapeau respectif, parcouraient la ville en tous sens, aux sons des fifres et tambours, et c’est au milieu d’un concours de population déjà énorme que la troupe occasionnelle allait chercher le bateau à la chapelle de Saint-Roch.
A 9 h. et demie, tout Fréjus et de nombreux étrangers que cette fête ne manque jamais d’attirer, tant de Saint-Raphaël que des environs, étaient réunis sur la place de la Cathédrale à l’occasion de la représentation historique de l'arrivée de Saint-François, et à l’issue de laquelle a eu lieu la messe militaire ainsi que la bénédiction des drapeaux et des armes.
Bien que le programme ne comporta aucune attraction spéciale, en dehors des saluts militaires rendus par les bravadeurs aux autorités, la plus grande animation n’a cessé de régner durant toute l'après-midi, et c'est en foule que l'on s’est porté 1e soir à 9 heures sur la place Agricola au peu banal et peu commun feu de joie traditionnel.
Il ne s’agit de rien moins en effet, pour les autorités de la ville que de mettre le feu au moyen de torches, à un immense bûcher de broussailles, étant donné que les bravadeurs attentifs se chargent par de nombreux coups de feu tirés à blanc d’éteindre à chaque tentative, non seulement tout commencement de foyer, mais encore les torches elles mêmes.
Ce n’est qu’après vingt minutes de lutte que les bravadeurs ont dû abdiquer devant l'envahissement général des flammes et c’est à la lueur de l’immense bûcher, que les nombreux assistants se sont dirigés vers la coquette salle de bal, artistement décorée de verdure et d’oriflammes, féeriquement éclairée et où danseurs et danseuses s’en sont donné à cœur joie jusqu’à une heure avancée de la nuit.
Nous donnons ci-dessous la suite du programme :
Aujourd'hui Dimanche 9 mai, avec le concours des frères Maristes et de la Bravade : à 10 h. grande messe en musique à la cathédrale ; à 4 h., procession solennelle ; à 10 h. du soir., illuminations et grand bal, bataille de confetti.
Lundi 10 mai, grande foire. A 9 h. du matin, messe militaire à la Cathédrale ; de 2 h. à 4 h. sur la place du Cours, grand festival de musique auquel prendront part la Musique Municipale de Toulon, la Musique de Fayence et la Société les Touristes de l’Estérel ; à 6 h., accompagnement du bateau à la chapelle de Saint-Roch ; à 9 h., grande retraite vénitienne, avec le concours des musiques et de la Bravade. Embrasement général de la Ville. Itinéraire: place du Cours, avenue de Cannes, rue Nationale, place du Marché, rue Sieyes, place Cathédrale, rue Fleury, rue de la Liberté, place Agricole.
Superbe feu d'artifice tiré par la maison Morand de Toulon. A 1’issue du Feu d’Artifice, exécution de la Marseillaise et de l'Hymne Russe, par toutes les musiques réunies ; bal à grand orchestre, bataille de Confetti.
Mardi 11 mai, à 9h. du matin, grand concours de boules ferrées, pour les étrangers, 1er prix :100 fr. et la moitié des mises ; 2e prix, l’autre moitié des mises. Pour les amateurs de la localité : 1er prix: 40 fr. et la moitié des mises ; 2e prix, l'autre moitié des mises.
Les mises sont de 5 fr. pour le concours entre étrangers et de 3 fr. pour les amateurs de la ville. Les parties se feront de trois en trois. La circonférence des boules ne devra pas être inférieure à 22 centimètres. Les boules plombées sont interdites. Les sauts sont défendus et le tireur ne pourra dépasser 5 m. 50 en tirant.
A 2 h., grand défilé des tambourinaires du Var de la Société Pro Patria de Toulon, des Lutteurs et autres participant à la fête ; de 3 h. à 4 h., festival de tambourins, sous la direction de M. Clinchard, (1er prix du concours d’Aix en 1893) ; Lutte romaine internationale ; A 4 h. Grande séance d'escrime et de gymnastique par des moniteurs de l'armée et les membres de la Société Pro Patria ; A 6 h., grande farandole provençale dans toute la ville.

Fréjus - Place de la République, emplacement de l'ancien grand portail — Fête patronale de Saint François-de-Paule
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12 septembre 1897 — Concert des Touristes de l'Estérel, sur la Terrasse du Cours de Fréjus, emplacement du projet inabouti de Kiosque à musique
— Ce soir, dimanche, à 8 heures ½, et pour la clôture des réunions d'été, concert donné par la société des Touristes de l'Estérel, sur la Terrasse du Cours. Programme :
Les chevaux légers, allegro. Wetge. — Poète et paysan, ouverture. Suppé. — Lucrèce Borgia, fantaisie pour clarinette. Donizetti. — Nabuchodonosor, ouverture. Verdi. — Fra-Diavolo, fantaisie. Auber. — Dracenum. Giraud.

20 mai 1901 — Concerts du Réveil Fréjusien et des Touristes de l'Estérel
— Programme des concerts qui seront exécutés aujourd'hui sur la promenade du Cours à Fréjus, de 2 à 4 heures du soir par les Touristes de l'Estérel.
Salut à Lyon, pas redoublé. J. Jaubert. — Poète et Paysan, ouverture. Dias. — Les Bords du lac de Garde, tyrolienne. Coard. — Mosaïque sur Haydée, fantaisie. Auber. — Rondo, polka pour petite flûte, Donjon.
De 8 h. ½ à 10 heures du soir, par la société des mandolines et guitares, le Réveil Fréjusien : L'ïntrépide, ouverture. — Estudiantina, mélodie. — Charmante, mazurka. — Oh ! lé Manolé, sérénade.
Entre les morceaux : Concours de romances, prix unique, 40 francs. Concours de chansonnettes, prix unique, 25 francs.
Après le concert, défilé et retraite aux flambeaux. Bal à grand orchestre. Le Réveil Fréjusien fera l'ouverture.

21 mai 1901 — La fanfare du 7e Bataillon de Chasseurs Alpins en concert sur la place du Marché et sur la place du Cours.
— Nous sommes heureux d'annoncer à nos lecteurs que M. le général Metzinger, commandant le XVe corps d'armée à Marseille, vient d'autoriser la fanfare du 7e bataillon de chasseurs alpins à prendre part au concert qui sera donné à Fréjus le mardi 21 mai courant.
Voici quelle est. la composition du programme pour cette journée :
Le matin, à 9 heures, concours de boules ferrées international ; concours de boules ferrées pour les amateurs de la localité.
A midi 47, arrivée de la fanfare du 7e bataillon de chasseurs. De 2 heures à 4 heures du soir, grand concert sur la place du cours.
A 8 heures, sur la Place du Marché, adieux de la Fanfare. A 8 heures ½, retraite vénitienne ; à 9 heures, feu d'artifice et bal à grand orchestre.

Le buste Désaugiers de la Place du Marché
15 mars 1902 — Souscription loterie
On sait qu'une loterie est organisée pour l'érection du buste de Désaugiers à Fréjus. Parmi les lots offerts par les cigaliers et les Félibres da Paris et de la Provence, figurent les œuvres de nos plus grands artistes : Benjamin Constant, Paul Saïn, Denis Puech, Concarré, Gourdault, Marsac, etc.
Le prix du billet est de 0 fr. 50 centimes, c'est à la librairie Reybaud, rue de l'Intendance, que ces billets se trouvent.

Programme de la journée du 20 juillet 1902 à Fréjus, à l'occasion de l'inauguration du buste Désaugiers.
— A 8 h. 30 du matin, arrivée des Tambourinaires du Var. — A 10 h. inauguration du monument Désaugiers, sur la Place du Marché. — A 11 h. tirage de la tombola Désaugiers à la Mairie. — A 2 h. 30 du soir, réception de la musique l'Union Musicale de Draguignan. — A 3 h. Kermesse, vente de charité, les kiosques seront tenus par les dames et demoiselles de la ville ; attractions diverses. — De 4 h. à 7 h. grand concert donné par l'Union Musicale ; concert donné par les Tambourinaires du Var, sous la direction de M. Clinchard. — A 8 h. ½, illumination générale du Cours. — A 9 h., retraite vénitienne. — A 9 h. ½, concert par la musique et les mandolinistes. — A 10 h., grand bal public aux tambourins, bataille de confettis multicolores.
Prix d'entrée de la kermesse : le jour, 25 centimes ; le soir, 50 centimes donnant droit à un billet de tombola.
Commentaires de l'inauguration du buste Désaugiers
— Ont été inaugurés pendant la dernière quinzaine, le 20 juillet 1902, à Fréjus, un buste de Désaugiers, par le sculpteur Louis Maubert. Fréjus, l'ancienne cité provençale vient d'inaugurer un monument élevé à Désaugiers, le chansonnier célèbre que ne connaît guère la génération actuelle, mais dont les refrains eurent une vogue considérable dans la première moitié du XIX. siècle.
En élevant sur la place du marché, un monument à leur concitoyen, les Fréjusiens ont appris au monde qu'ils existaient encore et ils ont bien fait, car leur cité, jadis célèbre peut devenir une redoutable rivale pour les stations, si nombreuses, de la Côte d'Azur.

Fréjus - La Place du Marché et buste de Desaugiers — Fontaine et buste de Desaugiers
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13 juillet 1902 — Concurrence de la Plage aux fêtes villageoises.
— Fréjus. Le Comité permanent des fêtes de notre ville a organisé pour aujourd'hui dimanche une fête nautique à la Plage. En voici le programme :
Dimanche 13 juillet, à 10 heures du matin, grand concours de boules ferrées.
De 3 à 4 h. ½, jeux nautiques ; Course aux Canards plongeurs, Course au bouchon, jeu du Baquet, etc, prix divers. De 4 h. ½ à 6 heures, concert donné par un groupe de Mandolinistes-Guitaristes de Fréjus et du Muy.
Pendant le concert, concours de Romances, 1er prix : 5 fr. et une bouteille de vin blanc ; 2e prix : une bouteille de vin blanc.
L'après-midi et le soir, Bal à grand orchestre, à l'ouverture, concours de valse, 1e prix, une superbe boîte de parfumerie pour la cavalière, un superbe complet fume cigare et cigarette pour le cavalier.
A 9 heures, reprise du bal, bataille de confetti parisiens unicolores. Pendant la durée de la fête, tir aux pigeons à la carabine Flobert. A minuit, retour en farandole.

2 au 7 juin 1905 — Fête patronale de Saint-François-de-Paule, grand concert des Touristes de l'Estérel sur la place du Marché, concours de boules ferrées, courses de taureaux, retraite vénitienne...
Programme de la Fête locale de Saint-François-de-Paule, célébrée à Fréjus, les 2, 3, 4, 5, 6 et 7 juin.
— Vendredi 2 juin, à 9 heures du soir, grande retraite aux flambeaux.
— Samedi 3 juin, grande foire ; à 9 h. ½ du matin, sur la place de l'Evêché, représentation historique de l'arrivée de Saint-François-de-Paule ; à 4 heures du soir, sur la place Agricola, bal à grand orchestre ; à 9 heures du soir, retraite aux flambeaux, avec le gracieux concours de la musique Les Touristes de l'Estérel ; à 9 h. ½, feu de joie, bal à grand orchestre.
— Dimanche 4 juin, dans la matinée, cérémonies traditionnelles ; à 2 heures, réception de la musique les Touristes de l'Estérel ; de 2 h. ½ à 4 h. ½, première grande course de taureaux dans l'enceinte des arènes romaines, avec le précieux concours de la musique de l'Estérel ; à 5 heures, procession avec tambours et chevaux légers ; à 9 heures, grand bal.
— Lundi 5 juin, de 3 h. ½ à 5 h. ½ du soir, deuxième course de taureaux avec mises à mort ; à 5 h. ½, sur la place du Marché, grand concert donné par la société musicale les Touristes de l'Estérel ; à 6 h. ½, apéritif d'honneur; à 9 heures, retraite vénitienne ; à 9 h. ½, grand feu d'artifice ; à l0 heures, bal à grand orchestre.
— Mardi 6 juin, à 9 heures du matin, sur la place Agricola, grand concours de boules ferrées : 1e prix, 100 fr., et la moitié des mises ; 2e prix, l'autre moitié des mises ; de 2 heures à 6 heures du soir, sur le cours Paul-Vernet, grande fête d’automobiles, concours d'adresse et d’élégance ; jeux divers ; à 9 heures, grande farandole, départ de la mairie ; à 9 h. ½, grand bal.
— Mercredi 7 juin, à 9 heures du matin, concours de boules ferrées pour les amateurs de la localité : 1e prix, 40 fr., et la moitié des mises ; 2e prix, l'autre moitié des mises.

Fréjus - Place du Marché, buste de Desaugiers et Kiosque — La Halle-Kiosque, toiture déglinguée
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11 au 14 juin 1939 — Fête patronale de Saint François de Paule. Grands concerts sur la Place du Marché. Courses cyclistes, concours de boules, retraites aux flambeaux, bal à grand orchestre...
— Voici le programme des réjouissances, élaboré par le Comité des fêtes, à l'occasion de la fête patronale de Saint-François-de- Paule
Dimanche 11 : à 11 h., place du Marché, grand concert instrumental — A 16 h., place Paul Vernet, grand gala
artistique, avec le concours de Mme Marguerite Pascal, de l'Opéra ; Pierre Lamy, le prince de la chanson française ; Rolla, le grand fantaisiste, etc, et du Groupe Artistique Fréjusien, sous la direction de M. Emile Garnier. — A 21 h., place Agricola, grand bal.
Lundi 12 : à 8 h., salves d'artillerie. — A 9 h. 30, place Paul Vernet, jeux divers pour les enfants. — A 11 h., place du Marché, grand concert instrumental. — A 15 h., grand circuit cycliste du Théâtre romain, organisé par le Comité des fêtes, avec le concours du Vélo-Sport Fréjusien, sous le contrôle de l'U.V.F., 1.500 fr. de prix. — A 17 h. 30., place Agricola, bal à grand orchestre. — A 21 h., reprise du bal.
Mardi 13 : à 8 h., salves d'artillerie. — A 9 h., place Paul Vernet, grand concours international de boules, sous le contrôle de la Société Les Boulomanes de Fréjus : 1er prix 600 fr. et 3 médailles ; 2me prix : 300 fr. et 3 médailles ; 3me prix : 100 fr. ; prix spécial de 100 fr. offert par la Commission administrative de la Coopérative d'alimentation, à l'équipe fréjusienne la mieux classée n'ayant obtenu aucun prix. Les parties se joueront de 3 en 3 joueurs. Chaque partie gagnante retirera les mises de la partie perdante. Inscriptions à 9 h., place Paul-Vernet
Mise par équipe, 15 fr. — A 17,h., place Agricola, bal à grand orchestre. — A 21 h., grande retraite aux flambeaux. — A 21 h. 30., sur le terrain municipal du Théâtre romain, grand feu d'artifice. Après le feu, place Agricola, bal à grand orchestre. — A 1 h., farandole de clôture.
Mercredi 14 : à 8 h., salves d'artillerie. — A 9 h., place Paul Vernet, continuation du concours international de boules. — A 9 h., sur la même place concours local de boules ferrées à la mêlée ; 1e prix, 150 fr., le tier des mises et 3 breloques offertes par l'Eclaireur de Nice et du Sud-Est ; 2e prix, 50 fr. et le tiers des mises ; 3e prix, le tiers des mises. Mises individuelles, 3 fr. — A 14 h., place Paul-Vernet. concours de boules à la pétanque : ler prix, 50 fr., 2 breloques offerte par Le Petit Niçois, et le tiers des mises ; 2e prix, 25 fr., et le tiers des mises ; 3e prix, le tiers des mises. Mises individuelles, 3 francs.
Pendant toute la durée de la fête, place Agricola, fête foraine ; bataille de confetti unicolores et de serpentins.

Seul Le Réveil fréjusien (symphonie), fondé le 17 juin 1900, présidé par de Beleval est actif à Fréjus en 1906.
En 1920, création par le colonel Lame; de la Nouba, constituée d'une centaine de malgaches.
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Re: Kiosques à Musique

FRESNES - La Grand'Place
(NORD)
Les deux frères Desandrouins sont les précurseurs industriels de Fresnes-sur-Escault et de sa région. A partir de 1717, Pierre Desandrouins (1686-1764) est le premier Maître verrier à Fresnes. Jacques Desandrouins (1681-1761), quant à lui, découvre la houille à Fresnes en 1720, puis à Anzin en 1734, énergie qui sera utilisée dans les verreries de son frère. Vicomte à partir de 1735, Jacques acquiert de vastes terrains sur les bords de l'Escault, à Fresnes, et y fait construire un château donnant sur la place principale fresnoise. Cette place, à cette époque, hormis l'Eglise Saint-Géry édifiée en 1646 à l'angle du Chemin Pavé ou Chaussée de Valenciennes à Condé — devenue ensuite route nationale n° 48, aujourd'hui rue Emile Zola — ne comporte que quelques corps de fermes, écuries, granges, cabarets et auberges. La Maison de ville — mairie — occupe un bâtiment contigu à l'Eglise Saint-Géry, sur ledit Chemin Pavé menant à Condé.

Plan de Fresnes en 1876
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Pierre Desandrouins, mort sans descendance, c'est le fils de Jacques, Jean Marie Stanislas Desandrouins (1738-1821), vicomte en 1769, marquis en 1789, qui reprend les affaires charbonnières — la fabuleuse Compagnie des Mines d'Anzin créée en 1757 dont il devient le régisseur — et verrières familiales, ainsi que le domaine du Château de Fresnes. Décédé également sans héritiers directs, les biens considérables du marquis Desandrouins passent, en 1821, entre les mains de sa seconde épouse, Louise-Josèphe Chalgrin (1777-1826) — fille de l'architecte Jean-François Chalgrin —, et du fils de celle-ci, Emile Moreau Saugrain (1795-1833), issu d'un premier mariage avec le libraire Claude-Marie Saugrain.

Si la famille Desandrouins, en un siècle, est devenue incontournable à Fresnes, la famille Renard n'aura aucun mal à lui emboîter le pas. La passation de pouvoir entre ces deux familles mérite d'être expliquée, d'autant qu'elle est liée au développement de la Place qui nous intéresse. Le notaire
Jean Lebret (1796-1869) établi à Valenciennes en 1821, n'est pas tout à fait étranger à ce rapprochement. Au décès de la marquise Desandrouins-Chalgrin en mars 1826, il est chargé de sa difficile succession. En 1827, Lebret trouve le moyen de se marier avec Zoe Renard (1807-1884), fille de Jacques Renard (1769-1836), maire de Fresnes de 1801 à 1836, par ailleurs agent général, puis associé régisseur des Mines d'Anzin. (1)
Emile Moreau Saugrain, devenu le châtelain de Fresnes, capitaine de la garde nationale en ladite ville, s'associe le 24 mai 1830, au titre de ses verreries fresnoises, avec Jacques Renard et son fils, Louis-Marie-Ange Renard (1804-1876), en créant la société Saugrain et Renard.
Le château de Fresnes est décrit en 1827 comme possédant des jardins supérieurement dessinés bordés par l'Escaut qui serpente à l'entour ; un temple, une grotte, des ruines, des obélisques, des ponts rustiques et quelques statues y sont disposés avec goût.

Fresnes - Kiosque à musique et Château sur la Grand'Place
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Au décès d'Emile Saugrain, à 38 ans, le 11 avril 1833, ses biens sont dévolus à sa veuve Emilie-Louise Gravis et à sa fille mineure, Elise-Louise Emilie Saugrain.
Dès le 4 juin 1833, le notaire Jean Lebret est « sur le coup » : sous les instructions de la veuve Gravis, il procède à l'adjudication des meubles et du linge du château, d'une voiture, du matériel de ferme et des vaches. Puis, à partir du 1er août 1833, sur une mise à prix de 90.000 francs, il met en vente les 9 hectares 13 ares comprenant le Château avec parc, étang, kiosque, pavillon, temple, orangerie, ponts, canal, serres, bâtiment de ferme, grange et maison de jardinier.
Le domaine est vendu le 9 juin 1834, par devant maître Lebret, à
Julien-Louis Lenglé, sous directeur des mines d'Anzin et à son épouse dame Juliette-Françoise-Joséphine Mathieu. (2)
En novembre 1834, d'importants travaux sont entrepris au château, un nouveau bâtiment y est adjoint. Le 6 décembre 1834, on passe à la vente d'une belle coupe d'arbres du parc.
Par un tour de passe-passe notarial, le Château avec deux hectares 20 ares de jardins, étang, bosquets et autres dépendances, temple, pavillons et grotte revient entre les mains d'Emilie-Louise Gravis, veuve d'Emile Saugrain, remariée à
Albert-Mathieu-Fidèle-Joseph Lenglé (1797-1867) — vraisemblablement le frère de Julien-Louis Lenglé —, par un acte de vente de Maître Lenglé daté du 5 décembre 1835, moyennant 30.000 francs. Le reste du domaine, soit 7 hectares, reste la propriété du couple Lenglé-Mathieu. (3)
Le couple Emilie-Louise Gravis Joseph Lenglé procède à la revente du Château et de ses dépendances l'année suivante, le 8 décembre 1836 : pour 40.000 francs payable en dix annuités, avec prise de possession fixée au 1er avril 1837, Louis-Marie-Ange Charles Joseph Renard, verrier, beau-frère du notaire Jean Lebret, devient le châtelain de Fresnes, avant que d'en devenir le maire à partir de 1852.

La future Grand'Place sur laquelle débouche le Château est appelée communément
la Place de Fresnes près de l'église : s'y déroulent les deux marchés aux comestibles hebdomadaires des mardi et vendredi.
En 1828, la municipalité fait clôturer par un mur, le terrain de la
vaste Eglise Saint-Géry, pour 2.407 francs 31. Puis en 1839, elle fait procéder au remplacement complet de sa toiture. Finalement, en 1861, il est décidé de construire une nouvelle église rue des Fossés-sous-la-Ville — actuelles rues Seguin et Salengro —, la vieille église Saint-Géry étant devenue trop vétuste. La première pierre de la nouvelle Eglise, dédiée à Saint-Martin, est posée le 11 novembre 1867, les travaux sont confiés à l'architecte de Tourcoing, Charles Maillard (1821-1875). Bien avant que le nouvel édifice ne soit achevé, un incendie éclate le 29 mai 1868 dans l'ancienne Eglise Saint-Géry : le feu est toutefois maîtrisé, draperies et ornements de l'autel de la Vierge sont en cendres, de même que le pupitre des chantres. Les Fresnois pourront donc assister aux offices à Saint-Géry, jusqu'à l'inauguration de l'Eglise Saint-Martin qui a lieu le mardi 20 juin 1871 en présence de Mgr Lequette, évêque d'Arras, à l'occasion d'une grande cérémonie précédée d'une procession auxquels participent les musiques de Fresnes, de Vieux-Condé, de l'institution libre Notre Dame de Valenciennes et la Compagnie fresnoise des sapeurs-pompiers.
L'Eglise Saint-Géry est aussitôt rasée, la place peut maintenant s'intituler Grand'Place. Très fréquemment, des festivals et concours musicaux, des carrousels et carnavals sont organisés à Fresnes, sans oublier les sempiternelles ducasses annuelles. A ces occasions, bien souvent, un Kiosque à musique en bois, démontable, est monté sur la Grand'Place, mais également sur la Place du quartier du Trieu.

Léon Renard (1836-1916) député, succède, en 1877, à son père comme châtelain mais également en tant que maire de Fresnes, poste qu'il occupera jusqu'en 1904.

C'est le 2 février 1882 qu'est inauguré le Tramway à vapeur en provenance de Valenciennes, passant par Anzin, Bruay et Escautpont. Il emprunte la Chaussée de Valenciennes à Condé, longeant la Grand'Place de Fresnes avant de reprendre sa route vers Condé. La concession de cette ligne est accordée, pour cinquante années, au sieur Thérin qui la rétrocède à la société anonyme des chemins de fer économiques de Valenciennes à Anzin et extensions ; elle sera reprise en 1885 par les Chemins de Fer Economiques du Nord qui procédera à l'électrification de la ligne en 1913.
En 1882, le premier départ du tramway a lieu à 6 h. 30 tous les matins en partant de Valenciennes. Il est suivi par une rame toutes les heures, à
l'heure exacte de 8 heures du matin jusqu'à 7 heures du soir. Le dernier départ est fixé à 8 h. 30.

En septembre 1887, les bureaux des postes et télégraphes de Fresnes sont transférés Grand'Place, côté de la mairie, dans un local construit à cet effet, situé
entre la succursale de l'Imprimerie Descamps et le Café des Postes.
En 1897, la municipalité charge l'architecte Paul Dusart (1865-1933) de la construction d'un nouvel hôtel de ville à l'emplacement laissé vide par la démolition de l'Eglise Saint-Géry, sur la Grand'Place. L'édifice est inauguré en 1899.
C'est lors des fêtes de l'ascension du 21 mai 1903 qu'un Kiosque à musique, octogonal, est érigé sur la Grand'Place de la Mairie ; son soubassement en pierre, qui abrite une cave de rangement, supporte des colonnes en fonte et un garde corps en fer forgé ; sa toiture en zinc est surmontée d'un lanterneau. Un grand festival musical regroupant 46 sociétés est organisé à cette occasion.

Fresnes - Kiosque à musique et Hôtel de ville sur la Grand'Place
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En 1913, le château et son parc sont rachetés par la Compagnie des Mines de Thivencelles à l'usage de logement de fonction de sa direction.
Comme toute la région, Fresnes n'échappe pas à l'occupation allemande pendant quatre longues années dès le 25 août 1914. A l'issue du conflit, l'hôtel de ville est dynamité, l'Eglise Saint-Martin est totalement détruite lors de bombardements et le Kiosque à musique échappe miraculeusement au carnage.
La mairie est restaurée en 1923, suivie par l'Eglise. Le château, nationalisé en même temps que les charbonnages français en 1946, est devenu propriété communale en 1958.
Le Kiosque à musique a, quant à lui, été supprimé avant 1950. La Grand'Place est devenue place Vaillant-Couturier.
Kiosque supprimé.

voir ici Place Vaillant-Couturier et l'Hôtel de Ville sans le Kiosque, aujourd'hui.
Château Desandrouins de Fresnes, aujourd'hui.

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publié par JeanMarc Lun 27 Fév 2017 13:33

29 septembre 1839 — Cavalcade à Fresnes
— La Flandre est décidément le pays des fêtes. Voici comment une feuille de la localité annonce celle que doit célébrer aujourd'hui 29 septembre la Société de Bienfaisance de Fresnes sur l'Escaut, dont le cortège triomphal, parcourra tout le village aux lumières :
« Cette marche sera ornée de six chars triomphaux, escortés de musique, de détachement de cavalerie, etc. Les célébrités du pays figureront dans le dernier char ; enfin la fête sera terminée par l'apothéose de Mlle Clairon, née à Condé, qui paraîtra dans un char, sous le costume de Médée, telle que la représentent les gravures du temps. »

4 et 11 août 1844 — Ducasse à Fresnes
— La fête patronale et l’octave de la ducasse de Fresnes-sur-l’Escaut ont attiré beaucoup de monde dans cette populeuse commune pendant la journée des dimanches 4 et 11 de ce mois. Toute la population de Condé s'est portée à Fresnes durant la dernière semaine.

24 août 1851 — Renard, maître verrier, futur maire de Fresnes, organise une fête pour ses ouvriers en son château.
— Un bal champêtre a été donné aux ouvriers de la verrerie de Fresnes de M. Renard, membre du conseil général, dans les jardins du château, dimanche dernier 24 août, à l’occasion de la fête de Saint-Laurent, patron des verriers. Une tente avait été dressée pour abriter les danseuses venues de Condé et même de plus loin. Cette petite fête de famille s’est prolongée avec gaité et entrain jusqu’à dix heures et demie du soir, moment où la pluie est venue disperser les danseurs.

12 août 1856 — Les Condéens en goguette à la ducasse de Fresnes, bloqués au retour, aux portes de la ville
— Dimanche et lundi derniers, il y avait, à Fresnes, affluence de grosses caisses. de cymbales, d’orgue de Barbarie, de trompettes. de badauds et de promeneurs.
Tout cela éclatait, criait, chantait et se mouvait enveloppé d‘un épais nuage de cette exécrable poussière noire qu‘on rencontre partout où florissent les fosses à charbon. Le soleil en était littéralement obscurci. Mais il y avait aussi — heureusement — bal, et bal charmant, comme tous les bals de la kermesse de ce village de 6 000 habitants qui se nomme Fresnes... C'était donc ducasse et l‘on comprend, dès lors, l'empressement de notre population à s'y porter en masse avec la conviction que les portes de la ville ne se fermeraient, le lundi, qu’à une heure du matin. Dans cette conviction, les danseurs les plus intrépides des deux sexes ne quittèrent le bal qu’après le dernier soupir de l‘orchestre, c’est-a-dire à minuit. Or, vers minuit et demie, soixante à quatre-vingts personnes, formant un groupe émaillé de mousseline, de soie, de barège et de drap fin, se présentaient gaiement devant la porte... fermée !
Nous laissons à penser la stupéfaction générale qui succéda sans transition aux rires, aux chants. voire au doux propos ! Il fallut se résigner, et cette pacifique armée de Condéens dut attendre jusqu'à quatre heures que les portes de leur bonne ville s'ouvrissent pour regagner le logis. On prétend que certains couples furent enchantés in petto, de cette mésaventure qui fut, d'ailleurs, favorisé par une véritable nuit des tropiques.

9 juillet 1864 — Annonce et règlement du festival musical du 21 août 1864 devant se dérouler sur la Place de Fresnes
— Nous avons parlé dans notre dernier numéro d'un festival de musique d‘harmonie et de fanfare qui doit avoir lieu à Fresnes le 21 août prochain ; en voici le règlement, tel qu‘il vient d'être publié :
Art. ler. — Les corps de musique seront reçue à l'entrée de la commune de dix à onze heures du matin, par des commissaires et des détachements de musiciens et de sapeurs pompiers, qui les conduiront à la mairie, où des vins d‘honneur leur seront offerts.
Art. 2. — L'ordre de la marche et de l'exécution sera réglé par la voie du sort, au moment de l'arrivée à la mairie.
Art. 3. — A deux heures, le rappel sera battu, et les sociétés se réuniront à deux heures et demie dans la rue de Saint-Amand, où leur place respective sera désignée dans l'ordre déterminé par le sort, pour commencer ensuite le défilé et se rendre en jouant des pas redoublés sur la place de Fresnes, lieu disposé pour la fête.
Art. 4. — A quatre heures précises commencera l‘exécution dont l’ouverture sera faite par la musique de la commune.
Art. 5. — Chaque société jouera deux morceaux à son choix.
Art. 6 — Une médaille commémorative sera décernée à chaque société qui aura pris part à ce festival.
Art. 7. — La Symphonie de l'Union, de Fresnes, exécutera deux morceaux pour la clôture.
Art. 8. — Les habitants de la commune sont invités à décorer la façade de leurs maisons et à donner à cette fête toute la pompe dont elle est susceptible.
Fait et arrêté en la mairie de Fresnes, le 30 juin 1864. Le maire, chevalier de la Légion d’honneur, Renard.


23 août 1864 — Compte rendu festival musical
— Le festival qui a eu lieu hier à Fresnes n'a rien laissé à désirer : la commune tout entière avait pris un joyeux air de fête ; un grand nombre de maisons étaient pavoisées et élégamment décorées, et le soir plusieurs habitations particulières parmi lesquelles, la surtout remarqué, celle de M. Renard, offraient une splendide illumination.
Quatorze musiques, on le sait, s‘étaient fait inscrire pour prendre part au festival, qui a commencé à quatre heures et ne s’est terminé qu’à minuit. La musique de Saint-Saulve a seule manqué à l'appel des communes.
Plusieurs société ont fait grand plaisir ; comme nous en aurions un grand nombre à citer parmi celles qui ont été chaleureusement applaudies, nous n’en désignerons aucune ; pourtant qu’il nous soit permis, en adressant nos compliments à la commune de Fresnes qui offrait ce charmant festival, de dire ici avec quelle satisfaction on a entendu la Symphonie de l'Union. Cette société, fort habilement dirigée par M. Fricq, sous la présidence de M. Drumont, a droit aux plus vifs éloges.

20 et 21 juin 1871 — Inauguration Eglise Saint-Martin
— Des fêtes religieuses très solennelles ont eu lieu à Fresnes les 20 et 21 juin, à l'occasion de la consécration de la magnifique église qui vient d'être édifiée dans cette importante commune. Mgr Lequette, évêque d'Arras et Mgr de Cambrai honoraient ces fêtes de leur présence.
Les cérémonies de la consécration, dans la matinée du 21, furent presque toutes faites par Mgr d'Arras, qui voulait éviter à son métropolitain tout ce qui pouvait fatiguer le vénérable archevêque de Cambrai.
La messe solennelle de la dédicace de l'église fut aussi chantée par Mgr d'Arras, qui monta en chaire après l'Evangile et adressa quelques paroles apostoliques aux fidèles rassemblés en foule dans l'église. L'éminent prélat émut vivement son auditoire, en rappelant avec éloquence tout ce que la paroisse de Fresnes devait à son zélé et dévoué pasteur, que Mgr de Cambrai avait récompensé quelques jours auparavant en le nommant chanoine honoraire de sa métropole.
Après la cérémonie du matin, un banquet de quatre-vingt dix couverts offert par la commune, réunit les prélats consécrateurs, le clergé, les autorités locales, l'architecte, les entrepreneurs et les personnes qui avaient pris part à l'édification de l'Eglise. A l'issue du banquet, M. Renard, maire de Fresnes, chevalier de la Légion-d'Honneur, lut une lettre de M. le sous-préfet de Valenciennes, par laquelle ce magistrat s'excusait de ne pouvoir assister à la cérémonie d'inauguration de la nouvelle église, et en exprimant ses vifs regrets à la municipalité. (...)
Dans l'après-midi, une procession magnifique parcourut les principales rues de la commune, et bien que contrariée par le mauvais temps, une foule nombreuse de fidèles, accourus de toutes parts, se pressait sur son passage. Cette sainte et glorieuse journée pour la commune de Fresnes, laissera de longs et durables souvenirs dans la population, et il faut espérer, avec M. le Maire, qu'elle a réveillé les tièdes ou les endormis, et qu'elle sera un gage de paix et de concorde pour l'avenir.
Le lendemain, 21 juin, un service solennel fut chanté pour Je repos des âmes de tous les fidèles trépassés de la paroisse, et, Mgr d'Arras présida encore les cérémonies de la matinée, auxquelles assista, comme la veille, une foule attentive et recueillie.

11 avril 1874 — Cavalcade pascale à Fresnes
— La fête donnée à Fresnes le lundi de Pâques a parfaitement réussi. Le cortège se composait de groupes nombreux, la plupart à cheval, et de dix chars parmi lesquels figurait un superbe vaisseau, avec ses mâts et tous ses agrès. Le char de l’agriculture, celui représentant l’intérieur d’une mine, le char représentant la France de l’avenir étaient parfaitement organisés et dignes d’attirer les regards.
Le produit de la quête faite pendant la marche s’est élevé à environ neuf cents francs.


2 février 1882 — Inauguration du tramway. Sérénade de la musique municipale et la fanfare républicaine sur la Grand'Place
— D’habitude, on ne fait le compte-rendu d’un événement que quand il est accompli. Ce ne sont point les errements que l'on a suivis pour l'inauguration des Tramways, et l'un de nos confrères publiait, dès jeudi matin, sous forme de programme, un récit officiel très détaillé de cette petite solennité municipale et républicaine. Ma foi ! nous ne serons pas plus scrupuleux que plusieurs autres journaux, et nous allons tout simplement reproduire la version de l’Echo du Nord de Lille, empruntée au Courrier du Nord de Valenciennes :
Ainsi que le savent nos lecteurs, c'est jeudi qu’a eu lieu l'inauguration des deux lignes de Tramways de Valenciennes à Saint-Amand et à Condé.
Après le déjeuner offert à 11 heures du matin, dans un des salons de l'Hôtel de ville, par l'administration municipale aux membres de la commission chargée de la réception des voies et à divers invités, on s’est rendu à la gare du Marché aux Herbes d'où l'on est parti à midi et demi pour Saint-Amand.
Dans cette ville, la réception à été faite par l’administration municipale. M. Sirot, conseiller général, a offert ensuite les vins d‘honneur chez lui.
Puis, on est retourné sur la ligne d'Anzin à Coudé. A Escautpont, il y a eu réception chez M. Wagret, conseiller d‘arrondissement et sérénade par la musique des verreries. A Fresnes, sérénade également par la musique municipale et la fanfare républicaine.
A quatre heures at demie, on est arrivé aux portes de Condé. Une délégation du conseil municipal, avec la musique, a reçu la commission, puis le cortège s’est rendu à l’Hôtel-de-Ville où les vins d’honneur ont été offerts par le conseil municipal réuni dans le grand salon. La commission a été reconduite ensuite hors de la ville avec la musique.
Que de musiques ! grand Dieu, que de musiques ! Et dire qu’au milieu de ce concert universel, la nôtre, la Musique municipale de Valenciennes n’a pas fait entendre une seule note !

26 avril 1885 — Concert des Amis Réunis de Valenciennes et de la Musique Municipale de Fresnes sur la Grand'Place
— Les Amis Réunis de Valenciennes donneront un concert le dimanche 26 avril, à quatre heures de l'après-midi, sur la Grand-Place de Fresnes. La musique municipale de Fresnes, dirigée par M. Carpentier, ouvrira ce concert, donné au profit des enfants de la France tombés glorieusement au Tonkin, par un pas redoublé de Knegtel suivi d'un morceau de Meyerbeer. Programme des morceaux qui seront exécutés par les Amis Réunis :
1. Le réserviste, allégro militaire. (Lefebvre). — 2. Maritana, ouverture ; soliste : M. Ch. Dubois. (Wallace). — 3. Le Pardon de Ploermel, fantaisie ; solistes : MM. Richir, Houlné, Duca rue, Boucly et Ch. Dubois. (Meyerbeer). — 4. Deauville, polka pour clarinette ; soliste : M. Charles Dubois. (Corbin). — 5. Marco-Visconti, fantaisie ; solistes : MM. Richir et Houlné. (Pétrella). — 6. Marche indienne. (Sellenick).


27 septembre 1887 — Représentations théâtrales sur la Grand'Place
— Une troupe d'artistes sous la direction de M. Caboche fils, donne des représentations depuis une quinzaine de jours dans une loge établie sur la Grand'Place.

Fresnes - Marché et Kiosque à musique sur la Grand'Place — Carrousel sur la Grand'Place
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6 décembre 1888 — Annonce du Grand concours musical fresnois du 9 et 10 juin 1889
— Un grand concours de musiques vient d’être décidé à Fresnes pour les 9 et 10 juin de l'année prochaine.
A ce concours, organisé sous les auspices de l’administration municipale qui y consacre une somme importante, doivent être conviés toutes les sociétés françaises et les sociétés belges (harmonies, fanfares et orphéons).
M. Saint-Saëns, membre de l‘Institut, a bien voulu accepter la présidence d‘honneur de ce concours pour la partie artistique, et nous croyons savoir également que M. Wettge, chef de musique de la garde républicaine, et enfant de Condé, doit être au nombre des jurés.
Les invitations vont être lancées prochainement. et nous ne doutons pas qu’elles ne soient favorablement accueillies par les sociétés de musique du Nord et des départements voisins pour lesquelles de semblables occasions de se faire entendre et apprécier deviennent de plus en plus rares.

9 et 10 juin 1889 — Grand concours musical fresnois. Kiosques à musique démontables installés sur la Grand'Place e sur la place du Trieu. La tribune du jury érigée sur la Grand'Place.
— Le Concours musical de Fresnes qui a eu lieu dimanche et lundi, avait attiré une foule considérable et pendant les deux journées l’animation a été très grande.
L’aspect des rues offrait un coup d’œil très agréable. De nombreux mâts, surmontés de bannières tricolores avaient été plantés à peu de distance les une des autres. Toutes les maisons avaient arboré leurs drapeaux et à toutes les fenêtres, on voyait flotter les couleurs belges et françaises.
A signaler surtout les décorations du château de M. Renard, des maisons de la grand’place et des environs qui étaient vraiment des plus réussies, l'aspect de la grand'place avec son kiosque et la tribune du jury, tendue de draperies rouges était charmant.
Les concours de lecture à vue ont eu lieu pendant la matinée des deux jours, dans différents locaux parfaitement aménagés.
A trois heures a commencé le défilé devant le kiosque de la place où se trouvaient réunis l’administration et les membres du jury.
Toutes les sociétés, bannières en tête ont traversé la ville au son de pas redoublés. 71 sociétés musicales étaient inscrites pour 3700 exécutants.
Les concours d'exécution ont eu lieu ensuite dans les mêmes locaux que le matin et sur les kiosques de la place du Trieu et de la Grand'Place.
Dimanche, alors que les concours d'exécution venaient d'être terminés, une pluie fort malencontreuse s'est mise à tomber, mais heureusement n'a duré que peu de temps.
Le soir, l’animation a été très grande jusqu‘à une heure avancée, et jamais fête si réussie n'a été donnée à Fresnes et, disons-le, dans notre canton.
Le succès de cette fête revient à M. Léon Renard, député, maire de Fresnes, à son digne frère, M. Ernest Renard, président de l'Harmonie de Fresnes et à tous les habitants qui se sont vraiment multipliés et ont fait à leurs nombreux hôtes, l’accueil le plus aimable et le plus empressé.
Beaucoup plus intelligents et plus tolérants que nos édiles valenciennois, MM. Renard frères n'avaient pas hésité à demander à tous les habitants de Fresnes leur concours le plus actif, sans s’inquiéter de leurs opinions politiques.m. C'est ainsi que dans la commission et le jury, nous avons remarqué la présence de M. Auguste Guyot, président de la fanfare républicaine, de M. Absalon, etc.

23 mai 1891 — La Fanfare Républicaine accueillie à Fresnes, de retour d'un concours, couverte de lauriers.
— Fresnes. La Musique Municipale de l'Orphéon de Condé, les Musiques de Condé et de Vieux Condé et à leur tête la Municipalité, ont reçu à la gare la Fanfare Républicaine, qui, sous la direction de M. Absalon, de Valenciennes, a remporté au concours de Denain, un 1er prix de lecture à vue, un 1er prix de soli, un 1er prix d’exécution, un 1er prix d'honneur.
Sur tout le parcours, des drapeaux flottaient aux fenêtres des maisons, et les vainqueurs passaient sous de magnifiques portes de verdures. Des paroles de félicitations ont été adressées par M. Descamps, au nom de la Municipalité, par MM. Pureur, Scohier et Denny, au nom des autres Sociétés Musicales ; M. Wagret a répondu en remerciant de la magnifique réception faite à la Fanfare, sans distinction d’opinion et de parti.

28 juin 1891 — La Fanfare se propose de donner un Concert sur la place de la commune, le dimanche 28 juin. Cette fête sera suivie d‘un feu d’artifice par M. Jules Deschamps, l’artificier fresnois.

22 juin 1893 — Annonce d'un Grand Carrousel à Fresnes pour le 23 juillet. Grand bal public sur la Place.
— Le Grand Carrousel qui aura lieu à Fresnes le dimanche 23 juillet prochain, comportera 500 francs de prix payable en espèces et répartis comme suit :
1e prix 110 francs. — 2e 90 fr. — 3e 75 fr. — 4e 60 fr. — 5e 50 fr. — 6e 40 fr. —7e 30 fr. — 8e 20 fr. —9e 15 fr. — 10e 10 fr. Cinq surprises seront en outre offertes par la commission.
L'inscription des cavaliers se fera à la Mairie, de dix heures du matin à une heure.
Les pelotons seront de cinq hommes. La mise de chaque cavalier est fixée à cinq francs. Les cavaliers inscrits se réuniront à une heure, sur la place de Fresnes pour se fermer en cortège, et se rendre au lieu du concours, Tout cavalier qui n'assisterait pas au cortège, à cheval ou en voiture, perdrait le droit de concourir.
Le manège est à la disposition des amateurs. Le carrousel sera suivi d’un Grand Bal Public sur la place de Fresnes.

9 septembre 1894 — Festival musical à Fresnes
— Fresnes. Un festival d’harmonies, de fanfares et d’orphéons, ainsi qu’un tir à la cible, auront lieu dimanche prochain, 9 septembre.
Les Sociétés seront reçues de dix heures à midi, par les autorités musicales et les membres de la Commission, à la Mairie, où les vins d’honneur leur seront offerts.
La revue aura lieu à midi précis, aussitôt après commencera le défilé. A cinq heures précises, la Musique municipale de Fresnes ouvrira le Festival qui sera clôturé par la Fanfare républicaine.
Les réductions de prix d’usage seront accordées par les Compagnies de chemin de fer et la Compagnie des tramways pour l’aller et le retour, à toute Société voyageant en groupe. Un service supplémentaire de tramways sera organisé à l’occasion de la fête.

Fresnes - Grand'Place, hôtel de ville dynamité, Kiosque à musique intact, Eglise en ruine au fond — La Mairie en 1919
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21 mai 1903 — Grand Festival donné lors de l'inauguration du Kiosque à musique, place de la Mairie
— Le grand festival d'harmonies, fanfares, symphonies, orphéons, mandolinistes et trompettes organisé par la municipalité de Fresnes à l'occasion de l'inauguration du kiosque érigé sur la place de la Mairie, a parfaitement réussi.
Les Sociétés musicales suivantes avaient adhéré à cette solennité : Harmonie municipale de Fresnes, Philharmonie des Mines de Douchy-Lourches, Fanfare communale de Sebourg, Harmonie municipale d'Aniche, Fanfare municipale de Quarouble, Harmonie des mineurs de Vieux-Condé, Fanfare des mineurs d'Abscon, Fanfare du Tilleul de Sous-le-Bois, Harmonie de Mâcon, Fanfare la Lyre ouvrière d'Onnaing, Philharmonique de Condé-sur-l'Escaut, Musique communale de Saint-Saulve, Harmonie de Quiévrechain, la Lyre ouvrière de Quiévrain, Musique communale de Vieux-Condé, Fanfare la Jeune France de Rœulx, Fanfare municipale d'Haulchin, Fanfare républicaine d'Hergnies, Fanfare des Mineurs de Thiers-Lagrange, Fanfare municipale d'Hérin, Fanfare les Volontaires de Petite-Forêt, Harmonie de Lecelles, Fanfare Saint-Joseph de Somain, Fanfare la Fraternelle de Trith-Saint-Léger, Harmonie du Cercle Saint Joseph de Denain, Fanfare les Amis Réunis d'Hergnies, Fanfare de Notre-Dame-au-Bois, Musique de Marchiennes, Fanfare des Mineurs de Saint-Vaast, Union des Trompettes du Moulin des-Loups Saint-Amand, Harmonie municipale de Thiant, Fanfare d'Hornaing, Musique communale d'Auberchicourt, Fanfare la Jeune Espérance de Prouvy, Cercle symphonique de Vieux-Condé, Estudiantina d'Anzin, Estudiantina Scaldienne de Condé, Union chorale de Lourches, Chorale de Bon-Secours-Péruwels, Chorale Espérance de Famars, Union chorale de Blanc-Misseron, Union chorale de Saint-Amand, Chorale Fresnoise, Chorale l'Espérance de la Sentinelle, Orphéon Clairon de Condé, Union chorale de Vieux-Condé.
Le festival a été suivi du tirage des primes en espèces qui a eu lieu à la mairie.

Formations musicales actives à Fresnes en 1909 :
Fanfare républicaine, fondée en 1878, président P. Wagret, direction F. Gilbert, 78 exécutants ;
Chorale Edmond Schmidt, fondée en 1895, président Schmidt, direction Etcheberry ;
Les Trompettes cyclistes ;
Les Mélomanes Fresnois (harmonie), président P. Tilmant, direction Gustave Senegaut, 45 exécutants.


(1) Jean Lebret (1796-1869), notaire à Valenciennes à partir de 1821, est élu maire de ladite ville en 1838, fonction qu'il abandonne en 1839 pour prendre les rènes de la compagnie des mines d'Anzin qu'il dirige pendant 27 ans.
(2) Julien-Louis Lenglé, acquéreur du Domaine de Fresnes en 1835, est sous directeur des mines d'Anzin. A partir de 1841, il est co-titulaire de la concession des mines de houille de Fresnes, Vicq et Escaupont, et agent général de la société charbonnière de Thivencelles et Fresnes-Midi.
Son épouse,
Juliette-Françoise-Joséphine Mathieu, née en 1808, est la fille du Receveur chargé de la comptabilité et des finances de la compagnie d'Anzin, Alexandre Léonard Joseph Mathieu.
Le couple Lenglé-Mathieu entame une séparation de biens le 16 décembre 1851, prononcée le 29 janvier 1852.

(3) Albert-Mathieu-Fidèle-Joseph Lenglé (1797-1867), capitaine au 49e R.I., chevalier de la légion d'honneur, co-titulaire de la concession des mines de houille de Thivencelles et Saint-Aybert depuis 1841, maire de Valenciennes en 1840-1841 et sous-préfet du Nord de 1848 à 1851. En 1851, il est nommé préfet de la Meuse, puis préfet de la Meurthe de 1854 à 1861.
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Re: Kiosques à Musique

FRESNOY-LE-GRAND - Vue sur le Kiosque
(AISNE)
Comme de nombreuses autres communes, un industriel local finit par devenir le mécène de Fresnoy-le-Grand, en la personne de Pierre-Joseph-Fortuné Vatin (1797-1874). Celui-ci est à la tête d'une des florissantes usines textiles fresnoisiennes. Fabricant spécialisé dans les gazes de soie, les baréges unis, satinés et brochés, les tissus écrus pour l'impression, Vatin est récompensé en 1827 et 1834 lors de l'Exposition de Londres et médaillé de 1ère classe à l'Exposition universelle de Paris en 1855...
Ses divers dons et legs servent à la construction de l'école en 1859, de la mairie en 1860, puis à la fondation du cimetière communal et du bureau de bienfaisance. Son petit-fils, Jean-Pierre-Léon Vatin († 1912), poursuivra les oeuvres généreuses de son aïeul : le 3 mars 1910, il lègue par testament olographe, au bureau de bienfaisance de Fresnoy-le-Grand,
une somme de cinquante mille francs pour le revenu en être distribué chaque année aux pauvres de la commune. La veuve de Jean-Pierre-Léon Vatin, Rose-Marie Janvier († 1926), perpétue la tradition familiale en léguant encore vingt mille francs à la commune fresnoise le 19 juin 1923.

L'Ecole communale subventionnée par Vatin en 1859 est édifiée sur un terrain donné par celui-ci, situé sur la Place Verte dite également Place du Calvaire, en raison de la présence d'une croix sur celle-ci.
En 1884, la place est rebaptisée Place Vatin en hommage à son généreux donateur.
Le terre-plein central de la place, surélevé, est arboré et clôturé par une barrière grossière. En 1914, le Calvaire est supprimé.

Fresnoy-le-Grand - Place Verte puis place Vatin avant édification du Kiosque
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Fresnoy-le-Grand est occupé par les Allemands à partir de 1914. La ville subit les exactions militaires pendant 4 ans ; en mars puis en septembre 1917, elle est bombardée délibérément : l'aviation française signale le 1er octobre 1917 que « nos escadrilles de bombardement ont arrosé de projectiles la gare et les cantonnements de Fresnoy-le-Grand (près de Saint-Quentin) où de violents incendies ont été constatés.» En septembre-octobre 1918, alors que 2.000 officiers et 25.000 soldats allemands sont cantonnés à Fresnoy, de nombreux bombardements britanniques détruisent les trois quarts des immeubles, les allemands en déroute n'étant bien entendu pas étrangers aux destructions ; on compte 120 tués dont 13 civils.
En novembre 1918, le Conseil général du Vaucluse adopte comme filleule la ville de Fresnoy-le-Grand et participera financièrement et symboliquement à la reconstruction de la ville ruinée.

Le 23 septembre 1923, un monument aux morts de la guerre 1914-1918, oeuvre de l'architecte Léon Bousiges, est implanté sur la place Vatin.

L'Harmonie municipale, fondée depuis 1830, ne possède toujours pas de kiosque pour exercer son talent. En 1927, son président Fernand Vasseur prend les choses en main et organise un projet de kiosque à musique. Grâce à un don de 15.000 francs de Joseph Béghin-Mahieux, un Kiosque à musique est édifié sur le terre-plein de la place Vatin. Inauguré en 1928, de forme octogonale, ses poteaux carrés en bois chevillés, sa balustrade de fer forgé et sa toiture zinguée sont élevés sur un soubassement en brique et maçonnerie.
En 2014, la municipalité a fait procéder à la restauration du kiosque : coût de l'opération, 58.135 euros.
Kiosque toujours en place.


voir ici Kiosque à musique de la place Vatin à Fresnoy-le-Grand, aujourd'hui.
Monument aux morts place Vatin à Fresnoy-le-Grand, aujourd'hui.
Visite scolaire de la Place Vatin et de son Kiosque à musique à Fresnoy-le-Grand.(1/4) (2/4) (3/4) (4/4)

Au fond à gauche de ce cliché, ce sont les Ecoles
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publié par JeanMarc Jeu 2 Mar 2017 09:11

23 septembre 1923 — Inauguration du monument aux morts de Fresnoy-le-Grand. Concerts sur les Kiosques
— C'est dimanche prochain, 23 septembre, qu'aura lieu l'inauguration du monument élevé à la mémoire des enfants de Fremoy, morts pour la France. Voici le programme de cette importante et pieuse manifestation.
A 12 heures, réception des autorités, salle du la mairie. A 12 heures 30, banquet, salle Lannoye. De 13 à 14 heures, réception des sociétés à l'école des garçons, place Vatin, vin d'honneur.
A 15 heures, organisation et départ du défilé.
A 16 heures, inauguration du monument ; la Marseillaise par toutes les sociétés de musique ; appel des morts ; discours.
A 17 heures, concerts :
Kiosque de la Grande Place ; musique de Montbrehain ; musique d'Etaves et Bocquiaux.
Kiosque place Vatin, musique du Bohain ; société de trompettes de Bohain ; musique de Seboncourt.
Kiosque place du Prélet, musique de Prémont ; musiquc de Brancourt-le-Grand.
Place Vatin : Mouvements d'ensemble par la St Quentinoise et la société de gymnastique de Bohain.
A 19 heures, distribution des primes aux sociétés de la mairie.
Le Maire, E Boussus.

28 avril 1930 — Programme de l'Harmonie de Fresnoy pour la saison 1930. Concerts sur le Kiosque de la place Vatin.
— Fresnoy-le-Grand. La commission de l'Harmonie, société musicale, vient d'élaborer ainsi le programme de ses concerts :
Dimanches : 18 mai, concert au kiosque de la place Vatin ; 9 Juin, concert place de la Gare ; 22 Juin, concert au kiosque de la place Vatin. Puis le 14 juillet, concert place de la mairie et le 3 août sera réservé au festival de Tergnier.
Les concerts du samedi soir seront repris dès que la température le permettra. Un bal du printemps sera donné, salle Launoye, le 25 mai.

Formations musicales actives en 1909 à Fresnoy-le-Grand :
Harmonie municipale de Fresnoy-le-Grand, fondée en 1830, président Venet, direction Vincent, 58 exécutants ;
Chorale scolaire, direction Vincent, 32 exécutants.
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Re: Kiosques à Musique

FROMELENNES - Vue aérienne quartier de l'Église
(ARDENNES)
La Place devenue la Grand'Place puis la Place de l'Eglise à Fromelennes est de tout temps le point central de ralliement communal pour les fêtes, cérémonies et manifestations. Les premiers fondements de l'Eglise dédiée à Saint-Laurent dateraient du XVIIe siècle. La commune qui ne possède pas de maison communale, tient, en 1791 et 1792, la réunion de ses conseils dans ladite église, avant de prendre à bail la propre habitation du maire.
Il faut attendre le 16 août 1824 pour que le conseil municipal décide de construire sa première mairie, tenant également lieu d'école, sur la place des Rentiers située derrière l'Eglise. Elle est inaugurée en novembre 1825.


Plan de Fromelennes en 1823 (partiel)

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De 1862 à 1866, l'Eglise Saint-Laurent est profondément agrandie et modifiée. La municipalité fait appel à l'architecte rémois Louis Auguste Reimbeau (1826-1865) qui dresse devis et plans.
L'Harmonie municipale fondée en 1882, donne ses concerts sur le parvis de l'église notamment à l'occasion de la fête nationale du 14 juillet, et de la fête patronale de Saint-Laurent célébrée le 10 août, mais reportée le premier dimanche de septembre en raison des dates des récoltes. Lors de cette dernière fête annuelle, des forains viennent installer manèges et baraques sur la place de l'Eglise et la place des Rentiers.


Fromelennes - L'Eglise et la Place avant construction du kiosque, parvis dans son jus
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La mairie est revendue à des particuliers en 1904, un nouvel hôtel de ville ayant été construit, en 1899, rue des Ecoles.
Le parvis de l'église constituant la Grand'place va rester longtemps mal dégrossi et dénivelé ; vers 1905-1910, la municipalité fait installer un muret de soutènement le long de la rue Linard longeant la Place et fait procéder à l'aplanissement de ladite Place.
Un monument aux morts en mémoire des victimes du conflit 1914-1918 est érigé en 1921 sur le terre plein de la place de l'église.


Fromelennes - L'Eglise et la Place modifiée — Monument aux morts sur la place de l'Eglise
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En 1930, un Kiosque à musique est enfin édifié devant l'Eglise Saint-Laurent : de forme octogonale, muni d'un garde-corps en fer forgé, ses colonnes en acier et sa toiture recouverte d'ardoises reposent sur un soubassement en pierre et briques.
La place étant exiguë sur le parvis, le monument aux morts est alors déplacé sur la place des Rentiers, derrière l'église, devant l'ancienne mairie transformée en commerce de Café-Vins-Liqueurs depuis 1922.
Kiosque toujours en place.


voir ici Kiosque à musique de Fromelennes, aujourd'hui.
Kiosque à musique et Eglise Saint-Laurent, aujourd'hui.

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publié par JeanMarc Lun 6 Mar 2017 17:06

14 juillet 1886 — Concert de l'Harmonie municipale sur la Place.
— Fromelennes. Concert par l’harmonie municipale, à l’occasion de la Fête Nationale sur la Place à 4 heures du soir :
Marche Indienne, Sellenick. — Loin du Pays, ouverture. Lac d’Azur, Fantaisie. — Faust, mosaïque de Gounod. — Marseillaise, chant national de Rouget de L'isle.
Le soir, bal et illuminations.


14 juillet 1887 — Bal, illuminations et concert sur la Place
— Fromelennes. Harmonie municipale. Programme des morceaux qui seront exécutés le jeudi 14 juillet sur la place, à 3 heures du soir :
La Marseillaise, chant officiel. — L’Ambassadrice, ouverture(Auber). — Fantaisie sur Haïdée (Tillioud). — Les Diamants de la Couronne, fantaisie-marche. — Polka russe.
Le soir, bal et illuminations .


Fromelennes - L'Eglise, le Kiosque et la Place — Vue aérienne place, kiosque, ancienne mairie et monument aux morts déplacé
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29 mai 1899 — Lors des Fêtes de Givet, la Chorale Givetoise se déplace à Fromelennes
— Givet. — Les Fêtes. — Voici le programme des morceaux qui seront chantés lundi 29 mai, à Fromelennes, par la chorale de Givet :
Le Bon Forgeron (Sourilas). — Les Grandes Moissons (J. Monestier). — Barcarolle (A. Saintis). — L'Avant-Garde de l'Orphéon (L. de Rillé). — Hardis Contrebandiers (F. Poncet).


1er septembre 1901 — Concert de l'Harmonie sur la Place.
Fromelennes. — Programme du concert qui sera donné sur la Place, le dimanche 1er septembre à 3 heures et demie du soir :
Allegro militaire, X. — Babolinette, ouverture. O. Coquelet. — La Châtelaine, fantaisie. Maillochaud. — Marche Lorraine. Louis Ganne. — Nice-Station, valse. H. Tollam.


Concert de l'Harmonie sous le Kiosque de Fromelennes, aujourd'hui.(1/3) (2/3) (3/3)

Sociétés musicales actives à Fromelennes en 1909 :
Harmonie municipale, fondée en 1882, président E. Suriaux, direction A. Martiny, 40 exécutants ;
Fanfare libre, président Maillard, direction Eugène Tourné, 38 exécutants.
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Re: Kiosques à Musique

FUMEL - Kiosque et Église
(LOT ET GARONNE)
La première Eglise Saint-Antoine de Fumel, édifiée au XIIIe siècle, semble en piteux état au vu du seul cliché connu la représentant en 1867. Le plan napoléonien de 1824-1827 nous la montre le long de la rue du Rampeau — rue de la République aujourd'hui — près de la rue de l'Eglise. Dès 1821, la municipalité envisage son remplacement et multiplie les projets. Finalement, en 1865, l'architecte municipal de Nérac et d'Agen, Verdier, est chargé des plans d'un nouvel édifice qui sera construit sur un terrain, libre de constructions, rue Basse, acheté à la famille Goudal.

Fumel - Eglise Saint Antoine détruite en 1898
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Les travaux, réalisés par les entrepreneurs Lartigue et Beau, sont achevés pour le gros oeuvre en 1867 : le 15 août, elle est ouverte aux fidèles, et l'ancienne église Saint-Antoine est laissée à l'abandon jusqu'en 1898, date de sa démolition. La nouvelle église Saint-Antoine n'est pas pour autant achevée, la nef, le porche et le clocher étant en suspens en raison d'un financement insuffisant. En août 1881, l'ancien maire de Fumel de 1871 à 1878, Antoine Fournier-Gorre, intervient en tant que Conseiller général du Lot-et-Garonne auprès du Préfet du département afin d'obtenir les subventions nécessaires à la poursuite de l'édification de l'église : il précise à la commission ad hoc que la partie existante du monument a été financée grâce à des souscriptions privées considérables sans avoir eu recours à des impôts supplémentaires.
Les travaux reprennent en 1886 avec l'entreprise fumeloise Maneyrol sous la direction de l'architecte bordelais Joseph-Gustave Lemarchand. L'église Saint-Antoine est enfin consacrée en 1887. Le clocher et sa flèche ne seront terminés qu'en 1904.

Plan de Fumel en 1824-1827
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Entre temps, dans les années 1880, la municipalité a fait aménager, face au chevet de l'église, la Promenade de l'Esplanade, plantée d'arbres et garnie de quelques bancs.
En mai 1882, le Conseil municipal décide la construction d'une école de garçons le long de l'Esplanade. L'architecte communal Jean-Pierre Tripelon est chargé des plans. L'entreprise de Gabriel Dumas réalise la construction de l'édifice qui est inauguré en 1886. En 1889, l'école de garçons est finalement allouée aux filles.

Face à l'Ecole de filles, sur la Promenade de l'Esplanade, la municipalité fait installer un Kiosque à musique, vers 1900 et au plus tard en 1903 : édifié sur un soubassement en pierre, de forme octogonale, sa toiture en zinc repose sur des colonnes en fonte ; sa rambarde est en fer forgé.

Fumel - Vue Aérienne Eglise et Kiosque
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Les années 1950 voient la Promenade de l'Esplanade amputée de plus de la moitié de sa surface dans le sens longitudinal, pour laisser place à un terrain de sports. Le Kiosque reste toutefois préservé. Mais ce n'est que partie remise...
La municipalité du docteur Paul Mauvezin (1931-2008), maire de Fumel de 1971 à 1989, ne fait pas dans la dentelle ! En 1975, tout le quartier situé au sud de l'Eglise Saint-Antoine est rasé : le Kiosque à musique, la Promenade de l'Esplanade, le Terrain de Sports, l'Ecole communale de Filles et une cinquantaine de bâtiments disparaissent de la carte, dont plusieurs maisons du XIVe au XVIe siècle, laissant le champ libre aux promoteurs.
Kiosque supprimé.

voir ici, Place Léo Lagrange à Fumel, sans le Kiosque, aujourd'hui.(1/2) (2/2)

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publié par JeanMarc Mer 8 Mar 2017 19:50

23 août 1901 — La fanfare des Sapeurs-Pompiers remporte de beaux succès à Montauban.
— Fumel. Musique. Notre fanfare municipale des Sapeurs-Pompiers rentre du concours de Montauban, auquel elle a pris part avec beaucoup de succès.
Elle a remporté le 1er prix de lecture à vue, le 2e prix d'exécution, le 2e prix au concours d'honneur en 2e division, 2e section.
Nous ne saurions trop féliciter nos braves musiciens des rapides progrès qu'ils ont su faire.


Festival musical du 8 juin 1902 à Fumel
15 janvier 1902. Annonce du festival
— Un concours musical aura lieu à Fumel, le dimanche 8 juin, à l'occasion de l'inauguration de l'éclairage électrique. Cette fête durera deux jours elle se terminera par un festival.
S'adresser, pour renseignements, à M. Babolène, directeur de la fanfare municipale à Fumel.

23 avril 1902 — Délais d'inscription prolongés pour les festival
— Fumel. Le comité a décidé de prolonger le délai d'inscription jusqu'au 25 avril inclus et d'augmenter les primes qui s'élèveront à plus de 2.000 fr. M. Gabriel Parès, chef de musique de la garde républicaine, présidera le concours. S'adresser à M. Babolène, secrétaire général à Fumel.
8 juillet 1902 — Résultats du concours musical de Fumel
— Fumel. Sociétés primées au dernier concours :
Layrac, Puy-l'Evêque, la Croix-Daurade, Tayrac, Cigale gontaudaise, Magnan, Sainte-Cécile des chemins de fer d'Orléans, Enfants d'Auch, Avenir Cadurcien, Enfants de Layrac, Enfants de Luzech, Avenir de Villefranche, Pensionnat Saint-Gabriel, Saint-Alvère, Fanfare Cauconaise, Enfants de Casseneuil, Saint-Hubert de Cazaupouy.


Concours musical des 20 et 21 septembre 1908 à Fumel
3 août 1908 — Règlement du concours
— Fumel. Le règlement du concours qui doit avoir lien dans cette ville les 20 et 21 septembre est paru, et il nous apprend que la première journée est réservée aux orphéons, harmonies et estudiantinas, et la deuxième journée, aux fanfares, trompettes, batteries et trompes de chasse.
Le concours comportera lecture à vue, exécution et honneur et, pour chaque journée, un défilé et distribution de récompenses. Pour le concours d'exécution, les sociétés exécuteront un morceau au choix non récompensé depuis trois ans ; pour le concours d'honneur, un morceau sera imposé et envoyé aux sociétés un mois à l'avance. Voici le détail des primes qui seront attribuées à cette dernière épreuve :
Groupe A, division supérieure et première division réunies, harmonies. 400 fr. ; fanfares. 200 fr. ; orphéons. 250 fr.
Groupe B, 2me division, harmonie. 250 fr.: fanfares, 200 fr. ; orphéons, 200 fr.
Groupe C, 3me division, harmonies. premier prix, 150 fr. ; 2e prix. 75 fr. ; fanfares, premier prix, 100 francs ; 2e prix, 75 fr.; orphéon. premier prix, 100 francs ; 2e prix, 75 fr.
Orchestres et estudiantinas. prix 100 fr.; trompes de chasse. prix, 50 fr. ; batteries. prix 50 frs ; trompettes. prix, 50 fr.
Les adhésions sont reçues jusqu'au 30 août, délai de rigueur, par M. Sarraut, secrétaire général.
10 août 1908 — Précisions sur le règlement
— Le Concours musical à l'occasion du concours agricole de Fumel est définitivement fixé aux 20 et 21 septembre prochain.
Cette fête comportera les trois épreuves traditionnelles. Des primes seront attribuées à l'épreuve dite d'honneur. Toutefois, conformément à un usage qui tend à s'implanter dans certains concours, l'échelle des primes n'est pas la même pour les différentes catégories de sociétés : harmonies, fanfares et orphéons, qui pourraient pourtant être placées sur un pied d'égalité, ainsi, d'ailleurs, qu'on le fait généralement.
Ainsi, pour le groupe A, qui comprend les sociétés de la division supérieure et de la première division, les harmonies se disputeront un prix de 400 francs, les fanfares un de 300, tandis que les orphéons ne valent pas plus de 250. Quant aux orchestres et aux estudiantinas, on estime qu'une prime de 100 francs est suffisante. Après tout, les comités sont libres de régler comme ils l'entendent la répartition de ces malencontreuses primes, mais les sociétés sont également libres de se faire inscrire dans les concours où leurs intérêts sont sauvegardés.

Fumel - Kiosque et Ecole de Filles — Concert au Kiosque à musique
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19 juin 1909 — Les Fêtes de Fumel. Concert de la musique municipale des Sapeurs pompiers sur le Kiosque de l'Esplanade. Concours de gymnastique sur l'Esplanade

— Fumel. Nos fêtes locales ont parfaitement réussi. Heureusement, le soleil a daigné se mettre de la partie et le programme élaboré par la commission a pu être exécuté dans son ensemble.
Dimanche, à 3 heures, les Patriotes de Fumel après avoir défilé à travers les principales rues, ont exécuté sur l'Esplanade, avec perfection, sous l'habite direction de M. Mazuc, des mouvements d'ensemble et des pyramides gracieuses. L'orchestre jouait pendant les pauses.
Le challenge organisé sur le foirail a retenu ensuite très longtemps les amateurs de sport.
Le concours des voitures fleuries qui s'organisait pour la première fois, à Fumel, a été très goûté par la population.
Voici les gagnants : Section des voitures avec chevaux. — 1er prix, M. Caries, 2e, M. Montès ; 3e, M. Popie. Section des voitures automobiles. — 1er prix M. de Connac ; 2, M. Salvan.
La bataille de fleurs qui devait faire suite au défilé des voitures, n'a pu avoir lieu car le temps avait été si mauvais les jours précédents qu'on n'avait pu s'approvisionner de fleurs.
Le soir, à 8 h. 30, un public nombreux était venu applaudir le concert donné par la musique municipale des sapeurs-pompiers au kiosque de l'Esplanade.
Le lundi, dans l'après-midi, des jeux divertissants ont été organisés dans les diverses rues de la ville.
A 5 heures, la course aux anneaux en bicyclette, qui avait lieu au foirail, avait réuni 15 partants.
Après une lutte vivement disputée les vainqueurs ont été, dans l'ordre : MM. Langlade, Montès, Salles et Cambou.

18 et 19 juin 1911 — Fête patronale de Fumel. Concert au Kiosque de l'Esplanade
— Des affiches apposées ce soir nous apprennent que la fête de Fumel a lieu dimanche prochain 18 juin.
Voici le programme : à 6 h. du matin, salves d'artillerie, 10 h. grande messe chantée en musique, à 11 h. grande procession. Les dames sont priées de sortir à cette occasion leurs plus belles toilettes. De 4 à 5 h courses de bicyclettes : 50 fr. de prix.
De 9 à 10 h. du soir, kiosque de l'Esplanade, concert par la musique municipale des sapeurs pompiers, 10 h. ½, grand bal salle de l'Hôtel de Ville.
Lundi 19 juin, grande Fête d'aviation sous les auspices de la municipalité : 15 partants. Départ clocher de l'Église avec escale, place du Jardinage devant les magasins à prunes de M. Cailhat maire et atterrissage Fontaine Monumentale.
Pour éviter les accidents le public est invité à se tenir en dehors des barrières des points d'atterrissage des aviateurs.

Fumel - Kiosque et Ecole de Filles, promenade de l'Esplanade — Terrain de sport et l'église
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Sociétés musicales actives à Fumel en 1909 :
La Lyre fumeloise (fanfare), direction Francès, 29 exécutants ;
Fanfare municipale des pompiers, fondée en 1897, direction Babolène, 28 exécutants ;
Union symphonique, direction Goudal.
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Re: Kiosques à Musique

GACÉ - Le Château
(ORNE)
De par son mariage, dans la première moitié du XIVe siècle, avec Alix de Meullent, dame du Neubourg, de Gacé et de Maule, Jean II de la Ferté-Fresnel devient Baron de la ville de Gacé et propriétaire du domaine y attaché. Jean II et ses descendants Jean III et Jean IV procèdent à la reconstruction du Château gacéen.
Jean IV décédé sans héritiers le 8 janvier 1412, la baronnie revient à la descendance de sa tante : tout d'abord à Agnès du Merle, puis à la fille de celle-ci, Jeanne du Merle. Cette dernière épouse Nicolas Painel (ou Paynel),
baron de Hambie, Moyon et Briquebec : leur fille Jeanne, héritière, épouse Louis, sire d'Estouteville (né avant 1400 - †1464), grand bouteiller de France, sénéchal et gouverneur de Normandie.
La tour Talbot du château de Gacé, couronnée de machicoulis et munie de meurtrières, partie la plus ancienne de l'édifice actuel, date de cette époque.
Le château, restructuré, restauré ou modifié va ainsi passer de mains en mains entre comtes, barons, ducs et prince du sang de la même famille, jusqu'à sa saisie lors de la Révolution. (1)
La tenante du titre de Comtesse de Gacé est, à ce moment-là, Anne Louise Caroline Goyon de Matignon, mariée depuis 1788 au duc de Montmorency-Luxembourg, Anne-Charles-François. Le couple s'enfuit en Angleterre. Aussitôt, les biens des Gacé-Montmorency sont mis sous séquestre.
Le Château est rapidement transformé en prison où sont logés les opposants au régime, suspectés de chouannerie.
Le 9 septembre 1792, les fossés du Château sont ensanglantés. Quatre prêtres réfractaires, qui s'apprêtaient à émigrer en Angleterre en application du décret du 26 août 1792 les condamnant à l'exil, sont arrêtés, entrant à Gacé, pourtant munis de passeports en règle. Sans autre procès, Gabriel Loiseau, vicaire de Saint-Pater, Pierre Lelièvre, vicaire de Saint-Rémi des Monts, Pierre Martin, curé de Chalange et Etienne Martin, vicaire de Saint-Denis sont, tous quatre, égorgés dans les douves du Château.
A la suite de ces crimes, l'affluence d'hôtes dans la prison-château est considérable. Les conditions de détention sont telles qu'une évasion collective a lieu le 5 frimaire an II — 25 novembre 1793 —, en dépit des gardiens et du citoyen Michel Beaumont, concierge de ladite prison.
Il est alors décidé de sécuriser la maison d'arrêt par la réalisation de travaux, votés par le conseil communal, pour un montant 20.316 livres.
Gacé ne possédant pas de maison commune, profite de la désaffection de l'Eglise en 1794, pour en faire sa salle de réunion du Conseil municipal, lequel est présidé par son premier maire Charles Philairie, qui remplit cette fonction par deux fois : en 1792-1794 puis en 1804-1807. (2)


Plan de Gacé en 1824
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La Comtesse de Gacé, Anne Louise Caroline Goyon de Matignon, duchesse de Montmorency, dès l'avènement de Napoléon Bonaparte, rentre en France et va tenter de recouvrer les biens de la succession de son père qui lui assuraient 200.000 livres de rente. En 1801-1802, elle obtient la levée du séquestre de ses biens, puis en 1804, on lui rend quatre cents hectares de bois dans le département de la Manche ; enfin, par un décret du 19 germinal an XIV — 9 avril 1806 —, seize cents hectares de forêts de l'Orne et de la Manche lui sont restitués. Le Château de Gacé et son domaine, qui ont été vendus comme bien national, restent la propriété de la commune et du département.

Les fossés du château vont être comblés, plantés d'arbres et transformés en promenade publique. La partie gauche du bâtiment, située entre les deux tours rondes, est affectée à usage d'Hôtel-de-Ville. La partie droite de l'édifice et la Tour Talbot sont réservées aux locaux de la Gendarmerie, les premier et second étages permettant de loger les cinq familles des gendarmes. La gendarmerie dispose, en outre, des écuries, construites à la fin du XVIIe siècle, en retour d'équerre sur la façade de la place.
L'entretien de cet édifice ancien est un perpétuel souci pour la commune et le département. On voit ainsi, chaque année, le département sollicité pour les travaux lui incombant pour la partie affectée à la Gendarmerie, y compris les Jardins situés sur la rue du Château, les travaux côté Mairie étant pris en charge directement par la commune et ses habitants. (3)

Gacé - Château (cliché frères Neurdein vers 1865-1870)
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La place du Château est bien entendu le lieu de prédilection des gacéens pour toutes les fêtes, manifestations et commémorations, concerts et expositions, festivals et concours, la fête patronale de Saint-Pierre de fin juin début juillet étant le point culminant des réjouissances de Gacé.
La première mention que nous ayons trouvée du montage du Kiosque à musique sur la place du Château date d'août 1898. De forme octogonale, constitué en bois, il est démonté et déplacé selon les besoins de la musique et de l'organisateur des concerts, tantôt au centre de la Place, tantôt sous les frondaisons des tilleuls. Ces derniers feront d'ailleurs l'objet d'une protection spéciale, par un arrêté ministériel du 10 décembre 1921. En 1926, le Président de la Commission de protection des sites et monuments de l'Orne empêchera l'abattage de quatre de ceux-ci prévu pour la construction d'un marché couvert. En 1938, quelques tilleuls seront malgré tout abattus sur la place du Château, en raison de leur vétusté.

Gacé - Château vue aérienne
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Jusqu'en 1917, le personnel de la mairie dispose de cabinets d'aisances menaçant ruine, établis sur un trottoir, derrière le château. Le 15 juin 1917, le Conseil municipal et son maire, Louis Le Mercier, prennent la décision d'acquérir un petit bout de terrain faisant partie du jardin de la gendarmerie, donc dépendant du Département, et d'y faire construire des latrines en prolongement de celles qui existent déjà pour ladite gendarmerie. Le Conseil Général de l'Orne ayant accédé à cette légitime demande, la ville de Gacé va débourser 12 francs 50 centimes pour les 2,49 m² aliénés par la mairie.

Gacé - Château, détail jardin (cliché frères Neurdein vers 1865-1870)
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Le Kiosque à musique, après le conflit de 1914-1918, semble n'avoir jamais été remonté.
En 1939, le mur de clôture du jardin de la gendarmerie, situé en bordure de la ruelle d'accès à la mairie passant sous la poterne, menace de s'écrouler. Le Conseil général est sollicité pour payer le devis s'élevant à 6.430 francs.
Aujourd'hui, la gendarmerie a laissé sa place à la Mairie dans le Château, et un musée de la Dame au Camélias est aménagé dans trois salles du Château. L'Ecole maternelle s'est installée... dans les anciennes Ecuries.
Kiosque disparu.

voir ici Place du Château de Gacé sans le Kiosque, aujourd'hui.

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publié par JeanMarc Lun 13 Mar 2017 09:02

27 et 28 août 1898 — Comice agricole et fêtes à Gacé. Concert sur le Kiosque de la Place du Château
Premier jour : exposition agricole
A deux heures, la foule se porte à la gare afin de recevoir la musique du 130e. C'est toujours avec enthousiasme que l'armée est reçue dans une localité dépourvue de garnison. Aussi, les musiciens n'ont pas dû s'ennuyer à Gacé et plus d'un, lors du départ, a sans doute trouvé que le train partait trop tôt.
A partir de ce moment, la fête bat son plein.
La Soirée
Le soir, enfin, à 8 heures ½, la musique du 130e de ligne donnait, sur la place du Château, un concert savamment choisi et exécuté, qui a ravi la foule des auditeurs, peu habitués d'entendre d'aussi bonne musique.
Ne terminons pas le compte rendu de cette journée du Concours agricole sans féliciter vivement de sa réussite ses dévoués organisateurs, MM. le baron de Mackau, président, Germain Lacour, vice-président, de la Bretèche, secrétaire, et Boschet, trésorier.

Concours de pompes à incendie
Les trains du dimanche amenèrent, dès la première heure, en foule grouillante et joyeuse, les visiteurs, les pompiers et leurs pompes, qui gravirent l'avenue de la gare en un pittoresque et incessant défilé.
Dans leur décor merveilleux dont nous avons parlé, les rues offrirent bientôt la plus plaisante animation.
Mais quelle chaleur, mes enfants ! Le soleil radieux, comme dit le cliché, semblait vouloir, pour mieux prendre part à la fête, incendier toute la ville, afin de mettre à l'épreuve l'activité des pompes et des pompiers, qui auraient eu assez d'eau avec la sueur perlant des fronts !
Ce maudit « astre enflammé » eut beau, dans la soirée, se voiler honteusement de nuages, rien n'y fit : une chaleur accablante ne cessa de sévir.
Certes, Gacé doit aux braves pompiers et aux non moins braves promeneurs qui l'ont visité dimanche, beaucoup de reconnaissance et d'admiration, à charge de réciprocité.
A 8 heures du matin, les officiers et sous-officiers de pompiers avaient à subir un concours de théorie.
A 9 h. ½, le programme nous annonçait une grand'messe en musique.
Si le sympathique et dévoué maire de Gacé, M. le docteur Crosnier, s'est multiplié dans la circonstance, M. l'abbé Lhomme, curé-doyen, n'est pas resté indifférent ; il s'était mis à la disposition des organisateurs, leur demandant de fixer eux mêmes les offices du dimanche.
A 9 heures ½ donc, une grand'messe en musique, avec le concours de la fanfare des anciens élèves de l'Ecole Trégaro, réunissait à l'église une assistance nombreuse.
A l'élévation, M. l'abbé Edmond Leroux nous fit entendre un superbe Panis Angelicus.
Dès 1 heure du soir, sous les arbres du cours, les compagnies présentes prenaient place pour la revue du matériel, passée par le jury.
Peu de curieux, car les repas de famille se prolongent toujours un peu, les jours de fête.
Pour le défilé qui vient ensuite, avec le concours de la musique militaire et qui se dirige vers la gare, où à 2 heures, doivent arriver les autorités, l'aflluence commence à devenir respectable.
Le soleil chauffe à de fabuleux degrés. Mais n'importe, la gaieté, avec la sueur, luit sur tous les visages. La première faisait peut-être un peu défaut au retour du défilé, et en haut de la pente raide qui vient de la gare, parmi les autorités en habits noir et en lourds chapeaux-tubes, et surtout parmi les pauvres bougres de pompiers obligés
de traîner avec eux tout leur matériel. Un supplice qu'on aurait pu humainement, en vérité, leur éviter !
De 3 à 6 heures, ils en ont vu bien d'autres, d'ailleurs, sur la place du Marché-au-Chevaux, où eut lieu le concours de manœuvres des pompes.
Hâtons-nous de dire que la bonne exécution des divers mouvements n'en a été que plus méritoire.
Mais avouons franchement que nous n'avons pu les apprécier tous, étant donné la haie compacte des curieux et aussi la crainte de l'insolation.
Celle-ci a frappé l'un de nos braves pompiers d'Argentan, le caporal-tambour Gondouin, qui s'est assez vite rétabli, quoiqu'à l'heure actuelle, il soit encore souffrant de cette chaude alerte.
D'autres incidents ont accompagné celui-ci, pendant le concours. Parmi la foule qui se pressait devant les nombreuses baraques installées le long de deux rues, des filous, comme toujours, s'étaient glissés et ont opéré à leur aise, soit comme bonneteurs, soit comme pickpokets. Deux arrestations ont été faites, qui n'ont pas peu troublé les badauds accourus en masse jusqu'aux portes de la gendarmerie, où furent mis à l'ombre (veinards !) les écumeurs de foules.
Un concert, donné dans le kiosque, si gracieusement décoré, de la place du Château, a fort à propos ramené l'harmonie et la plus agréable qui soit.
Puis, à 6 heures, ce fut la distribution des récompenses, dans ce même kiosque, où se trouvaient réunis MM. Labbé, sénateur, le baron de Mackau, député, Bouteiller, Valpinçon, conseillers généraux, Delmas, sous-préfet, etc.

21 et 22 août 1909 — Programme des Fêtes et concours musical à Gacé.
— Aujourd'hui samedi doit avoir lieu, à Gacé, la réunion annuelle du Comice agricole de l'arrondissement d'Argentan. Les habitants n'ont rien négligé pour faire honneur à leurs hôtes qui peuvent compter sur une réception des plus brillantes.
C'est d'ailleurs une tradition à Gacé de faire très bien les choses ; mais cette année, les habitants se sont surpassés et de véritables merveilles de décorations s'offriront aux yeux ravis des visiteurs.
Il est bon d'ajouter que le Comice agricole ne sera pas seul à bénéficier de la munificence de la ville de Gacé. Demain dimanche, les promeneurs auront le plaisir d'assister à un concours de musique auquel prendront part deux sociétés de premier ordre : la municipale d'Evreux et la municipale de Bernay.
Cette solennité musicale aura lieu sous la présidence d'honneur de M. Chéron, sous-secrétaire d'Etat à la Marine, ce qui constituera une attraction de plus, tout le monde n'ayant pas l'avantage de connaître celui que M. Clemenceau appelait naguère encore la bonne fée barbue de son ministère et qui se signala par des réformes qui l'ont rendu célèbre.
Voici la liste des sociétés qui participeront au concours de musiques :
Musique municipale d'Evreux ; Harmonie de Bernay ; Trompettes l'Etendard Regmalardais ; Orphéon de Château-Gontier ; Société chorale d'Argentan ; Orphéon du Merlerault ; Orphéon de Dreux ; Union Musicale du Merlerault ; Union Musicale de Damville ; Fanfare de Montreuil-l'Argillé ; Fanfare d'Essai ; Fanfare de Marolles ; Fanfare de Tillières-sur-Avre ; Union Musicale de Saint-Germain-la Campagne ; Fanfare Municipale d'Exmes ; Fanfare de Randonnai ; Fanfare de La Ferté-Fresnel ; Fanfare du pensionnat de Rânes.

21 et 22 août 1909 — Compte rendu des Fêtes de Gacé. Concours musical et concerts sur le Kiosque de la place du Château
Le Concours de Musique
La présence de M. Chéron a, on peut le dire, relégué au second plan le concours de musique auquel une quinzaine de Sociétés, tant fanfares qu'orphéons, prenaient part.
Le gros succès de la journée a été pour l'harmonie de Bernay et pour la musique municipale d'Evreux, deux sociétés de premier ordre qui ont donné, à 4 heures, place du Château et Grande rue, deux concerts véritablement artistiques. La foule, qui était considérable, n'a pas ménagé ses applaudissements.
A 6 heures, les sociétés se réunissent faubourg des Champs pour le défilé traditionnel qui obtient un vif succès.
Immédiatement après a lieu, sur la place du Château, l'exécution du morceau d'ensemble sous la direction de M. Hergault, directeur de la société de musique de Gacé. La Marseillaise clôture la fête.
La foule, qui est plus compacte que jamais, applaudit vivement.
Il est ensuite procédé à la distribution des récompenses et au tirage des primes.
La Soirée
Les illuminations. — Le concert. — Le feu d'artifice.
La fin de la journée a été des plus animées.
Le soir venu, la ville s'est illuminée comme par enchantement. Le coup d'œil était magnifique.
Rue d'Alençon des lanternes roses, rue Saint-Jacques des ballons blancs, Grande Rue des guirlandes et des lustres de verres, rue de l'Eglise des ballons rouges, rues de Rouen et de Lisieux des ballons oranges, rue du Château des lanternes multicolores jetaient leurs lueurs atténuées et discrètes.
Sur la place du Château, sous les tilleuls, à la gendarmerie, au kiosque de musique, à la maison d'école, chez M. Goussard, notaire, des centaines de verres produisaient un effet splendide.
Partout, du reste, dans les petites comme dans les grandes artères, les maisons particulières rivalisaient d'éclat avec les illuminations de la rue.
A 8 heures et demie, les musiques d'Evreux et de Bernay ont exécuté devant un nombreux public les morceaux portés au programme. Elles ont été chaleureusement applaudies.
Le feu d'artifice a été brillant. Quant à la retraite, c'est sans doute par suite d'une erreur qu'on l'a portée au programme, car nous n'en avons pas vu l'ombre.
Cela n'a nullement empêché le succès du bal en plein air qui a duré jusqu'à 4 heures du matin.
Inutile de dire que cafés et hôtels ont dû réaliser de brillantes affaires, car jusqu'à la fin l'animation a été des plus vives. En résumé, nous avons assisté, dimanche, à une très jolie fête, réussie à tous les points de vue.


Gacé - Fêtes des 21 et 22 aout 1909 sur la Place du Château, Concert par la musique d'Evreux — Kiosque à musique sur la Place du Château
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30 novembre 1912 — Programme de la Fête de Sainte-Barbe du 8 décembre.
Gacé. Fête Sainte-Barbe. La société des sapeurs.pompiers de la ville de Gacé célébrera sa fête annuelle le dimanche 8 décembre prochain.
A 11 heures du matin, place du Château, revue de la compagnie par le Conseil municipal et le président de la société ; défilé suivi de la réception des officiers invités.
A 1 heure du soir, hôtel de l'Etoile, banquet par souscription présidé par M. Valpinçon, conseiller général. Prix de la carte : 4 francs.
A 8 heures du soir, retraite aux flambeaux.
A 9 heures, salle des fêtes, grand bal ; buvette tenue par M. Taranne.

Gacé - Place du château, Kiosque à musique — Château, Halle aux poissons et Epicerie
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17 août 1924 — Comice agricole cantonal suivi d'un concert de l'Union Musicale de Gacé sur la place du Château.
— Le Concours annuel cantonal aura lieu à Gacé, le dimanche 17 août, ù 8 h. 30 du matin (heure légale). Places marché aux bestiaux, marché aux chevaux, marché aux porcs, place du Théâtre.
A midi, banquet ; à 4 h., place du Château, distribution des prix aux lauréats et concert par l'Union Musicale.

28 mai 1925 — Concert de l'Union Musicale de Gacé sur la place du Château.
— L'Union Musicale de Gacé donnera le jeudi 28 mai un grand concert musical à 21 heures, place du Château.
En cas de mauvais temps le concert aura lieu à la salle des fêtes.


17 juin 1926 — L'Union musicale de Gacé primée à Trouville
— Concours musical de Trouville du dimanche 17 juin. L'Union musicale de Gacé a remporté de brillants succès : 1er prix de lecture à vue, 1er prix d'exécution, 1er prix d'honneur. Félicitations du Jury.

3 et 4 juillet 1926 — Fête communale de la Saint-Pierre à Gacé. Jeux, feux d'artifice, grand bal public, et concerts sur la place du Château.
— Le samedi 3 juillet au soir salves d'artillerie.
Le dimanche, de 7 h. à midi, salves d'artillerie. A 14 h. 30 route d'Alençon, courses de bicyclettes.
Prix de l'engagement : 3 frs. Les engagements sont reçus chez MM. Reichmuth, Tréfouel, Marcadet, organisateurs des courses, jusqu'au 4 juillet à midi.
A 16 heures, place du Château, concours communal de voiturettes d'enfant fleuries, et de bicyclettes également décorées.
Voiturettes 1e prix, 100 frs, 2e 80 frs, 3e 70 frs, 4e 60 frs, 5e 50 frs.
Bicyclettes ler prix. 50 frs, 2e 35 frs, 3e 20 frs.
Défilé du cortège de bicyclettes, avec le concours de la société de musique, l'Union musicale de Gacé, sur le parcours suivant : place du Château, place du marché au porcs, rue de Lisieux, rue de Rouen, Grande Rue, rue St-Jacques, rue du Nouveau-Monde, rue de l'Eglise, Grande-Rue, place du Théâtre, rue du Château ou aura lieu la distribution des récompenses aux lauréats du concours. A 18 h. place du Château, concert par l'Union musicale. A 22 h. Retraite aux flambeaux.
A 22 h. 30, place du Château, brillant feu d'artifice et grand bal public.
En cas d'intempéries, le concert et le bal auront lieu dans la salle du Théâtre. Les habitants sont invités à pavoiser et illuminer la façade de leurs maisons. Emplacements gratuis pour les forains qui en feront la demande.
Le lancement des pétards est rigoureusement interdit.

14 juillet 1926 — Programme de la fête nationale à Gacé
— Gacé. Fête Nationale. Programme : la veille au soir, salves d'artillerie et sonneries de cloches.
Le 14 au matin, salves d'artillerie de 7 heures à midi ; à 9 heures, salle de la Mairie, distribution de bons de pain et de viande aux indigents ; à 9 h. 30. route de Rouen (ancienne carrière), tir à la cible réservé aux sapeurs-pompiers de Gacé et aux membres honoraires de la Compagnie.
A 11 h. 30, rue de l'Eglise, course aux cerceaux (pour les enfants de la commune) ; à 15 heures, place du Théâtre, jeu des ciseaux (pour les fillettes de la commune), prix en nature ; à 16 heures, place du Château, course aux anneaux, à bicyclette (réservée aux amateurs de la commune) ; à 17 heures, place du Château, concert par l'Union Musicale de Gacé ; à 18 h. 30, banquet par souscription, hôtel Gérard. Les personnes désireuses d'assister à ce banquet sont invitées à se faire inscrire au plus tôt, afin de faciliter l'organisation.
A 22 heures. retraite aux flambeaux : place du Château, feu d'artifice, bal public.

23 août 1931 — Comice agricole et concert sur la place du Château
— Gacé. Comice Agricole cantonal. Le concours annuel se tiendra le dimanche 23 août, à 9 h. 30 (heure légale), sur les marchés aux bestiaux et aux chevaux et sur la place du Château.
A midi, banquet (prix, 20 francs).
A 16 heures, place du Château, distribution des prix aux lauréats du comice et concert par l'Union musicale.


26 juin 1938 — Fête communale de la Saint-Pierre à Gacé.
— Course au trésor. Départ et itinéraire à 13 h. 30, place de la Mairie
1e prix 80 fr. 2e. 50 fr. 3e, 35 fr. 4e, 20 fr.
A 14 heures, course cantonale de bicyclettes. 15 kilom. environ, départ rue de Falaise. 1er prix 75 fr. 2e. 50 fr. 3e, 30 fr. 4e. 20 fr. 5e. 15 fr.
A 15 heures 30. course régionale de bicyclettes de vitesse, par séries éliminatoires. Départ 15 heures 30. Route d'Alençon. 1er prix, 150 fr. 2e. 100 fr. 3e. 75 fr. 4e. 50 fr. 5e, 35 fr. 6e. 20 fr. 7e. 10 fr. 8e. 5 fr.
Pour les courses, engagements 3 fr. chez M. Levallois, rue de l'Eglise.
A 18 heures, Grande-Rue, concert par l'Union Musicale de Gacé. — A 21 heures, place du Château, deuxième concert par l'Union Musicale. — A 22 heures, salle du théâtre municipal, grand bal. Entrées cavaliers, 6 fr. dames, 4 fr.

14 juillet 1938 — Fête nationale. Bal et concert sur la place du Château.
— Fête du 14 juillet à Gacé. La veille et le matin, salves d'artillerie et sonneries de cloches.
A 8 heures, tir à la cible de la compagnie de pompiers. — A 10 heures, à la mairie, distribution de bons de pain et de viande aux indigents inscrits au Bureau de Bienfaisance. — A 15 heures, place du Château, course enfantine (bicyclettes et tricycles). — A 17 heures et 21 heures, concert. — A 22 heures, place du Château, grand bal public.

(1) Dynastie des Seigneurs de Gacé.
Nous nous étions arrêtés au grand bouteiller de France, Louis d'Estouteville (né avant 1400 - †1464) et son épouse Jeanne Paynel.
— Leur fils
Michel d'Estouteville (né vers 1415 - †1469) leur succède. Seigneur d'Estouteville, de Valmont, de Hambye, de Gacé, de Briquebec et de Chanteloup, il se prétend, en 1450, cousin du roi, lors de ses virées guerrières en Normandie. Marié en 1448 avec Marie de La Roche-Guyon († 1497), leur fils Guyon reprend le flambeau familial.
Guyon d'Estouteville († 1513), seigneur de Gacé, Hambye, Moyon et Briquebec, conseiller et chambellan du Roi en 1491, se marie avec Isabelle de Croy († 1523). Leur fille unique, héritière, Jacqueline d'Estouteville, épouse avec dispense, en 1509, son cousin germain Jean III d'Estouteville (1482-1517).
— De ce mariage naît
Adrienne (1512-1560), duchesse d'Estouteville, dame des Baronnies de Gacé, Briquebec, etc., qui épouse par contrat du 9 février 1534, François de Bourbon (1491-1545), prince du Sang, Comte de Saint-Paul, gouverneur du Dauphiné, fils de François de Bourbon, comte de Vendôme, et de Marie de Luxembourg, son épouse. L'ensemble des baronnies est alors érigé en Duché.
— Héritière, leur fille
Marie de Bourbon-Vendôme (1539-1601), duchesse d'Estouteville, comtesse de Saint-Pol, dame de Hambye, de Gacé et de Briquebec, se marie en 1563 avec Léonor d'Orléans, duc de Longueville (1540-1573), grand Chambellan de France. Viennent ensuite :
Eléonore d'Orléans-Longueville, dame de Gacé (1573-1639), mariée en 1596 avec Charles Goyon de Matignon, comte de Thorigny (1564-1648), Capitaine de Cherbourg et Granville.
François Goyon de Matignon, comte de Thorigny et de Gacé, marquis de Lonray, seigneur de Hambye (1607-1675), lieutenant-général des armées du roi, marié en 1631 à Anne Malon de Bercy († 1688).
Charles Auguste Goyon de Matignon, comte de Matignon et de Gacé, baron de Briquebec (1647-1729), maréchal de camp, puis maréchal de France. Il se marie en 1681 avec Marie Elisabeth Berthelot (1669-1702).
Louis Goyon de Matignon, comte de Gacé (1682-1747), marié en 1710 avec Marie Anne Rousselet (1692-1755).
Marie-Thomas Auguste Goyon de Matignon, comte de Gacé (1684-1766), marié en 1720 avec Edmée Charlotte de Brenne (1700-1756).
Marie François Auguste Goyon de Matignon, comte de Gacé (1731-1763) marié en 1753 avec Diane Jacqueline Josèphe Henriette de Clermont d'Amboise (1733-1804).
Louis Charles Auguste Goyon de Matignon, comte de Matignon (1755-1773) marié en 1772 avec Angélique Elisabeth Le Tonnelier de Breteuil (1757-1833).
Anne Louise Caroline Goyon de Matignon, comtesse de Gacé (1774-1846), dame du Palais de l'Impératrice Marie-Louise, mariée en 1788 avec Anne Charles François, duc de Montmorency-Luxembourg (1768-1846).

(2) Des difficultés d'être maire pendant la Révolution !
Le 25 prairial an VI — 13 juin 1798 —, Charles Philairie, ancien maire de Gacé, pétitionne auprès du Conseil des 500, pour obtenir le remboursement d'avances faites par lui pour l'achat de grains pour le compte de la commune en l'an 3 (1795), à hauteur de 3.900 francs d'assignats réductibles, dépréciés à 1.886 francs.
Le 27 brumaire an VII — 17 novembre 1798 — le directoire exécutif du Conseil accède à la demande de Philairie et ordonne que l''année suivante, les Gacéens soient imposés d'autant sur leur contribution mobilière et personnelle.


(3) Quelques travaux dans la Gendarmerie occupant partiellement le Château de Gacé
Tous les ans le Conseil Général de l'Orne alloue une somme de 1500 à 3.000 francs affectée à l'entretien des locaux de la gendarmerie installée dans le Château de Gacé. En outre des travaux plus importants sont votés ponctuellement :
— En 1851, le Préfet de l'Orne fait voter une allocation de 14.000 francs pour la reconstruction partielle et l'appropriation de la caserne de gendarmerie du Château.
— En 1865, l'écurie est modernisée : lambrissage de la sellerie ; établissement d'une séparation entre le magasin à avoine et le magasin à fourrages ; placement de barres et de chaînes pour l'attache des chevaux dans l'écurie.
En outre, une buanderie, estimée à 2.000 francs, est réclamée par les gendarmes.
— En 1868, la Tour Talbot présente une lézarde sur toute sa longueur. Un premier crédit est affecté à ces travaux. En 1869, une nouvelle intervention est nécessaire, au droit des machicoulis, pour 550 francs. Aussi, la demande de construction d'un lavoir par les gendarmes est ajournée.
— Nouvelle réparation à la tour de droite pour 850 francs.
— En août 1882, 250 francs sont alloués pour procéder au rejointoiement des maçonneries du côté des Jardins (sur la rue du Château).
La gendarmerie demande qu'une chambre de sûreté soit établie, mais devra attendre 1893 que sa requête soit accordée.
— En avril 1891, 1.700 francs sont consacrés à la reconstruction d'un mur de clôture et de soutènement donnant sur la rue du Château.
— En avril 1893, le département accède enfin à de vieilles réclamations de la gendarmerie :
La buanderie, demandée depuis 1865, est enfin réalisée pour 1.950 francs.
La chambre de sûreté, réclamée depuis 1882, est établie pour 400 francs.
— L'architecte du département qui constate la pourriture des solives, demande d'urgence la réfection du plancher de la caserne en 1894 : 500 francs sont votés. Le 18 mars 1902, l'architecte demande à nouveau 2.500 francs pour réparer les planchers de la gendarmerie qui menacent ruine.
— En 1927, la lumière électrique est enfin installée dans la gendarmerie : il en coûte 3.508,50 francs au département. La commission chargée du dossier fait toutefois remarquer qu'une économie de 1.661,29 francs a pu être réalisée en 1926 pour la réfection de la fosse à fumier...
— En 1928, la fosse des WC de la gendarmerie n'étant pas étanche, le surplus des matières s'écoule dans le jardin le long du mur du voisin. De plus le bâtiment en élévation menace ruine. Les travaux d'urgence se montent à 2.700 francs.
— En 1936, la gendarmerie obtient enfin un branchement d'eau pour alimenter les cinq appartements des familles des gendarmes, situés aux premier et second étage.
L'installation intérieure de l'eau dans les cuisines fait l'objet d'un devis s'élevant à 1.650 francs.

Gacé - Place du Château, anciennes écuries à gauche (Carte Droopyjm Cparama) — Mairie et le vieux château, la Gendarmerie à droite
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Formations musicales actives à Gacé en 1909 :
Fanfare de Gacé, direction Hergault, 20 exécutants ;
Musique de l'Ecole Trégaro, direction P. Quénal, 20 exécutants ;
Fanfare du pensionnat Hergault, direction Hergault, 30 exécutants.
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Re: Kiosques à Musique

GAGNY - Le Kiosque
(SEINE SAINT DENIS)
Nous sommes sur la Place de l'Hôtel-de-Ville qui deviendra Place Foch en 1930. Il nous semble intéressant de retracer l'historique de la mairie gabinienne, face à laquelle sera édifié notre Kiosque à musique.
En 1715, le long de la ruelle des Carneaux — actuelle rue Laugier Villars — un Château est construit par François Normand (†1717), procureur au Parlement de Paris en 1704, dont le beau-père, Bernard, est contrôleur du grenier à sel de Paris. Son fils, Alexis-François Normand (1687-1745), avocat inscrit au barreau parisien depuis le 9 août 1707, réside à Paris, rue de la Tissanderie. Au décès de François Normand qui n'aura profité que deux ans de sa
folie gabinienne, le Château et ses dépendances sont saisis : Jacques Genty de la Grange en devient le nouveau propriétaire en mai 1717.
Le château passe aux mains du petit-fils de Genty de la Grange, Jean Jacques Chaponel — écuyer dans la compagnie écossaise des gardes du corps du roi, demeurant, à l'ordinaire, quartier Saint-Eustache à Paris, rue Neuve — qui accroît sensiblement le domaine familial gabinien : le 3 juin 1766, par devant l'étude notariale parisienne Fourcault et Bricant, il acquiert pour 4.000 livres tournois, une petite maison, un jardin et le
Delta, grand-clos servant de potager ; le tout est situé derrière la basse-cour de son château. Cet ensemble devient le Parc castral, délimité par la rue allant à Montfermeil — actuelle rue du 8 mai 1945 —, le chemin de Gagny à Maison-Blanche — rue de Franceville — et la rue de Belletat — devenue rue de la Croix Saint-Siméon.
Le Domaine appartient ensuite à Marie-Victoire Mahé le 5 frimaire an VII (25 novembre 1798), puis, le 14 brumaire an IX (5 novembre 1800) à Charles Louis de Montluc. Ce dernier cède la propriété deux ans plus tard, le 13 frimaire an XI (4 décembre 1802) suivant l'acte établi par maître Grelet, notaire à Paris, à Marguerite Anne des Michels de Champorcin (1736-1817), soeur de l'ancien Evêque de Toul, Etienne-François Champorcin, et veuve du comte Louis-Antoine de Laugier Villars (1727-1801).
Leur fils Henri-Louis de Laugier Villars (1768-1831), devient maire de Gagny de 1813 à 1815.
Leur petit-fils, Alfred-Charles-Etienne de Laugier Villars (1801-1888) reprend également la place de premier édile gabinien de 1848 à 1853. Marié en 1843 à Charlotte-Marie-Pétronille, comtesse de Messey (1817-1904), le couple se défait du domaine familial le 7 décembre 1880 auprès du négociant parisien Henri-Nicolas Peretmère.

Plan de Gagny en 1849 (partiel)
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Léon Bry, maire de Gagny de 1884 à 1893, ayant ouï dire que Peretmère serait vendeur, entame les négociations en 1889, au nom de la commune, afin de doter celle-ci d'un Hôtel de Ville digne de ce nom. Peretmère est prêt à céder le Château et son Parc pour 100.000 francs. Le Conseil municipal, réuni à plusieurs reprises à cette occasion, en décide l'acquisition le 2 avril 1889 pour le prix de 70.000 francs. Afin d'atteindre à ce prix, la municipalité n'acquiert qu'environ 7.922 m² de la propriété Peretmère et renonce à une partie de terrain d'environ 3.901 m². Un décret daté du 26 juin 1890 autorise la commune à acheter cette propriété pour en faire son Hôtel-de-Ville et un emprunt est contracté par la ville au Crédit Foncier. La nouvelle Mairie-Château est inaugurée le 12 octobre 1890.

Gagny - Place de la mairie future place Foch, avant construction Kiosque
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Comme nous le voyons sur le plan de 1849, l'esplanade située devant le Château-future Mairie, de la ruelle des Carneaux — rue Laugier Villars — jusqu'à la Grande Rue — rue du général Lerclerc — est déjà totalement plantée d'alignées d'arbres.
La Fanfare de Gagny, fondée avant 1874, semble très active aussi bien dans sa ville que dans la région parisienne où elle participe de ci de là aux nombreux concours. A Gagny, les festivités et manifestations estivales sont annoncées par toute la presse régionale, toutes les fins de semaine : fêtes aérostatiques, tirs à l'arbalète, à la carabine, grands bals, festivals, concerts, feux d'artifices, fêtes de gymnastique, jeux divers, courses en sac, mât de cocagne, retraites aux flambeaux ; rien n'y manque !

Le conflit 1914-1918 a laissé à Gagny, au moins un épisode dont l'image reste moins pénible que tant d'autres !
Craignant que les voies ferrées, menant de Paris au front de la bataille de l'Ourcq, soient détruites par l'ennemi, l'Etat-Major, représenté par le général Maunoury, décide, les 6, 7 et 8 septembre 1914 de transporter les fantassins des 103e et 104e régiments d'infanterie, dirigés par le général Félineau, en taxis-autos.
Pour ce faire, le général Galliéni fait réquisitionner les taxis parisiens, qui viennent attendre les instructions sur l'esplanade des Invalides. Le 6 septembre, un premier groupe de 600 véhicules est envoyé à Tremblay-les-Gonesse pour être redirigé sur La Barrière, près de Livry. A raison de cinq militaires et leur barda par taxi, les 3 batailllons du 104e régiment d'infanterie, soit environ 2.400 hommes, embarquent dans la nuit du 7, en direction de Silly-le-Long...

Les Taxis de la Marne partis de Gagny
Le dimanche 6 septembre, le 103e régiment d'Infanterie, en prévision de son transfert sur le front, vient cantonner à Gagny.
Le 7 au matin, environ 400 nouveaux taxis sont encore réquisitionnés aux Invalides. Ce second convoi prend la direction de Gagny où les véhicules viennent stationner précisément sur la place de l'Hôtel-de-Ville. Le général Galliéni en personne vient sur place suivre le déroulement des opérations. Dans la nuit du 7 au 8 septembre, les 1.600 hommes des 1er et 2e bataillon du 103e régiment d'infanterie, tout comme le 104e la veille à La Barrière, montent cinq par cinq dans chacun des taxis, avec leur arme et leur paquetage, en direction du sud de Nanteuil-le-Haudouin, le casse-pipe...
A l'issue du conflit, un monument aux morts 1914-1918, en hommage aux 280 victimes gabiniennes, est inauguré, le 5 septembre 1920, face à l'Hôtel de Ville.

Gagny - Taxi 2862 G7 offert au musée en 1922 — 5 septembre 1920, pose plaque commémorative sur la place de la Mairie, départ des taxis (cliché Agence Meurisse)
Noter que la plaque commémorative est erronée quant à la date de départ des Taxis de la place de la Mairie de Gagny : 6 septembre 1914 pour 7 septembre 1914.
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En 1925, la municipalité ayant apparemment trouvé des fonds, un Kiosque à musique est édifié en face de la Mairie, à côté du monument aux morts. De forme hexagonale, cette rotonde-kiosque, surmontée d'une coupole dômale, est munie d'une rambarde en fer forgé.
En 1926, la Mairie fait l'objet de travaux importants : la toiture est modifiée, des combles sont aménagés, le fronton de l'édifice est également surélevé.

Gagny - Place Foch Monument aux morts et Kiosque à musique en cours édification — Statue maternité, mairie modifiée
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En 1930, la place de la Mairie est rebaptisée place Foch.
Dans les années 1960, le Kiosque à musique est supprimé, en même temps qu'une statue
maternité est élevée entre la Mairie et le Monument aux morts. Celui-ci est finalement transféré en 2015 au pied de l'Eglise Saint-Germain.
Kiosque supprimé.


voir ici Place Foch à Gagny, sans kiosque à musique, nouveau monument aux morts, hôtel de ville toujours en place, aujourd'hui.
Mairie sur la place Foch en travaux en 2016 : construction de parkings souterrains
Ancien monument aux morts transféré au pied de l'Eglise Saint-Germain en 2015.

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publié par JeanMarc Mer 15 Mar 2017 17:23

7 juin 1874 — Une première fanfare à Gagny est déjà en place
— Gagny (chemin de fer de l'Est, trains toute la journée). Fête patronale. A dix heures, grande messe en musique avec la fanfare de Gagny. Concert vocal et instrumental, nombreux morceaux et chansonnettes comiques. Jeux et divertissements.
Grand bal gratuit offert par les jeunes gens de la commune. Brillante illumination. Lundi et mardi, tir au fusil de chasse et de munition, bal et illuminations.

Les fêtes estivales de fin de semaine se succèdent à Gagny
12 septembre 1875 — Gagny (chemin de fer de l'Est, ligne de Meaux). Grand concours-festival pour orphéons et fanfares, organisé par la fanfare de Gagny. 25 sociétés. Défilé à 1 h.
4 juin 1876 — Gagny (gare de l'Est). Fête patronale. A dix heures grande messe en musique, par la fanfare de Gagny. A deux heures et demie, grand concert vocal et instrumental par les fanfares de Gagny et de Chelles, les orphéons de Bondy et Neuilly-sur-Marne, avec concours d'artistes de Paris. Jeux et divertissements, grand bal gratis, illuminations.
Lundi, tir au fusil de chasse, bal, illuminations.

10 septembre 1876 — Gagny (Est, ligne de Meaux). Foire et fête. Pèlerinage à Notre-Dame des Anges. A dix heures grand'messe en musique. A deux heures, grand festival vocal et instrumental offert par la fanfare des Enfants de Gagny, avec le concours de la Société chorale de Neuilly-sur-Marne et les fanfares de Chelles et de Champigny. Grand bal, illuminations.
Lundi, clôture de la fête par un grand feu d'artifice et un bal brillant.

11 septembre 1887 — Gagny (gare de l'Est). Concours des arbalètiers, concert vocal et instrumental, bals, retraite aux flambeaux
3 juin 1888 — Gagny (gare de l'Est). Concert vocal et instrumental, bal à grand orchestre, tir à la carabine, jeux divers, courses en sac, brillantes illuminations, retraite aux flambeaux, feu d'artifice.
8 septembre 1889 — Gagny (gare de l'Est). Grande retraite aux flambeaux, cirques, panoramas, tombola, tir à la cible, jeux divers, concours des Chevaliers de l'Arc, fête de gymnastique.

14 octobre 1890 — Inauguration de la nouvelle mairie de Gagny
— On inaugurait hier à Gagny, commune du département de Seine-et-Oise, où est morte, au dix-septième siècle, la duchesse de Chevreuse, la nouvelle mairie, installée dans une vieille demeure occupée à la Révolution par un ancien commissaire des guerres, Jean-Jacques Chaponnet.
Un train spécial avait amené M. le secrétaire général de la préfecture de Seine-et-Oise, MM. Maze et Journault, sénateurs, Hubbard et Brincard, députés de l'arrondissement de Pontoise, et un grand nombre d'invités qui, après la prise de possession officielle de la propriété, devaient prendre part à un banquet populaire de 400 couverts.
Au moment où le cortège officiel a passé devant l'église, le curé de la paroisse, M. l'abbé Baltus, ancien aumônier militaire, a fait sonner les cloches. Puis, présenté à M. le secrétaire général, il a déclaré que, dans sa sphère, il marchait d'accord avec la municipalité sur le terrain de la République.
Cette déclaration a été très commentée.
Puis M. Peretmère a remis très solennellement les clefs, et M. Bry, maire, a fait un discours auquel a répondu M. le secrétaire général de la préfecture.
Après cette solennité a eu lieu un grand banquet de quatre cents couverts. Des discours y ont été prononcés par MM. Léon Bry, maire, le secrétaire général, Maze, sénateur, Brincard, député, Roger-Dallu, conseiller général du canton du Raincy.

Les fêtes gabiniennes continuent sans interruption
14 juin 1891 — Gagny (gare de l'Est). Grand tir à la carabine rayée, retraite aux flambeaux, bals, concert vocal et instrumental, cirques, théâtres, panoramas.
13 juin 1897 — Grands concerts, mât de cocagne, tir à la carabine, panoramas, courses de bicyclettes, retraite aux flambeaux.
17 septembre 1899 — Concert vocal et instrumental, courses aux canards, bals, feu d'artifice, jeu des trappes, illuminations.
16 juin 1901 — Grands concerts, jeu de l'armoire mystérieuse, bals, jeu des chevilles, retraite aux flambeaux, jeux variés.
8 septembre 1901 — Concours de tir, bals, théâtres, jeu du baquet, salves de bombes, massacres, tourniquets, cirque.
11 septembre 1904 — Concours des chevaliers de l'arc et arbalétriers, tir à la carabine, lâcher de pigeons voyageurs, grand bal.
8 septembre 1907 — Concours des chevaliers de l'arc et des arbalétriers, tir à la carabine et au fusil Lebel, fête aérostatique, bal de nuit.
6 juin 1909 — Tir à la carabine et au Lebel. Fête sportive. Courses pédestres et cyclistes. Lâcher de pigeons organisé par Le Rapide. Bal de nuit.
11 juin 1910 — Concert vocal et instrumental par la Société musicale ; concours de tir ; ascension du ballon la Ville-de-Gagny ; concours de petits ballons à longues distances ; feu d'artifice ; bal de nuit.
9 juin 1912 — Revue des Sociétés de préparation militaire. Tir à la carabine et au lebel. Concert de bigotphones par les Amis du Rire. Ascension du ballon la Ville-de-Gagny. Feu d'artifice.


4 septembre — Concours d'harmonies, de fanfares et de trompettes à Gagny
18 juillet 1910 — Annonce du concours pour le 4 septembre
— Parmi les fêtes orphéoniques qui s'annoncent pour la fin de la saison, il en est une qui paraît appelée à un réel succès : c'est le concours qui est en voie d'organisation à Gagny. Cette charmante localité, qui se trouve située entre le plateau d'Avron et les fameux bois de Montfermeil, se prête admirablement à toutes les exigences d'un
tournoi musical, et comme, de plus, elle est très bien desservie, tout porte à croire que les organisateurs du prochain concours ne seront pas déçus dans leurs espoirs.
Le concours de Gagny aura lieu le dimanche 4 septembre. Seules les harmonies et fanfares de 1re, 2e et 3e divisions sont appelées à y prendre part.
Voici le détail des primes qui seront mises à la disposition des sociétés victorieuses : 1ere division (1re section, 100 fr. ; 2e section, 80 fr.) ; 2e division (1ere section, 70 fr. ; 2e section, 60 fr.) ; 3e division (1ere section, 50 fr. ; 2e section, 50 fr. ; 3e section, 40 fr.).
Le règlement sera adressé à toute personne qui en fera la demande à M. Edouard Herman, secrétaire général du concours, 79 rue de Neuilly, à Gagny.
La clôture des adhésions étant fixée au 14 août, les sociétés ont tout intérêt à prendre rapidement une décision. Celles qui iront à Gagny sont sûres d'y trouver une réception cordiale et un accueil chaleureux.
8 août 1910 — Précisions pour le concours du 4 septembre
— Le concours qui aura lieu à Gagny (Seine-et-Oise) le 4 septembre prochain est ouvert aux sociétés françaises appartenant aux catégories suivantes : harmonies, fanfares et trompettes de le, 2e et 3e divisions.
Cette solennité comprendra une épreuve obligatoire de déchiffrage et une épreuve d'exécution avec deux morceaux au choix.
La lecture à première vue aura lieu à huis clos. Les sociétés y prendront part avec leur effectif complet, batterie comprise.
Les deux morceaux que les sociétés auront à jouer lors de la deuxième épreuve ne doivent être ni des danses, ni des pas redoublés.
Les prix seront décernés selon le nombre de points. Des primes en espèces, dont la valeur varie de 40 à 100 francs, seront attribuées à la société qui, dans chaque groupe aura obtenu le maximum de points.
Après le défilé, obligatoire pour toutes les sociétés, aura lieu l'exécution du morceau d'ensemble. La distribution des récompenses se fera immédiatement après.
12 septembre 1910 — Compte rendu du concours du 4 septembre
— Bien qu'organisé un peu tardivement, le concours de Gagny a réussi au delà de ce qu'on pouvait espérer, et les sociétés instrumentales et chorales qui y ont adhéré n'ont pas eu à le regretter tant l'accueil qui leur fut fait fut enthousiaste et vibrant.
Les opérations du concours (lecture à première vue et exécution d'œuvres au choix) ne donnèrent lieu à aucun incident, et, à l'heure fixée par le programme, le défilé traditionnel sillonnait les principales artères de la ville de Gagny.
Il n'y a donc que des félicitations à adresser aux aimables organisateurs, MM. Gane, Marie, Collard, et au maire de Gagny, M. Rémond, qui, malgré son état de santé, tint à nous souhaiter lui-même la bienvenue. A notre tour, nous faisons vœu pour son prompt rétablissement, et nous espérons qu'à un prochain concours il nous sera donné de passer quelques bonnes heures avec lui.
L'expérience tentée par Gagny fut en effet trop concluante pour ne pas récidiver.

5 septembre 1920 — Inauguration du monument aux morts 1914-1918, place de l'Hôtel de Ville et d'une plaque commémorant les Taxis de la Marne devant la Mairie
4 septembre 1920 — Les Taxis de la Marne dans la Bataille. M. Leredu, sous-secrétaire d'Etat aux Régions libérées, présidera demain, à Gagny, l'inauguration d'un monument aux morts. Au cours de cette cérémonie, à laquelle assisteront le préfet de Seine-et-Oise et le général Simon, chef d'état-major du gouvernement militaire, de Paris, on procédera à l'apposition d'une plaque relatant que c'est de Gagny que partit en taxis-autos, pour Nanteuil-le-Haudouin, le 7 septembre 1914, le 103e régiment d'infanterie.
Des chauffeurs de taxis et des délégations des 103e et 104e régiments seront également présents à cette fête du souvenir.

5 septembre 1920 — La jolie commune de Gagny a voulu s'associer aussi à la commémoration de la victoire de la Marne. En 1914, cette petite localité, plantée de paisibles villas, était une vraie garnison de guerre. Le 103e de ligne, de la garnison de Paris, y cantonnait, et il n'était pas insensé de penser qu'ils pourraient avoir à combattre dans ses rues.
Gagny a voulu rappeler l'épisode héroïque des modestes taxis, en même temps qu'elle inaugurait le monument à la mémoire de ses 280 fils tombés pour la France.
M. Leredu, sous-secrétaire d'Etat des régions libérées, présidait la cérémonie, qui commença dès son arrivée, à 15 heures. Il fut reçu à la gare par M. Chaleil, préfet de Seine-et-Oise, M. Brisard, sous-préfet de Pontoise le général Simon, chef d'état-major du gouverneur militaire de Paris, et qui fut le sous-chef d'état-major du général Gallieni. Les élus du département et la municipalité s'étaient joints à eux, ainsi que les représentants des groupements locaux.
Une musique militaire prêtait son concours. Nombreux étaient les anciens de la Marne qui, pour la circonstance, avaient tenu à endosser leur habit bleu par la victoire usé. Enfin, il y avait aussi des chauffeurs, dont plusieurs ne se contentèrent pas de la Marne et combattirent à leur tour.
A la mairie, on procéda à l'inauguration de la plaque commémorative des 103e et 104e d'infanterie, en présence des délégations de ces glorieux régiments. Avec des paroles éloquentes M. Leredu, évoquant la grande ombre de Gallieni, exalta les méthodes françaises, par un parallèle entre la Marne et la victoire de Varsovie.
On se rendit ensuite au cimetière où, devant le monument aux morts, des discours furent prononcés. Un défilé termina la cérémonie officielle.

21 décembre 1922 — Taxi de la Marne offert au Musée de l'Armée par la Compagnie Française des automobiles de place.
— Le taxi de la Marne remis aux Invalides. Comme nous l'avons annoncé, la remise aux Invalides d'un taxi de la Marne, le n° 2862-G 7, a eu lieu hier.
La cérémonie qui accompagna cette remise, due à l'initiative du Petit Journal, fut simple et émouvante. A 11 heures, le 2862-G 7, conduit par M. Louis Gonault, entra lentement dans la cour des Invalides, décoré de trois drapeaux tricolores et escorté d'une centaine de chauffeurs ayant participé, en septembre 1914, au transport
des troupes de la 7e division sur le front de bataille.
Le taxi fut remis au général Malleterre, gouverneur des Invalides, par M. Cluze, chef du service technique de la compagnie à laquelle appartient la voiture.
Le taxi, qui a été provisoirement placé au fond de la cour d'honneur, porte cette inscription « Un des taxis de la Marne, le 2862-G 7, a transporté 5 soldats de Gagny jusqu'à Nanteuil-le-Haudouin, le 7 septembre 1914 ».
(Le Matin 22 décembre 1922)

Gagny - Taxi de la Marne 2862-G7 conduit par Louis Gonault escorté par des chauffeurs (cliché aux Invalides le 21 décembre 1922, agence Rol)
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7 et 14 juin 1925 — La Fête de Gagny, Concert au Kiosque à musique par la Société musicale de Gagny.
— La fête de Gagny aura lieu les dimanches 7 et 14 juin. Demain, à 14 h. 30, rue de Neuilly, angle de la rue Carnot, départ d'une course cycliste de vitesse sur un parcours de 500 mètres. A 16 heures, escalade par les cyclistes du Parc des Sources.
A 17 heures, concert au kiosque par la Société musicale de Gagny, directeur M. Collard. A l'issue du concert à la mairie, distribution des prix aux gagnants des courses cyclistes. Le soir à 21 h. 30, à la Salle des fêtes, Grand Bal de Nuit avec deux orchestres (orchestre symphonique et jazz-band), Directeur, M. Collard.


Gagny - Place Foch, Monument aux morts, église Saint-Germain — Eglise et Kiosque
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La Fanfare de Gagny, fondée avant 1874, dirigée par Victor Marie, présidée par Adalbert Deneux, est active en 1909, et compte 40 exécutants.
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Re: Kiosques à Musique

GAILLAC - Promenade Dom-Vaissette et Kiosque
(TARN)
Dom Joseph Vaissète — Vaissette ou Vayssette —, historien bénédictin gaillacois (1685-1756), co-auteur d'une Histoire générale du Languedoc, voit son nom attribué à une nouvelle place de Gaillac, créée sur l'ancien emplacement du Couvent des Capucins, saisi lors de la Révolution. Le docteur Joseph Rigal, maire de 1830 à 1833, décide en 1831 avec son Conseil municipal, de faire édifier sur ladite place Dom-Vaissette, un bâtiment multi usage : hôtel de ville, tribunal civil, collège communal et deux écoles d'enseignement mutuel. La nouvelle mairie remplacera avantageusement l'ancienne, installée dans les locaux conventuels confisqués aux moines. L'architecte François-Martin Lebrun (1799-1849) est chargé des plans de cet édifice commencé en février 1833 et achevé en 1834.
En 1866, le nom de place d'Hautpoul — mais également place de l'Hôtel de Ville — est substitué à celui de Dom-Vaissette, en raison de l'édification, le 29 juin 1851, face à la mairie, d'une statue en bronze en hommage au général Jean Joseph Ange d'Hautpoul (1754-1807), dûe au statuaire Jean-Louis Jaley (1802-1866).
Le nom de Dom-Vaissette n'est pas abandonné pour autant ! Il est aussitôt attribué à la Promenade située dans le prolongement de la place de l'Hôtel-de-ville Hautpoul. Cette promenade, contiguë à la place du Barry — ou Barri —, constitue avec celle-ci la place principale de Gaillac. Depuis 1857, elle a fait l'objet de gros travaux d'aménagement décidés par le Conseil municipal. Appelée Jardin Royal jusqu'en 1792, puis Jardin National — révolution oblige —, elle reprend quelques temps son titre de
Royal dans les années 1820, pour finalement devenir Promenade selon le plan Napoléonien de 1829 et enfin, en 1866, Promenade Dom-Vaissette ou encore Place Dom-Vaissette.

Plan de Gaillac en 1829 (partiel)
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Fêtes, festivals, concerts, concours, comices agricoles, foires, toutes les manifestations sont partagées entre la Promenade Dom-Vayssette et la place d'Hautpoul. Occasionnellement, un Kiosque à musique démontable en bois est dressé sur l'une ou l'autre place, principalement lors des concours musicaux.
A quelques jours du conflit 1914-1918, la municipalité se décide enfin à faire édifier un Kiosque à musique sur la Promenade Dom-Vaissette. Inauguré le 27 juin 1914, il va rester quasiment muet pendant les quatre années suivantes. De forme octogonale, son soubassement est en pierre et briques, ses colonnes en fonte, son garde-corps en fer forgé.
En 1922, devant le Pavillon de l'Hôpital, à proximité de l'immeuble abritant la Caisse d'Epargne situé sur la place Dom-Vaissette, un monument aux morts 1914-1918 est érigé, oeuvre en bronze du sculpteur Jean Carlus (1852-1930) et de l'architecte Elie Jalibert.

Gaillac - La Place Dom-Vaissette et la Caisse d'épargne avant la construction du Kiosque — Monument aux morts et Caisse d'Epargne
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La place Dom-Vaissette est renommée place du Maréchal Pétain en 1941, puis place de la Libération en 1945.
Si le bronze du monument aux morts a résisté à un départ sans retour pour les fonderies d'armement, il n'en a pas été de même du général d'Hautpoul, qui a quitté Gaillac le 22 mai 1942.
En remplacement, une nouvelle statue d'Hautpoul, en pierre, a été construite en 1949, non pas sur la place éponyme, mais sur la place de la Libération, par le sculpteur Gilbert Privat (1892-1949).
La municipalité fait raser le Kiosque à musique dans les années 1960.
Kiosque supprimé.

voir ici Place de la Libération de Gaillac sans kiosque, aujourd'hui.(1/2) (2/2)

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publié par JeanMarc Mar 21 Mar 2017 09:46

2 octobre 1820 — Le Jardin Royal de Gaillac, future Promenade Dom-Vaissette, noir de monde à l'occasion de la naissance d'Henri de Bourbon, duc de Bordeaux (1820-1883), fils posthume de Charles Ferdinand, duc de Berri, petit fils de Charles X.
— Le 2 octobre 1820, la ville de Gaillac a appris les heureuses couches de S.A.R. Madame la duchesse de Berri quelques heures plus tard ; même enthousiasme qu'à Rabastens : feux de joie, cris d'allégresse, danses , etc. Le jardin royal était couvert de monde. Le lendemain, 3 octobre, à 8 heures du matin, le sous-préfet reçut la dépêche officielle qui lui annonçait que les voeux de la France étaient comblés. Il fit sur le champ inviter M. le maire et la gendarmerie à venir le joindre, et, précédé des tambours, il proclama la naissance du duc de Bordeaux dans tous les lieux d'usage. Sur une simple invitation, malgré les vendanges qui sont de grande importance à Gaillac, la garde nationale se réunit à lui en tenue, pour assister avec toutes les autorités au Te Deum d'actions de grâces. Quelques mots que M. le sous-préfet leur adressa à ce sujet furent accueillis par les cris répétés de Vive le Roi ! vive le duc de Bordeaux ! vive la duchesse de Berri ! Tout l'arrondissemeat est dans la joie de la naissance du Prince. (Journal politique et littéraire de Toulouse et de la Haute Garonne 13 octobre 1820)

29 juin 1851 — Inauguration de la statue du général d'Hautpoul sur la première place Dom-Vaissette, future place d'Hautpoul
— L'inauguration de la statue du général d'Hautpoul a eu lieu, le 29 juin à Gaillac. Dès le matin des salves d'artillerie et le son des cloches ont annoncé la cérémonie. A neuf heures, un escadron du 6e hussards
a pris position sur la place. Les gardes nationales de Gaillac et de Cahuzac-sur-Vère ont reçu dans leurs rangs, pour les escorter jusqu'à l'église Saint-Michel, les autorités civiles et militaires et les membres de la famille d'Hautpoul.
Après la messe, le cortège est revenu sur la place Dom-Vaissette où est érigée la statue du général. La musique des hussards et celle de la garde nationale ont joué tour à tour des airs patriotiques. Les autorités prennent place sur une estrade élevée à côté de la statue. M. le préfet du Tarn, en quelques mots parfaitement sentis, félicite la ville de Gaillac de l'hommage éclatant qu'elle rend aujourd'hui à la gloire d'un de ses enfants ; son allocution est vivement applaudie. M. le général Paté retrace avec une scrupuleuse fidélité et l'énergie du soldat et les principaux faits d'armes de d'Hautpoul. M. Mercadier, maire de Gaillac, avait accepté la tâche de faire devant le public un véritable récit biographique. Un banquet de 60 couverts a eu lieu ensuite ; il a été suivi de joûtes sur l'eau, où assistaient plus de 2000 personnes et la fête a été terminée par un beau feu d'artifice préparé par M. Rancard, d'Albi.

1er octobre 1859 — Accueil triomphal des armées victorieuses de Magenta et Solférino, à Gaillac. Défilés, musique sur la place du Barry (future place Dom-Vaissette) et la place Dom-Vayssette (future place d'Hautpoul).
— Nous avons déjà rendu compte des manifestations de la ville de Gaillac en l'honneur des batteries du 10e et du 15e régiments d'artillerie. Nous croyons être agréables à nos lecteurs en empruntant les nouveaux détails qui suivent au Journal du Tarn :
Vendredi dernier, jour de marché à Gaillac, les 2e et 5e batteries du 15e et la 11e du 10e régiments d'artillerie ont fait leur entrée dans cette ville.
Leur arrivée, à peu près simultanée sur deux points opposés, a été signalée par de grandes démonstrations de joie. Gaillac allait donner, à son tour, à nos vaillants soldats de l'armée d'Italie des marques de l'affection qu'on leur a prodiguées partout depuis leur heureux retour en France.
Deux arcs de triomphe avaient été dressés par les soins de l'autorité municipale : l'une sur l'avenue de Toulouse, l'autre sur celle d'Albi, à l'endroit où devaient avoir lieu les deux réceptions. Les luttes héroïques de cette brave armée y avaient été inscrites. A neuf heures et demies, toutes les autorités, accompagnées de la musique et des sapeurs-pompiers municipaux en grande tenue, et suivies d'un grand nombre d'habitants qui voulaient concourir à cette fête, sont arrivées sur la route de Toulouse et se sont rangées en avant de l'arc de triomphe. A dix heures précises, les deux batteries du 15e sont arrivées, accueillies par de long vivats d'admiration poussés par une foule de spectateurs et saluées par les joyeuses fanfares de la musique. M. Mercadier, maire, s'est alors avancé et a prononcé avec feu l'allocution suivante (...) (discours)
Les cris de vive l'Empereur ! vive l'armée d'Italie ! ont été répétés avec enthousiasme de tous les côtés.
M. le capitaine commandant a remercié avec effusion M. le maire de cette courtoise réception. Ensuite le cortège a conduit la colonne sur la place dom Vaissette, et s'est empressé d'aller sur la route d'Albi à la rencontre de la la batterie qui arrivait à ce moment. De même que sur la route de Toulouse, il y a eu sur ce point un chaleureux accueil. Le maire a adressé une autre allocution au capitaine, dans laquelle il lui a exprimé, en terminant les sentiments de sympathies ardentes avec lesquelles notre population était heureuse de recevoir dans ses murs les braves soldats du 10e d'artillerie,
« Soldats, a dit M. le maire, vous avez dignement rempli la mission que la France vous avait confiée : vous vous êtes couverts de gloire, et votre chef comme vous, vous venez d'acquérir, en Italie, mille droits à notre reconnaissance et à l'immortalité ! (...)
Après une réponse de M. le capitaine commandant, le détachement a fait son entrée en ville par la rue Saint-Antoine et la place du Barry. Dans cette rue, principalement, les maisons s'étaient pavoisées de drapeaux, toutes les fenêtres étaient garnies de dames manifestant leur satisfaction en lançant d'une manière gracieuse des bouquets et des couronnes sur les officiers et soldats, sensibles à ces témoignages de bienveillance et de patriotisme. Cette batterie a été également conduite sur la place dom Vaissette où le défilé s'est opéré aux accords de la musique et en présence du corps municipal. Ainsi que nous l'avions annoncé, le soir, un punch, dont le maire faisait les honneurs, et auquel assistaient le sous-préfet, plusieurs conseillers municipaux, les membres du tribunal, les chefs des services administratifs, les membres de la Légion d'Honneur et plusieurs autres fonctionnaires et agents de l'administration, a été offert aux officiers dans les vastes salles de la mairie, appropriées et décorées pour la circonstance avec beaucoup de goût. Pendant cette brillante réunion notre musique exécutait sous les fenêtres, en l'honneur de ces régiments. d'excellents morceaux d'harmonie. Avant de se séparer, le sous-préfet a proposé un toast à LL, MM, l'Empereur et l'Impératrice, au Prince Impérial, aux 10e et 15e d'artillerie.
Des acclamations chaleureuses ont répondu aux paroles du premier magistrat de l'arrondissement, acclamations qui ont recommencé quand les deux capitaines commandants ont porté leur toast, l'un au maire et l'autre à la ville de Gaillac.

(Journal de Toulouse 1er octobre 1859)

22 novembre 1891 — Concerts de la Société Philharmonique de Gaillac en l'Eglise Saint-Pierre puis sur la promenade Dom-Vaissette
— Programme des fêtes données par la Société philharmonique de Gaillac, à l'occasion de la Sainte-Cécile, le dimanche 22 novembre 1891 :
A 10 heures du matin, la Société assistera à la grand'messe, église Saint-Pierre, et y exécutera les morceaux suivants : Entrée. — Marche triomphale (Gérold) ; Offertoire. — Mélodie religieuse (Rossini) ; Elévation. — Pange lingua (Gérold) ; Sortie. — Marche à Athalie (Mendelssohn).
A 4 heures du soir, concert sur la promenade Dom-Vaissette : Allegro militaire (X..). — La Poupée de Nuremberg (Adam). — Mosaïque sur les Huguenots, arrangée par Gérold (Meyerbeer). — Martille, polka pour piston (Meister).
A 6 heures et demie, banquet. A 9 heures, grande soirée récréative et dansante, offerte par la jeunesse de la Société philharmonique, dans les salons de l'hôtel de ville.

29 juin au 1er juillet 1895 — Programme des fêtes gaillacoises. Concert, illuminations et bal sur la promenade Dom-Vaissette
Fête centrale. — Voici le programme, des fêtes qui auront lieu samedi 29, dimanche 30 juin et lundi 1er juillet courant :
Samedi 29 juin. — Salves d'artillerie, retraite aux flambeaux, bal public.
Dimanche 30 juin. — Salves d'artillerie et réveil en fanfare par les Veneurs gaillacois ; à huit heures du matin, réception à la gare, par le comité des fêtes et les deux sociétés musicales de Gaillac, de la Société de gymnastique les Toulousains, défilé ; à trois heures l'après-midi, grande fête de gymnastique place d'Hautpoul,
avec le concours de la fanfare la Société Philharmonique ; le soir, salves d'artillerie, brillante illumination, concert par l'harmonie la Société orphéonique, bal public.
Lundi ler juillet. — Salves d'artillerie, jeux divers dans la matinée ; à trois heures après midi, grandes courses de vélocipèdes organisées par le Cycle-Club gaillacois.
Le soir, grande illumination, concert par la fanfare la Société Philharmonique, embrasement de la promenade Dom-Vaissette, bal public.

14 juillet 1896 — Une fête nationale avec éclairages à profusion réussis de la promenade Dom-Vayssette.
— Gaillac, le Petit 14. Plus que par le passé, maigrot : maigrote surtout la part des pauvres réduite à 200 bons de pain de 500 grammes.
Un feu d'artifice qu'à Ratayrens l'on trouverait à peine suffisant, a clôturé, comme c'était tout indiqué, cette morne réjouissance.
Comme clou, un essai d'éclairage électrique de la promenade Dom-Vayssette.
Nous devons dire que l'ouvrier électricien chargé de cette expérience, n'est pas manchot et et que tout a bien réussi sur ce point.
La promenade était inondée de lumière et bondée de gens ébahis, qui s'écriaient à tout instant : « Qu'un plasé d'y bese ta clar ! »
Certes, l'on y voyait clair, beaucoup plus clair que dans les opérations électorales du 3 mai, n'en déplaise aux copains du conseil de préfecture, lesquels ont jugé, en leur âme et conscience, que rien ne ternissait la pureté des dites opérations.
M'as tuat, pécaïre !

12 septembre 1902 — 900 militaires et 1.000 chevaux débarquent à Gaillac la veille des grandes fêtes de 3 jours.
— Gaillac. Passage de troupes. Les détachements des 30e dragons et 36e d'artillerie, dont nous annoncions dernièrement le passage, arriveront aujourd'hui dans la matinée.
Ces troupes, forment un ensemble d'environ 900 hommes et 1.000 chevaux ; elles seront logées chez les habitants par droit de réquisition.


13, 14 et 15 septembre 1902 — Fêtes de Gaillac
Programme des fêtes de Gaillac. Un Kiosque à musique, démontable, est installé sur la promenade Dom-Vaissette.
— Le comice et le comité des fêtes redoublent de zèle et de dévouement pour mener à bonne fin les fêtes projetées ; le programme quoique bien chargé sera réalisé dans son ensemble.
La réussite du concours agricole est un fait accompli. Les emplacements désignés seront complètement occupés par les machines, objets, produits et animaux qui doivent être exposés.
On a commencé jeudi le pavoisement de la ville, les couleurs nationales flottent aux sommets des mâts vénitiens sur nos promenades et avenues ; un air de fête s'est introduit dans notre ville.
Toutes les places et rues suivies par les défilés seront pavoisées, une entrée sera établie à la gare avec cette inscription dédiée aux « Etrangers » : « Soyez les Bienvenus », sur les promenades un arc de triomphe sera dressé, on y lira ce quatrin dû au poète Jasmin. C'est la glorification du vin blanc de Gaillac :
« Paouré Champagno
« Gaillac t'espargno
« Car sé bourrio
« T'escantirio.
Du côté de la promenade l'inscription : Festival musical, art et charité.
A l'entrée de la place d'Hautpoul, un arc de triomphe concernant les concours agricoles y sera drossé avec inscriptions et panneaux allégoriques.
Le kiosque de la musique sera l'objet d'une décoration spéciale et la promenade sera attrayante par sa transformation en parc.
Avec toutes ces choses Gaillac ne pourra qu'être utile, agréable, hospitalier, pacifique, fraternel, joyeux.
18 septembre 1902 — Compte rendu des fêtes.
— De mémoire d'homme, pareille affluence de monde ne s'était vue dans notre ville. C'est un triomphe complet pour le comice et le comité des fêtes. Gloire et honneur aux vaillants organisateurs : tout le monde a fait son devoir mais nous nous permettrons de mettre en première ligne pour le comice MM. Bertrand et Vieules et pour l'organisation générale des fêtes, MM. Cavalié et Garraud. Vous avez fait des merveilles et les plus grands éloges vous sont dus.
Le pavoisement, les décorations, les transformations apportées sur plusieurs points de la ville, tenaient du magique ; une fée semblait être passée par là, le bon goût avait présidé à tous ces agencements. C'était beau, c'était artistique.
Dès le samedi matin les étrangers affluaient en ville, aussi, le soir, les conférences ont été suivies avec intérêt. Le comice était des plus intéressants.
Favorisées par un temps splendide, les journées du dimanche et du lundi ont été brillantes et le programme a pu s'exécuter dans les meilleures conditions. Le dimanche matin, une foule nombreuse se pressait à la gare pour accueillir les Sociétés qui ont fait leur entrée triomphale.
Tout le cortège, après un brillant défilé, s'est rendu au comice où a eu lieu l'inauguration en musique des concours.
Le succès des fêtes était assuré, le public n'a cessé d'être en participation à toutes les diverses parties du programme qui ont été données à la satisfaction générale.
Les gymnastes de Carmaux, par leurs beaux exercices la matin et le soir, ont émerveillé la population.
Le festival musical a été superbe, toutes les sociétés ont donné des exécutions irréprochables et excessivement brillantes. MM. les présidents. M. le vicomte de Puysségur pour l'Harmonie Sainte-Cécile de Rabastens ; M. Espinasse fils, directeur des Usines de Saint-Juéry, pour l'Harmonie Saint-Eloi des Aciéries du Saut-du-Tarn, M. Panisset pour la Chorale Albigeoise, ont témoigné à M. Viguier, président des fêtes, et aux organisateurs tous leurs remerciements pour le bon accueil qu'ils avaient trouvé chez nous.
La Société Orphéonique, le Rallye-Cor Gaillacois, l'Amical-Cycle se sont donnés avec leur zèle habituel et par leur talent ont contribué dans une large mesure au succès des fêtes.
Durant les deux jours, la place d'Hautpoul et les promenades n'ont pas cessé d'être noires de monde. Les divertissements ont été suivis avec enthousiasme ; le lundi a eu lieu la fête aérostatique très belle, ascension admirable. M Delagarde, aéronaute, a conduit les opérations avec un talent incontestable. M. Adrien Saurou, conseiller municipal, a accompagné l'aèronaute ; le ballon s'est élevè à 1.700 mètres, l'atterrissement a eu lieu à 8 kilomètres de la ville, dans la direction du sud-est.
Des milliers de mains ont applaudi au départ et nous terminerons nous aussi avec des applaudissements pour tout le monde ce compte-rendu qui, par la place qui nous est réservée, est forcément incomplet.

Gaillac - Place d'Hautpoul, fêtes et Concours de 1902, ascension ballon captif — Statue d'Hautpoul et mairie
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9 juin 1904 — Concert de la Société Philharmonique sur la promenade Dom-Vaissette
— Programme des morceaux qui seront exécutés sur la promenade Dom-Vaissette par la Société Philharmonique le jeudi 9 juin, à 8 h. ¾ du soir :
Allegro militaire (Gurtner) — Faust, fantaisie (Gounod) — Faust, ballet A. et B. (Gounod) — Salambôo, fantaisie (Reyer) — Marville, polka pour piston (Meister).

15 et 16 juin 1907 — Fêtes organisées par la Société des pêcheurs à la ligne accompagnée des sociétés musicales gaillacoises
— Gaillac. Programme des fêtes organisées par la société des pêcheurs à la ligne avec le concours des sociétés musicales l'Orphéonique, la Philharmonique et l'Hallali Gaillacois, sous la présidence de MM. Rolland, maire de Gaillac, Maignoal, président de la société, Lauzéral, conseiller municipal, président de la commission des fêtes :
Samedi, 15 juin. — A 8 h. du soir : retraite aux flambeaux avec le concours des tambours et clairons de la ville et l'orchestre des fêtes, place Dom-Vaissette ; danses publiques jusqu'à minuit.
Dimanche, 16 juin. — A 5 heures du matin : réveil en fanfare, salves d'artillerie ; à 6 heures : rendez-vous de tous les pêcheurs à la ligne de Gaillac, avec roseaux et amorces dans la cour de la gare pour la réception des membres des sociétés étrangères ; à 7 h. 20 : grand défilé en musique pour se rendre au Tarn, par les rues de la Madeleine, des Frères-Delga, place Dom-Vaissette, côte du Tarn « le Mai » ; de 8 à 10 heures : grand concours de pêche, concert par l'Halalli gaillacois, vin blanc offert par la société ; à 10 h. ¼ : défilé des concurrents et des membres de la société par la rue du Moulin, place Saint-Michel, rue Solférino, rue Malakoff, boulevard Gambetta, place Dom-Vaissette ; à 11 heures : apéritif, concert par l'Hallali Gaillacois ; à midi, grand banquet, hôtel Bories ; à 2 h. ½, défilé pour le concours d'honneur ; de 3 à 4 heures : concours d'honneur obligatoire pour tous les lauréats ; de 5 à 7 heures : place Dom-Vaissette, distribution des récompenses, concert par la société l'Orphéonique ou la Philharmonique ; à 8 h. ½, grande illumination, place Dom-Vaissette, concert par la société la Philharmonique ou l'Orphéonique ; à 10 heures : lancement du ballon Le Cat-Fish, travestis, bataille de fleurs et de confettis, danses publiques jusqu'à minuit


13 et 14 juillet 1909 — La Fête Nationale à Gaillac
— Gaillac. Le 14 juillet. Voici le programme :
Mardi 13 juillet. — A huit heures du soir, salves d'artillerie ; à huit heures et demie, retraite aux flambeaux avec le concours de la Société orphéonique et la compagnie des sapeurs-pompiers de Gaîllac. Itinéraire : Place d'Hautpoul, rue du Père-Gilrat, rue Denfert Rochereau, rue de la Madeleine, rue Victor Hugo, place du du Foirail (halte), rue des Frères-Delga, place Dom-Vaissette, boulevard Gambetta, rue Malakoff, place Thiers, place Lapérouse, pont du Château de l'Homp, place de la Révolution (halte), rue de la Glacière, rue Saint-Jean, rue Joseph-Rigal. rue Gaubil, place d'Hauipoul (dislocation) ; à dix heures, bal public.
Mercredi 14 juillet. — A trois heures du matin, salves d'artillerie ; à neuf heures, à la mairie, distribution de pain et de vin aux indigents ; à dix heures et demie, place Thiers, mât de cocagne ; à onze heures, promenade Dom-Vaissette, concert ; à quatre heures, place Dom-Vaissette, courses à pied : première catégorie, enfants au-dessous de dix ans, 1er prix 5 fr., 2e 3 fr., 3e 2 fr. ; deuxième catégorie, enfants de onze à quatorze ans, ler prix 7 fr., 2e 5 fr., 3e -3 fr., 4e 2 fr.; à cinq heures, concert par la Société orphéonique; à. six heures, danses publiques ; à huit heures, illumination des édifices publics ; à huit heures et demie, embrasement général de la place Dom-Vaissette ; à neuf heures, grand feu d'artifice ; à dix heures, bal public.

31 juillet au 2 août 1909 — Fêtes de Gaillac, nombreux concerts sur la Promenade Dom-Vaissette. Fête foraine et fête aérostatique sur la place.
— Résumé du programme :
Samedi 31 juillet. — A 8 heures et demie du soir, parade aux lanternes, représentation de gala au théâtre Julian, au bénéfice des sinistrés. Illumination et bal sur la Promenade.
Dimanche 1er août. A 7 h. 48 du matin, à la gare, réception de la musique de l'Ecole d'artillerie et défilé triomphal en ville à dix heures trois quarts, concert sur la Promenade par l'Orphéonique ; à 2 heures, sur la promenade, réunion des sociétés pour se rendre au parc ; à 2 heures et demie, au parc, grand festival musical et spectacle en plein air (Il était une bergère) ; à 5 heures et demie, promenade Dom-Vaissette, morceau d'ensemble, exécuté par les sociétés musicales, sous la direction de M. Monnerau, fête aérostatique et fête foraine. D'Jelmako, roi du câble aérien, dans ses prodigieux exercices ; à 8 heures et demie du soir, fête de nuit, illuminations, feu d'artifice, concert suivi de bal.
Lundi 2 août. — De 7 heures et demie à neuf heures et demie, concours international de pêche à la ligne naval du pont suspendu ; à 10 heures et demie, concert par la Philharmonique sur la promenade ; à 2 heures, réunion des sociétés pour se rendre au. parc ; à 2 heures et demie, au parc, théâtre de la Nature, spectacle en plein air (Mireille) ; à 5 heures et demie, promenade Dom-Vaissette, fête foraine et aérostatique ; à 8 heures et demie, fête
de nuit, illuminations, attractions et divertissements de toute sorte. D'Jelmako dans ses stupéfiantes prouesses aériennes.

Quelques concerts des Veneurs Gaillacois sur la promenade Dom-Vaissette :
17 juillet 1911 — Les Veneurs gaillacois. — A l'occasion du passage des troupes, la Société de trompes de chasse les Veneurs gaillacois donneront, lundi 17 courant, à huit heures du soir, un grand concert sur la promenade Dom Vaissette. Le programme sera ainsi composé :
1. Pas redoublé, l'Idéal (X..) — 2. Le Point du jour (Tyndare) — 3. Le Grand retour de Chasse (Laugé) — 4. La Limousine (Senée) — 5. Grande Mazurka (Tyndare G.) — 6. Dominé Saint-Hubert (Gruyen) — 7. Polka toulousaine (Ruffel) — 8. Galop pour 4 trompes (Normand).

30 juin 1912 — Les Veneurs gaillacois et les Trompistes de l'Isle-sur-Tarn réunis, donneront, dimanche 30 juin courant un grand concert sur la promenade Dom-Vaissette, à 8 h. ½ du soir, sous la direction de M. Lartigues. Le programme est ainsi composé :
1. La Tiberge (Laugé) — 2. Grand retour de chasse (Tyndare) — 3. Royale Oscar (Laugé) — 4. Fleur des Genêts (Tyndare) — 5. La Victoria (Normand) — 6. Hymne à la Forêt (H. Senée) — 7. L'Ardenoise (Normand) — 8. Le point du jour [Tyndare) — 9. Cavalerie légère (Gunter).


Gaillac - Place Dom-Vaissette avant édification du kiosque (carte Cyril Cparama) — Kiosque de la place Dom-Vaissette
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27, 28 et 29 juin 1914 — Les Fêtes musicales de Gaillac. Inauguration du Kiosque à musique de la Place Dom-Vaissette
Première journée. Dès samedi matin, la population gaillacoise, avec l'enthousiasme des grands élans de charité, préludait à ses fêtes par la réception des premières sociétés musicales et des batteries ; nous avons enregistré dans le défilé la Lyre municipale de Castelnaudary et sa batterie, la Mirapicienne, le Réveil Bramais, les Joyeux Tapins de Graulhet, et enfin l'Etoile Carmausine, dont l'entrée fit sensation tant par sa crânerie toute méridionale que par l'exécution (à la tierce) de ses marches élégantes, par ses clairons puissamment renforcés d'une batterie des plus appréciées.
Au concours d'exécution et d'honneur, qui eut lieu vers 4 heures et se termina à 6 heures, une foule énorme se pressait autour du kiosque, nouvellement érigé, et les cafés environnants regorgeaient de monde.
Le soir de cette première journée eut lieu, par les batteries et la Lyre municipale de Castelnaudary, la parade aux lanternes. Le tour de ville terminé, un concert nous fut offert par les mêmes, remplacés bientôt par l'Orphéon les Chanteurs saint-gironnais (directeur M. Auguste Béros ; président M. Soula).
Sous le ruissellement de l'électricité — dont on ne sait ce qu'on doit le plus admirer de l'abondance de l'éclairage ou de son excellente disposition — cette vaillante Société exécuta trois chœurs avec un magnifique brio. On laissa ensuite le public bénéficier des nombreuses attractions foraines.
Bien que contrariées par une pluie fine qui était tombée par intermittence dans la journée, les illuminations terrestres furent fort remarquées.

Deuxième Journée. Dimanche 28 juin, après la trêve de la nuit, notre population et le comité des fêtes se sont trouvés réunis pour souhaiter la bienvenue aux sociétés musicales qui, bannières déployées, ont fait leur entrée en ville au milieu d'une double haie compacte de spectateurs qui acclament nos hôtes.
Sur le parcours, arcs de triomphe de verdures, maisons pavoisées, rien ne manquait pour témoigner de l'allégresse générale.
Mais soleil est déjà haut et ses rayons d'or brûlants percent le couvert épais des marronniers séculaires du parc d'Huteau, divisé en deux parties pour les opérations du concours.
Sous le dôme de verdure des Quinconces, les concours à vue et d'exécution ont lieu pour les fanfares de 3e division, 3e section, tandis qu'au Théâtre de la nature, concourent dans le même ordre les fanfares et les harmonies d'excellence de 1e, 2e et 3e division.
Dans la salle de Guérin et au Collège, les orphéons et les estudiantinas ont été répartis pour s'y faire applaudir par de nombreux auditeurs. Il est plus de midi lorsque cette première phase du concours est terminée. La partie la plus redoutable et la plus enviée, le concours d'honneur, va se poursuivre dans les locaux précités et au Parc l'après-midi.

Troisième journée.
Tandis que le concours de trompes de chasse se poursuivait sur la promenade et aux cours secondaires, M. Gustave Charpentier, après avoir rassemblé tout son personnel et les deux musiques de l'Ecole d'artillerie de Toulouse et du 15e de ligne d'Albi procédait, au Théâtre de Verdure, à une répétition générale.
Résultats concours public et gratuit, au kiosque de la Promenade. Concours d'honneur.
Trompettes, 1e Section. — 1e prix. Saut du-Tarn, Arthez : Devant l'ennemi, fantaisie, sonneries diverses.
— 1e Division, 2e prix ex-aequo. Les virtuoses vaurais, Lavaur, Au pays charmant de Kling, fanfares, ton de chasse ; Les Veneurs Grésiens, Le Grès : Rallye Cyrano de Charbonnier ; Fanfares, ton de chasse.
— 1e prix avec prime de 100 francs. Rallye-Cor Servannais, Saint-Servan : Les feuilles d'Automne, fantaisie avec duo, de Garnier-Rivière, Fanfares, ton de chasse.
Trompes de chasse, 3e division. — 1er prix. Rallye-Cor de Graulhet : Souvenir de Bretagne de Sombrun.
— 2eme prix.: Rallye Saint-Vincent de Cahuzac-sur-Vère : Les Montagnards, fantaisie de Miquel.
Concours de soli : Quatuor. — 1er prix. MM. Dequerse, Dupont, Boudelin et Provost de la Saint-Hubert agenaise.
— 1er prix de trompe et de soli : Miquel père et fils, duo de trompe.

Gaillac - Kiosque de la Promenade — Vue aérienne place de la Libération et Kiosque
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12 mars 1937 — Concert au Kiosque de la Promenade
— Concert musical. Après l'audition radiodiffusée de dimanche prochain dans la matinée, l'Union Musicale donnera à 15 heures, sur le kiosque de la Promenade, un brillant concert. Nous invitons tous les amis de l'art musical à venir nombreux écouter le beau programme ci-dessous :
1. Marche militaire (Schubert). — 2. Le Calife de Bagdad, ouverture (Boieldieu). — 3. Le Pays de Sourire, sélection sur l'opérette de Lehar. — 4. Fantaisie variée pour hautbois (Blément). — 5. Infanteria Ligera, retraite mexicaine, de F. Combette.

Sociétés musicales actives à Gaillac en 1909 :
Société philharmonique (fanfare), président Docteur Lavergne, direction Chassin, 50 exécutants ;
Société orphéonique, direction Waltre, président Docteur Flous, 47 exécutants ;
Union musicale (symphonique), direction M. Perilié.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

GANNAT - Le Kiosque du Jardin public
(ALLIER)
Jusqu'en 1754, Gannat est enserré dans ses remparts. A cette date, on en commence la démolition. Hors les murs, au delà des fossés, plusieurs faubourgs se sont constitués. Ainsi, le faubourg des Capucins, au nord de la cité, près de la porte éponyme, est créé vers 1630, le long de la Route de Clermont à Paris — actuelles Grande-Rue et Avenue des Capucins. Fondé entre 1620 et 1630 par le marquis Antoine Coëffier de Ruzé d'Effiat, seigneur de Gannat et maréchal de France (1581-1632), le Couvent des Capucins était placé entre une cour et un vaste enclos, la chapelle ayant son entrée principale sur la route. En 1793, le couvent sera saisi et deviendra bien national...
Le côté de la route de Clermont faisant face aux capucins, présente, comme nous le découvrons sur le plan napoléonien de 1817, des vastes étendues de cultures, toutes dépourvues de constructions, situées le long du ruisseau de Ségillon — le Sigillon aujourd'hui. C'est ici que le docteur Gabriel Delarue (1846-1905) jette son dévolu en se rendant acquéreur, en 1885-1886, de plusieurs de ces parcelles : il y fait construire un pavillon et aménager un parc d'agrément. Delarue se fait élire conseiller de l'arrondissement de Gannat en 1886, avec quelques difficultés administratives, du fait qu'il ne possède pas de résidence à Gannat, condition essentielle pour être éligible : la mutation de cote de sa résidence gannatoise n'ayant été enregistrée qu'après le 1er janvier 1886...
Gabriel Delarue est médecin de formation. Son père, Louis Charles Auguste Delarue (né en 1816) est notaire, son grand-père maternel, Jean-Baptiste Berger (né en 1794), est marchand drapier. Lui-même, demeuré célibataire, hormis son penchant pour les arts et lettres, reste, toute sa vie durant, dans la politique : maire de Gannat de 1888 à 1905 et député de l'Allier de 1893 à 1905.

Plan de Gannat en 1817 (partiel)
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Gabriel Delarue, décédé le 26 décembre 1905 à Asnières-sur-Seine, domicilié au 10 rue du Chemin-Vert, sans héritiers, lègue l'ensemble de ses biens, sous certaines conditions, à la commune de Gannat :
— Des terrains à Montbeugny ;
— La Malterie des moulins et neuf septerées de terre à Gannat ;
— Un petit pactole de 832.000 francs à la commune de Gannat, 60.000 francs à l'Hôpital et 20.000 francs à l'Orphelinat ;
— 8.000 francs de rente sur l'Etat français et sur l'Etat russe...
— Tous ses biens meubles : mobilier, tableaux, violons, livres, photographies, gravures et estampes ;
— Le Pavillon et le parc d'agrément de Gannat à condition que la commune les destine à usage de jardin public et bibliothèque-musée.

Le nouveau maire de Gannat, Gilbert Chevalier, et le Conseil municipal s'empressent d'accepter le legs Delarue et, après quelques travaux et aménagements, le Jardin Public de Gannat est ouvert aux Gannatois en 1908. Le Pavillon est transformé en musée, selon les désirs de Gabriel Delarue.
En 1909, un Kiosque à musique est érigé dans le parc : de forme hexagonale, entre chacune de ses colonnes en fonte une lanterne est suspendue ; sa rambarde en fer forgé est fixée sur un soubassement de pierre.
On fait appel, dès le 25 janvier 1907, au statuaire Jean Coulon (1853-1923), pour réaliser un monument en bronze en hommage au donateur Delarue. Celui-ci est inauguré le 17 octobre 1909, dans le Jardin Public, près du kiosque à musique, face à l'entrée.
Le nouveau Jardin Public va accueillir des manifestations de tout ordre : concerts, concours, expositions, mais également fêtes de gymnastique, représentations théâtrales, feux d'artifices etc.. La fête patronale de la Sainte-Procule du 15 juillet est tous les ans l'occasion d'une grande foire accompagnée de festivités et de grandes cérémonies.
Le bronze Delarue, parti pour la fonte en 1942, est remplacé par une copie en pierre et plâtre après le conflit.
Kiosque toujours en place.

voir ici Kiosque à musique du Jardin Public de Gannat, aujourd'hui.
Concert au Kiosque à musique de Gannat en 2012.

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publié par JeanMarc Mer 22 Mar 2017 19:23

28 octobre 1901 — Mais quelle mouche a donc piqué Gabriel Delarue ?
— Un maire motophobe. C'est le maire de la ville de Gannat, qui vient de prendre un arrêté grotesque, dans lequel, après avoir prescrit la traversée de la ville « à la vitesse d'un cheval au pas », et celle du territoire du reste de la commune « à la vitesse d'un cheval au trot », invite les citoyens à lui prêter main-forte et même à protéger la sécurité publique « en tendant à travers les rues, à l'approche des véhicules en contravention, des chaînes, des cordes ou de solides fils de fer ».
Cet arrêté est illégal et il sera certainement cassé ; mais les chauffeurs feront bien d'éviter la ville de Gannat, qui n'a d'ailleurs rien de bien curieux par elle-même. Les hôteliers n'auront pas leur argent, mais ils devront s'en plaindre à M. Dalarue. C'est le nom de ce maire rétrograde.
(Journal La Presse)

15 octobre 1909 — Programme de l'inauguration du monument en hommage à Gabriel Delarue
— Des fêtes auront lieu à Gannat les 17 et 18 courant, sous la présidence de M. René Renoult, sous-secrétaire d'Etat aux finances.
Un monument, élevé à la mémoire du docteur Delarue, député et maire de Gannat, président de la commission d'enquête dans l'affaire Humbert, décédé le 26 décembre 1905, en instituant la ville de Gannat sa légataire universelle, sera inauguré. Un banquet de 500 couverts aura lieu à la Halle.
De nombreux parlementaires, amis du docteur Delarue, doivent assister à ces fêtes, qui comportent également l'inauguration d'une école communale de filles.

17 octobre 1909 — Inauguration de la statue Delarue
— La cérémonie de Gannat. Hier, 17 octobre, a eu lieu à Gannat, l'inauguration d'un monument à la mémoire du docteur Gabriel Delarue, député et maire de la ville, mort en 1905, qui a légué toute sa fortune à sa ville natale, à condition de faire un jardin public et une bibliothèque-musée. M. Delarue était un collectionneur, il possédait de nombreux tableaux, dont un de Henner, des étains, des violons anciens, une curieuse collection de photographies et des estampes, parmi lesquelles une importante réunion de portraits de jésuites. La bibliothèque ne contient rien qui mérite une mention.
Le monument s'élève au milieu du jardin public.
Il consiste en un buste en bronze posé sur un socle devant lequel une femme, en bronze également, dépose de la main droite une palme, tandis que de sa main gauche, elle s'appuie sur un écusson portant les armes de la ville.
C'est l'oeuvre du sculpteur Jean Coulon, qui est l'auteur d'un monument aux morts de 1870 élevé à Gannat. Le buste de M. Delarue est d'une ressemblance frappante.
La cérémonie était présidée par M. Renoult, sous-secrétaire d'Etat aux finances, assisté de M. Chaleil, préfet de l'Allier, de M. le général Pelletier et de diverses personnalités politiques. Après un banquet où de nombreux discours furent prononcés, notamment par M. Renoult (sur l'impôt sur le revenu) et M. Péronnet, député, qui a remplacé M. le docteur Delarue, le cortège se forma et se rendit avec un peu de flottement au jardin public, précédé des tambours et clairons et de la musique du 105e régiment d'infanterie.
L'entrée du jardin, avant l'arrivée du cortège, avait été consignée à la foule, qui a manifesté, avec vivacité, son mécontentement quand elle a vu fléchir la consigne pour quelques privilégiés. On chanta une cantate en l'honneur du docteur Delarue, dont les vers sont dus à un gannatois, M. F. Decens, et la musique à M. Bourbié, l'excellent chef de musique du 105e, après que le monument eût été dévoilé. Apres quoi, nouveaux discours, puis l'inévitable proclamation de palmes académiques et de Mérite agricole. Un concert, le soir, a terminé cette journée favorisée par un fort beau temps.
Le docteur Delarue, que la ville de Gannat remerciait ainsi, a eu, à Paris, un instant de célébrité comme président de la commission parlementaire d'enquête sur l'affaire Humbert.

10 février 1910 — La Fanfare de Gannat mise à rude épreuve : contrainte de jouer 57 fois d'affilée la Marche funèbre de Chopin, sous peine de voir filer un legs de... 1.000 francs !
— Les funérailles de la vicomtesse de Vaugelet à Gannat. C'est un testament peu banal que celui de la vicomtesse de Vaugelet, née Anne-Herminie-Hellenie Bernard, décédée le 5 février à Gannat, à l'âge de soixante-dix-sept ans.
Mme de Vaugelet institue la ville de Riom sa légataire universelle en raison de l'estime et de la sympathie qu'elle éprouve pour M. Clémentel, vice-président de la Chambre, qui, comme on le sait, est député et maire de Riom. Ce legs représente une somme de 500.000 francs environ.
A l'Académie française, Mme de Vaugelet laisse une somme de 30.000 francs en faveur d'un enfant de cinq à quinze ans, né à Decize (pays de la mère de la testatrice), qui se sera distingué au point de vue musical.
La défunte lègue 1.000 francs à la fanfare de Gannat à condition que celle-ci joue pendant l'enterrement, sur tout le parcours suivi par le cortège, la Marche funèbre de Chopin dans tous les bourgs hameaux, devant les maisons habitées, depuis Gannat jusqu'à Beaumont-les-Randan où doit avoir lieu l'inhumation.
Mme de Vaugelet, dans son testament, veut que le char funèbre, les tentures et draperies, les couronnes et bouquets, les chevaux du corbillard soient tout blancs. Et elle a pris soin de joindre à son testament un certificat médical d'une doctoresse de Vichy affirmant qu'à l'âge de 77 ans, et bien qu'ayant été mariée, la vicomtesse a droit à cette couleur réservée aux jeunes filles.
Enfin, sur la pierre tombale, toute blanche, la défunte décide qu'on gravera, après ses noms et les indications d'usage, ce simple mot : « Vierge ».
La ville de Riom a accepté le legs de 500.000 francs ; la fanfare de Gannat a fait de même. Et hier, l'enterrement a eu lieu suivant les volontés suprêmes de la morte. Les chevaux blancs seuls manquaient : on n'a pas pu en trouver dans le pays. Mais les musiciens ont exécuté fidèlement les ordres du testament. Sur le parcours de 26 kilomètres suivi par le convoi funèbre, ils ont joué 57 fois la Marche funèbre de Chopin, pour le plus grand ébahissement des populations.

9 octobre 1911 — Annonce concours musical du 10 au 12 août 1912
Gannat. — Le concours musical des 10, 11 et 12 août 1912 est en bonne voie d'organisation.
Une première réunion s'est tenue à l'Hôtel-de-Ville pour procéder à la nomination du bureau et élaborer le règlement du concours. Ce règlement s'inspirerait de celui adopté par la Fédération Musicale de France. Les fêtes qui auront lieu à Gannat à l'occasion du concours coïncideront avec le Congrès annuel de la Fédération Musicale du Centre.

Gannat - Affiche Concours musical du 30 juin 1934
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11 et 14 juillet 1938 — Foire de Sainte Barbe et Fête Nationale à Gannat
Lundi 11. — Foire dite de Sainte Procule.
Jeudi 14. — A 14 h. 3o, course pédestre : grand prix de la. ville de Gannat, challenge Paul et Premier. 250
francs de prix en objets d'art.
A 15 h. 30 : Défilé en ville de toutes les sociétés.
A 15 h. 45 : Au Jardin public, départ de la « Course au Trésor », réservée aux membres des sociétés locales subventionnées et aux élèves des écoles âgés de plus de 15 ans. Premier prix, 100 fr. ; deuxième prix, 50 fr. ; troisième prix, 30 fr. ; quatrième prix, 20 fr.
Il s'agit, pour gagner cette course, de rapporter dans un délai déterminé, les différents objets figurant sur une liste et tirés au sort au départ même de la course.
A 16 h. manœuvres par les sapeurs-pompiers, commandés par le capitaine Hombrun.
A 16 h. 30 : Concert par les sociétés musicales :
1. Chorale (directeur, M. F. de Boudemange) : Printemps fleuri (Pons) ; Patrouille (Maréchal) ; Un jour, un cuisinier... (X...)
2. Orchestre symphonique (directeur, M. de Robert de Bousquet) : Amour tzigane (Lehar) ; Menuet d'Orphée (Gluck) ; Le Petit Duc, fantaisie (Lecoq).
3. Harmonie (directeur, M. C. Coquelet) : Marche de bravoure (Schubert) ; Le Calme (Schubert) ; Andante et menuet de Don Juan (Mozart) ; La Marseillaise, chant par la Chorale.
A 21 heures, place Rantian, fête de nuit par la société de gymnastique, La Gannatoise et sa section féminine.
Apothéose, feu d’artifice.

Gannat - La Gannatoise (cliché 1910 Agence Rol) - Kiosque à musique du jardin Delarue
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19 juin 1942 — Concert de l'Orchestre symphonique au Jardin public, en plein conflit
— L'Orchestre Symphonique donnera au Jardin Public, sous le patronage de la Légion Française des Combattants, le vendredi 19 Juin 1942, à 2l h. 30 très précises, un grand concert-récital, avec le concours de M. Harry Bourgès, 1er prix de violon de l'École Nationale de Musique de Paris, et de Mlle Franc, cantatrice bien connue des gannatois. M. François de Boudemange accompagnera au piano ces deux solistes.
Programme : 1. La Poupée de Nuremberg, Ouverture d'Adam. — 2. Berceuse de Fauré, solo de violon par M. Bourgès avec accompagnement d'orchestre. — 3. Mignon. Connais-tu le pays ? par Mlle S. Franc. — 4. a) Rondo de Mozart. b) Symphonie Espagnole de Lalo par M. Bourgès. — 5. Le Jour et la Nuit, fantaisie de Lecocq. — 6. Les Chants Russes de Lalo. solo de M. Bourgès avec accompagnement d'orchestre. — 7. Carmen. Habanera par Mlle Franc. — 8. a) Danse de la Vie Brève de M. Falla-Kreisler. b) Tambourin Chinois de Kreisler par M. Bourgès. — 9. Rose-Marie : fantaisie-sélection de Friml et Stothart. — 10. Le Régiment de Sambre-et-Meuse.

14 et 15 juillet 1945 —Concerts et exercices de gymnastique au Jardin Public
— Le premier 14 juillet de la victoire a été célébré, cette année, avec enthousiasme par toute la population.
Ces fêtes débutèrent la veille par une brillante retraite aux flambeaux, avec la participation de toutes les sociétés de la ville. De 11 h à minuit; un piquet d’honneur monta la garde aux monuments aux morts des deux guerres ainsi qu'à la place où furent fusillés 4 de nos compatriotes gannetois.
Dès le matin, réveil au canon. A 10 h., le Centre d'Entr’aide des prisonniers et déportés de Gannat se rendit au cimetière déposer une gerbe au monument afin d'honorer la mémoire de ceux qui sont morts pour la France.
A 11 h. 30, un défilé se forma à la Mairie pour se rendre au monument de la République déposer une palme. Là, une vibrante Marseillaise fut exécutée par l'Harmonie de Gannat.
A midi, le Parti Communiste Français offrait, dans le cadre du jardin public, un repas aux indigents de l'hôpital et aux vieillards.
Dans l'après-midi. à partir de 16 heures, le Comité des fêtes avait organisé divers jeux au Marché Couvert, pour les enfants : course aux sacs, course à la valise, jeux des pots cassés, mât de cocagne, etc., tous obtinrent un grand succès.
Le soir à 21 h. 30, au jardin Public tout illuminé, l'Harmonie de Gannat, sous la direction de son chef M. Coquelet, donna un concert fort applaudi et La Gannatoise, direction M. Dujon, se produisit dans divers exercices et ballet et recueillit les applaudissements d'un public nombreux.
Cette journée fut clôturée par un superbe feu d'artifice.
Le 15 juillet, jour de fête patronale, dite de Sainte-Procule, patronne de Gannat. une course cycliste, organisée par l'Union Cycliste Gannatoise avait lieu.
A l'occasion de ces fêtes, nombreux étaient les manèges forains, loteries, parquets-salons, etc., chose que nous n'avions vue depuis fort longtemps.
Ces jours de fête se terminèrent le lundi 16 juillet par la grande foire-fête où toute la population de nos campagnes s'était donnée rendez-vous.

Gannat - Jardin et Pavillon Delarue - Kiosque à musique et monument Delarue
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2 juin 1946 — Programme de la Fête de nuit donnée au Jardin public
— A 21 heures, au Jardin Public, une Fête de Nuit dont le prix d'entrée modique a été fixé à 20 francs par personne (enfants 10 francs) comportera un Concert de Gala donné par la Musique des Enfants de Troupe, 150 exécutants, avec l'audition de son groupe choral et la participation de nombreux artistes dont Madame Birocheau. cantatrice, 1er prix de conservatoire et les Vieilleurs du Bois de la Chèvre.
Nous donnons ci-dessous le programme de ce concert :
Concert par la Musique et la Chorale des Enfants de Troupe sous la Direction de M. Chevrier, adjudant chef de Musique.
1) Sans peur. P.R. de Watelle. — 2) Roncevaux. P.R. de Leroy. — 3) Hartemann. Villers Kops, marche de Courtade. — 4) Auprès de ma Blonde. P.R. de Moujot. — 5) Intermède par les Vieilleurs du Bois de la Chèvre. — 6) Audition de la Chorale des Enfants de Troupe. — 7) L'Echo de la Rochelle. P.R. de Walle. — 8) Les Flots du Danube, valse. Ivanovici par la Musique et la Chorale. — 9) lnlermède de chants par Mme Birocheau, 1er Prix de Conservatoire. — 10) Défilé des Bataillons de Blémont. — 11) Marche de l'École militaire de Veillet.

1er et 2 juin 1946 — L'Harmonie de Gannat fête son 80e anniversaire au Jardin public. Bal au pied du Kiosque.
— Coïncidence avec la Fête des Bières organisée par la municipalité, l'Harmonie a fêté samedi et dimanche, son 80ème anniversaire. dans le cadre charmant et agréable du jardin public. On crut un instant que la pluie allait nuire à ces fêtes, mais il n'en fut rien et le soleil se montra clément. Samedi, en soirée, l'Harmonie donnait son premier concert de la saison qui obtint un gros succès.
Dimanche matin, la belle phalange de la musique militaire des Enfants de Troupe de Billom (150 exécutants). nous annonçait son arrivée en notre ville aux sons de joyeuses marches militaires. Et ce fut la réception à la mairie où un vin d'honneur lui était offert. Chaque société y était représentée. M. le Maire. entouré de ses adjoints et des membres du Conseil Municipal leur souhaita la bienvenue.
Après cette réception. M. Lebourg, doyen de l'Harmonie posa une gerbe au pied du monument aux morts de 70. La musique militaire des Enfants dle Troupe de Billom fit l'appel aux morts et exécuta une vibrante Marseillaise.
L'après-midi. un défilé impeccable parcourut les rues de notre ville. marquant ainsi le début de la fête enfantine et de 1a fête des mères au jardin public.
La kermesse, avec ses attractions multiples, obtint un magnifique succès et ce n'est pas le petit âne avec sa voiture fleurie pour promener les petits qui en eut le moins.
Tous les enfants de Gannat, sous la conduite de leurs maîtres et. maîtresses dégustèrent un bon goûter offert par la municipalité. M. le Maire remit ensuite un colis à 18 mères de familles nombreuses. Les petits enfants s'en donnèrent à cœur joie au bal organisé pour eux au pied du kiosque et notre commissaire, M. Gibert, pour ce jour là, s'amusa bien lui aussi.
La fête de nuit fut un vrai régal pour tous. Le concert de gala donné par la musique des Enfants de Troupe fut impeccable. Le groupe choral, dans son audition, fut particulièrement goûté du public, puisqu'à la demande de M. le maire, ils chantèrent une seconde fois Les bateliers de la Volga.
Deux vieilleurs costumés en bourbonnais, se firent entendre, dans plusieurs airs anciens de nos provinces. Mme Birocheau, premier prix de Conservatoire, accompagnée par Mme Muynard de sa voix chaude et bien timbrée, charma l'auditoire par l'exécution de plusieurs morceaux choisis qui furent fort applaudis.
Un grand bal à la nouvelle salle des fêtes termina ces deux jours de tête.
Un public nombreux assistait à ces différentes manifestations récompensant ainsi les organisateurs dont certains ont fait preuve d'un dévouement remarquable.

28 juillet 1946 — Manque de place autour du Kiosque du Jardin public pour le Concert des Trois Vieilles.
— Echos du Concert des trois vieilles. Dimanche dernier, profitant du retour de la fête patronale, nos trois vieilles sociétés de la ville : Harmonie, Chorale, Gymnastique, offraient un concert gratuit dans le cadre charmant du jardin public.
Cette soirée fut un vrai régal pour l'assistance nombreuse qui se pressait autour du kiosque. Il n'y eut pas de places assises pour tout le monde.
Les morceaux de musique exécutés par l'Harmonie et la clique sous la direction de son chef, M. Coquelet, furent largement applaudis, notamment l'ArIésienne, soliste de flûte M Chauveau, qui fut fort goûtée du public.
La société de gymnastique La Gannatoise, pupilles et adultes, filles et garçons, sous l'impulsion de son moniteur, M. Dujon, nous fit admirer dans ses diverses productions, la grâce de ses mouvement, le charme de ses ballets, ses pyramides, etc... et surtout un numéro de tapis exécuté par un groupe de jeunes filles de La Gannatoise et qui fut fort apprécié.
Sous la haute direction de M. François de Boudemange, La Chorale avec sa phalange d'anciens et de jeunes, interpréta 3 chœurs magistralement enlevés : Printemps Fleuri, Ménestrel et Chevalier et Il faut Aimer, valse accompagnée au piano par M. de Boudemange, et qui obtint de vifs applaudissements.

Fanfare de Gannat, président Paillarde, direction Fouant Jolibois, 40 exécutants ;
Société chorale de Gannat, président Banier, direction Muyard, 35 exécutants ;
Gannat Estudiantina, direction Muyard, 12 exécutants ;
Orchestre symphonique, directeur Muyard, 25 exécutants ;
Union Cycliste (trompettes), président Marion.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

GAP - La Pépinière - Kiosque à Musique - Concert par la Musique militaire
(HAUTES ALPES)
Le 19 vendémiaire an III — 10 Octobre 1794 — le Directoire du tout récent département des Hautes-Alpes prend un arrêté décidant la création, en son chef-lieu de Gap, d'un jardin botanique et d'une Pépinière. L'enclos des Capucins et des Ursulines, que la Révolution s'est empressée de saisir comme biens nationaux, tout d'abord proposé à être converti en casernes le 17 septembre 1792 puis en hôpital, est tout désigné pour remplir l'office de Pépinière départementale.
15.000 livres assignats sont alloués à celle-ci pour son développement dont le citoyen Arthemalle a la charge jusqu'au 3 germinal an VII — 23 mars 1799 —, remplacé à cette date par le sieur Reynoard ou Raynouard.
Le préfet des Hautes-Alpes, Charles-François Ladoucette (1772-1848), nommé à ce poste le 4 prairial de l'an X — 24 mai 1802 —, est très impliqué par le devenir des pépinières, et à ce titre, fait installer le citoyen Disdier comme nouveau jardinier à partir du 23 frimaire an XI — 14 décembre 1802 — avec un traitement de 500 francs au titre de sa manutention générale. Le 17 décembre 1806, François Berthier le remplace avec des émoluments doublés à 1.000 francs ; le 9 avril 1808, la pépinière dont Berthier assume la tâche se compose maintenant de l'enclos des Capucins et des Ursulines, du terrain du cours Barthalaïs entre la Tour de l'Hôpital et la Porte Saint-Arey et d'une autre parcelle située à Puy-Maure.


Plan partiel de Gap en 1809 : Lieu-dit Le Camp, future Pépinière départementale
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En 1818, le Conseil Général décide de procéder à l'acquisition d'un terrain localisé au lieu-dit Le Camp, hors les anciennes murailles de Gap, dont les derniers vestiges sont démolis entre 1807 et 1811, l'enclos des Capucins et des Ursulines ayant vocation à être restitué à l'Hospice de Gap. L'emplacement choisi pour cette nouvelle Pépinière Départementale, délimité au sud par le torrent de la Luye, est situé le long de la Grande Route d'Embrun, à l'est des portes Garcine et Lignole, près de laquelle a été bâtie, en 1754, la Caserne militaire dite les Vieilles Casernes, dont une partie sera dévolue, à partir de 1808 jusqu'en 1816, à un dépôt de mendicité.
Une ordonnance royale du 28 mars 1820 entérine l'acquisition des parcelles nécessaires à cette future pépinière auprès des sieurs Bonnardel et Amat et des héritiers Estachi, pour le prix de 29.108 francs 19. L'acquisition est complétée le 13 avril 1823 par l'échange du terrain dit de
Blanc d'Arsac en faveur de la dame Chabre pour 1.800 francs, puis, en date du 19 avril 1826, d'un second lot, également de 1.800 francs, appartenant à la veuve Vallon.
Hormis l'acquisition proprement dite, la Pépinière est bien entendu aménagée en conséquence : le 23 août 1821, le Conseil général vote un premier crédit de 5.000 francs, abondé le 6 septembre 1822 d'une nouvelle dotation de 18.000 francs, dont une partie est affectée, pour 7.835 francs, à la construction de petits bâtiments, dont une buanderie, et à l'assagissement de l'impétueuse Luye.
Le 24 décembre 1822, deux pavillons sont adjugés pour 11.613 francs, situés de part et d'autre de l'entrée principale de la Pépinière, Grande route d'Embrun. Après plus-values, l'ensemble de ces bâtiments revient, en 1826, à 21.725 francs.


Plan de Gap en 1899 (partiel)
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Le 12 mai 1825, le Conseil municipal vote une subvention de 200 francs destinée à l'organisation de la musique militaire, la Caserne Vieille ayant repris ses fonctions depuis le 5 février 1817. Depuis cette date, les militaires n'auront de cesse d'offrir leurs concerts, tantôt sur la place de la Pépinière bientôt transformée en jardin public et idéalement placée pour les gapençais, tantôt sur le rond-point plus tard appelé place Ladoucette face à la Caserne.

La pépinière de Gap a beau produire de belles quantités d'arbres — 3.000 pieds pour son millésime le plus favorable de 1842 — le Conseil Général des Hautes Alpes constate année par année que son activité génère un déficit de 1 fr. 5 centimes par arbre produit. Aussi est-il décidé, par une délibération du 12 septembre 1842, de supprimer la pépinière départementale, et d'en affermer le terrain par adjudication, à condition toutefois que
les allées soient conservées et soigneusement entretenues et qu'on y cultive la moitié des carrés en pépinière et l'autre moitié en prairie ou jardinage.
Jean-Louis Blanc est nommé adjudicataire de la Pépinière pour une durée de 19 ans, le 23 octobre 1844, pour le prix symbolique de 105 francs annuel. En 1857, M. Chaix, ancien agent-voyer, chef du Département des Hautes Alpes, est chargé d'effectuer une mission sur la bonne marche de la Pépinière : le rapport sur les héritiers Blanc, ce dernier étant décédé, est accablant. La plantation des arbres verts est entièrement négligée, quasiment laissée à l'abandon, le terrain est employé à la culture de la pomme de terre et d'autres produits analogues alors qu'il devait être consacré à des plantations d'arbres fruitiers. Le bail est aussitôt résilié par le Préfet le 2 septembre 1858.
Le 25 octobre 1858, le Conseil municipal reprend l'exploitation de la pépinière en régie, le terme fixé par le Conseil général devant expirer le 22 octobre 1877.
Depuis que la Pépinière est affermée par la municipalité, il appert qu'elle donne toutes satisfactions aux usagers et promeneurs : ainsi, en 1863,
les plantations se trouvent dans un état des plus prospères et le pépiniériste a disposé des bordures et des corbeilles de fleurs qui produisent un très-joli effet, et font aujourd'hui de la pépinière une promenade des plus agréables. De 1858 à 1865, 15.000 francs ont été consacrés aux améliorations, et, à la suite de sa séance du 18 juin 1865, la ville de Gap va faire édifier une serre, le département abandonnant en conséquence six annuités de location.
A partir de 1868, Baptiste Martin assume la direction de la Pépinière, pour laquelle il touche une subvention de 135 m³ de fumier par an, en même temps qu'il gère sa propre pépinière située à Remollon.
Le 1er mai 1878, le Conseil général attribue un bail de douze ans à l'administration des forêts chargée d'exploiter sur 3 hectares le service du reboisement, les deux autres hectares étant consacrés au jardin paysager, aux allées et à la promenade publique, moyennant une redevance annuelle de 400 francs.
Les essences cultivées en 1886 dans la pépinière-forestière sont les suivantes : l'Alisier blanc, le Baguenaudier, le Cerisier merisier, le Cerisier à grappes, le Cerisier mahaleb, la Cytise aubours et des Alpes, l'Erable à feuilles d'obier et sycomore, le Frêne, l'Hêtre, le Noyer noir d'Amérique, l'Orme, le Peuplier de la Caroline et de Lindley, le Prunier de Briançon, le Robinier faux acacia, le Saule daphné et marceau et le Sorbier des oiseleurs et domestique.
Le bail consenti au Conservateur des forêts qui se terminait le 1er mai 1890 n'est pas renouvelé, et le Conseil général charge alors la municipalité gapençaise de l'entretien de la Pépinière. Le département établit un nouveau bail en faveur de la Commune le 15 novembre 1904. Enfin la Ville de Gap arrache un bail emphytéotique d'une durée de 99 ans, le 25 mars 1922, avec effet du 1er janvier 1922, auprès du Conseil Général.

Comme nous l'avons évoqué, les Musiques militaires de Gap, dès 1825, organisent des auditions très prisées du public qui se fait entendre au Rond Point de la Pépinière les jours fériés et les dimanches de la belle saison. Un des promoteurs de ces concerts sera Louis-Joseph-Alphonse Plunkett, promu capitaine adjudant major au 89e régiment de ligne, le 12 décembre 1879, ayant 21 ans de service. Plunkett est nommé chef de bataillon en 1884 au 92e R.I., lieutenant-colonel le 12 juillet 1889 et enfin colonel au 99e R.I. le 11 juillet 1893.
Le colonel Plunkett et le 99e régiment d'infanterie sont alors transférés de Vienne à la Caserne de Gap de 1893 à 1895. Polère est nommé chef de musique pour la même période.
C'est alors que le colonel Plunkett, le 15 mars 1894, demande par écrit au maire de Gap, Frédéric Euzière, l'autorisation d'édifier un Kiosque à musique, sur le rond point de la Pépinière, qui serait constitué d'un promontoire de terre et de pierres, entouré d'un garde-corps de rondins de bois :
Il s’agirait d’avoir l’autorisation d’élever au centre du rond-point une plateforme circulaire en terre rapportée, d’environ 1 mètre de hauteur, sur laquelle se placeraient les musiciens. Le pourtour serait consolidé au moyen d’un mur de pierres sèches qui serait masqué par un talus gazonné, au besoin on établirait soit une haie, soit une balustrade autour de la plateforme où l’on accéderait au moyen d’un escalier primitif de 3 ou 4 marches.(...) Tout le travail pourrait facilement être fait gratuitement par la main d’œuvre militaire en quelques jours.
Aussitôt dit, aussitôt fait, la Pépinière obtient enfin son premier Kiosque à musique, dépourvu de toiture et, il est vrai, très rudimentaire et rustique, mais les militaires n'étaient apparemment pas trop regardant...

Gap - La Pépinière, Kiosque à musique dépourvu de toiture : Concert Musique militaire
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Par décret du 10 juillet 1898, Plunkett est rayé des contrôles (mis à la retraite). Les régiments d'infanterie et leurs fanfares vont jouer les chaises musicales à Gap : le 96e R.I. de 1896 à 1898 et de 1906 à 1907 — le 22e R.I. de 1899 à 1902 — à nouveau le 99e R.I. de 1903 à 1905 — le 17e R.I. de 1908 à 1913.
Les chefs de musiques militaires suivent les mêmes vicissitudes : Séga est chef de 1896 à 1898 et de 1906 à 1907, Artigue de 1899 à 1902, Polère revient de 1903 à 1905, Trévillot de 1908 à 1909, Baher en 1913 et Daujeaume en 1914.
Tous ces chefs et leurs fanfares ont fait les beaux jours de la Pépinière, mais il faudra patienter longtemps pour que la municipalité envisage enfin de faire édifier un Kiosque à musique digne de ce nom.
La grande affaire près de la Pépinière, à partir de 1894, étant la construction du Musée, le Kiosque à musique reste dans l'attente de jours meilleurs pour le financement de ce dernier. Dès le 24 août 1893, le Conseil Général des Hautes Alpes décide de la construction d'un Musée sur le terrain départemental de la Pépinière. Un premier budget est fixé à 160.000 francs qui serait financé par une loterie à un francs le billet. Cette dernière est officiellement autorisée le 23 mai 1901, pour 200.000 francs ; le 28 décembre 1902 a lieu le tirage de la loterie, permettant de donner les travaux en adjudication le lendemain ; l'architecte départemental Louis Chaudier dresse les devis et plans et les travaux seront exécutés de 1903 à 1910. Le musée installé sur l'avenue d'Embrun, empiétant très largement sur la Pépinière, est inauguré le 25 septembre 1910.


Gap - Musée départemental le long de la pépinière — Concert au Kiosque de la Pépinière
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Le 29 avril 1909, Paul Caillat (1874-1947), maire de 1908 à 1919, et son Conseil municipal constatent que 3.587,20 francs ont déjà été mis de côté pour la future construction d'un Kiosque à musique : 1.664,40 francs pour une fête en octobre 1908, 300 francs pour un bal en 1905, 1.151,50 francs pour le concours international musical de 1900 et 471,50 francs pour un concours de l'Orphéon en 1894.
L'architecte Ferdinand Peyrot établit le devis du Kiosque pour 10.000 francs le 31 juillet 1909, repris et modifié le 1er juillet 1910 par un nouvel architecte, Hippolyte-Antoine Couttet, approuvé le 18 août 1910 par la municipalité.
La partie métallique de l'édifice est confiée à l'entreprise tournusienne Blot-Galland le 7 octobre 1910, tandis que l'entreprise Joseph Castelli de Gap emporte le lot maçonnerie le 19 décembre 1910 pour 2.273,15 francs.
Le 11 mai 1910, Charles Vagnat (1851-1914), conseil général des Hautes Alpes va discuter avec âpreté avec Paul Caillat, maire de Gap, au sujet d'une éventuelle subvention pour le Kiosque à musique. Caillat sollicite 3.000 francs, Vagnat, quant à lui, considère que la commune gapençaise devrait assumer cette édification en totalité, faisant remarquer qu'elle a réalisé de substantiels bénéfices sur la vente de noyers. Le département avait effectivement cédé les noyers de la Pépinière à la ville de Gap pour un prix très modeste, 1.500 francs, prétextant qu'il y avait lieu de conserver
ces beaux arbres faisant l'ornement de l'avenue d'Embrun et de préserver leur magnifique ombrage, mais la Commune avait en fait revendu les mêmes noyers à son profit en les faisant abattre pour 8.000 francs... Non sans mal, le Conseil général finit par accorder une subvention de 2.000 francs pour le Kiosque.
Inauguré au rond Point de la Pépinière en juillet 1911, le Kiosque à musique octogonal fait face à l'entrée principale ; sa toiture en zinc, posée sur ses colonnes en fonte ouvragée, est surmontée d'un lanterneau, son garde-corps en fer forgé repose sur un soubassement en pierre.

Le 18 août 1915, le Conseil général donne lecture d'un compte rendu peu flatteur de la Pépinière, mais il faut le situer dans le contexte du conflit 1914-1918 : M. Pavie, rapporteur, constate que
la pépinière est dans un état déplorable ; le sol, les jardins, le kiosque ne sont pas entretenus, les instrument agricoles appartenant au Département, entreposés dans le bâtiment de la pépinière ne sont pas non plus entretenus et seront perdus si on n'y mette pas bon ordre...
La Grande route d'Embrun où se situe la Pépinière est devenue la route Impériale n°94, puis l'Avenue d'Embrun et enfin l'Avenue du Maréchal Foch aujourd'hui.
Kiosque toujours en place.

voir ici Kiosque de la Pépinière à Gap, aujourd'hui.(1/2) (2/2)
Parc de la Pépinière et kiosque, aujourd'hui.

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publié par JeanMarc Lun 27 Mar 2017 16:01

9 juin 1884 — Concours régional du 7 au 15 juin. L'Orphéon de Gap en concert au Rond Point de la Pépinière
— Le concours régional de Gap a été ouvert samedi dernier 7 juin pour être clos le 15. Nous en avons reçu trop tardivement le programme pour pouvoir l'insérer en temps opportun.
Voici la partie de ce programme non encore exécutée :
Demain mardi 10 juin. Continuation de l'exposition de machines et instruments agricoles.
Mercredi 11 juin. Suite de l'Exposition des machines et instruments agricoles ; à 9 h. du matin, opérations du jury des produits agricoles ; de 8 h. à 2 h., réceptions et classement des animaux.
Jeudi 12 juin. A partir de 7 h. du matin, opérations du jury des animaux, exposition des instruments, des produits et des animaux ; à 4 h., place St-Etienne, concert par la musique du 99e.
Vendredi 13 juin. Exposition de tout le concours ; à 4 h. du soir, dans la cour de la mairie, concert instrumental et vocal donné par un groupe d'amateurs avec le concours de la musique du 99e, intermèdes de gymnastique et passes d'armes, entrée payante au bénéfice des indigents.
Samedi 14 juin. A 1 h. du soir, grande cavalcade au profit des pauvres, avec le concours de la garnison et de la musique du 99e de ligne, chars allégoriques, groupes divers ; à 8 h. du soir, cours Ladoucette, exhibition funambulesque par un groupe d'amateurs, entrée payante au bénéfice des pauvres.
Dimanche 15 juin. Entrée gratuite du concours ; à 10 h. du matin, route de Provence, devant les bâtiments de l'Ecole communale de garçons, parade scolaire ; à l h. du soir, distribution solennelle des récompenses ; à 8 h. du soir, illumination de l'avenue d'Embrun ; à 8 h. 1/2, au rond point de la Pépinière, grand concert par la musique du 99e et l'Orphéon de la ville.

8 mai 1887 — Concert de la Musique du 96e Régiment d'Infanterie à la Pépinière.
— Programme du 8 mai 1887, de 4 heures à 5 heures du soir à la Pépinière :
Toulouse (P.R.) Reynaud. — La dame de pique (ouverture) Suppé. — L'Aimée (mazurka) Sega. — Jeanne d'Arc (fantaisie) Verdi. — Polka du Rouet X.
Le Chef de Musique, Séga.


Gap - Retour de la musique, Avenue d'Embrun — Concert au Kiosque sans toiture de la pépinière
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10 juin 1901 — La foudre s'abat sur le Concert de la Pépinière.
— Un cyclone s'est abattu, hier soir, à cinq heures, sur Gap, au moment où la musique du 22e régiment d'infanterie donnait un concert à la Pépinière.
La foule effrayée s'est enfuie. Au moment où les musiciens passaient sous la voûte des noyers séculaires de l'avenue d'Embrun, une grosse branche s'est détachée et est tombée sur eux ; deux des musiciens ont été grièvement blessés, et un certain, nombre d'instruments ont été brisés.


Formations musicales actives à Gap en 1909 :
Orphéon de Gap, fondé en 1872, direction Poncet, 25 exécutants (2e prix au concours de Sisteron en 1872 ; prix de lecture à vue, 2e prix d'exécution au concours de Genève en 1882 ; 3eme prix d'exécution de 1883 au concours de Marseille)
Jeunesse gapençaise (fanfare).
Musique des Sapeurs-Pompiers (fanfare), direction Lauze.
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Re: Kiosques à Musique

GÉRARDMER - Kiosque du Boulevard du Lac
(VOSGES)
Retraçons tout d'abord les anciennes voies principales de Gérardmer afin de clarifier les différents emplacements qui intéresseront nos futurs Kiosques à musique gérômois.

Plan de Gérardmer de 1808-1810 - Nouvelles voies et emplacement des Kiosques et bâtiments
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Adolphe Garnier (1844-1931), notaire à Gérardmer pendant 22 ans, de 1871 à 1893, va s'impliquer très activement sur sa ville qui, touristiquement peu concernée avant cette date, ne compte en tout et pour tout que deux modestes hôtels et un Etablissement hydrothérapique fondé en 1861 par le docteur Ed. Saucerotte, géré par le docteur Aleksander Lubanski, à cent mètres de l'église. Ledit établissement, comportant immeuble et matériel pour soixante malades, avec jardin, salon, bibliothèque, piano, jeux, écurie pour seize chevaux, remise, pouvant être transformé en un très bel hôtel est revendu aux enchères le 22 mai 1869, la durée de la société d'exploitation ayant expiré.
Maître Garnier est à la foire et au moulin, s'occupant de l'urbanisme de Gérardmer, du tout nouveau Syndicat d'initiative intitulé le Comité des Promenades créé en 1875, mais également ardent supporter puis directeur de l'Union musicale, fondée en 1871, dissoute en 1877 puis réactivée en 1880 sous l'impulsion de son bouillant notaire.(1)
Entre 1879 et 1881, le Chemin du Vinot, à l'instigation de Garnier, est transformé en une promenade arborée, rebaptisé Boulevard du Lac, partant de la toute nouvelle rue de la Gare — le Chemin de Fer rutile de son acier flambant neuf depuis juillet 1878 — et rejoignant le
Chemin de Grande Communication du Tholy à Gérardmer.
Adolphe Garnier, dans la fièvre immobilière gérômoise, crée une première société anonyme, le 14 septembre 1881, la Société des Villas et du Casino de Gérardmer au capital de 1.200.000 francs : si les nouvelles constructions commencent à trouver preneur, le Casino, quant à lui, restera cependant plusieurs années avant de voir le jour. Garnier en profite dans le même temps, sa fonction de notaire le lui permettant, pour faire quelques petites emplettes, et notamment l'acquisition de terrains sur le Boulevard du Lac, sur lequel il fait édifier sa Villa Garnier, rebaptisée plus tard le Château de l'Etoile. Celui-ci est situé à mi-chemin du Boulevard du Lac sur lequel est aménagé un Rond-Point.

En 1888, notre mélomane-notaire, fait construire un Kiosque à musique pour l'Union Musicale au centre du Rond-Point du Boulevard du Lac, propriétés exclusivement privatives d'Adolphe Garnier.
Erigé sur un soubassement en pierre haut de six marches, ce Kiosque à musique octogonal aux colonnes en fonte est protégé par sa toiture en zinc ornée au pourtour d'un petit lambrequin et entouré d'un garde-corps en fer forgé ; son unique lanterne suspendue au centre vient éclairer nos musiciens.

GÉRARDMER - Kiosque au Rond-Point du Lac (Carte photo)
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publié par JeanMarc Mer 29 Mar 2017 19:41

L'Union musicale ne restera pas isolée à Gérardmer. A partir de 1886-1887, en conséquence de l'annexion de l'Alsace par les Allemands en 1871, Gérardmer fait édifier de nombreux baraquements sur lesquels cantonnent en permanence une ou deux compagnies appartenant au 152e régiment d'infanterie, dont la Musique militaire. Jusqu'en 1905, le 152e R.I. n'aura de cesse de réclamer une vraie caserne en remplacement des baraquements provisoires : on note ainsi, le 7 février 1897, qu'il est urgent de résoudre le problème de cette garnison gérômoise, dont les baraquements ont été construits à la hâte et dans de mauvaises conditions et qu'on ne peut laisser plus longtemps la garnison exposée aux épidémies qui se propagent si rapidement dans des chambres trop étroites, recouvrant un sol contaminé ; et le 18 juillet 1900, en dépit des espérances des troupiers qui occupent les baraquements humides et malsains de Gérardmer, il ne semble pas que l'on puisse inaugurer l'an prochain la caserne qui doit les remplacer. Ce n'est effectivement qu'en 1905, qu'on inaugure les casernes du Quartier Kléber, ce qui n'a cependant pas empêché la Musique du 152e R.I., pendant les 18 années précédentes, de diffuser régulièrement ses concerts sur le kiosque et autres lieux publics.

La famille Cholé qui vient de transformer, au début des années 1880, de vieilles maisons de la rue de la Gare en Hôtel, fait l'acquisition, en deux parcelles le 3 novembre 1888 et le 5 novembre 1889, de terrains situés sur le Boulevard du Lac, attenants au Rond-Point, à l'opposé de la Villa Garnier. Sur ces 1147 m², les Cholé font édifier, le 26 novembre 1890, les trois étages de l'Hôtel des Bains, au pied du Kiosque à musique. L'ancienne
dépendance de l'Hôtel Cholé de la rue de la Gare est, quant à elle, mise en location le 24 avril 1891, par l'entremise de l'étude notariale d'Adolphe Garnier.

Gérardmer - Hôtel des Bains et Kiosque à musique — Château de M. Garnier au Rond point du boulevard du Lac
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En 1893, au Rond-Point du Boulevard du Lac, près du Kiosque et de l'Hôtel des Bains, le docteur Greuell (1849-1914) fait construire un nouvel établissement hydrothérapique.
Enfin, Adolphe Garnier et plusieurs associés, créent deux sociétés ayant pour objet l'achèvement de l'aménagement et des constructions du boulevard du Lac :
— la société anonyme du Grand Hôtel du Lac, fondée le 31 décembre 1892, au capital de 300.000 francs, va construire le Grand Hôtel et un vaste parc paysager, en prolongement de la Villa Garnier.
— La société anonyme du Casino de Gérardmer, au capital de 150.000 francs, créée le 8 juillet 1894, décide de son côté, de mettre en oeuvre aussitôt la construction d'un Casino-Théâtre, toujours sur le boulevard du Lac, mais sur le côté opposé au Grand Hôtel du Lac. Ce Casino et son futur Kiosque à musique feront l'objet de notre publication prochaine.

Adolphe Garnier, ayant ainsi mis en place toutes les structures de Gérardmer, hôtels, voies, kiosque à musique, casino et théâtre, et ayant atteint les objectifs qu'il s'est fixé, va se replier à Nancy en 1894-1895, conservant son titre de notaire honoraire, ne venant résider à Gérardmer qu'en tant que touriste. Il reprendra toutefois du service, en mai 1898, à titre de président de la Chorale Alsace-Lorraine de Nancy, tout comme il s'était entiché de la fonction de direction de l'Union musicale de Gérardmer.
Le 15 décembre 1897, Adolphe Garnier a l'intelligence, et surtout la générosité, d'abandonner gracieusement à la municipalité, la propriété du Rond-Point, du Boulevard du Lac et du Kiosque à musique dont Garnier était encore titulaire jusque là.

Les époux Gantzer ont repris l'activité de l'Hôtel des Bains en 1895, celui-ci continuant à faire ses affaires, organisant des Banquets dans leur grande salle à manger, suivis de concerts joués par l'Union musicale.
Guillaumette Mohr (1855-1911), après avoir divorcé en mai 1898 de Nicolas Defranoux, reprend pour son compte l'Hôtel des Bains. Ils étaient au préalable tenancier de l'Hôtel du Honeck, près de Gérardmer. Dame Guillaumette Mohr se plaint le 16 août 1900 que
des individus ont pénétré, avec escalade et effraction, dans la cave de son hôtel et y ont soustrait 4 jambons et 5 saucissons, estimés 50 fr. On recherche activement les auteurs de ce méfait... Vu la pléthore d'hôtels, les affaires ne sont pas au mieux à l'Hôtel des Bains : le 29 décembre 1902, Maître Mathieu, notaire à Gérardmer vend en adjudication l'Hôtel de Guillaumette Mohr avec une mise à prix de 35.000 francs.
Pour couronner le tout, il est décidé, en 1911, de supprimer le Kiosque à musique du Rond-Point, considérant qu'il est trop exigu pour la musique du 152e régiment d'infanterie. Et effectivement, le 24 juin 1911, les derniers gravois sont évacués, la place est nette ! Nous verrons sur une prochaine publication de quelle manière ce kiosque a été remplacé près du Lac.
En juillet 1913, un certain Muller est l'exploitant de l'Hôtel des Bains. A partir de 1914, ce dernier est réquisitionné comme hôpital militaire.
L'Hôtel des Bains devient en 1920 la propriété du clarinettiste Charles Vogt, directeur de l'Union musicale à partir de 1905. Le 19 février 1905 la municipalité de Gérardmer avait fait des appels d'offre à la recherche d'un chef de musique, proposant des appointements de 1.000 à 1.200 francs. En 1924, Charles Vogt, converti à l'hôtellerie, abandonne la direction de l'Union musicale au cornettiste Adrien Ferry.

Gérardmer - Annonce cession hydrothérapie 6 mai 1869 — Réclames Hôtel des Bains, vis-à-vis le Kiosque à musique 5 mai 1895 et suivantes — Adjudication Hôtel des Bains, boulevard du Lac le 17 décembre 1902
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Le Kiosque à musique du Rond-Point du Boulevard du Lac ayant été escamoté en 1911, la municipalité de Gérardmer décide d'y substituer, en même lieu, un monument aux morts. Elle décide donc, le 15 mars 1927, d'ouvrir un concours pour cet édifice, prévoyant notamment que l'auteur du projet classé premier serait obligatoirement chargé de son exécution. Le 28 juin 1927, ce sont les architectes Jacques Péronne et Pierre-Henri Richer et le sculpteur Armand Martial qui sont classés premier, dotés officiellement d'un prix de 5.000 francs. Le 30 juin 1927, soit deux jours après, Paul Charton, maire de Gérardmer de 1923 à 1929, décide, en méconnaissance totale des règles, de déclasser les gagnants. Il va s'ensuivre quatre années de procédure, pendant lesquelles le monument aux morts restera non construit. Le 16 mars 1932, le Conseil d'Etat, à juste titre, condamne le maire récalcitrant à payer une indemnité de 20.000 francs à Péronne, Richer et Martial, en sus des allocations déjà attribuées par le conseil de préfecture.
Le dimanche 1er octobre 1933, l'inauguration du monument, finalement élevé par les architectes et sculpteurs ayant remporté le concours, a enfin lieu au Rond-Point.

Les 16 et 17 novembre 1944, les Allemands en fuite, après avoir obligé les civils gérômois à déserter les zones qu'ils avaient l'intention de détruire, vont mettre à sac et incendier les trois quarts de la ville de Gérardmer. Du côté du Boulevard du Lac — actuel Boulevard Adolphe Garnier — qui nous intéresse, seul l'Hôtel des Bains reste intact : le Château de l'Etoile, le Casino Théâtre et le Grand-Hôtel du Lac sont entièrement détruits.
Le Rond Point est rebaptisé Place Leclerc.
Kiosque supprimé.

voir ici Place Leclerc, Hôtel des Bains et monument aux morts sans Kiosque, aujourd'hui.

GÉRARDMER - Kiosque du Boulevard du Lac
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publié par JeanMarc Ven 31 Mar 2017 10:57

27 novembre 1895 — Les Banquets de la Sainte-Cécile à l'Hôtel des Bains, tout un poème !
— Lettre de la Montagne. On nous écrit de Gérardmer :
« Pendant l'été, la population de Gérardmer est absorbée par les touristes ; à peine si elle a le temps de retrouver le at home au jour de la fête patronale, de la Semptreinèye (saint Barthélémy) comme on l'appelle communément, fête qui se célèbre au 25 août. Mais une fois que viennent les premiers frimas, les habitants du pays reprennent leurs droits. Les antiques veillées, qui réjouissent les longues soirées d'hiver, sont très courues dans toutes les sections du bourg ; au centre, c'est-à-dire dans l'agglomération de Gérardmer, les réunions de familles et de cafés se font plus intimes, plus prolongées. Les diverses sociétés locales se réunissent d'une manière assidue et resserrent en des banquets intimes les liens de fraternité qui unissent leurs membres. C'est l'Union musicale qui vient de donner le signal de ces agapes fraternelles auxquelles seront conviés dans la suite les membres de la compagnie de sapeurs-pompiers, de la société mixte de tir, de l'union nautique, du comité des promenades, de la société des disciples de Saint-Hubert ; j'en passe et des meilleures, car Gérardmer possède uu nombre respectable d'associations diverses, sans oublier le comité de défense des sites vosgiens qui, naguère, prit si chaleureusement en main la défense des lacs et de la vallée de Granges. L'agglomération principale étant assez réduite (de 3.000 à 3.500 habitants) il arrive forcément que le plus grand nombre des sociétaires divers sont une seule et même individualité qui réédite ainsi le fameux personnage de l'Avare.
Donc, l'Union musicale banquetait en l'honneur de Sainte-Cécile dans la grande salle à manger de l'Hôtel-des-Bains. Les hôtes de céans, M. Gantzer et l'aimable Mme Gantzer, ont accueilli la Société avec la plus grande courtoisie, et au nom de la Société, au nom de la reconnaissance du ventre, il est juste de leur adresser des éloges sincères pour l'habile composition du menu, son heureuse exécution et l'excellence du service fait par des jeunes filles à la manière alsacienne.
Outre les membres de la Société, groupés au grand complet autour de leur vaillant chef, M. Gantz, dont le talent indiscutable ne le cède qu'à une modestie rare, même chez les vrais artistes, on remarquait à la table d'honneur le président de la Société, M. Kelsch, conseiller général ; le vice-président, M. Lucien Simonin ; plusieurs membres du conseil d'administration : MM. Jules Garnier ; Jacques, maire de Gérardmer ; Didier Laurent ; Emile Paxion ; MM. Antonin Savignac, juge de paix ; Colin, capitaine ; Gérôme et Gley, officiers de la compagnie de sapeurs-pompiers ; Emile Garnier, industriel ; Lucien Garnier ; Mathieu, notaire, etc.
Au Champagne, après qu'on eût savouré les délicieuses « sales bêtes », cousines germaines des z'homards ! M. Kelsch ouvrit la série des toasts par une allocution familière très goûtée de l'auditoire. M. Kelsch a rappelé que grâce au dévouement de M. Adolphe Garnier, notaire honoraire, devenu depuis un Nancéien, que la société musicale de Gérardmer fut pendant si longtemps prospère et survécut à bien des traverses ; M. Kelsch rend ensuite hommage à M. Félix Martin, ancien maire de Gérardmer, le digne successeur de M. Garnier à la tête de l'Union musicale, et il regrette de ne pas voir parmi la société ces deux anciens présidents.
M. Kelsch continue par un éloge bien mérité de M. Gantz ; il engage les musiciens à se grouper plus fermement que jamais autour de leur chef dévoué, à être assidus aux répétitions, afin de remporter la victoire « sur le champ de bataille des concours ». De chaleureux applaudissements soulignent le discours de M. Kelsch.
M. Savignac boit aux membres du conseil d'administration, et la série des chansons commence variée, intéressante et fort curieuse : on eût dit les membres d'une chorale. Les plus graves se dérident aux facéties, les jeunes, dont M. Emile Garnier porte la santé, et M. Savignac lui-même nous dit avec finesse un monologue de sa composition où il narre brillamment les mésaventures trombone. Une farce — bien gauloise — de « Nôny » obtient un succès prodigieux.
Mais les jambes s'impatientent, un orchestre — 12 musiciens, s'il vous plaît — s'organise impromptu, et les membres de l'Union musicale de se trémousser. De très gracieuses jeunes filles se mêlent à cette sauterie improvisée, qui ne finit que fort tard.
M. et Mme Gantzer peuvent être assurés qu'ils ont procuré une soirée fameusement gaie aux musiciens et que ces derniers en garderont bon souvenir.
Un musicien.
P. S. — En sortant de la salle bien chaude, on subit une bise glaciale qui souffle d'Est avec 10° au-dessous de zéro. Quel réfrigérant ! »

12 décembre 1897 — Le Boulevard du Lac remis en état et assaini de ses boues et ornières, la musique va enfin pouvoir reprendre le chemin du Kiosque
— Gérardmer. Tous les jours, la coquette ville vosgienne tant aimée des touristes s'embellit. On sait combien de transformations, et d'embellissements ont été faits depuis peu d'années.
Mais ce que les visiteurs réclamaient par dessus tout c'était la mise en état du Boulevard du Lac.
Cette voie, en effet, n'avait d'un boulevard que le nom ; coupée d'ornières, boueuse, l'herbe y croissait à l'aise, jamais un cycliste n'y pédalait redoutant la pelle, et le soir privé de lumière, le touriste qui se rendait au Casino risquait de se rompre le col.
On daubait dru sur la voirie ; on croyait la municipalité responsable de cet abandon alors que cette voie était propriété particulière. Quant à de trop rares intervalles l'harmonie municipale donnait un concert au kiosque, touristes et gérômois faisaient défaut, préférant une promenade sur le Tréxau au bord du Lac ; là au moins on trouvait de la lumière et des allées correctement sablées.
Mais voici que tout va changer, le Boulevard du Lac et des rues avoisinant le Casino viennent d'être remises à la ville. M. Adolphe Garnier a fait abandon sans réserves de ces belles avenues avec le gracieux kiosque placé au centre du rond-point, c'est là une bonne fortune pour Gérardmer, le conseil municipal interprétant les sentiments de la population s'est empressé de remercier chaudement ce nouveau bienfaiteur de la ville.
Quand viendront les beaux jours on nettoiera, on comblera les ornières, on sablera, et le Boulevard Adolphe Garnier pimpant et propet sera plus fréquenté que jamais.
P. Rutelant
(L'Immeuble et la construction dans l'Est 12 décembre 1897)

8 juillet 1900 — Festival de musique à Gérardmer. Le Kiosque à musique en première ligne
— Gérardmer. Le Festival de musique du dimanche 8 juillet aura lieu sous la présidence d'honneur de M. Henry Boucher, ancien ministre député des Vosges, et la présidence de M. Maximilien Kelsch, maire de Gérardmer, député des Vosges, président de l'Union musicale de Gérardmer, avec le concours de la fanfare d'Arches ; la Balnéenne de Bains-les-Bains ; la Société musicale de Clairefontaine (Haute-Saône) ; la Société musicale de Cornimont ; l'Union de Travexin ; la Fanfare de Docelles ; la Lyre spinalienne ; la Sainte-Cécile de Fraize ; la Fanfare de Neuveville-les-Raon ; la Fanfare de Laveline ; la Fanfare de Lépanges ; la Société musicale de Maron ; l'Harmonie des verreries de Portieux ; la musique de Rambervillers ; la Fanfare municipale raonnaise de Raon-l'Etape ; la Musique municipale de Remiremont ; la Fédérale de de Saulxures-sur-Moselotte ; la Fanfare du Tholy, et l'Union musicale de Gérardmer.
Programme de la fête :
A 9 heures du matin, réception des sociétés à la gare.
A 10 heures, vin d'honneur à l'Hôtel de ville.
A 11 heures, répétition des morceaux d'ensemble.
A 1 heure ½ du soir, défilé général des sociétés.
A 3 heures, exécution des morceaux d'ensemble, place du Kiosque : 1. Gloire à Jeanne d'Arc, pas redoublé (J. Gantz) — 2. En garde, allegro militaire (J. Gantz) — 3. La Marseillaisete ; Hymne russe.
A 3 h. 45, distribution aux Sociétés de médailles commémoratives.
A 4 heures, concerts par les Sociétés sur les différentes places de la ville.

Gérardmer - Kiosque à musique et Hôtel des Bains (cliché 1898)
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3 septembre 1903 — L'Harmonie des usines Lang en concert à l'Hôtel des Bains près du Kiosque à musique
— L'excellente Harmonie des usines Lang, de Bonsecours, si bien dirigée par son distingué chef M. Mougeot, s'est rendue dimanche à Gérardmer, où elle a été fort cordialement reçue par l'Union musicale de cette ville. L'Harmonie, avant de prendre un train spécial pour Retournemer et la Schlucht, a parcouru les rues de Gérardmer, au son d'une série d'entraînants pas redoublés. Ces allegro, où le tambour mêlait ses roulements sonores aux éclats du clairon, pour céder, tout à coup un passage aux accords précis du cor de chasse, se trouvaient savamment combinés pour faire ressortir, à son tour, l'ensemble harmonieux de tous les instrumentistes.
Après leur excursion à la Schlucht, et après.avoir prodigué leur talent en cours de route, un train spécial les a ramenés à Gérardmer, où une marche les amena jusqu'à l'hôtel des Bains, sur le boulevard du Lac. Un repas copieux, et des plus succulents, ne tarda pas à dissiper les fatigues de la journée, et cette vaillante société donna, dans la vaste cour de l'établissement, illuminée à giorno pour la circonstance, un petit concert apprécié chaudement par les nombreux touristes.
Les derniers bravos retentissaient encore quand un nouveau pas-redoublé, attaqué par le puissant jeu de basses, entraîna cette artistique société vers la gare du chemin [ de fer de l'Est. L'heure du départ venait de sonner.

14 juillet 1908 — L'Union musicale en concert sur le Kiosque du Rond-Point, la musique 152e de ligne en retraite aux flambeaux à travers les villes et l'Orchestre au Casino
— Que de flots d'harmonie, répandus dans notre délicieuse vallée !
La retraite aux flambeaux battue par la musique militaire, a été comme le prélude d'une suite d'échos enchanteurs.
Le 152e de ligne terminait seulement sa belle promenade à travers les rues de notre cité, aux accents les plus rythmés, quand l'Union musicale de la ville attaque, sur le kiosque, un programme des plus choisis, sous la direction de l'habile chef, M. Vogt, notre musique civile a fait entendre une série de productions les plus harmonieuses.
Le nombreux auditoire qui se promenait sur la place du boulevard a constaté, avec une légitime satisfaction, les progrès réels imprimés à cette société d'amateurs par l'infatigable directeur.
D'un autre côté, dans le parc du Casino, l'orchestre de cet établissement fournissait aux amateurs une diversion des plus agréables.
Après l'audition des harmonies, militaire et civile, formées par les instruments à vent, cuivre et bois, le dilettante assistait à l'exécution de nombreux chefs-d'oeuvre ou fragments de partitions, par des instruments à cordes unis aux cuivres et au bois, qui composent ensemble les éléments de l'orchestre classique.
Ces trois phalanges musicales paraissaient rivaliser pour le choix de leurs productions, et toutes trois ont su mériter un élogieux satisfecit pour l'harmonieuse exécution de leur programme.

14 au 16 août 1908 — Grandes Fêtes Gérômoises : Régates et courses nautiques, Concerts au Kiosque, Jeux sur la promenade du Trexeau, fêtes et orchestre au Casino
— Vendredi 14, samedi 15 et dimanche 16 août 1908, grandes fêtes offertes par l'Union nautique de Gérardmer et la Gérômoise, société des fêtes, sous les auspices de la municipalité, aux étrangers et aux habitants de. la ville, avec le gracieux concours de la musique du 152e de ligne, de l'Union musicale, et de toutes les Sociétés locales. En voici le programme :
14 août. — Annonce de la fête, retraite aux flambeaux ; feux de joie sur les montagnes entourant la ville, musique au kiosque, salves d'artillerie.
15 août. — Matinée sur la promenade du Trexeau ; tournoi à l'épée, poule civile et poule militaire ; sous la direction du Cercle des Sports-Stade-Lorrain de Nancy : poule de tennis ; concours de Diabolo ; jeux et exercices divers,
A 2 heures ½ du soir, courses d'amateurs sur le lac. — 1. Course libre pour barques de pêche à un rameur ; 2. Une course pour barques de promenade avec un tireur sans barreur ; 3. Une course pour barques de promenade à deux tireurs de couple et un barreur ; 4. Une course pour yoles-gigs à deux tireurs de pointe et un barreur ; 5. Une course de périssoires assis ; 6. Une course de périssoires debout — Concours de natation et de plongeons. — Gymkana et récréations nautiques.
A 8 heures 1/2 du soir, illuminations du boulevard du Lac et de la ville ; fête de nuit au Casino et grand bal, avec l'orchestre du Casino.
16 août — Matinée sur la promenade du Trexeau ; poule de tennis (finale) ; jeux divers, course à pied, labyrinthe cycliste, course de lenteur etc.
A 2 heures ½, grandes régates régionales sur le lac de Gerardmer.
A 8 heures ½ du soir, fête vénitienne sur le lac. Illuminations des rives du lac et des villas avoisinantes.
A 9 heures, défilé des embarcations illuminées.
A 9 heures ½, feu d'artifice et pièces nautiques.
A 10 heures, retraite et clôture des fêtes.

19 juin 1909 — En l'absence de la musique du 152e R.I. en manoeuvre, l'Union musicale donne ses concerts au Kiosque à musique.
— Gérardmer. L'Union musicale se propose de rétablir la retraite de samedi, supprimée par le fait de l'absence du 152e régiment d'infanterie, en ce moment aux exercices à feu.
Déjà, par un concert au kiosque cette brave société d'amateurs a fait oublier un instant la musique militaire absente.
Cette nouvelle proposition a réjoui toute notre population patriote qui suit toujours avec empressement cette manifestation du samedi.

Gérardmer - Hôtel des bains, kiosque à musique et établissement hydrothérapique (à droite) — Villa Garnier et boulevard du Lac (au fond de l'allée arborée, le Grand Hôtel du Lac)
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22 juin 1910 — Une des dernières apparitions de l'Union musicale au Kiosque à musique du Boulevard du Lac avant sa suppression.
— La retraite militaire, interrompue pendant quinze jours a repris son cours au milieu d'une affluence d'amateurs.
Après avoir traversé la ville aux sons des entraînantes marches du répertoire, la musique militaire du 152e de ligne, sous la magistrale direction de l'habile chef, M. Perréaut, a exécuté une aubade devant l'habitation du maire, ainsi que devant le café du Boulevard, tenu par Mme Amélie Cholé et fréquenté par les officiers du régiment.
L'Union musicale a également égayé la soirée et charmé sa nombreuse galerie en donnant un nouveau concert au kiosque du Boulevard. Des applaudissements partis de la foule ont souligné l'excellente exécution.
Indépendamment de ces auditions instrumentales, quelques privilégiés ont pu assister à une charmante soirée donnée par une chorale de dames, dirigée par une capacité féminine des plus distinguées.
Au nombre d'une trentaine d'excellentes chanteuses, cette chorale de femmes a varié ses exécutions avec beaucoup de brio, dans le grand salon de l'hôtel des Bains.
Ces dames, Alsaciennes, venaient de Sainte-Marie-aux-Mines et portaient comme insignes un gracieux petit noeud, blanc et rouge.
Elles alternaient leurs choeurs, chantant tantôt en français, tantôt en allemand.tout en nuançant avec beaucoup de rondeur les brillantes partitions qu'elles exécutaient.
Une mention toute spéciale est adressée aux différentes solistes qui ont enlevé crânement les passages saillants des diverses oeuvres produites.
Pour clôturer toutes ces auditions musicales, la musique régimentaire a exécuté un programme intéressant et savant.

24 juin 1911 — Destruction du Kiosque à musique du Boulevard du Lac
— A notre kiosque ! — Eh bien oui, notre coquet kiosque du rond-point du boulevard du Lac n'est plus.
Pelles et pioches en ont eu raison. Déjà il ne reste plus que quelques décombres, que des tombereaux dispersent dans des coins obscurs.
Que de souvenirs charmants, harmonieux et souvent patriotiques qui se voient à jamais relégués au néant.
N'avons-nous pas assisté, pendant de longues années, à ces brillantes exécutions, tantôt produites par d'excellentes Sociétés chorales, tantôt par des savantes fanfares, voire même par de supérieures harmonies, qui, toutes ont su charmer les nombreux auditeurs qui étaient trop heureux de venir applaudir tous ces artistes de bonne volonté.
Un dernier concert où l'Union musicale de Gérardmer a une fois de plus affirmé ses bonnes qualités d'exécution, a été, comme le De Profundis, consacré à cette disparition.
Il était encore garni de sa guirlande lumineuse quand il a reçu ce coup de grâce.
En effet, dès le lendemain, sa gigantesque armature de fer était livrée à ses démolisseurs et tout aussitôt son piédestal en granit reçut les premiers coups de pioches.
Aujourd'hui, le rond-point qui paraissait fier de cette ornementation ne représente plus qu'une vaste place nue entourant tristement les restes d'une terre fraîchement remuée, derniers vestiges de ce cher kiosque qui avait su fournir une carrière assez agréable, toujours recherchée, à tous les dilettanti tant étrangers que faisant partie des amateurs indigènes.
De longtemps encore, il fera l'objet de nos bons souvenirs. De nos regrets.

12 et 13 avril 1936 — La fête des Jonquilles à Gérardmer
— C'est, demain, lundi de Pâques, que le défilé tout en or, sillonnera, au milieu, on peut s'y attendre, d'une foule dense de visiteurs, les principales rues de la ville. En attendant, voici quelques détails sur l'organisation.
Aujourd'hui dimanche, à 21 heures, grande retraite aux flambeaux par la fanfare du 29e bataillon de chasseurs, bals.
Lundi 13 avril, à 10 h. 45, devant l'Hôtel de Ville, concert par l'Harmonie des Bigophones de Saint-Dié et aubade aux personnalités se rendant au vin d'honneur offert par le comité organisateur.
A 14 h. 40, défilé des chars et véhicules décorés après examen du jury dans la cour intérieure de la Gare de l'Est.
Les petits véhicules tels que bicyclettes prendront la tête. Une deuxième note sera décernée au passage par le jury qui se sera transporté près du Bureau du Syndicat d'Initiatives. Le reportage radiophonique s'effectuera également depuis l'immeuble de celui-ci.
L'Union Musicale et la Fanfare se placeront devant la gare dont la cour extérieure devra être totalement dégagée. A ce sujet, les entreprises de transports automobiles déplaceront pendant quelques heures leur lieu de stationnement. Celui-ci sera fixé au Rond-Point du boulevard Adolphe-Garnier.
Le service d'ordre sera assuré par la police locale et la gendarmerie. En outre de nombreux commissaires y prendront part. A leur entrée en ville, les automobiles des visiteurs se verront apposer, suivant le désir de leurs occupants, un papillon indiquant s'il est de couleur bleue, l'intention de ne pas stationner dans la localité, s'il est jaune (jonquille naturellement), l'intention de gagner un point de stationnement. Le lieu de stationnement des cars est fixé place du Tilleul.
Pendant la fête, des insignes jonquilles seront mis en vente auprès du public, ils constitueront pour tous un agréable souvenir.
D'autre, part, il sera vendu, auprès d'un char, des chansonnettes, dont le texte, adapté à un air connu, célèbre la gloire des jonquilles. On trouvera au verso de cette chanson, la liste-programme des chars prenant part au concours.
Enfin, pour achever de parer aux frais importants de l'organisation, des pochettes-surprises dont la plupart contiendront des lots de différentes valeurs seront également offertes au pubtic. Billet et dixièmes de billets de loterie et plus de cinq cents autres lots récompenseront les amateurs.
Il y aura donc de la joie et de la surprise pendant cette fête que présidera un charme dont on chercherait vainement, sans doute, l'équivalent.
Aimables. visiteurs, Gérômois, fleurissez-vous en chantant l'espoir que la fête des Jonquilles et la Fortune vous feront, d'elles, un heureux favori.

Gérardmer - Hôtel des Bains et monument aux morts à la place du kiosque à musique — 50e anniversaire 1994 de la libération de Gérardmer, Place Leclerc, face à l'Hôtel des Bains et au monument aux morts
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(1) Adolphe Garnier a droit à quelques explications du sénateur Adolphe Crémieux concernant l'exclusion dont a été victime l'Union musicale en 1877. En 1880, Garnier reprend l'Union musicale en tant que directeur et y sera attaché très longtemps.
L'honorable M. Crémieux, sénateur inamovible, a adressé la lettre suivante à M..Garnier, notaire à Gérardmer (Vosges)
Paris, 31 août.
Mon bien cher monsieur,
C'est à vous, le créateur et le chef si autorisé de l'excellente fanfare de Gérardmer que j'adresse l'expression de tous mes regrets. Je suis donc la cause de sa dissolution ! ridicule mesure qui n'inspire que la pitié et vient s'ajouter au bilan de ces petits despotes d'un jour, qu'on appelle les préfets. Le temps s'écoule, la réparation ne se fera attendre : la fanfare réhabilitée pourra, sans craindre les foudres de l'administration, donner des aubades aux vieux républicains.
A vous et à mes braves musiciens. Signé Adolphe Crémieux.

(Journal La Presse 4 septembre 1877)

Seule l'Union musicale (harmonie et chorale), présidée par M. Kelsch, dirigée par Charles Vogt, comptant 35 exécutants est active à Gérardmer en 1909.
En 1900, la musique du 152e régiment d'infanterie est dirigée par le chef E.-J. Gaudon.
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Re: Kiosques à Musique

GÉRARDMER - Le Casino et son Kiosque
(VOSGES)

Plan de Gérardmer de 1808-1810 - Nouvelles voies et emplacement des Kiosques et bâtiments
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Nous l'avons vu ci-dessus lors de notre petite étude sur le Kiosque à musique du Boulevard du Lac à Gérardmer, Adolphe Garnier a tout mis en oeuvre de 1879 à 1893 pour rendre ce Boulevard des plus avenants. Le 8 juillet 1894, il fonde donc la société anonyme du Casino de Gérardmer, au capital de 150.000 francs, afin d'y faire édifier, près du Rond-Point du Lac et face au Grand-Hôtel du Lac, un Casino-Théâtre. L'emplacement choisi est vierge de toute construction, seule une prairie l'occupe.
L'architecte nancéien Charles-Désiré Bourgon (1855-1915), qui vient à peine de finaliser le Grand Hôtel du Lac, est chargé des plans et de la construction de ce nouveau Casino.
Le 13 avril 1894, les promoteurs de l'édifice le décrivent comme suit :
Le casino sera situé sur le grand boulevard. II se trouvera à égale distance des hôtels, près de la poste, de la gare et du lac.
Il sera construit dans le goût moderne et offrira tout le confort désirable. La façade en sera élégante. Dans le bâtiment principal, un théâtre ; à gauche, salles de lecture, salles de jeux ; au milieu, salles de café avec dépendances. Le bâtiment s'élèvera un peu en retrait ; sur le devant, une terrasse précédée d'un jardin ; derrière, un autre jardin.
La salle de spectacle mesurera neuf mètres de haut ; les autres salles sept mètres et demi ; le bâtiment n'aura point d'étage.
Le Casino aura son orchestre, qui jouera tantôt au kiosque de l'établissement, tantôt dans la salle.

A peine un an après, le 21 juillet 1895, le Casino Théâtre est inauguré.
Le Kiosque à musique est disposé face à l'esplanade du Casino où sont installées des terrasses réservées à la clientèle. De forme octogonale, sa toiture conique en zinc repose sur une structure en bois.
Ainsi, Gérardmer possède à présent deux kiosques à musique distants l'un de l'autre d'à peine cent mètres : le premier au Rond Point du boulevard du Lac, le second devant le Casino.

Gérardmer - Kiosque à musique du casino, théâtre, et, en face du Boulevard du Lac, vue sur le Kiosque à musique du Rond Point et Hôtel des Bains (cliché 1898)
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Le premier orchestre à diriger le Casino de Gérardmer et le Kiosque, en 1895, est un certain M. David, professeur au Conservatoire de Nancy.
En 1896, David est toujours chef d'orchestre, tandis qu'Henri Fabrègues est le directeur du Casino, fonction que ce dernier assume jusqu'à son décès à 43 ans, en mai 1898.
En 1897, deux chefs d'orchestre prennent les opérations en main : M. Raffit et M. Succiarelo.
A partir de 1900, chefs et direction se stabilisent : M. Labarthe prend la direction du Casino, tandis que M. Bonnet dirige l'orchestre. M. Gantz, directeur de l'Union musicale de Gérardmer, apporte son soutien et sa collaboration aux concerts.

Au sortir de la saison d'octobre-novembre 1903, le Casino bénéficie d'appréciables modifications : en particulier, le Kiosque à musique est légèrement
déplacé vers la gauche du terrain anglais et tourné de façon à diriger son acoustique vers le public réparti sur la nouvelle terrasse qui est, quant à elle, plantée d'arbustes et de massifs et reportée en avant de la véranda. Cette dernière, qui abrite le jeu des petits chevaux, dont la clientèle est très friande, est prolongée à la hauteur du bâtiment principal (le théâtre).
Le jeu de baccara est transféré et agrandi derrière le bâtiment existant tandis que la salle de lecture qu'il occupait devient un vaste lieu de réunion, conférences, banquets et sauteries...

Lors du conflit 1914-1918, le Casino de Gérardmer, par décret du 14 octobre 1915, est transformé en hôpital-hospice. A partir de 1915, Mlle de Joannis (Ocky), infirmière de l'Union des Femmes de France, est directrice de l'hôpital du casino, Mlle Mathilde Poigny est infirmière de l'Union des Femmes de France à Gérardmer, Mlle Jeanne Fritsch est infirmière bénévole au centre hospitalier de Gérardmer, à l'hôpital du casino et Mlle Louise Amory est infirmière bénévole à l'hôpital des bains à Gérardmer.

Les journées du 16 et 17 novembre 1944 sonnent le glas du Casino de Gérardmer, tout comme celui de son voisin le Grand Hôtel du Lac et de centaines de maisons, immeubles, chalets et villas, monuments et résidences : seul 15 à 20% du bâti est épargné. En fuite, les allemands obligent, ce jour-là, les gérômois à quitter la ville et, une fois désertée, celle-ci est pillée, saccagée, dynamitée et incendiée. Une monstruosité de plus...
Kiosque détruit.


voir ici Boulevard Adolphe Garnier à Gérardmer, ancien Boulevard du Lac, emplacement ancien Casino et Kiosque, disparus aujourd'hui.

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publié par JeanMarc Mar 4 Avr 2017 15:02

19 juillet 1895 — Annonce inauguration du Casino de Gérardmer du 21 juillet
— Dimanche 21 juillet aura lieu l'ouverture du Casino de Gérardmer, avec Fais ce que dois, de Coppée, M. Choufleury, d'Offenbach, et un intermède dans lequel on entendra M. Gibert de l'Opéra, Mme Julia Potel, de l'Opéra-Comique, et MM. Fabrègues, Chepter, Gervais, etc.
L'orchestre sera dirigé par M. David, professeur au Conservatoire de Nancy.
M. Gillot, professeur de danse et de maintien, est chargé de l'organisation des fêtes et bals d'enfants.

17 mai 1896 — Répertoire des spectacles de la saison au Casino gérômois
— Le Casino de Gérardmer qui, sous l'intelligente direction de M. Henri Fabrègues, a fait l'année dernière un si brillant début, vient d'arrêter sa troupe et de fixer son répertoire pour la saison de 1896.
Voici les pièces qui seront offertes aux touristes, vraisemblablement surpris pour la plupart, d'entendre certaines de ces oeuvres dans les montagnes vosgiennes : Carmen Faust — Mireille — Paillasse — Si J'étais Roi — La Favorite — La Mascotte — Mme Favart — Les 28 Jours de Clairette — Gilette de Narbonne — Le Jour et la Nuit — La Fille de Mme Angot — Le Petit Duc — Les Cloches de Corneville.
La troupe — on va en juger — est vraiment de premier ordre : citons seulement Mme Julia Potel et M Lepage, de l'Opéra-Comique ; M. Maréchal (baryton) ; M. Moret, grand premier comique des Folies-Dramatiques ; M. Dolnay, jeune premier comique, et enfin, comme début, un jeune chanteur dont on dit le plus grand bien, le frère même du Directeur, M. Emmanuel Fabrègues. Nous l'entendrons dans Faust, la Favorite et Paillasse. Le sympathique artiste a sérieusement travaillé sous d'excellents professeurs et, au jugement des critiques les plus compétents desquels il a su se faire apprécier, il a le plus bel avenir devant les mains.
C'est une réelle bonne fortune, pour Gérardmer, que, grâce à la parenté étroite qui l'unit à ce chanteur, M. Fabrègues ait pu réserver à son Casino, les premières auditions de cet homme de talent.
Terminons en disant que les choeurs comprendront 10 choristes hommes et 10 choristes dames, et enfin que l'orchestre est toujours composé en partie de professeurs du Conservatoire de Nancy.
Tout nous fait prévoir — par conséquent — une brillante série de représentations, et le Casino de Gérardmer conservera vaillamment le rang qu'il a su conquérir dès ses premiers pas.

Gérardmer - Kiosque à musique au Rond Point du Boulevard du Lac, Villa Garnier, et à droite Grand Hôtel du Lac. Le Kiosque à musique du Casino est visible à gauche (cliché 1898)
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23 juillet 1898 — La Chorale Alsace-Lorraine de Nancy en concert au casino de Gérardmer
— Voici le programme du grand concert qui sera donné à Gérardmer, par la Société chorale Alsace-Lorraine de Nancy, sous la présidence de M. Adolphe Garnier et sous la direction de M. Bolinne, professeur de chant au Conservatoire de Nancy, avec le gracieux concours de Mme Rogé-Leprince, du casino de Gérardmer, de Mme Succiarello, pianiste-accompagnateur, de M. Stéveniers, professeur de violon au Conservatoire de Nancy, de M. Sylvani, membre d'honneur de la Chorale, de M. Masson, violoncelliste, de M. Cransac, fort ténor, et de M. A. Desbordes, membre de la Chorale.

27 novembre 1903 — Nouvelle distribution du Casino et du kiosque et modifications notables y apportées
— Casino de Gérardmer. Le comité d'administration de notre casino a combiné toute une transformation de cet établissement. Le plan arrêté paraît tout à l'avantage de l'édifice en même temps qu'il répond aux desiderata de nombreux habitués.
La véranda qui abrite le jeu des petits chevaux sera prolongée à la hauteur du bâtiment principal ou théâtre du Casino.
La terrasse actuelle sera reportée en avant de la véranda et prendra, en partie, l'emplacement occupé par le kiosque à musique.
Celui-ci, qui, du reste, ne répondait pas à sa véritable destination, sera porté vers la gauche du jardin anglais et tourné de façon à diriger son acoustique vers le public réparti sur la nouvelle terrasse. Celle-ci devant être gracieusement abritée par des plantes, des arbustes et des massifs, du côté opposé au kiosque.
La salle du jeu de baccara actuelle réunie à la salle de lecture formera une vaste salle qui pourra être utilisée pour les réunions de tous genres, conférences, distributions de récompenses, banquets et sauteries.
La salle de jeu disparue sera reconstruite derrière le bâtiment existant et notablement agrandie.
Une transformation totale aura lieu pour la salle de spectacle. Le plancher sera replacé en inclinaison douce, afin de permettre aux spectateurs du fond de la salle de suivre l'action qui se déroule sur la scène, sans être gênés par ceux des places qui les précédent.
L'orchestre, dont l'installalion défectueuse a été si souvent reconnue, sera établi d'une manière plus conforme à sa sonorité et à son effacement au profit du spectateur.
Les loges d'artistes seront multipliées et mieux agencées pour donner satisfaction aux plus méticuleux.
Derrière les bâtiments actuels s'élèvera une construction suffisante pour pouvoir y loger les accessoires de l'exploitation et les différents décors. Ce magasin manquait totalement, et son absence amenait parfois de pénibles et longues recherches à un personnel pressé et nouveau.
Enfin, l'ensemble du Casino recevra un nouveau cachet de confortable pour répondre aux nécessités qu'impose un établissement où les récréations et les distractions sont le but unique et réel de son existence.
Le jardin anglais, les bosquets, les plates-bandes et parterres de fleurs recevront une transformation complète sous la direction d'un habile horticulteur et jardinier paysagiste.
Rien ne sera négligé pour donner à cet établissement le luxe et l'aspect qui lui conviennent, soit que l'on y pénétre par le boulevard du Lac, soit que l'on y entre par la rue du Casino.
L'exploitation va être confiée à un nouveau tenancier, l'ancien bail étant expiré, et tout fait espérer, avec ce renouveau, une période de plaisirs el de satisfaction.

Gérardmer - Casino, kiosque et Grand Hôtel du Lac — Grand hôtel du Lac
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12 août 1905 — Grande fête au Kiosque et au théâtre du Casino
— On nous écrit de Gérardmer : Grande fête au Casino, pavoisé avec beaucoup de goût, et illuminé à giorno avec art pour la réception du Club alpin en voyage dans les Vosges.
Quatre retentissants coups d'arquebuse annoncent l'ouverture de la fête.
L'orchestre attaque un brillant allegro pendant qu'un nombreux public des plus sélects se presse autour du nouveau kiosque et que le comité des promenades de la ville se range dans le vaste salon de l'établissement.
De larges tables surchargées de verres, de bouquets de fleurs et de gâteaux rafraîchissants, sont alignés au milieu de cette belle salle de réception.
Debout, M Jules Garnier, président du comité des promenades, assisté de MM. Boucher, député ; Adolphe Garnier, ancien notaire, et Martin, juge de paix, présidents honoraires, et entouré des membres du comité, souhaite la bienvenue au Club alpin de France, représenté par une cinquantaine de ses membres. (...)
Le champagne qui pétillait dans les verres fut aussitôt suivi d'une salve d'applaudissements des plus nourris.
La cloche du théâtre venant de signaler le commencement de la représentation, de nombreux membres suivirent le chemin de la salle de spectacle, alors que d'autres se confondirent parmi les auditeurs de musique répandus dans le parc.
Tous les assistants voudront se souvenir de cette délicate attention tracée au sommet de l'entrée principale du Casino dans un cadre lumineu et transparent : Bienvenue au club alpin français.

Gérardmer - Le Casino, le Théâtre et le Kiosque à musique
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29 mai 1911 — Ouverture de la saison estivale du Casino
— Toutefois, on annonce comme prochaine, l'ouverture du Casino, ce gracieux établissement situé sur le boulevard du Lac. Un orchestre choisi viendra nous dédommager un peu de cette privation musicale.
Le directeur du Casino, M. Ferval-Fabrègues, un artiste à réputation consommée, doit donner à notre station estivale un élan nouveau.
Entouré d'un groupe d'artiste choisis, il viendra interpréter sur notre scène les belles pages de son répertoire, qui lui ont valu cette belle renommée que du Nord au Midi les organes les plus autorisés ont proclamée avec ardeur.
Je ne citerai, parnmi les nombreux rôles distingués, que « Le Joueur de Flûte », opéra comique, de Louis Ganne, où l'interprétation de « Hans », par Ferval, lui a attiré les louanges les plus pompeuses, tant à Lille qu'à Paris, à Bruxelles et à Monte-Carlo.
De telles attestations sont plus que suffisantes pour garantir de prochains succès.
Aussi cette perspective nous permet-elle de patienter encore, car elle nous promet un véritable et large dédommagement.

10 et 11 avril 1937 — La fête des Jonquilles à Gérardmer. Défilé boulevard Adolplte-Garnier, ancien Boulevard du Lac ; Bataille de Fleurs square du Docteur-Briffaut, ancienne promenade du Trexeau ; grand bal des Jonquilles au Casino.
— La fête des Jonquilles aura lieu samedi 10 et dimanche 11 avril à Gérardmer. Des trains spéciaux circuleront entre Epinal et Gérardmer, dimanche 11 avril.
Voici le programme de la fête :
Samedi 10 avril : Début du concours de devantures (qui se poursuivra dimanche matin). Vente des chansons de la fête sur la voie publique.
A 20 h. 30 : grande retraite aux flambeaux par la fanfare du 29e B.C.P. Illuminations.
Dimanche 11 avril : A 7 heures : réveil en fanfare par l'Harmonie et la batterie du 29 B.C.P.
Pendant toute la matinée, continuation de la vente des chansons par des groupes de musiciens et de chanteurs.
Vente d'insignes.
A 11 heures réception dans le grand salon de l'Hôtel de Ville, des personnalités, des représentants des chemins de fer, de M. le directeur et du personnel de Radio-Strasbourg, des cinéastes, des autorités civiles et militaires, des journalistes, des présidents de sociétés, des membres du jury. etc.
Vin d'honneur offert par la municipalité.
A 14 heures précises, départ du cortège de chars et de sociétés musicales depuis la gare.
L'émission radiophonique commencera â 14 h 15. Elle débutera par l'audition de la fanfare du 29e B.C.P et se poursuivra par la description du défilé au moment où celui-ci passera à l'angle du boulevard Adolplte-Garnier et de la rue de la Gare.
Dislocation et bataille de fleurs au square du Docteur-Briffaut.
A 21 heures, grand bal des Jonquilles au Casino.
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Re: Kiosques à Musique

GÉRARDMER - Promenade du Trexeau et le Kiosque
(VOSGES)

Plan de Gérardmer de 1808-1810 - Nouvelles voies et emplacement des Kiosques et bâtiments
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Délimité par le Chemin de Grande Communication du Tholy à Gérardmer — future avenue de la Ville de Vichy — se prolongeant jusqu'à la rue du Lac — dite également rue nouvelle du Lac —, le plan napoléonien en 1808-1810 nous esquisse une zone triangulaire dont un des angles rejoint à son extrémité le Lac de Gérardmer. Cet emplacement libre de toute construction, aménagé très sommairement, subissant parfois les inondations rendant boueux ses abords, est appelé, de longue date, le Trexau.
Selon les étymologistes, le Trexau ou Trexeau signifie
terrain nu, inculte, lieu dépouillé.
Sur un plan de 1846-1847, la Place du Trexeau devient le Champ-de-Mars, en raison des manoeuvres militaires y ayant lieu fréquemment. Cette place située idéalement près du Lac, devient très fréquentée par les gérômois qui en font leur lieu favori de promenade, bien avant que le Chemin du Vinot ne soit arboré et transformé en Boulevard du Lac dans le début des années 1880.
La Place ou Promenade du Trexeau, où vont être installées plantations et allées, accueille les concerts militaires et civils, la musique du 52e régiment d'infanterie et l'Union musicale étant leurs lieux de prédilection, les festivals de musique et concours de gymnastique, les comices agricoles et fêtes nautiques.

Nous l'avons vu précédemment, le Kiosque à musique du Rond point du boulevard du Lac a été supprimé en 1911, en raison de son exiguité. Le docteur Maurice Briffaut († 1924), maire de Gérardmer de 1910 à 1923, prend alors, en conseil municipal, la décision de faire édifier un nouveau Kiosque à musique sur la Place du Trexeau. Un devis de 6.000 francs est budgeté, M. Arnould est chargé des travaux. Finalement la facture définitive s'élève à 8.856 francs le 22 décembre 1912.
Le Kiosque à musique octogonal aux colonnes de fonte, au garde-corps en fer forgé, couvert par une toiture en zinc, repose sur un soubassement en pierre.
Le 1er juin 1913, le conseil continue ses embellissements et vote un crédit de 13.350 francs pour transformer et réaménager le jardin du Trexeau. Le 5 juillet 1914, à quelques jours du conflit, la commission des travaux et la délégation de la Chambre d'industrie climatique réceptionnent provisoirement les travaux d'aménagement de la nouvelle Promenade du Trexeau.
Le square ou promenade du Trexeau est rebaptisé Square du Docteur Briffaut entre 1925 et 1930.
Le Kiosque à musique a bénéficié récemment d'une grosse réhabilitation : le devis prévu à l'origine en 2014 pour 120.000 euros h.t. s'est finalement soldé à 212.000 euros h.t. Le nouveau kiosque flambant neuf est inauguré le 19 juin 2016
Kiosque toujours en place.


voir ici Place du Trexeau, devenu square Briffaut, à Gérardmer et son Kiosque à musique, aujourd'hui.(1/2) (2/2)
Concert au Kiosque de la Place du Trexeau, square Briffaut.

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publié par JeanMarc Jeu 6 Avr 2017 13:19

14 juillet 1889 — Programme de la Fête de gymnastique et musicale sur la Place du Trexeau
— Gérardmer. Nous avons annoncé que dimanche 14 juillet, à deux heures et demie du soir, aurait lieu sur la place du Trexeau, une fête de gymnastique offerte par l'Avant Garde de Gérardmer, avec le concours de la Vosgienne d'Epinal et de musicale de Gérardmer. Voici le programme de cette fête :
Départ de l'école primaire supérieure à 1 h. ; défilé par la Grande-Rue, rue de la Gare, boulevard et place du Trexeau :
1. Musique. — 2. Mouvements d'ensemble à mains libres (l'Avant-Garde). — 3. Exercices obligatoires aux engins (la Vosgienne et l'Avant-Garde). — 4. Mouvements d'ensemble exécutés à la XVe fête fédérale (la Vosgienne) — 5. Musique. — 6. Pyramides (l'Avant-Garde). — 7. Mouvements d'ensemble avec barres de fer (la Vosgienne). — 8. Musique. — 9. Exercices libres aux engins et jeux divers (la Vosgienne et l'Avant-Garde). — 10. Musique.


14 juillet 1889 — Compte rendu du concours musical et de la Fête de gymnastique et musicale, place du Trexeau
— Gérardmer. — Malgré le mauvais temps persistant de la journée du 14, la fête a été, cette année, exceptionnellement animée. Le matin, les deux bataillons du 152e de ligne ont été passés en revue dans la Grande-Rue, au grand plaisir de la population locale et de la colonie étrangère ; malheureusement le défilé n'a pu avoir lieu par suite d'un orage et les troupes ont dû regagner leurs baraquements au pas gymnastique.
A deux heures et demie, place du Tréxeau, avec le concours de la musique de la ville, les sociétés de gymnastique la Vosgienne, d'Epinal, et l'Avant-Garde de Gérardmer, ont rivalisé de zèle et d'adresse. L'on a surtout applaudi chaleureusement les pyramides humaines de l'Avant-Garde ; mais le bouquet a été certainement les gladiateurs et les jeux de barres de la Vosgienne, aussi ils ont été couverts d'applaudissements justement mérités. Espérons que nous les reverrons encore pendant la saison d'été.
Le soir, illumination publique, bal champêtre place de l'Eglise et jeux divers.


3 et 4 août /1895 — Comice agricole à Gérardmer, concours et fête place du Trexeau

— Le comice agricole de l'arrondissement de Saint-Dié se tiendra à Gérardmer le dimanche 4 août 1895. Voici les primes qui seront distribuées aux lauréats :
Une subvention de 1.200 fr., 1 médaille de vermeil et 2 médailles d'argent ont été accordées par M. le ministre de l'agriculture, au nom du gouvernement de la République.
Une subvention de 500 francs, accordée par le conseil général des Vosges, au nom du département, recevra la même affectation.
En outre, deux médailles d'argent et deux médailles de bronze, offertes par la Société des agriculteurs de France, et une médaille d'argent, offerte par la Société nationale d'aviculture seront remises, au nom de ces sociétés, aux lauréats du concours.
Des primes en espèces, des médailles de vermeil, d'argent et de bronze, d'une valeur exceptionnelle de plus de 2.000 fr. sont réservées aux différents concours.
Les concours et la fête auront lieu à Gérardmer, place du Trexeau. Programme de la fête :
— Samedi 3 août concours de beurre et de fromage. — A deux heures de l'après-midi : réception et classement des beurre et fromage à l'hôtel de ville. — De deux heures à quatre heures : opérations du jury.
— Dimanche 4 août : Six heures et demie à huit heures du matin : réception et classement des animaux, des machines et des produits, sur la place du Trexeau. — A huit heures : réception par le bureau du comice des membres du jury au Trexeau. — De huit heures à neuf heures et demie : opérations des différents jurys. — A neuf heures et demie : réception à la gare par la municipalité et le bureau du comice, des autorités, personnages officiels et invités qui veulent bien honorer la fête de leur présence. — Dix heures : vin d'honneur offert par municipalité. — Dix heures et demie : visite des différentes expositions. — Onze heures et demie : distribution des récompenses. — A une heure : grand banquet des agriculteurs.

21 août 1902 — La fête de gymnastique de Gérardmer place du Trexeau, accompagnée de l'Union musicale

— Trois de nos vaillantes sociétés vosgiennes s'étaient donné rendez-vous à Gérardmer. Malheureusement la température n'était pas du complot. Elle s'est montrée presque impitoyable, sans cependant décourager nos valeureux champions. La Déodatienne de Saint-Dié, les Montagnards de Granges, et l'Avant-Garde de Gérardmer, maintenant leur promesse, ont affronté les averses que, hélas ! des nuages peu indulgents ne leur ont pas ménagées.
L'Union musicale, toujours prête et prenant part à toutes les réjouissances de notre charmante cité, son sympathique chef, M. Gantz, en tête, a fait oublier, un instant, aux nombreux spectateurs les désagréments de ce fâcheux contretemps.
Le Trexeau, cette belle place qui domine le lac de Gérardmer, a été envahi par tous les amateurs de ce sport fortifiant.
Le programme, copieux, élaboré par le président, le dévoué M. Adolphe Mulier, a été exécuté dans toute sa teneur.
Le premier exercice, mouvements d'ensemble par la Déodatienne, les Montagnards et l'Avant-Garde — exécuté en musique et cadencé sur un rythme gai accentué par l'Union musicale, a été marqué avec une précision remarquable. Aussi des applaudissements nourris ont acclamé tous ces exercices variés.
La canne, par une section de la Déodatienne, les pyramides fournies par les trois sociétés, ainsi que les exercices aux appareils, et enfin le Ballet des faucheurs, exécuté par des membres de la Déodatienne, ont été chaleureusement applaudis. Ce dernier divertissement formait le clou de la fête, aussi a-t-il été salué avec frénésie. Un boléro — Fornarina — et une polka — l'Harlequin de Zikof — exécutés par l'Union musicale ont été vivement goûtés. En général, tous les exercices présentés par cette jeunesse ardente ont été accueillis par des bravos unanimes.
Nous sommes de ceux qui approuvent et encouragent la création de ces sociétés et qui admirent le développement de ces exercices de corps, qui fortifient les aptitudes physiques de cette belle jeunesse, de cette vaillante phalange, appelée à concourir à la défense de notre chère France et à former un noyau solide, alerte, agile et endurant dans ces légions, dont la mission consiste à maintenir l'intégrité, le respect et la grandeur de la mère-patrie. Honneur et admiration pour les dévoués présidents et moniteurs de ces champions valeureux.
M. Louis, directeur de la Déodatienne, mérite sous ce rapport, une mention toute spéciale. Toujours à l'oeuvre, il ne marchante ni son temps, ni son talent. Il demeure infatigable et dévoué sur la brèche. Organisateur habile, il entraîne par son exemple toutes les bonnes volontés et même les hésitants.
Acclamations chaleureuses à l'adresse de toute cetle brillante et vigoureuse jeunesse.

2 juillet 1911 — Grand festival de musique à Gérardmer, 8 kiosques à musique installés
— A Gérardmer, dimanche 2 juillet. La saison sera inaugurée par un festival de musique.
Les touristes qui se rendront à Gérardmer, dimanche prochain, auront, comme dit la chanson, toutes les veines.
La Fédération musicale vosgienne nous communique le programme du grand festival de musique du 2 juillet, organisé à l'occasion de la quatrième fête fédérale, sous la double présidence de M. Henri Schmidt, député des Vosges, et de M. Henri Valentin, maire de la ville, sous les auspices de la municipalité et des sociétés locales.
Le samedi soir, une grande retraite aux flambeaux, puis un concert au Casino sont prévus. Mais la journée du lendemain sera entièrement remplie par un festival dont le succès brillera d'un vif éclat.
Notons-en les principales dispositions :
A 9 heures ½ du matin, rassemblement de toutes les sociétés, place de la Gare et défilé vers l'Hôtel de Ville. — A 10 heures, réception à l'hôtel de ville, vin d'honneur, remise des diplômes et médailles.
A 1 h. ½ après midi, rassemblement sur la place du Trexeau, près du lac, et départ pour la place du Tilleul, où seront exécutés les morceaux d'ensemble.
A 2 heures, la Marseillaise, sous la direction de M. Talaupe, Marche des Skieurs (Ch. Vogt), sous la direction de l'auteur, Marche conquérante (L.Coinus), sous la direction de l'auteur.
A 2 h. ½, défilé dans la Grande-Rue et sur le boulevard Kelsch. Vingt-cinq sociétés, comprenant environ douze cents musiciens, y prendront part ; puis celles-ci exécuteront sur les places publiques, où huit kiosques sont établis à cette intention, les morceaux choisis de leur répertoire.
A 8 h. ¼. feu d'artifice. — A 8 h. ½, au Casino : 1° Concert par l'Harmonie de la Société cotonnière de Mirecourt ; 2° concert vocal, avec le concours de M. Ferval, de la Gaîté Lyrique et de M. Dehermann,du Théâtre-Lyrique ; 3° fête de nuit, illuminations, embrasement du parc, grand bal, etc.

Quelques concerts militaires du 152e régiment d'infanterie au Kiosque du Trexeau
24 août 1911 — La musique du 152e régiment de ligne, sous la direction de son chef, M. J. Perréant, exécutera, jeudi 24, de trois heures et demie à quatre heures et demie, au kiosque de la place du Tréxeau, les morceaux suivants : 1. Le Cimbre, allegro (Signard). — 2. Marche d'Athalie (Mendelssohn). — 3. a) Bon accueil, gavotte (Hoquard) ; b) Menuet poudré (Andrieu). — 4. Echo des Plages, grande valse (Georges d'Estrez). — 5. Marche bretonne (Frisch).
29 mai 1913 — La musique du 152e de ligne donnera jeudi 29 mai, de 15 h. 30 à 16 h. 30, au kiosque du Trexeau, sous la direction de M. Perséant, chef de musique, le concert suivant : 1° Bleu-Blanc-Rouge, marche française (St-Servan). — 2° La Fille de 1'Aliade, ouverture (G.Meister). — 3° La Soixantaine, morceau de genre (G. Wachs). — 4° Aubade à Ninon (P. Lacome). — 5° Patrie, fantaisie (E. Paladil). — 6° Le Val Rose, marche (G. Gosse).
Le régiment part pour le camp du Valdahon samedi prochain.
M. Perséant, chef de musique, quitte le 152e de ligne pour le 36e. Il emporte l'estime et la sympathie des nombreux amis qu'il a su se créer pendant son séjour à Gérardmer.

23 octobre 1913 — Gérardmer Concert militaire. — La musique du 152e régiment d'infanterie exécutera, jeudi 23 octobre, de 14 h. 30 à 15 h.30, au kiosque de la place du Trexeau, sous la direction de M. Messager, chef de musique, les morceaux ci-après : 1. Bleu, Blanc, Rouge, marche (Saint-Servan). — 2. Don Juan, fantaisie (Mozart). — 3. Doloros, grande valse (Waldteufel). — 4. Les Huguenot, fantaisie (Meyerbeer). — 5. Doux souvenirs, mazurka (Devantoy).

Gérardmer - Concert au Kiosque à musique du Trexeau - Place du Trexeau et Kiosque
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29 juin 1925 — Concours festival de musique au Kiosque du Trexeau
— Le concours-festival de musique par lequel commençait la grande semaine des fêtes organisées à l'occasion du cinquantenaire du Syndicat d'initiative, a remporté un snccès aussi complet que mérité.
Son organisation a été parfaite et le programme établi suivi en tous points. Le temps lui-même s'était mis de la fête et la journée se passa à peu près sans pluie : quelques courtes averses suivies d'éclaircies, qui permirent aux nombreux visiteurs et musiciens de jouir d'un Gérardmer à demi ensoleillé.
La retraite aux flambeaux organisée samedi soir par la musique de Gérardmer, défila dans les différentes rues, suivie par une foule nombreuse.
Dès le matin, dimanche, les différentes sociétés arrivées la veille ou par les trains du matin, défilèrent en ville pour se rendre aux lieux de rendez-vous où elles prirent part aux divers concours.
A 10 heures ½, la musique du Tholy donnait un concert au kiosque du Trexeau.
A 13 heures ½, les 17 sociétés présentes se réunissaient sur la place de la Gare. Divisées en deux cortèges, elles défilèrent dans les différentes rues de la ville pour venir se rejoindre sur la place du Tilleul. Là, sous la direction de M. Vogt, ancien chef de la musique de Gérardmer, président du comité d'organisation, les musiques réunies exécutèrent la « Marseillaise » avec un ensemble et une perfection qui soulevèrent les applaudissements unanimes.
On procède ensuite à la lecture du palmarès et à la distribution des récompenses. Nous les publierons dans un prochain numéro.
Les sociétés ayant obtenu un premier prix d'exécution, donnèrent ensuite des auditions aux différents endroits qui leur avaient été assignés. L'Harmonie de Thaon se fit entendre au kiosque du Tréxeau à 17 heures ; à 21 heures, l'excellente musique de Fourmies y donnait à son tour un concert qui fut très applaudi.
Au Casino, à 17 heures également, concert de gala par l'orchestre attaché à l'établissement, avec le concours de la musique et de la chorale de Mirecourt : ce concert fut des plus brillants.
Classement : 10.53%
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