Kiosques à Musique

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JeanMarc
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Kiosques à Musique — Petits Plus

GISORS - Le Kiosque (intérieur du jardin)
(EURE)
Les premières traces de la forteresse de Gisors remontent au XIe siècle. Guillaume II d'Angleterre dit le Roux (vers 1060-1100), fils de Guillaume le Conquérant, charge, en 1096-1097, Robert II de Bellême (vers 1057 - après 1130), d'édifier ce château. L'architecte Charles Leufroy en assume la construction.
La citadelle sera successivement agrandie au fil des ans, bastions et nouvelles tours venant la conforter ; elle est achevée à la fin du XIIe siècle. Le Donjon central de plan octogonal d'environ 20 mètres, bâti sur une motte, est connu sous le nom de Tour Saint-Thomas ; entouré d'une chemise polygonale de 22 faces, d'une dizaine de mètres de hauteur, il est secondé par une vaste enceinte extérieure l'encerclant.

Déclassée en 1591, l'ancienne forteresse est abandonnée et tombe en ruines au XVIIe siècle.
Lors de la révolution, elle est déclarée biens nationaux. La municipalité gisorsienne en devient propriétaire en 1809 et entreprend d'agencer les abords entourant le Donjon. Dès avant 1840, une partie des alentours dudit Donjon sert de halle aux grains et de champ de foire pour les bestiaux.
Armand-Casimir Thierry, maire de Gisors entre 1848 et jusqu'après 1858, fait pratiquer des fouilles sur l'emplacement des ruines et y fait aménager jardins et
superbes promenades, planter arbustes et fleurs, le transformant en magnifique jardin très bien dessiné. Thierry, très actif à Gisors, organise des fêtes, retraites aux flambeaux et concerts à l'intérieur comme à l'extérieur des fortifications. Les Corps de musique des Gardes nationales du département de l'Eure y apportent leur concours dès 1849.

Gisors - Jardin de la ville, Donjon et Tour Saint-Thomas, côté nord
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Le 13 juillet 1851, lors de l'inauguration du monument érigé en hommage au général d'empire Blanmont, près du château de Gisors, la musique de la ville, sous la direction de M. Henne, fait entendre des fanfares et des symphonies militaires. Danses et bals publics se déroulent sur les remparts, des jeux sont organisés. Le lendemain, des divertissements publics ont lieu dans l'enceinte des fortifications, un bal champêtre est suivi, en soirée par un superbe feu d'artifice.

En 1857, on trouve Magloire-Honoré Bardel comme chef de la musique des Sapeurs-Pompiers de Gisors. Bardel possède plus d'une corde à son arc ! Né en 1831 à Saint-Pierre-de-Bailleul dans l'Eure, il est instituteur de formation. En 1862 il devient imprimeur lithographe à Gisors, ayant repris le fonds de commerce de Jean-Baptiste Appay, tombé en faillite. Il exerce son activité jusqu'en 1888, date à laquelle son fils Auguste lui succède.
Mais Bardel se fait connaître essentiellement comme chef de Fanfare de Gisors où il exerce son talent lors de tous les concerts, fêtes patronales, concours et festivals pendant près de 15 ans. Il remporte en outre de nombreux prix à Caen, Evreux et Paris et notamment en 1861, 1867, 1868 et 1871 (1)

Les Promenades de Gisors, afin d'organiser savamment les diverses fêtes, sont divisées en Rond-Point supérieur et Rond-point inférieur.

Comme toutes ruines, le Donjon, ses Tours et murailles font l'objet d'incessantes demandes de subventions, aux fins de restaurer peu ou prou toutes ces pierres accumulées. Ainsi, le 25 avril 1879, le Conseil municipal de Gisors, après avoir accepté de concourir pour 8.000 francs à la reconstruction d'une partie du mur écroulé de la forteresse, est vainement à la recherche des 7.000 francs nécessaires à boucler son devis de 15.000 francs. Le Conseil général de l'Eure va finalement se fendre de 3.500 francs. (2)

Le 11 juin 1897, un premier Kiosque à musique, vraisemblablement temporaire en bois, est élevé dans le jardin de l'Hôtel de Ville, lors d'un Concours de Manœuvres de Pompes à incendie à Gisors, présidé par M. Buchotte (†1899), maire gisorsien. La musique du 51e de ligne, dirigée par M. Thierion, après le traditionnel verre d'honneur, y donne un très beau concert, devant la foule massée dans le jardin. Suit un feu d'artifice et un grand bal populaire au Rond-point des promenades illuminées à giorno.

Le précieux
Guides-Joanne de Normandie de 1901 nous renseigne — c'est le seul ! — de l'existence du Kiosque à musique à Gisors. Paul Joanne nous indique qu'en arrivant au Château de Gisors par la rue de Penthièvre, on trouve d'abord à droite le Casino et les halles, à gauche un petit corps de bâtiment accolé à une tour et servant de logement au concierge qui a les clefs des tours. L'enceinte, avec tours rondes ou carrées, forme à peu près un ovale, occupé par un beau jardin anglais (kiosque de concerts), au centre duquel une motte considérable supporte le donjon.
C'est la seule mention que nous ayons pu dénicher concernant le Kiosque du Jardin Public de Gisors, hormis quelques clichés, dont un attesté en 1904.
Ce Kiosque à musique est donc édifié en 1900 ou 1901, sous les auspices de la municipalité et de Désiré-Noël-Augustin Tournant (†1910), maire de Gisors de 1899 à 1910. De forme carrée et constitué totalement d'une structure en bois, il est construit dans les allées du Jardin Public, au pied du Donjon et de la Tour Saint-Thomas.

En avril 1912, le Jardin public de Gisors est agrandi par l'incorporation d'une parcelle de terrain acquise au prix de 878 francs. Le Conseil Général de l'Eure, sollicité par la municipalité, participe pour 400 francs à cette dépense.

Compte tenu de sa structure par nature précaire en bois, le Kiosque à musique gisorsien n'a pas survécu longtemps à son édification. Dès les années 1920, il semble n'être déjà plus existant. En 1919, Paul Joanne nous précise que la vaste enceinte entourée de murailles est
transformée en un jardin public aux beaux ombrages, et ne parle à aucun moment d'un kiosque de concerts dans le jardin anglais.
La Tour Saint-Thomas mitoyenne du Donjon, fendue en décembre 1966 par suite de fouilles malvenues, a été reprise en sous oeuvre par quinze piliers de béton.
Kiosque supprimé.

voir ici, Jardins de la ville et Donjon de Gisors sans le Kiosque, aujourd'hui.
Vue aérienne Forteresse de Gisors.

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par JeanMarc » Mar 11 Avr 2017 16:13

23 septembre 1849 — Grande fête musicale, Concert et Danses sur les Promenades publiques.
— Ville de Gisors. Grande fête musicale à laquelle sont conviés les Corps de musique des Gardes nationales du département de l'Eure et des départements environnants.
Le dimanche 23 septembre 1849, un concours auquel seront admis tous les Corps de musique qui en auront fait la demande d'ici au 20 septembre au plus tard, aura lieu à Gisors, place du Rempart.
Programme : les épreuves consisteront en deux morceaux de musique militaire, dont le choix sera laissé aux concourants.
Une médaille d'or, une médaille de vermeil et quatre médailles d'argent seront décernées, sur le rapport d'un jury spécial, aux corps de musique qui se seront les plus distingués par l'ensemble de l'exécution.
Deux autres médailles seront décernées au meilleurs solistes.
En outre, chaque corps de musique qui aura répondu à l'appel de la commission de concours, recevra une médaille en bronze, commémorative de la Fête.
Tous les corps de musique devront être réunis dans la matinée du 23 septembre, et à 11 heures au plus tard, à l'entrée de l'Hôtel de Ville où ils seront reçus par un détachement de la Garde nationale, chargé de les conduire à l'Hôtel de Ville, où le vin d'honneur leur sera offert par les autorités municipales.
Le concours commencera à midi précis. Après la distribution des médailles, il y aura Concert dans la salle de spectacle et Danses sur les promenades publiques, qui seront ornées et illuminées par les soins d'une commission spéciale. La Fête sera close par un Feu d'artifice.
Gisors, le 1er septembre 1949, le Maire, Thierry

13 et 14 juillet 1851 — Fêtes sur les remparts et à l'intérieur des fortifications de Gisors à l'occasion de l'inauguration de la statue au général Marie Pierre Isidore de Blanmont (1770-1846).
— La statue de Blanmont orne la place qui porte son nom : elle a été inaugurée le 13 juillet 1851. Elle est en marbre blanc : c'est l'œuvre du sculpteur Desbœufs. Elle a été érigée à l'aide de souscriptions obtenues des concitoyens du général.
Ce dit jour, 13 juillet, à onze heures du matin, le cortège, composé du Préfet, du Sous-Préfet, des Maire, Adjoints, Conseillers municipaux, des Députés de l'Eure, etc., se rendit à l'église pour assister à une messe en musique. La garde nationale, en grande tenue, accompagnait les autorités, et, à l'issue de la messe, elle fut passée en revue. Le cortège se rendit sur la place du Rempart, (depuis place Blanmont), à une heure. Elle était décorée de trophées militaires, d'oriflammes, de drapeaux et de banderoles. Alors un roulement de tambours ainsi qu'une salve d'artillerie se firent entendre et la statue, placée sur son piédestal, jusqu'alors voilée, fut découverte. Son apparition fut saluée par des applaudissements et des symphonies musicales.
Des discours en vers et en prose furent prononcés; une cantate fut exécutée par quatre-vingts voix.
Dans l'après-midi, les tours, tourelles, casemates, souterrains et promenades sur les murailles furent laissés libres au public. Des jeux furent organisés dans le Banneton. Dans la soirée, des danses et bals publics eurent lieu sur les remparts, à la lumière de plusieurs milliers de verres de différentes couleurs. Sur les dix heures du soir, à la lueur fantastique d'une illumination extraordinaire et féerique de lustres, de girandoles et de feux de couleurs diverses, apparurent les remparts, tours, casemates, bastions et barbacanes composant l'ancienne citadelle. Les monuments publics et les maisons particulières furent pavoisés et illuminés.
On peut dire, sans exagération, que plus de dix mille personnes prirent part à cette inauguration , qui était en même temps la fête patronale de la ville.
Le lendemain, 14, à 2 heures de l'après-midi, il y eut des jeux et divertissements publics dans l'enceinte des fortifications. Un bal champêtre eut lieu dans la soirée. A dix heures, un superbe feu d'artifice, préparé par M. Mazoyer, propriétaire à Gisors, fut tiré sous sa direction , au pied de la vieille forteresse de Guillaume-le-Roux. La musique de la ville, sous la direction de M. Henne, fit entendre des fanfares et des symphonies militaires.

15 août 1864 — Fête de l'Empereur à Gisors. Tir à la Cible, Concerts, Jeux et Bal sont de mise sur les Promenades.
— Dimanche 14 août à 8 h. du soir : Salve d'artilleries annonçant la solennité du lendemain.
Le lundi 15 : 6 h. du matin, Salve d'artillerie.
8 h. distribution de secours en nature aux indigents. 10 h., salve d'artillerie.
10 h. ¼, réunion des autorités municipales, des fonctionnaires publics, des légionnaires et décorés de la médaille militaire, des Sapeurs pompiers, des corps de musique et des médaillés de Sainte Méline, munis de leurs drapeaux.
10 h. ½, départ du cortège pour l'église paroissiale à l'effet d'assister au service divin et au Te Deum.
Midi : pendant le Te Deum, salve d'artillerie.
Midi ½, Revue de la Cie des Sapeurs Pompiers et du Corps de musique dans la Grande rue du Bourg.
2 h. : Tir à la cible dans les Halles pour la Cie des Sapeurs Pompiers. Deux prix seront décernés aux vainqueurs.
1er prix : Carabine de salon ou Pistolet révolver au choix ; 2e prix : deux couverts ou 6 cuillers à café au choix.
3 h. : Tir à la cible pour le Corps de musique. Tir d'amateurs offert par MM. Lasne et Berry, armuriers.
De 4 h. à 5 h. : La Fanfare de la ville sous la direction de M. Bardel, exécutent divers morceaux au Rond-Point supérieur des promenades.
5 h. Divertissements publics et jeux divers dans le Banneton pour les jeu garçons et les jeunes filles. Courses en sacs. Les Chercheurs d'argent. L'oie au pinceau. Les Dévideuses. Prix décernés aux vainqueurs.
8 h. Bal public gratis et brillamment illuminé au Rond-Point inférieur des promenades. L'Orchestre sera dirigé par M. Forcinal.
Gisors le 10 août 1864, le Maire, Abel Le Père.

(Abel Le Père est élu maire en novembre 1863 jusqu'à son décès le 24 novembre 1865)

12 septembre 1875 — Concours départemental agricole de Gisors
— Le 12 septembre 1875 le Concours départemental agricole se tient à Gisors ; c'est l'occasion de fêtes magnifiques ; on éclaire le jardin public à l'électricité et les promenades avec 12.000 verres de couleur.

11 juin 1897 — Concours de Manœuvres de Pompes à incendie à Gisors. Un premier Kiosque à musique temporaire est érigé sur la Place de l'Hôtel de Ville
— Les fêtes du concours agricole avaient été superbes et nous avions constaté l'empressement des habitants à décorer et à pavoiser rues et habitations, pour faire aux nombreux visiteurs accourus de toutes les directions,
cette cordiale réception dont la ville de Gisors possède le secret et qui assure le succès constant de toutes ses fêtes.
La journée de dimanche dernier pour le concours de manœuvres de pompes à incendie a surpassé toutes les prévisions, toutes les espérances que l'on était en droit de concevoir dans un pays dont la renommée est si bien établie de faire grand et beau. (...)
Cent vingt compagnies de sapeurs-pompiers avaient répondu à l'appel de leurs camarades de Gisors. Les différents concours de stratégie, de manœuvres, de tenue et entretien du matériel sont soumis à l'appréciation d'un jury fort compétent présidé par M. Mignot, capitaine de la compagnie de Livarot et président de la Fédération des sapeurs-pompiers de France et d'Algérie. A six heures précises, toutes les compagnies sont réunies place de Blanmant où avait lieu la distribution des récompenses.
A la tribune d'honneur, nous remarquerons M. le préfet de l'Eure, M. Milliard, sénateur ; M. Passy, député, présidents d'honneur ; M. le sous-préfet des Andelys, puis MM. Buchotte, maire de Gisors, président du comité d'organisation des fêtes ; Binet et Dubois, ses adjoints ; Hervé. conseiller général ; Bourgeois et Tournant, conseillers d'arrondissement. Les dames sont en très grand nombre, et c'est fort heureux, car leur présence est indispensable pour rehausser l'éclat de nos fêtes. (...)
Le palmarès est lu tour à tour par les présidents des jurys de chaque division. et l'on distribue une ample moisson d'objets d'art, de primes en espèce, de couronnes. de palmes et de médailles aux plus méritants.
A sept heures l'on se retrouve au banquet, fort bien servi par M. Coullette, propriétaire du Casino de Gisors.(...)
A dix heures les convives se répandent en ville pour admirer les illuminations et assister à la kermesse organisée dans les jardins de l'Hôtel-de-Ville.
Le lendemain lundi, une surprise était réservée aux Gisorsiens. A dix heures du matin, on voyait arriver la musique du 51e de ligne, dirigée par M. Thierion, qui, après un vin d'honneur à elle offerte, donnait dans l'après-midi au kiosque du jardin de l'Hôtel de Ville un très beau concert ; la foule massée dans le jardin faisait un succès à chacun des morceaux exécutés par les excellents musiciens.
Un bal d'enfants dans l'après-midi, un feu d'artifice le soir, puis un grand bal populaire au Rond-point des promenades à nouveau illuminées à giorno, ainsi se termine la série de ces belles fêtes dont Gisors gardera longtemps le souvenir.

Gisors - Jardins de la ville, Donjon et Kiosque à musique — Fanfare des amateurs
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3 avril 1909 — Annonce grand concours de musique de Gisors du 11 juillet
— La charmante petite ville de Gisors, si renommée par son site pittoresque et le grand éclat qu'elle sait donner à ses fêtes, organise, pour le dimanche 11 juillet prochain, un grand concours de musique (Harmonies et Fanfares),
sous la présidence de M. O. Coquelet. Cette manifestation musicale comportera 7.000 francs de prix, dont 5.000 francs en espèces. Les invitations et règlements du concours vont être adressés incessamment aux Sociétés.


(1) Divers prix remportés par le chef de musique Magloire-Honoré Bardel
4 août 1861 — Concours des Orphéons et des musiques d'harmonie de Caen
La fanfare de Gisors, dirigée par M. Bardel, plus éloignée de Caen que toutes les autres Sociétés, musicales, était accourue pour prendre part à la lutte. Elle a eu raison d'y tenir et de braver, pour arriver, les fatigues d'un long voyage. Le jury l'a proclamée comme l'une des meilleures fanfares de France, et lui a décerné une médaille d'or.
8 septembre 1867 — Concours de Paris
— La fanfare de Gisors (Eure), dirigée par M. Bardel, vient d'obtenir au dernier concours de Paris, présidé par M. le baron Taylor. un deuxième prix en division supérieure. (Le premier prix n'a pas été décerné.)
Cette fanfare, qui remonte à 1857, a sa belle bannière (don du comte de Lagrange) ornée de dix-neuf médailles obtenues dans dix-sept concours seulement, et toujours en première division.

2 juin 1868 — Concours musical d'Harmonie et d'Orphéons de Caen
— Dans la 1re division supérieure, la fanfare de Gisors (22 exécutants), dirigée par M. Bardel, a gagné le prix consistant en une médaille d'or.
Cette fanfare, quoique ayant bien exécuté, est d'une composition faible ; il y a hésitation dans les solos ; les attaques manquaient d'énergie ; trop de lenteur dans les mouvements. M. Bardel devrait s'abstenir des commandements à la voix.

13 juin 1870 — Concours d'Evreux
— En première section de division supérieure des Fanfares, Bardel obtient le 1er prix.

(2) L'architecte Denis Darcy (1823-1904), décédé avant que les travaux ne soient exécutés et financés, a dressé, en 1904, un devis de 5.607,49 francs en vue de la consolidation d'une partie des murs d'enceinte du château de Gisors. Le 8 septembre 1904, le Conseil municipal vote un crédit 1.401,87 francs, suivi par le Ministre de l'instruction publique et des beaux-arts qui accepte de participer pour 2.803,75 francs. Le Conseil général de l'Eure se fait tirer l'oreille mais accepte finalement, en mai 1905, de subventionner 1.200 francs sur les 1.401,87 francs qui restaient à régler pour solder ces travaux.

Formations musicales actives à Gisors en 1909 :
Société musicale (fanfare), direction Vion, 48 exécutants ;
Les Amateurs réunis (fanfare), direction Pinel, 49 exécutants ;
Cercle Philharmonique de Gisors, direction J. Rousseau, 19 exécutants.
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Re: Kiosques à Musique

GIVET (08) - Place de la République
(ARDENNES)
Entourée de la Belgique de tous côtés à l'exception de sa partie méridionale, la ville de Givet est coupée en deux par la Meuse : le Petit Givet, dit Givet Notre-Dame sur la rive droite et le Grand-Givet dit Givet Saint-Hilaire, rive gauche.
Le Grand-Givet est étroitement lié à Charlemont, depuis qu'à partir de 1554, Charles Quint décide de fortifier ces deux villes ardennaises. Les deux Givet et Charlemont devenus français en 1680, Louis XIV donne des instructions pour que ces places fortes soient accrues de manière importante. Vauban, encore lui, engage des travaux d'agrandissement et de réaménagement desdites fortifications, à partir de 1681.
A l'issue de ces travaux, tandis que la Citadelle de Charlemont, très conséquente et capable d'abriter deux régiments entiers au sein de son Grand Quartier, le Grand Givet, pour sa part, reste modeste quant à ses capacités :
la fortification, telle qu'elle est décrite, n'y est pas considérable, ne consistant qu'en un seul rempart, d'un fossé et de quelques demi-lunes. Une caserne appelée le Petit Quartier est construite le long des fortifications entre la rue du Point du Jour et le Corps de Garde de la Porte des Vieux-Récollets.
La fortification de Givet Notre-Dame, est fort simple : elle est constituée d'un seul cordon et d'un fossé ; ceux-ci ont d'ailleurs été bâtis, en 1716,
sur des terrains communaux pris d'autorité sans indemnité. Le rempart est percé de trois portes : les portes de Luxembourg, de la Charbonnière et de Rancennes. Le dispositif militaire y est encore plus succinct : le Petit-Givet n'ayant pas de caserne, il n'y a pas de régiment.

Plan de Givet de 1823. (Petit et Grand Givet)
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Les deux Givet sont reliés sur la Meuse par un Pont de bateaux : vingt-trois bateaux retenus par des ancres sont placés à trois pieds l'un de l'autre, parallèlement aux rives de la Meuse ; de longues planches y sont installées sur lesquelles sont posés des madriers de cinq à six pouces de largeur sur douze pouces de longueur, formant entre eux la surface de ce pont.
A la sortie du Pont de bateaux, sur la rive droite du Petit-Givet, la Place Verte est attestée dès les années 1695-1713. De forme carrée,
elle est plantée d'une double rangée d'arbres qui donnent beaucoup d'ombre et en rendent la promenade très agréable.
Le 30 novembre 1752, Jacques Pineau (1709-1764), baron de Lucé, intendant du Hainaut et ministre de la guerre, charge le sieur Clusel d'établir une Fontaine sur la Place Verte. Celle-ci sera alimentée au moyen de matériaux tirés de la carrière du Mont-d'Haurs. Le devis initial chiffré à 5.000 livres va subir une substantielle plus-value : la dépense définitive, en 1754, s'établit à 15.084 livres, 18 sols, 8 deniers. La fontaine de marbre, en forme de cône, était surmontée d'une fleur de lys : à ce prix-là, l'entrepreneur pouvait se le permettre ! Il est dit que l'eau de cette fontaine y était douce, limpide et savonneuse.

Plan du Petit Givet de 1823
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Lors de la révolution, on fait feu de tout bois : le 12 décembre 1790, les ormes de la place Verte sont mis en vente.
Le Pont de Bateaux subissant les aléas climatiques de la Meuse, un premier pont en pierre permettant de relier les deux Givet est projeté en 1739. Il faut cependant attendre le 9 août 1803 pour qu'un arrêté soit pris en ce sens. L'ingénieur des ponts et chaussées Girardeau est chargé de cette tâche, le 22 novembre 1803. Ce n'est qu'en 1809 que les travaux d'adjudication sont confiés à l'entrepreneur Miller-Césard. La première pierre est posée le 12 septembre 1810, la dernière en 1816...

En 1816, Joseph-Jacques Ramée (1764-1842), architecte, est chargé, d'embellir la place Verte.
Le 28 avril 1817, les arbres de la Place Verte sont abattus et vendus pour être remplacés par des platanes.
Pour 261,98 francs, l'aqueduc de la Fontaine de la place Verte est changé de direction : dorénavant il se dirigera vers la Meuse au lieu de la rivière Houille.
Le 8 février 1835, il est question de placer le buste de Vauban au sommet de la Fontaine de la place Verte et de rebaptiser celle-ci, place Vauban : le Conseil municipal n'y donnera pas suite.

Plusieurs sociétés musicales civiles sont présentes lors des fêtes, cavalcades, concours et commémorations, tant au Grand-Givet Saint-Hilaire — place d'Armes, place Victoire et place du Cygne — qu'au Petit-Givet Notre-Dame — place Verte. En 1867 trois formations y sont actives : la Musique de la Ville, fondée en 1829, avec 45 exécutants ; les Enfants de Méhul, société chorale fondée en 1860, à la tête de 32 exécutants ; la Fanfare, créée en 1864, avec 22 exécutants. Et bien entendu les nombreuses musiques militaires fréquentent assidûment la ville.

C'est le Petit Givet Notre-Dame, sur la Place Verte devenue Place de la République, qui obtient le premier, son Kiosque à musique à Givet. Construit en 1878, il est attesté à plusieurs reprises en 1885, puis en 1895.
Octogonal, construit sur un soubassement de briques et de pierre, ses colonnes sont en fonte, son garde-corps en fer forgé, sa toiture est en zinc surmontée d'une lyre.

En 1879, la Fontaine de marbre de la place de la République, attenante au Kiosque à musique est proposée au classement au titre des monuments historiques. L'architecte Emile Boeswillwald, rapporteur de la Commission des monuments historiques ne l'entend pas de cette oreille : estimant que la Fontaine ne
présente pas assez d'intérêt au point de vue de l'art, il propose de laisser à la Ville le soin de restaurer cet édifice, pour la conservation duquel Givet demandait une somme de 4.000 francs. Finalement, la Fontaine sera purement et simplement supprimée en 1892.

La rue Royale, artère principale du Petit Givet, commençant au Pont de la Meuse et longeant la Place de la République, est devenue depuis 1875, la rue Oger. La grande affaire de ce quartier au début du XXe siècle, c'est la construction d'un Hôtel des Postes et des Télégraphes, précisément à l'entrée du Pont de pierre, à la place de l'ancien Corps de garde, en prolongement de la place de la République. Le 7 juillet 1904, la loi autorisant cette édification est promulguée.
Le nouveau monument est inauguré les 13 et 14 août 1905, par Alcide Plançon, maire givetois de 1903 à 1908. Défilés, discours, fêtes de gymnastique, concerts, banquet et bal sont de la partie à cette occasion.

Bien entendu, le Petit Givet comme le Grand Givet participent en commun aux fêtes et manifestations, seul le pont étant à traverser. Il nous a paru cependant souhaitable d'ouvrir une rubrique spécifique au Grand-Givet, relative aux festivités et événements — inaugurations des places ou monuments, création jardin, construction kiosque — afin de mieux les discerner géographiquement.

L'artillerie allemande commence un bombardement intensif sur la Citadelle de Charlemont le 29 août 1914. Le 31 août, c'est la capitulation : le Grand Quartier dit la caserne Rouge est entièrement détruit, le Pont de Pierre reliant Petit et Grand Givet est en grande partie détruit et impraticable. En attendant de remédier à sa remise en état, les Allemands, qui occupent Givet pendant ces 4 longues années jusqu'au 16 novembre 1918, installent en 1915 un Pont à bateaux, comme la ville le pratiquait avant 1816.

Si la place de la République et l'Hôtel des Postes sont restés inchangés aujourd'hui, il n'en est pas de même du Kiosque à musique qui a disparu sans coup férir dans les années 1970.
Kiosque supprimé.

voir ici, Place de la République à Givet sans son kiosque, aujourd'hui.

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publié par JeanMarc Jeu 13 Avr 2017 17:22

14 juillet 1881 — Fête nationale à Givet. Concert du 120e R.I. place d'Armes, Bal, place de la République
— Givet. La fête nationale sera annoncée, à huit heures du matin, par une salve d’artillerie de vingt-un coups de canon.
A neuf heures, sur l’Esplanade, grande revue des troupes de la garnison. — De huit à dix heures, distribution extraordinaire de viande et de pain à tous les indigents.
A midi, salve d’artillerie de vingt-un coups de canon.
De trois à cinq heures, sur la place d’Armes, grand concert par la Musique du 120e et la Musique municipale. — A sept heures, sur la place de la République, bal public. — A neuf heures, illumination de l’Hôtel-deVille, des monuments publics et de la place de la République. — A neuf heures et demie, grand feu d’artifice tiré par Adolphe Profinet, armurier-artificier à Givet, précédé d’une salve d’artillerie.
Les habitants sont invités à pavoiser et à illuminer leurs maisons.
Le Maire, Cr. Baux


13 et 14 juillet 1890 — Fête Notre-Dame et Fête Nationale
— Givet. Grande fête de la rue Notre-Dame, le dimanche 13 juillet :
De 1 h. à 3 h., jeu de ballotte, prix 10 fr. ; de 3 à 4 h., Jeu de brouette ; de 4 à 5 h., grand lâcher de pigeons; à 7 h., grand bal public ; à 9 h., illuminations a giorno.
Une quête sera faite au profit du sou des écoles. Les habitants sont invités à pavoiser et à illuminer.
— Givet. Fête nationale. — Le 13 juillet, à 9 h., retraite aux flambeaux par la musique du 128e.
Le 14 juillet, au matin, salve de 21 coups de canon ; à 9 h. ½, sur l'Esplanade, grande revue des troupes. — De 8 h. à 10 h.. distribution extraordinaire aux indigents.
A 1 h. ½, sur l'Esplanade, grande lutte de petite balle au tamis entre les deux célèbres parties de Gilly et Montigny ; de 4 à 6 h., place d'Armes, grand concert par les musiques du 128e et Municipale ; à 7 h., départ d’un ballon Montgolfier sur le pont de Meuse ; à 7 h., place de la République, grand bal ; à 9 h., illumination des monuments publics et salve de 21 coups de canon.


21 et 22 mai 1893 — Grand concours de manœuvres de pompes à incendie et de gymnastique
Dimanche 21 mai. — De 9 h. à 11 h., à l'hôtel de ville, concours de théorie pour les officiers et sous-officiers de pompiers. — A midi, sur l’Esplanade, revue du personnel et du matériel. — Après la revue, défilé des musiques et des pompiers dans l'ordre suivant :
Musique municipale et pompiers de Givet ; pompiers de Charleville, Nogent l'Artaud (Aisne), Sedan ; Harmonie de Vireux ; pompiers de Chouilly (Manie), Montmagny (Seine-et-Oise), Fourmies (Nord), Vervins (Aisne); Harmonie de Chooz, pompiers de Cousolre (Nord), Chàteau Regnault, Sains-du-Nord (Nord), Braux, Mareuil-sur-Ay (Marne); Harmonie de Fromelennes ; pompiers de Champeneil (Seine-et-Oise), Fromelennes, Signy-l'Abbaye, Givet.
Itinéraire : quai des Fours, rue St-Hilaire, plate d’Armes, rues Thiers et d’Estrée, pont de Meuse, place de la République, rues Oger, Estivant, Notre-Dame, Chanzy, place de la République, pont de Meuse, rues du Cygne, Gambetta, Méhul, place Méhul.
— A 2 h., place Méhul, concours de pompes. — A 2 h., place de la République, concert.
— A 8 h., place de l’Hôtel-de-Ville, distribution des récompenses et des médailles. — A 8 h., place de la République, bal à grand orchestre, illuminations.
Lundi 22 mai. — A 9 h., place Méhul, concours des exercices d’ensemble, de sauts et de courses, par les sociétés gymniques (programme de la 19e fête fédérale de Toulouse). — A 1 h., rassemblement place Méhul, revue des sociétés par la municipalité, défilé des gymniques dans l’ordre suivant :
Fraternelle de Reims, Cercle de Lodelinsart (Belgique), Espérance de Charleville, Société de Sedan, La Jeunesse de Grivegnée-lez-Liège (Belgique), La Macérienne de Mézières, Fraternelle de Liège (Belgique), Volontaire d’Illy, Société du Pied-Selle à Fumay, La Givetoise de Givet.
Itinéraire : Place Méhul, rues Méhul, du Puits, St-Hilaire, place d’Armes, rues Gambetta et du Cygne, le Pont, rues Oger, Estivant, N.-D., Chanzy, le Pont, rues d'Estrée et Thiers, place d'Armes.
— Vin d’honneur à l’hôtel de ville. — Programme de la fête de gymnastique : Exercices préliminaires imposés (toutes les sociétés); boxe, bâton, canne (par groupes de sociétés); mouvements spéciaux avec ou sans engin ; exercices aux appareils ; apothéose par groupes de sociétés. — Distribution des prix à la mairie. — A 8 h., place de la République, grand bal.

21 juin 1896 — Concert du 128e R.I. Place de la République
— Givet. Musique du 128e régiment de ligne, programme des morceaux qui seront exécutés le 21 juin 1896 à 4 heures ½ du soir, sur la place de la République.
1 Faust, allégro (Gounod) . — 2. Rigoletto, grande mosaïque (Verdi). — 3. Marquis et Marquise, gavotte (Chabas). — 4. Guillaume Tell, grande fantaisie (Rossini). — 5. Souvenir de Serquigny, mazurka (Sellenick)


28 et 29 mai 1899 — Fêtes de Givet : gymnastique, musique, bal...
— Les fêtes de Givet auront lieu dimanche 28 et lundi 29 mai courant.
Samedi soir, à 8 h. ½. A l'hôtel de ville, réunion des membres du jury. — Retraite aux flambeaux par toutes les sociétés, départ place Carnot.
Dimanche matin à 8 heures : ouverture des concours. — A onze heures : présentation des sociétés à la municipalité, réception officielle. — A onze heures et demie : répétition des mouvements d'ensemble avec la musique militaire.
Fête de gymnastique. — A 1 heure ½ : rassemblement des Sociétés, place de la République.
Défilé : Rue Oger, rue Estivant, rue Luxembourg, rue Notre-Dame, rue Chanzy, place de la République, Pont, rue du Cygne, rue Gambetta, ruo des Récollets, rue des Trois-Pigeons, rue Saint-Hilaire, rue Thiers, rue d'Estrées, rue des Ecoles, Place Méhul.
A 3 h. ¼. place Méhul : exécution des exercices d'ensemble par toutes les Sociétés, accompagnement par la musique du 147e. — A 4 heures : Continuation des concours, productions diverses, pyramides avec et sans engins, quadrilles de canne et boxe, mouvements spéciaux des fillettes, etc. — A 6 heures : distribution des premiers prix. — A 6 h. ¼ : banquet.
A 8 heures : proclamation des prix. — Place de la République : grand bal public. — A 8 h. ¼, au Théâtre : fête de nuit. — Orchestre spécial dirigé par M. Paul Didier.
Lundi matin, à 7 heures : Réunion des Sociétés et délégations, place de la République. — Concours de tir entre les délégations des Sociétés de gymnastique, au Fort-Condé. — Concours de tir des sapeurs-pompiers et musique municipale, au champ de manoeuvres de la garnison. A midi, place Carnot : distribution des récompenses.
A deux heures : inauguration des grottes de Nichet, sous la présidence de M. Bougnies, président de la Société de Givet Pittoresque. — Départ des invités, place Carnot. Tous les gymnastes sont invités à visiter gratuitement les grottes de Nichet. — A 8 heures, place de la République, grand bal public.

Givet - Place de la République, Kiosque à musique et Hôtel des postes
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Quelques concerts des 147e et 148e Régiment de ligne sur le Kiosque Place de la République
22 juin 1899 — Musique du 147e régiment de ligne. Programme des morceaux qui seront exécuté le 22 juin 1899, à 8 heures du soir, sur la place de la République : Le Troubadour, pas redoublé (Bureau). — La Navarraise, fantaisie (Massenet). — Concerto pour grandes et petites clarinettes (Wettge). — Les Francs Juges, ouverture (Berlioz). — La Fête des Chasseurs, valse, avec cors de chasse (Sellenick).
24 juin 1900 — Musique du 148e. Programme du concert du dimanche 24 juin, place de la République, de 5 heures à 6 heures : Salut Lointain, P. R., Doring. — La Prière des Francs, ouverture, Buot, — La Favorite, fantaisie, Donizetti. — Rose Mousse, valse, Bosc. — Menuet des Petits Violons, E. Pessard. — Le Bonhomme Jadis, Marx Burty.
14 juillet 1900 — Concert. Programme des morceaux qui seront exécutés le samedi 14 juillet, de 3 à 4 heures, place de la République, par la musique du 148e régiment d'infanterie : 1. Le Farfadet, pas redoublé, Sellenick. — 2. France, ouverture, Buot. — 3. La Nuit, valse, Métra. — 4. Carmen, fantaisie, Bizet. — 5. Berceuse, Heller. — 6. El-Coreo, polka imitative, Corbin. Dimanche 15 juillet, grand bal comme la veille.

13 et 14 août 1905 — Fêtes de Givet. Inauguration Hôtel des Postes
— On attendait le ministre. Nous savons qu'il n'est pas venu. Samedi soir arrivait à Charleville, son délégué, M. Duguay. A la gare, il fut reçu par MM. Lambert-Hettier, représentant M. le Préfet. Dimanche matin, départ pour Givet. Beaucoup de promeneurs, mais peu de personnages officiels. Sur le quai de la gare, M. Plançon, maire, entouré de ses adjoints.
Au son de la Marseillaise, le cortège entre dans la salle d'attente des premières où M. Tonnelier, sous-préfet, présente quelques maires du canton et quelques conseillers d'arrondissement.
Entre une double haie de pompiers, M. le délégué et les personnages du cortège vont aux voitures qui les attendent et en route pour l'hôtel du Mont-d'Haur où les attend le déjeuner.
Presque toutes les maisons sont enguirlandées avec drapeaux aux fenêtres ; plus particulièrement celle où naquit Méhul. Le pont qui relie les deux villes est élégamment attifé. Dans les rues, beaucoup d'animation. A défaut de ministre, le beau temps attira beaucoup de promeneurs.
Devant la nouvelle mairie que l'on va bientôt inaugurer, un élégant kiosque verdoyant ; à droite et à gauche, deux banderoles flanquées d'écussons au chiffre R.F. Sur ces banderoles est écrit : « A MM. les Députés et Sénateurs. — A M. le Ministre de l'Agriculture ».
Il est bientôt deux heures ; va donc être, bientôt, inauguré l'hôtel de ville où sera servi le vin d'honneur. Jusqu'au moment du vin d'honneur, diverses musiques ne cessèrent de parcourir la ville, l'emplissant de bruits joyeux. En cortège officiel, sociétés gymnique, fanfares et pompiers défilent dans les rues et se réunissent place Carnot, devant la Mairie.
Les clairons des pompiers sonnent, leurs tambours battent aux champs en même temps que jouent les musiques ; c'est un original et joyeux brouhaha..
Les discours. M. Plançon dit dans quelles conditions se fit l'Hôtel de Ville que l'on inaugure aujourd'hui ; il souhaite la bienvenue à M. Duguay, délégué par le ministre. (...) discours
Les Fêtes de Gymnastique. Les sociétés musicales de Revin, la chorale des Enfants de Méhul, la musique de Haybes, l'harmonie de Fumay se tenaient sur la place de l'Esplanade, ensoleillée, verdoyante, fermée des quatre côtés par une haie épaisse de spectateurs. Les sociétés gymniques concourent et font des exercices d'ensemble, commandés par M. Geoffroy. Pendant ces exercices joua la musique du 148e.
A cinq heures, eut lieu l'inauguration de l'Hôtel des Postes du Petit-Givet, situé à la sortie du pont. Sur la place se tiennent tous les théâtres forains ; en cet endroit règne une joyeuse animation. A l'inauguration, nous avons remarqué les mêmes personnages qu'au vin d'honneur.
Le banquet a été servi dans la salle du Gymnase, fraîchement décorée pour la circonstance. A 6 heures, 220 convives prenaient place autour des tables. M. le Délégué du ministre présidait entouré de tous les personnages que nous avons déjà cités. Disons que le banquet avait été préparé par l'hôtel des Trois-Maures de Verdun. Pendant le banquet, la musique du 148e s'est fait entendre. Le menu très artistique porte de jolies vues de l'Hôtel de Ville et de l'Hôtel des Postes.
Chez les Facteurs. Après la réception de l'Hôtel des Postes, les facteurs eurent leur vin d'honneur particulier ; au cours de cette amicale réception les facteurs français burent à leurs 180 camarades belges, qui se déclarent ravis de cette cordialité entre facteurs des deux nations.
La ville sera tout en fête ce soir ; la plus grande animation règne dans Givet.


Givet - Hôtel des postes, place de la République et Kiosque à musique — Vue aérienne de l'Hotel des postes, place de la République et Kiosque à musique
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18 juin 1905 — Concert Place de la République par la musique du 148e R.I.
— Givet. Concert, demain lundi, place de la République, de 3 h. ½ à 4 h. ½, par la musique du 148e.
Allegro Militaire. X... — Mercédès, ouverture. Dessane. — Très jolie, valse. Waldteufel. — Polonaise de Struensée. Meyerbeer. — Tout à la joie, polka. Fahrbach.

20 juin 1909 — Concert Place de la République par la musique du 148e R.I.
— Givet. Concert dimanche 20 courant, place de la République, de 3 à 4 heures, par la musique du 148e d'infanterie.
1. Allegro militaire (X...). — 2. L'Etoile du Nord, fantaisie (Meyerbeer). — 3. La fête des chasseurs, valse (Sellenick). — 4. Ballet de Sylvia : a) Les Chasseresses ; b) Cortège de Bacchus (Léo Delibes). — 5. Polka des mules (Furgeot)

15 et 16 août 1909 — Fête de gymnastique sur la place de la République. Concert de la musique du 148e R.I.
Givet. — La fête de gymnastique donnée par les Sociétés de préparation militaire l'Avenir de Haybes et la Givetoise, a pleinement réussi.
La Givetoise, en armes et au complet, se trouvait à l'arrivée du train de Charleville, à 11 heures du matin, pour recevoir leurs amis de Haybes.
M. Franck, président du Comité départemental des Ardennes, avait accepté l'invitation du Comité. Il accompagnait M. Commis, président de l'Avenir. Les paroles de bienvenue et les poignées de main échangées, les deux sociétés se mettent en route et défilent martialement jusqu'à la salle du Gymnase.
La fête avait lieu place de la République merveilleusement disposée pour ce genre de spectacle. Aucune place n'était libre.
La première partie commence par le défilé des deux Sociétés, Haybes et Givet, qui tour à tour exécutent leur programme aux applaudissements d'une foule évaluée à 2.000 personnes : mouvements d'ensemble, exercice de boxe, sont fort bien exécutés ; triple trapèze par les adultes.
La deuxième partie comportait, entre autres exercices, des mouvements d'ensemble de gymnastique : pyramides, ballet des matelots qui excita l'enthousiasme. Le travail au trapèze, par les frères Robart et G. Fraison, fut magistralement exécuté et très applaudi.
Une surprise attendait les spectateurs pour la fin : c'était un carrousel cycliste, par la Givetoise. Nos jeunes gens, costumés exécutèrent divers exercices sur leur bicyclette qui était magnifiquement décorée.
Bravo à leur dévoué chef, M. Labourey, qui sait divertir ses admirateurs.
A huit heures, le Comité de la Givetoise reconduisit à la gare MM. Franck, Commis, et la Société de Haybes.
Pendant toute la séance de gymnastique la musique municipale prêtait son gracieux concours, accompagnant les gymnastes.
Le soir, un bal fort animé dura jusqu'à 1 heure du matin.
Lundi matin a eu lieu une course cycliste. L'après-midi, courses pédestres, rue Notre-Dame et rue Luxembourg.
Un concert fut donné de 3 heures à 4 heures par la Musique du 148e. Le soir eut lieu, malgré l'orage, un bal très animé.

11 novembre 1909 — La foire aux Oignons à Givet. Grand marché place de la République
— Givet. Foire aux oignons. — Malgré le temps épouvantable qu'il faisait jeudi 11 novembre dernier, beaucoup de monde était venu, selon la coutume, pour voir la foire annuelle.
Ce n'était qu'une procession en ville, de la gare à la place de la République, où se tenait le grand marché.
L'affluence des visiteurs n'a guère aidé les transactions, les marchands se sont plaints du peu d'affaires qu'ils ont faites.
Comme toujours, des camelots vendaient des chansons plus ou moins nouvelles. Un cinéma reproduisait les vols de nos aviateurs, etc. etc.
Une ménagerie assez bien achalandée, des forains de diverses professions, voilà le bilan de la foire aux oignons 1909.

Givet - Pont de pierre détruit lors du conflit 1914, en cours de reconstruction : vue de l'Hôtel des postes et de la place de la République sur la rive en face — Le pont de bateaux pendant l'occupation allemande
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4 décembre 1914 — Témoignage du Docteur Bourgeois sur l'occupation allemande à Givet.
— Le docteur Bourgeois fut envoyé de Givet à Fumay pour y soigner 300 blessés, puis renvoyé à Rethel, avec dix de ses confrères. Les onze médecins séjournèrent là jusqu'au 20 octobre, enfermés dans une filature avec 400 internés civils de villages ardennais. Le 21, avec une centaine d'infirmiers, ils étaient emmenés à Ohrdruf, où ils arrivaient après trois jours de voyage.
Le docteur Bourgeois, nous a donné les renseignements suivants sur l'occupation allemande dans les régions où il a séjourné. A Givet, peu de dégâts une dizaine de maisons seulement ont souffert. Le village et le fort de Charlemont sont détruits. Le Petit et le Grand-Givet sont reliés par un pont de bateaux. A Haybes, les maisons ont été détruites par des grenades incendiaires; mais les autres villages de la vallée de la Meuse sont presque intacts. Cependant les meubles, les provisions, etc., ont été soigneusement « déménagés ».
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

GIVET - Jardin Public
(ARDENNES)
A partir du Petit-Givet, traversons la Meuse sur le Pont de Bateaux, avant qu'il ne devienne de pierre en 1816, et passons sur le Grand-Givet.

Plan de Givet de 1823. (Petit et Grand Givet)
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En 1787, le docteur Michel, chirurgien-major de l'hôpital militaire de Givet publie, sous l'égide du docteur Dehorne, un journal de médecine militaire. Il nous renseigne de façon précise sur Givet.
Le docteur Michel, devancier en la matière, préconise d'installer une
promenade agréable et utile, plantée d'une rangée d'arbres : on pourrait faire l'achat d'un terrein qui règne, depuis la Porte des Vieux-Récolets jusqu'à la cour qui sert de promenade aux soldats. Il couteroît fort peu & rempliroit complètement l'objet de salubrité proposé, étant exposé au midi, & le parapet du rempart le mettant à couvert des vents du nord. En 1763, un premier projet est initié par M. Sicre de Cinq-Mars, ingénieur en chef à Givet et Charlemont : il prévoit d'agrandir la cour des soldats avec les terreins qui sont au pied du terre-plein du rempart. Le projet reste lettre morte, ledit sieur de Cinq-Mars ayant pris la fuite pour l'Allemagne !...

Plan du Grand Givet en 1823
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Il nous faut consacrer quelques instants au célèbre compositeur givetois Étienne Nicolas Méhul (1763-1817) dont la vie de Givet sera imprégnée pendant de longues décennies.
Dès le 7 janvier 1835, de nombreux admirateurs de Méhul demandent qu'un monument soit élevé à sa mémoire. En 1837, une souscription est enfin ouverte à cet effet, et le 26 juin 1842 un buste du musicien, sculpté en marbre blanc des Pyrénées en 1840 par Jean-François-Théodore Gechter (1795-1844), est inauguré au Grand Givet, sur la place d'Armes — future place Carnot. L'Observateur belge du 1er juillet 1842 note, acerbe :
dimanche dernier a eu lieu à Givet l'inauguration de la statue de Méhul. Quatre sociétés de musique belges, celles de Dinant, Couvin, Philippeville et Bauraing, se sont rendues à l'invitation qui leur avait été faite par la ville de Givet. On remarquait avec peine l'absence de toute société de musique française.
Le monument, d'une hauteur totale de 5 mètres, est ensuite déplacé en haut du grand escalier du théâtre, et, en dépit de l'apparente ingratitude dont les givetois ont fait preuve à l'égard de Méhul, une souscription est ouverte le 16 mars 1884 pour ériger une nouvelle statue au compositeur. L'affaire suit son cours, et sur l'initiative de Jules Lartigue (1836-1898), maire de Givet de 1884 à 1898, un comité est constitué le 4 avril 1888.

Sur ces entrefaites, le ministère de la guerre et l’administration des domaines décident, en accord avec la ville de Givet de procéder au démantèlement des terrains et bâtiments militaires givetois. Le 11 mars 1890, une convention est signée par laquelle la ville de Givet acquiert, pour une somme de 100.000 francs, lesdits terrains auprès des Domaines, l'Etat prenant en charge, à hauteur de 100.000 francs, les travaux résultant de ce déclassement.
Le 5 juin 1891, à neuf heures, Lartigue et ses conseillers municipaux, accompagnés
d'un grand nombre de Givetois, se proposant d'aérer la ville en abattant les vieilles murailles, donnent le premier coup de pioche.
La vaste place Méhul est créée, de 1891 à 1892 hors des anciennes murailles de la ville, à l'extrémité de la rue d'Estrée, future rue de Gaulle. La nouvelle statue, en bronze, de Méhul, due au sculpteur Aristide-Onésime Croisy (1840-1899), est inaugurée sur la place éponyme les 2 et 3 octobre 1892, tandis que le buste de marbre de 1842, est, quant à lui, entreposé depuis 1892 dans l'hôtel de ville place d'Armes. Lors de cette grandiose cérémonie d'inauguration, pas moins de six Kiosques à musique sont installés — place Méhul, place d’Armes, place de la République, rue Oger et rue Luxembourg, la sixième n'étant pas répertoriée... — sur lesquels dix-huit fanfares et harmonies et quinze chorales ont organisé un mémorable festival musical.

Le projet d'installation d'une
promenade plantée d'une rangée d'arbre près de la Porte des Vieux-Récolets, qu'avait évoqué le docteur Michel en 1787, prend bientôt forme. La municipalité givetoire, le 22 mai 1893, annonce qu'un square entrera bientôt dans la voie d’exécution, sur les terrains qu'on aménage actuellement, situés à l'extrémité de la rue des Vieux Récollets, devenue rue Thiers, au delà de l'ancien corps de garde et des remparts qu'on vient de raser.
Le dimanche 2 juin 1895, a lieu l'inauguration du Jardin Public. Cette fois-ci, dix-huit fanfares, harmonies et chorales sont conviées, non comprises la Chorale et la Musique Municipale de Givet, dirigé par son chef, M. Gay. Cinq formations ont l'honneur de jouer sur le Jardin Public — la Musique municipale de Givet, l’Harmonie de Beauraing, la Fanfare de Fromelennes, l'Harmonie de Winenne et la Fanfare de Vierves — tandis que les quinze autres sont réparties, les unes au Petit-Givet sur la place de la République et au kiosque de la rue du Luxembourg, les autres au Grand-Givet au kiosque de la place Méhul.
Le Kiosque à musique n'étant pas cité ce jour-là au Jardin Public, on suppose qu'il a été inauguré peu après. C'est l'entreprise carolopolitaine Blairon & Fils, fondée en 1865, qui est adjudicataire de la réalisation de ce kiosque comme elle l'est de celui de Rodez, de Cannes, de Mézières, du Havre et de la Rochelle. De forme octogonale, son soubassement est cette fois-ci en pierre ; sa toiture de zinc ornée d'une lyre est parée d'épis d'ornement à son pourtour ; ses piliers sont en fonte, sa rambarde en fer forgé.

Indications des emplacements de Givet : Jardin public, place de la République, place Méhul
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Les musiques militaires, omniprésentes au Grand-Givet, et qui se succèdent à un rythme effréné — en 1814, le 33e régiment d'infanterie de ligne est en garnison à Givet ; en 1822, le 15e régiment de ligne ; en 1832, le 18e régiment ; en 1842, le 7e régiment ; en 1876, 1885, 1887 puis de 1892 à 1894 : le 120e de ligne — à cette date ce régiment compte compte 50 officiers et 1.660 hommes ; en 1877, 1878, 1888, 1891 et 1894 : le 128e R.I. ; à partir de 1896, le 147e et 148e R.I. permutent leur place tous les trois ans entre Givet et Sedan — ne se font pas prier pour occuper le Jardin Public et son Kiosque à musique, flambants neufs.

En hommage à Jules Lartigue, maire et artisan des importantes réformes et transformations de Givet, décédé en 1898, le nouveau maire Alphonse Fenaux décide d'ériger un buste à Lartigue, face au Kiosque à musique du Jardin Public. L'inauguration du bronze sculpté par Paul-François Choppin (1856-1937) a lieu le 14 mai 1899.

Lors de l'invasion et de l'occupation de 1914 à 1918 dont nous avons fait état sur nos commentaires du Petit-Givet, le Kiosque à musique du Jardin Public a vraisemblablement subi tous les affronts possibles. Les allemands ne se sont pas privés de gaver les givetois de marches germaniques dont ils étaient friands.
Et tant qu'ils étaient au kiosque, ils en ont profité pour faire fondre le bronze du pauvre Lartigue. Etienne Méhul n'a guère eu plus de chance sur la place éponyme, où son bronze à subi le même sort. Cependant, Méhul a eu le privilège de bénéficier, en octobre 1925, de la confection d'une copie de sa statue. Pas pour très longtemps puisqu'en 1942, ce nouveau bronze est transformé une nouvelle fois en matériel d'armement allemand.
En 1956, on confie une nouvelle réplique de la statue de Méhul, au sculpteur Marcel Grattessat, cette fois-ci en pierre, on ne sait jamais !...
Le Kiosque à musique du jardin public a été supprimé dans les années 1960 ; le Jardin public, toujours situé rue Thiers, a été rebaptisé square Andrée et Pierre Viénot.
Kiosque supprimé.

voir ici, Jardin Public de Givet, devenu square Andrée et Pierre Viénot, sans son kiosque, aujourd'hui.
et Ici.

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publié par JeanMarc Mar 18 Avr 2017 17:44

2 et 3 octobre 1892 — Fêtes et inauguration statue Etienne Méhul à Givet. Concerts sur 6 Kiosques à musique.
Première journée, 2 octobre 1892. — La gare, malgré le mauvais temps, était déjà décorée. Demain dimanche, tout sera prêt pour recevoir dignement le ministre qui représente le gouvernement.
De la gare à la place Méhul, des oriflammes des drapeaux, des guirlandes, des arcs de triomphe mènent à la place Méhul, où s’élève la statue faite par notre compatriote Croisy.
Près de la statue, une estrade énorme a été construite. Elle est décorée avec un goût parfait.
C’est sur cette estrade que les autorités, les fonctionnaires, les invités, seront placés pour écouter le discours de M. Bourgeois, ministre de l’instruction publique et des beaux-arts.
La nouvelle place est grande, superbe, entourée déjà de nouvelles constructions qui ont le meilleur aspect.
Les rues qui aboutissent à la place Méhul sont terminées par des arcs de triomphe.
Le régiment, les pompiers, les bicyclistes, la société de tir, les écoles, les institutions, la chorale et toutes les sociétés de Givet, la douane, la gendarmerie, ont construit des arcs de triomphe très pimpants et empruntant chacun son caractère à ceux qui les ont construits.
La garnison a construit un magnifique arc de triomphe orné de fusils, des différentes pièces du fusil, de haches, d’écouvillons ; au sommet, sur un transparent, on lit ; « La Garnison à Monsieur le Ministre des Beaux-Arts. »
Partout, les sociétés et les habitants ont rivalisé d’ardeur et de zèle pour transformer la ville de Givet et lui donner un véritable air de fête.
M. Gilbert, industriel, a fait construire un arc de triomphe qui mérite les plus sincères éloges.
Les habitants de Givet se multiplient pour que la ville soit complètement décorée. Partout aux fenêtres, claquent au vent nos couleurs nationales ; on voit aussi des drapeaux russes et belges.
Six kiosques attendent les sociétés musicales qui donneront, pendant la journée de dimanche, de nombreux concerts.
La salle du banquet, dans le local de la Société gymnique, est éblouissante de fraîcheur.
Sur le plafond en toile blanche ont été tendues, et sur les murs ont été jetées des étoffes tricolores ; d'un côté le buste de la République, et de l’autre Méhul. Trois tables ont été dressées. La table d’honneur est placée au milieu.
La municipalité de Givet, MM. Lartigue, maire, Fenaux et Luillier, adjoints, ont obtenu un résultat merveilleux.

Vin d’honneur — Festival — Médailles commémoratives. L’inauguration proprement dite d’un monument, ne prenant en somme qu’une heure ou deux, la municipalité de Givet avait eu l’excellente idée d’organiser un Festival de musique.
Dix-huit fanfares ou Sociétés de musique, quinze Sociétés chorales y participaient.
Ce sont : la musique du 120e ; les fanfares de Nouzon, Morialmé, Fagnolles, Fromelennes, Fumay, Walcourt, Florennes, Mézières, Rocroi, Félennes ; les harmonies de Fromelennes, Revin, Vivier-au-Court ; les musiques de Fumay, Vireux, Haybes et Chooz ; enfin, tout naturellement, la musique municipale de Givet. Voici maintenant le nom des chorales : l’Harmonie-Express (de Paris), la Lyre Ardennaise, les Amis de l’Atelier et les Enfants de Chevé (de Charleville), les Enfants de Méhul (de Givet), les chorales de Notre Dame et Saint-Jacques (de Fumay), l’Avenir (de Reims), les chorales de Méziéres, Nouzon, Dinant, Vonéche, Haybes, Braux et Malonne.
Ces sociétés se font entendre à six endroits différents : place Méhul, place d’Armes, place de la République, rue Oger et rue Luxembourg.
A cinq heures, M. Fenaux remet les médailles commémoratives à ces diverses sociétés musicales.

Inauguration de la Statue. — Après le déjeuner intime, M. le ministre se rend à pied sur l’estrade.
La foule est tellement compacte qu’il est difficile de circuler dans les rues, car de tous les points du département nombre d’Ardennais sont venus. Un grand nombre de nos voisins de Belgique ont également tenu à se rendre à Givet. On chante alors l'Hymne à Méhul, paroles de M. Paul Mottin, musique de M. Tridémy.
M. Bourgeois donne ensuite la parole à M. Massenet qui prononce un discours vibrant dans lequel il rend hommage à Méhul, au nom de l’institut. Le poète Bonnery lit une pièce de vers à Méhul.
La musique du 120e joue alors l’ouverture de Joseph. Sur l’estrade, M. le ministre prend place entre M. Lartigue, maire de Givet, et M. Delpech, préfet des Ardennes. A côté, toutes les notabilités politiques et artistiques qui se trouvent à Givet, entr’autres MM. Ambroise Thomas, Massenet, Paladille, Victorin Joncières, Croisy.
M. Lartigue prononce une allocution.

Le Monument. — La statue de Méhul est due au ciseau de notre compatriote Croisy. Ajoutons que l’exécution du socle, qui est en complète harmonie avec la statue, a été confié à M. Manten, l'heureux architecte de la caisse d’épargne de Charleville et de celle de Givet.
Le Banquet. — C’est à six heures que doit être servi le banquet, dans la salle de la gymnique, au Petit Givet. Pour la circonstance, la salle a été très heureusement décorée par les soins de M. Boilan, le receveur des postes de Givet, artiste à ses heures et homme de goût. Sur les murs peints en blanc, ont été apposées des banderoles et des oriflammes aux couleurs nationales, des écussons ornés de drapeaux, et, ça et là, des trophées de haches et de piques qui, en ce jour où le Chant du Départ évoque la Révolution, font songer aux farouches et résolus sectionnaires de la Terreur, Et sur une série de cartouches sont inscrits les titres de toutes les œuvres de Méhul. Enfin, à l’une des extrémités de la salle est posé le buste de Méhul, et, en face, à l’autre bout, le buste de cette République pour laquelle il composa son hymne national.
Quatre grandes tables sont dressées longitudinalement ; à chacune quatre-vingts convives sont assis. Pendant le banquet, le 120e de ligne a d’abord joué aux applaudissements unanimes la célèbre ouverture du Jeune Henri, de Méhul, et la grande fantaisie sur le Cid, l’une des plus admirables compositions de Massenet. Elle a ensuite fait entendre des passages de Mignon : à ce moment, la salle entière s’est levée, criant : Vive Ambroise Thomas ! Vive Massenet ! faisant aux deux maîtres une chaleureuse ovation qui a duré plusieurs minutes.
L’Harmonie-Express a été à son tour l’objet d’une manifestation sympathique. Elle a chanté, avec le plus mâle accent et un merveilleux ensemble, le Chant du Départ. Pendant cette admirable exécution, tous les convives étaient debout, soulignant chaque strophe de retentissants applaudissements.

Deuxième journée, 3 octobre 1892. — Les fêtes ont continué aujourd’hui lundi avec le même entrain qu’hier.
A deux heures, une foule considérable stationnait sur la place Méhul où la musique du 120e donnait un très brillant concert. Le ballon qui devait partir à une heure ne s’est élevé dans les airs que vers 3 heures ½, monté par l’aéronaute Besançon. Il a pris la direction de la Belgique et s’est perdu dans les nuages. Après dix minutes il devient invisible.
A trois heures a lieu la course des cyclistes. Elle a été très estimée et très réussie. Un grand nombre de coureurs y ont pris part. Plusieurs des coureurs carolopolitains ont remporté des prix.
A 5 heures, à la mairie, a lieu la distribution des récompenses sous la présidence de M. Lartigue, maire de Givet.
Le soir, un bal très animé a été donné au Petit-Givet.


Givet - Statue d'Etienne Nicolas Méhul — Buste de Jules Lartigue
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22 mai 1893 — Complément du compte rendu des 21 et 22 mai du Grand concours de manœuvres de pompes à incendie et de gymnastique : square du Jardin public en gestation.
— Nous ne terminerons pas ce compte rendu sans constater la façon dont a été fait le Service d’ordre par M. Euvrard, commissaire de police.
Ces belles fêtes organisées par la municipalité de Givet avaient attiré dans la ville une foule considérable pendant ces deux jours. Chacun a pu admirer les travaux de construction de la nouvelle ville ; car depuis les fêtes de Méhul, des rues ont été tracées, des boulevards amorcés, un square entrera bientôt dans la voie d’exécution ; on sent que dans la municipalité givetoise, il y a une unité de vue et un désir de faire bien et vite qui concourent à la prompte mise en valeur des nombreux terrains cédés par le génie.
Dans quelques années, Givet sera transformé et la vieille citée de Méhul offrira aux étrangers qui pénètrent en France une première halte agréable, avant de pénétrer plus loin dans la pittoresque vallée de la Meuse.
En résumé, fêtes superbes et intelligemment organisées. Bravo et merci à tous ceux qui ont prêté leur concours au maire et à la municipalité.

2 juin 1895 — Inauguration du Jardin Public. Concerts sur trois Kiosques à musique
— Dimanche, Givet était en fête. Dès le matin, les rues de la ville présentaient une animation extraordinaire.
Aux maisons des mains agiles plaçaient des drapeaux tricolores, des pavillons belges ou russes. Les cafés faisaient hâtivement leur toilette, les magasins s’ouvraient, attirant les acheteurs de la campagne venus pour assister au festival.
A chaque train la foule encombrait les quais de la gare et nous n'exagérerons rien en disant que le nombre d’étrangers venus à Givet était de plusieurs mille.
Nous étions parti de Charleville aux sons joyeux d'un charmant pas redoublé qu’exécutait la fanfare de Rubécourt venue pour prendre le train. Nous sommes arrivés à Givet avec elle, et c’est encore au milieu de ses notes retentissantes que nous avons pénétré dans la patrie de Méhul.
Dés que la municipalité Givetoise a su qu’un rédacteur du Petit Ardennais avait tenu à assister en personne aux fêtes qu’elle avait préparées, elle s'est mise gracieusement à notre disposition pour nous faciliter notre tâche et nous sommes heureux de remercier publiquement dans nos colonnes M. Lartigue, MM. les adjoints, MM. les conseillers municipaux, ces fermes et sincères républicains par qui les intérêts de la ville dont ils sont les élus, sont dignement représentés.
Avant l’heure du déjeuner, nous parcourons les principales rues de la ville. Quel coup d’œil magnifique on aperçoit du Grand-Pont !
Mais, de tous côtés, sur toutes les places, devant les principaux cafés ou hôtels, les flonflons des marches, des polkas ou des pots pourris retentissent joyeux. De tous cotés, les Sociétés musicales arrivent et il nous est donné d’en citer dix-huit étrangères à la ville de Givet. Neuf belges : l’Harmonie da Morialmé, la Garde civique de Dinant, la Fanfare d’Anthée, la Fanfare d'Oignies, l’Harmonie de Beauraing, celle de Winenne, la Fanfare de Vierve, celle de Felenne et l’Harmonie de Wellin ; neuf Françaises : les Fanfares de Saint-Etienne-à-Arnes, de Revin, de Fromelennes, les Harmonies de Rubécourt, de Fromelennes, de Braux, de Vireux, de Chooz, et la chorale de Vireux.
Les deux Sociétés de Givet, la Chorale et la Musique municipale, dont le sympathique président est M. Lartigues, et dirigée très habilement par M. Gay, prêtaient, bien entendu, le concours le plus dévoué à cette fête musicale.
A une heure et demie, le défilé a eu lieu. La garde civique de Dinant, en uniforme et en arme, a été fort applaudie sur son passage. A deux heures et demie, toutes les Sociétés se sont réunies dans la salle de la Mairie et ont assisté au vin d'honneur. Les honneurs étaient admirablement faits par M. Lartigue, et nous pouvons dire que les choses ont été bien faites : le champagne a coulé à flots, à la grande joie de tous.
M. le maire de Givet a prononcé une petite allocution toute d’à propos et charmante, que nous résumons en quelques lignes. (...) discours
Puis nous nous sommes dirigé vers le jardin public qu’on inaugurait et où devaient jouer la musique municipale de Givet, l’Harmonie de Beauraing, la Fanfare de Fromelennes, l'Harmonie de Winenne et la Fanfare de Vierves, tandis que les autres sociétés jouaient sur la place de la République, au kiosque de la place Méhul, et au kiosque de la rue du Luxembourg.
Sur la place de la République, la garde civique a joué la Marseillaise aux applaudissements de la population Givetoise. Cette place charmante complètement entourée de baraques et de divertissements forains, manèges, balançoires, tir, etc..., présentait une animation extraordinaire.
Mais la nuit arrivait ; à six heures et demie, toutes les sociétés musicales se retrouvaient à la mairie où M. le maire les attendait pour leur remettre une médaille commémorative de la fête.
Une somme de 300 francs avait été partagée en quatre lots, deux de 100 francs et deux de 50 francs pour être tirée au sort et servir de primes aux sociétés.
L’heure du départ a sonné et ce n’est pas sans un sentiment de regret que nous quittait cette charmante petite ville, car la soirée ne le cédera en rien à la journée, puisqu’un bal superbe aura lieu sur la place de la République et, comme pour être journaliste, on n’en est pas moins homme ; dame, il m’a été donné de remarquer la grâce et la beauté des jolies filles de Givet, auxquelles je m'empresse de rendre l'hommage qui leur est dû.
Disons en terminant cet article que la petite ville de Givet prépare pour le dimanche de la Trinité une autre fête splendide et qu’un concours de pêcheurs à la ligne y sera tenu le 16 juin, jour de l'ouverture, enfin qu’à l’heure où ces ligues sont écrites, toute la population givetoise, maire et conseil municipal en tête, visitent les grottes du Nichet.

Quelques concerts sur le Jardin Public
23/6/1895 Givet. Musique du 128e régiment de ligne. Programme des morceaux qui seront exécutés le 23 juin 1895, à 8 heures ½ du soir, au Jardin public : 1. Le Châlet, allegro (Adam). — 2. La Dame blanche, ouverture (Boïeldieu). — 3. Sapho. grande mosaïque (Gounod). — 4. La Traviata, premier acte (Verdi). — 5. Emma Livry, polka pour clarinettes (Pirouelle). Solistes : MM. Pierre et Lallement.
11/8/1895 — Givet. Musique du 128e régiment de ligne. Programme des morceaux qui seront exécutés le 11 août 1895, à 8 heures 1/2 du soir, au Jardin public : 1. Les Francs-Tireurs, marche (M. Krein). — 2. Dans la Bruyère, ouverture (Gowaert). — 3. Ave Maria, mélodie religieuse (Gounod). — 4. I. Masnadieri, grande mosaïque (Verdi). — 5. Ouverture de Guillaume Tell (Rossini). — 6. Le Retour à la Vie, grande valse (E. Chabas)
14 mai 1899 — Givet. Musique du 147e régiment d'infanterie. Programme des morceaux qui seront exécutés le 14 mai 1899 de 4 à 5 heures de l'après midi au Jardin public : Le Régiment, pas redoublé (L. Chic). Les quatre âges de l'homme (Lackner). — Espana. valse (Chabrier). — Si j'étais Roi, fantaisie (Auber). Le Zizi polka, pour petite flûte (Sellenick).

16 mai 1899 — Inauguration du buste à Jules Lartigue le 14 mai 1899
— Fête à Givet. Pendant toute la belle saison, une série de fêtes égaiera la ville de Givet. Les touristes parcourant la pittoresque vallée de Meuse trouveront, chaque dimanche, au point terminus des Ardennes, joie et divertissements.
Hier, 14 mai, la cité de Méhul inaugurait ces journées de réjouissances par une fête toute familiale : la fête de la reconnaissance. Après avoir applaudi les citoyens recevant des médailles d'honneur, la population entière offrait à Lartigue, son magistrat regretté, un magnifique hommage de gratitude.
Récompenses aux sapeurs-pompiers. A deux heures un quart, la municipalité est groupée place Carnot ; la Compagnie de sapeurs est là au complet ; la Société gymnique et l'Harmonie municipale lui font escorte. Le maire, M. Fenaux, félicite les dévoués pompiers givetois de leur excellente tenue ; il rappelle le courage et le dévouement montrés depuis nombre d'années par la Compagnie de sapeurs et, notamment, par MM. Alcide Plançon, capitaine de la Compagnie ; Eugène Dorido, lieutenant, et Albert Bertaux, caporal.
Tous trois ont exposé leur vie en diverses circonstances. Au nom de la population de Givet, M. Fenaux donne l'accolade à ces trois braves et attache sur leur poitrine la médaille d'argent accordée par le ministre de l'intérieur. Une mention honorable est remise également au sapeur Coquelet.

Récompenses aux ouvriers. Pendant que l'Harmonie municipale joue un de ses meilleurs morceaux, ouvriers et ouvrières, employés depuis plus de trente ans soit à la fabrique de crayons, soit à la fabrique de pipes, s'approchent de la municipalité. Ce sont : Mmes Halin-Copine et Maurice Cretel, et MM. Dubois, Jules Stellin, Defoy et Lanz.
M. Fenaux adresse à ces vieux et dévoués serviteurs une allocution fort applaudie. (...) discours

Au jardin public. A trois heures, les sociétés locales, suivies par le Conseil municipal et par la généralité des habitants de Givet, se dirigent aux accents entraînants d'un pas-redoublé, vers le jardin public. Sur la tribune, garnie de feuillage, prennent place les représentants de la famille Lartigue, M. Fenaux, maire ; MM. Briquelet et Sonet, adjoints ; tous les conseillers municipaux et d'autres notabilités. La foule a envahi tout le jardin, elle se masse en avant de la tribune et autour du buste recouvert d'un voile tricolore.
Le socle est en pierre d'Ecaussine ; sur la face d'avant, nous lisons : « A son maire, Jules Lartigue, la Ville de Givet reconnaissante 1836-1898 ; sur la face d'arrière : « Souvenir fraternel des Ateliers du Grand-Orient de France » ; à droite : « A l'homme de bien, ceux qu'il a aidés »; à gauche : « A leur collègue, le Conseil général des Ardennes ».
Le voile est enlevé, l'œuvre du sculpteur Paul Choppin apparaît. L'artiste, auteur de travaux fort remarquables, a su saisir l'expression de cette noble figure où se reflétaient la bonté et la bienveillance ; les Givetois peuvent revoir les traits de Lartigue.

Discours de M. Fenaux. (...) Grâce au talent d'un éminent sculpteur parisien, M. Paul Choppin, l'image de Lartigue se dresse enfin dans ce beau jardin, qu'il a créé de toutes pièces. L'œuvre colossale qu'il a entreprise et qu'il a menée si rapidement à bonne fin, le démantèlement de Givet, y a contribué dans une large mesure.
Comme par enchantement, les fossés qui étreignaient la ville dans une espèce de sommeil léthargique, se comblent. Les rues, les avenues, les boulevards, les places surgissent, et des quantités de constructions nouvelles et confortables; viennent donner un aspect gai et riant à notre cité, autrefois si sombre et si sévère.(...)

Chant des écoliers. Quatre-vingts garçons de l'école communale, sous l'habile direction de M. Meunier, chef de l'Harmonie municipale, exécutent avec ensemble et justesse un très beau choeur à trois voix : Patrie. Puis M Wauthier, conseiller municipal, clame une poésie qu'il a composée en souvenir de Lartigue.
Chant du départ. Les jeunes chanteurs, groupés cette fois autour du buste, font entendre le Chant du Départ, glorifiant à la fois leur illustre compatriote Méhul et leur bienfaiteur Lartigue.

Givet - Jardin Public, Buste Jules Lartigue et Kiosque à musique
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22 juin 1899 — Requête de givetois pour l'instauration de Retraites musicales
— Givet. Retraites en musique. Nous avons déjà parlé de ces retraites qui feraient tant de plaisir à la population Givetoise. Une nouvelle lettre émanant de plusieurs de nos amis nous engage à formuler à nouveau cette demande.
« M. le colonel, nous disent-ils, s'il sait que la retraite en musique plaira à la population, n'hésitera pas à donner satisfaction aux habitants. Tout le monde en profiterait d'ailleurs. L'animation serait plus grande en ville, le commerce local en bénéficierait et de nombreuses familles goûteraient un moment de repos et de joie tout en faisant une promenade joyeuse.
Givet, d'autre part, est en pleine période de fête, pourquoi l'autorité militaire à l'occasion des fêtes de St-Jean qui ont lieu Dimanche prochain, n'organiserait-elle pas sa première retraite en musique.
Ce serait un attrait de plus. Une simple démarche de la Municipalité auprès du colonel suffirait peut-être pour faire d'un beau rêve une réalité charmante. On se rappelle en effet qu'au banquet offert à l'occasion des fêtes gymnastique, M. le colonel fit part de toute sa sympathie pour la population Givetoise.


23/8/1899 — Le transfert des garnisons est toujours accompagné d'un auditoire très fourni.
— Le départ du 147e de ligne pour le camp de Châlons et les manœuvres a eu lieu mardi matin. Beaucoup de monde accompagnaient les troupes. Le 147e, on le sait, quitte Givet pour trois ans. Pendant ce temps-là, il tiendra garnison à Sedan et sera remplacé dans notre ville par le 148e.
Soirée d'adieu. — A l'issue du concert donné dimanche dernier par l'excellente musique du 147e de ligne, la Société de Givet-Pittoresque a offert au café de l'Europe un punch d'adieu à M. L. Tailliez, chef de musique. Tout le Comité était présent à cette petite fête intime.
Cette soirée charmante fut trouvée trop courte par tous. Chacun y alla de sa petite chanson, M. le docteur Beugnies, président, ayant donné l'exemple.

Quelques concerts place Carnot
26 juin 1899 — Givet. Musique du 147e régiment de ligne. Programme des morceaux qui seront exécutés le 26 juin 1999, à 2 heures ½ du soir, sur la place Carnot : Pas redoublé patriotique (Méhul). — 3e Marche aux flambeaux (Meyerbeer).— Duo pour clarinettes (Saup). — Guillaume Tell, ouverture (Rossini). — Le Bamboula, polka avec mirlitons (A. Graud).
26 juin 1899 — Programme des morceaux qui seront exécutés par l'Harmonie municipale, le lundi 26 juin 1899, à 4 heures ½ de l'après-midi, sur la place Carnot : Le Troubadour, allegro (Sellenick). — Les Dieux en Exil, ouverture (Boch). — Le Chalet, fantaisie pour basse (Adam). — Ballet de Faust (Gounod). — La Chaîne d'Or, valse (Drouard).
25 juin 1900 — Givet. Musique du 148e régiment d'infanterie. Programme du concert du lundi 25 juin 1900, place Carnot de deux heures et demie à trois heures et demie : Harnes, P. R., Nast. — Ouverture de Concert, Labole. — La Mascotte, fantaisie, Audran. — Brise d'Amour, valse, Allier. — Pas de Fiançailles, Grillet. — Hylda, polka pour piston, Reynaud. (Soliste Mauwelaers).
25 juin 1905 — Givet. Concert aujourd'hui dimanche, place Carnot, de 3 à 4 heures, par la musique du 148e : Le Régiment favori. D. Ertl. — Joseph, ouverture. Méhul. — Souvenirs, valse. Maignier. — Suite de ballets sur les opéras de Gluck. — Saltarelle pour flûte. Donjon.

25 juin 1905 — La fête patronale du Grand-Givet à lieu tous les ans, lors de la Saint-Jean, fin juin.
— A l'occasion de la Saint-Jean, fête patronale du Grand-Givet, de nombreuses baraques foraines sont installées sur notre place Méhul. Espérons que le temps se mettra de la partie pour favoriser la fête, ainsi que le bal, qui doit avoir lieu le soir, également place Méhul.

Quelques concert au Jardin Public
14 septembre 1907 — Givet. L'Harmonie Municipale donnera demain dimanche à 8 heures du soir, un concert au Jardin Public : 1. Allegro militaire. X. — 2. Le Domino Noir, ouverture. Auber. — 3. Rigoletto, fantaisie. Verdi. — 4. Marche Triomphale. Van Remoortel. — 5. La Maconnaise, solo de hautbois. Veroust.
22 septembre 1907 — Givet. Concert par la musique du 148e, au Jardin Public, de 4 à 5 heures du soir, aujourd'hui dimanche : 1. Allegro militaire. X... — 2. Zampa, ouverture. Hérold. — 3. La Fête des Chasseurs, valse. Sellenick. — 4. Les Saltimbanques. L. Ganne. — 5. Polka Orientale. Corbin

Sociétés musicales actives à Givet en 1909 :
Les Enfants de Mehul (chorale), président Massin, direction Le Comte de Salelles, 40 exécutants ;
Musique municipale (harmonie), président Plançon, direction Meunier, 40 exécutants.
En 1909, Beaumont est chef de la musique du 148e Régiment d'infanterie à Givet.
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Re: Kiosques à Musique

GIVORS - L'Hôtel de ville et le Kiosque
(RHÔNE)
A la fin du XVIe siècle, une chapelle dédiée à Saint-Nicolas est élevée au lieu-dit de la Sablière ou Sablonière. C'est sur cet emplacement que se tient le marché de Givors, appelé tout d'abord place de la Sablière puis la Grande Place, tandis que la chapelle est, de son côté, remplacée par une église en 1647. Il ne manque plus qu'une mairie pour constituer le noyau indispensable à la ville givordine dont les habitants constatent amèrement en 1848 qu'elle ne possède ni hôtel de ville, ni tribunal de justice de paix, ni presbytère.
La Grande Place étant trop étroite pour y loger un Hôtel de Ville, Edouard Glas (1813-1896), maire de 1850 à 1870, charge, en 1854, l'architecte Pierre Bernard (1806-1882) de l'agrandissement et de l'aménagement de celle-ci, pour un budget prévisionnel de 100.000 francs.
De 1855 à 1858, le long de la Grande Place, une série d'expropriation de maisons est réalisée afin de pouvoir y construire la nouvelle mairie. Le 17 mai 1858, la première pierre est posée et le monument est inauguré en 1860 sur la Grande Place qui va devenir la place de l'Hôtel de Ville. Pierre Bernard fait édifier, dans le même temps, la Gendarmerie, attenante à l'arrière de la mairie : elle est située sur la place Neuve, future place de la Nation, faisant angle à la place de l'Hôtel de Ville, ces deux places étant toutes deux consacrées aux marchés et foires givordins.
La loi du 18 juin 1861 autorise le conseil municipal de Givors à percevoir à l'octroi de la ville, pour une durée de dix ans, une surtaxe de 3 francs par hectolitre sur l'alcool afin de financer la construction de l'hôtel de ville : sont concernés les
vins en cercles et en bouteilles, l'alcool pur contenu dans les eaux-de-vie et esprits en cercle, les eaux-de-vie et esprits en bouteilles, les liqueurs et fruits à l'eau-de-vie.
En 1872, cette surtaxe est prorogée de cinq années supplémentaires jusqu'au 31 décembre 1877.

Plan de Givors en 1808
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La place de l'Hôtel-de-Ville et la place de la Nation, hormis les marchés qui les occupent tous les mercredis et vendredis, accueillent ponctuellement les foires avec leurs manèges et leurs baraques foraines, notamment lors de la fête patronale qui dure trois jours le second dimanche d'août ; une grande animation règne lors des nombreux concours de boules, des fêtes de gymnastique et bien entendu des concerts organisés par les sociétés musicales givordines.
Dès 1881, trois sociétés musicales sont actives à Givors : l'Echo des Travailleurs, l'Union instrumentale et la Philharmonique de Givors. Sans compter la musique des sapeurs pompiers de la ville.

Givors - Place de la Nation, hôtel de ville et gendarmerie — Marché sur la place de la Nation
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Le 1er mai 1911, François Brossette, maire de Givors de 1910 à 1919, décide son conseil municipal à envisager la construction d'un Kiosque à musique. L'architecte-voyer givordin M. Beaufort est chargé des plans et de la construction de celui-ci, pour un montant de 5.355 francs, financé partiellement par souscription.
Inauguré le 23 juillet 1911, ce Kiosque à musique octogonal est édifié sur un soubassement en pierre, sa toiture en zinc repose sur des colonnes en fonte, et curieusement, il ne possède pas de balustrade.
Si le kiosque, lors de sa construction n'a pas bénéficié d'une rambarde, un garde-corps lui a tout de même été ajouté de chaque côté de l’escalier, moyennant un supplément de 76 francs pour la fourniture de 100 kilos de fonte et 178,20 francs pour la pose de la rampe dudit escalier. Ce n'est que bien plus tard, qu'un financement a été trouvé pour le doter d'un garde corps en fer forgé.
Par la suite, l'architecte voyer de Givors, M. Beaufort, a eu maille à partir avec sa municipalité : celle-ci l'ayant révoqué par deux fois, les 28 juillet et 2 septembre 1921, le sieur Beaufort en conteste les décisions au Conseil d'Etat, le 3 août 1923, au motif de procédure irrégulière en raison de l'absence d'avis du conseil de discipline de la Mairie...

La place de l'Hôtel de Ville est rebaptisée place Henri Barbusse dans les années 1940.
Dans les années 2000, à coup de démolitions, l'ancienne esplanade de la mairie devient place Camille Vallin et place du Coteau, la rue Gambetta est "ornée" sur son pourtour par de gros blocs de béton triangulaires superposés. Le Kiosque à musique, pour ne pas subir cette vue désastreuse, a fui la place de l'Hôtel de Ville pour venir se réfugier sur la place Jean-Jaurès, ancienne place de la Nation, face au bâtiment de l'ancienne gendarmerie.
Kiosque toujours en place.

voir ici, Kiosque à musique de Givors, aujourd'hui.
Kiosque à musique devant l'hôtel de ville de Givors, avant sont transfert place Jean Jaurès (cliché Vallin - Jacques del Pino).
Kiosque à musique transféré place Jean Jaurès, cliché décembre 2015.
Hôtel de Ville de Givors, aujourd'hui.

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publié par JeanMarc Jeu 20 Avr 2017 13:28

24 octobre 1881 — Les trois formations musicales très actives à Givors, lors d'une conférence.
— Conférence de Givors. La ville de Givors était hier en fête : une grande conférence au profit des écoles communales laïques de la ville avait lieu. Les conférenciers étaient : M. Thiers, conseiller général et M. Bessières, conseiller municipal de Lyon. Le sujet était l'instruction républicaine.
A l'arrivée du train de Lyon. à midi et demi les deux conférenciers, les invités et la musique des sapeurs pompiers de notre ville trouvent à la gare la Municipalité de Givors, ayant à sa tête M. Revol Delphin, maire de Givors.
Les trois sociétés musicales de la ville : l'Echo des Travailleurs, l'Union instrumentale et la Philharmonique de Givors prêtaient leur concours à cette réception ; elles ont exécuté plusieurs fantaisies avec beaucoup de mérite.
Après les saluts d'usage. un brillant cortège s'est formé et le défilé, jusqu'à l'Hôtel de Ville, s'est exécuté au milieu d’une foule considérable.
Là, un vin d'honneur a été offert par la municipalité de la ville aux invités. Le cortège s'est ensuite reformé et s'est dirigé sur le petit théâtre du canal, lieu choisi pour la conférence.
Une foule nombreuse en garnissait les abords, et en quelques minutes la salle fut littéralement bondée.
La scène du théâtre, qui servait d'estrade avait été magnifiquement ornée de drapeaux et de guirlandes de verdure.
La fanfare des pompiers exécute ensuite, sous l'excellente direction de son chef M. Marc Jandaro, deux fantaisies remarquables.
M. Bessières, remercie le public et les invités de leur présence et traite du sujet historique de l'enseignement en général. (...)
Un banquet intime a réuni ensuite une grande partie des assistants ; un grand nombre de toasts ont été portés...

3 juin 1887 — Concert de l'Union instrumentale sur la Place de l'Hôtel de Ville
— Givors. L'Union instrumentale. La société l'Union instrumentale de Givors remercie chaleureusement ses membres honoraires et les habitants de Givors de l'aimable accueil qui lui a été fait à son arrivée du concours de Montbrison. Elle remercie aussi la société de gymnastique l'Indépendante de Givors et les nombreux amis qui sont venus lui prouver leur contentement pour leur heureuse réussite.
La société a l'honneur d'informer les habitants de Givors qu'elle donnera une audition des morceaux couronnés à Montbrison le dimanche 5 courant sur la place de l'Hôtel de Ville, de 3 à 4 heures du soir :
1° Allegro. — 2° L'Alliance (air varié). — 3° Ma Médaille d'or (fantaisie). — 4° Courage et dévouement (grande fantaisie). — 5° Allegro.
La société de gymnastique l'Indépendante de Givors a l'honneur de porter à la connaissance du public, qu'elle organise pour le dimanche 5 juin, une petite fête qui aura lieu dans la salle d'ombrage de la brasserie Thenon.
L'éclat de cette fête sera rehaussé par la présence de notre sympathique société de musique L'Union instrumentale, qui a bien voulu prêter son gracieux concours.

Givors - Hôtel de ville, place de la Nation, Manège et baraques foraines — Kiosque sans garde-corps place de la Mairie, entrée de la mairie et sa volée d'escaliers
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28 juillet 1892 — Grande fête à Givors à l'occasion du centenaire de la Tannerie
— Givors. Un centenaire industriel. Une grande fête commémorative et de bienfaisance aura lieu le 15 août à l'occasion du centenaire de la grande Tannerie devenue la propriété de M. A. Bertholon fils et dirigée par M. Pierre Buret.
La rue Saint Gérald qui conduit de la place de l'Hôtel de Ville à la Tannerie sera toute enguirlandée et pavoisée et sera, le soir, éclairée à giorno.
Trente cinq musiciens, sous les ordres du maestro Jules Mouton, feront danser la joyeuse jeunesse.
Voici le programme de cette intéressante fête :
De 6 heures à 7 heures du matin, distribution de secours aux indigents par le bureau de la Tannerie.
A 8 heures précises, réunion à la Tannerie du personnel et des sociétés. Départ pour la gare, réception de l'usine de Lyon.
Départ de la gare à 8 h. ½. Vin d'honneur à la Tannerie. — A 9 h. ½, récompense au plus bel acte de sauvetage. Gratifications aux diverses sociétés givordines. Distribution du cadeau démocratique au personnel des établissements A. Bertholon (Givors, Lyon, Paris). — A 10 h., départ de la Tannerie, défilé. Vin d'honneur au café Tardy, rue des Plaines.
A midi, banquet dans la cour de la salle d'asile.
A 5 heures, tour de ville. — A 6 h. ½, bal public à grand orchestre sur la Place de l'Hôtel de Ville, qui sera éclairée à la lumière électrique. Toute la rue de la Tannerie sera éclairée aux lanternes vénitiennes.
La fête sera annoncée la veille et le jour même par de nombreuses salves d'artillerie.

11 septembre 1892 — Bal sur la place Neuve, future place de la Nation lors de la fête des voituriers.
— Fête des voituriers. Voici le programme de cette fête qui a lieu aujourd'hui et promet d'être brillante.
A 7 heures du matin, défilé avec la musique ; à 11 heures, jeu de l'oie et courses en sac ; à 1 heure, banquet chez M. Targe, et le soir à 5 heures, bal sur la place Neuve ; l'orchestre est sous la direction de M. Jules Mouton.


22 septembre 1892 — Gymnastique et musique aux fêtes de Givors
Givors. Fêtes du 22 septembre. — Dès le jour des salves d'artillerie annonçaient la fête.
A 9 heures ½, le défilé a parcouru les rues de la ville. Il était ainsi composé : les enfants des écoles laïques et leurs professeurs, la société du Sou des écoles, le comité de propagande, la chorale, la société de gymnastique, l'Union instrumentale, les Sauveteurs et enfin les Sapeurs-pompiers et les délégués de la municipalité.
Un vin d'honneur très bien servi sur la place du Marché attendait le cortège qui lui a fait largement honneur.
A midi et demi, un banquet présidé par M. le maire réunissait trente cinq convives chez M. Rajon. Durant le repas, de nombreux convives ont chanté. Citons M. Peillon, le doyen du conseil municipal, MM. Achard, Villedieu, Lacroix, Lemoine, etc. Une poésie de M. Méry a été très applaudie.
L'assistance toute entière a chanté ensuite debout le Chant du départ et la Marseillaise.
Après les exercices gymnastiques bien exécutés et de belles partitions jouées par l'Union instrumentale, un brillant bal a clôturé cette fête.

Givors - Kiosque place de l'hôtel de ville — Vue aérienne : Kiosque et marché sur place de l'hôtel de ville, place Jean Jaurès à droite de l'hôtel de ville
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15 février 1895 — Concert de l'Orphéon à Givors
— Dimanche prochain 17 février, la société chorale l'Orphéon donnera son concert annuel à 7 h. ½ du soir, théâtre des Variétés, rue de Belfort. Le programme est des plus attrayants.
On peut se procurer des cartes chez M. Bazin, cafetier, rue Belfort et chez M. Durand dit le Dret, place du Marché.

19 juin 1898 — Fête des sociétés de sauvetage
— Giron. Société de sauvetage. — Dimanche 19 juin 1898, grande fête annuelle sous la présidence d'honneur de M. le maire de Givors et avec le gracieux concours de plusieurs sociétés de sauvetage.
A 9 heures ½, grand défilé. Itinéraire : quai du Rhône, place de la Liberté, Grande-Rue, rue de Lyon, place Carnot, rue de Belfort, rue Froidefeuille, rue des Servettes, place des Brotteaux, rue de la République, rue Victor Hugo, rue des Plaines. — A 10 heures café Tardy, vin d'honneur offert aux sociétés. — A 10 heure ½, reprise du défilé : rue des Plaines, rue Victor-Hugo, place Carnot, rue de Belfort, place de l'Hôtel-de-Ville. — A 11 heures, distribution des récompenses à l'Hôtel-de-Ville, remise de la médaille d'honneur offerte à la Société de sauvetage de Givors par la municipalité pour services rendus lors des dernières inondations du Rhône.
A midi, grand banquet, restaurant Villard, prix 3 fr. 50.
A 8 heures du soir, embrasement de l'Hôtel-de-Ville et de la Place.

Formations musicales actives à Givors en 1909 :
Société philharmonique, président Picard, direction A. Dupont, 55 exécutants ;
L'Union instrumentale, direction A. Carteron, 39 exécutants ;
Estudiantina givordine, direction Gonon.
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Re: Kiosques à Musique

GOMMEGNIES - Le Kiosque
(NORD)
Jusqu'en 1811, date de l'édification de la Maison Commune — mairie —, la Place de Gommegnies se résume à un vague emplacement triangulaire bourbeux, situé rue du Centre et longeant le cimetière jouxtant le bas-côté droit de l'église Notre Dame de l'Assomption bâtie au XVIe siècle.
Le cimetière ayant été translaté de l'autre côté de l'église, le terrain récupéré près de la nouvelle Mairie permet d'agrandir notablement la Place qui peut maintenant se nommer Grand'Place. Deux foires annuelles aux bestiaux peuvent alors s'y tenir : le 20 juillet 1843, le Conseil général du Nord fixe celles-ci au 15 avril et 15 novembre.
Le 20 juillet 1847, Gommegnies sollicite l'autorisation de créer 4 nouvelles foires à bestiaux les 15 mars, 15 mai, 15 septembre et 15 octobre de chaque année. Malgré l'avis favorable obtenu, la décision est ajournée le 7 septembre 1847, pour être finalement accordée par le décret du 12 septembre 1849. En 1863, Gommegnies s'enhardit et réclame cette fois-ci un total de 12 foires ...et l'obtient par arrêté du 26 septembre 1864.


Plan Gommegnies en 1897
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Comme quasiment dans toutes les villes du Nord, les ducasses sont reines, Gommegnies ne déroge pas à la règle. Une à deux fois l'an, fêtes, concerts et carnavals se succèdent à travers la ville, baraques foraines et jeux divers s'étalent sur la Grand'Place. Ces ducasses bisannuelles ont généralement lieu entre le 10 et le 30 mai et aux alentours du 15 août.
Les formations musicales sont bien entendu de la fête. La Fanfare Communale, fondée le 10 juillet 1886, dirigée par Auguste Messely est présidée par Ernest Brasseur. Nous possédons très peu de témoignages de son activité à Gommegnies, la Fanfare gardant ses réclames pour sa production dans les grandes villes environnantes.
— Nous voyons ainsi la Fanfare Communale, lors du Festival musical de Valenciennes du 5 août 1888, parmi 93 formations musicales, exécuter sa prestation sur la Place Saint-Jean, un des 6 emplacements prévus. Elle y joue : 1. Souvenir d'Etretat, valse. (E. Baron) ; 2. Blanche, polka. (L. Soret).
— Le 19 mai 1889, la Grande fête musicale de Bavay, suivie d'un bal, engage une douzaine de formations dont la Française de Gommegnies.
— Les 17 et 18 mai 1891, la Fanfare communale de Gommegnies participe au Grand concours musical de Denain.
— Le 31 mai 1891, une vingtaine de formations sont engagées par le Festival à Jeanlain dont la Fanfare de Gommegnies et l'Orphéon de Gommegnies, fondé le 19 juillet 1888, appelé la Lyre de Gommegnies, dirigé par le chef M. Lancelot qui obtient une prime de 50 frs.
— Le 26 juillet 1891, l'Union chorale et la Fanfare de Gommegnies participent au Grand concours musical d'Issy-sur-Seine.
— Le 6 septembre 1891, c'est au tour de la Fanfare de Gommegnies et de la Lyre ouvrière de Gommegnies de montrer leur talent sur le Grand Festival de Aubry.

Comme on peut le constater, les sociétés musicales gommegniennes n'ont pas une minute de libre, lors de la belle saison.

Gommegnies - La Place et la rue du Centre avant l'édification du Kiosque
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En 1908, l'Hôtel de Ville est occupé par son nouveau maire, Célestin Hennion (1862-1915), directeur de la Sûreté générale à Paris depuis 1907 et remplaçant du préfet Louis Lépine à partir de 1913. Dès 1910, le 20 mai, Hennion démissionne de ses fonctions municipales, adressant à ses concitoyens une lettre par laquelle il proteste contre les intrigues de ceux qui l'ont représenté comme un ennemi des ouvriers. Il réintègre finalement son poste de maire jusqu'à sa démission effective en 1913.
Hormis les cinq ou six arbres plantés en face de la Mairie, au bout de la Grande Place, rien ne change à cet emplacement jusqu'à l'occupation allemande d'août 1914, dont celle-ci n'est débarrassée que le 5 novembre 1918.
L'état des archives municipales de Gommegnies en 1919 est publié : les archives anciennes sont conservées, seules manquent les archives dont les délibérations sont antérieures à 1906.

Une des priorités, à la sortie du conflit, à n'importe quel prix, c'est la construction d'un Monument aux morts digne de ce nom. Le Conseil municipal de Gommegnies et son maire Ghislain Payen prennent une première décision à ce sujet le 14 février 1920. Le monument sera placé devant le mur latéral de l'église, sur la Place.
Le 6 juillet 1920, les devis sont signés : le sculpteur Paul Graf (1872-1947) est chargé de la réalisation d'un Poilu en fonte de fer bronzée de deux mètres de haut pour 7.200 francs, fonte incluse. Les marbriers gommegniens Émile Doctobre et Paul Vilain réalisent le terrassement et la maçonnerie pour 1.750 francs et un monument commémoratif en pierre de Soignies d'environ 5 mètres pour 17.900 francs servant de support au Poilu. Le coût total de l'opération se monte à 26.850 francs, entièrement financé par souscription publique.
Le monument est inauguré le 12 septembre 1920 par le maire Ghislain Payen, le sénateur Dehove, et quelques députés et conseillers généraux.

Trois ans plus tard, toujours sur la Place de Gommegnies, mais le long du mur pignon de la Mairie, on procède à une nouvelle inauguration. Cette fois-ci il s'agit d'élever une statue de bronze en hommage à l'ancien maire et préfet de police Célestin Hennion. Paul Moreau-Vauthier (1871-1936) est chargé de cette sculpture qui est inaugurée le 14 octobre 1923, grâce à de nombreux souscripteurs dont Clémenceau, Briand, Fallières, Loubet, Millerand, Poincaré...

Gommegnies - Place, mairie, monument aux morts et statue Hennion — La Place et le Kiosque à musique en fond gauche
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Comme on peut le voir sur plusieurs clichés, en 1923, le terrain de la Place est toujours dans un piteux état. La municipalité se décide enfin à le remblayer et le mettre à niveau ; un muret de soutènement est édifié rue du Centre, le long de la Place où un petit escalier est installé, permettant de compenser le dénivellement qui existait à l'emplacement de celle-ci.
Vers 1930, le Conseil municipal, décidément très généreux pour ne pas dire dispendieux en cette décennie, s'engage dans la construction d'un Kiosque à musique près de la modeste rangée d'arbres sur la Place,
De forme octogonale, il est édifié sur un soubassement en pierre muni d'une cave, sa toiture en zinc repose sur des colonnes en acier orné de volutes en fer forgé, son garde corps est également en fer forgé.

En 1933, une Salle des fêtes est construite sur la Place, en face de la Mairie, de l'Eglise et du Kiosque à musique.
La statue de Céleste Hennion est fondue par les allemands en 1942-1943.
Le Kiosque à musique a été supprimé dans les années 1970-1980, la Place, rebaptisée général de Gaulle, est redevenue déserte.
Kiosque supprimé.

voir ici, Place de Gaulle de Gommegnies sans son kiosque, aujourd'hui.
Monument aux morts devant l'église, aujourd'hui.

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publié par JeanMarc Mar 25 Avr 2017 10:43

4 septembre 1887 — Un zouave du Tonkin dignement fêté par la Fanfare communale sur la Grand'Place.
Gommegnies. — Une magnifique et touchante réception a été faite dimanche à un enfant de Gommegnies, Ulysse Paquet, du 30e régiment de zouaves qui revenait du Tonkin.
La plupart des maisons étaient pavoisées et des arcs-de-triomphe s'élevaient dans les rues que devait parcourir le cortège. La Société de la jeunesse de Gommegnies et la Fanfare communale se sont rendues à deux heures à la gare où M. le secrétaire de la Concorde et M. Croix, président, ont souhaité la bienvenue au jeune zouave et l'ont vivement félicité.
Puis le cortège s'est formé et s'est rendu sur la Grand'Place, où un groupe de jeunes filles a présenté à M. Paquet un magnifique bouquet. Les vins d'honneur ont été ensuite offerts à la mairie par la Concorde ; puis, après un toast porté aux zouaves du Tonkin et à la grande patrie française, le jeune soldat a été reconduit chez ses parents au milieu d'une foule énorme qui ne se lassait pas de l'acclamer.

La Fanfare et la Chorale de Gommegnies toujours en vadrouille
27 août 1893 — A l'occasion du festival international de musique de Fourmies du 27 août 1893, participent la Française de Gommegnies (Fanfare) et l'Union Chorale de Gommegnies (Orphéon).
Kiosque n°5, rue de Trieux-de-Villers :
Gommegnies, fanfare La Française, 35 exécutants. Marche aux Flambeaux, Meyerbeer. Fantaisie Originale, Painparé.
Gommegnies, chorale « L'Union », 28 exécutants. La Jeune France, chœur, Saintis. Les Esclaves, chœur, Saintis.

13 mai 1894— Lors du Concours international musical d'Avesnes du 13 mai 1894, la fanfare de Gommegnies, dirigée par Demarquet obtient le 1er prix en 3e division, 1ere section et une prime de 100 frs assortie d'un médaille de vermeil pour un 1er prix en exécution.

Gommegnies - La Place et le Kiosque — L'Harmonie devant la Statue Hennion et la Mairie en 1930
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14 octobre 1923 — Inauguration monument à Célestin Hennion sur la Place
— A la mémoire de M. Hennion. M. Naudin, ancien préfet du Nord, préfet de police, représentant le ministre de l'intérieur, a présidé aujourd'hui, à Gommegnies (Nord), l'inauguration du monument élevé par ses concitoyens, ses collaborateurs et ses amis, la mémoire de M. Célestin Hennion, ancien directeur de la Sûreté générale, ancien préfet de police, commissaire général du gouvernement français auprès du gouvernement belge au Havre, maire de Gommegnies. Ce monument est dû au statuaire Moreau-Vauthier.
M. Naudin a rappelé la carrière de M. Hennion « qui voulut assurer aux Parisiens une sécurité plus grande et moderniser, dans la mesure du possible, les services de police » et qui fut toujours soucieux de donner à son personnel les avantages que doit lui valoir son dévouement.
Le comte de Broqueville, ministre d'Etat et ancien président du conseil des ministres de Belgique, et le vicomte Berryer, ministre de l'intérieur, du cabinet Theunis, ont également pris la parole.
E. W. Loucheur, ancien ministre et député, a parlé au nom des parlementaires du Nord. De nombreuses personnalités parisiennes, belges et de la région étaient présentes.

Formations musicales actives à Gommegnies en 1895 :
L'Union (chorale), direction Guillier, 28 exécutants ;
La Française (fanfare), 35 exécutants ;
Fanfare communale, direction J. Carpentier, 42 exécutants. (en 1909 la Fanfare communale est présidée par E. Prévost, dirigée par F. Cassereau, avec 36 exécutants).
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Re: Kiosques à Musique

GONDRIN - Les Promenades - Le Kiosque
(GERS)
Les premiers Seigneurs de Pardaillan ou Perdeilhan sont installés dès le XIe siècle à Gondrin. En 1070, un certain Pons de Pardaillan, époux de Navarre de Luppé, se prétend même possesseur de la ville de Gondrin — en fait, propriétaire du Château — et de diverses terres alentour. Par la suite, la famille Pardaillan se scinde en plusieurs branches, celle de Gondrin restant relativement discrète jusqu'au XVIe siècle avec les successions de 5 Odet, 2 Hugues, Bertrand, Pons, Jean, Arnaud et enfin d'Antoine (vers 1500-1572), tous Seigneurs de Pardaillan Gondrin.

Hector de Pardaillan (1531-1611), seigneur de Gondrin, d'Antin et de Montespan, sert les armées sous cinq rois successifs (Henri II, François II, Charles IX, Henri III et Henri IV), guerroie en Piémont, Dauphiné et Guyenne, et se fait nommer Chevalier des Ordres du Roi. En 1577, il engage de gros travaux sur Gondrin, entreprenant la construction d'un important corps de logis dans la basse cour de son château devenu par trop vétuste. Son épouse, Jeanne d'Antin (†1610), mariée en 1561, donne elle-même ses instructions, en 1579, aux entrepreneurs pour terminer la couverture des bâtiments.
Le fils d'Hector, Antoine-Arnaud de Pardaillan (1562-1624), baron de Gondrin et de Montespan, premier Maréchal de camp du Roi, combat les Huguenots, commande les armées en Franche-Comté, en Picardie, en Savoie, obtient le marquisat de Montespan en 1612 et devient Chevalier des Ordres du Roi en 1619. Sa première épouse, Marie du Mayne, dame d'Escandillac décède lui laissant deux enfants.
Le 27 juin 1602, Antoine-Arnaud de Pardaillan épouse sa seconde femme, Paule de Saint-Lary de Bellegarde (vers 1570-1651), qui lui donnera... 13 enfants.

L'installation de Paule de Saint-Lary de Bellegarde Pardaillan à Gondrin va profondément modifier le Château et ses alentours, de par ses seules volontés, ses goûts et ses idées. (1)
Dame Paule de Bellegarde qui a obtenu tous les pouvoirs de son guerroyeur d'époux, confirmés par une procuration d'Antoine-Arnaud de Pardaillan du 4 août 1613, est par conséquent seule maîtresse à bord pour construire et aménager le domaine de Gondrin, dont
toutes les parties estoient à la vielhe. Après avoir fait remettre à neuf son château et ses dépendances — raccoutrage des Tours du Gaignan, de la Tour Vieille et de la Tour du grand degré, du Corps de logis, des moultes chambres, de la salle du commun et des cuisines ; reconstruction des cheminées, réfection des couvertures, pavage de la cour... —, elle fait appel à l'architecte d'Auch, Audibert Coustau, pour la partie paysagère de son domaine.
Le 18 novembre 1612, maître Coustau est chargé par dame de Bellegarde, d'édifier face au cimetière vers l'entrée de
nos futures promenades, un Pavillon de trois étages en pierre de taille qui servira de pierre angulaire au parc projeté entre le bourg gondrinois et le hameau de Peyruc. Coustau débourse 500 livres tournois pour ce travail.
Audibert Coustau, par contrat du 9 février 1613, s'attaque ensuite à la réalisation du parc ornemental qui va être garni à profusion de balustres,
quatre ou cinq ballustres à la canne, de corniches et de soubassements bien façonnés, jolis et agencés des fillets au dessoubs et dessus le bort et un estrayal (astragale) au milieu. Un sous-traitant, Menauld Gellas, maître maçon à Vic-Fezensac, s'occupe de la réalisation d'un mur d'une hauteur à telle haulteur que besoing requis et d'une espaisseur de quatre pams au fondement et trois pams au dessus, partant du Pavillon et rejoignant l'extrémité du parc. Gellas est rémunéré vingt-deux sols la canne.
Un second Pavillon est construit symétriquement au premier, pour 660 livres tournois, selon le contrat du 8 décembre 1614 passé par maître Audibert Coustau et dame Paule de Bellegarde.
La couverture des deux pavillons, réalisée en façon de dôme, est assurée par le maître charpentier Jean Roques qui est rémunéré à raison de
300 livres, 12 cartaux de blé et deux barriques de vin claret.
Faisant suite au Parc et à ses parterres, séparés de ceux-ci par un canal traversé par un petit pont en arcade, un jardin potager est aménagé.
L'ensemble de ce vaste jardin, clos de murs de toutes parts, s'ouvre sur un grand portail payé 150 livres tournois le 31 mai 1622.
voir ici, Gravure de Gondrin au XVIIe siècle : Parc, pavillons et parterres de dame Paule de Bellegarde.

Le 5 novembre 1618, dame Paule de Bellegarde engage le maître jardinier Gillies Mabilhe ou Mabille, né à Anet.
Celui-ci est chargé d'entretenir
vergiers, potaiger et jardin, icelluy jardin tenir net, fornir et tondre les parterres, nétier toutes les allées, en fère à neuf, les former en berceau, faire cabinets selon l'intention de ladicte dame. Son traitement s'élève à 200 livres tournois l'an, auquel s'ajoute le droit de semer des fèves et du blé dans une partie du verger et de le vendre à son profit. Dans sa tâche le sieur Mabilhe est assisté de nombreux aides dont un certain Raymond Datges qui s'occupe d'applenir la grande allée du gabinet allant au padouenc, l'allée cruze et l'aultre allée qui est outre les balustres et le labirinte, allant de l'un gabinet à l'aultre, et l'aultre allée quy est entre les balustres et la portele, l'allée quy est entre la portele et la bolière. Datges reçoit de dame Paule, 330 livres, 12 cartaux de blé de froment et une barrique de vin claret, pour ces divers travaux. Au sud de ce Parc et de son verger, dame Paule dispose encore d'un terrain disponible situé despuys le cimetière jusques au boys du Bergier et une allée au cousté, correspondant à l'emplacement des futures Promenades de Gondrin. Maître Gillies Mabilhe y fait planter des rangs de tilleuls séparés par une espalière formée de plants de hous, de buys, de rousiers et du genièbre. Trois allées sont formées, bordées, l'une d'espine blanche, la seconde de sypres et la dernière d'aubépine. Une autre allée est tracée avec une large bordure, près du champ de Santaubin et du plateau de Bellegarde, sur laquelle des pins sont semés.
Autour du Lac, préexistant en ce lieu, longé par cette nouvelle Promenade, une allée bordée de houx et de rosiers est aménagée. Le bord du lac, attenant au padouens — futur foirail — est aplani, dame Paule laissant encore 135 livres tournois dans l'affaire. Une île, disparue depuis, est installée au milieu du Lac : Mabilhe y fait édifier
ung gabinet de vidanche (clématite ou vigne blanche) et de charme entremellé pour la soustenir.

Plan de Gondrin en 1834
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Les successeurs de Paule de Saint-Lary de Bellegarde Pardaillan se sont dispersés après son décès en 1651 ; les biens castrals n'ont pas été entretenus, et rien du Château, du Parc et de ses jardins n'a été conservé. Seuls le padouens, devenu le foirail, le Lac et les Promenades ont survécu. Et c'est sur lesdites Promenades, toutefois métamorphosées depuis cette époque, que la municipalité fait édifier un Kiosque à musique, avant 1909.
Ce Kiosque, de forme hexagonale, construit sans toiture sur un soubassement en pierre, est entouré d'un garde-corps en fer forgé. La Fanfare Gondrinoise, devenue la Lyre Gondrinoise, active dès avant 1894, y diffuse ses concerts pendant de nombreuses décennies.

Gondrin - Les Promenades
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Au début des années 1930, le padouens est aménagé pour donner naissance à un vélodrome qui, à la belle saison, attire les foules lors des organisations de courses cyclistes ; à ces occasions, le Kiosque à musique est sollicité plus que de coutume.
Le Lac, bassin de 80 mètres de diamètre alimenté par la source de Lasdoutz, est aménagé en station touristique dans les années 1970, avec terrains de sports et baignades avant de devenir au début du XXIe siècle, pour le principal en 2010, un Parc de Loisirs avec toboggans multiples et pataugeoires, terrain multisports, beach-volley, court de tennis, trampoline à air, aires de jeux...
Les Promenades tout comme le Kiosque à musique ont été incorporés dans la Base de loisirs du lac, rendant les lieux méconnaissables aujourd'hui.
Kiosque disparu.

voir ici, Lac du Parc de loisirs de Gondrin, sans kiosque aujourd'hui.(1/5) (2/5) (3/5) (4/5) (5/5)

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publié par JeanMarc Jeu 27 Avr 2017 17:11

15 août 1909 — Premier concert attesté du Kiosque à musique sur les Promenades
— Gondrin. Concert. Voici le programme qui sera exécuté par la Lyre Gondrinoise, ce soir à 9 heures, sur le kiosque des Promenades :
Allegro (X) — Le Baptême d'une Poupée, fantaisie (Bouchet) — Le Pas des Bouquetiers, marche (P. Wach) — Philinte, fantaisie (Mourgues) — Polka pour flûte (Belloni).

7 et 8 octobre 1911 — Programme de la Fête des Vendanges à Gondrin.
— Gondrin. Fête des vendanges. Voici le programme des fêtes du quartier.
Samedi 7 octobre. A neuf heures du soir, salves d'artilleries annonçant la fête. Brillante retraite aux flambeaux avec le concours de la Lyre Gondrinoise.
Dimanche 8 octobre. A 6 heures du matin, réveil en fanfare par le Rallye Gondrinois. A trois heures du soir, jeux divers, courses aux oeufs, jeu de la cruche, cross-country. A six heures apéritif-concert. A neuf heures grand festival par la Lyre Gondrinoise, direction Bezolles.
Brillante illumination, bataille de confetti. A minuit, grande farandole.
Lundi matin, repos pour les vendangeurs.

27 et 28 juillet 1912 — Fêtes à Gondrin. L'Union musicale et la Lyre Gondrinoise en concert
— Gondrin. Fêtes. Le quartier Cirés et l'avenue de la Rochelle célébreront leur fête les 27 et 28 juillet. Voici le programme :
Samedi 27, salves d'artillerie ; à 9 heures, retraite aux flambeaux, avec le concours de l'Union musicale.
Dimanche 28, réveil en fanfare à 4 heures du soir, jeux divers ; à 9 heures, illumination du quartier ; feu d'artifice ; concert donné par la Lyre gondrinoise ; bal champêtre ; bataille de confetti.
Les saltimbanques et les forains trouveront des places gratuites.

Gondrin - Le Lac et Les Promenades — Le Lac
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12 et 13 avril 1936 — Grand concert sur le Kiosque des Promenades. Grand bal de la Lyre Gondrinoise
Concert de la Lyre. Dimanche 12 avril, jour de Pâques, la Lyre Gondrinoise et l'Union musicale de Montréal-du-Gers donneront un grand concert à 17 heures, sur le Kiosque des Promenades avec le promgramme suivant : 1. Salut à Milan, pas redoublé, de Andrieu. 2. Poète et Paysan, grande ouverture, de Luppé. 3. La mascotte, fantaisie, de Audran. 4. La Veuve Joyeuse, suite de valse, de Frantz Lehar. 5. Une soirée près du Lac, fantaisie pour hautbois, de Lecoux. 6. Défilé militaire. Le directeur : R. Capelle.
Grand bal de la Lyre. Lundi soir 13 avril, dans la salle du dancing municipal, la Lyre Gondrinoise donnera une grande soirée dansante avec un orchestre de quinze musiciens. MM. les membres honoraires auront l'entrée gratuite.

7 juin 1936 — Fête et réunion cycliste au Vélodrome de Gondrin
— Gondrin. Réunion cycliste. Le comité des fêtes organise pour le dimanche 7 juin à 15 h. 30, au vélodrome du Parc une réunion cycliste avec le concours de tous les as régionaux. 1.500 francs de prix au programme.

14, 15 et 16 août 1936 — Fêtes sur le Lac et sur les Promenades de Gondrin. Concert sur le Kiosque à musique
— Gondrin. Fêtes des 14, 15 et 16 août. Cette année nos fêtes s'annoncent comme devant être des plus belles ; tout semble y contribuer, le site où rien n'est négligé pour suppléer aux décors naturels ; les nombreuses attractions sportives et foraines et où viendra s'ajouter un beau feu d'artifice sur les bords du lac et le programme de la Lyre Gondrinoise présidée par C. Fabre, toujours sur la brèche qui, le soir du 15 à 21 heures exécutera le programme suivant sur le kiosque des Promenades :
Le Gondrinois, pas redoublé (Fourcade). — Le Calife de Bagdad, ouverture, (Boieldieu). — Les Echos du midi, fantaisie. (Kéhen). — Au Temps des Fées, valse (Martin). — La ronde des petits pierrots. Bosc.

18 juillet 1937 — Fête scolaire sur les promenades gondrinoises
— Gondrin. Fête scolaire d'été. C'est aujourd'hui 18 juillet que la soirée organisée par les écoles laïques de Gondrin sera donnée à 21 heures, dans le cadre merveilleux et unique des promenades.
Au programme : ronde enfantine, chants mimés, féerie musicale et un acte en vers de Rostand, intermède de chants ; Orchestre symphonique.

12 septembre 1937 — Grande réunion cyclistesur le vélodrome de Gondrin
— Gondrin, cyclisme. Dimanche 12 septembre, sur la nouvelle piste en bois du vélodrome de la Rochelle, à 19 h. 30, grande réunion cycliste avec le concours de Berrendero, Maye, Deschamps Alvarez, Derozier, Chadelle et Meyrous, Gygi, Seguin, Dupouy, Junca, Rouch, Luis, Garcia, Castan, Ducasse, etc...

Gondrin - Les Promenades et Le Kiosque — Vélodrome au bord du Lac ; Promenades en face du Lac
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23 et 24 avril 1938 — Fêtes de Gondrin
— Gondrin. Programme des fêtes. Le samedi 23 à 21 heures salves d'artillerie et retraite aux flambeaux.
Dimanche 24, réveil en fanfare. A 10 heures, concours de tir. 11 heures, apéritif-concert.
A 15 heures, Courses de bicyclettes réservée au coureur de 2e catégorie sur une distance 10 kilomètres : 1er prix 50 frs, 2e prix 30 frs, 3e prix 20 frs. A 16 heures, Course de 50 kilomètres : 1er prix 100 frs, 2e prix 70 frs, 3e prix 50 frs, 4e prix 30frs.
A 7 heures 30, grand bal dans la vaste salle du château de Lauraët avec le jazz Condomois composé de 6 musiciens sous la direction du célèbre accordéoniste Marius Salazard ; à 21 heures, brillant feu d'artifice et illuminations électriques des Promenades ; à 21 heures 30, reprise du bal jusqu'à 5 heures du matin.
La jeunesse des communes voisines est cordialement invitée à cette fête.
Les forains trouveront des emplacements gratuits.

Le Vélodrome de Gondrin attire les cracks du cyclisme
15 août 1938 — Vélodrome de Gondrin. Le 15 août, sur l'ex-piste en bois du Parc Toulousain, à 15 h. 30, Deux heures à l'Américaine et vitesse, omnium, poursuite, avec les grandes vedettes de la place :
Ignat-Diot, la plus formidable équipe française d'américaines, l'une des meilleures du monde, vainqueur des Six Jours de Chicago, New-York, Londres, etc.
Tonnelier et Magdelaine, troisièmes des Six Jours de Buenos-Ayres et Chicago 1938.
Francis Faure, brillant Spécialiste d'omniums et d'américaines.
Bouchard, la brillante révélation des Six Jours de Paris 1938 ; et les meilleurs coureurs du sud-ouest.

23 avril 1939 — Gondrin, au vélodrome. Notre Vélodrome va rouvrir ses portes le 23 avril prochain. Comme d'habitude, cette réunion d'ouverture sera réservée à la seule participatien régionale.
En s'assurant cette fois-ci la participation officielle de tous nos meilleurs cracks du Sud-Ouest, notre habile comité fera connaître à cette future manifestation un succès encore bien plus grand que celui de l'an dernier.


(1) Ludovic Mazéret (1859-1929), infatigable chroniqueur gersois, a, pour notre plaisir, fait l'apologie des réalisations gondrinoises exécutées sous les instructions de dame Paule de Bellegarde, grâce à ses plongées dans les minutes de maîtres Dominique Poentis et Estienne Camerade, tous deux notaires à Gondrin.

Une seule formation musicale active à Gondrin en 1909 : la Gondrinoise (fanfare), dirigée par Bezolles, avec 30 exécutants.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

GOURDON - Le Kiosque
(LOT)
Les fortifications de la cité et du château de Gourdon des XIIe et XIIIe siècles, agrandies et reconstruites entre 1606 et 1610, n'empêchent pas la ruine dudit château en 1619, en dépit des fortes murailles fermées par ses quatre portes, flanquées de tours.
Les remparts sont démantelés à partir de 1769, les fossés sont comblés et aplanis, laissant place les années suivantes, autour de la cité gourdonnaise, à un large boulevard circulaire appelé le
Tour de Ville. Celui-ci, planté de rangées d'arbres, est transformé en promenade grâce aux heureuses dispositions prises par Pons Mayniol (1764-1813), au cours de son mandat municipal de maire de 1807 à 1812.

Plan de Gourdon en 1835 (partiel)
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La partie sud du Tour de Ville, avant que les murailles ne soient déconstruites, était protégée par une coursive entourant deux massives Tours carrées prolongées chacune d'une demi-lune. En regard de ces Tours, hors-les-murs, étaient installés deux établissements monastiques :
— L'Eglise des Cordeliers, achevée en 1287, construite au pied des remparts, dans le faubourg des Cordeliers sur lequel le Couvent et les bâtiments conventuels sont établis à partir de 1250. En 1562, les calvinistes pillent le couvent, massacrent cinq religieux qu'ils pendent aux portes du monastère. L'église et les bâtiments sont restaurés, saisis lors de la révolution, servent de caserne puis d'entrepôt à fourrage. En 1804, l'église est dévolue à Notre-Dame des Cordeliers. Le faubourg des Cordeliers, dans le même temps, devient le Foiral ou Foirail.
— En longeant les remparts à partir des Cordeliers, un second Couvent dédié aux Capucins est édifié en 1616, dans la rue du Faubourg des Capucins qui deviendra avenue de la Gare puis avenue Gambetta. Expulsés lors de la révolution, les Capucins voient leur Chapelle et leur couvent rasé peu après 1791.

Plan de Gourdon avant démantèlement des fortifications. Gravure du XVIIe siècle.
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Face à l'Eglise des Cordeliers, le Boulevard Circulaire ou Tour de Ville, à l'emplacement de sa jonction avec la rue du Faubourg des Capucins, présente une partie élargie, propice à servir de place pour les marchés, les fêtes, manifestations et concerts. Cet emplacement du Tour de Ville va être appelé, après 1880, Allées de la République.
Gourdon, de tradition séculaire, organise de grandes Fêtes, lors de la Saint-Jean, célébrées entre le 20 et le 30 juin. A cette occasion, de grandes cavalcades avec reconstitutions historiques et chars sont organisées. Jeux, mât de cocagne, tourniquet, feux d'artifice, courses et ascension en ballon sont de mise. En 1862, un premier Orphéon fait son apparition, venant animer des concerts, suivi par la Fanfare de Saint Cécile en 1866. Toute la ville est bien entendu mise à contribution, la place du Majou et les Allées de la République étant les lieux gourdonnais de prédilection.

Concerts, festivals et concours de musique, fêtes patronale et nationale, cavalcades vont ainsi déferler régulièrement sur les Allées de la République, sans qu'aucun élu ne suggère l'éventuelle création d'un Kiosque à musique, pour lequel l'Union musicale Gourdonnaise va devoir patienter jusqu'en 1927.
Le 20 avril 1927, nous apprenons que le conseil municipal emmené par Gaston Davidou (1859 - † après 1931), maire de 1919 à 1931, vote une délibération décidant de faire édifier un
superbe kiosque à musique sur les Allées de la République, en vue du concours national et international de musique qui doit avoir lieu du 25 au 27 juin prochain.
L'architecte M. Couzinet est chargé des plans et de la conception du monument. Les Allées de la République, formant une place surplombant l'Avenue de la Gare, sont bornées par un muret placé en contrebas, sur lequel un escalier est disposé, permettant d'accéder de la place à l'avenue. Afin d'accroître l'emprise du futur kiosque, l'escalier d'accès est supprimé et les allées sont prolongées de quelques mètres sur le côté nord.
Les travaux sont confiés à la société Gouloume et Cie pour la maçonnerie, tandis que l'entreprise Maury s'occupe de la charpente, de la menuiserie, de la couverture et de la peinture.
Les gourdonnais qui suivent l'avancement du chantier de très près, constatent, le 8 mai 1927, que
les travaux du kiosque à musique avancent rapidement grâce à la bonne volonté de tous les ouvriers. Toujours en cours d'achèvement, le 12 juin, il présente déjà le plus bel aspect. Très dégagé, très élégant, il est surmonté d'une belle lyre.
Le 16 juin 1927, le premier concert a lieu à 21 heures sur le Kiosque à musique, joué par l'Union Musicale, présidée par Olympe Dupas (1876-1932), préambule à l'inauguration officielle qui aura lieu lors du grand concours musical de la Saint-Jean, le 26 juin.
Le Kiosque à musique, de forme octogonale, est construit sur un soubassement en pierre ; ses colonnes sont en bois, son garde-corps en acier, sa toiture est recouverte d'ardoises et ornée sur son pourtour par un lambrequin de bois découpé.
L'église Notre-Dame des Cordeliers, désaffectée en 1950, est actuellement utilisée par la municipalité comme salle de concert.
Kiosque toujours en place.

voir ici, Kiosque sur les allées de la République de Gourdon, aujourd'hui.(1/2) (2/2).
Concert sur le Kiosque à musique.(1/3) (2/3). (3/3).

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publié par JeanMarc Mar 2 Mai 2017 14:07

30 juin 1861 — Fête patronale à Gourdon
— Ville de Gourdon. Programme de la Fête patronale du 30 juin 1861.
Le 29 juin, à l'entrée de la nuit, une salve d'artillerie annoncera l'ouverture de la fête. Immédiatement après un feu de joie sera allumé sur une des places de la ville.
Le lendemain, à une heure après-midi, les commissaires feront commencer les amusements et les jeux divers sur toutes les places et promenades : mât de cocagne, tourniquet et course aux ânes.
A trois heures un char de charité parcourra la ville. Une quête sera faite.
A huit heures et demie illumination générale. A neuf heures, un brillant feu d'artifice sera tiré sur la place du Majou. A neuf heures et demie, ascension d'un ballon. A dix heures, grand bal à la Mairie.


29 juin 1864 — Les fêtes de Gourdon toujours très prisées, l'Orphéon apprécié sur les boulevards circulaires.
— La fête patronale de Gourdon a été célébrée, dimanche dernier, d'une manière splendide. Une foule considérable d'étrangers, accourus de toutes parts, peuplait la ville et lui donnait une animation inaccoutumée.
Témoin oculaire de cette fête, nous allons essayer de décrire les diverses phases de son programme.
Dès huit heures du matin, la Société Sainte-Cécile, de Cahors, qui avait, prêté son concours fraternel et désintéressé, faisait son entrée dans la ville de Gourdon, où elle était reçue avec reconnaissance et enthousiasme. L'orphéon Gourdonnais s'est porté à sa rencontre et l'a accompagnée jusqu'à l'hôtel. Sur son parcours, la Société instrumentale a exécuté plusieurs pas redoublés qui ont, nous nous plaisons à le dire, satisfaits les nombreux auditeurs.
A dix heures et demie, une Messe solennelle a été chantée à l'église St-Pierre par l'Orphéon. Aux moments de l'Elévation et de la Communion, la Sainte-Cécile a fait entendre plusieurs morceaux choisis. Là, au milieu d'un saint recueillement et d'un profond silence, son talent a été apprécié comme il méritait de l'être. Energie et vigueur dans les attaques, nuances parfaitement observées ; en un mot, l'exécution a dépassé de beaucoup ce qu'on pouvait attendre d'une société encore peu éloignée de sa fondation.
De son côté, par le talent dont il a fait preuve en cette occasion, l'Orphéon a causé beaucoup de surprise parmi ceux des assistants qui, comme nous, savaient que cette Société était restée presque en état de dissolution pendant cinq mois et qu'elle n'avait repris ses répétitions que depuis une quinzaine de jours.
Nous nous plaisons à rendre hommage à l'aptitude naturelle que les membres de celte association possèdent pour le chant.
A deux heures, la Sainte-Cécile a exécuté, sur la place St-Pierre, un de ses plus jolis morceaux, Minerve, fantaisie militaire, qui a été jouée avec beaucoup de goût et qui a fait grand plaisir. Aussitôt après ont commencé les jeux divers ; ils ont rempli le reste de la journée. Parmi ces jeux, la course à la bague est celui qui a le plus excité la curiosité générale. Les concurrents étaient nombreux et la lice a retenti bien des fois de cris de déception ou de triomphe.
A 6 heures a eu lieu la procession des Pénitents blancs. — Son élégance et sa richesse nous paraissent difficiles à dépeindre.
Nous avons été surtout saisis d'un contraste frappant. A ce bruit confus qui s'élevait d'une foule immense, succéda soudain un religieux silence. La procession passait ; alors, en plein air, le prêtre du Christ donne la bénédiction, il présente le Saint Sacrement, et tout un peuple tombe à genoux.
Un pareil spectacle est fait pour émouvoir les masses et produire de ces impressions qui ne s'effacent pas.
Un feu d'artifice des plus brillants, sorti, des ateliers du célèbre pyrotechnicien Ruggieri, a été tiré sur la place du Majou, à neuf heures et demie, par M. Massol, artificier d'un grand mérite et enfant du pays.
La retraite aux flambeaux, exécutée par la musique et l'Orphéon a eu lieu à dix heures et demie sur les boulevards circulaires. Cette partie de la ville, tout illuminée de lanternes aux mille couleurs, offrait un coup-d'œil vraiment féerique. La foule compacte et bruyante, la musique qu'on entend au loin, les chants jetés dans l'espace par de robustes poitrines, et cette ceinture de feu, surtout, dont Gourdon seul a le privilège de pouvoir s'entourer , formaient un ensemble des plus imposants.
Un bal public a été ouvert à la Mairie, à onze heures. Décrire le charme de cette réunion nous paraît une tâche au-dessus des modestes facultés de notre plume ; et puis, nous l'avouons, à présent que nous voudrions rapporter les moindres détails de cette soirée, l'ensemble délicieux s'en présente aussitôt à notre esprit et nous enivre encore de son souvenir : figures piquantes et belles ; toilettes fraîches et d'une simplicité élégante. O Gourdon, bien des villes doivent envier tes richesses sous le rapport du sexe charmant.
Faisons taire cependant notre imagination, rendons hommage à MM. les Commissaires de la fête de la St-Jean et aux habitants de Gourdon. Nous ne serons ici que l'écho de tous ; nous avons été vraiment touché de l'accueil sympathique et de la franche cordialité qu'on n'a cessé de prodiguer aux étrangers. Ce sont, dans les fêtes, de ces parties qu'on ne mentionne pas au programme et qu'on voudrait bien trouver partout.

23 et 24 juin 1866 — Jeux, Cavalcades, concerts de la Fanfare et de l'Orphéon se succèdent.
— Les préparatifs de la fête de la St-Jean se poursuivent avec activité. Tout annonce, le temps aidant, qu'elle sera brillante. Voilà le programme de ce festival :
Samedi 23 juin. —Salves d'artillerie, musique et feu de joie, concert donné par l'Orphéon.
Dimanche 24 juin. — Mât de cocagne et jeux divers, bal champêtre, char allégorique, course à la bague, intermèdes remplis par la Fanfare et l'Orphéon, brillante illumination, feu d'artifice, retraite aux flambeaux et grand bal à la mairie.

Gourdon - Allées de la République avant construction du kiosque
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25 juin 1905 — Festival musical sur les Allées de la République et les boulevard gardonnais.
Six sociétés prendront part au festival, ce sont : L'harmonie Ste-Cécile de Brive, 50 exécutants. — Les Touristes de Brive, société uniquement composée de tambours et de clairons, 25 exécutants. — La Fanfare du Bugue, 25 exécutants. — La Ste-Cécile de Beaulieu, 25 exécutants. — Les Enfants de Salviac, 25 exécutants. — L'Union Musicale Gourdonnaise, 25 exécutants.
Ces diverses sociétés donneront en même temps un concert public, à l'heure et aux endroits indiqués ci-après :
A 4 h. ½ pour toutes les sociétés : Allées de la République, la Ste-Cécile de Brive. — Boulevard de la Sous-Préfecture, les Enfants de Salviac. — Boulevard Galiot de Genouillac (arbre Rond), Fanfare de Beaulieu. — Boulevard Antoine Mainiol (place du Roc), Fanfare du Bugue.
Le dimanche matin, une distribution de pain et de viande sera faite aux pauvres de la ville.
A l'arrivée du cortège et des musiques en ville, vers 10 heures, une aubade sera jouée par les musiques à M. le maire et à M. le sous-préfet ; aussitôt après, les sociétés parcourront en jouant les principales rues de la ville-haute. Ainsi que nous l'avons déjà dit, le concours des voitures fleuries promet d'être aussi varié que charmant.


27 au 29 juin 1908 — Festival musical lors des Fêtes de la Saint-Jean.
— Programme des 27, 28 et 29 juin :
Samedi 27 juin. A midi, la fête sera annoncée par des salves d'artillerie ; à neuf heures du soir, feu de joie Place de l'Hôpital, retraite aux flambeaux, bal sur les Allées de la République.
Dimanche 28. A l'aube, salve d'artillerie ; à dix heures, réception à la gare des sociétés musicales prenant part au festival ; à dix heures et demie défilé des sociétés musicales, dont voici l'itinéraire : avenue Gambetta, Boulevards, avenue Cavaignac, Tour de Ville et rue de l'Hôtel de Ville avec le concours des sociétés de la ville, remise du drapeau la batterie scolaire des Enfants de Gourdon ; dislocation du cortège.
A trois heures de l'après-midi, grand festival par 300 exécutants ; défilé de voitures décorées avec le concours de toutes les sociétés. Itinéraire : avenue G. Larroumet, boulevard de la Sous-préfecture, avenue Gambetta, Tour de Ville. Concours de voitures décorées ou fleuries.
A quatre heures, exécution d'un morceau d'ensemble par toutes les sociétés musicales réunies, sur les Allées de la République.
A cinq heures, concert sur les diverses places de la ville par les sociétés musicales.
Fète de nuit. Grande illumination des avenues, boulevards et promenades, brillant feu d'artifice, retraite aux flambeaux, grand bal sur les allées de la République, bataille de confetti.
Lundi 29 juin — Le matin, salves d'artillerie, jeux divers. A trois heures du soir, jeux olympiques, course pédestre.
Course de fond, trois prix, 15, 10 et 5 francs ; courte de vitesse, trois prix, 15, 10 et 5 francs ; course du championnat du Sporting-Club.
A quatre heures, tirage de la tombola (les lots sont exposés dans les vitrines de M. Ticou).
A huit heures, grand concert par les sociétés musicales de la ville, sur les allées de la République ; grand bal.

28 et 29 juin 1908 — Festival musical de Gourdon
— Festival de Gourdon. Programme des morceaux qui seront exécutés par les Sociétés Musicales sur les différentes places de la Ville :
« Souvenir de Rouen », morceau d'ensemble, 300 exécutants.
Harmonie Sainte-Cécile de Brive : Wilhem-Marsch, Sellenick. — Tonio, Mazurka-fantaisie, Moulinet. — La Juive, fantaisie-opéra, Halévy. — La Vallée d'Ossau, grande valse, Benoist.
L'Avenir Cadurcien : Ouverture de concert, XXX. — Theresen, grande valse, C. Faust. — L'Africaine fantaisie-opéra, Meyerbeer.
Orchestre C.A.S.G. : Le Vaillant Turco P. R , Labole. — La Gauloise, ouverture, Hemmyerlé. — Les deux Cousins, polka, X. — Sur le Bosphore, sérénade, Couard.
Fanfare municipale du Bugue : Le Refrain des Marsouins P. R. Barbier. — Jardin fleuri fantaisie, Maillochaud. — Gai babillage polka, Lattès. — Le Chevalier et la Princesse, Mongeot. — Retraite Dauphinoise, Planel.
— Programme qui sera exécuté par l'Union Musicale, les Enfants de Gourdon et l'Orphéon Gourdonnaise le lundi 29 juin de 5 à 6 heures du soir :
Conti-Cavalerie, allégro militaire, Kelsen. — Cherbourg, défilé avec les « Enfants de Gourdon », André. — Alerte, chœur par l'Orphéon, Massenet. — Miss Helyett, fantaisie-opéra, Audran. — Les Martyrs aux Arènes, Orphéon, L. de Rillé. — Le 4e de ligne en Campagne, défilé, Gurtner.

29 juin au 1er juillet 1912 — Les Allées de la République très sollicitées lors des fêtes gourdonnaises
— La Fête Patronale de la Saint-Jean aura lieu les samedi 29, dimanche 30 juin et lundi 1er juillet, avec le concours des Sociétés Musicales et de la Cie des Sapeurs-pompiers. Voici le programme des fêtes :
Samedi 29 juin. Midi, Salves d'Artillerie. De 1 h. à 7 h., Foire-Kermesse. A 9 h., Feu de Joie. Place de l'Hôpital. — Retraite aux flambeaux. Bal sur les Allées de la République.
Dimanche 30 juin. 6 heures du matin, Salves d'Artillerie. — De 8 h. ½ à 11 h., jeux et amusements divers. De 2 h. à 5 h., Grand Concours d'Automobiles, Voitures et bicyclettes fleuries, Chars et Cavalcade historique représentant le Seigneur de Flavacourt venant à Gourdon équiper des soldats pour assiéger Montréal (1340). — De 5 h. ½ à 6 h. ½, Concert Vocal et Instrumental sur les Allées de la République. — Fête de Nuit. Illumination Electrique. Motifs lumineux. Brillant Feu d'Artifice. Retraite aux Flambeaux. Bal sur les Allées de la République.
Lundi 1er Juillet. De 2 h. à 5 h.. Grande Course de Bicyclettes.


29 mai 1913 — Concert sur les Allées de la République
— Voici le programme du concert qui sera donné, jeudi 29 mai, sur les allées de la République, de huit heures et demie à neuf heures et demie :
1. Le Petit Parisien, allegro (Patz). — 2. Schottisch des Artilleurs (Petit), pour trompette, soliste M. Renière. — 3. Chante Manon, valse (Vargues-Allier). — 4. Fête sous Bois (X.), fantaisie intensive.
Cirque. — Le grand cirque Bostock sera de passage dans notre ville le 30 mai, pour une journée seulement.


14 juillet 1924 — Fête nationale à Gourdon. Concert de l'Union musicale sur les Allées de la République
— Gourdon. Voici le programme de la fête :
12 heures : salves d'artillerie. — 21 heures, Concert de l'Union Musicale sur les Allées de la République. Programme :
1. Késon, allégro (P. Bidegain) — 2. Les Gloires de la France, fantaisie (Bléger) — 3. Léda, valse (Allier) — 4. Sorrizo, intermezzo-tango (Mardini) — 5. Palassau, marche (R. Chauvet) — 6. La Marseillaise (Rouget de l'Isle).
22 heures ½ : retraites aux flambeaux avec le concours de la Batterie et des T.C. — 23 heures, bal sur les Allées de la République, illuminations.

Gourdon - Kiosque sur les Allées de la République — Kiosque et Eglise Notre-Dame des Cordeliers
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25 au 27 juin 1927 — Inauguration du Kiosque à musique de Gourdon et festival-concours musical
Les Fêtes de la Saint-Jean du 25 au 27 juin 1927 sont attendues et préparées de fort longue date, en raison de l'inauguration concomitante du Kiosque à musique des Allées de la République.
Le Festival musical organisé dans le même temps, réunit une vingtaine de sociétés : orphéons, d'harmonies, fanfares, estudiantinas, trompes de chasse, accordéons et tambours-clairons. 20.000 francs de primes sont attribués aux sociétés participantes.
Les premières formations inscrites comptent plus de 1200 musiciens dès le mois d'avril :
— la Patte d'Oie de Toulouse, 57 exécutants — l'Union Chorale de Périgueux, 80 exécutants — l'Union Chorale d'Albi, 60 exécutants — la Chorale mixte de St-Simon à Toulouse, 45 exécutants — l'Orphéon de Beaumont-sur-Lèze, 36 exécutants — l'Avenir Orphéonique de Brive, 40 exécutants — la Paladienne de Toulouse, 35 exécutants — l'Estudiantina de Périgueux, 25 exécutants — les Cheminots de Saint-Quentin, 60 exécutants — l'Avenir de Castets-en-Dorthe, 40 exécutants — la Fanfare de St-Germain-les-Belles, 35 exécutants — la Fanfare de Villefranche-de-Longchampt, 28 exécutants — la Fanfare de St-Priest-Taurion, 30 exécutants — la Fanfare de Fay-aux-Loges, 26 exécutants — l'Echo de la Luzège de Meymac, 35 exécutants — l'Etincelle de Branceilles, 16 exécutants — la Toulonnaise, de Périgueux, 45 exécutants — les Accordéonnistes de Brive, 45 exécutants — la Société des Trompes de chasse de Jarnac, 15 exécutants — les Trompes de chasse St-Hubert Agenaise, 15 exécutants.
Le 25 mai, une souscription est faite en ville au profit du concours musical qui a déjà engrangé la somme de 7.110 fr. 50.
En avant première de l'inauguration du Kiosque à musique sur les Allées de la République, l'Union musicale y donne un Concert le jeudi 16 juin à 21 heures :
— 1. Gurdonum, marche (O. Dupas). — 2. Ouverture triomphale (J. Farigoul). — 3. Kiane-Line, Poème dramatique (Lhomme). — 4. La chaste Suzanne, Fantaisie (Gilbert Andrieu). — 5. Montignac, marche fédérale (O. Dupas).
Le 19 juin, les gourdonnais se font l'écho de ce
magnifique concert et félicitent tous les ouvriers gourdonnais qui se sont distingués pour l'édification de ce monument qui décore si bien les allées de la République.

Le programme de ces fêtes de 3 jours est très chargé :
Samedi 25 Juin. — A 21 h., place Saint-Simeon, concert populaire par l'Union Musicale et la Société des Trompes de Chasse ; grand feu de joie de la St-Jean. — A 22 h., Retraite aux flammes d'Orient par la célèbre clique la Vaillante de Caudrot. — A 22 h. ½, au kiosque des allées de la République, grand concert de gala par l'Union Musicale Gourdonnaise, l'Orphéon de Beaumont-sur-Lèze. — A 23 h. ½, bal champêtre, fête de nuit.
Dimanche 26 Juin. — A 6 h., au Château, grondement du canon, carillon. — A 8 h., « Le son du Cor » par le Rallye St-Hubert de Jarnac. — A 8 h. ½, au Cercle de l'Union (café Divan), réception de MM. les membres du Jury, vin d'honneur. — A 9 h. ½, Concours de lecture à vue (huis clos). — A 10 h. ½, concours d'exécution.
A 13 h. ½, Concert populaire, aubades dans tous les quartiers de la ville. — A 14 h. ½, dans l'enceinte réservée de l'Arbre-Rond, concours d'honneur. A l'issue du concours d'honneur Gurdonum sera exécuté par toutes les sociétés musicales sous la direction de l'auteur M. Olympe Dupas. — A 17 h. ½, Défilé général de toutes les sociétés (1.200 musiciens), départ Croix d'Orsal. Le défilé sera rehaussé sur tout le parcours par le concours de balcons et fenêtres fleuries. — A 21 h., Embrasement féerique des promenades.
A l'Arbre-Rond, grand Festival vocal et instrumental avec le concours des sociétés ayant obtenu un 1er prix d'honneur. Marche Fédérale du Sud-Ouest par Olympe Dupas, exécutée par toutes les sociétés sous la direction de l'auteur. A l'issue du festival, distribution solennelle des récompenses sous la présidence de M. Davidou, chevalier de la Légion d'honneur, maire de Gourdon.
A 23 h., sur les allées de la République, fête de nuit, bal populaire grand orchestre.
A 23 h. ½, place du 4 septembre, feu d'artifice chromatique, balles des étoiles, bouquet de St-Jean. Retraite monstre. Bataille de confetti. Place du Roc : fête foraine, attractions nombreuses.
Lundi 27 Juin. — Grande fête régionaliste.
Concours de bourrée, de binious et costumes anciens. Concerts avec chansons patoises dans tous les-quartiers par les « Troubadours du Périgord ». Concours de fanfares, accordéons, tambours et clairons, vielles et musettes.
A 14 h. 30, Concours d'honneur (promenade de l'Arbre-Rond). — A 17 h., Défilé des sociétés. Concentration et départ au pont de la Gare. — A 21 h.. Grand Festival-concert. A l'issue du festival, distribution solennelle des récompenses sous la présidence de M. le sous-préfet de Gourdon. — A 23 h., allées de la République, grande fête de nuit, bal à grand orchestre, jazz de l'Union Musicale, retraite par la Toulousaine.
Fête foraine, place du Roc.

Gourdon - Kiosque et Eglise des Cordeliers — Vue aérienne : Kiosque au croisement des allées de la République et de l'avenue Gambetta ; Eglise des Cordeliers
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10 juillet 1927 — Concert surprise du 6 juillet sur le Kiosque des Allées de la République
Concert de notre fanfare. — Notre dévouée « Union musicale » nous a régalés, vendredi soir, 6 juillet, à 21 heures, d'un brillant concert improvisé.
Annoncée dans la soirée par le tambour de ville, de nombreux spectateurs s'étaient empressés de répondre à l'invitation de nos dévoués musiciens.
Avec leur talent ordinaire plusieurs morceaux ont été exécutés avec beaucoup de brio, sous le nouveau kiosque et tous ont été applaudis avec frénésie.
Une sauterie endiablée a terminé cette superbe soirée.
Tous nos remerciements à nos braves musiciens, toujours heureux d'être agréables à la population.


29 juin au 1er juillet 1935 — Les Fêtes de la Saint-Jean ne perdent pas de leur attrait.
— Grandes fêtes de la Saint-Jean. Programme des 29, 30 juin et 1er juillet 1935.
Samedi : fête foraine ; nombreuses attractions ; 21 h., feu de joie, place de l'Hôpital ; concert par l'U.M.G. ; retraite aux flambeaux ; grand bal populaire.
Dimanche : 10 h., réception des sociétés dans la cour de la gare ; grand défilé à travers la ville par les Touristes de Brive (50 exécutants) ; la Philharmonie de Sarlat (50 exécutants) ; le Rallye Saint-Hubert de Figeac, trompes de chasse (20 exécutants) ; l'Union musicale gourdonnaise (40 exécutants) ; l'Orphéon (35 exécutants) ;
11 h., place de l'Hôpital, concert par la Philharmonie de Sarlat ;
15 h., départ de la Croix d'Orsal, grand défilé musical ; 16 h., en différents points de la ville ; concerts par les Touristes de Brive, la Saint-Hubert de Figeac, la Philharmonie de Sarlat, l'Union musicale gourdonnaise et l'Orphéon ;
21 h., fête de nuit ; illumination électrique; motifs lumineux ; projections ; brillant feu d'artifice, retraite, grande fête foraine, bal à grand orchestre, allées de la République.
Lundi: 10 h., nombreux jeux ; rassemblement, place de la Gendarmerie ; 11 h., remise officielle à la Municipalité et au Syndicat d'initiative de la table d'orientation offerte par le Touring-Club de France. L'Union musicale et l'Orphéon se feront entendre ; 14 h. 30, grand prix cycliste de la ville de Gourdon sous le contrôle de l'U.V.F. ; 60 tours (100 kilomètres) sur la piste goudronnée du tour de ville. Classement par points tous les 5 tours. — Prix : 1e 500 fr. ; 2e 400 ; 3e 300 ; 4e 200 ; 5e 100 ; 6e 50. — Nombreuses primes.
Engagements, 5 fr. Secrétaire : café Divan. Les meilleurs coureurs du Sud-Ouest sont déjà engagés. Intermèdes
musicaux par l'U.M.G. ; 21 h., illuminations, fête foraine, grand bal.

Une seule formation musicale active à Gourdon en 1907 : L'Union musicale gourdonnaise, fanfare avec saxophones, président Fleuret (avocat), direction Louis, secrétaire Pebeyre, 25 exécutants.
En 1893, l'Orphéon Saint Joseph, créé en 1873, est dirigé par Crubilié à la tête de 33 exécutants.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

GRAND-FAYT - La Place et la Mairie
(NORD)
Les Fayts, paroisse du Hainault françois depuis la fin du XVIIe siècle est constituée des villages de Grand-Fayt (Fayt-la-Ville) et Petit-Fayt (Fayt-le-Château).
En février 1845, Les Fayts se scindent en deux communes distinctes, Grand-Fayt et Petit-Fayt. Depuis cette date jusqu'à ce jour, la population du bourg est restée quasi identique : cinq cents habitants.
Les activités sont regroupées autour de l'Eglise Saint-Pierre-des-Liens, dont les fondements datent du XIIe siècle, édifiée sur le Chemin vicinal n°3 de Prisches à Grand-Fayt. En 1848-1849, la municipalité fait construire sa mairie, à quelques mètres de l'église, sur la même voie.
Sur le côté de l'Hôtel de Ville, un emplacement rectangulaire, conservé libre de toute construction, tient lieu de Place Publique. Le Chemin vicinal, à hauteur du village est alors renommé rue La Place.
En 1881, le conseil municipal fait ériger un Kiosque à danser au centre de la Place Publique. Ce Kiosque, très en vogue dans l'Avesnois, est constitué d'un pilier central en fonte sur lequel est fixé un plateau circulaire entouré de garde-corps en arceau. Rappelons que les musiciens, avec leurs instruments, grimpaient par une échelle sur cette plate-forme et inondaient de leur musique les danseuses et danseurs situés en dessous, sur la Place.


Plan de Grand-Fayt en 1870
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La Fanfare municipale de Grand-Fayt, créée avant 1882, très active, effectue des déplacements fréquents pour concourir ou participer aux concerts régionaux et locaux : Saint-Pol, Cartignies, Petit-Fayt, Le Nouvion, Fourmies, Lille, Maretz, Floyon... En 1893, à la tête de 30 exécutants, elle est dirigée par Félicité Navarre et présidée par Georges Navarre. A partir de 1905, M. A. Hazard prend la direction de la formation qui compte 35 musiciens.
Tous les ans, bien avant la construction du Kiosque à danser, Grand-Fayt organise deux ducasses : l'une le premier dimanche de juin, la seconde le dimanche le plus rapproché du 1er d'août, soit donc en août ou en juillet.

A l'occasion du centenaire d'un des derniers survivants des compagnons d'armes de Napoléon 1er, une grande fête est organisée à Grand-Fayt, relatée le 17 juillet 1893 dans bon nombre de journaux nationaux :
au Grand-Fayt, nous avons fêté son centenaire aussi bien que possible ; quinze sociétés de musique et de pompiers assistaient au défilé solennel organisé par notre municipalité. Constantin Denis, né le 12 janvier 1793, appelé « Le Père Denis », incorporé au 21e de ligne de Cambrai, participe à divers combats en Belgique, vraisemblablement en 1815 à Waterloo, avant d'être blessé et réformé. Il est nommé garde champêtre de Grand-Fayt en 1826, poste qu'il occupe toujours en juillet 1893.
Sont-ce les fêtes du centenaire et les excès qui s'ensuivirent ? Toujours est-il que le Père Denis rejoint Bonaparte le 29 octobre 1893...

Le Kiosque, gardant son pilône central, a perdu sa scène et ses rambardes circulaires, à une date indéterminée.
Il a été restauré en totalité par une équipe bénévole en 2005.
Kiosque toujours en place.

Place de Grand-Fayt et son Kiosque à danser aujourd'hui. (1/2) (2/2)
Mairie et Eglise de Grand-Fayt

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publié par JeanMarc Ven 5 Mai 2017 07:52

1er octobre 1882 — La Fanfare de Grand-Fayt lauréate au concours de Maretz
— Un concours musical, auquel se sont rendues principalement les Fanfares, vient d'avoir lieu à Maretz. Sur la liste des lauréats, nous relevons les noms des musiques de Grand-Fayt, Saint-Python, Maroilles, Louvroil, Avesnelles, Haussy, Saint-Vaast, Fleury-le-Grand.

29 octobre 1885 — Concours de tir à Grand-Fayt
— Dimanche a eu lieu à Grand-Fayt. un tir à la cible auquel ont pris part la société de tir de Maroilles, les sauveteurs de Cartignies et plusieurs amateurs de Grand-Fayt.

5 septembre 1895 — On ne fait pas que danser lors de la ducasse de Grand-Fayt !
— La ducasse de Grand-Fayt avait attiré, cette année, nombreux exploiteurs de jeux de hasard ; grâce à la surveillance spéciale qui avait été organisée, deux de ces exploiteurs ont été pincés ; ce sont Faille Ernest, 45 ans, marchand-forain à Beaurepaire, qui faisait jouer avec un tonneau renfermant une lanterne et Duchesne Clovis, 55 ans, de Buironfosse (Aisne), qui amorçait les naïfs avec le jeu connu de trèfle, cœur ou carreau.
Procès-verbal a été dressé contre ces industriels et leurs outils déposés au greffe du tribunal d'Avesnes.

26 avril 1896 — La fanfare de Grand-Fayt en concert à Cartignies
— La fanfare de Grand-Fayt donnera un concert, demain dimanche, dans l'après-midi, sur la place de Cartignies.
Ce concert sera suivi d'un bal public.

19 juin 1904 — La Fanfare de Grand-Fayt sur le kiosque du Nouvion
— Au Festival musical du Nouvion du 19 juin 1904, A. Hazard, chef de la Fanfare de Grand-Fayt, interprète avec ses 35 musiciens, sur le Kiosque de la Grande-Rue :
L'Ombre, fantaisie de Flotow.
Les Vainqueurs et vaincus, ouverture de Guillement.


4 février 1906 — Grand bal au Grand-Fayt
— Grand-Fayt. La fanfare municipale offrira un grand bal à ses membres honoraires, le dimanche 4 février prochain.

Grand-Fayt - Place, mairie, église et pilier central du Kiosque — Place, mairie, église et Kiosque
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28 novembre 1926 — Fanfare de Grand-Fayt et Grand Bal
— Grand-Fayt. A l'occasion de Sainte-Cécile, la Fanfare de Grand-Fayt, sous la direction de M. P. Pontieux, se fera entendre dimanche 28 novembre à la Messe de 10 heures et exécutera les morceaux suivants :
1. Lille-Bruxelles. (Vermalen) — 2. La Confiance, ouverture. (Vanremoortel) — 3. Cortège de ballet. (Avon) —
4. Lulu, pas redoublé (P. Pontieux).
A 16 heures, banquet et le soir, Grand Bal gratuit, Salle Ponchaux.


29 juin 1930 — Le Grand-Fayt fête le Petit-Fayt
— Petit-Fayt. Une fête au village. Dimanche 29 juin, une fête aura lieu à Petit-Fayt, en compensation de celle qui ne put se dérouler en raison du mauvais temps le jour de la remise de la Croix de la Légion d'honneur à M. Auxibe Bévenot, maire.
A 16 heures, réception des Sociétés de la région.
A 17 heures, concerts par les musiques de Marbaix et de Grand-Fayt.
A 21 heures grand bal, et pendant la pause, feu d'artifice.

15 octobre 1933 — Grande fête musicale à Grand-Fayt
— Dimanche prochain, 15 octobre, aura lieu à Grand-Fayt une belle fête musicale dont voici le programme :
A 13 h. 30, les Sociétés groupées de Grand-Fayt prendront les fanfares de Saint-Aubin et d'Etrœungt, les sapeurs-pompiers et les combattants de Petit Fayt aux endroits fixés pour leur rassemblement.
Le cortège se rendra au Monument au Morts où une gerbe sera déposée au nom des Sociétés de Grand-Fayt. — A 14 heures, réception des Sociétés à la Salle des Fêtes.
Concert par la Fanfare de Grand-Fayt. — Remise des médailles de la Fédération aux sociétaires Lucien Delfosse, Albert Masson, Louis Masson, Georges Cuisset, ainsi qu'à M. Léon Liénard. directeur des Fanfares de Saint-Aubin, Etrœungt et Grand-Fayt. — Remise de la Médaille trentenaire des Ouvriers de l'Industrie à M. Lucien Riaucourt et de Croix du Combattant. — Remise de la médaille de dévouement à M. Albert Loir.
A 15 heures, concert par la Fanfare de St-Aubin. — Remise des prix aux lauréats du concours de la Société de Tir l'Union.
Concert par la Fanfare d'Etrœungt. — A 17 heures, concert par les trois fanfares réunies (110 exécutants), sous la direction de M. Léon Liénard. — A 19 h. 30, grand bal populaire sur la Place.
Pendant toute la durée de la fête, vente de la Marguerite Fédérale et d'insignes au profit d'oeuvres de bienfaisance. — Attractions foraines.


3 février 1934 — Concert et Bal à Grand-Fayt
— Le corps des sapeurs-pompiers de Grand-Fayt rappelle que c'est dimanche prochain, 14 février, qu'aura lieu son grand concert suivi de bal.
Les organisateurs ont pu s'assurer le gracieux concours de la musique Municipale et la précieuse collaboration du cercle artistique L'Etoile de Maubeuge, directeur M. Maurice Wilmart et les spectateurs sont certains de passer une bonne soirée.


8 avril 1939 — Grand Crochet Radiophonique par la municipale de Grand-Fayt
— Un grand crochet radiophonique est organisé par la Musique municipale de Grand-Fayt, sous la direction de M. Liénard, qui aura lieu le 16 avril, à 8 heures du soir. Il est doté de 400 francs de prix en deux catégories: une romance, deux comiques, hommes et femmes. Les inscriptions seront reçues par M. le Secrétaire de la Musique à Grand-Fayt.
La présentation sera faite par notre camarade amateur, M. Alizard, de Féron, membre de la Chorale « Concordia », de Fourmies.
L'entrée du public est fixée à 6 et 5 fr.


Une seule formation musicale active à Grand-Fayt en 1909 : la Fanfare municipale, présidée par Georges Navarre, dirigée par A. Hazard, avec 35 musiciens.
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Re: Kiosques à Musique

GRANGES - Place Étienne-Seitz - Le Monument et le Kiosque
(VOSGES)
En 1856, Etienne Joseph Seitz (1811-1884), fabricant romarimontain de dragées, vient s'installer à Granges, abandonnant la confiserie pour la tisseranderie de coton et la filature. Le 27 mars, il fait l'acquisition sur cette commune d'une série de bâtiments et terrains provenant des époux Lung :
— un grand bâtiment récemment incendié ;
— un moulin et une boulangerie attenant audit bâtiment ci-dessus ;
— une scierie en exploitation, située près du moulin ;
— divers prés et jardins, ainsi que le cours d'eau alimentant les usines, provenant de la rivière de Vologne et du ruisseau de Barbey-Seyroux.

C'est sur ces bâtiments que Seitz aménage ses premières filatures, tout près du Hameau ou lieu-dit Au Poutreau (anciennement Poutereau), au bord de la Vologne. Des centaines d'ouvriers sont embauchés à Granges, dont Etienne Seitz devient le maire de 1869 à 1876. Ce dernier se fait seconder à partir de 1864 par son gendre Didier Walter (1826-1897), également maire de 1888 à 1897.
Walter, comme nombre de grands patrons, fait dans le paternalisme : il crée, pour les salariés gringeauds, des crèches, des patronages, un service médical, fait édifier des maisons bon marché...

En tant qu'édile municipal, Didier Walter succède à Dominique-Victor Villaume, maire de 1884 à 1888, qui fait parler de lui lors de la fête nationale du 14 juillet 1886. La Fanfare La Fraternelle, dirigée par le chef Chapeau n'étant ni du goût ni des opinions de Villaume, ce dernier prend un arrêté le 26 juin 1886, interdisant ladite Fraternelle au profit d'une autre fanfare faite de bric et de broc, seule autorisée à défiler et jouer à Granges. (1)
La Fraternelle du chef Chapeau ne s'en laisse cependant pas conter puisqu'elle continue à venir régulièrement pousser la ritournelle ou la chansonnette : on la voit notamment jouer une sérénade le 28 juin 1889, devant les
pioupious du 10e de ligne et du 17e bataillon de chasseurs à pied, le général Hugo et ses officiers, accueillis chez Didier Walter.
Le 10 septembre 1892, la Fraternelle manque de peu l'organisation du concert du siècle ! Ce jour-là, alors que Granges ne compte guère qu'environ 3000 âmes, 5000 hommes et 450 chevaux y débarquent et s'y installent : l'état-major de la division, le 152e de ligne, une compagnie du génie, 4 bataillons de chasseurs à pied et deux batteries d'artillerie. Finalement, la musique de la Fraternelle jouera
les plus jolis morceaux de son répertoire, y compris la Marseillaise et l'Hymne russe, devant un public plus restreint, réduit à quelques officiers supérieurs dont le général Varaigne et le général Krassé, réunis à l'Hôtel Demange. Les musiciens vont cependant continuer leur tournée musicale du côté de l'Hôtel Perrotin de Granges devant une foule considérable...

Un second gendre d'Etienne Seitz, Prosper Ancel dit Ancel-Seitz (1846-1930), vient épauler Didier Walter puis le remplacer au sein des tissages et filatures de Granges. Prosper Ancel se lançant dans la politique — il est élu député de 1902 à 1906 —, c'est son fils Paul Ancel dit Ancel-Seitz (1874-1961), qui reprend le flambeau à partir de 1902.(2)

Apparemment grand amateur de musique, Paul Ancel fonde et assume la direction, en 1903, de
L'Harmonie de Granges et des Clairons et tambours gringeauds. Il organise de grandes fêtes musicales : ainsi le 9 mars 1910, 900 personnes sont réunies dans la grande salle des fêtes des usines P. Ancel-Seitz et fils pour assister à un grand concert dirigé par le chef de musique Gilbert Plessier. Ledit Plessier, deux mois plus tard, est soupçonné de vol dans les usines de Paul Ancel chez qui il travaille depuis 1902. Il aurait dérobé 2.300 francs dans la nuit du 6 au 7 mai 1910, dans le coffre-fort de l'usine. Traîné devant les tribunaux, notre ancien chef de musique gringeaude passe en Cour d'Assises où il avoue être auteur de vols de coupons de tissus au sein de l'usine Ancel-Seitz, mais il nie avoir fracturé le coffre fort. Plessier écope finalement de cinq ans de prison le 19 septembre 1910.
Paul Ancel qui est toujours le président de l'Harmonie de Granges engage un nouveau directeur de la musique, M. Tournier.

Si les concerts ont en généralement lieu sur la place de l'Hôtel de Ville ou dans la salle des fêtes des usines, une autre place est récemment réservée à la musique : la place du Poutreau. Le 8 juillet 1909, un Concert organisé par l'Harmonie de Granges se déroule de 4 à 5 heures sur celle-ci.
Proche des filatures et de la Vologne, le lieu-dit
Au Poutreau est un hameau de Granges, et la place de concert en question n'est, en 1909, qu'un jardin potager, clôturé de barrières en bois, situé à l'angle du Chemin de Granges au Poutereau et du Chemin de Granges à Gérardmer. Ces deux chemins deviendront respectivement la rue du Poutreau et la route de Gérardmer — celle-ci sera scindée plus tard en deux tronçons : rue de Lattre de Tassigny et route de Gérardmer.
Le hameau
Au Poutreau compte, en 1906, 269 habitants répartis en 77 ménages sur 38 maisons (la population gringeaude dénombre en totalité à la même date : 3798 âmes sur 560 maisons)

Granges - Route de Gérardmer et emplacement futur square et Kiosque — Route de Gérardmer, buste et Kiosque
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Granges - Plan 1835 partiel et enssemble
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La famille Ancel-Seitz, omniprésente à Granges, décide en mars 1912 d'honorer la mémoire d'Etienne Joseph Seitz, fondateur des filatures et tissages. La fille de celui-ci, Marie Joséphine Seitz, veuve de Didier Walter et Paul Ancel-Seitz, font aménager un square à l'emplacement de la place du Poutreau qui devient à l'occasion place Etienne-Seitz. La municipalité de Granges, sous l'égide du maire Paul Lièvre, qui fournit une participation financière limitée à 4.000 francs, fait installer sur le nouveau square, un buste en bronze à l'effigie d'Etienne Seitz et un Kiosque à musique.
Le Kiosque à musique est octogonal, ses colonnes réalisées en fonte à Saulxures-sur-Moselotte sont posées sur un soubassement de pierre abritant une cave de rangement, le garde-corps est en fer forgé, la toiture en zinc.
L'inauguration du Kiosque à musique et du monument de Seitz a lieu le 1er septembre 1912.

Lors du conflit 1914-1918, le Kiosque à musique donne encore de la voix. Le 4 avril 1915, ce qui reste de la 24e Brigade de Chasseurs Alpins en garnison à Villefranche et du 23e B.C.A. de Grasse, arrivent en cantonnement à Granges, venant de Gérardmer. Leur fanfare
joue sur la place pendant que les soldats défilent. Le 5 avril, les Chasseurs Alpins donnent deux concerts de quatre heures et demie à cinq heures et demie : l'un au kiosque de la place Etienne-Seitz, l'autre sur la place devant l'hôtel de Lorraine.
Le 11 avril, de trois à cinq heures, à nouveau un grand concert de la musique militaire, suivi du premier bal en plein air. Et jusqu'au 23 avril 1915 — le 24e partant pour Corcieux, le 23e pour Gérardmer —
nous entendons la musique tous les jours et souvent il y a bal sur la place jusqu'à une heure très avancée.
Le 19 juillet 1916, c'est au tour du 228e R.I., entre deux massacres, de venir cantonner à Granges. Régiment composé presqu'uniquement de Normands, sa musique se produit en concert tous les dimanches à la Turbine du quai de Vologne du site Ancel-Seitz, et tous les soirs, de six heures et demie à sept heures et demie, sur la place de l'Eglise ou au kiosque à musique. Le 17 août, le régiment est affecté sur un autre secteur.
Le 12 septembre 1916, la 52e Brigade de Chasseurs Alpins rejoint Granges. Le 27, elle organise la fête de la Sidi-Brahim :
course à pied, à mulet, à cheval, jeux du baquet, des ciseaux, concert et bal jusqu'à deux heures du matin.
Un nombre impressionnant de régiments va ainsi se succéder pour "séjourner" à Granges, juste le temps de se refaire une santé avant de repartir pour la tuerie.
Le 3 juillet 1917, le général Pétain vient passer une revue sur la place de l'Eglise de Granges, accompagné des généraux de Boissoudry et Laguiche. La Marseillaise y est entonnée.
Le 24 juillet 1917, Granges change de dénomination, suite à la délibération du conseil municipal du 19 novembre 1916. Raymond Poincaré décrète que la commune s'appelle dorénavant Granges-sur-Vologne.

A quelques mètres du square Etienne Seitz, sur la route de Gérardmer, une Salle des Fêtes municipale est inaugurée le 4 septembre 1927, devant laquelle est érigée une fontaine monumentale. Granges-sur-Vologne débourse pour l'ensemble 220.302 francs 41 c.
Le site Ancel Seitz de Granges a cessé toute activité à la fin des années 1980.
Kiosque toujours en place.

voir Ici, Parc et Kiosque à musique de Granges-sur-Vologne, aujourd'hui.(1/3) (2/3) (3/3)
Salle des Fêtes de Granges, aujourd'hui.
Ancienne usine P. Ancel-Seitz le long du Canal de fuite de la Vologne aujourd'hui.

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publié par JeanMarc Mer 10 Mai 2017 09:19

21 et 22 mars 1908 — L'inauguration de l'éclairage à Granges, prétexte à de grandes fêtes
— Granges. L'inauguration de l'éclairage électrique sera l'occasion d'une fête dont voici le programme :
Samedi 21 mars : retraite aux flambeaux par l'Harmonie de Granges, la retraite partira du Pont. A 8 heures du soir, Concert.
Samedi 21 et dimanche 22 mars : illumination à l'électricité des principales artères de la ville. Embrasement de l'hôtel de ville, de la Grande-Rue et de la place de l'Eglise. Voûtes lumineuses multicolores, 2.000 lampes.
Le samedi, l'illumination commencera à 8 heures, et le dimanche, à 6 heures du soir. Un banquet sera servi le dimanche, à midi. On dansera le soir sur la place publique.

7 et 8 août 1909 — Festival de Granges. Courses du Véloce club. Concert de l'Harmonie de Granges, place du Poutreau.
— Festival à Granges. Le Veloce-Club de la Vologne organise pour le 8 août, un festival sous la présidence d'honneur de M. le maire de Granges et de MM. Emile Walter et Paul Ancel, industriels, avec le concours du Cyclophile Strasbourgeois, du Veloce-Club sipinalien, de la Jeune cycliste déodatienne, du Guidon et des Cycles Réunis de La Neuveville, des Cycles Golbéen et Thaonnais, des Sociétés cyclistes de Raon-l'Etape, Ramberviliers, Moyenmoutier, Lépanges, Arches, Saulcy-sur-Meurthe, Saint-Léonard, Anould, de l'Union musicale de Gérardmer et de l'Harmonie de Granges. Programme :
Samedi 7 août. — 8 h. du soir. — Retraite aux flambeaux par l'Harmonie de Granges et le Veloce-Club de la Vologne. — 9 h. 3/4. A la gare, réception des coureurs. Illuminations.
Dimanche 8 août. — Courses d'amateurs (réservées aux membres des sociétés adhérentes).
5 h. du matin. Rassemblement des coureurs. — 5 h. ¼. Départ de la division : Granges, Corcieux, Vanémont, Taintrux, Saint-Dié,Anould, Le Plafond, Gerbépal, Martimpré, Gérardmer, Kichompré, Granges. 1e prix, valeur : 100 fr. ; 2e, 60 fr.; 3e, 40 fr. — 6 h. ¼ Départ de la 2e division : Granges, Corcieux, le Plafond, Gerbépal, Martinpré, Gérardmer, Kichompré, Granges. 1e prix : 50 fr.; 2e, 30 fr.; 3e, 15 fr.; 4e, 10 fr. — 9 h. A la gare, réception des sociétés. — 10 h. ¼ Réception de l'Union musicale de Gérardmer. — 11 h. Vin d'honneur, offert par le Veloce-Club de la Vologne à ses invités. Défilé.
De 2 à 3 h. de l'après-midi. Jeux divers réservés aux sociétés : courses de lenteur, courses aux chaises, courses aux anneaux. — De 3 à 4 h. Concert, place de l'Hôtel-de-Ville, par l'Union musicale de Gérardmer. — De 4 à 5 h Concert, place du Poutreau, par l'Harmonie de Granges. Départs de ballons. — 6 h. Distribution des prix. Illuminations. — Feux d'artifice. — Bal public.

22 septembre 1909 — Cérémonie au monument aux morts. Concert de l'Harmonie
— Les conscrits des classes de 1888 et de 1908 ont déposé, comme d'usage, avec le concours de « l'Harmonie », une belle couronne au pied du monument élevé sur la place de l'Eglise en 1902, pour les soldats morts pour la patrie. Le conscrit Badonnel a prononcé un vibrant discours, ainsi que M. Paul Lièvre, maire, et M. P. Werly, au nom des Vétérans.
Dans la salle de gymnastique, décorée de drapeaux et de verdure, a eu lieu aussi avec le concours de la même musique, la distribution des prix des concours de l'année, ouverts par la Société mixte de tir de Granges.
Le président, M. le lieutenant de réserve Emile Walter, et M. le maire, ont, dans de belles allocutions, entretenu les auditeurs de. choses du tir de guerre. De jolis prix ont été distribués, dont 42 offerts par diverses personnalités, et le restant par la société.
Après la cérémonie, « l'Harmonie » a donné, sur la place de l'Eglise, un concert varié qui a été fort et justement applaudi. La soirée de cette journée bien remplie s'est terminée par un banquet des amateurs du tir.

9 mars 1910 — Gros concert dans la grande salle des fêtes des usines P. Ancel-Seitz et fils
— Granges. L'Harmonie de Granges (M. Paul Ancel président, et M. Gilbert Plessier, directeur) a donné, dans la grande salle des fêtes des usines P. Ancel-Seitz et fils, un concert qui a obtenu un énorme succès. Plus de 900 personnes y assistaient et ont fréquemment applaudi les morceaux de musique, les chansons, monologues et une petite saynète, le tout (sauf le piano qui était tenu par M. Cailin-Muller, de Saint-Dié), exécuté par le personnel de cette excellente fanfare, qui compte de vrais artistes : Séraphin Couraux, l'inimitable ; Petitdemange, Kessler, P. Mengel, anciens, et une phalange, déjà brillante de jeunes, parmi lesquels s'est surtout distingué Sonrel.

19 août 1911 — L'Harmonie de Granges primée à Lausanne les 14 et 15 août 1911
— Succès musicaux. L' « Harmonie de Granges », président M. Paul Ancel ; directeur M. Tournier, a pris part au grand concours international de musique qui a eu lieu à Lausanne (Suisse) les 14 et 15 août. Elle a remporté les prix suivants :
Harmonie : 1e prix de lecture à vue (palme de vermeil), 1e prix d'exécution (couronne de vermeil), 2e prix ascendant d'honneur (objet d'art), 1e prix de tenue (médaille de vermeil), prix de direction avec les félicitations du jury ; tambours et clairons 1e prix d'exécution ; 1e prix d'honneur (plus de 100 sociétés avaient concouru).


14 juillet 1912 — Fête nationale à Granges
— La Fête nationale s'est passée, comme tous les ans, avec grande solennité, grâce surtout au brillant concours de l'Harmonie de Granges, des sapeurs-pompiers du Veloce club de la Vologne, qui s'était surpassé en jeux et amusements divers, dont le clou fut incontestablement « la promenade des Géants », création vraiment merveilleuse.
A la « revue », la musique avait été fort applaudie, ainsi que des choeurs chantés par les élèves des écoles. L'Harmonie a ensuite donné dans l'après-midi, un très agréable concert.


Granges - Le Kiosque — Concert sous la neige
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6 mars 1913 — Concert et grande fête à nouveau organisés dans la salle des usines
— Granges. Concert. La grande salle des fêtes de l'usine P. Ancel-Seitz et fils, l'Harmonie de Granges offrait une soirée charmante. Un public nombreux à peine contenu dans l'immense salle, apprécia comme il convenait l'effort artistique fourni par nos amateurs locaux. M. Paul Ancel, dont le nom doit être cité à toutes les manifestations de l'Harmonie, avait formé et dirigé lui-même la vaillante et joyeuse phalange d'artistes, c'est dire que tout fut interprété avec conscience... et succès.
M. Tournier, dans un solo pour violon, fantaisie sur la « Traviata », rehaussa la soirée de la valeur de son talent d'excellent violoniste.
Cette soirée, brillamment réussie, continue la tradition de l'Harmonie, tradition appréciée par la population et prouve que le dévouement et la générosité de son président ont été secondés par la bonne volonté de nos jeunes gens.


31 août 1913 — Fête de la Fédération des Vétérans à Granges
— Dimanche, Granges recevait les sections des Vétérans de terre et de mer qui y célébraient la 12e fête de la fête de la fédération des sections vosgiennes ; et dès le début de la semaine, chacun s'était occupé de la décoration des habitation, d'orner les fenêtres et les façades de guirlandes et de drapeaux ; la municipalité donnant le bon exemple, avait élevé des arcs de triomphe souhaitant la bienvenue, orné les rues des places de mâts et d'oriflammes.
Samedi, à huit heures du soir, le signal des réjouissances fut donné par une retraite aux flambeaux dirigée par l'Harmonie de Granges ; le Véloce-Club de la Vologne accompagnait la retraite et avait organisé un défilé de vélos fleuris et illuminés.
La réception. Le dimanche, dès cinq heures du matin, les salves d'artillerie et le réveil par la musique des sapeurs-pompiers annonçaient l'aube de ce jour de fête depuis longtemps attendu. Chacun dès lors de se préparer pour recevoir les hôtes de la cité ; disons en passant, que les pauvres ne furent pas oubliés.
La 1423e section de Granges, après avoir été chercher son drapeau chez M. Ancel-Seitz, son président, se dirigea vers la place de la Gare, pour attendre l'arrivée des trains spéciaux.
La musique accueillit aux sons de la Marseillaise l'arrivée des vétérans, précédé de M. Sansboeuf, le dévoué président de la Société des vétérans de terre et de mer, qui avait accepté la présidence de la cérémonie.
Le vin d'honneur. Le cortège se forma ensuite pour se rendre à l'hôtel de ville, au vin d'honneur offert par la municipalité de Granges. M. Lièvre, maire, souhaite une cordiale bienvenue à tous les hôtes d'un jour de sa cité et boit à la prospérité de la Société des vétérans de terre et de mer. M. Sansboeuf le remercie de ses souhaits.
Au monument. Le cortège se reforme ensuite, pour se réunir devant le monument érigé en l'honneur des enfants de Granges, morts au service de la patrie. C'est en face de ce mausolée que M. Sansboeuf décerne quelques médailles commémoratives à des combattants survivants de l'année terrible ; puis, après une patriotique allocution écoutée par toute l'assistance émue et silencieuse, il accroche la médaille commémorative de 1870 au stèle du monument et dépose sur son socle la palme du souvenir au nom de la Société des vétérans. Un choeur de 300 enfants des écoles, accompagné de l'Harmonie de Granges, exécute la Marche des vétérans et la Sidi-Brahim.
La cérémonie se termine par l'exécution de la Marseillaise.
Le banquet. A midi, place de l'Hôtel-de-Ville, sous une vaste tente très magnifiquement décorée par la maison veuve Hillaireau, à Saint-Ouen, a lieu un banquet de 500 couverts très bien servi par M. Gentilhomme, le Vatel de Saint-Dié. M. Sansboeuf présidait. (...) discours.
Lorsque M. Sansboeuf se fut assis, un tonnerre d'applaudissements accueillit ses paroles.
La journée se termina par un concert très goûté, donné sur la place Etienne-Seitz par l'excellente Harmonie de Granges, dont M. Paul Ancel est le dévoué président et M. Tournier l'actif directeur.
A 10 heures ½, à l'église de Granges, fut célébré un service religieux en mémoire des soldats morts pour la patrie. La « Schola Cantorum », choeurs mixtes et orchestre, 90 exécutants, sous la direction de M. Noël, maître de chapelle à la cathédrale de Saint-Dié, et avec le concours de M. Bistezi, du Conservatoire de Milan, y exécuta plusieurs morceaux.
A 4 heures ½, le départ des délégations eut lieu à la gare de Granges. L'Harmonie salua de la « Marseillaise » le départ de ses invités.

Granges - Le Kiosque, Place Etienne Seitz (+ détail agrandi)
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(1) Dominique-Victor Villaume, maire de Granges de 1884 à 1888, allergique à la fanfare gringeaude La Fraternelle.
14 juillet 1886 — Granges. — Un maire autoritaire. — A ce qu'il parait, il existe dans cette commune une société musicale autorisée appelée la Fraternelle et dirigée par l'honorable M. Chapeau.
Or, cette société, n'étant point précisément composée d'intransigeants, n'est point du goût de M. le maire. Aussi, à propos de la fête nationale, a-t-il opposé une autre fanfare formée à grand-peine et devant seule fêter le 14 Juillet : tel est le bon plaisir de M. le maire.
Une affiche a été apposée, ainsi conçue :
Nous, maire de la commune de Granges. Vu l'article 97 de la loi du 5 avril 1884, considérant que le devoir de l'autorité municipale ne consiste pas seulement à réprimer les agitations et les discordes qui se produiraient dans les rues, mais encore à prévoir les causes qui peuvent les faire naître et à les prévenir en prenant les mesures que la prudence suggère ;
Considérant que la libre circulation, les Jours de fête, de plusieurs sociétés en corps peut donner lieu, en certains cas ainsi que cela est arrivé dans plusieurs localités, à des manifestations pouvant être cause de désordres, peut être de violences, qu'il est sage de prévenir pour n'avoir pas à les réprimer,
Arrêtons :
Article 1er. — Aucune société formée, de quelque nature qu'elle soit, ne pourra se réunir ou paraître en corps à l'occasion de toute fête publique, sans une autorisation écrite du maire ;
Article 2. — Les présidents ou chefs des sociétés demeurent responsables des infractions aux dispositions qui précèdent ;
Article 3. — Le présent arrêté sera publié et affiché.
Fait à Granges, le 26 juin 1886. M. Le maire. Signé : Villaume.

Bien entendu, l'autorité supérieure eût dû refuser son approbation à cet arrêté, précisément, comme le dit un des considérants, afin de prévoir les causes que peuvent faire naître les agitations et les discordes. La population est tellement indignée qu'il ne serait pas étonnant qu'elle refuse de s'associer à cette fête.

(2) Résumé de la généalogie Seitz
Etienne Joseph Seitz (1811- 1884), le fondateur des tissages et filatures de Granges, avait deux filles :
— Marie Joséphine Seitz (1836-1920) mariée en 1864 à Didier Walter (1826-1897) ;
— Amélie Seitz (1846-1908) mariée en 1871 à Prosper Ancel, dit Ancel-Seitz (1846-1930).
Paul Ancel-Seitz (1874-1961), fils de Prosper Ancel et d'Amélie Seitz continue les affaires du fondateur.

Formations musicales actives à Granges en 1909 :
Harmonie de Granges, fondée en 1903, président Paul Ancel, direction Gilbert Plessier, 40 exécutants ;
Clairons et Tambours, président Paul Ancel, direction Gilbert Plessier, 29 exécutants.
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Re: Kiosques à Musique

GRANVILLE - Le Kiosque de Musique
(MANCHE)
Le Boscq, petite rivière de 17 km, traverse Granville avant de se jeter dans la Manche. Le long de ce cours d'eau, une large zone, appelée le Marais, est utilisée pour entreposer les boues destinées à engraisser les terres. Ce cloaque est connu comme peu avenant et nauséabond. Nicolas Yset, maire granvillais de 1778 à 1783, décide de louer ces terrains, moyennant 72 livres tournois par an, afin d'organiser la collecte et la récupération de ces matières.
Gilles-Julien Méquin-Jonville (1757-1832), médecin, maire de Granville de 1805 à 1816, finit par donner les instructions pour laisser le Marais s'assécher, une fois que celui-ci ait été concédé à la Ville par décret impérial du 9 février 1809. Le terrain est alors transformé en lieu de promenade publique. De nombreux arbres y sont plantés, longeant le Boscq sur lequel des lavandières s'installent quotidiennement. Les chevaux, fort nombreux à Granville, de par la proximité de la caserne du Roc implantée depuis 1758, viennent s'abreuver ou se laver régulièrement sur la rivière.
Suite à la délibération municipale du 6 juillet 1816 et à l'ordonnance royale du 12 Août 1816, la promenade prend le nom de Cours Jonville.
Rarement un patronyme et le nom de la voie qui lui est attribué, n'aura autant été écorché : janville, jouville, jouvil, joinville, jeanville, juville, tout y est passé... Jonville a eu du mal à se faire un nom !

Henri Beyle, alias Stendhal, dans ses
Mémoires d'un touriste, nous décrit, en 1837, la promenade nouvelle — le Cours Jonville —, le ruisseau et ses blanchisseuses — la rivière du Boscq et les lavandières... :
Il y a de jolis jardins et de jolis petits ponts, appartenant à des particuliers, sur un ruisseau qui coulait, il y a six ans, au milieu des galets, et qui va se trouver au milieu de la ville neuve.
Sur ses bords, on a planté la promenade publique, qui déjà, grâce au bon choix des arbres, offre beaucoup d'ombre, et c'est au fond de cette promenade qu'est placé le cercle de négociants qui me permet si obligeamment de lire ses journaux. Quand des chevaux viennent boire et prendre un bain dans ce fleuve de dix pieds de large, qui sépare la promenade du jardin particulier, l'eau s'élève et inonde toutes les blanchisseuses qui savonnent sur ses bords. Alors grands éclats de rire et assauts de bons mots entre les servantes qui savonnent et les grooms en sabots...
et plus avant : La Promenade nouvelle est formée d'assez jolis arbres bien touffus...

Granville - Les soldats au lavoir (le Boscq au bord du Cours Jonville ; Kiosque à musique au fond)
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publié par ombellule Mer 11 Déc 2013 18:09

Le Cours-Jonville devient, de par son emplacement et sa dimension, le principal lieu commerçant granvillais : tous les samedis, un marché considérable y prend place.
Le problème de l'eau potable est récurrent à Granville. Jacques-Edmond Le Campion (1809-1862), maire de 1841 à 1848, fait établir en 1846, sur le Cours-Jonville, une machine à vapeur destinée à filtrer puis élever les eaux de la rivière dans un réservoir de 72.000 litres. Des conduites de fonte sont installées chargées de distribuer l'eau un peu partout en ville et notamment dans des bornes-fontaines.

Les premiers projets de chemin de fer permettant de relier Granville à Argentan datent de 1854. La ligne est achevée le 3 juillet 1870, quelques jours avant le déclenchement du conflit avec la Prusse le 19 juillet.
Dans un premier temps, seule la gare de Granville, située près du Calvaire, au bout de la rue Couraye, est desservie. Rapidement, les usagers demandent que la voie unique soit prolongée depuis la Gare jusqu'au Port de Granville.
Le 8 juillet 1874, le tribunal d'Avranches autorise la municipalité à procéder aux expropriations nécessaires à l'installation des rails à travers la Ville et aux stations supplémentaires par la Compagnie de l'Ouest. Le chemin de fer granvillais se trouve ainsi prolongé en 1875 : dorénavant, à partir de la Gare, les trains à vapeur, destinés aux voyageurs tout comme aux marchandises, longent le Boscq, traversent le Cours-Jonville, empruntent la rue Le Campion, font halte place Pléville et terminent leur course sur la rue du Port.
Ce passage continuel des trains à vapeur à travers les rues granvillaises n'est pas sans présenter de difficultés, d'autant qu'un nombre très important de voitures et de chevaux viennent s'y imbriquer.
Des situations cocasses viennent également émailler le trafic, tel ce lendemain de carnaval, le 24 février 1913, où le train est obligé de rebrousser chemin, en raison de l'épais tapis de confetti accumulé la veille sur la chaussée de la rue Le Campion.

Plan de Granville vers 1710-1730
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Plan de Granville vers 1870 (partiel)
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Carnaval et cavalcades, fêtes et concerts parsèment la vie granvillaise. Le Casino de Granville, dont nous parlerons lors de notre prochain développement, n'est bien entendu pas le dernier à participer aux festivités.
La date de création de la Musique municipale dirigée par Edouard Lurienne (1853-1941) coïncide à quelques mois près avec l'arrivée à Granville du 2e régiment d'infanterie et de sa musique. Cette dernière inaugure ses premiers concerts sur le Cours-Jonville le 4 février 1877, pour donner ses derniers en 1919.
Compte tenu de la fréquence des musiques publiques granvillaises, la municipalité fait édifier un premier Kiosque à musique en bois vers 1880, sur le Cours-Jonville, édifice dont nous n'avons malheureusement aucune trace.
Il est remplacé, après 1892, par un Kiosque définitif, de forme octogonale, construit sur un soubassement de pierre, protégé par un garde-corps en fer forgé ; sa toiture en zinc, surmontée d'un lanterneau, repose sur des colonnes en fonte. La musique des concerts militaires y joue, tous les jours, l'été, une heure durant, les horaires étant variables selon les années, les plus tardifs ayant lieu de 8 h. 30 à 9 h. 30 du soir. La musique municipale dirigée par Edouard Lurienne, à qui Emile Doizelet (1876-1936) succède en 1903 avec ses 70 musiciens, n'est pas de reste. De même que la société symphonique La Chanterelle, qui obtient de beaux succès.

En 1898, un projet de tramway sur Granville est à l'étude. Ce n'est qu'en novembre 1906 que les premiers travaux commencent, à la suite du dernier projet adopté le 23 août 1905. Cette ligne, d'une longueur de 70,527 km, reliera Granville à Sourdeval en passant par Avranches. Utilisant la traction à vapeur,
ce chemin de fer à voie étroite d'intérêt local adopte par conséquent des rails ayant un écartement d'un mètre, les voies de chemin de fer standard étant fixées à 1 m 435. Le Tramway devant emprunter le même parcours que le Chemin de fer sur Granville, il est donc décidé, fort logiquement, d'insérer un troisième rail entre les deux premiers existants, pour le passage dudit tramway à vapeur.
Les 30 juin et 24 juillet 1908, la Compagnie des Chemins de fer de la Manche obtient les autorisations nécessaires pour intercaler ce 3e rail dans la voie large, entre le cours Jonville et le port. L'installation du tramway jusqu'au port de Granville est achevée en octobre 1908. Il sera exploité jusqu'en 1935.

Granville - Tramway place Pléville — Tramway sur la Station du Port
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Pendant que le Casino de Granville est réquisitionné durant la guerre 1914-1918, le Kiosque à musique du Cours Jonville garde une relative activité, principalement pour offrir des concerts de bienfaisance, chargés de récolter quelques fonds pour les blessés ou subvenir aux innombrables victimes du conflit.
En 1922, la municipalité, emmenée par son maire Jacques de Boutray, décide d'honorer ses morts et de faire édifier un monument à cet effet
le Poilu des Tranchées, bronze du au sculpteur Verrez, second grand prix de Rome, le piédestal étant réalisé par Vaudry.
Afin d'installer cette oeuvre, il est décidé de supprimer la fontaine monumentale, son bassin et ses jets d'eau qui ornaient le Cours Jonville depuis des décennies. Le 2 avril 1922, la fontaine est rasée.
Le 6 août 1922, le monument est inauguré sur le Cours-Jonville, à l'extrémité du Kiosque à musique, par Lucien Dior, ministre du Commerce, en présence d'une foule considérable.

Les blanchisseuses et lavandières granvillaises du Cours Jonville comptent les jours sur le Boscq avant leur disparition. Le 13 juillet 1915, puis le 15 avril 1916, Jean Pergeaux, maire de Granville, fait réaliser une première étude par les ingénieurs des ponts et chaussées en vue de procéder à la dérivation de la rivière du Boscq à l'aval du pont Couraye dans le collecteur principal et au comblement du lit de cette rivière entre le pont Couraye et le pont Jacques. Pergeaux précise qu'une fois dotés du tout-à-l'égout, les riverains seront enfin
débarrassés de ce cloaque que forme le Boscq en cet endroit, avec ses amas de détritus.
Guerre oblige, les travaux sont reportés à plus tard. Le 2 août 1919, Jean Pergeaux reprend le flambeau de la couverture et du remblaiement du Boscq sur le Cours Jonville. Fine mouche, il fait voter une délibération permettant d'englober les travaux en question pour 426.880 francs, dans le budget prévu par la Chambre de Commerce pour la réalisation des gros travaux prévus pour le Port de Granville. Ce qui permettrait à la ville de Granville de faire supporter 100.000 francs par la Chambre de Commerce au titre de subventions pour les travaux du Boscq.
Le 3 mai 1920, le Sous-Secrétaire d'Etat des Ports et de la Marine Marchande, qui n'est pas dupe des petits subterfuges de la municipalité, informe le nouveau maire Granvillais, Jacques de Boutray, que la
ville doit renoncer à la combinaison envisagée l'an dernier qui consistait à charger la Chambre de Commerce, moyennant le versement de subsides, des travaux de couverture du Boscq dans la partie située entre les ponts Couraye et d'Hauteserve. Les subventions prévues par la Chambre de Commerce sont donc exclusivement réservées à couvrir les travaux du Port, ceux de la couverture du Boscq devront être, de leur côté exclusivement financés par la ville de Granville, sans aucune aide.
La couverture de la rivière du Boscq réalisée à partir du 4 juillet 1922 est achevée en mai 1923. Sur l'emplacement du Boscq, après remblaiement, un trottoir de deux mètres est installé le long des maisons. Les anciens lavoirs sont répartis en amont, au-dessus de l'égout collecteur du boulevard d'Hauteserves, près du pont où
l'eau est peu appétissante... En janvier 1924, on procède, sur le cours Jonville, à l'empierrement et au comblement des trous provoqués par les intempéries ; du gravier est répandu sur l'ensemble. En mai 1924, des tranchées sont creusées dans lesquelles terre végétale et nouveaux arbustes sont plantés. Enfin, en juillet 1924, de nouveaux bancs avec dossiers sont installés sur le Cours Jonville.

Granville n'est pas épargné par les alliés lors des bombardements de 1944 qui ont lieu du 7 au 24 juin, puis du 21 au 28 juillet. Censés viser principalement le port et la gare, 104 immeubles sont également détruits, faisant 57 tués.
Le Kiosque à musique, toujours debout après la libération, disparaît dans les années 1960.
Une timide apparition de kiosque à musique granvillais a lieu depuis 2013 grâce à la municipalité : ce kiosque itinérant démontable en bois organise des concerts à la belle saison, tantôt sur le Cours Jonville, tantôt sur la place de Pléville ou encore sur les jardins Dior.
Kiosque supprimé.

voir ici, le Cours Jonville de Granville, régulièrement envahi par le Carnaval, aujourd'hui.(1/5) (2/5) (3/5) (4/5) (5/5)
voir ici, Kiosque itinérant à Granville depuis 2013.(1/2) (2/2).

Noter sur cette carte les trois rails destinés au Chemin de Fer et au Tramway
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publié par JeanMarc Lun 29 Mai 2017 18:40

2 au 4 juillet 1898 — Grand concours musical à Granville sur le Cours Jonville
— Grand concours d'orphéons, de musiques d'harmonie, de fanfares, de trompettes et de trompes de chasse, organisé par l'administration municipale sous la présidence d'honneur de M. le Préfet de la Manche, les 2, 3 et 4 juillet 1898. 70 sociétés inscrites, 2.500 exécutants. Président d'honneur du jury : M. Th. Dubois, directeur du Conservatoire, membre de l'Institut.
Président : M. Léon Gastinel, compositeur, grand prix de Rome.
Samedi 2 juillet, Réception des Membres du Jury et des Sociétés. — A 9 heures, grande Retraite aux flambeaux par toutes les Sociétés présentes, avec le concours de la Musique du 2e régiment d'infanterie.
Dimanche 3 juillet, à 9 heures du matin, concours de lecture a vue. A midi et demi, défilé de toutes les Sociétés, bannières et insignes déployés. A 2 heures, concours d'exécution. A 4 heures, concours d'honneur.
A 8 heures et demie, grand Festival sur le cours Jonville. Exécution de plusieurs morceaux par toutes les Sociétés réunies. Distribution des Récompenses. Illuminations générales.
Lundi 4 juillet, à 9 heures, concours de Solistes. A 3 heures de l'après-midi, dans les bassins, Jeux nautiques. A 9 heures, dans le grand bassin, Fête vénitienne. Concert.
La Compagnie de l'Ouest a organisé pour ces fêtes, des trains de plaisir à prix réduits.

Quelques concerts de la musique du 2e Régiment d'Infanterie sur le Cours Jonville
14 juillet 1901 — Programme du dimanche 14 juillet 1901, de 4 h. ½ à 5 h. ½, sur le Cours-Jonville : 1. Les Cadets de Gascogne, Furgeot. — 2. Scaramouche, pantomine-ballet, Messager. — 3. Souhaits à la France, E. Pessard. — 4. La Vivandière, B. Godard. — 5. Marche du Régiment. La Marseillaise, Rouget de l'Isle. Le Chef de musique, J. Lagèze.
8 août 1901 — Programme du jeudi 8 août 1901, de 8 h. ½ à 9 h. ½, sur le Cours-Jonville : 1. Allegro. — 2. La Korrigane, Widor. — 3. Idylle bretonne (2 hautbois), Pillevestre. — 4. Le Mage, Massenet. — 5. Les petits oiseaux, valse pour petite flûte, Douard. Le Chef de musique, J. Lagèze.
5 septembre 1901 — Programme du jeudi 5 septembre 1901, de 8 h. ½ à 9 h. ½, sur le Cours-Jonville : 1. Pygmalion, Reynaud. — 2. Scaramouche, ballet, Messager. — 3. Lakmé, Léo Delibes. — 4. Le Fremersberg, Koenemann. Le Chef de musique, J. Lagèze.
8 septembre 1901 — Programme du dimanche 8 septembre 1901, de 4 h. ½ à 5 h. ½, sur le Cours-Jonville : 1. Souvenir du pays, Rechling. — 2. Eliane, ouverture, Wettge. — 3. Idylle bretonne (2 hautbois), Pillevestre. — 4. Sigurd, Reyer. — 5. La fête au village, avec chant, Fajolle. Le Chef de musique, J. Lagèze.

25 novembre 1903 — Fête de la Saint-Cécile. Concert sur le Kiosque à musique du cours Jonville. Banquet
— La fête Sainte-Cécile a été célébrée à Granville avec éclat. Le matin, à neuf heures et demie, la musique municipale, qui compte maintenant 70 exécutants, sous la direction de son chef, M. Doizelet, partait du casino pour se rendre à la grand'messe, à l'église Notre-Dame ; à l'aller comme au retour, elle a joué sur son parcours des pas redoublés. Pendant l'office, la musique a joué brillamment plusieurs morceaux ; une quête a été faite par Mme Georges Beust et Lucien Dior fils.
L'après-midi, à trois heures, a eu lieu sur le kiosque de la musique, un concert ; malheureusement, dès le premier morceau, une petite pluie fine s'est mise à tomber, ce qui a beaucoup contrarié ; cependant, un public nombreux se pressait sur le cours Jonville, et n'a pas ménagé ses applaudissements.
Nous avons constaté que la musique avait fait de réels progrès depuis la dernière fois, et nous espérons qu'elle continuera dans cette voie.
Le soir, à 8 heures, un banquet qui réunissait une centaine de personne a en lieu au Grand-Hôtel, le menu était des mieux choisis ; aussi des félicitations ont été adressées à M. Maurau-Ravoisier qui tient l'hôtel. MM. Riotteau, député ainsi que le sous préfet d'Avranches, n'ayant pu y assister, se sont fait excuser. Le banquet a eu lieu sous la présideuce de M. Beust, maire, assisté de plusieurs conseillers municipaux et des membres honoraires.
Au dessert, M. le Maire a prononcé un discours, ainsi que MM. Lucien Dior fils, président du Tribunal de Commerce, président de la musique, et par M. Causet, vice président. MM. Doizelet, chef de musique et Augereau, doyen des musiciens ont répondu à ces discours.
Ensuite les monologues et les chansonnettes ont commencé. Pendant tout le repas, la plus franche gaité n'a cessé de régner. On s'est séparé à minuit en se donnant rendez-vous à l'année prochaine.

Granville - Cours Jonville, Concert sur le Kiosque — Le Kiosque à musique
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25 au 27 juin 1904 — Concours musical international sur le Cours Jonville
11 décembre 1902. Projet de concours — Sur la proposition de M. Lurienne, directeur de la musique municipale, le conseil municipal de Granville a décidé, en principe, qu'un concours musical aurait lieu à Granville en 1904.
25 juin 1904. Programme du concours — Le concours musical. Voici le programme du concours musical de Granville qui aura lieu les 25, 26 et 27 juin
Samedi 25 juin, 13 heures de l'après-midi : réception la gare des membres du Jury et des Sociétés ; à 9 heures, grande retraite aux flambeaux par toutes les Sociétés présentes avec le concours de la musique du 2e régiment d'infanterie et de la musique Municipale.

Dimanche 26 juin, à 9 heures : Concours de lecture ; à vue midi et demi, défilé de toutes les Sociétés bannières et insignes déployés ; à 2 heures, concours d'exécution ; à 4 heures, concours d'honneur ; à 8 heures et demie, grand festival sur le Cours-Jonville. Exécution de Granville-la-Victoire, marche exécutée par toutes les Sociétés dirigées par l'auteur M. Emile Doizelet, directeur de la musique Municipale de Granville.
Lundi 27 juin, à 9 heures : Concours de solistes ; à 2 heures de l'après-midi, fête nautique sur le bassin ; à 3 heures, fête des fleurs ; à 5 heures, sur le Cours-Jonville, distribution des récompenses ; à 9 heures du soir, bal champêtre sur le Cours-Jonville.
L'Harmonie Fougeraise, l'orphéon La Fraternelle et l'Hallali Fougerais sont inscrits au concours de Granville.

28 juin 1904. Compte rendu du concours — Le grand concours international de Granville. Favorisées par un temps superbe, les fêtes musicales de Granville, dimanche dernier, ont été exceptionnellement brillantes. L'organisation en avait été confiée à M. Lory, le sympathique directeur de l'« Echo des Orphéons », dont la compétence est universellement reconnue, c est-à-dire que rien ne fut négligé de ce qui pouvait assurer un succès. Le jury, présidé par le maître Laurent de Rillé, comprenait encore MM. Clerice,
de Martini, cahier, Eymieu, Devaux, André Gresse, Lory, Doizelet, Sali, etc. Cinq prix d'honneur furent décernés : les deux premiers à l'orphéon les Enfants de Saint-Denis et à la Fanfare municipale de Corbeil ; les autres à la Fanfare de Gevrey-Chambertin, à la musique municipale de Vire et à l'Harmonie municipale d'Avranches.
La distribution des récompenses, présidée par M. Riotteau, député, assisté de MM. Dior, président du tribunal de commerce, Requier, maire de Granville, qui avait lieu le soir, au cours Jonville, avait attiré une foule considérable, qui bissa à M. Doizelet, directeur de la. musique municipale, sa belle marche de « Granville-la-Victoire», exécutée par toutes les musiques réunies.
La médaille de vermeil offerte par le « Journal » fut remise par notre collaborateur musical, M. André Grosse, à la musique municipale de Clamart, qui avait très justement mérité cette première récompense.


11 décembre 1904 — Concert de la Musique municipale sur le Kiosque à musique lors de la Sainte-Cécile
— La musique municipale de Granville fêtera la Sainte-Cécile, le dimanche 11 décembre. Une grand'messe aura lieu à l'église Saint-Paul pendant la messe, la musique jouera les morceaux suivante : 1. Offertoire, Les Muses, Andrieu. — 2. Elévation, Méditation, Parès. — 3. Agnus Dei, Illusion, Boisson. — 4. sortie, Marche, Doizelet.
L'après-midi, à 3 heures, un concert public aura lieu sur le kiosque du cours Jonville. Programme : 1. Saint Sébastien, Laurent de Rillé. — 2. Le conscrit français, Rougnon. — 3. Cavatine, pour piston. Berr. — 4. Fantaisie, Andrieu. — 5. Si vous m'aimiez, valse, Giraud. — 6. Granville-la-Victoire, Boizelet.
Un banquet par souscription dont le prix d'entrée est de 5 fr., sera servi au Casino, à 7 heures du soir, par M. Gauthier, maître d'hôtel.


30 juillet 1905 — Les Régates de Granville, suivies d'un concert sur le Kiosque
— Les Régates de Granville auront lieu, dimanche prochain, 30 juillet, à 2 heures de l'après-midi. Dans chaque course les engagements sont nombreux, il y a déjà beaucoup de bateaux cancalais d'inscrits, la lutte sera des plus intéressantes. Le programme comprend des courses à la voile, pour bateaux de pêche de tous tonnages. Courses de yachts, course à l'aviron, mât de cocagne, concours de natation, courses de doris. etc..
Pendant les courses la musique de 2e de ligne se fera entendre sur le haut de la jetée.
La distribution des récompenses aura lieu le soir sur le Cours de Jonville, qui sera brillamment illuminé ; la musique municipale donnera un concert. Un feu d'artifice sera tiré sur le port. Après le feu d'artifice un grand bal aura lieu au Casino.
Espérons que le beau temps favorisera cette fête et que beaucoup d'étrangers viendront passer leur journée de dimanche à Granville.
A cette occasion, un train de plaisir partira d'Argentan à 5 heures du matin, pour arriver à 9 h.1/2, il prendra des voyageurs sur tout son parcours.


9 au 12 février 1907 — Carnaval de Granville
— Les fêtes du Carnaval. Voici le programme des fêtes du Carnaval de Granville qui auront lieu cette année du samedi 9 au mardi 12 février.
Samedi 9 février, le soir à 9 heures, retraite aux flambeaux par la musique militaire. Réception et promenade aux flambeaux par S.M. le Carnaval VII, roi de la Côte, prince des Pingouins et sa suite.
Dimanche 10 février, à 2 heures, grande Mascarade-Revue, concours de chars et de déguisements. Pendant le défilé, bataille de confetti et de serpentins.
Chars de quartiers : Haute-Ville, le Roi Sisowath ; La Tranchée ; Le Repos hebdomadaire ; rue Le Campion et le Port, l'interdiction des feux ; Le Calvaire, le triomphe de l'électricité.
A 10 heures, grands bals de nuit parés, masqués et travestis, organisés dans les divers établissements de la ville.
Lundi 11 février, à 2 heures et demie, à l'Hôtel du Nord, rue Le Campion, bal d'enfants paré et costumé avec distribution de jouets.
Mardi 12 février, à 2 heures et demie, Promenade des masques, chars et cortèges de la Mascarade. Bataille de confetti et de serpentins. A 5 heures du soir, sur la jetée, enterrement de S.M. Carnaval VII. Grands bals parés et masqués dans les divers établissements de la ville.


Granville - Musique militaire sur le Kiosque du Cours Jonville
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Quelques concerts sur le Kiosque à musique du Cours-Jonville
19 mai 1912 — Les concerts de la musique militaire obtiennent le plus grand succès. Aussi nombreux sont les auditeurs qui y assistent. Nous donnons ci-dessous le programme du concert d'aujourd'hui dimanche, qui aura lieu sur le cours Jonville, de 3 heures et demie à 4 heures et demie : 1. Le Magyar (pas redoublé), G. Allier. — 2. Messidor (entr'acte symphonique), Bruneau. — 3. a) Menuet de l'Arlésienne (Bizet) ; b) Divertissement de Muguette, Missa. — ; 4. Scènes pittoresques (air de ballet. Angelus), Massenet. — 5. Péché Mignon (polka), Gentil.
23 juin 1912 — Harmonie municipale. Voici le programme des morceaux qui seront exécutés sur le cours Jonville le dimanche 23 Juin, à 8 heures et demie du soir : 1. Le Redoutable, allegro, Allier. — 2. Symphonia, ouverture, Furgeot. — 3. Les Phalènes, ballet, Peiffer. — 4. La Favorite, fantaisie, Donizetti. orchestrée par Emile Doizelet. — 5. Max polka-marche, Salabert.
1er mai 1913 — Nous sommes heureux de pouvoir annoncer que les concerts de la musique militaire reprendront le dimanche 4 mai. Les retraites auront lieu à partir du samedi 17 mai. Voici le programme des morceaux qui seront exécutés par l'Harmonie municipale, sur le cours Jonville, le jeudi 1er mai, de 4 à 5 heures : 1. Flamande (allegro). Flamand. — 2. Frédégonde (ouverture). André. — 3. Plaisirs d'été. Andrieu ; Scènes descriptives a) Le Matin (andante) b) Sur la Pelouse (scherzettino) c) Pendant la fête (idylle) d) Au bout de l'eau (barcarolle) e) Sous la tonnelle (chanson bachique) f) farandole.
25 mai 1913 — Musique militaire. Programme du concert du dimanche 25 mai 1013, de 16 à 17 heures, sur le Cours-Jonville : 1. Bohême Joyeuse, pas redoublé, L. Ithier. — 2. Prélude d'Axoel, Alexandre Georges Schubert. — 3. Adagio de la 4e Symphonie, Beethoven. — 5. Marche militaire, Schubert.
12 octobre 1913 — Concerts militaires. Le départ de la classe n'ayant lieu cette année que le 8 novembre, l'excellente musique du 2e de ligne, au grand plaisir des Granvillais amateurs de bonne musique, continue les dimanches et jeudis la série de ses intéressants concerts. La foule se porte toujours très nombreuse sur le Cours Jonville pendant les auditions et applaudit les musiciens et le dévoué chef M. Migneau. Voici le programme des concerts du dimanche 12 octobre, de 16 heures à 17 heures, et du jeudi 16, de 20 h. 30 à 21 h. 30 : 1. Marche militaire, Schubert. — 2. La Finta Giardiniera, ouverture, Mozart. — 3. Divertissement de Muguette, Missa. — 4. Adagio de la 4e symphonie. Beethoven. — 5. Marche du sacre du Prophète, Meyerbeer.
17 mai 1914 — L'Harmonie municipale, sous la direction de M. Emile Doizelet, donnera un concert aujourd'hui dimanche sur le cours Jonville, de 4 heures à 5 heures. En voici le programme : 1. Strasbourg (marche), Andrieu. — 2. Mercédès (ouverture), Dessane. — 3. Andante et Polonaise pour clarinette, (soliste M. Gautier), Vatelle. — 4. Samson et Datila (fantaisie) Saint-Saëns. — 5. Caressante (valse), Laurent Gillet.

6 août 1916 — Les concerts reprennent sur le Kiosque du Cours Jonville durant le conflit.
— Granville. Audition musicale. La musique mixte, composée d'éléments de l'Harmonie municipale et de militaires des dépôts, a donné dimanche soir, sur cours Jonville, et sous la direction du dévoué M. Emile Doizelet. un très beau concert qui a recueilli l'approbation d'un nombreux public.
Nos sincères compliments au chef et aux musiciens qui se proposent de donner des auditions tous les quinze jours.


14 juillet 1917 — La Fête nationale du 14 juillet pendant la guerre. Concert sur le Kiosque
— A l'occasion du 14 juillet, une prise d'armes a eu lieu sur le cours Jonville. Cette cérémonie, malgré sa simplicité, revêtit une imposante grandeur. Une foule énorme y assistait, et quand, à l'arrivée du chef de bataillon Joseph, commandant d'armes, la musique joua la Marseillaise et la Brabançonne, pendant que les troupes françaises et belges, massées sur quatre rangs, présentaient les armes, une émotion indicible étreignit tous les cœurs et l'exécution des hymnes nationaux se fit dans un silence impressionnant.
Après avoir passé la revue des troupes et des cent-vingt élèves-soldats de la préparation militaire et de l'école primaire supérieure, le commandant Joseph, avant de procéder à la remise des décorations, prononça une vibrante allocution empreinte du plus pur patriotisme.
La remise des décorations, cérémonie toujours grandiose, se déroula ensuite, et c'est, salués par les bravos des spectateurs, que le caporal Viotto, du 159e d'infanterie alpine, reçut la médaille militaire et les soldats Charpentier et Coupeau, du 2e de ligne, la Croix de guerre.
Les troupes défilèrent ensuite aux accents d'une marche entraînante.
L'après-midi, à 2 heures et demie, une représentation cinématographique gratuite, donnée à leur intention, réunit plus de six cents blessés et soldats qui prirent grand plaisir aux divers films qui se succédèrent sur l'écran.
Le soir, à 8 heures et demie, sur le cours Jonville, au milieu d'une nombreuse assistance, la musique municipale, composé d'éléments civils et militaires, donna, sous l'habile direction de M. Emile Doizelet, un brillant concert très apprécié et très applaudi.

14 juillet 1920 — La Fête nationale du 14 juillet après l'Armistice
— Voici le programme de la fête du 14 juillet :
Mardi 13 juillet, à 21 heures 30, sonnerie des cloches à 21 h. 45, retraite aux flambeaux par la musique municipale et la société de tambours et clairons Le Réveil Granvillais.
Itinéraire départ place d'Alsace-Lorraine, rues Alsace-Lorraine, Couraye, Paul Poirier, Clément Desmaisons, Saintonge, Le Campion, du Port (aller et retour), Le Campion, Paul Poirier, des Juifs. Cambernon, Saint-Jean, Casernes (dislocation).
Mercredi 14 juillet, à 6 heures, sonnerie des cloches à 7 heures, batterie et sonnerie du Réveil par la société des tambours et clairons à 8 h., à l'hôtel de ville, distribution de secours aux indigents de la ville à 9 h. 45 place de la Gare, revue des troupes de la garnison passée par M. le lieutenant-colonel, commandant d'armes.
MM. les officiers de réserve et de l'armée territoriale sont, conformément aux règlements militaires admis sans invitation spéciale à assister en tenue à la revue, en se joignant aux officiers sans troupes.
A 12 heures, sonnerie des cloches à 14 h., sur le Cours Jonville, grande kermesse par les enfants des écoles publiques. Attractions, théâtre-concert, auberge normande, salon de thé, pâtisseries, comptoirs de fleurs, tabacs, somnambule, pêche miraculeuse, loterie, exercices physiques, etc.; à 17 heures, sur le Port, jeux populaires, promenade nautique de la noce de Mme Zigotto.
A 21 heures 30, cours Jonville, continuation de la kermesse, concert par la musique municipale, illuminations générales bals de quartiers.

Granville - Le Réveil de Granville — L'Ecole des Clairons
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6 août 1922 — Inauguration du monument aux morts sur le Cours Jonville.
— Cette manifestation patriotique s'est déroulée au milieu d'une foule énorme, dans un cadre merveilleux. Dès 9 h. 30, un service d'ordre très bien organisé par le Commissaire de police maintenait la foule et permettait l'accès de l'enceinte réservé aux anciens combattantes, aux familles des victimes de la guerre, aux sociétés locales, aux invités, à la municipalité.
A 10 h, 30. la Société le Réveil de Granville sonne le « garde à vous », la musique municipale joue da Marseillaise, les trompes présentent les armes. le Cortège officiel arrive. La Granvillaise exécute alors d'une façon impeccable le beau chœur de Méhul, Le chant du retour. Les applaudissements éclatent, les drapeaux qui couvrent la statue viennent de tomber et le Poilu des tranchées, oeuvre du sculpteur Verrez, premier second grand prix de Rome, apparaît à tous les regards sur le piédestal magnifique dont l'ensemble s'harmonise d'une façon parfaite avec le sujet. Il suscite l'animation de la foule qui, par ses bravos, rend hommage au génie de l'artiste et à l'architecte du piédestal. M. Vaudry.
L'heure des discours commence. M. de Boutray, maire, rappelle le départ du régiment pour la frontière, le dévouement et le courage de nos soldats auxquels il rend un éloquent hommage.
M. Ménard, président des anciens combattants, avec beaucoup d'à-propos, souligne la belle conduite de ses camarades.(...)
Le banquet. Dans la vaste salle de l'ancienne Halle aux Blés, très bien décorée d'oriflammes et de drapeaux, prirent place à des tables décorées avec goût, environ 900 convives. Le banquet prit fin vers 3 h. 30.
Les régates. Malgré la pluie, la foule, vers 2 h. 30, se dirigeait sur le port pour assister aux régates. Bientôt les tribunes, les jetées, le Roc virent de nombreux spectateurs attirés par les épreuves nautiques, toujours si intéressantes, toujours si réussies. Malheureusement le vent ayant tourné, un calme se produisit et retarda la vitesse des bateaux dans les courses à la voile. Aussi au moment où nous écrivions ces lignes, les concurrents ne sont pas encore rentrés. Nous donnerons donc ultérieurement les noms des vainqueurs.
Pendant les courses, la Musique municipale joua avec brio des morceaux entraînants.

Granville - Le Cours Jonville, monument aux morts et kiosque — Le Kiosque en concert
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Quelques concerts sur le Kiosque du Cours Jonville
27 juillet 1924 — Harmonie municipale. Voici le programme du concert qui sera donné ce soir à 9 heures, par la musique municipale, sur le Cours Jonville : 1. Allegro Militaire, Doizelet. — 2. Au Pays Lorrain, Balay. — 3. Petite Gavotte et Farandole, Pierni. — 4. Paul et Virginie, fantaisie, V. Musse. — 5. Petit Lapin, polka, Popy.
11 novembre 1925 — Voici le programme du concert que donnera aujourd'hui mercredi, a l'occasion de la Fête Nationale, la Musique municipale, de 3 à 4 heures de l'après-midi, sur le cours Jonville : Le Grenadier du Caucase, allegro avec tambours et clairons, Meisler. — Souvenir de Biarritz, suite d'orchestre, Dupouy. — L'or et l'argent, grande valse, Lehar. — Freyschutz, sélection, Weber. — Marche bretonne, Fritch. — la Marseillaise.
26 juin 1929 — Granville. Le mercredi 26 juin, à 21 heures, le Groupe Symphonique Granvillais donnera un concert au kiosque du Cours Jonville, avec le programme ci-dessous : 1. Mennecy, marche. A. Marchois. — 2. Armorique, esquisse bretonne, M. Salzédo. — 3. Phi-Phi, fantaisie, Christiné. — 4. L'Adieu des Roses, J. Openshau (solo de piston, soliste M. Dugué). — 5. Ballet de Faust, Gounod. Le chef d'orchestre, P. Hurstel.

3 au 10 juillet 1930 — Grandes fêtes du soixantenaire de la ligne de Chemin de Fer Paris-Granville. Nombreux concerts sur le Cours Jonville
Jeudi 3 juillet. Sur le Cours Jonville, à 14 heures Inauguration de la première exposition de l'Association Française des Amis des Chemins de fer.
Cinéma (Prix d'entrée 3 francs), donnant droit à l'Exposition et au cinéma. « Une Assemblée sous le second Empire ». Théâtre de la foire, le cirque, les lutteurs, le bas musette, etc.
A 20 h. 30 Concert par le Groupe Symphonique.
Samedi 5 juillet. A 17 heures, place de la Gare, Réception des ministres, de M. Dautry, directeur général des Chemins de fer de l'Etat et le Haut-Personnel.
A 23 heures Grande retraite aux flambeaux, avec le concours du « Réveil Granvillais » et de la Société des tambours et clairons « La Ville de Paris ». Après la retraite, concert par la fanfare « La Ville de Paris » sur le kiosque du Cours Jonville.
Dimanche 6 juillet. A 8 heures Réveil en fanfare par la Société « La Ville de Paris ». Toute la journée, sur le Port : Défilé, exposition ferroviaire de la locomotive et des voitures de 1840 aux locomotives et voitures de nos jours.
A 11 heures Dépôt de gerbes de fleurs au monument aux morts par les sociétés musicales présentes.
A 14 heures, dans la ville fleurie : Grande cavalcade « La locomotion à travers les âges » ; reconstitution et pièces authentiques. Coiffes et costumes pittoresques de l'Ouest de la France présentés par les jeunes filles des 22 départements du Réseau.
A 17 heures, sur le Cours Jonville, Sonnerie de cors par la Société « Le Bien-Aller » de Paris. Défilé et présentation des jeunes filles costumées.
A 20 h. 30 précises, sur le Cours Jonville, Grand concert vocal et instrumental par l'Harmonie des Chemins de fer de l'Etat de Rennes et son groupe lyrique. Prix d'entrée 3 francs.
A 22 heures Grand bal, gala 1830 au Casino; feu d'artifice sur la grande Rotonde de la terrasse de la Plage.
Sur le port : Fête vénitienne; concert par le Groupe Symphonique. Embrasement de la Haute-Ville.
A 23 heures Grand bal populaire avec plusieurs orchestres, établissements Saint-Frères. Prix d'entrée 3 francs.
Illuminations féeriques dans toute la ville. Les habitants sont priés de se joindre au Comité pour fleurir leurs maisons et arborer le pavois des grands jours. Concours de façades et balcons fleuris.
Jeudi 10 juillet. Clôture de l'Exposition et de la Foire, à 20 h. 30. Concert par la Musique Municipale.

Quelques formations musicales étrangères à Granville en concert sur le Kiosque du Cours Jonville.
15 août 1931 — Concert du 15 août à 21 heures, cours Jonville. A l'occasion de ce concert, nous avons le plaisir d'annoncer à la population granvillaise, ainsi qu'à nos aimables baigneurs, que l'effectif de notre harmonie sera renforcé par celui de la fanfare de Randonnay (Orne), en villégiature à Granville. Programme : 1. Neuville, pas redoublé, Campel. — 2. Si j'étais Roi, fantaisie, Adam. — 3. Huberte, gavotte, Andrieu. — 4. Au Pays Lorrain, ouverture, Balay. — 5. L'Emulation, Canivez. Le Directeur, Emile Doizelet.
10 juillet 1932 — Voici le programme des morceaux que jouera aujourd'hui dimanche à 21 heures, sur le cours Jonville, l'Harmonie des Agents P.-L.-M. de Dijon : Encore un p'tit verre de vin (pas redoublé avec tambours et clairons), Louis Billaud. — Calife de Bagdad (ouverture), Boieldieu. — Les Saltimbanques (fantaisie), Ganne. — Cythère (fantaisie-ballet). Popy. — Les Cloches de Corneville, Planquette. — Dixi (pas redoublé avec tambours et clairons), H. Joussier.
17 juillet 1937 — Nous donnons ci-dessous le programme du concert que donnera ce soir, à 21 heures, sur le cours Jonville, la musique de Gennevilliers : 1. Strasbourg, marche, Andrieu. — 2. Carmen, entr'acte, Bizet. — 3. Ballet égyptien, 4 parties, Luigini. — 4. L'Arlésienne, 4 parties Bizet. — 5. Espana, valse, Chabrier. — 6. Bruxelles attraction, marche, Turine.

10 au 13 Septembre 1937 — Foire-Exposition de Granville sur le Cours Jonville
Programme de la Foire-Exposition
Jeudi 9 septembre. A 21 heures, retraite par le Réveil Granvillais.
Vendredi 10, à 11 heures, inauguration officielle de la Foire et du Concours horticole et avicole par M. le Maire de Granville. Opérations du Jury. A 21 heures, séance d'illusionnisme par le célèbre Dionetti.
Samedi 11, de 9 heures à 24 heures, visite de la Foire. Le soir, à partir de 21 heures, près du kiosque, deux grandes séances de music-hall, avec le concours de Andreany, roi des Tyroliens, Jacqueline Chaumont, danseuse aux cent visages, Max Dino, comique humoristique, Léon de Nys, comique troupier. Mlle Jane Lortie, la pianiste virtuose, a bien voulu prêter son précieux concours à l'organisation et tiendra avec son talent si apprécié le piano d'accompagnement.
Dimanche 12. De 9 heures à 24 heures, visite de la Foire. A 11 heures, réception de la Musique municipale d'Avranches (80 exécutants). Défilé par les rues Couraye, Clément-Desmaisons, Le Campion, cours Jonville. A 15 heures, grand concert dans l'enceinte de la Foire. A 20 h. 30, concert par la Musique d'Avranches. A 21 h. 30 et à 22 h. 30, séances de music-hall.
Concerts de l'Harmonie municipale d'Avranches (80 exécutants), sous l'habile direction de son chef M. Ponty :
1° A 15 heures : Marche militaire (Schubert). — Egmont, ouverture (Beethoven). — Ballet d'Isoline (Messager). — Dans les steppes de l'Asie (Borodine). — Le grenadier du Caucase, défilé (Meister).
2° A 20 h. Salut lointain, pas redoublé (Doving). — Messidor (Bruneau). — Sur un Marché persan (Kerelley). — La Veuve joyeuse (Lehar). — Le Téméraire, défilé (Maugeot).
Lundi 13. De 9 heures à 21 heures, visite de la Foire. Clôture.
Buvette. Nombreuses attractions. Entrée à la Foire 2 francs ; enfants de moins de 10 ans accompagnés 1 fr.
10 septembre Compte rendu de l'inauguration de la Foire-Exposition granvillaise.
L'ensemble de la Foire-Exposition, par son parfait agencement, la coquette installation de ses stands, le nombre des exposants qui se sont ingéniés à présenter leurs marchandises dans une note décorative attrayante, est intéressante et transforme d'un bout à l'autre notre cours Jonville.
Dès l'entrée monumentale, on est tout de suite séduit par le magnifique jardin qu'un artiste du genre, M. Gournel a édifié en quelques jours, réalisant ainsi un véritable tour de force.
Ce jardin parachevé par un plan potager où le Syndicat des Jardiniers du canton a exposé ses plus beaux produits, suscite l'admiration et les éloges, et jamais éloges ne furent mieux mérités.
Dans les mêmes parages, les superbes fleurs de la section horticole offrent aux regards le chatoiement de leurs couleurs variées et forment un tout ravissant. Plus loin ce sont les fruits succulents aux espèces renommées. A côté la section avicole richement dotée et très intéressante à voir. Puis s'échelonnent symétriquement les stands édifiés des deux côtés et au milieu de la promenade, jusqu'au kiosque de musique derrière lequel est installé le théâtre de verdure.
Donc excellente présentation qui devra donner d'excellents résultats.
Nous sommes heureux de le constater, félicitons sincèrement les réalisateurs et remercions non moins sincèrement les exposants dont l'appoint précieux en la circonstance a été un des principaux facteurs d'une réussite, accentuée par la remarquable loge artistique de la Compagnie des Chemins de fer de l'Etat.
A 11 heures, a eu lieu l'inauguration par M. Godal, maire de Granville, entouré de ses adjoints, de M. Yvon, président de la Chambre de Commerce de M. Leroy, maire de Donville.
Le cortège a défilé devant chaque stand comme le veut l'usage, et cette démonstration officielle terminée, l'entrée de l'enceinte a été ouverte au public.
A midi, un petit repas intime réunissait à l'Hôtel des Gourmets, sous la présidence de M. le Maire, une vingtaine de convives, parmi lesquels la plupart des personnes ayant pris part à l'inauguration.

15 août 1939 — Un des derniers concerts sur le Kiosque du Cours Jonville avant longtemps !
— Harmonie municipale. Concert du 15 août, à 21 h. 15, sur le kiosque du cours Jonville. Programme : Joyeux Réveil, pas redoublé, Alfred Saguez. — Miss Hélyett, de E. Audrain, fantaisie, par Th. Rottier. — Halls le Joueur de Flûte, de Louis Ganne (fantaisie), par Andrieu. — Les Cloches de Corneville (fantaisie de l'opérette de Robert Planquette), arrangée par Eugène Roux. — C'est le Printemps, ça pousse, polka-marche, de R. Perpignon. — La Granvillaise, arrangement de E. Doizelet.

Granville - Cours Jonville, kiosque à musique au fond (mai 1945) — Cours Jonville, monument aux morts (juin 1944)
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Formations musicales actives à Granville en 1909 :
Société symphonique La Chanterelle, direction Edouard Lurienne, 20 exécutants ;
Musique municipale, directeur Emile Doizelet, 70 exécutants.
La musique du 2e Régiment d'infanterie de Granville est dirigée en 1909 par M. Chaton et ce, depuis le 28 mai 1904. Le chef Migneau lui succède à partir de 1912-1913.
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Re: Kiosques à Musique

GRANVILLE - Terrasse du Casino - Kiosque de l'orchestre
(MANCHE)

Granville - Plan vers 1870 (partiel)
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Autant de chroniqueurs, autant de versions différentes pour situer la date de création du premier établissement de bains à Granville, au pied du Roc, sur une esplanade dominant la Plage, à la sortie de la Tranchée-aux-Anglais. 1835 nous semble convenir, puisqu'en juillet 1935, les journaux de la Manche en célèbrent le centenaire.
L'Etablissement de Bains en question est constitué d'un grand chalet à rez-de-chaussée appelé
la Callabane, que la municipalité a autorisé à édifier sur cet emplacement, à condition précisément qu'il soit constitué en bois.
Grâce au témoignage imprimé en 1846 par M. Guidelou, secrétaire en chef de la Mairie de Granville — ouvrage dédicacé à Jacques-Edmond Le Campion, maire de 1841 à 1848 —, nous possédons un témoignage exceptionnel relatant précisément ce qu'était cette
callabane. Nous reproduisons in extenso cette description :
Au pied de la montagne, sur une esplanade pratiquée dans le roc, s'élève un édifice en bois, divisé en plusieurs pièces, et destiné aux plaisirs des baigneurs. Un vaste salon, décoré avec une élégante simplicité, sert pendant le jour, de lieu de réunion. Un piano y est mis à la disposition des amateurs. Cette pièce est convertie chaque soir, en salle de bal ; à côté de ce salon , se trouve un autre appartement destiné, le jour, à la lecture des journaux, et le soir, aux jeux. On trouve encore dans cet établissement, un cabinet de toilette pour les dames, et un buffet pour les rafraîchissements.
Les honneurs du salon sont faits par des commissaires désignés chaque année par l'autorité municipale, et l'admission a lieu, moyennant une légère rétribution que paie chaque souscripteur.
M. Guidelou, afin de compléter sa narration granvillaise, nous décrit la Plage située au pied de la callabane :
Des cabanes élégantes et commodes, sont placées sur le bord de la mer pour recevoir, à la sortie du bain, le baigneur qui désire y faire sa toilette. On est admis à faire usage de ces cabanes au moyen d'une très-modique rétribution.

L'Esplanade sur laquelle est édifiée la Callabane qui ressemble étrangement à un Casino, est fréquemment soumise aux tempêtes et au déchaînement des grosses marées. Maintes fois, des dégâts y sont provoqués.
Un éboulement de la falaise du Roc, survenu le 18 juin 1858, provoque quelques dégâts sur
la callabane ; la municipalité s'empresse de faire reconstruire celle-ci. Le nouveau bâtiment restauré, long de 28 mètres, maintenant désigné sous le nom de Salon des Bains, est à présent doté d'une salle de concerts.

Lors de son séjour du 6 au 16 août 1858, François-Simon Cazin, avocat, nous fait lui aussi sa relation des Bains de mer de Granville :

Granville a des bains de mer. Quelle est maintenant la plage où arrive l'eau salée qui n'ait pas un établissement de bains ! Celui de Granville consiste en un grand salon en bois, construit sur une plate forme taillée dans le Roc. La plage, presque sans galets, est garnie de cabanes pour les baigneurs. Les édiles offrent pour attrait aux étrangers, des bals, des concerts, des jeux et des journaux dans le salon des bains. Journal D'un Touriste en Basse-Normandie (1863)

Au tout début des années 1870, la callabane est dorénavant appelée le Casino des Bains.
La société des auteurs et compositeurs, toujours âpre au gain, traîne en justice le comte Arthur Le Mengnonnet (1817-1880), maire de Granville de 1871 à 1874. Le Mengnonnet est accusé, en tant que représentant du Casino de Granville,
d'avoir fourni en 1872, au sieur Fleuret dit Barnolt, la salle du Casino de cette ville pour y donner un concert dans lequel ont été exécutées plusieurs oeuvres musicales.
Condamné en premier ressort, le 20 mars 1873, par la cour d'appel de Caen, le brave Le Mengnonnet est fort heureusement acquitté en Cassation le 14 novembre 1873 : la société des auteurs et compositeurs est déboutée du fait que Le Mengnonnet est resté complètement étranger à l'organisation du concert, s'étant contenté de mettre la salle du Casino à la disposition de Barnolt.

Granville - Le Casino des Bains, la Grève et la Plage (cliché Hubert Vaffier 1891) — Terrasse du Casino (cliché L Lemuet 1895)
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Granville - Le Casino des Bains (détail) (1891)(cliché Hubert Vaffier)
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Le 15 mai 1875, le Préfet de la Manche concède un terrain de 288 mètres au prix de 72 francs, à la municipalité de Granville, afin d'agrandir le Casino et sa terrasse et l'autorise dans le même temps à reconstruire le mur de soutènement de ladite terrasse. Un décret présidentiel entérine ces actes le 19 août 1875.
Sur la terrasse agrandie, une buvette est installée. Un restaurant
tenu de façon irréprochable est ouvert. Le Casino est donné à un fermier en concession par la municipalité. De juillet à septembre, tous les jours ou presque, l'après-midi, l'orchestre et son chef, engagés par le fermier, organisent des concerts sur la terrasse ; tous les soirs, bals ou représentations théâtrales alternent dans la salle de spectacles.

Les fermiers du Casino des Bains succèdent les uns après les autres. Quelques uns restent pendant plusieurs saisons : ainsi, M. de Négraval, "gérant" en 1885, prend la direction à l'ouverture du 17 juin 1886, à la suite de travaux effectués sur l'établissement : nouveaux agencements confortables et réparations importantes. Il engage le chef d'orchestre Buonsollazzi et programme les festivités pour l'été : concerts sur la Terrasse, 4 fois par semaine, bal 3 fois par semaine, sans compter quelques représentations théâtrales.
De Négraval remet le couvert le 16 juin 1887 : concerts sur la Terrasse mardi, mercredi, jeudi et samedi à 5 heures ; lundi et vendredi concerts à 9h ½ du soir, le dimanche à 3 heures ; bal tous les jours, sauf lundi et vendredi, à 9 heures.


Affiches publicitaires du Casino de Granville
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Le 13 janvier 1890, Louis Raynal, auteur de tant de chansonnettes populaires, devient concessionnaire du Casino, à la suite d'accords pérennes pris avec le Conseil municipal : fermage fixé à 15.000 francs annuels, durée du fermage de trois ans. De Raynal est autorisé à gérer la petite affaire des 90 cabines de bain de la plage, tandis que, de son côté, la municipalité fait aménager des digues de bois en vue de dompter le déferlement des vagues et contrôler les mouvements du sable.
Rafales de vent et paquets de mer balayant fréquemment la terrasse très exposée du Casino, de Raynal et les musiciens de son orchestre obtiennent, la même année 1890, que la municipalité y fasse édifier un Kiosque à musique.

Construit face au Casino, ce Kiosque à musique en bois, de forme octogonale, est installé à cheval sur la terrasse, une moitié de l'édicule surplombant la mer en contrebas. Un lambrequin orne le pourtour de sa toiture. Des panneaux vitrés à croisillons sont installés sur chacun de ses côtés ; ces panneaux, amovibles, sont placés selon les besoins, de manière, d'une part, à protéger les musiciens des intempéries, et d'autre part à diriger la musique vers la foule des mélomanes massés sur la terrasse lors de chaque concert.


Granville - La Terrasse du Casino et le Kiosque à musique
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Le 1er avril 1891, le Conseil municipal lance une adjudication pour le renouvellement de la concession du casino. Louis Raynal, à la grande satisfaction des habitués de l'établissement, signe pour trois années de plus. Le chef d'orchestre, responsable des concerts tant appréciés, s'appelle Serré. On le voit actif de 1893 à 1897.
Louis Raynal finira par abandonner la direction du casino début 1896, en raison de litiges avec la municipalité sur la question des tarifs d'entrée. Il est aussitôt remplacé par Auguste de Martini, professeur de chant au Conservatoire de Paris.
Le Kiosque à musique continue à attirer les mélomanes : les concerts ont lieu sur la terrasse tous les jours de 5 heures à 7 heures ou de 5h. ½ à 7 h. ½, selon les mois. De 1901 à 1909, un chef d'orchestre renommé est engagé, Arnoud Krever (1855-1927), qui dirigeait au préalable, de 1896 à 1901, le Cercle militaire de Paris.
Le 10 février 1906, Auguste Requier, maire de Granville, lors d'une séance du Conseil municipal,
propose de mettre M. Martini en demeure de donner une réponse définitive, concernant le prix de la concession du casino.
Le 19 août 1906, Martini accepte de renouveler le bail pour trois années, à raison d'une redevance annuelle de 18.000 francs.

A l'issue de la saison estivale 1909, après le départ d'Auguste de Martini, s'ouvrent les tractations financières entre la municipalité et un groupe de promoteurs en vue de construire un nouveau Casino, mais également un grand Hôtel en regard, le long de la plage.
Le 11 juin 1910, Georges Bonheur, directeur des chemins de fer de la Manche, associé à plusieurs investisseurs fortunés, crée la Société hôtelière de Normandie et signe avec la municipalité une concession d'exploitation d'une durée de 30 ans pour le futur Casino. L'architecte Auguste Bluysen (1868-1952) est chargé des plans de celui-ci. Les travaux commencent dès la fin de la saison estivale 1910. L'ancien casino de bois est rasé et les fondations du nouveau bâtiment commencent. L'emblématique Kiosque à musique de la terrasse suit le sort du Casino !
Le 1er novembre 1910, à Granville,
les vagues déferlent très dur, surtout au Casino, ou d'importants travaux sont en cours.
Le 13 mars 1911, alors que le chantier avance à marche forcée, la tempête est sur les côtes granvillaises :
Vers huit heures, hier soir, 13 mars, une tempête s'est déclarée sur Granville. La pluie est tombée à torrent. Plusieurs embarcations qui se trouvaient sur les quais, ont été jetées dans l'avant-port par la force du vent et ont été brisées par la mer.
Vers minuit, l'on aperçoit plusieurs feux de navires et tous fuient devant la tempête. Un grand nombre de toitures ont été endommagées. Le casino en cours de construction a particulièrement souffert de la violence des éléments. La grande façade principale où devait être installé le théâtre, a été complètement anéantie. Le mur s'est écroulé sur une longueur de plus de vingt mètres... le Casino est aux trois quarts détruit.

A la suite de cet incident, l'entreprise est contrainte d'accélérer les travaux ; des annonces sont publiées à de nombreuses reprises demandant de suite de bons maçons et promettant un travail assuré et bien payé pour la construction du Casino.

Granville - Le Casino en construction — Le Nouveau Casino
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Le nouveau casino comprenant salons de musique et de lecture, salles de jeux, baccarat et une salle de théâtre de 400 places est inauguré le 15 juillet 1911, en présence du ministre de l'Agriculture, M. Pams. Celui-ci, voulant en avoir pour son argent, fait d'une pierre quatre coups : il inaugure dans la foulée la maternité granvillaise, le buste du professeur Paul Poirier, l'ouverture de la Caisse d'Epargne sur le cours Jonville et celle du Casino. Il manque seulement l'Hôtel Normandy, édifié face au Casino, qui n'a été achevé qu'en 1912.

Aucun nouveau kiosque à musique ne sera construit près du Casino flambant neuf. Maigre consolation, la municipalité fait installer... trois bancs en béton armé sur la terrasse le 22 janvier 1913 !
René Doire (1879-1959) prend la place de chef d'orchestre du Casino.

Lors du conflit 1914-1918, le Casino de Granville, tout comme son voisin, l'hôtel Normandy, est réquisitionné.
En 1924, le Casino est transformé, de gros travaux sont réalisés modifiant la distribution des salles ; un hall est installé.
Kiosque supprimé.

voir ici, le Casino de Granville, sans son kiosque, aujourd'hui.(1/2) (2/2)

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publié par JeanMarc Ven 2 Juin 2017 13:49

1882. Le Figaro fait ses choux gras d'une vilaine affaire survenue au Casino de Granville. Ce dernier qui apparemment n'a jamais eu maille à partir avec la justice, n'en demeure pas moins fautif ce jour-là.
Granville, 10 septembre 1882. Un scandale au Casino.
— Hier, à minuit et demie, on a surpris un croupier qui s'était associé avec un grec pour tricher. Le grec a pu s'échapper, mais le croupier a été arrêté et incarcéré. Il a fait des aveux complets.
Il est bon de dire que la municipalité républicaine de Granville administre elle-même le Casino et a, par conséquent, la surveillance et la responsabilité de la salle de jeu. Le maire de Granville, M. Riotteau, député républicain, est fort ennuyé de cette affaire et voudrait bien l'étouffer. Le Figaro lui rendra cela assez difficile, espérons-le.
Le casino de Granville est, du reste, singulièrement administré. Les croupiers représentent seuls l'administration municipale, le régisseur du Casino ne venant presque jamais dans la salle de jeu. On ne surveillait pas le jeu, car les croupiers présentés par la municipalité inspiraient confiance. Celui qui a été arrêté substituait aux cartes de l'administration des paquets tout préparés par son associé, le filou qui tenait la banque, et faisait d'énormes bénéfices. Le coupable a été pris ayant encore dans une main les cartes de l'administration, et dans l'autre celles préparées par le grec. (Le Figaro 12 septembre 1882)
Avranches, 19 décembre 1882.
— Le tribunal vient de juger l'affaire du casino de Granville, qui remonte à la saison des bains.
La ville exploitait elle-même les jeux par l'entremise d'un croupier laissé absolument sans surveillance : celui-ci s'était laissé entraîner par un grec nommé Broc, et ils avaient organisé la tricherie au jeu sur une vaste échelle.
Dans la nuit du 9 au 10 septembre, Broc surpris en flagrant délit put s'échapper et la police n'a pu le retrouver. Il a été condamné à cinq ans de prison et 3.000 francs d'amende ; le croupier de la ville, seul comparant, à huit mois seulement. (Le Figaro 20 décembre 1882)

10 juillet 1886 — Ouverture de la saison des concerts au Casino
— C'est samedi prochain qu'aura lieu, à 5 heures, le premier concert donné par l'orchestre du Casino.
Les musiciens attendus impatiemment comme on attend de vrais artistes, vont donner aux habitués du Casino, pendant toute la saison. une série de concerts choisis ; en outre, quelle joie pour nos élégantes valseuses, d'avoir un orchestre aussi distingué comme collaborateur dans leurs ébats chorégraphiques.
Nous rappelons à nos lecteurs, le nom des artistes que M. de Négraval. l'intelligent et sympathique directeur a engagés : MM. Buonsollazzi, pianiste. chef d'orchestre ; Klein, 1er violon ; Dick, violon, Vandenhensel, 1er violoncelle ; Van Der, 1er piston ; Eselie, 1er contrebassiste.
Voici le programme des samedi 10 et dimanche 11 :
Programme du samedi 10 : l. Pomone, valse. Waldteufel. — 2. Gavotte Stéphanie. Czibulcka. — 3. Marche militaire. Fahrbach. — 4. Sérénade Hongroise. Joncicns. — 5. Bella, mazurka. Waldteufel. — 6. Dépêche télégraphique. Strobl
Programme du dimanche 11 : l. Très-Jolie. Waldteufel. — 2. La Patrouille turque. Michaelis. — 3. Entracte de Mignon. A. Thomas. — 4. Coucou-Polka. Fahrback. — 5. Vizzicati (Sylvia). Delibes. — 6. Marche nuptiale. Mendelshonn

15 juillet 1886 — Suite des concerts au Casino de Granville
Ainsi que nous l'avions prévu, l'orchestre du Casino a eu de brillants débuts. Dès le premier concert, nous pourrions dire même dès le premier morceau, M. Buonsollazzi, le sympathique chef d'orchestre et ses exécutants, ont su conquérir leur auditoire.
Il est impossible, à notre avis, de nuancer — de souligner mieux chaque phrase musicale que ne le font nos artistes ; et quels soins recherchés dans la composition des programmes.
Puis quelle entente entre les musiciens, quelle correction d'ensemble, quelle ampleur pour attaquer, quelle délicatesse dans les solis !
M. de Négraval nous avait promis un orchestre d'élite. — Bravo à M. de Négraval — il a tenu sa promesse.
Chaque soir, au bal, l'orchestre retrouve un autre succès ! Et avec quelle exactitude on se trouve dans la salle de bal.
A 9 heures justes, M. Buonsollazzi commande la première valse... et en voilà au moins pour jusqu'à onze heures ; ce qui prouve clairement que nos élégantes dames et demoiselles éprouvent bien le plaisir que nous leur avions prédit. Allons, bravo aussi, messieurs de l'orchestre. Voici le programme des Jeudi 15, Samedi 17 et Dimanche 18 :
Programme du Jeudi 15 : l. Violettes. Waldteufel. — 2 Grand Maman. Langer. — 3. Ronde des Gardes françaises. Tavan. — 4. La Sérénade. Métra. — 5. Retour des Champs. Waldteufel. — 6. Ouverture du Pré-aux-Clercs. Herold.
Programme du Samedi 17 : Les Fleurs. Waldteufel. — Annette et Lubin. Durand. — A l'avant-Poste. Michiels. — Bonsoir. Hitz. — Polka des Tziganes. Bourgeois. — Estudiantina. Métra
Programme du Dimanche 18 : Les Lointains. Waldteufel. — La Marquise. Donasowski. — Madrilèna. Vincent. — Patrouille Française. Gregh. — Pizzicato-Polka. Strauss. — Ouverture de Guillaume Tell. Rossini

Concerts sur la terrasse du Casino de Granville du 10 au 13 juillet 1887
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Quelques concerts sur le Kiosque de la Terrasse du Casino en 1901
— Mercredi 24 juillet 1901, à 5 heures, Concert sur la Terrasse, orchestre sous la direction de Arnould Krever
Première partie : 1. Fière race, Cairanne. — 2. Souvenir d'un bal, air de ballet, Gounod. — 3. Le Pardon de Ploërmel, fantaisie, Meyerbeer. — 4. Manon, gavotte, Aubry. — 5. Polonia, valses, Chopin.
Deuxième partie : 1. Le brasseur de Preston, ouverture, Adam. — 2. La Gipsy, mélodie écossaise, Ganne. — 3. Charles VI, fantaisie, Halévy. — 4. Ra-fla-fla, Wenzel.
Le soir, à 9 heures : 1. Guillaume Tell, ouverture, Rossini. — 2. La muette de Portici, fantaisie, Auber. — 3. Fantaisie pastorale hongroise, solo de flûte, Moncelet, Doppler. — 4. Les Jurons de Cadillac, comédie de Pierre Berton.

20 minutes d'entracte — 1. Danse tzigane, Auvray. — 2. Le Cid, Massenet. — 3. Une lettre chargée, saynète de Georges Courteline. — 4. Dans la forge, imitation, Eilenberg.
— Mercredi 7 août 1901, à 5 heures, Concert sur la Terrasse, orchestre sous la direction de Arnould Krever
Première partie : 1. Le Petit Poucet, Foch. — 2. Hélène, prélude, Messager. — 3. La jolie fille de Perth, fantaisie, Bizet. — 4. Menuet, Nollet. — 5. Aragonaise, valse espagnole, Lacome.
Deuxième partie : 1. Le nouveau seigneur du village, ouverture, Boieldieu. — 2. Le grand-père, conte musical, Gillet. — 3. Les Puritains, fantaisie, Bellini. — 4. Brigadier Trompette, Trave.

— Samedi 17 août 1901, à 5 heures, Concert sur la Terrasse, orchestre sous la direction de Arnould Krever
Première partie : 1. La Tuna, Lacome. — 2. Gavotte parisienne, Krever. — 3. La Juive, fantaisie, Halévy. — 4. Lazeppa, entracte, Grandval-Auvray. — 5. Les frères joyeux, valse, Volstedt.
Deuxième partie : 1. Le Pré-aux-Clercs, ouverture, Hérold. — 2. Chanson brésilienne, Roche. — 3. Philémon et Baucis, fantaisie, Gounod. — 4. Radetski, marche, Strauss.

— Vendredi 6 septembre 1901, à 5 heures, sur la Terrasse, orchestre sous la direction de Arnould Krever
Première partie : 1. Chevau-légers, marche, Auvray. — 2. Fantasmagorie, Pierné. — 3. Le tribu de Zamora, fantaisie, Gounod. — 4. Pas de la clochette, air de ballet, Colomer. — 5. Adam, valse, Zeller.
Deuxième partie : 1. Le Pré-aux-clercs, ouverture, Hérold. — 2. Cortège villageois, Lefebvre. — 3. Surcouf, fantaisie, Planquette. — 4. Un voyage ministériel, Desormes.

Journal La Plage. Programme du Casino de Granville du 26 juillet 1901 (Journal quotidien de la saison estivale)
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Granville - Le Casino, foule au concert ou au théâtre, Kiosque — Terrasse du Casino et son Kiosque à musique
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30 août 1903 — Fêtes de Granville et concert par l'orchestre du casino.
— Dimanche 30 août, grande fête des fleurs, bal d'enfants, distribution de bannières d'honneur, prestidigitation, théâtre guignol, bataille de fleurs et de confetti, concert par l'orchestre du casino.
Illuminations générales, embrasement. A dix heures, grand bal de nuit. Tir au pigeon, feux d'artifice.
Entrée générale, 1 fr. Entrée de faveur et abonnements généralement suspendus.
Le vapeur Ville de Paimpol fera un voyage à Granville. Départ de Saint-Malo, à 7 heures 45 du matin, et de Dinard, à 8 heures. L'arrivée ayant lieu dans la matinée, les passagers pourront assister à la fête de gymnastique qui a lieu à deux heures et demie et à la fête des fleurs du casino qui commence à quatre heures et demie.


4 décembre 1903 — Concert de La Chanterelle au Casino
— Dimanche prochain aura lieu, au Casino, une grande fête donnée par la société symphonique La Chanterelle.
Le programme comprendra un numéro sensationnel. Les nombreux auditeurs qui ne manqueront pas de se presser dans la grande salle du Casino assisteront, en effet, à une expérience de magnétisme, de suggestion faite, à l'instar des médiums les plus réputés, par un Granvillais sur des sujets granvillais.


4 décembre 1903 — Spectacle permanent sur la Terrasse du Casino
— Le navire "Espoir" renfloué.
Le soir, à la marée de 4 heures, le navire Espoir qui s'était jeté à la côte dans la nuit de vendredi à samedi a été renfloué et ramené au port par un grand remorqueur du Havre de la Compagnie, l'Abeille, venu pour la circonstance. Le matin, les préparatifs avaient été faits et, à la première tentative, dès que l'Espoir a flotté, le remorqueur l'a tiré de sa dangereuse situation.
De la terrasse du Casino de Granville, on distinguait tous les mouvements ; aussi un grand nombre de personnes s'y étaient elles rendues pour voir l'opération.


Granville - Le Casino et la Grève du Nord — Entrée du Casino, Terrasse et Kiosque à musique
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21 août 1904 — Concert sur le kiosque du casino
— Granville. Très brillants concerts donnés chaque jour sur la terrasse du Casino par l'orchestre, sous la direction de M. Arnoud Kréver.
Au programme : Ballade en la bémol de Chopin ; les Huguenots (fantaisie), de Meyerbeer ; Chants de joie ; Révélation, de Trespaillé-B, ainsi que des oeuvres de Ch. Lefebvre et H. Maréchal.


25 juin 1905 — Casino de M. de Martini et Cours Jonville mis à contribution pour les Fêtes de la Mutualité
— Les fêtes de la Mutualité ont eu lieu dimanche à Granville par un temps magnifique. Dès samedi soir une brillante retraite aux flambeaux a eu lieu avec le concours de la musique du 2e de ligne, des tambours et clairons, suivie comme toujours d'une nombreuse foule. Dimanche matin, à 9 heures et demie, ont eu lieu à la gare les réceptions de M. le préfet de la Manche, et de M. Riboulet, délégué du ministre de l'Intérieur. Au cours de
cette réception deux charmantes fillettes ont offert deux gerbes de fleurs, puis le cortège s'est rendu dans le square de la gare pour la plantation de l'arbre de la Mutualité, qui a eu lieu sous la présidence de MM. Riboulet, délégué du ministre de l'Intérieur, Arnaud, préfet de la Manche, Morand, président de la Mutualité, qui a fait un discours, Requier, maire de Granville, Reveillac, colonel du 2e de ligne, des adjoints, de plusieurs conseillers municipaux et des délégués de diverses sociétés. Le cortège s'est alors rendu à la mairie où ont eu lieu les réceptions civiles et militaires.
A midi a eu lieu le banquet, plusieurs médailles et distinction honorifiques ont été décernées, puis une conférence a eu lieu dans les salons du casino avec le concours de la société symphonique « La Chanterelle ». Les salons du casino étaient mis gracieusement à la disposition du comité par M. de Martini.
A quatre heures, la place d'Orléans était envahie pour voir à l'œuvre la société de gymnastique. A l'issue, un drapeau a été offert à cette jeune société par M. Riboulet. Tous les divers mouvements ont été fort bien exécutés.
La musique du 2e de ligne prêtait son concours.
Le soir à 9 heures, le Cours Jonville était brillamment illuminé, un concert donné par la musique municipale avait attiré un nombreux public.
Un bal populaire qui a duré jusqu'au jour a clôturé la fête.

GRANVILLE - Le Casino et le Kiosque en 1905
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publiée par mimigege Mer 4 Nov 2015 19:08

29 juillet 1906 — Le Casino accueille la distribution des prix, accompagné de la musique municipale
— La distribution des prix l'école primaire supérieure de Granville a eu lieu vendredi au Casino, sous la présidence de M. Poirier, professeur d'anatomie à la Faculté de Médecine de Paris. La musique municipale prêtait son concours la solennité.

5 septembre 1906 — La Terrasse du Casino noire de monde lors des fêtes nautiques
— Granville. La fête nautique organisée au Casino sous le patronage du Ministre de la marine et de l'administration de la marine a eu lieu par temps splendide et a eu beaucoup de succès. Le torpilleur Lancier, le garde-pêche Albatros, l'Ondine et le canot de sauvetage, assistaient aux régates.
La terrasse du Casino, le plat Gousset et le haut des falaises étaient noirs de monde.
La soirée s'est terminée par un concert et un feu d'artifice, et par un bal suivi d'un cotillon.

Granville - Le Casino, le Kiosque et la Plage
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15 juillet 1911 — Fêtes musicales données à l'occasion de l'inauguration du nouveau Casino
— Les fêtes de Granville ont continué aujourd'hui par un grand festival, mais, avant de le décrire, je tiens à rectifier un oubli bien involontaire que j'ai commis hier : pendant le banquet, l'excellent orchestre du Casino, sous l'habile direction de son chef M. Doizelet, a joué plusieurs morceaux qui ont été vivement applaudis.
A 9 heures du soir une retraite aux flambeaux parcourt la ville suivie par une foule énorme. A l'issue de cette retraite, plus de deux mille manifestants se rendent sous les fenêtres de M. Letourneur, maire, qu'ils acclament à tout rompre. Le docteur paraît à son balcon, harangue la foule qui redouble ses acclamations, hommage spontané et bien mérité, et digne du vénéré maire de Granville.
De nombreux orchestres installés dans les différents quartiers de la ville sont entourés sont entourés d'une foule nombreuse, et fort tard dans la nuit, de joyeux couples dansent valses et polkas.
Le festival. Les trains du matin arrivèrent archi-combles. On estime à 12.000 personnes le nombre des étrangers venus à Granville.
A 9 h. 40 MM. Lurienne et Pergeaux, adjoints, vont recevoir à la gare les musiques d'Avranches, Coutances, La Haye du Puits, Périers, Saint-Lo, Vire et Villedieu. Au son entraînant de marches et de pas redoublés, les musiques descendant la rue Gouraye, remontent la rue Paul Poirier, la rue des Juifs, jusqu'au Casino. Elles s'arrêtent chez M. Letourneur et lui tiennent une aubade.
A trois heures a lieu un grand festival sur le cours Jonville. Toutes les musiques jouent trois morceaux d'ensemble, dont la Granvillaise, et toutes recueillent des applaudissements. La musique d'Avranches reçoit de sa soeur voisine des marques de sympathie dont les Avranchins sont très touchés et qui, j'en ai la certitude, dissiperont tous les petits malentendus existant entre les deux villes.
Un magnifique feu d'artifice clôt la fête, et la foule, qui est énorme, se répand dans la ville admirer les splendides illuminations. Tous les arcs de triomphes sont dessinés de lampes électriques ; toutes les rues sont garnies de ballons multicolores donnant à la ville un aspect vraiment féerique.
Au casino, l'illumination, tout à l'électricité, est très réussie et la foule se porte pour admirer ce magnifique établissement, appelé, espérons-le, à un grand avenir.
Les étrangers venus à Granville partent par tous les trains de nuit, enchantés de ces fêtes qui pour tous seront inoubliables. Pas un incident, par un accident. Tout s'est passé dans un ordre parfait et le commissaire central de Granville peut être chaudement félicité.

Quelques concerts au Casino de Granville
15 août 1911 — Casino de Granville. Concert de Solistes. — M. Bittar, violon solo, d'une virtuosité impeccable fut très applaudi dans un Nocturne de Willaume ; MM. de Bie-Luden, flûtiste et Grass, clarinettiste, eurent également du succès, le premier dans La Sérénade de Beethoven, le second dans La Romance de Jeangun.
Enfin, parlons de M. Pasqualli, artiste d'une sensibilité rare ; il nous donna une suite pour viole d'amour parfaitement interprétée ; le son est ample, soutenu ; le style précieux. Ce fut pour lui un vrai succès.

17 mars 1912 — Granville. Fêtes en faveur de l'aviation. Programme du concert qui aura lieu au Casino, dimanche 17 mars, à 3 heures et demie de l'après-midi
Première partie. 1. La Viennoise, pas redoublé, J.-W. Kral. Musique du 2e régiment d'infanterie. 2. Ouverture du Calife de Bagdad, Boieldieu (musique du 2e R.I.). 3. Choupeau dans son répertoire. 4. Noël d'Irlande. A. Holmes, (chanté par de Baulaincourt). 5. Lettre du Pays. X. (.V. Guyot). 6. Prise de Saragosse. F. Coppée (M. Little). 7. Souffle à vide et Gratte à mort (MM. Gayot et Choupeau). 8. Ballet de la Statue, E Reyer (musique du 2e R.I.
Intermède : Assaut d'épée, MM. Badou et Lefèvre ; assaut de fleuret, MM. Riolteau et Millière ; assaut de sabre, MM. Bastrou et Coste.
Deuxième Partie. 1. Scènes pittoresques, Massenet (musique du 2e R.I.). 2. Les Boniments de Paris (M. Décorce). 3. Séance de prestidigitation par M. Cazo. 4. La Mort de la Cigale, Massenet (chanté par M. de Baulaincourt). 5. Mais voilà ! (M. Benoît). 6. Choupeau dans son répertoire. 7. Le vaguemestre (pas redoublé), Senée (musique du 2e R.I.).

20 juillet 1912 — Au casino de Granville, jeudi dernier, Festival Massenet sous la conduite du distingué chef d'orchestre René Doire. Au programme, fort bien exécutées et très acclamées, les oeuvres suivantes : Ouverture de Phèdre, Méditation de Thais (violon solo, M. Fraiquin), Menuet de Manon, Scènes pittoresques, Clair de lune de Werther, Ballet d'Hérodiade, Sous les Tilleuls (violoncelle solo, M. G. Desmonts ; clarinettiste solo, M. Delcellier), et les Erinnyes.

12 mai 1913 — Soirée de gala au Casino. Concerts de la Chanterelle et de la Chorale Granvillaise
— La soirée de gala organisée par la municipalité au Casino au profit des oeuvres de bienfaisance de la ville, qui a eu lieu jeudi soir, a obtenu à tous les points de vue pécunier comme artistique, un grand succès. C'est devant une salle archi-comble que le programme très chargé, mais très intéressant, très éclectique, s'est déroulé.
La Société symphonique La Chanterelle, direction Doizelet, s'est surpassée en exécutant à la perfection la belle ouverture de la Princesse Jeanne, de Saint-Saëns, et Miniatures, véritable petit chef-d'œuvre, dont l'auteur n'est autre que M. Migneau, chef de musique au 2e de ligne.
La Chorale Granvillaise, direction Delmann, a admirablement rendu deux chœurs d'un genre différent, mais fort jolis La Marguerite, de Th. Sourilas et La Noce au Village, de Laurent de Rillé.
Tous 1es artistes et amateurs ayant prêté leur gracieux concours à cette représentation ont été applaudies, bissés et rebissés nous citerons dans l'ordre : Mlle Plessis, Mmes Lemoine et Jacquin ; MM. Olive, Jacques Arlès-Vanna, Labeyrie, pour le côte sérieux ; MM. Choupeaux, Germaine, Guyot, pour le côté comique.
N'oublions pas M. Léveillé qui a joué avec un brio remarquable, en artiste consommé, une fantaisie-ballet, pour violon, de Blériot. Le même dans un intermède très réussi, a exécuté des exercices de diabolo et de patinage, qui ont soulevé les applaudissements de l'assistance.
Enfin pour terminer, une folie vaudeville en un acte l'Automate, de Emile Durafour, dont les interprètes Mme Jayet, MM. Pignolet, Champeau, Legadais, Guyot, méritent force compliments.
Disons enfin que Mlle Amand tenait le piano d'accompagnement avec son talent habituel, et que tous les spectateurs se sont retirés enchantés de cette magnifique soirée, qui comptera au rang des plus belles.

9 juin 1924 — Préparatifs de la saison d'ouverture du casino
— Granville. Sur la plage. Depuis que les cabines de bains sont placées sur la Terrasse de la Plage, celle-ci a repris son animation et les promeneurs y affluent. Les baigneurs commencent aussi à arriver et la saison s'annonce bien.
Comme nous l'avons déjà dit, dès mardi on démolira une partie du parapet qui sera remplacé immédiatement par une grille d'aspect plus esthétique. Le travail comme celui du ripage de la voie sera poussé activement, afin que tout soit prêt au moment de l'ouverture du Casino.


10 juillet 1932 — Exposition d'Horticulture au Casino
— Granville. Au casino municipal, dernière journée de l'Exposition d'Horticulture ; à 11 heures, apéritif dansant à 15 francs ; concert par le groupe symphonique granvillais ; à 5 heures, dancing (Charlie Morgan et son Jazz) ; à 21 h. 30, grand bal des fleurs. En attraction Joë Gossy et ses deux gracieuses partenaires.
Cinéma du casino en matinée et soirée : Monsieur, Madame et Bibi.


23 juillet 1932 — La Potinière située à l'entrée du Casino, accueille des concerts
— L'Harmonie des agents du P.L.M. de Saint-Etienne à Granville. Cette société qui compte 70 exécutants arrivera en gare de Granville, samedi 23 juillet à 10 heures, elle descendra les rues Couraye, Paul-Poirier et Le Campion, en jouant des pas redoublés.
Sous la direction de son chef, M. Théo Delsart, elle donnera dans notre ville deux concerts de gala.
A la Potinière, le 23 juillet, de 17 à 18 heures, Programme : 1. Le Cimbre, pas redoublé, Signard. 2. L'Arlésienne, prélude, Bizet. 3. Le Freischutz, ouverture, Weber. 4. Fiançailles, valse, Wesly. 5. Le Parisien (pas redoublé). Allier.
Au kiosque du Cours Jonville, le 24 juillet, de 21 à 22 heures. Programme : 1. Sous bois, allegro de concert, G. Balay. 2. Le Freischutz, ouverture, de Weber. 3. Les Maîtres chanteurs, ouverture, Wagner. 4. Lakmé, fantaisie, Léo Delibes. 5. Marche du Couronnement de la Muse, G. Charpentier.
Des chaises seront à la disposition du public, au prix de 2 francs. La caravane qui comprendra 200 personnes, excursionnera dimanche à Carolles, lundi au Mont Saint-Michel, repartira pour Saint-Malo, mardi à 9 heures. La population granvillaise recevra ses hôtes comme elle sait le faire.

Granville - Le Roc et le Normandy-Hôtel
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publié par JP Rigouard Mer 6 Juil 2016 08:55

29 août 1936 — Concert symphonique sur la Terrasse de la Plage
— Granville. A l'occasion de la saison estivale, le Groupe Symphonique Granvillais donnera le samedi 29 août, à 21 heures, sur la terrasse de la plage, un concert avec le concours de Mme Bierstedt, premier prix du Conservatoire. Programme :
La Bohémienne, ouverture (Balfo) ; Caviliera Rusticana, fantaisie (Mascagni-Tavan) ; Très jolie, valse (Waldteufeld) ; Mascarade, suite d'orchestre (Lacombe) a) Cortège (marche), b) Arlequin Colombine (divertissement), c) Polichinelle (menuet), d) Alla Dolacca (final) ; La Vivandière, fantaisie (Benjamin Godard), avec le concours de Mme Bierstedt ; Marche de Bravoure (Schubert).
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Re: Kiosques à Musique

GRASSE - Le Clavecin et le Cours
(ALPES MARITIMES)

Nous scinderons en deux parties notre chronique grassoise, les différents édicules musicaux de la ville ayant été érigés, comme nous le voyons sur le plan ci-après, à des endroits sensiblement distants l'un de l'autre : l'un au Clavecin, l'autre sur le Cours.

I - Le Kiosque à musique du Clavecin

Plan d'ensemble de Grasse en 1809
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Plan de Grasse en 1809 (partiel)
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Des remparts, portes et tours sont édifiés autour de Grasse au cours du XIVe siècle. La dernière partie de ces fortifications est achevée, de 1379 à 1381, par la construction de l'enceinte située sur le Béard et le Jeu-du-Ballon, les futurs Place Béard et Boulevard du Jeu de Ballon, près de la Porte du Cours, une des sept portes qui jalonnaient les fortifications.
Pour la plupart, l'ensemble des murailles, tours et portes disparaissent au fil des siècles et des agrandissements successifs de la ville.
Située le long de cette ancienne enceinte, la place du Béard, appelée également Bérouard ou Béloard, est au XVIIIe siècle, bordée de pâtures appelées communément
le Gazon. Entre la place du Béard à son extrémité et la Porte du Cours située en contrebas, un square, appelé Promenade du Gazon, est créé en 1763, à l'occasion de travaux effectués sur le Cours tout proche. Afin de combler ce dénivelé, un escalier de cinq marches est installé à l'entrée de ce jardin qui prendra bientôt le nom de place du Clavecin, en raison de sa forme.

En 1792, l'Eglise des Dominicains de Grasse, située à l'angle de la rue Saint-Dominique (rue des Dominicains) et de la rue Droite (rue du Cours) — futures rue Amiral de Grasse et rue Jean Ossola —, devient le Tribunal du District. A l'instigation de Paul Barras (1755-1829) et de Louis Marie Stanislas Fréron (1754-1802), membres de la Commission nationale chargée de réprimer l'insurrection royaliste, le tribunal de Grasse se substitue à celui de Toulon pour traiter des affaires de contre-révolution à partir du 8 septembre 1793.
Jean-Baptiste Vachier (1763-1842), principal accusateur public, mène les débats, secondé par Jean-Louis Rainaud. Joseph-Vincent Lombard (1757-1840) préside le tribunal. Le 26 décembre 1793, trois autres juges accusateurs publics lui sont adjoints : Hermentaire Giboin (1761-1805) de Draguignan, Benoît Abbat de Lorgues, et César Barrière (1761-1843).

La
Promenade du Gazon, dite place du Clavecin, de par son immédiate proximité avec le tribunal, est choisie pour accueillir la guillotine qui va marcher à plein régime pendant un an à partir de décembre 1793.
Jean-Baptiste Vachier, dont le patronyme a probablement valu quelques sobriquets qui n'ont pas arrangé les affaires des condamnés à mort, est très impliqué dans sa tâche destructrice. Le 10 novembre 1793, il invite, de toute urgence, le procureur général syndic du Var,
à faire venir une guillotine et un exécuteur des jugements du tribunal criminel. Ses voeux sont exaucés : commandée à Marseille, fournie par les citoyens Pilon et Astier au prix de 5.129 livres, la grande bascule arrive enfin sur le Clavecin le 4 décembre 1793 ; le citoyen Palan se charge des exécutions ; le fossoyeur, pour 4 livres par condamné, s'occupe de leur inhumation.
Le 6 décembre, on guillotine un mouton à titre d'essai. Le test étant concluant, le même jour, Antoine-Honoré Ricard, 22 ans, maréchal-ferrant de Callian, seul condamné de droit commun, étrenne la longue liste des exécutions. (1)

Vachier, le 10 décembre 1793, passe une note à Barras :
Au moment où je t'écris, la guillotine est en permanence. Elle a déjà fait tomber des têtes coupables. Les conspirateurs tremblent Nous allons travailler sans relâche pour purger de leur présence la terre de la liberté.
L'accusateur public Vachier, toujours aux petits soins pour ses condamnés à mort, s'inquiète, le 4 janvier 1794, de la bonne marche de son matériel de travail :
Citoyens, on m'a dit que la guillotine qui vous a été adressée par le département des Bouches-du-Rhône est dans un état d'imperfection ; qu'il y avait des chevilles en bois auxquelles il faut substituer des chevilles en fer ; qu'il n'y a point de baquet pour recevoir le sang des exécutés. Je vous invite à donner des ordres pour que cette machine soit rendue parfaite autant que faire se pourra. Il me semble même qu'il conviendrait de faire teindre en rouge le bois ainsi que l'échafaud, pour ôter au public le spectacle horrible du sang qui jaillit quelquefois du cou des condamnés. Salut et fraternité. J.-B. Vachier.
Et le 19 février 1794, le même Vachier adresse quelques instructions précises à l'agent national du district de Grasse :
Je t'invite, citoyen, à donner incessamment les ordres les plus précis pour l'exécution du projet ci-après :
Projet des réparations à faire à la guillotine : 1° Faire évider tout de suite le tranchant ; 2° Faire ranger le plus tôt possible la demi lunette supérieure de façon qu'elle ne puisse sortir de la rainure ; 3° La faire teindre en rouge brun ; 4° La rendre roulante ; 5° Faire abattre l'échafaud et unir le terrain qui est dessous l'échafaud et destiné à recevoir la guillotine ; 6° Faire faire un hangar dans la cour du département pour y placer la guillotine.

Pour prix de leurs forfaitures et de la bonne exécution des 29 condamnés à mort de Grasse, le département du Var allouera à Vachier 3.600 livres par an, 4.800 livres à Lombard, 4.500 livres chacun à Giboin, Abbat et Barrière et enfin 2.000 livres aux deux commis greffiers...
... et une petite plaque en pierre commémorative sera installée dans l'escalier de la Promenade du Gazon, place du Clavecin...

Le square du Clavevin change peu lors des décennies suivantes. L'Orphéon puis la société musicale l'Avenir partagent leurs prestations entre la promenade du Cours et le square du Clavecin. C'est ce dernier qui l'emporte en obtenant de la municipalité, emmenée par son maire Paul Martelly, qu'elle fasse construire un Kiosque à musique sur ledit square.
Inauguré le jeudi 10 octobre 1878, ce Kiosque octogonal est édifié sur un soubassement de pierre, entouré d'un garde-corps en fer forgé. Ses colonnes en fonte portent une toiture ornée d'un lambrequin en bois découpé sur son pourtour.
Pendant plusieurs décennies, ce petit square étriqué va attirer une foule considérable, venue écouter les nombreuses formations musicales régulières ou de passage. Les mélomanes sont bien souvent obligés de se masser sur le fond de la promenade du Cours afin de pouvoir profiter pleinement des auditions.

Grasse - Le Kiosque de musique
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La Musique municipale, dirigée par M. Thomas en 1881, joue sur le kiosque toutes les semaines, en règle générale de 9 heures à 10 heures du soir tous les dimanches pendant les concerts d'été, et lorsqu'elle prend ses quartiers d'hiver, les sérénades se déroulent de 3 heures à 4 heures.
L'Orphéon n'est bien entendu pas de reste, et participe bien volontiers pour pousser la chansonnette au Clavecin. Il ne refuse pas non plus de se produire hors de Grasse, étant très apprécié partout où il passe.
Le 23e Bataillon de Chasseurs Alpins, qui était affecté à Toulon, Limoges puis Arles, vient prendre garnison en 1887 et y restera jusqu'en 1914. Hormis les périodes de grandes manoeuvres, la Fanfare du 23e Chasseurs vient régulièrement offrir ses concerts sur le Kiosque à musique comme sur la promenade du Cours.

La Reine Victoria, lors d'un séjour d'un mois à Grasse vient écouter, le 25 mars 1891, un God Save the Queen entonné par la musique du 112e de ligne sur le Kiosque à musique du Clavecin, entourée par une haie d'honneur formée par le 23e bataillon de Chasseurs Alpins.
Le vendredi 14 août 1891, une grande fête est organisée sur le Square Clavecin, à l'occasion de l'inauguration devant le Kiosque, d'un buste en bronze du poète grassois Louis Bellaud, dit Bellaud de la Bellaudière (vers 1543-1588), réalisé par le sculpteur Hercule et commandé par les Félibres et Cigaliers provençaux.

Grasse - Buste Bellaud de la Bellaudière — Fête du 14 aout 1891 : inauguration du buste Bellaud — Buste Fragonard inauguré au Jardin Public en 1877
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Les garde-corps qui longeaient le Square du Clavecin, le long du boulevard du Jeu de Ballon et de l'avenue du Cours étaient, depuis l'origine, en fer forgé. Une frénésie de balustres en béton armé secoue la ville de Grasse de mai 1906 au début 1907, et des centaines de mètres de ceux-ci sont installés, à tout bout de champ et à perte de vue, sur le Cours, dans la commune et notamment autour du square du Clavecin, reléguant le fer forgé à la ferraille.

Le 16 juin 1906, le Conseil municipal décide de faire élever, à l'occasion du centenaire de sa naissance, un monument en hommage à l'illustre peintre grassois Jean-Honoré Fragonard (1732-1806). Un buste en marbre de celui-ci, du au sculpteur Paul Liénard, est déjà érigé depuis le 8 avril 1877 dans le jardin public de Grasse, sous la Promenade du Cours. Le nouveau monument en marbre, de 4 mètres de haut, est commandé au sculpteur Auguste Maillard (1864-1944), qui prévoit dès le 16 juin, de commencer par créer une maquette en plâtre de cette oeuvre, pour 6.000 francs. Honoré Cresp, maire de 1904 à 1914, lance une souscription nationale destinée à collecter les fonds nécessaires ; au 31 janvier 1907, les fonds collectés s'élèvent à 9.645 francs.
De grandes fêtes sont organisées les 13 et 14 avril 1907 pour l'inauguration provisoire du monument en plâtre célébrant Fragonard, sur la promenade du Cours. La version marbre est remise à plus tard, d'autant plus que les discussions sont encore en cours pour le choix de l'emplacement définitif.
Le conseil municipal vote le 25 avril 1907, un crédit de 36.000 francs pour faire face au paiement du groupe Fragonard : 6.000 francs payés par la commune et 30.000 francs par les souscripteurs.

Le groupe Fragonard en marbre
sort de la matière, Maillard informe régulièrement les grassois de l'avancée de son oeuvre qui devrait être achevée pour mars ou avril 1908. Seulement personne n'a encore trouvé l'emplacement où l'installer ! Quelques uns ont déjà une petite idée : dès le 17 mai 1906, lors d'une session du conseil municipal, M. Bermond propose le déplacement du kiosque du Clavecin et fait voter un crédit de 3.000 francs pour l'achat d'instruments et de morceaux nouveaux à la Musique municipale.
Le 23 mai 1907, toutes les incertitudes sont levées : le maire Honoré Cresp, par ailleurs parfumeur à Grasse, précise que le Kiosque à musique du Clavecin doit être démonté pour faire place au groupe Fragonard, et qu'à présent, il s'agit de trouver un emplacement pour le Kiosque. Il propose de faire effectuer des essais avec le Kiosque à musique démontable que possède la ville, afin de choisir la meilleure place possible.
Et joignant les actes à la parole, un Kiosque volant est érigé de ci de là aux alentours du Square du Clavecin-Bellaud, et plus particulièrement sur la Promenade du Cours, à la recherche de l'emplacement musical idéal.
Et donc, à partir de cet instant, les jours sont comptés pour la survie du Kiosque qui allait fêter ses trente ans.

Le 16 janvier, la municipalité confirme que le marbre de Fragonard sera inauguré le 12 avril 1908 sur le square du Clavecin, à quelques mètres en avant du buste de Bellaud de la Bellaudière. Une
magnifique grille en fer forgé, très artistique sera installée autour et des arbustes du plus joli aspect seront bientôt plantés.
La pose du marbre a lieu le matin, à 10 heures, en présence du Préfet des Alpes-Maritimes. Un défilé accompagné d'une bataille de fleurs est suivi par un concert sur le Kiosque à musique volant de la Promenade du Cours. Le soir un grand bal masqué clôture les cérémonies.

Grasse - Inauguration monument Fragonard sur le square Clavecin — Bataille de Fleurs du 12 avril 1908
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Le buste de Bellaud de la Bellaudière sera transporté au rond-point du collège, avec quelques aménagements — bronze qui finira par disparaître, dérobé par un inconnu indélicat —, et le square du Clavecin-Bellaud deviendra irrémédiablement le square Fragonard. (voir ici, Petit plus Clavecin et Fragonard).

La municipalité qui avait envisagé de procéder au transfert du Kiosque à musique du Clavecin vers d'autres horizons cléments et propices, a finalement changé son fusil d'épaule. Notre Kiosque est finalement purement et simplement détruit sans tambours ni trompettes, et c'en est fini des concerts grassois en pagaïe organisée, qui sévissaient été comme hiver... La promenade du cours, objet de notre prochain développement, n'aura jamais l'aura du Clavecin !
Kiosque supprimé.


voir ici, Square Fragonard-Clavecin de Grasse, sans kiosque, aujourd'hui.(1/2) (2/2)
Monument Fragonard aujourd'hui.

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publié par JeanMarc Mer 7 Juin 2017 17:30

— Séance du conseil municipal du 19 septembre 1878, sous la présidence du maire, M. Martelly
Une pétition de M. Maunier, cafetier, demandant d'élever, sur le square du Clavecin, une Rotonde ou salle de café. La demande de M. Maunier n'est pas nouvelle ; soumise à diverses municipalités, elle a toujours échoué pour divers motifs. L'établissement du Kiosque à musique et l'espoir d'un gain presque assuré l'ont fait renaître.
Le sieur Macarry a fait une demande identique. Un des conseillers présents, M. Suque, se montre favorable à cette demande : le public trouverait pendant les heures de musique, des sièges, des tables, tous les avantages enfin que possèdent toutes les villes pourvues d'une société musicale. M. Arcel, autre conseiller, approuve également ce projet. M. Pons, quant à lui, craignant que l'établissement d'un café permanent et l'encombrement des chaises et tables ne constituent un obstacle sérieux à la circulation, s'oppose à la demande.
Le conseil décide finalement de charger l'architecte et la commission des travaux publics de dresser un plan des constructions à exécuter. A la suite de quoi, le Conseil fixera la redevance à payer par le concessionnaire de la future salle de café-rotonde, sur adjudication.
Nous sommes à quelques jours de l'inauguration du Kiosque à musique du Clavecin, et on peut supposer que la demande du sieur Maunier a fait long feu ! Le square du clavecin étant d'une taille tout à fait modeste, l'ajout d'une rotonde en face du Kiosque aurait vraisemblablement provoqué un embouteillage monstre aux heures des concerts. L'architecte semble avoir classé l'affaire...

10 octobre 1878 — Inauguration du Kiosque à musique sur le square du Clavecin
— Ainsi que nous l'avions annoncé dans notre dernier numéro l'inauguration du Kiosque du Clavecin a eu lieu jeudi soir à 9 heures.
Le programme attrayant de la soirée avait attiré une foule considérable qui se pressait sur la vaste esplanade du Cours, sur l'avenue du Jeu de Ballon et jusque dans les terrains du Palais de Justice.
L'attente du public n'a pas été déçue et l'inauguration du gracieux monument destiné à nos solennités musicales a été vraiment brillante.
En effet, la Musique et l'Orphéon nous ont tour à tour tenu sous le charme de leur exécution pleine d'entrain et de bon goût. Aussi, est-ce de bon coeur et avec conviction que chaque morceau du programme a été salué par les plus chaleureux applaudissements.


Quelques concerts sur le Kiosque du Clavecin
13 octobre 1878. Société musicale l'Avenir. Programme du dimanche 13 octobre, à 4 heures du soir : 1. Allegro militaire. — 2. Fantaisie sur le domino noir. Auber. — 3. Le Tour du monde, valse. Métra. — 4. Les cloches de Corneville. Planquette. — 5. La Vie parisienne, quadrille. Offenbach.
3 juillet 1879. Société musicale l'Avenir. Programme du concert qui sera donné aujourd'hui, jeudi 3 juillet courant, à 9 h. du soir, au square du Clavecin : 1. Le Bienheureux, allegro militaire. Leroux. — 2. Fantaisie sur les mousquetaires de la Reine. Halévy. — 3. Une Soirée près du Lac, tyrolienne pour hautbois. Leroux. — 4. Allegro sur Rigoletto. Verdi. — 5. Giroflé-Girofla, quadrille. Lecocq.
10 juillet 1879. Société musicale l'Avenir. Programme du Concert qui sera donné aujourd'hui jeudi, 10 juillet courant, à 9 heures du soir, au square du Clavecin : 1. Noir et Blanc. allegro. — 2. Finale du 3e acte de Robert. Meyerbeer. — 3. Amélie, polka mazurka. Pivert. — 4. Allegro sur Rigoletto. Verdi. — 5. L'œil Crevé, quadrille. Hervé.
19 juin 1880. Programme des Chœurs que l'Orphéon exécutera samedi soir 19 juin, à 9 heures, au kiosque du Clavecin : 1. Les Enfants de Paris. Adam. — 2. Les Esprits de l'aire. Saintis. — 3. La Veillée. Saintis. — 4. Patrie. J Ritz.
Notre Société chorale partira dimanche matin pour Toulon, afin de prêter son concours au grand festival qui doit clôturer les fêtes de charité organisées par les soins de la municipalité de cette ville.

6 juin 1881. Nous sommes heureux d’annoncer à nos lecteurs, que notre Musique qui vient d'être réorganisée, dirigée par M. Thomas, donnera ce soir à 9 heures, si le temps le permet, un concert sur le kiosque du Clavecin. Voici le programme des morceaux qui seront exécutés : 1. Le Béarnais, allegro militaire. — 2. Sextuor de Lucie. Donizetti. — 3. Charmante, mazurka. Mollé. — 4. L'ange d'amour, valse. Bléger. — 5. La vie parisienne, quadrille. Offenbach.

13 et 14 juillet 1883 — Fête Nationale à Grasse. Concerts sur le Kiosque du Clavecin
Vendredi 13 Juillet. La Fête sera annoncée par des salves d'artillerie. A 9 heures, retraite aux flambeaux, exécutée par les élèves de l'Ecole libre de musique. avec tambours et clairons.
Itinéraire : Ancien Hôtel-de-Ville, rue Gazan, rue du Cours, Cours, Jeu-de-Ballon, avenue du Thouron, place aux Aires, rue des Dominicains, rue Droite, rue de la Vieille-Boucherie, rue de la Pouost, nouvelle place aux Herbes, ancienne place aux Herbes, rue de la Pouost, porte Neuve, place Neuve.
Dès l'arrivée de la retraite à la place de la Foux, un grand feu de joie sera allumé. La retraite se terminera à la place Neuve par un festival aux fusées, flammes de Bengale, etc.
Samedi 14 Juillet. Au point du jour, salves d'artillerie. Dans l'après-midi, distribution de secours aux pauvres par les soins du bureau de bienfaisance.
A huit heures, rappel par les tambours. A neuf heures, courses sur la place aux Aires pour hommes, femmes et enfants. Le parcours comprendra toute la rue des Dominicains et la place.
A 10 heures, jeux variés à la place Neuve (Outres, marmites, poêle, concours de grimaces, concours de rumeurs).
De quatre à cinq heures du soir, concert donné par l'Orphéon sur le kiosque du Clavecin. — A cinq heures, mât de Cocagne et musique des Elèves sur le kiosque. — A neuf heures du soir, illumination générale.
De neuf à dix heures, concert sur le kiosque par la musique des Elèves. — A dix heures précises, Feu d'artifice sur la Terrasse Tressemanes. A onze heures, grand Bal sur la place aux herbes ; à la même heure, grand Bal sur la place aux Aires.

Grasse - Kiosque du Clavecin — Le Cours à l'heure de la musique, Kiosque à musique au fond dans le Square du Clavecin
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Les concerts sur le Kiosque attirent toujours une foule considérable
14 juillet 1884. Musique des Touristes des Alpes. Voici le programme des morceaux qui seront exécutés le lundi 14 juillet, de 5 heures ½ à 6 heures ½ du soir, sur le kiosque du Clavecin : l. La Marseillaise. Rouget de l'Isle. — 2. Le Voyage en Chine, ouverture. Bazin. — 3. Gouttes d'Or, mazurka pour piston. Corbin. — 4. La Favorite, final du 3e acte. Donizetti. — 5. Il Bacio, valse. Arditi.
La Société prendra part à la retraite aux flambeaux qui aura lieu dimanche prochain, à 9 h. du soir.
2 juillet 1885. Musique. Programme du jeudi 2 courant. à 9 heures du soir, sur le kiosque : 1. Salut Lointain, pas redoublé. Doring. — 2. Le Voyage en Chine, ouverture. Bazin. — 3. Capriciosa, mazurka. Gouirand. — 4. Haydée, fantaisie. Auber. — 5. Les Rondes Niçoises, quadrille. Ernst.
14 juillet 1889. — Programme des morceaux qui seront joués par la musique le 14 Juillet 1889 : 1. Marche Française. L. Ganne. — 2. France, ouverture. Buot. — 3. Les trois couleurs, schottich. Gerblé. — 4. La Marseillaise, chant National. Rouget de l’Isle.
La musique de notre ville, sous la direction de M. Autran, nous a gratifiés d’un charmant concert, à neuf heures du soir ; une foule nombreuse et compacte ne lui a pas ménagé ses applaudissements, et a surtout admiré la façon vraiment brillante avec laquelle a été rendue l'ouverture de "France". Notre orphéon a également prêté son gracieux concours à la fête et fait alterner ses chants avec les morceaux de musique. "Le Travail", "les Pêcheurs Napolitains", "89", ont été salués d’unanimes applaudissements.
Le concert n'a pris fin que vers les onze heures et nous ne pouvons qu’exprimer à nos virtuoses musiciens et chanteurs toute la reconnaissance et tous les remerciements de notre population entière.

11 août 1892. Musique municipale. Programme du Jeudi 11 courant de 9 heures à 10 heures du soir, sur le Kiosque :
1. Marche Richard Wallace. Sellenick. — 2. La fête du village voisin, ouverture. Boïeldieu. — 3. Linna, polka pour piston. Leroux. — 4.. Fra Diavolo, fantaisie. Auber. — 5. Espana, grande valse. Waldteufel. — 6. Sérénade Tunisienne. Jaubert.


26 février 1891 — Annonce de la venue de la Reine Victoria à Grasse
— Sa majesté la Reine Victoria arrivera dans nos murs le 25 mars prochain, venant directement de Cherbourg â Grasse dans son train spécial.
L'accompagneront pendant son séjour parmi nous sa fille, la princesse Béatrice de Battenberg et le prince Henry de Battenberg ; lady Churchill et miss Philips, dames d’honneur; le général Ponsonby, Chambellan ; le Ministre d'Etat, duc de Rutland et la duchesse de Rutland, pour lesquels sont aménagés les appartements de la villa Scagliotti. De plus une suite royale d'environ cinquante personnes sera logée dans le grand Hôtel même.

25 mars 1891 — Arrivée de la Reine Victoria à Grasse pour un séjour d'un mois. Le God save the queen entonné par la musique du 112e de ligne sur le Kiosque du Clavecin.
— La Reine Victoria. Arrivée à Grasse La réception à la gare. Une ville en fête. Accueil enthousiaste.
Malgré les bruits malveillants et mensongers répandus à dessein sur l'état sanitaire de Grasse et les lettres anonymes adressées à l'ambassade anglaise à Paris, la reine d'Angleterre est arrivée aujourd'hui dans nos murs. La souveraine qui ne semblait nullement éprouvée par les fatigues du voyage, a été reçue avec un grand enthousiasme par une population respectueuse et empressée.
Dès le matin, la ville prend un air de fête : l'avenue de la gare est ornée de drapeaux anglais et français, d'oriflammes et de pavois ; deux grands arcs de triomphe se dressent, l'un aux environs de la gare, l'autre avant d'arriver au Grand-Hôtel. Le temps est superbe.
A quatre heures arrivent sur le quai de la gare MM. Henry, préfet des Alpes-Maritimes, Roux, maire de Grasse...
Il y a là également une quarantaine de journalistes anglais et français.
La gare est magnifiquement ornée et pavoisée.
Une des salles d'attente a été convertie en salon et c'est en passant sous un immense dais rouge que l'on s'avance sur le quai, couvert de tapis, de fleurs et d'arbustes odoriférants.
A quatre heures vingt, le train royal, conduit par deux inspecteurs de la compagnie P.-L.-M., entre en gare. Le préfet souhaite la bienvenue à la reine au nom du gouvernement, le maire au nom de la ville. Des corbeilles de fleurs sont offertes à la souveraine, qui remercie en termes très affables. Mme Harris lui offre des bouquets. Après un court repos au salon d'attente, la reine et sa suite prennent place dans les voitures rangées dans la cour de la gare. Les soldats présentent les armes et la musique du 23e bataillon de chasseurs joue l'hymne royal
anglais.
De la gare au Grand-Hôtel. Le cortège, précédé et suivi d'une escorte de gendarmes à cheval, en grande tenue, s'ébranle dans l'ordre suivant : dans la première voiture, S.M. la reine Victoria, le prince et la princesse Henry de Battenberg, lady Churchill ; dans la deuxième voiture, sir Henry Ponsonby, lady Adeane, major Bigge dans la troisième, le colonel Clerk et le docteur Reid ; dans la quatrième, The Munshi, un Indien, et un domestioue ; dans la cinquième, Mmes Mac-Donald et Puck ; dans la sixième, Miss Stuart et Mme Bignal ; dans la septième, Miss Hin Kloy dans la huitième, le superintendant Frazer et l'inspecteur Greenham ; dans la neuvième, M. Butcher et M. H. Arlay, de la maison du prince de Battenberg ; dans la dixième, tous intendants; dans la onzième, M. Seymour, architecte, et M. Dosse, directeur des voyages ; dans la douzième, M. Rostt, directeur du Grand-Hôtel, et un jeune Indien.
Sur tout le parcours, des chasseurs alpins, en tenue de campagne, forment la haie. Au moment où le cortège entre en ville, la musique du 112e de ligne, placée dans le kiosque Clavecin, entonne le God save the queen, et les milliers de spectateurs, massés dans les jardins et sur l'avenue, se découvrent respectueusement devant la souveraine. Des dames saluent avec leurs mains et agitent des mouchoirs. Partout on voit des grappes humaines,
sur les terrasses, aux fenêtres, jusque sur les arbres. Les hommages respectueux qui lui sont adressés de toutes parts paraissent beaucoup toucher la reine ; elle répond aux saluts avec une visible émotion.
Au Grand-Hôtel, Sa Majesté est reçue par la baronne de Rothschild et autres personnages de qualité. Elle gagne ses appartements pour prendre un peu de repos, mais, auparavant, elle s'arrête un instant sur la terrasse du Grand-Hôtel, pour admirer le merveilleux panorama qui s'étend a ses pieds : le soleil couchant dore la plaine, d'où émergent vingt villages, et au loin les montagnes bleues.
La vue de Grasse, incomparable et peut-être unique au monde, produit sur la reine une grande et excellente impression. Sa Majesté témoigne toute sa satisfaction aux personnes qui l'entourent.
Les appartements privés de la reine occupent une grande partie du premier étage de l'hôtel ; à côté sont les chambres des dames d'honneur; au second, sont les appartements de la princesse Béatrice et du prince Henry ; au rez-de-chaussée, les pièces de réception. L'ameublement de la chambre à coucher de la reine est des plus simples : au milieu un lit très bas avec un baldaquin en mousseline, une armoire anglaise, une chaise longue, une console et quelques chaises ; sur la cheminée, une pendule et des candélabres bronze et or ; dans le cabinet de toilette, une table en marbre, surmontée des armes royales ; le salon, le boudoir et les appartements de réceptions sont meublés, au contraire, luxueusement.

14 août 1891 — Inauguration du monument à Bellaud de Bellaudière sur le square du Clavecin
— Fête des Félibres et Cigaliers en l'honneur de Bellaud de Bellaudière le vendredi 14 août 1891.
A 2 h. 50 de l'après-midi, arrivée Félibres et Cigaliers. Réception à la gare. Visite au Quartier del Bellaou.
A 4 heures, inauguration du buste de Bellaud de Bellaudière au Clavecin.
Orchestre au kiosque. — Discours. — Pièces de poésies.
A 7 heures, Grand Banquet à l'Hôtel Muraour.
Illumination à Giorno du Cours et du Clavecin. Grand Bal populaire.


Nous ne pouvons passer sous silence le Casino municipal de Grasse, visible sur bon nombre de clichés représentant le Square du Clavecin.
Le 24 juillet 1894, la municipalité de Grasse autorise la construction d'un Casino municipal à l'emplacement des jardins du tribunal qu'elle vient de récupérer sur le boulevard du Jeu de Ballon longeant le square du Clavecin, devenu square Bellaud. L'architecte Alban-Joseph Gaillandre est chargé d'en dresser les plans. En 1897, le Casino en cours d'achèvement, appartenant à M. Orizet, est loué à M. Vaulatron. Le 30 septembre, le bâtiment n'est toujours pas ouvert, l'éclairage n'ayant pu être installé. Le Casino est finalement inauguré pour la saison 1898. Les locataires successifs sont MM. Rémond et Caillaud de 1899 à 1904, en 1906 MM. Forville et Janic, puis M. Quaglia quelques temps et enfin M. Tiolet. En 1913, M. Costa reprend les rênes.

De 1887 à 1908, la Fanfare du 23e Bataillon de Chasseurs Alpins donnera au Kiosque toute la mesure de son talent.
19 février 1891. Fanfare du 23e bataillon de Chasseurs. Programme du 19 février 1891, de 2 h. à 3 h. : San Stephano, allegro. — L'Orléanaise, valse. Marie. — François les bas bleus, fantaisie. L. Bernicat. — Fleur d'Azur, mazurka. Guilbert. — L'Oeil Crevé, quadrille. Offenbach. — Les Cuirassiers, allegro. Chassaigne.
19 mars 1891. Fanfare du 23e bataillon de Chasseurs. Programme du 19 mars 1891, de 4 h. à 5 h. : La Promenade des Zouaves, allegro. — Le Chant des Fleurs, valse. Bléger. — Le Spahis. Vimeux. — Les Noces de Jeannette, fantaisie. Massé. — Le Messager d'amour, quadrille. Tillan. — San Stéphano, défilé.
26 mars 1891. Fanfare du 23e bataillon de Chasseurs. Programme du 26 mars 1891, de 4 h. à 5 h. : Tambours et Clairons, allegro. — Les Soirées de Venise, valse. Bléger. — Salut à la France. Bléger. — La Muette de Portici, fantaisie. Auber. — Le Roi Carotte, polka. Offenbach. — Mazagran, Allègre.
13 juin 1895. Fanfare du 23e Bataillon de Chasseurs. Programme des morceaux exécutés le 13 juin 1895, de 8 à 9 heures du soir : Watterloo, allégro. Eustace. — L‘Africaine, fantaisie. Meyerbeer. — L'Etoile des Concerts, polka. Arnaud. — Scènes Arabes. Waltre. — Martha, fantaisie. Flotow. — Faust, valse. Gounod. — Le 8e groupe Alpin, défilé. Bernollin.
11 juin 1896. Fanfare du 23e bataillon de Chasseurs. Programme du jeudi 11 Juin 1896 de 8 h. ½ à I0 h. du soir : Le Brave, défilé. Leroux. — La Couronne d'Or, ouverture. Buot. — Conjuration et Bénédiction des Poignards. Meyerbeer. — La Pauvre Angélique, polka. Sambin. — Faust, grande fantaisie. Gounod. — L'Africaine, grande fantaisie. Meyerbeer. ½ Défilé de la Garde Républicaine. Wettge.

Grasse - Fanfare du 23e Bataillon de Chasseurs Alpins
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30 mai 1895 — L'Orphéon exécute ses répétitions sur le Kiosque avant son prochain concours à Marseille
— L’Orphéon de Grasse se prépare en ce moment à prendre part au grand concours artistique qui aura lieu à Marseille les 1er et 2 juin prochain. Il donnera avant son départ, jeudi 30 mai, sur le kiosque du Clavecin, à 8 h. ½ du soir, un concert dont voici le programme :
1. En Chasse, chœur à 3 voix.) Deffès. — 2. Les Orphéons de France, grand chœur à 4 voix. La Tour. a) Halte-là! les Orphéons sont là ! b) Invocation à la Paix. c) Salut au drapeau (Morceau de division du concours). — 3. Coucou, chœur à 2 voix. C. Augé. — 4. Le Réveil de la Ferme, choeur à 4 voix. Paliard. (Morceau imposé pour le concours d'honneur).

11 septembre 1901 — La Chorale de Monaco à Grasse.
— Nous apprenons que la Chorale de Monaco, qui devait venir à Grasse le dimanche 22 du courant, vient de renvoyer cette excursion au dimanche 6 octobre prochain.
Cette société compte 70 exécutants et a été toujours classée en division supérieure.
Elle arrivera ici à 10 h. 18 du matin par le P. L.-M. ; après avoir donné une aubade à la municipalité, dans la cour de la Mairie, elle exécutera, à 11 heures, au kiosque du Clavecin, un brillant concert composé de trois chœurs choisis.
A midi, un banquet de cent couverts aura lieu au Casino municipal ; y sont invitées : les Commissions de la Musique municipale et de l'Orphéon de Grasse.
Le retour à Monaco s'effectuera par le train de 3 h 15 de l'après-midi.


L'Etendard Cannois fait parler de lui sur le Kiosque grassois
10 juin 1901. Grasse. — La Société de trompettes l'Etendard Cannois et l'Estudiantina la Joyeuse de Cannes se sont rendues à la fête organisée, le 2 juin, par l'orphéon l'Avenir de Grasse. La population grassoise leur a fait le plus charmant accueil, ainsi qu'aux sept Sociétés musicales qui ont pris part au défilé à travers la ville.
19 septembre 1901. Concert. — La Société des trompettes de cavalerie l'Etendard Cannois donnera, ce soir, jeudi, au Kiosque du Clavecin une audition de : 1. Michel Strogoff, pas redoublé. — 2. Giroflé, ouverture. — 3. Le Redoutable, marche de cavalerie. — 4. Le Sans-Souci, polka.
23 septembre 1901. Grasse. — La popularité de la Société de trompettes de cavalerie La Renaissance, créée à Nice en 1897, a démontré l'utilité de ce genre de Société. En effet, il ne peut y avoir de cortège bien constitué sans trompettes en tête. A la suite d'une excursion de La Renaissance de Nice à Cannes, l'Etendard Cannois s'est constitué immédiatement, puis, quand cette dernière Société eut pris part à la fête annuelle de la Musique municipale de Grasse, la Société de trompettes de cavalerie l'Espérance de Grasse s'organisa, et cette dernière vient de faire ses débuts la semaine dernière, au kiosque du Clavecin, avec la Musique municipale.
La population grassoise a fait fête à ces brillantes musiques et a apprécié le mérite du vaillant chef, M. Pezant.

21 décembre 1905 — Le concert de l'Orphéon toujours très apprécié
— A l'issue du concert qui a été donné, dimanche, sur le kiosque du Clavecin par la Musique municipale, on a eu la bonne fortune d'entendre l'exécution par l'Orphéon de Grasse de trois cœurs qui ont été très applaudis : Aubade Provençale, Alsace et Lorraine et Sérénade à Séville.
Ces trois cœurs ont été dirigés par M. Cape dont les qualités de chef d'orphéon sont connues de tous nos concitoyens et dont l'éloge, par conséquent, n'est plus à faire ; ce qui ne doit pas nous empêcher, néanmoins, de lui adresser à lui, ainsi qu'à M. G. Romano et à tous les membres de la société chorale, de sincères félicitations pour la manière irréprochable dont ces trois morceaux ont été exécutés.


Musique municipale, Orphéon, Estudiantina grassoise et Fanfare du 23e Chasseurs fidèles au Kiosque du Clavecin jusqu'au bout.
29 septembre 1904. Musique municipale. Programme des morceaux qui seront exécutés le jeudi 29 septembre, de 8 h. ½ à 10 heures : L'Accord parfait. Meurgey. — Le Calife de Bagdad, ouverture. Boieldieu. — Marche indienne. Sellenick. — Valse des souvenirs. L. Chic. — Jeanne d'Arc, fantaisie. Verdi. — Washington-Post, marche. Sousa. Le Chef de musique, Pezant.
A partir du 2 octobre, la musique donnera ses concerts le dimanche de 2 h. ½ à 4 heures.

6 juillet 1905. Musique municipale. Programme des morceaux qui seront exécutés le jeudi, 6 juillet, de 8 h. ½ à 10 h., sur le kiosque du Clavecin : La Robertsau. Sellenick. — Poète et Paysan, ouverture. Suppé. — Si tu voulais, bluette. Turine. — Venezia, valse. Desormes. — La Traviata, mosaïque. Verdi. — Sans Souci, polka. L. Ganne.
10 août 1905. Concert. — Ce soir, jeudi, à l'issue du concert de la Musique municipale, l'Orphéon l'Espoir Grassois exécutera les morceaux suivants : 1. Hymne à la Fraternité, Allary. — 2. La Fêle Provençale, morceau imposé aux Sociétés d'excellence au concours de Cannes 1904, Laurent de Rillé. — 3. Les Etoiles, avec accompagnement d'orchestre, Feugeot.
16 juin 1906. Estudiantina Grassoise. Au récent concours d'Estudiantina de Monaco, dont nous avons publié jeudi dernier, les résultats en ce qui concernait l'Estudiantina Grassoise, il nous est particulièrement agréable de signaler qu'un prix de direction avait été attribué à M. d'Artevelde, directeur de la société de notre ville.
— Programme des morceaux qu'exécutera notre société Estudiantina Grassoise, le samedi 16 courant, au kiosque du Clavecin : Ouverture. Liprandi. — Toccata. Liprandi. — Sulle rive dell'Arno. G. Bonino. — Il Canto del Diavolo. Sartori. — Martha, fantisie sur l'opéra. Flotow. — Riviera, fantaisie. Guillon. — Tambours et Clairons, marche. Patierno.

17 février 1907. Fanfare. — Programme du concert qui sera donné par la Fanfare du 23e chasseurs, dimanche prochain, 17 du courant, de 2 h. ½ à 3 h. ½, au kiosque du Clavecin : France, allegro. Meister. — Marche de nuit. Popy. — Couronne de lauriers. Mougeot. — T'en souviens-tu ? (valse), Turine. — Nadia, mazurka, Wittman. — Rallye fanfare. Gourdin.

Grasse - Le Kiosque et le Square Clavecin — Le Cours et le Clavecin, Musique municipale
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13 et 14 avril 1907 — Inauguration du monument Fragonard, provisoire en plâtre. Concerts sur le Kiosque du Clavecin
Les Fêtes de Fragonard
Samedi 13. C'est samedi prochain, 13 avril courant, que M. Dujardin Beaumetz, sous-secrétaire d'Etat aux Beaux-Arts, représentant du gouvernement de la République, se rendra à Grasse pour présider la cérémonie de l'inauguration du monument provisoire que la ville de Grasse doit élever sur une de ses places publiques pour glorifier le souvenir de son illustre enfant, le peintre Fragonard.
A cette occasion la municipalité grassoise a composé le programme de fêtes suivant.
Le 13 avril, à 10 heures, réception place de la Foux du sous secrétaire d'Etat aux Beaux Arts, M. Dujardin-Beaumetz. A midi, banquet officiel au Grand Hôtel. A 3 heures, sur le Cours, aura lieu l'inauguration du monument provisoire. Dans la tribune officielle prendront place le sous secrétaire d’Etat, le maire, le préfet, le sous préfet, les personnages officiels et les invités de la municipalité. Devant la tribune sera placée la statue (plâtre) de Fragonard.
A 7 heures du soir, Mme Haulpetit-Fourichon et le sous-préfet offriront à l'Hôtel de la sous-préfecture un dîner intime.
A 8 heures ½, concert par la musique municipale au kiosque du Clavecin. Une heure après, grand bal officiel offert par la municipalité au Casino municipal. A 11 heures, départ du représentant du gouvernement de la République.
Dimanche 14. Les réjouissances inscrites pour la journée du dimanche sont réservées à la population grassoise.
Elles obtiendront, quoique dépourvues de l'apparat officiel, un grand succès.
A 8 heures ½ du matin. distribution de secours aux indigents. — A 9 heures ½, réception de la musique du 112e et défilé en ville. — A 10 heures ½, concert sur le kiosque par la musique du 112e. — A 11 heures ½, Vermouth d'honneur offert par le Comité aux diverses sociétés.
A 1 heure ½, grande bataille de fleurs. Le cortège se formera au Petit Paris et suivra l'itinéraire suivant : boulevard Victor Hugo, le Cours , boulevard du Jeu-de-Ballon, avenue Thiers. A 4 heures ½, distribution des récompenses. Des bannières d'honneur seront offertes aux automobiles et aux voitures les mieux décorées. — A 5 heures, défilé par toutes les musiques. — A 8 heures ½, retraite aux flambeaux par les musiques municipales et militaires. Le départ aura lieu de la Place Neuve.
A 9 heures. bal populaire sur le Cours, par la musique municipale. Bataille de confetti parisien. A 10 heures, bal public au Casino.

Les derniers concerts sur le Kiosque à musique du Clavecin avant sa destruction
12 mai 1907. Fanfare. Programme du concert du 12 mai, de 8 h. 30 à 9 h. 30 du soir, sur le kiosque du Clavecin : Parade cosaque, allegro. Gourdin. — Les hommes sans peur, marche. Romain. — Couronne de laurier, fantaisie. Mougeot. — L'insoucieuse, valse. Marsal. — Polka des Clowns. Allier. — Rallye-Fanfare, allegro avec trompe. Gourdin.
15 mai 1907. Estudiantina Grassoise. Cette Société devant participer au concours international de musique qui aura lieu à Béziers, les 19 et 20 courant, fera entendre ses morceaux au choix et imposés, ce soir, à 9 h. ½, au kiosque du Clavecin. En voici le programme : Ouverture, choix. Rizzi. — Primavera, imposé, exécution. Borghini. — Sullerive dell'Arno, imposé, honneur. Bonino.
30 mai 1907. Concert. — Programme des morceaux qui seront exécutés par la Musique municipale et l'Orphéon de Grasse, ce soir, jeudi, de 8 heures ½ à 9 heures ½, au kiosque du Clavecin : Musique municipale : Le Magyar, pas redoublé. Allier. — Les dieux en exil, ouverture. Bosch. — Lackmé, sélection. L. Delibes. — Belle Bocca, polka. Waldteufel.
Orphéon de Grasse : L'adieu aux hirondelles. J. Ritz. — Les Forbans, Saintis. — La ronde des oiseaux, Aubry.

19 janvier 1908. La Fanfare du 23eme bataillon de chasseurs alpins reprendra ses concerts dimanche prochain, 19 janvier, de 2 h. ½ à 3 h. ½, ainsi que les concerts du mercredi à l'Hôpital. — Voici le programme du 19 janvier sur le kiosque du Clavecin : France, pas redoublé. Jacquemet. — Marche des Petits Rats, Andrieu. — Les Gouttes d'or, mazurka de concerts pour piston solo, Corbin. — T'en souviens-tu, valse. Turine. — Petite retraite. — Actéon, allegro avec trompes.

Grasse - Boulevard du Jeu-de-Ballon, monument de Fragonard, défilé militaire — Monument Fragonard sur le Square Clavecin devenu square Fragonard
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Formations musicales actives à Grasse en 1909 :
Musique municipale, président maire de Grasse, direction Lemoal, 50 exécutants ;
Estudiantina (mandolines), chef Artevelde ;
Union symphonique, président Lucot ;
Orphéon de Grasse, président P. Niel, chef G. Romano ;
Espoir grassois, président Cauvin, chef Camatte.


(1) L'échafaud de Grasse sur le Clavecin et ses 29 victimes expiatoires.
Honoré Trabaud, cordonnier de Grasse, 50 ans, condamné le 6 décembre 1793, exécuté le 7. Prévenu d'émigration.
Blaise Berlier, ex-juge de paix de Draguignan, 64 ans, condamné le 16 décembre 1793, exécuté le même jour. Prévenu de contre révolution.
Jacques Mars, chanoine théologal et sacristain de la cathédrale de Vence, 68 ans, condamné le 16 décembre 1793, exécuté le même jour. Prévenu d'émigration
François Joseph Ville, de Montélimar, prêtre de Montélimar, 30 ans, condamné le 16 janvier 1794, exécuté le même jour. Prévenu d'émigration
Jacques Gautier, droguiste de Toulon, 36 ans, condamné le 16 janvier 1794, exécuté le même jour. Prévenu d'émigration.
Jean-Baptiste Perrault, prêtre de Tournus, 31 ans, condamné le 16 janvier 1794, exécuté le même jour. Prévenu d'émigration
Pierre Auguste Gontard, ex-juge de paix de Barjols, notaire, 45 ans, condamné le 17 janvier 1794, exécuté le 18. Prévenu de contre révolution.
Soeur Blaise, Théodore de Pontevès, de Barjols, 71 ans. Condamnée le 20 janvier 1794, exécutée. Prévenue de contre révolution.
Alexandre-Boniface Jordany, ex-officier municipal de Draguignan, secrétaire de la comptabilité des fourrages à l'armée d'Italie, 25 ans, condamné le 22 janvier 1794, exécuté le 23. Prévenu de contre révolution.
André Barbégier, maréchal-ferrant à Fox Amphoux, 46 ans, condamné le 24 janvier 1794, exécuté le même jour. Prévenu de contre révolution.
Claude François Chiboust, de Paris, chirurgien, officier de santé à, Fox-Amphoux, 35 ans, condamné le 24 janvier 1794, exécuté le même jour. Prévenu de contre révolution.
Jean-Baptiste Aiguier, dit Marion, confiseur de Solliès, 29 ans, condamné le 31 janvier 1794, exécuté le même jour. Prévenu de contre révolution.
Joseph Hauvel, ex-officier municipal à Solliès 44 ans, condamné le 31 janvier 1794, exécuté le même jour. Prévenu de contre révolution.
Honoré Clavier, notaire public, procureur syndic du district de Brignoles, 58 ans, condamné le 3 février 1794, exécuté le 4. Prévenu de contre révolution.
Jacques-Jacques Maurel, propriétaire, membre du directoire du district de Méounes, 40 ans, condamné le 3 février 1794, exécuté le 4. Prévenu de contre révolution.
Martin Siméon, propriétaire, membre du directoire du district de Correns, 40 ans, condamné le 3 février 1794, exécuté le 4. Prévenu de contre révolution.
Jean Bonaventure Poncy, chapelier de la Roquebrussanne, 25 ans, condamné le 10 février 1794, exécuté le même jour. Prévenu de contre révolution.
Jacques de Cuers-Cogolin, capitaine de vaisseau à St-Tropez. 54 ans, condamné le 13 février 1794, exécuté le 14. Prévenu de contre révolution.
Victor Buisson, de Roquebrune, curé constitutionnel de Néoules, 24 ans, condamné le 14 Mars 1794, exécuté le 15. Prévenu de contre révolution.
Jean-Baptiste Mottet, ménager de la Valette, 62 ans, condamné le 26 mars 1794, exécuté le 27. Prévenu de contre révolution.
Louis Jonquier, ex capucin, curé de Bandol, 50 ans, condamné le 28 Mars 1794, exécuté le même jour. Prévenu de contre révolution.
Jean Barthélémy, tonnelier de Bandol, procureur juridictionnel, 49 ans, condamné le 28 mars 1794, exécuté le même jour. Prévenu de contre révolution.
Jean Louis Béraud, propriétaire à Cuers, 67 ans, condamné le 31 mars 1794, exécuté le 6 avril. Prévenu d'émigration
Jean Aurouze, négociant à Sigoyer, Dauphiné, 57 ans, condamné le 5 avril 1794, exécuté le même jour. Prévenu d'émigration.
Jean François Digne, de Figanières, homme de loi à Draguignan, 41 ans, condamné le 18 avril 1794, exécuté. Prévenu de contre révolution.
Julie Hannequin, fille publique, de Grenoble, 30 ans, condamnée le 6 juillet 1794, exécutée le 7. Prévenue d'émigration.
Laurent Davillon, aubergiste, jardinier de la Valette, 60 ans, condamné le 27 juillet 1794, exécuté le même jour. Prévenu d'émigration.
Joseph-Toussaint Roux, laboureur de Solliès, ancien gendarme, 27 ans, condamné le 6 décembre 1794, exécuté le 7. Prévenu d'émigration.
Théodore Rivière, prêtre bénéficier de la cathédrale de Mende, 39 ans, condamné le 8 Décembre 1794, exécuté le même jour. Prévenu d'émigration.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

GRASSE - Le Cours et Kiosque de musique
(ALPES MARITIMES)

II - Le Kiosque à musique du Cours

Plan de Grasse en 1809 (partiel)

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Comme nous l'avons vu sur notre premier chapitre consacré à Grasse, les fortifications de la ville ayant été successivement supprimées, il ne subsiste, au XVIIe siècle, que quelques portes, et notamment la porte de la Rouguière, dite porte Royale. L'emplacement hors la ville, situé face à ladite porte, appelé Place de la Rouguière, est décrit en 1684 comme un patek étroit et irrégulier (le patek est un terrain non bâti réservé à l'usage commun des propriétaires riverains de celui-ci). De cette période date la plantation de micocouliers qui va ainsi transformer ce lieu en promenade publique. La place de la Rouguière va faire l'objet, les décennies suivantes, de travaux de confortation, soutènement et aplanissement transformant celle-ci en une esplanade relativement rectiligne, qui devient le Cours, la porte Rouguière devenant dans le même temps la porte du Cours.

Peu avant, le 16 décembre 1678, le long du futur Cours, à son extrémité haute, les administrateurs de l'hôpital Saint-Jacques de Grasse, font l'acquisition du jardin Bernage, nom de l'ancien évêque de Grasse, dans le but d'agrandir les possibilités d'hébergement de leur hospice. Le projet de construction est finalement abandonné et les jardins sont alors vendus à la ville, le 14 mai 1687.
Les jardins Bernage sont alors offerts à l'administration hospitalière en 1698, et l'édification de l'Hospice de la Charité à cet emplacement est décidée : la première pierre est posée le 31 juillet 1698 par l'évêque Mgr François Verjus. Les travaux ne seront officiellement terminés que le 29 janvier 1753, faute de financement.

Pendant ce temps, sur le Cours jouxtant l'Hospice de la Charité, des travaux sont réalisés par la municipalité : des terrains attenants au Cours sont achetés le 17 novembre 1710 — acquisition Estienne Pons —, puis le 25 juin 1731 — acquisition Léopold Albanelly —, afin de procéder à l'agrandissement et à l'alignement de celui-ci.
Suite à l'installation des armées à Grasse en 1747, lors des guerres entre français et austro-sardes, relatives à la succession d'Autriche, le Cours subit des dommages très conséquents donnant lieu à d'importantes réparations en 1754 :
les bancs de pierre et de tuf ont été abattus et ruinés, la plus grande partie des arbres ont été coupés...

Entre 1788 et 1790, le citoyen Scipion Théas, parfumeur de son état, se charge d'édifier une Fontaine sur le haut du Cours, à la hauteur de l'Hospice de la Charité. En contrepartie de cette construction, Scipion Théas obtient la concession des égouts. Le cahier des charges précise que la fontaine, taillée en pierre de carrières de Roquevignon, sera entourée de chaînes.
Lors de la Révolution, l'Hospice de la Charité est tout d'abord transformé en prison. Puis, le 3 thermidor de l'an II (21 juillet 1794), une ambulance y est attachée. Peu après, un incendie détruit partiellement l'hospice qui devient alors un magasin à fourrage. Il est reconstruit en l'an IV (1796) et reprend ses activités hospitalières.

Grasse - Fontaine du Cours, palissades le long du cours
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Par suite des aménagements successifs du Cours, cette promenade devient le lieu inévitable de rencontre des grassois. Lors des foires, kermesses, festivals et autres concours, le Cours est envahi d'une foule indescriptible.
La municipalité qui possède un Kiosque à musique en bois démontable, le fait installer à ces occasions, le Kiosque du Clavecin tout proche, mais tout de même excentré, n'étant pas suffisant pour contenir la foule en liesse.
En 1877 les micocouliers qui étaient présents sur le Cours depuis près de deux siècles sont remplacés par des platanes.

Depuis de nombreuses années, le vieil hospice de la charité qui jouxte le Cours, constitue une verrue pour bon nombre de grassois. A partir de 1890, les projets se précisent quant à sa suppression et à son remplacement par une esplanade agrandissant ainsi le Cours. Si certains disent, en 1891, ne regretter que la disparition de la
fort jolie chapelle attachée à l'hôpital en cas de démolition de celui-ci, d'autres, au contraire, en juillet 1892, se voit fort satisfaits de cette future éradication du placard massif qui actuellement dépare le Cours.
Lors d'une réunion du conseil municipal du 13 août 1896, Marcellin César Ossola, maire adjoint de Grasse se propose de démolir le vieil hôpital jusqu'au niveau du Cours, d'établir une terrasse avec sol en ciment entourée d'une balustrade. Pour donner à cette terrasse une tournure gracieuse, on empiétera sur une partie des jardins...
Le 14 septembre 1897, le maire de Grasse, Albert Philip, envisage, pour 70.000 francs, d'aménager les sous-sols de l'hospice afin d'y établir une caserne destinée au 23e Chasseurs au complet, le tout recouvert par une Terrasse dallée le long du Cours. Les finances grassoises ne permettant pas une telle dépense, seul le sous-sol sera transformé : 11.000 francs sont votés pour l'établissement de la terrasse et 2.000 francs pour l'agencement d'une salle destinée au logement de la 6e compagnie du 23e Chasseurs Alpins.

Grasse - Promenade du Cours, cabanes et palissades sur les futures terrasses
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La Terrasse du Cours va ainsi rester jusqu'en 1905 en attente d'aménagement : palissades en guise de clôtures, baraques et vieilles bicoques s'y sont installées, l'ancien hospice en ruine n'est toujours pas rasé...
Le parfumeur Honoré Cresp, maire de 1904 à 1914, vient mettre un peu d'ordre en tout ça. Le 11 juillet 1905, le Conseil municipal approuve le cahier des charges ayant pour objet la future construction des Terrasses du Cours en ciment armé. L'adjudication des travaux a lieu le 5 octobre et, le 3 novembre 1905, l'entreprise Jean et Hugues Boussiron, Thorrand et Cie, emporte le marché de 122.000 francs. Sous le contrôle de Disdier, architecte communal de Grasse, Boussiron, pendant le délai imparti d'un an, s'engage à réaliser :
— La démolition de toutes les terrasses actuelles et le dérasement de l'ancien hôpital ;
— Le nivellement du sol et la construction d'une terrasse couvrant les terrains disponibles ;
— La construction d'un escalier à l'extrémité du Cours ;
— La construction d'une terrasse au-dessus de l'allée des Morts ;
— La construction d'une balustrade couronnant les terrasses à édifier ;
— L'enlèvement des banquettes sur la partie méridionale du Cours.

Le 22 Février 1906, le Préfet donne l'autorisation à la municipalité de Grasse de procéder aux travaux des Terrasses du Cours, qui vont donc pouvoir commencer.
En mai 1906, le Cours est méconnaissable :
d'immenses tas de décombres l'ont envahi, terre d'un côté, plâtras de l'autre ; le milieu de la promenade a été transformé en un atelier de serrurerie en plein air... Des instructions sont données afin de réduire la pente du Cours au maximum ; les modèles de balustres en béton armé sont choisis et vont être installés à profusion sur tout le Cours, y compris autour du square du Clavecin.
Le 1er octobre 1906, le nouveau Cours ouvre enfin après travaux, lors de la Foire de la Saint-Michel.

Le 23 mai 1907, Honoré Cresp, siégeant au Conseil municipal, adopte le principe de transférer le Kiosque à musique ailleurs que sur le square du Clavecin, afin d'y substituer le groupe sculpté Fragonard. La Musique municipale, dirigée par M. Lemoal depuis le mois de mai en remplacement de M. Pezant, est donc chargée de trouver le lieu idéal pour le Kiosque à musique. La municipalité qui, comme nous l'avons vu, possède un Kiosque à musique démontable en bois, va ainsi tester son
Kiosque volant afin de déterminer le meilleur emplacement. Deux lieux vont ainsi être essayés : le premier, à quelques mètres de la Fontaine du Cours, le second à l'extrémité de la Terrasse du Cours.

Grasse - Esplanade du Cours et Kiosque à musique
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Après réclamation de bancs jugés insuffisants par les usagers sur la promenade du Cours, la municipalité s'exécute ; peu après, en octobre 1907, c'est l'éclairage du Cours qui est l'objet des revendications : pour 5.700 francs, il est décidé d'installer des becs de gaz, qui ont été préférés à la fourniture de trois lampes électriques à arc.
Le Kiosque à musique du Clavecin, qui devait être démonté et reconstruit sur un emplacement à choisir sur le Cours, est finalement rasé et le monument Fragonard trône définitivement depuis le 12 avril 1908 sur le square du Clavecin. Le
Kiosque Volant démontable en bois continue de jouer sur le Cours et semble avoir adopté une place définitive à l'angle des Terrasses et du Cours. Certains, comme ce journaliste de Grasse, regrettent dès le mois d'août précédent, d'avoir incité la municipalité à prendre ces décisions, et estiment que le point le plus heureux, nous pourrions dire unique, pour les auditions musicales, était le centre du Clavecin.

La municipalité, le 17 septembre 1908, accepte un devis supplémentaire de l'entreprise Thorrand et Cie s'élevant à 41.000 francs, nécessaire à procéder au raccordement des Terrasses. Les travaux doivent se terminer avant le début de l'hiver 1909, afin que l'esthétique de notre belle esplanade ne laisse plus rien à désirer et qu'elle soit prête à recevoir le kiosque définitif de la musique, édicule qui en sera comme le couronnement.
En attendant les concerts se déroulent toujours sur le kiosque provisoire en bois installé sur les Terrasses : la fanfare du 23e bataillon des chasseurs alpins se produit de février à juin, avant de partir en manoeuvres jusqu'en hiver. La musique municipale, quant à elle, joue toutes les semaines sur ledit Kiosque, l'Orphéon la relayant.
Le 12 août 1909, le soubassement en ciment armé du nouveau Kiosque à musique est en place
et une partie du bâti en fonte est livré.
Au vu du Kiosque à musique octogonal qui est achevé dans les jours qui suivent, il semble bien que l'entreprise ayant commis ce kiosque se soit moquée du monde puisque cet édicule ressemble à s'y méprendre aux types de kiosques démontables en bois dont bon nombre de communes ont fait usage pour les expositions et foires à travers la France. Le Kiosque du Clavecin sera longtemps regretté !
Les mélomanes et amateurs de concerts ne s'y tromperont d'ailleurs pas : jamais la popularité du Kiosque à musique du Clavecin ne sera égalée à Grasse.

GRASSE - Le Nouveau Kiosque de Musique
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publié par JeanMarc Mar 13 Juin 2017 17:15

En 1932, ce Kiosque est finalement supprimé et remplacé, sur le même emplacement, par un Kiosque à musique octogonal en béton armé : inauguré le 1er juin 1932, il est conçu par l'architecte Jean Bouchet, grand prix de Rome et l’entrepreneur J.H. Cresp.
Le Petit Niçois du vendredi 3 juin 1932, très laconique nous informe :
Grasse. Mercredi soir, le nouveau kiosque à musique fut inauguré par un brillant concert auquel assistait le Maire, Etienne Caremil.
Et le lendemain, on passe sans sourciller à autre chose :
... les réjouissances de Saint Claude débuteront ce soir.
... les fêtes du bi-centenaire Fragonard auront lieu les 17, 18 et 19 juin.

Aujourd'hui, la Promenade du Cours a été rebaptisée Cours Honoré Cresp.
Kiosque toujours en place.

La Fontaine du Cours et son Kiosque à musique vus par Raoul Dufy vers 1930.
Concert de l'Harmonie municipale de Grasse sur le Kiosque du Cours, aujourd'hui.
Fête du Jasmin 2015 sur le Kiosque Honoré Cresp.
Fête sur l'Esplanade Honoré Cresp en 2016.
Fanfare des Chasseurs Alpins sur le Kiosque du Cours Honoré Cresp en 2016.
Kiosque du Cours Honoré Cresp, aujourd'hui.

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publié par JeanMarc Mar 13 Juin 2017 17:15

20 mars 1879 — Concert de la société musicale l'Avenir, sur la promenade du Cours
— Dimanche dernier, 16 mars, notre vaillant corps de musique l'Avenir, que nous n'avions pas eu le plaisir d'entendre depuis quelque temps, nous a fourni l'occasion de constater une fois de plus les réels progrès qu'il fait dans l'interprétation des morceaux de son répertoire.
Comme toujours notre belle promenade du Cours, les abords du kiosque de la musique et le boulevard du Jeu-de-Ballon étaient couverts d'une foule immense qui soulignait par d'unanimes applaudissements, chacun des morceaux du programme.
En somme, excellente après-midi, à laquelle il n'a manqué, chacun s'accorde à le reconnaître, qu'un peu de ce chaud soleil qui avait embelli les journées précédentes, et qui, ce jour-là, s'était malicieusement dérobé, ne nous laissant qu'un ciel froid et gris.
Concert interprété le dimanche 16 mars 1879, à deux heures ½ du soir par la société musicale l'Avenir :
1. Marche des Cadets de St Pétersbourg. Sellenick. — 2. Le Bouillant Achille, fantaisie. Klosé. — 3. Pistonette, polka pour piston. Conor. — 4. La Couronne de Mariée, ouverture. Bléger. — 5. République, marche nationale. Rouget de l'Isle et Ben-Tayoux.

26 avril 1879 — Concert de l'Orphéon sur la Promenade du Cours
— Voici, le programme des morceaux que l'Orphéon chantera, samedi prochain, 26 avril, à 9 heures du soir sur la Promenade du Cours : 1. La Fête des Bergers. Saintis. — 2. Les Charbonniers. De Rillé. — 3. De l'Or ! Pény. — 4. La Veillée. Saintis.

14 juillet 1882 — La Fête nationale sur la promenade du Cours.
— A 8 h. ½ Illuminations générales. A 10 heures, Musique sur le Kiosque.
A 10 h. ½, Grand feu d'artifice, (de la Maison Ballosier de Paris) sur la Terrasse Tressemannes.
La Municipalité se charge elle-même de l'éclairage de la Promenade du Cours, du Boulevard du Jeu-de-Ballon et de la Place aux Aires. Elle invite tous les citoyens à illuminer leurs fenêtres et à décorer leurs balcons.
Pendant les journées des 14, 15 et 16 juillet, un Grand Bal aura lieu sur la Promenade du Cours, ainsi qu'à la Place aux Herbes. Orchestres de premier choix.

26 février 1891 — A l'occasion de la visite de la Reine Victoria à Grasse le 25 mars, les forains ne sont pas vraiment les bienvenus sur la Promenade du Cours.
— C’est aussi un grand coup de balai qu’il faudra sur notre promenade du Cours pour en chasser les odeurs peu alléchantes des baraques de bohémiens qui s'y étaient donné rendez-vous lundi pour la foire.
Ces rois des tréteaux et leurs aimables compagnes à la chevelure et au teint d’un noir huileux, diseuses de bonne aventure, n’avaient absolument rien de ragoûtant et tout en eux, autant qu’en leurs baraques, respirait la pire misère. Aussi ne nous attarderons-nous ni devant la belle Dolorès, ni devant le salon de l’Estudiantina où trois juives Africaines de Cotignac exécutent la danse du ventre, ni devant le sauvage, un malheureux condamné â manger de l’étoupe enflammée, ni devant le grand sujet scientifique, visible uniquement pour les hommes, une femme qui possède ce que les autres n'ont pas — une vraie fumisterie, frisant de près la volerie.
Nous nous inclinerons uniquement devant le géant Anglais, un ancien corporal de l'armée des Indes, mesurant 2 m. 35 : jadis, lorsqu’il était encore au service, ses larges mains remplissaient à merveille les fonctions de parapluie pour son escouade. Heureuse escouade !
Que dire de plus de la foire ? Que le temps a été superbement beau, que de nombreux flaneurs ont fait les cent pas entre les baraques et étalages des forains, et que le chiffre d'affaires traité a été nul ou à peu près. Et voilà à quoi aboutissent les foires de nos jours !

Grasse - Bataille de fleurs et Grand Corso des 29 et 30 mars 1891
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14 juillet 1892 — Quelques remarques et critiques sur le Cours et le Kiosque
— On nous adresse la lettre suivante :
Monsieur le Directeur,
Demain soir, la nouvelle musique municipale fera sa sortie à l'occasion du 14 juillet et nous offrira un concert dont le programme choisi sera exécuté à la perfection, si nous en croyons les on-dit de personnes compétentes et au courant de la question.
Le public affluera sur le Cours et les mêmes récriminations se reproduiront, récriminations dont vous vous êtes souvent fait l'interprète, Monsieur le Directeur, mais qui ne reçoivent aucun aboutissant, par la seule raison qu’elles sont justes. C'est encore là un effet de la logique.
Notre Cours n’est pas suffisamment éclairé ; quelques becs de gaz supplémentaires, que l'on n’éclairerait que les soirs de concerts, sont d’une incontestable utilité, sauf peut-être pour les amoureux et les pick-pockets.
Le kiosque est, en outre, fort mal disposé pour l'acoustique, trop élevé, étouffé dans l'ombrage épais des platanes du Cours.
La foule se masse sur le square Bellaud, sur l’avenue du Jeu-de-Ballon ; d'autres enfin, et c'est la plus grande partie des promeneurs, se tiennent sur l'esplanade, formant des groupes qui, au moment de l'audition des morceaux du programme, préfèrent jacasser et médire du prochain, voir même de nos édiles, car il est complètement impossible d’entendre quoi que ce sont.
L’on serait fort bien avisé, croyons-nous, de déplacer le kiosque actuel, quitte à embarrasser un peu la circulation du Cours au profit de l'agrément de nos concerts. Et plus tard, quand le vieil édifice de l’hospice aura disparu, on pourra le transporter sur le terre-plein qui aura pris place sur les démolitions du placard massif qui actuellement dépare le Cours.
Une idée avait été émise à laquelle l'on n’a pas donné suite, idée fort approuvée de nos concitoyens, ce qui est une raison de plus pour qu’on la mette dans les oubliettes. Les massifs du Palais de justice servent actuellement de buen-retiro aux promeneurs nocturnes. L'on avait projeté d'établir, le long du mur bordant la route, une promenade avec balustres qui eût permis aux vrais dilettanti de satisfaire leurs goûts musicaux et nous eût débarrassé des fouillis de plantes et de verdure qui sont actuellement le charme — peu propre — des allées conduisant au Tribunal.
Autant de réformes que l’on se voit obligé de reconnaître justes, qui ont été exposées dans maintes feuilles et qui sont restées dans l’ombre d’une négligence que l'on semble réserver à ce qui touche de très près les contribuables, du plus petit jusqu’au plus grand.
Un corps de musique nous a été accordé ; des sacrifices ont été faits dans ce but et par la Municipalité et par les simples particuliers. Ayons au moins les moyens de l'entendre et de nous en délecter !
Les moineaux peuvent être friands de musique, mais ce n’est pas pour eux que nous demandons des concerts.
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, etc. P. A.

9 juillet 1893 — Festival-Kermesse sur le Cours
Festival-Kermesse. — Programme des morceaux qui seront exécutés dimanche, sur le Cours, de 4 heures à 6 heures et de 9 heures à 10 heures du soir.
Concert de l'après-midi.
Musique Municipale de Grasse : Cavalerie Légère, ouverture. Suppé.
Musique “1a Lyre” du Plan-de-Grasse : L'île d'Amour, fantaisie. A. Petit. — Aubade, polka. Adriet.
Musique de Châteauneuf : La Cigale et la Fourmi, fantaisie. Audran. — Le Pacha au Sérail, marche orientale). L. Pivet.
Musique l'Indépendante de Cannes : Il Crociato, pour piston. Verdi. — Les Gloires de la France. Bléger.
Musique de Fayence : Le Diadème, fantaisie. C. Martin. — L'hirondelle fugitive, fantaisie polka pour clarinette. Bonderuc.
Musique Municipale de Draguignan : Sur le Bosphore, sérénade. Coard. — Merle et Pinson, polka pour 2 pistons. Reynaudi.
Concert du soir
Musique Municipale de Grasse : Une soirée à Vienne, ouverture. Suppé.
Musique “1a Lyre” du PIan-de-Grasse : El Sueno, ouverture. G. Violetta.
Musique l'Indépendante de Cannes : Ouverture du Duc d‘Olonne.
Musique de Fayence : Ouverture de Concert.
Musique Municipale de Draguignan : Retsiem, ouverture de concours. Meister.

Compte rendu du concert kermesse du 9 juillet
Puis, sur l'esplanade du Cours, de 4 à 6 heures, a lieu le concert annoncé, et les amateurs de bonne musique ont pu s’en donner à cœur joie, tout en savourant une délicieuse glace à la vanille dans les buvettes de la Kermesse.
Mais c’est le soir surtout que la fête a brillé de tout son éclat. Illumination à giorno du Cours et du boulevard du Jeu-de-Ballon, bataille de confetti, chevaux de bois, tourniquets, roue de la Fortune, bal desservi par la musique municipale, ce ne sont pas les divertissements qui ont manqué. Aussi, jusqu’à une heure très avancée de la nuit , ou plutôt du matin, la circulation était-elle difficile sur le champ de fête, tant la foule y était nombreuse.
Lundi, dans la journée, l'affluence a été un peu moins grande, comme il fallait s'y attendre. Mais dans la soirée, l'animation et l’entrain étaient revenus, et ce n’est qu’à trois heures du matin que nos jolies danseuses ont demandé grâce et se sont retirées pour aller goûter un repos bien et agréablement gagné.

Quelques concerts sur la Promenade du Cours
13 et 14 juillet 1893 — Programme des morceaux qui seront exécutés par la Musique municipale, le jeudi 13 juillet, à 8 h. ½ du soir :
Les Patriotes. Herpin. — Cavalerie légère, ouverture. Suppé. — L'Etoile, pour piston. Marsal. — La Fille du Régiment, fantaisie. Donnizetti. — Marche Indienne. Sellenick
Le 14 juillet, de 5 à 6 heures : Grasse (demandé). A. Garry. — France, ouverture. Buot. — Bonjour Suzon, gavotte. Mayeur. — Haydée, fantaisie. Auber. — Bella Bocca, polka. Waldteufel. — Hymne National. Rouget de l'Isle.

9 août 1894 — Grand concert. Demain soir, jeudi, de 8 heures et demie à dix heures, la musique municipale et l'Orphéon offriront à notre population une audition instrumentale et vocale choisie. Voici du reste le programme de cette soirée de gala qui réunira sur le Cours notre population entière :
Musique municipale : Marche Française. Desormes. — Zampa, ouverture. Herold.
Orphéon de Grasse : Plaisir et Folie, chœurs. Saintis.
Musique municipale : La Mascotte, fantaisie. Audran.
Orphéon de Grasse : A l'ombre du Drapeau, chœur à 4 voix. Paliard.
Orphéon et Musique réunis: La Fête au Village, morceau caractéristique. Fajolle.

28 juin 1900 — Musique municipale. Programme des morceaux qui seront exécutés jeudi 28 juin de 8 h. ½ à 10 heures du soir : 1. Zoccolaro. — 2. Duo pour piston et baryton. Donizetti. — 3. A travers champs, idylle rustique. Chic. — 4. Roses de Pentecôte, valse. Gungl. — 5. Panurge, fantaisie. Planquette. — 6. Le bon bourgeois, polka. Sellenick.
23 juin 1904. Programme des morceaux qui seront exécutés par la Musique municipale, le jeudi 23 juin, de 8 ½ à 10 heures : l. Allegro. — 2. Nabuchodonosor, ouverture. Verdi. — 3. Lucrèce, fantaisie pour les clarinettes. Donizetti. — 4. Amoretten, valse. Gung'l. — 5. Les Saltimbanques, grande fantaisie. Ganne. — 6. Péché mignon, polka. Gentil. Le Chef de musique, Pezant.

1er octobre 1906 — Inauguration du Cours lors de la Foire de la Saint-Michel
— La Foire. Eh bien, on l'a tenue, lundi, la Foire sur le Cours !
C'est sur un terrain encore mouvant, mal tassé et semé de désagréables cailloux que les forains se sont établis et que les acheteurs ont dû marcher péniblement toute la journée... Mais on a passé volontiers sur ce petit inconvénient : on a eu le Cours tant désiré, ou tout au moins une bonne moitié.
Ce que les marchands étaient entassés sur cet espace restreint ! Ce n'est rien de le dire, il a fallu le voir ! Aussi, quoique la foire de St-Michel ait été loin de tenir ce qu'elle promettait, c'est à peine si on pouvait circuler entre les quatre rangées de baraques qui garnissaient la partie basse de l'esplanade, et à certains moments de la journée on a même dû y renoncer tout a fait.
La Foire de lundi s'est ressentie de la hâte avec laquelle la place qu’on lui destinait a été aménagée ; les étalages ont tous dû être faits au dernier moment, aussi aucune attraction n'est venue jeter sa note harmonieuse, gaie ou criarde sur l'esplanade du Cours ; seule Mme Lecomte, avec sa verve intarissable et sans un instant de répit, a dit la bonne aventure aux enfants, aux militaires et aux nounous, ce qui prouve que la naïveté, la crédulité et la bêtise humaines dureront sur notre globe autant que durera l'humanité.
La foire s'est donc déroulée sans soleil. mais aussi sans pluie... Et ça été bien heureux !... Vous voyez d'ici le Cours détrempé par une averse intempestive ! C'eut été déplorable.

14 juillet 1907 — Inauguration du Kiosque volant sur le Cours
— A l'occasion de la fête du 14 juillet, l'aménagement du Cours a été mené rondement et sur la grande terrasse on a dressé le kiosque volant que la municipalité tenait à essayer en vue du déplacement prochain de celui du Clavecin.
Ce kiosque, fait avec soin, et qui tout provisoire qu'il est, ne manque pas d'un certain confortable, a été inauguré par la Musique municipale et l'Orphéon, dimanche, à 9 heures du soir, devant un auditoire très nombreux.
Nous ne dirons rien des effets acoustiques qui ont été relevés sur le nouvel emplacement, pendant ce premier concert, laissant à d'autres plus experts que nous ce soin délicat ; mais nous ne pouvons nous empêcher de noter ici une remarque que nous avons faite et que beaucoup d'autres ont dû faire comme nous : immédiatement après le concert, le Cours a été abandonné, le public ayant été attiré soit vers le feu d'artifice, soit vers les deux bals qui allaient commencer. Et pendant ce temps Fragonard, étonné de cette subite désertion, jouissait seul de l'éclairage magnifique qui continuait a briller de toutes ses flammes alignées.
Or, il nous semble que pour rendre plus solennelle, plus complète l'inauguration du nouveau kiosque, un bal vraiment populaire, auquel chacun eut put prendre part, tel que nos voisines du littoral semblent si bien les organiser, eût dû être donné sur la terrasse, autour du kiosque volant, par la musique municipale.
ll est regrettable que la commission des fêtes n y ait pas songé ; la fête y eut certainement gagné à tous les points de vue, et l'expérience que l'on désirait faire de l'acoustique du nouvel emplacement eut été alors plus complète qu'elle n'a pu l'être pendant l'exécution du petit concert mixte qui y a été donné.

1er août 1907 Kiosque volant
Le kiosque provisoire. Si les appréciations qui nous parviennent de tout côté au sujet du kiosque provisoirement édifié sur la grande terrasse du Cours sont sincères, et nous avons des raisons pour les croire telles, le jugement au sujet de cet emplacement pour les auditions de la musique municipale est maintenant définitivement porté.
Nous ne voulons pas oublier que nous, le premier, avons conseillé cet essai ; mais nous devons avouer, après les quelques concerts qui ont été donnés, que ce choix ne nous paraît pas avoir eu les heureux résultats que l'on attendait. On aurait cru que les immeubles du haut du Cours entraient donné aux sons une certaine ampleur ;
il n'en a rien été ; sous le kiosque volant, les instruments n'ont point d'écho ; c'est à peine si d'un peu loin, du bas de l'esplanade par exemple, on peut percevoir nettement les délicates nuances de certains morceaux.
A notre avis, le kiosque définitif ne saurait être installé sur ce point. On se propose de l'établir sur le Cours à peu près à la même hauteur ; nous doutons que ce choix soit plus heureux, que les effets acoustiques soient meilleurs.
Notre avis que nous nous permettrons d'émettre très timidement, — quoiqu'il ait beaucoup de chance de ne pas avoir plus d'écho que les concerts donnés sur le nouveau kiosque — c'est que le point le plus heureux, nous pourrions dire unique, pour les auditions musicales était le centre du Clavecin. Qu'on y songe sérieusement,
maintenant qu'il en est encore temps ; qu'on ne sacrifie pas une affaire aussi importante que celle de nos concerts à des questions secondaires, tel que pourrait être l'emplacement de la statue de Fragonard, et qu'on veuille bien ne pas oublier que souvent le mieux est l'ennemi du bien.

Grasse - Fontaine du Cours et Kiosque à musique — Concert au kiosque sur la promenade du Cours
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3 août 1907 — Concert de l'Estudiantina Grassoise et de l'Orphéon de Grasse sur le Cours
— Voici le programme du grand concert de gala qui sera offert le jeudi 3 août courant par la musique municipale, l'Estudiantina Grassoise et l'Orphéon de Grasse.
Musique municipale : Marche américaine ; Les Dieux en exil, ouverture ; Patrie, fantaisie.
Estudiantina : Tambours et Clairon, marche.
Orphéon de Grasse : Liberté, chœur à quatre voix.
Estudiantina: Carmen, fantaisie.
Estudiantina et Orphéon de Grasse : Joyeuse Fête, chœur de concert. accompagné par l'Estudiantina.

Grasse - Festival Kermesse des 6 et 7 octobre 1907 — 1er Carnaval à Grasse 19 février 1911
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2 février 1908 — La Fanfare du 23e chasseurs en concert sur le kiosque du Cours
— Dimanche, à deux heures et demie de l'après midi, la Fanfare du 23e chasseurs a donné, sur le kiosque du Cours, son deuxième concert.
Comme tous les concerts des Alpins, celui de dimanche avait attiré de nombreux auditeurs ; cependant quelque chose de particulier avait réuni les dilettanti autour du kiosque : on avait appris, par la lecture du programme, que, parmi les numéros de ce jour, se trouvait une polka pour piston, Folette, composée par M. Lemoel, le sympathique chef de lu musique municipale, et que devait exécuter M. Belmondo, piston solo du bataillon.
Ces deux particularités avaient suffi pour rendre plus compacte encore la foule des auditeurs et nous le comprenons facilement. La polka était très jolie et très gracieuse, quant à M. Belmondo, malgré les difficultés dont elle était remplie, il s'en est tiré avec la perfection qu'il nous a été donné plusieurs fois d'apprécier et d'applaudir ; son jeu n'avait rien perdu, dans les Alpes, de sa douceur, et c'est comme en se jouant qu'il a tiré de son instrument tout ce qu'on peut en obtenir.
Nos sincères félicitations, à l'habile cantinier du bataillon, et nos remerciements à M. Lemoal qui nous a permis d'entendre l'une de ses plus agréables compositions.


Concerts sur le Kiosque volant de la Promenade du Cours
16 février 1908 — Fanfare. Programme du concert que la fanfare du 23e bataillon de chasseurs donnera dimanche 16 février courant sur le kiosque du Cours, de 2 h. ½ à 3 h. ½ : 1. Sambre et Meuse, défilé. Rauski. — 2. Paris New-York, marche. Ronsberg. — 3. Ah ! vous-dirai-je maman, air varié. Reynaud. — 4. T'en souviens-tu ? (valse). Turine. — 5. Madeleine, polka pour piston. — 6 Actéon, pour trompes. Gourdin.
8 mars 1908 — Programme du concert qui sera donné, par la fanfare du 23e bataillon de chasseurs, le dimanche 8 mars 1908, sur le kiosque du Cours : 1. France. Jacquemet. — 2. Marca Légeria, marche. Canivez. — 3. Roses et Muguets, mazurka. Mougeot. — 4. Madeleine, polka pour piston. Petit. — 5. Premier aveu, valse. Signard. — 6. En chasse, avec trompes.
11 juin 1908 — Musique municipale et Orphéon l'Espoir Grassois — Programme du 14 juin 1908, de 8 h. ½ à 10 heures : 1. La lune de miel, marche. Sousa. — 2. Le Barbier de Séville. ouverture. Rossini. — 3. Samson et Dalila, fantaisie. Saint Saëns. — 4. Lohengrin, grande fantaisie. Wagner. — 5. Très jolie, valse. Waldteufel.
25 juin 1908 — Programme des morceaux qui seront exécutés ce soir jeudi, à 8 h. ½, sur le kiosque du Cours par la Musique Municipale et par I'Estudiantina : 1. Les Cadets de Russie. Sellenick. — 2. Ouverture de concert.. Parés. — 3. Mascarade, ballet. Lacome. — 4. La Traviata, fantaisie. Verdi. — 5. Crinoline, mazurka. Sellenick.
L'Estudiantina : 1. Prélude symphonique. Girard. — 2. Poète et Paysan. Suppé. — 3. Mazurka de concert. Musin.

30 juillet 1908 — Programme des morceaux qui seront exécutés par la musique municipale de Grasse ce soir,
jeudi, 30 juillet, de 8 h. ½ à 10 heures, sur le kiosque du Cours : Marche américaine. Sousa. — Ouverture de concert. Parés. — Mascarade. Lacome. — Marche aux flambeaux. Meyerbeer. — Rigoletto, fantaisie. Verdi. — Coppelia, mazurka. Léo Délibes.


11 juin 1908 —La Fanfare du 23e Chasseurs Alpins quitte Grasse pour quatre mois en mnoeuvres
— Les Concerts du soir. Avec le mois de juin ont commencé les concerts du soir, sur le kiosque de la grande terrasse du Cours, brillamment éclairé, et dont la situation permet tout autour la circulation d'un très grand nombre de promeneurs.
Or, malgré l'irrégularité de la température qui nous a donné jusqu'ici des soirées plutôt fraîches, ces concerts sont très suivis, ce qui prouve que la bonne musique est appréciée dans notre ville où le sentiment artistique se trouve particulièrement développé.
Le départ du bataillon des chasseurs alpins qui a eu lieu ce matin. entraînant à sa suite la petite fanfare que
nous n'entendrons plus jusqu'à l'hiver prochain, va rendre hebdomadaires les concerts de la musique municipale, et les amateurs pourront en apprécier mieux encore les progrès.
Ces progrès sont indéniables; il est de toute évidence que les musiciens travaillent ferme et sérieusement. Il n’en pouvait être autrement sous l'habile direction de M. Lemoal, et nous sommes heureux de le constater.

27 et 28 septembre 1908 Festival kermesse sur le Cours
— Festival Kermesse des 27 et 28 Septembre organisé par la musique Franco-italienne, avec le concours de la Musique Municipale, l'Orphéon de Grasse, la Société de gymnastique l'Avenir, l'Orphéon l'Espoir-Grassois, l'Estudiantina Grassoise et la Jeunesse Musicale.
Dimanche 27 septembre, à 11 heures du matin, rappel en fanfare par les clairons et tambours de la Société de Gymnastique ; à 2 heures du soir, ouverture de la fête ; à 3 heures, exercices de gymnastique dans l'intérieur du Cours, par l'Avenir de Grasse, concert par la Jeunesse Musicale ; de 4 h. 30 à 6 heures, grand bal avec orchestre de 20 musiciens, sous la direction du maëstro Fojano père, chef de la musique Franco-Italienne ; à 8 heures,
reprise de la fête, illumination générale ; à 8 h. 30. grand concert instrumental et vocal sur le kiosque, par l'Estudiantina Grassoise et l'Orphéon de Grasse ; à 10 heures, reprise du bal jusqu'à 1 heure du matin ; à 1 heure, grande farandole provençale.
Lundi 28 septembre, à 8 heures du matin, concours de boules blanches sur la magnifique terrasse du Cours, grand prix, 100 francs. Les mises sont fixées à 2 francs par joueur. Les inscriptions sont reçues jusqu'au lundi 28, à 8 h. du matin, dans l'intérieur de la fête. Les joueurs sont priés d'apporter leurs boules.
A 2 heures du soir, réouverture de la fête ; à 3 heures, intermède d'escrime et de boxe sous la direction de M. Mélique ; à 4 heures, reprise du bal ; à 8 h. 30, grand concert par la Musique Municipale et l'Orphéon l'Espoir Grassois ; à 10 heures, grand bal jusqu'à 1 heure du matin : à l heure, grande farandole.
Pendant toute le durée de la fète, grande tombola, roue de la fortune, prix du billet, 0 fr. 25, 1000 magnifiques lots.
Attractions diverses. confetti. Prix d'entrée, 0 fr.25 prix du bal, 1 franc.
Un grand bal, dirigé par M. Lantelme, sera installé sur le Cours, durant les deux jours de fête.

Grasse - Promenade du Cours, Kiosque et Casino
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La construction du nouveau Kiosque à musique est finalement totalement bâclée, puisque l'entrepreneur livre un édicule ressemblant étrangement aux Kiosques démontables qu'on trouvait partout dans les Expositions et Foires. Ce n'est pas un hasard, d'ailleurs si le chroniqueur s'inquiétait tant du côté esthétique du futur monument !
12 août 1909 — Les travaux du Cours
— Une grande activité règne sur le Cours en vue du raccordement des deux terrasses et de l'établissement du nouveau kiosque de la musique.
En ce moment tous les balustres sont placés et l'on procède à l'achèvement de la main courante qui reliera définitivement la grande terrasse avec celle qui a été établie sur l'ancienne Allée des Morts.
Lorsque cette partie des travaux d'embellissement du Cours sera terminée notre belle esplanade aura vraiment bon air, sans compter qu'elle aura été considérablement agrandie, ce qui est à considérer.
ll ne restera plus à faire, alors, que le kiosque de la musique dont le soubassement, en ciment armé. est déjà achevé et dont une partie du bâti en fonte est arrivée.
A ce sujet se pose tout naturellement la double question de l'esthétique joint à un acoustique qui ne laisse rien à désirer, questions délicates qui doivent certainement avoir été étudiées par des gens compétents mais sur laquelle nous nous permettons d‘insister, parce qu’il ne s'agira plus d'un édicule en planches, provisoire, et que l'on peut aisément modifier, mais d'un ouvrage d'art, sérieux, définitif, qui coûtera un bon prix et qui ne saurait être retouché sans nouvelles dépenses lorsqu'il sera achevé.
Son emplacement nous parait bien trouvé : il sera à peu près au centre de l'esplanade, avec assez de place pour circuler et au besoin danser tout autour ; nous voulons donc bien croire que les autres conditions indispensables se trouveront également réunies et nous l'espérons avec tous ceux qui s'intéressent à cette importante question.

Concerts sur le nouveau Kiosque à musique de la Promenade du Cours
7 octobre 1909 — Programme des morceaux qui seront exécutés par la Musique municipale, le jeudi 7 octobre, de 8 h. ½ à 10 heures du soir : Les Cadets. Sousa. — Concordia, ouverture. Fontanelle. — Fiançaille, valse. Wesly. — Les Huguenots, bénédiction. Meyerbeer. — Les Mousquetaires au Couvent, fantaisie. Varney. — Fantaisie, polka pour clarinette. Nattes.
31 octobre 1909 — Programme des morceaux qui seront exécutés par la Musique municipale, le dimanche 31 octobre, de 2 h. ½ à 4 heures du soir et du lundi 1er novembre à la même heure : 1. Marche militaire. — 2. Phedra, ouverture. Massenet. — 3. Mascarade, ballet. Lacome. — 4. Le Barbier de Seville. Rossini. — 5. Mireille, fantaisie. Gounod. — 6. Olga, mazurka. Lemoal.
1. Les Cadets de Russie. Sellenick. — 2. Ouverture de concert. Pares. — 3. Le Chalet, pour basse. Adam. — 4. Ballet Russe. Luigini. — 5. La fille du tambour major. Offenbach. — 6. Polka Espagnole. Gentil.

19 décembre 1909 — Musique municipale. Programme des morceaux qui seront exécutés le dimanche 19 décembre, de 2 h. ½ à 4 heures : 1. Caballero en Plazo. Genin. — 2. Le Barbier de Scville, ouv. Rossini. — 3. Pile. valse. Parès. — 4. Les dragons de Villars, fantaisie. Maillur. — 5. Les mousquetaires au couvent, fantaisie. Varney. — 6. Gourko, marche héroïque. Joubert.
1er mai 1910 — Programme des morceaux qui seront exécutés par la Musique municipale le 1er mai 1910, de 2 h. ½ à 4 heures, sur le kiosque du Cours : La Viennoise. Krall. — Si j’étais roi. Adam. — Mireille. Gounod. — Très jolie. Waldteufel. — Faust. Gounod. — Sabre au clair. Trave.
2 juin 1910 — Musique Municipale — Programme des morceaux qui seront exécutés le jeudi 2 juin, de 8 h. 30 à 10 h., sur le kiosque du Cours : Polonaise de concert. Vidal. — Hamlet, fantaisie. Thomas. — Herodiade, fantaisie. Massenet.
Faust, chœur des soldats, musique et orphéon.
Orphéon : Adieu des hirondelles. Ritz. — Liberté. Chapuis.

2 avril 1911 — Musique municipale. — Programme des morceaux qui seront exécutés le 2 Avril 1911, de 2 h. ½ à 4 h. du soir : 1. Marche française. Divoir. — 2. Chants de guerre. Andrieu. — 3. Les Dragons de Villars. Maillart. — 4. Le Chalet. Adam. — 5. Carmen, fantaisie. Bizet. — 6. Le Trompette de Marengo, polka pour piston. Meurgey.

Grasse - Kiosque à musique sur la Promenade du Cours — Kiosque, Cours et Square Fragonard et Casino à gauche
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14 juillet 1911 — La Fête Nationale sur la Promenade du Cours
— Programme. Jeudi 13 juillet, à 8 heures ½, grande retraite aux flambeaux ; à 10 h., à la place Neuve, feu de joie.
Vendredi 14 Juillet, sur l'esplanade du Cours, Concours de Chant.
A 10 heures, sur le Cours, jeux divers : marmite, baquet, poêle, trois sauts, prix en espèces. — A 3 heures, à la place Neuve, Mat de Cocagne. — A 4 heures, sur le Jeu-de-Ballon, course d'hommes.—
A 5 heures, sur le Jeu-de-Ballon, course de Jeunes Gens au-dessous de 16 ans, prix en espèces. — De 8 h. ½ à 10 heures du soir, sur le Cours, Concert par la Musigue municipale, Bataille de Confetti.

26 mars 1911 — La Bataille de Fleurs à Grasse
— Dimanche prochain, 26 mars, aura lieu une grande bataille de fleurs, dont voici le programme :
A 8 heures du matin, réception de la Fanfare du 7e bataillon de chasseurs, à l'ancien Collège. Défilé en ville.
A 1 h. ½ du soir, réunion des musiques et voitures. Parcours : A 2 heures, départ par l'avenue Vicloria, avenue Thiers, place de la Foux, boulevard du Jeu de Ballon, Fontaine du Cours. De 4 h. à 4 h. ½, distribution des bannières, concentration des musiques, place de la Foux.
Bal populaire, bataille de confetti parisiens.
A 8 h. 30, retraite aux flambeaux par toutes les musiques.
De 9 à 10 heures, grand bal populaire sur l'Esplanade du Cours par la Musique municipale. DE 10 heures du soin à 2 heures du malin, veglione au Casino municipal.
A 11 heures, grande redoute blanche au Théâtre Municipal.

31 août 1911 — L'Orphéon cherche du personnel qualifié
— Les personnes ayant des capacités suffisantes et qui désireraient faire partie de cette Société, sont priées de se faire inscrire, dans le plus bref délai, chez M. Romano, chef, ou M. Niel, président.
— Suivant le désir exprimé par un grand nombre d’amis et membres honoraires, cette Société aura l'honneur de se faire entendre de nouveau, ce soir, jeudi, à l'issue du concert de la Musique municipale et de l'Orphéon l'Espoir Grassois. Le programme est ainsi composé :
Les Romanichels. Blémant. — La Violette, chœur. Paliard. La Ronde des Oiseaux. Aubry (avec solo de baryton par M. J. Doudon)


Derniers concerts de la Fanfare du 23e bataillon de chasseurs alpins avant le conflit
30 avril 1914 — Concerts d'été. L'excellente fanfare du 23e chasseurs alpins, dirigée par M. Octobon, commencera ce soir jeudi 30 avril, sa série des concerts d'été. Elle se fera entendre tous les jeudis soir, de 8 h. 30 à 9 h. Elle jouera, en outre, dimanche prochain, dans l'après midi.
7 mai 1914 — La Fanfare du bataillon, ou plutôt son sympathique chef M. Octobon, sembla avoir entendu notre appel et il s'est efforcé d'y répondre de son mieux.
C'est ainsi que le jeudi 30 avril ce petit corps musical inaugurait sur le Kiosque du Cours, le premier concert du soir, puis sans interrompre les retraites du samedi, le dimanche 3 mai, il se rendait de nouveau sur le Kiosque pour donner un concert d'après-midi, commençant son alternance avec la musique municipale.
Tout cela est bien et nous ne saurions que savoir gré au commandant du bataillon de chasseurs, d'abord, qui a permis ces concerts, et ensuite au chef du fanfare Octobon qui, malgré le petit nombre de soldats musiciens dont il dispose, a fait des efforts louables pour monter un répertoire, facile forcément. mais suffisant pour tenir le mois de mai.
Il ne faut pas oublier, en effet, que c'est au commencement de juin que le bataillon quitte la caserne pour gagner les hauts sommets où, pendant quatre mois environ il se livrera à des exercices de stratégie, à des manœuvres alpines ayant pour but de fortifier et aguerrir les jeunes soldats.
A ce point de vue, il nous semble que c'est commencer un peu tard les concerts réguliers, puisque ce n'est guère qu'un mois qu'ils dureront ; espérons qu'avec la loi de trois ans le recrutement des fanfaristes deviendra plus facile et qu'alors les auditions musicales pourront être plus agréables et d'une plus longue durée.
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Re: Kiosques à Musique

GRAULHET - Le Kiosque de la Grande-Place
(TARN)
Le précieux plan napoléonien de Graulhet de 1811 nous enseigne que, du Château féodal du XIIIe-XIVe siècle qui dominait la ville, il ne subsiste rien.
Ce château surplombait un vaste enclos appelé le
Jardin du Seigneur, ancienne zone marécageuse infestée de grenouilles le long du Dadou. Les derniers Seigneurs de Graulhet occupant ces lieux sont Philippe Emmanuel de Crussol, marquis de Saint-Sulpice (1685-1761), puis son fils Charles-Emmanuel-Marie de Crussol, comte de Saint-Sulpice (1727 - † avant 1785). Ce dernier, mort sans descendance, le domaine castral, en très mauvais état, revient à sa soeur Marie-Louise-Victoire de Crussol, née vers 1720, comtesse de Senneterre de par son mariage avec le comte Henri-Charles de Senneterre dit de Saint-Nectaire (1714-1785).
La Révolution dépouille Marie-Louise-Victoire de Crussol du Château de Graulhet en ruine et de son Enclos du Seigneur. La fille de cette dernière, Marie-Charlotte de Senneterre (1750-1794), seconde épouse en 1770 du maréchal Louis de Conflans, marquis d'Armentières (1711-1774), est guillotinée le 26 juillet 1794.

Dès le 15 floréal de l'an II. — 4 mai 1794 —, la municipalité graulhétoise projette l'acquisition du pré ou Jardin du Seigneur pour y tenir les foires :

— La ville de Graulhet, manque de local pour la tenue de ses foires et marchés tant renommés, si utiles au commerce et à l'agriculture.
Les hommes qui s'y rassemblent, le bétail de toute espèce qu'on y amène et les marchandises qu'on y apporte restent pêle-mêle dans les rues ; elles en sont encombrées : mille obstacles contrarient et mille dangers environnent ceux qui, pour vaquer à leurs affaires, sont forcés de rester dans le rassemblement ou d'aller d'un lieu à un autre. La presse favorise le brigandage des filous et offre des victimes aux coups des animaux vicieux ; il est rare qu'un jour de foire ou de marché se termine sans que des citoyens aient à gémir, les uns d'avoir été volés, les autres des blessures qu'ils ont reçues ; plusieurs y ont trouvé la mort.
Lors de la Séance du directoire exécutif du 25 prairial an IV — 13 juin 1796 — la municipalité de Graulhet dépose une demande auprès du Conseil des Cinq-Cents pour l'obtention d'un pré national en vue d'y établir un champ de foire :
— Il s'agit d'un établissement d'utilité publique. Le pré contient deux arpents évalués 1.300 livres en numéraire et peut être séparé sans inconvénient des autres propriétés appartenant à la République.(2 arpents équivalent à environ 5.000 m²)
La ville de Graulhet procède à cette acquisition le 16 nivôse de l'an V (5 janvier 1797) ; le Jardin du Seigneur va alors être nivelé les années qui suivent et devenir la Place Publique dite le Foiral.

Le terrain et les ruines du château de Graulhet vont également tomber dans l'escarcelle de la commune : le 28 pluviose de l'an XIII — 17 février 1805 — il sont adjugés au titre de biens d'émigrés, pour 41.762 francs et 83 centimes, à Charles Louis Gabriel de Conflans, marquis d'Armentières (1772-1849), fils de Marie-Charlotte de Senneterre, décapitée en 1794.

L'ancien château est alors démoli et arasé, une terrasse y est installée tenant lieu de promenade.
Entre 1805-1810, un bâtiment, ce sera le seul, est édifié sur le Foiral, sur la partie droite de la Terrasse du Château : le Café dit
Le Tivoli. Très populaire et fort bien situé, celui-ci, pendant plus d'un siècle, sert bien entendu de salle de banquet, de restaurant, de bal, mais également de lieu de réunions et de salle de répétition des fanfares et orphéons graulhétois. Le 10 février 1917, le Tivoli s'effondre, des fondations ayant cédé ; la municipalité rachète l'établissement qui disparaît et en profite pour agrandir la terrasse du château.

Plan de Graulhet en 1811 (partiel)
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C'est grâce à un sordide assassinat, qu'en 1856, nous avons une description très précise du Foirail de Graulhet.
Le 29 juillet 1855, Galinier, âgé de 16 ans, chaufournier à Graulhet, envoyé par son père aux mines de Carmaux pour y charger de la houille, est trouvé étranglé dans la charrette qu'il conduisait.
Confondus, les assassins sont mis aux fers avant d'être jugés devant la cour d'assises du Tarn du 21 au 23 décembre 1855 : il s'agit de Jean-Pierre Camboulives et de Parayré. Selon la version de Camboulives, celui-ci comptait, en se débarrassant de Galinier, avec l'aide de Parayré, prendre pour épouse la soeur de Galinier...
Camboulives témoigne et relate son escapade au bal Tivoli et sa promenade au château et au champ de foire de Graulhet :
— Le 29 juillet, le fils Galinier devait partir pour aller chercher du charbon à Carmaux, mais je ne savais pas à quelle heure ; je sortis, comme je l'ai dit dans l'instruction, et j'affirme que j'ai passé ma soirée comme je l'ai indiqué ; après ma sortie du bal Tivoli et ma promenade au château et au champ de foire, je me dirigeais vers la maison Galinier, en descendant le faubourg Laval, lorsqu'à quelque distance j'aperçus devant la porte la charrette qu'on attelait, et quelques personnes auprès. Et je me dis : Voici l'occasion ! (... scènes d'horreur)
Après cela, je sautai à bas de la charrette et m'éloignai ; mais bientôt, réfléchissant que l'on pourrait porter les soupçons sur moi, je revins sur mes pas, et je pris alors la montre et l'argent pour faire croire qu'un voleur de grand chemin avait commis le crime. Je rentrai à Graulhet et je jetai la montre dans le Dadou ; j'ai caché l'argent à peu de distance de la maison Galinier.

A l'issue des audiences, les deux assassins sont condamnés à la peine de mort. Celle de Parayré est commuée en condamnation aux travaux forcés à perpétuité ; Camboulives, quant à lui, n'y coupe pas : il vient éternuer dans le sac sur le Foirail de Grauhet le 30 juillet 1856, à 8 heures.
Le 4 août 1856,
Le Droit, journal toulousain, nous gratifie d'un intéressant cliché du foirail graulhétois à l'occasion de cette exécution sur l'échafaud, dressé la veille par l'ordonnateur des hautes oeuvres, assisté de deux aides et de deux ouvriers charpentiers :
Le lieu de l'exécution était le foirail de Graulhet, vaste place irrégulière, bordée de trois côtés par des sycomores, et bornée par une muraille naturelle qui s'élève à pic à environ 40 mètres de hauteur. En haut se trouve une terrasse derrière laquelle s'étend la partie haute de la ville.

La grande affaire sur la place du Foirail, est bien entendu la tenue des nombreux marchés aux bestiaux et foires qui s'y succédaient toute l'année. Cette place change de dénomination dans les années 1880 pour s'appeler Place du Jourdain, tiré du nom des marécages qui l'occupaient autrefois.
De temps immémorial, le marché se tient tous les jeudis à Graulhet, tout d'abord place du Mercadial, puis place du Château et place du Jourdain. Les foires ont lieu, le 22 février, le 3 mai, le jeudi avant la Saint Jean, le 6 août et le 21 novembre. Une délibération du conseil municipal du 11 novembre 1883, entérinée par le conseil général du Tarn en août 1885, autorise Graulhet à tenir en outre une foire tous les premiers jeudis de chaque mois. Le 24 avril 1911, la commune obtient même une nouvelle foire spécifiquement consacrée aux mules et mulets.
La place du Jourdain accueille régulièrement de grandes Fêtes foraines très fréquentées ; la population graulhétoise a doublé en un siècle, phénomène lié à l'accroissement de l'industrie de la mégisserie-tannerie.

Graulhet - Le Marché, place du Jourdain et Terrasse place du Château — Jour de foire sur la place du Jourdain ; à gauche, muret et grille du kiosque
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De nombreuses formations musicales sont créées et se produisent à Graulhet, et nous voyons un premier Kiosque à musique édifié sur la place du Jourdain en 1892 et 1893 où la Fanfare municipale, fondée en 1877, est dirigée par son chef de musique M. Jammes, qualifié d'habile par les connaisseurs.
Ce premier Kiosque à musique, dont nous n'avons aucun cliché, était vraisemblablement constitué d'un entourage en pierre, de forme octogonale, surmonté d'une grille, dont le centre engazonné et fleuri constituait l'emplacement des concerts.
Si les mélomanes étaient attirés par les concerts dominicaux, lors des foires et fêtes foraines, des badauds étaient parfois attirés et dupés par certains commerçants, peu regardants, en profitant pour organiser quelques commerces illicites (voir ci après, 11 mars 1894).

Dix ans après la disparition de l'amiral
graulhétois Benjamin Jaurès (1823-1889), le conseil municipal emmené par son maire Charles Serres, décide de faire élever une statue à son effigie. Une souscription publique est lancée à laquelle la municipalité participe pour 5.000 francs en août 1899. Le monument sculpté par Gabriel Pech (1854-1930), dont le bronze est fondu par L. Gasne, est inauguré sur la place du Jourdain, le 27 septembre 1903, en présence du ministre de la Marine, Camille Pelletan. Le 9 juillet 1906, le modèle en plâtre de la statue est placé au ministère de la marine. (1)

Près du sommaire Kiosque à musique et du monument Jaurès, la municipalité fait aménager en 1906, un bassin et une Fontaine à son centre qui sera appelée
l'Arbre sur la Fontaine en raison du saule croissant à son sommet.

Graulhet - Fontaine, ancien Kiosque sans toiture visible en fond — Place du Jourdain, Statue Jaurès et Fontaine ; à droite, vue arrière du Café Tivoli et des terrasses du château
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En dépit des innombrables grèves et manifestations des mégissiers émaillant la vie graulhétoise depuis 1881, la Fanfare, l'Orphéon et l'Harmonie communales n'en demeurent pas moins toujours prêtes à organiser des concerts lorsque l'occasion se présente. Aussi, le 9 juin 1907, Félix-Jean Julien, maire de 1906 à 1919, décide-t-il le conseil municipal d'édifier un vrai Kiosque à musique sur la place du Jourdain, à l'emplacement de celui existant. C'est l'entreprise de Lavaur, le Comptoir de Serrurerie de M. Boutibonnes, qui est chargée de sa construction.
Le préfet du Tarn, Marie-Joseph Giraud, convié le 12 juillet 1908 pour l'inauguration du Kiosque à musique et du nouvel Hôtel de Ville, décline l'invitation, étant par ailleurs déjà engagé pour un banquet à Lautrec. L'inauguration est reportée pour le 19 juillet 1908.
Le nouveau Kiosque à musique du Jourdain, octogonal, est édifié sur un soubassement en pierre, muni d'une cave de rangement sous la terrasse, entouré de garde-corps en fer forgé. Les colonnes en fonte portent une toiture en écailles de zinc, ornée d'un clocheton à son sommet. Un petit muret garni d'une grille d'une hauteur d'un mètre encercle le kiosque sur tout son pourtour, ménageant un espace planté de buissons et de quelques arbres.

Graulhet - Vue aérienne
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Le Kiosque restera très actif jusqu'en 1939, mais s'essoufflera un peu après guerre.
En 1964, le Kiosque à musique est rasé pour aménager quelques places de parking supplémentaires. Le bassin et sa fontaine sont toujours là, mais le saule a disparu. ...tout comme les batraciens de l'ancien marécage !
Kiosque supprimé.

voir ici, Place du Jourdain à Graulhet, sans son Kiosque, aujourd'hui (festival 2013)
Zumba sur la place du Jourdain, aujourd'hui.
Concerts sur le Kiosque du Jourdain à Graulhet vers 1950 (cliché François Mazens).(1) (2) (3)

Le cliché du Kiosque de la Place du Jourdain est pris de la rambarde située sur la Terrasse de la place du Château
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publié par JeanMarc Mar 20 Juin 2017 13:56

27 mars 1892— Concert sur le premier Kiosque à musique attesté
— Graulhet. Fanfare. Voici le programme des morceaux qui seront exécutés aujourd'hui dimanche, à 5 heures du soir, sur le kiosque de la place du Jourdain :
1. Le vieux soldat, pas redoublé (Leroux). — 2. La Légion d'honneur, ouverture (Launay). — 3. Les Mousquetaires de la Reine (Halévy). — 4. Régina, grande valse (Labole).


5 mars 1893 — Le chef de la fanfare, M. Jammes, mène habilement les musiciens sur le Kiosque à musique
— Graulhet. Fanfare. Voici le programme des morceaux qui seront exécutés, dimanche 5 mars, à quatre heures du soir, sur le kiosque du Jourdain, sous l'habile direction de M. Jammes, chef de musique :
1. Le Mexicain, allégro militaire (X..). — 2. Robert le Diable, fantaisie (Meyerbeer). — 3. Parisiana, valse (G. Wetge). — 4. Le Château de Kénilvorth, solo (X..). — 5. Félicie, polka (Constant).


3 mai 1893 — Tandis que les bestiaux, ovins et bovins occupent le foirail du Jourdain, la place du Château s'occupe des volailles ; la place Mercadier, quant à elle présente ses étalages de fruits et légumes.
— Graulhet. Notre foire du 3 mai s'est tenue par un temps splendide.
Sur la place du Jourdain, peu de bêtes à cornes. Les moutons ne brillaient pas non plus par le nombre. Le marché des chevaux était cependant bien garni ; mais, s'il y avait le nombre, la qualité manquait.
Sur la place du Château, beaucoup de volaille, comme toujours ; les oisons surtout pullulaient.
La halle aux grains était peu approvisionnée.
Les étalagistes étaient très nombreux sur la place Mercadial et le long des rues les plus fréquentées.
En résumé, petite foire. Si elle a été moins fréquentée que d'habitude, il faut en attribuer la cause aux travaux des champs. Les dernières pluies ayant mis les terres dans une excellente situation pour recevoir les céréales de la saison, les propriétaires s'empressent d'ensemencer les maïs et les pommes de terre, qui devraient déjà montrer leurs tiges.
Les prix des bestiaux et des différentes denrées ont peu varié, depuis le dernier marché.

10 juillet 1893 — Une foire qui marche ! Le Jourdain tout comme le Château très satisfaits.
— Graulhet. Marché. Notre marché d'avant-hier, 8 juillet, a été très important. Depuis plusieurs mois nous n'avions pas vu une toile affluence de monde et de marchandises sur nos places. Ces dernières étaient toutes bien approvisionnées.
Le Jourdain, qui depuis longtemps était désert, était passablement occupé par des bêtes à cornes.
Sur la place du Château, beaucoup de volaille ; elle se maintient à des prix élevés.

Graulhet - Concert sur le Kiosque — Le Kiosque et la place du Jourdain, fontaine en fond
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11 mars 1894 — La danse du ventre sur la Place du Jourdain, réprimée par le commissaire
— A notre dernière foire, on voyait, dans la vaste place du Jourdain, de nombreuses tentes, un musée, une ménagerie, des ours qu'on faisait battre avec des chiens, une femme géante, dont le mollet, qui était étalé avec complaisance, mesurait près d'un mètre ; mais le spectacle le plus attrayant, pour les amateurs avait lieu sous une petite tente : un industriel vous invitait à entrer, d'un air mystérieux, il étalait d'abord à vos yeux des tableaux pornographiques et faisait ensuite apparaître, sur une estrade, deux jeunes demoiselles, d'une tournure très agréable, l'une âgée de quinze ans et l'autre de dix-huit ; ces intéressantes personnes, dans le costume primitif de notre grand'mère Eve lorsqu'elle habitait le paradis terrestre, exécutaient la « danse du ventre » et faisaient admirer aux jeunes gens et aux paysans ébahis la beauté de leurs formes.
Malheureusement pour elles, M. le commissaire de police de Graulhet, averti de ce qui se passait, arriva à l'improviste, accompagné de quatre gendarmes, fit saisir le petit mobilier, dans lequel figurait, chose étrange, un curé de grandeur presque naturelle — pas en chair et en os, bien entendu — qui, au moyen de ficelles cachées, se livrait aux mouvements les plus excentriques, et prenait des poses très peu convenables.
Ces industriels d'un nouveau genre furent amenés provisoirement en prison, et M. le commissaire s'empressa d'écrire au procureur de la République pour l'instruire de ces faits.
Le lendemain, il reçut l'ordre de faire conduire les délinquants au chef-lieu de l'arrondissement, où ils auront à comparaître devant le tribunal de police correctionnelle, et seront condamnés, sans doute, pour leurs exhibitions par trop réalistes.
Ce qui peut étonner, c'est que l'industriel en question protesta avec énergie contre l'injustice qui lui était faite, disait-il, et affirma qu'il avait été dans plusieurs villes, et qu'on ne l'avait pas empêché d'exercer son étrange métier.

1er mai 1897 — Cortèges et Retraite aux flambeaux interdits à Graulhet
— M. Valat, maire socialiste de Graulhet, ayant pris un arrêté autorisant, à l'occasion du 1er mai, un cortège processionnel, tant pour se rendre à la mairie qu'à la chambre syndicale, le préfet du Tarn s'est opposé à l'exécution des dispositions de cet arrêté et M. Hardy, sous-préfet de Lavaur, s'est transporté à Graulhet pour lui faire la notification. Il a, en outre, interdit hier soir la retraite aux flambeaux, à raison du tumulte qu'elle paraissait devoir produire.
Divers incidents ayant été annoncés comme possibles pour aujourd'hui, et des incidents graves s'étant produits il y a deux ans, le 1er mai, M. Naudin, secrétaire général de la préfecture, est parti dans la nuit pour Graulhet ; dix brigades de gendarmerie ont été envoyées à Graulhet.

19 septembre 1897 — Concert sous la Halle de Graulhet, par l'Orphéon et par l'Orchestre
— Graulhet. Concert. Programme des morceaux qui seront exécutés, sous la halle, ce soir dimanche, à 8 heures :
1. Vive la classe ! (Ithier), par l'orchestre. — 2. Sur la Montagne (Giroud), par l'orphéon. — 3. Champagne, polka chantée (Tourneur), chœur et orchestre. — 4. Surprise matinale, aubade (Sthies), par l'orchestre. — 5. Sur les remparts, chœur (Saintis), par l'orphéon. — 6. Chanson du Vieux Chêne (Andrieu, directeur), chœur et orchestre.

26/9/1900 — Le Palladium-Théâtre, une des attractions phare sur la place du Jourdain.
— Graulhet. Palladium-Théâtre. Cet établissement est installé sur la promenade du Jourdain, pour quelques jours seulement. Nous recommandons ce spectacle très amusant.
La place du Jourdain s'est peuplée, ces jours derniers de nombreux établissements forains.
Certains d'entre eux présentent de remarquables attractions. Nous avons déjà parlé de « l'Aquarium » qui renferme une belle collection d'histoire naturelle et une pieuvre de dimensions énormes. Hier, sont arrivés les bateaux balançoires, ils permettent de se livrer à un jeu aussi amusant qu'hygiénique.
Enfin, nous possédons aussi le « Palladium-Théâtre ». Ce dernier établissement donne, tous les soirs, un spectacle des plus complets. Nous remarquons, parmi les numéros de son programme, le Cinématographe-Lumière, les Fontaines lumineuses, la Féerie-apothéose, etc.

27 septembre 1903 — Inauguration du monument de l'Amiral Jaurès sur la place du Jourdain
— Le train ministériel est parti d'Albi à 8 h., M. Camille Pelletan était accompagné des députés et sénateurs républicains du Tarn.
A son arrivée à Graulhet, le ministre de la marine a été reçu par le maire, entouré de ses adjoints et des membres du comité d'érection du monument de l'amiral Jaurès, des sénateurs, députés et conseillers généraux républicains du département. Une foule énorme, massée aux abords de la gare, a acclamé le ministre aux cris de : « Vive Pelletan ! Vive le République ! »
L'inauguration du monument de l'amiral Jaurès a eu lieu à 2 h. et demie au milieu d'une affluence considérable. Le monument, œuvre du sculpteur albigeois Pech, se dresse au milieu de la place Jourdain. L'amiral est représenté en uniforme de général de division, son attitude est martiale et souriante. Quand le ministre arrive au pied de la statue, la foule l'acclame longuement.
Sur l'estrade, on remarque la veuve de l'amiral et son fils, la famille Jaurès, M. Barbey, vice président du Sénat ; le préfet, les députés républicains et les sénateurs républicains du Tarn, le maire, le président du Comité.
Après les remerciements du fils de l'amiral et les discours de M. Serres, maire et du président du Comité, le ministre prend la parole. Il retrace en même temps que la biographie et les hauts faits de l'amiral Jaurès, les vertus qu'il a laissées en exemple aux républicains. (...)
Le ministre termine son discours par un hommage sincère à la mémoire glorieuse de l'amiral Jaurès, général de la défense nationale pendant la guerre de 1870-71, à laquelle il prit part.
L'inauguration terminée, le ministre et sa suite quittent Graulhet par le train de 5 heures.

Graulhet - L'arbre sur la Fontaine, et statue amiral Jaurès — Statue amiral Jaurès et Kiosque à musique
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19 juillet 1908 — Inauguration du Kiosque à musique de Graulhet
— Il est quatre heures et quart lorsque M. Giraud arrive en automobile à Graulhet. Il est reçu à l'avenue de Lavaur, par le maire de Graulhet, entouré de son conseil municipal, par la compagnie des sapeurs-pompiers, la Fanfare, la Société de gymnastique et l'Harmonie.
Après avoir serré la main du maire, le cortège, aux sons d'un entraînant pas redoublé joué par la Fanfare, se rend à la nouvelle mairie. Un concert est immédiatement donné par la Fanfare, l'Harmonie et l'Orphéon. Pendant l'intervalle qui s'écoule entre l'exécution de chaque morceau la Société de gymnastique exécute quelques exercices.
A 6 heures du soir a eu lieu le banquet.
Après dîner les Sociétés musicales ont inauguré le nouveau kiosque.
Ce kiosque qui se dresse sur la place du Jourdain est d'un très joli effet. Il a été construit dans les ateliers de M. Boutibonnes, à Lavaur.
Après le concert grande fête de nuit.

10 février 1910 — Quasiment à chaque fois, les manifestations liées aux mouvements de grève atterriseent sur la place du Jourdain.
— Violents incidents à Graulhet. Graulhet, 10 février.
De graves incidents se sont produits, cet après-midi, à Graulhet, où les ouvriers sont en grève depuis plusieurs mois. Plusieurs charrettes chargées de marchandises, convoyées par des gendarmes, se dirigeaient vers la gare, lorsqu'un groupe de grévistes se massèrent devant elles. Pour les arrêter, ils se couchèrent, hommes et femmes, sur la route.
Il fallut employer la force pour les faire se relever mais d'autres ouvriers étaient accourus et une véritable bagarre se produisit. Des pierres furent lancées sur les gendarmes une mêlée s'ensuivit. Neuf gendarmes, dont un maréchal des logis, ont été blessés parmi les manifestants, M. Bressolle, président du comité de la grève, a été atteint à la tête d'un coup de poing. Au cours de la bagarre, le camionneur qui conduisait le charroi, M. Rouffiac, a été blessé à coups de bâton.
Enfin, les grévistes furent refoulés sur la place du Jourdain. Ils se massèrent à nouveau à cet endroit, et la gendarmerie dut encore intervenir. De nouvelles bagarres se produisirent, très violentes encore, et au cours desquelles de nombreux propriétaires et agriculteurs venus pour la foire, ont été renversés et contusionnés. Plusieurs grévistes furent blessés.
La gendarmerie arrêta M. Labessièrre, membre du comité de la grève et un de ses collègues. Ils ont été relâchés dans la soirée.
La nuit dernière, et ce matin, plusieurs lignes téléphoniques ont été coupées. Des isolateurs ont été brisés.
Les coupeuses de semelles, au nombre d'une centaine, se sont mises en grève ce matin.

15 mai 1910 — Après la Grève, la Fête !
— Graulhet, 15 mai. La population ouvrière de Graulhet était aujourd'hui en fête. Tous les trains arrivés dans la matinée avaient ramené dans leurs familles les enfants exodés depuis les débuts de la grève ; il en était arrivé de Decazeville, accompagnés par le député Cabrol ; de Rodez, de Carmaux, d'Albi, de Toulouse, et, à une heure et demie, M. Barthès, secrétaire des délaineurs de Mazamet, avait ramené les siens.
Des manifestations pacifiques avaient eu lieu à toutes les arrivées, mais la plus importante avait été organisée pour une heure et demie, à l'arrivée des enfants venant de Mazamet.
Le conseil municipal, précédé des drapeaux des divers syndicats, de la musique du comité de grève et suivi d'une foule énorme, a parcouru la ville. Aucun incident n'a troublé cette manifestation. On attend l'arrivée de Pataud qui, par le train de Lavaur, arrive à trois heures et demie.

Concerts sur le Kiosque à musique du Jourdain
14 juillet 1910 — Voici le programme du concert, que la fanfare donnera jeudi 14 juillet, à 9 heures du soir, au kiosque du Jourdain : 1. La Marseilaise. — 2. Le Compiégnois, pas redoublé. — 3. Sérénade tunisienne. — 4. Les Dunes de l'Océan. — 5. Feu d'artifice, quadrille (Romain).
13 juillet 1911 — Voici le programme du concert que la Fanfare donnera aujourd'hui jeudi, à 8 h. ½ du soir, au kiosque du Jourdain : 1. Coriovallum, pas redoublé (J. Kessels). — 2. Graulhet en Fête, ouverture (J. Martin). — 3. Marche indienne (Van Gael). — 4. Mascarade, airs de ballet (Lacôme). — 5. Joyeuse entrée du Prince Carnaval (E. Wesly)
10 novembre 1911 — Harmonie de Graulhet. Programme du concert du 10 novembre 1911 à 2 heures, place du Jourdain : — Le 2e chasseurs, défilé. Mougeot. — Teutatès, fantaisie originale (solistes : Bertras, Cordier). Corbin. — Gentil page, menuet. Fournier. — Cypris, fantaisie-polka pour piston (soliste : Cordier). Petit. — Les Cloches de Corneville, fantaisie. Planquette. Le chef : Philémon Andrieu.

9 juin 1924 — L'Union musicale au concours à Toulouse
— Au concours musical de Toulouse l'Union musicale de Graulhet remporte la mise :
Concours de la division d'excellence : 1er prix de lecture à vue ; 1er prix d'exécution ; au concours d'honneur, 2e prix d'honneur avec prime de 3.000 francs.

25 juin 1925 — Concert de l'Orphéon et du Rallye-cor de Graulhet place du Jourdain
— Orphéon et Rallye-cor de Graulhet. Programme du concert qui sera donné le jeudi 25 courant, place du Jourdain : Union, marche. — L'Orphéon des Joyeux vivants, choeur. — Séville, valse chantée. — Des Ailes, choeur. —Fanfarinette, polka.

9 juillet 1925 — Le silence est demandé afin d'apprécier les Concerts de l'Union musicale
— Union musicale. Programme du concert du 9 juillet. à 21 heures, sous la direction de M. A Gironce :
1. Roméo et Juliette, ouverture et bal des Capulets (Gounod). 2. Air de grâce de Robert le Diable, Partie
de chant, par M. Cordier (trompette), partie de cor anglais. par M. Montfraix (Bugle). 3. Allegro de concert. (A. Gironce). 4. Hamlet, Marche, air du Roi, vivats (A. Thomas). 5. Marche P.L.M. (Massenet).
Nous faisons appel aux bons sentiments de la population pour qu'elle réserve l'accueil le plus favorable à ces auditions en s'efforçant de faire le plus grand silence.

13 et 14 juillet 1925 — La Fête nationale à Graulhet
— Fête du 14 juillet 1925. Programme des fêtes :
Lundi 13 : 21 heures, salves d'artillerie, sonneries des cloches, retraite aux flambeaux avec le concours de l'Union Musicale, la clique des tambours et clairons de la Graulhetoise, les section des garçons et filles de la Graulhetoise et la subdivision des sapeurs-pompiers ; 22 heures, concert par le Rallye-Cor, l'Orphéon et l'orchestre symphonique ; 23 heures, bal, place de la Mairie.
Mardi 14 : à 5 heures, réveil en fanfare par le Rallye-Cor et les tambours et clairons de la Graulhetoise ; 5 heures, concours de pêche, rives du pont Saint-Jean ; 10 heures, démonstration gymnique par la Graulhetoise, sections filles et garçons, au Jardin public ; 11 heures, jeux divers et bal, place de la Bourse du Travail ; 14 heures, course cycliste, avenue de Réalmont (itinéraire : pont Saint-Pierre, route de Castres, Jourdain) ; 15 heures, courses pédestres, course aux ânes, place de la Gendarmerie ; 16 heures, mât de cocagne, place de la Bourse du Travail ; de 17 heures à 18 h. 30, concours de danse, rue Jean-Jaurès ; 21 heures, illumination de la place du Jourdain ; 21 h. 30, concert donné par l'Union Musicale ; 23 heures, grand bal, place du Jourdain.

Concerts sur le Kiosque à musique de la Place du Jourdain
24 février 1929 — Programme du concert de l'Union musicale de Graulhet, dirigée par M. Monfrais, à 16 heures sur le Kiosque du Jourdain : Mariquita, marche espagnole. Gesse. — Nostradamus, ouverture biblique. Walton. — Terpsichore, fantaisie ballet. L. Ganne. — Madame Butterfly, fantaisie. Puccini. — Espana, suite de valse. Waldteufel.
12 avril 1936 — Dimanche prochain, 12 avril, à 17 heures, l'Union Musicale inaugurera, au kiosque du Jourdain, la série des concerts annuels, par le programme suivant :
El Paseo, paso doble (G. Razigade). — 3e Marche aux Flambeaux (Meyerbeer), trompete solo, M. Cordier : a) Menuet. b) Havanaise. Extraits de la suite espagnole orchestrée pour l'Union Musicale, par M. J. Albus. — Faust, fantaisie (Gounod), (solistes Piston : M. Cordier ; bugle : M. Monfraix ; trombone : M. Puech.) — Ouverture de Tannhauser. (R. Wagner), 1re audition publique à Graulhet.

Graulhet - Place du Jourdain et Kiosque — Le Kiosque à musique
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10 juin 1936 — Concert de l'Union musicale au Kiosque du Jourdain
— Le prochain concert de l'Union musicale aura lieu le mercredi 10 Juin. à 21 heures, au kiosque du Jourdain. C'est exceptionnellement que le jour habituel est changé et pour une cause imprévue. Pour répondre au désir d'une certaine catégorie d'auditeurs et dans un esprit d'éclectisme, le programme de ce concert comporte des oeuvres essentiellement populaires, notamment une brillante fantaisie sur La Veuve Joyeuse, la Berceuse de Jocelyn, la valse Les Amourettes, un paso doble redemandé et pour terminer la triomphale ouverture du Roi d'Ys, imposée aux musiques en division d'excellence au récent concours de Saint-Raphaël.
Les amateurs de musique connue, d'airs faciles à retenir, seront donc satisfaits.
Pour la première fois, la musique partira du siège social, pour défiler en ville, tambours et clairons en tête. Elle se rendra au kiosque en suivant la rue Pasteur, la place du Mercadial, la rue Jean-Jaurès et la rue Gambetta Dorénavant, il en sera toujours ainsi, ce défilé donnant un air de fête aux manifestations d'une musique aimée de la population de Graulhet, et pour laquelle elle s'efforcera toujours de chercher à mieux mériter ses faveurs.
Programme du concert de l'Union Musicale du mercredi 10 juin, 21 heures, Kiosque du Jourdain : El Paseo (redemandé) Razigade. — Les Amourettes (valse) Gung'l. — Deux Berceuses : a) Don César de Bazan (Massenet) ; b) Jocelyn (B Godard). — La Veuve Joyeuse (fantaisie) F. Lehar. — Le Roi d'Ys, (ouverture) Lalo.
Nous souhaitons qu'il fasse beau, et espérons que le silence sera complet, tout au moins pendant l'exécution des morceaux.

Fanfare de Graulhet vers 1905-1910 (cliché François Mazens).
Harmonie de Graulhet vers 1905-1910 (cliché François Mazens).
L'orchestre-batterie-fanfare de Graulhet aujourd'hui.(1) (2)

Sociétés musicales actives à Graulhet en 1909 :
Orphéon de Graulhet, direction Andrieu, 28 exécutants ;
Fanfare de Graulhet, fondée en 1877, président Paul Durieu, direction Caussat, 75 exécutants ;
Harmonie de Graulhet, fondée en 1901, direction Andrieu, 35 exécutants ;
Les Tapins de Graulhet (tambours et clairons), dir. Ch. Mouriés, 10 exécutants ;
L'Alerte graulhetoise (tambours et clairons), direction Auque, 25 exécutants.


(1) Mon oncle Benjamin.
Non, rien à voir avec le film interprété par Jacques Brel ! En 1889, disparaît l'amiral graulhétois Benjamin Jaurès (1823-1889), dont, 10 ans après, tout le monde à Graulhet a oublié l'existence et qui en outre, né et mort à Paris, a rarement mis les pieds à Graulhet.
Seulement voilà, son neveu Jean Jaurès (en réalité Jean est cousin de Benjamin, mais il l'appelle familièrement "mon oncle"), en ces temps propices au socialisme à outrance, faisant parler de lui à tout bout de champ — ainsi voit-on ledit Jean Jaurès, le 16 octobre 1897, prendre la parole à Graulhet, lors d'une réunion organisée par le syndicat des ouvriers mégissiers de cette ville, et annoncer le
triomphe prochain des affameurs devant 2000 ouvriers chauffés à blanc par le politicien —, un certain Bédès, en 1898, conseiller municipal à Graulhet, se propose de ressusciter Benjamin Jaurès, l'occasion rêvée d'idolâtrer le Veau d'Or. Pour cela, le 3 juin 1899, le ministère de la guerre est contacté afin de participer à une souscription en vue d'ériger une statue à l'Amiral Jaurès, et, en août de la même année, le conseil municipal alloue une subvention de 5.000 francs à ce titre.
Le monument à Benjamin Jaurès est inauguré le 27 septembre 1903 en présence de Camille Pelletan.
Curieusement, bon nombre de Cartes postales illustrant cet événement, portent comme légende, à de nombreuses reprises,
Statue Jean-Jaurès. Etait-ce une manoeuvre délibérée destinée à mystifier l'Histoire ?
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

GRAY - Promenade des Tilleuls - Le Kiosque à Musique
(HAUTE SAÔNE)
Gray, après avoir eu ses premières fortifications, datant du XIIIe siècle, détruites puis reconstruites durant plusieurs décennies, fait appel en 1551 au capitaine gênois Ambrosio Précipiano, ingénieur à Dole, pour dresser les plans d'un réaménagement total de celles-ci. La nouvelle enceinte sera dotée de murs épais, flanqués de 7 bastions et demi-lunes. Quelques soucis de financement ralentissent la progression des travaux qui sont suivis par le contrôleur Thomas Poncelin. Ainsi les députés du Comté de Bourgogne, ayant été avertis par Précipiano qu'il n'y a plus de fonds pour poursuivre la construction des fortifications, le Gouverneur du Comté, François de Vergy (1530-1591), se charge, le 11 juin 1554, de fournir 2.000 francs afin de continuer les travaux qui seront finalement achevés en 1587.
En 1571, le gouverneur de Bourgogne cède aux graylois, moyennant un cens de trois deniers pour chaque toise mesurée, les fossés des anciennes murailles, à condition de n'y
point bastir ny faire aucune chose de pierre pour cloison, maisonnette, ny aultrement esdits fossés.

Renée de Ray (après 1541-1598), seconde épouse du gouverneur François de Vergy, réside depuis son mariage en 1577, tantôt à Gray, tantôt à Champlitte. Tous deux sont à la tête de nombreux biens fonciers, attestés par de multiples successions et cessions. En 1588, Renée de Ray offre à des frères Capucins, un vaste terrain situé en sortie de Gray, hors la ville, près de la Porte Haute dite porte Notre-Dame. Les lieux, proches des murailles, sont décrits comme des terres labourables.
Les Capucins font bâtir à cet emplacement leur couvent et leur église, consacrée en 1601. Une statuette de la Vierge, aux vertus soit-disant miraculeuses, placée dans la chapelle Notre-Dame de ladite église, va être vénérée à partir de 1617 et devenir un important lieu de pèlerinage. Le gardien du couvent des Capucins, instigateur, en 1616, de cette petite affaire — dons et offrandes en seront les conséquences directes —, s'appelle Jean Jolyot (vers 1587-1637), Père Gabriel d'Apremont en religion.

Les fortifications grayloises sont démolies partiellement en 1668, sur les instructions de Louis XIV données au marquis de Louvois, puis totalement rasées à partir de 1674 ; les bastions sont éradiqués, les fossés sont comblés.
La Chapelle de Notre Dame des Capucins est reconstruite en 1690, suivie par celle du couvent en 1737.
Entre temps, vers 1700, les Officiers municipaux de Gray décident d'embellir le quartier des Capucins. Sur un terrain libre, un Bosquet — appelé
le Cour et Cimetier Saint-Joseph — est aménagé et planté de Tilleuls alignés ; une allée de charmille, servant de promenade depuis le Couvent des Capucins jusqu'à la Porte Notre-Dame, est installée, ornée également de rangées de Tilleuls, tout au long. La Grande allée des Capucins est ainsi créée, au bout de laquelle le Bosquet dit le Cour et sa plantation de tilleux deviendra les Promenades de la Ville, puis la Promenade des Tilleuls et enfin les Tilleuls tout court.

Pendant deux jours, les vingt-trois et vingt-quatre Août 1740, Antoine Monot, sergent en la mairie de Gray fait battre la Caisse à travers la ville et ses banlieues, y compris du côté des R.P. Capucins, afin de lire et publier le règlement de police décidé par le sieur Agnus, Lieutenant-Général de Police de Gray et approuvé en Conseil municipal le 5 mars 1740. Le chapitre traitant du Bosquet et des Charmilles est savoureux et instructif. Agnus nous relate les déboires que la maréchaussée grayloise rencontre auprès de promeneurs indélicats n'appréciant apparemment pas la présence des Tilleuls, qu'ils font périr les uns après les autres en les écorçant du côté de la bise. Après avoir replanté les arbres endommagés, on a même été contraint d'engager un concierge pour surveiller les plantations. Les dégâts causés par ces vauriens ne s'arrêtent pas là : des tas de fumiers et autres excréments sont entreposés nuitamment sur le Bosquet et dans l'allée de charmille menant aux Capucins... (1)

Plan de Gray en 1816 (partiel)
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Plan de Gray en 1891 ensemble et détail
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Le temps béni des Capucins est révolu à partir de 1789, les pèlerinages sont bien entendu arrêtés net. Un des derniers Capucins du couvent de Gray, Jean-Baptiste Peucelet (1737-1794), père Emeric Mirlin, actif au couvent en 1791 et 1792, ayant refusé de prêter le serment de constitution civile du clergé est arrêté et emprisonné à Vesoul en mars 1792. Condamné à mort à Paris en tant qu'anti révolutionnaire, il est décapité le 8 germinal de l'an II (28 mars 1794). Le couvent des capucins, son église et sa chapelle sont détruits peu après 1792. Une partie des bâtiments conventuels sera préservée et transformée en refuge maternel.

Les premières formations musicales sont créées dans les années 1850 : l'Harmonie de Gray en 1857 avec Louis Hustache comme chef, l'Union chorale en 1859 avec M. Hannion à sa tête, la Fanfare de Gray de M. de Groot en 1863 et la Chorale de Gray de M. Petitguyot en 1867 dirigée par Jules More. Viennent s'ajouter les musiques militaires du 1er régiment de Dragons puis celle du 12e régiment de Hussards qui sont cantonnées dans la caserne de Gray, construite de 1773 à 1781.
Un grand Concours régional agricole est organisé sur la Promenade des Tilleuls en 1869, avec l'appui du baron Gourgaud, de la municipalité et de Louis Jobard (1821-1907), maire de 1868 à 1876. A cette occasion les Tilleuls sont agrémentés de nouvelles pelouses régulièrement tracées. Quantité de machines et d'instruments agricoles y sont alignés, des boxes spacieux sont édifiés pour loger le bétail : 545 bœufs et vaches, 122 moutons et brebis, 77 porcs et truies, 199 oiseaux de basse-cour... Des primes pour plus de 5.000 francs sont attribuées aux concours.

C'est le maire suivant, Pierre Victorin Renaud, élu de 1876 à 1881, qui se décide enfin à doter la Promenade des Tilleuls d'un Kiosque à musique, souhaité par les sociétés musicales Grayloises.
Inauguré en 1877, ce nouveau Kiosque à musique octogonal est accessible au moyen d'un escalier en bois de 10 marches, ce qui place, de manière inaccoutumée, le plateau des musiciens, très haut. Le soubassement de pierre, entouré d'un garde-corps en fer forgé, abrite un sous-sol de rangement muni d'une porte en bois. Les colonnes en fonte portent une toiture en zinc.
De nombreuses manifestations sont organisées sur les Tilleuls : concerts et festivals musicaux, foires expositions, fête foraine, concours de gymnastique, comices agricoles, courses de vélocipèdes...

Ouverte le 29 mai 1901, la ligne de tramways à vapeur de Gray à Dole, par Pesmes, est inaugurée à Gray le 6 octobre 1901, en présence du directeur des chemin de fer M. Pérouse. L'harmonie la Grayloise qui était conviée, exécute quelques morceaux de son répertoire dans le hall du dépôt des tramways. Ce tramway à voie métrique, appelé le Tacot par les usagers, traverse de part en part la Promenade des Tilleuls, jusqu'à sa fermeture définitive du 1er Janvier 1938.

Du 5 au 13 septembre 1925, une foire exposition est organisée à Gray à l'occasion de laquelle, le dimanche 6, le Monument au morts de 1914-1918 est inauguré sur la Promenade des Tilleuls. C'est à la suite d'un concours organisé en juin-juillet 1921 que cet édifice est commandé en 1922 pour un coût de 50.000 francs au sculpteur Georges Iselin (1875-1952) et à l'architecte Paul Marchand.

Gray - Les Promenades — Monument aux morts 1914 1918, Kiosque à musique en fond
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Déjà en 1740, nous l'avons vu, Agnus, lieutenant de police de Gray, avait beaucoup de mal à préserver des vandales, les malheureux arbres de la promenade des Tilleuls. Deux siècles après, rien n'a changé...
Dans la nuit du 20 au 21 mars 1934, six plants de sapins sont arrachés et laissés sur place dans une allée de la promenade publique des Tilleuls. Le 22 mars 1934, l'agent de police Branger finit par confondre les coupables du délit : il s'agit des sieurs Girardot et Soye. Traînés au tribunal correctionnel de Gray le 9 mai 1934, les fautifs s'en sortent à bon compte ! Relaxés ! L'architecte-voyer municipal Terrillon ayant constaté que les arbres ont été
replantés avec une diligence et des soins tels que deux d'entre eux seulement paraissent légèrement malades, le président Chevrier considère que les arbres ayant échappé à la mort, les délinquants sont seulement coupables d'une tentative de délit...

Le Kiosque à musique, quasiment inutilisé depuis le conflit 1945, est supprimé dans les années 1960. Un nouveau kiosque recouvert d'une toile est édifié sur la promenade des Tilleuls depuis 2004.
Kiosque supprimé.

voir Ici, Promenade des Tilleuls de Gray et nouveau kiosque, aujourd'hui.
Fête foraine annuelle sur la promenade des Tilleuls, aujourd'hui.(1/2) (2/2)
Ce qu'il reste du Couvent des Capucins aujourd'hui.

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publié par JeanMarc Lun 26 Juin 2017 16:04

14 juillet 1885 — Fête nationale du 14 juillet, à Gray. Concert au Kiosque des Tilleuls. Revue du 1er régiment de Dragons sur la promenade
— Voici le programme de la fête nationale du 14 juillet, à Gray.
La veille au soir et le 14 au matin, la fête sera annoncée par le son des cloches et des salves d'artillerie.
Samedi, à 8 heures ½, grande retraite aux flambeaux par la musique de la ville et la fanfare du 1er dragons.
A 8 heures du matin, le 14, revue de la garnison sur la promenade des Tilleuls.— A 9 heures, exercices du bataillon scolaire et mouvements par la Société de gymnastique.
A 3 heures, tirage de la tombola au profit de la caisse des écoles. — Grand tir au stand de la route de Champvans, offert aux jeunes gens des écoles, à la gymnastique et aux sociétaires.
A 4 heures ½, concert au kiosque des Tilleuls par l'Harmonie de Gray.
Le soir, illuminations des édifices publics et de l'hôtel de ville. — A 9 heures, grand feu d'artifice sur le quai Villeneuve, tiré par M. Ballassier, de Paris. La fanfare du 1er dragons fera entendre plusieurs morceaux de son répertoire.
Fête foraine.

2 août 1885 — Concert de la société de gymnastique la Grayloise sur le Kiosque des Promenades
— Voici le programme des morceaux que la musique de la société de gymnastique la Grayloise exécutera le dimanche 2 août courant, à quatre heures et demie du soir, aux Promenades : l. Richard Wallace, marche. Sellenick. — 2. La Poupée de Nuremberg, ouverture. Adam. — 3. Air au Chalet, pour baryton. Adam. — 4. La Comtessina, fantaisie. Ziegler. — 5. Le verre en main, polka des tziganes. Fahrbach.
Nota. — En cas de mauvais temps, les morceaux de ce programme seront exécutés le dimanche 23 août, à la même heure, aux Promenades.


15 août 1885 — Les Fêtes de Gray du 15 août : couronnement de la rosière, concert, jeux divers et fête foraine aux Promenades des Tilleuls
— A 2 heures, couronnement de la rosière. Le cortège, précédé par la musique municipale, escorté par les sapeurs-pompiers, partira de l'hôtel de ville pour se rendre aux Promenades, où aura lieu la remise solennelle du prix de vertu, fondé par M. le sénateur Joburd.
La musique exécutera plusieurs morceaux d'harmonie avec le concours de la société chorale.
A 4 heures. Aux Promenades, courses en sac, mât de cocagne, tourniquet. A 4 heures ½. Concert par la fanfare de la société de gymnastique la Grayloise.
Vingt-unième tir régional de Franche-Comté ouvert les 15, 16, 17 et 18 août, au stand de Champvans.
Distribution des prix au théâtre le 18, à 8 heures ½ du soir, sous la présidence de M. Versigay, député.
Dimanche 16, à 2 heures. Sur la prairie de Gray-la-Ville, courses de chevaux organisées par la société des courses de Gray.
Fête foraine aux Tilleuls. Bal champêtre.

13 et 14 juillet 1886 — Programme de la Fête nationale
1ere journée, 13 Juillet.
La fête sera annoncée le 13 au soir et le 14 au matin, par la sonnerie des cloches et des salves d'artillerie.
Les édifices publics, la place de l'hôtel de ville, les ponts, seront pavoisés, ornés de mâts, trophées et drapeaux.
A 8 h. ½, retraite aux flambeaux par la fanfare du ler régiment de dragons, la Grayloise et les sapeurs-pompiers.
2e journée, 14 juillet.
A 8 h., grande revue des troupes de la garnison.
A 9 h., exercices du bataillon scolaire, avec sa division de gymnastique, accompagné de la musique de Grayloise et de la société chorale. Maniements d'armes, charges, escrime à la baïonnette, boxe, mouvements d'ensemble. Le cortège se formera place de l'Hôtel-de-Ville.
Stand de Champvans. — Grand tir offert à la Jeunesse des écoles.
A 4 h. ½, concert au Kiosque des Tilleuls par la fanfare du 1er régiment de dragons.
A 9 h., grand feu d'artifice sur les quais, tiré par M. Ballossier, artificier de la ville de Paris. Fête foraine.

6 août 1887 — Concours musical de Gray. Quatre vingt sociétés participent à ce festival.
Gray. — Hier, dès six heures du soir les fêtes étaient annoncées par des salves d'artillerie. La ville était magnifiquement pavoisée et toutes les maisons ornées de décorations ingénieuses et du meilleur goût. On remarquait particulièrement les illuminations du cercle des officiers et les arcs-de-triomphe dressés devant la fontaine Pierre Fourier, à l'angle de la Grande Rue et de la rue des Terreaux, et aux entrées du pont de pierres et de la promenade.
A sept heures, le vin d'honneur a été offert à l'hôtel de ville, et M. Couché, adjoint au maire, a souhaité la bienvenue aux invités au nom de la municipalité grayloise. Une grande animation règne en ville.
Si la municipalité a élevé des arcs-de-triomphe aux différentes entrées de la ville, les particuliers ont rivalisé de zèle et de goût dans la décoration des rues. La plupart des maisons disparaissent sous des guirlandes de feuillages entremêlés de draperies aux couleurs nationales. A chaque pas, on rencontre de ces guirlandes qui, placées à travers les rues un peu étroites, figurent des portiques d’effets variés, où se mêlent la lyre traditionnelle, les mots de bienvenue et les blasons des villes dont les sociétés prennent part au concours.
Les Grayloises ont consacré de longues heures à faire des milliers de guirlandes entremêlées de roses.
Les sociétés arrivées hier soir ont été reçues au bruit du canon. La ville de Gray possède deux pièces d’artillerie servies par les pompiers, canons pacifiques n'annonçant que la joie et le plaisir.
Le cortège, parti de la gare, est arrivé à l'hôtel de ville, bannières déployées. Devant la façade noircie du vieux monument, qui, par son style rappelle la domination espagnole, les bannières des sociétés se sont groupées, et M. Couche, adjoint, a offert le vin d'honneur.
La fête foraine a lieu sur la promenade des Tilleuls, qui se prête merveilleusement à cette installation. Dans les longues allées, sous les arbres touffus, sont installés des jeux variés, des ménageries, des somnambules extra-lucides, etc., dont le personnel campe le long de la route de Champvans et fait de cette partie de la banlieue de Gray la reproduction exacte d'un dessin de Callot.
Dès le dimanche matin, les routes aboutissant à la ville sont couvertes de véhicules de toutes sortes, amenant la population des campagnes voisines. Le temps est splendide et un soleil éblouissant fait briller d'un éclat nouveau la décoration si originale de la ville.
A l'heure où je vous écris, a lieu le concours à vue. Le département du Doubs est largement représenté au concours ; à chaque instant, je rencontre des bannières portant des noms connus : Valentigney, Beaucourt, Hérimoncourt, Sainte-Suzanne, Vuillafans, et d'autres encore dont le nom ne me revient pas.
Les sociétés de Besançon ont obtenu un grand succès au concours à vue et au concours de quatuor. J'ai la certitude que, ce soir, je pourrai vous télégraphier de bonnes nouvelles.
La Lyre belfortaine, en revenant du concours de Gray, exécutera ce soir, vers cinq heures, au kiosque des Promenades, plusieurs brillants morceaux de son excellent répertoire.

Gray - Jet d'eau des Tilleuls — Entrée de la Promenade des tilleuls
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10 août 1887 — Courses de vélocipèdes aux Tilleuls
— Gray. Courses de vélocipèdes du 8 août — Grande animation aux Tilleuls ; beaucoup de monde sur la route de Champvans. La fanfare du 1er dragons avait bien voulu prêter son gracieux concours. Voici les noms des vainqueurs :
1e course. — Bicycles. — Distance, 3.180 m. 1er prix. Bourrier de Besançon ; trajet en 8 min. 10.
2e course. — Tricycles. — Distance, 3.180 m. 1er prix. Marcel Grandjean, de Gray ; trajet en 8 min. 12.
3e course. — Handicap bicycles et tricycles. — Distance, 40 kilomètres (Gray à Pesmes et retour).
Dans cette course, les bicyclistes ont rendu 10 minutes aux tricyclistes.
1er prix. Grandjean Marcel de Gray ; trajet en 1 h. 50 min. 40.


14, 15 et 18 août 1895 — Les traditionnelles Fêtes aoûtiennes de Gray
— Voici le programme des fêtes qui auront lieu à Gray, du 14 au 18 août courant.
Mercredi 14 août : A 8 h. ½ du soir, concert au Kiosque des Promenades, par l'harmonie la Grayloise.
Jeudi 15 : Distribution extraordinaire de secours aux indigents.
A 2 h. ½, couronnement de la rosière. Le cortège, précédé de l'Harmonie la Grayloise et escorté par la compagnie de sapeurs-pompiers, partira de l'hôtel-de-ville à deux heures pour se rendre aux Promenades, où aura lieu la remise solennelle du prix de vertu fondé par M. et Mme Jobard.
La musique exécutera plusieurs morceaux d'harmonie.
A 4 h., courses en sacs, mât de cocagne, tourniquet ; prix nombreux. Fête foraine aux Promenades. Bals, carrousels. théâtre forain, vélos, tir de salon et Jeux divers.
A 8 h. ½, quai Villeneuve, grand feu d'artifice tiré par M. Ballossier, de Paris.
Dimanche 18 : A 2 h. ½, au préau du collège, grande fête de gymnastique. A 3 h. ½, goûter offert aux enfants de quatre à 10 ans, des écoles de Gray.

6 octobre 1901 — Inauguration du tramways à vapeur de Gray à Dole, par Pesmes
— L'inauguration officielle de la ligne de tramways à vapeur de Gray à Dole, par Pesmes, a eu lieu aujourd'hui, sous la présidence de M. Pérouse, conseiller d'État, directeur des chemins de fer au ministère des Travaux publics, délégué par M. Baudin, ministre.
M. le représentant du ministre, les autorités et les invités ont été reçus à Gray, au hall du dépôt des tramways, par M. de Forestier, chef d'exploitation du réseau de la Haute Saône et par la municipalité de la ville de Gray ; puis à neuf heures un lunch a été offert par la Compagnie des chemins de fer vicinaux. L'harmonie la Grayloise exécutait pendant ce temps, quelques morceaux de son répertoire.
Le train d'inauguration a quitté Gray à dix heures du matin et est arrivé à Pesmes à onze heures et demie. A la gare a eu lieu la réception des invités par la municipalité de la ville de Pesmes. Le cortège s'est ensuite dirigé vers l'hôtel de ville, précédé par la musique les Enfants de la Jeunesse de Pesmes.
A midi, un grand banquet réunissait de nombreux convives.
A trois heures de l'après-midi, le train d'inauguration est parti pour Dôle, où a eu lieu un banquet offert par la municipalité.
A quatre heures du soir, sur la promenade publique des Tilleuls, une fête foraine réunissait la population de Pesmes et des villages voisins.

Gray - La Promenade des Tilleuls traversée par le Tramway à vapeur (cliché JP Rigouard Cparama)
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publié par Jean-Pierre Rigouard Ven 26 Juil 2013 08:21

12 au 14 juillet 1903 — La Fête nationale
Dimanche 12 juillet. — Ouverture de la fête foraine. Attractions et jeux divers, bal champêtre, buvette.
A 4 h. ½, au kiosque des Promenades, grand concert par la fanfare du 12e hussards.
A 8 h. ½, au Parc du Château, grande fête musicale patriotique et dramatique organisée par la Société chorale, sous le patronage de la municipalité et avec le gracieux concours de Mme Dreyfus, Mlle Jeanne Tourey, de Besançon, l'Harmonie Grayloise et le Rallye Graylois. Prix d'entrée : 0 fr. 50 ; chaises, 0 fr. 50: bancs, 0 fr. par place.
Lundi 13 juillet. — Distribution extraordinaire de secours par le bureau de bienfaisance. Le soir, salves d'artillerie et carillons.
A 8 h. ½, place de l'Hotel-de-Ville, grand concert par l'Harmonie Grayloise et le Rallye.
Mardi 14 juillet. — Salves d'artillerie, sonneries de cloches et carillons. A 9 heures du matin, revue de la garnison et de la compagnie des sapeurs-pompiers. Fête foraine aux Promenades. A 4 h. ½, place du 4 septembre, devant le monument de 1870, concerts militaire par la fanfare du 12e hussards. A 9 h., sur la Saône, feu d'artifice tiré par M. Boulanger, de Besançon ; brillantes illuminations des promenades et des édifices publics.
Pendant la durée des fêtes, la vente et l'emploi des confettis, plumes, balais, etc., sont rigoureusement interdits.

15 août 1903 — Les traditionnelles processions religieuses continuent à Gray
— Samedi 15 août, à l’issue des vêpres, a eu lieu avec un grand recueillement, la procession traditionnelle du vœu de Louis XIII. Elle a suivi la rue du Palais, la place du Quartier et la rue des Casernes et est rentrée vers 5 heures à l'église, au son de toutes les cloches. Un grand nombre de fidèles ont assisté à cette belle manifestation de piété envers la Sainte-Vierge.
— Le 17 juin 1906, le Maire donne lecture d'une pétition de la Libre-Pensée grayloise demandant la suppression des processions. La municipalité, consciente de ses responsabilités, animée des sentiments de liberté et de tolérance, est décidée à permettre toutes les manifestations, quel qu'en soit le caractère, en tant qu'elles soient compatibles avec le maintien de l'ordre public.

Pèlerinage Notre Dame de Gray le 16 mai 1909 - Fanfare Saint Joseph de Belfort sur le Grand Pont — Couronnement ND de Gray, arrivée des sociétés
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15 août 1903 — Le Rallye-Graylois au concours de Grenoble
— Le Rallye-Graylois, qui a pris part au concours de trompes de chasse de Grenoble, de samedi et dimanche, a remporté un véritable succès.
Cette société qui concourait en première division et luttait contre l'Echo des monts du Jura de Saint-Claude, a obtenu le 1er prix de lecture à vue.
En exécution, un prix ascendant avec félicitations du jury lui a été décerné.
L’Echo des Monts du Jura a remporté le 1er prix du concours d'honneur. Elle a obtenu le premier prix, prix ascendant exécution, diplômes d’honneur au directeur.


15 et 16 août 1903 — Fêtes de Gray
— Le temps est resté gris et très bas pendant toute la durée des fêtes de Gray.
La soirée de samedi et celle d’hier ont été fort animées. Hier, par suite de la faculté de lancer des confettis, l'entrain a été endiablé. La bataille commencée à 8 heures, ne s'est terminée que fort avant dans la nuit, laissant sur le sol de nos promenades une couche épaisse et multicolores.
Samedi, la rosière, Mlle Marie Burger, a été conduite par la Cie des sapeurs-pompiers, aux promenades, où il lui a été remis solennellement par le maire de Gray, le prix de vertu. A 4 heures, Mme veuve Pochard recevait à la mairie le prix Demban.
Hier dimanche, courses aux canards, mât de beaupré, course en sac sur l’île Sauzay.
Le spectacle le plus attrayant de la fête a été certainement la ménagerie Camillius, installée depuis huit jours à Gray et qui a donné des représentations suivies tous les soirs.
Plusieurs de nos concitoyens sont allés rendre visite aux fauves, dans l'intérieur même de leur cage. Hier, M. P..., qui s'était engagé avec enjeu de 100 francs, est entré à son tour dans la cage des lions, au cours de la représentation de gala qui terminait le séjour de la ménagerie à Gray ; ça a été l'attraction mouvementée de la soirée.

12 juillet 1905 — Cavalcade à Gray
— Dimanche a eu lieu la cavalcade organisée par l'Harmonie Grayloise avec le concours de cavaliers du 12e régiment de hussards.
Une grande partie des chars étaient traînés par des bœufs, ce qui contribua beaucoup au pittoresque de ce défilé dont le développement dépassait 500 mètres.
Devant le collège, les montants supportant les guirlandes et les gerbes de fleurs sous lesquelles se tenaient un groupe de jeunes filles se sont affaissés subitement. Il en est résulté un instant de panique parmi ces enfants qui se mirent à pousser des cris et à sauter à terre.
Il n'y a aucun incident à signaler.
Partie à 1 heure de l'après-midi, par un temps menaçant, la cavalcade s’est déroulée dans les rues jusqu'à 6 heures du soir, moment de la dislocation.

15 août 1905 — Fête patronale et couronnement de la rosière sur le Kiosque des Tilleuls
— Mardi 15 août, la fête de la ville de Gray a été célébrée solennellement dans notre église fort bien décorée pour la circonstance. Après les vêpres, la procession s'est déroulée à travers la ville, avec un grand ordre parfait.
— A trois heures, a eu lieu au Kiosque des Promenades, le couronnement de la Rosière. Le cortège était précédé de l'harmonie grayloise et escorté par la compagnie des sapeurs-pompiers.
Sur l'estrade d'honneur avaient pris place M. Ragally, maire de Gray ; M. Cayne, sous-préfet ; le chanoine Louvet, curé de Gray et la plupart des membres du conseil municipal.
Cette année, le prix de vertu fondé par M. et Mme Louis Jobart et qui consiste en une somme de 1.000 francs, a été décerné à Mlle Céline Gravelle, ouvrière en robes.
Avant la cérémonie une allocution très applaudie a été prononcée par M. le maire de Gray.

Quelques concerts sur le Kiosque à musique de la promenade des Tilleuls
26 juin 1904 — Harmonie grayloise. Programme du concert qui sera donné aux Promenades, le dimanche 26 juin, à 8 h. ½ du soir : Amiral Clignet, allegro. Grefe. — Lugdunum, grande marche. Destrubé. — La Chanson des Nids, polka pour petite et grande clarinette, solistes : MM. Fériel et Grec. Bacot. — La Mascotte, fantaisie, Audran. — Mazurka du ballet d’Hamlet, A. Thomas. Le directeur, Thévenin.
10 juin 1906 — Dimanche 10 juin, à quatre heures et demie du soir, la fanfare du 12e hussards donnera au kiosque des Promenades, un concert dont voici le programme : Les Cadets, marche militaire. Sousa. — Ciao, valse italienne. Bouchel. — La Reine Mab, fantaisie. Mourgues. — Berceuse, valse. E. de Vaèle. — Après la guerre, polka pour piston. Rohault. Le chef de fanfare, Bachelet.
2 juin 1907 — Dimanche 2 juin, à 8 h. ¾ précises, la Société Chorale de Gray donnera, au kiosque des Promenades un concert dont voici le programme : Le départ du régiment, pas redoublé. L. de Rillé. — La Saint-Hubert. — L'orphéon, avec solo. (paroles de Bérenger, lettre à Wilhem). — Aimer, chanter et. boire, valse. Farbach. — Marche lorraine. L. Ganne. Prière au public de se rapprocher du Kiosque le plus possible.
6 juin 1909 — Dimanche 6 juin, à 8 heures et demie du soir, le Rallye graylois donnera, au kiosque de la promenade des Tilleuls, un concert dont voici le programme : Souvenir de Rouen, fanfare. Laugé. — Hymne à Saint-Hubert, morceau du concours de Moulins. — A l'aventure, valse. Cantin. — Repas champêtre, concours de Moulins. — La Saint-Hubert à la Grande Garenne, fantaisie. — La Fête des ajoncs. Jobard.
13 juin 1909 — L'harmonie de Gray donnera, aujourd'hui, dimanche, à 8 heures trois quarts du soir, au kiosque de la promenade des Tilleuls, un concert dont voici le programme : Le Vétéran, pas redoublé. A. Thévenin. — Une matinée à Vienne, ouverture. Suppé. — Scènes pittoresques : a) Cortège ; b) Angélus ; c) Fête bohême. Massenet. — Adam et Eve, polka pour deux pistons. Reynaud.

Gray - La Promenade des Tilleuls et le Kiosque — Les Promenades
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18 août 1912 — Les Vétérans de la guerre de 1870 au Kiosque des promenades
— Dimanche 18 août 1912 a eu lieu à Gray la remise des médailles aux combattants de 1870 sous la présidence de M. le sous-préfet qui était accompagné de M. Couyba, sénateur, Ragally, député ; Peillard, colonel au 12e hussards, Moïse Lévy, maire de Gray, etc., etc.
A neuf heures, place de l'Hotel-de-Ville, formation du cortège à la tête duquel marche l'harmonie municipale qui prête son concours dévoué.
Au kiosque des promenades, les différentes sociétés au nombre desquelles figure la 237e section se forment en rang et le sous-préfet, après avoir prononcé un discours, attache la première médaille sur la poitrine du sergent Schmitz, chevalier de la Légion d'honneur, qui remet ensuite les autres médailles en commençant par Mlle Marianne Belfort, infirmière à l'hôpital de Gray, qui en 1870, soigna les blessés avec beaucoup de dévouement.
La cérémonie de la remise des médailles terminée, le cortège se dirige, aux accents de Sambre-et-Meuse au monument de la Défense, place du Quatre-Septembre.
Là, par les soins des médaillés, une belle couronne et des gerbes de fleurs sont déposées.
Trois discours ont été prononcés : le premier par M. Dubost, le second par M. Moïse Lévy et le troisième par M. Couyba.
Après les discours, le cortège se reforme pour se rendre à l'église où, à la Demande des organisateurs, un service religieux était célébré à la mémoire des soldats morts pendant la guerre.
A midi, dans la salle du Théâtre, bien décorée pour la circonstance, a eu lieu un banquet de 160 couverts très bien préparé et admirablement servi par le restaurant Berdin.
Au dessert, des discours ont été prononcés par M. Dubost au nom des Sociétés d'anciens militaires ; M. Mathieu, au nom de la Fédération Nationale des anciens militaires de France M. Moïse Lévy , maire de Gray.
Des toasts ont été portés par MM. Ragally, Drouet, Bouffaud, Colard père et le sous-préfet.
L'heure étant venue de se séparer, on s'est levé de table aux accents de la Marseillaise, entonnée par MM. Ginod, Bernard, Cardon et Hérard, et reprise en chœur par tous les convives.

9 au 16 septembre 1923 — Foire-Exposition sur la Promenade des Tilleuls
— Annonce de la Foire Exposition : La Grande Foire qui aura lieu à Gray du 9 au 16 septembre prochain, organisée avec le patronage des services agricoles, des municipalités de Gray et d'Arc-les-Gray, promet, dès à présent, d'être une importante manifestation agricole, industrielle et commerciale.
Elle se tiendra dans le cadre merveilleux de la promenade des Tilleuls.
Des attractions sont également prévues pour attirer, pendant la Foire, une foule de visiteurs.
— Compte rendu de l'inauguration de la Foire Exposition : La foire exposition fut inaugurés dimanche dernier, à 14 h. 30, par M. le préfet de la Haute-Saône, MM. les maires de Gray et d'Arc-les-Gray, assistés de M. le sous-préfet, du conseil municipal de Gray et de nombreuses personnalités.
Après avoir souhaité une cordiale bienvenue aux exposants. le maire de Gray félicite chaleureusement le comité de la Foire de la parfaite organisation de cette belle manifestation économique, qui fait le plus grand honneur à l'esprit d'initiative et de méthode de tous les organisateurs...
La Foire de Gray, installée aux Tilleuls, dans un cadre merveilleux, groupe plus de cent-trente exposants.
Le jour de l'ouverture, il y a eu plus de huit mille entrées payantes ; déjà de nombreuses affaires se sont traitées.
Samedi prochain, M. Chéron ministre de l'agriculture, présidera la distribution des récompenses des concours agricoles, et un grand banquet démocratique, qui aura lieu à 7 heures du soir.
— Un coup d'oeil sur la Foire Exposition : Gray connaît depuis l'ouverture de la Foire-exposition l'animation des grandes villes. Installés dans le cadre verdoyant des Promenades, les nombreux stands réunissent toutes les grandes marques du commerce et de l'industrie franc-comtoise.
Un goûtt très sûr a présidé à l'aménagement des stands, qu'il faudrait citer tous.
Produits alimentaires, vins, liqueurs, machines agricoles, moteurs, ameublements, automobiles, ustensiles de ménage, sont présentés très heureusement par les exposants dont l'ingéniosité n'est jamais en défaut.
Aussi le résultat est-il pour les organisateurs et les exposants un précieux encouragement. Le nombre des entrées a été approximativement de 8.000 dimanche, 9.000 mercredi et de 2.000 les autres jours de la semaine.
La partie artistique et musicale n'a pas été oubliée. Un joli théâtre de verdure est installé sur la foire et des représentations fort réussies y sont données. On y joue également une alerte revue locale, dont les auteurs gardent l'anonymat.
Le soir, d'innombrables ampoules électriques s'allument dans le feuillage, courent en guirlandes le long des stands et font de la foire une petite féerie.
Comme nous l'avons dit, M. Chéron, ministre de l'agriculture, est arrivé samedi à Gray. Les rues, pour le recevoir, étaient décorées et pavoisées. Le ministre a assisté à un grand banquet, au cours duquel il a prononcé un discours exaltant les joies du retour à la terre, discours qui a été chaleureusement applaudi.

5 au 13 septembre 1925 — Foire exposition grayloise et inauguration du monument aux morts 1914-1918 sur la Promenade des Tilleuls
Samedi 5 septembre, la grande Foire Exposition qui doit durer jusqu'au 13, s'est ouverte avec un plein succès. Les visiteurs ont afflué nombreux autour des stands des exposants à peine ouverts.
Les Tilleuls vont retrouver la grande animation des fêtes du 15 août. Cette fois, il ne s'agit plus de gondoles russes ou d'Eden-Palace. Une attraction nouvelle, plus noble, plus utilitaire est offerte. Attraction qui comprend d'infinies variétés et qui charme par sa débauche d'exposition, dans le cadre serein de nos promenades séculaires.
Gray, ville économique, ville commerciale à réuni dans les stands de sa grande Foire-Exposition, tous les produits de l'industrie moderne intéressant particulièrement la vie domestique, l'agriculture, l'atelier, le home. Dans l'enceinte même de la Foire, un théâtre de verdure, donnera journellement concerts, ballets et revues. La T.S.F. sera de la partie, plus loin, quelques attractions de kermesse distrairont joyeusement, et la buvette, car l'indispensable buvette existe, rafraîchira.
Sans aucun doute, cette grande manifestation économique marche vers un deuxième et formidable succès, son début en est le présage.
Dimanche 6 septembre. Malgré le mauvais temps, une foule considérable s'est présentée, hier, à la Foire de l'Exposition de Gray.
A 13 h. 55 est arrivé M. Chaumet, ministre du commerce, qui a été reçu par l'administration préfectorale, les sénateurs et députés du département et M. Couyba, ancien ministre.
Après un vin d'honneur a eu lieu l'inauguration du monument aux morts de la ville. M. Chaumet, prenant la parole après le maire, a prononcé un discours patriotique.
Une visite à divers établissement de bienfaisance, à la Chambre de commerce et à l'Exposition a eu lieu ensuite, puis le cortège s'est rendu au restaurant de la Foire, où un grand banquet a été servi.

Formations musicales actives à Gray en 1909 :
La Grayloise (harmonie), direction A. Thévenin, 60 exécutants ;
Société philharmonique (symphonie), président Thibaut, direction Charles Stoupanse, 50 exécutants ;
Le Rallye graylois (trompes), président Ragally, direction Ch. Chateau, 18 exécutants.


(1) Extrait du Règlement de Police du 5 mars 1740 relatif au Bosquet, à la plantation de Tilleuls et à l'Allée de Charmille des Capucins de Gray
Statuts et règlements concernans la Police qui doit s'observer en la Ville de Gray, ses Fauxbourgs, les Résidens, près les R. P. Capucins & la banlieue.
Fait et Délibéré à Gray, en Conseil, le Samedy, cinquième jour du mois de mars de l'An mil sept cens quarante.
Signé, Agnus, comme Lieutenant-Général de Police


CHAPITRE X.
Du Bosquet appellé le Cour, des Déhors & Avenues de la Ville, & des Voituriers.
Article Premier.
Au commencement de ce Siècle, les Officiers Municipaux de la Ville de Gray, pour l'embellissement des déhors de la Ville, firent édifier un Bosquet dans un Terrein vuide, à la proximité d'icelle, par une Plantation de Tilleux allignés, & ensuite une Allée de Charmille servant de promenade pour aller aux R. P. Capucins, dans la pensée que le Public y trouvant sa satisfaction, n'en chercheroit pas sa destruction ; ces Arbres cependant ne furent pas plutôt dans une grosseur à porter ombrage, que quelques mal-intentionnés s'avisèrent nuitamment de tous les écorcer du côté de la bise, dans la pensée de les faire périr, comme ils y ont réussi à la réserve de quelqu'uns qui existent encore aujourd'huy ; malgré toutes les poursuites que les Officiers de Police ayent pu faire pour en découvrir les Autheurs, ils n'ont pû y parvenir ; pour quoy ces mêmes Officiers Municipaux, depuis quelques années en ça l'ont fait repeupler de jeunes Arbres de la même espèce, desquelles on en a déjà coupé plusieurs, ainsi que plusieurs Charmilles aussi de l'Allée qui le suit, que l'on a aussi planté & repeuplé, depuis peu, non-obstant les soins d'un Concierge qu'ils y ont établi pour veiller à leur conservation.
Pour empêcher par la suite pareilles dégradations , il est défendu à tous Bourgeois, Résidens & autres, de tirer ou faire tirer du Sable dans aucunes Avenuës aux Chemins tirans à la Ville ni à côté, & dans le Bosquet appellé le Cimetier St. Joseph, à toutes personnes d'y faire paître en aucun tems du bétail de quelle espèce il puisse être, d'y faire passer aucunes voitures , ainsi que le long de ladicte Allée, ni la traverser, ni aucun bétail, d'écorcer ni couper aucun des Arbres qui y sont plantés ; d'arracher ni couper aucunes des épines formans une Haye vive qui entoure ledict Bosquet, ni aucunes Charmilles de ladicte Allée, à peine de cinquante livres d'amande, dont les Peres et Meres, Tuteurs & Curateurs, Maîtres à enseigner & Bourgeois tenans des Pensionnaires, Maîtres & Maîtresses répondront aussi en leurs propres & privés noms pour leurs Enfans, Mineurs, Ecoliers, Pensionnaires & Domestiques ; & dans ces derniers cas, d'être encore procédé contre eux extraordinairement, pour être punis exemplairement.
Article II.
II est défendu à tous Bourgeois résidens dans la Ville & ses Fauxbourgs & autres, de faire aucun Tas de Fumier plus près d'icelle de deux cens Pas du Bosquet, appellé le Cimetier St. Jofeph, & de l'Allée de Charmille tirant aux R. P. Capucins de cinquante Pas, à peine de dix livres d'amande, & d'être lesdicts Fumiers enlevés aux frais de ceux qui les y auront placés, ou fait placer sans qu'aucuns Voituriers puissent décharger leurs voitures chargées, soit de fumier ou de déblais dans aucuns Chemins, ou Avenues tirans à la Ville, à même peine.
Article III.
Aucuns desdicts Bourgeois résidens en la Ville & ses Fauxbourgs & Voituriers à qui il seroit venu à périr du bétail, de le conduire ou faire conduire au moins à mille pas de ladicte Ville & plus près des Chemins ou Avenues tirans à icelle de deux cens Pas, à peine contre lesdicts Bourgeois & Voituriers de cinquante livres d'amande, & contre chacun d'eux & de le faire enlever à leurs frais.
Article IV.
Ausdicts Bourgeois & Résidens de ne faire vuider leurs privés qu'en hyver ; & de nuit seulement, à peine de trente livres d'amande, sans que les Voituriers qui en conduiront les excrémens, puissent décharger leurs voitures aussi dans aucunes Avenues ou Chemins tirans à la Ville & plus près d'icelle de cinq cens pas, à peine de cinquante livres d'amande, & d'être aussi lesdicts excrémens incessamment enlevés aux frais de ceux qui les y auront placés ou fait placer.

Lu & publié ensuite des Ordres de Messieurs du Magistrat, tant sur la place Publique de la Ville de Gray, à tous
ses Carrefourgs, aux Perrières, Fauxbourg d'icelle, chès les Résidens pris les R.P. Capucins, à Gray-la-Ville, Velet, qu'à Esmoulins Banlieuës de ladite Ville ; & après avoir fait battre la Caisse par tous les susdits Lieux, par je soussigné, Antoine Monot, Sergent en la Mairie, les vingt-trois & vingt-quatre Août 1740.
Signé, Antoine Monot, Sergent.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

GRENOBLE - Jardin de Ville et Kiosque à musique
(ISÈRE)
Grenoble, dotée de remparts romains depuis le IIIe siècle, n'a que peu utilisé ses armes défensives au cours de l'histoire. Le vrai fléau contre lequel les grenoblois se sont battus vainement réside dans ses fleuves et torrents, et plus particulièrement le Drac, dont un des affluents situé à l'ouest de l'enceinte, se jette dans l'Isère, qui est, elle-même, traversée par la ville de part en part.
Les 12 et 19 novembre 1267, Guillaume Chaunais — ou Chaneti — et sa soeur Amandre vendent, pour 3.000 sols viennois,
une maison et une tour avec cour et pré derrière près de l'église Saint-André de Grenoble. L'acquéreur n'est autre que Guignes VII (1225-1269), dauphin du Viennois, d'Albon, de Gap et d'Embrun. Utilisant cette maison pour gérer et déposer leurs finances, le Dauphin et ses successeurs vont rapidement appeler ce bâtiment la Trésorerie, et la prairie derrière, le Pré de la Trésorerie.
Le dernier dauphin du Viennois, Humbert II (1312-1355), après avoir fait agrandir la Trésorerie en 1345, signe le rattachement du Dauphinois à la France en 1349.

La Trésorerie se situe, intra-muros, tout près de l'entrée de la porte de l'Esguier. Passée cette dernière, hors les murs, le Pré de la Trésorerie s'étend le long des fossés des fortifications, depuis la porte de l'Esguier jusqu'à Porte-Traîne et longe l'Isère jusqu'à atteindre un bras du Drac.
C'est précisément ce torrent du Drac, en forte crue, qui, en 1377, dévaste les cultures, les jardins et les maisons autour de la ville. Le pré de la Trésorerie est en partie entraîné dans les eaux.
Le 31 janvier 1378, un traité est passé entre les Consuls de Grenoble et l'entrepreneur Vivian Pelorce : pour 700 florins or, celui se charge de détourner le Drac
entre les deux rochers situés dans le mandement de Claix, au-dessous de l'eau de Suze, la banchère mère de l'eau dudit Drac, de manière à enrayer les crues successives sur le Grenoblois. Pelorce ne s'engage que pour 4 ans à entretenir les digues construites...
Et de nouvelles digues sont bâties, de nouvelles inondations immergent le Pré de la Trésorerie et ses environs.
En 1471, le Drac se déchaîne, rompt les digues, entraîne la route conduisant à Porte-Traîne, vient mettre à nu les fondations des remparts de la ville et submerge le Pré de la Trésorerie.
Les consuls et ingénieurs, les entrepreneurs et conseillers auront beau faire, les innombrables inondations grenobloises ne cesseront pas, la lutte contre le Drac est sans fin. Les habitants vont prendre l'habitude d'utiliser des
barquettes pour se déplacer en cas de besoin...

Plan de Grenoble en 1548 et 1842
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Plan de Grenoble en 1894
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François de Bonne (1543 1626), duc de Lesdiguières, est nommé gouverneur de Grenoble en 1591. De cette date jusqu'en 1606, il fait procéder à un premier agrandissement de l'enceinte de la ville ; en 1596, les anciennes murailles romaines situées le long du Pré de la Trésorerie sont rasées et reconstruites au-delà dudit Pré, près du bras du Drac.
Depuis le 6 mars 1595, Lesdiguières occupe à titre gracieux la Trésorerie en récompense de ses services rendus à la cause royale. Ne conservant que la Tour, il fait alors construire à partir de 1602, sur les plans de l'architecte Pierre La Cuisse, un Hôtel particulier en lieu et place de la Trésorerie.
Le Pré de la Trésorerie, qui servait occasionnellement de foirail, est ajouté à l'escarcelle de Lesdiguières en 1605.
Celui-ci procède alors, en 1620, à la métamorphose des lieux : le Pré, les remparts arasés et les fossés comblés sont transformés en un jardin d'agrément composé d'un parterre à la française et de deux terrasses surélevées, attenant au flambant neuf Hôtel de Lesdiguières. Dès son ouverture, le jardin, engazonné et fleuri sur son parterre, est planté en tilleuls et platanes sur une terrasse, est orné de marronniers sur la seconde ; un bassin sculpté est aménagé et une statue en bronze d'Hercule due à Jacob Richier (vers 1585-1641) est édifiée.
En 1667, deux lions en pierre sculptés par Jean de Lavau (1633-1691) seront ajoutés dans le jardin Lesdiguières. L'architecte et maçon Jean Alluys, quant à lui, réalise, en 1676, 3 fontaines aux caveaux dans le mur de la terrasse.

Grenoble - Jardin de Ville, allée - Jardin de ville et sa terrasse
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A partir de 1710, les héritiers des descendants du connétable de Lesdiguières, en l'occurrence Louis-Nicolas de Neufville, duc de Villeroy, autorisent le public à fréquenter le parc.
Le 5 août 1719, la municipalité grenobloise acquiert auprès du duc de Villeroy, l'Hôtel de la Trésorerie dit Hôtel Lesdiguières, le jardin et des dépendances pour 150.000 livres, dont la moitié comptant. En compensation la ville vend les annexes de l'Hôtel de la Trésorerie, l'hôtel de ville actuel situé place Grenette (acheté en 1683 19.000 livres et cédé en 1720 51.000 livres), le Jeu de Paume et les maisons en dépendant et une maison rue Montorgé, le tout produisant 87.300 livres.
Le parc Lesdiguières, d'une superficie d'un hectare 82, devient le Jardin de Ville, l'Hôtel Lesdiguières devient l'Hôtel de Ville.
Une dernière oeuvre sculptée caractéristique est érigée en 1882 sur le Jardin de Ville : il s'agit de la fontaine Le Torrent, bronze réalisé en 1878 par Urbain Basset (1842-1924).

Grenoble - Hercule au Jardin de Ville — Jardin de Ville, monument Le Torrent (carte James, Cparama)
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Fêtes, bals, cavalcades, feux d'artifices, illuminations, ascensions de ballon, retraites aux flambeaux et bien sûr, concerts sont monnaie courante sur le Jardin de Ville dont l'ampleur et la disposition des Terrasses engagent tous les spectateurs.
Les concerts musicaux foisonnent à Grenoble, tant militaires (4e et 12e régiments d'artillerie, Chasseurs alpins à pied, 46e et 89e régiments d'infanterie), que civils (l'Orphéon de Grenoble, la Fanfare grenobloise, l'Harmonie, les Trompettes et Rallye-Cor, l'Echo des Alpes).
Hormis le Jardin de Ville, des représentations ont lieu également régulièrement place de la Constitution — ancienne place d'Armes — et au Jardin des plantes. Fréquemment, une estrade en bois est utilisée pour rehausser les musiciens sur la Terrasse du Jardin de Ville, mais les grenoblois, malgré leurs revendications répétées, n'obtiennent pas de Kiosque à musique.

I - Kiosque du Parc Randon
C'est finalement en août 1864, qu'un premier Kiosque à musique est construit à Grenoble, non pas sur les lieux de concerts grenoblois en vogue, mais sur un quartier totalement excentré, loin de toute activité urbaine : au Polygone d'Artillerie.
Situé au confluent de l'Isère et du Drac, le Polygone est un vaste terrain de 114 hectares, acheté par la municipalité en 1805, au prix de 154.000 francs, destiné aux exercices et manoeuvres de l'école d'artillerie. Le colonel Rutty et son 4e régiment d'artillerie se sont chargés alors, de procéder au nivellement du terrain et aux quelques constructions de bâtiments nécessaires.


Grenoble, partie gauche du cliché - Jonction du Drac (au fond) et de l'Isère (en premier plan) : Polygone de l'Artillerie et ancien Parc Randon, situés tout au long du Drac à gauche, le long du Drac ; anciens abattoirs devenus site industriel le long de l'Isère.
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Du 5 au 7 septembre 1860 Napoléon III est en visite officielle à Grenoble. Le 6 septembre est consacré à visiter les constructions de l'Ecole d'Artillerie. Arrivé au Polygone à deux heures et demie, l'Empereur est à cheval, en grand costume de général de division, et accompagné de M. le Maréchal Castellane, de M. le Préfet de l'Isère, des généraux Leboeuf, de Frossard et Fleury, et d'un brillant état-major, dont le général Bourbaki. 4.000 militaires et sapeurs-pompiers sont de la partie. Drapeaux et bannières, tambours et clairons, acclamations accompagnent la revue des troupes. La cérémonie se termine par quelques remises de décorations...

Deux mois avant la visité éclair de Napoléon, soit le 30 juin 1860, le général Yves Fiereck (1805-1879) est affecté à Grenoble, à l'artillerie du Polygone. Fiereck qui est en contact étroit avec le maréchal grenoblois Jacques Randon (1795-1871), ministre de la guerre depuis 1859, prend l'initiative de concevoir un plan et faire réaliser des travaux afin de transformer la partie gauche du champ de manoeuvres du Polygone, le long du Drac, en jardin paysager avec un vrai kiosque à musique, éclairé par un triple réverbère, destiné à ses musiques militaires (12e R.A. ; 46e et 89e R.I.).
Le 3 janvier 1864, un décret impérial autorise la création d'un parc d'agrément au polygone, et accorde à ce titre une subvention de 4.000 francs. Randon et Fould, respectivement ministres de la guerre et des finances, sont chargés de l'application de ce décret...

C'est ainsi qu'est inauguré, en août 1864, le premier Kiosque à musique de Grenoble, dans le champ de manoeuvres du Polygone, qui est aussitôt baptisé Parc Randon, en hommage au ministre de la guerre. Fiereck lance des invitations pour attirer les amateurs et organise tous les samedis de concert un service d'omnibus permettant d'accéder plus commodément au Kiosque Randon du Polygone distant de 2 km des quartiers centraux de la ville.

Grenoble - Plan du Parc Randon au Polygone de l'Artillerie
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Des fêtes sont organisées sur le Parc Randon et de nombreux concerts y sont donnés jusqu'en 1868, date à laquelle le corps de musique d'artillerie ayant été supprimé, les concerts de soirée sont également abandonnés.
Le 29 juin 1870, deux semaines avant le déclenchement du conflit avec la Prusse, le Parc Randon
est mieux tenu qu'on ne pouvait l'espérer ; quoique la sécheresse ait cette année gâté les pelouses, la végétation y prospère à merveille ; les jeunes plantations y grandissent, et dans peu d'années ce sera, grâce aussi au magnifique cirque de montagnes qui l'encadre, une fort belle promenade.

Grenoble se trouve donc sans kiosque, mais les amateurs ne désespèrent pas. Lors de la séance du Conseil municipal du 12 août 1872, Ernest Calvat, maire de 1871 à 1874, est sollicité par M. Refait de la Commission de l'instruction publique, demandant la création au Jardin de Ville d'un kiosque pour les musiques qui viennent y jouer. Au vu du grand nombre d'autres dépenses urgentes qui s'imposent aux finances municipales, la création projetée est purement et simplement ajournée.
En février 1874, le bail datant de 1857, qui autorisait la jouissance des terrains situés au Parc Randon du Polygone, est résilié entre la Ville et l'Etat : les autorités militaires doivent installer sur ce parc de vastes hangars destinés à remiser les voitures du matériel de guerre. En mars et avril, les arbres et arbustes du Parc Randon sont alors transplantés
avec soin sur les autres jardins grenoblois.
Le Kiosque à musique du parc Randon, inutilisé depuis 1868, est alors guigné par le Jardin de Ville qui voit ainsi l'espoir d'en obtenir enfin un, et ce d'autant que le colonel commandant l'artillerie le lui offre.
Le conseil municipal du 28 avril 1874 est alors autorisé à faire enlever le kiosque et charge la sous-commission des travaux municipaux de trouver le meilleur emplacement d'installation.
Le 12 mai 1874, l'affaire est réglée : le Jardin de Ville n'obtiendra pas son Kiosque ! La sous commission, estimant que le style du Kiosque Randon n'est pas en harmonie avec celui du Jardin, jette alors son dévolu sur le Jardin des Plantes...

II - Kiosque du Jardin des Plantes
C'est donc décidé, l'ancien Kiosque à musique du Parc Randon est démonté et reconstruit au bosquet du Jardin des Plantes en juin 1874.
Ce jardin, appelé le Bois-Rolland, lors de sa création en 1782, était à son origine situé hors les murs de Grenoble, tout près des remparts sud de la ville. D'une superficie de 2 hectares 28, il est réaménagé et consacré au jardin des plantes depuis 1844. Bien avant l'installation de son inespéré Kiosque à musique, les musiques municipales y offrent leurs concerts toutes les semaines, et bien souvent, les mêmes concerts sont rejoués, une fois qu'ils sont passés au Jardin de Ville.
Les habitués du Jardin de Ville, très obstinés, ne désespèrent pas de rapatrier le Kiosque du Jardin des Plantes près de leur jardin favori. Ainsi le 15 mai 1880, le conseil municipal reçoit une demande en ce sens, qui n'aboutit pas.
Le 31 juillet 1892, suite à de violents orages sur la région, des peupliers et platanes sont déracinés sur les places et jardins à Grenoble, des toitures et cheminées sont emportées ; le Kiosque à musique du Jardin des Plantes est emporté dans l'ouragan... Il ne sera jamais remplacé.

III - Kiosque du Jardin de Ville
Le 22 octobre 1880, un promeneur habitué du Jardin de Ville se fait l'interprète de tous : Les dernières belles journées d'automne, qui s'achèvent en éparpillant les feuilles de nos chers marronniers, me faisaient songer hier que nous allons perdre aussi les agréables moments que nous font passer les excellentes musiques de la garnison, car n'ayant même pas de kiosque pour les abriter en été, nous ne pouvons penser à les exposer aux intempéries de l'hiver.
Les estrades en bois en guise de Kiosque à musique sur le Jardin de Ville finissent par exaspérer les mélomanes et, en 1884, la Commission des Travaux est chargée par Edouard Rey (1836-1901), maire de Grenoble de 1881 à 1888, d'arrêter un projet de Kiosque à la hauteur du Jardin et de l'Hôtel Lesdiguières dont tout un chacun s'enorgueillit.
L'architecte municipal Charbonnier, en fonction à Grenoble depuis le 20 février 1882, élève de l'école des Beaux-arts de Paris, est chargé de dresser les plans du futur monument musical et de modifier l'allée des Veuves et l'allée des Tilleuls, encadrant le Jardin de Ville. Le devis initial s'élève à 17.500 francs : 9.000 francs pour le Kiosque, 8.500 francs pour la transformation des allées. L'édifice, pouvant accueillir un orchestre de 100 musiciens sera construit sur la grande terrasse. Charbonnier est secondé dans sa tâche par Jean Laurat, entrepreneur et conseiller municipal grenoblois. Le 8 juillet 1884, le conseil municipal adopte ce projet.

Le 29 janvier 1886, les nouvelles sont bonnes : les travaux au Jardin de Ville sont commencés ;
on a enlevé les vieilles grilles rouillées, qui étalaient leur délabrement le long de l'allée des Veuves, pour procéder à l'élargissement de cette espèce de passerelle ; à l'intersection de cette allée et de l'allée des Tilleuls, doit être établi un kiosque qui sera livré, dit-on, le 1er mai prochain.
L'inauguration est fixée au 30 mai 1886 ; à cette occasion, une grande fête de bienfaisance est programmée au profit de l'œuvre du patronage des vieillards.
Le 29 mai 1886, la Commission des travaux passe commande pour le Jardin de Ville à M. Lebeau de Domène et M. Bouchayer de Grenoble de la fourniture de cent bancs au Jardin, soit 2.540 francs et 460 francs pour la réparation des anciens bancs. Le lendemain 30 mai, les essayages d'éclairages du kiosque sont concluants, de nombreux globes dépolis ont été installés.
Si
l'affreux cloaque désigné sous le nom de Bois est avantageusement remplacé par le nouveau somptueux Jardin paysager, la statue d'Hercule a fait les frais d'une restauration catastrophique qualifiée de vandalisme par les témoins.

Le Kiosque à musique du Jardin de Ville, tant attendu, est enfin inauguré le jeudi de l'ascension 3 juin 1886, la date initiale ayant été repoussée au dernier moment. De forme décagonale, ses colonnes sont en fonte et sa couverture de zinc ; de massifs balustres lui servent de garde-corps obturant l'arrivée du son et masquant le spectacle. Ces balustres qui n'ont pas l'heur de plaire à tout le monde seront d'ailleurs supprimés en 1937.

Le Jardin de Ville, tout comme le kiosque, hormis sa balustrade, ont, visuellement, subi peu de modifications depuis. L'Hôtel de Lesdiguières qui était devenu l'Hôtel de Ville a laissé la place au musée Stendhal en 1970, puis en 2004 à la Maison de l'International. De fréquents concerts ont toujours lieu sur le Kiosque.
Kiosque toujours en place.

voir ici, Kiosque du Jardin de Ville de Grenoble, aujourd'hui.(1/2) (2/2).
Hôtel Lesdiguières et Jardin de Ville aujourd'hui.
Terrasse du jardin de ville et kiosque à musique aujourd'hui.
Statue Hercule au Jardin de Ville aujourd'hui.
Jardin des plantes, aujourd'hui.

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publié par JeanMarc Jeu 27 Juil 2017 14:05

21 juillet 1861 — Concert de la musique du 5e régiment d'artillerie au Jardin de Ville
Programme des morceaux qui seront exécutés au Jardin de ville, par la musique du 5e d'artillerie, le 21 juillet, à 6 heures ½ : Pas redoublé. Gurtner. — Luisa Miller, air. Verdi. — Si j'étais roi, air. A. Adam. — Otello, duo. Rossini. — Le Tour du monde, valse. Olivier Métra. — Gretchen, polka. G. Vallier.
24 et 26 mai 1863 — Concerts au Jardin de Ville, puis au Jardin des Plantes
Programme des morceaux de musique qui seront exécutés par la musique du 46e régiment d'infanterie, à six heures et demie, au Jardin de Ville. Le 26 mai, le 46e régiment jouera les mêmes morceaux au Jardin des Plantes : 1. Le Grognard, allegro militaire, par Ackermann. — 2. La Dame blanche, ouverture, air, par Dallée. — 3. Le Pré aux Clercs, fantaisie, par Ackermann. — 4. Mosaïque antique, pot-pourri, par Boué. — 5. La Gazelle, polka, par Douard. — 6. Bouquet de valse, valse, par Boué.
17 juin 1863 — Concert de la musique du 46e Régiment d'infanterie au Jardin des Plantes
Programme des morceaux qui seront exécutés à 6 heures ½ au Jardin des Plantes : L'Espagnol, allegro militaire, Dallée. — Fra-Diavolo, ouverture, Bruner. — Jérusalem, fantaisie, Dallée. — Il Trovatore, fantaisie, Renault. — Rigolette, Mazurka, Lembray. — Le Sansonnet, polka, Giuseppe.

15 et 16 mai 1864 — Concours musical régional. Cavalcade. Fête de nuit au Jardin de Ville
Dimanche 15 Mai. — De six à huit heures du soir, sur la place d'Armes, dans l'enceinte du carrousel, Grand Festival auquel prendront part l'Orphéon de Grenoble et les trois musiques militaires de la garnison. Programme des morceaux qui seront exécutés :
1. Ouverture. — 2. La ronde villageoise, chœur chanté par l'Orphéon. — 3. Ouverture du Pré aux Clercs. — 4. Les Moissonneur» de la Brie, chœur chanté par l'Orphéon.— 5. Ouverture de Giralda. — 6. Le Chant du Bivouac, chœur chanté par l'Orphéon. — 7. La Fête des Moissonneurs.

19 août 1864 — Inauguration du Kiosque à musique du Parc Randon
— Hier soir, quelques dames et les plus hauts fonctionnaires de l'armée assistaient a un excellent concert donné à titre d'essai par la musique du 12e d'artillerie, au Polygone, à l'entrée de ce bois de Boulogne dont une haute influence a si heureusement conçu le plan et pressé la création. M. le général Fiéreck, notre compatriote, qui dirige avec une sollicitude si active et un dévouement si éclairé les travaux multiples nécessités par cette transformation d'un champ de manœuvres en jardin pittoresque, continuait son rôle de maître de maison et faisait les honneurs de la soirée.
Inspirée sans doute par le charme pénétrant des nuits d'été, et désireuse d'inaugurer dignement les soirées musicales du Parc Randon, la musique du 12e d'artillerie s'est surpassée et a brillamment conquis les applaudissements délicats d'un auditoire d'élite.
Un de ces kiosques dont un de nos collaborateurs a plusieurs fois sollicité l'importation à Grenoble, au nom des lois trop peu respectées de l'acoustique, s'épanouissait au-dessus des exécutants mis à l'abri, pour la première fois, des caprices du temps, et produisait un effet très original.
Constatons, cependant, que l'éclairage du kiosque, composé d'un triple réverbère, sera peut-être insuffisant pour la lecture des partitions.
Mais c'est là un inconvénient auquel il sera facile d'apporter remède, et s'il est nécessaire d'entourer le pavillon d'un deuxième cercle de lumière, il est permis d'espérer que la ville de Grenoble, qui seule profitera de tant de dépenses, ne refusera pas de s'y associer pour cette minime partie.
Et puisque la soirée d'hier nous fournit une occasion de rappeler sommairement les efforts continuels de l'autorité militaire pour être agréable à nos concitoyens, ajoutons, en terminant, que des deux feux d'artifice tirés lundi soir au Polygone, le premier, celui dont on a justement admiré l'éclat et sur tout la variété, avait été préparé par les soins de l'Ecole d'artillerie : Cuique suum.

Grenoble - Le Jardin de Ville vu de l'Isère — Jardin de Ville et Kiosque
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Organisation du Parc Randon
28 mai 1865 — A partir du 27 mai courant, il y aura musique militaire le samedi de chaque semaine, de 8 heures à 9 heures ½ du soir, au parc Randon.
Nous ne pouvons que remercier l'autorité militaire de son gracieux empressement à prévenir les désirs de notre population. Le parc Randon, dû à la haute initiative de Son excellence, le ministre de la guerre, et créé sous l'active et intelligente direction d'un autre de nos compatriotes, M. le général Fiéreck, sera avant peu notre promenade favorite : dès ce soir, les habitants de notre ville pourront constater ce que tant de bienveillants efforts ont ajouté à leurs plaisirs.

14 juin 1865 — Musique du Parc Randon. M. Laplace a organisé, pour tous les samedis de concert au Parc Randon, un service d'omnibus dont les départs ont lieu place de l'Etoile : premier départ à 7 heures, deuxième départ à 7 heures ½. Prix des places, 30 cent. — Retour après le concert.
17 juin 1865 — Musique du Parc Randon. M. Laplace a organisé pour tous les samedis du concert au Parc Randon un service d'omnibus dont les départs ont lieu à 7 h. ¼ précis :
Place Saint-André (café de la Table-Ronde ) ; Place de l'Etoile (café de la Perle).
Prix des places 25 cent (et non 0,30 c. comme on l'avait annoncé par erreur).
On trouvera également des omnibus au Parc Randon, pour le retour du concert.


Quelques Concerts et Fêtes au Parc Randon
17 juin 1865 — Morceaux de musique qui seront exécutés le 17 juin, à huit heures du soir, au Parc Randon, par la Musique du 12e d'artillerie :
1. Allegro militaire. V. Perrault. — 2. Si j'étais Roi, ouverture. Adam. — 3. Rigoletto, fantaisie.Verdi. — 4. Air varié sur un thème de Rossini. — 5. Faust, valse. Gounod. — 6. Moulinet, polka. Strauss.

29 juillet 1865 — Morceaux de musique qui seront exécutés le 29 juillet, à 8 heures du soir, au Parc Randon, par la Musique du 46e Régiment d'infanterie : 1. Le Héros, allegro militaire. Ackermann. — 2. Le jeune Henri, ouverture. Dallée. — 3. Robert le Diable, fantaisie. Meyerbeer. — 4. Rigoletto, quatuor. Verdi. —5. La Savoyarde, pastorale. Ennes Beer. — 6. La Gazelle, polka. Douard
17 juin 1866 — Morceaux de musique qui seront exécutés le 16 juin 1866, de 8 à 9 heures du sir, au Parc Randon, par la musique du 89e régiment de ligne :
1. Marche militaire. — 2. Giralda (fantaisie sur) Adam. — 3. L'Adige (tyrolienne). Bousquet. — 4. Don Juan (fantaisie sur). Mozart. — 5. Le Tour du Monde (valse). O. Métra. — 6. Anna (polka chantée) Gung'l.

29 juillet 1866 — Grande Fête au parc Randon.
A l'occasion de la Fête de saint Jacques, patron de Son Excellence le maréchal Randon, les habitants de la nouvelle ville, ayant obtenu l'autorisation de l'Administration municipale et l'agrément de l'autorité militaire,
viennent de créer une fête qui aura lieu chaque année au parc Randon, le dernier dimanche de juillet. Cette fête sera célébrée, cette année, le dimanche 29 juillet.
Programme de la Fête :
1. Mâts de cocagne à 2 heures de l'après-midi. — 2. Grande course en sacs à 3 heures. — 3. Chasse à la poule à 4 heures. — 4. Lutte à la benne d'eau à 5 heures. — 5. Danses et nombreux divertissements de 6 heures à 10 heures. — 6. Grande et brillante illumination à la nuit tombante. — 7. La fête se terminera par l'ascension d'un superbe ballon orné d'un bouquet et de branches d'artifice à 9 heures ¾.
Morceaux de musique qui seront exécutés le 28 juillet 1866, de 8 à 9 heures ½ du soir, au parc Randon, par la musique du 89e régiment d'infanterie.
1. Marche militaire. — 2. Martha (ouverture de). De Flotow. — 3. La Fiancée (fantaisie sur). Auber. — 4. Le Bouquet de valses. Boué. — 5. La Flûte enchantée. Mozart. — 6. Tivoli (polka). Bosch.

Quelques concerts au Jardin des Plantes et au Jardin-de-Ville
12 mai 1865 — Morceaux de musique qui seront exécutés le 12 mai à 4 heures du soir au Jardin des Plantes, par la musique du 46e d'infanterie : 1. Roland à Ronceveaux, allegro militaire. Lembray. — 2. Les Diamants, ouverture. Brunet. — 3. Fra-Diavolo, fantaisie. Ackermann. — 4. Le Trouvère, fantaisie. Bender. — 5. Les Nuits de l'Opéra, quadrille. Kentski. — 6. La Gazelle, polka. Douard.
18 juin 1865 — Morceaux de musique qui seront exécutés le 18 juin, à 7 heures du soir, au Jardin de Ville, par la musique du 46e régiment d'infanterie : 1. Une gondole à Soissons. Ackermann. — 2. Robin-des-Bois, ouverture, air. Ackermann. — 3. Le Pré-aux-Clerc, fantaisie. Ackermann. — 5. Souvenir de Milan, quadrille. Ackermann.
3 mai 1868 — Morceaux de musique qui seront exécutés le dimanche mai à quatre heures, au Jardin de Ville, par la musique du 89e régiment d'infanterie : 1. Le Fantassin. — 2. Le Barbier de Séville, ouverture. Rossini. — 3. Grenade, boléro. Pirouelle. — 4. Les rencontres. Drunkler. — 5. Armide, valse. Godefroy.
14 juillet 1872 — La société d'harmonie l'Echo des Alpes, sous la direction de M. Debeau, donnera un concert dimanche 14 juillet, au Jardin des Plantes, à six heures et demie du soir. Le prix d'entrée est fixé à 25 c. Programme : Allegro militaire. Blankmann. — L'Africaine, grande fantaisie arrangée par Sellenik. Meyerbeer. — Hélène, grande valse. Gurtner. — Ernani, grande fantaisie arrangée par Sellenik. Verdi. — Follette, scottisch.
27 juin 1875 — Musique du 52e de ligne. Programme des morceaux qui seront exécutés au Jardin de Ville les dimanche 27 juin et jeudi 1er juillet, de 8 heures à 9 heures ½ : 1. Allegro militaire. — 2. La part du Diable, ouverture. Auber. — 3. La Norma, fantaisie. Bellini. — 4. Grande valse. — 5. Si j'étais Roi, fantaisie. Adam. — 6. Cornet, polka. Arban.

12 juin 1873 — Concert du 14e Bataillon de Chasseurs alpins à Grenoble
— 14e Bataillon de chasseurs à pied. Programme des morceaux qui seront exécutés au Jardin de Ville, le jeudi 12 juin 1873, de 4 h. à 5 heures ½ :
1. Bourbonne, pas redoublé. — 2. L'Aimée, fantaisie. — 3. Le Belge, quadrille. — 4. L'Enchanteresse, ouverture. — 5. L'Aragonnais, boléro. — 6. Galop.

Grenoble - Concert au Kiosque en 1925, Harmonie des mines de Blanzy — Concert au Kiosque, Chasseurs alpins au premier plan
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11 mai 1875 — Concert au Jardin des Plantes
— Le festival donné hier an profit de l'œuvre nationale des orphelins de la guerre a été exceptionnellement brillant. Bien avant l'heure fixée pour le concert, le Jardin des Plantes était littéralement envahi par une foule aussi nombreuse que brillante. Malgré l'encombrement qui a permis à un certain nombre de personnes d'envahir l'enceinte des places réservées, les recettes ont dépassé, dit on, le chiffre de huit cents francs.
Quant au concert, il a été digne à tous égards — et ce n'est certes pas là un éloge banal — de l'œuvre à la fois patriotique et nationale au profit de laquelle il était donné.
Les solistes, déjà si appréciés de M. Léon Magnier et la musique du 52e se sont surpassés, notamment dans la Fantaisie sur les Noces de Jeannette et l'ouverture de Guillaume Tell. Quant à la célèbre Retraite de Crimée, elle a produit l'effet profond, irrésistible que l'on sait; tous nos compliments aux bois qui ont enlevé avec un brio
endiablé le trio qui contraste si heureusement avec les sonorités puissantes et les cuivres du premier motif.
L'Orphéon de Grenoble avait tenu à s'associer à cette fête, à laquelle son concours a assuré un programme fort agréablement varié. Nous le féliciterons de cette bonne action et de l'ensemble avec lequel il a chanté un chœur tout de circonstance de Schubert, l'Hymne au printemps.
En somme, excellente séance pour les exécutants, le public, — et l'œuvre nationale des orphelins de la guerre.

27 juin 1875 — Cavalcade et fête de nuit sur le Jardin de Ville
Cavalcade donnée au profit des indigents de la Ville. Le programme de la brillante fête de nuit qui viendra si heureusement compléter la journée du 4 juillet vient d'être définitivement arrêté. Il comprend un grand festival donné au Jardin de Ville, un feu d'artifice dont on dit merveille, l'ascension de deux ballons, etc.
Tout éclairé à giorno, le Jardin de Ville présentera un aspect féerique : à dix heures, aura lieu l'embrasement du Jardin.
Un droit d'entrée, perçu au profit des pauvres, donnera droit de circuler dans tout le jardin et d'examiner en détail les effets de lumière électrique, les portiques et les édifices dessinés par les feux multicolores.


Quelques concerts sur le Jardin de Ville
11 août 1878 — Musique du 4e régiment du génie. Programme des morceaux qui seront exécutés au Jardin de Ville les dimanche 11 et jeudi 15 août, de 7 h. ½ à 9 heures : 1. Don Pasquale, ouverture. Donizetti. — 2. Andante de la Symphonie en ut. Beethoven. — 3. Le Bengali, valse pour hautbois et flûte. Sellenick. — 4. Charles VI, fantaisie. Halévy. — 5. La Fiancée, fantaisie. Auber. — 6. Judas Macchabée, fantaisie variée. Haendel.
20 juillet 1879 — Musique de l'Ecole d'artillerie. Programme des morceaux qui seront exécutés au Jardin de Ville le dimanche 29 juillet, de 7 heures ½ à 9 heures : 1. Marche n° 1 des suites d'orchestre. Massenet. — 2. L'Ombre, fantaisie. Flotow. — 3. Il Crociato, fantaisie exécutée par les pistons et par les bugles. Meyerbeer. — 4. La Favorite, fantaisie pour clarinette solo. Donizetti. — 5. Faust, grande mosaïque. Ch. Gounod. — 6. Le Zizi, fantaisie-polka pour petite flûte. Sellenick.
14 et 18 septembre 1879 — Musique du 52e de ligne. Programme des morceaux qui seront exécutés au Jardin de Ville les dimanche 14 et jeudi 18 septembre, de 4 h. ½ à 6 heures du soir : Allegro militaire. — Le Dieu et la Bayadère, ouverture. Auber. — Ba-ta-clan, fantaisie. Offenbach. — Céline, polka. Conor. — Si j'étais roi, fantaisie. Adam. — Les Sylphes. Gung'l.
22 août 1880 — Musique du 4e régiment de génie. Programme des morceaux qui seront exécutés au Jardin de Ville, les dimanche 22 et jeudi 26 août, de 7 h. ½ à 9 heures du soir : 1. Allegro militaire. Bosch. — 2. Le Val d'Andorre, ouverture. Halévy. — 3. La Parisiana, grande fantaisie. Donizetti. — 4. Le Ruisseau, 2e partie de la symphonie pastorale Beethowen. — 5. La Muette de Portici, grande fantaisie. Auber. — 6. Malborough, air varié pour grande flûte. N. Bousquet.
29/7/1883 — Musique de l'école d'Artillerie. Chef : M. A. Grisey. Programme des morceaux de musique qui seront exécutés au Jardin-de-Ville, le dimanche 29 juillet 1883, à 7 heures ½ : Allegro militaire. — Ame en peine, fantaisie, Flotow. — La Traviata, fantaisie Verdi. — Grande valse Grisey. — Le Trouvère, fantaisie Verdi. — La Sirène, ouverture. Auber.

24 août 1879 — Quelques nouvelles de L'Echo des Alpes
L'Echo des Alpes qui jusqu'à ce jour, à cause de ses préparatifs au concours d'Annecy, avait retardé les concerts populaires qu'il donne annuellement, se fera entendre au Jardin de Ville mardi soir, à 8 heures, dans un concert où figurent les morceaux qui ont fait remporter à cette Société les deux premiers prix en 1ère division. Voici d'ailleurs le programme :
1. Allegro. — 2. Ouverture de Martha. Flotow. — 3. Les Chants d'Alsace, valse. Lamothe. — 4. Lucrèce Borgia, grande fantaisie. Donizetti. — Morceau couronné au concours. — 5. Poète et paysan, morceau couronné au concours. Suppé. — 6. Hymne national Rouget de l'Isle.
Nous aurons une nouvelle occasion d'applaudir cette excellente Société dont les progrès, sous la direction de M. Discher, sont si rapides et couronnés de si brillants succès.

12 mai 1880 — Les fleurs des orangers de l'Orangerie du Jardin de Ville en adjudication
— Fleurs des orangers du Jardin de Ville. Le maire de la ville de Grenoble donne avis qu'il sera procédé, le mercredi 12 mai prochain, à trois heures de l'après-midi, dans l'une des salles de l'Hôtel de Ville, à l'adjudication, par voie des enchères, du produit de la récolte de la fleur des orangers de la ville, pour les années 1880, 1881 et 1882. Le cahier des charges de cette adjudication est déposé à la mairie.

8 et 12 mai 1881 — Concerts du 4e régiment de Génie sur le Jardin de Ville
— Programme des morceaux de musique qui seront exécutés au Jardin-de-Ville les dimanche 8 et jeudi 12 mai 1881, de 3 h. à 4 h. ½ :
1. Le Taillefer, air de chasse. J Jacob. — 2. La Fontaine de Berny, ouverture. Nibelle. — 3. Macbeth, fantaisie. Verdi. — 4. Gais ombrages, fantaisie. Léon Chic. — 5. Laila Roukh, fantaisie. F. David. — 6. Les petits oiseaux, grande valse pour flûte. Douard.

28 mai 1882 — A l'occasion des grandes fêtes populaires, le Jardin de Ville installe une estrade en bois sur la Terrasse : c'est son Kiosque à musique
— La fête de nuit commence à huit heures. Sur la façade de l'Hôtel de Ville, on lit en lettres de feu : Fêtes de bienfaisance 1882. Les musiques militaires sont placées : la musique d'artillerie sur le kiosque de la Terrasse ; celle du 4e régiment du génie dans le bois du jardin, et celle du 52e devant l'Hôtel de Ville. Après avoir exécuté successivement les morceaux indiqués au programme, les trois musiques se réunissent dans le bois du jardin et exécutent sous la direction de M. Jacob, la Marseillaise de Sellenick.
A ce moment a lieu l'embrasement du jardin qui a fort bien réussi. Il est dix heures, la foule s'écoule, la fête est terminée.


9 juillet 1884 — Concert sur la place de la Constitution, anciennement Place d'Armes.
— Musique du 4e régiment du Génie. Programme des morceaux de musique qui seront exécutés, place de la Constitution, le mercredi 9 juillet, de 7 heures ½ à 9 heures : 1. Allegro militaire Briois. — 2. Le Nouveau Seigneur du Village, ouverture. Boieldieu. — 3. Tyrolienne variée pour saxophone. L. Chic. — 4. Le Bengali, valse pour flûte. Sellenick. — 5. Aïda, grande fantaisie. Verdi. — 6. Polka du Cavalier. Holtzaus.

Grenoble - Jardin public et le Kiosque à musique
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4 avril 1886 — Un des derniers concerts au Jardin de Ville sans Kiosque à musique
Musique du 4e régiment du génie. Chef : M. J. Jacob. Programme des morceaux de musique qui seront exécutés au Jardin de Ville, le dimanche 4 avril 1886 de 3 à 4 heures ½.
1. Le sergent Bobillot (Chant de triomphe) J. Jacob. — 2. Martha (Ouverture) Flotow. — 3. Jeanne d'Arc (Solo de Trombone) Verdi. — 4. Le Prophète (Fantaisie) Meyerbeer. — 5. Symphonie du Loup (Sur la légende populaire) A. Nibelle. — 6. Caprice-Polka pour clarinette. Mayeur.
Même programme pour le jeudi 8 avril, Place de la Constitution.

30 mai reporté le 3 juin 1886 — Concert sur le Kiosque à musique du Jardin de Ville à l'occasion de son inauguration
— Concert au Jardin de Ville, au bénéfice de la société de patronage des vieillards.
Dimanche 30 Mai, de 4 à 6 heures, par les trois musiques militaires. Programme :
1. Le Sergent Bobillot, chant de triomphe. J. Jacob. — 2. Fra Diavolo, ouverture. Auber. — 3. Marche aux Flambeaux. Meyerbeer. — 4. La Vague, valse. Olivier Métra. — 5. Aida, marche, chœur et ballet. Verdi. — 6. La Marseillaise. Rouget de l'isle.
Entrée 50 c. — Chaises dans l'emplacement réservé, 0.25 c.
De 8 à 10 heures du soir, par l'Association artistique. Programme :
Première partie : 1. Ouverture de Zampa. Hérold. — 2. Ballet de la reine de Saba. Gounod. — 3. Fantaisie sur Hernani. Verdi. — 4. Fête Bohême. Massenet.
Deuxième partie : 1. Entr'acte Sevillana. Massenet. — 2. Amoretten tanze, valse. Gung'l. — 3. Fantaisie sur Faust. Gounod. — 4. Marche de l'Emir. A. Luigini.
Entrée 50 c. — Chaises dans l'emplacement réservé, 0.25 c

Grenoble - Concert sur le Kiosque du Jardin de Ville
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18 au 21 juin 1886 — Concours annuel horticole sur le Jardin de Ville
— Société horticole dauphinoise. Le concours annuel de la société horticole reste définitivement fixé aux 18, 19, 20 et 21 juin prochain. Il se tiendra dans le Jardin de Ville. L'exposition sera ouverte au public le premier jour à quatre heures. Tous les autres jours, une musique militaire se fera entendre du 4 heures à 6 heures. Le dimanche 20 juin aura lieu la distribution des récompenses.
Outre les prix d'honneur offerts par la société, consistant en deux magnifiques coupes de bronze et deux médailles d'or données par le Ministre de l'agriculture et la Ville de Grenoble, le jury aura à distribuer de nombreuses médailles de vermeil et d'argent.


20 juillet 1888 — Visite de Carnot au Jardin et à l'Hôtel de Ville
— Grenoble. Fête de nuit. Vendredi, après le banquet offert par la municipalité de Grenoble à M. Carnot, et les réceptions à la Préfecture et à l'Hôtel de Ville dont nous avons rendu compte, hier, une magnifique fête de nuit a eu lieu.
A l'issue des réceptions de la préfecture et de l'Hôtel de Ville, M. Carnot, accompagné de sa Maison militaire, a fait à pied une promenade dans le jardin situé devant l'Hôtel de Ville qui est, on le sait, l'ancien château Lesdiguières. Le jardin était brillamment illuminé sous le kiosque, la musique d'artillerie donnait un concert, tandis que, près de là, sur l'Isère, était tiré un feu d'artifice, et que, du sommet de la montagne située en face et où sont établis les forts Rabaud et Bastille, deux foyers électriques projetaient leurs rayons sur la ville.
Les canons du fort Rabaud tiraient de minute en minute. Le spectacle était vraiment féerique.
Au moment où M. Carnot est sorti de l'Hôtel de Ville et a pénétré dans le jardin, occupé par une foule énorme, et pendant tout le temps qu'a duré sa promenade, la foule l'a acclamé aux cris de « Vive Carnot ! Vive la république ! »
Le feu d'artifice s'est terminé par un embrasement général duquel émergeait une pièce ayant la forme d'un monument élevé à la patrie, et, par un merveilleux effet de flammes de Bengale placées dans les angles rentrants des saillies des forts, la montagne ressemblait à une immense lanterne japonaise.
Rarement fête de nuit fut aussi brillante.
M. Carnot est rentré à l'Hôtel de Ville, toujours acclamé par la foule.
Déjà, dans la journée, on avait remarqué que les ministres ne suivaient pas le cortège, ou du moins ne le suivaient qu'a une certaine distance. Dans la soirée, il en a été de même.
MM. Floquet et Lockroy se trouvaient au moins à 200 mètres derrière M. Carnot, glanant, sur leur passage, quelques rares applaudissements qui n'avaient rien de commun avec l'immense acclamation de la foule en
l'honneur du Président. Cette bizarre attitude des ministres a fait l'objet des commentaires de toute la ville.
Avant de quitter Grenoble, le Président de la république a donné 2.000 fr. pour les pauvres de la ville et 1.000 fr. pour les hôpitaux.
Il a offert, en outre, au nom de Mme Carnot, une somme de 1.000 fr. pour les ouvrières gantières nécessiteuses.

18 juin 1889 — 10.000 spectateurs assistent au concert de la Landwehr Suisse à Grenoble, sur le Kiosque du Jardin de Ville
— L'arrivée à Grenoble du corps de musique militaire de la landwehr de Genève, qui est en tournée de voyage, a permis à la population de notre ville de manifester ses sentiments d'ardente sympathie pour la Suisse.
Lorsque la musique genevoise a débarqué, venant de Lyon, une Société musicale grenobloise a exécuté l'air national suisse puis, dans la cour de la gare, la landwehr a joué la Marseillaise aux acclamations d'une foule considérable qui criait Vive la Suisse !
Sur le parcours de la gare à l'Hôtel-de-Ville, où les attendait la municipalité, nos voisins genevois ont été couverts de bravos et de fleurs.
A la mairie, les adjoints, MM. Testoud. Martin et Viallet, entourés des conseillers municipaux, ont offert un vin d'honneur à la musique suisse. M. Charles Testoud, premier adjoint, professeur à la Faculté de droit, a souhaité la bienvenue aux Suisses. Il a rappelé que Genève et la France ont des gloires littéraires communes et il a évoqué la
mémoire de J.-J. Rousseau. (...)(discours).
Des applaudissements chaleureux ont répondu à ces discours et de toutes parts ces cris ont retenti Vive la Suisse ! Vive la France !
Le soir, à huit heures et demie, un concert a été donné, au jardin de ville, par la musique suisse, au bénéfice de la Société du patronage des vieillards.
Ce concert, qui avait attiré plus de dix mille personnes, a été l'occasion d'un triomphe pour ces artistes, dont le talent est remarquable. lls sont partis ce matin pour Genève.

14 août 1891 — 20.000 personnes, selon le correspondent, au concert de l'Echo de la Tronche sur le Kiosque du Jardin de Ville !
— Les manifestations russophiles de la journée d'avant-hier, ont eu lieu à Grenoble. Dans cette dernière ville, la manifestation a été grandiose. Vingt mille personnes, nous télégraphie notre correspondant, assistaient au concert donné au jardin de la ville par la Société l'Echo de la Tronche. Sur les marches du kiosque de la. musique, flottaient les couleurs russes et françaises. Au moment où la musique a exécuté l'hymne russe, MM. Edmond Robert, préfet de l'Isère, Aristide Rey, député, et les autres notabilités présentes se sont levés et se sont découverts ; la foule entière imitant leur exemple, a écouté debout et chapeau bas le chant national de la Russie.

12 au 15 août 1893 — Fêtes Internationales de Grenoble
Le programme des prochaines fêtes Internationales de Grenoble qui réuniront près de deux cents sociétés musicales a été ainsi arrêté :
Le 12 août au soir, retraite aux flambeaux par les musiques militaires. Réception des membres du Jury par le Comité d'organisation dans les salons de l'Hôtel-de-Ville.
Le 13 au soir, grande illumination du Jardin de Ville, concert par les principales sociétés couronnées, vin d'honneur offert par la municipalité aux délégués des sociétés présentes, concerts sur divers points de la ville.
Le 14 dans l'après-midi, défilé des Sociétés musicales à travers les principaux quartiers. Distribution des récompenses à l'Esplanade de la porte de France et concert monstre comportant des morceaux d'ensemble exécutés par cinq cents instrumentistes, sous la direction des compositeurs. Le soir. au Jardin de Ville splendide kermesse avec le concours de MM. les artistes, les étudiants, les employés du bâtiment, les employés de commerce et de l'industrie qui veulent se surpasser dans cette circonstance.
Au Gymnase, banquet offert au Jury par le Comité d'organisation,
Le 15 dans l'après-midi, à l'Esplanade, fêtes gymnastiques par les Sociétés de gymnastique de Grenoble, courses internationales de vélocipèdes, le soir fête nautique sur l'Isère.


Nestor Cornier (1847-1924), maire de 1910 à 1919, préside, le 2 mars 1911, à l'inauguration au Jardin de Ville, du buste en bronze du général grenoblois Victor Février (1823-1908), du au sculpteur Alphonse Emmanuel de Moncel de Perrin (1866-1930).
2 mars 1911 — Inauguration du Monument du Général Février.
— C'est jeudi, 2 mars, qu'a eu lieu au Jardin de Ville de Grenoble, l'inauguration du monument élevé, par souscription publique, au général Février, ancien grand chancelier de la Légion d'honneur, ancien membre du comité d'honneur de la Société des Vétérans.
A la cérémonie assistaient Mme la générale Février et M. Julien Février, son neveu. Etaient présents également : les généraux Tournier, Lanty, de Monard, de Perron, Michel, Borson et Bizard ; le préfet de l'Isère et le maire de Grenoble avec ses quatre adjoints ; M. le vicaire général Bourgeat, représentant Mgr Henry, et l'élite de la population grenobloise.
Le monument est l'œuvre du sculpteur Moncel.
Le buste, d'une ressemblance parfaite, reproduit la figure martiale du général, rendue plus imposante encore par la cicatrice faite à la joue droite par l'horrible blessure reçue en 1870, à Gravelotte.
La stèle de marbre qui supporte ce buste s'orne d'un bas-relief qui représente la France en deuil pleurant ses défaites et s'appuyant sur son épée.
La musique, du 4e génie a exécuté la Marseillaise, puis, après un discours du général Tournier, eut lieu, par ce dernier, la remise du monument à la municipalité de Grenoble.
M. Cormier, maire de Grenoble, a pris ensuite la parole.
Après la cérémonie, un nombreux public a défilé devant le monument.

Grenoble - Le Kiosque à musique, le Torrent — Monument du Général Février et Kiosque à musique
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2 août 1912 — Grand concert chorale l'Harmonie Lyonnaise au Jardin de Ville
— Le grand concert donné au Jardin de Ville par la remarquable société chorale l'Harmonie Lyonnaise au bénéfice des œuvres de bienfaisance, avec le concours de la doyenne de nos sociétés chorales locales, l'Orphéon, de l'Echo des Alpes, du baryton M. Bioletto de Lyon et du ténor grenoblois M. Dabadie, a pleinement réussi.
Jamais en notre ville nous n'avons eu le plaisir de posséder et de pouvoir goûter et apprécier une masse musicale aussi puissante. L'Echo des Alpes avec un pas redoublé « Le Salut à Lyon », commençait le programme. Les Chants lyriques de Saül par l'Harmonie Lyonnaise furent exécutés parfaitement. M. Dabadie dans l'air de La Tosca et l'Hymne au Soleil nous fit connaître la beauté et la puissance très soutenues de son brillant organe.
Fête païenne, admirable scène chorale fut exécutée à la perfection par l'Orphéon.
M. Bioletto, baryton de Lyon, chanteur d'un réel talent, fit revivre avec sa voix expressive les rustiques chansons de Pierre Dupont : Les Bœufs, Le Chêne, Le Vin.
Il restait pour terminer le célèbre chant Germinal de Riga qui rendit la foule enthousiaste.
Exécuté avec 160 exécutants sous la baguette experte et attirante de M. Fargues, tous les passages de ce chœur ont été magistralement enlevés.
Notre vaste kiosque s'emplit encore et avec un ensemble de 200 exécutants, du chœur Le Beau Danube bleu, que nos imposants exécutants terminèrent sous les bravos frénétiques et l'embrasement du kiosque aux lueurs brillantes de flammes de bengale.

8 juillet 1922 — L'Harmonie Municipale de Grenoble donne un concert pour sa "marraine" Fourmies
— La bonne marraine. L'Harmonie Municipale de Grenoble organise pour le 8 juillet prochain, une nouvelle manifestation de grand art. Ce jour-là, elle donnera, au Jardin de Ville, un concert au bénéfice de la ville de Fourmies qui, ainsi qu'on le sait, a été adoptée par la ville de Grenoble
Une bonne marraine ne saurait oublier sa filleule et l'Harmonie municipale a tenu à témoigner brillamment de sa sympathie pour Fourmies, qui a si cruellement souffert des dévastations de l'invasion. Dans ce but, notre réputée société musicale s'est assuré le concours de plusieurs artistes d'un magnifique talent, parmi lesquels M. Rougenet, premier baryton de grand opéra du Grand Théâtre de Bordeaux.
Nous aurons, d'autre part le plaisir d'entendre la célèbre « Marche d'Aïda », de Verdi, exécutée par l'Harmonie municipale, avec le concours de huit « trompettes romaines » du Grand Théâtre de Lyon.
Un des clous du programme sera l'interprétation par 250 exécutants, du premier « Chant des Pélerins », ainsi que de la « Marche du Tannhaüser » de Wagner, avec chœurs et soli.
De tels éléments, rarement réunis à Grenoble, et un choix aussi somptueux des pages musicales les plus goûtées du grand public assurent au concert du 8 juillet un triomphe comparable à celui de l'inoubliable audition organisée par l'Harmonie municipale le 2 juillet 1921, qui réunit au Jardin de Ville plus de dix mille auditeurs et dont la recette alla grossir la caisse de nos hôpitaux.

31 août et 1er septembre 1935 — Concert des Carabiniers royaux de Rome au Jardin de Ville
A l'occasion de la 6e foire-exposition, la ville de Grenoble organise, les 31 août et 1er septembre, de grandes fêtes franco-italiennes, avec le concours de la musique des Carabiniers royaux de Rome, mise à sa disposition par autorisation spéciale du chef du gouvernement italien.
Trois concerts de gala auront lieu au jardin de ville.

22 juin 1936 — Concert de l'Harmonie municipale au Jardin de Ville.
— A l'occasion du congrès de la Confédération nationale des pâtissiers confiseurs de France qui se tiendra cette semaine du lundi 22 au vendredi 26 courant, et en l'honneur de l'arrivée des congressistes, un brillant concert, public et gratuit, sera donné ce soir au kiosque du Jardin de Ville par l'Harmonie municipale, sous la direction de son nouveau chef M. Edinger, qui exécutera le programme ci-dessous : 1. Marche militaire. Schubert. — 2. Lohengrin. Wagner. — 3. Les Danses de Brahms. Brahms. — 4. L'Arlésienne. Bizet. a) Pastorale ; b) Intermezzo ; c) Farandole. — 5. Grande valse-ballet La Vie d'artiste. J. Strauss.
Des chaises seront, réservées aux congressistes par le comité.


Grenoble - Jardin de ville, Allée et Kiosque à musique
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19 juillet 1936 — Au Jardin de Ville, concerts de l'Harmonie Lyonnaise et de l'Orphéon municipal de Grenoble, puis de la Fanfare Les Amis réunis de Montceau-les-Mines.
— A 17 h. 30, le concert vocal, qui n'avait pu avoir lieu samedi soir, en raison de l'orage violent qui s'était abattu sur Grenoble, réunissait un public nombreux.
L'audition des deux sociétés, l'Harmonie Lyonnaise dirigée par M. Pittion et l'Orphéon Municipal par M. Chevassu, atteignit à une rare perfection de l'ensemble et souleva d'enthousiastes applaudissements. Sur la masse chorale des 140 exécutants planait le souvenir commun du maître éminent, le regretté Léon Vietti, l'animateur génial. Le programme d'ensemble comportait Les Reîtres de R. Pech et La Fugue de l'Amen de Berlioz, admirablement interprétés.
Parmi les vedettes qui charmèrent les auditeurs et furent acclamées : M. Joseph Anglade, de l'Opéra, une des plus splendides voix que l'on puisse entendre ; Mlle Bennier et Mlle Desmure, premiers prix du Conservatoire de Lyon, chanteuses exquises.
On ne saurait trop remercier l'Harmonie Lyonnaise, ses remarquables solistes, le sympathique et dévoué président M, Gratry, ainsi que Mlle Gratry qui accompagnait au piano.
— Hier soir, à 20 h. 30, la Fanfare Les Amis Réunis de Montceau-les-Mines ont donné, au Jardin de ville, une audition des plus artistiques.
Cette Fanfare d'élite, en beaux uniformes, est très appréciée du public grenoblois, car elle est déjà venue nombre de fois donner un concert dans notre ville.
Sous la direction du distingué chef M. Pariat : Allegro, ouverture d'Eymont de Beethoven, Tarass Boulba, valse Schezo furent successivement très applaudis par une foule très nombreuse, sous un ciel étoilé, dans le joli cadre du Jardin de Ville.
Le morceau triomphal fut L'Arlésienne » de Georges Bizet, merveilleusement nuancé, avec une prenante couleur locale. On entendit un excellent soliste, M. Laboude.

Concerts du Cabaret Frappé sur le Kiosque du Jardin de Ville.(1/4) (2/4). (3/4). (4/4).

Formations musicales actives à Grenoble en 1909 :
Fanfare Grenobloise, fondée en 1869, président Rognin, direction Becker, 45 exécutants ;
Union chorale, président Maraillat, direction Girard, 52 exécutants ;
Les Enfants du Drac (fanfare), président Boggini, direction Welsch, 43 exécutants ;
L'Echo de la Tronche (harmonie grenobloise), fondée en 1867, vice-président Barnaud, direction Prudhomme, 52 exécutants ;
L'Echo des Alpes (harmonie de Grenoble) président Vincent, pharmacien, direction Bérard, 45 exécutants ;
L'Union musicale italienne (fanfare), président Berruton, direction Morazoni.
Les Trompettes grenobloises, direction Reverdy, président Drevot, 34 exécutants ;
Orphéon de Grenoble, président Calvat, direction Favier, 65 exécutants ;
Fanfare Grenoble-trompette, fondée en 1903, président F. Pocachard, ingénieur, direction Souveyron, 35 exécutants ;
Rallye-Cor de Grenoble (trompes de chasse), fondé en 1904, vice-prés. Micoud, chef Vimont.

En 1909 la musique du 4e Régiment du Génie est diigée par M. Aller, M. Labriglia dirige celle du 140e R.I.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

GRENOBLE - Exposition Internationale de la houille blanche et du Tourisme 1925. Le Kiosque à musique
(ISÈRE)
Les 114 hectares de Grenoble que les militaires se sont attribués depuis 1805 au Polygone d'artillerie sont apparemment insuffisants ! Un second Polygone, celui du Génie, vient à son tour squatter 25 hectares auprès de la Ville, au sud des fortifications, entre la porte des Alpes et la poterne Très-Cloîtres, au niveau du magasin à fourrages, après avoir obtenu les autorisations de servitudes nécessaires auprès du ministère de la guerre en 1854 et suite à l'achèvement, en 1879, de la construction de la dernière enceinte de Grenoble.

Quarante ans après, la municipalité emmenée par son maire, Paul Mistral (1872-1932), tentant par tous les moyens d'urbaniser la ville et de se défaire du joug militaire pesant encore sur Grenoble, obtient en 1921, le déclassement des fortifications et décide, en 1923, de mettre en place l'organisation d'une Exposition internationale consacrée à la Houille Blanche et au Tourisme, précisément sur l'emplacement du Polygone du Génie.


Grenoble - Plan Polygone du Génie — Cliché du polygone du génie avant transformation pour exposition
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L'architecte Léon Jaussely (1875-1932) est chargé de dresser les plans de cette grande manifestation ; Marius Blanchet est désigné, en décembre 1923, commissaire général de l'Exposition.
En 1924, les fortifications sud et leurs bastions sont alors arasés, le fossé d'enceinte comblé, l'ancien Polygone du Génie aplani pour faire place aux constructions des Palais et pavillons de l'Exposition, dont la première pierre est posée le 24 août 1924.
Le financement de cette exposition, qui était budgetée pour onze millions de francs, a été couvert par l'Etat (trois millions), le Conseil Général (un million), la Commune (un million et demi) et la Chambre de commerce (un demi million). En outre une émission de 360.000 bons de 25 francs auprès du public, donnant droit à des tirages de lots, a rapporté cinq millions à l'Exposition.

L'exposition est inaugurée le 21 mai 1925 par le président du Conseil, Paul Painlevé. Lors de cette inauguration, les députés Edouard Herriot et André Hesse, décidant de monter dans la tour d'observation de 80 mètres,
prennent place dans un ascenseur qui reste quelque dix minutes en panne avant d'arriver au sommet.

Comme la plupart des grandes expositions, un Kiosque à musique pour les concerts, était le bienvenu parmi les activités ludiques accompagnant les visites des divers palais et pavillons. L'Exposition de Grenoble ne déroge pas à la règle : son Kiosque à musique octogonal, en bois, est dressé au centre du Parc, entre le Restaurant dit d'Armenonville et le Palais de la Houille Blanche. Au vu des clichés conservés, il semble bien que les visiteurs ne soient pas restés insensibles aux concerts joués sur l'édifice : la foule des grands jours entourait en permanence chacune des auditions.
La Garde Républicaine, lors d'une tournée, vient jouer un concert, le 19 juillet sur le Kiosque de l'Exposition et provoque presque une émeute : 40.000 spectateurs se seraient précipités pour l'audition.
Le 6 septembre, 35.000 visiteurs font un tabac sur le Kiosque avec, cette fois-ci, l'Equipage de la Flotte.

Grenoble - Concert au Kiosque et Grand Palais de la Houille blanche — Concert au Kiosque et Grand restaurant Armenonville
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Le 2 août 1925, c'est au tour du président de la République, Gaston Doumergue, de visiter l'Exposition grenobloise, attirant des milliers de visiteurs à sa suite.
Le 19 août, suite à des orages, la foudre tombe, mettant le feu au Palais des industries touristiques qui est totalement calciné, prouvant, s'il en était besoin, qu'au monde de la houille blanche et de la fée électricité, on n'arrive toujours pas à maîtriser la foudre...
Les dégâts étant limités à ce seul Palais, l'exposition continue le lendemain et les jours suivants, sans autres dommages.
L'Exposition se clôture le 25 octobre 1925 avec un total de plus d'un million de visiteurs avec un résultat financier positif de 108.000 francs.
Dans les six mois suivants, l'ensemble des bâtiments est rasé, hormis le Palais de la Houille blanche conservé jusqu'en 1967 et la Tour Perret, qui, elle, est encore en place aujourd'hui. L'emplacement de l'Exposition est devenu le Parc Paul Mistral ; en 1968, le nouvel Hôtel de Ville y est construit à la place du
Palais des Transports touristiques et des applications de l'électivité.
Kiosque supprimé.

voir ici, Parc de l'Exposition devenu Parc Paul Mistral, aujourd'hui. et Ici.
voir ici, Cartes de l'Exposition de Grenoble sur Cparama.

La légende de cette Cpa « Armenonville et le Palais du Tourisme » est erronée ; en fait il s'agit du Grand restaurant d'Armenonville
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19 mai 1925 — Programme de l'inauguration de l'Exposition prévue pour le jeudi 21 mai 1925
Houille blanche et Tourisme. La cérémonie d'inauguration officielle aura lieu le jeudi 21 mai. Programme :
8 h. ½. — Arrivée du train spécial amenant MM. les ministres et tous les invités de Paris.
Réception à la gare, au salon d'honneur.
9 heures. — Départ du cortège officiel. (Conseil supérieur de l'Exposition. Députés et Sénateurs. Ambassadeurs. Ministres et anciens ministres. Notabilités diverses convoquées individuellement.
9 h. ½. — Arrivée du cortège officiel à l'Exposition.
Réception par M. le commissaire général au salon d'honneur.
10 heures. — Cérémonie d'inauguration officielle au Théâtre de Verdure, sous la présidence de M. Paul Painlevé, président du conseil des ministres.
11 heures. — Visite de l'Exposition.
12 heures. — Départ du cortège officiel de l'Exposition.
12 h. ½. — Banquet officiel à l'hôtel Majectic sous la présidence de M. Paul Painlevé, président du conseil des ministres.

21 mai 1925 — Compte rendu de l'inauguration de l'Exposition
— L'Exposition de la houille blanche a été inaugurée hier à Grenoble. M. Painlevé, président du Conseil, accompagné de MM. Pierre Laval, ministre des travaux publics ; Chaumet, ministre du commerce ; André Hesse, ministre des colonies ; Delbos, sous-secrétaire d'Etat à l'enseignement technique, et Le Trocquer, député, ancien ministre, est arrivé, ce matin, à Grenoble, pour inaugurer l'Exposition de la houille blanche.
Dans un salon de la gare, pavoisé comme le sont tous les salons de gare qui doivent entendre des paroles de bienvenue adressées par des officiels à des officiels, le président du Conseil et son escorte furent reçus, à la descente du train, par MM. Mistral, député, maire de Grenoble ; Desmars, préfet de l'Isère, les députés et les sénateurs du département, et le général de Metz.
De nombreuses personnalités étaient venues à Grenoble à l'occasion de l'inauguration, notamment le comte Albert Ehrensvard-MirosIar et M. Spalaïkovitch, envoyés extraordinaires et ministres plénipotentiaires de Suède et de Serbie, le consul général d'Italie à Chambéry les attachés commerciaux des ambassades des Etats-Unis, de Pologne, de Norvège, MM. Mugniot, ingénieur en chef de la Compagnie P.-L.M.; Antoine Borrel, député de la Savoie ; Milan, sénateur de la Savoie Mahieu, sénateur du Nord ; Angoulvant, député de l'Indre ; Baron, député des Basses-Alpes ; Baréty, député des Alpes-Maritimes ; Louis Marlio, président de la Chambre syndicale des forces hydrauliques ; Paul Léon, directeur des beaux-arts ; docteur Martin et Aimé Bochayer, membres du conseil supérieur de l'Exposition ; Alexandre Beauquis, secrétaire général ; Auguste Giry, conseiller technique ; Léon Jaussely, architecte de l'Exposition, etc.
Le cortège se forme et le soleil se montre. Toute la ville est pavoisée. Deux régiments de cavalerie rendent les honneurs. Le programme de la journée était ainsi fixé : visite de l'Exposition, banquet, visite au Château de Vizille, en passant par Uriage.
L'inauguration
C'est dans un théâtre de verdure qu'a lieu la cérémonie d'inauguration. On s'y rend à pied, en suivant l'important cortège officiel. De grands arbres forment une enceinte.
La foule y est très dense. Enthousiaste aussi à l'égard des membres du gouvernement. Une Marseillaise est reprise par des chœurs.
Le commissaire général de l'exposition, M. Blanchet, prend le premier la parole. (suivent les discours de M. Paul Mistral, M. André Hesse, M. Chaumet et M. Pierre Laval)
M. Painlevé prend alors la parole et prononce le discours politique que nous résumons et commentons d'autre part.
A travers l'Exposition
Pendant la visite de l'exposition, M. Herriot, arrivé en auto, rejoint M. Painlevé.
L'effort de ces derniers jours permet aux visiteurs d'admirer de nombreux palais achevés, aux lignes simples et harmonieuses, de la plus récente invention, une tour d'orientation de 83 mètres de haut, en ciment armé qui semble faite en dentelle de pierre, des bassins, des jardins, un village alpin, reconstitution parfaite de Haute-Montagne, un village africain, des souks.
Les ministres s'intéressèrent à des appareils de signalisation automatique et à des modèles de wagons modernes.
Malheureusement, les exposants au grand palais de la houille blanche sont en retard. M. Bouchayer fait les honneurs de ce palais, devant lequel se trouvent de grands bassins avec fontaines lumineuses.
Pour monter à la tour de 83 mètres, qui domine l'ensemble, MM. Herriot et André Hesse prennent place dans un ascenseur qui reste quelque dix minutes en panne avant d'arriver au sommet.
On visite ensuite les pavillons suédois et italien, puis celui des transports touristiques dont la partie concernant l'aviation est entièrement prête.
Le banquet
Le banquet est servi, dans un hôtel dont la construction n'est pas achevée, par des élèves de l'école hôtelière des Alpes. M. Painlevé préside, ayant à ses côtés. MM. Herriot et Blanchet.

Grenoble - Porte d'entrée de l'exposition et Tour d'orientation (cliché Michel "Goliath", Cparama) — Inauguration exposition, Painlevé au Théâtre de verdure
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2 juin 1925 — Quelques nouvelles de l'Exposition
L'Exposition de Grenoble, inaugurée officiellement il y a dix jours, bat son plein. Les visiteurs sont déjà nombreux et d'importantes caravanes venant de l'étranger sont annoncées pour les jours prochains.
Le comité de l'Exposition a pris, en vue du séjour des visiteurs, des mesures réellement pratiques.
2.500 chambres ont été installées en plus de celles que l'on peut trouver en temps normal à Grenoble. Une cité-jardin ouvrière qui était terminée a été momentanément affectée au logement des étrangers. Dès la fin des cours le lycée recevra la même affectation.
Chaque hôtelier et chaque logeur a été invité à faire connaître les prix de séjour qu'il entendait pratiquer.
Après discussion, note a été prise de ces propositions, qui seront affichées dans les salles de consommation et dans les locaux d'habitation. A la fin d'un séjour, si le montant de la note présentée à l'occupant est supérieur à ce qu'il devrait être, le comité remboursera lui-même le trop perçu, se réservant son propre recours contre celui des hôteliers, restaurateurs ou logeurs qui aura manqué à ses engagements.
Touristes, commerçants et industriels peuvent donc venir à Grenoble avec la certitude de trouver un logement convenable à des conditions raisonnables.
L'Exposition de l'électricité s'annonce comme un grand succès technique pour la construction française : elle fournit la preuve vivante que, dans ce domaine; notre pays occupe désormais, sans conteste, le premier rang.

19 août 1925 — Le Palais des Industries touristiques de Grenoble calciné par l'incendie provoqué par la foudre
— Le feu à l'Exposition de Grenoble. Le palais du Tourisme est détruit. Une dizaine de millions de dégâts.
Au cours d'un violent orage, un incendie s'est déclaré mercredi soir à l'exposition de la houille blanche à Grenoble dans le palais des Industries touristiques.
Le sinistre s'est propagé avec rapidité sous un vent violent.
Le palais des industries touristiques et des transports a été complètement anéanti. Il renfermait, notamment, des avions, des automobiles, des appareils électriques, des soieries de Lyon et toute une collection de peaux pour la ganterie.
L'incendie a été éteint à minuit. On a pu sauver pour environ un million de soieries.
Aucun des autres palais n'a été atteint et l'exposition, malgré ce sinistre regrettable, conserve tout son intérêt pour les visiteurs.
On évalue les pertes à une dizaine de millions.
L'enquête a confirmé que c'est la foudre qui, en tombant sur un transformateur électrique, a mis le feu au velum qui recouvrait la toiture, ce qui a propagé l'incendie avec une extraordinaire rapidité.

Plan de l'Exposition Internationale de la houille blanche et du Tourisme en 1925
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Description de l'Exposition se déroulant du 21 mai au 25 octobre 1925.
A - Kiosque à musique en bois.
Situé au centre du Parc. Au moment des concerts, des centaines de chaises sont déployées tout autour.
B - Grand restaurant d'Armenonville.
C - Grand Palais de la Houille Blanche.
Bâtiment en béton armé de 102 mètres de long, haut de 18 mètres, doté d'une galerie de 8 mètres. Léon Jaussely (1875-1932), architecte et les frères Pierre Guidetti, architecte né en 1878 et Louis Guidetti, ingénieur né en 1881.
Turbines, dynamos, transformateurs, etc. tout l'équipement et le matériel concernant la production et le transport de l'énergie électrique est réuni sous ce palais.
D - Fontaines lumineuses et cascades.
(A) Kiosque et Grand restaurant — (B) Restaurant Armenonville — (C) Palais de la Houille Blanche
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E - Palais des sections étrangères.
Consacré aux Etats-Unis, Tchéco-Slovaquie, Pologne, Espagne, Hollande, Norvège, Allemagne etc... Bâtiment de l'architecte Martin.
F - Restaurant populaire.
Marius Reyne précise que les tables de son établissement sont gratuites. Qu'en est-il des chaises ?
G - Théâtre de verdure.
Pavillon utilisé pour les spectacles pouvant accueillir 1.500 personnes ; deux kiosques de restauration et de dégustation (publicité amer picon !) sont installés aux alentours.
H - Tour d'orientation.
Située face à l'entrée du Parc, cette tour de 80 mètres est l'oeuvre d'Auguste Perret (1874-1954). Elle est desservie par deux ascenseurs Otis-Pifre, contenant chacun six personnes, à la vitesse de l,15 m par seconde.
La tour Perret sera classée monument historique en 1998.

(E) Pavillon des Sections étrangères — (F) Restaurant populaire Marius Reyne — (G) Kiosques et Théatre de verdure
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I - Pavillon des Beaux-Arts.
Accueille des expositions régionales de statues et tableaux dauphinois. L'entrée du bâtiment est intitulée Peintres des montagnes. Bâtiment de l'architecte Sorel.
J - Le Pavillon Italien.
Bâtiment en béton de 750 m² réservé à la production de l'énergie à l'aide de matériel hydraulique et électrique.
K - Palais de la Suède.
Grand chalet en bois consacré à la force hydraulique et au tourisme en Suède.
L - Maison Moderne.
Pavillon consacré aux applications de l'électricité à la vie urbaine. Bâtiment de l'architecte Louis Sorel (1867-1933).
(I) Pavillon des Beaux-Arts — (J) Pavillon italien — (K) Palais de la Suède
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M - Pavillon du Syndicat d'initiative
N - Palais des colonies.
Stands de l'Indochine, du Madagascar et des Protectorats de l'empire colonial destiné à mettre en valeur leurs richesses touristiques.
O - Pavillon de l'horticulture.
Jardins à la française et vaste roseraie.
P - Palais des transports touristiques et des applications industrielles.
Monument long de 170 mètres qui longe le boulevard des Alpes, près du Jardin des plantes construit par les architectes Marius Bonnat (1876-1927) et Joseph Morard.
Consacré aux transports touristiques de toute nature : y sont exposés avions et automobiles etc... La seconde partie est destinée à présenter le travail et la transformation du métal, des vêtements et des textiles au moyen d'instruments de précision.

Q - Pavillon de l'exposition rétrospective du Tourisme.
Reconstitution d'une vieille hôtellerie, comparée à une chambre Touring-Club actuelle, également exposée.
(M) Pavillon du Syndicat d'initiative — (O,N,H) Horticulture, Palais des Colonies et Grande Tour — (S) Palais des Industries Touristiques
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R - Pavillon des réseaux.
Consacré aux sept grands réseaux de Chemin de Fer français et au tourisme y attaché.
S - Palais des industries touristiques.
Bâtiment où sont exposés les multiples articles de sport, l'ameublement des hôtels, chalets et refuges... Ce pavillon est totalement incendié le 19 août 1925 par la foudre. Architectes : Marius Bonnat et et Joseph Morard.
T - Chalet-refuge du Club Alpin et Pavillon du Touring Club.
U - Palais du Tourisme.
Edifice de 28 mètres de haut du à l'architecte Roger-Henri Expert (1882-1955), présentant les principales organisations touristiques : Office national du Tourisme ; Touring-Club de France ; Club Alpin français ; Automobile-Club de France ; Syndicats d'Initiative et leur Fédération ; Syndicat de l'Hôtellerie.
(R) Pavillon des Grands réseaux et des colonies — (T) Pavillon du Touring Club — (U) Palais du Tourisme
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V - Section forestière.
Cette zone de l'exposition regroupe autour de l'administration des Eaux et Forêts le Pavillon Blanchet et le Temple du Bois, le Pavillon des Eaux et Forêts, un Chalet de la Pisciculture un Grand Chalet avec un sous-bois, ponts et rivière (le Verderet traversait le Parc de part en part).
(V) Pavillon Blanchet et le Temple du bois — (V) Pavillon des Eaux et Forêts — (V) Section forestière
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W - Village alpin.
Une église, un four banal, une fontaine publique, des maisons sont reconstitués près d'un parc animalier dans un massif de rochers. L'ensemble des bâtiments reproduits à partir du village existant de Saint-Véran est du aux architectes Alfred Rome (1869-1940) et Emile Rabilloud (1871-1943).
X - Ferme modèle.
Destinée à mettre en relief toutes les applications de l'électricité à l'exploitation agricole.
Y - Village africain et souks marocains.
La touche exotique que les organisateurs d'expositions n'omettaient pas de mettre en exergue. Congo, Niger, Soudan, Mauritanie sont représentés. Le souk présente une quarantaine de boutiques.
Z - Pavillon du Matériel des Chemins de fer.
Vaste bâtiment de 90 mètres de longueur, du à l'architecte Rambert, où sont exposées les locomotives perfectionnées les plus récentes.
(W) Village Alpin — (Y) Village africain et attractions — (Z) Pavillon du matériel des chemins de fer
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Grenoble - Vue panoramique exposition 1925 (cliché Mollaret)
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

GRÉOUX-LES-BAINS - Le Kiosque de la musique
(ALPES DE HAUTE PROVENCE)
Les eaux chaudes thermales de Gréoux, exploitées par les Romains au début de notre ère, tombées ensuite en déshérence pendant un millénaire, réapparaissent avec les Templiers, pendant quelques décennies pendant le XIIe siècle, pour à nouveau tomber dans l'oubli.
Sur l'instigation de plusieurs médecins, les thermes gryséliens vont ressusciter : en 1619, Jacques Fontaine, Conseiller et Médecin ordinaire du Roy édite une étude intitulée
Discours contenant la rénovation des Bains de Gréoux en Provence, la composition des minéraux qui sont contenus en leur source. Il est suivi en 1645 par le docteur en Médecine, Jean De Combes, auteur de l'Hydrologie ou discours des Eaux contenant les moyens de connoître parfaitement les qualitez des Fontaines chaudes tant occultes que manifestes & l'adresse d'en user avec méthode & particulierement de Greoux, village du Diocefe de Riez.
Les docteurs Jean Bernard en 1705, puis Esparron en 1753 poursuivent la réhabilitation des thermes.

En 1752, l'abbé Jean-Baptiste Gravier (†1781) se porte acquéreur des terrains et sources thermales de Gréoux situées
à l'extrémité d'une prairie, sur la Grande Route de Marseille à Digne, devenue avenue des Thermes ; le domaine thermal est longé par le Ravin de Laval se jetant dans le Verdon.
Gravier publie en 1777 son
Traité des Eaux minérales de Gréoux en Provence et nous donne quelques précisions sur ce précaire établissement auquel on accède par une allée de mûriers :
Les eaux de la source minérale, d'une chaleur constante de 30° à 31° degré Réaumur, sont distribuées dans trois bains attenants, où l'on parvient par un corridor voûté et commun. Les bains petits, obscurs, mais commodes peuvent contenir sept à huit personnes à la fois, qui, assises sur des bancs de maçonnerie, les prendroient à leur aises. Les Bains ne reçoivent du jour que par le corridor que l'on ferme exactement. Un quatrième bain, utilisé pour la douche, est plus long, mais moins commode par son peu de largeur, qui borne l'application de la douche en tout sens.
Gravier précise que ces bains laissent peu de profit, que des étuves attenantes sont presque abandonnées, mais espère tout de même que l'on y fera plus d'attention à l'avenir.

Au décès de
Jean-Baptiste Gravier en 1781, son neveu, Jean-Baptiste-Joseph Gravier (1751-1784), docteur en médecine, originaire de Riez, reprend l'établissement thermal de Gréoux. Ce dernier se marie en 1783 avec l'aixoise Jeanne-Thérèse-Elisabeth Grange. Jean-Baptiste-Joseph Gravier décède en 1784, laissant un fils posthume Antoine-Jean-Baptiste-Joseph Gravier (3 septembre 1784-8 mars 1850).
Sa mère
Jeanne Thérèse-Elisabeth Grange-Gravier (†1814), qui se trouve, de fait, à la tête de l'établissement thermal de Gréoux, va se remarier en 1795 avec Jacques Rambot (1747-1801), procureur d'Aix, poursuivi par la Terreur et réfugié à Gréoux.
Jeanne Thérèse-Elisabeth Rambot (née Grange, veuve Gravier) donne naissance à un second fils, Gustave Bruno Rambot (1796-1859), qui sera à l'origine de la création du Jardin Rambot d'Aix et de son Kiosque à musique.
(voir ici, le Kiosque à musique du Parc Rambot d'Aix)

Pendant que Jeanne Rambot, devenue veuve une seconde fois en 1801, gère l'exploitation thermale de Gréoux, son fils Antoine-Joseph Gravier entreprend des études de médecine et devient, en 1808, médecin-inspecteur des Eaux.
En début de ce siècle, l'établissement thermal connaît une période de notoriété grâce au renom de quelques personnalités venues en cure. En 1807, puis en 1813, la torride soeur de Napoléon Bonaparte, Pauline Borghèse (1780-1825), y séjourne pendant de longues périodes pour s'y soigner certes, mais pas seulement : elle y rejoigne son amant Auguste de Forbin.
Napoléon, de son côté, se charge d'amener des clients aux Thermes de Gréoux : ayant fait abdiquer, en 1808, le roi d'Espagne Charles IV (1748-1819) et son épouse Marie-Louise de Bourbon-Parme (1751-1819), ceux-ci sont placés en résidence surveillée au Château de Valençay. Le 25 février 1809, Bonaparte adresse une missive à la Reine, conseillant vivement l'ex-Roi de se rendre aux Eaux de Gréoux :
Paris, 25 février 1809. Madame ma sœur, la part que vous voulez bien prendre à l'heureux succès de mes armes en Espagne m'est très agréable, et je vous remercie des sentiments que vous m'exprimez à cette occasion.
J'apprends avec peine que la santé du Roi est toujours aussi mauvaise ; mais je pense, ainsi que vous, que le retour du printemps et l'usage des eaux de Gréoux lui seront d'un effet salutaire.

Antoine-Joseph Gravier qui a pris en main les Thermes de Gréoux, est élu maire de la commune de juillet 1810 au 5 mars 1815, date à laquelle son exaltation royaliste l'entraîne dans l'affaire des Cent-Jours. Il sera député des Basses-Alpes de 1815 à 1846.
De 1823 à 1825, Gravier fait réaliser de gros travaux sur l'établissement thermal, qui se trouve maintenant doté du Grand-Hôtel des Bains. L'ensemble forme un grand corps de bâtiment comportant deux étages entouré de deux pavillons d'angle. Le sous-sol est réservé aux bains, le rez-de-chaussée est consacré aux salons, les étages aux chambres. Les affaires ne tournant apparemment pas si mal, Gravier rachète, en sus, les thermes de Digne, en 1829.

Plan de Gréoux en 1825 (détail et ensemble)
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En 1833, l'établissement est décrit comme luxueux : appartements bien décorés, jardins spacieux embellis par la plus brillante végétation, de nombreuses allées de platanes en ombragent les avenues, des jardins anglais sont plantés de divers arbustes odorants. Tous les bains sont en marbre.
A raison de 30 francs, on use des eaux quelle qu'en soit la durée que ce soit pour les bains, les douches, les bains de vapeurs, les boues minérales ou la boisson. Le prix des chambres varie de un à quatre francs par jour.
Une table d'hôte est disponible pour 3 ou 4 francs ; on
déjeune à la fourchette à 11 heures, et on dîne à 5 heures.
Il y a une table pour les domestiques à 2 fr. 50 centimes par jour.
Il y a une diligence en poste, qui part d'Aix et de Marseille pour Gréoux tous les jours. Le salon de compagnie comprend une vaste salle de réunion, un cabinet de lecture avec les journaux les plus répandus et une salle de billard.


Gréoux-les-Bains - Hôtel des Bains de l'établissement thermal — Fanfare de Manosque devant l'Hôtel des Bains de l'établissement thermal
(noter les niches garnies de statues sur la façade ornée d'un fronton)
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En 1861, juste avant l'ouverture de la saison, les établissements thermaux de Gréoux et de Digne sont vendus par licitation à M. Barthelon.
L'établissement devient
la Maison Barthelon, alimentée par la Source Barthelon. Les employés baigneurs de Gréoux sont récompensés de leurs bons services dans l'établissement : le 1er janvier 1900, Appollinaire Maurin, Augustin-Lucien et Marie-Rose Nevière, tous trois employés de longue date dans la Maison Barthelon, obtiennent une médaille d'honneur remise par le ministre du commerce de l'industrie.

Les résultats de l'établissement thermal, au fil du temps, s'amoindrissent, d'autant que la concurrence balnéaire est sans pitié. Le 13 avril 1905, les Thermes, le Parc et l'Hôtel sont mis aux enchères publiques au Palais de Justice de Marseille avec une mise à prix de 500.000 francs.


Gréoux-les-Bains - Réclames en 1837 et 1875 — Vente aux enchères Etablissement thermal 1905
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Le domaine thermal de Gréoux n'est finalement pas cédé, les difficultés semblent aplanies : en 1906 et 1907, la propriétaire, Mme Barthelon, fait restaurer l'établissement qui est confié à Mme Bonnes chargée de l'administrer ; Mr et Mme Piche, anciens propriétaires de l'hôtel Richelieu à Nice, gèrent le Restaurant du Grand Hôtel des Bains ; le docteur Veuve s'occupe, quant à lui, du service médical.

L'affaire prend une toute autre dimension lorsque
Louis Roize et son épouse Suzanne Pauzin font l'acquisition du domaine thermal en 1909.(1)
Face à l'allée menant au Grand Hôtel des Bains, Roize fait construire un Casino théâtre avec terrasse et véranda, en 1909.
Dans le même temps, un Kiosque à musique en bois est édifié sur la terrasse de l'établissement thermal, près de l'allée Suzanne qui enjambe le Ravin de Laval. De forme octogonale, ce kiosque, certes de petite dimension, est orné d'un lambrequin de bois découpé sur le pourtour de sa toiture.
Près du Kiosque à musique, une boutique, dite le Kiosque Baille, est construite, proposant confiseries, limonades, journaux et autres cartes postales, mais aussi des
pâtés de grives et des truffes des alpes.

Gréoux-les-Bains - Terrasse de l'établissement thermal, entrée des Bains et Kiosque à musique — Kiosque à musique et Kiosque à journaux et limonade de la Maison Baille
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Hormis les classiques jeux qui drainent la clientèle au casino, une grande troupe théâtrale est engagée en permanence pendant la saison estivale : Louis Roize maître-costumier, fait son affaire personnelle des décors et de l'habillage des acteurs du théâtre. Un théâtre de la nature est lancé.
Des concerts sont donnés matin et soir dans le parc de l'établissement, au Kiosque à musique.
De temps à autre, la Fanfare de Manosque fait le déplacement pour enchanter les nombreux amateurs, tantôt devant le Casino, tantôt devant la Terrasse de l'établissement thermal. Dix ans auparavant, le célèbre Orphéon de Manosque venait entonner régulièrement aux eaux thermales de Gréoux : c'est ici qu'il a composé en 1900, un choeur à trois voix d'homme,
Trinquer, lors d'une saison où il était engagé.

Un court de tennis est créé dans le parc thermal, des concours y sont organisés.
La fréquentation des thermes et du casino s'envole, retrouvant la période faste de 1800-1830. Les recettes casinotières restent toutefois modestes au regard des mastodontes : pendant que Gréoux encaisse 13.199 francs (1909-1910) et 14.205 francs (1910-1911), Trouville ramasse 3,4 millions, Vichy 2,8 millions et Nice plus 8 millions !

Gréoux-les-Bains - Le Casino — Terrasse du Casino
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Lors du conflit 1914-1918, le Grand Hôtel des Bains et le Casino de Gréoux sont réquisitionnés sous l'intitulé Hôpital bénévole 151 bis. 105 lits seront ainsi utilisés, accueillant plus de 2.000 militaires du 15 mars 1915 au 10 février 1919.
Le ministre de la guerre, par décision du 25 décembre 1916, décerne la médaille d'honneur en argent des épidémies à l'épouse de Louis Roize, propriétaire des Thermes, Suzanne Roize, infirmière-major de l'hôpital bénévole 151 bis.

La commune de Gréoux, en 1923, prend officiellement la dénomination de Gréoux-les-Bains. Pendant quelques décennies auparavant, la ville a été orthographiée Gréoulx.
Le 4 août 1927, le Ravin de Laval qui, on l'a vu, longe l'établissement thermal, est en crue. Le parc est inondé et le Kiosque à musique tout comme le Kiosque de la Maison Baille sont emportés. Les Thermes de Louis Roize sont sous 1,50 mètre d'eau.
Louis Roize ne se démonte pas. A la suite des inondations de son parc thermal, il sollicite, le 22 août 1928, une subvention auprès du conseil général des Bouches du Rhône. Les dégâts avancés se chiffrent à 500.000 francs, dont 80.000 francs d'extrême urgence ; les Bouches-du-Rhône sont appelées à la rescousse, d'une part parce qu'elles sont nettement plus argentées que les Basses alpes, mais également en raison des nombreux Provençaux qui viennent, chaque année, faire une cure dans son établissement de bains.
Le 5 octobre 1928, le Conseil Régional Marseillais s'empresse d'adopter ...le rejet de cette demande.

De son côté, le département des Basses-Alpes versera tout de même en 1927, au titre des
calamités atmosphériques, des subsides chiffrés à 3.000 francs pour les communes et 3.000 francs pour les particuliers, à partager entre les deux communes les plus touchées : Gréoux-les-Bains et Valensole.

En 1934,
Louis et Suzanne Roize (2) passent la main et cèdent le domaine Thermal à Antoine et Germaine Cadière, anciens propriétaires des Thermes Sextius d'Aix-en-Provence, et amis de Jean Giono.

Le Grand Hôtel des Bains est à nouveau réquisitionné en janvier 1942 pour accueillir des polonais démobilisés.
En 1962, le domaine Thermal est cédé à la Compagnie française de thermalisme qui engage quelques travaux de restructuration avant de raser le tout en 1968 pour donner naissance à de nouveaux thermes en 1971-1973.
Kiosque détruit.


voir ici, Etablissement thermal de Gréoux-les-Bains, sans kiosque, aujourd'hui. et ici.

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publié par JeanMarc Lun 2 Oct 2017 18:16

4 août 1906 — L'établissement thermal et son Grand Hôtel des Bains repris en main
— Gréoulx-les-Bains. Cette charmante station est le rendez-vous d'une société élégante, parmi laquelle nous rencontrons de nombreux Marseillais, Toulonnais, Monégasques, etc.
Relevons quelques noms pris au hasard au tableau :
Mrs le docteur de Lara, Félix Eydoux, Mrset Mmes Bellieu, Valentin, d'Albert, directeur du Gymnase; Ernest de Ravel d'Esclapon, Gravier, Mr Henri Erard ; Mr Guillaud, conseiller d'arrondissement; Mr et Mme de Rougemont et leur famille; Moureau, Rambaud, Polastron, Gibert; Hérard, Blohorn, Raymond de Montevideo, etc.
Attendus : Comte et comtesse de Vogué ; les familles Didier, Genouillac, Gaubert, etc.
L'établissement thermal dont les eaux sont d'une si grande efficacité, est dirigé par l'aimable Mme Bonnes dont tous les baigneurs se plaisent à reconnaître la courtoisie et la prévenance.
Le service médical est assuré par le docteur Veuve, un de nos éminents praticiens.
Le restaurant du Grand-Hôtel-des-Bains est admirablement tenu par Mr et Mme Piche, les renommés propriétaires de l'hôtel Richelieu à Nice. Mr et Mme Piche ne ménagent pas leurs peines pour contenter leur nombreuse clientèle ; aussi tous ceux qui viennent à Gréoux une fois y retourneront chaque année.

20 juillet 1907 — L'établissement, restauré par sa propriétaire Mme Berthelon, avant la vente pour de grands travaux.
— La plus grande animation règne à l'établissement thermal, dont les eaux assurent chaque saison des centaines de guérisons. Ce qui fait la supériorité des eaux de Gréoux sur bien d'autres, c'est qu'ici l'eau est constamment courante dans toutes les baignoires, et, par conséquent, la température toujours la même.
Le restaurant, supérieurement tenu par M. et Mme Piche, les propriétaires de 1'hôtel Richelieu, à Nice, est fréquenté par l'élite des baigneurs.
Nous voyons, en ce moment, à l'hôtel de l'Etablissement Thermal :
Mr Félix Eydoux; Mme Soyard; Mr et Mme Gion, de Cannes ; Mr et Mme Bellieu ; Mr et Mme de Rougemont et famille ; Mr et Mr Guillois, ministre plénipotentiaire ; Mr, Mme et Mlles d'Albert ; Mmer et Mlle Valentin, de Nice; Mr Bounaud, ancien juge au tribunal ; Mme Augier ; Mr et Mme Peyron, d'Aix ; Mr et Mme Mallet ; Mme et Mr le colonel Bernard ; Mme la comtesse de Firmas de Périès ; Mme la colonelle Salvan : Mr Salvan fils ; Mr Alfred Reutemann, d'Alger ; Mr Guéraud ; Mr Emile Gaillaud, conseiller d'arrondissement ; Mr Terrasson ; Mr Potier, etc..
Nous devons une mention spéciale à la si aimable Mme Bonnes, qui gère avec un tact et une habileté dignes de tous éloges l'Etablissement Thermal, qui a été restauré cette année par la distinguée propriétaire Mme Barthelon. Le service médical est assuré par Mr le docteur Veuve, un de nos meilleurs praticiens marseillais.

17 juin 1910 — Le Casino théâtre, nouvellement créé, relance le domaine thermal
— Gréoux-les-Bains. Voici la composition de la troupe du Casino :
M. Lafarge, administrateur, régisseur général ; M. Crauss, 2e régisseur.
Opéra-comique. — MM. Mounet, baryton ; Delamarre, 1er comique, laruette ; Beyrot, trial.
Opérette. Mmes Bertha « Ursi », dugazon ; Henrion, desclauzas; Réaume, 2e chanteuse.
Comédie, vaudeville. — MM. Delamarre, grand 1er comique; Beyrot, jeune 1er comique; Maris, comique marqué ; Urbain, 2e comique ; Lafarge, 1er comique jeune; Clas, jeune premier; Crauss, jeune premier, et Alexandre. M. J. Poncet, chef d'orchestre.
Ouverture 18 juin.

Gréoux-les-Bains - Casino et Grand Hôtel des Bains — Terrasse du Casino
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22 juin 1910 — Quelques nouvelles théâtrales du Casino de Gréoux
— Gréoux-les-Bains. L'ouverture du Casino s'est effectuée samedi soir. C'est la troupe de comédie qui faisait ses débuts dans Monsieur le Directeur, comédie en trois actes de MM. Bisson et Carré ; disons tout de suite que l'interprétation a été très bonne.
Mme Henrion, rôle de Mme Mariolle ; Bertha Ursi, rôle de Gilberte ; Garcya, rôle de Suzanne ; toutes ont été à la hauteur ; intelligence scénique et artistique parfaite du côté des hommes, citons bien vite : M. Glas, dans le rôle de M. Delamare, directeur, rôle très ingrat et qui a cependant été rendu très correctement et en artiste de talent ; M. Delamarre, rôle de Bouquet ; M. Beyrot, rôle de Lambertin ; M. Mounet, cercle de Liégois, ont été parfaits, même M. Urbain, un vrai maire de village ; les petits rôles étaient bien tenus. La saison de Gréoux s'annonce sous les auspices les plus favorables.
Demain Le Premier mari de France, vaudeville en trois actes de M. Albin Valabrègue : MM. Delamarre, Malivaud; Beyrot, Alfred Jouvelin ; Craus, Mercerolle ; Glas, Tibaudier ; Lafarge, Victor ; Mmes Henrion, Mme Malivaud ; Gargya, Clémentine ; Ursi, Léonie Jouvelin ; Reaume, Clara; Lafarge, Félicie.
Prochaines représentations au Casino de l'Etablissement Thermal :
Mercredi 6 juillet — Les deux soeurs, vaudeville en un acte. — Litchen et Fritzchen, opérette en un acte.
Mardi 12 juillet — Le docteur Jojo, vaudeville en trois actes.
Jeudi 14 juillet — Monsieur le directeur, vaudeville en trois actes.

10 septembre 1910 — Louis Roize soigne son établissement et ses clients. Concours de tennis au programme
— La Saison à Gréoux-les-Bains. La saison n'a cessé d'être des plus brillantes à Gréoux, où notre ami M. Louis Roize est arrivé à attirer les baigneurs de plus en plus nombreux.
Quant aux voyageurs qui maintenant se font un plaisir d'aller passer quelques jours sous les délicieux ombrages du Verdon, ils sont légion, car le sympathique directeur, qui a fait un hôtel des plus confortables, a non seulement donné tous ses soins aux installations modernes de l'établissement des bains, mais a réussi à doter cette coquette station d'un Casino merveilleux.
Ce sont également des fêtes continuelles, et la dernière, le grand concours de tennis, organisé par les soins de notre confrère, M. Clément de Cours, directeur du Midi-Sporting obtint un immense succès.
Parmi les lauréats, félicitations à Mlles de Monval, Combe, Dauphin, Borello, Jourdan, Burle, De Cours, Lambert ; MM. Grandval, de Saboulin, Gaffarel, de Clomadeuc, Audibert, Fraissier, Archier, Pich.

Gréoux-les-Bains - Grand hôtel des bains, Etablissement thermal, Entrée des Bains, allée Suzanne, Kiosque à musique, Kiosque Baille
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17 juin 1911 — Séance de cinéma au Casino, concours d'épée, représentations théâtrales
— Gréoux-les Bains. La Saison. L'Etablissement thermal a ouvert ses portes dès le 15 mai et tout aussitôt le nombre des baigneurs a été supérieur à celui des années précédentes. La saison actuelle s'annonce brillamment, si l'on en juge par l'affluence inusitée des visiteurs et des excursionnistes, dans la station, depuis le 1er juin.
La nouvelle direction a multiplié, cette année, les attractions ; voici celles du mois de juin :
Du 1er au 15 : séances de cinéma dans la salle du théâtre du Casino. — A partir du 15 juin, représentations de la troupe de comédie. — Les 23, 24 et 25 juin, grand championnat d'épée, avec 1.200 fr. de prix, médailles et diplômes.
Les salles de jeux ont été ouvertes le 1er juin.

16 juillet 1911 — Le Théâtre bat son plein au Casino
— Gréoux. Tableau de la troupe du Casino :
M. Lafarge, administrateur, régisseur général (3e année) ; M. Michel, 26 régisseur ; MM. Beyrot, premier comique jeune : Frantz, grand premier comique; Lafarge, jeune premier comique; Perroteau, jeune premier rôle; Merlinck, jeune premier; Michel, comique de genre, Marco, comique grime; Rivole, grande utilité.
Mmes Garcia Beyrot, jeune premier rôle, grande coquette; J. Muguet, première ingénuité; Henrion, duègne, mère noble; Lafarge, soubrette coquette; Michel. Lina.
L'ouverture de la saison a eu lieu le 17 juin avec beaucoup de succès, et depuis nous avons assisté aux représentations de L'Abbé Constantin, Le Gendre de M. Poirier, Le Sursis, L'Amour veille, Blanchette, Le Coup de Fouet, Le je ne sais quoi, Le Flibustier.

19 août 1911 — Concerts donnés matin et soir dans le parc de l'établissement.
— Gréoux-les-Bains. La saison. L'affluence des baigneurs, signalée au début de la saison, ne s'est pas ralentie une minute. Le grand Hôtel des Bains et les trois Hôtels de la ville ont manqué de places à certains jours.
Les concerts, donnés matin et soir dans le parc de l'établissement, ont un succès égal à celui de la troupe de comédie qui, tous les soirs, attire la foule au théâtre du Casino.
Le grand championnat d'épée. précédemment annoncé, avait réuni un nombre imposant de tireurs, venus de Marseille et de la Côte d'Azur, auxquels s'étaient joints des excursionnistes en foule. Ce fut une vraie fête sportive.
On annonce, pour la fin août, un concours de tennis : à cet effet, l'Administration expose, dès aujourd'hui, une alléchante sélection d'objets d'art, qui seront offerts aux vainqueurs.
Enfin, pour terminer par la note grave, mais non moins intéressante. disons que la Direction de l'établissement thermal vient de faire opérer des recherches et des analyses sur la radioactivité des eaux de Gréoux-les-Bains. Le résultat, des plus satisfaisants, sera communiqué incessamment.

Gréoux-les-Bains - Le Casino — Fanfare de Manosque devant le Casino
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31 août 1913 — Fines lames au Tournoi d'épée, Mireille au Théâtre de la Nature...
— La Saison. Jamais la station de Gréoux n'avait connu une affluence aussi considérable de baigneurs. C'est que notre clientèle habituelle de rhumatisants s'est accrue cette année de toute une nouvelle catégorie de baigneurs, attirés par les récentes installations des services de pulvérisations, inhalations et douches pharyngiennes.
D'autre part, les attractions ont été multipliées. Non seulement le théâtre du Casino possède une troupe de comédie hors ligne, mais l'orchestre qui se fait entendre matin et soir dans le Parc a conquis tous les suffrages.
Les hôtes de la station ont pu assister, en juillet, à un tournoi d'épée qui a réuni les plus fines lames de la région. Le 10 août, au théâtre de la Nature, la représentation de Mireille fut une véritable manifestation d'art, devant une foule de 2.000 spectateurs.
Les fêtes de la saison se termineront, en septembre, par un concours de boules et un concours de tennis, pour lesquels sont inscrits de nombreux concurrents.
On n'aura pas chômé, à Gréoux, en 1913 !

24 mai 1914 — M. et Mme Roize font faire le tour des propriétaires des Thermes de Gréoux aux sommités médicales.
— Gréoux-les-Bains. Une visite médicale. Sur la fort aimable invitation de M. et Mme Roize, propriétaires de l'Etablissement thermal de Gréoux, une quarantaine de médecins marseillais se rendaient, le 24 mai, dans cette station, en une excursion confraternelle où s'unissaient l'utilité de constater les améliorations récentes de l'installation balnéaire et l'agrément de trouver, après une charmante promenade, une table bien servie autour d'hôtes charmants.
La partie utile était la visite de l'Etablissement.
Il ne devrait pas se trouver à Marseille un seul médecin qui ignorât les ressources précieuses d'une station thermale située à deux heures d'automobile de notre ville. (...)
La partie agréable comprenait l'excursion et le déjeuner ; la température faisait de l'excursion elle-même une délicieuse promenade. Certains des confrères invités, disposant d'automobiles, s'étaient rendus à Gréoux dans leur voiture personnelle ; les autres eurent à leur disposition, de Marseille à Aix, un tramway réservé et, d'Aix à Gréoux, un auto-car de la Cie des Autobus de Provence, dont l'aimable directeur, M. Pilliard, se fit le conducteur et, en habile cicérone, attira l'attention de ses voyageurs sur tous les points pittoresques de la route.
Le déjeuner fut chose exquise ; discrètement baptisé lunch, il comprenait : Hors-d'œuvre à la riche ; Œufs brouillés à la Montagnac ; Filet de bœuf Rachel ; Asperges d'Argenteuil, sauce Hollandaise ; Chapons du Mans à la broche ; Salade de saison ; Glace vanille ; Fraises du pays ; Corbeilles de fruits : Moka. Il fut assaisonné surtout de charme et de gaieté : de charme, parce que, grâce à une délicate attention de l'amphitryon, les dames avaient été invitées à suivre leurs maris dans leur visite médico-thermale, et s'étaient rendues nombreuses à l'invitation ; de gaieté, parce que les joyeux vivants ne manquaient pas parmi les excursionnistes, et qu'ils se renvoyaient les bons mots, les observations drôles, les histoires piquantes d'un bord à l'autre de la table, provoquant les rires en fusées. Au Champagne, M. Roize but à la santé de ses hôtes et affirma qu'il n'y aurait pas de discours, mais.... M. le professeur Livon but à la santé de M. et de Mme Roize, et mit en parallèle leur gestion et celle d'une ancienne propriétaire de l'établissement qui, jadis, envoyaient promener les baigneurs assez imprudents pour s'égarer à Gréoux ; — le Dr Castueil but aux dames ; — le Dr Pluyette émailla d'esprit une aimable allocution ; — et M. Pilliard célébra l'union des ingénieurs et des médecins, ceux-ci ayant, plus que tous autres, aidé aux succès de ceux-là par l'essor qu'ils ont contribué à donner à l'industrie automobile, ceux-là mettant aujourd'hui à la disposition des médecins, des moyens commodes d'envoyer leurs malades à Gréoux.
Après le déjeuner, le parc de l'Etablissement offrait sa verdure et sa fraîcheur aux amateurs de digestions tranquilles ; quelques marcheurs impétinents s'éloignèrent jusqu'aux rives prochaines du Verdon ; les autres goûtèrent autour du Casino les charmes de la causerie. Des vers dits par M. Espiau, une chansonnette satirique chantée par le Dr Castueil firent un prélude improvisé et sans prétention aux belles journées artistiques que M. Roize se propose d'offrir cet été à ses baigneurs.
Et, vers 5 heures, autos et autobus se mettaient en route, ramenant à Marseille nos confrères enchantés de leur journée et de Gréoux.
(La Gazette des Eaux 1er août 1914)

Gréoux-les-Bains - Etablissement thermal, Kiosque à musique et Kiosque Baille — Kiosque de la maison Baille
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16 avril 1939 — L'Union Sportive Grysélienne au Casino de Gréoux
— Une soirée au profit de l'Union Sportive Grysélienne. Le Grand Casino de Gréoux ouvrira ses portes pour la saison 1939 le dimanche 16 avril. Nous sommes heureux d'apprendre que le directeur du Casino a bien voulu réserver sa soirée d'ouverture à un bénéfice au profit de notre société sportive.
Nous applaudissons à ce geste et nous espérons qu'il y aura foule au Casino pour le plus grand bien de l'Union Sportive Grysélienne et pour inaugurer dignement la saison du Casino.

17 juin 1939 — Les mamans peuvent mener les enfants jouer au parc de l'établissement thermal en toute sécurité.
— Gréoux-les-Bains. Notre station thermale. Le Parc de l'Etablissement.
Un des charmes de notre station les plus appréciés de nos estivants et baigneurs est certainement le beau parc de
l'Etablissement Thermal. Sur plusieurs hectares, on y trouve des ombrages magnifiques, des arbres d'essences les plus diverses ; des allées où l'on peut promener dans le calme le plus sûr. Les mamans peuvent mener jouer les enfants dans le parc, ils y seront en sécurité : les amateurs de lecture trouveront la tranquillité qu'il peuvent désirer ; les sportifs peuvent y faire du tennis ; les rêveurs savent y trouver la solitude et chacun, après un séjour à Gréoux, a quelques souvenirs qui ramènent son esprit vers le parc de notre Etablissement Thermal.

Aucun groupe musical n'est répertorié en 1909 à Gréoux-les-Bains.
De 1895 à 1897 : un seul groupe est à noter : la Société musicale


(1) La famille Roize est une célèbre famille de Costumiers installée à Marseille depuis 1802. Au fondateur, Joseph Roize, succède Jacques, puis le petit-fils Charles. Ils fournissent les acteurs des théâtres de Marseille, mais également de Paris et de la province.
L'arrière-petit-fils Louis Roize, qui acquiert en 1909 le domaine thermal de Gréoux, a créé lui-même de nombreux costumes. Il se marie le 28 avril 1900 avec
une des plus jolies jeunes filles de notre ville, et qui obtint un si grand succès de beauté au bal de la Croix-Rouge, Mlle Suzanne Pauzin. Celle-ci fait également dans le costume : ses parents tiennent l'affaire Eugène Pauzin et fils, fabricants de costumes d'enfants au 36 rue Longue-des-Capucins à Marseille.
En 1904, la maison Roize augmente son fonds en acquérant la société parisienne J. Millet, un important fabricant de matériel de costumes, armes et armures. Quatorze wagons complet sont mobilisés pour acheminer cette acquisition. Louis Roize s'adjoint Marius Olivier (†1908) pour l'aider dans l'entreprise familiale.
En 1912, Louis Roize, très occupé par les Thermes et le Casino gryselien, cède le fonds de commerce de costumes marseillais à Aristide Boyer.
(2) Louis Roize cède le domaine thermal de Gréoux-les-Bains en 1934 à Antoine et Germaine Cadière.
Au décès de son mari Louis Roize, Suzanne Roize, née Pauzin, se remet dans les affaires : le 22 novembre 1947, elle prend à bail le fonds de commerce d'hôtel-restaurant dit l'Auberge de Gréoux, sur la route nationale 552 de Gréoux-les-Bains, pour une durée de trois années. Le bailleur n'est autre que la société détentrice des Thermes de Gréoux appartenant à Antoine Cadière, la SITT (Société d'Industrie Thermale et Touristique)
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

GRUFFY - Place de l'Église et le Kiosque à musique
(HAUTE SAVOIE)
L'histoire grufféenne est discrète et ne nous dévoile, malgré les recherches de son instituteur et historien local Laurent Rassat, quasiment rien... Alors à nous de compléter les vides !

L'emplacement qui nous intéresse plus particulèrement, l'Eglise de Gruffy et ses alentours, est occupé jusqu'en 1869 par quelques prés, champs et vergers.
La modeste église de Gruffy, qui a fait parler d'elle au XVIIIe siècle (1), est à ce moment là en train de rendre l'âme. Le conseil municipal, emmené par Jean-François Chappet (1830-1890), maire de 1861 à 1878, qui vient de dépenser plus de
60 mille francs pour la reconstruction d'une maison communale et la réparation de ses routes, prend alors la décision, en 1869, de faire édifier une nouvelle église sur un terrain surplombant le Chemin de Grande Communication n°5 (route des Bauges), à l'angle du Chemin des Choseaux (Chemin de l'Eglise).
L'architecte départemental annécien Joseph-Camille Ruphy (1819-1893) est chargé des plans, devis et construction de ce monument.(2)
Réalisée de 1869 à 1872, cette
magnifique église à trois nefs, dédiée à Saint-Pierre-aux-Liens, est bénie le dimanche 4 août 1872 par l'archiprêtre, M. l'abbé Pioton, curé d'Alby, en présence de la foule des grands jours ; la cérémonie est rehaussée d'une messe en musique et d'un discours de circonstance.

Plan de Gruffy en 1891 et détail de 1770 en incrustation
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Le 23 août 1872, le Conseil général de Haute Savoie sollicite un secours pour achever l'édification de son église paroissiale, incluant des travaux ayant trait à l'ameublement. Jordan, rapporteur de la Commission, réplique aussitôt que l'Etat n'accorde pas de subvention pour les dépenses de cette espèce, et qu'en outre, Gruffy ayant déjà obtenu auparavant un secours de 6.000 francs, la priorité est donnée aux autres communes.
Un des conseillers, Dagand, intercède en faveur de la commune, faisant ressortir que la commune de Gruffy n'est pas riche, qu'elle a déjà fait de grands sacrifices et qu'elle mérite d'être classée en bon rang. Mais Jordan reste intraitable, et la demande de secours reste en plan jusqu'en... 1883.
Le 1er mai 1883, le Ministre de la justice et des cultes accorde à la commune de Gruffy, un secours supplémentaire de 1.100 francs pour l'aider à payer les travaux d'achèvement du clocher et la construction d'un mur de soutènement.

Gruffy - Eglise et groupe scolaire - Route des Bauges (esplanade et Eglise au fond à droite)
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En 1888, l'architecte Joseph-Camille Ruphy est à nouveau sollicité pour la construction du nouveau presbytère de Gruffy. Le 20 mars 1888, les travaux sont adjugés 11.371 francs, le conseil général de Haute Savoie, accordant une subvention de 4.000 francs.
Le jeudi 16 mai 1889, à huit heures du matin, l'Eglise de Gruffy est consacrée par l'Evêque d'Annecy, Mgr Louis-Ernest-Romain Isoard.

Peu avant 1880, une Fanfare est créée à Gruffy. C'est elle qui sera l'organisatrice de toutes les fêtes, cérémonies et commémorations du bourg. Non contente de ses prestations grufféennes, elle ne manque aucune occasion pour participer aux concours, festivals et festivités des communes avoisinantes.
On voit notamment la Fanfare se produire régulièrement à Annecy, Rumilly et Alberville et obtenir de bons résultats lors des concours. Ainsi, au concours musical d'Albertville des 15 et 16 août 1907, la Fanfare de Gruffy obtient le 3e prix de lecture à vue, le 2e prix d'exécution et... les félicitations.
Le 25 novembre 1882, le ministre de l'instruction publique et des beaux-arts accorde, à titre d'encouragement, une somme de 100 francs à chacune des fanfares de Gruffy, Veigy-Foncenex et La Roche.

Un premier kiosque à musique — un soubassement de pierre sans toiture mais avec un garde corps en fer forgé — est construit sur l'esplanade près du parvis de l'église, peu avant 1911, comme l'atteste un cliché daté.
Le Kiosque à musique, de forme octogonale, n'obtiendra ses colonnes de bois et sa toiture recouverte d'ardoises, ornée d'un lambrequin en bois découpé, qu'en 1922-1923, à l'occasion de l'érection du monument aux morts.

Gruffy - Esplanade de l'Eglise et kiosque à musique primitif - Concert sur le Kiosque à musique
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En hommage aux 37 tués de Gruffy en 1914-1918, le conseil municipal décide, le 17 décembre 1922, de faire construire une stèle devant l'Eglise, face au Kiosque à musique.
Une souscription publique est lancée, permettant de récolter 2.500 francs. Le monument est réalisé en pierre de Villebois, par le sculpteur et marbrier Claudius Cochet (1887-1971). Le devis s'élevant à 12.500 francs, la commune et le conseil général seront sollicités pour régler les 10.000 francs manquants. L'inauguration a lieu le 15 août 1923.
Kiosque toujours en place.

voir ici Kiosque à musique et Eglise Saint-Pierre-aux-Liens à Gruffy, aujourd'hui.
48e festival des harmonies du genevois à Gruffy, le 30 juin 2013.
Commémoration du 11 novembre, Kiosque et esplanade de l'église en 2010.
Concert de l'Harmonie de Gruffy, le 2 juin 2012.
Monument aux morts de Gruffy, aujourd'hui.

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publié par JeanMarc Mer 4 Oct 2017 16:38

24 janvier 1880 — Fête annuelle de la Fanfare de Gruffy
— Dimanche dernier, la Fanfare de Gruffy célébrait sa fête annuelle. A la messe, la musique a exécuté plusieurs morceaux dont l'entrain, l'harnonie et la variété faisaient oublier le froid.
A midi, un banquet très bien organisé réunissait, dans la grande salle de la mairie, les membres de la Fanfare, un grand nombre de membres honoraires et plusieurs invités. La gaieté la plus franche a régné dans cette réunion amicale. Au dessert, plusieurs toasts, pleins de cet esprit et de cette délicatesse qui caractérisent les habitants de
Gruffy, ont été portés à la République, à M. le Maire et à MM. les Directeurs de l'Echo du Semnoz. La Fanfare s'est fait entendre sur la place de la Mairie, où un public nombreux était accouru. Les applaudissements répétés qui accompagnaient ces morceaux patriotiques, en prouvent la parfaite exécution, et témoignent assez de l'amour de cette population pour tout ce qui touche à la Savoie et à la patrie.
Puis on s'est séparé à regret : mais la nuit arrivait, et pour clore une si belle journée, il fallait laisser à la nuit son calme et son silence. C'est ce que tous ont compris.
Espérons que cette jeune Fanfare, dirigée avec beaucoup d'habileté, progressera toujours et pourra bientôt entrer en lice avec les autres sociétés musicales de notre département.

Quelques participations de la Fanfare de Gruffy aux alentours
14 juillet 1900 — Festival musical. Les fêtes de la Fédération des sociétés musicales savoisiennes qui auront lieu à Rumilly les 4, 5 et 6 août, promettent d'être brillantes. Les sociétés qui prendront part au festival sont :
L'Harmonie municipale d'Annecy, l'Harmonie chorale d'Annecy, les Trompettes annéciennes, l'Harmonie d'Albertville, les fanfares d'Aix-les-Bains, de Thônes, de Faverges, de Gevrier, de Gruffy, de Rumilly, les chorales de Vieugy, de Rumilly.
Toutes les sociétés instrumentales (300 exécutants environ) joueront sous l'habile direction de M. Joseph Rougelet, directeur de la Rumilienne, la Marseillaise, les Allobroges et la Marche Lorraine.

25 mai 1907 — Dans la liste des sociétés qui prendront part les 15 et 16 août prochain au concours musical d'Albertville nous relevons les suivantes : la Société chorale d'Annecy, l'Estudiantina-Chorale d'Annecy, l'Union musicale de Rumilly, l'Echo du Semnoz, de Gruffy. Nous leur souhaitons d'avance bon succès.

Une seule formation musicale active à Gruffy en 1909 : la Fanfare de Gruffy, présidée par Guévin et dirigée par Davel.

Gruffy - Le Monument aux morts -La place de l'église et le Kiosque à musique
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(1) L'ancienne Eglise de Grussy n'est pas sans intérêt.
Datant de plusieurs siècles cette petite église est sans cesse en réparations : 1826, 1831 à 1836, 1840 à 1842, 1845 à 1847, 1849 à 1852, 1856-1857... Le presbytère n'est pas dans la meilleure forme non plus.
L'église grufféenne a fait son temps !...

— Cette église faisait l'objet de beaucoup d'attentions et attirait quelques dévotions : ainsi en 1606, une chapelle du Saint-Esprit lui est dédiée au sein de l'Eglise. Le 20 mars 1727, le sieur Jean Boccon, né à Gruffy (†1748), fonde 4 basses messes en la chapelle de Saint-Jean et Saint-Clair, chapelle qu'il a bâtie et meublée dans l'église de Gruffy.

— L'abbé Pierre Léonard (1695-1767), bourgeois d'Annecy, docteur en théologie, est nommé, en juillet 1731, curé-archiprêtre de la paroisse de Gruffy. Vers 1745, il fait la connaissance de Françoise-Louise de Warens (1699-1762), alias Mme de Warens, maîtresse de Jean-Jacques Rousseau entre 1728 et 1737.
Léonard va entretenir quelques relations épistolaires avec Mme de Warens, protestante genevoise, récemment convertie au catholicisme.
L'abbé Léonard appelle Mme de Warens
sa très chère soeur, Rousseau son neveu et lorsqu'il cite Mme de Warens à Rousseau, il lui parle de la chère Maman.
Le 5 novembre 1750, Mme Warens fonde une chapelle Notre-Dame du Rosaire en l'église de Gruffy, sous le vocable de Notre-Dame des Ermites, après agrément du père Léonard, ce qui en coûte trois cent livres à Mme de Warens. Moyennant quoi, l'abbé Léonard et ses successeurs devront célébrer, à perpétuité, une messe basse dans le courant des premiers jours de chaque mois, en l'honneur de Mme de Warens.
Un courrier du 4 février 1754 de Mme de Warens au père Léonard de Gruffy est curieuse à plus d'un titre : Mme de Warens confie à son
très cher frère sous le sceau du secret qu'elle serait intéressée par l'exploitation d'une mine de fer des environs dont le maître ouvrier est décédé, qu'un fourneau conviendrait très bien à Gruffy où le bois ne manque pas, mais elle demande à l'abbé Léonard de rester discret sur l'affaire car vous savez que Mrs les François savent plumer la poule et qu'il veulent tout pour eux.

— Au décès de l'abbé Léonard en 1767, Claude-Joseph Simond (1714-1795), est nommé curé de Gruffy. Son sacerdoce est sans histoire jusqu'au jour où son neveu Philibert Simond (1755-1794), ordonné prêtre en 1779, vient s'installer auprès de lui dans l'église de Gruffy, du 24 juillet 1784 au 8 avril 1788. Peu enclin à s'occuper de la paroisse, Philibert Simond va bientôt, aux premiers jours de la Révolution, devenir un agitateur exalté, acharné contre le Roi. Ses actions vont le mener en exil à Genève, pus à Strasbourg. Convaincu de complicité avec Danton, il termine sur l'échafaud le 21 germinal de l'an II (10 avril 1794).
En 1788, Claude-Joseph Simond avait laissé sa place à Jean-Humbert Brun, âgé de 40 ans, ci-devant prêtre, ex-curé de Gruffy. Celui-ci, le 19 pluviôse an II (7 Février 1794), renonce à
toutes fonctions sacerdotales et déclare remettre au plutôt ses lettres de prêtrise qui étoient restées à Gruffy.

(2) Joseph-Camille Ruphy (28 novembre 1819 - 21 avril 1893) est le fils de Jean-Louis Ruphy, marié à Julie Burnet, architecte civil d'Annecy (duché de Savoie) dès avant 1817 jusqu'en 1844.
Toutes ces précisions utiles, que nous avons recherchées, pour éviter les confusions sur les architectes du nom de Ruphy qui foisonnent curieusement à Annecy au XIXe siècle...
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Re: Kiosques à Musique

ARS-EN-RÉ - Place Carnot
(CHARENTE MARITIME)
Les 41 mètres de la flèche noire et blanche de l'Eglise Saint-Etienne d'Ars servant d'amer à la navigation rétaise, ne peuvent passer inaperçus ni des insulaires, ni des innombrables estivants de l'Ile de Ré.
Quelques parties de cette église, située sur la Grande Place arsaise, dépendant autrefois d'un ancien prieuré, sont existantes depuis le XIIe siècle, telles la façade et le transept ; le clocher bicolore est bâti au XVe siècle, tandis que les chapelles latérales sont construites de 1639 à 1651. Ce monument a subi de nombreuses modifications, démolitions, réfections et remaniements au cours des siècles.

A l'angle de la Grande Place et de la rue de la Commune, future rue du Havre, se trouve le Corps de Garde, construit dès avant 1742, chargé de gérer et contrôler le fret et les droits douaniers, notamment de l'important marché salin arsais. La régie du bureau de ce corps de garde est tenue par un Receveur, un Contrôleur, un Scribe et deux Gardes généraux. De ce bureau d'Ars dépendent trois pataches (bâtiments portuaires chargés de percevoir les droits sur les marchandises) :
la patache de Saint-Martin, montée d'un capitaine, d'un lieutenant et de quatorze gardes et matelots ; la patache de Loix qui a aussi un capitaine, mais seulement six gardes, matelots et garçons ; et la patache du Corps de Garde avec un Capitaine.

En 1793, la Révolution fait main basse sur l'argenterie de l'Eglise Saint-Etienne et met son mobilier en vente à l'encan. L'église devient le Temple de la Réunion et de la Raison jusqu'en 1802, date à laquelle elle est rendue au culte.

Comme l'ont soigneusement dessiné sur le plan napoléonien, M. Fontaine, géomètre en chef et son assistant M. Geoffroy, géomètre de 1ere classe, on découvre qu'en 1828, la Grande Place d'Ars est plantée d'ormeaux sur tout le pourtour de l'Eglise.

Plan d'Ars en 1828
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Lors d'un rapide périple, le président Sadi Carnot (1837-1894) visite La Rochelle le 19 août 1890 et se rend sur l'Ile de Ré le mercredi 20 août. Après une traversée à bord de l'Elan avec un peu de roulis, Carnot est accueilli à Saint-Martin par la musique du 123e de ligne aux accents vibrants de la Marseillaise. Reprenant la route en direction du phare des Baleines, il entraîne derrière lui un ruban de voitures de quatre à cinq kilomètres, comme quoi les bouchons ne sont pas une nouveauté sur l'Ile ! A noter que même les ailes des moulins à vent ont été, à l'occasion, recouvertes de drapeaux tricolores.
A Ars, où nous arrivons à dix heures et demie, ce ne sont que festons et astragales, arcs de triomphe et le reste !
On acclame M. le Président de la République avec une furia toute francese. Les cris de « Vive Carnot ! Vive la République ! » se confondent dans un brouhaha indescriptible.
Poursuivant sa tournée éclair, le président rejoint le phare des Baleines où a lieu un déjeuner de vingt-deux convives, à l'issue duquel il reprend l'Elan le ramenant à La Rochelle.

Cette visite marathon marquera pourtant longtemps la commune d'Ars, puisqu'après l'assassinat de Carnot le 24 juin 1894 (décédé le lendemain), la Grande Place devient place Carnot.
Et aussitôt, la municipalité décide de faire réaliser une copie du buste en bronze à l'effigie du président disparu, réalisé en 1888 par le sculpteur Henri Chapu (1833-1891) et exposé à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. Une souscription publique est organisée pour réaliser ce moulage : aux 275 francs obtenus, M. Petit, maire d'Ars, fait voter une subvention de manière à atteindre les 600 francs nécessaires à l'édification du monument.
Le buste de Sadi Carnot est érigé le 11 août 1895, sur la Grande Place Carnot, face à l'entrée de l'Eglise Saint-Etienne. De nombreux discours sont prononcés ce jour-là, notamment par le maire d'Ars Petit, le conseiller général Emile Delmas, le sénateur Barbedette, le député Charruyer et le préfet Hélitas, en hommage au président
pour avoir traversé l'Ile de Ré en 1890. D'où l'inscription sur le piédestal du monument : A Sadi Carnot, la ville d'Ars, reconnaissante.

Ars-en-Ré - Place Carnot, le Café Hôtel du Lion d'Or et le Corps de Garde — Buste de Carnot devant l'Eglise Saint-Etienne
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En raison de leur insularité, les musiques arsaises restent tout à fait effacées sur leurs exploits, tout au moins en ce qui concerne la publication de leurs concerts et prestations. Nous voyons une Société Musicale créée dans les années 1890, active jusqu'en 1897. Puis lui succède l'Harmonie Municipale, attestée dès avant 1903, dont les 30 musiciens sont dirigés par le fils Berthelin.
Cette discrétion, toute relative, n'empêche pas l'Harmonie de demander à la municipalité la création d'un kiosque à musique, sur l'emplacement favori de ses concerts, à savoir face au café-hôtel du Lion d'Or, au pied de l'église et du buste de Carnot.
Edifié vers 1905, ce Kiosque à musique de forme octogonale, sans toiture, constitué d'un soubassement en pierre et d'une balustrade en bois, est accessible à l'aide d'un escalier amovible de six marches.
Le garde-corps ayant rendu l'âme, il est procédé, en 1924, à son remplacement par un muret de briques.

Ars-en-Ré - Buste de Carnot et Kiosque à musique — Kiosque à musique et muret de briques en guise de garde-corps
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En 1925, le maire d'Ars, François-Bruno Lucas décide la construction d'un monument aux morts en hommage aux disparus de 1914-1918. L'entrepreneur Jules Baniée est alors chargé de la conception et de la réalisation d'un obélisque en pierre calcaire blanche, qui est édifié sur le côté de l'église, place Carnot.
En 1943, le buste de bronze de Carnot par à la fonte, comme tant de sculptures.

Ars-en-Ré - Monument aux morts 1914-1918 place Carnot — Nouveau Kiosque à musique de 1949 sur la place Carnot
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Le Kiosque à musique qui, on l'a vu, ne possédait pas de toiture et n'était donc pas conçu pour en supporter une, est finalement rasé en 1949, pour faire place à un nouveau kiosque, entièrement en béton, cette fois-ci avec une couverture : huit colonnes cylindriques, une toiture carrée et des tubes d'acier en guise de garde corps.
La municipalité, en raison de la proximité de l'Eglise Saint-Etienne classée aux monuments historiques, décide de faire raser le nouveau kiosque en 1986, celui-ci n'étant effectivement pas vraiment en adéquation avec le monument.
La commune d'Ars, couramment appelée Ars-en-Ré, ne prend ce nom définitif que le 8 mars 1962.
Kiosque supprimé.

voir ici, place Carnot d'Ars-en-Ré sans kiosque à musique, aujourd'hui.(1/2) (2/2).
Ancien corps de garde sur la place Carnot d'Ars-en-Ré.(1/2) (2/2).

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publié par JeanMarc Lun 9 Oct 2017 10:12

15 juillet 1877 — Le Comice agricole d'Ars ; l'excellente musique d'Ars et de Saint-Clément joue sur la Place
— Le comice agricole de l'arrondissement de La Rochelle a tenu son assemblée annuelle dimanche dernier, le 15 juillet, à Ars, île de Ré.
Le bateau à vapeur le Coligny avait été gracieusement offert par MM. Delmas, pour transporter les membres du comice et les nombreux invités de l'arrondissement de La Rochelle qui, à leur arrivée à Ars, ont été reçus avec une courtoisie toute bienveillante, par M. Roullet, maire, accompagné du conseil municipal des maires des communes du canton, de la musique d'Ars et de Saint-Clément, et d'une population accourue des divers points de l'île de Ré, pour prendre part à cette fête agricole.
Les opérations du comice ont commencé à une heure. Il y avait peu de bestiaux. Beaucoup d'instruments d'agriculture étaient exposés. Plusieurs d'entre eux ont fonctionné à la grande satisfaction des visiteurs.
Une exposition industrielle, dont quelques produits se rattachent à l'agriculture, était organisée dans une des
salles de la mairie.
La distribution des récompenses a eu lieu sous la tente dressée snr la Place et décorée avec beaucoup de goût.
L'excellente musique d'Ars et de Saint-Clément réunie, jouait pendant la distribution des prix, les meilleures morceaux de son répertoire.
A cinq heures, un banquet réunissait 150 personnes comprenant les membres du comice et les personnes invitées présentes à Ars. M. Dor, président, a porté un toast au gouvernement de la France et à la prospérité de l'agriculture. (...)
Des jeux et des divertissements publics ont terminé cette journée, dont la ville d'Ars gardera longtemps le souvenir. Le soir, à sept heures. les membres du Comice, précédés de la musique et accompagnés d'une population nombreuse, sont remontés sur le Coligny, et ont débarqué à La Rochelle après une traversée de deux heures.

7 août 1907 — La Place accueille l'exposition des instruments aratoires lors du concours annuel agricole. Le Kiosque à musique est réquisitionné pour la distribution des récompenses
— Dimanche dernier, la petite ville d'Ars était en liesse à l'occasion de la tenue du concours annuel du Comice de l'arrondissement La Rochelle.
L'exposition des instruments aratoires et des divers produits avait établie sur la Place et dans la salle de la mairie.
A 5 heures, au kiosque de la musique, distribution des récompenses. M. Tiburce Sauvé préside, entouré de M. Aristide Godin, secrétaire général du Comice...
La musique joue un morceau, puis M. Sauve prononce un discours. Le vicomte de Montbron, secrétaire du Comice, donne ensuite lecture de la liste des récompenses.
A 7 heures, le banquet. qui termine toujours d'une façon si agréable la fête annuelle du Comice, a réuni une centaine de convives. Le repas a été servi par le Vatel de l'Hôtel du Lion d'or.
L'excellente musique s'est fait entendre à plusieurs reprises.
Au champagne. M. Tiburce Sauvé a dit, en quelques paroles chaleureuses, toute sa sympathie pour l'île de Ré et ses habitants. Ce toast a été accueilli par des bravos enthousiastes.

2 août 1925 —Distribution des récompenses du comice agricole sur le Kiosque à musique de la place Carnot
— Dimanche a eu lieu, à Ars-en-Ré, le concours organisé par le Comice agricole que préside M. Jules Bertrand, ancien député, et par la Société d'encouragement à l'agriculture, à la tête de laquelle se trouve M. Maxime Godet, maire de Saint-Vivien. M. Perreau, sénateur-maire, présidait.
Le matin, le jury a visité les stands vins, eaux-de-vie, pommes de terre, sel, miel et les dérivés, huitres, palourdes, primeurs, poules. lapins. etc. ainsi que les charrues, la batteuse, le moulin à farine et le blutoir exposés.
A l'issue du banquet, MM. Parrain, Brin, Bertrand, Lucas et Godet ont prononcé des allocations dans lesquelles il a prononcé des allocations.
L'après-midi, au kiosque de la place Carnot, il y a eu distribution des prix.

2 juin 1939 — Grande fête d'Ars-en-Ré. Concerts sur le Kiosque à musique de la place Carnot
— Grande fête musicale et patriotique, organisée par la Société philharmonique à l'occasion de la réception de la Société de musique des employés de chemin de fer de Mulhouse.
Dimanche 4 Juin, fête de jour : à 14 h. 30 (légales), défilé des musiques de Mulhouse et d'Ars-en-Ré, du Port d'Ars (hotel Forgues) à la place Carnot.
A 15 heures, grand concert donné par la musique de Mulhouse (50 exécutants). Programme :
1. Marche. — 2. Le Beau Danube Bleu. — 3. La Dame Blanche. — 4. Le Pays du Sourire. — 5. Marche.
A 16 heures. vin d'honneur, salle des fêtes.
Fête de nuit : à 22 heures, grand concert, place Carnot, donné par la Société philharmonique d'Ars et l'Harmonie de saint-Clément-des-Baleines. Programme :
1. Les Hommes de cuivre, pas redoublé. — 2. Adieu Bourgogne, ouverture, de Mourgue. — 3. Cocorico, fantaisie, de Ganne. — 4. Le Freyschutz, fantaisie, de Weber. — 5. L'ange des concerts, frande valse, de Marsal.
A 23 heures, grand bal de nuit, salle des fêtes. Prix d'entrée, 3 francs.

Les anciennes traditions d'Ars-en-Ré
— A Ars-en-Ré, la fête avait lieu le Jeudi-gras. Des combats de coqs se déroulaient à huit clos et les propriétaires des vainqueurs étaient nommés pour un an Roi, Dauphin, Duc, Marquis. Après les combats, les nouveaux dignitaires se costumaient et défilaient dans les rues de la paroisse traînant un grand coq en bois monté sur roulettes et dont le bec s'ouvrait pour recevoir les offrandes des spectateurs. Le produit de la quête permettait aux joyeux compagnons de faire bombance le soir même.

En 1903 l'Harmonie Municipale d'Ars-en-Ré est dirigée par Berthelin fils, à la tête de 30 exécutants.
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