Tout Paris

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JeanMarc
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► Cartoliste Tout-Paris classée par numéros
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TOUT PARIS - 434 - Rue de Flandre Sortie des Usines Lebaudy (XIXe arrt.)
Collection F. Fleury


Négociant et homme d’affaires installé à Paris dès avant 1800, Jean Lebaudy (1775-1847), originaire de Saint-Quentin-les-Chardonnets dans l’Orne, s’est associé avec Joseph-Marseille Estienne avec lequel ils ont fondé la société Lebaudy et Estienne fils aîné au n°22 rue de la Grange Batelière. On les voit ainsi, notamment réceptionner 5 futs de cidre au Port de Rouen qui avaient été chargés le 5 juin 1823 au port du Havre sur la gribanne l’Adélaïde, capitaine Desrues, ou encore, en mars 1823, 48 caisses de savon dont 2 prises à terre, toujours au Port de Rouen, provenant du navire la Ville de Saint-Malo, capitaine Porée, venant de Marseille…
Les deux associés décident de dissoudre ladite société le 15 septembre 1824, à effet du 1er novembre.
A cette date, Lebaudy est engagé dans des affaires de banque, de commission, de fourniture de linge à pansemens pour les hôpitaux maritimes, et vient de commencer l’exploitation d’une raffinerie de sucre située à La Villette au n°15 Grande-Rue (future rue de Flandre).
L’année suivante, le 17 octobre 1825, Jean Lebaudy, patenté en tant que négociant sous le numéro 63, demeurant au n°1 rue de Montmorency à Paris avec ses deux fils Guillaume-Désiré Lebaudy (1800-1866) et Adolphe Lebaudy (1804-1875), fonde avec ceux-ci, la société en nom collectif Lebaudy et ses fils, pour une durée de 5 ans et 3 mois commençant le 1er octobre 1825 et devant finir le 31 décembre 1830 ; ladite société est chargée de poursuivre les activités entreprises par Jean Lebaudy.
Les deux activités de la société Lebaudy et ses fils se poursuivent avec succès : Guillaume-Désiré se consacrant à la raffinerie de la rue de Flandre, tandis qu’Adolphe, négociant, banquier et commissionnaire, est installé au n°29 rue du faubourg Poissonnière.
Au fil du temps, la raffinerie prend de l’ampleur et l’adresse officielle sera modifiée à plusieurs reprises, montrant l’expansion de celle-ci : n°15 Grande-rue jusqu’en 1830 ; n°23 Grande-rue de 1831 à 1847 ; n°27 rue de Flandre de 1848 à 1859 ; n° 23 rue de Flandre de 1860 à 1869 et enfin n°19 rue de Flandre à compter de 1870.
La société Lebaudy et ses fils est dissoute à l’amiable par anticipation le 27 janvier 1830, à effet 31 décembre 1829, afin de former la nouvelle société en nom collectif Lebaudy frères portée par les deux frères Guillaume-Désiré et Adolphe.
Le 12 mars 1831, les deux frères décident, par acte notarié devant maître Bouard, qu’à partir du 1er mars 1831, la Raffinerie de sucre de la rue de Flandre sera dorénavant exploitée par Guillaume-Désiré, seul et pour son compte personnel, la société Lebaudy frères poursuivant cependant son existence comme auparavant.
Trente ans plus tard, par acte sous seing privé du 29 avril 1861, ce sont les deux fils de Guillaume-Désiré Lebaudy qui s’associent à 50/50, toujours sous le nom de Lebaudy frères, pour continuer la Raffinerie de la rue de Flandre : ce sont Gustave Lebaudy (1827-1889) et Jules Lebaudy (1828-1892).

De nombreuses grèves éclatent dans les années 1880 chez les raffineurs de sucre parisiens. On apprend à cette occasion, en 1882, que les usines Lebaudy emploient environ 600 ouvriers (450 chez Sommier leur concurrent du 145 rue de Flandre) ; ils seront 1.080 en 1890. A cette date, les raffineries parisiennes produisent, par jour, 88.000 pains de sucre répartis comme suit : 30.000 à la raffinerie Say, 22.000 à la raffinerie Lebaudy, 17.000 à la raffinerie de Saint-Ouen, 8.000 à la raffinerie Sommier, 7.000 à la raffinerie Prévost et 4.000 à la raffinerie Juillon.

La société sera prorogée à de multiples reprises, notamment le 25 mai 1889 pour cinq années, à effet du 31 mars 1890 ; ce 25 mai 1889, le fils de Gustave, Paul Lebaudy (1858-1937), raffineur de sucre demeurant dans l’Hôtel particulier familial du n°20 place Vendôme, devient associé de ladite société, à hauteur de 10%.
A la suite du décès de Gustave Lebaudy (19 décembre 1889), la société est dissoute de plein droit et remplacée le 11 janvier 1890 par une nouvelle société Lebaudy frères, au capital de 20 millions de francs, constituée de : Jules Lebaudy (apport 9.750.000 francs) et Jacques Lebaudy son fils (apport 250.000 francs), Paul Lebaudy (apport 10.000.000 francs) et Pierre Lebaudy, fils de Gustave (aucun apport).

Deux fondations sont instituées au nom des richissimes Lebaudy. En 1891, la fondation Gustave Lebaudy, dont le siège est fixé au n°57 rue Saint-Roch fait édifier une maison de retraite pour les ouvriers raffineurs, gérée par les Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, au n°28 à 36 rue Botzaris, à l’angle du n°42 rue du Plateau, dans le 19e arrondissement. Le bâtiment sera racheté par l’État tunisien à la fin des année 1950 et deviendra une annexe du Consulat de Tunisie.
La fondation Amicie Lebaudy, 46 boulevard des Invalides, du nom de l’épouse de Jules Lebaudy, Amicie Piou-Lebaudy (1847-1917), laquelle va poursuivre, en 1903, la construction des Groupes de Maisons ouvrières commencée en 1899, notamment au n°5 rue Jeanne d’Arc, au n°94 rue de Charonne, au n° 5-7 rue Ernest Lefèvre, rue de l’Amiral Roussin, etc…

Après le décès de Jules Lebaudy en 1892, l’usine de la rue de Flandre reste entre les mains de Paul Lebaudy et de son cousin Jacques Lebaudy ; en 1895, ce dernier cède sa part à Paul Lebaudy qui devient seul propriétaire de la raffinerie jusqu’en 1928.
Le 23 octobre 1929, Paul Lebaudy et Edme Sommier (1873-1945), les deux raffineurs de la rue de Flandre, l’un au n°19, l’autre au n°145, fondent la Société anonyme Lebaudy-Sommier, d’une durée de 60 ans, au capital de 30 millions de francs, ayant pour siège social le n°19 rue de Flandre, et font apport de leur raffinerie respective, à concurrence de la moitié de celles-ci, soit dix millions de francs pour Lebaudy et cinq millions pour Sommier. Le 5 mai 1930 les apports de Lebaudy et Sommier seront complétés pour atteindre le montant du capital.

Faisant suite au décret-loi publié le 29 juillet 1958, le directeur de l’urbanisme, agissant pour la Ville de Paris, exproprie le 23 février 1959, l’ensemble des locaux et terrains appartenant à la société Lebaudy-Sommier situés du 15 au 25 rue de Flandre, soit 2.898 m², en vue d’élargir la voie et d’y faire édifier la future Cramif (Caisse régionale d’assurance maladie). Le siège de la société est transféré, en conséquence au n°23 avenue Franklin-Roosevelt et l’établissement principal devient le n°145 rue de Flandre.
Le 18 mai 1973, l’ensemble des actifs Lebaudy-Sommier est définitivement apporté à la Société Générale Sucrière, créée en 1968, qui avait acquis la majorité du capital dès janvier 1972. Le fonds du n°145 rue de Flandre est supprimé ; à son emplacement sera bâti un immeuble locatif, la Cité des Eiders.

(à suivre sur la prochaine carte, un petit historique sur la Raffinerie Sommier)

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TOUT PARIS - 632 - Sortie de la Raffinerie Sommier, Rue de Flandre (XIXe arrt.)
Collection F. Fleury


Nous avons présenté avec la carte précédente, un historique de la Raffinerie Lebaudy installée depuis 1825 au n°15 Grande-Rue à La Villette (future rue de Flandre). La même année, Edme Dominique Sommier dit l’Aîné (1786-1854), originaire de Villeneuve-sur-Yonne, raffineur de sucre, vient s’établir au n°91 Grande-Rue à La Villette où il dispose également d’un dépôt pour sa raffinerie au n°68 rue de la Verrerie.
De son côté, son frère, Augustin Sommier (1792-1857) s’est fait connaître auparavant par une ordonnance royale datée du 22 janvier 1823, par laquelle il a été nommé Courtier de Commerce près la Bourse de Paris, en remplacement de M. Azemar, décédé. Ses fonctions ayant cessé en septembre 1824, on retrouve Augustin Sommier, l’année suivante, au n°20 quai de Passy où il est négociant et raffineur de sucre, visiblement chargé de trouver des marchés de mélasse pour sa propre usine de Passy et pour celle de son frère de La Villette, Edme Dominique Sommier l’aîné.
Le Journal du Commerce du 19 juin 1828 relate ainsi un arrivage du 18 juin 1828 au Port Saint-Nicolas à Paris : Le Bateau à Vapeur Charles X venant du Havre a transbordé à Rouen sur la Jeune-Olympe, patron Bachelet, qui a acheminé sur la Seine au Port Saint-Nicolas notamment 44 barriques de sucre brut pour M. Sommier. Le même jour, Sommier avait reçu par le même chemin à bord du bateau à vapeur La Seine, 25 barriques de sucre brut.
Le 25 juin 1828, le Nouveau Journal de Paris rapporte que Samedi dernier, un ouvrier de la raffinerie de M. Sommier, à Passy, est tombé dans une chaudière de sucre bouillant. Ce malheureux a été retiré à l’instant et transporté à l’hospice, mais on désespérait de le sauver.

Le 22 mars 1830, Edme-Dominique l’aîné et son frère Pierre Alexandre Sommier (1802-1867), raffineurs de sucre, demeurant au n°91 Grande-Rue à La Villette, créent la société Sommier aîné et frère, afin d’exploiter la raffinerie dont Edme-Dominique Sommier l’aîné est propriétaire. Cette société, au capital de 176.000 francs qui pourra être porté à 320.000 francs lorsque Pierre-Alexandre aura fourni une somme égale à celle d’Edme-Dominique, voit son siège social fixé au n°91 Grande-Rue.
A partir de 1833, la raffinerie des deux frères Sommier est définitivement installée au n°139 rue de Flandre de la Villette, commune dont Edme-Dominique Sommier devient maire de 1837 à 1845.

A l’issue de la société dont l’échéance était fixée au 31 mars 1839, une nouvelle société est créée le 29 juin 1840, au capital de 600.000 francs, composée par moitié de Pierre Alexandre Sommier et de son neveu Louis Edme Achille Sommier (1814-1853), le fils d’Edme Dominique.
A partir de 1859, la numérotation de la rue de Flandre est modifiée, et le n°139 où se situait la raffinerie Sommier, devient le n°145 rue de Flandre.
Le 31 octobre 1862, la raffinerie Sommier change de raison sociale, désormais nommée A. Sommier et Cie, et accueille un nouvel associé. La composition de la société est dorénavant la suivante : Pierre Alexandre Sommier (2/5e des parts), son fils Alfred Sommier (1835-1908) (2/5e des parts) et Jules Emile Boivin (1831-1909) (1/5e des parts). Cette répartition sera modifiée le 27 septembre 1866, le fils Sommier devenant titulaire de 3/5e des parts et son père 1/5e.
Après le décès en 1867 de Pierre-Alexandre Sommier, la société se poursuit entre les deux associés restants et, à compter du 7 mars 1881, de nouveaux statuts sont signés fixant le capital à six millions de francs répartis pour 3/5e à Alfred Sommier et 2/5e à Jules Emile Boivin.

En 1882, la raffinerie Sommier se situe en 4e position en ordre d’importance de la région parisienne où on produit 88.000 pains de sucre par jour : 30.000 à la raffinerie Say, 22.000 à la raffinerie Lebaudy, 17.000 à la raffinerie de Saint-Ouen, 8.000 à la raffinerie Sommier, 7.000 à la raffinerie Prévost et 4.000 à la raffinerie Juillon.

Alfred Sommier qui, le 6 juin 1872, a épousé Jeanne Brugière de Barante (1853-1932), réside 20 rue de l’Arcade dans l’Hôtel particulier que son père, Pierre-Alexandre Sommier, a fait bâtir en 1860 sur un terrain vacant. A la tête d’une fortune colossale, Alfred Sommier fait l’acquisition, le 6 juillet 1875, du Château et des terres (900 hectares) de Vaux-Praslin (rebaptisé plus tard Château de Vaux-Le-Vicomte), pour un prix de 2.275.300 francs sur une mise à prix initiale de 1.500.000 francs.

Le 9 novembre 1896, les deux propriétaires de la raffinerie Sommier prennent deux nouveaux associés, en l’occurrence, leurs fils respectifs, à savoir : Edme Sommier (1873-1945) qui apporte 1.200.000 francs à la société et André Boivin (1866-1957) qui apporte 800.000 francs.
Après le décès de leurs pères en 1908 et 1909, Edme Sommier et André Boivin restent seuls associés de la Raffinerie Sommier qu’ils amèneront le 23 octobre 1929, en apport, pour former, avec la Raffinerie Lebaudy, la nouvelle société Lebaudy-Sommier, au capital de 30 millions de francs, dont un tiers au titre des actifs Sommier.
La Raffinerie Lebaudy du n°19 rue de Flandre sera expropriée le 23 février 1959 et l’ensemble des actifs Lebaudy-Sommier sera apporté le 18 mai 1973 à la Société Générale Sucrière. Le fonds de la raffinerie Sommier du n°145 rue de Flandre va ensuite disparaître pour laisser place à la construction d’un immeuble locatif, la Cité des Eiders.

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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - sans numéro - Sortie des Écoles de la Rue Fessart (XIXe arrt.)
Collection F. Fleury


Ces écoles sont précisément situées au 2-4 rue Fessart, formant angle avec le n°1 rue de Palestine.
voir ICI ► quelques renseignements sur ces écoles
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