Métropolitain - Métro Paris - Station Opéra
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3559 — PARIS. ... Le Grand Hôtel et l'Opéra. .....ND Phot.

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Quelques temps déjà que nous n'avions présenté une carte ND de cet endroit.. Aujourd'hui avec cette vue datée de 1915, un angle un peu inhabituel nous offre autour des accès de Cassien-Bernard une animation intense sur la célèbre Place de l'Opéra.
Au sortir de la Grande Guerre, tous ces gens seront masqués, la grippe espagnole fera à son tour de dramatiques ravages..
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1918, LA GRIPPE ESPAGNOLE
La toux, phénomène ô combien théâtral ! Chanteurs et acteurs toussent avant d’entrer en scène ; spectateurs et auditeurs, eux, ne manquent pas de tousser sur chaque silence, à chaque changement de décor… En 1776, La Grippe, comédie signée Nau et Nougaret, montrait déjà les Français incapables de réfréner leur toux, et conscients du rôle social de ce petit marqueur sonore.
Une élégante y consulte le médecin à la mode : « Je ne veux point être guérie de mon rhume ! On a le plaisir de garder la chambre, de recevoir des visites et même d'aller au spectacle dans un négligé qui sied aux jolies femmes. Mais je serais charmée de tousser d'une façon particulière. Si je vais au spectacle et que je me mets à tousser, aussitôt c'est un bruit général, on ne m'entend point, je suis confondue avec tout le monde ! » Le docteur lui propose un remède qui donne « une toux perlée » : « Oh ! c'est divin, vous êtes un homme unique. Une toux perlée ! Que j'aurai de plaisir ! Il est si désagréable de tousser comme les gens du peuple ! Ne devriez-vous pas débarrasser la société de ces rhumes éternels ? Ils lui font un tort considérable. On est étourdi du bruit qu'ils occasionnent. On n'entend au spectacle que tousser, moucher, cracher… »
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C’est du printemps 1918 jusqu’au printemps 1919 que sévit en France la plus grande épidémie grippale de l’époque moderne, la fameuse « grippe espagnole ». On sait alors que le défaut d’hygiène et la promiscuité sont vecteurs du virus, et qu’en l'absence de vaccin, distanciation et désinfection s’imposent. Sauf qu’en cette fin de guerre, de telles mesures prophylactiques sont entravées par le brassage des populations et la prise en compte du moral des civils. D’ailleurs, santé et salubrité sont alors du ressort des échelons locaux : aucun ministère n’en a spécifiquement la charge. Les spectacles ne vont donc être que ponctuellement affectés par la lutte contre le virus.
Source :
www.opera-comique.com