Tout Paris

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JeanMarc
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Re: Tout Paris

► Cartoliste Tout-Paris classée par numéros
► Cartoliste Tout-Paris classée par arrondissements

TOUT PARIS - 1757 - Rue Jacques-Kablé à la Rue Philippe-de-Girard (XVIIIe arrt.)

Le 27 juin 1887, les sieurs Laubière et Mallmann adressent un mémoire au Préfet de la Seine afin d’obtenir l’autorisation de percer une voie entre les rues Philippe-de-Girard et du Département sur des terrains leur appartenant. Le conseil municipal réceptionne ce mémoire le 30 juillet 1887 et, au vu de l’engagement pris par lesdits Laubière et Mallmann, décide d’approuver ce projet.
Un décret, signé le 12 novembre 1887 par Jules Grévy et son ministre de l’intérieur Armand Fallières, entérine cette décision : la nouvelle voie (qui prendra le nom de rue Jacques Kablé le 9 août 1888), ouverte par Laubière et Mallmann, est classée, dans le 18e arrondissement, au nombre des voies publiques de Paris.
Jules-Albert Laubière (1842-1905), né à Alençon, est métreur et demeure 12 avenue Frochot dans le 9e arrt., lors de son mariage du 29 septembre 1866, avec Marie-Louise Olympe Dutrou (1847-1897) ; sont témoins au mariage, ses frères Léon et Edmond Laubière, tous deux entrepreneurs dans le bâtiment.
Grâce à son statut de métreur et vérificateur, Albert Laubière se saisit de très nombreux terrains à Paris et, à l’aide d’architectes pris en collaboration et, notamment de ses frères entrepreneurs, il réalise pendant trente ans, plus d’une centaine de constructions, lors de ces opérations immobilières.
De son côté, Émile Jean Marie Chevalier de Mallmann (1863-1914), tantôt négociant, parfois ingénieur et quelques fois banquier, vient lui prêter main forte, côté financier.

En prévision des immeubles à édifier sur la future rue Jacques Kablé, Albert Laubière, propriétaire des terrains, fait appel à l’architecte Jean Vivien Georges Brière de l'Isle (1847-1902) qui dresse les plans de sept bâtiments et dépose une première demande de permis de les construire le 14 avril 1886.
L’ouverture de la rue Jacques Kablé ayant été actée par le décret de 1887 précité, Laubière et son architecte Brière réitèrent leur demande, le 1er février 1889, pour bâtir leurs sept immeubles.
Le bâtiment à façade en pierre de taille, représenté à gauche sur le présent cliché, formant l’angle du n°56 rue Philippe-de-Girard / n°16 rue Jacques Kablé, fait partie des maisons construites par Georges Brière et a été achevé en 1890.
Le rez-de-chaussée a été affermé en tant que boulangerie à partir de 1893 à Dudillot qui l’a cédée l’année suivante à M. Adam, lequel l’exploitait toujours en 1914.

En face de la boulangerie, l’immeuble du n°54 bis rue Philippe-de-Girard / n°19 rue Jacques Kablé a été achevé plus tard et n’a reçu son premier occupant du rez-de-chaussée, le distillateur Guéride, qu’en 1900. En 1905, Chauchard lui a succédé et y était toujours présent en 1914.

Aujourd’hui, la boulangerie est devenue le « Royal Taste food » et le marchand de vins a laissé sa place au restaurant soudanais Assiaf devenu la Coupole en 2022.

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publié par zelig dim. 16 janv. 2022 10:43 ► ICI
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TOUT PARIS - 1490 - Église de la Villette, Saint-Jacques, Saint Christophe (XIXe arrt.)
FF. Paris


La première Église de la Villette, dédiée à Saint-Jacques-Saint-Christophe, construite au milieu du XVe siècle, se situait sur la Grande Rue de la Villette ou Chaussée allant de Paris au Bourget, la future rue de Flandre. Le bâtiment s’étendait sur la Rue Saint-Jacques ou Rue de l’Église (aujourd’hui Rue de Nantes) au coin de ladite rue, précisément au n°132 rue de Flandre actuel. L’église était dotée d’un clocher avec coq et d’un presbytère avec jardin.
Dès 1712, il est reconnu qu’elle est trop étroite pour le nombre de fidèles qui la fréquentent, et il est question de la remplacer… mais il faudra plus d’un siècle pour voir un projet de translation se décider.
Les terrains nécessaires à la future construction d’une nouvelle église sont acquis par la commune, à l’audience des criées du 17 août 1836, au prix de 64.300 francs ; le cessionnaire n’est autre que Jean-Baptiste Louis Fleury Houy dit Houy-Neuville (1781-1841), originaire de Maintenon, demeurant au n°374 rue Saint-Denis, ancien notaire à La Villette d’octobre 1806 à mars 1816 puis agent d’affaires (mis en faillite le 23 août 1836), lequel avait tenté, sans succès, au moyen de très nombreuses annonces de 1828 à 1834, d’échanger, louer ou vendre ces terrains comprenant « maison, cour, magasins et hangars près le pont tournant » dont une partie servait de « chantiers et de dépôts de charbon ».
Une ordonnance royale du 17 octobre 1836 confirme la cession des terrains situés sur la future place de Bitche, près du canal de l’Ourcq.
L’architecte Paul-Eugène Lequeux (1806-1873) dresse les plans du futur édifice et établit un premier devis s’élevant à 235.401 francs, projets qu’il présente le 5 février 1838 au conseil municipal. Le 11 mars 1838, les édiles municipaux se réunissent à nouveau et votent un crédit de 240.000 francs, payable en 12 ans par augmentation des centimes additionnels. Un crédit définitif fixé à 242.550 francs sera voté le 14 février 1839.
La première pierre est posée en juin 1841, après qu’on ait voté un crédit de 600 francs le 9 mars 1841, pour en assurer les frais.
La dernière personnalité à se marier en l’ancienne Église de La Villette est le fameux auteur dramatique Eugène Scribe (1791-1861) qui y épouse, le 8 juin 1842, Clarisse Marduel (1808-1884), veuve du négociant de La Villette, Claude Benoît Biollay (1796-1841).
La nouvelle Église Saint-Jacques Saint Christophe, ouverte en août 1843 alors que les travaux ne sont pas encore achevés, sera consacrée et inaugurée le 27 octobre 1844 par l’archevêque de Paris, en présence du maire de La Villette, Edme-Dominique Sommier.

Tout Paris - 1490 - Église de la Villette, Saint-Jacques, Saint Christophe (Place de Bitche) (XIXe arrt.).jpg
Tout Paris - 1490 - Église de la Villette, Saint-Jacques, Saint Christophe (Place de Bitche) (XIXe arrt.).jpg (165.25 Kio) Vu 625 fois

Dès octobre 1843, le conseil accorde un fonds pour décorer de peintures et de sculptures le nouveau sanctuaire.
Moyennant 6.000 francs, le sculpteur Antoine-Laurent Dantan ainé (1798-1878) réalise en 1843, le bas-relief en marbre blanc de la chaire à prêcher et les deux statues en pierre de la façade du portail de l’église (Saint-Jacques à gauche et Saint-Christophe à droite).
De 1843 à 1851, le peintre Jean-Francois Brémont (1807-1868) va créer, de 1843 à 1851, une série de vingt-huit fresques et peintures murales, notamment le Martyre de Saint-Jacques, le Martyre de Saint-Christophe, les Disciples d’Emmaüs, Saint Paul à Ephèse, la Résurrection de Lazare le Bon Samaritain. Brémont obtiendra pour son œuvre 9.000 francs par la ville et 6.000 francs par l’état.
En 1844, un artiste anonyme y exécute une copie sur toile, d’après une fresque de Raphaël Sanzio du Vatican, intitulée « Le Pape Léon le Grand repoussant les hordes d'Attila », qui sera tout d’abord exposée dans la Sacristie, avant d’être transférée à l’intérieur de l’église où elle figure toujours actuellement.

Le Pape Léon le Grand repoussant les hordes d'Attila (toile anonyme 1844, Église St Jacques St Christophe)
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TOUT PARIS - 1978 - Rue d'Amsterdam (IXe et VIIIe arrt.)
F. Fleury, 43 avenue de la République, Paris

A droite, au premier plan, la Maison de la veuve Chervet, Grand Bazar de l’Ouest et d’Amsterdam, n°8 à 12 rue d’Amsterdam, propose ses jouets, bijouterie, parfumerie, cristaux, papeterie, ustensiles de ménage, articles de voyage, chaussures etc…
Détruit dans les années 1980, il a été remplacé par un bâtiment impersonnel bétonné accueillant la Grande Récré et le magasin de vêtements pour enfants Okaïdi.

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Pierre Chervet (1829-1890), né à Saint-Étienne où son père était marchand, rue Froide, est venu s’installer à Paris au n°11 rue de l’Échaudé-St-Germain en tant que marchand Bimbelotier, y a épousé le 7 juillet 1859, à Paris 6e (ancien 10e arrondissement), Anne Berton (1833-1881), fille d’un tuilier de Cluny en Saône et Loire.
En 1862, on retrouve Pierre Chervet à la tête du Bazar de l’Abbaye, situé au n°6 rue Gozlin (rue Sainte-Marguerite-St-Germain jusqu’en 1861), à quelques pas de la rue de l’Échaudé.
Conservant son affaire, Chervet fait l’acquisition, en 1870, d’un emplacement situé au n°10 rue d’Amsterdam, appartenant à Auguste Haguet (1835-1906) et à sa mère, Louise Basset (1801-1872), veuve du loueur de voitures et cocher Joseph Haguet (1806-1855) ; celui-ci avait géré une entreprise de location de voitures au n°11 rue de la Chaussée d’Antin, de 1847 à 1854 ; après son décès, son fils et sa veuve avaient transféré leurs hangars et écuries, en 1856, aux n°8 et 10 rue d’Amsterdam. C’est donc la partie située au n°10 que Haguet a cédé en 1870 à Pierre Chervet pour aménager son nouveau Bazar.
Quatre ans après, le 26 juillet 1874, Pierre Chervet cède son Bazar de l’Abbaye de la rue Gozlin, à une de ses nièces Philiberte Philippine Bonnard (née en 1847 à Lyon, fille de Françoise Mélanie Chervet), mariée depuis le 26 janvier 1869 avec Louis Adolphe Victor Godin ; en fait les époux Godin étaient tous deux employés dans le bazar de Chervet, dès avant leur mariage.
En 1876, Chervet acquiert le n°8 rue d’Amsterdam, permettant d’accroître sa surface de vente.
Après le décès de son épouse Anne Berton le 16 juin 1881, Pierre Chevet vivra en concubinage avec Claudine Chaléat (1846-1919), donnant naissance à Pierre Claude Jean Chervet (1885-1934).
Pierre Chervet se marie officiellement le 12 mars 1889 avec Claudine Chaléat, et décède l’année suivante, le 28 mai 1890.
Le Bazar englobant dorénavant les n°8 à 12 rue d’Amsterdam, est géré, à compter du 8 janvier 1891 par la société Berton, Chaléat et Cie au capital de 300.000 francs ; Louis Berton n’est autre qu’un neveu de Pierre Chervet, né en 1865, qui, employé au bazar de son oncle, avait été témoin à son mariage de mars 1889.
A partir de 1900, le Grand Bazar de l’Ouest et Amsterdam est géré par la veuve Chervet, puis, après sa majorité atteinte, avec son fils Pierre Claude Jean Chervet.
Celui-ci a épousé Juliette Louis Pauline Malard le 24 janvier 1909 et, dix mois après, en a divorcé le 17 novembre 1909, « à la requête et au profit de la femme ». Pierre Chevet, demeurant toujours 12 rue d’Amsterdam, a épousé en secondes noces, le 2 juillet 1925, Antoinette Marie Sophie Bret…
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TOUT PARIS - 1677 - Avenue d'Antin au Faubourg Saint-Honoré (VIIIe arrt.)
► voir ici version colorisée de cette Cpa

Le photographe a vraisemblablement posé son trépied sur le parvis de l’Eglise Saint-Philippe du Roule.
A gauche, l’immeuble du n°71 rue La Boétie fait l’angle avec le n°30 avenue d’Antin, là où, précisément, sera percé l’un des accès à la Station de métro Saint-Philippe-du-Roule qui ne sera ouverte qu’en 1923.
A droite, en premier plan, on aperçoit l’entrée de la rue du Commandant Rivière (n°1), à l’angle du n°71 avenue d’Antin. Cet emplacement demande qu’on en donne quelques explications. Jusqu’en 1875, l’avenue d’Antin (anciennement allée d’Antin) commençait au Cours-la-Reine et se terminait au Rond-point des Champs-Elysées ; de 1876 à 1886, elle est prolongée jusqu’à la rue du faubourg Saint-Honoré, en traversant la rue de Ponthieu, la rue du Colysée et la rue de La Boétie ; cette dernière section, La Boétie-Saint-Honoré, est ouverte par décret du 27 juin 1884, tandis que, dans le même temps, un arrêté du 19 novembre 1883, permet le percement d’une nouvelle voie dénommée rue du Commandant Rivière sur la place qu’occupait la cour Saint-Philippe-du-Roule (anciennement Cour du Commerce depuis 1840).
L’architecte et entrepreneur Victor Berruet, déclarant être propriétaire de cet ilot, dépose quatre permis de construire les 18 août, 1er septembre, 27 octobre et 17 novembre 1883, afin d’édifier 18 bâtiments dans le prolongement de l’avenue d’Antin et sur la voie nouvelle (rue du Commandant Rivière) issue de la transformation de la Cour Saint-Philippe.
Victor Berruet (1844-1898), né à Sémur-en-Auxois en Côte-d’Or, tailleur de pierres, s’est marié le 9 novembre 1856 à Alise-Sainte-Reine d’où était originaire son épouse Brigitte Edon (1838-1897). Devenu architecte en 1871, il restera insaisissable quant à ses lieux de résidence parisiens (22 rue de Châteaudun, 80 rue La Boétie, 9 rue Ambroise-Paré, 12 rue des Deux-Gares) conservant en réalité son point d’attache à Montigny-les-Cormeilles.
En dehors de ces constructions de l’avenue d’Antin / Commandant rivière / La Boétie, on ne connait que deux réalisations parisiennes exécutées par Victor Berruet : avenue Marceau / rue de Cadix (16 bâtiments de rapport) en 1884 et rue Saint-Maur / rue Pache (10 bâtiments) en 1885. Victor Berruet est décédé le 13 juillet 1898 à Montigny-les-Cormeilles.

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publié par zelig ven. 18 févr. 2022 12:04 ► ICI

Achevé en 1887, l’immeuble d’angle du n°71 avenue d’Antin (voie rebaptisée de 1918 à 1945, avenue Victor Emmanuel III puis, à partir de 1945, avenue Franklin Roosevelt) n’est aménagée en pharmacie, au rez-de-chaussée, qu’à compter de 1889, sous l’enseigne de Pharmacie Normale du Roule, et affermée à Honoré Petit.
Le 12 novembre 1892, Petit vend son officine à Paul Sabatier (1857-1906), qui, précédemment, tenait une pharmacie au n°86 avenue de Villiers. Veuf de Justine Chéron, décédée en 1891 à 24 ans, Sabatier se remarie en secondes noces le 23 mars 1893, avec Justine Chéron (1873-1964), sœur de sa première épouse.
Sabatier garde cette affaire dix ans avant de la céder, le 15 septembre 1901 à Emile-Charles Lancosme, fraichement diplômé depuis le 19 juillet 1901.
Émile-Charles Lancosme (1875-1952) est né à Saint-Germain-en-Laye où son père, Edme Lancosme, était garçon marchand de volailles avant de devenir, en 1884, commis d'agent de change.
Lancosme tiendra cette pharmacie pendant 51 ans et se mariera sur le tard, à l’âge de 76 ans, le 5 mai 1951, avec Joséphine Aoustin. Il est décédé le 26 mai 1952 à Paris 7e.
La Pharmacie du Roule est toujours active aujourd’hui.

Pierre Benoit (1886-1962), le célèbre romancier, a vécu au n°71 rue Franklin Roosevelt de 1953 à 1960, partageant son temps avec sa villa de Ciboure, dans les Pyrénées-Atlantiques, où il est décédé. Le nom de l’héroïne de ses romans avait la particularité de commencer par la lettre A : Antinéa dans l’Atlantide, Axelle, Aïno, Alberte, Antiope dans la Chaussée des Géants, Athelstane dans la Châtelaine du Liban, Aurore dans Koenigsmark, Apsara dans le Roi Lépreux, Armide dans le Soleil de Minuit, etc…
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TOUT PARIS - 10 - Caserne des Sapeurs-Pompiers de la Rue Haxo - Défilé de la Garde (XXe arrt.)
Collection F. Fleury


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Re: Tout Paris

Environs de Paris - 218 - Bords de la Marne - Charenton Saint-Maurice - Plaisirs du Dimanche - En attendant la Friture !
Collection F. Fleury


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Re: Tout Paris

16 - Saint-Maurice-Charenton - Plaisirs du Dimanche - En attendant la Friture !
Collection F. Fleury

Version colorisée de la carte précédente
Saint-Maurice-Charenton - Plaisirs du Dimanche - En attendant la friture.jpg
Saint-Maurice-Charenton - Plaisirs du Dimanche - En attendant la friture.jpg (131.46 Kio) Vu 529 fois

Le journal le National du 26 mai 1900 répertorie dans sa rubrique « Maisons recommandées », celles qui proposent « matelotes et fritures » :
— A Alfort, M. Sylvestre, ancienne maison Faure, matelotes et fritures, jardins et bosquets, rendez-vous des canotiers.
— A Alfortville, maison Schneider, Café-Restaurant de la Marne, 25 quai d’Alfortville, matelotes et fritures, jardins et bosquets, rendez-vous des cyclistes.
— A Alfortville, maison Tairraz, Au Pêcheur matinal, 5 quai de la Marne, friture et matelote, cabinets de société, jardins et bosquets en face les bateaux.
— A Charenton-Saint-Maurice, Café-restaurant Leroux, Aux Trois arrivées, 2 quai de la République, matelote et friture, jardins et bosquets, cabinets de société.
— A Saint-Maurice, M. Laynerie, Aux deux Lauriers, 13 quai de la République, matelote et friture, jardins et bosquets.
— A Saint-Maurice, Restaurant Charles Breton, A la Renaissance, 3 Grande-Rue, jardin et bosquet, déjeuner à la carte, spécialité de matelote et friture.

En 1901, deux autres restaurants-traiteurs viennent s’installer à Saint-Maurice :
— A la descente du Bois, Gérard traiteur, 62 Grande-Rue, jardins et bosquets, matelote et friture.
— Café-restaurant de la Mairie, 24 Grande-Rue, propriétaire Luxembourger, passage de bateau gratuit, matelote et fritures
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Re: Tout Paris

TOUT-PARIS - 1773 - Rue Lecourbe à la Rue Péclet (XVe arrt.)

L’immeuble situé au premier plan gauche, formant l’angle du n°29 rue Péclet et du n°148 rue Lecourbe, a été édifié en 1894-1896 pour Étienne Jules Lamotte et son épouse Pauline Thérèse Pracquin (1838-1907), sur les plans des architectes Théodore Sorets (1860-1896) et Charles Hippolyte Ragache dit Henri Ragache (1848-1929). La demande de permis de construire a été déposée le 8 avril 1892.
Succédant à son père Charles Pierre Lamotte (1807-1867) qui exerçait l’activité de serrurier dès avant 1839 au n°127 rue de Sèvres, Étienne Jules Lamotte avait repris les affaires de celui-ci en 1857 et avait déménagé une première fois ses ateliers en 1866 au n°24-28 (devenu n°32-38) boulevard du Montparnasse, avant de s’installer définitivement en 1875 au n°148 rue Lecourbe. Lamotte s’était spécialisé dans la construction de serres chaudes.

Dès la fin de la construction de l’immeuble en 1896, le rez-de chaussée est affermé, en tant que limonade-tabac, au sieur Bisson qui, en juillet 1902 cède l’affaire à Louis François Alfred Reiffsteck.
Louis Reiffsteck (né le 8 avril 1851 à Montmirail), marié en 1893 avec Céleste Léonie Barret (1868-1958), est, en 1891 typographe, puis, en 1893, expéditeur au "Petit Journal" demeurant au n°42 rue Ramey. Plus tard il s’installe à Pantin où il tient un café-tabac au n°68 rue de Flandre, affaire qu’il cède en décembre 1901 à M. Raffin.
Clara Marianne, fille des époux Reiffsteck, nait le 22 juillet 1902, chez ses parents buralistes limonadiers au 148 rue Lecourbe. Le 17 août 1907, Reiffsteck vend sa brasserie tabac du 148 rue Lecourbe à Revirand, lequel la revend le 14 avril 1910 à François Bretout…
Aujourd’hui l’emplacement est occupé par une agence de la BNP.

Voir ICI ► Vue actuelle de la rue Lecourbe à l’angle de la rue Péclet
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Re: Tout Paris

TOUT-PARIS - 1884 - Nouvelle crèche du XIXe arrt. - Rue des Lilas , Place des Fêtes (XIXe arrt.)
F.F Paris


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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 1011 - Le Bd St-Denis et le Bd Bonne-Nouvelle à la Porte St-Denis (Xe arrt.)
Collection F. Fleury


Cette porte ayant été tellement décrite, nous n’y ajouterons pas une ligne de plus.
C’est l’immeuble situé au fond à droite, situé à l’angle du n°2 boulevard Bonne-Nouvelle qui a retenu notre attention, avec ses larges panneaux publicitaires disposés à chaque étage.
► voir ici la Porte Saint-Denis prise sous un autre angle (cliché mimigégé) , découvrant plus amplement la façade du 2 boulevard Bonne-Nouvelle.

Alors qu’au 4e la « Protectrice des assurés » se fait fort de défendre les expropriés, un certain BACHELARD DENTISTE occupe le 3e étage.
Auguste-Victor Bachelard, né le 21 septembre 1861 dans le 3e arrt., n’est reconnu par sa mère Pauline Bachelard, marchande au Temple, que le 20 juin 1879. Marié en 1889 avec Marie Élisabeth Gaujard (1871-1953), ils deviennent tous deux chirurgiens-dentistes, domiciliés 41 rue de Saintonge, puis 12 rue de la Gaîté et enfin 4 rue des Halles.
En vue d’ouvrir un Cabinet dentaire digne de ce nom, les époux Bachelard, prudents, réalisent une séparation de biens en date du 22 mars 1897. Le 25 octobre 1898, ils forment une société en nom collectif, au capital de 10.800 francs, dénommée Bachelard et Cie, dentistes, au 2 boulevard Bonne Nouvelle, et y installent leur atelier, demeurant, par ailleurs tout à côté, au 10 rue Mazagran.
C’est ici qu’ils marient leur fille Marthe Marie Bachelard (1891-1984), étudiante et future dentiste, le 19 mai 1911 avec Albert Joseph Ducerf, mécanicien dentiste.

L’année suivante, en mars 1912, tandis que son mari règle les dernières formalités avant de céder son cabinet du boulevard Bonne Nouvelle, Marie Élisabeth Gaujard-Bachelard part s’installer à Alger, au n°36 rue Michelet, où elle ouvre un cabinet dentaire. Ne lésinant pas sur les réclames, elle fait paraître dans les journaux algérois de nombreux encarts publicitaires indiquant qu’elle opère sans douleur et pose des dents nouvelles permettant de broyer les aliments les plus durs avec dévouement et douceur, précisant en outre qu’elle assure la guérison des maladies de la bouche et propose de grandes facilités de paiement.

A peine dix mois après l’ouverture, le 8 janvier 1913, le cabinet dentaire algérois d’Elisabeth Bachelard est la proie des flammes. Le lendemain, L’Echo d’Alger, avec force détails, nous en donne la description (1)
Aussitôt l’incendie éteint, Madame Bachelard s’empresse de publier un article dans le même journal, informant sa clientèle que, contrairement à certain bruit insinué par des confrères jaloux, elle continue de recevoir, 36, rue Michelet, de 10 heures à 5 heures.
Le 21 février 1913, Elisabeth Bachelard retourne à Paris rejoindre son mari Auguste-Victor, afin de procéder à la cession de son cabinet du boulevard Bonne Nouvelle à Vital Ephrem Ardit, né le 16 avril 1876 en Turquie, qui était installé, depuis 1902, en tant que mécanicien dentiste dans le 17e arrt., 50 rue des Moines, puis 9 rue Biot.
Pendant ce laps de temps, Mme Bachelard a pris soin de confier sa clientèle d’Alger à sa fille Marthe-Marie Bachelard-Ducerf.

Le 18 septembre 1913, les époux dentistes font savoir, par les journaux d’Alger qu’ils sont revenus de France avec des procédés nouveaux et reçoivent tous les jours, de 10 heures à 5 heures, et sur rendez-vous, 35 rue Michelet ; leur cabinet incendié était au n°36 rue Michelet.
C’est grâce à un minuscule entrefilet de l’Echo d’Alger que nous avons pu trouver la survenance du décès d’Auguste Victor Bachelard, le 17 mars 1914 à Alger.
Alors que la guerre fait rage en France, la veuve Bachelard (et sa fille Marthe Marie Ducerf), informe sa fidèle clientèle, le 24 janvier 1915, que pendant la durée de la guerre elle opère avec grande réduction de prix sur les travaux dentaires Clinique, 8, rue Arago, en face le « Splendid Cinéma » (angle rue de Constantine).
Toujours installée à Alger, Marthe Marie Bachelard va divorcer de son mari Ducerf en 1927, se remarier en 1931 avec Pierre Cheneau et installer son nouveau cabinet dentaire 34 rue Hoche, qu’elle tiendra jusqu’en 1935.

De son côté, Vital Ephrem Ardit qui tient, depuis 1913, a repris le cabinet dentaire du 2 boulevard Bonne Nouvelle, y est toujours actif en 1932…

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publié par zelig jeu. 27 janv. 2022 10:30 ► ICI

Passons à présent au premier étage du 2 boulevard Bonne Nouvelle où LE PHYSIOGRAPHE et les APPAREILS PHOTOGRAPHIQUES ne peuvent qu’attirer la curiosité des passants.
C’est en 1885 que Léon Bloch (1816-1888), originaire de Wintzenheim près de Colmar, se fait connaître, en tant que fabricant de thermomètres médicaux et d’appareils d’optique, installé à Paris 10e, tout d’abord au n°18 rue Albouy (future rue Lucien Sampaix), puis en 1888 au n°2 rue de l’Entrepôt (future rue Yves Toudic).
A la suite de son décès, le 27 février 1888, deux de ses fils — Edmond Bloch (1858-1914) et Achille Bloch (1859-1934) — font perdurer l’entreprise sous le nom de leur père Léon Bloch ; celle-ci est ensuite transférée en 1894 au 5 place de la République, en 1896 au n° 1 avenue de la République et enfin, à compter de 1904, au n°2 boulevard Bonne Nouvelle, où les thermomètres médicaux laissent désormais la place aux jumelles, aux appareils photographiques et au fameux Physiographe dont Edmond se targue d’être l’inventeur depuis 1896.
Le physiographe, est un appareil photographique stéréoscopique en forme de jumelle dissimulant deux objectifs de prise de vue latéraux. Le premier oculaire sert de viseur à 90° et dissimule le déclencheur, le second contient un niveau à bulle et sert également à maintenir le châssis porte plaque.
Edmond Bloch, par ailleurs artiste peintre, laissera l’entreprise familiale à son fils Léon Bloch (1893-1982), toujours installé boulevard Bonne Nouvelle en 1922 ; en 1925, on le retrouve au n°89 avenue de la République, fabricant d’appareils photographiques et d’appareil scientifiques de précision…

(1) Un Incendie rue Michelet (Alger)
L'atelier de prothèse de Mme Bachelard, chirurgien-dentiste, est la proie des flammes.
Hier, vers midi, une domestique apercevait une fumée intense qui s'échappait du cabinet de Mme Bachelard, chirurgien-dentiste, demeurant 36, rue Michelet. Elle prévenait immédiatement cette dernière qui se trouvait dans ses appartements.
Mme Bachelard, accompagnée de M. Emile Sorel, mécanicien dentiste, ouvrit la porte de son cabinet et constata que l'atelier de prothèse dentaire était en flammes.
Elle donna immédiatement l'alarme et bientôt arrivèrent quatre agents de police.
Aidés d'abord de quelques voisins, puis de deux pompiers, le caporal Camps et le sapeur Geaud, ils parvinrent, au bout d'une demi-heure d'efforts, à se rendre maîtres du sinistre.
Dans le courant de l'après-midi nous sommes allés nous rendre compte par nous-mêmes de l'importance des dégâts. Mme Bachelard, encore sous le coup d'une impression violente, avait dû s'aliter. C'est M. Emile Sorel qui nous a reçu.
Très aimablement, M. Sorel nous introduit dans le vaste appartement où Mme Bachelard a installé son cabinet. Un spectacle lamentable s'offre à nous : l'atelier de prothèse dentaire où s'est déclaré l'incendie est absolument saccagé ; les autres pièces sont sérieusement endommagées par la chaleur qui s'est dégagée du foyer et par la fumée.
Dans l'atelier de prothèse seul les dégâts se montent à plus de trois mille francs.
D'après M. Sorel, l'incendie aurait été motivé par l'explosion d'un godet cylindrique servant à là fonte de l'or sous pression.
Au moment où nous prenions congé, Mme Bachelard nous a déclaré que, malgré l'importance des dégâts, elle continuait ses consultations.

(L’Echo d’Alger 9 janvier 1913)
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 429 - Rue d’Avron prise à la hauteur du Pont (XXe arrt.)
Collection F. Fleury


Version colorisée de la carte présentée ► ICI
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Re: Tout Paris

TOUT-PARIS - 16 - Rues de la Réunion prise de la rue d’Avron (XXe arrt.)
Collection F. Fleury

Maison Sylvestre « A la Réunion »

Jusqu’en 1905, l’emplacement situé au premier plan gauche de ce cliché, à l’angle du n°73 rue d’Avron et du n°1 rue de la Réunion, est occupé par une épicerie (A. Ternois en 1880 - Mougin en 1890 – H. Sarton 1891 à 1893 – L. Proust 1894 à 1901 – Moreau de 1902 à 1905).
En 1905, Marie-Joseph Feybesse et son épouse en font l’acquisition et engagent l’architecte Jean Victor Bihin (1861-1932) pour y édifier un bâtiment d’un étage, dont le permis est déposé en mairie le 17 janvier 1906.
Une fois l’immeuble achevé, les époux Feybesse conservent le 1er étage pour leur propre habitation et dès 1907, afferment, à M. Sylvestre, le rez-de-chaussée à usage de café-restaurant à l’enseigne « A la Réunion ».

Voir ICI ► Vue actuelle du 73 rue d’Avron / 1 rue de la Réunion
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Mais qui était donc Feybesse ?
Né à Recoules de Fumas en Lozère, Marie-Joseph Feybesse (1855-1925), vient s’installer en tant que frotteur de parquets à Paris, 124 rue de Vaugirard, et s’y marie le 27 décembre 1887 dans le 6e arrt., avec Françoise Marie Estevenon (née en 1868 à Paris où ses parents sont charbonniers au n°23 rue des Écouffes). Sont témoins au mariage de 1887 : deux cousins du marié, tous deux charbonniers à Paris, l’un rue Lantier, l’autre rue Littré ; deux oncles de la mariée, l’un marchand de vins rue Berzélius, l’autre charbonnier rue de Vaugirard. Il était donc quasiment inévitable que Marie-Joseph Feybesse et sa jeune épouse adoptent la profession de la famille, et c’est au n°4 boulevard Arago que ceux-ci s’installent en 1888 en tant que charbonniers - marchand de vins et que naissent leurs trois enfants : Joséphine en 1888, Xavier en 1891 et Eugénie en 1893.
Le 5 juillet 1893, les époux Feybesse vendent leur affaire du boulevard Arago pour en prendre une nouvelle, située au n°80 rue de la Tombe-Issoire, revendue dès le 15 mai 1897. Ils s’installent ensuite pour deux ans en 1897 et 1898 au n°109 boulevard Saint-Michel, puis en 1902-1904 au n°9 rue de la Croix Nivert et enfin à nouveau au n°4 boulevard Arago en 1904 et 1905.
A présent propriétaires de leur immeuble du n°71-73 rue d’Avron, les époux Feybesse reprennent à leur profit, le 20 mars 1909, le bail du sieur Sylvestre, lui rachètent son matériel et s’y installent à leur tour en tant qu’exploitants de l’établissement « A la Réunion ».

Le journal Le Petit Parisien du 11 juillet 1911 relate un évènement qui vient émailler l’apparent bonheur du couple Feybesse :
Dans Paris - Un mari veut se venger.
Un marchand de vin de la rue d'Avron, M. Feybesse, cinquante-six ans soupçonnait, à tort ou à raison, sa femme de le tromper avec un de ses collègues de son âge, M. Antoine Béchalvet, qui habite rue de la Réunion.
Hier, à deux heures et demie de l'après-midi, ayant rencontré, rue des Orteaux, son rival, il lui tira un coup de revolver. Il ne l'atteignit pas, fort heureusement.
M. Feybesse n'en a pas moins été consigné à la disposition de M. Deslandes, commissaire de police.


A la suite de cet incident, les époux Feybesse divorcent le 30 décembre 1912 (transcrit à l’état civil le 7 mai 1913). Feybesse donne quelques temps, en 1913, le café-restaurant en gérance à J. André, avant de l’affermer à partir de 1914 à une succursale de La Bellevilloise, société coopérative de consommation qui exploitait toujours cet établissement en 1932.
Marie-Joseph Feybesse est décédé en son domicile du n°73 rue d’Avron, le 24 janvier 1925.
Après son divorce, son ex-épouse, Marie Estevenon, s’était installée au n°87 rue d’Avron où, depuis 1918, elle tenait l’Hôtel du Languedoc, dont elle était encore propriétaire en 1932. Ses affaires devaient fort bien se porter puisque le 23 mars 1928, elle a fait édifier au n°1 bis rue de la Réunion, un immeuble locatif de trois étages, attenant à l’ancien café Sylvestre, dont l’architecte E. Garnier 371 rue des Pyrénées avait dressé les plans.
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Re: Tout Paris

TOUT-PARIS - 1460 - Un Coin de la rue Desgenettes près du Quai d'Orsay (VIIe arrt.)

Tous les bâtiments situés sur ce cliché ont été rasés en 1926 et remplacés par de cossus immeubles en pierre de taille. Cet emplacement formant l’angle du n°2-4 rue Desgenettes et du n°47 Quai d’Orsay avait été acquis par Georges Corvol et son épouse Thérèse Bruyer qui demeuraient au n°32 boulevard Henri IV, qui avaient déposé un permis d’y construire 8 étages, le 15 avril 1926.
Georges Corvol (1872-1945), marié le 6 juin 1899 avec Thérèse Bruyer (1878-1963), était un industriel associé dans la société Morillon, G. Corvol et Cie qui était propriétaire des Sablières dites « La Fouille » de Villeneuve-le-Roi.

Les Sablières Morillon, Corvol et Cie de Villeneuve-le-Roi – Une dragueuse Morillon, Corvol et Cie
Villeneuve-le-Roi - Les Sablières et Dragueuse Morillon, Corvol et Cie.jpg
Villeneuve-le-Roi - Les Sablières et Dragueuse Morillon, Corvol et Cie.jpg (66.2 Kio) Vu 285 fois

Cette société avait été créée le 1er octobre 1884 par Victor Morillon (1842-1907) et son épouse Marie Geneviève Gourlin (1849-1927), associés avec Eugène Corvol (1840-1880) et son épouse Alice Baume (1849-1940). Le 21 février 1912, l’ensemble des biens et fonds de commerce de ladite société ont été apportés à la nouvelle société en nom collectif, dénommée Morillon, G. Corvol et Cie dont les associés étaient Georges Corvol, Albert Morillon (1874-1940) et Gaston Morillon (1878-1970).

Voir ICI ► Vue actuelle du n°2-4 rue Desgenettes
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 625 - Parc de Montsouris - Une allée près du lac (XIVe arrt.)
Collection F. Fleury


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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 614 - Square du Père-Lachaise (XXe arrt.)
Collection F. Fleury


A l’unanimité absolue, tous les médias anciens ou récents nous affirment que le Square du Père-Lachaise a été créé en 1889. Il n’en est rien puisqu’à cette date, le percement du tronçon de l’avenue de la République (devenue avenue Gambetta à cet emplacement par délibération du 23 février 1893) longeant d’un bout à l’autre ce futur jardin, était tout juste commencé. En réalité, ce n’est que le 5 avril 1890 que le conseiller municipal Adolphe Patenne (1852-1914) fait voter au Conseil une délibération tendant à établir le Square avenue de la République :
M. Patenne. — Messieurs, à l'occasion de l'ouverture de l'avenue de la République, le Conseil a voté en principe l'établissement d’un square entre la nouvelle voie et le mur de clôture du cimetière du Père-Lachaise.
L'établissement de ce square masquera fort heureusement un mur de soutènement que la nature du terrain oblige à construire du côté pair de la future voie, sur une longueur d’environ 45 mètres.
Je ne crois pas, Messieurs, qu'il soit utile d'insister ; l'urgence de cette opération n’échappera à personne, je vous prie, en conséquence, d'adopter des conclusions conformes aux propositions de l'Administration.
Ces conclusions sont adoptées.


Le Square du Père Lachaise ouvrira ses portes en avril 1891, comme en témoignent l’ensemble des journaux parisiens et notamment, le Figaro du 4 avril 1891 :
L’avenue de la République (future avenue Gambetta) - Entre le boulevard Ménilmontant et la rue Sorbier, la voie est faite, et le côté du square qui s'appuie au Père-Lachaise est terminé ; le mur du cimetière a été garni de treillages peints en vert, au pied desquels on a mis des plantes grimpantes.
Tout le long du talus, on a placé de fortes roches noires pour soutenir les terres ; de distance en distance, de petits escaliers descendent vers la chaussée ; un kiosque très coquet, avec deux escaliers tournants, a été établi en face de la petite porte du cimetière qui donne sur l'avenue.
On fait en ce moment les plantations ; cette dernière partie de l'avenue de la République constituera une de nos jolies promenades de quartier.

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Le projet d’établir un square sur les flancs nord du Cimetière de l’Est dit du Père-Lachaise a été lancé par le Service des Travaux de Paris qui en date du 13 août 1887, a communiqué un rapport au Préfet de police tendant au prolongement de l'avenue de la République entre le boulevard de Ménilmontant et la rue Sorbier (future avenue Gambetta). Le tracé de cette nouvelle voie a entraîné sur sa partie gauche, l’expropriation partielle de nombreuses ruelles insalubres pour la plupart (impasse des Pruniers, rue des Mûriers, rue des Poiriers, passage des Coudriers, impasse Fanny-Benoît, rue Désirée, passage Robineau, rue Robineau et rue Gasnier-Guy) et des mouvements de terrains tantôt en déblais, tantôt en remblais, de 5 à 14 mètres de profondeur.
Le projet pour la partie droite de cette voie, précisément celle destinée à créer le futur square, est décrit par son promoteur comme suit et présenté à la municipalité le 24 août 1887 par le rapporteur Hétier :
A droite du tracé, les propriétés comprises entre le sentier du Centre des-Rondeaux et le passage Robineau consistent presque exclusivement en habitations insalubres, qu'il serait regrettable de conserver. En étendant l'expropriation jusqu'au mur du cimetière, on pourra raccorder avec la nouvelle voie la surface des terrains rendus libres et y établir, après nivellement, des constructions salubres, en respectant la servitude non aedificandi, trop oubliée autrefois.
« Ce qui vient après le passage Robineau comprend principalement des terrains cultivés, mais aussi un certain nombre d'habitations misérables. Ici, d'ailleurs, les talus occupent une part relativement considérable de la zone comprise entre l'avenue de la République et le cimetière du Père-Lachaise, et il est prudent de songer à les adoucir davantage. Ce serait véritablement manquer l'opération que de conserver, dans de semblables conditions, quelques ares de terrain qui se couvriraient bientôt de misérables cabanes analogues à celles qui existent déjà. Leur expropriation permettrait, au contraire,
l'établissement d'un petit square dans une situation très heureuse et cette création formerait le complément naturel de l'assainissement que l'on se propose d'obtenir.

Un décret du 24 novembre 1887 déclare d'utilité publique l'ouverture de l'avenue de la République entre le boulevard de Ménilmontant et la rue Sorbier et la création du square. La commission des indemnités d’expropriation a traité à l’amiable avec quelques propriétaires pour un montant de 437.900 francs et le jury d’expropriation a alloué un montant de 3.674.703 francs aux autres locataires et propriétaires, dépense autorisée par une délibération du 24 juillet 1888.
Les dépenses directes que nous avons pu recenser pour la création du square sont les suivantes :
— Modification du périmètre du cimetière de l'Est, au droit de l'avenue de la République, moyennant l'abandon à la voie publique d'une partie du sol dépendant de la 64e division du cimetière, laquelle sera annexée au square à établir sur ce point : 42.600 francs.
— Construction d'un mur de soutènement au square de l'avenue de la République : 18.500 francs.
— Enrochements pour soutenir les terres végétales square de l'avenue de la République : 5.000 francs.
— Gazonnement des talus square de l'avenue de la République : 2.600 francs.
— Établissement d'un escalier au cimetière de l'Est : 2.300 francs.

Plan daté du 29 novembre 1888 - Perçage future avenue Gambetta et projet Square du Père Lachaise
Paris XXe - Square du Père-Lachaise - Le Jardinier - Le Déclin.jpg
Paris XXe - Square du Père-Lachaise - Le Jardinier - Le Déclin.jpg (193.3 Kio) Vu 211 fois

Quelques monuments viendront orner le square du Père-Lachaise :
Le Jardinier (ou l’Arroseur), bronze de Jean Baffier (1851-1920), présentée au Salon de 1892 et acquise par la ville de Paris. Cette œuvre sera fondue par les allemands en 1942.
Le Mur des fédérés, réalisé en 1902 par Paul Moreau-Vauthier (1871-1936)
Le Déclin, statue de Léopold Steiner (1853-1899) présentée au salon de 1895, acquise pour 3.500 francs par la ville de Paris et installée au square du Père Lachaise en juin 1899. Ce monument, gravement endommagé et mutilé par des vauriens, sera retiré en 2002 et conservé dans les réserves.
Le square du Père Lachaise s’est également appelé Jardin du Père Lachaise et parfois Square Gambetta avant d’être baptisé Jardin Samuel-de-Champlain par Jacques Chirac le 27 juillet 1979, après une délibération du Conseil de Paris du 25 juin 1979.

Paris XXe - Square du Père-Lachaise - Le Jardinier - Le Déclin
Plan perçage future avenue Gambetta Square du Père Lachaise 29 novembre 1888.jpg
Plan perçage future avenue Gambetta Square du Père Lachaise 29 novembre 1888.jpg (60.67 Kio) Vu 211 fois
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 1058 - Rue Lepeu projetée (XIIe arrt.)
Collection F. Fleury


Cette voie de 130 mètres de long sur 12 mètres de large a été ouverte en 1856 sur la propriété de M. Lepeu. Elle commence au n°12-14 rue Erard et se termine en impasse.
On serait bien en peine d’en retrouver la moindre trace aujourd’hui : elle a été éradiquée par les pelleteuses dans les années 1970 pour faire place à de vastes ensembles immobiliers.
Suite à la délibération du 7 juillet 1960 donnant un avis favorable au plan d’urbanisme de l’îlot Saint-Éloi, la rue Lepeu est déclassée par arrêté préfectoral du 28 juillet 1967. Une déclaration de cessibilité est prononcée pour l’ensemble de la rue Lepeu par arrêté du 24 novembre 1969. L’expropriation des 119 occupants, locataires ou propriétaires, est publiée le 9 janvier 1970…


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Re: Tout Paris

TOUT-PARIS - 1637 - Rue Scribe et Boulevard des Capucines (IXe arrt.)
F.F. Paris


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Situé à l’angle du n°14 boulevard des Capucines et du n°1 rue Scribe, le Grand Café est, en 1870, la propriété de Louis Henri Thibault (1829-1883) parisien dont le père Narcisse Thibault était marchand de vins à Vaugirard. Louis Thibault avait épousé, le 3 juin 1857, sur la paroisse Saint-Martin-des-Champs, Marie Françoise Rey, décédée avant le 14 avril 1874, date du mariage de leur fille Hortense.
Après le décès de Louis Thibault le 8 décembre 1883, le Grand Café passe aux mains de Frontin (1883), puis de Carrey (1884) et en 1885 de Paul Joseph Volpini (1853-1911).
Né en Lombardie, à Garlasco, Volpini, maître d’hôtel à l’Hôtel Vendôme de César Hagneré, 1 place Vendôme, se marie le 21 octobre 1879 à Paris 1er arrt., avec Marie-Louise Marie (1851-1898), femme de chambre à l’Hôtel Vendôme.
Dès 1887, Volpini, très actif, passe quotidiennement de nombreuses annonces pour son Grand Café dans des journaux parisiens, organise des concours de billard en 3000 points dans un salon dont il dispose et engage des orchestres, notamment de tziganes hongrois, qui jouent tous les soirs de 6 à 11 heures, dans sa salle de la rotonde.
Le 10 novembre 1888, Volpini invite le Tout-Paris pour inaugurer son Salon Indien, en sous-sol, luxueusement et artistiquement décoré par l’architecte Jules-Marie Vaurabourg (1842-1897) :
— Au programme figurent : MM. Saint-Germain, Berr, de la Comédie-Française, M. Duard et Mlle Suzanne Bertrand, de l'Odéon ; Mme Hortense Bouland, de l'Opéra-Comique : M. Albert Oudineau, un baryton d'avenir. Mlle Rivolta et M. de Gaspari, de l'Eden, danseront la Gallegada de Speranza. Des comptoirs seront tenus par les plus jolies femmes de Paris qui vendront des fleurs et des bibelots japonais au profit des victimes de la catastrophe de Cransac. On finira par un bal, ouvert par Grille-d'Egout et Rayon-d Or, et par une retraite aux flambeaux tout ce qu'il y aura de plus japonais. Heureux les privilégiés qui auront une invitation.

Le 28 décembre 1895, Volpini frappe un grand coup ! Il accepte de louer son Salon Indien à Louis Lumière (1864-1948) qui va y présenter pour la première fois en public, les films de son Cinématographe. Les représentations auront lieu tous les jours, de 10 heures à midi, de 2 heures à 6 heures et demie et de 8 heures à 10
heures du soir. L’engouement sera tel que les recettes atteindront rapidement 2.000 à 2.500 francs par jour. Le Figaro du 6 mars 1896 se fait l’écho de ce succès :
— On n’avait vu depuis longtemps une vogue pareille à celle qu’obtient le Cinematographe-Lumière. La petite salle du boulevard des Capucines est littéralement assiégée chaque jour par une foule de visiteurs. Les plus hautes personnalités parisiennes, les mondaines les plus élégantes n’hésitent pas à faire queue pour admirer les merveilleuses projections animées.
Les représentations au Salon Indien du Grand Café continueront ainsi jusqu’au 25 décembre 1903.

L’un des dix films présentés ce 28 décembre 1895 au Salon Indien du Grand Café
La Sortie de l’Usine Lumière à Lyon :
voir ► ICI

En 1897, Volpini cède son affaire, arrivée à son apogée, à Arthur Mélidor Breton qui ne suivra pas la trace de son prédécesseur en ce qui concerne le sens des affaires.
Né à Branches dans l’Yonne, Mélidor Breton (1856-1911) est maître d’hôtel, résidant 32 rue Saint-Paul à Paris, lorsqu’il épouse le 23 janvier 1886, à Paris 9e, Victorine Augustine Jardin, cuisinière, née le 13 avril 1864 à La Lande d’Airou dans la Manche.
Le 3 mai 1900, à peine 3 ans après son acquisition, Mélidor Breton est déclaré en faillite (Chapuis juge commissaire, Bonneau syndic), alors qu’il vient de céder en catastrophe, le 1er avril 1900, le fonds de commerce du Grand Café à François Taclet. La faillite de Breton sera clôturée le 30 juin 1903 pour insuffisance d’actif…

Notons au passage que le Grand Café est situé au rez-de-chaussée de l’Hôtel Scribe qui appartient depuis 1898 au fameux Henry Ruhl (1869-1956) voir ► ICI et que l’immeuble tout comme ceux de nombreux immeubles circonvoisins du quartier appartiennent à la Rente Foncière qui les afferment aux commerces qui les occupent.

François Taclet (1842-1907), originaire de Filain en Haute-Saône, s’est marié le 12 février 1870 à Paris 4e, avec Pamela Blondeau (1849-1929) née à Verberie dans l’Oise où son père était marchand de chevaux. Lors de ce mariage, Taclet est marchand de beurre en gros demeurant à Paris 19e, 10 passage Puebla, son épouse, 3 rue des Mauvais Garçons dans le 4e, est marchande de beurre en gros ; sont témoins au mariage : Joseph Antony, 38 ans marchand de beurre en gros 42 rue Petit dans le 19e arrt., Pierre Hélias, 29 ans marchand de beurre 3 rue des Mauvais Garçons.
Après leur mariage, dès 1871, les époux Taclet s’installent en tant que marchands de beurre en gros dans le 4e arrt., et demeurent au n°15 rue Quincampoix où naissent deux de leurs filles : Julienne et Pamela. Dix ans plus tard, en 1881, ils acquièrent, auprès d’Auguste Leroux, un fonds de commerce de Beurres-Œufs-Fromages (B.O.F.) situé dans le 1er arrt., à l’angle du n°17 rue du Cygne et du n°26 rue Mondétour ; c’est ici que nait Berthe, leur 3e fille.
Les époux Taclet qui visiblement font de belles affaires, tiendront ce commerce jusqu’en 1900, laissant la suite à l’une de leur fille, Pamela dit Georgina, afin de reprendre le Grand Café à compter du 1er avril 1900.
François Taclet décède le 21 novembre 1907, laissant le Grand Café à sa veuve Pamela Taclet-Blondeau et à ses trois filles : Julienne Taclet (1872-1965) mariée en 1892 avec Marie Augustin Frédéric Lebert, Pamela Taclet (1873-1953) mariée en 1905 avec Louis Daniel Thirouin et Berthe Taclet (1883-1952) mariée en 1906 avec Maurice Théophile Aristide Leducq.

Lors du conflit 1914-1918, Pamela Taclet et ses filles font connaître au propriétaire de leurs locaux, la Rente Foncière, qu’elles ont quelques difficultés à assumer le paiement du loyer de leur Grand Café qui s’élève annuellement à 140.000 francs, d’autant que leur commerce a été fermé du 1er septembre 1914 au 1er septembre 1915. S’ensuit une longue période de procédures judiciaires qui se termine le 14 novembre 1918 par les décisions suivantes, prises par la Commission arbitrale du 9e arrondissement. L’arriéré de loyers cumulé depuis le début du conflit s’élève à cette date à 635.405 francs ; il est décidé d’accorder 50% de réduction pour la période de fermeture, de fixer le loyer à 136.000 francs par an pour toute la période et d’autoriser les consorts Taclet à payer leur arriéré à raison de 6.000 francs par mois.
Il faut préciser que lors du procès, il s’est avéré que la situation financière des Taclet n’était pas aussi catastrophique qu’ils voulaient bien le fait paraître : ils étaient toujours propriétaires exploitants de leur B.O.F du 17 rue du Cygne, propriétaires de la Pâtisserie Bourbonneux 14 place du Hâvre à Paris, d’un établissement industriel de Cycles et Automobiles situé 4 à 12 rue des Goncourt à Paris qu’ils avaient acquis en juillet et août 1906, et à la tête de neuf immeubles évalués à plusieurs millions dans des polices d’assurances.
Le 1er juin 1923, Pamela Taclet Blondeau et ses trois filles cèdent le Grand Café en deux phases : le matériel servant à l’exploitation du fonds de commerce est vendu à un architecte, Louis Delizy demeurant 26 rue George Sand ; moyennant une indemnité à verser aux consorts Taclet, le bail est résilié à compter du 1er juin, , au profit d’Arnold Aronovici, agent général de la Great Eastern Railways d’Angleterre 2-4 rue Edouard VII qui vient d’acquérir l’ensemble de l’immeuble au prix de 28 millions de francs…

Dès cette cession, le Grand Café ferme aussitôt et définitivement ses portes. Aujourd’hui, l’emplacement est affermé à un magasin à l’enseigne H & M Home.
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 2084 - Rue de la Tour (XVIe arrt.)

En ce début de XXe siècle, la concurrence est rude entre les deux bazars, marchands de couleurs et d’articles de ménage, tous deux installés de part et d’autre de la rue de la Tour, sur le carrefour de la Montagne. (1)

Depuis 1860, le rez-de-chaussée du bâtiment d’un étage du n°2 rue de la Tour (également indiqué comme angle du 16 boulevard Delessert), situé à droite sur ce cliché, est occupé, pour sa partie gauche, par la mercerie-nouveautés Pichard, la partie droite, le long de la rue Vineuse, étant affermée à un marchand de vins. ► voir ici la maison en entier ,
En 1881, Pichard installe ses « nouveautés en tous genres » au n°8 boulevard Delessert, et cède sa boutique du 2 rue de la Tour à M. Garnier, qui, désormais, y exerce le commerce de marchand de couleurs, vernis et papiers peints.
Garnier conserve l’affaire un peu plus de dix ans avant de la céder, en 1893, à Eugène Julien Pinot (1867-1938), né à Paris, qui, se marie, l’année suivante, le 19 mai 1894, avec Emma Marie Charanton (1871-1938).
Jusqu’en 1905, Eugène Pinot règne en maître, pour ce qui est de la quincaillerie et de l’entretien, sur cet emplacement, son vis-à-vis au n°1 rue de la Tour (angle 2 rue de Passy) étant occupé par des marchands de vins.

Sans remonter à l’origine de ce fonds, on y voit ainsi le sieur Piche, céder, le 1er juin 1890, son débit de boissons à M. A. Féret qui le transmet en 1894 à Elie-Léon Cornuet (1851-1928). Celui-ci n’y fait pas long feu puisqu’il est mis en liquidation judiciaire dès le 20 juillet 1895, son épouse, Henriette Leroy, s’empressant rapidement de faire prononcer une séparation de biens le 28 octobre, afin de sauver quelques meubles… avant que la faillite définitive ne soit prononcée le 15 juillet 1897 par le juge commissaire Gateclout.
En 1896, le fonds est attribué, par le liquidateur Baudry, à Jules Edouard Plouvier et à son épouse Louise Dollet (1837-1904) qui baptisent leur enseigne du nom de Café des Colonies. A leur tour, les Plouvier sont déclarés faillis le 17 octobre 1902. Ayant demandé à bénéficier d’un concordat, celui-ci leur est refusé le 21 mars 1903 ; pour comble de malchance, Plouvier perd son épouse le 6 octobre 1904.
L’occasion rêvée pour Claude Goy, de reprendre, en 1905, l’entreprise en difficulté, afin d’y installer à la place, son Bazar Laffitte qui devient peu après les Galeries Modernes de Passy.

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publié par zelig mer. 22 déc. 2021 23:59 ► ICI

Claude Goy (1843-1909), négociant parisien, demeurant 27 rue Laffitte, lors de son mariage du 10 février 1877 avec Julienne Bernard (née en 1858), installe, en 1882, son premier Bazar au 26 rue Lafayette, immeuble mitoyen à celui où il réside.
La compagnie d’assurance Le Phénix ayant obtenu, le 19 janvier 1889, le permis de raser l’hôtel particulier du 27 rue Laffitte, angle du 35 bis rue de Provence, y engage les travaux de construction d’un « bâtiment de rapport ». Dès l’achèvement de l’immeuble en 1891, Claude Goy y transfère son magasin qui devient le Bazar Laffitte C. Goy.
Au décès de Claude Goy survenu le 10 mars 1909, sa veuve, Julienne Bernard-Goy, et son fils Marc Antoine Goy (1880-1948), créent la société Veuve Goy, fils et Cie, et poursuivent l’activité de leurs deux bazars jusqu’après 1932.

De son côté, Eugène Julien Pinot a fini par abandonner la concurrence directe des consorts Goy mais n’a pas pour autant perdu son temps ! En 1913, il a cédé son fonds à la propriétaire des murs, la veuve Bouillon, qui le 28 juillet 1913, a déposé un permis de construire un immeuble de deux étages au 2 rue de la Tour/1 rue de Vineuse, sur les plans des architectes Pierson et Aubrée, où s’installe en 1921 l’agence B de la Société Centrale des Banques de Province.
Après-guerre, en 1921, nous retrouvons Eugène Pinot, à la tête d’un nouveau bazar/marchand de couleurs, de jeux et de jouets au n°1-3 rue Raynouard donnant sur le carrefour de la Montagne, du côté opposé à son ancienne boutique. Le 11 septembre 1929, il crée la société Eugène Pinot et fils, en association avec son fils André Adolphe Pinot (1896-1973), société chargée d’exploiter la boutique familiale qui est attestée jusqu’après 1946.

Aujourd’hui, les Galeries Modernes de Passy ont laissé place au Café-Restaurant Le Passy, tandis que le Bazar Pinot / banque SCBP a été repris par un Cabinet de Consultants immobiliers.

(1) Le carrefour de la Montagne, formé du croisement du boulevard Delessert et des rues de l’Alboni, Raynouard, de Passy, de la Tour-de-Passy, Vineuse et Benjamin-Franklin, a été rebaptisé place de Costa-Rica, par une délibération du Conseil municipal du 4 avril 1963, entérinée par un arrêté du Ministère de l’intérieur du 27 mai 1963 et confirmé par un second arrêté du préfet de la Seine Jean Benedetti, le 12 juin 1963. (on a fait moins de tralala pour rebaptiser en catimini la place Armand Carrel du XIXe arrt en juin 2025, du nom de l’obscur Roger Madec qui n’a laissé derrière lui rien d’autre que des manœuvres politiciennes…)
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