Kiosques à Musique

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JeanMarc
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Kiosques à Musique — Petits Plus

CONDOM - Les Promenades - Kiosque
(GERS)
A partir de 1769, les anciennes fortifications de Condom, qui étaient déjà inopérantes et à moitié détruites depuis 1239, sont supprimées et les fossés de la ville sont comblés. Des vestiges de ces fortifications subsistent ça et là encore aujourd'hui à Condom : rue Latournerie — devenue rue Honoré Cazaubon en 1944 —, rue des Argentiers, des Ursulines, de la Monnaie et Cadéot. Les fossés, une fois remblayés, sont transformés en Promenades plantées d'arbres, longeant de bout en bout la future rue Jean Jaurès.
La plupart des foires se déroulent sur les Promenades, compte tenu de l'espace offert pour ces manifestations : dès avant 1847, cinq foires principales annuelles sont accordées à Condom : les 22 juin, 5 septembre, 25 novembre, mercredi 15 jours avant les Cendres, et lundi de Quasimodo.
En 1866, lors de la signature de la concession des eaux, la municipalité obtient de la Compagnie qu'elle installe deux fontaines publiques surmontées des Trois Grâces dans le style de l'illustre Germain Pilon : une sur la place Saint-Pierre, la seconde sur les Promenades. Finalement, en 1868, une seule fontaine est commandée, livrée et installée, celle de la place Saint-Pierre. Faute d'eau, et afin de ne plus obstruer la circulation des voitures devenue dense, la fontaine est transférée en 1898 dans la cour du cloître de la Cathédrale Saint-Pierre, pour un coût de 604 frs. — elle sera ensuite à nouveau déménagée, tout près des Promenades, dans le square Salvandy où elle est actuellement.

Les Ursulines, installées à Condom depuis 1661, y possèdent un couvent et une petite école où elles dispensent l'enseignement gratuit. La Révolution va les expulser, saisir leurs biens, et, le 24 février 1792, la Soeur supérieure Marie Thore et sa Communauté sont expulsées. Le 7 décembre 1792, le couvent et son jardin sont adjugés 15.300 livres. Aussitôt, le couvent de Sainte-Ursule est transformé en caserne et le 2e bataillon des volontaires des Landes vient s'y installer. Il y reste jusqu'au 1er mars 1793, date à laquelle il part pour Bayonne.
Le 51e de ligne, ancien régiment dit de La Sarre, vient le remplacer jusqu'en 1794, date de sa dissolution.
Plusieurs régiments vont ainsi succéder les uns aux autres. En 1892, le 88ème Régiment d'infanterie, basé à Tulle, y installe une Compagnie qui restera jusqu'en 1914. Et la musique de ce régiment va réclamer à la municipalité son Kiosque à musique, appuyée par les sociétés musicales civiles condomoises. Le Conseil municipal va accéder à leurs demandes, choisissant précisément l'emplacement qui était prévu pour la Fontaine des Trois Grâces, non installée en 1868, sur les Promenades.
Le Kiosque à musique, de forme octogonale, muni d'une toiture en zinc, d'un garde-corps en fer forgé et d'un soubassement en briques et pierres, est inauguré en 1893.
Fêtes et concours musicaux, foires, festivals et manifestations se déroulent sur les promenades et autour du kiosque à la belle saison ; parfois, le quartier du faubourg du Pradeau, situé tout près des promenades organise lui aussi ses propres fêtes.
Kiosque toujours en place.

voir ici Kiosque à musique des Promenades Jaurès de Condom, aujourd'hui.
et Ici.

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publié par JeanMarc Ven 15 Jan 2016 13:46

29 et 30 juillet 1894 — Grand Concours musical de Condom.
22 mai 1894 — La Lyre Condomoise organise, sous les auspices de la municipalité de Condom, un grand concours musical qui aura lieu les 29 et 30 juillet, à l'occasion de l'exposition nationale ouverte en cette ville.
Les inscriptions seront reçues jusqu'au 10 juin par M, Carrot, secrétaire général du concours.

26 juillet 1894 — Programme du Concours Musical de Condom des 29 et 30 juillet 1894 :
1° Dimanche 29 et lundi 30 juillet 1894 ;
Trains spéciaux de retour de Condom à Port-Sainte-Marie et à Eauze, desservant toutes les stations et haltes intermédiaires, situées sur le parcours ;
Départs de Condom pour Port-Sainte-Marie, vers 11 h. 29, soir ; pour Eauze, vers 11 h. 40, soir.
Le nombre des places dans ces trains spéciaux est limité.
2° Prolongation jusqu'au mardi 31 juillet inclusivement de la durée de validité des billets d'aller et retour qui seront délivrés les 28 et 29 juillet, pour Condom, aux conditions du tarif spécial G. V 2.
Ces billets conserveront leur durée normale de validité lorsqu'elle expirera après le délai de prolongation indiqué ci-dessus.

15 août 1896 — Lors du grand concours musical de 4 jours clôturé à Agen le 15 aout 1896, la médaille offerte par M. Fallières, sénateur de Lot-et-Garonne, pour être attribuée à la société la plus méritante, a été décernée à l'harmonie l'Union musicale, de Condom.

Condom - La Promenade basse — Le Kiosque de la musique
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25 au 27 août 1906 — Fêtes annuelles du Pradeau. Concert de l'Union musicale et de la Lyre Condomoise
Condom — Fêtes du Pradeau. — Voici le programme des fêtes du Pradeau qui auront lieu les 25, 26 et 27 août prochain :
Samedi 25 août. — A 8 heures et demie du soir, salves d'artillerie, bombes et fusées annonçant la fête.
Dimanche 26 août. — A 5 heures du matin, réveil en fanfare : à 3 heures du soir, grandes courses de bicyclettes sur l'avenue de Lectoure ; 250 frs. de prix, médailles et objets d'art. Pendant la durée des courses, un brillant orchestre se fera entendre ; à 8 heures et demie du soir illumination féerique de l'avenue de Lectoure ; à 9 heures, grand concert par l'Union musicale et la Lyre Condomoise, bataille de confetti ; à 10 heures et demie, brillant feu d'artifice ; à 11 heures, embrasement général, bal champêtre.
Lundi 27 août. — A 3 heures du soir, jeux divers ; à 8 heures et demie, illuminations, bataille de confetti ; à 10 heures, lancement d'un superbe ballon : « Lou Pradaou ».
---
21 au 23 août 1909 — Grandes Fêtes du faubourg du Pradeau
— Condom. Grandes fêtes du faubourg du Pradeau, les 21, 22 et 23 août 1909. — Programme :
Samedi 21 août. — Le soir, salves d'artillerie.
Dimanche 22. — A 5 heures du matin, salves d'artillerie ; à 3 heures du soir, courses cyclopédestres ; à 4 heures, jeux des canards, avec cavaliers ou cyclistes ; à 5 heures, courses de bicyclettes.
— A 8 h 30 du soir, brillante illumination de l'avenue de Lectoure ; à 9 heures, concert donné par l'Union Musicale et la Lyre Condomoise ; à 10 heures, brillant feu d'artifice ; à 11 heures, grand bal champêtre, bataille de fleurs et de confettis.
Lundi 23. — Départ du ballon « l'Avenir du Pradeau » ; grand bal champêtre ; embrasement général du quartier.

22 juin 1936 — Concert de la Société des Trompes de Chasse de Condom sur le Kiosque des Promenades.
— Condom. Nous sommes heureux de signaler le grand succès remporté par notre société Les Trompes de Chasse au concours d'Arcachon le 21 juin :
2eme prix de lecture à vue ; 1er prix d'exécution avec 500 francs de primes en espèces ; 1er prix d'honneur à l'unanimité avec une belle couronne d'or et médaille d'argent. Nous signalons également la discipline et la bonne tenue de nos sonneurs qui ont dû s'attirer des ovations multiples du public arcachonnais.
Tous les concours auxquels cette société a participé lui ont rapporté le même large succès.
Les Trompes de Chasse se feront entendre dimanche soir 28 juin à 9 h 30 sur le kiosque des Promenades. Elles exécuteront les morceaux imposés Concours d'Arcachon.

Voir ici, Festival de Bandas à Condom, place Saint-Pierre, le 21 mai 2014.
Voir ici, Festival de Bandas à Condom en mai 2015.
Ici.
et ici.

Sociétés musicales actives à Condom en 1909 :
Union musicale (harmonie), président Carrot, direction Capgrand, 70 exécutants ;
La Lyre condomoise (chorale), direction Capgrand.
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Re: Kiosques à Musique

CONTREXÉVILLE - Intérieur du Parc - Le Kiosque à musique
(VOSGES)
voir ici, les renseignements déjà publiés sur le Kiosque à musique du Parc de Contrexéville.

Le premier Kiosque à musique a précédé la construction du premier Casino : totalement en bois, de forme octogonale, il est édifié, vers 1860, face au Pavillon de la Source thermale de Contrexéville, près du parc de l'établissement.

Contrexéville - Affiche chemins de fer de l'est 1887 et détail Kiosque
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Le Casino-théâtre, construit en bois, voit le jour en 1874. Accueillant en saison, chaque soir, près de 350 clients, il est dirigé dès son ouverture par M. Aurèle ancien artiste du théâtre des Variétés et son épouse ; Aurèle est, dans le même temps, le fermier du casino de Plombières.
Un orchestre de neuf musiciens joue tous les jours sur le kiosque de 7 heures à 9 heures et de 3 heures à 5 heures, de juin à octobre, tandis qu'une troupe de 22 acteurs est scindée en deux équipes distinctes, l'une jouant les vaudevilles, la seconde les opéras comiques. Quatre jours par semaine — les lundi, mercredi, vendredi et dimanche —, ces deux groupes jouent alternativement sur la scène de Contrexéville et sur celle de Plombières. Le jeudi est réservé aux Concerts musicaux au Casino, tandis que le mardi et le samedi, des spectacles et représentations ponctuels et extraordinaires sont programmés.
Le Casino possède une salle de lecture, une salle de billard, une salle de jeux où sont pratiqués le whist, l'écarté et une salle baccarat
assez bien surveillée pour que les grecs ne puissent pas s'y introduire. Et bien entendu, le jeu, très répandu à cette époque, des Petits Chevaux, à 50 centimes le cheval.
Madame Aurèle s'occupe du casino de Contrexéville, pendant que son mari gère Plombières.
En 1876, une longue galerie couverte de 82 mètres est construite, reliant l'établissement thermal au pavillon de la buvette. En 1881, ce dernier est reconstruit et agrandi. Le Casino, lui aussi, bénéficie d'importants travaux la même année — les salons et le théâtre sont mis de plain-pied — et se trouve relié également par une galerie au bâtiment du Grand-Hôtel. Une autre galerie couverte donnant sur le parc abrite des boutiques, construites en bois :
broderies des Vosges, bijou de Plombières, coutellerie fine de Langres, faïences artistiques de Nancy et Lunéville... Le soir du 20 août 1881, soit presque en fin de saison, lors d'un incendie, une grande partie des boutiques de cette galerie part en fumée : les magasins de M. Rouffe et de Mme Manby, marchands de broderies, de M. Blanchon, horloger, de M. Filleron, coiffeur, sont brûlés entièrement. Les boutiques de MM. Guerre, coutelier de Langres, Vitry, autre marchand de broderies, Laurence, bijoutier artistique, et Mme Paillard, libraire, sont épargnées.
L'entrée du Casino et du Théâtre, en 1878, coûte, pour un abonnement de 21 jours, 25 francs pour une personne et 35 francs pour deux (en 1886, le tarif passe respectivement à 30 et 50 francs). Les non abonnés paient 3 frs pour entrer au casino et 3 francs au théâtre.
L'abonnement donne droit à une place réservée autour du Kiosque.

Contrexéville - Ancien Kiosque (cliché Martin-Bichain vers 1886) — Gravure 1886 d'après cliché.
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La Station qui a une grosse concurrence dans les Vosges thermales, va se faire connaître grâce aux séjours de plusieurs célébrités dont les arrivées, allées, venues et départs vont être suivies pas à pas et relatées aussitôt dans les journaux locaux, régionaux et même nationaux. Ainsi on attend de pied ferme les stars de l'époque : Constantin Constantinovitch, Grand-Duc de Russie, séjourne pendant plusieurs années d'affilée durant 3 semaines (1) ; l'ex-roi de Serbie, Milan 1er (2) ; la Reine Isabelle d'Espagne (3) ; le Shah de Perse, Mozaffaredin, qui fera trois séjours-cures à partir de 1900 (4) : à cette occasion, la musique militaire vient s'installer à Contrexéville afin d'y donner des concerts deux fois par semaine ; enfin, la plus assidue à Contrexéville, la grande duchesse Wladimir, qui fait même édifier dans le parc thermal, une chapelle orthodoxe en 1909 (5).

Contrexéville - Le Shah de Perse près du Kiosque à musique — La grande duchesse Wladimir et le prince de Grèce au Pavillon de la Source de Contrexéville.
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Dans les années 1890, le premier kiosque commençant probablement à être vermoulu, un nouveau Kiosque à musique, toujours en bois, octogonal et précaire, est édifié face aux galeries des commerces et à la Source du Pavillon, devant l'aile droite Casino où se trouve la terrasse du Grand-Café.
M. et Mme Aurèle, fermiers du Casino et directeurs, avec grand succès, du théâtre, depuis 1874, passent les rênes à Edmond Brouette en juin 1899. Celui-ci, également acteur, avec son épouse, va tenir l'établissement, avec non moins de résultat que son remarquable prédécesseur, jusqu'en 1905.(6)
En 1899-1900, pendant la morte saison, le Casino est reconstruit entièrement, par l'architecte François Clasquin (1849-1917) : vastes salons de conversation et de lecture, salles de jeux, salle de théâtre et de concert, un café, un restaurant. Inauguré le 1er juin, le nouveau look du casino est dû à MM. Amann et Palmer d'Epinal, pour les décors, et à M. Parisot pour les peintures artistiques. Par chance, l'éclairage électrique vient d'arriver à Contrexéville en 1900 et le Casino refait à neuf ne passe pas inaperçu.
Un Kiosque de petits chevaux en plein air est installé à l'arrière de l'aile droite du Casino, côté parc.
L'horaire des musiciens jouant sur le Kiosque est raccourci d'un demi-heure : le réveil en fanfare des curistes qui était fixé à 7 heures tous les jours est repoussé à 7 heures et demie. Les cures ne sont pas forcément de tout repos !

Contrexéville - Façade latérale droite du Casino et Kiosque des petits chevaux — Casino et Kiosque à musique, terrasse du Grand-Café à gauche.
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Enfin, en 1900, un vrai kiosque à musique, hexagonal, aux colonnes de fonte, muni d'un balustrade de fer, sur un soubassement empierré est édifié dans les allées du parc thermal. Curieusement le second Kiosque en bois est conservé plusieurs années au même endroit. Plus étrange encore, et probablement à la demande des habitués de la terrasse du Grand-Café du Casino, le Kiosque qui vient d'être monté dans le parc, est déménagé et transplanté précisément juste devant l'entrée du casino située au centre de l'aile droite de celui-ci. La terrasse du Café se trouve ainsi à sa gauche, le kiosque du jeu des petits chevaux en plein air se situant à sa droite. Et ainsi, pendant plusieurs saisons, comme on peut le constater sur notre carte, les deux kiosques à musique vont cohabiter : le kiosque en bois se trouve à gauche de la terrasse du Grand-Café, le nouveau kiosque étant à droite.
Finalement, la cacophonie n'étant pas le meilleur moyen d'accueillir des curistes, on finit pas démolir le vieux kiosque de bois pour y installer le nouveau. Ce sera la troisième et ultime place de celui-ci.


Contrexéville - Galerie, Source du Pavillon et ancien Kiosque — Galerie, Pavillon et nouveau Kiosque.
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Maintenant que les musiciens ont leur abri, que les promeneurs avec toutes les galeries qui ont été installées — 232 mètres en tout ! — peuvent se balader à couvert, pourquoi les amateurs de concerts auraient-ils droit aux intempéries et aux insolations ? Il est donc décider de couvrir la terrasse du café du Casino : tout au long de la façade latérale droite de celui-ci, une galerie ouverte, recouverte d'une verrière et munie d'une balustrade en fer, est construite, et cette belle façade se trouve ainsi escamotée — aujourd'hui, un architecte aurait vraisemblablement eu l'obligation de conserver cette structure en la déplaçant d'autant ! La nouvelle Terrasse se trouvant en surplomb, une double volée d'escaliers est installée pour y accéder. Bien entendu, dans la foulée, le kiosque des petits chevaux qui était situé devant l'aile droite du casino et qui attirait tant de monde, est supprimé. Fort heureusement, le Kiosque à musique qui se trouvait à cet endroit quatre ou cinq ans avant a été déménagé à temps...
En 1913, la terrasse ouverte est fermée en pleine maçonnerie et la façade principale du Casino-théâtre se trouve ainsi agrandie d'une travée de quatre grandes fenêtres supplémentaires. La façade de l'aile droite se trouve à tout jamais camouflée ; l'entrée située au centre est affublée d'un perron arrondi et couvert ; la nouvelle façade créée d'aspect banal n'est pas très en adéquation avec l'esthétique de la construction.

Contrexéville - Nouvelle Terrasse couverte du Casino vue de la façade principale — Nouvelle façade aile droite du Casino et perron d'entrée.
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Contrexéville - Vue aérienne, vers 1960, pour se repérer.
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Après le départ d'Edmond Brouette, les directeurs-fermiers du Casino-théâtre se succèdent pratiquement tous les ans : Frédéric Munié, saison 1910, MM. Peigné et Javid, saison 1911, Louis Aerts, saison 1921, MM. Combes et Marfeuil, saison 1922... De même les chefs d'Orchestre se succèdent fréquemment ; il faut dire que la tâche n'est pas de tout repos : entre les deux concerts journaliers, sept jours sur sept, démarrant à 7 h ½ tapantes sur le Kiosque à musique, les grands Concerts du jeudi au théâtre et les prestations d'accompagnement sur les opéras comiques et autres pièces musicales, le chef n'a pas trop le temps de s'amuser ! De 1899 à 1902, M. Dobbelaere est très apprécié ; Armand Marsick assume la saison 1910, Paul Kochs en 1911, Geo Gey en 1922...
Lors du conflit 1914-1918, la station hydrominérale, le Casino et le théâtre continuent leur activité au ralenti, les hôtels de Contrexéville étant réquisitionnés pour servir d'hôpitaux, et les déplacements sur les villes d'eaux de l'Est étant très réglementées : un sauf-conduit délivré par le commissaire de police ou le maire est nécessaire, le chemin de fer est obligatoire pour y accéder et de surcroît le tourisme est formellement interdit dans la région.
Peu avant 1929, le parc est agrandi grâce à l'acquisition de terrains, le roi des Casinos de l'époque François André prend la direction de l'établissement.
La station thermale passe entre les mains de Perrier en 1953 qui est à son tour racheté par Nestlé en 1992. En 2001, cette dernière revend Casino, Parc et Thermes au groupe Partouche, ne conservant que l'embouteillage de l'eau minérale.
Le Casino et le Kiosque à musique sont restés intacts, mais les galeries et autres boutiques ont bien changé.
Kiosque toujours en place.

voir ici Casino et Kiosque à musique de Contrexéville, aujourd'hui.
Ici.
et ici.

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publié par JeanMarc Lun 18 Jan 2016 13:02

12 juillet 1897 — Grande fête au Parc, bal au casino, feu d'artifice...
— Une grande fête sera donnée mardi prochain 13 juillet, à l'établissement de Contrexéville.
Illuminations du parc et des galeries, feu d'artifice et bal au casino avec son brillant orchestre. La fanfare municipale se fera entendre pendant toute la durée de la fête.
Après le feu d'artifice, embrasement général du pavillon par les feux de Bengale.


14 juillet 1900 — Concert instrumental et vocal au kiosque pour fêter le départ du Shah de Perse.
— Contrexéville. Jeudi soir, 12 juillet, pour les adieux du shah, a eu lieu une superbe fête de nuit avec illuminations splendides de tous les bâtiments de l'établissement thermal et spécialement de la source et du pavillon.
On a tiré un grand feu d'artifice, avec les armes du shah : le Lion persan et le Soleil comme pièces principales.
Un concert instrumental et vocal au kiosque a suivi l'illumination.
Le shah a quitté Contrexéville vendredi matin, à dix heures, se rendant à Baden-Baden. Le train se composait de voitures de la compagnie internationale des wagons-lits et d'un wagon-salon de la compagnie de l'Est, où sont montés le shah et ses ministres.


Juillet 1900 — Grève des clarinettes au Kiosque du parc de Contrexéville.
— A propos de grèves, et il y en a partout en ce moment, à Marseille, à Bordeaux, à Nantes, au Havre, je viens d'en voir une tout à fait originale et, si je ne me trompe, d'un genre absolument inconnu jusqu'ici. C'est à Contrexéville, dans les Vosges, que le phénomène s'est produit. Les buveurs de cette station d'eaux, groupés dans le parc autour du kiosque où l'orchestre du Casino se fait quotidiennement entendre, écoutaient une ouverture d'opéra, quand, tout à coup, la musique s'arrêta net, puis, après un léger brouhaha, les musiciens se dispersèrent. Que s'était-il passé ? C'étaient les clarinettes qui, brusquement, avaient refusé le service, sous prétexte sans doute de salaire insuffisant, et qui paralysaient ainsi toute exécution lyrique. Une grève de clarinettes ! Il me semble, je le répète, que le fait est tout à fait nouveau et méritait bien d'être noté, en passant, dans cette chronique. (journal Le Correspondant)

24 au 31 juillet 1901 — Une semaine de fête.
— Contrexéville. De grandes fêtes doivent avoir lieu, du 24 au 30 juillet, dans cette station éminemment sélecte, dont le séjour si propice aux baigneurs, soucieux de leur santé, est déjà, grâce à son magnifique parc traversé par le Vair, grâce à ses attractions mondaines dont le Casino est le centre, grâce à sa source merveilleuse, un enchantement continuel.
C'est ainsi que l'on annonce des kermesses, un concours de gymnastique, l'inauguration d'un nouveau Golf, une représentation de gala avec les artistes de l'Opéra et des principaux théâtres de Paris, et même quatre grandes réunions de tir aux pigeons avec 3.000 fr. de prix, chiffre important si l'on considère que les villes d'eaux les plus fréquentées pour leur tir n'en donnent guère beaucoup plus pour toutes les réunions de la saison entière.
Constatons que Contrexéville est déjà doté d'un orchestre de premier ordre qui se fait entendre dans le parc, d'un superbe Casino qui comprend les attractions modernes les plus recherchées, d'un théâtre avec une troupe d'élite où se rencontrent les premiers sujets des meilleures scènes de la capitale et qu'enfin la clientèle de cette station, reine des villes d'eaux de l'Est, n'a rien à envier aux stations les plus courues de France.


6 août 1902 — Grand Carrousel en honneur au shah de Perse, de nouveau en cure à Contrexéville.
— Le Carrousel qui sera donné le 7 août, sous les auspices du syndicat d'intérêt local, promet d'être fort brillant. Outre la fanfare du 5e régiment de chasseurs, une musique militaire et la fanfare municipale de Contrexéville prêteront leur concours. Depuis longtemps, le 5e chasseurs fait ses répétitions à Neufchâteau ; la dernière aura lieu sur le terrain même, mercredi soir. Les prix d'entrée sont de 5 fr. pour les tribunes et 1 fr. pour les pelouses.
La fête sera terminée bien avant l'heure des trains correspondant à toutes les directions, le carrousel commençant à 2 h. précises du soir.
Le schah a commencé sa cure. Il est enchanté de son séjour à Contrexéville et fait de nombreuses visites au salon de tir de l'établissement. Dans las soirée de dimanche, le parc était bondé, c'est à peine si l'on pouvait circuler. Une foule considérable venue des environs était accourue à Contrexéville pour y voir le roi des rois.

9 août 1903 — Madame Brouette, épouse du fermier du Casino-théâtre de Contrexéville, joue la pantomime.
— Les habitués du Casino ont eu une charmante surprise. Se souvenant de ses succès dans les soirées mondaines et les théâtres de société, Mme Brouette, la femme de l'aimable autant qu'habile directeur a bien voulu, pour tirer son mari d'embarras, remplacer au pied levé une artiste tombée subitement malade, qui tenait le principal rôle dans la pantomime l'Histoire de Pierrot, de Mario Costa.
Mme Brouette, très fêtée, jusque-là, par tous les habitués de l'élégante station, pour sa grâce et son amabilité autant que pour sa beauté, a mis le comble à l'enthousiasme par l'intelligente et dramatique figure qu'elle a su donner à son personnage, le légendaire Pierrot.
Les interminables rappels et les brassées de fleurs rares qui jonchaient la scène ont prouvé à l'aimable actrice-directrice que tous les spectateurs lui étaient reconnaissants de l'heure exquise qu'ils devaient à son beau talent.
A côté de la charmante protagoniste, on a applaudi justement Mlle de Villers, une habile et jolie Colombine, et le petit Schers, un bambin qui promet de devenir un artiste, sans oublier M. Milo, l'excellent comique des Folies-Dramatiques, qui s'est taillé un succès personnel absolument mérité.


Contrexéville - Le Grand Café et le Kiosque à musique —- Le Kiosque des Petits Chevaux
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27 août 1905 — Garden party dans le parc du Casino
— Dimanche, journée des plus charmantes, à Contrexéville, dont la saison bat encore son plein. Le matin a eu lieu une messe en musique, à laquelle Mlle Ternisien, fille de l'avoué bien connu, a bien voulu prêter le concours de sa jolie voix.
Après midi, une superbe garden-party, a été donnée dans le Parc. Raimond du Palais-Royal, égayait l'assistance par sa verve incomparable.

15 juin 1910 — L'orchestre du Parc, dirigé par Armand Marsick, obtient un vif succès.

— Contrexéville. Grand Casino. La réouverture de la saison a été des plus brillantes. La nouvelle troupe
a débuté dans Véronique et la Fille du Tambour Major. Ces deux pièces, montées avec le plus grand soin artistique, furent très applaudies par l'élégant public qui garnissait la jolie salle de spectacle du Casino.
L'orchestre, sous la direction de M. Daclin fut associé au succès général.
M. Armand Marsick, chef d'orchestre des grands concerts symphoniques, a débuté brillamment et a été très applaudi au concert du jardin. MM. Welvis et Monsuez, deux solistes remarquables, sont très appréciés des connaisseurs.

7 août 1911 — Fête des Fleurs et feu d'artifice au Parc de Contrexéville
— Contrexéville. La saison bat son plein dans notre station, et nous avons eu dimanche dernier une fête fleurie très réussie. Beaucoup de très jolies voitures, et l'on s'est battu avec entrain. Le soir, grand feu d'artifice dans le nouveau parc et ensuite, au Casino, excellente représentation de Mon ami Teddy.

21 août 1915 — L'activité du Casino continue au ralenti lors du conflit
— On nous écrit : Nous apprenons que les organisateurs de la pièce patriotique « Pour la Patrie » vont donner dimanche prochain 22 août ce poème émouvant au profit des blessés de Martigny, Vittel et Contrexéville. C'est au théâtre du Casino de Contrexéville qu'aura lieu cette représentation qui promet d'avoir le plus vif et légitime succès. Nous tenons à remercier les organisateurs de « Pour la Patrie », qui ne pouvaient faire de meilleur choix que de donner cette représentation dans notre station thermale si réputée.

11 juillet 1921 — Le Kiosque du parc accueille Jean Noté, chanteur de l'Opéra.
— Contrexéville. M. Jean Noté, de l'Opéra, habitué fidèle de notre station thermale, s'est fait entendre, lundi dernier, au Concert du Kiosque, avec le succès auquel il est accoutumé. Puis, à la suite d'un appel chaleureux, il fit une quête, qui a produit la somme de cinq cent dix francs, qu'il a fait parvenir à la Caisse de secours de l'Union des Artistes Dramatiques et Lyriques dont il est l'un des vice-présidents les plus dévoués.

CONTREXÉVILLE - Kiosque de la Musique
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publié par JeanMarc Dim 17 Jan 2016 10:15

Les Stars de Contrexéville
(1) 19 juin 1892 — Arrivée du Grand duc de Russie Constantin Constantinovitch à Contrexéville. L'Hymne Russe et la Marseillaise au Kiosque à musique.
Le Grand-Duc Constantin (1858-1915) est le petit fils du tsar Nicolas 1er.
— On mande de Contrexéville, le 19 juin, que la fête offerte samedi soir au grand-duc Constantin a été très brillante. A neuf heures, le grand-duc entre dans le parc, accompagné de son aide de camp, le baron de Ramsay. Suivant son désir, la foule ne lui fait pas d'ovation mais se découvre respectueusement sur son passage. Le grand-duc, visiblement touché de cette délicate attention, salue à droite et à gauche. Mais quand il arrive près du kiosque et que la musique joue l'hymne russe, les vivats éclatent de toutes parts. On crie : « Vive la Russie ! Vive le grand-duc! », La Marseillaise, jouée après l'Hymne russe, est accueillie aux cris de : « Vive la République ! Vive Carnot ! »
Le grand-duc se rend ensuite à la Grande Pelouse, où un feu d'artifice est tiré. Les vivats redoublent et quand le grand-duc, toujours acclamé, regagne ses appartements, il s'arrête sur le seuil, admire l'embrasement du pavillon des Sources, puis s'adressant aux nombreuses personnes qui l'ont suivi :
Je suis charmé, dit il, du bon accueil qui m'est fait ici depuis mon arrivée. Merci à tous ! J'emporterai le meilleur souvenir de mon séjour à Contrexéville.
Le grand duc partira demain matin pour Stadthagen (principauté de Lippe-Schaumbourg) où il se rendra directement sans arrêt dans une voiture française. Il restera quatre jours dans cette ville, puis il partira pour Saint Pétersbourg.

(2) 26 juin 1895 — L'ex-roi de Serbie, Milan 1er à Contrexéville.
Milan 1er (1854-1901) prince de Serbie de 1868 à 1882 puis roi de 1882 à 1889.
— L'ex roi de Serbie Milan vient d'arriver à Contrexéville pour y faire une saison. Des fêtes sont projetées en son honneur pendant son séjour dans cette ville d'eau.

(3) 5 septembre 1896 — La Reine Isabelle II d'Espagne reste à Contrexéville jusqu'en fin de saison.
Isabelle II d'Espagne (1830-1904) règne de 1833 à 1868.
— Le théâtre du Casino de Contrexéville, dirigé par M. Aurèle a donné lundi soir sa dernière représentation de la saison : L'Ami des femmes. Les concerts et les bals continueront jusqu'au 10 septembre inclusivement.
La reine Isabelle quittera Contrexéville samedi. Elle se rendra à Tours où elle possède de magnifiques propriétés.

(4) 13 juin 1900 — Le Shah de Perse accueilli en fanfare à Contrexéville.
Mozaffaredin (1853-1907) shah de Perse de 1896 à 1907.
— Le schah de Perse est arrivé à 9 heures 45 du soir à Contrexéville par train spécial venant de Bàle. (...) L'orchestre du Casino a joué à l'arrivée du train l'Hymne Persan et la Marseillaise
On annonce l'arrivée du lieutenant-colonel d'état-major spécialement envoyé par le général commandant du 20e corps pour organiser avec le maire le logement des musiques militaires qui doivent venir jouer, deux fois par semaine, en l'honneur du souverain persan.


(5) 11 juillet 1906 — La grande duchesse Wladimir
Marie Élisabeth Éléonore de Mecklembourg-Schwerin (1854-1920), épouse du grand duc Vladimir de Russie fils du tsar Alexandre II. Exilée à Contrexéville après la révolution d'octobre 1917, elle sera inhumée en 1920 dans la chapelle du parc qu'elle avait fait bâtir en 1909.
— La grande duchesse Wladimir, tante du tsar, est arrivée pour la quatrième fois à Contrexéville. Elle a une suite de sept personnes, dont un chambellan et une dame, et occupe tout le premier étage du pavillon des souverains où résida la Reine d'Espagne. La grande duchesse a pour médecin à Contrexéville, M. Graux.

Hormis les têtes couronnées, un nombre incalculable de listes des célébrités de l'époque, arrivant à Contrexéville, sont publiées sans cesse dans les bonnes feuilles, et sont même affichés dans le parc de l'établissement...

30 juin 1895 — Quelques arrivées à Contrexéville : évêque, conseiller d'état, généraux, le gratin !
— Remarqué sur la liste officielle des étrangers arrivés à Contrexéville du 14 au 21 juin :
A l'établissement : M. et Mme Strauss, M. et Mme Dambmann (Amérique) ; M. le général Alexis de Sinelnikoff, conseiller d'Etat actuel ; M. Alexandre de Obolianinoff, M. de Bilderling, général-major (Russie) ; Mme Rossi Gropallo (Italie).
A la Providence : Mgr Doutreboux, évèque de Liège (Belgique).
A l'hôtel des Vosges : M. le général lkornikoff, Mme lkornikotf (Russie).


(6) Edmond Brouette (1860-après 1908)
En octobre 1885, on le voit débuter aux Bouffes Parisiens avec les Cent Vierges. De 1889 à 1898, il est le benjamin du Théâtre Impérial Michel de Saint-Pétersbourg.
En 1899, il devient donc fermier, et acteur à l'occasion, du Casino-Théâtre de Contrexéville jusqu'en 1905. Son épouse, elle-même, joue la comédie de temps à autre, remplaçant au pied levé, quelques acteurs faisant défaut.
Le 23 janvier 1906, il signe un bail de dix-huit ans et trois mois, avec effet au 1er février, pour tenir la Scala de Bruxelles, avec un loyer de 30.000 frs par trimestre. Mais il dépense sans compter pour des travaux audit théâtre : 200.000 frs de dépenses et engagements. Aussi, est-il failli dès la fin de la saison 1906.
En juillet 1907 , Edmond Brouette prend la direction du Moulin Rouge à Paris, en collaboration avec Armand Leclerc.
Le 1er avril 1908, il prend à bail pour sept mois seulement, le théâtre de la Porte-Saint-Martin à Paris, assorti d'un loyer mensuel de 25.000 frs.
On perd sa trace après cette date...


Une seule société musicale active à Contrexéville en 1909 :
Musique municipale (fanfare), président Thiéry, direction Roux, 20 exécutants.
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Re: Kiosques à Musique

CORBEIL - Le Monument - Allées Saint-Jean
(ESSONNE)
Les Allées Saint-Jean tiennent leur nom du Prieuré de la Commanderie des chevaliers St Jean de Jérusalem qui se sont installés au XIe siècle dans l'Isle de Corbeil, prieuré dont il subsiste encore aujourd'hui quelques vestiges rue Widmer. Ces allées reliaient ainsi la commanderie à la ville. Jusqu'en 1831, des ormes séculaires ornent cette promenade. A cette date, ceux-ci sont remplacés par des tilleuls qui, en 1852 selon un commentateur de l'époque, n'offrent encore aux promeneurs que l'espoir de l'ombrage. En 1837, les allées sont prolongées jusqu'à la rue des Petites-Bordes, constituant ainsi une promenade totlement rectilignes de 300 mètres.
Une petite communauté religieuse protestante a toujours existé à Corbeil, mais le premier oratoire n'apparait qu'en 1838, rue de Soisy. En 1851, un temple protestant est construit rue des Tarterets, grâce à l'initiative du futur sénateur Ernest Féray. L'agrandissement de la gare de Corbeil provoque la disparition de cet oratoire, et un second Temple est érigé sur l'Avenue Saint-Jean, inauguré le 16 novembre 1862. (visible au fond droite de notre carte).
Sur ces allées, à hauteur de la future rue Félicien-Rops, un monument est érigé
à la mémoire des enfants de l'arrondissement morts pour la patrie en 1870-1871. Sculpté par Paul Fournier, il est inauguré le 27 octobre 1907.
Et comme un monument aux morts est très fréquemment adossé à un Kiosque à musique, il est décidé d'en édifier un dans son prolongement. La municipalité qui tout d'abord, avait opté pour un kiosque démontable, finit par choisir un Kiosque fixe ; c'est en fait grâce au legs de dix mille francs de la famille Perrin qu'il est construit en 1910. Le soubassement empierré est payé à l'entrepreneur 3.300 francs, le kiosque par lui-même, de forme octogonale avec ses colonnes de fonte, sa rambarde en fer forgé et sa toiture en zinc, s'élève quant à lui à 6.700 francs. La Fanfare de Corbeil, qui existe antérieurement à 1868, participant à de nombreux concours, a enfin son point de ralliement.
En janvier 1910, quelques mois avant l'inauguration du Kiosque, les Allées Saint-Jean sont inondées par la crue de la Seine.
En 1933, les allées Saint-Jean sont débaptisées — ce qui est un comble pour un Jean, mais il est vrai que Jean de Jérusalem n'est pas Jean le Baptiste ! — et renommées Aristide Briand, celui-ci à peine refroidi ! (Briand est décédé en 1932).
Pendant plus d'un siècle, les foires de Corbeil se déroulaient, logiquement, sur la place du Champ de Foire. En 1949, cette dernière, transformée en Stade, les foires sont dorénavant tenues sur les Allées Aristide Briand.
Aujourd'hui, le monument aux morts est toujours en place ; le Kiosque à musique est frappé d'un arrêté de péril depuis le 17 avril 2014, et il semble bien que, depuis septembre 2015, on procède enfin à sa remise en état.
Kiosque toujours en place.


voir ici Monument au morts 1870-1871 et Kiosque à musique, Allées Aristide Briand à Corbeil, aujourd'hui.
Kiosque à musique avant restauration.

Image
publié par JeanMarc Mar 19 Jan 2016 16:31

9 septembre 1888 — Concours de gymnastique accompagné de la Fanfare de Corbeil et de l'Harmonie d'Essonnes.
— Malgré les fâcheux pronostics de la semaine, le concours de gymnastique a été favorisé par un temps magnifique. A huit heures et demie, le comité d'organisation se rend à la gare pour recevoir les membres du jury, tandis que les commissaires sont à leur poste pour conduire à leur destination les différentes sociétés de gymnastique. A l'heure dite la plupart d'entre elles sont réunies sur le champ de manoeuvres et à neuf heures commencent les exercices du concours. (...)
Entre temps, on voyait trois membres de chaque société se rendre au stand Jarre où avait lieu le concours de tir qui a été fort brillant, ainsi qu'on le verra au palmarès.
De l'aveu même des membres du jury, il n'y a pas eu, cette année, de concours plus brillant. La moyenne a été très satisfaisante, à part quelques sociétés qui ne s'étaient pas assez entraînées. Aussi la plupart d'entre elles ont-elles obtenu des récompenses.
A midi, le concours proprement dit a été achevé ; gymnastes et spectateurs sont allés reprendre des forces pour la deuxième partie de la fête.
A une heure et demie a lieu le défilé qui a été fort remarquable et surtout sans confusion. La fanfare de Corbeil et l'Harmonie d'Essonnes y ont pris une part très active.
A deux heures et demie, la place de la République est littéralement envahie par la foule ; gendarmes, commissaire et agents de police ont toutes les peines du monde à contenir les curieux et à les empêcher de franchir les barrières. Pendant que nous contemplons le spectacle qui s'offre à nous, les sociétés font leur entrée dans l'enceinte, clairons et musiques en tête. (...)
A cinq heures et demie, les membres du Comité, précédés de l'Harmonie d'Essonnes sont allés chercher M. le Sous-Préfet qui devait présider à la distribution des récompenses. Lorsque M. Grégoire, sous-préfet, a eu pris place, les porte-étendards sont venus se ranger en cercle en face de lui ; clairons et tambours ont battu aux champs et notre aimable administrateur a improvisé une allocution fort bien sentie.
Après la distribution des récompenses un banquet de cinquante convives a eu lieu à l'hôtel Bellevue. (...)
A dix heures-et demie, les convives quittent la salle du festin et parcourent la ville dont les illuminations sont des plus brillantes. De l'avis de tous, il n'était pas possible de mieux fêter la gymnastique.

Fêtes, concours et concerts se succèdent à la belle saison à Corbeil
26 mai 1889 — Corbeil (gare de de Lyon). Concerts, matinée dramatique, tombola, bals, panoramas, illuminations.
28 juillet 1895 — Corbeil. Fête du Quai de la Pêcherie, joute à la lance sur la Seine, concert par la fanfare de Corbeil, jeux de toutes sortes, fête vénitienne, ,feu d'artifice, bal à grand orchestre. Lundi, jeux pour les jeunes gens.
29 mai 1900 — Un grand concours national d'Orphéons, harmonies, fanfares et trompes de chasse aura lieu à Corbeil le dimanche 26 août 1900, sous le patronnage de la municipalité et sous la présidence du sous-préfet.
Le règlement, qui vient de paraître, comprend :
1° lecture à vue ; 2° exécution ; 3° honneur.
Les récompenses consisteront en primes en espèces, couronnes, palmes et médailles de vermeil et d'argent.
Toute société qui voudra prendre part au concours devra envoyer le bulletin d'adhésion avant le 30 juin, terme de rigueur, à M. E. Roisin, secrétaire général, rue Oberkampf, à Corbeil.

8 juin 1901 — Corbeil. Fête patriotique de Jeanne d'Arc, défilé des Sociétés invitées, remise du drapeau ; présentation de la statue de Jeanne d'Arc, ode et concert, concours de tir.
19 avril 1903 — Corbeil. Continuation de la fête de la gare. Grand concert public par la Fanfare. Jeux et réjouissances. Concert, bal. Lundi, continuation.
9 juillet 1906 — La ville de Corbeil présentait, hier, un aspect inaccoutumé. Les rues étaient sillonnées par des milliers de curieux venus des environs afin d'assister à l'inauguration du nouvel Hôtel de Ville que la municipalité a fait édifier sur l'emplacement des bâtiments qu'occupait en 1785 le prieuré de Saint-Guénault, désaffecté après la Révolution.
M. Ruau, ministre de l'agriculture, arrivé à 10 h. 40 à la gare, a été salué par MM. Emery, sous-préfet, Cahier, maire, et tous les membres du conseil muniéinal.
Après une courte réception à la sous-préfecture, un banquet a été servi à midi, salle Rougé. A deux heures et demie, escortés des Sociétés locales, les personnages officiels et la municipalité se dirigent vers la mairie et le ministre prononce son discours d'inauguration.
Un feu d'artifice, suivi d'un bal populaire, a terminé cette journée de fête.

(Tavernier, architecte, est l'auteur du plan de l'Hôtel de Ville de Corbeil).
9 août 1908 — Le comité d'initiative des fêtes de Corbeil nous communique le règlement du grand festival-concours de musique qu'il organise en cette ville pour le dimanche 1er septembre 1908, et qui est ouvert aux orphéons, harmonies, fanfares, tambours et clairons et trompettes.
Il y aura concours d'exécution le matin et concours d'honneur l'après-midi : le Classement des sociétés comprend : division d'excellence, division supérieure, première, deuxième et troisième division, et division de classement ; le concours d'exécution comporte un morceau imposé, et le concours d'honneur un morceau de choix ; les prix, dont le nombre sera proportionné à celui des sociétés concurrentes consisteront en sommes d'argent, couronnes, palmes et médailles.

Corbeil - Le Kiosque à musique — Vue Aérienne : Allées Saint-Jean, Monument aux morts, Kiosque à musique et Temple Protestant (tout en bas à gauche)
Image

25 août 1933 — Concert de mandolines sur le Kiosque des Allées.
— Corbeil. Ce soir, à 21 heures, au kiosque des allées Aristide-Briand, concert par la Société des mandolinistes et violonistes de Corbeil-Essonnes

29 juin 1927 — La musique de l'internationale sur les Allées Saint-Jean. Début de Bastonnade !
A Corbeil-Essonnes, la police au service des fascistes assomme les ouvriers.
Les jeunesses patriotes organisaient le 29 juin une réunion au Palace Saint-Jean avec Bergeron et Gouvion de Saint-Cyr.
Il y a quelques jours, ses membres étaient venus trouver nos camarades pour leur demander de venir porter la contradiction. lls ne nous posaient qu'une condition : nous nous laisserions fouiller avant de rentrer...
Nos organisations ne tombèrent pas dans le panneau. Elles mobilisèrent les ouvriers de Corbeil-Essonnes, distribuèrent 3.000 tracts, et, au lieu de quelques dizaines de communiste, nos fascistes trouvèrent à la porte, un millier de personnes voulant entrer et au nez desquelles on ferma les portes.
Une compagnie de gendarmes à pied et à cheval était là. Les jeunes patriotes, eux, étaient venus de tous les points de la région en autocar et en camion.
Dès l'ouverture de la réunion, un de nos camarades demande qu'on laisse rentrer tous les ouvriers dans la salle. Devant le refus des fascistes, les communistes et les membres de l'Arac présents quittent la salle au chant de l'Internationale, et manifestent dans les allées Saint-Jean avec les ouvriers qui attendaient.
Les gendarmes provoquent.
La manifestation, les cris de : A bas le fascisme A bas les jeunes patriotes ! ont le don d'exaspérer les gendarmes, qui, sur un ordre rapidement donné, chargèrent brutalement les manifestants.
Un jeune ouvrier, bousculé par les chevaux, est jeté à terre. Un peu plus loin, c'est une femme. Mais les ouvriers ripostent.
Au paroxysme de la colère, les gendarmes mettent sabre au clair ; nos camarades lancent, alors ce mot d'ordre « Tous à la mairie d'Essonnes ». Et peu après les ouvriers se massent sur la place de la mairie. Un meeting improvisé a lieu au cours duquel un camarade du P.C. et un autre des Jeunesses firent la conclusion de la manifestation en s'élevant contre les brutalités des gendarmes et montrant la nécessité de former une organisation antifasciste forte.
Après la dislocation du meeting les ouvriers s'en vont attendre les fascistes au Palace. Par des portes dérobées la sortie de ceux-ci s'effectue. Encadrés par les gendarmes et sous les huées de la foule ouvrière, les jeunes suppôts de la bourgeoisie disparaissent peureusement dans la nuit.
Les prolétaires de Corbeil-Essonnes sont bien décidés à ne pas se laisser faire. Devant la provocation fasciste, ils s'uniront sans retard.

(Journal L'Humanité 1er juillet 1927)

Corbeil - Allées Saint-Jean — Cardeur sur les Allées Saint-Jean
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Sociétés musicales actives à Corbeil en 1909 :
Fanfare municipale, président d'honneur Jules Creté, président Verley, direction Limosin, 35 exécutants ;
Harmonie du Commerce, président Petit, direction Maquet, 58 exécutants ;
Société de mandolinistes, président Chouan, direction Gustave Perronneau, sous-direction Lescure, 25 exécutants.
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Re: Kiosques à Musique

CORBIE - Le Kiosque
(SOMME)
L'Harmonie municipale corbéenne qui date de 1856, participe, tout comme l'Orphéon et la Chorale, à de nombreux concours ; et en retour, la ville de Corbie accueille et organise fréquemment festivals et concours musicaux. Elle possède les emplacements pour cela, mais il lui manque le Kiosque à musique pour être au niveau de ses voisins Amiens, Albert, Abbeville et autres Arras. Pour remédier à cette lacune, en 1900, une souscription publique est lancée auprès des corbéens, tâche facilitée par Léon Curé qui est à la fois maire — de 1888 à 1907 — et président de l'Harmonie. La souscription étant insuffisante, une grande tombola est organisée au cours de laquelle 8.500 billets sont vendus. Avec les 10.500 francs récoltés et grâce à un abondement de la municipalité, le kiosque est enfin financé. Il va être édifié sur la place de la République, face à la Mairie, installée dans une partie des vestiges de l'ancienne abbaye.
Sur des plans de l'architecte Boudon, le Kiosque à musique de forme octogonale, avec piliers en fonte, toiture de zinc, garde-corps en fer forgé, soubassement en pierre, entouré d'une petite bande jardinée et fleurie protégée par une grille de protection, est inauguré le 29 septembre 1901, à grand renfort d'articles de journaux.
A cette occasion un grand festival d'orphéons, harmonies, fanfares, symphonies, trompes et trompettes est organisé auquel vont participer une vingtaine de sociétés musicales et où accourent près de 15.000 visiteurs.
En 1914, les troupes allemandes occupent Corbie de fin août au début du mois de septembre. A partir de cette date, étant située en arrière du front, Corbie accueille plusieurs hôpitaux militaires et sert de base de ravitaillement en nourriture, principalement en viande, grâce aux autobus réquisitionnés pour ces circonstances. Le cliché d'un autobus stationné dans un abri de l'abattoir de Corbie, ne laisse aucun doute à ce sujet.
En mars et avril 1918, de nombreux bombardements allemands vont ruiner de multiples bâtiments à Corbie, le kiosque reste toutefois intact, mais la place de la République est partiellement détruite.
En 1923, la commune fait l'acquisition d'une gentilhommière construite en 1860 par l'ancien maire Oswald Caix de Saint-Aymour, pour y installer son nouvel Hôtel de Ville, la Mairie de la place de la République n'étant plus fonctionnelle.
En 1963, la municipalité, afin de gagner trois ou quatre places de stationnement supplémentaires, fait abattre sans pitié le Kiosque à musique qui avait pourtant résisté aux méfaits de deux guerres !
Cinquante ans après, le 11 mai 2013, un nouveau Kiosque à musique est inauguré dans le parc de l'Hôtel de Ville, grâce à la ténacité de René Ossart qui, avec l'association qu'il a fondée, a réussi à collecter, en 15 ans, 75.000 euros pour mener à bien ce projet, repris par la municipalité.
Kiosque supprimé, puis remplacé.

voir ici, ancienne Mairie de Corbie, place de la République sans son kiosque, aujourd'hui.
Nouveau Kiosque érigé en 2013 dans le parc de la nouvelle Mairie. Ici, défilé de l'Ecole de Musique de Corbie lors de la Saint Cécile en novembre 2013.
et Ici.

Image
publié par JeanMarc Jeu 21 Jan 2016 10:18

8 juillet 1894 — Concours musical de Corbie
— 24 janvier 1894. Le concours musical qui devait avoir lieu à Corbie, le 1er juillet, est maintenant fixé au dimanche suivant, 8 juillet ; le règlement est sous presse, il comporte lecture à vue , exécution, soli ou quatuor vocal et honneur.
1er mai 1894. Nous croyons devoir rappeler aux Sociétés que les adhésions au concours de Corbie, 8 juillet 1894, seront reçues jusqu'au 20 mai, dernier délai, chez M. Malbranque, secrétaire général du concours.
Un grand nombre d'adhésions sont déjà parvenues au comité qui, avec la population, rivalise d'ardeur pour donner à ces solennités orphéoniques un éclat tout, particulier. Des trains supplémentaires et à prix réduits seront organisés pour cette journée.

29 septembre 1901 — Inauguration du Kiosque à musique de Corbie
— La municipalité de Corbie et l'Harmonie municipale organisent un grand festival qui aura lieu le dimanche 29 septembre 1901, à l'occasion de l'inauguration d'un kiosque.
Les orphéons, harmonies, fanfares, symphonies, trompes et trompettes sont invités à prendre part à cette fête.
Des médailles commémoratives, d'une réelle valeur artistique, seront offertes aux sociétés indépendamment des nombreuses primes en espèces qui seront tirées au sort.
Deux primes seront réservées aux sociétés qui voudront bien donner un concert le lendemain lundi.
Adresser les adhésions, avant le 8 septembre, à M. Jean Masse, mairie de Corbie (Somme).

12 et 13 juin 1904 — Concours international musical à Corbie
— 2 décembre 1903. Le concours international d'harmonies, de fanfares et d'orphéons projeté par la municipalité de Corbie (Somme), à l'occasion du concours agricole, aura lieu le dimanche 12 juin 1904.
La Ville n'a rien négligé pour rehausser l'éclat de ce concours, qui sera assurément un des plus brillants de l'année. La situation de Corbie, sur la ligne du chemin de fer du Nord, avec des communications faciles sur toutes les directions, la vieille réputation musicale de la Ville et de la région, contribueront à décider beaucoup de sociétés à prendre part à ce concours.
Le comité d'organisation a pour président M. le docteur Léon Curé, maire de la ville de Corbie, conseiller général.

— 26 janvier 1904. Il nous faut ajouter quelques indices complémentaires à ceux que nous avons fournis dans notre numéro du 5 de ce mois, touchant le règlement du concours musical de Corbie : cette fête musicale, fixée aux 12 et 13 juin 1904, comprend, pour cette dernière journée, un concours de solistes, chanteurs ou instrumentistes, avec les épreuves suivantes :
I. Exécution (avec accompagnement obligatoire de piano) d'un morceau laissé au choix des exécutants ;
II lecture obligatoire d'un solfège ou d'un morceau inédit remis par le jury : le classement sera fait par nature, de voix (soprano, contralto, ténor, baryton, basse), et par spécialité d'instrument (flûte, clarinette, haut-bois, cornet, etc.), sans distinction de division ni de section.
Les sociétés prenant part au concours d'honneur exécuteront un morceau au choix n'ayant jamais été couronné et différent de celui qu'elles auront fait entendre au concours d'exécution.
Un grand festival de musique d'ensemble aura lieu le dimanche 12 juin, avec exécution d'un morceau par toutes les musiques réunies ; la direction du festival est confiée à M Cotteaux, directeur de l'harmonie de Corbie, et le soir, aura lieu un concert auquel se feront entendre les sociétés couronnées.

20 mai 1904 — Fête de Saint Colette, patronne de Corbie. Cortège avec l'Harmonie.
— Le 20 mai, à l'occasion du pèlerinage de Sainte Colette, un cortège dont les groupes représentaient des épisodes de l'époque où vivait la sainte, a parcouru la ville. L'harmonie de Corbie, si habilement dirigée par M. Cotteaux, prêtait son gracieux concours à cette fête pittoresque qui avait attiré une foule nombreuse.

CORBIE - La Place, le Kiosque et Autobus de Ravitaillement
Ces autobus réquisitionnés, transportaient de la viande, tant vers les troupes situées au front qu'à la population qui était dépourvue de moyens de transports pour la plupart détruits.
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publié par JeanMarc Ven 22 Jan 2016 08:59

Corbie - Kiosque et marché place de la République — Autobus de ravitaillement à l'abattoir vers 1915-1917

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Extrait récit de Jacques Gobilliard, brigadier au 51ème régiment d'artillerie de 1914 à 1918 : après une étape à Corbie où il est très bien accueilli, il sillonne la région et croise des autobus à viande et d'autres à blessés...
(...) Lundi 28 septembre 1914. Départ à 6h, Bassereau et moi toujours sur le même caisson de 75, étape très courte, parcours agréable, population accueillante à Corbie où j'attrape un bol de café épatant donné par une vieille femme souriante, du pain et des pommes.
Arrivé au cantonnement à Neuville : Bassereau et moi mangeons un bifteck ... sans pommes dans un petit bouchon où nous nous faisons estamper ! Nous rentrons au cantonnement juste comme on donne le signal du départ pour trois des sections de munitions, dont la nôtre ; nous allons 6 kilomètres plus loin à Franvilliers où nous ne restons que 2 heures. Mais au cours de ces 2 heures, je suis affecté régulièrement à la 2ème pièce de la première section de munitions d'infanterie et l'on me donne un cheval … à moi. Je suis enchanté et je me débrouille pour trouver selle garnie, couverture et bride et pour garnir mes sacoches de selle.
A 8h ½, nous allons 8km plus loin à Ribemont ; mon cheval marche très bien ; il fait beau temps et un demi-clair de lune. Nous croisons des autobus à viande et d’autres pleins de blessés. Arrivé à Ribemont vers 10h, couchons très serrés dans une grange.(...)

Corbie en 1915-1918 - Mairie, tank et Kiosque — Pause avant départ pour le Casse-Pipe
Image

voir ici, Nouveau Kiosque de Corbie, lors de la fête de la Musique le 21 juin 2014.
Ici.
Ici.
et Ici.

Formations musicales actives à Corbie en 1909 :
Société orphéonique, président Jean Massé, direction N.
Harmonie municipale, fondée en 1856, président Léon Curé, maire, direction E. de Waèle, 50 exécutants.

CORBIE - Kiosque, Place de la République
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publié par R@koto Sam 16 Jan 2016 13:14
Modifié en dernier par Anonymous le sam. 23 janv. 2016 10:08, modifié 1 fois.
Raison : 1963 au lieu de 1863.
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Re: Kiosques à Musique

CORMEILLES - Un Concert sur la place du Marché
(EURE)
Un très important marché se tient chaque vendredi à Cormeilles sur la place éponyme ; le marché aux bestiaux, qui a lieu le même jour, y est très renommé. Les foires annuelles se déroulent le 1er vendredi de carême, le 1er vendredi de mai et le vendredi avant Noël — ces deux dernières foires ont remplacé, vers 1900, celles des 24 août et 23 septembre qui existaient dès avant 1864. En 1806, un décret impérial du 23 juin avait institué une autre foire, disparue depuis, fixée le 21 décembre de chaque année.
Cette place, point central de la ville, est donc toute désignée pour y monter, lors des divers concours musicaux, festivités, cavalcades et commémorations diverses, un Kiosque à musique démontable. De forme hexagonale, dépourvu de toiture, ses gardes-corps sont en bois découpés. Le cliché de ces cartes a sans doute été pris lors d'une grande manifestation occasionnée par l'inauguration, le 9 août 1903, de l'Avenue de la Gare de Cormeilles. A cette occasion, le Préfet est accueilli à la gare comme un prince, les rues sont pavoisées, des banderoles de bienvenue sont déployées, les Enfants de Calonne, fanfare communale, sont aux premières loges ; un Concours musical, annoncé de longue date, va se dérouler dans la ville...
On aperçoit sur ces cartes, le clocher de l'église Sainte-Croix datant des XIe et XVe siècle ; son dallage présente, fait assez rare, un dénivelé suivant la forme du Mont Mirel sur lequel l'édifice est bâti.
Le 3 avril 1921, un monument aux morts est érigé sensiblement sur le même emplacement que celui où le kiosque était monté.
Après le deuxième conflit mondial, la place est rebaptisée du nom du fameux général... de Gaulle, et le Monument aux morts est supprimé.
Kiosque démonté.

voir ici, Place du marché devenue de Gaulle à Cormeilles, sans Kiosque, aujourd'hui.

Image
publié par JeanMarc Dim 24 Jan 2016 08:58

20 mai 1903 — Annonce du Concours du 9 août pour l'inauguration de la "rue" de la Gare de Cormeilles.
— La ville de Cormeilles (Eure) organise pour le 9 août prochain, à l'occasion de l'inauguration de la rue de la Gare, un concours de musique pour harmonies et fanfares. L'importante subvention votée par la municipalité permettra au comité de décerner des primes magnifiques. (La Lanterne)

23 juin 1903 — Quelques précisions sur le concours du 9 août.
— Les nouvelles qui nous parviennent du concours musical de Cormeilles (Eure), fixé au 9 août 1903, permettent de pronostiquer la pleine réussite de cette fête d'art. Plusieurs sociétés de premier ordre sont déjà inscrites ; du reste le comité d'organisation fait et fera tous les sacrifices possibles pour obtenir d'heureux résultats. L'Harmonie municipale de Rouen, composée de 100 exécutants, et dirigée par un chef d'élite, M. Guillaume, a accepté de figurer à ce concours comme musique d'honneur. Du reste la petite ville de Cormeilles a déjà fait ses preuves lors d'un concours de musique en 1891, qui nous a laissé à tous un délicieux souvenir : rappelons, en outre que le montant des primes en espèces dépasse 1.200 francs et que la clôture des adhésions reste fixée au 25 juin courant. (La Lanterne)

25 juin 1903 — Ultimes modifications du règlement du concours.
— Le règlement du concours de Cormeilles a été modifié, en ce qui concerne l'épreuve d'honneur. Pourront y prendre part toutes les sociétés ayant obtenu un premier prix de lecture ou d'exécution. Un cinquième groupe sera formé pour les sociétés de troisième division, troisième section avec prime en espèces de 50 francs.
Les sociétés qui, par oubli, n'auraient pas été invitées peuvent faire la demande du règlement à la mairie de Cormeilles (Eure).

12 juillet 1903 — Récapitulation finale du règlement du concours musical
— Sur la demande de plusieurs sociétés de la région, le comité d'organisation du concours de Cormeilles (Eure), 9 août, a décidé la suppression du morceau imposé. Les adhésions sont reçues jusqu'au 12 juillet.
Primes du concours d'honneur (orphéons, harmonies ou fanfares) : premier groupe (excellence et supérieure), 1er prix 200 francs, 2e prix 100 francs ; deuxième groupe (première division), 1er prix 150 francs, 2e prix 75 francs ; troisième groupe (deuxième division), 1er prix 100 francs, 2e prix 50 francs ; quatrième groupe (troisième division, première et deuxième section), 1er prix 75 francs, 2e prix 50 francs ; cinquième groupe (troisième division, troisième section), 1er prix 50 francs, 2e prix 30 francs.
(Le Petit Parisien)

CORMEILLES - La Place du Marché
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publié par JeanMarc Lun 25 Jan 2016 12:07

Cormeilles le 9 août 1903 - Inauguration Avenue de la Gare — Réception du préfet à la Gare.
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2 mars 1931 — Concert du dimanche 8 mars 1931 à Cormeilles.
— Cormeilles. Concert des Anciens Combattants. L'Union des Anciens Combattants et Mobilisés de Cormeilles donnera, au profit de sa caisse de secours, une soirée artistique le dimanche 8 mars, au Théâtre municipal.
Au programme, avec le concours gracieux de jeunes artistes de Cormeilles, de la Musique municipale et de la troupe Bourdet d'Elbœuf figurent, outre des numéros de chant et de monologues, une très populaire saynète normande « C'est dans l'pays d'ous que nous sommes » interprétée par 7 personnages et « Le Ballet des Nations », exécuté par un groupe de jeunes filles en costumes aux couleurs des nations alliées de la guerre.

Cormeilles - Marché aux moutons — Fanfare de Cormeilles, les Enfants de la Calonne.
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Une seule société musicale est active à Cormeilles en 1909 : Les Enfants de la Calonne (fanfare), dirigée par Bouget avec 26 musiciens.

Cormeilles - Place du marché — Place De Gaulle et monument aux morts
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Re: Kiosques à Musique

COSNE-D'ALLIER - Kiosque de musique
(ALLIER)
Cosne-en-Bourbonnais à l'origine — en 1824 cette dénomination est toujours usitée puis remplacée couramment par Cosne —, le nom de Cosnes-sur-l'Oeil finit par être adopté vers 1863, en raison de la rivière l'Oeil qui traverse la ville. En avril 1914, une requête est déposée auprès du Conseil général de l'Allier en vue de modifier une nouvelle fois son nom. Le 23 décembre 1914, un décret autorise la commune de Cosne-sur-1'Oeil à porter à l'avenir le nom de Cosne-d'Allier.

Les foires sont prééminentes à Cosne, dix foires annuelles attirent une foule considérable sur le Plan de Foire. Elles font parfois référence pour la bonne ou mauvaise tenue des marchés en France. Ainsi, on peut lire dans le journal national
La Presse du 29 mars 1852 : A la foire de Cosne du 23 mars, les bœufs gras, les vaches et les moutons, ont été enlevés rapidement et à des prix satisfaisans ; mais ce qui s'est le mieux vendu, ce sont les nourrains. Ou encore en 1908 : les meilleures foires pour les moutons sont celles de Montmarault, de Saint-Clément, de Cosne-sur-l'Oeil (28 avril), et de Cérilly. La foire aux chevaux se tient quant à elle le 29 avril.
Outre les foires, cette grande place sert aux grandes manifestations aériennes, telle cette fête de l'aviation des 14 et 15 mai 1911, où le célèbre Jean Daillens, vient démontrer son talent sur un biplan Sommer, sous le regard passionné de très nombreux spectateurs.

En guise de Kiosque à musique, la Fanfare de Cosne-sur-l'Œil, fondée en 1886, devenue l'Amicale de Cosne-d'Allier, n'a rien d'autre qu'une estrade en bois, entourée d'une balustrade brimbalante, installée sur le Plan de foire. Elle va devoir patienter jusqu'en 1933 pour obtenir son Kiosque à musique. Octogonal en béton armé, il est conçu par l'entreprise Cognet, concessionnaire de l'usine à béton Hennebique, qui l'installe au centre du Plan de Foire.
Kiosque toujours en place.


voir ici, Plan de Foire de Cosne-d'Allier et son Kiosque, aujourd'hui.
et ici.

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publié par JeanMarc Jeu 28 Jan 2016 13:17

26 septembre 1894 — Concours musical à Cosne sur l'Œil

— Le concours musical qui aura lieu à Cosne sur l'Œil (Allier), également dimanche 30 septembre prochain,
promet d'être très brillant. Un certain nombre de Sociétés, parmi lesquelles nous remarquons l'Union chorale de Moulins, la Lyre bourbonnaise de Bourbon-l'Archambault, l'Union chorale des Travailleurs de Vichy, la Fanfare de Saint-Maixent, ont envoyé leur adhésion.

10 mai 1903 — Concert de la Musique du 85e d'Infanterie sous les Marronniers
— Cosne d'Allier. Programme du dimanche 10 mai 1903, sous les Marronniers de 4 h. à 5 h. du soir.
1. Triomphe Marche 2e Audition (Forestino). — 2. Les Noces de Jeannette (Massé). — 3 Tu den drei Schweitzern, polka de genre, lre audition (X...). — 4. L'Arlésienne. a) Intermezzo. b) Farandole. Georges Bizet. — 5. Les Sirènes grande valse (Waldteufel).
Le chef de musique, F. Petit.

Cosne-sur-l'Oeil - Plan de foire et ancien kiosque estrade
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6 novembre 1921 — Cérémonie des anciens combattants sur le Champ de Foire de Cosne d'Allier.
— Ce fut une cérémonie intime, mais touchante que la remise du drapeau à la section de Cosne d'Allier de l'Association générale des mutilés de la guerre. Elle eut lieu le dimanche 6 novembre, à 11 heures, sur le champ de Foire, devant l'hôtel Sidère.
De charmantes jeunes filles offrirent d'abord des gerbes de fleurs au président et au trésorier du Groupe de l'Allier de l'A.G.M.G., Robert Perraut et Alliot, présents à la cérémonie.
Puis Robert Perraut remit le drapeau au président de la section de Cosne. le camarade Martin, qui le confia au porte-drapeau désigné.
Martin adressa ses remerciements au président du Groupe de l'Allier de l'A.G.M.G., ainsi qu'aux généreux donateurs qui avaient offert un drapeau à la section de Cosne.
Un banquet réunit ensuite à midi à l'hôtel Sidère, la presque totalité des mutilés adhérents à la section de Cosne de l'A.G.M.G. Il fut extrêmement bien servi et fait honneur au Vatel qui l'avait préparé.
Au dessert, Martin remercia les assistants d'être venus aussi nombreux et Robert Perraut d'avoir bien voulu présider cette cérémonie.
Celui-ci encouragea les mutilés à rester unis pour sauvegarder leurs droits. Il leur indiqua les dispositions
nouvelles s'appliquant à eux et dans une péroraison fort applaudie but à la prospérité de la section de Cosne d'Allier.
Puis, la parole fut donnée aux chanteurs parmi lesquels brilla au premier rang Martin, président de la section, et la plus grande cordialité ne cessa de régner entre les convives jusqu'à la tombée de la nuit.
Le soir un bal très animé se prolongea fort avant dans la nuit. L'orchestre était excellent et digne de tous les éloges ; la section des mutilés tient en la circonstance à lui adresser tous ses remerciements.
(Bulletin de l'Association générale des mutilés de la guerre)

7 avril 1935 — Fête foraine sur le Champ de Foire, congrès des anciens combattants à Cosne.
— Malgré les difficultés de transport près d'un millier d'Anciens Combattants se trouvèrent réunis à Cosne d'Allier. La jolie petite ville s'était mise en frais pour recevoir les congressistes : des guirlandes de fleurs ornaient la rue principale et un essaim de jeunes vendeuses faisaient avec gaîté et entrain le siège des passants pour leur épingler à la boutonnière l'insigne du Congrès.
Sur le Champ de foire une fête foraine groupait de nombreuses attractions.
Dès 9 heures, une animation inaccoutumée remplissait les rues : c'étaient les délégués de l'U. F. de Montluçon, Vichy, Lapalisse, Commentry et nombreuses localités des environs qui débarquaient, les uns de cars ventrus, les autres d'autos légères ou même d'attelages coquets. Tous se dirigeaient vers le hall du Marché couvert où la Section des Anciens et le Groupe des Jeunes de l'Union Fédérale de Cosne recevaient leurs camarades Bourbonnais et "les Officiels".
A 9 h. 30, d'une voix nette diffusée aussi bien en ville que dans la salle par dix puissants hauts parleurs, le président de séance Moulin déclarait ouvert le Congrès, sous la présidence d'honneur du professeur Déeprez, président de l'U. F. d'Ille-et-Vilaine. (...) (discours et débats)
Le Président de séance Moulin, au nom de l'Assemblée, remercie M. Déprez de son magnifique discours malheureusement abrégé en raison de l'heure. Il déclare la séance levée à 13 h. 05.
Dans un ordre impressionnant les A. C., drapeaux en tête, se rendirent au Monument aux Morts où une plaque commémorative du Congrès de TU. F. avait été scellée sur le socle : André Gervais demanda une minute de silence. Les fanions s'inclinèrent.
Après cette manifestation du souvenir, le cortège se rompit pour se rendre aux banquets que les divers restaurants de la ville offraient aux congressistes suivant le même menu.
Après quoi les congressistes se rendirent à la fête foraine et aux nombreux divertissements que la petite ville de Cosne avait préparés en leur honneur.

voir ici, Groupe folklorique guatémaltèque sur le Kiosque de Cosne-d'Allier le 25 juillet 2014.
Ici.
et ici.

En 1905, une seule société musicale est active à Cosne-sur-l'Œil : la Fanfare de Cosne-sur-l'Œil, fondée en 1886, président Bonnichon, maire, direction Mathé, 30 exécutants.

Cosne-sur-l'Oeil - Grande foire d'avril — Plan de foire et Kiosque

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Un cochon non patriote : traduit en conseil de guerre à cause d'une entorse à son cochon !...
6 mars 1916 — Histoire de cochons en Conseil de guerre. Une à Saint-Eloy, la seconde à Cosne-sur-l'Œil.
Les mauvais Français qui refusent d'obtempérer à un ordre de réquisition savent-ils qu'ils s'exposent à être traduits en Conseil de guerre ?
Dans un but de lucre, certains propriétaires ne veulent pas vendre à l'Intendance, pour nos soldats, des denrées ou des animaux qu'ils espèrent vendre à des prix plus élevés que les prix — pourtant rémunérateuirs — qui leur sont offerts par les commissions de ravitaillement.
La loi de juillet 1877 indique que les réquisitions exercées sur une commune ne doivent porter que sur les ressources qui y existent sans pouvoir les absorber complètement, mais punit sévèrement ceux qui, par mauvais vouloir, empêchent le fonctionnement des commissions de ravitaillement ; ils sont, en effet, passibles d'une amende qui peut s'élever au double de la valeur de la prestation requise ; en temps de guerre, et par application des dispositions portées à l'article 62 du Code de justice militaire, ils sont traduits devant le Conseil de guerre et peuvent être condamnés à la peine de l'emprisonnement de six jours à cinq ans.
Deux propriétaires, l'un du Puy-de-Dôme, l'autre de l'Allier, ont comparu devant le conseil de guerre de la 13e région, à Clermont-Ferrand, tous deux pour n'avoir pas mené des cochons réquisitionnés à la commission de ravitaillement.

Voici d'abord M. Paul Duché, âgé de 44 ans, de Youx, dont la mauvaise volonté est évidente.
Le 10 janvier, il avait reçu l'ordre de conduire à Saint-Eloy un porc d'une valeur de 152 francs. Ce n'était pas un cochon bien gras et jamais son propriétaire n'avait eu l'intention de le faire couronner de lauriers au Concours agricole. Mais il avait été réquisitionné. M. Paul Duché avait le devoir de le livrer à la commission.
— Mon colonel, expose le prévenu, si je ne suis pas allé avec mon cochon à Saint-Cloy-les-Mines, c'est que mon cochon n'a pas voulu marcher. Je suis parti de chez moi, avec ma belle-sœur et lui.
D. — Qui lui ?
R. — Mon cochon ! Mais, sur la route, il s'est tiré des pieds. Oh ! les pieds de cochon de ce cochon-là ! Il est très fougueux.
D. — Et vous n'avez pas pu l'arrêter, ce pur sang !
R. — Si ! bonnes gens ! Nous l'avons arrêté après une chasse terrible. Il nous en a fait voir !..
D. — Il fallait le ramener dans la direction de Saint-Eloy !
R. — C'était impossible ! Dans sa course mon cochon s'était fait une entorse. J'ai dû le faire rentrer à la maison tout de suite.
Les explications de M. Paul Duché sont entièrement démenties par l'enquête de la brigade mobile et par le rapport de M. Nicolas Guyot, président de la commission de ravitaillement. Le cochon n'a jamais quitté la porcherie où il vivait heureux entre deux de ses camarades plus gros que lui.
Le Conseil condamne Paul Duché à 304 francs d'amende.

— Dans la deuxième affaire de cochons, le prévenu, un homme de 64 ans, qui n'a rien de belliqueux, au contraire, porte un nom guerrier : Lépée, Antoine Lépée, et est propriétaire à Tortezais (Allier). Lui aussi a
refusé d'obtempérer à un ordre de réquisition concernant deux cochons. Très loyalement, il reconnaît le fait et déclare que s'il n'a pas conduit ses porcs à Cosne-sur-l'Œil, comme il en avait reçu l'ordre, c'est la faute de son gendre « qui lui a monté le coup ».
M. Antoine Lépée n'en a pas moins été condamné à 400 francs d'amende, minimum de la peine.
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Re: Kiosques à Musique

COSSÉ-LE-VIVIEN - La Mairie - Le Kiosque - Le Beffroi et l'Abside de l'Église
(MAYENNE)
Nous sommes sur la place du Champ-de-Foire de Cossé-le-Vivien, place Ô combien fréquentée pour ses Comices et foires. En 1680, on y compte déjà 6 foires annuelles. 1752, quatre foires ont lieu les jeudis qui suivent la Pentecôte, la Saint-Augustin et la Saint-Denis, ainsi que celui de la seconde semaine de carême.
Sur chaque tête de bétail vendue, un droit est perçu à raison de 40 sols pour les bovins, 12 sols pour les veaux, 4 sols pour les chèvres et moutons. En 1841, Cossé-le-Vivien dépose une requête auprès du Conseil Général de la Mayenne en vue d'obtenir trois nouvelles foires le dernier vendredi des mois de novembre, décembre et janvier. Un refus lui est signifié accompagné d'un avis lui conseillant, en lieu et place des foires nouvelles, la création d'un marché au blé qui se tiendrait le vendredi de chaque semaine avec celui des autres denrées déjà autorisé dans la commune.

En 1845, l'école communale devenue insuffisante, la municipalité décide la construction d'un bâtiment servant de Mairie et d'école. Elle sera inaugurée à l'extrémité du Champ-de-Foire, la façade-mairie dirigée vers la nouvelle place de la Mairie, rue de Craon, la façade-école donnant, quant à elle, sur le Champ-de-Foire, servant ainsi de cour de récréation.

L'Eglise, devenue également trop exiguë, il est décidé de bâtir un nouvel édifice, dont l'abside donne sur le Champ de Foire. Commencée en 1866, son coût a dépassé les 260.000 frs, et le 28 août 1873, afin d'en terminer la construction, la municipalité fait appel à la générosité du Conseil général pour 40.000 frs, lui rappelant que l'Etat n'a jusqu'à présent participé qu'à hauteur de 11.000 frs.
L'église Saint-Gervais et Saint-Protais est consacrée le 15 juillet 1877.
Jules-Aurore, Charles-Eugénie, Abel-Amélie et Aimée-Louise n'en sont pas encore revenus ! Jamais séjour de cloches n'a-t-il été aussi court ! Vingt ans ! En 1897, après avoir carillonné pour leur propre inauguration, nos quatre bourdons de 6 tonnes sont descendus en catastrophe de leur perchoir de 50 mètres, en raison du clocher qui menace de s'effondrer. En 1899, on est contraint de démolir la tour et sa flèche et en 1903, les bases des murs de l'église doivent être reprises à leur tour...
Nous tairons, bien entendu, le nom de l'architecte et des entrepreneurs qui ont commis ce monument et qui ont saboté non seulement les fondations mais également la flèche du monument.
Le beffroi-campanile ainsi démonté est reconstruit au pied de l'abside de l'église, sur la place du Champ-de-Foire, afin d'y remonter les quatre cloches.

La Fanfare Cosséenne obtient enfin son Kiosque à musique en 1909-1910. Construit sur le Champ-de-Foire, face à l'Ecole-Mairie, il est de forme décagonale, avec une couverture en zinc, une rambarde et des colonnes en bois sur une assise empierrée.
Fêtes foraines, concerts, comices, foires et concours monopolisent régulièrement le Champ-de-Foire.
A la suite des délibérations municipales des 18 octobre 1920 et 1er mars 1921, après consultation de pas moins de 67 communes et après autorisation du Conseil général de la Mayenne du 28 novembre 1921, les foires de Cossé-le-Vivien sont modifiées : un marché aux porcs et aux veaux le premier vendredi de chaque mois est créé ; la foire du 9 janvier est confirmée ; dorénavant les six autres foires auront lieu le deuxième vendredi de carême (2 jours) et le deuxième d'octobre, le premier vendredi de décembre, le dernier vendredi de juillet et les vendredis qui suivent la Quasimodo et la Pentecôte.
Kiosque toujours en place.

voir ici, Place du Champ-de-Foire de Cossé-le-Vivien et son Kiosque, aujourd'hui.
Ici.
et ici.

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publié par JeanMarc Ven 29 Jan 2016 14:38

20 et 21 juillet 1912 — Grandes Fêtes à Cossé-le-Vivien : Concours de pêche, Courses vélocipédiques, Concert au Kiosque par l'Harmonie...
— Cossé-le-Vivien. Programme des journées de samedi et dimanche 20 et 21 juillet.
Samedi, à 19 heures, salves d'artillerie ; à 21 heures, retraite aux flambeaux.
Deuxième journée. 21 juillet, à 4 heures et demie, salves d'artillerie ; à 5 heures un quart, place du Marché, réunion des pécheur à la ligne ; 6 heures départ pour la pêche. Le tirage au sort aura lieu sur la prairie du Pont-Randou. A dix heures, clôture du concours ; pesage du poisson ; à 11 heures, retour musique en tête ; défilé obligatoire pour tous les concurrents.
A 14 heures, grandes courses vélocipédiques. Défilé obligatoire pour tous les coureurs, de la place de la Mairie à la route de Laval.
1° Course régionale (5.000 mètres environ). Prix : 30, 20 et 10 francs.
2° Course cantonale (1.500 m. environ). Prix : 20, 15, 10 et francs
3° Course régionale (10.000 mètres environ). Prix 60, 30 et 15 francs.
4° Course de consolation (3.500 m. environ). Prix 20, 15 et 10 francs
A 17 heures et demie, distribution solennelle des récompenses aux pêcheurs et aux cyclistes.
A 20 heures et demie, concert au kiosque par l'Harmonie de Cossé-le-Vivien.
Embrasement général de la place ; illuminations à giorno ; grande retraite aux flambeaux; feu d'artifice.

12 juin 1921 — Concert de l'Union musicale au Kiosque. Les enfants doivent bien se tenir...
— Cossé-le-Vivien. Union musicale. Voici le programme du concert, qui aura lieu le dimanche 12 juin de 21 heures à 22 heures, au kiosque :
Tip-Top !, allegro, Allier — Le Voyage en Chine, Bazin — Babillage, pour clarinette, Gillet — Scènes bohémiennes, a) prélude, b) sérénade, c) marche, Bizet — Les Bébés, polka avec chant, Buot.
Il est demandé aux enfants, dorénavant, de s'abstenir, pendant les concerts publics, de courir autour du kiosque en nous étourdissant de leurs cris. Ce genre de jeu n'est pas bien de mise en la circonstance. Nous espérons que les parents de ces enfants feront le nécessaire pour le leur faire comprendre.

22 novembre 1921 — Fête de Saint-Cécile. Musique à l'Eglise Saint-Gervais et Protais suivie d'un Concert au Kiosque et d'un Banquet.
— L'Union musicale de Cossé-le-Vivien fêtera Sainte-Cécile dimanche prochain 27 novembre.
A 10 heures, messe en musique. Entrée : A Notre-Dame (Gilson) — offertoire : Polonaise de concert (Paul Vidal) — élévation : Faust, prélude (Gounod) — sortie : Semper fidelis (Sousa).
A l'issue des vêpres, concert au kiosque.
Banquet à 6 heures, hôtel Lutellier, route de Méral. Les membres fondateurs et honoraires qui désireraient prendre part à ce banquet sont priés de se faire inscrire avant le vendredi 25 novembre, chez M. Ch. Blondeau, trésorier de l'Union musicale, ou à l'hôtel Lutellier.

14 juillet 1923 — Concert de l'Union musicale au Kiosque à l'occasion de la Fête nationale
— Cossé-le Vivien. A l'occasion de la Fête Nationale, l'Union Musicale donnera un concert le 14 juillet, de 21 heures à 22 heures, au kiosque.
Programme : Tu verras Montmartre, marche, Allier — L'Arménienne, fantaisie, Mourgue — Caravane hindoue, Popy — Marche de l'Emir, Luigini — La Fête des Chasseurs, valse, Sellenick — La Marseillaise, Rouget de l'Isle.

Cossé le Vivien - Le Kiosque et l'Ecole communale — Vue aérienne
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24 juillet 1925 — Fêtes de Cossé-le-Vivien
— Dans nos derniers numéros nous avons donné quelque détails sur les fêtes de Cossé-le-Vivien, qui auront lieu dimanche prochain, 26. Les prix que nous avons pu voir exposés sont remarquables, tant par leur grand nombre que par leur beauté. Les heureux gagnants seront à envier, et ils seront nombreux, car tous les jours, le Comité reçoit de nouveaux dons. Le nombre prévu au début sera dépassé de beaucoup.
Après le concours de pêche du matin, et en plus des courses vélocipédiques, l'après-midi pourra être occupé le plus agréablement. On nous annonce en effet pour ce jour l'arrivée de chevaux de bois, balançoires, tirs, marchands de berlingots, etc. ; le soir, concert par la musique de Cossé. suivi d'un magnifique feu d'artifice et d'une retraite aux flambeaux.

15 août 1925 — Concours du Comice agricole sur le Champ-de-Foire
— Le concours du Comice se tiendra sur le champ de foire de Cossé-le-Vivien le lundi 24 août, à 8 h. 30.
Extrait du programme :
Serviteurs ruraux 200 fr.; déclarations jusqu'au 23 août.
Espèce bovine (pur sang Durham, croisement Durham-Manceau et Maine-Anjou).
Taureaux 6 primes d'honneur, 8 prix. 580 fr. Vaches 2 primes; 4 prix, 195 fr. Génisses: 8 primes. 12 prix, 455 fr. Bandes 2 primes, 3 prix. 200 fr.
Espèce chevaline. Poulinières 4 primes, 7 prix, 275 fr. Pouliches 8 primes, prix, 485 fr.
Espèce porcine. Race Craonnaise verrats, 2 primes, 4 prix, 170 fr.; truies, 2 primes, 2 prix. 85 fr.
Espèce ovine. Béliers 2 primes, 4 prix, 75 fr. ; brebis 2 primes, 2 prix. 75 fr.
Banquet à 13 h., hôtel Morillon ; prix 11 fr.: se faire inscrire avant le 21 août. A 16 h.. distribution des prix.

21/11/1927 — La Sainte-Cécile est fêtée tous les ans de façon immuable à Cossé-le-Vivien
— L'Union Musicale de Cossé-le-Vivien célébrera la Sainte-Cécile le dimanche 27 novembre. A 10 heures, messe en musique, au programme :
Entrée, Marche tintamarresque, Popy — offertoire : le Lac des fées, ouverture, Auber — élévation : Angélus n°3 des Scènes pittoresques de Massenet — sortie : Voyage en Provence, Giraud.
Après la messe, aubade à M. le Doyen. A l'issue des vêpres, concert au kiosque (en cas de mauvais temps, salle des fêtes).
A 6 heures, hôtel du Commerce, banquet traditionnel auquel sont conviés MM. les Membres fondateurs et honoraires.
Se faire inscrire avant le vendredi 25 novembre chez M. Ch. Blondeau, trésorier de l'Union Musicale, ou à l'hôtel du Commerce.


Une seule société musicale répertoriée à Cossé-le-Vivien en 1909 : la Fanfare, puis Harmonie, présidée par Gérard, direction Depreux, 40 exécutants.
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Re: Kiosques à Musique

COUDEKERQUE-BRANCHE - La Place et le Kiosque
(NORD)
Ville limitrophe de Dunkerque et de Téteghem, située sur la Mer du Nord, à proximité immédiate de la Belgique, Coudekerque-Branche est issue, en 1793, de sa distraction d'avec Coudekerque qui devient dans le même temps Coudekerque-Village. La zone littorale de Coudekerque-Branche, tout comme celle de Téteghem, est constituée du hameau de Rosendaël.
Au XIXe siècle, Coudekerque-Branche va subir des amputations majeures de son territoire, au point de ne garder qu'une portion congrue, la moins lucrative !
Le 2 février 1850, Coudekerque-Branche est contrainte de céder des terrains, situés dans le périmètre des fortifications, qui vont constituer une partie du canton ouest de Dunkerque : le Jeu de Mail, le terrain à l'est du port
jusqu'à la laisse de mer avec l'établissement de bains de mer, le Cimetière, les terrains depuis la porte du Tornegaët jusque vers le Moulin de l'Ile Jeanty. Toutefois, avant d'être dépossédée du Jeu de Mail où se trouve une belle allée plantée d'arbres — la route de Dunkerque à Calais —, Coudekerque-Branche obtient l'autorisation d'abattre lesdits arbres aux fins d'en tirer les profits.
Le 7 septembre 1850, au Conseil Général du Nord, on parle de faire disparaître purement et simplement Coudekerque-Branche et d'en distribuer les morceaux aux communes voisines que sont Cappelle, Teteghem et Coudekerque-Village et, en second lieu, de créer une commune à Rosendaël. Cette proposition est soumise au vote d'une commission syndicale créée à cet effet par les conseillers municipaux des communes concernées : fort heureusement pour notre Coudekerque-Branche, "seulement" 38 voix sur 72 votants sont d'avis de la faire disparaître, ce qui n'est pas suffisant !
L'affaire en reste là jusqu'en 1858 où, le hameau de Rosendaël revient à la charge pour obtenir son érection en commune, et, à l'instigation du Directeur des contributions directes, il est à nouveau question de procéder à la suppression totale de la commune de Coudekerque-Branche. Ce directeur craint en fait que, Coudekerque-Branche, privée des ressources tirées de sa portion de Rosendaël, ne puisse subvenir à ses dépenses. Mais, il lui est démontré qu'il n'en est rien, puisque les recettes d'octroi de Coudekerque suffisent amplement à ses besoins.
Aussi, en 1860, Rosendaël est distraite des communes de Coudekerque-Branche et de Téteghem, pour être érigée en commune à part entière. Et de ce fait ces deux dernières perdent leur accès sur le littoral, et, bien entendu, les futures recettes estivales, casinotières et ludiques vont leur passer sous le nez, Rosendaël, futur Malo-les-Bains, gardera toute la part du gâteau touristique...
En 1872, Dunkerque qui n'est pas tombée de la dernière pluie, guigne sa nouvelle voisine Rosendaël et présente un projet d'annexion du terrain dit du Casino. Dans le même temps, elle tente de s'approprier des terrains dépendant de Petite-Synthe, Coudekerque-Branche et Rosendaël, dont une partie dépend des glacis des fortifications. Rosendaël s'oppose bien entendu au projet d'annexion, mais Dunkerque obtient tout de même, en avril 1872, les 105 hectares de terrains, après avoir abandonné l'emplacement du Casino. Et Coudekerque-Branche se trouve à nouveau amputée, mais préservera tout de même ses nouvelles limites territoriales, certes restreintes, jusqu'à ce jour.
Nous aurons l'occasion de reparler de Rosendaël et de Malo-les-Bains, qui ont eu leurs heures de gloire et leurs kiosques à musique, mais on peut anticiper un peu en indiquant succinctement que la fameuse section dite du Casino, tant convoitée a été distraite de Rosendaël pour former la commune de Malo-les-Bains en date du 21 juillet 1891 ; et au final, Dunkerque absorbera Malo-les-Bains en 1969 et Rosendaël en 1971.

Plan de 1700 - Coudekerque-Branche avec les délimitations actuelles. (Rosendaël/Malo-les-Bains dépend de Dunkerque aujourd'hui).
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Maintenant fixée sur son sort pérenne et stabilisée depuis 1872, notre commune peut passer aux activités ludiques ! Cette même année, l'orphéon l'Avenir de Coudekerque-Branche est fondé, on le voit participer le 19 mai à un grand concert vocal et instrumental au Jardin-Royal de Dunkerque en compagnie de la Fanfare de Rosendaël et de la Jeune-France et des Enfants de Jean-Bart dunkerquois.
En octobre 1873,
l'Avenir coudekerquois se distingue au festival de Bergues en venant y exécuter deux morceaux : En Avant, choeur de G. Van Achère et Le Lever, chœur de Léon Jouret.
Si la musique coudekerquoise se produit ainsi dans sa région c'est en partie dû à ce que sa ville ne possède guère de structures et d'emplacements propres à organiser des concerts : en effet, Coudekerque-Branche ne possède pas d'église, sa maison communale est très vétuste et aucune place n'est aménagée. Ce n'est qu'en 1893, que le Conseil Municipal décide d'installer une Place Publique. Deux ans après, la Place de la République est inaugurée sur laquelle un premier Kiosque à musique précaire en bois est édifié. (cliché non trouvé à ce jour...)
Sur cette vaste place, de très nombreuses festivités et manifestations vont avoir lieu : les grandes Ducasses annuelles du mois de mai, les fêtes aérostatiques drainant un monde considérable, des matches de football pour lesquels la place est transformée, la fête de Sainte-Cécile... Et à chacune de ces fêtes, la Fanfare ouvrière, l'Orphéon l'Avenir, devenu l'Avenir Indépendant en 1907, rejoints par la Lyre amicale en 1910, se succèdent, accompagnant systématiquement toutes ces réjouissances.
Le 6 octobre 1907, est inauguré le nouvel Hôtel de Ville succédant à la vétuste maison communale ; il est bientôt suivi par la construction de l'Eglise Sainte-Germaine, la première de Coudekerque-Branche, inaugurée le 28 mai 1911.
Et dans la foulée, la même année 1911, la municipalité se décide enfin à faire édifier un vrai Kiosque à musique, en remplacement du précédent devenu totalement délabré, sur le même emplacement. De forme décagonale, sa toiture est en écailles de zinc, posée sur des colonnes en fonte ; fait assez rare, il possède deux escaliers d'accès, diamétralement opposés ; son plancher, entouré d'un garde-corps en fer forgé, est installé sur un soubassement de pierre abritant un sous-sol.
Si le conflit 1914-1918 a relativement épargné Coudekerque-Branche, il n'en est pas de même en 1940-1945. Occupée par les Allemands dès le 4 juin 1940, la population est évacuée. Les bombardements alliés vont ruiner la ville, 432 maisons disparaissent, 2581 autres sont touchées. Le Kiosque à musique est endommagé définitivement. Les Allemands resteront présents jusqu'au 9 mai 1945. A l'issue de la guerre, tous les terrains vacants seront réquisitionnés afin d'y bâtir des baraquements provisoires destinés aux nombreux Coudekerquois privés de leurs habitations.
Plusieurs années seront nécessaires à remettre la ville debout. Quant à lui, le kiosque à musique ne sera pas réhabilité.
Kiosque détruit.


voir ici Place de la République de Coudekerque-Branche, sans son kiosque, aujourd'hui.
et Ici.

Le long bâtiment à rez-de chaussée situé à droite derrière le kiosque abrite, aujourd'hui, entre autres, l'Office du Tourisme et a été surélevé d'un étage. La maison située au centre est toujours existante, pratiquement à l'identique. Le nouvel hôtel de Ville a pris la place du Kiosque à musique.

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publié par JeanMarc Lun 1 Fév 2016 13:01

Le reporter du Courrier populaire de Dunkerque n'est apparemment pas un grand admirateur du Maire socialiste de Coudekerque-Branche, Gustave Fontaine, et pense même que ce dernier est arrivé au terme de sa carrière. Il n'en a malheureusement pas fini avec lui, puisque Fontaine règnera sur sa commune jusqu'en 1937 !...
26 mai 1907 — Fête aérostatique de Coudekerque-Branche lors de la Ducasse.
— Elle est crevée !! Qui çà ??? La République Sociale !!!
Dimanche dernier à l'occasion de la ducasse, nos socios avaient trouvé fort ingénieux de faire monter un ballon, et plus ingénieux encore d'appeler ce ballon la « République Sociale ! » Comme dans la Fille de Madame Angot, ces Messieurs se proposaient de chanter au moment du fameux « Lâchez tout » en ballon elle monte, la voilà dans les airs !
Malheureusement après avoir sué sang et eau pour gonfler à moitié son aérostat, M. Favier se décida enfin à monter dans la nacelle, il était sept heures du soir !!! et alors qu'il venait de serrer la main à notre illustre Gustave qui y allait de sa larme, il s'élança d'un seul rebond dans la nacelle et fit ses adieux. A peine le ballon était-il libre qu'il alla s'abîmer contre la cheminée de l'usine Lavergne après avoir démoli les fils télégraphiques.
L'aéronaute en fut quitte pour la peur, quelques contusions légères, quant au public qui avait assisté à cette scène tragique il est difficile de dire par quelles angoisses il avait passé ! Les femmes étaient tombées en syncope et les enfants pleuraient ! la commission des fêtes était aliénée ! Elle n'en revenait pas ! Et notre Gustave que faisait-il ? Il avait vu passer, non la caravane avec le bagage de la révolution, mais le ballon emportant avec lui « la République Sociale » ! quelle débâcle mes frères, gémissons gémissons, gémissons !!
La fanfare ouvrière était restée ébahie pendant celle tragédie, Elle ne pensait plus à « l'Internationale ni au Drapeau rouge », elle n'aspirait qu'à s'éclipser ce qu'elle fit, sans tambours ni trompettes, les musiciens et les assistants s'en allaient l'oreille pendante, honteux et confus comme un renard qu'une poule aurait pris ! On en causera longtemps encore à la branche, de l'odyssée de la « République Sociale ». M. Fontaine n'a décidément pas de chance avec ses ballons ! L'année dernière celui qu'il avait dénommé : « Ville de Coudekerque-Branche » lui avait manqué de respect au point de le flanquer par terre et dans l'eau encore, car il pleuvait à verse !
Il faudra qu'il trouve autre chose. Heureusement pour lui qu'il arrive au terme de sa carrière ; comme les troupiers il peut sans se gêner appeler la classe, car il n'a plus que 340 jours à taire !!! Aussi est-ce avec plaisir que nous lui souhaitons bon courage avec un grand « Au revoir et merci ! »
(Le Courrier populaire de Dunkerque)

24 novembre 1907 — Fête de Ste-Cécile à Coudekerque-Branche. Concert de l'Avenir Indépendant.
— L' Avenir Indépendant de Coudekerque-Branche. Notre phalange musicale se propose de fêter dignement cette année la Ste-Cécile. A 10 heures ¼ du matin, la société se réunira en son local pour, de là, se rendre à l'église paroissiale où pendant la grand'messe à 10 h. ½, elle exécutera les morceaux ci-après :
1. Souvenir de Namur, allegro (Marie). — 2. Clotilde de Nevers, ouverture (Mullot). — 3. Aux champs, fantaisie avec tambours et clairons. — 4. Marche triomphante, (Leroux).
Après cette cérémonie, L'Avenir Indépendant donnera une aubade à son Président, son Directeur et à son Instructeur. A 2 heures précises, Banquet dans le local rue de l'Eglise. Le Champagne sera offert par son Président d'honneur, M. F. Guillain, député, ancien ministre. A 8 heures, bal à grand orchestre par invitation personnelle. Entrée 0,50 fr. sauf pour les musiciens.

11 avril 1909 — Concert de l'Avenir indépendant à l'occasion des Fêtes de Pâques de Coudekerque-Branche
— Nous avons annoncé à diverses reprises que notre belle société musicale L'Avenir Indépendant de Coudekerque-Branche organisait pour les fêtes de Pâques, un magnifique concert suivi de bal dans les salons de « I'Harmonie » rue de l'Eglise. Ce concert qui promet véritablement de surpasser tous ceux organisés jusqu'à ce jour sera donné le Dimanche de Pâques 11 avril à 7 heures ½ très précises du soir. Les personnes qui n'auraient point reçu d'invitation personnelles, seront admises à ce concert, dont on peut dès à présent se procurer des cartes : à « l'Harmonie », chez M. Martin, puis chez M. Vergriete, cafetier près de la gare, secrétaire de la société.
Les chaises réservées sont fixées à un franc par personne et cinquante centimes pour toutes les autres places. A minuit précises, on tirera au sort « parmi toutes les personnes » qui auront assisté au concert « un magnifique objet d'art offert par M. le Président d'honneur de la société ».
Les numéros de cette tombola sont inscrits au verso des cartes d'entrée. La société s'est assuré le concours de M. Maurice Fiorack, soliste de l'Union Chorale de Dunkerque, 1er prix au concours international d» Lille 1908, et des frères Vanderriele, de la même société, qui se sont chargés de la partie comique du concert. Les solistes de « L'Avenir Indépendant » se feront entendre également et le piano d'accompagnement sera tenu par Mlle A. Jacobsoone. Nous donnons ci-après le programme de ce concert :
Première Partie : 1. Séjour à Grenoble, fantaisie par la fanfare de l'Avenir Indépendant. — 2. Quand nos cloches sonneront Pâques, mélodie par M. Dehay Fils. — 3. Duo de la Norma, pour 2 cornets à piston, MM Dubois et Coupey. — 4. M. G. Vanderriele daus son répertoire. — 5. L'Etoile en Mer, mélodie par M. Maurice Fiorack. — 6. La Lecture à la Caserne, saynète militaire, par les frères Vanderriele.
Dix minutes d'entr'acte
Deuxième Partie : 1. Rêve d'Automne, polka par la fanfare de L'Avenir Indépendant. — 2. C'est le Printemps, romance par M. Dehay. — 3. Trio de Mozart pour saxophones et piano, MM. Duflo, Vergriete et Mlle Jacobsoone. — 4. M. L. Vanderriele dans son répertoire, comique nègre. — 5. Charité, hymne par M. Maurice Fiorack. — 6. M. G. Vanderriele dans son répertoire, comique militaire. — 7. La Fête des Mirlitons.
A l'issue du Concert, bal à grand orchestre.

Coudekerque-Branche - Le Kiosque, place de la République — Vue aérienne place de la République, vers 1960
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29 au 31 mai 1909 — Fête de la Ducasse à Coudekerque-Branche ; Nombreux Concerts, épreuves sportives, avirons, tir à l'arbalète, grande fête aérostatique, match de football sur la Place de la République
Voici le programme des fêtes de la Ducasse à Coudekerque-Branche :
— Journée du Samedi 29 mai.
A l'Hôtel de Ville, de 2 h. à 7 h. du soir, distribution extraordinaire de pain et de viande aux indigents, vieillards, infirmes et incurables, par les soins du Bureau de Bienfaisance.
— Journée du Dimanche 30 Mai. A 2 h. ¼, à la gare, réception de la Musique Communale de Bergues ; à 2 h. ½, réception de la Fanfare l'Etoile du Nord, de Saint-Pol-sur-mer ; à 3 h. ½, réception de la musiqne l'Avenir Indépendant, de Coudekerque-Branche. Ces sociétés seront reçues à l'Hôtel de Ville où les vins d'honneur leur seront offerts par la Municipalité.
A 3 heures, Place de l'Eglise : Concerts par la fanfare municipale l'Union Ouvrière, Président M. E. Dercle, Directeur M. Vandenbossche.

Programme : 1. Le Cettois, allégro de concert, (Ch. Eustace) ; 2. Gavotte, XVIIIe siècle, (Roullet) ; 3. La Fille do Mme Angot, grande fantaisie, (Lecocq) ; 4. Sur le Bosphore, sénérade orientale, (Coard) ; 5. Caresse d'enfant, grande valse, X...
Par l'Harmonie Municipale de Bergues, Président, M. Leclercq, Directeur, M. Delarroqua, officier d'académie.
Programme : 1. Avec ou sans indemnité, marche, (E. Mastio) ; 2. Grande ouverture de concours, (C. Binder) ; 3. Sérénade de Gillotin, (A. Goublier) ; 4. Mascarade (air de ballet), (P. Lacome), A. Cortège (marche), B. Arlequin et Colombino (divertissement), C. La famille Polichinelle, menuet, D. Les mandolistes, sérénade, E. Final Alta Polacca, défilé ; 5. Le bal blanc, (R. Berger).
A 3 h. ½, Canal de Bergues : Grandes Régates Régionales à l'Aviron, organisées par le Sporting Dunkerquois, avec le concours du Boulogne-Club, de Boulogne-sur-Mer ; de l'Emulation Nautique de Calais ; de l'Union Nautique de Calais ; du Racing-Club de Roubaix et du Sporting Dunkerquois.
A l'issue des Régates, Distribution des prix au local « Au rendez-vous des Canotiers », route de Bergues.
Pendant la durée des Régates, Concert par la fanfare l'Etoile du Nord, de Saint-Pol-sur-Mer, Président : M. Ch. Dejumné ; Directeur, M. Ch. Théry.

Programme : Souvenir d'Ostonde, allegro (Martin) ; Grand air du Chalet, solo pour baryiton, (Adam) ; Les deux Commères, polka pour deux pistons, (Labit) ; Carmen, fantaisie, (Bizot) ; Brise du soir, valse, (Sciupi).
A 5 heures, route de Bourbourg. Arrivée des coureurs ayant pris part à la Course vélocipédique « Majestic » de 70 kilomètres. Le signal du départ sera donné à 3 heures précises, route de Furnes. La distribution des prix se fera au Café du Nord chez M. Lefebvre, place de l'Eglise.
A 7 heuros, place de l'Eglise, Concert par la Musique l'Avenir Indépendant, de Coudekerque-Branche, président, M. L. Jacobsoone, directeur : M. E. Duflot.

Programme : 1. La Gaillarde, marche de concert, (F. Boisson) ; 2. Louise, ouverture, (Canivez) ; 3. Folette, mazurka, (Bajus) ; 4. Un séjour à Grenoble, fantaisie, (Sciupi) ; 5. Marca Légéria, allégro, (Canivez).
A 9 h. ½ du soir, place de la République, Grande Fête Aérostatique de nuit, sous la direction de M. A. Tiberghien, aéronaute, (officier d'académie) à Douai.
Programme : Six ballons détonants grands modèles, deux ballons lumineux éblouissants, un ballon salamandre, un ballon torpille, un ballon cubant 25 mètres emportant une pièce d'artifice à trois reprises. Cette pièce Le Bouquet d'Etoiles est formée de gros jets lançant des étoiles de couleurs, des étoiles éblouissantes, des flammes de bengale. Un ballon cubant 40 mètres, emportant une pièce d'artifices à quatre reprises. Cette pièce L'Eblouissante est formée de gros jets brillants, de jets éblouissant, de bouquet d'étoiles, de flammes éblouissantes électriques. Pendant le gonflement, embrassement par des flammes de Bengale.
La fête se terminera par deux bombes d'adieux.
De 2 à 7 heures du soir, chez Mme veuve Dutas, route de Bonrbourg, Grand Tir à la petite arbalète au but, offert par la Société Jeune-Guillaume-Tell, aux sociétés françaises et étrangères. Valeur des prix : 150 fr.
A la chute du jour, illumination de l'Hôtel de Ville. Grands Bals : dans les salons de « La Gauloise » et à l' « Harmonie » siège de l'Avenir Indépendant, rue de l'Eglise, salle des Folies-Bergère, et au Café du Nord.

— Journée du lundi 31 Mai. A 2 heures et demie, à la Gare, réception de la Musique Communale de Loon-Plage. Cette société sera reçue à l'Hôtel de Ville, où les vins d'honneurs lui seront offerts par la Municipalité.
A 3 heures, place de la République, (U.S.F.S.A.), Grand Match de Football-Association entre les équipes premières de l'Union Athlétique de Saint-Omer (couleurs bleu et noir) et l'Union Sportive de Malo-les-Bains (couleurs bleu ciel et blanc).
N. B. — Le coup d'envoi sera sifflé à 3 heures 15 précises.
Pendant la fête : Concert par la Musique Communale de Loon-Plage. Président : M. Courcot, Directeur, M. Févry.

Programme : 1. Alerte, allégro ; 2. Sur la Plage ; 3. Pralinette, polka pour piston ; 4. Paysanne et Marquise, fantaisie ; 5. L'Avenir de France, marche.
A 3 h. ½, place de l'Eglise, grand Concert par la musique du 110e de ligne, Chef, M. Corroyez.
Programme. — 1. Landsknechte-marsh, (G. Parés) ; 2. Romances sans paroles. (E. Gaudon) ; 3. a) Menuet du Petit Roi, (C. Monchet) ; b) Célèbre Menuet, (Bocchérini) ; 4. Carmen, fantaisie, (G. Bize) ; 5. Fiançailles, valse, (E.Wesly) ; 6. Boléro pour 14 clarinettes, (L. Blément).
A 4 heures, à l'extémité de la Cité Dickson, route de Bourbourg. grande Fête aérostatique, organisée avec le gracieux concours du Club aérostatique Dunkerquois.
Ascension du ballon Ville de Dunkerque, jaugeant 900 mètres cubes.
Pendant la fète, concert par la Fanfare municipale L'Union Ouvrière. Président, M. E. Dercle. Directeur, M. Vandenbossche.

Programme. — 1. Montcalm, allégro, (Thomassin) ; 2. Nadia, mazurka slave, X.. ; 3. Les Rives de la Colme, grande valse, (Tillard) ; 4. Gavotte Isabelle, (Turine) ; 5. Rose de Mai, polka, (Maillochaud).
A 9 h. ½ du soir, canal de Bourbourg, grand feu d'artifice sur l'eau, tiré par M. Carpentier, artificier à Dunkerque.
A la chute du jour : Illumination de l'Hôtel de Ville. Grands Bals dans les salons de « La Gauloise», Salle des Folies-Bergères, Au Café du Nord, et chez M. Martin, rue de l'Eglise, siège de l'Avenir Indépendant.

31 mai 1909 — Commentaire sur la fête Aérostatique à Coudekerque-Branche : 1 heure et 22 minutes d'envol.
— Lundi dernier, 31 mai, le Club aérostatique dunkerquois enregistrait sa troisième ascension, en la sortie du « Ville de Dunkerque », qui, s'élevant de Coudekerque-Branche, emportait dans les airs les jeunes membres de notre société locale.
Malgré le gonflement qui avait commencé à 10 h. ½ du matin, le départ ne s'effectuait qu'à 7 h. 40 du soir, le manque de gaz en ayant retardé considérablement les opérations.
Quoique l'heure fut tardive, quoique les vents fussent d'Est, les aéronautes au nombre de trois : MM. Baratoux, pilote ; Paul Cappelle et Dewulf, aides-pilote, n'hésitèrent pas à entreprendre le voyage.
A 8 heures moins un quart exactement, le « Ville de Dunkerque » prenait son essor et allait mollement s'équilibrer à 150 mètres, passant par Petite-Synthe, Mardyck, Loon-Plage.
Là seulement, les courants qui jusqu'alors portaient en mer semblèrent subitement changer et un crochet ramenait le ballon vers les terres. Ce mouvement, toutefois, ne fut que de courte durée, car bientôt l'aérostat reprenait sa route première, se dirigeant doucement, bien doucement vers la plage du Petit-Fort-Philippe où l'atterrissage se fit avec une extrême douceur.
La nacelle touchait terre à 9 h. 7 après un voyage de une heure 22 minutes.
Les opérations du dégonflement se sont faites au clair de lune, et ce n'est qu'à onze heures que les passagers du 900 m.c, durent gagner Gravelines... et un repos qu'ils réclamaient bien légitimement.
En résumé, voyage charmant.

6 juin 1909 — Quelques commentaires sur la ducasse de Coudekerque-Branche des 30 et 31 mai 1909. Concert sur l'estrade-kiosque, place de l'Eglise, les musiciens de Bergues restent sur leur faim...
— Dimanche, à 3 heures de l'après-midi, les musiques invitées au Festival ont été reçues à l'Hôtel de Ville où les vins d'honneur leur furent offert.
C'est aux accents d'entraînants pas redoublés qu'ils firent le tour de la ville en attendant le moment de monter sur l'estrade pour le concert. (...)
Complimentons « l'Etoile du Nord » de St-Pol sur Mer pour le beau concert que donna cette excellente phalange pendant toute la durée des régates.
A quatre heures précises et aussi plusieurs minutes avec, la musique municipale de Bergues prenait possession de l'estrade de la place de l'Eglise et faisait profiter le nombreux public des meilleurs morceaux de son répertoire. Après ce magnifique concert, la musique de Bergues flanquée de délégués municipaux se rendait au réfectoire où la municipalité lui avait fait préparer un diner. Les convives firent grand honneur au menu qui contenait un seul plat de viande et plusieurs plats de pains. Cinq minutes après l'attaque des fourchettes, le morceau de viande était exécuté, il n'y en avait pas pour tout le monde.
Les musiciens firent des réclamations près de leurs chefs qui avisèrent le Maire de ce manque subit de munitions, cependant que la cafetière, chez qui se donnait ce banquet de garguantua, et ses aides priaient et suppliaient Messieurs les musiciens de vouloir bien manger beaucoup de pain avec leur viande.
Monsieur le Maire pour arranger les choses offrit un café officiel à toute la musique et l'incident fut clos... pendant quelques instants.
Nos invités se répandirent dans la ville et firent le public juge de ce manque de civilité : Laisser mourir de faim les gens que l'on invite à dîner.
De son côté la Cafetière criait à qui voulait l'entendre qu'elle perdait de l'argent au coup, qu'elle avait fait un prix si minime parce qu'elle ne savait pas que les hommes de Bergues aimaient tant la viande et qu'elle restait avec 24 pains de trois livres sur 28 qu'elle avait acheté. De son énorme morceau de viande, du poids du plus gros conseiller municipal, il n'en restait pas le plus petit morceau pour son petit marquis.
M. le Maire aurait beaucoup mieux fait de s'arranger avec un restaurateur, au lieu de vouloir faire plaisir à un cafetier de ses amis qui ne connaît rien à la question. Quand on est cafetier on reste au rang des cafetiers et on laisse faire le restaurant par ceux qui en paient les charges et connaissent leur métier.
Un vrai restaurateur aurait su flatter l'amour-propre des gens de Bergues en mettant sur la table du beurre et du fromage de leur pays, mais non, rien de cela,et après étonnez-vous que ces braves Berguenards s'en vont moins que contents, après l'injure que l'on venait de faire aux deux produits qui font la richesse et la renommée de toute la Flandre.
Un musicien nous disait son ressentiment par ces simples paroles que pourrait contresigner l'ex-sénateur toujours maire Claeys : Si vous supprimez le fromage de Bergues, vous pouvez effacer Bergues de la carte de France. Nous ne voulons plus exister. Voilà où en sont les choses !
Pendant que se déroulait ce drame entre poires et fromages, l'Harmonie « L'Avenir Indépendant », montait sur l'estrade et à sept heures commençait son concert par une marche-ouverture « La Gaillarde » qui fut très applaudie. La place était comble de monde lorsque cette excellente société exécuta « Un séjour a Grenoble », fantaisie qui fut très appréciée par les nombreux auditeurs et musiciens.
Le concert se termina par une ravissante mazurka et la Marseillaise. Le chant national fut écouté religieusement et très applaudi par les deux mille personnes qui se trouvaient en cet endroit. Un fait à signaler : depuis quelques temps quand la musique « L'Avenir Indépendant » donne ses concerts, la foule écoute en silence, applaudit et se retire satisfaite après l'exécution du programme. Quel changement avec le temps passé, mais pas bien loin, où l'on voyait une bande d'apaches suivre cette musique, insulter ses membres et siffler l'air national. Je crois que ces jeunes garnements deviennent prudents, ils commencent à s'apercevoir que plusieurs membres honoraires qui forment la garde d'honneur de notre musique ne toléreraient plus ce genre d'obstruction, et que quelques coups de souliers bien placés dans le centre de leur petit monde auraient vite fait de détériorer leur international individu. (...)

31 mai 1909 — Concert de l'Avenir Indépendant sur le Kiosque-estrade de la place de l'Eglise.
— A l'occasion de la fête communale de Coudekerque Branche, notre belle société musicale « L'Avenir Indépendant » a prêté dimanche dernier, son concours à la municipalité, et après s'être rendu à l'hôtel-de-ville à 4 heures pour les vins d'honneur, elle a parcouru les principales rues de la ville en exécutant ses plus beaux pas redoublés. A sept heures du soir sur le kiosque de la place de l'Eglise, elle a donné un magnifique concert qui a été très goûté du nombreux public qui se trouvait sur la place et les applaudissements ne lui ont pas été ménagés.
Dimanche prochain 6 juin à l'occasion de la ducasse, elle se rendra à Bergues et participera au festival organisé par la municipalité de cette ville. Elle exécutera sur la Grand'Place, 8 morceaux de circonstance, une ouverture, une fantaisie et une mazurka.

30 mai 1909 — Match de football sur la Place de la République.
— Outre les Régates régionales du dimanche 30 mai qui obtinrent un grand succès, un match de football-association avait lieu le lundi sur la place de la République, spécialement aménagée dans ce but. De grands piquets coquettement surmontés de drapeaux entouraient le terrain, des cordes reliaient ces piquets et rendaient le service d'ordre très facile ; celui-ci était, d'ailleurs, parfaitement assuré. M. Fontaine, Maire de Coudekerque-Branche vint se mêler à la foule très nombreuse des spectateurs qui encadraient le terrain de jeu et nous ont paru s'intéresser vivement aux péripéties du match.
L'Union Sportive de Malo-les-Bains a battu l'Union Sportive St-Omer par 4 buts à 0.
Les commentaires et explications du match sont volubiles et redondants, mais on peut en retenir que l'herbe était haute et glissante, que malgré la chaleur accablante et quelques vagues inquiétudes stomacales chez les M Malouins, dues à un copieux banquet la veille, n'ont pas empêché ceux-ci de triompher facilement des Audomarois.
Et le reporter nous précise que le match est ponctué et accompagné tout au long par la musique qui joue d'entraînantes polka et autres rigodons.

1er octobre 1911 — Ballon place de la République et Concert de la Fanfare en accompagnement
— Ascension du "Floréal". Dimanche dernier eut lieu à Coudekerque-Branche l'ascension du ballon sphérique Le Floréal construit et piloté par M. Favier le sympathique aéronaute de St-Pol-sur-Mer.
Cette manifestation sportive a été une démonstration heureuse du résultat louable de la persévérance et du courage de Favier. Huit heures à peine ont sonné et déjà le matériel est rendu place de la République.
L'enveloppe de shirting vernissé est étalée toute blanche sur les bâches traditionnelles, la soupape est arrimée et le filet paré. Viennent alors les gaziers et bientôt le gonflement commence.
Sous le contrôle éclairé de M. Paul Carpelle secrétaire général du Club Aérostatique et de M. Max Watteau son collègue, cette opération fut menée rapidement et vers 5 heures l'appareillage et le pesage furent effectués avec une précision scientifique absolue. De la sorte l'aérostat fit un départ majestueux salué par les acclamations d'une foule impressionnée au suprême degré.
M. Favier avait consenti à prendre comme passager M. Florimond Dewaele. Ce dernier n'a eu qu'à se louer de son voyage car l'atterrissage près de Warhem fut des plus agréables.
Nous félicitons donc chaleureusement Favier pour cette belle randonnée aérienne, de même que nos amis Cappelle et Watteau, dont le dévouement désintéressé au sport aéronautique s'est manifesté une fois de plus par le concours précieux apporté à leur collègue.
Ajoutons pour finir que le service d'ordre avait été parfaitement réglé. M. Fontaine, maire de Coudekerque-Branche ayant tenu à en prendre lui-même la haute direction, et que la partie de concert durant les préparatifs a été très appréciée.

15 octobre 1911 — Concert de la Lyre Amicale à Coudekerque-Branche
— L'excellente Société "La Lyre Amicale" et son orchestre " Les Amis Réunis " organisent pour le dimanche 22 octobre à 6 heures précises du soir, un magnifique concert qui sera un véritable événement artistique en notre Commune. Cette solennité musicale a lieu au profit des Familles des victimes de la catastrophe du Liberté ; elle se fera dans les salons de la Gauloise mis gracieusement à la disposition du Comité par la Municipalité.
Plusieurs artistes de valeur prêtent leur concours à cette soirée qui s'annonce comme un brillant succès tout à l'honneur des dévoués membres du Comité et des deux Sociétés soeurs. En Voici le programme :
1ère partie. — 1. a) Strasbourg, marche (F. Andrieu) ; b) Faust, fantaisie (Parés). 2. Grand air du Chalet (Adam). 3. Deuxième romance, pour violoncelle (Rabaud). 4. La Charité, C. Elleboode. 5. Cogge (répertoire Polin). 6. Torquato-Tasso, cavatine pour trombone (Donizettit). 7. Honoré dans son répertoire. 8. Parade de la Garde. morceau caractéristique (N. Kessels). 9. Lafargue dans son répertoire. 10. Les Baisers (Tagliafico). 11. L'inspection du Capitaine, saynète militaire, Honoré et Calippe.
2e partie. — 1. a) Wilhelmine, marche (E. Wesly) ; b) Prélude et Mazurka de Coppélia (L. Delibes). 2. Les Proscrits (A. de Saintis). 3. Au clair de la Lune [(Marinier). 4. Hosanna, (C. Elleboode). 5. Cogge dans son répertoire. 6. La Tyrolienne, air varié pour petite clarinette (E. Marie). 7. Air pour basse, (Delaforterie). 8. Honoré dans son répertoire. 9. Donnez, romance (De Dion). 10. Lafargue dans son répertoire. Ode au Drapeau, Scène militaire avec chant (70 exécutants), La Lyre Amicale et les Amis Réunis.
A l'issue du Concert, Bal à Grand Orchestre.
Nota. — Un plateau sera déposé à l'entrée des salons pour recevoir les offrandes qui ne pourront être inférieures à 0,50 fr. par personne.

voir ici Concert sur la place de la République de l'harmonie municipale de Coudekerque-Branche, aujourd'hui.
et Ici.
Julienne et Joséphine Lapeule, les Géants de Coudekerque-Branche.

Sociétés musicales actives à Coudekerque-Branche en 1910 :
L'Avenir Indépendant (fanfare-harmonie), président Dusautoit, direction Emile Caroulle, 42 exécutants ; en 1911, Duflot reprend la direction de l'Avenir.
L'Union ouvrière (fanfare), président E. Dercle, direction Vandenbossche ;
La Lyre Amicale.
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Re: Kiosques à Musique

COULANGES-LA-VINEUSE - Le Kiosque
(YONNE)
Selon les légendes, à Coulanges-la Vineuse on aurait plus facilement du vin que de l'eau. On aurait même éteint
l'incendie du village, en mai 1676, en partie avec des barriques de vieillissement remplies du breuvage. Ca n'a pas empêché l'Eglise Saint Christophe d'être détruite par le feu. Reconstruite, elle est à nouveau détruite le 21 octobre 1732. L'architecte franco-italien Giovanni Niccolò Servandoni (1695-1766) se charge des plans du nouvel édifice, qui pour 110.000 livres tournois, est construit entre 1738 et 1742, consacré par l'évêque d’Auxerre Charles de Caylus le 12 juillet 1742.
Cette place de l'Eglise, d'une superficie relativement étroite, est le centre vital de la commune : manifestations, fêtes, marchés, comices et concours agricoles, concerts s'y succèdent. Le marché hebdomadaire est dominical, la fête patronale a lieu le dernier dimanche d'août, les foires s'y déroulent les 21 janvier, lors de la Fête de la Saint Vincent tournante, le 11 juin, le dernier samedi d'août et le 25 novembre.
La Fanfare, société musicale coulangeoise, est fondée avant 1853 : on la voit participer à un grand concours musical le dimanche 19 juin 1853 à Fontainebleau.
L'Eglise bénéficie de quelques travaux d'amélioration : on lui alloue de nouvelles cloches en 1842 ; de 1866 à 1871, l'ensemble du bâtiment est consolidé.
Des comices agricole et viticole se sont tenus à Coulanges-la-Vineuse, entre autres, le 29 août 1869, en juillet 1885, le 28 août 1904, les 15 et 16 août 1906. C'est vraisemblablement lors d'un de ces derniers comices qu'il a été décidé d'édifier un Kiosque à musique sur la place de l'Eglise, kiosque qui ne ressemble à aucun autre existant en France. Edifié avant 1909, il comporte, ce qui est très rare, deux niveaux.
Compte tenu de sa structure quasi totale en bois et de son exposition permanente aux intempéries, la toiture ne protégeant que partiellement l'édifice, le kiosque n'a eu qu'une durée de vie limitée.
En 1925, on procède à la réfection de la charpente de la toiture de l'église.
Nous n'avons pas pu déterminer la date à laquelle le kiosque a disparu. Un musée de la Vigne a été créé à Coulanges-la-Vineuse, dans lequel est exposée une reconstitution du fameux kiosque à musique.
Le 9 juillet 2015, le Conseil municipal a signé un marché avec l'entreprise Colas pour l'aménagement de la Place de l'Eglise. La facture prévue s'élève à 255.991,42 euros, non compris la maîtrise d'oeuvre d'Expression verte pour 19.499,72 euros. A ce prix-là, mais ce n'est que notre avis, un Kiosque à musique identique à celui d'autrefois, devrait être édifié et offert !
Dans la foulée, le Conseil municipal envisage de procéder à la restauration indispensable de l'Eglise Saint-Christophe. Des devis sont en cours de réalisation...
Kiosque disparu.

voir ici Place de l'Eglise de Coulanges-la-Vineuse, sans kiosque, aujourd'hui.
voir ici Kiosque à musique reconstitué au Musée de la Vigne de Coulanges-la-Vineuse.

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publié par JeanMarc Mer 3 Fév 2016 13:15

Dimanche 19 juin 1853 — La Musique communale de Coulanges-la-Vineuse à Fontainebleau
— Grande fête d'Orphéon et de musique d'harmonie, à Fontainebleau. Hier, la population parisienne avait littéralement envahi la ville de Fontainebleau. On ne peut se faire une idée de la quantité d'étrangers accourus pour être témoins de la fête musicale qui devait y être célébrée sous les auspices du conseil général du département.
Jusque dans l'après-midi, les divers convois qui se sont succédé soit de Paris, soit de Montereau, n'ont cessé de verser des flots de population. Un temps magnifique éclairait cette solennité.
La gare de Fontainebleau était ornée de drapeaux de verdure, de flammes vénitiennes. C'était à la gare que devaient se réuuir comme lieu de rendez-vous, l'ensemble des sociétés musicales. (...)
A la troisième section, les bannières de l'Union de Sens, de Trilport, de Pithiviers, de la musique de Montereau, de la musique de Melun, de la musique d'Issy, de Coulanges-la-Vineuse, de Brie et de Malesherbes. (...)
Le cortège, composé de troupes et de plusieurs milliers d'individus, de plus de cinquante bannières aux diverses couleurs agitées par le vent, s'est ébranlé vers dix heures, et a parcouru sans grand ordre, sous des flots de poussière, et au milieu de cris de joie mêlés à des morceaux de musique exécutés par divers corps, la route de la Reine-Amélie jusqu'à la grande place de Fontainebleau.
A onze heures, une messe en musique composée par M. Gounod, directeur de l'orphéon de Paris, a été exécutée par deux cents orphéonistes dans l'église Saint-Louis, sous la direction de M. Foulon, répétiteur de l'orphéon de Paris. Cette église était beaucoup trop petite pour tout le monde ; plus des cinq sixièmes des amateurs sont restés dehors et n'ont pu entendre une note.
Chaque section s'est ensuite rendue aux lieux des concours. (...)
La troisième section était au Boulingrin....

Coulanges-la-Vineuse - Plan de 1863 — Eglise Saint Christophe
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29 août 1869 — Concours du comice agricole et viticole à Coulanges-la-Vineuse.
— Dans l'Yonne, le comice agricole et viticole d'Auxerre a tenu son concours annuel à Coulanges-la-Vineuse, le dimanche 29 août, sous la présidence de notre ami et collaborateur M. Rampont-Lechin, député de la circonscription et membre du conseil général. Au milieu d'un canton exclusivement consacré à la vigne, la partie purement agricole du concours était forcément reléguée au second plan ; mais la viticulture et les appareils qu'elle emploie y brillaient, en revanche, d'un éclat exceptionnel. Parmi les instruments exposés figuraient quarante charrues vigneronnes, dont vingt ont fonctionné devant un public qui prenait le plus grand intérêt à ces expériences ; car les vignerons ont parfaitement compris que la charrue seule peut remédier au manque de bras, et tous suivent avec attention les perfectionnements (...)

voir ici Fête sur la Place de l'Eglise de Coulanges-la-Vineuse, juillet 2014.
et ici.
Concert du 15 juillet 2015 sur la place de l'Eglise de Coulanges-la-Vineuse.

Coulanges-la-Vineuse - Concert au Kiosque à musique — Fanfare de Coulanges-la-Vineuse
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En 1897, seule est active la Société musicale (fanfare) de Coulanges-la-Vineuse, dirigée par Jany avec 18 exécutants.
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Re: Kiosques à Musique

COURBEVOIE - Kiosque et Place Charras
(HAUTS DE SEINE)
Construite en 1756 sur ordre de Louis XV et sur des plans de l'architecte Charles Axel Guillaumot (1730-1807), la caserne de Courbevoie abrite tout d'abord trois des compagnies des Gardes Suisses, les six autres compagnies étant réparties entre les casernes de Rueil-Malmaison et Saint-Denis, édifiées dans le même temps. Pour financer la construction de ces trois édifices, une contribution annuelle supplémentaire de 50.000 livres tournois, puis 60.000 livres, est instituée à partir de 1754, perçue jusqu'à l'apurement du solde des travaux.
En 1765, la caserne est agrandie de deux nouveaux corps de bâtiment afin d'y accueillir trois compagnies de fusiliers et deux compagnies de grenadiers du régiment des Gardes suisses.
Les travaux pour ces nouveaux bâtiments sont adjugés à Letellier et Collignon, pour 315.902 livres 17 sols 11 deniers, payables à raison de 14.000 livres par mois depuis le 1er mars 1765. Une somme de 25.000 livres est en outre dévolue aux propriétaires des terrains expropriés ainsi que pour les honoraires de l'architecte Guillaumot.
Le 10 août 1792, appelés par Louis XVI en renfort aux Tuileries, les Gardes Suisses de Courbevoie, mais également de Rueil, vont être décimés : une centaine de gardes survivront sur 950 présents.
En 1830, le 1er régiment de la Charte s'installe à Courbevoie, suivi par le 65e de ligne de 1830 à 1831. Puis viendra ensuite le 1er régiment de Grenadiers de la garde impériale. Du 11 octobre 1850 jusqu'en 1852, le 90e Régiment d'infanterie de ligne y est cantonné, suivi par le 15e de ligne.
En 1870, après le passage du 1er régiment de Voltigeurs, le 21e de marche, futur 121e de ligne, fort de 2.400 hommes issus de trois régiments, les 5e, 37e et 56e de ligne, réside à Courbevoie. Il est suivi par le 69e R.I. en 1871-1872.

En 1884, la Caserne et la grande Place qui lui fait face prennent le nom de Charras en hommage à deux officiers républicains. Dans le même temps, on attribue le nom d'Avenue Gambetta au chemin de communication n° 9 situé dans le prolongement de la Place Charras. Celle-ci, d'une longueur de 4.680 mètres est transformée en 1896, à la suite d'une délibération du conseil municipal du 21 janvier 1896 : afin d'assainir les habitations et de permettre un meilleur écoulement des eaux, la chaussée centrale est supprimée, et on établit deux chaussées latérales ; coût des travaux, 50.000 francs.
Les régiments d'infanterie vont continuer à se succéder : le 119e dont une compagnie réside en permanence depuis 1897 jusqu'en 1914 ; le 154e en 1904 ; le 117e de 1908 à 1922-1923 ; le 5e de 1929 à 1939...
La musique de ces multiples régiments d'infanterie se produit sur la place Charras de mai à octobre, dès avant 1886, tous les dimanches, de trois à quatre heures du soir.

Et comme il se doit, tant les Musiques militaires que la Fanfare Municipale de Courbevoie fondée depuis 1878, vont pousser le conseil municipal à faire ériger un Kiosque à musique. En 1904, il est édifié sur la Place Charras : de forme octogonale, muni d'une rambarde de fer forgé, de colonnes en fontes et d'une toiture en zinc, son soubassement est empierré. Les sociétés musicales l'Harmonie municipale, la Fanfare, la Chorale, le Cercle symphonique municipal et bien entendu la musique des Régiments d'Infanterie. vont s'y relayer en permanence, pour donner leurs concerts, à la belle saison, jusqu'en 1939.
Sur l'avenue Gambetta au débouché de la place Charras se tient le marché dominical.
Très fréquentée, entourée de plusieurs commerces et de nombreux cafés, de multiples attractions se déroulent sur la Place Charras : fêtes foraines, fêtes aérostatiques, séances d'entraînement de football, concours de boulistes etc... Des réunions et meetings sont tenus par les groupes socialistes de Courbevoie à leur permanence, au 1er étage du Coq Gaulois, en 1904 et 1905. Le Club athlétique socialiste de Courbevoie, quant à lui, élit domicile en 1909 et 1910 au Café du Kiosque, toujours Place Charras, pour y organiser, entre autre, des concours de billard. (café situé sur notre carte, derrière le kiosque)
Le garde-corps ouvragé de fer forgé du kiosque a été remplacé vers 1925-1930 par une rambarde en fer tout à fait quelconque.
En 1942 et 1943, les bombardements aveugles des alliés sur Courbevoie vont causer des dégâts considérables et des pertes humaines insoutenables. Notamment ce 15 septembre 1943 qui provoque la mort de 203 civils. Et le 31 décembre 1943, une nouvelle vague de bombes "alliées" déferle sur Courbevoie.
(voir ici cliché des bombardements américains sur Courbevoie le 31 décembre 1943)
Le Kiosque à musique a vraisemblablement disparu lors de la guerre.
La Caserne Charras, inscrite sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques le 22 mars 1929, n'a pas résisté aux promoteurs ! Comme quoi, ce fameux inventaire vaut ce qu'il vaut... La caserne a été détruite sans coup férir en 1963 pour faire place à des barres d'immeubles autant laides que précaires. On a ridiculement gardé quelques mètres de la façade de la caserne pour la remonter dans le parc de Bécon (le parc de Bécon n'a rien à voir avec Bécon-les-Bruyères).

Aujourd'hui l'avenue Gambetta et la place Charras sont les seuls indices du quartier prouvant, grâce à quelques arbres préservés et à un petit square y aménagé, qu'il existe encore un peu de terre sous la masse de béton, encastrés qu'ils sont au milieu des barres et tours de la défense (sans D majuscule, merci !).
Léonie Bathiat (1898-1992), Arletty pour le 7eme art, a "préféré" devenir aveugle en 1966 pour ne pas voir sa ville natale devenir ce qu'elle est... Le second enfant célèbre de Courbevoie Louis-Ferdinand Destouches (1894-1961), Céline en littérature, n'a pas connu la pose de la première pierre des innombrables tours, mais au vu de l'actuel spectacle, il aurait probablement réitiré ce qu'il avait magnifiquement écrit en 1932 à propos de New-York, :
Figurez-vous qu’elle était debout leur ville, absolument droite. New York c’est une ville debout. On en avait déjà vu nous des villes bien sûr, et des belles encore, et des ports et des fameux mêmes. Mais chez nous, n’est-ce pas, elles sont couchées les villes, au bord de la mer ou sur les fleuves, elles s’allongent sur le paysage, elles attendent le voyageur, tandis que celle-là l’Américaine, elle ne se pâmait pas, non, elle se tenait bien raide, là, pas baisante du tout, raide à faire peur. (extrait Voyage au bout de la Nuit, l'arrivée de Bardamu à New York)
Kiosque disparu.


voir ici Place Charras de Courbevoie, sans kiosque,aujourd'hui.

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publié par JeanMarc Jeu 4 Fév 2016 13:42

5 août 1888 — La Fanfare de Courbevoie accueillie à bras ouvert au Luxembourg.
— Un voyage dans le Luxembourg. La fanfare municipale de Courbevoie doit se rendre à Luxembourg le 19 de ce mois. L'Indépendance luxembourgeoise dit à ce sujet :
« Nous pouvons donner à la fanfare de Courbevoie l'assurance qu'elle sera accueillie à Luxembourg à bras ouverts, et que les plus vifs témoignages de sympathie ne lui seront pas marchandés. Tous les Luxembourgeois seront heureux de lui faire l'accueil le plus cordial.
Quant au désir de donner un concert public, il répond aux vœux des Luxembourgeois. Le kiosque, ainsi que les établissements du parc sont à l'entière disposition de la fanfare française. Celle-ci n'a qu'à se décider dans le sens qui lui convient le mieux. Au 19 août ! »

12 juin 1893 — Fête communale de Courbevoie, aérostat place Charras, fête foraine...
— Courbevoie. Clôture de la fête communale. A deux heures, avenue Gambetta, courses vélocipédiques. A quatre heures, enlèvement d'un ballon, place Charras. Feu d'artifice, concert, bal, grande fête foraine, attractions nombreuses.

19 juin 1897 — Félix Faure en visite à la caserne Charras, détail de l'ordinaire d'un pioupiou.
— A Courbevoie. Il est cinq heures, lorsque le Président arrive sur la place Charras où la population est massée. Sous une tente élégante ont pris place les dames patronnesses de différentes œuvres, les fillettes des écoles, les membres de la municipalité, les fonctionnaires.
Le Président est salué par le maire, qui lui présente successivement, après une courte allocution de bienvenue, les personnes présentes au nombre desquelles figure le cocher Georges.
Deux fillettes offrent au Président, pour Mme Félix Faure, deux gerbes de roses.
Puis le Président se rend à la caserne qui loge une partie du 119e régiment d'infanterie dont le général Hagron fut le colonel — et le sixième bataillon d'infanterie de marine. Le Président, qui est rentré seul avec le ministre de l'intérieur, a été reçu par les généraux Jeannerod et Zimmerman.
Tous les officiers rangés derrière le colonel dans la première cour, saluent militairement, demeurant dans cette attitude pendant l'exécution de la Marseillaise, que le Président et les assistants écoutent tête nue.
Pour arriver à la seconde cour, il faut traverser le bâtiment affecté au 6e bataillon d'infanterie de marine. Le poste n'est composé que d'hommes qui ont fait campagne et sont tous décorés de la médaille de Madagascar, de la médaille du Tonkin.
M. Félix Faure s'est arrêté dans quelques chambrées, dans les ateliers de la section hors rang, dans les salles d'escrime, posant quelques questions aux capitaines qui lui font les honneurs de leur compagnie et qu'il a félicités vivement de l'excellente tenue de leurs hommes.
Puis il s'est enquis du menu du soir.
— Des petits pois, des pommes au four, du rôti, du vin. Je crois même qu'il y a du café, lui a-t-on répondu, et le Président a souri.
Le Président est rentré vers six heures à l'Elysée.

28 mai au 8 juin 1899 — Grande Fête de Courbevoie, concert, bal, gymnastique, aérostat, feu d'artifice...
— Fête communale annuelle place Charras, avenue Gambetta et place de la Défense de Paris, les dimanche 28, lundi 29 mai, jeudi 1er, dimanche 4, lundi 5 et jeudi 8 juin.
Salves d'artillerie, mât de cocagne, concerts par l'Harmonie des pompiers et par la Fanfare municipale, concert militaire, enlèvement du ballon « La Ville de Courbevoie », lâcher de pigeons voyageurs et de ballons pilotes, grands bals, festival de gymnastique, course aux ânes, retraite aux flambeaux, fête vénitienne, feu d'artifice, combat naval, etc.

19 mai 1900 — Bal et jeux forains à Courbevoie
— Courbevoie (gare Saint-Lazare). Bal à grand orchestre, jeu des trappes, illuminations, balançoires, jeu du baquet, concerts, jeu du fil aérien, tir à la carabine, massacres.

Quelques concerts donnés par les Musiques militaires sur le Kiosque de la Place Charras
8 juillet 1906 — Concert militaire de 4 heures à 5 heures, kiosque de l'avenue Gambetta, 119e régiment d'Infanterie, chef M. J. Gay.
— Imperator, marche (Trespaillé-B.) ; Ouverture du Carnaval romain (Berlioz) ; Ballet d'Isoline (Messager) ; La Basoche (Messager) ; Fête militaire, solo de trompette (Petit).

12 août 1906 — Concert de 4 à 5 heures, Kiosque de l'avenue Gambetta, 119e régiment d'infanterie, Chef : M. J. Gay.
— Marche du Conquérant (Trespaillé-B.) ; Ouverture du Carnaval de Venise (A. Thomas) ; Ballet de Faust (Ch. Gounod) ; La Basoche, fantaisie (Messager) ; Yélléda (R. Seewer).

2 juillet 1911 — Concert au kiosque de l'avenue Gambetta de 4 à 5 heures, 119e d'infanterie. Sous-chef, M. Kottier.
— Tzigane, marche (Staz). — Blossac, suite d'orirhestre, première audition (Marcel Déluge). — Sérénade niçoise (Volpatti). -— Noël du Petit Soldat, poésie de M. Trotot, chanté par M. Pierre Harei et la musique militaire (Marfaing).

8 juillet 1922 — Concert militaire de 21 à 22 heures, Place Charras, 119e régiment d'infanterie, chef : M. Barat
— Marche Militaire (Tchaïkowsky). — Le Roi d'Ys, ouverture (E. Lalo). — Les Lys (E. Barat). — Menuet Gothique (Boëllmann). — Gavotte et Farandole (Pierné). — La Zingara, mazurka (Gounod).

11 juillet 1931 — Concert à 21 heures, place Charras. 5e d'infanterie (M. Ed. Barat).
— Marche A (Champion) ; l'Amour sorcier (de Fella) ; l'Apprenti sorcier (Dukas) ; Barcarolle (Barat) ; les Deux Pigeons, en quatre parties (Messager).

21 août 1937 — Concert à 21 heures, place Charras. — Musique du 5e régiment d'infanterie (chef : M. Chailleux).
— Marche française (Divoir) ; Le Roi d'Ys (Lalo) ; Pavane pour un infante défunte (Ravel) ; Véronique (Messager) ; Divertissement de Muguette (E. Missa) ; Sylvia, ballet cortège de. Bacchus (L. Delibes).

Courbevoie - Avenue Gambetta, Kiosque à musique et caserne — Entrée Caserne Charras
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6 juillet 1909 — Entrainement de football sur la Place Charras
— Club Athlétique Socialiste de Courbevoie. Réunion à 8 h. ½, salle Sarlet, café du Kiosque, place Charras.
Organisation, des championnats de courses à cette date. Entraînement au football. Urgence absolue.
Après la réunion, entraînement avenue Gambetta. Les cyclistes sont priés de venir entraîner leurs camarades.


2 mars 1910 — Réunion du club athlétique socialiste de Billard au Café du Kiosque de la place Charras.
— Club athlétique socialiste de Courbevoie. Ce soir à 8 heures et demie, chez Sarlat, café du Kiosque, place Charras, éliminatoires du championnat de Billard. A 8 heures et demie, salle Mijoule, 8, rue de l'Hôtel-de-Ville. Le camarade Millière arbitrera les matches et les tirera au sort.

Quelques concerts civils donnés sur le Kiosque de la Place Charras
19 août 1911 — Concert de 9 à 10 heures, kiosque de l'avenue Gambetta, Harmonie de Courbevoie.
— Tip-Top (Allier). — Sur le Bosphore (Coard). — Cannes la Jolie (Gouirand). — Faust (Gounod). — Petit lapin (Popy).

28 mai 1922 — Aujourd'hui, de 4 à 5 h.. concert au kiosque Gambetta, par la musique municipale, direction M. C. Pierson. Programme :
— Sublime Belgique (Balay) ; Ouverture du Lac des Fées (Auber) ; Bonjour Suzon (Mayeur) ; L'Arlésienne, 1) prélude, 2) menuet, 3) entr'acte et finale (Bizet) ; Le Ballet de la Source (Léo Delibes).

31 mai 1922 — Concert de 21 heures à 22 heures. L'Harmonie et la Chorale de Courbevoie donneront, demain soir, au kiosque avenue Gambetta, à l'occasion de la fête communale, à 21 heures, un concert avec le programme suivant :
— Marche (Popy) ; la Dame de Salbart (Destrubé) ; les Paysans (Saintis) ; les Huguenots (Meyerbeer) ; Marche républicaine, Harmonie et Chorale (Adam) ; Courbevoie en fête (M. Marest).

29 mai 1925 — Concert de 21 à 22 heures, kiosque Gambetta. — Cercle symphonique municipal.
— Marche de Tannhamser (Wagner) ; le Collier de la reine (Tavan) ; la Fille du tambour-major (Tavan) ; Aux aviateurs (Saint-Saëns) ; poésie de J. Bonnerot ; Madame Boniface (Tavan) ; le Beau Danube bleu, chœur avec orchestre par la Chorale municipale et le Cercle Symphonique ; Empire-Palace (Andrieu).

2 juin 1927 — Ce soir, à 21 heures, au kiosque de l'avenue Gambetta, concert par le Cercle symphonique et la Chorale. Programme :
— 1. So-Soh (Thomassin) ; 2. Silvio Pellico (Zerco) ; 3. Frétillon (Desormes) ; 4. Vieille chanson français, par la Chorale (Chopin) ; 5. les Martyrs aux arènes, par la Chorale (L. de Rillé) ; 6. Méditerrania (F. Popy) ; 7. la Fille du tambour-major (Offenbach) ; 8. Chacun son truc.


24 mai 1936 — La Reine des Corses à la fête du 5e régiment d'infanterie, caserne Charras.
— S. M. la Reine des Corses de Paris sera reçue demain dimanche 24 mai à 14 h. 30, à la caserne du 5e régiment d'infanterie de ligne de Courbevoie, place Charras (entrée rue Baudin), à l'occasion de la fête du régiment.
Le Comité général des Corses de Paris et l'Amicale des Corses de Courbevoie prient leurs adhérents et amis d'assister nombreux à cette belle manifestation. La Reine des Corses de Paris sera accompagnée de ses Demoiselles d'honneur et de six Pastourelles.


Courbevoie - Avenue Gambetta, Kiosque et marché — Kiosque à musique et nouvelle rambarde
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Quelques concerts donnés sur d'autres places que le Kiosque à Courbevoie,
20 septembre 1908 — Concert Dimanche de 4 heures à 5 heures, Square de l'Hôtel-de-Ville, 119e régiment d'infanterie. Chef M. J. Gay.
— Marche gasconne, P. Lacombe ; La Traviata, Verdi ; Cavatine de Faust, Gounod ;L'Oiseau tapageur, L. Balleron ; Le Printemps, Luigini ; Intermezzo-valse, R. Seewer.

3 juillet 1909 Concert de 9 à 10 heures, Avenue de la Liberté, Harmonie de Courbevoie, directeur, M. Eberlé et la Chorale municipale, directeur, M. Guillemin.
— Le Compiégnois, allegro (Leblanc) : La Mâconnaise, fantaisie pour hautbois (Jacob) ; Sous la Feuillée, chœur (Dard Janin) ; L'Avenir (Laurent de Rille) ; Rossignol et Fauvette, polka pour deux pistons (Launay) ; Champagne, polka chantée (Tourneur).

27 mai 1911 — Concert de 9 h à 10 heures, square de l'avenue Marceau. Cercle symphonique municipal, chef M.W. Legrand.
— Paris-Joyeux (V. Monti). Faust, grande fantaisie (Gounod). La Féria, suite d'orchestre (Lacome.) Bien amicalement (G. Krier).

7 juillet 1923 — Concert public place Danton, de 21 à 22 heures, 119e régiment d'infanterie, chef M. Barat.
— Marche du Couronnement de la Muse du Peuple (G. Charpentier) ; Ouverture des Noces de Figaro (Mozart) ; Prélude et Danse (E. Barat) ; Cortège d'athlètes (Vuillemin) ; Fête militaire (Petit).

29 juillet 1924 — Concert de 21 heures à 22 heures, Quartier des Varebois. — Cercle Symphonique Municipal (M. Marcel Bardelle).
— Marche parisienne (Th. Rottier); Faust, fantaisie (Ch. Gounod); Valse des Blondes (L. Ganne); Là-haut, sélection (M. Yvain); Marche des bananes (V. Scotto).

13 juin 1928 — Concert public à 21 heures, Place Hérold. — Cercle symphonique municipal (M. Le Keu).
— Marche de Tannhauser (Wagner) ; Zampa, ouverture (Hérold) ; Chanson des nids, fantaisie-polka pour deux clarinettes (V. Buot), solistes: MM. Cambis et Roger Lechanu ; Faust, fantaisie (Gounod) ; l'Artésienne, suite de concert (Bizet) ; Marche des cotillons (Popy).


voir ici Concert donné sous le Kiosque démontable du parc de Bécon à Courbevoie en 2012.
Ici.
Ici.
et encore ici.

Sociétés musicales actives à Courbevoie en 1909 :
Harmonie des sapeurs-pompiers, fondée en 1885, président Braley, direction Rollet, 43 exécutants ;
Chorale de Courbevoie, fondée en 1903, président Massé, direction A. Guillemain, 50 exécutants ;
L'Ere nouvelle (chorale.), fondée en 1896, président Grimaud, direction Borne, 60 exécutants ;
Fanfare municipale, fondée en 1878, président H. Leroy, direction Ch. Badin, 49 exécutants ;
Les Amis des Arts de Courbevoie, (société lyrique), fondée en 1882, président Bédu.


Un autre Kiosque, rustique en bois, a été édifié à Courbevoie dans le square de l'Hôtel de Ville. Mais on ne peut décidément pas lui attribuer la qualité de kiosque à musique, au vu de son exiguïté. Il servit plutôt d'abri aux intempéries.
Courbevoie - Le Square de la Mairie
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publié par mimigege Mar 25 Juin 2013 14:29
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Re: Kiosques à Musique

COURRIÈRES - Grand'Place et Kiosque
(PAS DE CALAIS)
Pionnière, en 1849, Courrières est la première du bassin du Pas-de-Calais, à ouvrir un puits, la fosse n°1, et en extraire de la houille. Pleine d'espoir, le 27 octobre 1852, la Société d'exploitation des Mines de Courrières se constitue, mais déchante assez vite en ce qui concerne cette fosse dont la production décroît de jours en jours. Par chance pour la Compagnie, de nouvelles recherches effectuées en 1853 sur Billy-Montigny, la commune voisine, vont lui assurer le succès. Plus tard, en 1889, un autre puits, le n°8, sera foncé à Courrières.
Ancré dans la mémoire collective, le nom Courrières reste attaché à la catastrophe minière du 10 mars 1906. Or, comme nous l'avons relaté lors de notre développement sur le kiosque à musique de Billy-Montigny
(voir ici), ce tragique événement s'est produit sur les fosses 2 et 10 de Billy-Montigny, la fosse 3 de Méricourt et la fosse 4 de Sallaumines, qui toutes appartenaient à la Compagnie dite "des mines de Courrières". Les fosses 1 et 8 de Courrières n'ont, et c'est tant mieux, pas eu à subir d'accidents majeurs.

N'ayant donc qu'une industrie d'extraction très limitée, Courrières va développer et créer des usines de transformation chimique de la houille, mais aussi et surtout des sucreries et des distilleries d'alcool situées non loin de la fosse n° 8, en sortie de ville, au bord du canal de la Deûle dans le quartier dit du Pont-de-Courrières.
C'est au sein du personnel de ces usines que se forme en 1878 la première société musicale de Courrières qui va s'appeler la Fanfare de l’usine du Pont-de-Courrières. Rapidement, elle compte 50 musiciens, pour atteindre 86 exécutants en 1909. Faute de Kiosque à musique à disposition, elle exécute son savoir faire sur la Grand'place à toutes les occasions, fêtes et manifestations, mais également participe à de fréquents concours hors de chez elle.
On la voit ainsi concourir à Dieppe en 1898, à Auteuil en 1902, à Coulommiers en mai 1897 où on la voit remporter trois premiers prix, dans la deuxième division.

Curieusement de nombreux commentaires actuels minimisent les effets du premier conflit mondial à Courrières. Or, au vu des nombreux clichés fort heureusement parvenus jusqu'à nous, on s'aperçoit que Courrières n'est pas sorti indemne de la guerre, loin s'en faut : comme sa voisine Billy-Montigny et toutes les communes occupées par les Allemands depuis 1914, de très nombreuses maisons sont ruinées, éventrées, incendiées, — mairie, école, gare, église — les installations et usines — fosses des mines n° 8, et 16, distilleries, malterie, etc — sont détruites volontairement par l'armée allemande lors de son départ forcé en 1917.

Courrières - Grand'Place après la guerre vers 1917-1918 — Grand'place et kiosque à musique après 1932
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De 1920 à 1930, Courrières est reconstruit.
En 1932, le conseil municipal de Courrières charge l'architecte courrièrois Albert Duquesnoy (1888-1968), d'établir les plans d'un Kiosque à musique. Duquesnoy est un des architectes qui ont contribué à la reconstruction post guerre de plusieurs villes du Pas-de-Calais dont Harnes, Sallaumines, Vendin-le-Vieil et bien entendu Courrières, sa ville natale.
Duquesnoy, en dépit de son choix du béton comme matériau de base, va conserver tout de même un aspect classique à son édifice octogonal en l'agrémentant de colonnes à la "romaine" et d'ornementations au niveau du pourtour du plancher et du bord de toiture. L'entreprise de maçonnerie Quételart et Tocqueville est chargée de l'édification de ce Kiosque à musique à l'extrémité de la Grand'Place, le long de la rue Uriane Sorriaux.
Eugène Gaudefroy (1866-1942), le chef de la Fanfare des Usines de Courrières de 1896 à 1931 n'aura malheureusement pas connu le kiosque à musique de sa ville.
Le 28 mai 1940, suite à la résistance du 2e régiment de Zouaves, le 497e régiment allemand procède à l'exécution de 46 civils à Courrières. Dans le même temps, la ville est incendiée, l'hôtel de ville et l'église détruits.
Lors de la libération le 2 septembre 1944, le Conseil municipal renomme la Grand'Place, place du général de Gaulle. Mais cette nouvelle dénomination sera éphémère puisqu'en octobre 1945, de Gaulle est remplacé par Jean Tailliez.
Le Kiosque à musique qui a survécu aux exactions allemandes, sera supprimé par le Conseil municipal, dans les années 1970, tout comme bon nombre de communes, afin d'accroître le nombre de places de parking sur la place.
Kiosque supprimé.

voir ici Place Jean Tailliez, ex-Grand'Place de Courrières, lors du défilé du 8 mai 2015.
et Ici.

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publié par JeanMarc Lun 8 Fév 2016 13:15

9 mai 1897 — La Fanfare de l'usine du Pont-de-Courrières, primée à Coulommiers.
Brillante fête dimanche dernier à Coulommiers. C'était le premier concours orphéonique de la saison. Cinquante-huit sociétés étaient inscrites au programme, cinquante et une ont pris part à la lutte. (...)
En 2e division, la Fanfare de l'usine du Pont-de-Courrières obtient trois premiers prix.


Courrières - Vue aérienne Kiosque et place Jean Tailliez — Kiosque à musique
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Sociétés musicales actives à Courrières en 1909 :
Harmonie municipale, président Rigoulet-Breton, direction Fernand Tailliez, 75 exécutants ;
Fanfare des Usines du Pont-de-Courrières, président J. Darleux, direction E. Gaudefroy, 86 exécutants.
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Re: Kiosques à Musique

COURS - Place du Centre - Le Concert
(RHÔNE)
Depuis la révolution la commune de Cours n'a cessé de perdre de sa superficie. Le 25 mai 1857, la ville de Le Cergne (Loire) est créée à partir de territoires distraits des communes de Sévelinges, d'Arcinges et de Cours .
Le 17 mai 1865 c'est au tour de la commune de La Ville d'obtenir son indépendance, réclamée depuis 1846, au détriment du territoire de Cours. En 1881, Cours compte 6929 habitants, La Ville en dénombre 1139.
Pont-Trambouze n'est pas de reste : le 15 avril 1886, ce hameau est érigé en commune distincte, distraite à cet effet des communes de Mardore, Bourg-de-Thizy et Cours.
Dans la région, comme on le voit chacun veut tirer la couverture à soi ! Et c'est précisément l'activité principale exercée par plus d'un tiers des habitants depuis 1825 : la fabrication des couvertures de coton. Activité qui ne sera pas exempte de problèmes sociaux, puisqu'à partir de 1889, de grandes grèves retentissantes y auront lieu.
La Grande Rue qui traverse de part en part la ville de Cours, est ponctuée par la place de la Bouverie, la place du Centre, la place de l'Eglise et la place de la Mairie. En 1892, une foire a lieu à Cours le premier lundi de chaque mois ; la place du Centre accueille un marché hebdomadaire.
Dès avant 1892, aux fêtes, commémorations et autres célébrations, ou tout simplement lors de l'organisation d'un concert, un Kiosque à musique octogonal en bois est dressé sur la Place du Centre, devant le Café Sarrazin qui en profite pour étaler tables et chaises jusqu'aux pied des musiciens, et proposer ses consommations aux mélomanes. Le Kiosque en question, s'il ne possède pas de toiture, a tout de même fière allure avec ses balustrades en bois découpé rehaussées de poteaux soutenant des drapeaux. Démontable, il est parfois installé sur la place de la Mairie, près de l'Eglise, et servira régulièrement jusqu'en 1914 pour accueillir la Fanfare et l'Orphéon de Cours.
La maison de l'harnacheur L. Bretaire donnant sur la Grande-rue à hauteur de la place du Centre déborde outrancièrement de l'alignement de ladite rue. Aussi, est-elle rasée pour faire place au monument aux morts 1914-1918 qui est inauguré le 16 juillet 1922, au milieu d'une foule considérable.
En avril 1924, une grève des ouvriers de la couverture de Cours va être émaillée d'incidents.(1)
Il semble qu'un kiosque à musique hexagonal ait été édifié sur la place de la Libération, ex place de la Mairie, vers la fin des années 1950, kiosque d'ailleurs rapidement supprimé ; mais n'ayant aucun élément, mis à part un seul cliché, il paraît difficile d'y faire un commentaire.
Dans les années 1960, le monument aux morts est transféré rue Antoine Jolivet où il est toujours présent.
La Grande-Rue a été rebaptisée rue Georges Clémenceau.
La commune de La Ville, qui avait fait des pieds et des mains pour vivre indépendante a vite déchanté et s'est empressée, une fois arrivée la décroissance de l'industrie, de demander à revenir sous l'aile protectrice de Cours : en 1974, Cours et La Ville ont procédé à une fusion-association, et en 2004 elles ont fusionné pour s'appeler désormais Cours-La Ville.
Kiosque démonté, disparu.

voir ici Place Jean Tailliez, ex-Grand'Place de Courrières, lors du défilé du 8 mai 2015.
et Ici.

Description de notre carte : A gauche, façade de l'Hôtel et du Café Sarrazin. La Grande-Rue longe le côté droit de l'hôtel, passe devant la boutique de Modes-Confections-Tissus, à droite duquel on trouve la maison de l'harnacheur L. Bretaire qui, frappée d'alignement, sera rasée afin de faire place au monument aux morts. La rue continue sur la place du Centre et descend en direction de l'Eglise et de la Mairie.
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publié par JeanMarc Mer 10 Fév 2016 08:05

19 juillet 1892 — Concert sur le Kiosque improvisé, place de la Mairie de Cours
— Cours. Un concert a été donné hier soir sur la place de la Mairie par l'orphéon de notre ville. Malgré la pluie qui menaçait, une foule nombreuse se pressait autour du kiosque improvisé pour l'audition des morceaux de musique imposés pour le concours de Paris.
On a applaudi ferme cette excellente société qui n'en est plus à ses débuts.
Le public souhaite que de semblables soirées lui soient données le plus souvent possible.


Avril 1924 — Grèves du textile qui tournent mal à Cours.
L'occasion pour nous, près d'un siècle après, de faire une visite, mouvementée, de Cours.
Les Désordres révolutionnaires de Cours
On sait qu'une grève du textile a troublé notre région pendant quatre semaines. Les ouvriers avaient quitté leur travail le lundi 24 mars au sujet d'une augmentatation de salaires. Après de nombreuses propositions et-contre-propositions de part et d'autre, un accord était intervenu. La reprise était votée, à une énorme majorité, le matin du jeudi saint 17 avril par le comité central de grève, siégeant à Roanne.
Cette solution intervenait à la satisfaction de l'immense majorité de notre population ouvrière. Seuls les gréviculteurs professionnels, les Richetta, les Foulon, les Jean Rouge et quelques autres n'étaient pas contents. La déception des ouvriers auxquels ils avaient promis monts et merveilles allait normalement se retourner contre eux. Il leur fallait donc diriger sur un tiers cette désillusion menaçante pour leur petite industrie.. Ce tiers, ce fut l'Action française.
Dès les premiers jours de la grève, on avait bien entendu par ci, par là, des cris : « A bas les camelots ».
Ces cris, poussés à propos d'une grève économique avaient de quoi surprendre les spectateurs impartiaux et les rendaient songeurs sur le véritable but de la grève. (...)

La bagarre du mercredi 16 avril, à Thizy.
Dans l'après-midi de mercredi, se produisit à Thizy un incident qui, exploité et déformé par les meneurs unitaires, servit de prétexte aux désordres de Cours.
Il était 16 heures. On venait de poser les affiches patronales faisant appel au bon sens des ouvriers pour qu'ils reprennent le travail. Richetta, Foulon, Jean Rouge, accompagnés de quelques camarades, quittaient la Bourse du Travail, se rendant à la gare. En passant près de l'une des affiches posée sur la place du Commerce, l'un d'eux la lacéra avec sa canne, ce qui amena une réprobation générale des personnes présentes place du Commerce. Parmi ces dernières, se trouvaient M. Geoffroy, représentant à Cours, et notre ami Victor Plasse qui s'était rendu, comme chaque mercredi, à Thizy pour ses affaires. M. Geoffroy demanda le nom de l'individu qui avait lacéré l'affiche.
Ce fut le signal d'une bagarre, au cours de laquelle M. Geoffroy fut sauvagement frappé. Les gendarmes intervinrent trop tard, mais cependant purent arrêter les agresseurs à la gare avant que le train parte.
Victor Plasse fut seulement témoin de ce qui venait de se passer. Mais comme Richetta et ses camarades apprirent qu'il était d'Action française, leur fureur se tourna contre lui. La première manœuvre qui s'imposait à ces individus était de déformer les faits en présentant Victor Plasse, « camelot du roi », comme l'agresseur.
La calomnie était lancée, elle suivait son chemin, aidée par certaines personnes de Cours, qui allèrent jusqu'à présenter MM. Plasse et Geoffroy comme les lacérateurs de l'affiche.

Cours - Place du Centre et Kiosque à musique, pris de la Grande Rue — Place du Centre, de gauche à droite le Bourrelier Poissant, Boucherie Moderne, Coiffeur et Hôtel Café Sarrazin.
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La nuit du jeudi-saint 17 avril, à Cours
Ces excitations portèrent leurs fruits. A la suite d'une réunion au syndicat de Cours, où ils furent chauffés à blanc, 200 manifestants, hommes et femmes, se dirigèrent vers la maison de M. Geoffroy, qu'ils invectivèrent copieusement; puis, rue des Ecoles, où habite Victor Plasse.
Mais connaissant mal les lieux, ils s'en prirent à l'habitation d'un voisin, M. Georges Bussy. Alors commença la série des cris habituels aux soldats de la lutte finale : « Assassin !» « A mort ! » « Buveur de sang! » « Tue-le ! » « Sale boche ! » (sic) « A bas les camelots ! » etc. Une grêle de pierres s'abattait sur les volets fermés. M. Bussy, déjà couché, ignorant totalement ce dont il s'agissait, ouvrit la fenêtre de sa chambre qui donnait sur la rue. Les manifestants, le prenant pour Victor Plasse, redoublèrent leurs cris et leurs jets de pierres. Celles-ci tombant dans sa chambre, Georges Bussy pensa qu'une douche suffirait à éloigner les énergumènes et vida sur les plus proches le contenu d'un pot d'eau ! Les cris redoublèrent et Georges Bussy entendit distinctement cet ordre : « Enfonçons la porte ». Alors, se jugeant avec raison, en cas de légitime défense, il déchargea en l'air trois coups de son browning pour effrayer la foule. En effet, comme une volée de moineaux, celle-ci se dispersa.
Remarque importante : Pendant la manifestation, Victor Plasse téléphona deux fois à la gendarmerie.
Les gendarmes qui s'y trouvaient ne se dérangèrent pas ; mais le brigadier et l'un de ses gendarmes qui étaient en ronde vinrent sur les lieux pendant la manifestation: ils ne firent rien.

Quand les manifestants furent éloignés, ils frappèrent à la porte de M. Bussy.
Laissons la parole à ce dernier :
[/size]
Quelques instants après, étant recouché, des coups furent frappés à ma porte. Sur ma question, le brigadier de gendarmerie se nomma, je lui ouvris immédiatement la porte de mon domicile ; il était accompagné d'un gendarme. Il me tint le langage suivant :
- Monsieur Plante ? me dit-il.
C'est M. Bussy, lui répondis-je.
- Est-ce M. Plasse qui a tiré les coups de revolver ?
- Non, c'est moi; je me suis vu en cas de légitime défense, et c'est alors que j'ai cru bon de tirer en l'air.
J'ai bien vu, reprit le brigadier, par la direction des flammes, que vous avez tiré en l'air, et vous avez bien fait ; vous avez fait place nette dès le premier coup de revolver. Avez-vous entendu quand je disais : « Monsieur Plasse, ne tirez pas ? »
- Moi, je n'ai rien entendu.
- Où est M. Plasse ? termina le brigadier.
Je l'accompagnai alors chez M. Plasse, qu'il interrogea. Ces événements et ce dialogue ont eu un témoin.
Ajoutons qu'ayant voulu rapporter ce dialogue dans sa déposition, M. Bussy a été inculpé de coups et blessures par le brigadier de Gendarmerie. Quelle belle notion ce fonctionnaire a de sa responsabilité !
Une plainte au procureur de la République de Villefranche concernant ces incidents a été déposée par MM. Plasse et Bussy.

Cours - Grande rue : à gauche Café Sarrazin, Place du centre, à droite Modes-Confections-Tissus l'Harnacheur L. Bretaire — Place du Centre, Monument aux morts venu supplanter la maison de l'Harnacheur Bretaire. Au fond droite, les Cycles Butty ont remplacé le Coiffeur.
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L'après-midi du samedi 19 avril — Le règne des Apaches.
Cependant, les incidents du jeudi n'étaient pas d'une importance suffisante aux yeux des gréviculteurs. Aussi décidèrent-ils de les renouveler sur une plus grande échelle. Ils annoncèrent samedi, à midi, un grand meeting à Cours pour 14 heures, avec la présence des camarades de Thizy, Pont-Trambouze et d'autres communes de la région.
Ces apôtres modernes, au nombre de 500, se chargèrent d'apporter, aux Coursiauds retardataires, la bonne parole moscovite. Et nous eûmes, cet après-midi, une claire vision des beautés du régime bolchevisté.
Victor Plasse eut de nouveau l'honneur de subir le premier assaut. Les vitres de sa maison furent brisées à coups de pierres et de gourdins. Des manifestants tentèrent d'entrer chez lui ; mais son attitude courageuse devant la meute hurlante empêcha des incidents plus graves rue des Ecoles.
Un groupe de 50 communistes, Richetta en tête, qui n'avaient pu « digérer » le pot de jeudi soir, se portèrent au garage de Georges Bussy, rue de Chauffailles.
Ce fut encore un de nos amis, Victor Dechavanne, qui, par une crânerie peu commune, éloigna les énergumènes.
Décidément, il n'y avait rien à faire avec les camelots du roi. S'ils ne purent empêcher que leurs vitres soient brisées, ils surent manifester clairement aux apaches que toucher à leurs personnes serait une autre affaire.
Nos fiers-à-bras se le tinrent pour dit ; aussi exercèrent-ils leur ardeur sur de paisibles passants et spectateurs. La place de la République, où se déroulait le meeting, était devenue propriété soviétique. Le promeneur qui avait l'audace de la traverser ou d'y séjourner était rossé d'importance. Les communistes n'ignoraient pas où se trouvaient les camelots du roi.
Aussi ne risquaient-ils rien à désigner quiconque portait un faux-col comme un « camelot du roi » !!! C'est ainsi que MM. Pétel père et fils qui n'étaient pas sur leurs gardes furent roués de coups. Quelques jeunes écervelés, armés de couteaux et de revolvers, se dirigèrent même jusqu'à la cure, la bombardèrent de pierres, insultèrent odieusement les abbés.
M. Butty, rentrant de promenade et voulant regagner son domicile sis place de la République, fut roulé au sol et frappé sauvagement.
M. Marius Plasse fut frappé à coups de pied par un groupe d'apaches, qui lui dirent : « Les attroupements sont défendus !!! »
Les autos des paisibles voyageurs qui traversaient la place « Rouge » étaient arrêtées, leurs lanternes brisées, les chauffeurs battus. Par contre, M. Marcel Brivet, l'Œil de Moscou, conduisant sa Renault, voyait s'ouvrir devant lui les rangs pressés des manifestants : un murmure flatteur l'accompagnait.
Et pendant ce temps-là, les orateurs qui péroraient au milieu de la place excitaient la foule contre l'Action française.
Les apaches se croyaient déjà les maîtres de Cours.
Ni le maire, ni le commissaire de police, ni le brigadier de gendarmerie ne montraient la moindre velléité d'opposition à leurs ébats.
Le commissaire de police, réfléchissant que sa place n'était pas dans cette galère, était allé à Saint-Victor-Thizy. On le vit revenir le soir, triomphant, tenant à la main une minuscule valise, accompagné d'une toute petite bonne femme.
Le brigadier de gendarmerie ne s'en faisait pas. Le matin même, à 11 heures, il avait dit à Victor Plasse qu'il n'y avait rien à craindre pour l'après-midi.
A 14 heures et demie, Victor Plasse reçut chez lui la visite d'un gendarme, délégué par le brigadier, qui lui renouvela la même assurance : les manifestants seraient doux comme des agneaux. Pendant les incidents de la place « Rouge », le brigadier s'en faisait encore bien moins. Il était tout tranquillement dans sa gendarmerie, située précisément sur ladite place. Il ne l'aurait pas abandonnée pour un empire. Ce fut sous ses yeux que MM. Butty et Marius Blasse furent battus.
Il ne broncha pas. Quand MM. Pétel furent attaqués, une jeune fille vint le prévenir. Elle n'obtint que cette réponse : « J'ai l'ordre de ne pas sortir ». Stoïque, le brigadier ne sortit pas.
Quand tout fut terminé, que les apaches eurent abandonné sans coup férir les lieux de leurs exploits, le brigadier prit son courage à deux mains et se rendit chez les victimes. Il leur dit que s'ils avaient été frappés, c'était bien leur faute. Que n'avaient-ils suivi son exemple, que n'étaient-ils restés chez eux !!! Il fit l'impossible pour les détourner de porter plainte au procureur de Villefranche, disant aux uns que leurs agresseurs étaient connus et qu'ils seraient châtiés ; conseillant aux autres de présenter immédiatement leur note des frais de la fête qui leur seraient remboursés sans délai ???
Quant à Giraud, maire de Cours, pendant que ses administrés se faisaient assommer à quelques dizaines de mètres de lui, il s'adonnait à son occupation favorite : il contemplait d'un air béat les démolitions de la place du Onze-Novembre. Son attitude était si scandaleuse, après ce qui venait de se passer rue des Ecoles (et qu'il n'ignorait pas), que le président de notre section, pour le rappeler à la pratique de ses devoirs, dut lui notifier par lettre qu'il le rendait responsable de tous les attentats dont avaient été victimes nos amis.
(Les Chroniques politiques et régionales du 5 mai 1924)

20 août 1892 — La Fanfare de Cours primée à Dijon et à Paris
— Cours. Dernier écho des concours. La fanfare de Cours, directeur M. Léon Bauget, de retour de Dijon, où elle concourait en deuxième section, a remporté trois prix en exécution, à vue et de soli.
L'Orphéon, fondé tout récemment sous la direction de M. Antoine Roche, a pris part au concours de Paris où deux prix lui ont été décernés (palme et médaille de vermeil)

15 août 1904 — La Chorale de Cours n'est pas de reste à Valence
Le 15 août 1904, la Chorale de Cours obtient le 1er prix de troisiène division au grand festival musical de Valence, devant la Chorale de Perpignan, 2e prix.

Formations musicales actives à Cours en 1909 :
Orphéon de Cours, président Dusserd, direction A. Roche, 43 exécutants ;
Fanfare de Cours, président R. Poizat, direction P. Durand, 40 exécutants.
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Re: Kiosques à Musique

COUSOLRE - L'Hôtel de Ville et la Place
(NORD)
Cousolre, situé sur la frontière belge, est une ville à l'activité marbrière séculaire.
L'Hôtel de Ville, édifié sur la Grand'Place, remplace une ancienne halle échevinale, dirigée par un mayeur et cinq échevins, qui servait également d'école et qui a été victime de plusieurs incendies, notamment en 1699 et 1776, faisant suite à des reconstructions hâtives. Le premier acte communal de Cousolre conservé date de 1280 et concerne un échange de terrain sur la Grand'place.
La nouvelle Mairie est donc inaugurée le 19 août 1866 et donne lieu, pendant trois semaines, à de nombreuses festivités : 25 sociétés de musique et de tir à la cible sont présentes.

Depuis la loi du 28 mars 1882 instituant la gymnastique et les exercices militaires dans l'enseignement scolaire suivi par un décret du 6 juillet 1882, signé des deux Jules, Ferry et Grévy, reconnaissant et réglementant les
bataillons scolaires, de nombreuses écoles en France vont mettre sur pied cette petite armée en herbe... Seules les écoles de plus de 200 élèves peuvent en organiser : les enfants, âgés d'au moins 12 ans sont dotés d'un fusil, modèle de guerre non armé, l'école doit disposer d'un stand de tir ; aucun uniforme n'y est prescrit, mais pour la vraisemblance ils seront la plupart vêtus comme les militaires et coiffés d'un béret ; seuls les jeudis et dimanches sont consacrés à ces activités destinées à inculquer la discipline et la défense de la patrie. 146 bataillons vont ainsi être créés, une armée de plus de 43.000 enfants ! Les bataillons scolaires seront abolis en 1891.
Cousolre possède ainsi son Bataillon Scolaire. Et comme tout bon régiment, notre bataillon a organisé sa Musique qui donne des concerts publics aux fêtes, ducasses et manifestations ; elle va même jusqu'à se déplacer pour des prestations musicales dans les villes avoisinantes, telles Solre-le-Château, notamment en 1884, que nous aurons l'occasion de développer...

Bien entendu la fanfare du bataillon scolaire n'est pas la première formation musicale fondée à Cousolre. Elle a été précédée, en 1840, par l'Union Philharmonique, et en 1848 par la Chorale la Fraternité. Une société de gymnastique, formations très prisées du public, adossée à une société de tir, est créée en 1884.
Lors des Ducasses des dimanches 28 mai 1882, 1er juin 1884, 24 mai 1885 et suivantes, nos sociétés musicales ne sont pas les dernières à la fête. Elles se produisent en outre très fréquemment dans toute la région, lors des nombreux concours et festivals : en 1880, la Chorale est primée à Cambrai, en 1881 à Villers-Cotterets, en 1882 à Saint-Quentin ; l'Harmonie n'est pas de reste et remporte, de son côté, un premier prix en 1894 à Neuilly, mais, cabocharde, refuse le 2eme prix obtenu à Saint-Quentin, estimant mériter le 1er prix.

En juillet 1891, un premier Kiosque à musique (celui de notre carte), en bois, est érigé devant l'Hôtel de Ville. Démontable, il est sorti, chaque année, au moment de la Grande Ducasse de la Pentecôte, fin mai, pour être remisé aux premières gelées. Des bancs et des chaises, louées 0,10 frs, sont mis à la disposition du public. Un arrêté municipal est même pris en 1893, notifiant aux parents de tenir leurs enfants hors de portée du kiosque, afin de ne pas gêner l'audition des mélomanes.
Par suite d'une tempête de neige, la toiture du Kiosque est totalement endommagée vers 1903-1904, et la municipalité va enfin prendre la sage décision de construire un Kiosque pérenne. Inauguré le 24 mai 1908, en présence d'un nombreux public et des fanfares de Leugnies, Bersillies-l'Abbaye, Hestrud et Beaumont, le nouveau Kiosque à musique, de forme octogonale, possède un soubassement et un escalier en pierres de Soignies, taillées par l'entreprise Vienne ; les colonnes et ornementations en dentelles de la toiture, en fonte, proviennent de la fonderie Décamps, tandis que les gardes-corps sont l'oeuvre du forgeron Dandoy. Toutes les entreprises choisies sont cousolreziennes.
Cousolre est occupée par l'armée allemande pendant les quatre années du conflit à partir du 7 décembre 1914. L'Eglise Saint Martin, située à l'opposé de l'Hôtel de Ville sur la Grand'Place, subit les derniers affronts de l'occupant : afin de récupérer le bronze de ses cloches, les allemands vont percer la voûte du porche jusqu'en haut du clocher, de manière à pouvoir les descendre. Elles seront remplacées en deux temps, en 1919 et en 1931.
A l'issue du second conflit mondial, la Grand'Place devient... place Charles de Gaulle.
Kiosque toujours en place.


voir ici, Place Charles De Gaulle de Cousolre et son kiosque, aujourd'hui.
Ici.
et Ici.

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publié par JeanMarc Lun 15 Fév 2016 17:29

Sur le côté gauche de l'Hôtel de ville on aperçoit tout au fond la Chapelle Saint-Walbert construite en 1709.
voir ici, Chapelle Saint-Walbert, aujourd'hui.

Quelques unes des sorties victorieuses en concours, de la Chorale et de l'Harmonie cousolreziennes.
26 août 1877 — Au concours musical organisé au Cateau le 26 août 1877, la chorale la Fraternité de Cousolre se présente en 3e division et l'Harmonie de Cousolre, également en 3e division.
22 août 1880 — Au concours de musique organisé à Cambrai le 22 août 1880, la Fraternité de Cousolre, Société chorale, obtient, en 3e division, le 2e prix de lecture à vue et le 1er prix d'exécution.
Son directeur, M. Beaudoin, reçoit une médaille pour sa bonne direction.

12 juin 1881 — La Société chorale de Cousolre, dirigée par M. Guillot, a remporté au concours de Villers-Cotterets, le second prix d'exécution en 2e division.
22 juin 1882 — Au Concours de Musique de St-Quentin. La Choral de Cousolre, 2e division, 1ere section, a obtenu un prix d'exécution ; elle luttait contre Evreux, Lille et Laon.
L'Harmonie de Cousolre, 2e division, 1ere section, a obtenu le 2e prix d'exécution qu'elle a refusé, pensant mériter le 1er prix, décerné au Cateau. Elle a refusé également de concourir pour le prix de soli.

10 juillet 1894 — Concours musical à Neuilly. La Philharmonie de Cousolre obtient le 1er prix d'Harmonie en seconde division.

Cousolre - La Grand'Place et le premier Kiosque en bois — La Grand'Place sans Kiosque
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1er octobre 1885 — Grandes fêtes et Concert sur la Grand'Place à l'occasion de l'inauguration de l'arrivée Chemin de fer à Cousolre.
— Cousolre. Nous avons dit que la date de l'inauguration de l'embranchement de Ferrière-la-Grande à Cousolre était fixée à demain, jeudi, 1er octobre.
La cérémonie d'inauguration aura lieu à Cousolre, sous la présidence de M. le Préfet du Nord. Les sociétés de musique, gymnastique, bataillon scolaire, et les compagnies de sapeurs-pompier se réuniront à midi à la gare pour attendre le train officiel qui arrivera à midi. Réception du cortège à la mairie, et à midi ½ banquet par souscription.
Concert donné sur la Grand'Place par les sociétés de musique de Solre-le-Château, Bousignies, Colleret, Bersillies-l'Abbaye et Cousolre.
A 7 heures du soir, grand bal champêtre. Illumination des édifices publics.
Les habitants sont invités à pavoiser et à illuminer leur maison.
Une distribution extraordinaire sera faite aux indigents, par les soins du bureau de bienfaisance.
Un banquet, servi par M. Spick, sera donné à la mairie de Cousolre.


21 mars 1880 — Grèves des ouvriers marbriers. L'extraction et travail du marbre sont la principale activité de Cousolre.
— Cousolre. Mercredi dernier , les ouvriers marbriers de cette localité et des environs se sont mis en grève. L'entente est parfaite, tous ont quitté le travail en même temps, à huit heures du matin, après avoir remis aux patrons leur demande d'une augmentation de 10 % pour le travail à la journée et de 30, 40 et même 50 % suivant les articles pour le travail aux pièces.
Les patrons se sont réunis pour examiner la situation ; on espère qu'une transaction interviendra sous peu.
En attendant le plus grand calme règne dans les communes ; les grévistes travaillent presque tous dans leurs jardins ou sur les routes.

A la suite de quoi, un arrêté préfectoral du 8 avril 1880 autorise l'établissement à Cousolre d'une Chambre Syndicale des ouvriers marbriers.
6 janvier 1884 — Les syndiqués n'ont qu'à bien se tenir chez M. Froment !
— Une grande agitation règne à Cousolre. M. Froment, directeur d'une grande fabrique de pendules de marbre, ayant prévenu ses ouvriers qu'il n'emploierait plus de marbriers faisant partie de la Chambre syndicale, ceux qui se trouvaient dans ces conditions refusèrent de donner leur démission.
M. Froment a pris alors une mesure regrettable ; il a fermé ses ateliers où il occupait 150 ouvriers. Tous ont repris leurs livrets.


3 avril 1930 — Remise du drapeau de la section socialiste de Cousolre sur le Kiosque à musique.

— Cousolre. A l'occasion de l'inauguration de son drapeau, qui aura lieu dimanche 6 avril, la section socialiste de Cousolre organise une manifestation suivie d'une grande conférence publique, avec le concours des citoyens Jean Deguise, député de l'Aisne, J. Lebas, maire de Roubaix, Piérard, député de Mons (Belgique).
Pour notre fête nous avons obtenu le gracieux concours d'une harmonie de musiciens volontaires.
A 13 h. 20 en gare de Cousolre, réception des orateurs et délégations. A 14 heures, vin d'honneur offert par la section aux délégations. A 15 heures précises, à la mairie, conférence publique. A 17 heures, sur le kiosque de la Grand'Place, remise du drapeau par J. Lebas, secrétaire de la Fédération du Nord.
Toutes les sections de l'arrondissement d'Avesnes ont été invitées à se faire représenter par de fortes délégations. Plusieurs sections belges participeront à notre fête avec leurs drapeaux. Invitation cordiale à tous.


Cousolre - La grande place, nouveau Kiosque — Vue aérienne
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voir ici, Concert de la Philharmonie de Cousolre sur le Kiosque le 15 juillet 2015.
voir ici La Philharmonie en concert à l'Eglise Saint-Martin de Cousolre le 28 décembre 2014.

Sociétés musicales actives à Cousolre en 1909 :
L'Union Philharmonique (harmonie), fondée en 1840, président H. Vienne, direction Victor Bruyer, 60 exécutants ;
La Fraternité (chorale), fondée en 1848, président A. Nihous, direction Lexin, 70 exécutants.

Pour la nostalgie, un témoignage de Pierre Heuclin qui a assisté à l'inauguration du second Kiosque à musique de 1908 (Ici)

Un petit hors-sujet, histoire de changer de portée musicale.
Moi qui croyais que les méridionaux avaient la suprématie quant au sang chaud et aux petits délits, il n'en est, en fait, rien. Le septentrion peut largement soutenir la concurrence et même, peut-être, gagner le challenge ! A voir !
En feuilletant quelques pages anciennes du journal de Fourmies (Nord) et en extrayant sur une période de quatre années de 1877 à 1880, les diverses condamnations prononcées par le tribunal d'Avesnes, uniquement à l'encontre des cousolreziens récalcitrants, la liste des faits délictueux est savoureuse... les gendarmes ne chôment pas... le tribunal ne désemplit pas...
Qu'on se rassure toutefois à Cousolre ! Lors de chaque session du tribunal, soit deux à trois fois le mois, le contingent des prévenus cousolreziens ne représente qu'environ 20% de la trentaine d'individus défilant à chaque fournée.
Les motifs les plus divers sont allégués :
cris séditieux, contrebande, vagabondage, outrages publics à la pudeur, outrages à un agent, envers les ministres, offenses envers M. le Président de la République, menaces de mort, coups et blessures, ivresse manifeste, tromperie sur la quantité de la marchandise exposée en vente, vols, escroquerie, délit électoral, mendicité, adultère, diffamation, rupture de ban, faux serment, banqueroute, chasse et pêche en temps prohibé, complicité d'adultère, dénonciation calomnieuse, mutilation d'arbres, chasse avec engins prohibés...
Tant et si bien que, de manière récurrente, au Conseil général du Nord, il est question de construction de nouvelles prisons et d'agrandissement des anciennes. Ainsi, lors de la séance du 26 Août 1879, un rapport sur les prisons constate que les maisons d'arrêt de Lille et de Douai sont trop petites. La prison de Lille a été construite pour recevoir 203 détenus au maximum ; elle en renferme souvent plus de 500. Le rapporteur conclut à l'établissement d'une maison cellulaire entre Douai et Lille. La dépense serait de trois millions environ, dont deux à la charge du gouvernement. Cette prison pourrait contenir 600 détenus. Il est en outre demandé que des études soient faites pour l'amélioration et l'agrandissement de la prison de Douai. Les conclusions du rapport sont adoptées par le Conseil.
On se plaint aujourd'hui de ce que les tribunaux sont engorgés, mais apparemment, le phénomène ne date pas d'hier !

Quelques exemples nominatifs des condamnations
Les amendes pour "Coups" pleuvent comme à gravelotte sur les marbriers cousolreziens...
— Le 28 juillet 1878, 4 marbriers d'un coup, c'est probablement une rixe bien arrosée !
Frossart Jules, 37 ans, marbrier à Cousolre, 25 francs d'amende.
Dubucquoy Joseph, marbrier à Cousolre, 16 francs d'amende.
Fissiau Adrien. 48 ans, marbrier à Cousolre, 16 francs d'amende
Blanpin Jules, 22 ans, marbrier à Cousolre, 16 francs d'amende.
— Quelque temps auparavant, à l'audience du tribunal du 23 octobre 1877, un nommé Chéri Choquet, âgé de 20 ans, marbrier à Cousolre, avait écopé de 60 fr. pour voies de fait et de 5 fr. pour ivresse.
Coups et blessures — Goets Pierre, 44 ans, ouvrier, à Cousolre, 25 fr. d'amende, le 15 juillet 1877.
Coups et blessures — Hannecart François, 25 ans, ouvrier, à Cousolre, 40 fr. d'amende, le 15 juillet 1877.
Violences — Moyen Camille, marbrier à Cousolre, 16 fr. d'amende, le 9 novembre 1879.
Coups — Hauze Emile, marbrier à Cousolre, 15 jours de prison, le 9 novembre 1879.

— Les femmes ne sont pas de reste !
Coups — Desmodt Catherine, 43 ans, ménagère à Cousolre, 30 fr. d'amende, le 15 juillet 1877.
Escroquerie — Richard Mélanie, 55 ans, marchande à Cousolre, 6 jours de prison, le 27 juillet 1879.
Coups — Williot Cécile, 40 ans, ménagère à Cousolre, 16 fr. d'amende, le 8 mai 1878.
Coups. Friand Bosnie. 24 ans, pendulière à Cousolre, 10 jours de prison, le 27 juin 1880.

— Les faits de vols et escroqueries sont légion !
Vol — Crenerine Charles, 61 ans, journalier à Cousolre, 6 mois de prison, le 27 février 1878.

— Les Moeurs.
Un qui se jette dans la gueule du loup !
— Le 8 septembre 1878, le nommé Lagrace Mathieu, âgé de 27 ans, demeurant à Cousolre, est allé, il y a quelques jours, à la caserne de gendarmerie de Maubeuge, offrir des cartes transparentes représentant des choses obscènes. Il va sans dire que sa marchandise lui a été confisquée, et procès-verbal dressé à sa charge.
Il est condamné le 9 septembre 1878 pour mise en vente de lithographies obscènes à 3 mois de prison, 25 francs d'amende.

Outrage à la pudeur. Trigot Pierre. 42 ans. marbrier à Cousolre, 10 jours de prison, le 18 avril 1880.

Jusqu'à la fausse monnaie
— 10 août 1879. Le maire de la commune de Cousolre a fait remettre entre les mains de la gendarmerie de Solre-le-Château les nommés Auguste Jouniaux, couvreur en ardoise, et François Canivet, ouvrier cordonnier, tous deux de nationalité belge demeurant à Beaumont (Belgique), pour avoir émis dans divers cabarets de Cousolre des pièces de 5 francs fausses à l'effigie de Napoléon III, au millésime de 1873. Ces deux individus ont été écroués en la maison d'arrêt d'Avesnes.
Le parquet fait d'actives recherches pour découvrir les fabricants de cette fausse monnaie.
Les soupçons les plus graves pèsent, parait-il, sur des individus qui habitent la frontière.
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Re: Kiosques à Musique

CRAON - Le Kiosque et l'Église
(MAYENNE)
voir ici, les renseignements déjà publiés sur le kiosque de Craon.
Le Kiosque décagonal construit en 1887 sur la promenade de Craon, place de l'Eglise, attirait un public honorable ; toutefois, compte tenu de son excentricité, et de l'exiguïté de la place, ce public restait limité. Le kiosque aurait certainement attiré plus d'amateurs s'il avait été édifié sur la place du Champ de foire où se tenait tous les lundis, un marché aux grains et aux denrées et le second lundi de chaque mois une petite foire aux bestiaux. Sans compter six grandes foires annuelles : le lundi suivant la mi-carême, ordinairement en mars — la Saint-Eutrope du 30 avril — le lundi de la Quasimodo, vers le 15 avril — le lundi de la Trinité, ordinairement en juin — le lundi suivant la Toussaint — et le lendemain de la Saint Clément, ou du 24 novembre.
Les foires de la mi-Carême et de la Quasimodo sont les plus importantes ; en 1861, on compte à la mi-carême jusqu'à 600 paires de boeufs...
D'autres festivités craonnaises de première importance drainent une foule considérable depuis 1847. Il s'agit des Courses de chevaux se déroulant sur l'hippodrome de la Touche dont le succès et la renommée sont exponentiels, et ce d'autant que les prix à remporter sont conséquents : les 12, 15 et 16 septembre 1907, lors du soixantenaire des courses de Craon, le montant des prix s'élève à 27.600 francs ; les 18, 19 et 20 septembre 1937, c'est 375.000 francs qui sont distribués aux parieurs !
Tant et si bien que les jours de courses, la Fanfare de Craon se fait installer un Kiosque à musique sommaire, constitué d'un escalier, d'une estrade et d'une rambarde, devant les tribunes des spectateurs hippiques, et y va de ses concerts hebdomadaires. Il faut bien aller chercher le public là où il est !
Courses, Concours de gymnastique, Cavalcades, Saint-Hubert, Sainte-Cécile, tout se fête à Craon. Celà n'empêche pas la municipalité d'avoir fait raser le kiosque en 1948.
Kiosque supprimé.

voir ici Place de l'Eglise de Craon, sans Kiosque à musique, aujourd'hui.

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publié par JeanMarc Mer 17 Fev 2016 08:42

9 février 1906 — Coup de force à l'Eglise Saint-Nicolas lors de l'inventaire forcé, suite à la loi du 9 décembre 1905.
— Craon, 8 février. L'agent des domaines est venu de nouveau faire l'inventaire à l'église Saint-Nicolas, mercredi dernier, à 2 heures. Trente gendarmes, sous la conduite d'un capitaine, entouraient l'église une heure auparavant et empêchaient de nombreux fidèles d'y pénétrer.
A 2 heures M. le doyen entra ; quelques gendarmes s'élancèrent sur les marches pour empêcher les membres du conseil de fabrique de pénétrer dans l'église.
Pendant ce temps, les manifestants barricadaient la porte intérieure de la sacristie.
M. le doyen donna lecture d'une protestation et déclara ne vouloir céder qu'à la force. Sur le refus du conseil de fabrique d'ouvrir la porte, les gendarmes l'enfoncèrent à coups de crosse de fusil. L'agent put alors procéder à l'inventaire.

La Fanfare de Craon en déplacement à Pantin
7 juin 1907 — La fanfare de Craon a l'intention de prendre part au concours musical qui aura lieu à Pantin, le dimanche 4 août prochain.
9 août 1907 — La société musicale de Craon, dirigée par M. de Schepper, a pris part dimanche 4 août au concours musical de Pantin en division de classement.
Elle a obtenu le premier prix de lecture vue, le premier prix d'exécution et un prix de direction pour le chef, le tout avec félicitations du jury. Nous y joignons les nôtres.


7 décembre 1908 — Lors de la Saint-Hubert, concert dans l'Eglise puis concert au Kiosque, puis banquet...
— La Société l'Amicale de Craon célébrera la Saint-Hubert le dimanche 13 décembre.
A 10 heures messe en musique, à l'église Saint-Nicolas. — A 4 heures concert au kiosque. — A 6 heures, chez M. Cousin, hôtel de la Boule-d'Or, banquet.
Voici le programme de la messe : Entrée, Marche de Concert ; Prélude, Offertoire, Elévation, de la grand'messe de St-Hubert (Sombrun) ; Communion, prière, Sortie, Marche Triomphale.
Voici le programme du concert : Marche de Concert ; Souvenir de Lorient ; La Julia, mazurka (Millescamps) ; Sonneries de chasse (Millescamps) Indiano, valse (Millescamps).

13 décembre 1908 — Concert de la Fanfare craonnaise
— La fanfare de Craon donnera un concert le dimanche 13 décembre, à une heure et demie du soir. Voici le programme :
1. Le Parisien pas redoublé (Allier). — 2. Louise, ouverture (Canivez). — 3. Lentement, lentement, valse (Borreli). — 4. Aventure Andalouse, fantaisie (Bouchel). — 5. Bella Bocca, polka (Witt).

17 mai 1909 — Programme de la Grande Cavalcade de Craon du 23 mai 1909
— Le dimanche 23 mai, une grande cavalcade aura lieu à Craon. Elle comprendra 500 figurants et douze chars, dont voici les principaux : Diane et Jeunes chasseurs, Musiques, l'Agriculture, la Concorde et la Paix, la Laiterie, la Belle au Bois Dormant, chasse Louis XV, le Printemps, etc.
Nombreux groupes historiques et humoristiques, noce bretonne, danseurs espagnols, sonneurs de trompe, etc. Voitures et automobiles fleuries, etc.
Départ du défilé, route de Mantes, à une heure précise. Grande fête de nuit.
La veille au soir à 8 heures, concert place de l'Eglise Saint-Nicolas. Illuminations et retraites aux flambeaux.

Craon Cavalcade du 23 mai 1909 - Char Musique — Noce bretonne
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2 novembre 1913 — Fête de la Saint-Hubert et fête de la Sainte Cécile
— La société de trompes l'Amicale de Craon, présidée par l'honorable M. Sarché Pauquier, célébrera la Saint-Hubert le dimanche 9 novembre.
Les sociétés musicales La Fanfare de Craon et la société musicale de Craon célébreront la Sainte-Cécile le dimanche 23 novembre.
Nous donnerous ultérieurement les programmes adoptés par ces différentes sociétés.


29 juillet 1912 — Concours de Gymnastique, festival de musique, fête de nuit
— Concours de Gymnastique organisé le 4 août prochain par la société de tir et de gymnastique La Craonnaise ; 26 sociétés y prennent part ; 4 sociétés musicales ; 1.100 à 1.200 gymnastes et 200 musiciens. Le samedi soir, réception des invités, grande retraite aux flambeaux.
Dimanche matin, parc du château, concours entre les sociétés de gymnastique, sous la présidence de Mgr Grellier, évêque de Laval. A 11 heures, messe solennelle sur le terrain du concours.
Dimanche après-midi, défilé de toutes les sociétés : festival de musique, ballets, tournois, etc. mouvements d'ensemble par 1.100 exécutants.
Dimanche soir, fête de nuit : ballets, poses plastiques, tableaux militaires, concerts par les musiques, illuminations, feu d'artifice.


17 septembre 1911 — Courses à Craon, concert sur l'hippodrome
— Dimanche 17 septembre. Deuxième journée des courses de Craon concert sur l'hippodrome par la musique de Craon ; train spécial.
Lundi 18 septembre. Troisième journée des courses de Craon train spécial.


Craon - L'Abside Saint-Nicolas, la promenade et barrière du kiosque — Le Kiosque à musique des Courses de Craon
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1er juillet 1914 — Concert de la fanfare municipale au Kiosque.
— Craon. Dimanche soir, les fanfares de la musique municipale et du Patronage ont donné un concert à 8 h. 30 sur le kiosque de la ville, au milieu d'un grand nombre de concitoyens. Les deux musiques se sont fait entendre séparément et ont obtenu les bravos de tous.
A la musique municipale, qui nous a donné ses principales partitions pour la concours d'Issy-les-Moulineaux auquel elle prend part, nous promettons un très beau succès.
Et la jeune société, qui nous a émerveillé de son savoir, nous la félicitons de son beau et continuel progrès qui fait présager beaucoup pour l'avenir. Enfin aux deux chefs de ces sociétés, qui se prodiguent pour leurs concitoyens, nous demandons à quand encore le plaisir de les applaudir.


Formations musicales actives à Craon en 1909 :
Société musicale (fanfare), fondée en 1821, président Marquis de Champagné, direction M. Guffroy, 46 exécutants ;
L'Amicale (trompes de chasse), président Larché, direction Renard, 12 exécutants ;
Fanfare de Craon, créée en 1907, direction H. Paillard, 20 exécutants.
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Re: Kiosques à Musique

CREIL - Hôtel de ville
(OISE)
Le centre historique creillois est insulaire, entre deux bras de l'Oise ; l'abbaye de Saint-Evremond construite sur l'île de Creil au XIIe siècle, précède la construction d'un château royal édifié à partir de Philippe Auguste (1165-1223), poursuivi par Charles V (1338-1380) et terminé en 1388 sous Charles VI le Fou (1368-1422). Ce dernier, suite à un de ses accès de bipolarité, aurait pendant quelques temps, en 1393, été interné dans ce château, pour essayer de le soigner ; un certain médecin de Laon, Guillaume de Harcigny se serait occupé de lui.
Devenu propriété des Condé, le château est revendu en 1782 au procureur du roi Pierre Juéry qui va commencer à le démanteler. Les ruines vont être rachetées par la municipalité qui finira son arasement en 1901, hormis une tour-musée.

Jouxtant le château, l'abbaye de Saint-Evremond ne sera guère plus favorisée que son illustre et royal voisin. Cédée comme bien national en avril 1791, elle est revendue en 1797 à Robert Bray O'Reilly, fondateur de la manufacture de faïence de Creil, qui va se servir de cette collégiale comme entrepôt, ses usines étant situées sur la "terre ferme" en face de l'Ile de Creil. Les successeurs d'O'Reilly vont petit à petit transformer l'abbaye en une véritable usine : tout d'abord, on détruit le clocher en 1848, les deux collatéraux suivent en 1876 ; on y installe une machine à vapeur et une cheminée de brique, au mépris du classement en monument historique de l'édifice. La faïencerie cesse ses activités définitivement en 1895 et l'ensemble est revendu, plutôt plus que moins ruiné, à la ville de Creil.

Creil - Ruines du Château de Charles VI (collégiale Saint-Evremond à droite) — Collégiale Saint Evremond /clichés 1865 Edouard Baldus (1813-1889)
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L'Hôtel de ville, devenu trop étroit et insuffisant, situé précisément face à la Collégiale-Abbaye-Faïencerie, la municipalité décide, dans le même temps qu'elle procède au rachat de celle-ci, d'agrandir et reconstruire ses propres locaux. A cet effet, elle lance un concours se clôturant le 20 avril 1895, auprès de tous les architectes français, pour la construction d'un nouvel Hôtel-de-Ville.
Le projet architectural prévoit la destruction de la Collégiale, la construction sur terrain nu et la restauration et l'agrandissement de locaux existants. Paul Héneux (1844-1909), architecte à Paris, remporte le concours et le marché. La destruction programmée de l'Abbaye Saint-Evremond ne passe pas inaperçue et dès le 14 avril 1895, une polémique est engagée dans plusieurs quotidiens nationaux. (1)
Rien n'y fait, le 10 juillet 1898, le Conseil Municipal vote sa démolition. Les travaux de construction de la nouvelle Mairie commencent aussitôt après. Les pioches des démolisseurs de la Collégiale n'interviennent qu'en mai 1903, une fois que la dernière pierre de l'Hôtel de Ville est posée. Quelques amoureux des vieilles pierres se manifestent encore, puis plus rien... (2)
Pendant toute cette période d'intenses travaux, les sociétés musicales creilloises se produisent sur la place du Marché, la place des Marais ou la Place Carnot. Un Kiosque à musique temporaire est même dressé de temps à autre lors des concours musicaux, notamment le 19 juin 1898 sur la place du Marché.
Le nouvel Hôtel de Ville est inauguré le 7 juin 1903, en présence du préfet de l'Oise, en même temps que l'Ecole supérieure professionnelle, l'école maternelle rue des Usines, et les classes enfantines place Carnot.
Les Fanfares, Harmonies et Chorales de Creil, faute de Kiosque à musique, ont enfin une place solennelle pour exprimer leur talent qui, jusqu'à ce jour, s'exerçait au milieu des gravois et matériaux de chantiers, de la poussière des démolition et construction.
A partir de 1912, un Kiosque à musique démontable en bois, octogonal, est toutefois construit sur le parvis de l'Hôtel de Ville, sorti à la belle saison et lors des festivités. Plus tard, après 1930, en traversant l'Oise, les musiciens et leur public bénéficieront d'un vrai Kiosque, ce sera l'objet de notre prochain développement.
Le 2 septembre 1915, en dépit de la destruction par le Génie Français des ponts sur l'Oise, c'est le déferlement Allemand à Creil. Pendant leur passage d'une seule journée, ils vont détruire et piller bon nombre de maisons. L'Hôtel de Ville échappe à la destruction.
Au lendemain du conflit, l'Ile de Creil est rebaptisée Ile Saint-Maurice en hommage à Maurice Gallé mort en 1916, fils unique de Berthe et Auguste Gallé qui vont fait don, à la ville de Creil en 1929, de leur maison sise sur ladite île.
La place de l'Hôtel de Ville est rebaptisée place François Miterrand.
Kiosque disparu.

voir ici l'Hôtel de Ville de Creil, sans kiosque, aujourd'hui.
voir ici, dernier vestige du Château royal de Creil, abritant le musée Gallé-Juillet, aujourd'hui. (bâtiments légués à la ville par la famille Gallé en 1929)

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publié par JeanMarc Ven 19 Fév 2016 13:29

Quelques Festivités et manifestations estivales à Creil
10 juin 1888 — Creil (gare de l'Est). Concerts cirques, bals, théâtres, illuminations, jeux divers, courses de vélocipèdes, fête de gymnastique, feu d'artifice.
17 juin 1888 — Le dimanche 17 juin , de 5 à 6 heures, sous la tente du bal. Concert instrumental donné par la Fanfare de Creil. Programme :
1. Les Cadets de Russie, allegro militaire. Sellenick. — 2. La Lorraine, ouverture symphonique. Wettge. — 3. Léonie, polka pour 2 pistons. Hemmerlé. — 4. Le Lac des Fées, ouverture de l'opéra d’Auber. Puchot. — 5. Quadrille, pot-pourri. Tilliard. (Le directeur de la Fanfare, G. Démont.)

9 mai 1889 — Foire dite de Printemps pour le Dimanche 12 mai 1889.
— Le maire de la ville de Creil, chevalier de la Légion d'honneur, en exécution de l'arrêté préfectoral du 18 octobre 1887, prévient les artistes, marchands forains, écuyers et funambules, que le Dimanche 12 mai prochain, aura lieu l’ouverture de la Foire dite de Printemps, dont la durée est d'un jour. Cette Foire, franche de tous droits de place, est créée pour la vente des bestiaux, grains, marchandises et autres denrées, et sera tenue dans toute l'étendue de la ville. Les marchands et saltimbanques trouveront des emplacements convenables pour leur installation, et auront aide et protection de la municipalité. Creil, le 6 avril 1889. Le maire, L. Le Brun
19 juin 1889 — Le ballon la Ville-de-Creil, parti de cette ville dimanche, à cinq heures trente, ayant à bord MM. Carton, Châble et Pellerin, a atterri très heureusement près Marines (Seine-et-Oise), après une heure cinquante de voyage.
15 juin 1896 — Creil. Joute à la lance sur l'Oise ; concert. — Lundi, exercices de gymnastique ; concert. — Mardi, tombola gratuite, composée de 200 lots ; à neuf heures, soirée musicale, par des artistes de Paris, avec le concours de la fanfare.
10 juin 1900 — Creil (gare du Nord). Joutes à la lance, concerts, grands bals, jeu du tonneau, fête acrobatique, mât de cocagne, salves de bombes, illuminations.
17 juin 1900 — Creil (gare du Nord). Courses de vélocipèdes, jeu de l'armoire mystérieuse, jeu de la grosse tête, théâtres, bals concerts, tirs, illuminations.

15 mai 1892 — La Fanfare de Creil en concert sur la place des Marais
— Voici le programme du concert que la Fanfare de Creil donnera demain dimanche, sur la place des Marais, de 3 à 4 heures :
1. Les Gardes Françaises, Boisson. — 2. Marche du Prophète, Meyerbeer. — 3 . Sur le Bosphore, sérénade, Couard. — 4 . L’Africaine, fantaisie, Meyerbeer. — 5 . Jacasse, polka, Gentil. (Le Chef, E. Leblond - Le Président, Ch. Somasco.)

11 au 13 juin, puis 18 juin 1893 — Fête patronale de Creil
Dimanche 11 juin, à deux heures, Joute à la Lance sur l'Oise ; La Fanfare de Creil jouera pendant la Joute.
— A trois heures, les Tripèdes, pour les garçons ; — A quatre heures, la Chasse aux Œufs, pour les demoiselles.
Lundi 12 juin, à deux heures, Grande Course de Natation ; —A trois heures, Grande Course à pied ; — A trois heures et demie, l’Artillerie de Seringue, pour les garçons ; — A quatre heures, le Tiroir enchanté, pour les demoiselles ; — A quatre heures et demie, Exercices de Gymnastique, sur la place de la Fête, par l'Avenir de Creil et les Pupilles, sous la direction de M. Cazier.
Dimanche 11 et lundi 12, à deux heures, Grand Concert vocal, sous la Tente, par des Artistes de Paris.
Mardi 13 juin, à neuf heures, sous la Tente, Soirée musicale, par des Artistes de Paris et la Fanfare ; entrée, 0 fr.50.
Dimanche 18 juin, à trois heures, Ascension du superbe Ballon le Jupiter, et Lancement de Ballons-Pilotes, flotilles aériennes, Sujets grotesques ; Distribution de Jouets d’enfants. Pendant le gonflement, Grand Concert instrumental. — A quatre heures et demie, Concours de Blanc et Noir, pour les garçons; — A cinq heures, l'Oiseau captif, pour les demoiselles ; — A neuf heures, Brillant Feu d'Artifice sur l’Oise.
Dimanche 11, lundi 12 et dimanche 18, Grands Bals de Nuit, sous une Tente richement décorée.
Le 12 juin, Concours de Pigeons-Voyageurs, à deux heures, sur la place des Marais.

30 janvier 1895 — Lancement concours pour l'édification du nouvel Hôtel de Ville
— Il est ouvert, du 1er février au 20 avril, à la mairie de Creil, entre tous les architectes français, un concours pour la construction d'un hôtel-de-ville. Les programme et plan des lieux sont à la disposition des intéressés jusqu'au 15 février; ils leur seront adressés sur leur demande.

22 mai 1895 — Résultat du Concours pour l'attribution du marché de la construction de la Mairie
— Mairie de Creil. Le jury, chargé d'examiner les projets de construction, de restauration et d'agrandissement de l'Hôtel de Ville de Creil mis au concours au mois de février dernier, a rendu le jugement suivant :
1° Projets de construction sur terrain nu :
1er prix (1.500 fr.), M. Paul Héneux, architecte à Paris ; 2e prix (1.000 fr,), M. Elphège Portemer, architecte à Creil.
2° Projets de restauration et d'agrandissement :
1e prix (1.500 fr.), M. Paul Héneux ; 2e prix (1.000 fr.), MM. Georges Guyon et Ernest Picard.

19 juin 1898 — Le Festival-Concert à Creil. Kiosque à musique temporaire sur la Place du Marché.
— Le Festival de musique organisé pour dimanche dernier, 19 juin, à Creil, a eu le plus brillant succès. Près de 400 musiciens avaient répondu à l’appel du Comité de l'Harmonie de Creil, et une foule qu'on peut évaluer à 2.000 personnes se pressait sur le lieu du concert.
A une heure, les Sociétés se réunissaient cour du Château, se formaient en cortège et se rendaient au vin d'honneur ; puis elles parcouraienl les principales rues et partout elles recevaient l’accueil le plus enthousiaste.
A deux heures et demie, sur la place du Marché, et sous un kiosque dressé pour la circonstance, chaque Société se faisait entendre dans l’ordre indiqué au programme que nous avons publié. Les applaudissements n'ont pas été ménagés aux artistes, d’autant plus que tous les morceaux ont été exécutés avec beaucoup d 'entrain et de goût musical.
A noter tout particulièrement la polka Champagne de Tourneur, chantée par les chorales de Clermont et de Gouvieux et accompagnées par les Harmonies de Creil et de Clermont.
A l’issue du concert, le cortège s est reformé et on s’est rendu sur la place du Faubourg où devait avoir lieu l’exécution du morceau d’ensemble Valeur Française, marche de Fontenelle, par les Sociétés réunies.
Le succès a été là des plus complets et la foule a réclamé avec des bravos répétés une nouvelle exécution. Nos artistes ne se sont point fait prier, et ont recueilli de nouveaux applaudissements chaleureux. L'heure de la distribution des récompenses approchait, et avec le même empressement, la même gaieté, on retournait sur la place du Marché. (...)
Pour clore la cérémonie, l'Harmonie de Creil a joué La Marseillaise qui lui a été redemandée. Le soir, un splendide feu d'artifice a été tiré sur la rivière par la maison Pinet, de Paris.
Le bal de M. Lefort a eu le succès qu’il mérite et ce n 'est qu’à six heures du matin que danseurs et danseuses se sont aperçus que la fête était terminée.

14 juillet 1898 — Concert de l'Harmonie de Creil sur la place du Marché.
— A quatre heures et demie, place du Marché, concert par l’Harmonie de Creil. Programme :
1. Sonnez trompettes (Bléger) ; 2. La Fée joyeuse, fantaisie (Labole) ; 3. Marche Provençale (Marius Cairanne) ; 4. Une Soirée à Monaco (Bléger) ; 5. La Marseillaise.

7 mai 1899 — Concert de l'Harmonie de Creil sur la Place Carnot
— L'Harmonie de Creil doit donner un concert dimanche 7 courant, place Carnot, de trois heures à quatre heures. Voici le programme :
1. France, pas redoublé. Jacquemet. — 2. Faunes et Bacchantes, fantaisie. Kelsen. — 3. Doux regard, mazurka. Sali. — 4. Rosabelle, ouverture. Wettge. — 5. Les Flots du Danube, valse. Ivanovici.


7 juin 1903 — Inauguration de l'Hôtel de Ville de Creil.
— Creil. M. le Préfet procédera solennellement, le 7 juin prochain, à l'inauguration de l'Ecole supérieure professionnelle, dite Ecole Somasco, de l'école maternelle rue des Usines, des classes enfantines place Carnot, et du nouvel Hôtel de Ville.
Les Sociétés de ville se réuniront à 9 heures et demie du matin, place de la Gare, pour se joindre à la municipalité et au conseil municipal, afin de recevoir M. le Préfet. Programme :
A 9 h. ½, place de la Gare, réception de M. le Préfet et des autorités qui l'accompagneront.
A 10 heures, départ du cortège pour l'école primaire supérieure professionnelle ; inauguration successive des écoles.
A 4 heures du soir, reconstitution du cortège, place du faubourg de Senlis.
A 4 h. ½, inauguration de l'Hôtel de Ville, suivie de la réception, dans le grand salon, de tous les fonctionnaires, par M. le Préfet.
A 7 heures très précises, sous une tente, place Carnot, banquet populaire présidé par M. le Préfet. Prix du banquet : 3 francs.
A 9 heures du soir, place de l'Hôtel de Ville, bal public et gratuit ; orchestre nombreux et choisi.
Ecole supérieure professionnelle (ici) Ecole maternelle rue des Usines (ici)
(Cartes publiées par mimigege sur Cparama)

Creil - L'Hôtel de ville en 1904 — La Vaillante de Creil (société de Trompettes) pose devant l'Hôtel de ville.

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14 juillet 1903 — Concert de l'Harmonie de Creil sur la Place du Marché et pelouse de la cour du Château. la Place de l'Hôtel de ville n'est toujours pas agencée.

— 1. L'Avronnaise, marche ; 2. Les Flots du Danube, valse ; 3. La Fille du Régiment, fantaisie ; 4. Doux Regard, mazurka ; 5. La Marseillaise, chant national.
Bals champêtres gratuits sur les places Carnot, du Faubourg et des Usines, brillamment décorées illuminées.
L'Harmonie creilloise (directeur Duvillier), donnera un concert demain dimanche, à quatre heures, sur la pelouse de la cour du Château. Programme :
1. Mont-Joye Saint-Denys, allegro, Savouret. — 2. François les Bas Bleus, fantaisie, Bernicat. — 3. Le Prophète, fantaisie. Meyerbeer — 4. Emma Livry, polka pour clarinettes, Pirouelle. — 5. La Dame de Pique, ouverture. Suppé. — 6. L’Eclaireur, pas redoublé. Wettge. Solistes : MM. Petit, Pluche, Liminet.
En cas de mauvais temps, le concert aura lieu dans la salle de l’hôtel du Lion d'argent. — Entrée libre


30 juin 1907 — Concours musical d'orphéons, d'harmonies et de fanfares à Creil
— Malgré l'inclémence du temps, le grand concours musical qui a eu lieu à Creil, le dimanche 30 juin, a été excessivement intéressant et tout s'est passé dans l'ordre le plus parfait..
A 9 heures, le sympathique maire de Creil. M. Dugué, entouré de ses adjoints, des membres du conseil municipal, du comité d'organisation et du comité technique, faisait une réception des plus cordiales aux membres du jury. A 10 heures, lecture à vue à laquelle aucune Société n'a manqué. A 1 h. ½, épreuve d'exécution. A 3 heures, épreuves d'honneur, lesquelles, dans les sept groupes du concours, ont été suivies par une affluence considérable d'auditeurs..
L'exécution du morceau d'ensemble et la distribution des prix , n'ayant pu se faire sur la vaste place où se trouvait la tribune d'honneur, par suite de la pluie torrentielle qui tombait, c'est dans l'Hôtel de Ville que les présidents et directeurs de Sociétés sont venus recevoir les belles récompenses que le comité d'organisation avait mis largement à la disposition du jury.
A 8 heures, un grand banquet a été offert à M. Jules d'Auriac, préfet de l'Oise ; à M. Lafargue, sous-préfet de Senlis, et aux membres du jury. Après un chaleureux discours de M. le maire de Creil, remerciant le jury, les Sociétés musicales et toutes les personnes de la ville qui avaient collaboré au succès du concours, M. le préfet de l'Oise, en termes excellents, a parlé de l'influence de la musique sur les classes populaires. En terminant, M. le préfet adressa, au nom de tous, ses félicitations au secrétaire général, M. Darcaigne, qui, pendant de longs mois, prépara une organisation dont la réussite fut complète.

(16 juillet 1907 Le Journal)

12 juillet 1907 — Le "casserolard" Dugué, maire de Creil s'en prend à la musique ! (Concours musical du 30 juin)
— Le tyranneau Dugué. Le président F .°. Dugué, maire de Creil, a une singulière façon d'encourager les fêtes et de faciliter le commerce de la ville qu'il administre.
Il y avait dernièrement à Creil un concours de musique ; un hôtelier, M. Beuvelet, organisa un bal à cette occasion. On aurait dû le féliciter pour son initiative.
Bien au contraire : on a dressé procès-verbal à M. Beuvelet pour infraction à un arrêté du grotesque Dugué. M. Couvreur, président de l'Harmonie du Ve arrondissement de Paris, sera également poursuivi en simple police.
On nous annonce que deux avocats de talent viendront défendre MM. Beuvelet et Couvreur. Le casserolard Dugué va encore passer un fichu quart d'heure.
(Le Progrès de l'Oise 12 juillet 1907)

Le même Beuvelet ne se découragera cependant pas, puisqu'on va le voir organiser régulièrement Concerts et Bals au sein de son établissement :
Programme du 22 mai 1910 proposé par la salle Beuvelet avec le concours de la Lyre Amicale :
Concert
1. Par le flanc droit, de Henri Bresles , orchestrée par Goublier ; Le Pré aux Clercs, de Hérold, arrangement Tavan ; 2. Les petites Ouvrières, de Berniaux ; 3. Liquidation XXe siècle, de Dodinet ; 4. Derrière la Caserne, de Louis Bousquet et Malfait ; 5. Mais on n’y pense pas, de Gay et Christiné ; 6. Le Patron moderne ; 7. Le Mandat-poste ; 8. Cherries (Les Cerises), de Octave Crémieux ; 9. Marie, Marie, de Scotto ; 10. Roses de Colibri, de Scotto ; 11. C’est plein d’Espions, de Phébus, Maudon et Spencer ; 12. Disez-le, de Bouchaud et Spencer ; 13. Orphée aux Enfers, d'Offenbach, arrang. Tavan ; 14. Fine Carotte, fantaisie militaire.
Entr’acte.
Bal
1. Polka. — 2. Quadrille. — 3. Mazurka. — 4. Scottish. — 5. Lanciers. — 6. Varsoviana. — 7. Pas des Patineurs. — 8. Valse. — 9. Pas de Quatre. — 10. Lanciers. — 11. Mazurka. — 12. Scoltish. — 13. Polka finale.

Et le 26 mai 1910, les éloges ne manquent pas :
— L'excellente société philharmonique, la Lyre Amicale nous a donné samedi soir, salle Beuvelet, un très intéressant concert auquel assistait un nombreux public. La partie instrumentale sous l'habile direction de son dévoué chef, M. Demont père, a été comme toujours particulièrement réussie. Le Pré aux Clercs et Orphée aux Enfers entre autres ont été magistralement enlevés.
La partie vocale très gaie a aussi beaucoup plu et a été acclamée. Notre concitoyen Labrigg, un amateur qui a maintenant toutes les qualités du bon professionnel, en a donné les Preuves manifeste, dans les Petites Ouvrières, de Berniaux, Marie-Marie, de Scotto et l'Amour au Chili, une désopilante pochade. (...)


Il faut cependant noter qu'à Creil, les musiques ne sont pas, contrairement à ce qu'on pourrait supposer, toujours à la fête ! Ainsi la toute jeune société musicale, créée en octobre 1891, la Lyre Amicale, présidée par M. Gallé et dirigée par M. Darcaigne, professeur de piano, élève du Conservatoire de Paris, à la tête de 31 musiciens, devait donner un concert le 30 avril 1892, au Théâtre de Creil. A la dernière minute, le concert sera annulé, le propriétaire du Théâtre ayant reçu des menaces de dynamitage de son établissement.
Le concert sera reporté le 19 mai 1892, et on apprend ainsi que la Lyre Amicale est composée de douze violons, deux violoncelles, deux contrebasses, un basson, deux clarinettes, deux flûtes, trois pistons, un trombone, une caisse, deux cors, un ophicléïde et un piano.


Formations musicales actives à Creil en 1909 :
Harmonie libre, fondée en 1897, président Dugué, direction Dupaquet, 72 exécutants ;
Harmonie Creilloise, fondée en 1901, président Durand, direction Duvillier, 50 exécutants ;
Fanfare de Trompettes, Brèche, direction Depessemier, 30 exécutants ;
La Lyre Amicale (philharmonique), fondée en 1891, président Tellier, direction Demont, 35 exécutants ;
Chorale de Creil, président Aury, direction Leblond, 46 exécutants.


(1) 14 avril 1895 — Projet de destruction de la Collégiale Saint-Evremond.
— Un acte de vandalisme. M. Eulart, dont on connaît les beaux travaux sur l'art gothique, nous adresse la lettre suivante pour nous signaler un acte de vandalisme auquel la municipatité de Creil va se livrer : la destruction de l'église Saint-Evremond. L'indignation de M. Eulart sera partagée par tous ceux qui s'occupent des origines de l'art (...)
« Monsieur le rédacteur,
Permettez à un de vos lecteurs de solliciter la publicité et l'autorité de votre journal en faveur d'une cause à laquelle vous avez déjà donné des preuves d'intérêt. Il s'agit de dénoncer à l'opinion publique un nouveau projet de destruction de l'ancienne église Saint-Evremond, de Creil. Tous ceux qui s'intéressent à l'histoire de l'art français connaissent et aiment ce petit monument. » (...)
Après de tels témoignages, on croit rêver lorsqu'on jette les yeux sur le programme du concours qui sera clos le 20 courant, pour la reconstruction de l'hôtel de ville de Creil.
Malgré les assurances formelles que M. le maire de Creil avaient données l'an dernier à la commission des monuments historiques, ce programme implique la démolition de Saint-Evremond. On connaît, du reste, l'hostilité inexplicable de la municipalité de Creil pour le seul monument qui mérite d'attirer les étrangers dans cette ville.
On ne peut cependant arguer d'une nécessité : le terrain dont dispose la ville est dix fois suffisant ; de plus, la conservation de l'ancienne église et celle de la tour du quinzième siècle qui subsiste du château s'accordent merveilleusement avec l'érection d'un hôtel de ville, soit que l'on fasse de l'église une salle de fêtes magnifique autant qu'originale, soit qu'on se contente de la consolider et de l'isoler dans un jardin, où elle ferait le plus bel effet pittoresque. En tout pays civilisé, les villes ont tenu à honneur de conserver les glorieux témoignages de leur passé artistique : des églises désaffectées ont été heureusement adaptées à d'autres usages ; ce sont des musées à Angers, Arles, Barcelone, Caen, Narbonne, Poitiers ; des halles à Bernay, Saint-Quentin, Senlis ; un magasin municipal à Dijon ; à Soissons et Compiègne ; des gymnases enfin, à Paris ; le Conservatoire des Arts et Métiers est un modèle d'adaptation intelligente, artistique et commode de toute une série de bâtiments gothiques à des services modernes et variés. (...)
(Journal des débats 14 avril 1895)

Creil - Collégiale Saint Evremond en démoliton et Hôtel de ville 1903 (cliché collection musée Gallé-Juillet) — Incendies et pillages allemands 1915
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(2) 15 mai 1903 — Destruction de la Collégiale Saint-Evremond.
— Voici encore un monument précieux démoli, rasé, sans aucune raison, par la seule stupidité des hommes. C'est de l'église Saint-Evremond, de Creil, qu'il s'agit aujourd'hui, un charmant spécimen de l'architecture de transition, probablement de la fin du douzième siècle.
Une première fois, la municipalité de Creil avait décidé sa destruction. Mais on était arrivé à la faire revenir sur cette résolution : la vieille église, depuis longtemps désaffectée, devait être transformée en un musée populaire, elle semblait donc sauvée. Puis, brusquement, cette même municipalité a de nouveau changé d'avis.
Les démolisseurs sont en train d'abattre Saint-Evremond.
Je les ai vus à l'œuvre. C'est un spectacle pitoyable que l'effondrement de ces antiques murailles sous les coups d'une dizaine d'ouvriers indifférents à leur tâche absurde. L'édifice avait traversé sept siècles avec quelques menues réparations, il eût pu vivre encore longtemps, très longtemps. D'ailleurs, il ne menaçait pas ruine. Il faut voir comme il résiste à la pioche. Une poutre de la toiture est venue, avant-hier, s'abattre sur la voûte du bas-côté qui, sous ce coup de bélier, est demeurée intacte. Les arcs sont maintenant brisés les nervures exquises des ogives sont cassées en mille morceaux; les fines colonnettes sont renversées. Ces architectures incomparables, qui forment le trésor de notre pays, la gloire de notre art, l'orgueil de notre race, ne sont plus qu'un monceau de débris qu'emportent, je ne sais où, les tombereaux de l'entrepreneur de démolition.
Par les murs éventrés, on aperçoit encore des faisceaux de colonnes d'une sublime et tranquille magnificence. Demain il n'y aura plus rien à cette place que le souvenir d'un chef-d'œuvre.
Il paraît que la municipalité qui a ordonné cette démolition a imposé à l'entrepreneur de conserver les chapiteaux de l'église, pour les mettre au musée. Mais comme Creil n'a pas de musée, on les rangera provisoirement dans l'abattoir.
Il ne faut pas chercher le pourquoi de cette démolition, il n'y en a pas. On rase Saint-Evremont simplement parce que Saint-Evremond est une vieille bâtisse et que, comme cette vieille bâtisse fait face à un Hôtel de Ville tout neuf, sa misère insulte la magnificence de la mairie. Et elle est jolie, la mairie de Creil !
On se demande quel maçon a bien pu maçonner cet amas de moellons, digne d'abriter de tels sauvages. Les Creduliens n'en sont pas d'ailleurs à leur premier méfait ; pour construire ce ridicule Hôtel de Ville, ils avaient déjà démoli une vieille tour, débris de l'ancien château.
Mais, dans toute cette affaire, ce ne sont pas les gens de Creil qui sont les plus coupables.
Cette fois encore, c'est l'administration des beaux-arts qui est responsable du vandalisme.
Voici, en deux mots, l'histoire de Saint-Evremond.
Il y a une dizaine d'années, l'église servait encore de magasin à une faïencerie. Le propriétaire de la manufacture avait, je ne sais comment, obtenu le déclassement de l'édifice, car Saint-Evremond avait été d'abord classé comme monument historique. La municipalité de Creil l'acheta au faïencier. Alors on voulut le classer de nouveau. Mais la municipalité s'y refusa. Rien n'empêchait l'administration des beaux-arts de porter l'affaire devant le Conseil d'Etat ; elle n'en fit rien. Et aujourd'hui Saint-Evremond est détruit.
Nous avons, depuis seize ans, une loi sur les monuments historiques qui s'en douterait ?
(15 mai 1903 Journal des débats)
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

CREIL - Le Parc
(OISE)
En cette période tourmentée de la Révolution, afin de ne pas perdre la tête, il est fortement préconisé d'être au mieux avec les autorités. C'est ce qu'apparemment le citoyen Robert Bray-O'Reilly († 1806) met en application. Le 2 Frimaire an V (22 novembre 1796), un arrêté du Directoire Exécutif notifie que Robert Bray-O'Reilly, Irlandais, établi en France, où il a fait preuve de dévouement à ce pays, où il a exploité des salines et où il possède la manufacture de cristaux du Gros-Caillou, est autorisé à résider à Paris. (1)
Ayant cédé sa manufacture du Gros-Caillou, il va s'établir sur les terrains situés sur les berges de l'Oise, face à l'Ile de Creil, terrains qui constituaient le parc du Château Royal en cours de démantèlement, et qui ont été saisis comme bien national. Pour ce faire, il signe devant le notaire parisien Maître Huguet, le 7 prairial An V (le 26 mai 1797), un acte d'acquisition spécifiant qu'il projette d'y créer une
manufacture de poterie dites terres anglaises et de verrerie.
Robert O'Reilly fait édifier et agencer en 1797 et 1798 plusieurs bâtiments constituant la manufacture tout d'abord de cristal qui est transformée bientôt en faïencerie.
En 1801, Charles de Saint-Cricq Cazeaux (1774-1840), futur maire de Creil de 1916 à 1840, reprend l'entreprise de O'Reilly qui battait de l'aile. Mais c'est surtout l'arrivée en 1803 de l'anglais Jacques Bagnall (1762-1823) qui va déterminer l'essor de la faïencerie.(2)
En 1805, Bagnall, signe un bail de huit ans avec de Saint-Cricq, le propriétaire, avant de s'associer avec lui.
Lors de l'Exposition industrielle du 25 septembre 1806 à l'Hôtel des Ponts et Chaussées à Paris, le Jury décerne des mentions honorables pour leur
fabrication de poterie dite terre de pipe à MM. Bagnall et Saint-Cricq Cazeaux, à Creil.
La manufacture qui emploie 60 personnes en 1804 va atteindre de 250 à 700 ouvriers selon les périodes.(3)
En 1818, de Cricq et Bagnall s'investissent dans la faïencerie de Montereau. Au décès de Charles de Saint-Cricq Cazeaux en 1840, les manufactures de Creil et de Montereau fusionnent, sous la houlette de Louis Leboeuf et Gratien Milliet. Comme nous l'avons vu (voir Creil-Hôtel de Ville ci-dessus), l'abbaye de Saint-Evremond située sur l'Ile de Creil, en face de la faïencerie, est aménagée en entrepôt.
Finalement, suite à plusieurs accidents, notamment celui du 11 août 1899 qui voit une partie du bâtiment qui est bâti à cheval sur l'Oise, s'effondrer totalement, provoquant des dégâts matériels considérables, et incendies tels celui de 1895 qui détruit le bâtiment construit au-dessus du moulin acquis par O'Reilly le 11 décembre 1798, la manufacture de Creil décide de fermer définitivement ses portes en 1895 et de transférer l'ensemble de son personnel et de ses activités à Montereau.
La municipalité achète en 1900, pour 75.000 francs l'ensemble des terrains où était installée la manufacture. Les ruines du moulin sont rasées et remplacées par une passerelle en 1905. Celle-ci donne accès directement dans le parc municipal, aménagé de 1901 à 1904, sur le site de la faïencerie. Cependant, n'entre pas qui veut dans le nouveau parc, comme le fait remarquer M. Jacquot, conseiller municipal, lors de la séance mouvementée du conseil du 10 juin 1905 qui, interpelle le maire M. Dugué
en s’étonnant de ce qu'il ait refusé à l’Harmonie Creilloise l’accès du Parc, cette propriété... publiquement privée ; ce à quoi, le maire répond des balivernes... En fait, Dugué étant par ailleurs président de l'Harmonie libre, c'est probablement la raison de cette interdiction de la concurrente Harmonie creilloise au parc. En juillet 1907, il s'en prend également, cette fois -ci à l'aide des gendarmes, à l'hôtelier Beuvelet qui a eu l'audace d'engager l'Harmonie du Ve arrt de Paris pour un bal (voir entrefilet du journal du 12 juillet 1907 sur article précédent Creil Hôtel-de-Ville).

Creil - Manufacture faïencerie — Effondrement d'une partie du bâtiment construit sur le petit bras de l'Oise en 1895 (clichés collection musée Gallé-Juillet)
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Située également sur les berges de l'Oise, face à l'Ile de Creil qui vient d'être rebaptisée Ile Saint-Maurice, la propriété mitoyenne à l'ancienne manufacture, appelée Parc Rouher, est rachetée par la municipalité en 1923.
Beaucoup de légendes circulent autour de ce domaine attribué de façon farfelue à
Eugène Rouher, ministre de l'Empire qui y reçut souventes fois son impériale maîtresse. Jules Uhry (1877-1936), maire de Creil de 1919 à 1936, est d'ailleurs le précurseur de ces grotesques inventions ; lors d'une des tirades jactancieuses dont les politiciens ont le secret, il écrit dans le journal le Populaire du 27 mai 1931 : Il y a en effet à Creil, installée dans le Parc Rouher, qui fut autrefois la propriété exclusive de l'ancien ministre de l'Empire, un parc que j'ai racheté pour le compte de la ville, une Ecole professionnelle de jeunes filles... Rien de tout cela en ce qui concerne le Ministre !
Cette propriété appartenait en fait, dès avant 1866, à Antoine Delaplace, maire de Creil de 1868 à 1869. Le 9 mars 1866, Antoine Delaplace marie sa fille Anna (1847-1893) à Gustave Rouher (1833-1920), maître des requêtes au conseil d'Etat et chef de cabinet de son oncle, Eugène Rouher, ministre d'Etat. La république proclamée en 1870 et l'empereur déchu, Anna et Gustave Rouher avec leurs trois fils se retirent précisément dans leur domaine de Creil. Et ce sont les trois fils Rouher, après le décès de leur père Gustave, qui vont se séparer du domaine, en le vendant à la ville de Creil.
Le Parc Rouher, une fois racheté, est réuni à celui du parc de l'ancienne manufacture, et Jules Uhry, le fameux maire bonimenteur, va se lancer dans de grands projets d'urbanisation. En 1929 la construction d'une cité-jardins commence sur des plans de l'architecte urbaniste Alfred Agache (1875-1959). Vont suivre, toujours au sein du parc, les constructions d'une bibliothèque municipale, d'un patronage laïque, de courts de tennis et de terrain de jeux de boules, d'une école pratique de jeunes filles, d'une maternité, d'un stade-vélodrome et enfin
... L'édification d'un Kiosque à musique, en 1932-1933, de forme octogonale. Caché sous les frondaisons des arbres entre l'allée des anciens combattants et l'allée Nelson, près de l'entrée du Parc. Compte tenu de cette construction très tardive, il ne sera que peu utilisé, mais bénéficiera tout de même de quelque affluence lors de grands meetings socialistes, au cours desquels plusieurs formations musicales en profitent pour se faire connaître.
Aujourd'hui, près de l'emplacement du Kiosque qui a disparu, a été installé un théâtre justement nommé La Faïencerie.
Kiosque supprimé.


voir ici Place municipal de Creil sans Kiosque, aujourd'hui (sensiblment même vue que notre carte).
et Ici.

L'édifice religieux visible sur la carte est l'église Saint-Médard.

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publié par JeanMarc Lun 22 Fév 2016 14:22

23 mai 1907 — Concerts et Kermesse dans le Parc de Creil.
— Creil. La Kermesse. — Favorisée par le beau temps, le kermesse de dimanche a été très réussie et a attiré de nombreux visiteurs dans le splendide parc de la ville. Les diverses Sociétés musicales, Les Trompettes de Creil, l'Harmonie de Creil, l'Union musicales de Montataire ont rivalisé de zèle et de brio sans l’exécution de leurs morceaux. La Chorale de Creil a superbement enlevé un choeur intitulé la Violette, et l'Estudiantina de Montataire a été particulièrement et justement applaudie dans les trois morceaux qu'elle a exécutés : Joyeux propos, marche, Ruby, valse, et Frivolité, polka.
Cette musique gracieuse dans ce site champêtre, était vraiment réussie. Les Gymnastes se sont également fait applaudir de leur côté, dans leurs remarquables exercices. Bref, journée très agréable, qui contribuera encore à rehausser l’éclat du grand concours du 30 juin, dont le succès est dès maintenant assuré.


26 juin 1910 — Grande fête musicale organisée dans le Parc de Creil
— Favorisée par un après-midi relativement beau, la fête musicale de dimanche dernier, avait attiré beaucoup de monde dans le parc et les concerts des diverses sociétés qui y ont pris part : l'Estudiantina de Creil, la Chorale de Creil, l’Harmonie de Creil et la société de trompettes La Vaillante, se sont fait entendre, conformément au programme. A 5 heures, a eu lieu dans le parc le tirage de la tombola gratuite, dont nous donnons ci-dessous la liste des numéros gagnants. La Société Colombophile de Creil a procédé à un lâcher de pigeons et M. Schweitzer au lancement d’une montgolfière sur la place de l’Hôtel de Ville.

14 juillet 1912 — Concerts dans le parc de la ville.
— A 3 h. très précises, dans le parc de la Ville, revue des Sapeurs-Pompiers, de la Société de Gymnastique et des Pupilles, des Sauveteurs, de la 473e Section des Vétérans, du Tir scolaire, de la Chorale de Creil, de l’Estudiantina de Creil, de la Société de Trompettes de Creil, par la municipalité.
A 3 h. 1/2, dans le parc de la Ville, Concerts par l'Harmonie de Creil, la Société de Trompettes la Vaillante, l’Estudiantina de Creil et la Chorale de Creil.
A 9 h. 1/2, Bals champêtres gratuits sur les places Carnot et des Usines. En cas de mauvais temps les Bals auront lieu Hôtels de l'Epée et du Lion d’Argent.


2 septembre 1915 — Tout comme Creil est incendié et pillé, le Parc Rouher est envahi par les Allemands qui font de nombreux dégâts dans les plantations et dans les murs d'enceinte.
— Les Allemands, continuant leur poursuite, serraient d'ailleurs de très près les troupes en retraite et les fuyards civils, car ils arrivèrent à Creil le 2 septembre dans la soirée. Les dernières troupes françaises, parmi lesquelles se trouvaient des Sénégalais, avaient évacué la ville dès la veille mardi, et nos soldats du Génie, restés en arrière, avaient fait sauter les ponts sur l'Oise dans l'après-midi du mercredi 2 septembre. Les premiers Allemands, venant de Clermont, arrivèrent sur leurs talons, et on échangea des coups de fusil d'une rive à l'autre. Le lendemain matin jeudi, les envahisseurs de la rive droite furent rejoints par ceux qui arrivaient de Verberie par Verneuil, de l'autre côté du fleuve. Le défilé de toutes ces troupes dura vingt-sept heures. Elles se dirigeaient vers l'est.
Creil, comme d'ailleurs Nogent-les-Vierges, eut beaucoup à souffrir de l'occupation des ennemis. Ils prirent des otages ; ils bombardèrent, pillèrent, incendièrent en grande partie la rue Gambetta ; ils réquisitionnèrent les habitants pour creuser des tranchées aux abords du plateau, derrière le cimetière ; dans le mur du parc de M. Rouher, ils pratiquèrent des meurtrières, firent de grands abatis d'arbres et organisèrent une défense que la brusque offensive des alliés ne leur permit pas d'utiliser.


1934 — La fanfare de 80 enfants de Creil qui est de toutes les fêtes au Parc Rouher, demandée dans toute la région.
— Conseil général de l'Oise. Rapport sur l'instruction publique. Le Patronage laïque de Creil reçoit les enfants, garçons et filles, le jeudi de 13 h. 30 à 16 h. 30 l'hiver, 17 h. 30 l'été, dans le cadre merveilleux du parc Rouher. Des jeux de plein air ou d'intérieur, selon la saison et le temps, y sont organisés sous la surveillance des instituteurs et institutrices. Une fanfare de 80 enfants du Patronage (fifres et tambours) est demandée par les organisateurs de toutes les fêtes laïques non seulement dans l'Oise (Tricot), mais dans toute la région (Rouen, Montfort, L'Amaury).

Creil - Parc municipal et Kiosque à musique — Parc sans le Kiosque, église Saint Médard.

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5 juillet 1936 — Programme du grand rassemblement socialiste de Creil organisé par le journal Le Populaire. Grande fête, Concert au Kiosque à musique du Parc, Ascension Ballon et Rallye cycliste, Bal...
— Tous à Creil le 5 juillet au Grand Rassemblement Socialiste de l'Ile-de-France organisé sous le patronage du Comité Central de Diffusion du Populaire et de la Municipalité Socialiste de Creil.
Programme
A 11 heures, Kiosque municipal, parc Rouher, apéritif-concert par l'Harmonie Socialiste de la Seine. — A midi, déjeuner champêtre. Ravitaillement assuré sur place.
A 14 h. 30 (ouverture des portes à 14 heures), au Stade-Vélodrome municipal attenant au parc.

Grande Fête Populaire
avec le concours de l'Harmonie Municipale de Creil, les Trompettes de Creil, l'Harmonie Socialiste de la Seine, les Choeurs des Faucons Rouges, la Jeune Garde Socialiste (300 participants), les artistes aimés du public socialiste : Odette Brianne, de l'Odéon ; Pierre Daragon, vedette du disque et de la radio ; Malassagne, chansonnier socialiste ; Gaston Montéhus, auteur du Chant des Jeunes Gardes ; René Ruquet, le populaire chanteur paysan.
Meeting monstre
Prendront la parole : Jean Biondi, député-maire de Creil ; Bernard Chochoy, secrétaire général des Jeunesses Socialistes de France ; Marius Dubois, député d'Oran ; Roger Salengro, ministre de l'Intérieur ; Georges Monnet,ministre de l'Agriculture.
Attractions diverses
Ascension du ballon Le Populaire ; Concours de ballons-cartes postales ; Rallye-ballon cycliste et automobile.
Les engagements seront reçus au bureau central du rassemblement. Cyclistes, 2 francs ; automobilistes, 6 francs.
Concours de photographies d'amateurs.
A 21 h. 30, sur les bords de l'Oise : Grand feu d'artifice ; après le feu d'artifice : Bal populaire au Théâtre Municipal, Direction : Lambinot.
Attention. L'entrée au Stade, fixée à 2 francs, 1 franc pour enfants et chômeurs, donnera droit au tirage d'une
grande tombola gratuite. Premier prix : une motocyclette. — Moyens de transport : Pour les camarades parisiens, la Fédération Socialiste de la Seine organise des départs collectifs en chemin de fer.

Renseignements complémentaires.
Tous les participants au rassemblement sont assurés de trouver dans l'immense parc Rouher de frais ombrages, sous lesquels ils passeront des heures agréables.

Creil - Hôtel de ville et passerelle vus du Parc — Entrée du Parc, passerelle et église Saint-Médard vus de l'Ile.
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(1) La manufacture de cristaux du Gros-Caillou, rue Saint Dominique.

Louis Brolliet, d'origine suisse, s'installe en 1761 au Gros-Caillou, rue Saint-Dominique, à Paris, où il fonde une manufacture de porcelaine. Ayant fait faillite, l'entreprise est cédée à plusieurs reprises et sera dirigée successivement par Laurent Russinger en 1772, Advenir Lamare en 1773, etc. avant de passer entre les mains de Robert Bray O'Reuilly qui la vend à son tour en 1797.
De 1799 à 1806, O'Reilly publie plusieurs études relatives aux poteries, briques, vases, faïences et aux diverses procédés d'émaillage, de blanchiment, de vernissage etc... Il était par ailleurs, membre de l'Académie de Bologne
.

(2) Jacques Bagnall (1762-1823)
— Un autre anglais, Potter, après avoir créé une petite fabrique de faïence en 1789, dite du Prince de Galles, rue de Crussol, va investir sa fortune dans 3 autres faïenceries : Montereau, Forges et Chantilly. Celle de Chantilly dont il est propriétaire de 1792 à 1799 va être cédée à deux français : les frères Paillard en 1800.
Jacques Bagnall, arrivé en France en 1784, se fait lors embaucher, probablement sur les instances de son compatriote Potter, comme directeur des usines de Chantilly. Il va y rester deux ans avant de quitter l'entreprise en débauchant avec lui une trentaine d'ouvriers, la plupart anglais, les entraînant dans la faïencerie de Creil. Les frères Paillard intenteront un procès à Bagnall, à la suite de ces faits.
— Jacques Bagnall n'est apparemment pas dans le besoin. Le 26 février 1815, on le voit acquérir, auprès de la Dame Marie-Louise-Elisabeth de Lamoignon, veuve du président Edouard Molé de Champlâtreux dont la tête n'a pas résisté à l'échafaud, pour 108.000 francs, 408 arpents 31 perches de bois, soit 179 hectares, sur Luzarches-Chaumontel.
Le même Bagnall recède le tout, le 5 janvier 1824 au duc de Bourbon, au prix de 210.000 francs.
Sacré veinard qui n'a pas connu l'imposition sur les plus-values !...
— Une ordonnance du Roi du 5 novembre 1816 accorde des Lettres de déclaration de naturalité au Sieur Jacques Bagnall, directeur de la manufacture de faïence de Creil-sur-Oise (Oise), né dans le comté de Stafford en Angleterre, le 25 juillet 1762.

(3) Quelques unes des conditions des ouvriers de la Faïencerie en 1828.
— Les principaux ouvriers gagnent de 6 à 7 francs par jour ; les autres sont payés sur le pied de 4 francs à 1 franc 25, les femmes reçoivent 75 c, et les enfants 40 c. Les ouvriers malades sont traités et médicamentés gratuitement, et conservent souvent une partie de leur salaire pendant leur maladie. Cette importante manufacture a exercé la plus grande influence sur l´état de la ville de Creil dont la population a presque doublé en 25 ans, et dont les habitants en devenant plus aisés ont contracté des habitudes d´ordre et de travail non moins avantageuses que les bénéfices lucratifs.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

CRÉPY-EN-VALOIS - Le Jeu de Paume et le Kiosque de musique
(OISE)
Trop à l'étroit dans ses murailles érigées au XIe siècle, Crespy (ainsi orthographié autrefois) se voit contrainte, au XIVe siècle, d'abattre toute la partie orientale de celles-ci et d'en édifier des nouvelles à environ 70 toises des anciennes. Tout le long de cette enceinte, est creusé un large et profond fossé appelé fossé en avant des remparts.
En 1640, le vaste terrain longeant les fossés est cédé, par la municipalité, à des Capucins afin qu'ils y établissent leur couvent, limité au sud par la collégiale Saint-Thomas-le-Martyr.
Ce n'est qu'en 1645, qu'une porte est pratiquée dans la nouvelle muraille, la Porte des Capucins, à hauteur des bâtiments conventuels, l'ancienne porte des Pourceaux située à l'extrémité nord de l'enceinte ayant été condamnée lors de l'installation des frères. Au XVIIIe siècle, les fortifications sont abandonnées, et, à partir de 1704, avec l'échevin et maire Charpentier, de nombreux travaux sont réalisés : les fossés et terrains sont aplanis, comblés ou exhaussés selon les configurations. Des Cours-promenades sont ainsi créés et on y réalise des plantations : cours Bertrand, en 1704, Cours Minet parallèle au chemin de Bouillant (aujourd'hui avenue Gérard de Nerval), de 1716 à 1739. Dans le même temps, de nouvelles portes sont pratiquées dans la muraille : porte de Paris, Porte Saint-Lazare...
En 1759, le
fossé en avant des remparts, sur une longueur de 63 toises et une largeur de 9 toises, pour sa partie située entre les murailles et le terrain des Capucins, est à son tour aplani et planté d'arbres, afin d'y installer un Jeu de battoir. Les gravois et décombres inhérents à ces travaux sont utilisés à exhausser le Cours Minet situé dans le prolongement du nouveau Cours du Jeu de Paume.
Si nous possédons des renseignements aussi précis sur les promenades crépynoises, c'est grâce au litige survenu en 1763, entre la municipalité et les chanoines du cloître Saint-Thomas-le-Martyr. Ceux-ci alléguaient, à tort, que le Chemin des Prêtres, dit le chemin verd (sic), longeant la propriété des Capucins, parallèle au tout nouveau Cours du Jeu de Paume, partant de leur Collégiale pour rejoindre le Cours Minet, devait être exclusivement réservé à leur seul usage et par conséquent interdit à tous promeneurs, chevaux et charrettes. La ville de Crépy dressa donc un mémoire le 27 janvier 1763, afin de prouver que le chemin en question était bien une propriété communale à l'usage de tous.

Remparts et Fossé en avant des remparts (futur cours du jeu de paume), terrain des frères Capucins et Chemin Verd (détail Plan Crespy XVe siècle).
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Plan d'ensemble Ville de Crespy au commencement du XVe siècle.
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Le Cours du Jeu de Paume devient le principal emplacement réservé aux activités ludiques. Les foires, fêtes foraines, bals et concerts succèdent aux activités sportives du jeu de paume et du traditionnel tir à l'oiseau. Pour les bals, on y installe une tente parquetée et décorée. La fête patronale de Crépy qui a lieu le dimanche suivant le 8 septembre s'y déroule annuellement, tout comme les foires du 2e lundi de carême et de novembre.
Quelques voix cependant s'élèvent, relayées par le Courrier de l'Oise du 15 mai 1890, pour se plaindre de ce que les Enfants de Valois, la fanfare de Crépy qui va de succès en succès lors des concours, ne se produise que sur le Jeu de Paume, alors que Crépy dispose de bien d'autres places.
Mais de manière totalement illogique, le conseil municipal sous la houlette du docteur Gustave Chopinet (1847-1918) maire de 1888 à 1918, prend la décision, en 1892, d'édifier un Kiosque à musique sur un emplacement auquel personne ne s'attend : place de la Gare. La gare de Crépy, construite par la Compagnie des Chemins de Fer du Nord en 1861-1863, se situe au sud, assez éloignée du centre de la Cité. Il est vrai que la place a nouvellement été organisée et agencée et qu'elle est un lieu de passage très fréquenté.
C'est vraisemblablement l'architecte communal Legros qui se charge de l'affaire, et, le 22 septembre 1892 a lieu l'inauguration du Kiosque à musique : octogonal, couvert d'une toiture en zinc, ses colonnes et son garde-corps sont en bois, le soubassement en pierres et briques.
Compte tenu de son emplacement excentré, il n'aura pas le succès escompté. Même lors du grand concours musical organisé à Crépy le dimanche 10 Juin 1894, le Kiosque de la gare, dit du
square de la gare, ne sera utilisé que pour la réception du Jury et des Sociétés musicales arrivant par le chemin de fer afin de leur servir le vin d'honneur...
Et pour couronner le tout, en 1897, le pot aux roses est découvert lorsque les Crépynois apprennent que le Kiosque à musique va être démoli ! La raison ? Le conseil municipal, de manière irréfléchie, a permis la construction du kiosque sur un terrain qui ne lui appartient pas. La ville de Crépy-en-Valois est en fait titulaire d'un bail sur ce terrain dont le propriétaire-bailleur n'est autre que la Compagnie des Chemins de Fer du Nord ; cette dernière a décidé de se séparer du terrain en question, en le vendant par adjudication.
Le Conseil municipal, réuni le 18 février 1897, décide de ne pas se porter acquéreur du square de la gare. Le 21 février, chez Maître Pillebout, notaire à Crépy, l'adjudication n'atteignant que la somme de 12.300 francs, la Compagnie du chemin de fer du Nord refuse cette offre qui n'est pas à son goût. Finalement elle va traiter à l'amiable, pour 14.000 francs, avec M. Vaillant, propriétaire du Café et Hôtel de la Gare situé face à la gare sur l'avenue Carnot. Le but avoué de M. Vaillant est en fait d'empêcher un concurrent de s'installer près de lui ; l'emplacement semble être une bonne affaire en sortie de gare !
Dès son acquisition, Vaillant, qui est apparemment un affairiste, va proposer à la municipalité de lui revendre son kiosque et le square pour 17.000 francs avec comme clause qu'aucune construction ne puisse être faite sur cet emplacement qui puisse lui faire concurrence. Vaillant est toutefois disposé à continuer la location de l'emplacement aux mêmes conditions qu'auparavant, et en cas de refus de la ville, celle-ci devra enlever son kiosque à l'expiration du bail, soit le 1er mai 1897.
Lors de la session du Conseil municipal du 20 avril 1897, tous ces faits sont exposés. Sept résidents du quartier de la gare offrent même 5.000 frs pour aider à l'acquisition du terrain ; mais Gustave Chopinet et ses conseillers, ne voulant en aucun cas traiter avec Vaillant, ont déjà chargé l'architecte voyer de Crépy de dresser un devis pour l'opération de démontage-remontage du kiosque pour un coût de 1699 frs 18.
Le 30 avril 1897, Chopinet réunit à nouveau son conseil, en séance extraordinaire : les propositions de Vaillant sont, bien entendu, rejetées, il est décidé de procéder au démontage du Kiosque à musique et le Cours du Jeu de Paume est préféré au Chemin Vert pour le reconstruire.
Le 2 mai un dernier concert est donné sur le Kiosque à musique du Square de la Gare, par la Fanfare les Enfants du Valois, en présence de plus de deux mille personnes et de Chopinet qui n'en mène pas large...
Enfin, le 22 mai 1897, les travaux d'enlèvement et de reconstruction du kiosque de musique sont adjugés à M. Guillot, de la Croix Saint-Ouen : maçonnerie et terrasse — M. Manceaux de Crépy : charpente et menuiserie — M. Desseaux, de Crépy : peinture — M. Herbain, de Crepy : couverture.

Crépy-en-Valois - Gare et sa Buvette — Buvette détruite lors d'un bombardement en 1918.
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Le Kiosque est donc reconstruit sur le Cours du Jeu de Paume, cette fois-ci sur un terrain communal, là où il aurait dû être logiquement édifié à l'origine.
Le 14 juillet devait avoir lieu l'inauguration du Kiosque sur son nouvel emplacement. Mais le 7 Juillet 1897, l'adjoint au maire, M. Néry, informe les Crépynois par voie d'affichage, qu'en raison de la maladie du maire, M. Chopinet, les fêtes et réjouissances de la fête nationale sont réduites à leur plus simple expression, mais que s'ils le souhaitent, les habitants peuvent organiser eux-mêmes les festivités. Les commerçants, la musique, la gymnastique et de nombreux habitants vont ainsi organiser eux-mêmes la fête nationale et le Kiosque à musique sera tout de même inauguré.

Le Jeu de Paume reste pratiqué et fort bien organisé. La Société du Jeu de paume se réunit tous les ans au mois d'avril afin de procéder à l'admission des nouveaux membres et de fixer pour l'année, les jours de jeu. Ainsi, lors de sa réunion annuelle du 17 avril 1898, au Café du Commerce, les très sérieux président Robinet, vice-président Punant et secrétaire-trésorier Thominet, élisent trois nouveaux membres et décident que les jours de paume pour 1898, seront les dimanche, lundi, mercredi et vendredi de chaque semaine.

Le Tir à l'arc n'est pas de reste sur le Jeu de Paume : ainsi on y voit le 11 avril 1897, la principale des compagnies d'archers de Crépy, composée de 20 membres, s'y livrer à ses exercices de tir-à-l'oiseau.
Après les flèches d’honneur tirées par les conseillers municipaux, les membres de la compagnie commencent la partie sérieuse. A 4 heures ½, l'Oiseau tombe sous la flèche de M. Paget, lieutenant, qui est aussitôt proclamé Roi pour 1897. Au son du tambour le nouveau souverain est reconduit à son domicile, et le champagne coule à flots.

Le 29 mai 1898, le Conseil municipal charge le fermier des droits de places de fournir des chaises autour du kiosque, les jours de concert, au prix de 10 centimes. Et le 30 juin de la même année, une somme de 476 frs 25 est affectée par le Conseil à l'installation du gaz au kiosque de musique.

Le 2 septembre 1914, l'armée du général Alexandre von Kluck investit Crépy-en-Valois et pendant quatre jours va défiler dans la ville. Des exactions seront commises, notamment pillage et vols.
Le 28 juillet 1916 trois avions allemands larguent des bombes sur la ville, tuant une personne, en blessant plusieurs autres. Des dégâts matériels important en sont la conséquence, notamment au quartier de la gare et sur le Jeu de Paume. Le Kiosque en sort toutefois intact.
A l'issue de la guerre, la ville de Crépy-en-Valois est citée à l'ordre de l'armée, le 9 juillet 1920.

Suite à l'incendie survenu un jour de fête nationale des années 1930, le Kiosque à musique est totalement détruit.
Un nouveau Kiosque est construit sur le même emplacement : s'il est toujours octogonal avec un soubassement empierré, ses colonnes sont cette fois-ci en fonte et sa rambarde en fer forgé.
Le début des années 1960 signe son acte de décès pour cause de parcage de voitures : le Cours du Jeu de Paume, totalement défiguré, a perdu définitivement sa vocation première.
Jusqu'en 1993, où une municipalité probablement nostalgique, décide de construire un nouveau Kiosque sur le Cours Foch, le nouveau nom attribué à l'ancien
chemin verd ou chemin des prêtres ; pour l'anecdote, lors du transfert du Kiosque de la place de la Gare en 1897, les édiles locaux, qui avaient à choisir l'emplacement pour la reconstruction de celui-ci, avaient voté par 11 voix pour le Jeu de Paume contre 8 voix pour le Chemin Vert. 1993 signe la revanche du Chemin Vert !...
Kiosque supprimé, puis reconstruit à un autre emplacement.


voir ici, Cours du Jeu de Paume de Crépy-en-Valois, sans kiosque, aujourd'hui.
voir ici nouveau Kiosque à musique de Crépy-en-Valois, cours Foch, édifié en 1993.
et Ici.

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publié par JeanMarc Mer 24 Fév 2016 13:22

La fête patronale de Crépy-en-Valois des dimanche et lundi qui suivent le 8 septembre est immuable.
12 et 13 septembre 1858 — La fête patronale de Crépy aura lieu les dimanche 12 et lundi 13 septembre. Il y aura toutes sortes de jeux ; danses sous une tente brillamment illuminée et feu d 'artifice.
14 et 15 septembre 1862 — La fête patronale de Crépy aura lieu le dimanche 14 et lundi 15 septembre. Il y aura jeux et divertissements divers, grand bal sous une tente parquetée et élégamment décorée, et un brillant feu d'artifice.
12 et 13 septembre 1880 — La Fête de Crépy. Dimanche 12, à 3 heures.— Ouverture des jeux . — A neuf heures, Grand bal, sous une tente parquetée et bien décorée. — Orchestre nombreux et choisi.
Le Lundi 13, à trois heures. — Continuation des jeux. — A neuf heures. Feu d'Artifice de la composition de M. Honoré, de Paris. — A dix heures, Ouverture du bal de nuit.
Pendant les deux jours. Brillantes illuminations. Les Marchands trouveront protection et emplacements convenables.

10 et 11 septembre 1882 — Crépy-en-Valois (Nord). Fête patronale: de 2 à 5 heures, Jeux et courses en sac, marchands forain, tirs ; 9 heures, bal de nuit, illuminations. Lundi 11, bals d'enfants, jeux ; à 8 heures ½, brillant feu d'artifice, brillantes illuminations.

11 mai 1890 — La fanfare des Enfants du Valois en concert sur le Jeu de Paume
— Voici le programme des morceaux qui seront exécutés sur le Jeu de Paume, le dimanche 11 mai, de 4 à 5 heures, par la fanfare des Enfants du Valois :
1. Jacques Coeur, allegro militaire. — 2. L'Enlevante, marche. — 3. Coquelicot, polka. — 4. Le Lac d'Azur, fantaisie. — 5. La Chanson du Tambour-Major, pas redoublé. (Le chef de musique, H. Vérin)

15 mai 1890 — La fanfare des Enfants du Valois demandée sur les autres places de Crépy.
— Crépy-en Valois. On nous écrit : Dimanche, la musique les Enfants du Valois a joué sur le jeu de paume.
Beaucoup de personnes se plaignent de ce qu’ils jouent toujours sur la même place et espèrent qu’à leur prochaine sortie, ils se feront entendre à un autre endroit, puisque la ville de Crépy possède cinq ou six places. Du reste il y avait une grande affluence de monde, car la musique les Enfants du Valois est très bonne.


7 mai 1891 — Le Jeu de Paume, également terrain d'exercice des archers.
— Crépy-en-Valois. Dimanche dernier, la Compagnie d’arc de Sainte-Agathe tirait l'oiseau sur le Jeu de Paume. Vers les quatre heures de l’après midi, après une courte lutte, il tomba sous la flèche du chevalier Bourson. L’heureux vainqueur, suivant les rites de la Confrérie, fut revêtu immédiatement des insignes royaux de la Société. Ensuite eut lieu, dans le jeu de la Compagnie, la partie du jardin. Elle fut tirée en huit points liés, la belle en six, les plus vieux d'un côté, les plus Jeunes de l’autre. La victoire resta aux anciens.

22 septembre 1892 — Inauguration du Kiosque à musique place de la Gare
— La Fête nationale du 22 septembre 1892 a été célébrée à Crépy avec un éclat tout particulier. Elle n'a rien à envier à sa sœur aînée du 14 juillet, cependant si brillante.
Le Conseil municipal, dans sa séance du 16 courant, a voté une somme de cinq cents francs pour la célébration de cette fête populaire.
Dès mercredi 21, à six heures du soir, la grosse cloche de Saint-Thomas et des salves d’artillerie annoncent la fête. L’Hôtel de Ville est pavoisé avec art. Les couleurs nationales russes flottent au milieu des couleurs françaises.
A huit heures, une magnifique Retraite aux flambeaux, à laquelle prennent part la Fanfare et la Compagnie des Sapeurs-Pompiers, parcourt la ville dans tous les sens suivie par une foule énorme. Des feux de bengale embrasent l’Hôtel de Ville ; de nombreux pétards tirés par les habitants donnent à ces préparatifs un caractère d’enthousiasme unanime.
Jeudi matin, 22, la vieille capitale du Valois se réveilla au son de la cloche et au bruit des salves. Les habitants arborent leurs drapeaux. Chacun se prépare à fêter dignement cette solennité.
A dix heures, une distribution de secours est faite à plus de cent indigents.
A deux heures, réception officielle du Conseil municipal et des Fonctionnaires par M. le docteur Chopinet, notre maire, assisté de ses deux Adjoints. A part M. le Curé doyen et son vicaire, retenus par leur ministère et qui se sont fait excuser, tous les fonctionnaires de la ville sont présents.
L’assemblée se forme en cortège en face de l'Hôtel-de-Ville, au son de la Marseillaise jouée par la Société de Musique Les Enfants du Valois, et se dirige vers l’avenue de Senlis, où est dressée une estrade et où a lieu un Concours de Vélocipèdes. Le cortège prend place sur l’estrade et les courses commencent. Vingt prix sont à la disposition des concurrents. Cinq courses, entrecoupées par quelques morceaux de musique, ont lieu à des distances variées. Puis vient la distribution des prix aux vainqueurs.
Le cortège se dirige ensuite, musique en tête, suivi de la presque totalité des habitants, place de la Gare, où un Kiosque vient d’être construit, et où la musique prend place pour la première fois. Nos musiciens régalent la foule qui les entoure par quelques uns des plus beaux morceaux de leur répertoire.
Le soir, les édifices publics sont brillamment illuminés. La foule se dirige vers la place de la Couture où a lieu un bal gratuit et où sont installés un manège de chevaux de bois et divers jeux et boutiques. Les promeneurs longent la Grande-Rue, à l’extrémité nord de laquelle une surprise très agréable, due à l’initiative et au patriotisme des commerçants installés sur ce point, frappent leurs regards ; la rue est ornée de sapins à droite et à gauche ; des guirlandes de lanternes vénitiennes traversent la rue, puis, sur deux bandeaux enjambant également la rue, on lit ces mots, peints en grosses lettres : Centenaire de 1792. — Honneur à nos ancêtres.
La soirée, ou plutôt la nuit, s’écoule magnifique, nos jeunes danseurs sautent à qui mieux mieux ; les enfants tournent sur les chevaux de bois, les hommes s'adonnent aux jeux qui leur plaisent. Il y en a pour tous les goûts, et tout cela au milieu du bruit de mille et mille pétards tirés par ceux qui ne dansent ni ne jouent.
En résumé la journée a été excellente pour la République dans la capitale du Valois.
(Journal de Senlis 25 septembre 1892)

9 et 10 juin 1894 — Programme du Grand concours musical. Vin d'honneur de réception sous le Kiosque de la gare.
— Grand concours de musiques, d'harmonie, de fanfares et de trompes de chasse, organisé par la Fanfare les Enfants du Valois, le dimanche 10 Juin 1894.
Présidence d’honneur de M.le marquis de Fleury, ancien maire de Crépy, chevalier de la Légion d’honneur, et de M. Maxime Clair, président d’honneur de la Fanfare, et sous le patronage de MM. Franck Chauveau, sénateur, et Gaillard, député. Programme général :
Le Samedi 9 Juin, à neuf heures du soir : Grande Retraite aux flambeaux, organisée par la Fanfare les Enfants du Valois, avec le concours des Sapeurs-Pompiers.
Le Dimanche 10 Juin, au matin : à neuf heures, Vin d’honneur offert aux Sociétés musicales, sous le kiosque de la gare.
A neuf heures et demie : Réception du Jury, à la gare, par les membres du Comité.
A dix heures : Concours de lecture à vue, à huis-clos, et de quatuor pour les Trompes de chasse.
Le soir, à une heure : Concours d’exécution, suivi, aussitôt après, du Concours d’honneur.
A cinq heures : Défilé de toutes les Sociétés musicales, partant de l’avenue de Senlis et se rendant place de la République.
A cinq heures et demie, place de la République ; Exécution du morceau d'ensemble, le Valois, par H. Vérin, dirigé par l'auteur.
Aussitôt après : Distribution des Récompenses.
A sept heures : Banquet officiel, sous la tente de M.Gourlet, place de la Hante.
A neuf heures : Grand Bal de nuit, sous la même tente, avec orchestre nombreux et choisi.
Illuminations générales de la Ville.
Les souscriptions seront reçues au secrétariat de la Mairie, au prix de 6 fr.
Il est encore décidé de demander aux entrepreneurs de charpente de la ville de Crépy un plan avec devis et prix pour l’installation, place de la République, d'une tribune couverte et destinée à la distribution des récompenses.

52 sociétés musicales et 1.600 musiciens participeront à cette fête grandiose au milieu d'une ville pavoisée de tous côtés, au milieu d'un torrent humain selon les témoignages.
Les épreuves se dérouleront aux emplacements désignés : l’Hôtel de Ville, l'Hospice, l’Ecole des garçons et celle des filles, la cour de la Gendarmerie et l'ancien pensionnat de Saint-Arnoul.

2 mai 1897 — Ultime décision du Conseil municipal concernant le transfert du Kiosque à musique.
— Le Conseil municipal de Crépy s’est réuni en séance extraordinaire hier, vendredi, à huit heures un quart du soir, sous la présidence du Dr Chopinet, maire.
Etaient présents, tous les membres, exceptés MM. Congis et Vernier.
M. Fasquelle lit le rapport de la commission nommée à la dernière séance pour étudier la question du square de la gare et du kiosque.
La commission estime que les motifs qui ont décidé la ville à se désintéresser de cette affaire n'ont pas changé ; tout au contraire, la situation est moins bonne encore maintenant, car, lorsque la question a été portée au Conseil en février, celui-ci aurait pu acquérir le square pour 14.000 francs, tandis qu'aujourd'hui il lui en faudrait 17.000, et l'état des finances est tout aussi précaire.
De plus, la prétention de M. Vaillant, exigeant une clause par laquelle la ville s'engagerait à ne construire sur cet emplacement aucun établissement pouvant faire concurrence à son café, est inadmissible.
La commission donc, repousse à l'unanimité les offres de M. Vaillant et demande le maintien du vote du 12 février.
Elle n 'en adresse pas moins ses remerciements aux généreux souscripteurs qui ont offert 5.000 francs pour cet achat, bien qu'elle ne puisse les accepter. (...)
Le Conseil a donc adopté les conclusions du rapport par 13 voix contre 7 et 4 abstentions.
Sur la proposition de M. Néry, le Conseil procède ensuite au vote sur l’emplacement où devra être reconstruit le square ; bien entendu, chaque conseiller plaide pour son quartier. Enfin le Jeu de Paume est choisi par 11 voix, contre 8 données au Chemin vert.

6 mai 1897 — Le dernier concert sur le Kiosque du Square de la Gare.
— Manifestation significative. La Fanfare les Enfants du Valois a donné dimanche dernier, 2 mai, au square de la gare, un grand concert. La population de la ville s'y est rendue en foule ; plus de deux mille personnes s’étaient groupées autour du Kiosque.
M. Chopinet s’y trouvait aussi. Il a été surprendre, dans les groupes, plus d'une allusion désobligeante pour lui ; car sa présence n’a fait qu’accentuer le mécontentement de tous contre lui, provoqué par son acte d’autorité ; et l’on ne ne gênait pas pour regretter tout haut la prochaine transformation de cette place, qui donne un aspect si caractéristique à l’entrée de la ville.

14 juillet 1897 — Inauguration, non sans mal, du Kiosque à musique reconstruit sur le cours du Jeu de Paume.
— Une mesure anti-démocratique. Bien que le Conseil municipal de Crépy-en-Valois ait voté le crédit ordinaire pour la fête du 14 Juillet, l'administration municipale, c’est-à-dire M. l'adjoint Néry, a pris sur lui de les supprimer, sous prétexte de l'état de santé du maire.
Or, si la santé de M. le docteur Chopinet est ébranlée, s’il vient de subir une troisième opération, au dire même de ceux qui sont bien placés pour être exactement renseignés, il est en voie de convalescence et tout danger serait actuellement conjuré. Et c’est le moment que l’on choisit pour priver tous les habitants de la ville de Crépy des réjouissances sur lesquelles ils comptaient et pour lesquelles ils ont payé !
Aussi cette mesure intempestive a-t-elle été très mal accueillie par toute la population ; par les ouvriers qui ont congé demain et se voient frustrés des fêtes qui devaient délasser de leurs travaux ; par les commerçants qui risquent de perdre un gain légitime. « Le maire, disent-ils, n’est pas mort, pour qu'on nous force à porter le deuil. »
Il est vrai que M. Néry avise généreusement les habitants que « l’absence de réjouissances n’exclut en rien leur initiative privée » ; c’est vraiment bien aimable à lui.
Seulement les habitants de Crépy prennent mal la plaisanterie ; il est, en effet d'un goût douteux de les inviter à faire les frais de réjouissances pour lesquelles le Conseil a déjà voté des crédits, lesquels sont fournis par des contributions prises dans leurs poches ; c’est payer deux fois pour la même chose.
Néanmoins, on ne s’est pas découragé et grâce à l’initiative des commerçants et des jeunes gens de la ville, la fête nationale de Crépy sera dignement célébrée.
Voici, à titre de document, le texte de l’affiche qui porte à la connaissance de la population le fruit des bizarres méditations de M. Néry :

Fête nationale du 14 juillet.
L’adjoint faisant fonctions de Maire de la ville de Crépy, informe ses administrés que, comme les années précédentes, le Conseil municipal a voté un crédit pour la célébration de la fête nationale.
En raison de l'état de santé de M. le docteur Chopinet, maire, la fête n’aura pas son éclat accoutumé, et l’administration municipale, d'accord avec la commission des fêtes, a arrêté pour cette année le simple programme ci-après :
Le mardi soir, 13 juillet, et le lendemain 14, la fête sera annoncée par des salves tirées au son de la cloche communale.
Le mercredi 14, à 10 heures du matin, une distribution de secours sera faite aux indigents.
A 4 heures, sur le cours du Jeu de Paume, inauguration du kiosque par la fanfare.
Le soir, l'Hôtel-de-Ville et les édifices publics seront illuminés.
L'absence de réjouissances officielles n'exclut en rien l'initiative privée des habitants qui sont invités à pavoiser et illuminer leurs habitations et restent libres d’organiser telles réjouissances qu’il leur plaira. Ils sont priés d’éviter avec soin tout ce qui pourrait occasionner des accidents.
Les cafés et débits de boissons sont autorisés à rester ouverts la nuit du 14 au 15.
Mairie de Crépy, le 7 Juillet 1897. L'adjoint faisant fonction de maire. Signé : Néry

Et pour bien montrer que cette mesure, rencontre peu l'approbation de la population, nous dirons que les commerçants de la place de la République ont organisé un grand bal gratuit pour le soir du 14 juillet et que les réjouissances suivantes, dues à l'initiative privée, ont été organisées :
Ce soir mardi, à 9 heures, retraite aux flambeaux par des jeunes gens de la ville avec le concours de musiciens et de clairons des diverses Sociétés.
Demain 14, à 4 heures et demie, séance de gymnastique dans la salle de La Française.
Inauguration du tir à la carabine dans le jardin de cette Société, décoré pour la circonstance.
A 5 heures, jeux pour garçons et filles sur le Jeu de Paume, organisé par les limonadiers du quartier.
1° La poule en brouette, pour les jeunes gens.
2° Le Jeu des sabots pour les enfants.
3° La grenouille en brouette pour les jeunes filles.
4° Le jeu des pots cassés, pour les jeunes filles.
A 9 heures, place de la République, grand bal gratuit organisé par les commerçants de l'endroit.

Voici le programme du concert qui sera exécuté pour l'inauguration du kiosque de la musique, le 14 Juillet, à 3 h heures et demie.
1. Allegro, marche. Mérat. — 2. La Croix de Fer, ouverture dramatique. Chargniaux. — 3. Polka. X... — 4. Fête Watteau, fantaisie-ballet, Coquelet. — 5. Marche Triomphale. Mullot.
Le soir, l’Hôtel-de-Ville et les édifices publics seront illuminés.

19 juin 1898 — Faute de Kiosque et de musique sur la place de la Gare, on se contente de la musique des Chevaux de bois.
— Fête du quartier de la Gare. Dimanche dernier, la fête du quartier de la Gare a eu un plein succès ; favorisés par le beau temps, les promeneurs ont été assez nombreux, et ce n’est que vers deux heures du matin que la musique des chevaux de bois et le bal commencèrent à s’apaiser.
Nous avons remarqué que, contrairement aux années précédentes où le kiosque de la musique existait encore, la fanfare les Enfants du Valois n’est pas venu e se faire entendre sur la place de la fête.

Hôtel Café de la Gare appartenant anciennement à Vaillant ; cédé ultérieurement à Delbez, puis à Lapchin.
L'emplacement aujourd'hui se situe à l'angle des avenues Victor Hugo et Paul Pauchet, sur la place de la Gare, café hôtel au coin avenue victor hugo et avenue paul Pauchet (anct avenue de la gare ou carnot)
(Le 3 décembre 1910, se crée l'Association Société colombophile l'Amicale du Valois ayant son siège social chez M. Lapchin, café de la Gare, Crépy-en-Valois.)
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13 juillet 1902 — Programme de la Fête Nationale à Crépy-en-Valois. Concert au Kiosque du Jeu de Paume.
— Dimanche 13 et le lendemain matin, la fête sera annoncée par des Salves tirées au son de la cloche communale. Le même soir, 13 juillet, à neuf heures et demie, aura lieu une Retraite aux flambeau avec le concours de la Fanfare, de la Société de trompettes et de la Subdivision des sapeurs-pompiers.
— Le 14 juillet, à dix heures du matin, distribution de secours aux indigents.
A deux heures et demie, Concert au kiosque, par la Fanfare et la Société de trompettes.
A quatre heures, place Gambetta, Jeux pour garçons et filles. — Des prix seront décernés aux vainqueurs.
A neuf heures, bal public et gratuit sur la place de la République.
L'Hôtel-de-Ville et les édifices seront illuminés.
Les débits de boissons sont autorisés à rester ouverts la nuit du 14 au 15.

9 septembre 1906 — Concert au Kiosque
— Aujourd'hui, dimanche, la société musicale que dirige avec tant de dévouement, M. Paquet, donnera au kiosque, sur le terrain de la fête, un concert dont voici le programme :
Le Bienheureux, Leroux — Saragosse, fantaisie espagnole, Jongers — Les Vêpres Sicilienne, fantaisie, Verdi — Polka des Grelots, Signard — La Grève des Musiciens, Geng.

13 septembre 1906— La Fête patronale de Crépy-en-Valois
— La Fête patronale de Crépy a été, cette année favorisée par un soleil radieux. Dimanche l'animation a été considérable et les boutiques ainsi que les manèges de chevaux de bois et balançoires n’ont pas manqué de clients. L’après-midi après un concert donné par les « Enfants du Valois », la foule se portait au Chemin Vert où devaient se donner les jeux. A la nuit, les portiques montés à l'entrée de la fête s'illuminaient, puis les premiers sons de l'orchestre retentissaient sous la tente et le bal commençait pour ne finir qu’à deux heures du matin.
Le lendemain, le bal d’enfants eut son succès habituel ainsi que de nouveaux jeux et le soir un magnifique feu d’artifice était tiré sur la place de la République.
Le mardi, la fête continuait et le soir un bal public réunissait les danseurs qui s'en donnaient à cœur joie.


26 mai 1907 — Concert au Kiosque perturbé par des enfants légèrement agités.
— Le Concert de jeudi. — Par suite du mauvais temps, le concert qui devait être donné samedi dernier a été remis à jeudi. Nombreux étaient les promeneurs venus pour applaudir nos sympathiques musiciens qui se sont encore surpassés. L'ouverture de Philine a été très goûtée ainsi que la charmante valse Le Retour à la vie. Il est regrettable cependant que certains parents ne puissent empêcher leurs enfants de courir autour du kiosque et de crier, empêchant ainsi les auditeurs d'apprécier les beautés détaillées par les « Enfants du Valois ». Un peu de bonne volonté et tout ira pour le mieux avec l'aide de la police locale.

30 mai 1907 — Le départ du Kiosque de la Gare vers le Jeu de Paume n'empêche en rien la fête de la gare de perdurer.
— La Fête de la Gare. Grâce au beau temps, la Fête du quartier de la gare a été très réussie. Nombreux étaient les promeneurs qui vinrent autour des chevaux de bois et des boutiques, passer l'après-midi. Le soir, un bal des plus animés eut lieu, où jeunes filles et jeunes gens se livrèrent avec entrain aux délices de la danse.

24 mai 1908 — Concert des Enfants du Valois au Kiosque.
— Ce soir, Samedi, les Enfants du Valois se feront entendre au Kiosque, de 8 h. ½ à, 9 h. ½ du soir, dans un concert de nuit dont voici le programme :
Le Lorrain, allegro militaire. Leroux — Jeanne Maillotte, ouverture. Raynaud — Panache et Pompon, mazurka. Andrieu — Dans les Bois, fantaisie. Antony Violot — Les fraises, défilé. Parès

24 et 25 mai 1908 — Fête du Quartier mal tracé de Crépy-en-Valois
— A deux heures et demie, Courses vélocipédiques — De 3 à 4 heures, Concert par les Enfants du Valois. — De 4 à 5 heures, grand Concert par le Ralliement.
Le lundi 25, à 2 heures. — Jeux divers pour jeunes gens — Courses à pied, Courses en sac, Courses aux drapeaux.
Les deux jours de fête, Bal de nuit à grand orchestre. Chevaux de bois, Boutiques foraines.
Au Ralliement. — Demain, 25 mai, de quatre à cinq heures, la Société de Trompettes Le Ralliement donnera, à la fête du Quartier mal tracé, un concert dont voici le programme :
Allegro militaire. — Fantaisie pour trompette solo. — Montfort, pas redoublé. — Le régiment en campagne, fantaisie. (Le trompette-major, Thieffine.)


21 juin 1908 — Fête du quartier de la Porte de Paris de Crépy-en-Valois
— Demain dimanche, à 3 heures, la Société Musicale les Enfants du Valois donnera un concert de 3 à 4 heures de l’après-midi, place de la Porte de Paris. Programme :
Le Malgache, allégro militaire. Bajas. — Gabriele de Vergy, fantaisie. Mourgue. — Polka des Grelots. Signard. — Casa Nova, défilé. Petit. (Le directeur, Paquet.)
Le lendemain lundi, à 4 heures, Jeux divers. Des prix seront décernés aux vainqueurs.
— Le soir de ces deux jours, Bal gratuit et feu d’artifice.
— Attractions diverses.
Les Trompettes du Ralliement en déplacement à Soissons
— Demain, dimanche, la Fanfare de trompettes « Le Ralliement » se rendra au Festival-Concours de Soissons. Le boulevard de Strasbourg lui a été désigné comme lieu de concours.
Nos meilleurs souhaits de succès à nos concitoyens.


12 août 1909 — Concert de nuit au Jeu de Paume
— Concert de Nuit. La société musicale Les Enfants de Valois a fait passer, samedi soir, à ses auditeurs, quelques moments vraiment agréables.
Mentionnons particulièrement l'excellente exécution de la Grande Valse de Chabas, le Retour à la Vie, morceau déjà entendu, mais interprété ce soir avec un très louable souci de nuances surtout dans la graduation des crescendo. Nous dirons également beaucoup de bien de l'exécution de la ravissante fantasia de Messager sur Véronique. Il y a un progrès très sensible que nous constatons avec un réel plaisir.
Avec les deux derniers morceau du programme, Panache et Pompeu, mazurka d'Andrieu, et Gai Printemps, polka de Tavan, le concert s'est fort aimablement terminé et les amateurs de sauteries s'en sont donnés à coeur joie en tourbillonnant sur le Jeu de Paume.


26 mai 1910 — Quelques nouvelles des Enfants du Valois et des Trompettes du Ralliement.
— Concert de nuit. Voici le programme du concert que doit donner la Fanfare les Enfants du Valois, samedi prochain, 28 courant, de 8 h. ½ à 9 h. ½ du soir, au kiosque du Jeu de Paume.
1. Marche des petits Crâneurs. Watelle. — 2. Graziella, ouverture. Andrieu. — 3. Marie-Henriette. Montagne. —4. Caprice, mazurka. Nicaise. — 3. Fiançailles, valse. Werly. (Le Chef de Musique, G. Paquet.)
— Nos Trompettes. Le Ralliement de Crépy s'est fait entendre et applaudir dimanche dernier, de 4 à 5 heures, sur la place de la Gare, où se tenait la fête du quartier de la Porte de Paris. Des raffraichissements ont été offerts aux excellents instrumentistes par les débitants, organisateurs de la fête.
— La Société doit prendre part, le 26 juin prochain, au concours de La Plaine Saint-Denis

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13 et 14 juillet 1912 — Programme de la Fête Nationale.
— La commission des fêtes d’accord avec l'administration municipale a arrêté le programme suivant pour la fête Nationale du 14 juillet.
Samedi soir 13 juillet. — Annonce de la fête : Salves d’artillerie, sonneries de cloches, à 9 heures, retraite aux flambeaux avec le concours des diverses sociétés municipales.
Dimanche 14 juillet. — A 10 heures du matin, distribution de secours aux indigents ; à 2 heures ½, réunion générale à l’Hôtel de Ville, puis défilé jusqu’à la gare.
Auditions musicales sur les différentes places du parcours ; place de la République, revue des sociétés, remises des récompenses, lâcher de pigeons par « la Colombe du Valois » ; retour à l’Hôtel de Ville, vin d’honneur offert à tous les membres du cortège ; à 4 heures, place Gambetta, jeux divers pour garçons et filles ; à 9 heures, bal public et gratuit, place de la République, sous :1a direction de M. Blondiaux.
Pendant toute la durée de la fête pavoisement et illuminations des édifices publics.
A l’occasion de cette journée de réjouissances publiques les débits de boissons sont autorisés à rester ouverts la nuit du 14 au 15 juillet.


Crépy-en-Valois - Kiosque du jeu de Paume — Le Jeu de Paume après un bombardement en 1918

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14 au 16 septembre 1924 — Fête patronale de Crépy-en-Valois
— Le Dimanche 14 : à 14 h. 30, à l’escalier du Jeu de Paume : départ du Tour pédestre de Crépy (5 kilomètres environ) Challenge offert par la Ville de Crépy-en-Valois ; épreuve réservée aux coureurs appartenant à une Société affiliée à la F.F.A.
Au Kiosque du Jeu de Paume : Grands Concerts Publics à 15 h. 30, par la Société Musicale « Les Enfants du Valois » et à 17 heures, par la Société de Trompettes « Les Amis Crépynois ».
Entre les deux Concerts : Remise du Prix de Vertu Veuve Normand-Magnan.
A 21 heures, sur le Jeu de Paume : Grand Bal Public et Gratuit
— Le Lundi 15 : à 14 heures, sur le Chemin Vert : Jeux divers pour les enfants.
A 17 heures : Epreuves Sportives réservées aux athlètes Crépynois : 60 mètres (minimes) ; 60 mètres (juniors) ; 100 mètres et 400 mètres (adultes) ; lancement du poids. — Nombreux prix aux vainqueurs.
A 21 heures, Place de la République : Grand et brillant feu d'artifice de la Maison Ruggieri.
A 22 heures, sur le Jeu de Paume : Bal Public et Gratuit.
— Le Mardi 16 : Continuation de la Fête. Exposition de Pigeons voyageurs par « La Colombe du Valois ».
Manège de chevaux de bois, Balançoires, Tirs, Confiserie et Attractions diverses.
Brillantes illuminations électriques. Le Maire invite les habitants à pavoiser et à illuminer.

26 juin 1927 — La fête fédérale de musique du 24 Juillet à Crépy-en-Valois
— 23 Sociétés ont répondu à l’invitation qui leur avait été adressée. Une 24e (la Chorale de Puteaux), société musicale en excellence, donnera également son adhésion.
Le morceau d’ensemble sera joué place de la République. Le Concert de gala aura lieu au Jeu de Paume. Il sera exécuté par l’Harmonie de Compiègne, Saint-Gobain et la Chorale de Puteaux.
Le soir, illumination du Jeu de Paume, fête théâtrale par le Cercle artistique et bal public


22 septembre 1928 — Concert de la Société musicale de Crépy.
— Ce soir, de 21 h. à 22 heures, dernier concert estival de la Société musicale.
Au programme : 1. Marche italienne (J. Rousseau) ; 2. Divertissement pour cornet (Andrieu) ; 3. Finale de l'Italienne à Alger (Rossini) ; 4. Ouverture de la Poupée de Nuremberg (Adam) ; 5. Perruche et Pic, polka pour deux cornets (Hemmerlé).


Crépy-en-Valois - Kiosque du Jeu de Paume — Kiosque reconstruit après destruction lors d'un incendie.
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A Crépy-en-Valois, comme dans bon nombre de villes situées dans une région militaire, l'habitant est dans l'obligation de loger les militaires, en cas de détachement ou de déplacements, à défaut de pouvoir leur servir des bâtiments militaires. Crépy n'ayant pas de caserne à disposition, tous les ans, les Crépynois, accueillent et logent bon gré mal gré, plus de 500 militaires accompagnés de leurs centaines de chevaux.
7 et 8 juillet 1891 — Crépy-en-Valois. Un détachement du 17e d’artillerie, rejoignant sa garnison, logera à Crépy les 7 et 8 juillet 1891.
L’effectif comprend : 26 officiers ; 468 soldats ; 355 chevaux et 35 voitures.

30 mai 1895 — Le Maire de la ville de Crépy informe ses administrés qu’une colonne du 17e régiment d’artillerie, composée de 32 officiers, 510 sous-officiers et soldats et 279 chevaux, logera à Crépy le 5 juin prochain. Les officiers seront logés chez les personnes qui en logent habituellement ; les sous-officiers et soldats, vu leur grand nombre, seront répartis, dans toute la ville, chez les personnes des quatre premières catégories, en commençant par celles qui n’ont pas logé, lors des derniers passages.
Les chevaux seront logés dans les différentes écuries de la ville de Crépy et des écarts.

4 juin 1908 — Logement de Troupes. 30 officiers, 450 sous-officiers et soldats, 250 chevaux du 27e d'Artillerie logeront le 9 juin à Crépy.
1ère catégorie. — Officiers. — Toute personne n'ayant logé que deux jours en 1907.
Sous-officiers. — Toutes les personnes n’ayant logé qu'un jour en 1907, de la place d’Aragon à la rue Nationale, en suivant l’ordre alphabétique des rues.
2e catégorie. — Soldats. — Toutes les personnes n’ayant pas logé en 1907. Les chevaux seront répartis entre les diverses écuries de la ville et des écarts.
Le dimanche 7 juin, une avant-garde du même corps logera à Crépy, avenue Pasteur, rue de Lévignen et rue Saint-Lazare.

9 septembre 1906 — Un cafetier récalcitrant.
— Crépy-en-Valois. Un bon conseiller municipal. — Dimanche dernier, le nommé Dupuis, conseiller municipal et débitant de boissons (à quand l'interdiction du cumul)(sic) ne voulut pas laisser un officier entrer chez lui, constater s’il y avait de la place pour loger quelques soldats. Devant son attitude grossière et menaçante il fut décidé que l'établissement de ce marchand de vins, tout conseiller municipal qu'il était, serait interdit aux troupes. Et l'on plaça devant sa porte un factionnaire, baïonnette au canon. La leçon sera bonne espérons-le !

Petit concert au Kiosque du cours Foch le 9 juillet 2013.
Zumba sur le Kiosque du cours Foch le 22 août 2014.
Chevaux au Kiosque du cours Foch le 29 mai 2013.

La Fanfare des Enfants de Valois vole de succès en succès, remporte prix sur prix.
15 juin 1893 — Concours musical de Nanteuil
Ainsi qu’on peut le voir par le compte rendu du concours de dimanche dernier à Nanteuil, la fanfare les Enfants du Valois a remporté les récompenses suivantes :
ler prix de lecture à vue, palme de vermeil. ; 1er prix ex aequo d’exécution, couronne de vermeil.
1er prix du concours d’honneur, à l’unanimité des membres du jury, couronne de vermeil.
Cette Société et son vaillant chef, M. Vérin, méritent toutes les félicitations.

1er juin 1895 — Concours musical de Lizy sur Ourcq
Le 1er juin 1895 au concours musical de Lizy sur Ourcq, les Enfants du Valois remportent le 1er prix des Fanfares en 2e division, devant la Lyre Meldoise.
24 mai 1903 — Grand Concours musical d'Auteuil
Le 24 mai 1903 les Enfants de Crépy en Valois, en 3e division, remportent le 2e prix de lecture à vue et le 2e prix d'exécution au Grand Concours musical d'Auteuil.
22 mai 1910 — Grand Concours de musique de Billancourt
Notre Société musicale les « Enfants du Valois » prenant part le dimanche 13 mai dernier, jour de la Pentecôte, au Grand Concours de musiques de Billancourt-Paris où elle figurait en deuxième division, deuxième section, y a remporté les magnifiques récompenses suivantes :
ler prix de lecture à vue. ; 1er prix d’exécution. ; 1er prix d’honneur. ; Prix de direction au chef, M Paquet.
Ces résultats remarquables sont la consécration dés progrès que nous avons régulièrement soulignés après chacun des concerts de notre fanfare.

3 juillet 1912 — Concours de Vanves
Le 3 juillet 1912, au Concours de Vanves, les Enfants du Valois sont titulaires du 1er prix des Fanfares en lecture, exécution et direction.

Crépy-plage au Kiosque du cours Foch le 29 juillet 2014.

Formations musicales actives en 1909 à Crépy-en-Valois :
Les Enfants du Valois (fanfare), président Dr Chopinet, direction G. Paquet, 59 exécutants ;
Symphonie du Cercle artistique, fondée en 1901, président Guillet, direction Verin, 20 exécutants ;
Le Ralliement (trompettes), président Punant, direction Moinat, 25 exécutants.
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Re: Kiosques à Musique

CRESPIN - Place Verte
(NORD)
Ville située à la frontière belge, Crespin, dont les Mines éponymes se trouvent en fait sur la commune de Quiévrechain, doit son développement industriel à la métallurgie.
La population essentiellement ouvrière va s'accroître très significativement à partir de 1882 avec la création des usines A.N.F., Ateliers de construction du Nord de la France, dans le quartier dit du Blanc-Misseron, situé au sud de la ville, à cheval sur Crespin et Quiévrechain. Cette filiale de la société belge La Métallurgique construit des ouvrages liés aux chemins de fer, notamment des tabliers métalliques de pont, tels le pont du Bourget sur la rivière de Leysse en 1884, puis se spécialise, à partir de 1885, dans la construction de locomotives et wagons.
En 1885, les A.N.F. comptent un personnel de 1.100 personnes, en 1914 plus de 2.000.
Les activités ludiques allant de pair avec l'accroissement de la population, deux sociétés musicales principales sont créées : la société philharmonique de Crespin comptant 42 musiciens et l'Union Chorale de Blanc-Misseron qui réunit près de 70 chanteurs.
Ces musiciens vont bien entendu s'efforcer d'obtenir un Kiosque à musique, et ce, d'autant plus que la plupart des communes avoisinantes, tant belges que françaises possèdent le leur.
Un premier Kiosque à musique, de forme hexagonale est édifié sur la place Verte, devant le bureau des Postes, avant 1907. Muni d'une couverture en zinc, colonnes de fonte, gardes-corps en fer forgé et soubassement empierré, on y accède grâce à un escalier de six marches.
La Place Verte est située en plein centre-ville du
vieux Crespin, tandis que les usines ferroviaires de Blanc-Misseron sont, quant à elles, installées à l'extrême sud de la ville, tout comme les habitations ouvrières ; un second Kiosque à musique va donc être construit sur ce quartier, place des A.N.F., à quelques mètres de l'entrée des usines. De même structure que le premier, de forme octogonale, un escalier d'une dizaine de marches y donne accès.
Le conflit de 1914-1918 voit Crespin occupé par l'armée allemande pendant ces quatre années, dès la fin août 1914, à l'instar de toute la région valenciennoise ; la ville subit d'importants dégâts matériels, dont l'église Saint-Martin.
La guerre de 1940 sera encore moins clémente avec Crespin : en avril 1944, de nombreux bombardements alliés vont détruire les usines de Blanc-Misseron, qui seront reconstruites après le conflit.
Les kiosques à musique, en dépit des événements, sont restés debout. Un terrain de basket est installé, dans les années 1950, devant le Kiosque des A.N.F.
Dans les années 1960-1970, les deux Kiosques à musique sont supprimés pour faire place à ... de "belles places de parking"...
Les Ateliers de construction du Nord de la France sont repris en 1989 par le groupe canadien Bombardier.
Aujourd'hui, la place des A.N.F. qui n'a apparemment plus de dénomination, se situe rue Bataille ; la place Verte est rebaptisée place Charles Thisse — vraisemblablement du nom d'une"sommité" locale : Charles Thisse, instituteur en 1899 à Crespin, reçoit la rosette d'Officier de l'instruction publique en 1905.
Kiosques supprimés.


voir ici Place Charles Thisse, anciennement Place Verte à Crespin, sans kiosque à musique aujourd'hui.

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publié par JeanMarc Lun 29 Fév 2016 13:16

Crespin - Kiosque et bureau des Postes Place Verte — Bureau des Postes et Eglise Saint Martin
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voir ici rue Bataille, anciennement place des A.N.F. à Crespin, sans kiosque à musique aujourd'hui.

CRESPIN - Kiosque Place des Ateliers du Nord de la France
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publié par JeanMarc Mar 1 Mar 2016 12:44

Crespin - Kiosque place des Ateliers du Nord de la France, quartier Blanc-Misseron.

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Le 26 août 1877, on voit la Société philharmonique de Crespin participer au grand Concours musical du Cateau, dans la section Harmonie, en seconde division.
Les 6 et 7 juin 1897, les 68 chanteurs de l'Union Chorale de Blanc-Misseron font le déplacement à Courbevoie pour participer au Concours international de musique.


Sociétés musicales actives à Crespin et Blanc-Misseron en 1909 :
Société philharmonique de Crespin (harmonie), président François, 42 exécutants ;
Union chorale de Blanc-Misseron, président Victor-Emile Mary, direction Deramaix, 82 exécutants ;
Harmonie de l'Industrie et du Commerce de Blanc-Misseron, direction F. L'Heureux.
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Re: Kiosques à Musique

CREST - Quai des Marronniers
(DRÔME)
Au vu du dessin d'Olivier Le May (1734-1797), des promenades plantées d'arbres existent déjà le long de la Drôme en 1780, tant en amont qu'en aval du pont de Crest. La promenade du Quai des Marronniers, est donc vraisemblablement contemporaine de ce dessin. Promenade, mais également emplacement consacré aux activités ludiques crestoises, concerts, fêtes, foires : 17 janvier Saint-Antoine, 23 février, 24 juin Saint Jean-Baptiste, 29 et 30 juin Saint Pierre, 6 août, 22 septembre Saint Ferréol et 20 décembre.
Lors du grand concours-musical international du Trocadéro à Paris de janvier 1885, la Fanfare de Crest qui s'aligne en seconde division obtient les premiers prix d'exécution et de soli ; en 1895, elle est primée à Marseille en première division et, en 1897, toujours à Marseille, mais passée en division supérieure, elle remporte trois prix au concours, sous la direction de M. Donnier.
Aussi, compte tenu de leurs méritables succès, les 44 musiciens de la Fanfare vont tarabuster le Conseil municipal pour obtenir un Kiosque à musique et, dès avant 1891, celui-ci est édifié sur le Quai des Marronniers. Constitué d'une structure en bois, il sera nécessaire de le remplacer bientôt par un Kiosque en fonte et fer forgé, et ce, d'autant que sa voisine la Drôme, sortant de son lit de temps à autre, n'arrange pas l'état du bois qui le constitue.
Dès 1892, des chaises et des bancs sont fournis au public du Kiosque, moyennant 0 fr. 50 pour les chaises et 0 fr. 25 pour les bancs.
La Fanfare de Crest sera bientôt rejointe sur le kiosque par les deux autres sociétés musicales crestoises, la Chorale la Lyre et la Fanfare l'Indépendante.
On sait qu'en 1896, une baraque de marchand de bonbons tenue par un certain Philippe est installée près du kiosque. Elle finit malencontreusement incendiée, dix jours avant le feu d'artifice, le 5 juillet 1896.
La municipalité crestoise, très organisée, procède à des adjudications triennales : le mardi 6 décembre 1898, à 9 heures, a précisément lieu celles concernant les travaux communaux à exécuter pour les années 1899, 1900 et 1901. Quatre lots sont à répartir : terrassements et maçonnerie, menuiserie et charpente, serrurerie, ferblanterie. M. Galland-Bélet, entrepreneur à Tournus depuis 1872, qui a proposé le Kiosque à musique n° 407 de son catalogue, en remplacement du Kiosque en bois existant, à la pérennité incertaine, remporte le lot le concernant.
Inauguré le 16 juin 1899, le nouveau Kiosque à musique est octogonal, mesure 6, 50 m de diamètre, possède des colonnes en fonte, une charpente en fer, un garde-corps et des ornementations en fer forgé et une couverture en zinc recouvrant un plafond inférieur en pitchpin et sapin. Le prix au catalogue s'élève à 3.475 francs (devis pour un kiosque identique à Morez-Jura). (1)
Outre les innombrables concerts, la promenade du Quai des Marronniers accueille ponctuellement les baraques foraines, notamment lors de la grande fête patronale crestoise de Saint-Ferréol ; de fréquents concours de boules lyonnaises y sont organisés ; pratiquement toutes les manifestations récréatives et festives de Crest passent par les Marronniers ou s'y terminent, par un grand bal ; des ascensions de ballons attirent une foule considérable.
La promenade des Marronniers est relativement préservée aujourd'hui, en dépit de la part belle donnée au stationnement de véhicules ; le Kiosque, rénové en 1986, a vaillamment résisté à quelques projets assassins.
Kiosque toujours en place.

voir ici Quai des Marronniers de Crest avec son Kiosque, aujourd'hui.
et Ici.
Quai des Marronniers, kiosque visible au fond, aujourd'hui.

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publié par JeanMarc Jeu 3 Mar 2016 12:49

Quelques uns des concerts donnés par la Fanfare de Crest en concert au kiosque du cours des Marronniers.
4 juillet 1891 — Aujourd'hui samedi, au kiosque du cours des Marronniers, concert donné par la fanfare de Crest, de 9 à 10 heures du soir. — Programme : Un Adio à la brigada d'Anconno. — Coquette, polka. — Lohengrin, fantaisie. — Ouverture fantastique. — Pst, Pst, Pst, mazurka.
30 juillet 1891 — La Fanfare de Crest donnera aujourd'hui, sur le kiosque du cours des Marronniers, à 9 heures du soir, un concert dont voici le programme :
Le Père la Victoire. — La Vallée du Lot. — Le Rêve d'Emma. — Martha.— La Brelandière.

2 octobre 1891 — La fanfare de Crest donnera, demain, soir, de 8 h. 1/4 a 9 h. 1/4, un concert dont voici le programme :
Marche crestoise. — La Somnambule, fantaisie. — La Grande Duchesse, ouverture. — Cécile, valse.


13 et 14 juillet 1891 — Fête nationale à Crest - Concert sur le Kiosque, ascension d'un ballon, grand Bal...
— Crest. Notre Fête nationale a été dignement célébrée cette année ; elle a été annoncée la veille, à huit heures et demie du soir, par la sonnerie des cloches ; à neuf heures la retraite aux flambeaux avec le concours de la Fanfare de Crest et des hommes de la compagnie des pompiers. Au retour de la retraite a eu lieu le concert sur la place de l'Hôtel-de-Ville, et l'ascension d'un ballon. Tous les monuments publics étaient très bien pavoisés et illuminés.
Le jet d'eau de la Fontaine monumentale qui se trouve devant l'Hôtel de Ville, illuminé, produisait un effet splendide.
Le lendemain, 14, jour de la fête, le réveil s'est fait au son des cloches, à 5 heures du matin ; à 9 heures a eu lieu, par la municipalité, la revue de la compagnie des sapeurs pompiers.
A 10 heures, MM. les membres du bureau de bienfaisance ont fait la distribution des secours aux indigents.
De 3 à 4 heures du soir a eu lieu le concert sur le kiosque du cours des Marronniers.
A 4 h. ½, le bal a commencé et a duré jusqu'à 6 h. ½. A 8 h. ½, la commission des fêtes et la fanfare sont allés chercher M. le maire et MM. les adjoints pour se rendre sur la place de la Liberté, où devait partir le feu d'artifice.
Arrivé sur le pont, le maire a allumé la première pièce du feu d'artifice, qui a été de tous points remarquable. La pièce principale était un immense portique avec croisement de drapeaux tricolores et au-dessus le bonnet phrygien.
Après le feu, on est allé saluer l'arbre de la Liberté, la fanfare a joué la Marseillaise et on est revenu sur le cours des Marronniers pour l'ouverture du bal champêtre ; rarement nous avons vu autant de monde. Jusqu'à une heure du matin, le bal a été très animé.
De toute part on n'entendait que des félicitations à la municipalité ainsi qu'à la commission des fêtes. Il faut reconnaître que jamais, dans notre ville, le 14 juillet n'avait été aussi bien fêté.
C'est surtout la fête de nuit qui a été remarquable, particulièrement le bal, éclairé au gaz, avec des globes aux couleurs nationales et des lanternes vénitiennes qui, dans les arbres, produisaient un effet féerique.

7 août 1892 — Concert payant de la Fanfare et de la Lyre au Kiosque, au bénéfice des sinistrés de l'inondation de la Drôme.
— Crest. Grand concert au bénéfice des inondés de la Drôme. — C'est aujourd'hui dimanche qu'aura lieu le concert vocal et instrumental organisé par les soins de la municipalité, sur le cours des Marronniers, de 4 à 6 heures du soir, avec le concours bienveillant de la Fanfare de Blacon, la Fanfare de Crest et l'Orphéon de la Lyre.
Programme : 1° Séville, boléro, Fanfare de Crest ; 2° la Vigoureuse, fantaisie, même société ; 3° les Paysans, chœur, Orphéon ; 4° Colombine, mazurka, Fanfare de Blacon ; 5° Si j'étais roi, fantaisie, même société ; 6° L'enclume, chœur, Orphéon ; 7° le Petit Duc, fantaisie, Fanfare de Crest ; 8° la Mascotte, fantaisie, Fanfare de Blâcon ; 9° Galopons, chœur, Orphéon ; 10° Diablotine, valse, Fanfare de Blacon ; 11° Entrée en ville, allegro, Fanfare de Crest.
Des chaises et des bancs seront mis à la disposition du public, aux prix de 0 fr. 50 les chaises, et 0 fr. 25 les bancs. En cas de mauvais temps le concert aura lieu salle du théâtre.

17 au 19 septembre 1892 — Fête patronale de la Saint-Ferréol. Le Kiosque très solllicité.
— Voici le programme de la fête patronale de la Saint-Férréol :
Le samedi 17, grande foire ; le soir à 8 heures, retraite aux flambeaux par la fanfare de Crest, les clairons et tambours des sapeurs-pompiers et de la société de gymnastique ; ascension d'un ballon et concert sur la place de l'Hôtel-de-Ville.
Le dimanche 18, à deux heures et demie du soir, grand concert sur le kiosque du cours des Marronniers par la fanfare du Crest et par l'orphéon la Lyre ; à 4 heures, ouverture du bal; à huit heures, illuminations et tour de ville par la retraite aux flambeaux ; à huit heures et demie, un gigantesque feu d'artifice sera tiré place de la Liberté par le célèbre pyrotechnicien Vaison ; à neuf heures, réouverture du bal.
Le lundi 19, continuation de la fête : à deux heures, jeux divers sur le cours des Marronniers ; à quatre heures, tour de ville et après ouverture du bal.
Le meilleur accueil est réservé aux étrangers.

La Fanfare de Crest s'envole de succès en succès
9 juin 1895 — La Fanfare de Crest vient de remporter au concours de Marseille les plus beaux succès.
En 1ere division, elle a eu des premiers prix aux trois concours, et en plus des félicitations au concours à vue. M. Gaymar a obtenu le 4e prix au concours de cornets à piston. Aussi une réception brillante lui a t-elle été faite par la Lyre, l'Orphéon, la municipalité, et toute la population.

13 juin 1897 — La Fanfare de Crest vient d'obtenir à Marseille trois seconds prix en division supérieure au concours à vue, au concours d'exécution et d'honneur. A son retour à Crest, elle a été reçue avec enthousiasme par la municipalité, la « Lyre » et la population. M. Donnier a remercié chaleureusement.

Crest - Vue de Crest en 1780 — Détail, plantations arborées visibles au-delà du pont, future promenade des Marronniers. Dessin d'Olivier Le May (1734-1797)
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17 juin 1900 — Une dizaine de sociétés musicales accompagnent le déroulement des courses de bicyclettes.
— Festival. — Courses. — C'est demain, dimanche, que les fêtes organisées par la Pédale Cresloise, sous les auspices de la municipalité, auront lien.
Prendront part au Festival : Fanfare de Valence, musique d'honneur, fanfare de Livron, de Chabeuil, d'Upie, d'Allex, de Bourdeaux, de Crest, Lyre Dioise, Orphéon, Lyre de Crest.
Programme de la journée : A 1 heure du soir, défilé général de toutes les sociétés par le cours des Marronniers, cours de Joubernon, rues du Marché, de la République, de l'Hôtel-de-Ville, Sadi-Carnot, avenue de la Gare, quai Neuf, Pont et Vélodrome du Champ-de-Mars.
Courses de bicyclettes dans l'enceinte du Vélodrome. Pendant les courses, concert par les sociétés musicales dans l'enceinte du Vélodrome.
Après, toutes les sociétés réunies (500 exécutants), donneront un morceau d'ensemble, « Les amis de la pédale », par H. Brunel.
Distribution des récompenses. A 4 h., concerts sur chacune des places de la ville. A 5 h. ½, la Fanfare de Valence jouera sur le kiosque.

3 septembre 1911 — Le 17e de ligne suivi du 6e d'artillerie débarquent à Crest : 1.200 militaires précédés par l'Harmonie Sainte Cécile de Romans.
— Crest. — Inoubliable journée . — La journée de dimanche 3 septembre ne peut pas être passée sous silence par les Crestois.
Notre ville jouissait déjà de la présence de près de l.000 hommes du 17e de ligne, arrivés la veille, et qui ne sont repartis que lundi matin . Au cours du séjour de ce régiment, la musique a donné deux concerts très applaudis sur le kiosque.
A 9 heures du matin, trois batteries du 6e d'artillerie (encore près de 200 hommes) venaient renforcer nos hôtes provisoires et, à 9 h. 30, trois grandes voitures déversaient encore 60 membres de l'Harmonie Sainte Cécile du patronage Saint-Hippolyte de Romans. Cette société était reçue à l'entrée de la ville par M. Victor Prudhomme qui, en termes choisis, lui a souhaité la bienvenue. Cette excellente musique s'est rendue, en jouant de belles marches, au local du Syndicat agricole.
Nos agriculteurs des deux cantons de Crest s'étaient aussi donné rendez-vous ce jour là , pour la tenue de leur assemblée générale annuelle. Plus de 300 membres étaient présents à la réunion et ont assisté au défilé organisé pour se rendre à l'église paroissiale , entendre la messe de 10 h. 30.
Ce cortège, ayant à sa tête l'Harmonie Sainte-Cécile, qui a joué sur tout le parcours, a impressionné favorablement la population.
A l'église, l'Harmonie s'est fait entendre à plusieurs reprises à la grande satisfaction des fidèles qui ont fort apprécié cette prière harmonieuse, si brillamment exécutée.
M. le curé a été très émouvant dans sa rapide allocution. Il a salué les agriculteurs présents et l'armée se trouvant dans nos murs, les associant dans un suprême hommage rendu à la patrie. Pour eux, il a eu une prière pour que la paix ne soit point troublée. Il a ensuite dégagé une leçon de l'union qui avait lieu en ce jour, des soldats et des laboureurs.
Le défilé, à la sortie de l'église, pour se rendre à la salle du banquet, restaurant Sylvestre, aux Marronniers, a aussi été très remarqué.
Le repas des musiciens et des syndicataires a été empreint de la plus franche gaieté. M. de Gaillard Bancel, ainsi que M. Gatien Almoric, ont porté des toasts applaudis ; ce dernier en langage local.
A 4 h. 30, au théâtre de Crest, une séance musicale et récréative a été donnée devant une salle comble, par l'Harmonie Sainte-Cécile de Romans et les membres du Cercle Catholique Crestois. Les musiciens romanais ont émerveillé les auditeurs par l'excellente exécution de morceaux choisis. Les jeunes Crestois ont aussi joué leurs rôles à la perfection.
Enfin le soir, à 8 heures, les infatigables musiciens de Romans ont donné, place de l'Eglise, une audition fort applaudie. La place était noire de monde, et les morceaux, exécutés d'une manière impeccable, ont démontré à la population combien cette Harmonie avait de valeur.
Cette société est repartie la nuit, et les troupiers d u 17e et du 6e, le matin du lundi pour aller, entre Chabeuil et Montmeyran , prendre leurs positions de combat.

Crest - Concerts au Kiosque des Marronniers (le Concert militaire est-il donné par le 17e de ligne relaté ci-dessus ?)
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28 au 30 juin 1913 — Fêtes de la Saint-Pierre. Concerts, Bals, Fête foraine, les Marronniers en tremblent encore !
— Crest. — Fête de la Saint Pierre. — Samedi premier jour de fête, le marché a été bien approvisionné en prévision de la consommation extraordinaire des deux journées qui suivaient.
Le soir, pompiers et fanfare ont fait une brillante retraite aux flambeaux en jouant une fort belle marche militaire.
La soirée, sous les Marronniers, a été fort animée, malgré un temps plutôt froid ; l'animation était même un peu trop forte, car pour entendre le concert donné par la fanfare, il fallait être bien près du kiosque.
La plupart des forains avaient ouvert leurs baraques et les moteurs, les boniments, les cris divers et les orgues faisaient un bruit d'enfer.
Dimanche, à 3 heures, au moment de l'office des vêpres, un concert a été donné par l'orphéon les Enfants de l'Avenir, sur la place de l'Hôtel-de-Ville, où se trouve l'église. Il y avait foule sur cette place et nos artistes, sous la direction de M. P. Michel, ont été bien applaudis.
A 4 heures, sur le cours des Marronniers, un bal populaire a eu lieu et une foule considérable visite les établissements forains.
Fêtes de la Saint-Pierre. — La deuxième journée des fêtes crestoises d'été s'est terminée dans une animation bien grande et son succès sera la consécration, pour l'avenir, de cette fête nouvellement établie.
Pour commencer, la somme habituelle n'a pas été affectée au feu d'artifice et on comprendra cette économie ; mais, pour le prix, cette attraction, où le magnésium joue un grand rôle, n'en a pas moins été réussie et fort belle comme tout ce qui sort de la maison Jacquin.
Le beau temps aidant, le cours des Marronniers a été, toute la soirée, rempli de monde et les forains ont fait d'excellentes affaires. Bal très animé.
Lundi, temps superbe pour la grande foire de la Saint-Pierre. L'affluence des arrivants est énorme et on a peine à circuler dans les rues. Les étrangers venant de loin ne seront pas déçus : jamais il n'y eut autant d'établissements forains et d'attractions d'aussi bon goût.

20 au 22 septembre 1913 — La Saint Ferréol : foire, Concert au Kiosque, Ascension Ballon, Manèges, séance de cinéma, feu d'artifice, Bal...
— Programme : les baraques foraines commencent à s'installer sur le cours des Marronniers qui sera complètement garni samedi prochain. Ce jour-là, 20 septembre, a lieu le conseil de révision du canton sud, le Comice agricole ; le soir, la retraite aux flambeaux et, sur le kiosque, le concert précédant notre fête patronale.
Dimanche 21, messe à 9 heures à la chapelle de Saint-Ferréol.
La St-Ferréol, première journée.
— Samedi, premier jour de nos fêtes locales, le temps a permis de remplir le programme, malgré de légères gouttes de pluie. Beaucoup de monde à la foire, mais peu d'affaires. Le champ de foire où se tient le comice agricole et où sont exposés les beaux sujets de l'élevage crestois est bien garni. Sont présents: MM. le préfet, sous-préfet, Loubet, ancien président, Charles Chabert, sénateur, Maurice Long, etc.
Après les opérations du jury, banquet, salle des Folies-Bergère, où tour à tour ont pris la parole M. Maurice Barral, adjoint au maire de Crest ; M. Chaix, président du comice ; M. Maurice Long, députe; M. le préfet ; M. Chabert ; enfin M. Loubet. La distribution des récompenses a eu lieu ensuite. Nous en donnerons le détail demain.
Le soir, très beau tour de ville et retraite en musique. Le départ du ballon a été très réussi et le concert, donné par la fanfare et les clairons des pompiers, parfait. L'animation a été grande sous les Marronniers jusqu'à minuit.

La Saint-Ferréol, deuxième journée.
— Bien plus belle que la précédente, vent du nord un peu frais, mais soleil assez chaud.
Par tous les trains, par voitures, autos, bicyclettes, une foule énorme envahit la ville bien décorée. Nos commerçants sont sur les dents et les bouchers, après avoir tué sept bœufs, s'acharnent sur de nombreux agneaux.
A 9 heures, la messe célébrée à l'antique chapelle de Saint-Ferréol, a été suivie par une foule pieuse ; la clique du patronage catholique s'y est rendue tambours battants et a sonné aux champs à l'élévation. M. l'abbé Lagut, vicaire, a prononcé le sermon et, de l'exemple de saint Ferréol, a tiré des conclusions pratiques. La chapelle était pleine ainsi que son pourtour ombragé.
Toute la journée l'animation a été grande, le concert et le bal ont eu lieu devant une foule énorme. Après le feu d'artifice, fulgurant et très détonnant, magnifique dans son ensemble, la foule s'est rendue sur le cours des marronniers, où on se portait littéralement. Le sol a vite été jonché de confettis.
Le cinéma faisait queue comme au théâtre ; le manège mécanique était envahi après chaque tour et l'assaut était tel qu'un support de voiture automobile a cédé et a obligé le tenancier à suspendre quelques minutes les tours pour pouvoir réparer le mal.
Une Jeune fille tenant un tir a eu la jambe atteinte par une balle de 6 m/m, mais après pansement a pu continuer son travail. La fête s'est poursuivie jusqu'à 1 heure du matin. Le tramway Valence-Crest a mis en marche plusieurs trains spéciaux.

La Saint-Ferréol, troisième journée.
— Bien que l'affluence d'étrangers ait été moindre, une animation assez grande a régné pendant la journée de lundi. Le programme de cette dernière journée a été présenté dans tous ses détails et aucun quartier n'est resté isolé. Le matin, place des Alouins, concert et jeux divers ont attiré en cet endroit du vieux Crest une foule joyeuse ; l'après-midi, au champ de foire, la société de gymnastique se faisait applaudir ; enfin le soir, cours des Marronniers, le bal, l'ascension du ballon, très réussie, les divers forains, ont maintenu sur notre belle esplanade un mouvement inusité rendu encore plus actif par la bataille de confettis

Crest - Kiosque des Marronniers
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Quelques rencontres de boulistes à Crest
21 juin 1914 — Grand concours de boules. — Le troisième grand concours de boules de la « Boule Crestoise » aura lieu le dimanche 20 juillet, cours des Marronniers.
1.000 francs de prix, championnat. 325 fr. Inscription, 10 francs par quadrette. Concours individuel de tir et de pointage. Ce concours est limité à 64 quadrettes.
Adresser les demandes d'inscription à M. A. Chaix, trésorier de la Boule Crestoise.

8 juin 1924 — Concours de boules — Le neuvième grand concours régional organisé par la Boule Crestoise (Société fédérée), avec le brillant concours des Sociétés locales, aura lieu le 15 juin, Sur le quai des Marronniers.
1.800 fr. de prix.
Les inscriptions 20 fr. par quadrette. Tirage au sort à 9 heures très précises au kiosque.

voir ici Echauffement au Kiosque des Marronniers, mai 2015.

Sociétés musicales actives en 1895 à Crest :
La Lyre de Crest (chorale), président Prudhomme, dir. Barral, 40 exécutants ;
La Fanfare de Crest, président Lodibert, direction Brunel, 44 exécutants ; en 1909, dirigée par Paillon.
L'Indépendante (fanfare), direction Bauthéac, 45 exécutants.

(1) M. Galland-Bélet a commencé son activité en 1872 à Tournus. Fabricant et négociant, métallier et ferronnier, en 1880, il vend des porte-bouteilles en fer et articles de caves, en 1895, il est primé pour sa machine à rincer les bouteilles ; son catalogue, qui s'est épaissi et diversifié au fil des années, est vaste : il va du mobilier de jardin aux mangeoires pour animaux en passant par le kiosque à musique et l'entourage tombal en fer forgé... Son successeur Blot-Galland poursuivra l'activité jusque dans les années 1936.
Publicité Galland-Bélet du 26 juin 1895, Journal Le Stéphanois
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Re: Kiosques à Musique

CREULLY - Le Kiosque et la Place
(CALVADOS)
Le chevet de l'Eglise Saint-Martin, datant du XIIe siècle, donne sur la place du Marché à Creully. On peut donc penser que cette place est contemporaine de l'église. Les foires et marchés y sont tenus indéniablement depuis des siècles. Le 5 septembre 1802, Lelubois, maire de Creully, soulignant l'état de gravité dans lequel se trouve le commerce de la commune, demande que le Gouvernement veuille bien rétablir les douze foires qui existaient, le premier mercredi de chaque mois, juqu'en mil sept cent quatre vingt neuf, soulignant que les marchés hebdomadaires y sont déjà remis. Ces derniers se tiennent sur la Place tous les dimanches et mercredis. Creully est d'ailleurs prête à en découdre si une commune des alentours s'avise de la concurrencer sur ses sacro-saints jours de marché. (1)
Les marchés sont bien organisés et réglementés : lors de sa séance du 18 juin 1893, le Conseil municipal est alerté de ce que des marchands de denrées ambulants viennent concurrencer sauvagement les commerçants du marché installés, eux, officiellement et payant leurs taxes à la municipalité. Pour mettre fin à ces pratiques, il est décidé que tous les marchands à la sauvette circulant dans les rues et sur la place du marché seront frappés, tous les jours, d'une taxe semblable à celle des commerçants en place.
La perception des droits de place est mise en régie, par adjudication. Elle concerne les taxes perçues tant sur le marché que dans la halle au blé. Le 16 décembre 1894, M. Renouf, tailleur à Creully, succédant à Aubry, est adjudicataire pour la gestion des droits de place. Le cahier des charges prévoit qu'il reverse 80% des droits à la municipalité.

Hormis ces marchés hebdomadaires et ces foires du mercredi consacrées aux bestiaux, aux denrées agricoles et autres produits industriels en tous genres, la place du Marché accueille, de temps immémorial, les loueries de domestiques, et principalement celle de la Saint-Clair qui a lieu tous les ans, le dimanche le plus proche du 18 juillet. De même que pour ses marchés, Creully tente de garder la prérogative sur cette date, mais la concurrence est féroce, car toute la contrée organise une louerie de la Saint Clair, parfois de la Saint-Jean, du plus petit village jusqu'au plus gros bourg : ces innombrables loueries de domestiques se déroulent tous les ans en juin et juillet en Normandie, éclipsant d'ailleurs la fête nationale du 14 juillet qui passe au second plan, au point parfois de carrément l'escamoter. (2)
A Creully, la louerie a lieu sur le parvis de l'église ; elle est suivie par la messe dominicale ; puis toute la journée est consacrée à une grande fête sur la place du Marché, organisée par des Commissaires, en général quatre, nommés annuellement par le conseil municipal : défilé en musique, concert, jeux, manèges et fête foraine, tirs à la carabine, ascension de ballon, ball-trap — sur le parvis du château de Creully —, retraites aux flambeaux, illuminations, grand bal de nuit, tel est le programme des activités de cette journée très attendue.
Le budget festif de la municipalité reste cependant très chiche : ainsi, pour l'année 1887, il est alloué pour la fête nationale du 14 juillet et la fête Saint-Clair, en tout et pour tout, une somme de 332 francs 15 au sieur Aubry, arquebusier et artificier, pour feu d'artifice et achats de ball-trap, ballons et autres fournitures. L'année suivante, Creully passe à la vitesse supérieure et consacre 1.012 francs 55 au budget festif dont 537 frs 10 payés à Aubry, cette fois-ci armurier-artificier.

Creully - Un dimanche de louerie — Fête de la Saint-Clair 1950 place du Marché (cliché René Lemars JP Barette)
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Il faut attendre 1898, pour que le Conseil municipal se décide enfin à enjoliver la place du marché par des plantations et surtout, ce qu'attendait la fanfare municipale toutefois relativement discrète à Creully, la construction d'un Kiosque à musique.
Un petit square circulaire est ainsi aménagé à quelques mètres de l'Eglise, planté d'une vingtaine d'arbustes et buissons sur son pourtour, lui même délimité par une grille en fer forgé. Un Kiosque à musique est édifié au centre de ce square : octogonal, ses colonnes et garde-corps en ciment armé imitent les branches et troncs d'arbres, sa toiture en zinc fait penser à un couvercle de bonbonnière.
Si l'Alliance, la fanfare municipale creulloise, a certainement joué à l'évidence sur le kiosque, la publicité autour de ses prestations n'a pas laissé beaucoup de traces. Pour notre part, fait exceptionnel et presque unique, nous n'en avons pas trouvé le moindre écho. Il faut noter que pour la fête Saint-Clair, la municipalité a toujours eu beaucoup de difficultés à trouver une musique pour assurer l'ambiance de ce dimanche d'exception : si en 1899 et en 1903, la fanfare l'Alliance de Creuilly y assure les concerts et défilés, on doit faire appel en 1907 à la fanfare de Courseulles-sur-Mer ou en 1910 à l'Amicale d'Arromanches.

Le débarquement sur les plages normandes situées à huit kilomètres va transformer temporairement Creully en base aéroportuaire. Dès le 6 juin 1944, une compagnie canadienne d'infanterie arrive à Creully qui se trouve ainsi une des premières villes à être libérée. Les Canadiens précédent de quelques minutes une brigade d'infanterie anglaise venue les seconder. Le 8 juin, le maire de Creully, Paillaud, reçoit l'ordre de réquisition des 200 hectares de terrains cultivés qui vont avoir l'honneur d'être transformés en pistes d'atterrissage. A l'issue d'intenses travaux réalisés du 12 au 27 juin, la piste de 1200 mètres est ainsi créée, et un pont aérien voit arriver 54 avions de bombardement.
Juste à côté du Kiosque à musique, un camion du service de propagande alliée muni de haut-parleurs diffuse chaque jour les nouvelles relatives à la progression du front de libération. Le château qui a été également réquisitionné accueille l'Etat major du général Montgomery. Une antenne de la BBC y est installée en permanence.
Le Kiosque à musique est lui aussi mis à contribution et accueille les musiques militaires canadiennes et britanniques.
Fin août 1944, le ballet des avions cesse et, après un inventaire détaillé, les 14 agriculteurs qui ont
prêté leurs champs se partageront une indemnité de quatre millions de francs, au prorata des surfaces cultivées.

Creully - Canadiens et britanniques sur la Place du marché en juin 1944. — Détail cliché (kiosque au fond)
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La fin programmée du kiosque à musique
Lors de la séance du conseil municipal du 14 janvier 1956, Monsieur Fortier, conseiller, demande à Monsieur le Maire, de bien vouloir, pour la réfection du Kiosque à musique, prendre l'avis d'un paysagiste ; cette proposition est approuvée à l'unanimité.
Mais deux semaines plus tard, le 30 janvier 1956, le conseil municipal prend acte que le Kiosque a été supprimé, sur la seule décision du maire en place, Paillaud, qui, en outre, a cédé à des ferrailleurs, pour 13.200 francs ce qui était récupérable sur le cadavre. Il est décidé par ailleurs de faire établir un devis pour le nouvel agencement de l'emplacement du Kiosque assassiné.
Le 26 septembre 1957, le conseil municipal procède à l'inhumation des quelques restes du Kiosque :
les soubassements restant exister de l'ex Kiosque à musique de la place du Marché, devront être soumis à la démolition. Sur l'emplacement ainsi libéré, un parterre sera installé après avis d'un architecte paysagiste.

Creully - Séance conseil municipal des 30 janvier 1956 et 26 septembre 1957
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Le 8 février 1958, le déblaiement des gravois du Kiosque est achevé ; le Conseil municipal décide d'aménager à cet emplacement une pelouse avec un massif de fleurs central. La grille qui entourait le kiosque est préservée et réparée, et, il est même décidé de conserver... les arbres...
Le kiosque à musique étant parti à la ferraille, les instruments de musique de l'ancienne fanfare de Creully dissoute, auraient pu subir le même sort. Ceux-ci sont guignés par la société de musique de Douvres-la-Délivrande qui propose de les racheter. Le conseil municipal décide toutefois, le 14 janvier 1959, de rejeter cette demande et de conserver ces instruments, dans l'espoir qu'une nouvelle fanfare soit reconstituée.
Et, en 1969, pour honorer le fossoyeur du Kiosque à musique de Creully, la municipalité dans un unanime élan, débaptise la séculaire place du Marché, pour lui octroyer le nom de place Edmond Paillaud (1889-1960), maire qui a tout de même régné sur Creully de 1935 à 1960.
Kiosque supprimé.

voir ici Place Edmond Paillaud, ex place du Marché de Creully, sans son kiosque aujourd'hui.

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publié par JeanMarc Lun 7 Mar 2016 13:43

(1) 11 février 1866 — La commune de Courseulles dans le collimateur des Creullois.
— Lors de la session du conseil municipal de Creully du 11 février 1866 présidée par M. le maire Dufay, il est fait communication d'une délibération de la commune de Courseulles sollicitant auprès du Conseil général du Calvados l'autorisation d'établir dans ladite commune un marché quotidien du 1er juin au 30 septembre de chaque année. Il va sans dire que le Conseil municipal Creullois, plus que révolté, saisit derechef le Préfet pour lui demander de rejeter purement et simplement ce projet, considérant que le marché quotidien Courseullais est amplement suffisant pour l'approvisionnement de ladite commune pour les besoins des étrangers qui la fréquentent pendant la saison estivale. Pour le cas improbable où l'administration ne prendrait pas en compte l'avis de Creully, il est expressément demandé à M. le Préfet du Calvados de ne pas accorder cette autorisation pour les mercredi et dimanche de chaque semaine qui, de temps immémorial, sont les jours de marchés à Creully.

(2) Les Loueries Normandes
La louerie de domestiques, traditionnelle en Normandie, mais également dans d'autres régions françaises, permettait aux valets, ouvriers ou servantes de se faire engager pour un an par les fermiers et autres maîtres de maison. Un certain rituel accompagnait ces embauches, les "demandeurs d'emploi" extériorisant leur spécialité par un signe visible tels un fouet pour un cocher ou un charretier... Les conditions d'embauche étaient discutées sur la place publique et le demandeur d'emploi voyait ainsi son gagne-pain garanti jusqu'à la prochaine Saint-Clair.
S'ensuivaient les non moins traditionnelles fêtes pour la journée très attendues et fréquentées par tout le village et sa contrée.
Les loueries de domestiques proprement dites se sont poursuivies jusqu'au début du XXe siècle, la législation du travail ayant été légèrement peaufinée et affinée depuis... sans pour autant totalement disparaître dans certaines régions sur certains secteurs d'activité qui embauchent bien souvent au pied levé dans des conditions qui restent encore très aléatoires et précaires.


Creully - Kiosque à musique, le jour de la Fête Dieu 1900 (cliché René Lemars JP Barette) — La Place
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La Fête de la Saint-Clair à Creully
27 juillet 1890 — La Saint-Clair de 1890, prévue le 20 juillet, se déroule exceptionnellement le 27 juillet, en raison d'un Concours orphéonique organisé à Courseulles.
23 août 1893 — Tilly et Creully en bise-bise sur la date de la Louerie de la Saint-Clair.
Séance du Conseil municipal, présidée par M. Maillot, maire.
M. le maire propose de demander au Conseil Général du Calvados de fixer la date de la fête Saint-Clair au dimanche le plus près du 18 juillet.

Le Conseil,
Attendu que la Louerie de la Saint-Clair est une des plus anciennes qui aient été établies dans la contrée ;
Attendu que la louerie de Tilly (Tilly sur-Seulles) est fixée au dimanche le plus près du 22 juillet et, par conséquent, se trouve souvent le même jour que celle de Creully qui est fixée au dimanche 18 juillet ou le dimanche après le 18 juillet ;
Attendu que la louerie de Tilly était primitivement fixée au 22 juillet, date fixe, et que depuis, elle a été remise au dimanche le plus proche de cette date ;
Attendu que ce changement a porté un grave préjudice à la louerie de Creully en même temps qu'elle nuit à celle de Tilly puisque ces deux loueries coïncident souvent ensemble ;
Attendu qu'en fixant la date de la louerie de Creully au dimanche le plus près du 18 juillet, que ce dimanche tombe avant ou après cette date, ce changement ne peut qu'être favorable au loueries de Creuilly et de Tilly ;
émet le désir que la louerie de domestiques qui a lieu à Creully le dimanche qui suit le 18 juillet soit fixée au dimanche le plus près du 18, que ce dimanche tombe avant ou après cette date.
Par huit voix sur huit votants, le Conseil approuve le projet ci-dessus.

23 juillet 1899 — La fête patronale Saint-Clair aura lieu à Creully le dimanche 23 juillet 1899, avec le concours de la musique l'Alliance de Creully.
19 juillet 1903 — Fête patronale de la Saint-Clair et louerie de domestiques le dimanche 19 juillet 1903, avec le concours de la société de musique l'Alliance de Creully.
Jeux et divertissements divers ; tir à la carabine ; feu d'artifice ; retraite aux flambeaux et soirée dans la halle.

17 juillet 1904 — Creully. Louerie et fête le dimanche 17 juillet. Le matin à 6 heures, louerie de domestiques ; à 10 heures, messe en musique. L'après-midi, jeux et divertissements, tir à la carabine. Le soir, retraite aux flambeaux et soirée dansante dans la halle.
21 juillet 1907 — Creully. Fête Saint-Clair et louerie de domestiques dimanche 21 juillet.
A 7 heures du matin sur la Place, louerie. — A 2 heures et demie après-midi, réception de la fanfare de Courseulles-sur-Mer et défilé en musique dans les rues. — A 3 heures, jeux divers et concert.
A 9 heures, illuminations, retraite aux flambeaux et feu d'artifice.

17 juillet 1910 — Creully. Grande fête patronale Saint-Clair et louerie de domestiques le dimanche 17 juillet, avec le concours de la société de musique l'Amicale d'Arromanches.
23 juillet 1911 — Le dimanche 23 juillet aura lieu à Creully la louerie de domestiques. Jeux, fête foraine, concert, illuminations, retraite aux flambeaux, ascension d'un ballon et feu d'artifice.
27 juillet 1913 — Accident à la fête. C'était la fête à Creully, place du Marché, un cheval de bois du manège se détacha tout à coup et tomba en pleine poitrine du nommé Auguste Elisabeth, 20 ans, journalier à Sainte-Croix-sur-Mer, qui eut le côté gauche meurtri et ses vêtements déchirés.

17 juillet 1955 — Même si la fête Saint-Clair subsiste à Creully, il devient ardu de trouver des bénévoles pour l'organiser. M. Maillot s'en inquiète lors de la séance du 29 juin 1955. Quoiqu'il en soit, il est décidé qu'à l'accoutumée, il sera procédé à l'embrasement du Château, on tâchera de trouver une fanfare, Paris-Normandie et Very Good soda donneront une représentation théâtrale et un bal sera donné dans la salle idoine du château.
19 juillet 1959 — Fête de la Saint-Clair à Creully, avec la participation de la société de musique la Fraternelle de Caen. Le comité des fêtes, c'est la moindre des choses, prend à sa charge le transport et le déjeuner des musiciens. Une course cycliste est organisée avec le concours de l'Union sportive.
Les forains doivent payer des droits proportionnels à la surface qu'ils occupent, droits perçus par M. Taillebosq.
C'est toujours M. Maillot qui organise cette fête.

11 janvier 1958 — Décidément, Paillaud n'aime pas la musique !
La musique municipale de Bayeux avait l'intention de donner un concert à Creully. Faute de Kiosque qui vient d'être supprimé par le maire Paillaud, le Président de cette musique sollicite officiellement la mise à disposition de la salle des fêtes pour y organiser son concert. Le 11 janvier 1958, le conseil municipal et son maire rejettent purement et simplement cette demande estimant que la population de Creully n'est pas suffisante pour permettre d'organiser un tel concert.

Creully - Place du marché avant et après suppression du Kiosque à musique
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Quelques unes des réparations et restaurations de l'Eglise Saint-Martin.
L'église Saint-Martin de Creully est classée monument historique le 7 mars 1879.
— Selon le Rapporteur au Conseil général du Calvados, en 1879, la restauration de cet édifice, reprise par M. Auvray, architecte, s'exécute dans les meilleures conditions. Le Conseil général allue une subvention de 1.735 francs au titre de la conservation des monuments historiques, auquel il faut ajouter une première subvention déjà allouée de 2.000 francs.
— Des comptes d'apothicaire pour réparer l'église (murs de clôture du presbytère)
En 1892, le Préfet accorde un secours de 2.200 francs pour restaurer l'église, 1.000 frs de l'Etat et 1.200 frs du département, sur un devis de 3.463 frs établi en 1891 par l'architecte de la Rocque. La municipalité pour parfaire au paiement de cette somme, emprunte 500 frs à la Caisse des Dépôts et consignations, le conseil de fabrique acceptant de son côté de régler 500 frs. Le solde de 263 frs est pris en charge à 50% par la fabrique, les 50% restant étant payés par la commune qui augmente d'autant les taxes additionnelles. Finalement celle-ci s'en tire pas trop mal !

Seule l'Alliance (fanfare), dirigée par Marie Alix, comptant 20 exécutants, est répertoriée comme société musicale de Creully en 1909.

voir Ici. l'incontournable et passionnant site de Jean-Pierre Barette relatif à la Petite et Grande Histoire de Creully.
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