Kiosques à Musique

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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

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Kiosques à Musique — Petits Plus

CROIX - Grand'Place
(NORD)
De 1860 à 1900, la population de Croix, située aux portes de Roubaix, passe de 2.000 à 16.000 habitants. Cet accroissement est dû à l'arrivée de l'anglais Isaac Holden (1807-1897) qui va implanter sur la commune, à partir de 1852 ses usines de peignage de laine qui, en dépit de la très nombreuse concurrence de ses voisins roubaisiens et tourquennois, vont devenir le principal producteur mondial de laine peignée. Dès 1855, c'est Isaac Holden-Crothers (1830-1908), neveu d'Isaac Holden, qui assure, à Croix, la direction de la Société Lister & Holden devenue Isaac Holden & Fils en 1859.
Comme tout magnat de l'industrie ou presque, il est de bon ton de ne pas loger dans un bouge ; aussi, en 1862, les Holden font-ils appel à l'architecte roubaisien Edouard Dupire Rozan (1842-1901), pour se faire bâtir un château, à Croix, sur un terrain proche de leurs usines et du Canal de Roubaix (aujourd'hui rue du Château — avenue Le Nôtre). Construit dans un parc de 8.500 m², ce château dispose d'une faisanderie, de viviers à poissons, d'un jeu de balles et le must pour une demeure privée à l'époque, un
immense Kiosque à musique octogonal est exécuté sur les plans du même architecte, Dupire-Rozan.(1)

Croix - Usines Holden et Canal de Roubaix — Château Holden pendant les grèves, après transfert du Kiosque sur la Grand'Place.
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Les Holden ne vont pas être les seuls lainiers châtelains à Croix. Bientôt, en 1878, la famille Ferlié-Lecomte de Roubaix les rejoint. Ceux-ci viennent de faire édifier un hôtel particulier dans le hameau du Créchet situé au nord de Croix, tout près de Roubaix. Cette demeure et ses dépendances d'un coût de 494.782 francs, construite sur un terrain de deux hectares transformé en parc arboré avec un étang, est dûe à Albert Hannotin (1843-1909) architecte installé à Lille, et non à Dupire Rozan comme il est affirmé unanimement sur le net.(2)(1)
Tout d'abord appelé Château Le Créchet en raison du lieu-dit où il est bâti, il prendra le nom de Château de la Croix Blanche en 1903.
Cyrille Ferlié (1819 - † vers 1902), exerce à Roubaix à partir de 1846, sous le sigle
Lecomte, Ferlié et Thirion, l'activité apparemment très lucrative de commissionnaire négociant en tissus. En 1855 il ouvre, en complément, un comptoir au 5 cité Trévise à Paris. En 1857, il ajoute à son objet social, l'activité de négoce de laines. Nous pouvons suivre son activité jusqu'en 1864. Son épouse, née Lecomte, décède en 1895, lui même vers 1902 ; leurs enfants, notamment leur fille Léocadie, mariée avec un certain Eugène Duthoit (1844-1905) cèdent en 1903 le domaine de la Croix Blanche à la famille Leclercq-Delaoutre.
Henri Leclercq-Delaoutre (1875-1914), le nouveau châtelain, est bien entendu, lui aussi, dans la filière lainière puisqu'il est propriétaire de la filature de coton
La Cotonnière implantée à Croix. De notoriété publique, il est considéré comme un patron clérical jusqu'au bout des ongles, et lors de son décès prématuré en 1914, à 39 ans, le journal Le Combat, en guise d'éloges funèbres, lui taille des croupières.(3)
A la défense du journaliste local auteur de ces attaques, il était de bon ton de paraître anticlérical à Croix, compte tenu du Maire qui a semé la terreur sur la commune de 1896 à 1908 : le dénommé Florimond Desbarbieux. Quand nous parlons de terreur, c'est exactement la situation qui a régné sur cette ville pendant cette période, il ne suffit que de lire quelques entrefilets tiré de la presse nationale pour s'en convaincre.(4)

Vous allez me demander pourquoi tout ce développement sur le Château de la Croix Blanche sans rapport apparent avec le Kiosque à musique de Croix ?... Nous y venons, mais afin de respecter une chronologie nettement plus compréhensible, nous avons voulu suivre ce cheminement...

Revenons donc au Château des Holden. Le fondateur lainier Isaac Holden décède en 1897. Isaac Holden Crothers, qui gère les usines de Croix et demeure au Château, décide en 1898, probablement n'en ayant pas l'utilité, de
donner moyennant 5.000 francs, le Kiosque à musique du Château, à la ville de Croix qui n'en possède pas. Aussitôt, le Kiosque est donc déplacé et transféré non loin des usines Holden, près du Canal de Roubaix.
Très vite on va s'apercevoir qu'à cet emplacement, pas plus que sur celui où il se trouvait précédemment qui était d'ailleurs un lieu privé, le Kiosque n'attire les foules. En 1900, il est donc à nouveau déménagé, cette fois-ci sur un lieu très fréquenté de Croix : la Grand'Place. La Grand'Place, jusqu'à cette date, accueillait les concerts des nombreuses sociétés musicales qui jouaient soit sur des estrades de fortune, soit en rond au milieu des spectateurs.
Les groupes musicaux de Croix, pour la plupart, viennent s'exhiber très fréquemment sur les places de Roubaix toutes proches, touchant un public encore plus conséquent, et où le Maire n'impose pas sa tyrannie répressive. Le sieur Desbarbieux, maire de sont état, suite à une discorde avec l'Harmonie municipale croisienne, fait saisir le 8 octobre 1902, par le commissaire de police,
tous les instruments de musique, les partitions, les pupitres et le reste de la société musicale.(4)
Parmi bien d'autres participations, on voit ainsi, lors de la fête de l'Epeule et du Trichon à Roubaix du 4 juin 1914, l'Harmonie du Créchet de Croix et la Patriote de Croix qui exécutent plusieurs morceaux de leurs répertoires sur les places d'Amiens et du Trichon...

La Grand'Place, hormis les concerts, tient ses marchés hebdomadaires les mercredis et samedis. Les Ducasses et autres manifestations festives s'y déroulent régulièrement.
La période sombre de 1914 à 1918 va voir, comme la majorité des villes du Nord, les Croisiens subir l'occupation allemande, la plupart des usines et ateliers vont arrêter toutes activités.

En 1923, la famille Leclercq Delaoutre revend le Château de la Croix Blanche à la commune de Croix qui, en 1924, en fait son Hôtel de Ville, après quelques travaux. Et pour la enième fois, en 1934, le Kiosque à Musique est déplacé pour être installé de façon définitive, dans le Parc du nouvel Hôtel de Ville.
La Grand'place est renommée place des Martyrs de la Résistance et à l'emplacement du kiosque sont maintenant garées des voitures.
Les usines Holden ont cessé leurs activités en 1938 ; le Château des Holden a été rasé et remplacé par des immeubles modernes ; seule la maison du régisseur-gardien du château a résisté aux démolisseurs.
Aujourd'hui, et surtout depuis 1998, de nombreux concerts sont donnés sur le Kiosque à musique qui dispose d'une surface imposante, devenue nécessaire au
matos des spectacles actuels. Ce qui a permis à une foule d'artistes célèbres de venir s'y produire : Jeanne Mas (7 septembre 2013), Tri Yann (2011), Philippe Lavil, Maurane (août 2015), Gilbert Montagné, Boney M. (8 septembre 2012), Dave, Alain Chamfort, Nicoletta...
Kiosque conservé et transféré.

voir ici Ducasse sur la Place des Martyrs de la Résistance sans kiosque, aujourd'hui (ancienne Grand'Place).
et Ici.

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publié par JeanMarc Mer 9 Mar 2016 12:51

Tramway Croix-Roubaix-Tourcoing
Les tramways urbains de Roubaix sont concédés à la commune par décret du 3 décembre 1875 ; le 25 juin 1876, Edmond Julien crée la Compagnie des tramways de Roubaix-Tourcoing et obtient la rétrocession des tramways urbains de Roubaix et de Tourcoing en août 1876. Le 26 avril 1880, il obtiendra, de même la rétrocession des tramways suburbains de Roubaix et de Tourcoing.
La ligne n°1, partant de Croix en direction de Roubaix et Tourcoing est mise en service en 1877. Il s'agit d'un tramway à traction par chevaux. En août 1881, 97 roubaisiens pétitionnent auprès du Conseil général afin de substituer la traction à vapeur à la traction hippomobile. Mais la Compagnie concessionnaire n'aura pas le temps d'agréer à cette demande puisqu'elle est déclarée en faillite le 23 janvier 1882. A cette date le réseau de Roubaix, géré par la Compagnie déficiente, dispose de 42 voitures et d'une cavalerie de 93 chevaux. Le personnel d'exploitation compte 54 agents, le service des dépôts en emploie 19. Ruffelet est nommé syndic de faillite et va gérer tant bien que mal ces Tramways : en avril 1884, il trouve un acquéreur pour 750.000 francs, mais les Conseils municipaux de Roubaix et de Tourcoing n'ont jamais donné leur accord. Aussi Ruffelet reste le syndic pendant plus de dix ans et finit par imposer un acheteur aux communes concernées : le 28 avril 1894, un décret entérine la substitution de la Compagnie nouvelle des tramways de Roubaix et Tourcoing à la Compagnie des tramways de Roubaix et Tourcoing, comme rétrocessionnaire des réseaux de tramways concédés à ces deux villes.


Tramway Lille-Croix-Roubaix
De son côté, Lille tente de ramifier ses tramways en direction de Croix, Roubaix et Tourcoing.
Le réseau des tramways suburbains est concédé à la ville de Lille le 12 octobre 1877 et rétrocédé à la Compagnie des tramways du département du Nord.
L'ordonnance du 15 février 1836 procède au Classement en Route Départementale n° 14 du
Chemin de Lille à Tourcoing, par Croix, l'embranchement du Créchet et Roubaix. Elle est prolongée jusqu'au Risquons-Tout, à la frontière avec la Belgique par Ordonnance royale du 6 février 1842. C'est la future rue Jean-Jaurès.
La Compagnie des Tramways du Nord engage des travaux en 1877 sur cette route départementale n°14 en direction de Roubaix. En avril 1878, le Conseil général du Nord est sollicité par Croix, Roubaix et Mons-en-Baroeul afin que la Compagnie des Tramways de Lille achève enfin les travaux d'installation du Tramway.
En juillet 1880, les premiers tramways venant de Lille arrivent enfin à Croix, empruntant la ligne dite F et s'arrêtent juste avant l'octroi de Roubaix. C'est la seule ligne à vapeur Lilloise, les autres lignes utilisant des chevaux. Les machines utilisées étaient dites
sans foyer : elles avaient la particularité de ne pas produire la vapeur elles-mêmes et étaient donc contraintes de se recharger en vapeur dans des dépôts aménagés.

De 1894 à 1903 la ligne suburbaine de Roubaix à Croix est exploitée, pour compte commun avec la Compagnie des tramways Roubaix Tourcoing, par la Compagnie des Tramways du Département du Nord, toujours à l'aide de lomotives sans foyer ; le réseau urbain roubaisien est quant à lui passé à l'électricité dès 1894, la traction hippomobile étant abandonnée.
En juin 1903, l'ensemble du réseau de Lille-Croix-Roubaix est électrifié.


Croix - Grand'Place, Tramway, Cheminées Usines Holden, Kiosque à musique avant son transfert devant le nouvel Hôtel de Ville installé dans le Château de la Croix Blanche
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Pas moins de huit cheminées sont érigées sur les usines Holden. En janvier 1888 la plus haute cheminée d'Europe, celle qu'on aperçoit en premier sur la carte de droite ci-dessus, se dresse à 105 mètres, 112 mètres en comprenant les fondations. Surnommée le Ballot des Anglais, elle est dûe à l'architecte de Lille, Carlos Batteur (1844-1913). Un million deux cent mille briques ont été nécessaires à sa construction.

(1) 4 mai 1882 — Visites des réalisations exécutées à Croix par la Société des architectes du département du Nord : Château de M. Ferlié-Lecomte (architecte Hannotin) et Château et Kiosque à musique Isaac Holden (architecte Dupire-Rozan).
— M. Leblan donne lecture du compte-rendu suivant sur l'excursion à Roubaix et Croix, le 4 Mai dernier.
Notre Société, chaque année, fait une excursion dans le Nord, pour visiter les constructions faites par ses membres. Ces excursions ont toujours un grand attrait pour nous ; aussi, voit-on s'accroître chaque année le nombre de sociétaires prenant part à ces visites.
Cette année ci la réunion était nombreuse. Le but était la visite de travaux exécutés à Roubaix, Croix et Lannoy, par MM. Hannotin et Newnham, membres de la Société, et nos collègues de Roubaix, MM. Dupire-Rozan et Thibeau, qui ont obligeamment prêté leur concours pour la visite des constructions faites par eux.
Nos collègues Dupire-Rozan et Thibeau , nous ont fait voir de bien belles choses qui dénotent de la part de leurs auteurs de grandes connaissances artistiques ; mais que dire en examinant l'important et somptueux château de M. Ferlié-Lecomte, par notre confrère Hannotin !
Nous retrouvons bien là notre ardent collègue ; il a réellement bien su transmettre à son édifice, ce sentiment essentiellement artiste, que l'on retrouve dans tout ce qui est lui.
Ne vous attendez donc point aujourd'hui à un compte-rendu critique. Je serai obligé de me borner à de constants éloges, à propos de tous ces travaux.
Rendus à Croix à l'heure convenue, nous avons trouvé M. Dupire-Rozan qui nous a obligeamment guidés vers le château de M. Isaac Holden.
Nous avons admiré en passant un immense kiosque pour la musique, dû à la munificence de ce riche industriel, et exécuté par M. Dupire-Rozan. En entrant dans le parc, nous avons encore remarqué le pavillon du service des eaux dont la façade et la grande cheminée ne manquent pas d'originalité.
Le château, est la première construction de M. Dupire-Rozan au sortir de l'Ecole des Beaux-Arts, il y a environ 19 ans ; quelques années plus tard le même architecte a été appelé à agrandir et à transformer cette construction. C'est à cette époque que fut construite la grande salle de l'Orgue que nous avons visitée.
Cette salle, plusieurs fois transformée, se ressent de ces divers changements, quoique riche et confortable ; malheureusement l'orgue, de facture anglaise, n'est pas venu améliorer l'aspect général.
Un soi-disant ingénieur, est venu ensuite y mettre la main ; aussi cette habitation se ressent-elle de ces divers changements dans la direction des travaux. Pour donner une idée du confortable que l'on trouve dans cette riche demeure, nous nous contenterons de signaler, qu'une petite machine à vapeur, placée dans un bâtiment annexe, fait marcher la soufflerie de l'orgue dont nous venons de parler. Nous nous sommes ensuite rendus à la salle d'audition, en traversant une longue galerie bien exécutée, en style franco-anglais. Les voûtes sont faites en briques et pierres, l'ossature en fera simple T.
L'axe de la salle d'audition forme un angle assez prononcé avec l'axe de la maison d'habitation ; l'architecte a fait du point de rencontre de ces deux axes le centre d'un rond-point d'un bon effet. Le lambris en sapin d'Amérique dit Pitchpin, qui règne sur toute la longueur de la galerie, est remarquablement bien exécuté. Les vitraux de la même galerie ont été très admirés.
La salle d'audition est une fantaisie gracieuse ; de grandes croisées, ouvrant jusqu'à terre, sans garde-corps du côté du kiosque de musique dont nous avons parlé, permettent d'entendre et de voir sans obstacle. Les peintures sont d'un bon effet.
Ce pavillon est flanqué à distance, de deux grands rochers artificiels très élevés, qui dissimulent les cheminées chauffant la salle d'audition.
En sortant de chez M. Holden, toute la compagnie s'est dirigée vers la propriété de M. Ferlié-Lecomte.
L'aspect général de ce château est réellement monumental, particulièrement la façade sur le parc, qui est on ne peut mieux réussie.
Le grand vestibule de l'escalier est d'un effet heureux. L'escalier construit en simili-pierre est appareillé comme on le fait pour la pierre naturelle, et ne contient aucune armature en fer.
Nous avons visité successivement et avec un vif intérêt la salle de billard, le salon, la grande salle à manger, les chambres et les services du sous-sol, salle du matin, etc.
Le tout est réussi de disposition, charmant de détail et très bien rendu.
Nous avons particulièrement admiré l'ébénisterie en bois noir de la salle de billard, et celle en noyer de la grande salle à manger. Cette dernière pièce est particulièrement remarquable ; tout s'y tient également bien : ébénisterie, décors, ameublement, tenture, tout y est traité de main de maître.
Les peintures décoratives en cuir de Venise, que notre confrère Hannotin a eu l'heureuse idée de placer dans le lambris en noyer, s'associent d'une façon harmonieuse avec le ton chaud de ce bois, et l'ensemble nous fait éprouver une impression de richesse et de confort, bien à leur place dans ce somptueux château.
Les entrepreneurs de tous les corps d'état ont fait preuve de beaucoup de savoir dans l'exécution de cet édifice.
Permettez-moi, Messieurs, d'attirer votre attention sur ces travaux, dont nous espérons bien voir récompenser les ouvriers dans une prochaine distribution de diplômes de capacité.
Nous ne pouvons quitter ce bel Hôtel sans exprimer encore une fois notre admiration pour le talent de notre confrère Hannotin, et sans nous féliciter que cette oeuvre importante est de l'un des membres de notre Société.
M. Dupire nous a ensuite fait visiter, en rentrant à Roubaix par le Boulevard de Lille, un Hôtel construit par lui il y a douze ans, pour M. Wattine-Hovelacque.

(2) Rendons à Hannotin ce qui est à Hannotin !
Au vu du compte-rendu donné ci-dessus établi par la très sérieuse Société des architectes du Département du Nord après sa visite du Château de la Croix-Blanche de M. Ferlié-Lecomte, visite faite le 4 mai 1882 en compagnie de l'architecte Dupire-Rozan, il paraît certain que si la société des Architectes indique, en l'encensant, que le créateur de ce Château en est l'architecte Albert Hannotin, il ne fait aucun doute que Dupire-Rozan n'y a participé en rien. Aussi, l'attribution unanime à Dupire-Rozan faite sur toute la sphère du net n'a aucun fondement. D'ailleurs, en 1886, la Société des architectes du département du Nord réitère la paternité à Hannotin, de ce château qui est devenu l'actuel Hôtel de Ville de Croix.
En outre Albert Hannotin communique en 1882 à la même Société des architectes, de manière très détaillée, le coût de la construction du Château qu'il a conçu :
— M. Hannotin , dans un travail très intéressant et très complet, donne le prix de revient de la superbe construction de M. Ferlié-Lecomte, à Croix.
Prix de revient de constructions exécutés par M. Hannotin, dans la propriété de M. Ferlié-Lecomte, à Croix.
Ce relevé comprend non seulement la construction principale, mais encore les installations du gaz, des sonnettes électriques, les intérieurs des cheminées, les peintures décoratives exécutées par des peintres de mérite, médaillés aux Salons de Paris, en un mot, l'ameublement proprement dit reste seul en dehors du chiffre indiqué.
La dépense totale s'est élevée à 494.782 francs.
La décomposition de ce chiffre donne les résultats suivants :
Bâtiment principal 1.164 francs le mètre carré.
Perrons en pierre 154 — id.
Bâtiment du concierge 146 — id.
Grille d'entrée 538 — le mètre linéaire.

(3) Décès à Paris, à 39 ans, de M. Henri Leclercq-Delaoutre, de la Cotonnière de Croix.
— N'y aurait il pas de nos lecteurs au courant de l'odieuse exploitation : salaire, asservissement, obligation, etc. dont sont tenus les esclaves de chez Leclercq Delaoutre, ce patron clérical qui vient de mourir, et dont les ouvriers devaient subir ses idées pour travailler, et qui pourraient nous renseigner exactement, pour servir de réponse au Journal de Roubaix mentant effrontément à ses lecteurs ?
Journal Le Combat du 24 janvier 1914.

Concert sur le Kiosque de l'Hôtel de ville 13 septembre 2014.
Concert 13 septembre 2014.
Caranaval sur le Kiosque de l'Hôtel de Ville.
Carnaval sur le Kiosque 24 mars 2012.

Croix - Parc et Kiosque, nouvel Hôtel de ville installé dans le Château de la Croix Blanche

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(4) Florimond Desbarbieux, maire de Croix.
Intolérant, tyrannique, despote, anticlérical, les mots ne suffisent pas pour décrire le maire qui a régné sur Croix de 1896 à 1908. Du premier au dernier jour de son mandat, cet ancien ouvrier tisseur n'a pas dévié d'un poil dans sa politique de tyran. Comment ses contemporains ont-ils pu accepter un tel individu ?
24 novembre 1896 — A peine élu, il se fait remarquer par son absence lors de l'inauguration du monuments au morts de 1870-1871.
— Aujourd'hui a eu lieu à Croix, l'inauguration du monument élevé à la mémoire des soldats mort pour la patrie. Les députés, MM. Jourde et Sever, ont prononcé chacun un discours patriotique ; ils ont été très applaudis. M. Jules Guesde a également pris la parole. On a remarqué l'absence des élus de la circonscription.
19 août 1902 — A la suite d'un différend avec le maire, dont nous ne connaissons malheureusement pas la teneur, les musiciens de l'Harmonie municipale démissionnent en bloc.
— L'Harmonie municipale de Croix a tenu une assemblée générale au cours de laquelle les membres de cette Société ont été invités à exprimer leur avis sur le différend existant entre l'Harmonie et l'administration municipale. A l'unanimité, moins une voix, les musiciens voulant conserver toute leur liberté d'action, ont rédigé, séance tenante, une démission collective et décidé de supprimer le qualificatif de « Municipale ». Cette société s'appellera désormais l'Harmonie de Croix.
8 octobre 1902 — Desbarbieux fait saisir les instruments, partitions et pupitres de l'Harmonie.
— A la suite d'un conflit avec la municipalité, l'Harmonie de Croix ayant répudié le titre de « municipale », le maire a fait saisir tous les instruments de musique, les partitions, les pupitres et le reste. Le commissaire de police de Croix a été nommé séquestre par le tribunal de Lille, auquel l'affaire est soumise.
14 juin 1896 — Un conseil municipal titille Desbarbieux afin qu'il interdise les processions catholiques.
— A la séance tenue hier par le conseil municipal socialiste de Croix, un conseillera fait une protestation contre les processions de la Fête-Dieu qualifiant les processions catholiques de « cérémonies idolâtres et contraires aux enseignements de l'Evangile ». Il a demandé. qu'il soit interdit à la procession de passer devant sa maison et devant la chapelle du culte évangélique. Le maire a répondu, qu'il était partisan de la liberté de conscience, que c'est pour cela qu'il a autorisé la procession dimanche dernier, mais qu'il entend respecter la liberté
de tous et qu'il se fera remettre l'itinéraire des processions de dimanche prochain, afin de donner satisfaction au protestataire.

20 juillet 1896 — Desbarbieux, sans trop se faire prier, suit les instructions du citoyen anti-catholiques et prend un arrêté interdisant les processions sur le territoire de la commune.
— On se souvient qu'il y a un mois le maire socialiste de Croix avait décidé de laisser circuler librement les processions, à la condition qu'elles n'alarmeraient ni les sentiments ni les intérêts de personne.
Peu après, un habitant de Croix appartenant à la religion réformée écrivit au maire pour demander que la procession ne passât plus devant chez lui ni devant le temple. Le maire fit savoir au curé qu'il eût à changer son itinéraire. Le curé ne tint nul compte de cette demande.
Hier soir, le conseil municipal de Croix étant en Séance, le maire lut une deuxième lettre du même citoyen, demandant l'interdiction pure et simple des processions, à cause du mauvais vouloir du curé. Le maire lut également deux pétitions une de l'Eglise réformée et l'autre des membres de l'Eglise indépendante, sollicitant la suppression des processions au nom de la conscience publique. A la suite de cette lecture, le maire lut une autre pétition, émanant de catholiques, demandant de remettre cette question à la prochaine séance.
Le maire alors résuma la question en disant « que le citoyen qui réclame a raison, le clergé n'ayant pas tenu compte des réclamations raisonnables qui lui ont été faites ». Il annonça alors qu'il avait pris un arrêté interdisant à l'avenir les processions sur le territoire de la commune ; il soumit cet arrêté à l'appréciation du conseil municipal, qui l'approuva à l'unanimité, en rejetant la demande d'ajournement.

29 mai 1897 — Desbarbieux poursuit sa chasse aux sorcières dans le cimetière.
— Le maire de Croix vient de prendre l'arrêté suivant :
Considérant que depuis quelque temps le cimetière de Croix devient le théâtre de manifestations tumultueuses organisées par le clergé ; considérant qu'il est du devoir de l'autorité municipale de prendre les mesures nécessaires pour assurer le bon ordre et la tranquillité dans ce lieu ;
Arrêtons pendant trente jours à partir de la date de la publication du présent arrêté : toutes manifestations et tous rassemblements autres que les enterrements ne pourront avoir lieu dans le cimetière de Croix, sans en avoir, au préalable, demandé et obtenu l'autorisation de l'administration municipale.

8 février 1898 — Desbarbieux, opposé à l'ouverture de l'Ecole Catholique de Croix, perd son procès contre le Frère Damien.
— Des poursuites avaient été intentées contre le Frère Damien, directeur de l'école catholique de Croix, pour avoir ouvert son école malgré l'opposition du maire Desbarbieux.
La légalité de l'opposition du maire ayant été soumise au Conseil supérieur de l'Instruction publique, celui-ci l'a déclarée nulle.
En conséquence, le Frère Damien, traduit en correctionnelle, le 3 février, a été acquitté purement et simplement par ce tribunal.

29 juin 1900 — Desbarbieux pousse le bouchon un peu loin ! Un cortège ou procession, même dans une propriété privée reste interdit...
— Depuis plusieurs années les processions sont supprimées à Croix.
Dimanche dernier, le clergé de Croix a organisé une procession dans une propriété particulière ; à la sortie, il y eut quelques bagarres. La propriété où cette procession a eu lieu est clôturée par une haie.
Des procès-verbaux ont été dressés contre les abbés Deswel et Declercq, curés, Puray, Bogaert et Delacter, vicaires des paroisses Saint-Pierre et Saint-Martin, organisateurs de la procession.
Les procès-verbaux stipulent que ces ecclésiastiques sont prévenus d'infraction à l'arrêté de police municipale du 18 juillet 1896, et s'appuient sur un arrêté de la Cour de cassation, appliquant à une semblable manifestation constatée à la Mure (Isère), les pénalités de l'article 471 n° 15 du Code pénal. Aux termes de cet arrêt, la propriété où a eu lieu le cortège religieux était disposée de façon à permettre aux passants d'en suivre toutes les phases, ce qui suffirait à ôter à cette cérémonie tout caractère privé.

3 avril 1901 — Desbarbieux interdit le port de la soutane à Croix ! Condamnations à tour de bras...
— Le maire socialiste de Croix, le citoyen Desbarbieux, fait exécuter son arrêté contre la soutane : trois Frères Maristes de l'école libre et un prêtre habitué de la paroisse Saint-Martin se sont vu dresser contravention.
On attend ce singulier maire en simple police, où il est habitué à remporter des vestes.

13 mai 1906 — Desbarbieux ne marie les catholiques qu'à la condition que ceux-ci versent vingt francs dans la caisse du bureau de bienfaisance, sinon pas d'épousailles !
— Le citoyen Desbarbieux, maire de Croix (Nord), a communiqué aux journaux de la région la note suivante :
Le maire de Croix, officier de l'état civil, fait connaître aux intéressés qu'il est entièrement à leur disposition pour procéder à la célébration des mariages pour lesquels les formalités auront été régulièrement remplies mais il ne se rendra à la mairie, la veille des mariages qui auront lieu le lendemain à l'église, qu'après que les futurs époux ou leurs parents auront pris l'engagement de verser une somme fixe de vingt francs dans la caisse du bureau de bienfaisance.
Tous les indigents et les personnes reconnues comme tels, ainsi que ceux qui useront exclusivement du mariage civil seront dispensés de cette taxe.
Le citoyen Desbarbieux peut se vanter d'avoir eu une idée originale. Il n'en est pas à son coup d'essai. Il avait pris, il y a deux ans, un arrêté interdisant le port de la soutane sur le territoire de la commune de Croix que ce nom ne semblait pas prédestiner à avoir un maire aussi anticlérical.

22 juin 1906 — Desbarbieux s'en prend aux familles indigentes dont les enfants fréquentent les écoles congréganistes.
— La commission administrative du bureau de bienfaisance de Croix, dont M. Desbarbieux, maire, célèbre par son arrêté sur la taxe des mariages, est président, vient de prendre la délibération suivante. A partir de la rentrée d'octobre, les familles indigentes dont les enfants fréquentent les écoles congréganistes, dites libres, n'auront plus droit aux secours fournis par cette administration.

Voir Ici, Tango sur le Kiosque du parc de l'Hôtel de Ville juillet 2013.
Ici.
Ici.
et Ici.

On ne devait pas vraiment s'ennuyer au Café de la Fanfare, quartier du Créchet-Croix Blanche !

10 mai 1914 — Vendredi à 20 h. ½, répétition de la Mutuelle Harmonie du Créchet, en son local au Café de la Fanfare. Les élèves pourront prendre des leçons de solfège à partir de 19 h. le mardi et le vendredi.
Aujourd'hui à 20 h., assemblée mensuelle de la société d'Epargne Les Rigolos du Créchet, an café de la Fanfare (Croix Blanche).

21 juin 1914 — Le 28 juin, au Café de la Fanfare à la Croix-Blanche, réunion extraordinaire de la Caisse d'Epargne. Ordre du jour : Règlement des comptes de l'année et Banquet.
30 novembre 1892 — Réunion du Groupe les Eclaireurs de Croix, le jeudi 4 Décembre, à 8 heures précises du soir estaminet de la Fanfare, la présence de tous les membres est indispensable, affaires très urgentes.

8 janvier 1901 — Concert de l'Union symphonique de Croix.

— L'Union symphonique de Croix a donné son concert annuel dans la salle des fêtes de la ville avec le concours de plusieurs artistes distingués, sous la direction de M. Farvacque.

20 juin 1914 — Cinquantenaire de la Grande Harmonie de Croix
— Un grand concours de vélos fleuris, ouvert à tous cyclistes, est organisé par le Cyclo-Club Griffon de Croix (local « Café du Progrès », 18, place de la République) ; les participants sont tenus d'assister au cortège organisé par la « Grande Harmonie » de Croix, à l'occasion de son cinquantenaire. Le départ de ce cortège aura lieu du « Café du Progrès », à 11 heures, De très nombreux prix eu espèces seront décernés à ce concours. Se faire inscrire sans retard.

Formations musicales actives en 1909 à Croix :
Union chorale, fondée en 1875, président Boutlemy, direction Mercier, 46 exécutants ;
Société de la Renaissance (trompettes), président Dopprimé, direction A. Jacquemain, 29 exécutants ;
Grande harmonie, fondée en 1864, président E. Weerts, direction L. Cocheteux, 70 exécutants ;
Harmonie municipale, fondée en 1903, président Th. Durieux, direction H. Gadenne, 55 exécutants ;
Fanfare du Créchet, fondée en 1878, président Lucien Carton, direction Ch. Behiels, 50 exécutants ;
Société chorale Ste-Cécile, direction Paul Capelle, 45 exécutants ;
L'Avenir du Créchet (société chorale) président P. Devaerd, direction J. Dehaye, 40 exécutants ;
Cercle symphonique, direction H. Roupain, 25 exécutants ;
Les Orphéonistes de Croix, président Louis Hourez, direction Léon Mercier, 35 exécutants.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

CUMIÈRES - Le Jard
(MARNE)
La Promenade du Jard, située perpendiculairement au chemin de halage longeant la Marne, est dès avant 1827 plantée de plusieurs rangées d'arbres. A chaque fête, foire, concert et manifestation, les Cumariots se réunissent dans ses parages.

Cumières - Plan partiel de 1827 — Le Jard en 1827.

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Lors de la Saint Jean du 24 juin, le Jard, pendant trois jours, est, chaque année, envahi par les marchands forains, les jeux et attractions ; le long du chemin de halage, les nombreux manèges et baraques foraines s'étalent ; c'est l'occasion de plusieurs concerts, bals, feux d'artifices et retraites aux flambeaux...
D'une fête à l'autre, la Fête des Vignerons de la Saint-Vincent, le 22 janvier, donne lieu à de grandes festivités à Cumières comme dans toute la Champagne : les traditionnelles pyramides de gâteaux sont de mise. Cependant, cette fin janvier est bien souvent marquée à Cumières par de fréquentes crues de la Marne et, c'est avec les pieds un peu humides qu'on festoie...
Et c'est fort à propos, compte tenu des récurrentes crues marnaises, que la municipalité décide d'offrir un Kiosque à musique à sa Société de Trompettes l'Espérance et à sa Fanfare municipale des Sapeurs-Pompiers, afin qu'ils puissent jouer
hors d'eau. Et tant pis pour les spectateurs s'ils attrapent un mauvais coup de froid !
Entre 1903 et 1905, un Kiosque à musique, octogonal, est donc édifié à l'entrée du Jard, près de la Marne : son soubassement est élevé sur un sous-sol, ses colonnes et sa balustrade sont en bois et on y accède par un escalier de neuf marches. La rambarde en bois sera remplacée plus tard par un garde-corps en fer.
Cumières va vivre de sombres années dix ans plus tard. En septembre 1914, les allemands sont à Epernay et lors de leur repli, font sauter tous les ponts sur la Marne, dont, le 12 septembre 1914, celui de Cumières qui avait été inauguré en 1872. (1)
A partir de mars 1916, Cumières subit de nombreux bombardements et pilonnages, une lutte incessante et acharnée, des tirs d'artillerie de part et d'autre ; finalement la ville est abandonnée aux allemands en juin 1916. Les offensives recommencent en mars 1917, et les troupes françaises reprennent petit à petit les positions abandonnées sur Cumières.
A l'issue du conflit, un premier rapport sur les dédommagements des dommages de guerre fait état sur Cumières d'
une dizaine de maisons rasées, le reste réparable. Hormis le pont qui a été rasé et dont les Cumariots, malgré leurs innombrables demandes, n'obtiendront une reconstruction qu'en 1925.(1)
Le Kiosque à musique, quant à lui, a survécu à toutes les guerres. Aujourd'hui encore des festivités y sont organisées pour la Saint-Jean et la Saint-Vincent.
Kiosque toujours en place.

Voir ici, Kiosque du Jard de Cumières, aujourd'hui.
et Ici.
Concert au Kiosque du Jard.

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publié par JeanMarc Lun 14 Mar 2016 13:17

(1) Le Pont de Cumières
Dès 1866, le Conseil général de la Marne est sollicité par la municipalité de Cumières aux fins d'obtenir un pont. Un devis est établi pour 85.000 francs. Le financement prévoit d'établir un péage pendant 28 ans et de contracter un emprunt communal de 45.000 francs ; des particuliers cumariots offrent 13.670 francs et une subvention de 23.000 francs est demandée à l'Etat. Après une mise en adjudication, les travaux sont commencés en 1869 : les culées sont en partie construites et on s'occupe de la construction de bâtardeaux pour protéger l'emplacement où les piles seront fondées.
La guerre 1870-1871 va retarder la fin des travaux, et ce n'est qu'en 1872 que le pont de Cumières est inauguré.
Lors des grandes crues de 1910, le pont est menacé : le 24 janvier, selon un reporter alarmiste du
Journal des Débats, à Cumieres, le pont de pierre sur la Marne, miné par les eaux, menace de s'écrouler...
Cependant si la Marne n'a, à vrai dire, même pas écorné le pont de pierre, il n'en est pas de même des mines allemandes qui, en une fraction de seconde, l'ont fait disparaître le 12 septembre 1914.
Et les cumariots et cumariotes sont alors contraints de faire 16 kilomètres pour rejoindre la rive opposée. Aussi, sollicitent-t-ils l'autorisation préfectorale d'installer un service de barque.
En avril 1917, un projet de passerelle s'élevant à 60.000 francs est établi, mais aucun entrepreneur, en cette période de trouble, n'accepte ce chantier à moins de 90.000 francs. Le projet est alors enterré.
A partir de 1919, Cumières fait des pieds et des mains pour obtenir son pont. Le 22 juin 1919, le ministère des travaux annonce au Maire que la construction du nouveau pont de Cumières est compris dans la liste de ceux qui doivent être édifiés dans le courant de l'année, mais en attendant, il propose l'installation par le Génie, d'un pont de bois dit « Pigeaud », avant fin juillet. Un pont suspendu, provisoire est tout de même aménagé en 1920.
De promesses en promesses, cinq longues années vont encore s'écouler avant que la construction d'un pont en béton ne soit décidée en juillet 1924 ; il sera inauguré le 1er septembre 1925 en présence de Jammy Schmidt, sous-secrétaire d'Etat aux régions libérées.
Ce nouveau pont va sauter encore une fois sous les assauts allemands en mai 1940, et un bac lui succède jusqu'à l'édification du pont actuel, inauguré en mai 1949.

Cumières - Le Jard et le Kiosque à musique — Le premier Pont de Cumières sur la Marne inauguré en 1872
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22 février 1913 — Concert de la Fanfare Municipale des Sapeurs-pompiers de Cumières
— Les membres honoraires de la Fanfare Municipale des sapeurs-pompiers de Cumières sont invités au concert
annuel, qui leur sera offert par la fanfare, le samedi 22 février 1913, à huit heures précises du soir, dans la salle de M. Collard-Arnoult, hôtelier à Cumières, avec le concours de M. et Mme Théo Rolland, M. Dervaux, M. Henri Villain et Mme Dervaux-Rafflin, pianiste. Programme :

Première Partie
1. La Sirène, allegro, par la Fanfare. — 2. Bien marié, chansonnette, M. Villain. — 3. Amour d'enfant, Mme Théo. — 4. Le Compiégnois, allegro. — 5. Méditation de Thaïs, pour violon. — 6. M. Théo-Rolland, dans son répertoire. — 7. Grand air du Châlet, M. Dervaux. — 8. Un petit défaut, M. Villain. — 9. Oscar Bourdoche, comédie par M. et Mme Théo Rolland. — 10. Roxane, fantaisie, par la Fanfare.
Quinze minutes d'entr'acte.
Deuxième Partie

1. Légende Dauphinoise, ouverture, par la Fanfare. — 2. Inspiration d'un banquet, M. Villain. — 3. Air d'Hérodiade, M. Dervaux. — 4. Théo Rolland, dans son répertoire. — 5. a) Lettre de Manon. Intermède. b) Venezia, valse, orchestre symphonique. — 6. Une femme qui se grise, vaudeville. — 7. Les Amourettes, valse, par la fanfare.
Une quête sera faite après le numéro 4 de la deuxième partie, au profit de la Fanfare

21 au 23 juin 1913 — Grande Fête patronale de la Saint-Jean au Jard de Cumières.
— Le programme de la fête qui, tous les ans, attire un nombre considérable de promeneurs, est définitivement fixé comme suit :
Samedi 21 juin : à neuf heures du soir, cortège officiel par la municipalité, la Musique municipale, les sapeurs pompiers et la Société de trompettes.
Feu de Saint-Jean, à la suite, retraite aux flambeaux par la Musique municipale, les sapeurs-pompiers et la société de Trompettes.
Dimanche 22 et lundi 23 juin : la fête se déroulera sur le Jard. Des sérénades seront exécutées par la Musique municipale et par la Société de trompettes l'Espérance.
Programmes des morceaux exécutés dimanche 22 à quatre heures du soir par la musique municipale (directeur, M. Paul Plateau) :
1. La Garde Marine, allegro (Turine). — 2. Les Roches noires, ouverture (H. Borrel). — 3. Virtuosité, polka pour piston (Liguer). — 4. La Cigale et la Fourmi, fantaisie (Mullot). — 5. Les Amourettes, valse (Gung'l).
A cinq heures, par la Société de trompettes l'Espérance (directeur, M. L. Foulon) :
1. Le Champenois, allegro (L. Foulon). — 2. Grande Marche triomphale (F. Andrieu). — 3. Poète et Paysan (Suppé), transcrit par L. Foulon.
Lundi 23 juin, à quatre heures du soir, par la Musique municipale :
1. Sang Gaulois, allegro (G. Allier). — 2. Fée Printemps, ouverture (Andrieu). — 3. Souvenir, mazurka (Beaudet). — 4. Sur les Bords du Lac, fantaisie (Mullot). — 5. Brassée de Roses, valse (G. Allier).
A cinq heures, par la Société de trompettes l'Espérance :
1. L'Aviateur, allegro (L. Foulon). — 2. Le Tsar en France, ouverture (Gadenne). — 3. L'Etendard, marche (L. Foulon). — 4. L'Orchidée, fantaisie (Gadenne). — 5. L'Entraînant, allegro (L. Foulon).
Les dimanche 22 et lundi 23, bal à grand orchestre sur le Jard, sous la direction de M. Lucien Arnoult. Danses gratuites, enceinte réservée. Dimanche : 50 centimes ; lundi : 0 fr. 25.
En cas de mauvais temps, le bal aurait lieu chez M. Collard-Arnoult. Des jeux et des divertissements variés seront assurés par les nombreux forains installés sur le Jard.
On trouvera le confortable et les rafraîchissements nécessaires chez les marchands de vins, débitants et aux buvettes du Jard. Un service de voitures sera organisé par M. Hardy.

Cumières - Le Jard et les bords de Marne (kiosque visible au centre du cliché) — Le Jard le jour de la Fête de la Saint-Jean (toiture du kiosque visible à droite)
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31 août 1913 — La société de trompettes de Cumières l'Espérance participe à la grande inauguration des cloches.
— Les Trompettes de Cumières l'Espérance en inauguration des nouvelles cloches paroissiales.
Cumières. Le dimanche 31 août, Mgr Neveux a procédé à Cumières à la bénédiction de trois nouvelles cloches. L'église de Cumières, auparavant, n'en possédait que deux, et encore, l'une d'elles, fêlée, était-elle hors d'usage. Une généreuse paroissienne, Mme Geoffroy-Remiot, ayant fait don à M. l'abbé Roger d'une somme de 2.700 francs, cette somme servit à la construction d'un beffroi en acier, et à l'achat de la plus grosse de ces nouvelles cloches. Les offrandes des paroissiens permirent l'acquisition des deux autres. M. Farnier, de Robécourt (Vosges), fut chargé de la fonte ; il s'acquitta parfaitement de ce travail. Les cloches pèsent respectivement 491, 346, 246 kilogrammes, et donnent le do, le la dièze et le sol dièze. Elles portent en relief les noms de M. le Curé de Cumières et de son frère défunt, des parrains et marraines, des membres des conseils paroissial et municipal, et d'un certain nombre de propriétaires de Cumières.
La bénédiction de ces cloches fut un événement pour Cumières. M. l'abbé Roger, désirant que cette cérémonie fût une fête pour toute la paroisse, avait invité tous les habitants du pays à y participer : la plupart d'entre eux répondirent à son appel et plus de mille personnes se pressaient dans l'église devenue trop petite.
La cérémonie fut magnifique. Mgr Neveux était assisté de MM. les chanoines Roger, curé-archiprêtre de Notre-Dame, et Mortas, curé de Saint-Pierre et Saint-Paul, d'Épernay; de MM. les Curés d'Avenay, de Saint-Imoges, et de Juvincourt (Aisne). La société de trompettes de Cumières L'Espérance avait prêté son concours, alternant pendant la psalmodie liturgique avec un chœur d'hommes et de jeunes filles. Le sermon fut donné par M. le Curé de Juvincourt : ce sermon sur les cloches et les clochers de nos églises, charma l'auditoire par sa poésie autant qu'il l'édifia par sa piété. Après le salut, Mgr Neveux remercia tous ceux qui par leur bienveillance ou leur générosité avaient rendu possible cette cérémonie, et rappela, en termes émus, le souvenir du cher curé enlevé par une mort prématurée à l'affection de ses paroissiens : M. l'abbé Louis Roger. Une cantate de circonstance, sur l'air de « l'Étendard », clôtura la fête.
Cette splendide manifestation a fait à Cumières une profonde impression. Puisse-t-elle attacher davantage les catholiques de cette paroisse à leur religion et apprendre à nouveau le chemin de l'église aux chrétiens qui l'ont oublié.

Bals et Fêtes divers à Cumières
30 mars 1919 — Bal de bienfaisance. Aujourd'hui, dimanche 30 courant, grand bal paré et masqué dans la salle de M. Suisse-Lété, de 8 heures à minuit (heure légale), offert par les jeunes gens de Cumières au profit de l'œuvre des Orphelins de la guerre. Entrée : 1 franc par cavalier et par masqué.
24 avril 1919 — Bal de bienfaisance. — A l'occasion des fêtes de Pâques, la jeunesse de Cumières a donné un bal au profit des Orphelins de la guerre ; le produit a été versé entre les mains de M. le maire, qui s'est chargé de le répartir entre les intéressés.
2 juillet 1920 — Un fait divers prouvant qu'en 1920, les Fêtes ont déjà repris à Cumières. A noter que l'oncle de Mlle Maillet, M. Suisse-Lété, propriétaire d'un restaurant-café à Cumières, organise très fréquemment de nombreux bals, banquets, noces et céremonies diverses.
Cumières — Vol. — Dimanche soir, Mlle Suzanne Maillet, employé à la Cie des Chemins de fer de l'Est, demeurant à Epernay, 66, rue du Pont-Neuf, était venu chez son oncle, M. Suisse, débitant à Cumières, et laissa sur la banquette de l'auto de ses parents son manteau et sa jaquette pour se rendre à la fête du village.
Lorsqu'elle voulut reprendre ses effets, un malandrin l'avait précédée. Plainte a été déposée à la gendarmerie qui a ouvert une enquête.


25 au 27 juin 1921 — Après guerre, les Fêtes de la Saint-Jean au Jard reprennent.
Cumières. — Fête patronale. — Samedi 25 juin, à 21 h. 30, Feu de Saint-Jean, à la suite Retraite aux Flambeaux par la Musique, les sapeurs-pompiers, la Société de trompettes et les enfants des Ecoles.
Sérénade par la Musique Municipale et la Société de trompettes L'Espérance.
Dimanche 26, à 16 h. 30. Musique Municipale :
1. Marche des Gavroches, allegro (G. Allier). — 2. Poète et Paysan, ouverture, arrangement par Diaz. — 3. Cypris, Caprice Polka, soliste Marcel Allait (A. Petit) — 4. Les Coqueliquots, valse (Vivet).
A 17 h. 30. Société de Trompette « L'Espérance »:
1. Gloire à Jeanne d'Arc, allegro (L. Foulon). — 2. Ouverture de Poète et Paysan (Suppe), transcrit par L. Foulon. — 3. Cortège Olympien, grande marche, (V. Viney). — 4. L'Adieu à la patrie, fantaisie (G. Gadenne). — 5. Une poignée de main, polka, soliste Lucien Gonel, Gustave Poittevin (Breton).
Lundi 27. A 18 h. 30. Musique Municipale :
1. Genève, allegro (Andrieu). — 2. Cendrillonnette, ouverture (Andrieu). — 3. Brindilles parfumées, mazurka (Turine). — 4. La Mascotte, fantaisie (Bouchel). — 5. Brassée de Roses, valse (G. Allier).
A 17 h. 30. Société de Trompette « L'Espérance » :
1. L'Enlevant, allegro (Gadenne). — 2. La Madrilène. Boléro (V. Viney). — 3. Cavalerie Française, marche (Munier). — 4. Le Triomphe des Chasseurs, fantaisie (G. Gadenne). — 5. Le Cinquantenaire, allegro (L. Foulon).
Dimanche 26 et lundi 27, Bal à grand orchestre, sous la direction de M. Lucien Arnould.
Danses gratuites. Enceinte réservée : entrée 1 fr. ; dimanche et lundi.
En cas de mauvais temps, le Bal aurait lieu chez M. Suisse-Lété. Jeux et divertissements sur le Jard.
On trouvera le confortable et les rafraîchissements nécessaires chez les marchands de vin, débitants et aux buvettes du Jard. Un service de voiture sera organisé par M. Hardy.

Cumières Vue aérienne - Le Jard et le Kiosque à musique en premier plan
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Sociétés musicales actives à Cumières en 1909 :
Fanfare municipale des Sapeurs-Pompiers, président Darc, direction Plateau, 30 exécutants ;
Fanfare de Trompettes, direction Foulon ;
La Vigneronne (trompettes), président Baudin, direction Louis Hun, 30 exécutants.
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Re: Kiosques à Musique

CUSSET - Cours Tracy et Kiosque de musique
(ALLIER)
voir ici, les renseignements déjà publiés sur le kiosque du Cours Tracy de Cusset.
Ville fortifiée de 1476 à 1483, l'ensemble des murailles et tours cussétoises commence à être démantelé à partir de 1767 ; les fossés, devenus d'immondes cloaques insalubres et pestilentiels alimentés par le Sichon et le Jolan, mais également par tous les immondices de la cité, vont être comblés et transformés en promenades plantées et en jardins. L'est, le nord-est et le sud de la ville sont les premiers à bénéficier de cet assainissement. On peut ainsi voir, sur le plan de 1813 ci-dessous, que seule la Place de l'Ancienne Citadelle et son fossé, situés au nord restent dans leur jus.
En 1827, le docteur Alexis Giraudet nous décrit les zones récupérées sur les anciennes fortifications : de vastes promenades, des jardins charmans, sont là où naguères de vieilles tours, entourées de larges fossés, rappelaient à chaque instant leur triste inutilité.
Le fossé et la place de l'Ancienne citadelle sont finalement comblés, aplanis et arborés en 1831, et rebaptisés Cours Tracy en 1834, en hommage au député de l'Allier Victor Destutt de Tracy (1781-1864).

Plan de Cusset en 1813
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La source d'eau minérale du cours Tracy, découverte en 1845, va amener la notoriété sur ce quartier de Cusset.
Jusqu'en 1880, lors des fêtes Cussétoises, notamment la fête patronale de l'Ascension et la Fête de la Loue de la Saint Jean, une estrade en bois est montée au centre du Cours Tracy, destinée aux concerts forts prisés de la Fanfare de Cusset.
En mai 1880, l'entreprise Poulossier est adjudicataire de travaux à effectuer sur le cours Tracy : établissement d'une bordure de trottoir autour du Cours, travaux de déblais nécessaires pour que les asphalteurs puissent établir des trottoirs au devant de l'Etablissement thermal et autour du Square qui doit être aménagé à l'entrée de Cusset.
L'emplacement du futur Kiosque à musique est déterminé et réservé dans le même temps ; début juillet, les fondations sont aménagées. Il est inauguré en août 1880 : le 1er septembre, la Fanfare de Cusset y donne un de ses premiers concerts, après son retour triomphal du Concours musical de Clermont-Ferrand du 28 août où elle a obtenu les premiers prix de lecture à vue et d'exécution en division excellence.
Dans la foulée, deux kiosques en fer forgé et verres de couleur sont installés pour les deux sources d'eau minérale, dont l'un sur le Cours Tracy, à quelques pas du Kiosque à musique. Ce dernier, construit sur un soubassement empierré surélevé au dessus d'un sous-sol utilisé pour ranger chaises et autres matériels nécessaires au concert, est de forme octogonale ; sa rambarde, ses colonnes moulurées et ses frises décoratives sous la toiture sont en bois, sa couverture en zinc.
L'Harmonie La Semeuse va pendant de nombreuses décennies y donner ses concerts, accompagnée très régulièrement de la société de Gymnastique la Française accomplissant ses exercices en musique. Lors des périodes hivernales, ses prestations, gratuites, sont présentées au Théâtre municipal de Cusset.
Le 12 mars 1937 le Conseil municipal alloue une subvention exceptionnelle de 20.000 francs à l'Harmonie La Semeuse, payable sur trois années. M. Seive, son président, réclamait 25.000 francs, le prix budgété pour remplacer les costumes des musiciens.
Lors de la séance du Conseil municipal du 5 novembre 1950, l'architecte Madet est chargé d'établir un projet pour l'agrandissement du kiosque à musique,
tout à fait insuffisant pour les besoins de la société de musique. Bien entendu le projet n'aura pas de suite tangible, puisqu'au lieu d'agrandir le Kiosque, il a été décidé en 1962, de l'abattre purement et simplement.
Kiosque supprimé.


Voir ici, Cours Tracy à Cusset aujourd'hui ; faute de Kiosque à musique contentons-nous du Kiosque des buveurs d'eau, seul rescapé.
Voir ici ce qu'il reste des sources Elisabeth et Sainte-Marie aujourd'hui.

(En alignement du Kiosque à musique, on aperçoit le Kiosque de la source d'eau Tracy)
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publié par JeanMarc Mer 16 Mar 2016 14:34

28 novembre 1880 — La Sainte Cécile fêtée au Kiosque du Cours Tracy, flambant neuf.
— Le dimanche 28 novembre, la Fanfare de Cusset célèbre la Saint-Cécile.
La veille, la population cussétoise se rend sur la place d'Armes, à 8 heures du soir pour accompagner la retraite aux flambeaux. A lieu un grand défilé accompagné des Sapeurs-Pompiers et de la Fanfare.
Le jour de la Fête, dimanche, messe en musique accompagnée de la Fanfare. Après la messe, les musiciens, accompagnés des sapeurs-pompiers suivis de la foule, parcourent les rues de la ville.
A trois heures, la Fanfare se fait de nouveau entendre sur le Kiosque à musique du cours Tracy. Au programme figure entre autres morceaux, une fantaisie sur Rigoletto et la Polka des Grelots.
A 6 heures, un banquet est servi, dans le salon des fêtes du Café Bouchard, réservé aux membres de la Fanfare et aux officiers et sous-officiers de la Cie des Sapeurs-Pompiers. Dîner copieusement arrosé et suivi de chansonnettes.
Le lendemain, lundi, la fête se poursuit par une réunion de la Fanfare au Cercle Lyrique, suivie de l'exécution sur la Place d'Armes d'une polka et d'une mazurka. La Fanfare, tout en jouant, prend ensuite la tête d'un défilé faisant le tour de la ville, escorté par la plupart des cussétois, trop heureux d'interrompre leur travail à cette occasion.

9 juin 1902 — Grand concours musical des 24 et 25 août 1902 à Cusset.
— Cusset. Un grand concours musical d'orphéons, harmonies, fanfares, symphonies, trompes de chasse, trompettes, estudiantinas et fifres, aura lieu les dimanche 24 et lundi 25 août 1902.
Le concours comprendra :
Un concours de lecture à vue, obligatoire pour toutes les Sociétés ; un concours de soli ou quatuor pour les chorales (facultatif) ; un concours d'exécution, obligatoire, et un concours d'honneur.
Les prix consisteront en couronnes, palmes, médailles d'or, argent et vermeil et primes en espèces.
Le total des primes en espèces est de 2.900 fr., dont 725 fr. pour le concours d'honneur. Une médaille commémorative, sera remise à chaque Société. La liste d'adhésion à ce grand tournoi musical, placé sous la présidence du maître Massenet, sera close au 20 juin courant.
Toute la correspondance doit être adressée à M. A. David, secrétaire général du concours, à Cusset.


5 août 1937 — Concert de l'Harmonie La Semeuse au Kiosque du Cours Tracy

— L'Harmonie La Semeuse de Cusset, dirigée par M. R. Cherrière, donnera un concert sur le Kiosque du Cours Tracy, à 21 heures. Programme :
1. Cavalcade légère, ouverture (Suppé). — 2. Tannhauser, fantaisie (Wagner). — 3. Danses hongroises (Brahms). — 4. Les mousquetaires au couvent, fantaisie (Varney). — 5. 11e fantaisie variée pour baryton (Christophe) ; soliste : Marius Daguillon. — 6. Sambre-et-Meuse, défilé pour clairons et tambours.

28 octobre 1937 — Hors saison, La Semeuse donne ses concerts au Théâtre municipal
— L'Harmonie de Cusset La Semeuse, dirigée par M. R. Cherrière, donnera un concert à 20 heures 30 Salle du Théâtre municipal. Programme :
1. Boccace, marche militaire (Suppé). — 2. Carmen, fantaisie (Bizet). — 3. Lakmé, scènes et légende de la fille du Paria (Léo Delibes) Clarinette solo, Ch. Petit. — 4. Duo du Chalet (Adam). — 5. a) Chanson de printemps (Mendelssohn) : b) Chant Hindou (Rymsky-Korsakow). — 6. Souvenir de la 56e brigade, défilé pour tambours et clairons (Mornay).
L'accès de la salle du Théâtre est entièrement gratuit. Nous recommandons aux auditeurs d'arriver à temps de façon à ne point troubler l'audition du programme.

30 juin 1938 — Concert de l'Harmonie La Semeuse au Kiosque
— L'Harmonie de Cusset La Semeuse donnera un concert le jeudi 30 juin 1938 à 21 heures, au Kiosque du Cours Tracy, sous la direction de M. R. Cherrière. Programme :
1. L'Italienne à Alger, ouverture (Rossini) — 2. Les Cloches de Corneville, fantaisie (R Planquette) — 3. Polonaise de concert (P. Vidal) — 4. Au pays du sourire, sélection sur l'opérette (F. Lehard) — 5. Alsace-Lorraine, grande valse de concert (J. Gantz) — 6. Michel Strogoff, défilé (M. Millot).


4 août 1938 — Concert de la Semeuse au Kiosque Tracy. Répertoire différent à chaque prestation.
— L'Harmonie de Cusset La Semeuse donnera un grand concert de gala le jeudi 4 août 1938 à 21 heures, au Kiosque du Cours Tracy, sous la direction de M. R. Cherrière, avec le concour de M. Maurice Leclercq, directeur de l'Harmonie de Roubaix, soliste de Radio-Lille. Programme :
1. La petite Mariée, ouverture (Charles Lecoq) — 2. La chaste Suzanne, fantaisie (J Gilbert) — 3. Cavatine du Barbier de Séville, pour cornet solo ; soliste : M. Maurice Leclercq ((Rossini) — 4. Air du ballet de la statue (Reyer) — 5. Merle et Pinson, polka pour 2 cornets ; solistes : MM. Leclercq et Cherrière (J. Reynaud) — 6. Les Airs du Poilu, fantaisie-sélection (F. Salabert) — 7. Le Téméraire, défilé pour trompes, clairons et tambours (Mougeot).
Le public est instamment prié d'observer le silence pendant l'exécution des morceaux.

14, 18 et 21 mai 1939 — Fête patronale de l'Ascension à Cusset.
— Dimanche 14 mai 1939. A 15 heures, Cours Tracy, fête gymnique par la société la Française avec le concours de l'Harmonie la Semeuse.
— Jeudi 18 mai 1939. La veille à 21 heures, retraite lumineuse par la Compagnie des Sapeurs pompiers et les Sociétés de la ville.
Le jour de la fête, Championnat du centre des vieilles cloches cyclistes, sous le patronage du Progrès de l'Allier et de la municipalité. Départ de la course à 10 h. 15 place Victor Hugo, arrivée vers 11 h. 30.
A dix heures et demie, départ de l'Hôtel de ville du défilé des sociétés, Sapeurs-Pompiers, Harmonie de Cusset, Société de Gymnastique, Vétérans, Sporting club amical cussétois.
A 15 heures, au Kiosque du cours Tracy, Concert donné par l'Harmonie de Cusset La Semeuse.
Pendant le concert, grande séance de gymnastique par la société la Française.
— Dimanche 21 mai 1939. Continuation de la Fête. Bals publics, jeux forains, manèges divers.
L'après-midi, course cycliste. Arrivée place Victor Hugo vers 16 heures.
A 15 h. 30 lancer de Ballonnets, place Victor Hugo. A 21 heures, grande fête de nuit place Victor Hugo avec la participation de l'Harmonie La Semeuse et la société de gymnastique la Française. A l'issue de cette fête, l'Harmonie la Semeuse emmènera la foule aux sons d'un entraînant pas redoublé sur le cours Lafayette où sera présenté le Taureau de Feu.

3 août 1939 — Concert sur le Kiosque du Cours Tracy.
— Jeudi 3 août 1939, à 21 heures, au Kiosque du Cours Tracy, grand concert de gala, sous la direction de M. R. Cherrière, avec le concours de M. Maurice Leclercq, trompettiste, soliste de Radio-Ptt Nord à Lille et de M. André Relin, soliste de l'Harmonie municipale de Vichy. Programme :
1. L'Italienne à Alger, ouverture (Rossini). — 2. Les Saltimbanques, fantaisie sur l'opérette (Ganne). — 3. Fantaisie variée pour clarinette (Bruniau) ; soliste, M. Charles Petit. — 4. Ballet Egyptien (Luigini. — 5. Solo de concert pour trompette. (Pessard) ; soliste Maurice Leclercq. — 6. Onzième fantaisie variée pour baryton (Christophe) ; soliste, M. Marius DAguillon. — 7. Concertino pour 4 cornets (Andrieu). — 8. Electric-polka (Sellenick) ; soliste, Maurice Leclercq. — 9. Le Grenadier du Caucase, défilé avec tambours et clairons (Meister).
Au piano d'accompagnement, Mme Montagnier-Mathias.


Cusset - L'Harmonie La Semeuse devant le théâtre municipal
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26 et 29 mai 1948 — Fête patronale de l'Ascension à Cusset. Concert sur le Kiosque. Fête de nuit, cours Tracy.

— La veille, retraite lumineuse par la Compagnie des Sapeurs pompiers et les Sociétés de la ville.
— Le jour de la fête, à 9 heures, place Victor Hugo, Challenge de Basket-ball, organisé par le Sport ouvrier cussétois. L'après midi, course cycliste organisée par le club vélocypédique vichyssois, sous les auspices et avec la participation de la municipalité. A 14 h. 30, remise des dossards. Départ à 15 h. au pont de la Mère.
A 16 heures, cours Tracy, concert par l'Harmonie La Semeuse.
A 17 h. 15, séance gymnique par la société de gymnastique La Française avec le concours de La Semeuse.
Fête de nuit à 21 heures, cours Tracy. Grand feu d'artifice des établissements Gérin de Cusset.
Pendant le feu d'artifice, concert par la Société de Trompes de Vichy La Saint-Hubert.
Illuminations des édifices communaux. Bals publics, jeux forains, manèges divers.
— Dimanche 29 mai, continuation de la Fête. A 14 heures, grand défilé des Chars des Communes Libres, avec la participation des Tambours et Clairons.
A 14 h. 30, cour de la mairie, distribution de ballonnets en vue du concours de distance.
Au retour du défilé, place Victor Hugo, lancer des Ballonnets.

23 juillet 1949 — L'Harmonie la Semeuse, très demandée.
— La Semeuse a donné samedi soir, 23 juillet, au Kiosque du Cours Tracy, un concert qu'elle n'avait pas eu le temps matériel de préparer au mois de juin en raison des nombreux service qu'elle avait du assurer. Parfaitement mis au point, ce concert a obtenu un légitime succès, devant un public nombreux.
Aussi bien dans les pas redoublés et marches comme le Grenadier du Caucase, Lyautey et Paris-Belfort, que dans les nombreux morceaux de musique classique, l'exécution fut sans reproche et chaleureusement applaudie.
Le programme comprenait : l'ouverture de la Petite Mariée, de Lecoq ; des fantaisies sur les Saltimbanques, de Louis Ganne ; Carmen de Bizet ; Danses hongroises n° 5 et 6 de Brahms et Patrouille espagnole.
Nous n'avons pas eu le plaisir de voir la section des fifres qui s'emploie à mettre au point des morceaux que nous applaudirons d'ici peu.

14 et 18 mai 1950 — Fête patronale de l'Ascension à Cusset. Concert au Kiosque Tracy
— Dimanche 14 mai, commémoration de la victoire des armées françaises et alliées.
A 10 heures 15, défilé des sociétés et groupements locaux. Rassemblement à 10 h. 30 place Victor Hugo.
A 15 heures, au Kiosque du cours Tracy, Grand concert instrumental par l'Harmonie La Semeuse, sous la direction de M. Armand Batisse.
Fête foraine sur les Cours Arloing et Lafayette.
La veille de la fête, retraite lumineuse par la Compagnie des Sapeurs pompiers et les Sociétés de la ville.
Le 18 mai, jour de la fête, même programme qu'en 1949.
— Voici le programme du concert donné au Kiosque du Cours Tracy par l'Harmonie le 14 mai à 15 heures :
1. Le Septveillon, pas redoublé pour Tambours et Clairons. — 2. Egmont, ouverture de Beethoven. — 3. Hamlet, fantaisie de A. Thomas ; solistes : M. Mazzo, basse et Lévêque, trombone. — 4. Sonia, ouverture pour tambours et clairons de Gardenne. — 5. Stavia, morceau imposé pour le concours de Lausanne, de A. Théry ; solistes MM. Relin, cornet et Petit, saxophone alto. — 6. Ballet des Cloches de Corneville, de Planquette. — 7. Flots du Danube, valse de concert de Ivanovici. — 8. Le Grenadier du Caucase, défilé de Meister. — 9. La Marseillaise.
En vertu d'un arrêté préfectoral, les cafés, restaurants, débits de boissons, salles de danse etc sont autorisés à rester ouverts toute la nuit du 13 au 14 mai et jusqu'à 4 heures du matin du 14 au 15 mai. Le maire : G. Roux.

Voir ici, L'Harmonie La Semeuse de Cusset, aujourd'hui.
Ici.
et ici.

Sociétés musicales actives à Cusset en 1909
Harmonie municipale la Semeuse de Cusset, présidée par le Maire de Cusset, direction H. Houzet, 50 exécutants ;
L'Indépendante (chorale), direction Gitenay, 30 exécutants ;
Chorale des Dames de Cusset, présidente Mme Monin, direction Vincent, 40 exécutantes.
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Re: Kiosques à Musique

CUSSET - Le Parc Sainte-Marie
(ALLIER)
Les fortifications de Cusset, on l'a vu ici, sont démantelées à partir de 1767 ; hors la ville, fort insalubre, et donc en deçà des murailles, plusieurs faubourgs, certainement plus sains, se sont développés aux abords des portes de la cité : parmi ceux-ci, celui des Capucins qui tient son nom des frères qui ont fondé un couvent en mai 1615, précisément à la sortie nord-ouest de la ville, côté de la Citadelle.
Le Faubourg ou Village des Capucins est délimité par le Sichon et la rivière du Jolan et par le
Chemin tendant de Charmeil à Cusset, devenu rue Antoinette Mizon, parfois nommé rue des Capucins. En bout des biens conventuels des Frères, et jusqu'aux fossés de la ville, le long du même chemin de Charmeil, un lieu-dit Champ Sanctus, consacré en grande partie aux cultures, est vraisemblablement sous le contrôle des religieux. En 1790, la révolution signe l'abolition de l'ordre des Capucins et leurs biens sont saisis et mis en vente.

Cusset - Plan agrandi de 1813 : place de l'Ancienne Citadelle (futur Cours Tracy) et Champ Sanctus, futur Parc et Etablissement Thermal Sainte-Marie
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Pendant que la ruée vers l'or bat son plein en Californie, à Cusset, c'est la ruée vers l'eau ! Depuis le forage de la source Mesdames et Saint-Jean en 1844, la foreuse ne va pas rester longtemps en repos. La source Tracy sur la place de l'ancienne Citadelle, puis la source dite de l'Hôpital, située face à l'Hôtel-Dieu, sont ainsi découvertes en 1845 ; elles sont suivies en 1849 par la source Saint-Marie, jaillissant près de la porte de l'ancienne Citadelle.
Félix Bertrand, qui est l'heureux auteur de la découverte de cette dernière source, va immédiatement jeter son dévolu sur la partie du Champ Sanctus contiguë à la porte de la Citadelle, et se porter acquéreur du terrain afin d'y bâtir un Etablissement Thermal. C'est l'architecte Hugues Rose-Beauvais (1774-1859) qui se charge de dresser les plans de celui-ci. L'eau de la source Saint-Marie, très proche, à peine 80 mètres, sera canalisée jusqu'à l'établissement.

L'Abbé Poisson Charles-Benjamin (1809-1885) dans ses souvenirs de voyages nous décrit l'Etablissement thermal de Cusset, en construction, un jour de la louée de la Saint-Jean, où se déroule la grande fête annuelle.
A l'entrée de Cusset est un établissement d'eaux thermales. Il était en construction. Son titre Sainte-Marie-les-Vichy à Cusset. Il est bâti en briques rouges avec losanges en briques noires. Ce sont trois pavillons reliés par deux corps de bâtiment. Le pavillon du milieu est flanqué de deux tourelles. On compte quatorze fenêtres dans le développement. Le pavillon du milieu possède seul un étage.
Quelques jours plus tard, l'abbé Poisson partant visiter l'Ardoisière qui n'est à l'époque qu'un grandiose lieu de promenade (voir notre prochain développement), nous décrit rapidement l'ambiance d'un jour de foire cussétois : On passe par Cusset, c'était jour de foire, les cours étaient remplis d'hommes de femmes, et de bêtes à cornes, cela avait du pittoresque, surtout par les chapeaux de paille qui se remuaient en tous sens dans ce tohu-bohu forain.

Félix Bertrand, sous le nom de son épouse Louise-Hortense-Elisabeth Decombe-Albert, se trouve ainsi, à partir de 1852, à la tête du seul établissement thermal cussétois. La même année, afin d'accroître le débit de sa production, il se porte acquéreur de la Source de l'Hôpital. En 1853, Bertrand adresse des demandes afin d'obtenir l'autorisation d'exploiter cette source minérale. La première réponse ministérielle va lui enjoindre en premier lieu, afin d'éviter toute confusion avec la source de l'Hôpital bien connue à Vichy, de modifier le nom de cette source. Aussitôt, Bertrand va la renommer source Sainte-Elisabeth.
Un établissement thermal sans hôtel et attractions n'est pas fait pour fixer la clientèle ; aussi, avec les premières recettes tirées de l'embouteillage vendu principalement par correspondance, Félix Bertrand fait-il construire un Hôtel et agencer un parc d'agrément.
A-t-il subi le début de la grève des maçons ? Le 1er décembre 1852, près de 200 ouvriers maçons de Cusset et de Vichy fomentent une grève ; motif : l'hiver, leurs patrons baissent leur salaire journalier de 40 centimes, le portant ainsi de 1 fr 50 à 1 fr 10 ! Quand on sait que dans le même temps, les bouteilles d'eau minérale sont vendues 70 centimes l'unité !...
(1)
Toujours est-il que les premiers échos et premières réclames faisant état de l'Hôtel des Bains Sainte-Marie datent de juin 1859. Et c'est vraisemblablement à cette date qu'il est inauguré ; on voit mal Félix Bertrand négliger de faire un battage publicitaire autour de l'ouverture de son hôtel, quand on sait le soin qu'il apporte aux annonces qu'il consacre pour la vente de ses Eaux minérales, qui d'ailleurs font volontairement et systématiquement référence aux Eaux de Vichy avec une connotation négative pour celles-ci, ce qui lui vaut, ou tout au moins à son épouse qui porte le chapeau, quelques procès avec la société Fermière de Vichy. (2)
En 1859 donc, l'Hôtel des Bains est annoncé, comportant appartements et salons, avec un beau Parc et un joli Chalet. Ce dernier correspond à coup sûr à notre Kiosque de la musique, à la structure en bois ouvragée, édifié près d'un bassin d'où sourd un filet d'eau pour la dégustation-buvette des baigneurs.(3)
Le chalet sera appelé plus tard le Pavillon de la Musique.

Cusset - Etablissement Thermal et Kiosque dans le parc Ste Marie — Source Sainte-Marie et Pavillon de la Musique
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L'Empereur Napoléon III, de 1861 à 1866, se rend en cure à Vichy à cinq reprises, et, lors de ses séjours soi-disant incognito, il fait quelques excursions dans l'Allier, et notamment à Cusset qu'il apprécie particulièrement : en juillet 1861, il festoie à l'Ardoisière de Cusset ; en 1862, il fait doter l'Eglise cussétoise d'une subvention de 70.000 francs pour l'édification d'un nouveau clocher qu'il dessine lui-même ; le 21 juillet 1861 puis le le 24 juillet 1862, il visite l'Etablissement Thermal Sainte-Marie. Bien entendu, l'intérêt de l'empereur pour ces sources thermales va donner un salutaire coup de fouet aux activités de Cusset et de Vichy.

Le 3 janvier 1879 les sources Sainte-Marie et Elisabeth sont décrétées d'intérêt public, et leur exploitant bénéficie d'un périmètre de protection d'environ 75 hectares. Peu après, le 15 mai 1879, Félix Bertrand cède l'Etablissement thermal, l'Hôtel des Bains, le Parc Sainte-Marie et le droit d'exploitation des sources, à la
Compagnie propriétaire des sources Elisabeth et Sainte-Marie à Cusset, près Vichy, au capital de 1.600.000 francs, qui vient d'être créée à cet effet.
La société, dans le même temps, signe un contrat de fermage avec la municipalité de Cusset pour la concession de trois autres sources cussétoises : Saint-Jean, Tracy et Lafayette.
Mais les rêves d'essor de cette jeune société vont être stoppés en plein vol le 28 décembre 1879.
Alors que l'établissement thermal est en repos hivernal — la compagnie n'a-t-elle pas publié un entrefilet le 12 septembre 1879 indiquant clairement que l'ouverture a lieu du 15 mai au 15 octobre ? — ce jour du 28 décembre 1879, à 9 heures du soir, un incendie se déclare dans une chambre du second étage de l'Hôtel des Bains Sainte-Marie ; maîtrisé à 4 heures du matin, le feu va détruire entièrement l'Hôtel qui n'est que ruines.

Et c'est le début de la descente aux enfers des Thermes de Cusset.
Le 21 mai 1880, l'Etablissement thermal Sainte-Marie rouvre ses portes après la pause hivernale. Mais la perte définitive de son hôtel n'est pas surmontable.
Comble de malchance, depuis le début de l'été, l'atmosphère de Cusset est parfumée au goudron : on répand du bitume sur les Cours Tracy et Lafayette ; en outre les rues avoisinant l'établissement sont en grand chamboulement : on pose des trottoirs.

Après mise sous séquestre de l'ensemble des biens de la Compagnie des sources de Cusset, Maître Berthomier, avoué, procède à leur vente au Tribunal civil de Cusset le 18 décembre 1883 :
l'Etablissement Thermal et hydrothérapique, 40 cabines de bains, les deux sources Sainte-Marie et Elisabeth, les ruines de l'Hôtel Sainte-Marie, un immense Parc planté d'arbres avec pièce d'eau et très joli Chalet — le Kiosque à musique — au milieu sont proposés avec une mise à prix de 400.000 francs.
En outre, pour 41.500 francs sont également mis en vente plusieurs corps de bâtiments, maisons d'habitation, granges, écuries, prés et jardins divers.
Le 10 août 1892 une nouvelle mise en vente au prix de 400.000 francs ne trouve pas preneur.
Le 26 octobre 1892, l'Etablissement thermal, son Parc et ses annexes, le tout sur 3 hectares et demi, sont à nouveau mis en vente, cette fois-ci au Palais de Justice de Paris : la mise à prix est baissée à 250.000 francs.
En 1904, un certain Ernest Barbier Saint-Hilaire, avocat, acquiert l'Etablissement Thermal de Sainte-Marie avec la clientèle et l'achalandage. Mais le 13 avril 1905, faisant la une de tous les journaux, Barbier Saint-Hilaire disparaît de la circulation...
(4)
Le 1er juin 1910, nouvelle vente au tribunal de Cusset, sur saisie immobilière avec une mise à prix au ras des pâquerettes : 10.000 francs pour les ruines de l'Hôtel Sainte-Marie et 50.000 francs pour l'Etablissement Thermal, les deux sources et le Parc.
Le 29 juin 1910, le tribunal de Cusset présente une vente avec mise à prix de 94.150 francs, la vente du 1er juin n'ayant pas été couronnée de succès.

Cusset - Mises en vente du Parc et de l'Etablissement Thermal Sainte-Marie de 1882 à 1910
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Tout aura été tenté pour relancer l'affaire : augmentation du nombre de cabinets de bains passant de quarante à cinquante, instauration de jeux de casinos, petits chevaux, organisation de concerts ; mais le parc et ses thermes ne suffisent vraiment pas à assurer le succès.
Ainsi, en 1907, après la nouvelle loi sur les casinos, la recette brute réalisée au casino de Sainte-Marie, pour la période de juin à septembre, atteint le record, jamais égalé par un autre casino, de 199 francs ! Et encore faut-il déduire les 22 frs 85 que l'Etat prélève au passage ! Dans le même temps et pour la même période, Vichy, sa voisine et rivale, plastronne avec la meilleure recette casinotière de France, une manne de 1.414.067 francs rien que pour le Casino, sans compter les cercles qui drainent plus de 750.000 francs...
Sans les recettes d'embouteillage d'eau minérale, l'Etablissement thermal Sainte-Marie aurait fermé ses portes depuis longtemps ; il perdurera tout de même jusqu'au conflit de 1914.

En 1930, la municipalité de Cusset reprend l'ensemble du Parc Sainte-Marie et des bâtiments abandonnés. L'ensemble des sources cussétoises, y compris Sainte-Marie et Elisabeth, sont affermées depuis cette date, auprès de la société Vichy-Prunelle, non plus pour des thermes mais uniquement pour l'embouteillage. Aujourd'hui encore, cette société reste titulaire de cette concession.
En 1937, l'établissement thermal est rasé et le parc est réaménagé : on y donne même quelques concerts et spectacles de gymnastique jusqu'en 1940. Depuis, le parc a disparu à son tour, remplacé par des immeubles et lotissements. Le Kiosque à musique, quant à lui, constitué de bois qu'il était, a du périr de vieillesse, vermoulu qu'il devait être, dans les années 1920.
Kiosque supprimé.

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publié par JeanMarc Jeu 17 Mar 2016 18:32

Orchestre du Casino Sainte-Marie de Cusset vers 1900-1910
La structure du garde-corps du Kiosque à musique reprend les mêmes motifs que la rambarde derrière laquelle prend la pose le Quatuor de musiciens de l'Orchestre du Casino de Sainte-Marie, qui a du s'y produire dans les années 1900-1910. Ci-dessous, la superbe carte-photo de notre ami Pascal, que nous publions avec son autorisation, visible sur son site (ici).
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28 décembre 1879 — L'Hôtel des Bains Sainte-Marie disparu en fumée.
— L'incendie s'est déclaré vers neuf heures du soir, le 28 décembre, dans une chambre au deuxième étage de l'hôtel. Une heure après les deux pompes de Cusset fonctionnent et arrosent le foyer d'incendie. Malgré cette promptitude, le feu alimenté par les bois de construction et le mobilier de l'hôtel s'étend rapidement.
Bientôt les pompiers de Vichy et ceux de Creuzier se joignent aux cussétois. Il faut non seulement lutter contre le feu, mais encore contre le froid : l'eau congelée dans les pistons et les tuyaux de conduite empêche tout fonctionnement.
Malgré l'aide apportée par la population et la section d'infirmiers militaires de Vichy, c'est seulement à quatre heures du matin que l'on peut se rendre maître de l'incendie qui a détruit le premier et le second étage de l'Hôtel. Les pertes sont considérables.

14 et 17 juillet 1938 — Annonce de la Fête nationale à Cusset. Concert de l'Harmonie au Kiosque Tracy. Fête de Nuit au Parc Sainte-Marie.
— La veille à 21 heures 30, retraite lumineuse par la Compagnie des Sapeurs pompiers et les Sociétés de la ville.
Le jour de la Fête, à 9 heures, à la Mairie, distribution de secours au indigents. — A 10 heures 15, à l'Hôtel de Ville, réunion du Conseil municipal, des Fonctionnaires et des Sociétés de la Ville. — A 10 heures 30, départ du Cortège. — A 14 heures 15, cour de la Mairie, distribution de Bannières aux lauréats du Lancer de Ballons du 29 mai dernier. — A 15 heures 15, défilé des lauréats du lancer de Ballons, précédés de l'Harmonie.
— A 15 heures 30, au Kiosque du Cours Tracy, concert par l'Harmonie la Semeuse.
Pendant le Concert, grande séance de gymnastique par la Société la Française.
Bal d'enfants (distribution de gâteau et raffraichissements). Pavoisement et illuminations des bâtiments communaux.
— Dimanche 17 juillet, continuation de la Fête. Concours fédéral de boules.
Grande fête de nuit dans l'enceinte du Parc Sainte-Marie.Concert par l'Harmonie la Semeuse. Séance gymnique par les sections de la Société la Française. Bal Champêtre.

14 et 17 juillet 1938 — Compte rendu la Fête nationale à Cusset. Concert de l'Harmonie au Kiosque Tracy. Fête de Nuit au Parc Sainte-Marie.
— Concours fédéral de boules sur les magnifiques ombrages des Cours Tracy, Arloing et Lafayette, organisé par la Boule Cussétoise.
Grande fête de nuit dans l'enceinte du Parc Sainte-Marie avec le gracieux concours des sociétés locales.
Concert par l'Harmonie La Semeuse.
Séance gymnique par les sections de la société la Française. Bal champêtre.
Le concours fédéral de boules a démarré à 8 h. 45 par un temps idéal sur les 56 jeux qui couvrent les Cours Tracy, Arloing et Lafayette. 114 quadrettes étaient engagées, comptant 456 joueurs.
Comme le terrain, l'organisation est parfaite ; le haut-parleur fonctionne à pleins pavillons. La permanence est installée sur le Kiosque à musique du cours Tracy.
Les terrasses de café ne désemplissent pas. A midi, un déjeuner est servi à l'Hôtel du Centre, tenu par M. Boucard, sous la présidence de M. Dupré, maire de Cusset.
La Fête de Nuit. A 11 heures, dans l'enceinte du Parc Sainte-Marie, devant une affluence des plus considérables s'est déroulée la belle fête de nuit prévue au programme. Pendant plus de deux heures, les sections féminine et masculine de la Française se sont fait applaudir dans toute une série de productions gymniques qui ont vraiment intéressé les spectateurs, tandis que l'Harmonie La Semeuse exécutait toute une série de morceaux de musique qui comblaient les intermèdes.
Le cadre choisi pour cette fête de nuit est idéal. Il fait penser à de nombreux cussétois, aux belles fêtes qui se sont déroulées il y a quelques 20 ans, aussi, nous ne pouvons que féliciter la Municipalité pour la remise en état de ce parc qui fait depuis quelques temps la joie des petits et des grands.
Un beau bal champêtre termina en apothéose, à 1 heure 30 du matin, cette fête. Cette innovation eut un beau succès. Il convient d'en féliciter les promoteurs ainsi que l'orchestre-musette de Charles Petit, chargé de l'organisation musicale.

Cusset - Parc Ste Marie - Parties de Petits Chevaux acharnées.
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(1) 9 décembre 1852 — La grève des maçons de Cusset et Vichy, stoppée par le maréchal des logis de la gendarmerie.
— On écrit de Cusset au Mémorial de l'Allier du 9 décembre :
Les ouvriers maçons de Cusset et de Vichy, au nombre de cent cinquante à deux cents, ont essayé de se mettre en grève la semaine dernière. Le mercredi 1er décembre, on les vit se répandre sans bruit sur les places et dans les rues de la ville, et ensuite dans quelques cabarets. Ils alléguaient pour prétexte de leur refus de travail qu'une diminution de 40 centimes par jour était faite sur leur salaire ; que les entrepreneurs, il est vrai, avaient l'habitude de leur faire subir cette diminution pendant quatre mois de l'hiver mais que néanmoins le prix des journées n'était pas diminué pour les entrepreneurs, et que, bien que les travaux fussent très abondans dans le pays, les vivres étant très chers, ils ne pouvaient pas se nourrir facilement avec 1 fr. 10 centimes.
Le maréchal des logis de la gendarmerie, informé de ces réunions, s'est rendu, assisté d'un gendarme, dans les cabarets où elles avaient lieu, conseillant aux ouvriers de rentrer chez eux et de faire valoir leurs droits, s'ils en avaient, par des moyens légaux et convenables. Ses paroles fermes et conciliantes ont produit le meilleur effet. La bande se retire aussitôt en le remerciant de ses conseils. L'autorité intervenant ensuite entre les patrons et les ouvriers, a fixé, de concert avec eux, le prix de la journée pendant les mois de décembre et de janvier, à 1 fr. 25 centimes et pour les dix autres mois de l'année, à 1 fr. 50 centimes. C'est ainsi que tout est rentré dans l'ordre, qui n'a pas été autrement troublé.

(2) Quoi de plus rentable que les bouteilles d'eau ! Toutes les méthodes sont bonnes à Cusset pour détrôner Vichy...
Les premières publicités pour ventes par correspondance de bouteilles d'eaux de Cusset source Sainte-Marie, datent de 1854. La bouteille à l'unité est vendue 70 centimes, alors que Vichy vend la sienne à 90 centimes.
La bouteille d'eau de source Sainte Marie de Cusset est vendue le même prix, 70 centimes, jusqu'en 1861. Maintenant qu'il possède son établissement thermal et son hôtel, Bertrand peut se permettre d'augmenter le prix de l'eau embouteillée. Il passe donc à partir de cette date sa bouteille à 80 centimes et les sources de Vichy alignent aussitôt leur prix sur celui de Bertrand. C'est dire la concurrence acharnée que se livrent les vendeurs d'eau ! Vichy qui vendaient dès avant 1854 son eau à 90 centimes, finit par baisser son prix à 80 centimes en 1861 !...
Bertrand utilise toutes les ficelles pour faire passer son eau de Cusset pour de l'eau de Vichy.
Ainsi de 1874 à 1876, Félix Bertrand, prétend dans ses annonces-réclames que les eaux de Sainte-Marie doivent être préférées parmi toutes les Eaux de Vichy pour être employées loin de la source ; mais, surtout, Bertrand se met à vendre ses propres eaux de Sainte-Marie dans des bouteilles présentant les mêmes caractéristiques, étiquettes, bouteilles titres etc. que les Eaux de l'Etablissement de Vichy. En outre, il commercialise des boites de pastilles au sels naturels de Vichy, toujours avec l'imitation parfaite des célèbres boites et pastilles Vichy.
Si bien que la Cie Fermière de l'Etablissement Thermal de Vichy saisit le tribunal de Riom, le 10 janvier 1876, afin de faire cesser les pratiques déloyales et les publicités mensongères de Pierre-Félix Bertrand et de son épouse Louise-Hortense-Elisabeth Decombe-Albert.
Les successeurs de Bertrand, s'ils ne poursuivent pas aussi loin les subterfuges, n'en essaient-ils pas moins de casser Vichy à leur profit. Encore une fois, le 19 janvier 1881, la Cie fermière de Vichy fait condamner la Cie propriétaire des eaux minérales Elisabeth et Sainte-Marie pour concurrence déloyale et dénigrement : cette dernière publiait dans ses prospectus des analyses comparatives des eaux, mensongères et tronquées.
Et l'exploitant suivant ne désarme pas : on le voit ainsi passer le 12 janvier 1884, une réclame dans les journaux nationaux, où il propose à tous demandeurs d'Eau de Vichy, d'acheter son eau de Cusset Sainte-Marie...

Cusset - Réclames diverses de 1860 à 1884
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(3) En 1868, les sources du Parc Sainte-Marie sont décrites ainsi :
Source Sainte-Marie de Cusset
Elle se déverse dans une vasque en pierre de Volvic, sous un pavillon de forme hexagonale, entouré d'une grille et à trois mètres en contre-bas du sol.
Le forage de la source a 84 mètres. Son débit est de 28.000 litres en 24 heures. Le jet est intermittent et s'élève à 12 centimètres de hauteur, par un tuyau de 3 centimètres de diamètre.
Sur les parois du bassin, où se répand l'eau minérale, il y a une couche épaisse de sédiment jaune, avec des viscosités distinctes.
Deux tuyaux partent de la vasque : l'un sert pour l'exportation et l'autre pour le service de la buvette. De là, l'eau est dirigée dans un réservoir qui sert de réserve pour le service des bains et des douches de l'établissement.
Les propriétés physiques de cette source présentent une eau claire, transparente, sans odeur. Incolore dans le bassin, elle est mousseuse et blanchâtre à sa sortie. Sa saveur est fraîche, piquante, ferrugineuse. Sa réaction est alcaline.

Source Sainte-Elisabeth de Cusset
A 5 mètres de la grille d'entrée, on voit deux plateaux qui recouvrent le bassin de captage.
Ce bassin a deux tuyaux, dont l'un conduit l'eau à la buvette et l'autre au réservoir commun avec la source Sainte-Marie. Le forage de cette source a été trouvé à 89 mètres de profondeur.
L'eau de la source Sainte-Elisabeth est limpide, sans odeur et chargée de bulles d'air.
Elle est blanche, d'une saveur alcaline et bicarbonatée. Sa température est de 16°.
L'administration de l'établissement Sainte-Marie ne néglige rien pour attirer les malades qui viennent à Vichy : elle leur offre des prix plus doux et un omnibus gratis, qui fait le service constant de Vichy à Cusset et réciproquement.

(4) — Ernest Barbier Saint-Hilaire court toujours !
Cet avocat né en 1860, disparaît de son domicile 23 rue de la Chaussée d'Antin à Paris, le jeudi 13 avril 1905. Tous les journaux en font leur une. Les plaidoiries qu'il a soutenues dont nous avons trouvé trace datent de juin 1890, du 23 juin 1897, la dernière le 2 mars 1905.
— 16 avril 1905. Une mystérieuse disparition. M. Barbier Saint-Hilaire, ex-avocat à la cour d'appel, est disparu subitement de son domicile dans d'étranges conditions.
Voici un événement qui ne manquera pas d'émouvoir le monde judiciaire et financier M. Barbier Saint-Hilaire, ancien avocat, qui dirigeait ou conseillait plusieurs sociétés industrielles, vient de disparaître dans d'assez singulières conditions, laissant derrière lui, parait-il, un passif considérable.
M. Barbier Saint-Hilaire menait un grand train de vie, mais de mauvais bruits couraient depuis quelques mois sur sa situation de fortune. Pressé de dettes, il dut naguère, pour se consacrer entièrement à certaines combinaisons financières, donner sa démission de membre du barreau parisien. Il était conseil de la Société des eaux et bains de mer et de la Société immobilière de Vichy, dont le siège est 51, rue de la Chaussée-d'Antin. Il dirigeait en outre la Société des eaux Sainte-Marie, à Vichy-Cusset, et montait une compagnie pour l'exploitation d'un casino à Arcachon.
Au domicile du disparu, 23, rue de la Chaussée-d'Antin, nous n'avons pu obtenir de renseignements précis. La famille de M. Barbier Saint-Hilaire se refuse, en effet, à nous fournir aucun détail, affirmant que la fuite de l'ex-avocat n'est due qu'à des raisons d'ordre strictement privé. Nous avons simplement appris que jeudi dernier, en l'absence de sa femme, M. Barbier Saint-Hilaire sortait de chez lui, avertissant les domestiques qu'il serait de retour dans la soirée. Depuis lors, on a perdu sa trace.
Les scellés ont été apposés hier, à cinq heures, sur la porte du cabinet de travail, en présence de M. Lemarquis, administrateur-séquestre. Le concierge de l'immeuble a été nommé gardien des scellés.
Cette disparition ne m'étonne qu'a moitié, nous a confié M. Girard, administrateur délégué de la Société de Vichy. La situation critiques de M. Barbier Saint-Hilaire n'était, depuis longtemps, un secret pour personne.
Notre avocat-conseil avait naguère déboursé de grosses sommes pour venir en aide à l'un de ses frères, engagé dans de désastreuses spéculations. J'ignore les motifs déterminants de son départ, mais je puis vous affirmer qu'il ne détenait aucune partie de nos capitaux.
Ajoutons que, d'après certains bruits, le passif laissé par M. Barbier Saint-Hilaire s'élèverait à près d'un million, et qu'on recherche activement le disparu.
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Re: Kiosques à Musique

CUSSET - L'Ardoisière - Allée du Kiosque de Bal, construit pour Napoléon III
(ALLIER)
Le site de l'Ardoisière s'étend sur trois communes : Cusset, Busset et Le Vernet. La partie rattachée à Cusset qui nous intéresse se situe à 7 kilomètres du centre cussétois.
Les Carrières d'ardoise de ce site, exploitées à partir de 1740 par un certain Dussaray, sont abandonnées depuis de nombreuses années lorsqu'en 1833, le docteur Victor Noyer nous les décrit ainsi :
le promeneur prolonge le plus ordinairement sa course jusqu'à l'Ardoisière; c'est une ancienne carrière d'ardoise que l'on a abandonnée, parce que celle qu'on en tirait était trop cassante. On y voit deux masures qui servaient d'habitation aux ouvriers, un puits qu'une sage administration devrait faire couvrir pour éviter des accidens, et une voûte souterraine qui se prolonge assez avant, et dans laquelle on pénètre avec des torches : on ne peut le faire autrement, car on trouverait un second puits dans lequel il est facile de tomber. (...)Près de l'ardoisière, il existe une cascade que les habitans du pays appellent Gour Saillant ; c'est un trou très profond que la chute des eaux a creusé. Cette cascade fait un assez joli effet à la vue quand les eaux de Sichon sont élevées ; elles tombent avec bruit, ce qui fait que si on ne voit pas la cascade on l'entend de très-loin.
Les promeneurs curistes vichyssois et bientôt cussétois vont en faire un de leur lieu d'excursion favori, d'autant que de nombreuses légendes viennent alimenter la mémoire collective. Ainsi, la Côte de Justice avec son soi-disant gibet, le Vieux château en ruine prétendu des Templiers, la Grotte des fées et ses stalactites et enfin la belle histoire de l'ermite surnommé Frère Jean venu se retirer en ces lieux pour des raisons obscures, probablement liées à la justice, et qui, après quelques années, se trouve forcé de disparaître...
En 1849, on y trouve, sur place pendant la saison des eaux, un "guide" qui se charge de conduire les curieux, armé d'une torche, dans la grotte.
Aussi, un certain Combes, en 1850, ouvre un restaurant, café, guinguette au milieu de ce site sauvage, mais très fréquenté. Un parc avec des tonnelles des jeux et des balançoires est agencé, une passerelle d'accès est aménagée sur le Sichon, avec un péage fixé à 1 franc.
M. Combes va voir sa petite affaire transformée en or, lorsque l'empereur Napoléon III en fait un de ses lieux de promenades et de banquets festifs.
Louis-Napoléon Bonaparte, Napoléon III (1808-1873) arrive en cure à Vichy pour la première fois le jeudi 4 juillet 1861. Le 8, il fait une première visite à l'Ardoisière, et le 14 juillet, accompagné de trente invités triés sur le volet, il vient banqueter chez Combes, qui a dû mettre les petits plats dans les grands. La musique du premier régiment de la garde impériale, dirigée par le chef Léon Magnier, fait spécialement le déplacement pour accompagner le dîner. Le cortège impérial rentre à Vichy à 9 heures du soir au milieu d'une affluence considérable. (1)
A partir de là, l'heureux restaurateur Combes n'a aucun besoin de faire de réclame. L'Empereur va revenir régulièrement à Vichy, de 1862 à 1866, tous les mois de juillet, sauf en 1865 et n'aura de cesse de revenir à l'Ardoisière.
Combes fait édifier, en 1862-1863, un Kiosque à musique, baptisé Kiosque de bal de l'Empereur, en l'honneur de son illustre hôte, au centre du parc attenant à son établissement.

Cusset - L'Ardoisière - Restaurant — Allée centrale et Kiosque
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D'aucuns ont prétendu que l'Ardoisière constituait le lieu où s'encanaillait Napoléon III, cependant les soi-disant frasques impériales vichyssoises ont peu de fondement probant ; si sa vie dissolue antérieure est de notoriété publique, la présence de l'Empereur à Vichy était, en premier lieu, liée aux soins qu'on lui prodiguait pour ses rhumatismes, goutte, lithiase etc...
Parmi les quelques témoignages écrits relatant les journées de l'empereur à Vichy, l'un d'eux provient des lettres d'Alfred Maury adressées à sa femme Anna ; Maury a été nommé bibliothécaire des Tuileries — alors qu'il n'y avait pas de bibliothèque aux Tuileries —, poste spécifiquement créé pour l'engager en tant que collaborateur de Napoléon III qui compte écrire une
Vie de Jules César.
Une lettre du 29 juillet 1864 de Maury à son épouse, intéressante à plus d'un titre, nous rapporte qu'une fête à Cusset vient d'avoir lieu et qu'on y a dansé jusqu'à l'aube. Puis, discutant à bâtons rompus avec l'empereur, celui-ci se fait expliquer la danse appelée cancan, que quelques belles dames avaient dansée à Cusset. Et par la même occasion, on apprend que le terme cancan a détrôné la danse appelée chahut. (2)

Le Restaurant-guinguette de l'Ardoisière, ainsi mis sur la sellette, va bénéficier des retombées médiatiques et figurer dans tous les guides touristiques vantant ses excellentes écrevisses à la bordelaise ou ses fritures de truites. La chaise où se serait assis Napoléon est exhibée avec fierté par la patronne des lieux.
Celle-ci vous récite ou vous fait lire, à votre choix, le discours qu'elle a prononcé à l'occasion de la visite impériale, et cela sans le moindre accent auvergnat, dit-elle.

Au XXe siècle, les exploitants ont changé ; le péage de 1 franc passe à 50 centimes en 1906, afin de ne pas repousser la clientèle un peu moins huppée. Cusset qui a perdu toute sa notoriété en perdant son hôtel draine de moins en moins de monde. Vichy qui s'est par contre développé d'une façon considérable, permet à l'Ardoisière de bénéficier de retombées touristiques bénéfiques.
Le 22 juin 1940, les allemands vont piller l'établissement qui appartient maintenant à M. Thielley. Repris seulement en 1966 par un éditeur musical, Georges Besson, le restaurant l'Ardoisière a définitivement fermé ses portes en 1975 et le site est aujourd'hui totalement à l'abandon.
Kiosque disparu.

Voir ici les Ruines du Restaurant de l'Ardoisière, aujourd'hui.
et ici, un coin du parc de l'Ardoisière abandonné.

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publié par JeanMarc Lun 21 Mar 2016 13:33

(1) Le Monde illustré du 27 juillet 1861 relate les virées de Napoléon III à l'Ardoisière.
— Le séjour à Vichy produit un excellent effet sur la santé de l'Empereur qui, presque tous les jours, fait une nouvelle excursion dans les environs. Sa Majesté a déjà visité la montagne Verte, fait une promenade au château de Busset, et remarqué le site charmant du pavillon de l'Ardoisière, dominé par les ruines d'une antique chapelle, ruines qui s'éparpillent sur la hauteur. Séduit par le pittoresque de cette fraîche vallée, l'Empereur a désiré retourner en ces lieux, et le 14 juillet, un beau jour de dimanche un dîner champêtre de trente couverts réunissait à la même table les hôtes les plus distingués de la ville des eaux.
Parmi les convives, on remarquait auprès de l'Empereur : le comte Walewski (a), la comtesse Walewska (b), Son Excellence M. Baroche (c), M. le préfet de l'Allier, le comte dd) et la comtesse de Labédoyère (e), le général Prim (f), M. A. Barrot, le comte et la comtesse Litta, le comte et la comtesse Stanley, la comtesse Le Hon (g), M. Mocquard (h), le général de Béville (i), le colonel Lepic (j), le colonel Favé (k), le comte de Clermont-Tonnerre, le duc de Gramont (l), M. Leroy, auditeur au conseil d'Etat, le colonel de la garde impériale.
La musique du premier régiment de la garde, placée sur les rochers qui dominent les galeries de l'Ardoisière, a fait entendre, pendant le dîner, les airs les plus variés. Elle était dirigée par M. Léon Magnier, chef de musique.
Le Monde Illustré du 27 juillet 1861

a) Alexandre Florian Colonna Walewski (1810-1868), fils naturel de Napoléon 1er Bonaparte.
b) Marianna Ricci, Comtesse Colonna Walewska (1823-1912), ancienne maîtresse de Napoléon III en 1857, flirt selon sa descendance.
c) Pierre Jules Baroche (1802-1870), Président du Conseil d'Etat, ministre de la justice et des Cultes.
d) Georges César Raphaël Huchet, comte de La Bédoyère (1814-1867) chambellan de Napoléon III à partir de 1855.
e) Clotilde-Gabrielle de la Rochelambert, Comtesse de Labédoyère (1829-1884), ancienne maîtresse de Napoléon III entre 1853 et 1855, dame de Palais de l'impératrice Eugénie.
f) Juan Prim, comte de Reus (1814 - assassiné en 1870) co-auteur du coup d'état de 1868 qui renverse la reine Isabelle II d'Espagne.
g) Françoise dite Fanny Mosselman, comtesse Le Hon (1808-1880), maîtresse du duc de Morny.
h) Jean-François Mocquard (1791-1864), chef de Cabinet de Napoléon III.
i) Charles Alphonse Yvelin de Béville (1811-1895), général de brigade, Aide de camp de Napoléon III.
j) Louis Joseph Napoléon Lepic (1810-1875), colonel, puis général de brigade, Aide de camp de Napoléon III. Père du peintre Ludovic-Napoléon Lepic.
k) Idelphonse Favé (1812-1894), colonel, puis général de brigade, Aide de camp de Napoléon III.
l) Antoine Agénor de Gramont, 10e duc de Gramont (1819-1880), diplomate et ambassadeur.

Dîner champêtre de Napoléon III à l'Ardoisière le 14 juillet 1861.
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(2) Lettre d'Alfred Maury (1817-1892) à son épouse Anna relative au séjour de l'Empereur Napoléon III à Vichy.
— Vichy le 29 juillet 1864.
Ma chère Anna,
Je suis resté hier de onze heures et demie à quatre heures et quart dans ma chambre, à travailler. Il faisait une chaleur accablante. Après avoir fait un tour de jardin, je suis rentré.
A cinq heures, Sa Majesté a paru et m'a dit être fort souffrante.
L'Empereur se plaignait d'un violent rhumatisme dans le genou et, durant le dîner, poussait des « Aye ! Aye ! » J'étais assis à sa gauche, Toulongeon à sa droite. Sa Majesté a dit à Davilliers « Dites-nous quelque chose pour nous faire rire!. »
On a fait des pointes ; j'ai fait un calembour sur les réactionnaires. Sa Majesté a parlé de ce qu'elle avait fait, en vain, pour se guérir de la crise douloureuse qu'elle avait eue à Baden.
Elle a dit « Je vais essayer de boire du vin de Champagne ou du Madère. » Oppermann et moi avons combattu ce remède ; Sa Majesté l'a employé malgré nous.
Au sortir de table, l'Empereur s'est assis dans le salon, Béville, Clermont-Tonnerre et moi avons pris place près de lui. (...)
On en était là, lorsque Stoffel vint dire que M. Fould venait rendre visite à Sa Majesté. Le ministre entra par le jardin, sans cérémonie. Toute étiquette était mise de côté. Nous voulions nous retirer ; Sa Majesté nous pria de rester. M. Fould causa avec nous. On parla de la santé de Sa Majesté, de la fête de Cusset, puis Fould nous dit qu'on avait dansé jusqu'à l'aube ; de mademoiselle Manès, beauté des eaux, que j'ai aperçue au spectacle et qui, de l'aveu de Sa Majesté n'a que de jolis yeux, mais a un nez retroussé. On voyait clairement que le ministre était fort amateur de jolies femmes.
Puis, on a parlé de l'Orient, de Constantinople, du Caire, des danses espagnoles et algériennes. Sa Majesté s'est fait expliquer la danse appelée cancan, que quelques belles dames avaient dansée à Cusset et, une fois informé, les a blâmées.
M. Fould était fort au courant et m'apprit que le mot chahut était passé de mode. Sa Majesté parla de la danse mauresque, qu'elle avait vu danser à Alger et qu'elle trouvait ridicule. (...)
Mémoires d'Alfred Maury - La Revue de Paris janvier-février 1910

Cusset - L'Ardoisière - A l'heure du thé — Tonnelles et entrée de la grotte
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Re: Kiosques à Musique

DAX - Les Arènes et Kiosque de la musique
(LANDES)
Ville fortifiée depuis l'époque gallo-romaine, Dacqs — ainsi orthographiée jusqu'au XVIIe siècle —, devenue Dax, a réussi à conserver ses murailles jusqu'en 1850, date à laquelle on a commencé à les démanteler. En une vingtaine d'années les fortifications vont ainsi disparaître, hormis deux tronçons situés, l'un Place Saint Pierre, le second au nord de la cité, constituant la Promenade des Remparts agencée et plantée d'ormeaux depuis 1809. Dans le même temps, les fossés extérieurs aux murailles, et qui étaient pleins d'eau comme l'attestent les plans et dessins du XVIe siècle, sont comblés et aplanis.

Plan de Dax de 1638 et futures implantations des XIXe et XXe siècle.
(Le Pont sur la Dour, devenue Adour, figurant sur ce plan, a été emporté par une crue le 6 avril 1770 et remplacé par un pont de bois incendié en 1822. Le pont actuel a été édifié en 1857.)
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Au pied de la Promenade des remparts et jusqu'à la rive de l'Adour, le vaste terrain ainsi nivelé est agencé en Jardin Public entre 1875 et 1880 : il est appelé la Plantation. En 1886, la Musique municipale, la fanfare des écoles laïques et les orphéons donnent tous les dimanches, pendant l'été, des concerts soit à la Plantation, soit sur la promenade des Remparts.
Même si la musique est très prisée par les Dacquois, la municipalité ne montre pas l'intention d'installer un Kiosque à musique dans la ville. Les sociétés musicales n'ont d'autre choix que de jouer sur des estrades de bois précaires et improvisées, les musiciens subissent les coups de soleil et insolations sans broncher...


Dax - Remparts Gallo-Romains et Parc de la Plantation — Nouveau parc de la Plantation et statue Floréal

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Dax se fait d'ailleurs une spécialité des constructions précaires en bois ; il est vrai que le bois constitue une matière première locale très bon marché. Les arènes tauromachiques, incontournables dans la région, avant que d'être édifiées en béton au Jardin Public, seront ainsi constituées de bois, démontables et installées uniquement lors de la belle saison.
Les premières arènes, closes et fermées de barrières, sont autorisées à Dax en 1784 et installées sur l'emplacement qu'occupait la Maison de Ville. Elles sont transférées au début du XVIIIe siècle, tout près de la promenade des remparts, sur le jardin de l'ancien couvent des Cordeliers ; ce dernier est, quant à lui, rasé et remplacé par le Théâtre municipal et l'Hôtel des Postes. La place consacrée à ces nouvelles arènes en bois est baptisée, en 1813, place de la Course. L'amphithéâtre qui peut contenir jusqu'à 2.000 spectateurs, est constitué de gradins, tribunes, box et corral. De mai à septembre, les traditionnelles courses s'y déroulent, systématiquement accompagnées à chaque fois par les société musicales conviées pour assurer l'ambiance ; les grandes fêtes landaises ont lieu tous les ans la dernière semaine d'août.

En 1891, le 1er septembre, ont lieu les premières courses hispano-landaises, avec mises à mort des taureaux. Les esprits se seraient-ils échauffés à la suite de ces scènes sanguinolentes ? Toujours est-il que le 29 novembre 1891,
à la suite de divers conflits avec la municipalité, un duel à l'épée a lieu entre le sous-préfet, M. Plantié et le maire dacquois Raphaël Millies-Lacroix, au cours duquel ce dernier est blessé...
Raphaël Millies-Lacroix (1850-1941), maire depuis 1887, va d'ailleurs avoir à faire avec l'administration judiciaire, recevant, dès 1891, procès verbaux et amendes à chaque course espagnole, suite aux interventions de la société protectrice des animaux, demandant que soit respectée la loi du 2 juillet 1850 dite de Grammont, relatives à l'interdiction de sévices et tortures sur les animaux.
Une fois leur
forfait accompli, les toreros sont régulièrement expédiés manu militari en Espagne, pour revenir lors des courses suivantes... Ainsi en septembre 1892 l'espada Guerrita est expulsé pour avoir, à Dax, contrairement aux arrêtés, tué la bête. En août 1893, il est engagé de nouveau à Dax et se fait arrêter à la frontière, ce qui provoque une véritable révolution dacquoise. Guerrita, grâce à l'intervention de ces aficionados, est autorisé à pénétrer sur le territoire et à venir se faire applaudir lors de nouveaux combats aux arènes de Dax.

Dax, anciennes Arènes en bois - Tribunes et Course espagnole — Arènes et sous Préfecture
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Au vu du succès phénoménal des courses, les arènes en bois deviennent insuffisantes, on refuse des spectateurs. Aussi le 26 avril 1893, le Conseil Municipal de Dax, après une discussion approfondie, vote le principe de la construction, par la ville, d'Arènes en pierre. Lors de la même séance, l'emplacement pour leur implantation est également déterminé : les nouvelles Arènes seront bâties à la Plantation. Mais ce projet va rester exactement 20 ans dans les tiroirs !...
A la suite de nouvelles interdictions de courses — avec maltraitance d'animaux domestiques —, décrétées par le préfet des Landes le 8 octobre 1894, le maire Raphaël Millies-Lacroix publie un arrêté le 9 octobre 1894 par lequel il autorise le syndicat des intérêts de la ville de Dax à donner dans les arènes des courses avec mise à mort du taureau, considérant que la loi serait inapplicable aux taureaux espagnols considérés comme essentiellement sauvages. Il n'en fallait pas plus au préfet pour faire révoquer Raphaël Millies-Lacroix, dès le 12 octobre, par le ministre de l'intérieur. Le 27 du même mois, Théodore Denis (1858-1908) est élu maire à sa place.
Mais Dax ne s'en laisse pas conter : dès la saison suivante c'est une véritable hécatombe, au vrai sens du terme, qui est organisée : il est annoncé le 12 août pour les fêtes de Dax la venue de douze matadores, vingt-cinq toros sont prévus pour l'abattage. Le 25 août, un commissaire de police, venu spécialement de Mont-de-Marsan pour verbaliser et expulser, qui s'était glissé derrière une talenquère en attendant le moment propice pour intervenir, se trouve happé par un taureau ayant sauté ladite talenquère, et traîné dans l'arène sous les huées dacquoises... Il s'en tire avec une blessure à l'œil droit et une contusion à la cuisse. Les reporters relatant l'affaire précisent que le commissaire a verbalisé quand même...
Les courses ne seront jamais supprimées, malgré l'interdiction ; une tolérance tacite est appliquée.

Dans la nuit du samedi 29 août 1908, un incendie détruit en quasi totalité les arènes en bois, atteignant l'Ecole Normale l'ancienne sous-préfecture située juste derrière. La municipalité décide dès le lendemain de faire reconstruire immédiatement un amphithéâtre afin de terminer la saison des fêtes.
Les courses se poursuivent à l'identique les années suivantes, et on ressort enfin des tiroirs, le dossier poussiéreux du projet d'Arènes en pierre d'avril 1893. Le Conseil Municipal décide le 14 février 1911 de faire édifier de nouvelles Arènes, non pas en pierre mais en béton armé, au fond du Parc de la Plantation, au bord de l'Adour. Le projet est confié à l'architecte Albert Pomade (1880-1957). D'une capacité de 5.500 places, les Arènes sont inaugurées le 10 mai 1913, la dernière corrida ayant eu lieu place de la Course le 29 août 1911.

Dax - Parc Théodore Denis et les Nouvelles Arènes, kiosque non construit — Les Arènes
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Le Parc de la Plantation bénéficie maintenant d'une agitation et d'une fréquentation insoupçonnable auparavant. Il est rebaptisé Parc Théodore Denis, du nom de l'ancien maire de Dax en 1894-1895 et 1900-1908.
Le conflit de 1914-1918 va bien entendu refroidir l'ardeur dacquoise, quant aux corridas. En 1917, l'armée américaine va d'ailleurs débarquer dans les Landes, et installer ses camps et ses baraquements notamment à Dax, semble-t-il, au sein même des arènes. De même, le 4 mai 1918, 450 réfugiés des régions sinistrées du Pas-de-Calais, pour la plupart des femmes et des enfants, sont accueillis à Dax et installés dans des baraquements dont les chantiers de construction des frères Bernardet se sont fait une spécialité.
Du 7 au 9 juin 1920, le receveur des Domaines de Dax met en vente, sur adjudication, les baraques du camp américain des arènes de Dax, ainsi que celles de sept autres villes landaises.

Aucun élément ni document ne permet de confirmer ce qui est indiqué partout, à savoir que le Kiosque à musique dacquois daterait du XIXe siècle. Au vu des nombreux clichés existant des arènes, avec ou sans le Kiosque à musique, il appert que celui-ci a été édifié, face au arènes du Parc Théodore Denis, entre 1920 et 1922 au plus tôt. Jusqu'à cette date, les clichés du Parc et des arènes montrent clairement qu'il n'est pas encore en place.
De forme octogonale, le Kiosque dispose d'un garde-corps en fer forgé, de colonnes en fonte et d'une toiture en zinc surmontée d'un lanterneau.

En 1932, l'architecte Albert Pomade est appelé à la rescousse. Les arènes ne suffisant plus face aux innombrables demandes des aficionados, la municipalité lui confie la tâche d'accroître le nombre de places. En un temps record, juste avant les grandes fêtes d'août, Pomade va créer 2.500 places supplémentaires : les arènes peuvent dorénavant accueillir 8.000 personnes. Le coût des travaux est remboursé par la recette supplémentaire procurée lors de ces fêtes.
Le Kiosque à musique, placé qu'il est, à l'ombre des arènes, n'a vraisemblablement jamais remporté le succès escompté. Même encore aujourd'hui, lors des férias annuelles qui déchaînent la population, le kiosque reste certes un point de ralliement, mais les concerts s'y font rares, la musique se joue plutôt dans la rue. Il faut dire que tout est organisé pour drainer la foule vers les arènes dont la rentabilité n'est plus à démontrer. Une seule journée de corrida procure, en 1923, une recette minimale de 100.000 francs...
Kiosque toujours en place.

voir ici, Kiosque du Parc Théodore Denis de Dax, aujourd'hui.
Ici.
et ici.
Voir ici, Kiosque à musique et Arènes.

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publié par JeanMarc Lun 4 Avr 2016 13:02

11 juillet 1892 — Le Comité des Fêtes dacquois fait le plein de taureaux dans les ganadieras de Pampelune.
— De Dax. Le Comité des fêtes a délégué deux de ses membres pour aller à Pampelune et visiter les principales ganaderias de la contrée, en vue des prochaines fêtes de Dax. Ils ont pour mission de traiter avec les premières épées d'Espagne, car, outre les courses hispano-landaises qui auront lieu le dimanche, il sera donné, le mardi, une course purement espagnole avec six taureaux qui seront mis à mort et auxquels des chevaux seront fournis en proportion.
Ces fêtes promettent d'être en rapport avec leurs devancières, et rien ne sera négligé pour maintenir la vieille réputation de la première plaza française.


2 octobre 1894 — Arrêté du maire Milliès-Lacroix qui lui vaut sa révocation.
— Prochainement doivent avoir lieu à Dax des courses landaises suivies de deux courses espagnoles avec mise à mort du taureau. Le maire de Dax, M. Milliès-Lacroix vient de prendre à ce sujet un arrêté dont voici un passage : Considérant, dit l'article, que le nombre exceptionnel des étrangers actuellement dans la station autorise la prolongation des fêtes, le syndicat des intérêts de la ville de Dax est autorisé à donner, dans les arènes de taureaux hispano-landaises, des courses avec mise à mort du taureau.

16 octobre 1894 — Milliès-Lacroix alimente le feuilleton tauromachique.
— Comme c'était prévu, les courses de taureaux qui ont eu lieu dimanche à Nîmes et qui n'ont pu avoir lieu à Dax vont avoir des suites judiciaires.
A Dax, où les organisateurs avaient par avance annoncé, dans leurs affiches, que les taureaux seraient mis à mort, le préfet des Landes avait, annulant l'arrêté rendu par le maire, M. Milliès-Lacroix, révoqué depuis, interdit les courses. Et, bien qu'en vue de déjouer les mesures prises par l'autorité, les organisateurs aient avancé le spectacle de plusieurs heures afin que la corrida eût lieu avant l'arrivée des brigades de gendarmerie chargées d'assurer l'exécution des ordres préfectoraux, la première course a été interrompue et les autres ont été empêchées. Il n'y a eu que quelques manifestations tapageuses. Mais des poursuites vont être également exercées contre les auteurs des infractions commises.
Le pourvoi du maire de Dax. Un détail amusant c'est M. Milliès-Lacroix qui, comme conseiller d'arrondissement délégué pour remplacer le sous-préfet de Dax en congé, a contresigné lui-même l'arrêté du préfet des Landes annulant son propre arrêté.
Ajoutons que M. Milliès-Lacroix s'est pourvu devant le Conseil d'Etat contre cet arrêté préfectoral et qu'en outre il demande l'annulation de l'arrêté qui l'a révoqué et qu'il prétend entaché d'excès de pouvoir, ainsi que de l'arrêté de police générale par lequel le préfet des Landes a interdit dans toutes les communes du département les courses de taureaux avec mise à mort des animaux en invoquant à tort que les dites courses tombent sous la prohibition de la loi du 2 juillet 1850.

(Le Conseil d'Etat ne tranchera dans cette affaire qu'en 1897, rejetant le pourvoi de Milliès-Lacroix)

12 août 1895 — La loi du 2 juillet 1850 bafouée.
— Les Landais, sans se soucier des décisions de la justice, se préparent à braver la loi avec plus d'éclat que jamais. Voici, en effet, l'étonnante circulaire que vient de lancer le syndicat dit des intérêts de la ville de Dax.
Douze matadores aux fêtes de Dax !
Le syndicat des intérêts de la ville de Dax préparait depuis longtemps une impressionnante surprise aux aficionados. Après de très longs pourparlers avec divers apoderados de Madrid et de Séville, le syndicat va pouvoir réaliser intégralement le programme projeté.
Pour combattre par l'estoc les douze toros de cinq ans de race aragonaise et navarraise, de Ripanulan et de Zalduendo, la commission des courses vient d'engager douze matadores. Chacun de ces douze jeunes et vaillants diestros a travaillé déjà comme novillero sur les plazas de Murcie, Séville et Madrid, ainsi qu'en témoignent les journaux sportifs espagnols la Lidza, el Arte torino et el Circo torino. Capero banderillera et estoquera son toro concurremment avec sa cuadrilla respective de picadores et de banderilleros.
Il n'y aura ainsi pas moins de vingt-cinq toros par corrida dans les arènes de Dax.


25 août 1895 — Le commissaire chargé des infractions joue les toréadors !
— Aux arènes de Dax, un animal qui n'aime pas la police. Les courses de Dax avec mort de taureaux ont eu lieu aujourd'hui devant une affluence considérable. Le maire, M. Denis, député, y assistait.
Six taureaux ont été tués par la cuadrilla des Sévillans, sous la direction de Minuto, dans les règles voulues.
Au sixième taureau, le commissaire spécial de Mont-de-Marsan est descendu dans les arènes pour verbaliser et expulser les toréadors ; il se trouvait entre les amphithéâtres et la taranquelle quand le taureau, sautant par-dessus la taranquelle, l'a pris avec ses cornes et l'a jeté daus les arènes aux applaudissements de la foule.
Le commissaire est blessé assez sérieusement à la cuisse et à la tête.


27 août 1895 — Hécatombe dans les arènes
— Aux courses de Dax. Six taureaux et dix-sept chevaux tués. De nouvelles courses, avec mise à mort du taureau, ont eu lieu aujourd'hui. Six taureaux ont été mis à mort, quatre par le matador Mimilo et deux par Cristovald. Dix-sept chevaux ont été tués. La foule se pressait dans les arènes.
Il ne s'est produit aucun incident.


30 décembre 1901 — Annonce d'un Concours musical bienvenu au milieu de toutes ces mises à mort !
— Dax. Un concours musical d'harmonies, fanfares, orphéons et trompes de chasse, aura lieu les dimanche 18 et lundi 19 mai prochain, sous le patronage, de la municipalité.
3.200 francs de primes en espèces seront répartis sur les premiers prix du concours d'honneur d'orphéons, harmonies, fanfares.
Pour tous renseignements, s'adresser à M. Jules Larrède, 10, Boulevard Saint-Pierre, avant le 25 mars 1902.


Deux versions valent mieux qu'une, pour tirer un début de vérité ! L'incendie des Arènes de Dax.
29 août 1908 — Un violent incendie a détruit en partie les arènes de Dax, ainsi que l'ancienne sous-préfecture, habitée par M. Catala, juge au tribunal civil, qui eut juste le temps de fuir avec sa femme et ses cinq enfants. L'école normale fut très menacée.
On a la certitude que cet incendie a été allumé par une main criminelle dans le but de compromettre la grande fête annuelle de Dax. On a constaté, de plus, qu'un individu a cherché à ouvrir la porte de l'enceinte dans laquelle étaient renfermés huit taureaux espagnols destinés à la corrida qui doit avoir lieu mardi.

Seconde version
29 août 1908— Incendie Criminel. Demain dimanche et les jours suivants doivent avoir lieu les grandes fêtes annuelles de Dax, dont les courses espagnoles de taureaux sont le clou.
Or cette nuit, vers minuit, le feu s'est déclaré aux arènes de Dax, qui ont été complètement détruites.
Les immeubles environnants, la sous-préfecture et l'école normale ont été également la proie des flammes.
Le sinistre parait dû à la malveillance. Un individu suspect a été surpris et arrêté au moment où il enfonçait la porte des écuries où étaient parqués les taureaux destinés aux corridas.
Un second individu, soupçonné d'être son complice, a été également appréhendé.
Eu égard au dommage considérable que le commerce de la ville peut subir du fait du renvoi des fêtes et surtout des courses de taureaux, le Conseil municipal, réuni d'urgence, a décidé la reconstruction immédiate des arènes.
Deux cents ouvriers ont été immédiatement embauchés pour procéder à l'enlèvement des décombres.
Les deux grandes courses espagnoles auront lieu mardi et mercredi, celle de mardi avec les espadas Cocherito, de Bilbao, et Manolète.


19 avril 1909 — Le Conseil général des Landes confirme les dégâts occasionnés dans l'Ecole Normale lors de l'incendie des arènes.
— Ecole Normale de Dax. La Commission a autorisé l'exécution des travaux de réparations à l'école normale de Dax, rendus indispensables à la suite de l'incendie du 29 Août 1908. Elle a également autorisé M. le Préfet à accepter l'indemnité de 2.046 fr. 85 pour les dégâts causés par cet incendie au mobilier départemental de la dite école.

Voir ici, les Arènes de Dax, aujourd'hui.

4 septembre 1920 — Courses de taureaux suivies d'une représentation de Carmen.

— Les fêtes de Dax ont débuté, dimanche, par de très intéressantes courses espagnoles avec les célèbres toréadors Angelete et National, et mise à mort de taureaux.
Les spectateurs trop nombreux, venus de Bordeaux, Biarritz, Pau, Tarbes, Arcachon, ne purent tous trouver place dans les arènes, qui contiennent cependant près de sept mille places.
Un temps splendide favorisait cette intéressante réunion. Le soir eut lieu, dans ces mêmes arènes, une représentation de Carmen, avec des artistes de l'Opéra, de l'Opéra-Comique et du grand théâtre de Bordeaux. Gros succès pour tous les interprètes.


Le lot de la renommée ! Parrain du festival Satiradax, en juin 2014, Bruno Solo, montant l'escalier du kiosque des Arènes, est traqué par les paparazzi.
(Voir ici)

Concert d'accordéons diatoniques au pied du kiosque à musique du Parc des Arènes Théodore Denis 19 août 2010
Voir ici, Kiosque à musique et Arènes.
et ici.

Lors du concours musical organisé à Bayonne les 28 et 29 août 1864, la Lyre Dacquoise dirigée par M. Mauriet remporte le premier prix d'exécution, ex aequo avec l'Orphéon Charles Magne de Bordeaux.
Le 2 juin 1867, au Concours régional musical de Tarbes, dans la catégorie des Orphéons en 1e division, la Lyre Dacquoise obtient le 1er prix et la Médaille d'Or.
En 1898, Léopold-Paul Guichemerre préside la Lyre Dacquoise. En 1902, la Lyre qui possède 43 musiciens est présidée par Peyroux.
L'orphéon de St Vincent de Paul, fondé le 14 mai 1865 à Dax avec 61 exécutants, est toujours actif en 1903.


Formations musicales dacquoises actives en 1909 :
Société chorale de Dax, fondée en 1889, président Passicos, direction Teyssendier, 64 exécutants ;
Musique municipale, direction Cambier, président Ducamp, 56 exécutants ;
La Dacquoise (estudiantina), président Moncoqut de Paule, direction Latour, 20 exécutants ;
La Dacquoise (orchestre), président Moncoqut de Paule, direction Oncins, 35 exécutants ;
Fanfare La Nehe, président Despax, direction Henri Lubet, 55 exécutants.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

DAX - Musique au Parc du Casino
(LANDES)
Les fondements du Château féodal dacquois remontent au XIIe siècle. Il est transformé et remanié à de nombreuses reprises au cours des siècles, avant d'être affecté en caserne par le génie militaire en 1822. Des constructions sont édifiées à cet effet dans la cour du Château.
Un décret impérial du 17 avril 1857 confirme que le Château de Dax est toujours affecté à une zone de poste militaire.
Le 26 juin 1867, sur la proposition du maréchal Adolphe Niel (1802-1869), ministre de la guerre, Napoléon III procède au déclassement de pas moins de 29 places fortes, citadelles, châteaux défensifs et autres postes militaires entraînant la cession des terrains, bâtiments et matériel de guerre ; en outre il est décrété la suppression des servitudes autour de 39 autres points fortifiés, c'est-à-dire leur déclassement tout en restant propriété du département de la guerre. Le Château de Dax se trouve dans cette dernière catégorie et se trouve ainsi désaffecté à compter de cette date. Il faut toutefois noter que celui-ci est déjà à l'abandon depuis quelques années. Déjà en 1865, une suggestion est faite au Conseil général des Landes proposant d'affecter
le château-fort appartenant à l'État et inoccupé depuis longtemps, au logement de la gendarmerie dacquoise qui va se trouver à la rue, le bail des locaux qu'elle occupe expirant le 31 décembre. Mais cette proposition n'aura pas de suite.
Le château va servir, quelques temps, de dépôt au 28e bataillon de chasseurs à pied, en 1885-1886, avant d'être définitivement abandonné.
Le 5 mars 1888, M. Martin, commandant du génie à Bayonne, après décision du département de la guerre, remet les
clefs du château à la municipalité de Dax, en la personne de son maire Raphaël Milliès-Lacroix.

Dax - Plan du Château en 1725 — Casino, Parc et Etablissement Thermal édifiés sur l'emplacement de l'ancien Château
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La ville de Dax, n'ayant ni la vocation ni les finances pour restaurer ce monument quasiment en ruines, va immédiatement céder le château et ses dépendances à la société Dax-Salin-Thermal que vient de constituer le banquier dacquois Paul Gardilanne (1829-1905), société qu'il préside, épaulé par Hirigoyen, secrétaire et administrateur délégué, et les membres du conseil d'administration Clavié et Gischia.
Les conditions de la vente stipulent que la société Dax-Salin-Thermal s'engage à construire sur ce site
un établissement de bains salés, sans hôtel, avec ou sans casino, d'une valeur approximative de 300.000 francs, et aménager de vastes jardins se confondant avec ceux de l'établissement thermal déjà installé.
Pierre Esquié (1853-1933), architecte, grand prix de Rome, est chargé des plans du projet. Le 27 juin 1891, les travaux sont adjugés à l'entreprise Ducamp.
Le président Sadi Carnot (1837-1894) vient poser la première pierre le 24 mai 1891, soit plus d'un mois avant que l'adjudication des travaux ait lieu ! En fait, il venait présider à l'inauguration de la statue de Jean-Charles de Borda à Dax, et afin de s'éviter un second voyage, il a voulu faire "d'une pierre deux coups", l'expression est appropriée.
Le 20 août 1892, la construction de l'Etablissement salin n'étant pas encore achevée, un orchestre, dirigé par Duthay, est déjà engagé par Hirigoyen, qui gère de fait la société Dax-Salin-Thermal. Hirigoyen, en bon voisin et concurrent, prend des accords dès mars 1892, avec les Grands Thermes de Dax, contigus à son futur établissement, qui dispensent, eux, les fameux bains de boue. Au terme de ces accords, en attendant l'ouverture des Thermes Salins, les Grands Thermes se chargent de l'exploitation provisoire des bains salins.
Le gros oeuvre terminé en octobre 1892, il reste les agencements intérieurs à aménager.
En avril 1893, après l'obtention de l'autorisation de modifier l'alignement du chemin de grande communication numéro 29, la Société Dax-Salin-Thermal peut enfin installer un grand portail à l'entrée de son parc, face à la place Thiers.

Dax - Place Thiers et le Casino — Concert sur la Place Thiers
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L'Etablissement toujours inachevé, la direction annonce cependant, le 28 juin 1893, l'ouverture d'un Casino provisoire sur les remparts, dans l'attente de l'achèvement de celui qui sera installé dans l'établissement salin ; elle ajoute, quoique provisoire, ce Casino n'en aura pas moins l'avantage d'offrir une très belle vue qui s'étend à quinze kilomètres sur le pays de Chalosse.
L'Etablissement thermal d'eau salée et d'eaux-mères, tirées de l'exploitation de sel gemme des salines dacquoises, ouvre enfin ses portes aux curistes en mai 1894. Bientôt suivi par l'inauguration du magnifique Casino.
Soirées de gala, fêtes, concerts, représentations théâtrales vont se succéder. Le casino reste ouvert toute l'année, mais l'orchestre ne donne ses représentations que du 1er mai au 1er octobre. En 1905, Fernand Bory (1848-1921) assume la direction du Casino.
A l'instar de la municipalité qui installe, à la belle saison, une estrade en bois destinée à la Musique, sur la Place Thiers, face au Parc du Casino, ce dernier aménage lui aussi devant son établissement, un Kiosque-estrade pour ses spectacles, orchestres, opérettes et autres saynètes.
Le Casino installe même un Théâtre en bois dans son parc. Dans la nuit du dimanche 22 novembre 1908, le Théâtre en bois est la proie des flammes et disparaît en cendres. Le Casino est préservé de justesse !
Mais l'Etablissement Thermal salin n'aura pas la même chance en 1926 ! Dans la nuit du 17 juillet, le feu se déclare
au centre de l'aile droite de l'établissement des bains, dans les salles contiguës au Casino. A la suite de l'intervention des secours, les maisons voisines et le Casino sont préservés, selon le journal local, tandis que les Thermes sont totalement anéantis.
Le Casino épargné, tout comme les ruines des thermes, seront rasés en totalité pour faire place au Splendid Hôtel, un bâtiment moderne, au style dit art-déco, construit en 1928-1929. L'opération est initiée par Eugène Milliès-Lacroix (1876-1961), prospère marchand de tissus, fils de l'ancien maire Raphaël Milliès-Lacroix, héros des corridas espagnoles de Dax
(voir ici). Eugène Milliès-Lacroix — qui sera également maire de Dax de 1929 à 1941, puis de 1953 à 1959 — crée dès le 5 novembre 1926 la Sifed, société immobilière et fermière des eaux thermales et minérales de Dax, achète les Grands Thermes, et reprend le 20 avril 1927 la société Dax-Salins-Thermal. Dans la foulée, il acquiert tous les terrains environnants situés sur l'Adour ainsi que deux hôtels dacquois. A la suite de difficultés financières, il va perdre le contrôle de la Sifed, qui sera revendue en 1956.

Dans tout celà, me direz-vous, où se trouve le kiosque à musique tant attendu ? En fait, il faut bien l'avouer, le Casino dacquois n'a jamais édifié de kiosque à musique, et son orchestre s'est contenté d'estrades en bois pour exprimer son talent. Mais cette estrade-kiosque vaut bien un bon nombre de kiosques de plusieurs communes dont nous aurons l'occasion de reparler, certaines mêmes appelant "kiosque à musique", un parterre herbacé, vaguement arrondi, entouré d'une bordure grillagée...

voir ici le Splendid Hôtel de Dax qui a supplanté le Casino, aujourd'hui.
et ici.

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publié par JeanMarc Mer 6 Avr 2016 13:03

24 mai 1891 — Sadi Carnot pose la première pierre de l'Etablissement Salin et inaugure la statue de Jean-Charles de Borda sur la place Thiers de Dax, face au futur Casino.
Carnot sera assassiné en juin 1894, soit un mois après l'inauguration de l'Etablissement Salin.
— Le président Carnot, après avoir inauguré la statue de Borda, visite l'établissement thermal. On lui montre les salles dans lesquelles les rhumatisants viennent prendre des bains de boue, puis il se rend à l'établissement de Dax-Salin-Thermal dans lequel seront donnés des bains salés. Des pyramides, construites avec du sel gemme des mines du pays, ont été dressées à l'entrée de l'établissement en construction, et les mineurs, portant leur lampe allumée à la main, font une ovation à M. Carnot. Après un discours du président de la Société de Dax-Salin-Thermal, M Carnot pose la première pierre de l'établissement. On passe devant la fontaine Nèhe et on entre au théâtre, où la municipalité offre un banquet au président de la République.
Au dessert, M. le maire de Dax a adressé au président de la République une allocution chaudement applaudie. Après avoir affirmé l'attachement de la population à la République, il a remercié le président d'avoir assisté à l'inauguration d'un établissement thermal qui, dit-il, assurera le réveil de la célèbre ville thermale des Romains, et a porté un toast à la France et à la paix.
Lorsque le président se lève pour répondre au maire, tous les convives applaudissent et veulent se lever; il faut l'insistance de M. Carnot pour qu'ils consentent à se rasseoir.
M. Carnot s'exprime ainsi (... discours)
Le président de la République a quitté Dax à deux heures pour Mont-de-Marsan.
M. Carnot a laissé à Dax 400 francs pour le bureau de bienfaisance, 500 francs pour les hôpitaux, 100 francs au nom de Mme Carnot, aux hospices des enfants scrofuleux.

20 août 1892 — La charrue avant les boeufs : création d'un orchestre et concerts avant que le Casino ne soit édifié.
— Quoique la station de Dax compte parmi les plus considérables, la création d'un orchestre destiné à récréer les nombreux étrangers qu'elle attire était toujours renvoyée au lendemain. Un des membres les plus actifs de la Société Dax-Salin, M. Hirigoyen, a eu l'intelligente idée de mettre un terme à cette situation, et, d'accord avec les Grands Thermes, qu'on trouve constamment prêts à provoquer ou à suivre le progrès, il a organisé un petit
orchestre, auquel on doit déjà plusieurs concerts excellents, sous la direction d'un musicien expérimenté, M. Duthay. Cet orchestre n'est pas encore celui de l'Opéra, mais il grandira.
D'autres améliorations sont projetées, pour satisfaire les exigences d'une clientèle de plus en plus élégante.

25 juin 1897 — Un peu de réclame dans les journaux n'a jamais fait que du bien.
— Les concerts par l'orchestre du Casino sont le rendez-vous de la colonie étrangère. En goûtant les charmes d'une excellente musique, les malades respirent à pleins poumons l'air chargé des émanations balsamiques des pins maritimes qui forment ceinture autour de Dax. La situation exceptionnelle de cette station thermale facilite le voyage des étrangers qui viennent chercher soulagement à leurs douleurs dans ses boues si bienfaisantes pour les rhumatismes et la goutte, et dans ses eaux salées et ses eaux mères employées avec succès dans les maladies des femmes et des enfants.

11 septembre 1897 — Grandes fêtes à Dax, le tourisme bat son plein, soirées de gala au Casino.
— Les grandes fêtes qui viennent d'avoir lieu à Dax ont été très brillantes. Les courses de taureaux, les soirées de gala au Casino ont attiré, cette année, dans cette coquette station, un très grand nombre d'étrangers. Pendant quatre jours, les hôtels, les maisons meublées ont regorgé de monde.
Aussi l'animation a-t-elle été vraiment extraordinaire et les nombreux baigneurs qui fréquentent actuellement les divers établissements de la ville, entre autres les Bains salés, les Baignots et les Thermes, ont-ils été enchantés de profiter de toutes ces réjouissances.


16 octobre 1898 — Programme du Casino de Dax.
— Mlle Retouret, En suivant le régiment, Les Belles de nuit, Quand je suis une modiste, Mazurka franco-russe, Marcheuse, Le Monôme des écoles.
— Mlle Danelly, Prends garde au vent, Son amant, Chanson du soir, Nos menottes, La Leçon de gavotte, Sérénade des mandolines.
— Mlle Stella, Gilette de Narbonne, La Fille du marin, La Princesse des Canaries, Le Coeur et la main, La Véritable Manola, Les Amours de Barcelone. Mlle Anna.
— Les Thiew, dans leur répertoire.


19 juillet 1903 — La Saison théâtrale et musicale au Casino de Dax
— La troupe d'opérette de notre coquet Casino remporte en ce moment de gros succès.
Depuis le 9 mai, date de l'ouverture de la saison, on a monté :
Une Aventure à Clairon, le Maître de Chapelle, les Charbonniers, le Violoneux, la Rose de Saint-Flour, le Moulin joli, Paille d'avoine, la Sainte-Catherine, etc.
Mme Méha d'Albe, notre gracieuse divette, possède une voix agréable et chaque représentation lui vaut un triomphe.
Mlle Van-Riel, notre deuxième chanteuse a droit aussi aux éloges, car elle est chanteuse de mérite et comédienne accomplie.
M. Clergue, baryton d'opéra-comique et d'opérette, possède un organe puissant, souple et sympathique. Cet excellent artiste est applaudi tous les soirs.
M. Harlin Emile, ténor comique, est un remarquable artiste et un administrateur artistique de premier ordre.
Les divertissements réglés par Mme Anna Belly, maîtresse de ballet, première danseuse étoile, et dansés par tout le corps de ballet, sans oublier notre gentille et gracieuse première danseuse travestie, Mlle Mercier, remportent tous les soirs un triomphe éclatant.
Nos compliments à l'orchestre, sous l'habile direction du maître Teynaudier.

Dax - Apéritif concert au Casino — Le Casino et salle de spectacle dans le Parc
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22 novembre 1908 — L'incendie du Théâtre en bois du Casino.

1ère version
— Le feu dans le Casino. Dax, 23 novembre. (Par dépêche de notre correspondant particulier.) — Dans la nuit de dimanche, la scène installée dans les parcs du casino de Dax a été complètement détruite par un incendie. Le casino a pu être préservé.
On attribue ce sinistre à la malveillance, d'autant plus qu'une première tentative échoua l'an dernier.

(Le Journal du 23 novembre 1908)
2ème version
— Le feu a éclaté, la nuit dernière, à Dax, dans les dépendances du théâtre en bois édifié dans les jardins du casino. L'édifice tout entier a été anéanti en deux heures.
A plusieurs reprises, durant ces dernières années, le feu a été mis à ce théâtre. La plus récente tentative remonte à quatre ans. L'enquête à cette époque fit découvrir sur la scène cinq foyers d'incendie. Cette fois encore, le sinistre est dû à la malveillance. Ce théâtre devait être inauguré cette semaine.

(journaux Le Rappel et la Lanterne du 27 novembre 1908)

22 janvier 1924 — Concert au Casino
— Mlle Godeau, harpiste, premier prix du Conservatoire de Paris et André Bertage, soliste des Concerts-
Lamoureux, ont donné le 22 janvier dernier, au Casino de Dax, un concert très réussi où figuraient tous les maîtres de la musique. Succès très grand qui marque le réveil du goût musical dans notre ville.


17 juillet 1926 — Incendie de l'Etablissement des Thermes salins.
— Dax, 19 juillet. Le feu s'est déclaré, cette nuit, au centre de l'aile droite de l'établissement des bains, dans les salles contiguës au Casino. L'alarme fut donnée aussitôt. Les pompiers, la police et les gendarmes accoururent et organisèrent les secours. Malgré tous les efforts tout le bâtiment a été détruit ; mais les maisons voisines et le Casino qui, à un moment, courut un réel danger, ont pu être efficacement préservés.
On ne signale aucun accident de personne, mais les dégâts matériels sont considérables.

(L'Express du Midi du lundi 19 juillet 1926)

Quatre incendies auront marqué l'Histoire dacquoise :
— Le pont fortifié sur l'Adour en 1822 ;
— Les arènes du jardin des Cordeliers le 29 août 1908 ;
— La scène de Théâtre du parc du casino le 22 novembre 1908
— Les termes-salins le 17 juillet 1926
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Re: Kiosques à Musique

DEAUVILLE - L'Entrée des Bains et Kiosque à musique
(CALVADOS)
De 1860 à 1864, sous l'impulsion du duc de Morny, Deauville et sa plage émergent des marais. En front de mer est créée la Terrasse, digue-promenade de 1.600 mètres, le long de laquelle seront édifiés Hôtels, Casino et résidences privées.
La zone nous intéressant se situe en prolongement de la rue Edmond Blanc, perpendiculaire à la Terrasse. Nous sommes à l'entrée de l'établissement des Bains de Mer, le second en date. En 1875, la Société des bains de mer de Deauville installe, sur les lais de mer longeant la plage, un premier établissement de bains, sous la forme d'un grand pavillon. La même société gère la location de cabines de bains fixes en bois.
Les lais de mer sont partiellement la propriété d'un syndicat des riverains depuis 1883, par l'acquisition qu'ils en ont fait du 27 avril pour 140.000 francs. De nouveaux lais, qui se sont formés depuis par alluvions, appartiennent au domaine public de l'Etat. La commune de Deauville est, quant à elle, locataire de la plage et renouvelle celui-ci pour 18 ans en mai 1904. Le loyer annuel s'élève à 500 francs !

Plan de Deauville en 1875
17 hectares de nouveaux lais de mer s'étant formés après que ce plan ait été dressé, la zone en front de mer s'est agrandie de près de 150 mètres, sur lesquels ont été créés les Jardins du Casino, l'établissement des bains de mer, le Pavillon du Figaro et le Kiosque à musique.
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La nomination à la tête de la municipalité deauvillaise de Désiré Le Hoc (1851-1919), maire de 1900 à 1919, va profondément modifier les destinées de Deauville. Travaux de viabilisation, de voirie, des égouts, eau, éclairage, etc. Le Hoc est partout, à commencer par la plage et l'établissement de bains.
Lors de la saison estivale 1904, l'établissement de bains est donné en régie à un certain M. Long, dans le but de connaître la rentabilité de cette activité. Celle-ci, estimée à 4.000 francs de bénéfices nets annuels, Le Hoc et son conseil municipal décident, le 27 novembre 1904, de mettre en adjudication les travaux de construction d'un nouvel établissement de bains de mer, dont l'architecte de la ville a dressé les plans ; un devis est établi pour un montant de 61.207 frs 76. Lors de l'adjudication du 10 février 1905, par voie de soumissions cachetées, un rabais de 14.486 frs 86 est consenti par les divers entrepreneurs. Ayant budgeté 70.000 francs, le conseil, qui a ainsi une réserve, décide le 12 février, de lancer d'autres travaux en régie, notamment le nivellement de la plage et l'installation de conduites d'eau. De même il vote
l'achat de linge pour l'établissement de bains et un appareil de chauffage pour les bains de pieds.
Par contre, la proposition d'un certain M. Bouloré, entrepreneur d'affichage, qui demandait l'adjudication pour apposer des publicités sur les cabines de bains est rejetée par le Conseil.
Consécutivement à la construction du nouvel établissement de bains en 1905, des pavillons et chalets sont édifiés le long de la plage, près des Bains. Entre autres deux chalets normands situés au bout de la rue Edmond Blanc, en face de l'entrée de l'établissement des bains : l'un, occupé par le journal Le Figaro, appelé le Pavillon du Figaro, accueillant, dans ses salons, nombre de touristes venus lire les dernières nouvelles et dépêches de la presse, mais également assister à des concerts qui y sont donnés régulièrement. Le second pavillon, accolé à celui du Figaro est un café-glacier pâtisserie buvette qui sera longtemps à l'enseigne d'Alexandre Compain ; celui-ci tient, par ailleurs, une pâtisserie sur la place de Morny de Deauville.
Un petit Kiosque à musique en bois, de forme hexagonale, est édifié en 1908, dans l'allée de la mer, au bord de la plage, entre l'entrée de l'établissement des bains de mer et les Pavillons du Figaro et du Pâtissier. Il est certes étroit, ne permettant qu'à un quintette ou un sextuor d'y jouer, mais Deauville n'en possédant pas d'autres, il draine les mélomanes, en attendant qu'un Casino-Théâtre-Salle de Concerts soit construit.

Deauville - Devant l'Etablissement de Bains, Pavillon du Figaro — Concert au Kiosque à musique vers 1909
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Deauville possédait un casino depuis le 15 juillet 1864, date de son inauguration, situé sur la Terrasse — l'actuel boulevard Cornuché — construit par une société immobilière appartenant à Armand Donon et Joseph-Francis Olliffe. Un Kiosque à musique octogonal, avec soubassement de briques et toiture en zinc, avait été édifié dans le jardin du casino en front de mer. En saison, un orchestre y jouait tous les jours de 16 heures 30 à 18 heures. A la suite d'irrégularités, le casino perdra son autorisation des jeux en 1882, mais continuera jusqu'en 1889 à donner spectacles, concerts et représentations théâtrales. En 1893, Edmond Blanc le rachète et le fait détruire en 1895 pour y bâtir six villas.
Les touristes en mal de perdre un peu d'argent sont obligés de traverser la Touques pour se rendre à Trouville. Un contrat est d'ailleurs passé entre le casino de Trouville et la commune de Deauville, expirant en 1911, prévoyant le paiement à Deauville d'un tiers de la cagnotte du casino de Trouville. En 1910, le montant rétrocédé n'est pas négligeable : 41.322 frs 29. En contrepartie, Deauville s'était engagé à ne pas construire de Casino et continuait à assumer les charges des services et attractions dont les trouvillais bénéficiaient sur son territoire : gare, champ de courses, concours hippique, tir aux pigeons, polo, golf...

DEAUVILLE - Ancien Casino et Kiosque à musique
(cliché ministère de la culture vers 1893-1894)
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Les relations s'étant gâtées entre les deux communes voisines, Désiré Le Hoc, maire deauvillais va entraîner Eugène Cornuché (1867-1926), actuellement fermier du Casino de Trouville et ancien co-directeur du restaurant Maxim's de 1894 à 1909, dans l'aventure deauvillaise. Tout va s'accélérer. D'importants investisseurs vont financer trois gros projets :
— Le Grand hôtel du Casino, situé sur la Terrasse, exactement en vis-à-vis de l'établissement des bains, au delà de la zone non construite des lais de mer, est racheté en 1910 par Cornuché ; il en fait l'apport le 2 février 1911, à la Société du Casino de Deauville, créée le 20 décembre 1910 et présidée par Marie-Fernand-Raoul Lefèvre. L'hôtel est immédiatement rasé par Emile Saffrey, entrepreneur de Pont-Audemer. L'architecte Georges Wybo (1880-1943) dresse les plans du Casino avec théâtre, restaurant, salle de fêtes et salle de jeux qui sera inauguré le 12 juillet 1912. L'entreprise Schward de Rouen s'est chargée du gros oeuvre de la construction. Sur les lais de mer, zone non aedificandi comprise entre le casino et l'établissement des bains, un grand jardin à la française de 3 hectares est aménagé par l'architecte paysagiste Jean-Claude Nicolas Forestier (1861-1930) pour un coût de 40.000 francs. Ce terrain appartenant à la Ville, le Conseil municipal, conscient des investissements réalisés par la société des casinos, établit tout de même, le 24 mars 1911, un bail de 18 ans avec un loyer annuel symbolique de 200 francs. A l'extrémité de ce jardin, le long de l'établissement des bains, sont installés des courts de tennis. (1)
— A droite du Casino, la Villa des Flots, appartenant au grand Chambellan de l'empereur de Russie, le Comte Hendrikoff est rachetée le 2 février 1911 par la Société du Casino de Deauville. La Villa est également rasée immédiatement. L'entreprise Schward, sur les plans de Théo Petit, y édifie l'Hôtel Normandy qui est inauguré le même jour que le Casino. Au devant de l'hôtel, sur les lais de mer longeant le nouveau jardin du Casino, il est prévu par le conseil municipal de réserver le terrain au
pâturage de vaches normandes. Il est amené à cet effet des tombereaux de terre végétale. En fait de vaches, l'emplacement sera fréquenté par des hommes au pantalon blanc et par des jeunes femmes aux robes de même couleur s'arrêtant sous le genou, avant que de porter des jupettes : les courts de tennis font florès à Deauville en 1912.

— Enfin, à gauche du Casino, séparée de lui par les six villas construites par Edmond Blanc sur l'emplacement de l'ancien Casino, la Villa la Louisiane, propriété de la baronne Erlanger est rachetée en 1912 par une seconde société, toujours conduite et conseillée par Cornuché. L'Hôtel Royal y est construit — le premier nom prévu, Amphitrite hôtel, est abandonné —, puis inauguré le 28 juillet 1913. Le lai de mer qui le sépare de la plage sera, lui, consacré tout d'abord à un terrain de sport puis à des jeux d'enfants : jeux de sable, balançoires, escarpolettes, chevaux de bois...


Deauville - Terrain d'éduction physique devant l'Hôtel Royal, rue Edmond Blanc, au bout Pavillon Figaro, vers 1912 — Jardins du casino et ancien Etablissement des bains, vers 1912
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Une fois le gîte, le couvert et les jeux en bonne voie, la municipalité se préoccupe de la plage et des bains. Le 26 février 1911, le Conseil municipal vote la construction de deux boutiques sur l'emplacement du bar actuel de la plage, pour un coût de 9.000 francs. Le 1er juin 1911, Désiré Le Hoc est autorisé par le conseil à acquérir de gré à gré, auprès de M. Porte, 50 parasols pour les Bains de mer, à raison de 56 frs chaque.
Enfin le 1er octobre 1911, le Maire expose à la municipalité que l'Etablissement de bains de mer est insuffisant pour donner satisfaction à la clientèle balnéaire et qu'il faut envisager de l'agrandir. Lors de la session du 12 novembre 1911, le Conseil municipal décide de transformer totalement l'établissement ; ayant fait appel à Georges Wybo, l'architecte du Casino propose un devis de 50 à 60.000 francs. On envisage également, comme c'est déjà le cas à Trouville depuis belle lurette —1868 —, d'installer un chemin de planches pour accéder aux Bains.
De nouvelles discussions ont lieu le 4 février 1912 au sein du Conseil municipal, concernant le nouvel établissement des Bains. Le devis proposé par Georges Wybo s'élève maintenant à 78.200 francs, desquels une somme de 10.000 francs pourra être déduite, l'entrepreneur rachetant le matériel existant. La décision définitive n'est prise que le 3 mars par le Conseil municipal qui, lors de la même session, décide la création d'une route aux bains de mer — actuelle Rue de la Mer — entre l'établissement des bains de mer et les tennis, perpendiculaire à la rue Edmond Blanc. Mis en adjudication, les travaux de création de cette nouvelle voie s'élèvent à 13.838 frs 50.
Les nouveau Bains, longues bâtisses de style normand couvertes en tuile, comportant 222 cabines de bain avec eau chaude et froide, sont édifiés dès le mois d'avril 1912. Le mois suivant, on installe un chemin de planches pour accéder à l'établissement. Face à celui-ci, le Pavillon du Figaro est toujours en place. Le Café-Glacier-Pâtisssier attenant est mis en adjudication aux enchères le 18 juin 1912. En 1913, l'architecte Leopold Mias est chargé de la construction de 28 nouvelles cabines.

Deauville - Pâtisserie, planches, au fond ancien établissement des bains — Pâtisserie Alexandre Compain, Pavillon du Figaro et Hôtel Royal
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Hôtels, Casinos et Bains ne profiteront que de deux petites années, le conflit 1914-1918 stoppant net le succès montant de Deauville. Dès le mois d'août 1914, le Casino et l’Hôtel Royal sont réquisitionnés et transformés en hôpitaux militaires.

Deauville - Plage ancien établissement des bains — Le Roi de Roumanie se promenant sur les planches le long des bâtiments de l'ancien établissement des bains le 21 aout 1921
(clichés Agence Roll)
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Dès 1919-1920, la station balnéaire reprend son essor. L'Etablissement des bains et ses bâtisses et cabines en bois sont très dégradées, et la municipalité, dirigée par son nouveau maire Eugène Colas, ouvre un concours pour le 5 octobre 1921, doté d'une prime de 10.000 francs pour la construction d'un Etablissement de bains de mer et d'hydrothérapie. C'est l'architecte Charles Adda (1873-1928) qui en est le lauréat. (2)
Les travaux mis en adjudication ne donnent aucun résultat. Le 21 juillet 1923, le maire informe son conseil municipal que le
total des soumissions les plus favorables s'élève à 2.028.207 frs, soit une augmentation de 143.393 fr 60 sur les prix du devis approuvé le 23 février 1923. Aussi, pour en finir avec cette affaire qui traîne en longueur, le Conseil vote un crédit supplémentaire de 143.393 fr. 60 et autorise le maire à traiter de gré à gré avec les entrepreneurs pour la construction de nouvel établissement de bains de mer. Ce sera le quatrième à Deauville !
En septembre 1923, les anciens Bains sont rasés et vont donner place en 1924 aux fameux Bains Pompéiens comprenant 250 cabines avec bassins, vasques, fontaines, galeries et même des chambres de repos. Ils sont inaugurés le 5 juillet 1924, le même jour que la non moins fameuse promenade des Planches de 656 mètres — 643, aujourd'hui —, agencée le long de la plage.
Le petit Kiosque à musique a bien entendu été supprimé à cette occasion.
Le 29 novembre 1928, le chemin de planches est détruit sur les deux tiers de sa longueur par un tempête ; de nombreuses cabines de bains sont endommagées. Une nouvelle tempête, le 1er novembre 1932, occasionnera cette fois-ci des dégâts moins importants.
Kiosque supprimé.

voir ici, Planches et Bains de Deauville sans kiosque, aujourd'hui.
et Ici.

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publié par JeanMarc Ven 8 Avr 2016 13:43

(1) Extrait du Cahier des Charges du Casino de Deauville
— Lors de la session du 17 novembre 1910 du Conseil municipal de Deauville, Eugène Cornuché obtient l'autorisation de créer un Casino de luxe de tout premier ordre avec théâtre, restaurant, salle de fêtes et salle de jeux, en lieu et place du Grand Hôtel du Casino et des terrains environnant qu'il vient d'acquérir. Il s'engage à y consacrer pas moins de deux millions de francs en construction et installation.
Le cahier des charges qui est adopté prévoit entre autres :
- une période d'ouverture du 5 juillet au 15 septembre ;
- des représentations théâtrales deux fois par semaine, entrecoupées de bals, fêtes, kermesses et concerts ;
- des concerts quotidiens soit dans les jardins, soit sur la terrasse du casino, avec un orchestre d'au moins 30 musiciens, choisis parmi les premiers orchestres de Paris ;
- au moins 3 feux d'artifices par saison devront être programmés ;
- le personnel sera de préférence deauvillais ;
- la redevance minimale que devra payer le casino à la ville et autres associations et sociétés désignées s'élève à 150.000 francs annuels : Ville de Deauville 40.000 — Bureau de bienfaisance 10.000 — Société des Courses 80.000 — Polo de Deauville 5.000 — Concours hippique 5.000 — Tir aux pigeons de Deauville 5.000 — Société musicale Union Deauvillaise 1.000 — Sapeurs pompiers 1.000 — Société des jardiniers et horticulteurs 1.000 — Société des secours mutuels l'Abeille 1.000 — Société des sauveteurs 500 — Amicale anciens élèves de Deauville 500.
Les recettes du Casino excédant 1.800.000 seront soumises à une redevance supplémentaire de 10%.
L'Etat quant à lui, prélève sa part de 15% sur les recettes, dès le premier franc.

(2) Charles Adda (1873-1938), une fin tragique.
Architecte très prolifique, en dehors des Bains de Deauville, il est l'auteur des Tribunes de Longchamp et de Chantilly, de plusieurs immeubles sur Paris et Neuilly, de diverses villas à Deauville, de nombreux hôtels particuliers pour une clientèle huppée, mais également les agencements des magasins des Cent mille chemises et chaussures Raoul.
Charles Adda est mort tragiquement le 9 avril 1938. Possédant une maison appelée le Manoir du Coudray à Prêtreville du côté de Lisieux qu'il a fait construire de 1929 à 1934, il y fait réaliser, en 1937, quelques travaux de ferronnerie par Victor Bessin, maréchal-ferrant.
Lorsque Bessin présente sa facture s'élevant à 5.800 francs, Adda ne veut rien entendre et décide une fois pour toutes que ce travail ne vaut pas plus de 4.000 francs, somme qu'il régle immédiatement.
Bessin revient plusieurs fois à la charge sans obtenir gain de cause. Adda venu avec sa femme et ses enfants le 9 avril 1938, passer quelques jours au Coudray, a droit à une nouvelle visite de réclamation de Bessin. Essuyant un nouveau refus, Bessin sort un revolver et tire deux balles sur Adda qui meurt sur le champ. Puis Bessin s'en retourne chez lui où il se suicide par pendaison.

Deauville - Le nouvel établissement de Bains, l'Atrium — Les Planches, Cabines (après 1924) (publiés par James sur Cparama) (voir ici)
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— Le Pavillon du Figaro, situé face à l'entrée de l'Etablissement des Bains, tout près de la plage, est une figure centrale de la plage de Deauville.
23 août 1905 — Les salons du pavillon du Figaro ont leur affluence accoutumée de visiteurs et de visiteuses qui viennent y lire les journaux et y attendre l'affichage des dépêches donnant les dernières nouvelles.
6 septembre 1905 — A Deauville. Tous les matins la famille du maharajah de Kapurthala, composée de la princesse et de ses quatre fils, les princes Paramjit Singh, âgé de treize ans, Yahejit Singh, âgé de douze ans Amarjit Singh, âgé de onze ans Karamjit Singh, âgé de neuf ans, vient se reposer après son bain dans le pavillon du Figaro à Deauville, heureuse d'y trouver le téléphone, les journaux français et étrangers et les principales illustrations
20 août 1910 — Temps couvert, orageux, mais heureusement pas de pluie ; aussi, à la plage de Deauville, devant notre pavillon, il y a foule, et les baigneurs sont fort nombreux.
18 juillet 1913 — Comme chaque année nous venons d'ouvrir à Deauville notre pavillon.
Nos amis et abonnés y trouveront tous les journaux et illustrations. Ils pourront y faire leur courrier, dont le Figaro se charge d'assurer l'expédition. Et notre cabine téléphonique leur évitera l'ennui de l'attente dans les bureaux de poste.


Août 1913 — Quelques concerts donnés au Pavillon du Figaro, qui y organise ceux-ci deux fois par jour, avec la participation de l'Orchestre de Dames.
— Au pavillon du Figaro de Deauville, tous les matins, de onze heures à midi, et le soir, à cinq heures, concert sous la direction de Mme Leroy de Buffon, violoncelliste, secondée par Mme Henriette Vedrenne, Mme Pollet-Ferrer, Mlle Marcelle Longuet, Mlle Marthe Bouillon, Mlle Blandine Hardy, Mlle Wilbrod Lautier, Mlle Louise Maibaume, Mme Corret-Dartiague, Mlle Chardin.
Ce charmant orchestre de dames obtient le plus grand succès, succès du reste mérité, et, matin et soir, il est très applaudi.

5 août 1913 — Concert de l'Orchestre de Dames au Pavillon du Figaro deauvillais Programme du mardi 5 août :
— Le matin de 11 heures à midi :
1. Les Muscadins, Wachs — 2. Quo Vadis (Le baiser d'Eunice), Jean Nouguès — 3. Oubéron (ouverture), Webber — 4. 1er et 6e poème hongrois, Hubay — 5. Criollo, Crémieux.
— Le soir de 5 heures à 6 heures ½ :
1. Marche hongroise, Rakoczy — 2. Première mazurka, Crétien — 3. Danses norvégiennes, Grieg — 4. Chers aveux, Leduc — 5. Le Petit Duc (sélection), Lecoq — 6. Les Rêves de Marie, Fetras.

7 août 1913 — Deauville. Orchestre de Dames. Sur la Plage. Pavillon du Figaro. Programme du jeudi 7 août :
— Le matin de 11 heures à midi :
1. Smoky smokes, Holzmann — 2. Promenade amoureuse, Fauchey — 3. Lodoïska (ouverture), Kreutzer — 4. a) Largo, Haëndel. b) Danse des Lazzarones, Maquet — 5. Elan d'amour, Roger Allen.
— Le soir de 5 heures à 6 heures ½ :
1. Marche russe, Ganne — 2. Souvenirs lointains, Gabriel-Marie : La bonne vieille songe. Jeunesse insouciante.
L'amour paraît. Tendresse partagée. Deuil, résignation. Elle s'endort. — 3. Les pêcheurs de perles (suite d'orchestre), Bizet — 4. Rigaudon de Dardanus, Rameau — 5. Mireille (sélection), Gounod — 6. Les chants du soldat, Gung'l.

12 août 1913 — Orchestre de Dames. Sur la Plage. Pavillon du Figaro. Programme du mardi 12 août :
— Le matin de 11 heures ½ à midi ½ :
1. Ronde des petits bleus, R. Massenet — 2. Sérénade poudrée, Sarrieu — 3. Rosiki (ouverture), Lecoq — 4. a) Werther (clair de lune), Massenet. b) Sérénade, Chapi — 5. Le Chemineau, Ziehrer.
— Le soir de 5 heures à 6 heures ½ :
1. Georgian, Wills — 2. Aubade sentimentale, Ganne — 3. Ballet de Cinq-mars, Gounod — 4. Berceuse, Danbé — 5. La Tosca (sélection), Puccini — 6. La belle au bois dormant, Tchaïkovski.

Deauville - Le Casino et l'Hôtel Royal, ancien casino remplacé par six Villas entre les deux — Vue aérienne
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Réglementation des Bains de mer à Deauville en 1857
— Arrêté du maire de Deauville, d'août 1857, réglementant les Bains de mer :
Vu les lois des 16-24 août 1790 et du 18 juillet 1837,
Article premier. Il sera placé, sur le rivage de la mer, aux deux extrémités de la partie de la plage affectée aux bains, des mâts ou poteaux destinés à marquer :
1° L'emplacement général dans la longueur de 900 mètres ;
2° La délimitation d'une longueur de 300 mètres prise dans l'emplacement général, et sa division en trois quartiers séparés entre eux par une distance de 50 mètres.
Des inscriptions attachées à chacun de ces poteaux de séparation indiqueront :
1° à droite, le côté des hommes ;
2° au centre, le quartier commun dans lequel les hommes et les dames pourront se baigner ensemble ;
3° à gauche, le côté des dames, où elles seules seront admises ;
4° Enfin, une longueur de 300 mètres formant l'espace spécialement affecté au 3 quartiers des bains et, par ce motif plus particulièrement soumis au mesures de sécurité et de décence ci-après déterminés.

Article II. Aucun homme ne pourra se baigner dans le quartier réservé aux dames. Il ne pourra non plus se baigner en aval de ce quartier, ni même au centre, dans le quartier commun, s'il n'est couvert complètement depuis le cou jusqu'aux genoux.
Un simple caleçon suffira dans le quartier des hommes.

Article III. Les hommes entrés en mer, soit par le quartier spécial, soit par le quartier commun, même entièrement vêtus, ne pourront jamais traverser, en nageant ou autrement, le quartier des dames, à moins que ce ne soit à 200 mètres au large.
Article IV. Dans l'étendue de 300 mètres, formant ensemble les trois quartiers décrits, particulièrement protégés par les mesures d'ordre, de décence, de sûreté, nul ne pourra se déshabiller, ni s'habiller que dans les cabines placées à cet effet sur le rivage par les soins de l'autorité.
Même hors de la circonscription marquée par les poteaux, nul ne pourra se déshabiller, ni se baigner s'il n'est vêtu d'un caleçon, toute l'étendue de la plage servant de promenade publique.

Article V. Aucun homme ne pourra se déshabiller ou s'habiller dans le quartier des dames, ni dans le quartier commun.
Il est défendu de s'approcher à plus de 50 mètres desdits quartiers, en peignoir ou en robe de chambre.
Article VI. Dans l'étendue des 3 quartiers, il est défendu d'introduire dans la mer, au milieu des baigneurs, aucun cheval, chien ou autre animal, non plus que de promener un ou plusieurs chevaux sur la grève.
Il est également défendu de jeter à la mer des tronçons de bouteilles ou autres fragments de verrerie, faïence ou ferraille, non plus que des animaux morts et généralement aucun objet pouvant nuire à la sûreté et salubrité du bain.
Il est également interdit de faire ou déposer aucune ordure ou immondice sur la grève, notamment le long des murs des rues qui y aboutissent.
Article VII. Toutes dispositions antérieures relatives à la tenue et à la police des bains sont annulées.
Article VIII. La police est chargée de faire exécuter le présent arrêté.

Une seule société musicale active à Deauville en 1909 :
L'Union Deauvillaise (fanfare), direction Bunost, 32 exécutants.
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Re: Kiosques à Musique

DECAZEVILLE - Jardin public et kiosque à musique
(AVEYRON)
1823 : une grange et une douzaine d'habitations occupent le site de la future commune qui comptera jusqu'à 15.000 âmes. La découverte et l'exploitation de la houille et du minerai de fer vont transformer la région, marécageuse, à partir de 1825. La ville doit son nom au duc Elie Decazes (1780-1860), ministre sous Louis XVIII, qui, le premier, a investi sa fortune dans l'achat des terrains carbonifères de cette zone.
Le 11 novembre 1861, après plus de 10 ans de travaux, alors que la ville compte déjà 8.000 habitants, l'Eglise Notre Dame est consacrée, sur la place devenue place de l'Eglise, dite également la Promenade. Gustave Moreau (1826-1898), deux ans plus tard, y installe 14 de ses toiles figurant le Chemin de Croix.
L'histoire de la ville est ponctuée de périodes d'essor, de crises et de déclin, de drames humains et de grèves...
Il faut attendre 1900 pour voir apparaître la première société musicale officielle : l'Union orphéonique. Faisant des émules, elle est suivie l'année suivante par la Lyre decazevilloise.
En 1910, un Kiosque à musique octogonal, aux colonnes de fonte et balustrade de fer, sur une assise de pierres, est édifié sur la place de l'Eglise, le long de la rue Gambetta.
En 1934, le Kiosque à musique est démonté et reconstruit deux rues plus loin, dans le Jardin Public situé sur l'esplanade Jean Jaurès, bénéficiant d'un emplacement nettement plus spacieux à l'occasion. A sa place, sur la place de l'Eglise, est érigé le 9 décembre 1934, un monument aux morts de la guerre 1914-1918, en pierre et bronze, dû au sculpteur André Galtier (1908-1983).
La place de l'église est devenue aujourd'hui place Wilson.
Kiosque toujours en place.

Voir ici Kiosque à musique du Jardin public de Decazeville, aujourd'hui.
et Ici.
Voir ici la Lyre decazevilloise sous le Kiosque à musique en 2015.

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publié par JeanMarc Lun 11 Avr 2016 16:08

3 septembre 1901 — La fête patronale a lieu tous les ans en septembre à Decazeville.
— Les fêtes de Decazeville. Un grand festival doit avoir lieu les 7, 8 et 9 septembre, à Decazeville. De nombreuses Sociétés de musique, de gymnase, de vélocipédie et autres sports, doivent y assister. Le programme comporte entre autres numéros intéressants une bataille de fleurs qui s'annonce splendide. Notre bassin houiller, malgré la crise industrielle, traverse une période de prospérité comme ou n'en avait pas vu depuis plus d'un demi-siècle. Les fêtes de dimanche en témoignent sûrement.

21 août 1903 — Les Fêtes musicales et concours musical à l'Exposition de Limoges (organisateur M. Saulay)
— L'orphéon de Decazeville. Le concours musical de Limoges des 15 et 16 août a été pour l'Union orphéonique de Decazeville l'occasion d'une moisson de lauriers.
La population limousine a fait aux heureux vainqueurs une longue ovation.
Malgré l'heure tardive, les membres de l'Union orphéonique ont reçu, à leur arrivée à Decazeville, l'accueil le plus flatteur. La population et les autorités locales s'étaient fait un devoir de se rendre à la gare pour féliciter et acclamer les heureux lauréats.
(Journal La Croix)
Le Journal Limoges illustré du 1er octobre 1903 confirme le succès de l'Orphéon decazevillois :
Citons les Enfants de Bellac, l'Union fraternelle de Figeac, l'Union orphéonique de Decazeville, les Enfants de Vésone, de Périgueux, qui nous ont charmé.
La Lyre decazevilloise n'est pas de reste ! Evoluant en 3e division, elle remporte le 1er prix ex aequo avec Graulhet lors du Concours musical de Tulle de juillet 1902.

12 juin 1910 — Les grandes fêtes des 11 et 12 septembre à Decazeville, l'occasion d'étrenner le nouveau Kiosque à musique.
A l'occasion des grandes fêtes des 11 et 12 septembre, l'Harmonie la Lyre decazevilloise organise un concours musical sous les auspices de la municipalité. Ce concours est ouvert aux harmonies et fanfares des 2e et 3e divisions.
Indépendamment des récompenses honorifiques, les primes suivantes en espèces seront ajoutées au concours d'honneur :
2e division (sections réunies). Harmonies : 1er prix 500 frs ; 2e prix 150 frs ; 3e prix couronne de vermeil.
3e division (sections réunies). Harmonies : 1er prix 300 frs ; 2e prix 100 frs ; 3e prix couronne de vermeil.
2e division (sections réunies). Fanfares : 1er prix 300 frs ; 2e prix 100 frs ; 3e prix palmes de vermeil.
Toute correspondance doit être adressée à M. Marfan, secrétaire général du concours.
Dernier délai d'inscription : 15 juillet.


Decazeville - Rue Gambetta et place de l'Eglise avant édification du Kiosque — Kiosque de la promenade sur la place de l'Eglise

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9 décembre 1934 — Inauguration du Monument aux morts 1914-1918, en remplacement du Kiosque à musique.
— Monument en pierre et bronze, dû au sculpteur André Galtier (1908-1983), inauguré en présence du maire Ramadier, de 3 à 4.000 personnes, de la société de gymnastique l'Alerte, de la Compagnie des sapeurs pompiers, des sociétés musicales la Lyre decazevilloise et l'Union orphéonique et des sections d'anciens combattants de la région. En honneur aux 376 enfants de la commune tombés sur les champs de bataille de 1914-1918.
Un banquet de 800 convives est organisé, sous le vaste préau des écoles, par M. Lavaure, propriétaire de l'Hôtel de France.
A l'issue de ce banquet, un très nombreux public assiste au concert donné par la Lyre decazevilloise dans le Jardin public.


Decazeville - Rue Gambetta, place de l'Eglise et Monument aux morts

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Formations musiclaes actives à Decazeville en 1909 :
Union orphéonique, fondée en 1900, président J. Lequeux, direction Sénizergues, 50 exécutants ;
Lyre decazevilloise (harmonie), fondée en 1901, président Ernest Aunac, direction Lefevre, 40 exécutants.
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Re: Kiosques à Musique

DECIZE - Les Promenades
(NIÈVRE)
C'est sous l'investiture d'un des premiers maires de Decize (1), Guillaume Godard, que les Promenades decizoises voient le jour. Godard, conseiller de la Cour des comptes, élu maire en 1769, le demeure jusqu'après 1780 : à partir de 1771, cette belle allée rectiligne de 985 mètres, qui suit le cours de la Loire, tout proche, va ainsi être plantée de centaines de platanes. Il semble bien que l'origine du nom attribué aux promenades, Promenade des Halles, provienne du nom d'un lieu-dit qu'avait concédé le duc de Nevers aux habitants de Decize, pardevant Herman, notaire, en date du 10 mars 1581.
La place du champ de foire est située à l'entrée de la Promenade des Halles et les animaux de la foire sont ainsi exposés tout au long de la promenade — d'où les "rateliers" visibles sur notre carte.
En 1780, les marchés ont lieu à Decize les samedis et vendredis. Les foires sont fixées aux 20 février, 5 avril, 2 mai, 1er juillet (accordée par Ordonnance royale du 13 juillet 1828), 13 août, 6 septembre, 29 octobre et 29 novembre. En 1883, outre les huit grandes foires annuelles, Decize dispose de foires mensuelles se déroulant le troisième mardi de chaque mois, et d'une foire spécifiquement dédiée aux moutons, la veille de celle du mois d'août.
De grands comices agricoles ont lieu à Decize, toujours sur les promenades, sur lesquelles sont aménagées des estrades pour les discours et remises de prix aux lauréats. Le premier Comice a lieu le 31 janvier 1844, le second en date du 25 août 1850, drainant une foule considérable.
Le 8 mai 1836, il est décidé de bâtir une Halle aux grains couverte, sur la place du Champ de foire. Elle sera supprimée en 1866. Occasionnellement, elle servait de salle des Fêtes et Salle de Bal.
Lors de la séance du conseil municipal du 31 mai 1862, un des conseillers, affairiste intéressé, Jean-Baptiste Dormont, dépose un projet prévoyant de raser la promenade au profit de la construction d'usines et de cités ouvrières. Fort heureusement pour les platanes, auxquels on a ajouté également des tilleuls, la zone étant inondable, reste non aedificandi ; le projet est par conséquent rejeté. Le 26 septembre 1866 donne raison à ce rejet : la Loire est en crue, la plus importante du XIXe siècle, et les platanes baignent dans l'eau.
1867 voit la création de la première fanfare municipale, qui devient l'Harmonie municipale en 1884. En août 1886, le conseil général de la Nièvre lui alloue une subvention de 40 francs. En 1888, elle n'obtient que 30 francs...
Le 20 avril 1875, il est décidé de bâtir une caserne pour accueillir un bataillon du 13e Régiment d’Infanterie, en garnison à Nevers. L’entreprise Daguet, adjudicataire des travaux, termine la construction de la caserne Charbonnier en 1877.
L'Harmonie Municipale, épaulée par la musique du 13e R.I. va ainsi pouvoir pousser le conseil municipal à prendre la décision d'édifier un Kiosque à musique.
En 1894, ce Kiosque à musique prend place, sur le chemin — future allée Marcel Merle — longeant la Promenade des Halles.
Le 18 octobre 1907, une nouvelle grande crue de la Loire inonde la promenade des Halles.
Le 13e R.I. s'il vient fréquemment avec sa musique donner des concerts au Kiosque, utilise également la Promenade comme champ de manoeuvre. Le régiment d'infanterie quittera Decize en août 1914, et la caserne Charbonnier sera vendue aux enchères en 1925 et 1929.
Le 3 juin 1932 la Promenade des Halles est classée à l'Inventaire des Monuments Historiques.
Le Kiosque à musique s'il sert encore à quelques concerts occasionnels, va perdre de sa fréquentation, et sera supprimé, semble-t-il dans les années 1960. Les platanes de la promenade, dont un grand nombre sont multi-séculaires, demandent à être renouvelés. Une coûteuse campagne de rénovation a démarré en 2013. La deuxième tranche de cette opération s'est élevée à 193.450 euros en 2014-2015, la troisième a été votée en octobre 2015 pour 630.000 euros.
Kiosque supprimé.

voir ici Promenade des Halles de Decize sans kiosque, aujourd'hui.
Faute de kiosque, supprimé, une estrade est installée sur la Promenade des Halles.
En 2013, arbres creux abattus sur la promenade des Halles ; il était temps !

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publié par JeanMarc Jeu 14 Avr 2016 14:34

Voir ici, emplacement approximatif de l'ancien Kiosque disparu, allée Marcel Merle aujourd'hui.

Décize - Kiosque des promenades. (détail carte ci-dessus)
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(1) Le premier maire de Decize a eu beaucoup de mal à s'imposer.
En août 1692, un édit royal ordonne de nommer dans certaines villes du royaume des maires et des assesseurs, avec charge des fabriques des paroisses.
Ce fut J.-B. Langlois, sieur de la Prévostière, qui entra le premier en fonction comme maire de Decize.
Ce changement dans l'administration ne fut pas approuvé par le public, qui tenait à ses vieux us et coutumes ; il y eut même quelques désordres dans la ville.
Les échevins en charge ne voulurent pas reconnaître le maire et refusèrent de lui rendre les hommages qui lui étaient dûs au conseil, aux cérémonies, etc. Les prêtres, à leur imitation, ne leur offrirent point l'eau bénite, et des insultes leur vinrent de toutes parts. Cette situation dura plusieurs années ; de sorte que M. de la Prévostière en porta plainte à l'intendant de Moulins, dans un rapport détaillé. Cet acte de vigueur fit tomber ou restreignit ce mauvais vouloir, et, cependant, il reparut, depuis, plusieurs fois.
En 1715, Langlois de la Prévostière était toujours en place.

31 janvier 1844 — Description de la Promenade lors d'un comice agricole, suivi d'un banquet et d'un bal dans la Grande Halle.
— Le journal d'agriculture de la Nièvre du 31 janvier 1844 décrit le Comice agricole qui vient d'avoir lieu à Decize. Il nous indique qu'après l'examen des 19 charrues exposées à un kilomètre sur la route de Brain, en présence de la garde nationale, du corps de musique du 3e régiment de dragons de M. Mallac, préfet de la Nièvre, de M. le marquis de Raigecourt, MM. Manuel et Benoist, députés de la Nièvre, de toutes les autorités locales, des membres du bureau de la société d'agriculture et d'une affluence considérable, l'ensemble des intervenants rentre à Decize pour procéder à l'examen des bestiaux et à la formation de la liste des prix à décerner.
Les animaux destinés aux concours étaient parqués à droite et à gauche de la charmante et vaste promenade qui s'étend derrière la halle, sur les bords de la Loire, et à l'extrémité de la longue et large voûte d'arbres séculaires qui se prolonge en fuyant au milieu d'un délicieux paysage s'élevait une haute estrade formant une tente de
feuillage, disposée avec autant de goût que d'élégance. C'est là que devaient être décernés les prix. En avant de
l'estrade, des sièges nombreux avaient été disposés pour les dames et les principaux habitants, en laissant au milieu de l'avenue un espace libre pour la circulation.
A trois heures, les différentes commissions ayant terminé leur travail, le signal de la distribution des récompenses est donné. S'ensuivent de nombreux discours des personnalités présentes, avant que les prix ne soient décernés.
Après la distribution des prix, interrompue fréquemment par de joyeuses fanfares, l'assemblée s'est levée et s'est dirigée vers la salle du banquet. Cent vingt couverts, dressés dans la vaste enceinte de la halle, convertie comme par enchantement en une magnifique salle de banquet, attendaient les souscripteurs.
(...)
Au bout de deux heures, pendant lesquelles la musique du régiment avait exécuté des morceaux d'harmonie, un toast porté au roi par M. le maire de Decize et salué des cris de vive le roi, a donné le signal de la fin du banquet.
Le soir, la même salle, transformée de nouveau en une élégante salle de danse, réunissait, dans un bal charmant et aussi nombreux que brillant, l'élite de la société du pays, et terminait heureusement une fête qu'avait favorisé un temps des plus propices, et dont rien n'est venu troubler un seul moment l'ordre et les plaisirs.

25 août 1850 — Second Comice agricole sur la Promenade de Decize, non moins réussi.
— La fête agricole qui a eu lieu à Decize, à l'occasion du comice de l'arrondissement de Nevers, a été une des plus belles solennités que nous ayons eues en ce genre. Le temps magnifique qu'il a fait pendant toute la journée a singulièrement contribué à la splendeur de cette belle cérémonie.
Dès le matin, toutes les autorités conviées au comice s'étaient rendues à Decize, où la fête avait attiré un prodigieux concours.
A neuf heures, le cortège, réuni sur la belle promenade qui longe la Loire, se mit en marche pour l'église où devait avoir lieu la bénédiction des médailles et des primes à décerner. On remarquait en tête M. le préfet, accompagné de M, Pousard, secrétaire-général de la préfecture ; M. de Bourgoing, président de la Société centrale d'agriculture de la Nièvre ; M. Pinet de Maupas, président du comice de l'arrondissement ; de la Chaumelle, président de la Société hippique, et M. Coujard de la Planche, membre du conseil général. Le reste du cortège était compté de toutes les notabilités administratives et agricoles de l'arrondissement.
Le cortège était escorté par la garde nationale et la compagnie de pompiers de Decize, dont on admirait la belle tenue. La musique du dépôt du 56e régiment de ligne, en garnison à Nevers, conviée à la fête, conduisait la marche.
De l'église, le cortège est revenu sur la promenade, où une estrade décorée avec goût avait été dressée pour les opérations du comice. Après la constitution des commissions chargées d'examiner les titres des concurrents, on s'est rendu sur le champ d'épreuves que M. Emile Boigues avait mis à la disposition du comité.
Là, se trouvaient les animaux de chaque espèce amenés pour concourir, et la plupart d'entre eux ont excité l'admiration des amateurs. (...)
(Almanach agricole de la Nièvre 1851)

Decize - Promenade des Halles et Champ de foire
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29 août 1890 — La Promenade des Halles sous l'orage. La compagnie du 13e Régiment d'infanterie piégée.
— Decize, 29 août. Un orage subit a éclaté sur Decize.
La belle promenade de platanes, plantée en 1787 (sic), est ravagée ; des arbres de 1 mètre 50 à 2 mètres de diamètre ont été brisés comme des allumettes.
Malheureusement, il n'y a pas que des dégâts matériels à déplorer.
Au moment où a éclaté l'orage, une compagnie du 13e de ligne faisait la manoeuvre sur les promenades. L'officier qui commandait fit faire précipitamment demi-tour à ses hommes.
Arrivés au pas de course à la sortie des promenades, il y eut un retard de quelques secondes occasionné par une chaîne tendue à cet endroit.
Une branche de platane énorme, brisée par la tempête, s'abattit sur les deux derniers rangs des soldats ; quatre de ces derniers ont été blessés ; trois à la tête, et le quatrième a eu le genou luxé, compliqué d'une fracture.
Le docteur Gros, arrivé sur les lieux de l'accident, aidé du docteur Petitjean, venu peu après, ont donné les premiers soins aux blessés, qui ont été transportés à l'infirmerie.
La promenade fait peine à voir. Un grand nombre de pauvres gens enlèvent le bois tombé.
Voici les noms des soldats blessés :
Ragon, caporal de l'armée active : luxation au genou gauche, compliqué de fracture au tibia. — Blessure grave.
Pigenet, soldat de l'armée active : contusions.
Renouard soldat de l'armée active : contusions.
Dureux; réserviste : contusion au cuir chevelu.
(la Lanterne du 31 août 1890)

Decize - Caserne Charbonnier — Le 13e R.I. en manoeuvres sur la Promenade des Halles
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4 juillet 1894 — Annonce du comice agricole couplé à un concours orphéonique pour le 16 septembre 1894
— La municipalité de Decize vient de décider qu'à l'occasion du comice agricole, un concours orphéonique sera donné le 16 septembre prochain. Envoyer le adhésions à M. Gaillot, secrétaire de la mairie.

22 juin 1902 — Les Vétérans de 1870-71 fêtent la remise du drapeau. Concert sur le Kiosque de la Promenade.
— Favorisée par un beau temps inespéré, la fête de la remise du drapeau à la 1567e section de Decize, célébrée le dimanche 22 juin, a eu un plein succès. L'Harmonie des mines de la Machine, mise à sa disposition, prêtait son gracieux concours.
La section s'est rendue à la gare pour la réception de la section de La Machine, de M. Progher, commandant territorial, délégué de la Société pour la remise du drapeau, et du capitaine de Lépinière, délégué du général commandant en chef le 8e corps d'armée. A l'arrivée du train, la musique a joué la Marseillaise. Le cortège, dirigé par M. Quillier, notaire, lieutenant au 64e territorial, président d'honneur de la section, s'est rendu au kiosque de la promenade. Là, M. le commandant Progher fait la remise du drapeau au président de la section,
M. Maupoix et prononce un discours patriotique, couvert d'applaudissements.
M. le président Maupoix, en des paroles inspirées par les sentiments les plus nobles, remercie le commandant et remet le drapeau au porte-drapeau.
Le cortège prend le chemin de l'église.
Avant la bénédiction M. le curé doyen, ancien aumônier militaire en 1870 et membre honoraire de la Société, retrace en des accents enthousiastes les gloires du drapeau.
A. l'issue de la messe, banquet de 155 couverts. Au dessert, M. Quillier, président d'honneur, remercie M. le commandant Progher, rappelle que les cérémonies qui ont le drapeau pour objet, sont les plus émouvantes, que l'armée est l'école des vertus les plus sublimes et termine par un salut au drapeau que toute l'assistance répète debout.
Le président de la section, M. Maupoix, porte divers toasts, entre autres au président de la République, aux généraux Vincendon et Cuny.
Après un concert donné par la musique sur la promenade, le cortège reconduit le commandant Progher à la gare à 5 heures. Des cris répétés de « vive le commandant Progher » saluent son départ, et au moment où le train s'ébranle, la musique exécute la Marseillaise.
(Journal Le Vétéran)

6 septembre 1903 — Un jugement en Conseil de Guerre qui vaut son pesant... d'argent !
— Decize. Conseil de guerre. — Le soldat Camille Bonnoit, du 13e d'infanterie, en garnison à Decize, a été condamné par le conseil de guerre du 8e corps d'armée, à un an de prison, pour vol d'une somme de 29 fr. 50 au préjudice de son caporal.

Le Pont de Crotte
Le vieux pont de Crotte enjambant la Loire à Decize, ruiné, il est remplacé en 1785 par un pont en bois possédant treize travées pour 32.000 livres. En 1804, des trains de bois vont le détruire totalement. Le 20 janvier 1830, un décret royal autorise la construction d'un pont suspendu en fil de fer, situé sur le chemin de grande communication n°31. Inauguré le 1er mai 1831, ses utilisateurs sont tenus d'acquitter un péage. La commune rachètera la concession en 1886 pour 216.000 francs qu'elle empruntera et paiera par l'augmentation des impôts de la Nièvre sur 30 ans à partir de 1888. Alors que 55 ans avant, Decize aurait emprunté pour bâtir ce pont, il serait réglé depuis belle lurette !
...Et périodiquement, les Decizois vont fêter la date anniversaire de ce rachat jusqu'en 1903. En 1904, un nouveau pont lui succède. Miné en juin 1940 pour freiner l'avancée allemande, il ne sera remplacé qu'en 1960, par le pont actuel.
20 septembre 1903 — Fête du rachat du pont suspendu. Concert de l'Harmonie, jeux divers...
— Voici le programme de la fête anniversaire du rachat du pont suspendu, au faubourg d'Allier, à Decize, le dimanche 27 septembre :
Le 26, à six heures du soir, et le 27 à six heures.du matin, salves d'artillerie.
Le 27, à neuf heures du matin, distribution de bons aux enfants du faubourg ; à midi, salves d'artillerie ; à une heure et demie, courses à ânes ; à deux heures, jeu des cruches ; à trois heures, courses en sabots chinois pour enfants de huit à quinze ans.
A quatre heures, concert par l'Harmonie de Decize. A huit heures, salves d'artillerie, illuminations.
Lundi, à deux heures du soir, courses pour enfants de douze à quinze ans ; à deux heures et demie, courses pour enfants de huit à douze ans ; trois heures, jeu des ciseaux ; trois heures et demie, jeu de la poêle.
Places gratuites pour les forains les deux jours.

La fête de l'école laïque organisée en France le 19 juin 1904 est suivie à Decize.
19 juin 1904 — Fête de l'école laïque, concert au Kiosque à musique, défilé...
— Decize. La fête a obtenu le plus vif succès.
Le matin a eu lieu une causerie sur l'enseignement primaire, et sur Jean Macé et son œuvre.
L'après-midi, les enfants des écoles publiques ont donné un concert au kiosque de la ville, avec le concours de l'harmonie et de l'Union chorale decizoise.
Puis un défilé général a eu lieu dans les rues ; les enfants se sent rendus dans leurs écoles respectives, où des collations avaient été préparées.

17 et 18 septembre 1911 — Inauguration de l'hôtel de ville de Decize. Concert au Kiosque de la Promenade des Halles.
— Le dimanche 17, un comice agricole se déroule sur la place du champ de Foire et la Promenade. Machines agricoles, céréales et bestiaux sont exposés pour être primés et récompensés.
Trois sociétés musicales venues de Nevers, de La Machine et de Decize ont été conviées pour l'événement qui, comme à l'accoutumée attire un très nombreux public. Concert programmé le premier jour :
Hanoï, marche de Maurice Galerne — Poète et Paysan, ouverture de Franz von Suppé — La Marquise amoureuse, fantaisie de Joseph Farigoul — L'Or et l'Argent, de Franz Lehar — Marche des dollars, de William Romsberg.


Decize - Harmonie municipale (clichés collection M. Fontaine et collection M. Pierre Volut)
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16 juillet 1927 — La Promenade des Halles n'accueille par que les foires aux bestiaux. La gente canine est également à l'honneur. L'exposition est clôturée par un concert au Kiosque.
— Aujourd'hui s'ouvre à Decize sur la promenade des Halles, une exposition canine organisée par le Club du Griffon nivernais.
Voici le programme de cette belle manifestation A 7 h. 30, réception des chiens et opérations du jury. A 10 h. 30,
messe de Saint-Hubert avec le concours des trompes de chasse Bien Aller de Paris. A midi. banquet. A 13 heures, ouverture de l'exposition au public, et à 15 heures, présentation des chiens primés et distribution des récompenses. A 16 heures, concert militaire au kiosque.


La Promenade des Halles cause la perte, provisoire, du Maire de Decize, par trop autoritaire...
Nommé maire de Decize par décret présidentiel du 2 mars 1881, Pierre Philippe Comoy n'aura pas attendu longtemps pour régler quelques petits comptes avec des "amis".
Sept jours après sa nomination, le 9 mars 1881, il fait arrêter et incarcérer à Nevers le sieur Gustave Baruelle, négociant et maître tanneur très connu à Decize, en flagrant délit d'infraction sur la Promenade des Halles. Motif : Comoy venait de faire interdire tout passage de voitures et chevaux sur ladite promenade.
Comoy n'aura tout de même pas gain de cause, son action sera jugée comme un acte arbitraire attentatoire à la liberté individuelle.
Comoy aurait été dans l'obligation de donner sa démission, mais dans les faits, il restera maire de Decize jusqu'en 1884.

Ecoutons d'abord la version des journalistes :
La République de Nevers signale une arrestation arbitraire dont se serait rendu coupable le maire de Decize, vis-à-vis d'un de ses administrés, M. Baruelle. Celui-ci, maître tanneur, a été arrêté mercredi à onze heures du matin, maintenu prisonnier jusqu'à quatre heures du soir, et finalement dirigé sur Nevers entre deux gendarmes. M. Baruelle aurait simplement fait passer, dit la République de Nevers, une ou deux voitures chargées de sable sur la promenade de Decize, contrairement aux ordonnances municipales. M. le procureur de la République, devant lequel comparut M. Baruelle aussitôt après son arrivée à Nevers, ordonna immédiatement sa mise en liberté, après un court interrogatoire.
A raison de ces faits, M. L. Levaillant, préfet de la Nièvre, vient de suspendre d'urgence, pendant deux mois, de ses fonctions. M. le docteur Comoy, maire de Decize, qui a ordonné la susdite arrestation, « en attendant, dit l'arrêté préfectoral, qu'il ait été statué sur son cas par M. le ministre de l'intérieur ».
La République de Nevers ajoute qu'à la suite de l'arrêté préfectoral, M. Comoy, maire de Decize, a donné sa démission.

(journal Le Temps 14 mars 1881)
Enfin la version officielle du Tribunal :
Considérant que, le 9 mars 1881, le sieur Comoy, maire de Decize, agissant en qualité d'officier de police judiciaire, délivrait au maréchal de logis de gendarmerie de Decize un mandat aux termes duquel cet agent de la force publique était requis d'avoir à se transporter sur l'une des promenades publiques de la ville, au lieu dit des Halles, et à arrêter ou faire arrêter et conduire devant le procureur de la République de l'arrondissement quiconque passerait avec chevaux et voitures sur ladite promenade, à charge par ledit agent de la force publique de rendre compte au maire de l'exécution de ce mandat ;
Que ce réquisitoire ne visait en réalité qu'une seule personne, à savoir le sieur Baruelle, négociant à Decize, lequel après avoir obtenu, le 8 février 1881, l'autorisation du précédent maire de passer avec chevaux et voitures sur la promenade publique, au lieu dit des Halles, avait reçu du nouveau maire notification du retrait de cette autorisation, et qui, malgré ce retrait, continuait de passer sur la promenade ;
Considérant que conformément à ce réquisitoire, le brigadier de gendarmerie, accompagné d'un gendarme, se transporta le même jour 9 mars, à dix heures du matin, sur la promenade, trouva Baruelle conduisant deux voitures chargées de sable, lui fit remarquer qu'il était en état de contravention aux arrêtés municipaux, et reçut du contrevenant cette réponse : que l'autorisation de passer sur la promenade lui avait été concédée par l'ancien maire et qu'il ne céderait qu'à la force ;
Que sur cette réponse, le brigadier de gendarmerie procéda à l'arrestation de Baruelle ;
Que Baruelle, à qui toutes facilités furent d'ailleurs laissées pour prévenir sa famille et prendre son repas, resta à partir de ce moment sous la garde d'un gendarme, fut conduit à la gare, mis en chemin de fer, dirigé sur Nevers, et mené à pied entre deux gendarmes devant le procureur de la République de cette ville ;
Que ce magistrat le fit mettre immédiatement en liberté ;
Considérant que le sieur Comoy, maire de Decize, en faisant arrêter le sieur Baruelle dans les circonstances qui viennent d'être exposées, a commis un acte arbitraire, attentoire à la liberté d'un citoyen ;
Que lors même qu'il serait certain qu'en passant sur la place publique de Decize avec chevaux et voitures, au jour et à l'heure indiqués, le sieur Baruelle aurait commis une contravention à des règlements ou arrêtés légalement pris par l'autorité municipale, cette contravention ne pouvait justifier son arrestation.

Sociétés musicales actives à Decize en 1909 :
Union chorale Decizoise, direction Guiblain, 46 exécutants.
Société musicale de Decize (harmonie), direction par Magloire Guyot.
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Re: Kiosques à Musique

DEMANGEVELLE - Entrée de l'Usine et Avenue de la Gare - Kiosque à musique
(HAUTE SAÔNE)
Le très sérieux hebdomadaire L'Immeuble et la Construction dans l'Est du 17 septembre 1911, nous informe que la Maison Cuny d'Epinal, fait construire actuellement, à Demangeville, d'importants bâtiments pour y installer une filature et un tissage. En outre, de nombreuses maisons ouvrières destinées au personnel de cette usine sont en cours de construction aux abords de la gare.
C'est l'entreprise romorantinaise de travaux publics Ehret et Collot qui est titulaire du marché.
La société Paul Cuny, Molard et Cie n'est pas novice en la matière. Paul Cuny (1872-1925), son fondateur, a créé, en 1896, la filature de coton de Thaon-les-Vosges, puis celle de Roville-devant-Bayon en 1901, une autre à Vologne en 1906 — associé avec ses beaux-frères Giron et Adrien Molard —, enfin une quatrième à Sélestat en 1906 également. Ces usines sont regroupées au sein de la même société Paul Cuny, Molard et Cie.
La société maître d'oeuvre de l'usine de Demangevelle, apparemment commanditée au démarrage par Cuny, sera finalement présidée par Pierre Mangin (1857 - † après 1925) qui restera majoritaire avec sa famille. Paul Cuny et Adrien Molard en seront toutefois administrateurs-délégués. Réciproquement, Pierre Mangin sera administrateur et même co-gérant de certaines sociétés de Paul Cuny ou de son frère Georges Cuny, notamment du groupe textile de Cornimont, les Etablissements des Héritiers de Georges Perrin.
Demangevelle qui ne compte alors que 400 âmes, va voir plus que doubler sa population. Tout est mis sur pied pour que les ouvriers n'aient pas le besoin d'aller chercher ailleurs. La Cité ouvrière, outre les treize maisons d'habitation contenant quatre appartements chacune, comporte une garderie d'enfants, une école ménagère, une cantine, un magasin coopératif et même un Kiosque à musique.
Celui-ci, de forme octogonale, avec une ossature en bois, possède une toiture recouverte d'ardoises et un soubassement en briques. Des concerts y seront donnés par la société musicale fondée par plus de 80 musiciens issus du personnel des usines.
Une salle de spectacle sera édifiée en 1924.


Demangevelle - Cités ouvrières de la filature — Entrée de la filature, Kiosque à musique au fond
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La filature, à l'origine, compte 42.600 broches du fabricant anglais Dobson. Pendant le conflit de 1914-1918, Pierre Mangin fait une reconversion à 360° : il se met à fabriquer des obus et des carburateurs d'avions.
En 1923-1925, Mangin fait bâtir une seconde filature sur Demangevelle : ainsi, l'ensemble des bâtiments industriels couvre 25.000 m².
N'ayant plus, ni combustible, ni matières premières, les deux filatures cotonnières cessent leurs activités en 1942. En 1944, la filature de 1911 est incendiée. Reconstruite par les indemnités de dommages de guerre en 1955. L'ensemble des deux unités de production est doté de 29.000 broches.
L'usine, qui ne comptait plus que 59 salariés en 2007, a définitivement fermé ses portes en juin 2008.
Depuis, aux dernières nouvelles, l'ensemble du site était à vendre : 22.000 m² de bâtiments couverts sur environ 50.000 m² de terrain...
Kiosque, très mal en point, mais toujours en place.

Voir ici, Kiosque à musique de Demangevelle, rue de la Filature, aujourd'hui.
et ici.

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publié par JeanMarc Lun 18 Avr 2016 14:29

Demangevelle - Les filatures au bord du Canal de l'Est — Vue aérienne Filatures et Pavillon du bureau et du logement

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Re: Kiosques à Musique

DENAIN - Place Gambetta et Kiosque
(NORD)
Comme plusieurs communes du Nord et même outre-quiévrain, Denain possède sa place Verte. Aménagée depuis 1866, elle est consacrée aux foires et marchés, alternativement avec la place de la Mairie.
Des marchés aux bestiaux avaient lieu en 1853 à Denain, deux fois par mois, les 12 et 22. Tombés en désuétude, la municipalité a tenté en 1886 de les remettre au goût du jour.
Les marchés hebdomadaires se tiennent les mardi, jeudi et samedi. Les fêtes communales, ducasses, se déroulent, l'une sur 8 jours, à la mi-août, et la seconde, pendant 10 jours, le 2ème dimanche d'octobre.
Pas de casernement à Denain, donc pas de musique militaire. La fréquente venue de nombreux bataillons n'a pas pour but de donner quelques concerts aux Denaisiens ! L'objet de leur présence est tout autre : assurer l'ordre, si besoin est par les armes, lors des grèves récurrentes dans les puits de mines.
A l'instar de cette région mélomane et festive, Denain possède de nombreuses formations musicales, à commencer par les 86 musiciens de l'Harmonie des mineurs, fondée en 1867.
Afin d'abriter tous ces musiciens des quelques ondées septentrionales, sans pour autant protéger les mélomanes venus les écouter, le conseil municipal décide de faire édifier un Kiosque à musique sur la Place Verte, rebaptisée place Gambetta en 1883. L'architecte Arthur-Etienne Leignel (1860 - † après 1926), auteur des plans du bel Hôtel des Postes de Denain, mais également d'une étude historique sur la commune voisine de Bouchain, est chargé de sa construction.
Le Kiosque est inauguré le 23 mai 1895 : de forme octogonale, sa toiture ornée de lambrequins en bois est soutenue par des colonnes de fontes ; muni d'une balustrade de fer forgé, son soubassement de pierre abrite un sous-sol ; l'ensemble est entouré d'une grille de protection.
Le Kiosque à musique denaisien figure en photographie, parmi les peintures, sculptures et aquarelles, à l'exposition du Salon de l'Hôtel de Ville de Valenciennes ouverte le 21 septembre 1895, se terminant le 14 octobre.
La place Gambetta va ainsi voir défiler les ducasses, les carnavals, les concerts musicaux, mais aussi les grévistes venus manifester leur mécontentement, notamment en 1902 et en 1906. Le 29 avril 1906, on compte pas moins de 7 compagnies sur la place Gambetta, toutes venues réprimer les grèves : les détachements des 1er, 42e, 132e, 133e et 151e de ligne et les escadrons du 13e cuirassiers et du 27e dragons.
Est-ce la raison pour laquelle le pharmacien Auguste-Robert Selle (1854-1927), maire de Denain de 1896 à 1911, excédé par tout ce raffut des militaires et des ouvriers, prend un arrêté le 23 juillet 1902
interdisant l'usage des instruments de musique, les chants et insignes religieux et le port des ornements sacerdotaux dans les convois funèbres ? Probablement pas. D'ailleurs le Conseil d'Etat se charge de remettre au pas le maire zélé le 14 août 1903, en annulant son arrêté abusif : être anticlérical n'est pas interdit, mais il faut aussi respecter et honorer les défunts.
Le 25 août 1914, les Uhlans aux casques à pointe déferlent à Denain qu'ils occuperont jusqu'au 19 octobre 1918.
Ce mois d'octobre sera le plus meurtrier de tout le conflit pour les Denaisiens : l'artillerie anglaise va pilonner et bombarder la ville provoquant d'importants dégâts que les allemands vont amplifier lors de leur fuite.
Leignel, l'architecte du Kiosque à musique, recevra, le 17 novembre 1923, la médaille d'argent des victimes de l'invasion pour avoir été emprisonné à Denain par les occupants.
Le Kiosque à musique au sortir de la guerre, au vu de quelques clichés, semble avoir nettement souffert. Les lambrequins de la couverture tombent en lambeaux. Il a vraisemblablement bénéficié d'une restauration peu après.
Le 20 décembre 1932, sur la place Gambetta, un incendie se déclare dans un magasin de chaussures. Les pompiers de Denain, de Valenciennes et des aciéries de Denain-Anzin interviennent. Mais, par manque d'eau, trois immeubles sont entièrement détruits. Une salle de danse contiguë, évacuée en urgence, a pu être épargnée. Les dégâts considérables sont évalués un million de francs.
Le Kiosque à musique est supprimé en 1970, afin que la place Gambetta ne soit consacrée qu'aux places de stationnement.
Kiosque supprimé.

voir ici, Place Gambetta de Denain sans son kiosque, aujourd'hui.
et ici.

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publié par JeanMarc Jeu 21 Avr 2016 12:43

6 avril 1884 — La Place Gambetta en effervescence. Du Zola avant l'heure. Germinal sort en 1885...
Denain, 6 avril, 9 heures du soir.
Les troupes ont occupé de huit à neuf heures du soir différents points de la ville de Denain.
Sur la place Gambetta se trouvent les dragons et un bataillon d'infanterie. L'usine à gaz, le bâtiment des postes et télégraphes, la mairie, sont gardés par des détachements d'infanterie.
Au moment où les détachements se rendent à ces différents points, quelques personnes les suivent en faisant entendre des protestations.
Vers cinq heures du soir, des sociétés de flobertistes ont parcouru les rues en chantant la Marseillaise. Elles allaient d'un estaminet à un autre. En tête marchaient deux tireurs portant leur fusil dans des enveloppes de cuir. On les a laissés librement circuler

Denain, 6 avril, 10 h. du soir.
La réunion de la salle de l'Ermitage est très nombreuse 2.000 mineurs environ avec des femmes.
Le citoyen Basly, qui prend le premier la parole, fait le procès au maire de Denain, qui reçoit le préfet à dîner afin de se faire décorer. On a cru, dit-il, nous forcer à rentrer dans les mines en nous intimidant. On se trompe. Nous n'y rentrerons qu'avec nos collègues congédiés et avec ceux qu'on a faits prisonniers. (Applaudissements.) S'ils ont été condamnés, ajoute-t-il, c'est que la magistrature est à la solde de la Compagnie d'Anzin. Nous nous en souviendrons aux élections prochaines, que nous avons le temps de préparer, car au mois de mai, quand elles auront lieu, nous ne serons pas encore rentrés. L'orateur raconte ensuite.un incident dont il aurait été l'objet à Denain : Un lieutenant du 1er de ligne, dit-il, nommé Draumont, rencontrant quatre ouvriers non mineurs à la gare, leur a dit « Si je tenais Basly dans un petit coin, j'ai là dans ma cartouchière, dix-huit cartouches avec lesquelles je lui ferais vite son affaire. »
Basly dénonce ces paroles à l'indignation de l'assemblée et déclare que si, le lieutenant veut se mesurer avec lui sur la place de Denain, il se charge de lui sortir les boyaux du ventre.
Il ajoute qu'il ne veut pas dire du mal des soldats. Quant aux officiers, il croit, sans pouvoir l'affirmer, qu'ils vendraient la France comme ils l'ont déjà fait en 1870, et qu'il y a encore des Bazaines parmi eux. Il recommande le calme à ses amis.
Au citoyen Basly succède le citoyen Jésupret, qui expose la pénible situation créée aux mineurs.
Les abords de la salle de l'Ermitage sont occupés par un grand nombre de curieux et surtout de curieuses.
Denain, 7 avril, 9 h. 15, matin.
La sortie-de la réunion de l'Ermitage s'est opérée paisiblement ; les troupes ont évacué, à minuit, les points qu'elles occupaient dans Denain et ont regagné leurs cantonnements. Les postes aux abords des fosses ont été renforcés.
Les mineurs ont voté à la réunion de l'Ermitage qu'ils resteraient calmes. Aucun incident ne s'est produit ce matin à la descente.

26 juin 1900 — Annonce du concours musical de septembre 1900
— Un concours de solistes individuels d'instruments à cordes, à vent et de chanteurs aura lieu fin septembre à Denain (Nord). Les prix consisteront en primes en espèces, palmes et médailles.
Adhésions chez M. Désiré Leclercq, directeur de l'école de musique de Denain.
On annonce également dans cette ville, l'organisation d'un concours international d'orphéons, d'harmonies et de fanfares.


Denain - Kiosque sur la Place Gambetta
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9 octobre 1902 — Un appel au calme aux grévistes du Maire de Denain
— Comme suite à sa dépêche de ce matin au préfet, le maire a fait -placarder l'avis suivant :
Citoyens, un peloton du 4e cuirassiers de Valenciennes vient d'arriver à Denàin ; je viens de télégraphier au préfet du Nord que je protestais énergiquement contre ces mesures, qui, en présence du sang-froid dont vous faites preuve, sont inutiles et dangereuses. J'ajoute, dans ma dépêche, que je réponds de l'ordre, à la condition que toute mesure vexatoire soit évitée ; je vous recommande donc le calme le plus complet dans toutes les manifestations que vous pourriez être appelés à faire pendant le cours de la grève pour affirmer vos légitimes revendications, et je me plais à croire que vous ne me ferez pas mentir à la parole donnée en votre nom.
Dès aujourd'hui, je reste en permanence parmi vous, et vous pouvez compter que je saurai prendre les dispositions que pourront me dicter les événements.
Signé: Selle, maire de Denain, député.


20 avril 1906 — Denain "accueille" encore les escadrons de cavalerie et régiments d'infanterie.
— Ces jours derniers, certaines défections s'étaient produites parmi les mineurs de Wallers mais, avant-hier, ces ouvriers, à Ia suite d'une réunion générale, avaient décidé de reprendre le travail. Cette décision, lorsqu'elle fut connue à Denain, exaspéra les chômeurs, qui ont établi dans cette localité leur quartier général. C'est là, d'ailleurs, que le sous-préfet de Valenciennes, M. Truc, se tient en ce moment en permanence. Denain est également occupé par de nombreux escadrons de cavalerie et par plusieurs compagnies d'infanterie.
Ce matin, vers six heures et demie, après diverses réunions tenues dans la nuit, les chômeurs de Denain décidèrent de marcher sur Wallers. Leur intention était de sommer leurs camarades de se joindre à eux, sous la menace de brûler immédiatement leurs corons s'ils ne consentaient pas à se mettre en grève. Le groupe des grévistes étaient d'environ 1.500 ouvriers.


29 avril 1906 — Une véritable armée déferle sur la place Gambetta à Denain.
— Ce matin, à neuf heures, les généraux Guinot, commandant les troupes détachées aux grèves dans le secteur de Denain et de Lastour, commandant la cavalerie, ont passé sur la place Gambetta, à Denain, la revue des détachements en réserve des 1er, 42e, 132e, 133e et 151e de ligne et les escadrons du 13e cuirassiers et du 27e dragons.
Après avoir passé devant le front des troupes, le général Guinot a remis avec le cérémonial accoutumé la croix d'officier de la Légion d'honneur au commandant Bouillon, du 13e cuirassiers, et le général de Lastour la médaille militaire au maréchal des logis Eudes, du 27e dragons, blessés dans les échauffourées de ces temps derniers.
La foule nombreuse qui assistait à cette imposante cérémonie a applaudi lorsque les généraux ont donné l'accolade aux décorés. Les habitants du quartier avaient arboré le drapeau tricolore.
Le service d'ordre, que les circonstances rendaient particulièrement délicat, a été assuré avec beaucoup de tact par M. Tomasi, commissaire de police, et ses agents.


28 juillet 1912 — Fêtes à Denain pour l'inauguration de la statue de Villars, place de la Liberté. Concerts sur la Place Gambetta.
— Les fêtes de Denain se déroulent dans le plus grand calme, au milieu de l'enthousiasme populaire. L'absence du maire socialiste, qui a refusé de paraître hier à la cérémonie de la pose de la première pierre du monument dédié à Villars et à ses soldats vainqueurs, sous prétexte qu'il y avait sur l'estrade des uniformes militaires, est seule à noter.
Denain était magnifiquement décoré. Toutes les fenêtres des maisons particulières et des édifices publics portaient des drapeaux et des guirlandes de fleurs. Une première réunion solennelle s'est tenue sur la place destinée à recevoir la statue équestre du maréchal de Villars, dont la maquette est l'œuvre combinée de MM. Henri Gauquié et Henri Guillaume, de Valenciennes. En l'absence du marquis de Vogué, de l'Académie française, qui avait accepté la présidence d'honneur comme héritier et comme historien de Villars, mais qu'une indisposition subite avait ̃retenu au château du Peseau, la cérémonie fut présidée par M. de Boislisle, qu'entouraient les représentants du ministre de la guerre et du ministre de l'intérieur, les membres du comité local, etc.
M. de Boislisle a, dans son discours, rappelé le combat victorieux du 24 juillet 1712. (...)
Dans l'après-midi un magnifique cortège comprenant plus de cinq cents figurants en costumes de tous les âges fit dérouler sous les yeux l'histoire de Denain, depuis l'époque mérovingienne jusqu'à nos jours.
A cinq heures et demie, sur le terrain Claudon, où s'arrêta la bataille, une grande solennité s'ajouta au défilé avec des réjouissances de la cour de Louis XIV, des duels anciens et un ballet interprété par les dames du corps de ballet du Palais d'Hiver de Paris, avec accompagnement de l'harmonie des mineurs de Denain.
A l'issue des concerts donnés dans la soirée sur la place Gambetta et sur la place de la Mairie, des bals populaires s'ouvrirent sur les places publiques à la clarté des illuminations de toute la ville.

Denain - Kiosque à musique et marché sur la Place Gambetta
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16 août 1931 — L'Union orphéonique de Denain en concert au Kiosque de la musique Cité des informations de l'exposition coloniale de Vincennes.
— A 15 heures au Kiosque de la musique Cité des informations, concert par l'Union orphéonique de Denain. — A 16 heures, Palais des groupes industriels, section métropolitaine, concert par la Société musicale les volontaires d'Elbeuf. — 16 heures, Hall d'honneur de la section métropolitaine, dernier concert de la musique de la garde chérifienne. — A 21 h. 15, Kiosque de la musique, concert par la fanfare municipale d'Haspres.
Spectacle colonial, 22 heures, dans les allées principales de l'Exposition grand cortège lumineux.

3 septembre 1931 — La musique municipale de Denain (Nord) a donné un concert très applaudi au kiosque de la Cité des informations.

20 août 1933 — L'Union mutuelle orphéonique de Denain au Clos Pompadour de Compiègne.
C'est demain dimanche 20 août , à 15 heures, au Clos Pompadour l'Union mutuelle orphéonique de Denain, présidée par Lucien Guison et dirigée par le maître Joseph Duysburgh, donnera un grand concert dont voici le programme :
1. Chanson espagnole (Léon Jouret) — 2. L'Hymne du pain (Alfred Tilman) — 3. Nuit d'Orient (A. Luigini) : a) Hérodiade (J. Massenet) ; b) Paillasse (Léoncavallo) — 4. La Légende de Jumièges (Henri Maréchal) — 5. Au tombeau des Janissaires (A. Limmander) — 6. Pépita (A. Muller)
Le piano d'accompagnement sera tenu par Benjamin Hennebelle.
L'Orphéon de Denain, titulaire de 23 premiers prix, est l'un des plus réputés. Cela nous promet une audition merveilleuse dans le magnifique cadre du Clos Pompadour.
Ouverture des portes à 14 heures 30. Entrée : 2 francs ; chaise : 1 franc.

7 décembre 1938 — On remet le couvert ! 4.000 grévistes occupent la place Gambetta
7 décembre (par téléphone). — Dans la région de Valenciennes, 15.000 métallurgistes, contrairement à des informations tendancieuses, continuent la grève.
Plus de 4.000 grévistes se sont réunis ce matin sur la place Gambetta, à Denain. L'effervescence est vive dans les mines. (...)


voir ici, Carnaval de Denain sous la pluie en 2013. et ici.
voir ici, Carnaval de 2007 à Denain. Ici. et ici.

La Fédération des Musiques du Nord et du Pas-de-Calais, au 1er octobre 1905, regroupe 582 sociétés musicales inscrites, groupant 29.007 musiciens. Aussi n'est-il pas étonnant de trouver à Denain près d'une dizaine de groupes musicaux et plus de 500 musiciens !
Formations musicales actives à Denain en 1909 :
Union orphéonique de Denain (chorale), président Selle, direction Duysburg, 105 exécutants ;
Les Orphéonistes de Denain (chorale), président Lepoivre, direction Ludovic Blareau, 100 exécutants ;
Musique municipale (harmonie), président Selle, directeur Bruneau, 55 exécutants ;
Harmonie des mineurs, fondée en 1867, président Henri Engelbach, direction F. Wargé, 86 exécutants ;
Fanfare libre, direction Bricout, 40 exécutants ;
Société symphonique, président Alayrac, chef Lorgé, 30 exécutants ;
Harmonie libre du Cercle St-Joseph, président Bricout, direction P. Gillot, 50 exécutants ;
Groupe choral libre, direction Alfred Dupont.
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Re: Kiosques à Musique

DHUIZON - Le Jardin - Place de l'Église
(LOIR ET CHER)
La place de l'Eglise correspond précisément à l'emplacement qu'occupait l'ancien cimetière, désaffecté et transféré en 1823, qui était attaché à l'Eglise Saint-Pierre, édifiée au XIe siècle. Maintenant millénaire, l'édifice a bien entendu subi les affres du temps et a bénéficié de nombreuses restaurations et réparations, notamment en cette année 1829 où, à la suite d'un ouragan, les lambris de la voûte ainsi que le clocher ont été durement touchés.
A peine réparé, le clocher est quasiment ruiné par les Prussiens, le dimanche 29 novembre 1871 :
revenus en force à Dhuizon, avec de l'artillerie, ils bombardèrent le bourg de Dhuizon, endommagèrent gravement le clocher de l'église et plusieurs maisons, tuèrent quatre habitants dont une femme, taxèrent la commune à une contribution de guerre de 8.000 fr., et emmenèrent avec eux, à leur camp de Cléry, des notables du pays, qui obtinrent la réduction à 1.050 fr. de la contribution demandée.
Face à l'église, sur la place, la commune vote la construction d'une Mairie-école, inaugurée en 1896.

La Foire aux Laines a lieu tous les ans, le lundi qui suit la Saint-Pierre du 29 juin. Son autorisation est demandée à corps et à cris au Conseil général du Loir et Cher par le conseil municipal de Dhuizon depuis 1854, sans résultat. Sa revendication, réitérée à nouveau en 1861, est finalement accordée en 1864. Sur 47 communes consultées, 19 ont été favorables, 23 ont gardé le silence, et 5 s'y sont opposées.
En 1911, cette foire a toujours lieu à même époque, les petites manigances constatées en 1879 semblent résolues : en effet, à cette date, certains se plaignent du fait que, depuis sa création, la foire aux laines dhuizonnaise ne progresse plus
par suite de l'entente des courtiers qui, achetant les laines à domicile, font tous leurs efforts pour éloigner la concurrence, exigent des producteurs que les marchandises ne paraîtront pas sur le champ de foire et se les font livrer huit jours après l'époque de cette foire...

La Fanfare l'Union musicale de Dhuizon, fondée avant 1900, attendra un Kiosque à musique jusqu'en 1923.
Léon Herpin, instituteur à Dhuizon et Chef de l'Union Musicale organise un festival musical pour le 3 juin 1923, auquel participent les musiques de Lamotte Beuvron, Ligny-le-Ribault, Mont-près-Chambord, Neung-sur-Beuvron et Saint-Dyé-sur-Loire. C'est à cette occasion qu'est inauguré sur la place Saint-Pierre, entre l'Eglise et la Mairie, au milieu d'un petit jardin, un Kiosque à musique rustique en bois, de forme octogonale, avec une toiture en roseaux, remplacés plus tard par des ardoises. Il est édifié sur un sous-sol abritant des toilettes publiques.
Kiosque toujours en place.


Voir ici le Kiosque à musique de la place Saint-Pierre à Dhuizon, aujourd'hui.
et ici.

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publié par JeanMarc Lun 25 Avr 2016 12:39

voir ici Concert de trompes de chasse au Kiosque de Dhuizon le 6 septembre 2013.
et ici.

En 1909, seule l'Union musicale (fanfare), fondée avant 1900, présidée par S. Hubert, dirigée par Bastat Quillien, comptant 24 exécutants, est active à Dhuizon.

En juin 1900, l'Union musicale de Dhuizon prend la tête du cortège organisé par les Vétérans de 1870-1871 à Neung-sur-Beuvron. La cérémonie de la remise du drapeau de la 617e section est présidée par le colonel Moreau de Blois.
Lors du Concours musical du 23 au 25 août 1902 de Sully-sur-Loire, la fanfare de Dhuizon est primée dans la 3e section de 3e division : elle obtient une palme de vermeil pour son 2e prix.
On la retrouve à nouveau le dimanche 19 octobre 1902 à Chaumont sur Tharonne, conduisant le cortège des vétérans pour la remise du drapeau de la 1664e section.

3 septembre 1894 — Faute de casernes, les Dhuizonnais hébergent les militaires de passage.
— Le 3 septembre 1894, le 3e Bataillon du 31e de Ligne, basé à Blois, est en manoeuvre à Dhuizon, et en conséquence, les Dhuizonnais doivent héberger chez eux tous ces fantassins...

12 juillet 1902 — Il ne fait pas bon être propriétaire d'un bâtiment loué à des congréganistes. L'école libre de Dhuizon.
— Les religieuses qui dirigeaient l'école libre de Dhuizon, appartenant à notre estimé concitoyen M. Arthur des Francs, ont été expulsées, en vertu du décret du 27 juin, avec le déploiement de forces dont l'administration s'est entourée dans ces tristes exécutions. Mais le propriétaire de l'école, non content d'affirmer son droit de propriété
en exigeant qu'on l'expulsât lui aussi de sa maison, vient de se pourvoir devant le Conseil d'Etat contre cet abus de pouvoir. Il avait, auparavant, repoussé énergiquement l'engagement que l'administration n'avait pas craint de réclamer de lui, de ne plus recevoir de congréganistes dans sa maison, pour lui permettre d'y rentrer. Faute de cet acquiescement la maison demeure sous les scellés. C'est Me Sabatier, l'éminent avocat au Conseil d' Etat, qui s'est chargé de soumettre à cette haute juridiction l'appréciation de la nouvelle et étrange conception du droit de propriété que voudrait inaugurer le ministère Combes. Il est à souhaiter que tous les propriétaires lésés par l'inique décret du 27 juin suivent cet exemple, en entrant résolument dans cette voie de légale résistance à un arbitraire dangereux pour l'avenir.
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Re: Kiosques à Musique

DIEPPE - Le Palais de Justice
(SEINE MARITIME)
La citadelle de Dieppe et ses fortifications sont édifiées de 1550 à 1562, les premières murailles du début du siècle précédent étant ruinées.
Ces fortifications sont rasées en 1833 et 1834, les fossés sont comblés. La partie des remparts qui était située dans le prolongement du Quai de Bérigny est baptisée Le Cours et va être planté d'ormes sur toute la longueur de son allée et de ses deux contre allées. Le long du Cours — future rue Claude Groulard —, les anciens fossés maintenant aplanis forment une grande place, où il est question, dès 1844, d'établir un Marché au Bestiaux.
Il faut dire que la place du Marché aux Porcs et la Place du Marché aux Veaux, toutes deux situées en plein centre dieppois, n'avaient, hygiène oblige, plus lieu de perdurer à ces emplacements fort populeux.
Le nouveau Marché aux bestiaux va ainsi être aménagé et se tiendra tous les lundis et vendredis. Des Concours destinés à primer les animaux y seront même organisés régulièrement, notamment ceux destinés aux pouliches et juments poulinières, par la Société centrale d'agriculture.(1)
En 1899, la municipalité décide de construire un nouveau Palais de Justice en remplacement du Tribunal situé aux Minimes, un ancien couvent de la rue des Tribunaux, rebaptisée rue Victor Hugo. Et elle jette son dévolu, pour édifier celui-ci, sur l'emplacement du Marché aux Bestiaux. L'architecte départemental Lucien Lefort (1850-1916) est chargé des plans de ce nouvel édifice. Le 2 mai 1900, les travaux sont adjugés à Alfred Blactot — terrassement et maçonnerie —, Henri Tillard — charpente —, Georges Liézard — serrurerie —, Louis Hébert — couverture et zinguerie —, Henri Obot — menuiserie —, Pagnié et Eliez — peinture et vitrerie.
Le reste du terrain du Marché aux Bestiaux, soit la majeure partie, est consacré à un nouveau jardin, le Square du Palais de Justice, dont les travaux d'aménagement commencent en 1901.
Au centre de ce square qui sera rebaptisé Square Carnot, on construit dans la foulée un Kiosque à musique octogonal aux colonnes en fonte, garde-corps en fer forgé et soubassement de pierre.
Le 27 juin 1902, jour de l'inauguration du Square et du Kiosque, un concert est donné, à 9 heures du soir, par l'Orphéon les Enfants de Wilhem.

Plans de Dieppe de 1786, 1882 et 1906
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Si ce n'était la proximité de la Caserne Duquesne, construite en 1883, et de la musique de son 129e régiment qui venait, de temps à autre, faire une "virée musicale" au Kiosque, ce dernier n'aurait eu que peu de fréquentation de mélomanes. Même lors des concours musicaux, il était délaissé !(2) Il faut toutefois admettre que le Casino, la plage et toutes les attractions ludiques liées aux activités balnéaires attiraient forcément plus le badaud que quelques concerts de passage. Ce kiosque aurait trouvé une place mieux appropriée vers le Casino qu'au pied du Palais de Justice. Il est d'ailleurs tout à fait étonnant qu'à contre courant de la plupart des Casinos balnéaires ou thermaux, celui de Dieppe n'ait pas eu son propre kiosque à musique.
On a bien essayé en 1891, au Casino mauresque de la Plage, tenu par Isidore Bloch (1848-1919), d'édifier un semblant de Kiosque, mais en fait, il s'agissait simplement d'un abri ; le journal Gil Blas qui se charge de relayer les nouvelles casinotières dieppoises nous informe, le 12 juillet 1891, que
maintenant, grâce au kiosque qu'on a fait construire sur la terrasse du Casino et qui rappelle celui de la Promenade, dès sept heures, la musique se fait entendre tous les matins et par tous les temps. Cette innovation ajoute Gil Blas a été fort bien accueillie par tout le monde.
Le 20 septembre 1925, au bout du square Carnot, à l'opposé du Palais de Justice et face au Bassin Bérigny — bassin supprimé et comblé de 1934 à 1936 —, Théodore Steeg, garde des sceaux inaugure un monument aux morts de 1914-1918 dû à l'architecte Georges Feray (1892-1965) et au sculpteur Ernest Henri Dubois (1863-1930). Là encore, si la Musique municipale et la fanfare des Sapeurs Pompiers sont omni-présentes toute la journée lors des défilés, discours et banquet, en aucun cas elles n'expriment leur talent sur le Kiosque à musique. Par contre, les rues où elles défilent ou encore le garage Meyer de la rue Thiers où a été organisé le grand banquet de 450 personnes, résonnent des arpèges de ces sociétés musicales... (3)
Le conflit de 1939-1945 ne sera pas de tout repos pour les Dieppois. Bombardés par les allemands en mai et juin 1940, le déluge meurtrier est relayé par l'aviation alliée. Le débarquement avorté des héroïques Canadiens le 19 juin 1942, coûtera la vie à 2000 de ceux-ci. A l'issue de la guerre, Dieppe compte plus de 350 tués. Plus d'un tiers de la ville est détruite.
Le Kiosque à musique qui a résisté aux bombardements ne résistera pas aux décision municipales de le raser dans les années 1960. Le 25 septembre 2003, à l'emplacement exact où il se situait, un gros Cube a été installé en hommage aux soldats d'Algérie et Harkis 1954-1962, aux soldats d'Indochine 1945-1954 et aux Forces Françaises libres 1940-1945.
Kiosque supprimé.

voir ici, Palais de Justice et Square Carnot de Dieppe, kiosque remplacé par un cube "commémoratif", aujourd'hui.

Le monument situé en arrrière-plan droit correspond à la Tour Saint-Rémy, seul vestige de l'Eglise éponyme du XIIIe siècle.
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publié par JeanMarc Mer 27 Avr 2016 13:11

(1) Le Marché aux Bestiaux très sollicité pour organiser les concours de pouliches et juments poulinières.
— 1879. Un concours de pouliches de trois ans et de juments poulinières est organisé par la Société centrale d'agriculture de la Seine-Inférieure, avec la participation de l'État qui accorde une subvention de 17.000 francs et celle du département qui a voté à cet effet un crédit de 10.000 fr.
Dans chacun des arrondissements de Neufchâtel, Dieppe, le Havre, Yvetot et Rouen, il sera attribué aux pouliches de demi-sang ayant au moins l m 44, sept prix montant à la somme de 2.300 francs ; les juments poulinières, également de demi-sang, ayant au moins l m 47, suitées de leur poulain et saillies à nouveau par un étalon de demi-sang, recevront huit prix d'une valeur totale de 3.100 francs.
— Ce concours aura lieu aux dates ci-après :
Pour les pouliches de l'arrondissement de Dieppe, le lundi 12 mai 1879, à une heure, sur la place du Marché aux bestiaux de Dieppe ; pour les poulinières le lundi 8 septembre à une heure, même place.

— 1881. Concours des juments poulinières de l'arrondissement de Dieppe, le jeudi 18 août, à une heure, place du Marché-aux-Bestiaux de Dieppe.
— 1878. Concours des pouliches de l'arrondissement de Dieppe, le lundi 13 mai, à une heure, sur la place du marché aux bestiaux. Concours des juments poulinières de l'arrondissement de Dieppe, le lundi 16 septembre, à une heure, sur la place du marché aux bestiaux de Dieppe.

4 décembre 1904 — Manifestation patriotique du 50e mobile à Dieppe. Les Enfants de Wilhem et la musique municipale à l'honneur.
— La manifestation patriotique organisée chaque année par le 1er Bataillon du 50e mobile à l'occasion de l'anniversaire de la bataille de Champigny a eu lieu dimanche dernier à Dieppe. Vers onze heures et demie les membres de l'association se réunissaient, rue de l'hôtel-de-Ville, ensuite arrivaient les délégations des diverses sociétés patriotiques. A onze heures 50 le cortège se mettait en marche ayant à sa tête les sapeurs des pompiers, la musique municipale avec son drapeau, puis la compagnie des pompiers au complet. Les anciens mobiles suivaient leur drapeau porté par M. Numa Lhuillier et entouraientleur fanion porté par M. Thevenin.
Les délégations des sociétés venaient ensuite. Les maisons se trouvant sur le passage du cortège avaient arboré le drapeau national, la rue Saint-Jacques était très joliment décorée.
Avant midi l'église Jacques présentait un superbe coup d'oeil avec sa sévère décoration et l'assistance si distinguée et si nombreuse qui garnissait dans ses moindres coins la vaste église.
M. Charles Delarue, président de la société, et M. le comte Max de Valanglart, vice-président, ainsi que les nombreuses notabilités qui s'étaient rendues à cette patriotique cérémonie, occupaient les places spéciales qui leur avaient été réservées. Los drapeaux des diverses sociétés avaient pris place de chaque côté de l'autel. Pendant la messe la musique municipale, l'Orphéon des Enfants de Wilhem et plusieurs artistes de talent, tels que MM. Reculard, Souillard et Buder se sont fait entendre.
A l'élévation et pendant l'absoute donnée par M. l'Archiprêtre, les tambours et clairons des sapeurs-pompiers ont battu et sonné « aux Champs. »
A l'issue de la cérémonie le cortège se reforma pour se rendre aux accents harmonieux de la musique municipale, à l'Hôtel-de-Ville où eut lieu la dislocation.

8 au 10 juillet 1905 — Grand concours musical de Dieppe ; 160 sociétés y participent avec 7.000 exécutants.
10/6/1905 — Annonce du concours
— Le concours musical qui s'organise à Dieppe, pour les 8, 9 et 10 juillet prochain, promet d'être un succès sans précédent.
8 juillet 1905 — Le seul concert donné au Square Carnot, la veille du Concours musical de Dieppe.
— Le concert donné hier soir au Square Carnot, par l'Harmonie de Lillers, a eu lieu devant une assistance considérable. Cette belle société a remarquablement interprété un fragment de Déjanire, de Saint-Saëns ; la Tosca, de Puccini, et le premier gragment de la Réformation, de Mendelsohn. Tous ces morceau ont été chaleureusement applaudis.
La retraite qui suivait ce concert a reccueilli son succès habituel. Elle était divisié en deux parties. La première était précédée d'un Char portant un groupe d'hommes de marbre drapés à l'antique, symbolisant l'hommage à la musique ; dans le second groupe on remarquait la fanfare enfantine de Saint-Nicolas d'Inny précédée de ses quarante tambours et clairons. Cette société a été sur tout le parcours particulièrement fêtée.
Plusieurs monuments publics, parmi lesquels on remarquait l'Hôtel de Ville et le Casino, étaient illuminés. La foule dans les rues était énorme et rendait la circulation difficile.


(2) Apparemment le Kiosque à musique ou son emplacement ne se prêtait pas aux normes imposées pour les concours de musique, puisque parmi les lieux choisis pour le déroulement de ce grand concours dieppois, on ne trouve nulle part trace du square Carnot :
Les Orphéons concourrent au Casino, au Salon des Bains-Chauds, dans la Salle des conférences, dans la salle de la Mairie et à l'Orphelinat de Notre-Dame-des-Flots.
Les Harmonies : au Théâtre, au Collège et au Gymnase Carton.
Les Fanfares : à la Manufacture des Tabacs, au Gymnase National, au Manège Stourdza, à l'école Florian, à l'école Michelet, à l'école maternelle du Pollet, à l'école Fénelon, salle de l'Harmonie, école Sévigné, cour Reculard (Grande Rue), Chambre de Commerce, cour Renaux (Grande Rue), ancienne salle de gymnastique de la rue de l'Ancien-Hôtel-Dieu, école Desceliers, asile Thomas, ancienne Gendarmerie, Manufacture des Dentelles, cour de l'Entrepôt, cour Dumont-Canu, rue Vauquelin.


9 juillet 1905 — Le jour du Concours musical.
— Les fêtes du concours international de musique, commencées hier soir par une splendide retraite aux flambeaux, se sont continuées aujourd'hui au milieu d'une affluence extraordinaire.
Les chiffres de la gare indiquent l'arrivée de plus de trente-cinq mille personnes. Les divers quartiers de la ville sont décorés féeriquement, notamment la rue de la Barre, la Grand'Rue, la rue du Pollet. On remarque de nombreux balcons artistement décorés.
Après réception des membres du jury, ce matin, par la municipalité dieppoise, dans la grande salle de l'hôtel de ville, a eu lieu, sur divers points de la ville, le concours de lecture à vue.
Un orage a malheureusement éclaté vers midi, mais il a été de peu de durée et le défilé des sociétés, au nombre de cent soixante, divisées en deux groupes, a eu lieu à une heure et demie à travers une foule immense.
Il a obtenu un très vif succès. Après le défilé, ont suivi le concours d'exécution puis le concours d'honneur.
M, Dujardin-Beaumetz, sous-secrétaire d'Etat, qui doit présider demain la distribution des récompenses, est arrivé en gare de Dieppe à cinq heures.
Les honneurs militaires lui ont été rendus de la gare à la sous-préfecture par un bataillon du 129e régiment d'infanterie.
A huit heures a eu lieu, sous la présidence de M. Dujardin-Beaumetz, un banquet de cent cinquante couverts.

Dieppe - Musique du 39e R.I. en 1910 — Kiosque, Square du Palais de justice et Bassin Bérigny
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6 mai 1911— Festival musical de Dieppe
— Le comité des fêtes de Dieppe vient d'arrêter définitivement les principales lignes du festival fixé au dimanche 9 juillet 1911.
Ce festival est ouvert aux chorales, chorales mixtes, harmonies et fanfares des départements de la Seine-Inférieure, Eure, Oise, Somme, Seine-et-Oise et Seine. Les sociétés exécuteront deux morceaux à leur choix. Des primes en espèces de 50 à 200 fr. seront tirées au sort entre les sociétés participantes.
Les adhésions seront reçues jusqu'au 1er juin par M. Frédéric Francillon, secrétaire général du comité des fêtes dieppoises.


(3) 20 septembre 1925 — Inauguration du monument de la Victoire 1914-1918, square Carnot.
— Le monument de la Victoire élevé par la ville, square Carnot, à la mémoire de ses enfants, soldats, marins et aviateurs morts à l'ennemi, a été inauguré aujourd'hui à 15 heures, par M. Théodore Steeg, garde des sceaux. Après des allocutions de MM. Maurice Thoumyre, ancien sous-secrétaire d'Etat, maire de Dieppe, et Fernand Rimbert, député de la Seine-Inférieure, M. Steeg prit la parole.
Programme de la journée :
De 10 heures 15 à 11 heures, grand défilé de drapeaux des sections des anciens combattants à travers la ville, avec la Musique Municipale et la fanfare de la Nationale.
A 14 heures, réunion à l'Hôtel de Ville de toutes les sociétés pour se rendre au monument. Défilé par le boulevard Verdun, la rue Duquesne, la Grande Rue, la rue de la Barre, la rue Claude-Groulard, avec le concours de la Musique Municipale, de la fanfare de la société de gymnastique la Nationale, des tambours et clairons de la compagnie de Sapeurs-pompiers.
A 15 heures, inauguration du monument par M. Théodore Steeg, garde des sceaux, avec le concours de la Musique Municipale et du Cercle vocal Camille Saint-Saëns.
A 18 heures 30, grand banquet au garage Meyer, rue Thiers, sur souscription, groupant 450 convives, accompagné de la musique municipale. Puis à 21 heures, grand concert de gala au Casino, orchestre de 40 musiciens sous la direction de M. Ferté avec le concours de Mme Martinelli, cantatrice et du Cercle vocal Camille Saint-Saëns.
A 22 heures, feu d'artifice dans les jardins du Casino.


Dieppe - Square Carnot, Kiosque et Palais de justice — Monument aux morts 1914-1918, Kiosque (clichés BM Dieppe Fonds Marchand)
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17 juillet 1927 — Les trompettes Renault de Billancourt à l'honneur à Dieppe.
— L'importante société de trompettes Le Réveil des usines Renault, de Billancourt, avec ses tambours et. clairons a été reçue hier à Dieppe par M. Chiroye, maire, qui remercia la société des multiples concerts qu'elle donna en ville pendant deux Jours. Trois plaquettes furent remises au président et aux deux directeurs au nom de la ville de Dieppe.

Formations musicales actives à Dieppe en 1909 :
Les Enfants de Wilhem (chorale), président Devaux, direction B. Ropert, 52 exécutants ;
Musique municipale (harmonie), président G. Lebas, sous-directeur Couaillet, 60 exécutants ;
Cercle de St-Hubert (trompes La Nationale), président Verenoke, direction Schmer, 10 exécutants.
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Re: Kiosques à Musique

DIGNE - Les Allées et le Kiosque de la musique
(ALPES DE HAUTE PROVENCE)
Le Pré-de-Foire de Digne est créé en 1437 à l'usage des marchés aux bestiaux, foires et festivités. Les marchés vont s'y tenir immuablement tous les samedis jusqu'à ce jour ; les foires, elles, subiront quelques modifications : en 1640, elles ont lieu une fois par trois mois, en 1864 le premier vendredi et troisième samedi de janvier, février, mars et avril, 28 août, 30 novembre...
Les évêques de Digne, qui ont la prérogative sur Digne depuis plus d'un millénaire, y possèdent un château et un jardin. En 1530, l'évêque François Guiramand cède ce jardin pour 300 florins à la Ville ; le Pré-de-Foire se trouve ainsi quasiment doublé en superficie, dans sa partie inférieure, côté du futur Jeu de Paume.
Le 20 mars 1626, les marchands de Digne fondent l'institution de la Charité qui se charge de secourir les pauvres et de recueillir les vieillards sans asile. A cet effet, un bâtiment est édifié le long du Pré-de-Foire, au bord du torrent du Mardaric. L'Hospice de la Charité est dirigé par des Recteurs nommés par les Consuls de Digne le même jour que les élections municipales, soit le 24 mars. Si les Marchands ont été les instigateurs de cette oeuvre, elle a vite été reprise pour leur compte par les notables dignois : ainsi, en 1656, un seul des recteurs, Martin Yset, est marchand, les autres sont avocats : Gaspar Allemand et Joseph de Lautharet ; notaire : Jean Feraud ; procureur-avoué : Melchion Fourniayre, Jean Coppii, bourgeois...

C'est le 24 octobre 1655 que décède Pierre Gassend, dit Gassendi, théologien, philosophe, mathématicien et astronome né près de Digne en 1592, qui laisse des ouvrages écrits uniquement en latin. Prévost de la cathédrale de Digne, il fait son testament le 18 septembre 1655 par lequel il lègue aux recteurs de la Charité une rente annuelle de 6,3 livres,
à la charge que l'un d'eux prandra, s'il luy plaît, le soin de faire direct célébrer tous les ans à perpétuité et à pareil jour que son décès arrivera un service solemnel dans l'église cathédrale dudit Digne.
Le neveu de Gassendi, un autre Pierre Gassend (1613-1669), avocat né à Digne, marié à Lucrèce Boudoul (1617-1674) le 11 septembre 1631, n'ayant pas de descendance, institue comme ses légataires universels, les pauvres de l'hôpital Saint-Jacques, de l'hospice de la Charité et des honteux de la ville de Digne, à condition que dans les 18 mois, ces trois oeuvres soient administrées en commun. (testaments des 14 février 1669 et 18 novembre 1674, Maître Guitton, notaire à Digne)
Comme on peut le voir sur le plan ci-dessous, un Moulin à farine est installé sur le Pré-de-Foire, tout comme l'Hospice de la Charité. Ce dernier, associé à l'Hôpital Saint-Jacques, comme l'a "exigé" Pierre Gassend, va se lancer dans la farine et acquérir, en 1720, tous les moulins de Digne.
(voir ici PETIT PLUS sur les Moulins de Digne)

En janvier 1782, devant la Charité, à l'entrée du Pré-de-Foire, une nouvelle voie est ouverte, le Chemin Neuf, bientôt rebaptisé boulevard Gassendi, aboutissant au pont sur la Bléone. Cette promenade sera plantée de platanes de 1801 à 1805.

Digne - Plan de Digne du 24 novembre 1809
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Dès 1722, les habitants de la place aux Herbes, de l'Hubac vers le Jeu de Paume et de la Traverse, trop éloignés des trois fontaines existantes, demandent à la Ville l'établissement d'une fontaine au Pré de Foire, qui pourrait être accompagnée d'un abreuvoir pour les bestiaux et d'un bassin pour laver les laines. Ils attendront un siècle, le 1er mai 1825, avant que ne soient adjugés les travaux d'adduction d'eau entre la Grande Fontaine et le Pré-de-Foire où seront installés un jet d'eau et un abreuvoir-bassin.
Les fontaines de la place Neuve, du Rochas, de l'Hubac, des Arès, du Pied-de-Ville et du Jeu-de-Paume seront construites après mise en adjudication le 28 mai 1826 pour un prix de 4.901 francs.

Les hommages à Gassendi ne s'arrêtent pas à un simple boulevard. Le 12 mai 1843, le Maire Pierre-Paul Allibert et son Conseil municipal décident de faire élever un monument et une statue en son honneur. Une somme de 1.200 francs est votée le 11 août pour commencer la souscription. La Ville de Digne obtient l'autorisation pour cet édifice par ordonnance royale du 28 juin 1847. Le 10 novembre 1849, le Conseil municipal vote un nouveau crédit de 2.800 francs et entérine les plans de l'ingénieur Alphonse Eugène Beau de Rochas (1815-1893). C'est le sculpteur aixois Joseph Marius Ramus (1805-1888) qui est en charge du monument. L'oeuvre, installée en novembre 1851 devant le Cours des Arès, sur le Pré-de-foire, à quelques pas du Moulin à farine, sera inaugurée en 1852. Son coût définitif s'élève à 6.288 francs 72.

Entre-temps, l'hospice de la Charité a cédé, vers 1840, son bâtiment situé sur le Pré-de-Foire qui est transformé en Caserne dite de la Charité. On y retrouve en garnison, le 8 mars 1849, un détachement de 450 hommes du 22e Régiment d'infanterie, venu faire exécuter les
propriétaires récalcitrants d'Oraison qui, se révoltant contre le percepteur et le maire, n'ont jamais voulu payer les 45 centimes qui ont été imposés en 1848. Le 17 mars 1849, l'affaire est réglée, Oraison est mis à la raison !
Le 5 février 1887, le ministre de la guerre décide que la caserne de la Charité, sera désormais dénommée caserne Desmichels, en hommage au général dignois Louis Alexis Desmichels (1779-1845).
Les régiments qui seront cantonnés à Digne, tels que le 97e R.I. ou encore le 3e R.I. ont comme il se doit leur musique et vont fait le nécessaire pour obtenir un Kiosque à musique.
La Lyre des Alpes fondée en 1882, d'abord fanfare et ensuite harmonie va d'ailleurs appuyer les desiderata de la musique militaire.
Le 8 avril 1890, on est fin prêt pour l'inauguration d'un Kiosque à musique flambant neuf, de forme octogonale, au soubassement de pierre et colonnes en fonte, construit juste devant la Caserne Desmichels, sur le Pré-de-Foire, sous l'ombre des platanes de la promenade. Le président de la république Sadi Carnot est attendu pour cet événement. C'est alors que l'incroyable arrive : un ouragan d'une violence démesurée va enlever le Kiosque et briser ses colonnes de fonte comme fétus de paille. Aucun blessé n'est à déplorer.
Les entreprises vont s'atteler à le reconstruire, mais il ne sera inauguré que plusieurs mois après.

Foires, concerts, fêtes foraines, marché aux bestiaux, festivités en tous genre, on peut dire en définitive, sans se tromper mais avec un vilain jeu de mots, que cette grande Place est à la foire et au moulin... Les jours de foire, le Kiosque à musique, tout au moins le matin, est au repos : les moutons et les porcs parqués tout autour empêchent tous musiciens de s'y aventurer... (1)
Le 30 novembre 1942, l'armée italienne investit Digne et occupe la caserne Desmichels. Elle est remplacée par les allemands en septembre 1943. La ville de Digne sera libérée le 19 août 1944.
Après guerre, la Caserne Desmichels est partiellement transformée en Hôtel de Ville.
En 1988, la commune change de nom pour Digne-les-Bains.
Le Pré-de-Foire a été rebaptisé Place Charles De Gaulle, et le Kiosque à musique a été totalement reconstruit à l'identique en 1996.
Kiosque toujours en place, reconstruit.


Voir ici Kiosque de la place De Gaulle de Digne, aujoud'hui.
Dans sur le Kiosque de Digne en juin 2014.
Concert sur le Kiosque de Digne en décembre 2015.
Section Asptt rock et swing, madison sur le kiosque en juin 2015

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publié par JeanMarc Lun 2 Mai 2016 12:47

20 mai 1883 — Concert de la Lyre des Alpes lors du Concours littéraire organisé par la Société littéraire et scientifique des Basses-Alpes.
Programme. Première Partie, morceaux exécutés par la Lyre des Alpes :
1. Le Bas-Alpin, allégro, par M. Jules Creste, lauréat. — 2. Fantaisie Marocaine, par M. Jules Creste. — 3. Fantaisie sur Mireille, exécutée sur le violon par M. Jules Creste. — 4. Trio-Sérénade (piano, violon et violoncelle). — Reber. — 5. Grande Polonaise (Thurner), exécutée sur le piano par M. Louis Livon, premier prix du conservatoire.

Digne - Kiosque, Caserne Desmichels et parade militaire — Concert au Kiosque du Pré-de-Foire, Caserne
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(1) Un Jour de Foire de 1907 à Digne ; le kiosque à musique encerclé par les moutons et les porcs...
— La foire de Digne. Dès le matin, par bandes ou par charrettes pleines, par jardinières bondées, arrivent les villageois. Dès la veille, c'a été la longue suite de voitures de forains : tailleurs, chapeliers, savetiers, bazars fin de siècle ; chacun a trouvé sa place retenue d'avance par la trace du poussier de charbon. Piquets plantés, étalages rapidement faits, et la voix sonore, éraillée par vingt ans d'appels au public, les marchands sont là, attendant la clientèle ambulante.
Tout le long du cours des Arès, les rouenneries et les articles confectionnés à la hâte, les déballages de vaisselle de rebut, le marchand de chocolat économique, dont les doigts agilement coupent les billes qu'il fait goûter à la ronde, les objets en buis d'Aiguines et de Quinson fabriqués durant les longues soirées d'hiver ; plus bas, vers le Pré-de-Foire, les bazars à tous prix, et, en face, près du kiosque à musique, les moutons et les porcs parqués.
Concert étrange de voix discordantes que dominent parfois les accords de la poche. Sous les regards attristés du grand philosophe, les vieilles ferrailles, et plus haut, vers le dernier jet d'eau, l'essai des chevaux et des mulets.
Maquignons aux blouses flottantes, paysans madrés qu'on roule et qu'on exploite, et le calme marchand de glaces poussant sa voiture en forme de barque, dont la proue de loin semble fendre les flots pressés de la foule. A l'écart, sur l'allée où fut le grand séminaire, jeunes villageoises, chacune la main pressée dans la main de celui qu'elle aime, qu'elle voit tous les jours au village, mais avec qui elle flirte volontiers dans cette atmosphère de gaieté, au milieu des cris de toutes sortes et pendant que, aigre, le clairon de la caserne appelle à la soupe les défenseurs de la patrie.
Le soir, le départ par fournées, les cris des cochons qu'on porte ou qu'on pousse, les moutons apeurés, les boeufs pesamment, deux à deux, marchant vers l'étable nouvelle, les mulets secoués dans tout leur être par le cri sinistre de la sirène d'une automobile, et au bout du pont, en ligne, assises sur le trottoir, leurs paquets en tas près d'elles, les femmes qui attendent une occasion pour s'en retourner.
(Annales des Basses Alpes Janvier 1907)

Digne - Kiosque et Pré de foire jour de marché — Place Gassendi un jour de fête, Kiosque
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Les Under One Sixty five en concert à Digne en juin 2015.
Les No Name groupe rock de La Javie en concert à Digne en juin 2015.

La Lyre des Alpes a existé de 1882 à 1930. Elle a été fondée par Jules Creste (1857-1907), virtuose-viloniste, directeur du Conservatoire de Digne. Tout d'abord simple fanfare, Creste transforme sa formation en harmonie.
A la mort de Creste en 1907, c'est Edouard Fabre, né en 1880, qui reprend le flambeau jusqu'en 1930.
En 1909 la Lyre des Alpes compte 55 exécutants.
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Re: Kiosques à Musique

DIGOIN - Place de la République et le Kiosque
(SAÔNE ET LOIRE)
Comme nous pouvons le voir sur le Plan napoléonien de Digoin de 1809, en sortie de ville, bordé d'un côté par le Grand Chemin de Digoin à Toulon — renommée Route Départementale n° 9 de Chalon à Digoin, puis avenue de la Gare, future avenue du Général de Gaulle — et de l'autre par le Chemin venant du Moulin de Pouilly — devenu rue de Pouilly —, les digoinais ont disposé leur Cimetière. un autre plan de 1840 nous confirme son existence. C'est vraisemblablement vers 1876-1877 qu'il est décidé de désaffecter ce cimetière et de procéder à sa translation vers un unique lieu de sépulture, le cimetière communal de la rue des Carrières.
Emile Fournier, Maire de Digoin, va d'ailleurs faire parler de lui au cimetière, en prenant un arrêté le 8 mars 1897, et en apposant une pancarte à l'entrée de celui-ci prescrivant que
le fossoyeur, gardien du cimetière, est seul chargé de l'entretien des cimetières, des allées, bordures et des tombes, et aucune autre personne ne pourra s'en charger ni faire l'entreprise de ce travail. La veuve Goguaud ne s'en laissant pas conter, passe outre à cet arrêté pour procéder à l'entretien et au fleurissement de la tombe de son défunt mari ; elle se trouve poursuivie par l'édile local. Le 31 juillet 1897, le Tribunal de Police de Digoin va cependant relaxer la prévenue et annuler l'arrêté municipal : en l'absence de tout monopole régulièrement créé, le libre exercice du commerce, ayant pour objet d'entretenir des tombes dans un cimetière et de fournir des fleurs, doit être observé.

Plan de Digoin de 1809. Cimetière à l'emplacement de la future place de la République
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Le terrain de l'ancien cimetière ainsi récupéré, est transformé entre 1900 et 1905, donnant naissance à la Place de la République. Située sur la très fréquentée avenue de la Gare, au bout de laquelle sont installées les Faïenceries, cette place sera consacrée aux marchés et, en alternance avec le Champ-de-Foire lorsqu'il n'est pas submergé par les fantasques et imprévisibles eaux de la Loire, aux nombreuses foires communales, les principales ayant lieu les 7 janvier, 19 avril, samedi de Quasimodo, 10 juin, 22 juillet, 28 août et 29 novembre.
Ce sont les industriels de Sarreguemines qui, pour échapper à la coupe allemande, ont installé une faïencerie à Digoin entre 1871 et 1886. Celle-ci empoiera plus de 1000 ouvriers qui, lors de leurs loisirs, vont bientôt bénéficier de la construction d'un Kiosque à musique sur la place de la République. La Fanfare municipale fondée en 1857 est bien entendu aux premières loges.
Inauguré en 1906, ce Kiosque à musique octogonal aux colonnes en fonte et garde-corps de belle facture en fer forgé est édifié sur un socle en pierre. Il sera bientôt suivi, en 1908, par la construction, face à lui, au bord de la Place de la République, d'une Salle des Sociétés, salle des fêtes et de spectacle communale, qui vient compléter la panoplie destinée à égayer les festivités digoinaises.
En dehors des concerts de la fanfare, des marchés et des foires, les Concours et fêtes de gymnastique sont devenus une tradition suivie et très appréciée à Digoin, et se déroulent précisément en grande partie sur la place de la République, les exercices étant accompagnés et ponctués par la Fanfare installée sur le Kiosque à musique.
Kiosque toujours en place.

Voir ici Kiosque de la Place de la République de Digoin, aujourd'hui. Ici. et ici.

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publié par JeanMarc Lun 9 Mai 2016 13:22

2 août 1903 — Comice agricole à Digoin
— M. Léon Mougeot, ministre de l'Agriculture, qui avait quitté Paris, hier soir, pour se rendre à Digoin où il devait présider les fêtes du concours agricole, est descendu à Bourbon-Lancy, où il a été reçu par M. Sarrien, député, accompagné de MM. Félix Martin et Gillot, sénateurs Simyan et Perrier, députés.
Le mairie et le conseil municipal ont salué le ministre à son arrivée à Digoin au milieu d'une affluence considérable. La ville est magnifiquement pavoisée.
Après avoir visité le concours agricole, le ministre est allé présider un banquet populaire qui a réuni de nombreux convives. Des acclamations chaleureuses ont été poussées sur le parcours.

Digoin - Marché sur la Place de la République — Place de la République, Kiosque et marché
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Séance du Conseil général de Saône et Loire du 9 mai 1910
— Demande de subvention de la société de gymnastique l'Espérance, de Digoin, pour la construction de ses locaux.

Séance du Conseil général de Saône et Loire du 24 avril 1923 — Demande de subvention pour le Concours international de gymnastique de Digoin.
— M. Gerbe, rapporteur. Le Comité d'organisation du Concours national et international de gymnastique et de la 18e fête de l'Association de Saône-et-Loire, qui doivent avoir lieu à Digoin les 28, 29 et 30 juillet prochain, sollicite une subvention pour aider à couvrir les frais d'organisation de ces fêtes.
Elles seront probablement présidées par M. le Sous-Secrétaire d'Etat à l'Enseignement technique.
L'an dernier, dans les mêmes circonstances et pour le même objet, une subvention de 1.000 francs a été accordée au Comité d'organisation de ces fêtes, à Paray-le-Monial.
Votre commission du budget vous propose d'accorder au Comité dé Digoin une pareille subvention de 1.000 francs.
Les conclusions de la commission sont mises aux voix et adoptées.

Digoin - Place de la République, Kiosque à musique et Salle des Sociétés-salle des fêtes
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29 juillet 1923 — Concours national de gymnastique de Digoin

— M. Gaston Vidal, sous-secrétaire d'Etat à l'enseignement technique, a présidé hier, à Digoin. un concours national de. gymnastique. Il a prononcé un discours dans lequel il a fait l'éloge des sociétés de gymnastique. Elle forme des hommes vigoureux, a-t-il dit, qui deviendront demain des soldats courageux et disciplinés.
M. Gaston Vidal a indiqué qu'en face d'une Allemagne impérialiste, imbue des idées de revanche, il importait que la France conserve une armée puissante, capable de défendre ses intérêts et d'assurer l'intégrité de son territoire.


24 avril 1934 — Séance Conseil général Saône et Loire. Demande de subvention pour le Concours de gymnastique du 28 au 30 juillet 1934
— Concours à Digoin de l'Association des sociétés de gymnastique de Saône-et-Loire (29e Fête fédérale). — Subvention. M. Théo-Bretin, rapporteur.
M. le Préfet soumet au Conseil général une demande formée par le comité chargé d'organiser à Digoin, les 28, 29 et 30 juillet 1934, un Concours national et international et la 29e Fête fédérale des sociétés de gymnastique de Saône-et-Loire.
En 1932 pour Epinac-les-Mines, et en 1933 pour Tournus, le Conseil général a alloué une subvention de 6.000 francs.
Cependant, en 1930, le Conseil général allouait, pour le Concours national et international de gymnastique qui avait lieu au Creusot, la somme de 8.000 francs.
Le concours de Digoin doit réunir des gymnastes français, luxembourgeois, monégasques, suisses, polonais et même italiens ; en tout plus de quarante sociétés seront assemblées. Parmi les plus importantes, on signale :
L'Etoile de Monaco, vingt-cinq à trente membres ; La Liberté du Nivercorn (Luxembourg), quarante-cinq membres ; Pro Patria, de Genève, quarante membres.
Votre commission, pour marquer tout l'intérêt que le Conseil général porte aux sports en général et aux sociétés de gymnastique en particulier, demande d'allouer la somme de 8.000 francs au comité du Grand Concours national et international et de la 29e Fête fédérale de gymnastique de l'Association de Saône-et-Loire qui se tiendront à Digoin les 28, 29 et 30 juillet 1934, et de décider que ce crédit sera inscrit au chapitre 19 des dépenses du budget supplémentaire de l'exercice 1934.
Les conclusions de la commission sont mises aux voix et adoptées.

28 au 30 juillet 1934 — Les Enfants de Chéragas (Algérie) au Concours national et international de gymnastique de Digoin
— Concours de Gymnastique de Digoin. Les gymnastes et la clique de la société « les Enfants de Chéragas » se sont rendus à Digoin (Saône-et-Loire) pour prendre part au concours qui avait lieu les 28, 29 et 30 Juillet 1934.

Digoin - Concours Gymnastique et Kiosque à musique — Société de Gymnastique l'Espérance

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voir ici, Harmonie de Digoin en novembre 2014.
voir ici, Harmonie de Digoin en juin 2014. Ici. et ici.

La Fanfare municipale de Digoin est fondée en 1857 par Barthélemy Dufour. Elle est transformée en Harmonie en 1918. En 1909 elle est dirigée par M. Laffay et compte 35 exécutants.
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Re: Kiosques à Musique

DIJON - Place du Peuple (anciennement Saint-Pierre). Le Kiosque
(CÔTE D'OR)
voir ici, les renseignements déjà publiés sur le kiosque de la place du Président Wilson de Dijon.
Vers 1170, les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, financés par les libéralités du Duc de Bourgogne Hugues III (1148-1192), s'installent à Dijon et fondent un hôpital à l'entrée de la ville, proche de la future porte Saint-Pierre. Cette dernière sera percée dans les fortifications en 1371 ; pour celà, les habitants des faubourg Saint-Pierre et Saint-Médard passent un marché, le 31 mars 1371, avec l'entrepreneur Robert Sallebruot qui se charge de l'édification des étages supérieurs de la porte. L'ensemble du dispositif était constitué d'une tour carrée de trois étages dans laquelle était pratiquée une porte munie d'une herse. Au début du siècle suivant, un portail entre deux tourelles vient remplacer la tour carrée.
Entre-temps, les Hospitaliers ont étendu leurs domaines : ils possèdent maintenant, au pied des murailles, de nombreux terrains et notamment une pièce de dix journaux près de la porte Saint-Pierre, terrain en grande partie planté en vigne. En entrant dans la ville par la porte Saint-Pierre, à gauche, trois maisons leur appartiennent, attenant à des jardins d'une superficie d'un journal et demi ; l'hôpital, le couvent, la chapelle-église qui font partie de leur domaine se situent presque en face de la porte Saint-Pierre. De cette Porte jusqu'au Bastion Richelieu, le long de l'enceinte de la ville, les prés, jardins, vergers, potagers leur appartenant également, étaient entouré d'un mur de huit pieds de haut, constituant le clos de la Madeleine.

Le 8 septembre 1513, l'armée Suisse est aux portes de Dijon et bombarde la ville afin d'y pénétrer. Louis II de la Trémoille (1460-1525), envoyé par le roi Louis XII pour défendre la Bourgogne, est contraint de négocier le 12 septembre, le départ des Suisses contre une rançon de 400.000 écus payables en deux fois. Si un acompte est versé immédiatement, le solde ne le sera jamais, étant contesté par le roi de France qui refusera de reconnaître la validité de la signature de La Trémoille.

Au vu de l'incertaine fiabilité des fortifications dijonnaises constatées lors de cet assaut, la ville de Dijon décide de les conforter sérieusement. En 1515, les Hospitaliers de Saint-Jean sont évincés de tous les lieux qu'ils occupent alentour de la porte Saint-Pierre afin d'y établir le Bastion Saint-Pierre et cette muraille défensive caractéristique en forme de fer à cheval. L'église, l'hôpital et le couvent de la Madeleine sont rasés, et les religieux sont contraints de se retirer dans leur hôtel du Meix de Magny, intra muros. Une des lettres patentes de La Trémoille de 1514 nous indique :
Comme pour la construction du boulevart naguère encommencé devant la porte Saint-Pierre de cette ville il ayt esté besoing et urgente nécessité de abatre et desmolir lesglise de la Magdeleine qui estoit ou pourpris dudit boulevart, ensemble les maisons et logis où se trouvent les religieux de ladict esglise de l'ordre de Saint-Jehan de Jérusalem. Parquoi lesdicts relligieulx ayant estez contraincts d'eulx retirer en l'ostel de Meix de Magny séant en cested ville de Dijon à eulx appartenant. Et il sort aussi que le roi notre seigneur après ce qu'il a esté de par nous adverty ayt donné et ordonné certaine somme et deniers pour encommencer et ayder à faire et édifier audict Meix de Maigny une autre esglise en l'honneur de Dieu et de saincte Marie-Magdeleine et icelle somme avoir à prendre sur ses finances du pays de Bourgogne en cette présente année et autres années en suivant.

Plan de Dijon 1770. Porte Saint-Pierre. Eglise Saint-Pierre intra muros.
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Plan de Dijon de 1860. Nouvelle place Saint-Pierre. Nouvelle Eglise Saint-Pierre hors les anciens murs.
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L'Eglise Saint-Pierre, édifiée au XIIe siècle, qui dépendait auparavant du faubourg Saint-Pierre, hors les murs de Dijon, s'est retrouvée intra muros, au moment de l'édification de la nouvelle enceinte dijonnaise réalisée de 1137 à 1357. La création de la porte Saint-Pierre en 1371, sollicitée et co-financée par les habitants du faubourg n'est probablement pas étrangère à cette église séparée de ses ouailles par des murailles...
Lors de la Révolution, l'Eglise Saint-Pierre — précisément située rue Saint-Pierre, future rue Pasteur — est tout d'abord vendue. Elle va être finalement démolie — la récupération des pierres est juteuse à l'époque ! — en 1793 ; lors de cette destruction, le 13 juin 1793, la chute d'une pierre tue net Pierre Briffaut, père du poète dijonnais Charles Briffaut (1781-1857).

Dijon - Porte et Eglise Saint-Pierre (gravure 1574 Edoardus Bredin) — Ancienne église (gouache)
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La Porte Saint-Pierre est supprimée dès 1765 et, avec son bastion, va être transformée en 1837, en une belle place arrondie : la Place Saint-Pierre. En 1841, on inaugure en son centre un bassin circulaire agrémenté de spectaculaires jets d'eau.
La construction d'une nouvelle église Saint-Pierre est décidée en 1853 : l'architecte Jean-Baptiste Lassus (1807-1857) dresse les plans. Un devis est accepté pour 195.524 francs, la municipalité y participe pour 20.000 francs et fournit le terrain, situé sur la nouvelle place Saint-Pierre. Ainsi le nouvel édifice retrouve sa position d'origine, hors les anciens murs de Dijon. L'Eglise est inaugurée en 1858.

Nous résumons la suite que nous avions relatée lors de notre première publication :
Un premier Kiosque à musique en bois est édifié en 1869 sur la place Saint-Pierre ; cette dernière est rebaptisée Place du Peuple en 1904 et Place du Président Wilson en 1918. Un second Kiosque vient remplacer l'ancien, trop vétuste, le 14 avril 1912.
Kiosque toujours en place.

DIJON - Place du Peuple (anciennement Saint-Pierre). Le Kiosque
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publié par JeanMarc Jeu 12 Mai 2016 17:16

voir ici, Kiosque de la place du Président Wilson de Dijon, aujourd'hui.
Place Saint-Pierre, Bassin, Kiosque, et Eglise.

DIJON - Le Kiosque à musique, Place du Peuple
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publié par JeanMarc Jeu 12 Mai 2016 08:23

Dijon - Place Saint-Pierre et Kiosque à musique (+ détail agrandi) (cliché BM Dijon)
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21 et 22 mai 1899 — Fêtes de Dijon. Inauguration monument Carnot. Concours de Gymnastique...
— A l'occasion de la XXVe Fête Fédérale de l'Union des Sociétés de gymnastique de France, M. le Président de la République, Emile Loubet, est venu à Dijon.
— 21 mai 1899, première journée. Le cortège, au milieu des cris sans cesse répétés de : « Vive Loubet ! Vive la République ! » traverse les rues splendidement pavoisées de l'itinéraire tracé : rue de la Gare, place Darcy, rue de la Liberté, rue des Forges, place Notre-Dame et rue de la Préfecture. Et au son des joyeuses fanfares, placées sur le parcours, de l'Union musicale, la Fanfare de Dijon, et la musique du 10 de ligne, venue tout exprès d'Auxonne, il arrive à l'hôtel de la Préfecture. (...) (discours)
Les réceptions terminées, le cortège se reforme. Il pleut, on part sous l'ondée par la rue de la Préfecture et la place de la République. Héroïques, le Président de la République, les ministres et toute la suite reçoivent l'averse à plastrons ouverts.

— Inauguration statue Sadi Carnot. Le monument Carnot a été édifié au moyen d'une souscription populaire. C'est une pyramide rectangulaire sur la face principale de laquelle se dresse la statue en marbre du Président Carnot, debout, téte nue, appuyé sur le drapeau français. Les statues de Carnot et de l'Histoire sont l'oeuvre de M. Mathurin Moreau, l'éminent sculpteur.
Le landau et les voitures de la suite viennent se ranger devant les tribunes, le cortège reprend sa marche, trouvant partout le même accueil chaleureux, et rentre à la Préfecture, en suivant l'itinéraire ci-après : place de la République, boulevard Thiers, place du Trente-Octobre (où a lieu un arrêt de quelques minutes devant la statue de la Résistance, pendant l'exécution d'un morceau de musique par la Lyre belfortaine, qui, les 21 et 22 mai, a prêté gracieusement son concours au comité de la Fête Fédérale), boulevard Carnot, place Saint-Pierre (fanfare de l'Avant-Garde), rue Chabot-Charny, place Saint-Etienne (fanfare de l'Etendard), rues Lamonnoye, Longepierre, place des Ducs, rue des Forges, place Notre-Dame et rue de la Préfecture.
Partout des trophées, des guirlandes, des massifs, des drapeaux, des inscriptions, et toujours des cris, de longues acclamations.
Retour à la Préfecture où a lieu un grand banquet. Trois immenses tables ont été dressées, coupées en travers. Trois cent dix-sept couverts sont disposés.

— Fête de Nuit. Les concours de productions libres : ballets, tournois, poses plastiques, tableaux vivants et pantomimes, éclairés par des projections électriques, sont très applaudis. Et la Lyre Belfortaine, ainsi que l'Union Musicale de Dijon qui ont bien voulu exécuter un fort joli concert pendant la fête, reçoivent une forte moisson de bravos.
Cette fête de nuit avait été précédée d'un défilé aux flambeaux des Sociétés y prenant part. Réunies place Saint-Etienne, ces Sociétés avaient gagné le Vélodrome par la rue Chabot-Charny, la place Saint-Pierre et le cours du Parc, entraînant aux accents des musiques qui les escortaient, un nombreux public à la Fête.
— 22 mai, deuxième journée. Dès une heure, toutes les Sociétés de gymnastique et les délégations se rassemblent avenue Victor-Hugo dans l'ordre de leur adhésion à la Fête Fédérale, autour des fanions indicateurs de leur place.
A une heure et quart, le cortège s'ébranle, précédé par les musiques des 10e et 27e régiments d'infanterie et accompagné par la Lyre Belfortaine et toutes les Sociétés musicales de Dijon qui exécutent des pas redoublés. Le temps est magnifique, le soleil brille de tout son éclat.
Les gymnastes, en tenue de travail, défilent par rangs de six, le porte-drapeau à quatre pas en avant du centre de la section, le moniteur à gauche. Le fanion est porté par le gymnaste de droite du premier rang. Les clairons et trompettes sont placés en tête de leur groupe respectif, tous les gymnastes sont dans le rang.
Les Sociétés représentées par moins de cinq gymnastes, y compris le porte-drapeau, sont groupées derrière le drapeau de l'Association à laquelle elles appartiennent.
Le cortège, d'une longueur immense, se rend au Vélodrome où, à deux heures, aura lieu la réception de M. le Président de la République sur le terrain de fête.
Plus de vingt mille personnes sont dans l'enceinte et la comblent. Jamais le Vélodrome ne contint pareille assistance. (...)

Dijon - Société municipale des Trompettes dijonnaises — Harmonie la Jeanne d'Arc
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Re: Kiosques à Musique

DINAN - Le Kiosque - Place Du Guesclin
(CÔTES D'ARMOR)
On ne compte plus les exploits, très largement romancés, de Bertrand Du Guesclin (1320-1380), issu d'une famille noble bretonne de Broons, près de Dinan. Devenu Connétable de France avant que d'être inhumé parmi les rois dans la basilique Saint-Denis, il s'illustre pendant la guerre de cent ans contre les anglais en Bretagne, en Normandie, en Anjou ; on le retrouve même en Castille puis en Arles. Un de ses premiers faits d'armes se déroule précisément à Dinan, en 1359 — février 1357, selon d'autres sources —, sur le Champ-ès-Chevaux, la place dédiée aux foires à bestiaux dinannaises. La ville est assiégée par le duc de Lancaster et, Olivier Du Guesclin, frère de Bertrand, est capturé et séquestré, contre une rançon de 1000 florins, par Thomas de Cantorbery. L'affaire va se terminer par un duel entre Cantorbery et Bertrand Du Guesclin, sur le Champ-ès-Chevaux de Dinan, transformé à cette occasion en lices. On se doute que Du Guesclin sort vainqueur du tournoi, et que, Cantorbery humilié et défait, quitte la région avec ses troupes...
Le missionnaire itinérant Vincent Ferrier (1350-1419), en juin 1418, va soulever les foules par ses prêches, sur le Champ-ès-Chevaux de Dinan, lors de son dernier périple en Bretagne.
Par lettres patentes du 10 février 1510, la duchesse Anne de Bretagne (1477-1514) accorde deux foires franches à Dinan : la Foire du Liège, le second jeudi de Carême, et la foire de Saint-Gilles, le premier jeudi de septembre.

Grande place rectangulaire, le Champ-ès-Chevaux va être scindé en deux places distinctes et contiguës : la place du Champ en partie septentrionale, la Place Du Guesclin au sud. Cette dernière est nivelée et plantée de tilleuls à partir de 1806 sous l'égide de Charles Néel de La Vigne (1762-1851), maire de Dinan. En 1823, une statue en pied de Bertrand Du Guesclin est édifiée sur la place éponyme. Ce monument est du au sculpteur Dominique Molknecht (1793-1876).
Ce n'est qu'en 1832 que la Place du Champ, consacrée aux marchés et foires aux bestiaux, est à son tour nivelée, sablée et encerclée de bornes et de chaines. Le grand marché a lieu tous les jeudis, les foires, le dernier jeudi de chaque mois, celles consacrées aux chevaux les 2e, 3e, 4e et 5e jeudis de Carême.

Dinan - Place du Champ et Place Du Guesclin, Kiosque, Jour de marché
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Deux casernes sont construites de 1875 à 1876 à Dinan : la caserne du Quartier Du Guesclin et la caserne Beaumanoir. Elles sont immédiatement et respectivement occupées par le 24e régiment de Dragons, qui restera à Dinan jusqu'en 1929, et le 12e régiment de Hussards. Ce dernier est remplacé par le 13e Hussards en 1891.

Dans les années 1890, à la belle saison, un kiosque à musique démontable en bois est dressé sur la place Du Guesclin, près de la statue du connétable : il est attribué à la Musique municipale qui y donne des concerts deux à trois fois la semaine. Les musiques des deux régiments en garnison ne sont pas de reste pour y donner leur concerts militaires. Ce Kiosque est muni, en 1902, d'une rampe de gaz pour son éclairage.

En août 1900, un comité est créé par Albert Jacquemin (1847-1902), maire de Dinan, dans le but d'ériger à Du Guesclin un monument digne de lui, en remplacement de la statue qui est en place depuis 1823. De celle-ci, des commentateurs acerbes font cruellement remarquer qu'elle ressemble plus à un
troubadour sans guitare qu'au Connétable sensé guerroyer par monts et par vaux.
Les fonds recueillis par le comité, 13.000 francs, étant insuffisant pour payer le monument envisagé, Jacquemin fait appel, en mai 1901, au ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, Georges Leygues (1857-1933). Celui-ci va engager l'Etat à payer le surplus de la dépense, et charge le sculpteur Emmanuel Frémiet (1824-1910) de la conception et réalisation de cette oeuvre.
D'avril 1902 jusqu'au début juillet, la sculpture monumentale en bronze de 1.850 kilos est exposée au Salon des Artistes Français au Grand Palais à Paris. A l'issue du Salon, l'Etat procède à l'acquisition du monument pour la somme de 40.000 francs. Celui-ci sera véhiculé jusqu'à Dinan en camion, à raison de 14 à 16 kilomètres-heures, suivi passionnément par la presse.
Pendant ce temps là, à Dinan, on a préparé le terrain pour l'accueillir et pour organiser de grandes fêtes d'inauguration prévues pour le 20 juillet 1902 : une reconstitution historique du tournoi de Du Guesclin étant prévue, on procède au dépavage de la place du Champ ; le monument qui sera installé en limite de la place Du Guesclin, au bord de la Place du Champ, on constate que quelques arbres en masqueront la vue : alors on procède à leur abattage ; afin de faciliter le passage du camion chargé du monument, on supprime une partie de la murette en face du Palais de justice...
Le 5 juin 1902, les blocs de granit de Louvigné-du-Désert, destinés au socle de la statue, arrivent à Dinan. Lhermitte, adjoint au maire "pose la première pierre" et enferme, dans une niche d'un des blocs, une bouteille contenant un parchemin sur lequel est relaté l'historique de cette érection.
Le 7 juillet 1902, l'ancienne Statue de Du Guesclin de 1823, ainsi que son piédestal en granit, quitte Dinan et rejoint Broons, ville natale du Connétable, qui vient de l'acquérir.
Le 12 juillet 1902, le camion et son précieux chargement arrive enfin à Dinan, précédé par une foule nombreuse de cyclistes qui se sont portés à sa rencontre. Une foule considérable s'est agglutinée pour l'événement. Un ouvrier de l'entreprise Leblanc-Barbedienne, qui est chargée du socle, procède aux premiers scellements.
L'inauguration du 20 juillet 1902 n'aura malheureusement pas l'éclat programmé de longue date : des pluies diluviennes vont irrémédiablement gâcher cette fête.


Dinan - Place Du Guesclin, 1ere statue en pied de 1823 — Statue équestre Du Guesclin et Kiosque
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La statue de Du Guesclin de 1823 étant partie pour Broons, l'emplacement qu'elle occupait laisse un vide qu'il faut combler. La municipalité a la bonne idée, probablement susurrée par la Musique municipale, d'envisager l'édification à cette place d'un vrai Kiosque à musique, en remplacement du vieux kiosque démontable en bois. Les premières tractations commencent le 25 juillet 1903, mais l'affaire n'est pas aussi simple qu'il y paraît ! Les édiles, s'ils sont d'accord pour ce projet, vont tergiverser quant à l'emplacement exact du futur kiosque sur la place Du Guesclin. Alors que les travaux du soubassement en pierre de taille du Kiosque sont adjugés à l'entreprise Louis Bertrand le 2 avril 1904, le Conseil municipal n'a toujours pas tranché sur le lieu de sa construction.
Eugène Rosse, maire de Dinan, convoque le conseil municipal le 7 avril 1904 pour en finir avec ces atermoiements : parmi les conseillers, certains objectent que, le kiosque n'étant pas démontable, il gênera l'installation des baraques foraines occupant la place Du Guesclin lors des Foires du Liège ; il en est même un, le sieur Foligné, qui préconise que les concerts de la Musique municipale aient lieu, plutôt que dans un kiosque, dans les différents quartiers de Dinan ! Finalement par dix voix sur quinze, il est décidé que le Kiosque à musique sera installé au milieu géométrique de la place Du Guesclin et que les travaux de soubassement commenceront dès le lundi 11 avril 1904.
Le 28 mai 1904, le conseil municipal décide, pour une dépense de 1.600 francs, de faire installer sur le futur kiosque à musique, un éclairage constitué d'un lustre à cinq branches et d'appliques à deux becs sur chaque montant. Le 25 juin, Louis Bertrand, maçon à Cassepot, tombe de l'échafaudage du kiosque en construction avec pour conséquences une
plaie contuse à la jambe droite et une contusion à l'épaule.
Il faudra attendre le mois d'août 1904 pour voir inauguré le nouveau Kiosque à musique, de forme octogonale, avec sa toiture de zinc surmontée d'un lanterneau, ses colonnes de fonte et sa balustrade de fer forgé.

Jusqu'à la veille du conflit de 1940, la place Du Guesclin et son Kiosque seront très animés par les foires du Liège, fêtes foraines, foires aux bestiaux, fête nationale et par les concerts donnés régulièrement par les diverses sociétés musicales dinannaises. Même de 1916 à 1918, des concerts vont être donnés sur le Kiosque, par les divers régiments en garnison à Dinan.

Si la Foire du Liège perdure aujourd'hui à Dinan, elle a quitté la place Du Guesclin pour la promenade des Petits-Fossés. Quand aux foires aux bestiaux d'antan, elle n'ont plus lieu que dans les souvenirs d'enfance des plus anciens. Pour ma part j'ai probablement du voir les dernières.
Le Kiosque à musique a été supprimé au début des années 1970 pour procurer quelques stationnements supplémentaires sur cette place Du Guesclin qui n'est plus qu'un vaste parcage de véhicules.
La statue équestre de Du Guesclin est toujours en place, mais celle de Broons de 1823, a été sauvagement décapitée en 1990 ; il n'en reste plus, aujourd'hui, que le socle.
Kiosque supprimé.

voir ici, Place Du Guesclin sans son kiosque, aujourd'hui.
Groupe de musiciens au pied de la statue équestre de Du Guesclin, aujourd'hui.

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publié par JeanMarc Mar 17 Mai 2016 14:15

4 septembre 1895 — Annonce du Concours musical de Dinan pour la Pentecôte 1896
— Notre correspondant de Dinan nous informe qu'il est ouvert dans cette ville, l'an prochain, pendant les fêtes de la Pentecôte, un grand concours ouvert aux chorales, harmonies, fanfares, trompes de chasse, quatuors à cordes et trompettes.
A la tête de l'organisation de cette fête sont placées : l'harmonie municipale dirigée par M. Pompéi et la société chorale de la ville.

28 avril 1900 — Un cirque place Du Guesclin
— Le Cirque Bureau. Le cirque Bureau arrivé cette semaine, est monté sur la place Du Guesclin. Ses débuts ont eu lieu jeudi devant une foule considérable.

Quelques concerts sur le Kiosque démontable en bois de la place Du Guesclin
6 juin 1900 — Musique municipale. 10e Concert d'été du 6 juin 1900. Place Du Guesclin, de 9 à 10 heures du soir. Programme :
— 1. Sébastopol, allegro militaire (Chomel). 2. La Kermesse improvisée, ouverture (Borrel). Theresen, grande valse (C. Faust). 4. Mosaïque sur Faust (Ch. Gounod). 5. Carte postale, mazurka (Strobl).

11 juillet 1900 — Dinan. Musique municipale (13e concert d'été). Programme du mercredi 11 juillet 1900 :
— 1. P.L.M., allegro (Vimeux) ; 2. La Côte d'Azur, ouverture (Labole) ; 3. Theresen, grande valse (C. Faust) ; 4. Miss Helyett, fantaisie (Audran) ; 5. Marche des Korrigans (Ropartz).
— Société philharmonique de Dinan (Programme du 18e concert) :
1. Zanetti, ouverture (Auber) ; 2. a) Chanson Laponne ; b) Si j'étais Dieu (C de Granval) ; 3. Fantaisie pour hautbois sur Don Pasquale (arrangement Verroust); 4. Chanson russe, Mlle H Tresfond ; 5. Prélude du 2e acte du maestro (F. Arscott)

3 juillet 1901 — Ce soir, mercredi 3 juillet, la Musique du Collège exécutera sur la place Du Guesclin, le programme suivant :
— 1. Le Potache, allegro (E Goudard) ; 2. Marie Stuart, ouverture (Bléger) ; 3. Charlotte, valse (Gessert) ; 4. La vallée du Grand Morin (Renoux) ; 5. En soirée, polka (Hemmerlé).
Le chef de musique, E. Goudard.

24 juillet 1901 — Voici le programme du 24e concert que donnera la Musique Municipale, ce soir mercredi 24 juillet de 9 à 10 heures :
— 1. Paris en fête, allegro (Roux) ; 2. Jeanne d'Arc, ouverture (Kessels) ; 3. Valse bleue (Margis) ; 4. Les Chevaliers du travail (Pautrat) ; 5. Polka des grelots (Signard)
Le chef de musique, E. Goudard.


14 juillet 1900 — Programme de la Fête Nationale à Dinan. Embrasement du Kiosque en bois.
— Programme : Un réveil sera joué à 5 heures du matin sur la place Du Guesclin, par les fanfares des deux régiments de la garnison. Salves d'artillerie. Dès le matin tous les édifices publics seront pavoisés.
A 8 heures à l'Hôtel de Ville, distribution de bons de pain et de viande aux personnes indigentes par les soins du Bureau de bienfaisance. — A 9 heures, place Duclos et rue Thiers, revue des régiments de la 10e Brigade de Cavalerie par M. le Général de Vergennes.
A 2 heures, place Du Guesclin, grand Velousel par le Véloce-club dinannais avec le concours de la Musique municipale. Bataille de fleurs.
A 9 heures, illuminations place Du Guesclin et feu d'artifice place du Champ. — A 10 heures Bal Champêtre jusqu'à minuit. — Après le Bal, embrasement du Kiosque de la Musique municipale, Marseillaise et retraite sur place.
Le Maire de Dinan, Jacquemin.

Dinan - Musique municipale — Harmonie en 1954
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14/7/1900 — Compte rendu de la Fête Nationale
— Les autres parties du programme de nos fêtes ont toutes été extrêmement intéressantes. Le Velousel organisé place Du Guesclin par le V.C.D. a obtenu un gros succès.
Les Bals du soir ont comme chaque année attiré une foule compacte de danseurs et de batailleurs de confetti car il y avait grande bataille de confetti et d'après une enquête personnelle il aurait été vendu dimanche environ 9200 kilos de ces petits papiers multicolores et plus de 1500 lundi.
En résumé les fêtes de Dinan cette année ont été ce qu'elles sont toujours, absolument superbes.

30 juin 1901 — Cavalcade à Dinan. Concerts place Du Guesclin
— Au moment où paraissent ces lignes, commencent ces heures de fête qui ne se termineront qu'avec l'aube lundi matin. Ce soir retraite lumineuse, puis au Casino, grande soirée de gala.
Bal avec la musique municipale dirigée par M. Goudard sur la place Du Guesclin.
Demain matin, festival par les musiques de Saint-Brieuc, Dinard, Bécherel, Combourg, le rallye-cor de la manufacture Pacory de Fougères, la Municipale de Dinan, la musique du collège, etc.
Départ de la gare à 10 heures précises. Concerts à 10 heures et demie, place Du Guesclin, place Duclos et au Port. A 11 heures et demie à l'Hôtel de ville, morceaux d'ensemble par toutes les sociétés.
La Cavalcade : Départ à deux heures du quartier des Dragons. Rue de Brest, de la Gare, Thiers, place Duclos (halte), Marchix, place du Champ, place Du Guesclin (grande halte), rue du Viaduc, Michel, Haute-Voie, de l'Apport, place des Cordeliers (halte), grande Rue, rue la Garaye, Grands Fossés, rue Thiers, place Duclos (bataille de fleurs), Rouairies (distribution des prix), rue de Brest, dislocation.


20 février 1902 — Foire au Liège. Baraques foraines sur la place Du Guesclin

— C'est demain, deuxième jeudi de Carême, que débute la Foire du Liège. S'il faut en juger par le petit nombre des baraques installées sur la place Du Guesclin, cette foire ne s'annonce pas comme devant être très brillante. Les racontars et les récriminations vont leur train. On prétend que l'élévation de la taxe des locations aux forains est cause de cette pénurie de baraques et d'attractions.
Il est certain que les forains se plaignent hautement d'être pressurés et de ne pouvoir pas nouer les deux bouts. Nous ne voudrons pas nous faire l'écho de plaintes injustifiées et encore moins de contribuer à la chute complète de la foire. Nous attendrons donc d'avoir de plus amples renseignements avant de donner notre appréciation.


19 et 20 juillet 1902 — Inauguration de la Statue Equestre de Du Guesclin à Dinan
— Le programme du samedi 19 juillet se déroule comme prévu. Il n'en est pas de même du dimanche 20.
Rien à dire sur la cérémonie religieuse à l'Eglise Saint-Sauveur qui a attiré une foule considérable, tout comme sur la réception des officiels à la gare, accueillis par la musique du 41e, la Compagnie des Sapeurs-Pompiers, le 24e Dragons et le 13e Hussards. Tout le monde se dirige vers la Mairie pour les palabres et présentations habituelles.
Ensuite de quoi, le cortège se reforme et se rend vers la tribune officielle de la Place Du Guesclin pour assister aux spectacles et cérémonies d'inauguration de la statue équestre de Du Guesclin. A peine les officiels ont-ils pris place qu'une pluie diluvienne s'abat sur Dinan. Les ruisseaux se transforment en torrent, la Place du Champ ressemble à un lac. Les fêtes en resteront là, les spectacles, carrousel, concerts sont annulés. L'inauguration et les discours vont se faire dans le Tribunal situé sur la Place Du Guesclin, tandis que la foule est repartie chez elle en courant...

voir ici, Statue de Du Guesclin à Dinan, aujourd'hui.

Dinan - Statue de Du Guesclin (publié par mimigege cparama) — Programme inauguration des 19 et 20 juillet 1902
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27 juillet 1902 — N'est pas nyctalope qui veut !
— Un peu de lumière, S.V.P. Mercredi avait lieu, place Duguesclin, le 32e concert de la Musique municipale et l'assistance était nombreuse. Malheureusement, la musique partie et la rampe de gaz du kiosque éteinte, l'obscurité était complète, non seulement sur la place, mais dans les rues. Aux environs de la place Du Guesclin, pas un seul bec de gaz n'était allumé.
Nous n'avons pas constaté le fait, mais il devait en être ainsi dans les autres rues. Ne pourrait on, en cette saison où les touristes sont nombreux, tout au moins les soirs de concert, avoir quelques becs allumés ? De cette façon, on rentrerait chez soi plus commodément, sans crainte de se heurter, et la Ville n'en présenterait qu'un meilleur aspect aux étrangers.
— Programme du 32e concert donné par la Musique municipale, sur le Kiosque de la Place Du Guesclin le 23 juillet 1902, à 9 heures du soir :
1. En liesse (Turine) ; 2. Le petit Poucet, ouverture (Bisch) ; 3. Flots du Danube, valse (Ivanovici) ; 4. Miss Helyett, fantaisie (Audran) ; 5. Coeur d'artichaut, polka (J. Klein).
Le chef de musique, E. Goudard.


25 juin 1902 — Musique municipale. Voici le programme du 30e concert d'été qui sera exécuté demain mercredi place Du Guesclin, sous la direction de M. Goudard.
— 1. Défilé du V.C.D., Goudard ; 2. Marguerite des prés, fantaisie, Planel ; 3. Le retour à la vie, valse, Chabas ; 4. Mosaïque sur Faust, Gounod ; 5. Polka des bébés, Buot.

10 juin 1903 — Programme du 38e concert d'été donné place Du Guesclin par la Musique municipale le 10 juin 1903 de 9 à 10 heures :
— 1. Le Luron (Planel) ; 2. Les murmures du Vallon, ouverture (Vivenot) ; 3. Les Vosgiennes, grande valse (Marié) ; 4. Les cloches de Corneville, fantaisie (Planquette) ; 5. Bonjour Suzon, gavotte (Mayeur).
Le chef de musique, E. Goudard.

1er juillet 1903 — Programme du 41e concert d'été donné place Du Guesclin par la Musique municipale le 1er juillet 1903 de 9 à 10 heures :
— 1. Corso rennais, allegro (Pompée) ; 2. La Kermesse improvisée, ouverture (Borrel) ; 3. Valse bleue (Margis) ; 4. Fantaisie sur Haydée (Auber) ; 5. Polka des bébés (Buot).


25 juillet 1903 — Le kiosque démontable est là, mais sans lumières et sans chaises, la Musique se refuse à jouer !
— Pas de concert. Mercredi soir, la musique municipale était arrivée à 9 heures sur la place Duguesclin pour y donner son concert d'été comme elle le fait chaque semaine.
Le kiosque était bien à sa place mais il n'y avait ni chaises ni lumières, nos braves musiciens durent alors rebrousser chemin.

15 juillet 1904 — Fêtes du 14 juillet à Dinan
— Dinan. La Revue du 14 juillet. Hier matin à 9 heures et demie le général Saissel-Schneider, commandant la 10e brigade de cavalerie a passé, sur le terrain de manoeuvre, la revue des deux régiments de Dinan. Une foule énorme assistait à cette cérémonie qui s'est effectuée on peut le dire au milieu d'un nuage de poussière. Après avoir salué les autorités qui avaient pris place sur la tribune et parmi lesquelles ou remarquait MM. Rosse, maire de Dinan, Ottenheimer, sous-préfet, Delacour, président du tribunal, Bayood, procureur da la République, Ollivier, greffier en chef, etc. les professeurs du collège et divers autres fonctionnaires, le général a passé devant le front des troupes puis a remis la croix de chevalier de la Légion d'honneur au capitaine Ruinard de Brimont
et la médaille militaire au maréchal des logis Licoine du 24e dragons et au gendarme Guillon.
Les troupes ont ensuite défilé au galop puis la cérémonie s'est terminée par une charge de cavalerie du meilleur effet. Pendant le défilé, deux cavaliers de hussards sont tombés mais se sont relevés sans blessures graves.
A 3 heures ½, la société de gymnastique sous la direction de M. Chupelet a donné une brillante séance sur la place Du Guesclin. La musique municipale prêtait son concours à la fête qui a été fort réussie. La nombreuse assistance n'a pas ménagé ses bravos aux jeunes gymnastes qui par leur assiduité et leur travail sont arrivés à exécuter avec la plus grande simplicité les exercices les plus difficiles.

10 août 1904 — Décidément, les pluies dinannaises ont le dessus.
— Les fêtes de 1904, malgré le temps défavorable ont été très animées et réussies. Elles ont débuté samedi soir par la traditionnelle retraite au flambeau à laquelle les fanfares de nos deux régiments et la musique municipale prêtaient leur précieux concours. Des lanternes fixées à des arcs de cercle encadraient les musiciens et produisaient un superbe effet. Dans les rues, l'animation était très grande.
Le soir de la première journée, la place Du Guesclin était merveilleusement illuminée et le kiosque avait été, par les soins de M. Fairier, enguirlandé de lampions de diverses couleurs qui produisaient le plus joli effet. Malheureusement, la pluie se mit à tomber et il fallut se sauver au Casino où l'on dansa jusqu'à minuit. Cette salle, éclairée par de nouveaux becs qui lui donnent une clarté qu'elle n'avait jamais connue jusqu'alors, était absolument comble.
10/8/1904 — La seconde Journée des fêtes de Dinan a été favorisée par un temps plus propice que le premier jour. La fête de nuit qui, par suite de la pluie, n'avait pu avoir lieu dimanche, s'est passée lundi soir sur la place Du Guesclin au milieu d'une grande animation. Les illuminations dues au bon goût de M. Fairier, directeur des travaux de la ville étaient très réussies, et l'on dansa jusqu'à minuit au milieu d'une pluie de confettis. La fête s'est terminé par une ronde finale.


14 août 1904 — Un des premiers concerts dans le "vrai" Kiosque à musique
— Société musicale. Aujourd'hui dimanche doit arriver à Dinan la fanfare des verriers de Fougères. A 11 h. ½ l'excellente société musicale doit se faire entendre au cours de la messe de 11 h. ½. Le soir à 8 h. ¾ place Du Guesclin elle donnera un concert sur le kiosque et exécutera cinq morceaux.

Les Foires du Liège à Dinan
10 mars 1900 — La foire du Liège, une des plus grandes foires de la Bretagne, avait attiré, jeudi, Dinan une foule considérable.
Au nombre des attractions qui sont cette année sur la place du Champ de foire, on remarque un musée de cire fort bien monté, un petit théâtre où l'on a représenté, toute la journée de jeudi, la tentation de Saint-Antoine. On s'y portait en foule ; les phoques savants, etc. Le Théâtre Moderne sera le clou de la foire. Gâtés par les tout récents passages de théâtres plus luxueux et confortables, les dinannais se sont fait un peu tirer l'oreille au début, mais ils commencent à aller au théâtre moderne et y applaudissent d 'excellents artistes qui valent bien les autres. Ce n'est pas dans les plus beaux théâtres que l'on trouve les meilleurs artistes.
N'oublions pas les trois magnifiques manèges chevaux de bois, vagues et montagnes russes et encore la grande roue, nouvelle attraction pour Dinan.
Par ailleurs, le commerce des chevaux et des animaux, en général, a été bon.
Tout s'est bien passé, excepté vers midi, un marchand de vaches, de Quévert, ne s'entendant plus avec un autre, imagina de se faire comprendre à l'aide d'arguments, qui lui valurent d'être appréhendé par l'agent Hervy et d'être emmené au poste, où procès verbal fut dressé contre lui.

6 mars 1909 — Dinan, Foire du Liège. La foire, nous l'avons dit, a été désastreuse pour le commerce local.
Elle résulte clairement des deux relevés ci-dessous comparés aux relevés des années précédentes.
1° Nombre de voitures entrées en ville, 251.
2° Bestiaux amenés : porcs, 43 ; vaches, 258 ; chevaux, 287.
3° Voyageurs arrivés par les trains, 1.305.
4° Bestiaux expédiés : chevaux, 69 ; bœufs et vaches, 33.
Comme il est facile de le constater ce bilan constitue à peine celui d'un simple marché ordinaire. Espérons que la température devenant plus clémente. lçs journées de dimanche et de jeudi, et surtout la mi-carême compenseront cette mauvaise journée et répareront le préjudice éprouvé.

19 février 1910 — Dinan, Foire du Liège. Cette foire, disions-nous hier, n'a pas eu l'importance d'antan ; néanmoins, favorisée par un temps peu près convenable, elle a encore fourni en ville un certain mouvement, ainsi qu'en témoignent les statistiques suivantes :
Voyageurs transportés par les différents trains à l'arrivée, 1.841 au départ, 1.865.
Il est entré en ville 934 Voitures.
Animaux amenés sur les marchés 560 chevaux, 360 bœufs et vaches, 280 porcs, 250 veaux, etc.
Il a été expédié par grande vitesse 22 chevaux et par petite vitesse, 105 chevaux 4 wagons de bêtes à cornes ont aussi été expédiés.

14 février 1913 — La foire du Liège d'hier a été moins importante que celles des années précédentes. Il y avait relativement peu de monde. A noter l'intéressante expédition de machines agricoles sur les Petites Passes.
Les chevaux étaient nombreux et se vendaient à des prix très rémunérateurs, certains ont atteint 1.400 et 1.500 francs. Place Du Guesclin, les forains ont fait de bonnes affaires. Il est vrai que les établissements sont aussi importants que variés.

14 mai 1924 — Séance du Conseil municipal. Pour les foires du Liège. Répondant au voeu du Syndicat d'Initiative, le Conseil décide que les cirques, les music-halls, les théâtres avec parade, qui viendront s'installer à Dinan pendant les foires du Liège, ne paieront pas de droits de place. Les autres forains paieront des droits que le Conseil municipal parait avoir tendance à augmenter. Une grande publicité sera faite à ces foires dont le renom est considérable et qu'il ne faut pas laisser diminuer.
Le Conseil, répondant à un autre vœu de Syndicat d'Initiative, décide que les foires d'automne qui ont lieu en octobre, seront des foires franches pour les chevaux et les vaches.

Dinan - Place du Champ et marché aux vaches
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25 août 1910 — La musique du 47e Régiment d'infanterie au kiosque
— Le 47e de Ligne à Dinan. Hier, est arrivé à Dinan le 47e, venant de Saint-Malo et se dirigeant sur le camp de Coëtquidan. Les hommes de troupe, qui devaient d'abord être logés chez l'habitant, ont été, par suite de changement d'ordres, cantonnés dans différents établissements, vides de leur population habituelle, les Cordeliers, le Collège les Salésiens, la Victoire, consignés aussitôt leur arrivée dans leurs cantonnements respectifs. Jusqu'à cinq heures du soir, ils ont été libres de sortir à ce moment et ont visité la ville. De à 6 heures, un concert a été donné sur la place Du Guesclin par la musique du 47e.

7 août 1911 — Concert de l'Harmonie Sainte-Cécile au kiosque
— L'Harmonie Sainte-Cécile donnera un concert au kiosque de la place Du Guesclin mercredi à 9 heures, en remplacement de la musique municipale.

3 août 1913 — Fêtes à Dinan, le Kiosque mis à l'honneur
— Dinan. Nos fêtes de 1913 qui ont commencé hier soir samedi par une retraite aux flambeaux, promettent d'être superbes ; le temps est splendide et nos hôtels se remplissent de touristes.
Les courses de chevaux dont ce sera le cinquantenaire ne le céderont en rien celles des années précédentes ; diverses améliorations ont été apportées à l'organisation des divers services ; c'est ainsi qu'il y aura deux paris mutuels, l'un à la pelouse, l'autre au pesage. Le promenoir qui se trouve avant les tribunes est réservé aux seuls porteurs de cartes de tribunes.
Toutes les améliorations que nous constatons aujourd'hui sont dues à l'intelligente initiative du comité des courses et de son sympathique secrétaire-trésorier M. L. Latouche.
Place Du Guesclin, est préparée une grandiose illumination en plus du kiosque qui ruissellera de lumière, deux superbes motifs de verres de couleur ont été dressés sous la direction de M. Rouille, surveillant des travaux de la ville. L'un représente un élégant trois-mâts, l'autre un avion aux ailes gigantesques.
De son côté, la société de tir a organisé un concours qui durera aujourd'hui dimanche et demain lundi, et attirera de nombreux amateurs au stand du Colombier.

10 juillet 1914 — La dernière fête insouciante avant l'hécatombe du conflit...
— La fête nationale. Voici le programme de la fête du 14 juillet : à 6 heures, réveil en fanfare par les trompettes de la garnison ; de 8 heures à 10 heures, distribution de pain et de viande aux indigents ; à 9 heures, place Duclos, revue des troupes de la garnison ; à 10 heures, Pall-Mall, concours de boules, Promenade des Petits-Fossés, concours de palets ; à 2 heures, Promenade des Petits-Fossés, continuation du concours de palets, jeux divers ; à 5 heures, place du Champ, exercices de gymnastique par la société présidée par M. Chapelet ; à 9 heures, place Du Guesclin, illuminations, concert et bal jusqu'à minuit ; et 8 heures, midi et 30 heures, salves d'artillerie.

Les Concerts reprennent sur le Kiosque pendant le conflit
— 13 aout 1916 — Grâce à la bienveillante autorisation de M. le colonel commandant d'armes, des musiciens appartenant aux divers régiments en garnison à Dinan donneront chaque mercredi de 8 heures ½ à 9 heures ½, des concerts sur le Kiosque de la place Du Guesclin.
Voici le programme du premier de ces concerts d'été qui aura lieu, mercredi prochain, 16 août :
— 1. Allegro militaire (Bouchet) ; 2. Etoile d'or, ouverture (Augé) ; 3. Les Martyrs, marche russe (Semenoff) ; 4. La flûte enchantée, fantaisie (Mozart) ; 5. Feu de Bengale, retraite (Augé) ; 6. La Marseillaise.

6 septembre 1916 — Voici le programme du prochain concert militaire qui aura lieu mercredi prochain 6 septembre à 8 heures ½ du soir sur le Kiosque de la place Du Guesclin :
— 1. Cocardas, pas redoublés ; 2. Graziella, mazurka ; 3. La poule aux oeufs d'or, ouverture ; 4. Les Midinettes, valse (Goudard) ; 5. Cascatelle, polka pour piston ; 6. Hymne Russe.

13 septembre 1916 — Voici le programme du prochain concert militaire qui aura lieu mercredi prochain 13 septembre à 8 heures ½ du soir sur le Kiosque de la place Du Guesclin :
— 1. Allegro militaire ; 2. Le voyage en Chine, ouverture (Bazin) ; 3. Pas de quatre (Claude Augé) ; 4. Polka de concert ; 5. Chants du conscrit (choeur et musique) ; 6. la Brabançonne ; 7. Hymne national Serbe ; 8. Hymne national Japonais.


Quelques concerts au Kiosque à musique, après guerre
24 août 1921 — Dinan, au Kiosque ce soir. De 8 heures et demie à 9 heures et demie, la musique municipale exécutera les morceaux suivants
— 1. Paris-NewYork, allegro (Allier) ; 2. Les Murmures du vallon, ouverture (Vivenot) ; 3. Petit secret, pavane (Roux) ; 4. Grande fantaisie sur les Cloches de Corneville (Planquette) ; 5. Nuit d'Espagne, valse (Goudard).

5 juillet 1922 — Concert au kiosque. Ce soir mercredi, si le temps le permet, la musique exécutera les morceaux suivants, de 8 heures trois quarts à 9 heures trois quarts :
— Le Gonfalonnier, allegro (Roux) ; La Faridondaine, ouverture (De Graat) ; Pleine Mer, valse (F. Arscoot) ; Sérénade à Colombine, fantaisie (Montagné) ; Les deux chanteurs, polka (Sciupi).

30 septembre 1931 — Concert de la Musique municipale. Ce soir mercredi, à 21 heures, au kiosque de la place Du Guesclin, la Musique Municipale jouera le beau programme suivant :
— 1. Marche de Richard Wallace (Sellenick) ; 2. Mireille, ouverture (Charles Gounod) ; 3. a) Menuet favori (Mozart) b) Menuet de Manon (Massenet) ; 4. Tannhauser (Richard Wagner) ; 5. Farandole de papillons (H. Tillan).


26 avril 1924 — Concours de Palets à Dinan. Musique et Kiosque sollicités.
— C'est demain que nous aurons à Dinan le concours de palets qui amène dans notre ville les meilleures sociétés de palettistes de la région.
Elles seront reçues à la gare à 8 h. 30, avec cette cordialité charmante qui est l'une des qualités les plus éminentes des Dinannais. Aux accents de pas redoublés de la Musique municipale, elles se rendront sur la promenade des Petits Fossés où doit avoir lieu le concours.
Place Duclos, de 10 h. 15 à 11 h. 15, concert par la Musique Municipale : Ouest, allegro (Reingard) ; Faust, fantaisie (Gounod) ; Joyeuse Espagne, valse (Allier) ; La Dame Blanche, sélection (Boieldieu) ; Marche Lorraine (Ganne).
A 14 heures, concours d'honneur et concours individuels, places Foch et Du Guesclin. — A 16 heures, au kiosque, concert par la Musique des As.
La distribution des prix suivra ce concert. Le défilé des sociétés aura lieu ensuite. — Le soir, à 20 h. 30, sur le placis Doret, grand bal. Prix d'entrée : 1 franc.

voir ici, Harmonie de Dinan, aujourd'hui.
et ici.

Formations musicales actives à Dinan en 1909 :
Harmonie municipale, direction Goudard. président Barmeuble, 40 exécutants ;
Fanfare du collège, 25 exécutants ;
Harmonie des Cordeliers (Ecole libre), direction Arscott, 40 exécutants ;
Harmonie St-Malo, direction John Le Cocq, 50 exécutants ;
Chorale Saint-Malo (mixte), direction John Le Cocq, 90 exécutants ;
Chorale St-Sauveur (mixte), direction abbé Heurtaut, 30 exécutants ;
Orchestre symphonique, direction John Le Cocq, 35 exécutants.
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Re: Kiosques à Musique

DINARD - La Plage un jour de Musique - La Pointe du Moulinet et le Grand Bé
Kiosque Temporaire (sur l'esplanade au bord de la plage)
(ILLE ET VILAINE)
Le Grand Bay, la Ranse, Dinart, Nogate, puis Saint-Nogate, ces orthographes variées sur des plans de 1764 sont devenues au XIXe siècle le Grand Bé, la Rance, Dinard et Saint-Enogat.
Le Grand Bé de Saint-Malo, entr'aperçu sur notre carte, est ce fameux ilôt, accessible uniquement à marée basse, où est inhumé François-René de Chateaubriand.

Plan de Dinard de 1828
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La Pointe du Moulinet, presqu'île Dinardaise, s'appelait au XVIIIe siècle, la Pointe de Dinard. Le changement de nom proviendrait, selon une "source", d'un moulin édifié en 1836 par le sieur Lepetit. Mais rien n'est moins sûr concernant la provenance de ce nom, puisqu'on retrouve ce vocable déjà cité antérieurement, dans l'ouvrage d'Audouin et Edwards Recherches pour servir à l'histoire naturelle du littoral de la France, édité en 1832. En outre, un moulin a bien existé à Dinard au XVIIIe siècle, le Moulin de Perdriel, mais il était situé du côté de Saint-Enogat, seule zone habitée à l'époque, entre l'impasse du Vieux Manoir et l'actuelle rue Gardiner. En fait, la Pointe tient son nom d'un récif, le Moulinet, situé au Nord-est de celle-ci, qui découvre de 0 mètre 30 à marée basse, signalé de longue date, par les guides de navigation aux navigateurs et marins dinardais et malouins.(1)
Cette pointe du Moulinet va accueillir, dans la seconde moitié du XIXe siècle, dans la rue Coppinger qui la traverse de part en part, des Villas toutes plus somptueuses les unes que les autres. A son extrémité, au n° 2, on aperçoit, sur notre cliché, la Villa Mortemart, devenue Villa Saint Germain, édifiée entre 1868 et 1874, agrandie par la suite.
Au n° 12, visible sur notre carte également, la Villa Penhoët est construite en 1882, juste au-dessus de la plage de l'Ecluse. Elle sera également modifiée et agrandie en 1925.

Dinard - Villa Mortemart-Saint-Germain — Villa Penhoët
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Toute l'activité estivale et touristique dinardaise est concentrée autour de la Plage de l'Ecluse, à commencer par les hôtels, restaurants théâtres et casinos. Les Casinos de Dinard n'ont jamais consacré un centime pour construire leur propre kiosque à musique, dirigeant leurs investissements vers les salles de spectacles et salles de jeux, plus lucratives.
Il est donc naturel de voir qu'un Kiosque à musique démontable soit édifié, vers 1908-1910, sur la grande digue-esplanade longeant l'Hôtel des Terrasses et le High-Life Casino, pour y accueillir, entre autres, en saison estivale les sociétés musicales de Dinard et Saint-Enogat. D'ailleurs, celles-ci ne posséderont ainsi aucun abri fixe ni aucun lieu de ralliement officiel jusqu'en 1927 (notre prochain développement).
La Fanfare de Saint-Enogat, l'Indépendante, qui compte 10 musiciens en 1893, est forte, dès 1896, de 41 exécutants dirigés par Kerdelleau. Le chef Rousseau reprend le flambeau et se retrouve en 1905 à la tête de 28 musiciens. L'Harmonie la Musique Municipale de Dinard est dirigée, en 1896, par Bouget avec 40 musiciens et en 1905 par le chef Peretti. En mars 1908, la Musique Municipale et l'Indépendante fusionnent. Les musiques donnent leurs concerts sur ce kiosque amovible et temporaire, sur des estrades improvisées ou, à travers Dinard, sur les places du Commerce, de l'hôtel de Ville, de la Gare et de St-Enogat.
Fêtes, Concerts, Feux d'artifices et illuminations, Régates et Concours de tout ordre sont organisés sur cette digue-promenade, fréquentée en saison par des myriades de touristes en villégiature.
Kiosque temporaire disparu.

voir ici, Esplanade et Plage de l'Ecluse, Pointe du Moulinet, aujourd'hui.
Plage de l'Ecluse, Pointe du Moulinet, Grand Bé, aujourd'hui.

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publié par JeanMarc Jeu 19 Mai 2016 13:14

26 au 28 juin 1909 — Annonces pour le Grand Concours de musique à Dinard
8 juin 1909 — Le concours de musique organisé à Dinard les 26, 27 et 28 juin s'annonce comme devant obtenir un succès considérable.
Quarante-deux sociétés musicales se sont déjà faites inscrire pour y prendre part. Elles se répartissent ainsi : 11 orphéons, 11 harmonies, 9 fanfares avec saxophones, 8 fanfares sans saxophone, 2 sociétés de trompettes, un rally-cor et une estudiantina.

15 juin 1909 — Les souscriptions pour le concours de musique qui s'ouvrira à Dinard le 26 juin prochain, dépassent la somme de 3.700 frs. Les organisateurs comptent pouvoir arriver à 5.000 frs, chiffre prévu dès le début, et font appel à la générosité du public.
Programme du Concours :
Voici le programme des fêtes du concours de musique
Le 26 juin. A 6 heures et demie réception à la gare des membres du jury et de diverses sociétés. — A 9 heures et demie dans les jardins de l'Hôtel de Ville, grand festival de musique suivi d'une retraite aux flambeaux, exécution par 1.500 musiciens des morceaux d'ensemble La Dinardaise et La Marche des Aviateurs.
Le 27 juin. Le matin, à 9 heures concours de lecture à vue, au Grand Casino et au High Life Casino, pour les orphéons ; New-Club, Cercle Catholique, Asile Ste-Anne, Etablissement Gonzalès, Ecole St-Enogat, Manège Ruhl, pour les autres sociétés. — A 10 heures concours d'exécution, Grand Casino et High Life Casino pour les orphéons ; place du Commerce, Bec de la Vallée, Caserne des Douanes, place de l'Hôtel de Ville, place de la Gare, place St-Enogat, pour les autres sociétés.
L'après-midi, à 2 heures concours d'honneur, Grand Casino et High Life, pour les orphéons ; places du Commerce, de l'hôtel de Ville, de la Gare et de St-Enogat, pour les autres sociétés.
A cinq heures, défilé de toutes les sociétés concentration ; route de Ploubalay, rue Pichot, rue de la Gare, rue de St-Enogat, place du Commerce, rue Levavasseur, rue du Casino, Grande-Rue, place de l'Eglise et boulevard Féart, jusqu'à la plage de l'Ecluse.
Distribution des récompenses sur la plage ; exécution des morceaux d'ensemble par 2.000 musiciens. — Le soir, au High Life Casino, grand bal.
Au Grand Casino grand concert avec le brillant concours de l'Estudiantina briochine, société musicales, artistique et littéraire. — Au programme : L'Anglais tel qu'on le parle, comédie de Tristan Bernard.
Belle partie concert : L'Hypnotiseur malgré lui, bouffe militaire de L'Autigeon et Douref-Roydel.

Le 28 juin. Le matin à 9 heures concours individuels de solistes-chanteurs et instrumentistes, 21 solistes chanteurs et 55 instrumentistes.
Au High Life Casino pour les chanteurs ; au Grand Casino et au New-Club pour les instrumentistes.
L'après-midi à 3 heures, raid hippique sur route. Départ 3 heures du High Life Casino, 2 minutes en 2 minutes. — Parcours boulevard Féart, Ville-ès-Méniers, Cuplay, Pleurtuit, Bourg, Dinard (place de l'Eglise), 28 kilomètres, 900 fr. de prix.
On installe en en moment, dans les Jardins de l'Hôtel de Ville, le kiosque qui servira, pour le festival de musique de samedi soir.


29 juin 1909 — Compte rendu du Défilé et du Final sur l'estrade de la plage de l'Ecluse
Le défilé était annoncé pour 4 heures et demie, mais au dernier moment on l'avait retardé à 5 heures.
Dès 4 heures une foule énorme afflue sur la place de l'Eglise qui va bientôt être noire de monde. Le spectacle est alors des plus pittoresques. Des musiques arrivent d'instant en instant et prennent la place qui leur a été assignée dans le cortège. A 5 heures, M. Peretti, commissaire général du concours, arrive. Il fait l'appel des sociétés et à 5 heures un quart, des coups de clairon annoncent que le cortège va se mettre en marche. Les sapeurs-pompiers de Dinard marchent en tête suivis par la Municipale de Dinard, et le cortège s'ébranle aux accents de toutes les musiques. La foule énorme qui stationne sur les rues du parcours applaudit les musiques. Le parcours, qui comprend la plupart des rues de Dinard, est long et il est 6 heures et demie quand le cortège débouche sur la plage de l'Ecluse, où doit avoir lieu la distribution des récompenses.
Une estrade a été dressée sur laquelle prennent place M. Crolard, maire de Dinard et président du concours, M. Bertrand, sous-préfet de Saint-Malo, M. Surcouf, député de la circonscription, MM. Poussineau et Henry, adjoints au maire, et les membres du comité.
Diverses sociétés lauréates donnent alors un concert et toutes les sociétés qui ont pris part au concours exécutent les deux morceaux d'ensemble déjà joués la veille au Festival, La Marche des Aviateurs et La Dinardaise. Le public très nombreux qui est entré sur la plage applaudit à différentes reprises et l'on procède à la distribution des récompenses.
Les société et le public se dispersent ensuite. La Musique municipale d'Auneau va donner une aubade devant la demeure de M. Crolard, maire de Dinard, et ensuite devant les Postes. La soirée s'est terminée par un bal au High-Life Casino et un grand concert au Grand Casino, au cours duquel l'Estudiantina Briochine s'est fait de nouveau applaudir.

Dinard - La Plage un jour de Fête
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Quelques Concerts à Dinard
24 août 1909 — Dinard. Voici le programme que la musique municipale donnera demain mercredi 15 août, sur la place du Commerce et jeudi 20, place de Saint-Enogat, de 9 à 10 heures du soir :
— Denfert-Rochereau, allegro, Delaunais ; Les Lauriers de Milliade, fantaisie, Marsall ; Perle Fine, valse, Maillochaud ; Les Fiancés d'Auvergne, fantaisie, Maillochaud ; Armor, fantaisie rustique, Andrieux.

26/1/1913 — Dinard. La Musique municipale donne aujourd'hui, à 11 heures et demie, un concert sur la place du Commerce. Programme :
— Triomphe, allégro, de Papy ; Joies estivales, ouverture, de Coquelet ; Le mystère pour baryton, de Moratin ; Carmen, opéra, de Bizet ; Alméria, valse, d'Andrieu.


17 avril 1912 — Une nouvelle Chorale à Dinard
— Dinard. La chorale dinardaise. Dimanche soir, gros, succès pour la soirée organisée par la chorale dinardaise, avec le gracieux concours de Mme R. Lusleg, professeur de chant de Paris, et la Section symphonique dinardaise, sous la brillante direction de M. J. Pauwels.
Tout ce que Dinard compte déjà de villégiateurs de marque était réuni dans les superbes salons du Casino, richement éclairés et fleuris.
La nouvelle société fit preuve, malgré l'émoi non inséparable d'un premier début de très réelles qualités et nous applaudissons à son succès, présage de prochains triomphes. Un bal très animé clôtura cette charmante soirée.


15 juillet 1922 — La Fête Nationale à Dinard. La Lyre dinardaise accompagne la fête sportive sur la Plage de l'Ecluse.
— La fête du 14 juillet. Elle débuta dès jeudi soir par une superbe retraite aux flambeaux qui parcourut les principales rues de la ville. La Lyre Dinardaise s'était adjoint les tambours et clairons de l'Etoile Dinardaise. La population était nombreuse sur le parcours et une foule compacte suivait le défilé.
Vendredi à 11 heures du matin, au High Life Casino, eut lieu l'inauguration, par les autorités civiles et militaires, de la plaque commémorative du séjour des soldats américains à Dinard, de 1917-1918, offerte par l'Y.M.C.A., suivie de la réception des autorités et de la colonie américaine par la Direction des Casinos de Dinard.
Des discours furent prononcés par M. Karl Springer Cate, au nom des Etats-Unis ; M. Thorel, maire de Dinard M. Crolard, ancien maire et conseiller général du canton, et par M. Ruhl, directeur de l'Hôtel Royal et des Casino. A un vin d'honneur, superbement servi, on but à l'union des Nations alliées.
L'après-midi, à 3 heures et demie, sur la plage de l'Ecluse, eut lieu, devant une foule évaluée à plusieurs milliers de personnes, une fête sportive organisée par les sociétés locales D.A.S.C, Etoile Dinardaise et Jean-ne d'Arc de Saint-Enogat. dans laquelle fut disputée la coupe challenge America offerte par la Ville. La Lyre Dinardaise prêtait son gracieux concours.
Le soir, à 10 heures, un magnifique feu d'artifice, de la maison Ruggiéri, clôturoit cette belle journée.

30 août 1922 — Concert de la Lyre dinardaise, place de la République
— Concert. Voici le programme qui sera exécuté par la Lyre Dinardaise. place de la République, mercredi 30 août, de 21 à 22 heures :
Repaire Alsacien, pas redoublé (Sylvestre Peter) ; Légende rustique, ouverture (Paul André) ; Ma charmante, valse (Allier) ; Midinette, polka (Altier) ; Marche Indienne (Sellenick).


5 septembre 1922 — La Lyre ne se fait pas prier, même pour les Courses de régates, elle est de sortie
— Les Régates. Favorisées par un soleil radieux, les régates de Dinard avaient attiré dimanche dernier une foule énorme sur les falaises du Moulinet et la cale des Vedettes. M. Thorel, maire de Dinard, et quelques parlementaires d'Ille-et-Vilaine, assistaient à cette jolie fête. Après avoir distribué les récompenses aux heureux lauréats, ils félicitèrent les organisateurs du succès de cette réunion sportive. L'excellente musique La Lyre Dinardaise prêtait son gracieux concours et la maestria avec laquelle cette jeune société exécutait ses morceaux a été fort remarquée.

14 juillet 1923 —Courses cyclistes, fête sportive sur la plage et concert de la Lyre
— L'après-midi eurent lieu, place de la Gare, des courses cyclistes organisées par le Vélo-Club Dinardais, pendant qu'était donnée sur la plage de l'Ecluse une fête sportive par les Sociétés D. A. S. C., Etoile Dinardaise et Jeanne d'Arc de Saint-Enogat (Challenge América, 2e année). La Lyre Dinardaise exécuta pendant ces divers exercices les plus beaux morceaux de son répertoire.
La soirée offrait des distractions pour tous les goûts : cinéma, représentation populaire au Petit Casino par la tournée Baret, concert par la Lyre Dinardaise, place de l'Eglise, illuminations de la mairie et de la place de l'Eglise. Un bal en plein air. organisé place de la République, termina cette journée bien remplie.

7 juillet 1924 — Meeting automobile, exercices acrobatiques d'automobiles sur la plage de l'Ecluse.
— 20.000 personnes ont assisté à la première journée du meeting automobile de Dinard.
L'Automobile Club de l'Ouest et l'Ouest-Eclair, ont enregistré, hier, un magnifique succès. Dès le matin, à Dinard, une foule nombreuse assista au départ du rallye sur Dinard. L'épreuve fut courue dans des conditions d'une régularité absolue, grâce au concours de savants chronométreurs que l'Automobile-Club de France, avait délégués officiellement à Dinard.
La course de cote a eu lieu par un temps splendide. devant une foule massée en rangs pressés sur les talus bordant la route de Saint-Lunaire. De nombreux concurrents y prirent part. Les uns montaient des voitures légères, d'autres, des voitures lourdes, tous véhicules extrêmement puissants dont les moteurs ronflaient comme des moteurs d'avion et laissaient, dans le sillage du bolide qu'ils conduisaient, une forte odeur d'huile de ricin.
Mais, à côté de la partie purement sportive les organisateurs avaient placé une partie attractive que le public goûta tout particulièrement.
Sur la plage splendide que tous nos lecteurs connaissent, plus de 50 automobiles de modèles différents, exécutèrent les exercices acrobatiques les plus extraordinaires : Course aux barrières, au verre d'eau, aux fanions, à la balle, à la boule, etc.
La foule émerveillée applaudissait chaleureusement les prouesses des as du volant, pendant que la Lyre Dinardaise déversait sur elle des flots d'harmonie.

Dinard - Concours élégance automobile sur l'esplanade — Manège et Plage
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26 avril 1925 — Festival de musique à Dinard
— Dimanche a eu lieu, à Dinard, la troisième fête annuelle de la Fédération des Sociétés Musicales de la côte d'Emeraude.
La pluie ne vint pas contrarier cette belle manifestation et les douze sociétés annoncées vinrent nous apporter de l'harmonie, de la gaieté et favorisèrent largement le commerce local. Les trains, les automobiles, les transports et les vedettes amenèrent de nombreux visiteurs.
La Lyre Dinardaise. qui avait été chargée d'organiser le festival, peut être fière d'avoir obtenu un magnifique succès.
L'appui financier de la Municipalité et du Comité des fêtes permit de ne rien ménager pour aider sa réussite.
Dès samedi, à 20 h. 40, la fête s'ouvrit par un défilé-retraite de la place Poulain-du-Reposoir à la place de la République où, à 21 heures, eut lieu un concert par la Lyre Dinardaise.
Dimanche, à 9 heures, ce fut la réception des sociétés. De 10 à 11 heures, des concerts publics se tinrent place de la Gare, place du Calvaire, place de la Concorde, cale de Dinard, Croix-Jarret, rue John-Forster.
A 11 h. 30, à l'hôtel de ville, un vin d'honneur, servi par MM. Morel et Douville, fut offert aux dirigeants et délégués des sociétés. Prirent successivement la parole : M. Thorel. maire, qui souhaita la bienvenue aux sociétés musicales et palettistes ; M. Poussineau, député d'Ille-et-Vilaine et M. René Aillerie fils, président de la Lyre Dinardaise et vice-président de la Fédération des Sociétés musicales de la Côte d'Emeraude.
A 14 heures, place de la République, un grand concert de gala fut exécuté par la musique des Chemins de fer de l'Etat, comprenant 70 exécutants, sous l'habile direction de son chef, M. Bouardet.
A 15 h. 30 commença à travers les principales rues de la ville un grand défilé de toutes les sociétés dans l'ordre suivant : Harmonie des Chemins de fer de l'Etat, Musique Municipale de Saint-Malo, Musique Municipale de Dinan, Musique Municipale de Saint-Servan, Musique Municipale de Cancale, l'Indépendante de Saint-Briac, Musique Municipale de Lamballe, Musique de l'Ecole Primaire Supérieure de Lamballe, Musique Municipale de Plancoët. Musique de Tinténiac, l'Indépendante Paraméenne, La Lyre Dinardise. A l'issue du défilé, place de la République eut lieu l'exécution des morceaux d'ensemble, sous la direction de M. Maurice Fabre, chef de la Lyre Dinardaise. Paris-Bruxelles et la Marseillaise furent rendus d'une façon impeccable.
Puis commença la distribution des récompenses, consistant en médailles-souvenirs. Un bugle, offert gracieusement par un luthier, fut attribué à la Musique Municipale de Cancale, où aura lieu le festival en 1926.
Un grand concours de palets, organisé par le Palet Dinardais avec la participation de toutes les sociétés fédérées d'Ille-et-Vilaine et des Côtes-du-Nord, avait lieu en même temps sur les principales places de la ville. Nous en publierons le palmarès dans notre prochain numéro.
Notons également un grand lâcher de pigeons-voyageurs par la société Le Messager de la Côte d'Emeraude.
La journée se termina salle du Cinéma-Palace, par un bal avec deux orchestres.

14 juillet 1926 — Fête nationale à Dinard. Concert de la Lyre dans les jardins de la Mairie
— Dinard. Voici le programme de la fête nationale de mercredi 14 juillet, organisée avec le concours du Comité des Fêtes.
Mardi 13 juillet 21 h. 30, retraite aux flambeaux; départ de la Mairie pour parcourir les principales rues de la ville.
Mercredi 14 juillet sonnerie de cloches et départ de bombes.
10 heures terrasse du Petit Casino. lâcher de pigeons par la Société Colombophile Le Message de la Côte d'Emeraude.
Sur la plage 14 h. 30, démonstration d'athlétisme par les Sociétés Etoile Dinardaise et Jeanne d'Arc.
Sur la digue 15 h. 30, concert par la Lyre Dinardaise, sous la direction de M. Fatire, chef de musique.
16 h. 30 grand feu d'artifice surprise.
21 h, 30 concert dans les jardins de la Mairie, par la Lyre Dinardaise, Illumination de l'Hôtel de Ville et du boulevard Féart..
22. h. 30 embrasement général de la plage. Bataille de confetti.
23 heures bal populaire sur la digue.
Le maire de Dinard invite toute la population à pavoiser.

Quelques Concerts de la Lyre Dinardaise, place de la République
8 août 1923 — Premier concert de saison. Mercredi 8 août, place de la République, de 21 heures à 22 heures, la Lyre Dinardaise donnera son premier concert pour la saison d'été. Au programme :
— Jacob (pas redoublé) (Turine) ; Joies Estivales (ouverture) (Coquelet) ; Charmeresse (valse) (Comina) ; Repos dans l'Oasis (fantaisie) (Kelsen) ; Fleur d'Avenir, polka (Sciupi).
22 juillet 1926 — Lyre dinardaise. Les concerts d'été commenceront le mercredi 28 juillet, à 21 heures, place de la République, et le mercredi 4 août, à Saint-Enogat, à la même heure, avec le même programme. Programme : — Marche Lorraine (Ganne) ; Les Noces de Figaro, ouverture (Mozart) ; Coppelia, ballet, prélude et mazurka (Léo Delibes) ; Au Pays Lorrain, fantaisie (Balay) ; Le Bal de la Reine, valse (Paradis) ; Jacob, pas redoublé (Turine). Le chef de musique, M. Fabre.
6 septembre 1926 — Lyre dinardaise. Programme des concerts du mercredi 8 septembre, place de la République, et du mercredi 15 septembre à Saint-Enogat, à 20 h. 45 :
— Marche des Gabiers (Farigoul) ; l'Echelle du Diable, ouverture dans le style ancien (Kelsen) ; Souvenir d'Espagne, boléro (Rijembault) ; Chansons des Steppes, scènes moscovites (Kelsen) ; Parfum d'Eventail, valse (Niko et Ghika) ; Marche des Sénégalais (Popy).


17 juillet 1929 — 10e Fête Fédérale féminine. Dinard, 19, 20 et 21 juillet. Concours de Ballets sur deux podiums aménagés sur la plage de l'Ecluse.
— Les concours de Ballets qui constituent toujours le spectacle la plus artistique des Fêtes fédérales féminines,
auront lieu samedi 19, dimanche 20 et 21 juillet sur deux grands podiums montés sur la plage de Dinard et brillamment éclairés.
L'un sera installé en face le Grand Casino et l'autre en face le High Life Casino. Ces deux podiums seront occupés simultanément et le nombreux public qui envahira la plage de l'Ecluse pourra suivre très facilement les magnifiques ballets aux travestis des plus variés. Tous les spectateurs verront très bien, soit du terrasses des casinos, soit de l'intérieur des casinos, soit de la digue-promenade, soit de la plage même.
La fête commencera à 21 heures précises pour permettre aux 58 sociétés concurrentes de pouvoir se produire, partie le samedi, partie le dimanche.
L'accompagnement des danses sera fait par deux orchestres à chaque podium.
Le concours de ballets est doté du challenge Dubonnet. Il fut gagné l'an dernier par les Pupilles des familles nombreuses de Grenoble.
Qui l'emportera cette année ? Parmi les sociétés pouvant prétendre enlever ce trophée, il faut citer la Société Féminine de Lyon, les Sévignettes de Tourcoing, les Pupilles de Grenoble, Fémina-Sports de Lyon, Namnéta-Sports de Nantes et Algéria Sports d'Alger. La lutte sera très serrés et si, à notre avis, la Société féminine de gymnastique de Lyon doit l'emporter, ce sera de quelque quart de point seulement.
Nous donnerons demain la composition du jury des principaux concours.

voir ici l'Harmonie de Malansac au Carnaval de dinard en février 2013.

Sociétés musicales dinardaises :
1909 : Musique municipale (fanfare), président Lothelier, direction Louis Peretti, 45 exécutants.
1926 : Lyre Dinardaise, 40 exécutants, directeur Fabre


(1) Le Moulinet, un des Récifs situés sur l'Estuaire de la Rance.
Au Sud des rades de St-Malo et de Dinard (cette dernière située dans le Sud-Est de la pointe de Dinard), où la baie de St-Malo se mêle à l'estuaire de la Rance, on trouve, en remontant : le plateau de la Mercière, près de la pointe Béchard ; ce plateau laisse un passage d'environ 140 mètres de largeur entre lui et la presqu'ile de la Cité ; le Rat de la Mercière, couvert de 1 mètre 30, au milieu du chenal de la Rance. La Mercière découvre de 6 mètres 20 dans sa partie Sud, signalée par une balise noire et rouge, et de 1 mètre 20 dans sa partie Nord.
Le rocher des Calfats découvre de 11 mètres près de la pointe Ouest de la Cité ; les basses du Parfond, dans le Nord-est de la pointe de Dinard restent couvertes de 0 mètre 60 et de 2 mètres 40 ; le Moulinet et la basse du Chenal débordent la pointe de Dinard dans le Nord-Est et découvrent de 0 mètre 30.

Dinard - Plage Ecluse, Pointe du Moulinet, Villa Mortemart-Saint-Germain, Villa Penhoët (cliché 1880)
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Re: Kiosques à Musique

DINARD - Le Parc des Tourelles - Kiosque à musique
(ILLE ET VILAINE)
En 1828, le plan napoléonien témoigne de ce qu'étaient Dinard et Saint-Enogat : un petit bourg habité à Saint-Enogat et un second au Prieuré de Dinard. Sur la voie située entre les deux, l'actuelle rue de Saint-Enogat, quelques habitations clairsemées. En dehors de ces petites agglomérations, quelques fermes isolées, un Moulin, des champs et des prés.

Plan de Dinard de 1828
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En prenant ensuite un plan de 1900-1910, il paraît difficile de trouver un lopin de terre disponible à construire. Le rush des constructeurs et promoteurs balnéaires est passé par là, de 1858 à 1900.
Fort heureusement, quelques uns des investisseurs ont conservé des terrains non bâtis : c'est le cas de la famille Deschamps-Furtin qui, au lieu-dit de la Haute-Vallée, entre les actuelles avenue Edouard VII, boulevard Lhotelier et rue Saint Enogat, vont acquérir un lot de plus de 10.000 m², et y faire construire, vers 1890, la Villa Paradou. Ils vont y aménager le terrain en un parc arboré qui sera baptisé parc des Tourelles.

Le 31 mars 1925, Madame Deschamps-Furtin et ses nièces, Mmes Carlouet Bonnet, mettent en vente en adjudication l'ensemble de la propriété :
1er lot : la Villa la Tourelle (le Paradou) et son jardin d'agrément, rue de Paradou, 1915 m², mise à prix 200.000 francs.
2eme lot : deux grands Parcs avec des arbres séculaires, boulevard Lhotelier et avenue Edouard VII ; 3570 m² mise à prix 178.500 francs ; 3950 m² mise à prix 198.000 francs.
La municipalité de Dinard, intéressée par cet espace vert unique, va négocier l'acquisition des deux parcs.
Le 7 septembre 1925, Paul Thorel, maire de Dinard, et son conseil municipal votent la décision d'achat : les 3876 mètres appartenant à Mme Deschamps seront acquis pour 167.500 francs, les 3320 mètres appartenant à Mmes Carlouet Bonnet, pour 180.000 francs.

Adjudication 23 mars 1925 du futur Parc des Tourelles — Mise en vente et location de la Villa Paradou
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Le 13 février 1926, le Conseil municipal au grand complet se déplace pour visiter le Parc des Tourelles — appelé également Parc Furtin — dont Dinard vient de signer l'acquisition. L'ensemble des conseillers revient enchanté et décide immédiatement de faire procéder sans tarder à son aménagement. L'architecte René Aillerie (1889-1955), est chargé du réaménagement du Parc. Le 13 novembre 1926 le Conseil municipal autorise le maire à signer les marchés relatifs à la fourniture des plantes nécessaires à l'aménagement du parc des Tourelles.
Lors de la séance du Conseil municipal du 5 mars 1927 sous la présidence du nouveau maire Paul Crolard, il est décidé par 11 voix contre 6 de faire construire un Kiosque à musique dans le Parc des Tourelles, avec un budget limité à 150.000 francs. A nouveau, l'architecte René Aillerie est sollicité.
De forme octogonale et d'aspect classique, constitué de béton, le Kiosque à musique tant attendu à Dinard, voit enfin le jour en juin 1928.
Au vu de l'affluence drainée par le Kiosque, le conseil municipal décide, le 28 juillet 1928, qu'en plus des douze bancs déjà en construction et qui seront installés incessamment, il sera procédé à l'acquisition de trois cent chaises qui seront louées les jours de fêtes et de concerts.

Mme Deschamps-Furtin qui n'abandonne pas ses meilleurs clients, fait à nouveau une proposition le 20 décembre 1930 au Conseil municipal dinardais pour la cession de sa propriété Le Paradou et de son jardin contigu, à hauteur de 500.000 francs. La Ville étant, malgré les belles rentrées casinotières, assez gênée aux entournures, ne donne pas suite dans l'immédiat à cette offre, et l'abandonne définitivement en juin 1932. (1)

Jusqu'à la guerre de 1940, de très nombreuses manifestations se déroulent au Parc des Tourelles et au Kiosque à musique : concerts très fréquents et très prisés de la Lyre Municipale, fêtes foraines, fêtes fleuries, fêtes exotiques. Tous les ans l'Association amicale des anciens élèves des écoles publiques de Dinard, subventionnée par la Ville, y organise également de grandes festivités.
Dans les années 1970, le Kiosque à Musique est supprimé pour des raisons qui restent à élucider.
Actuellement, le parc ne s'étend plus que sur 5351 m². Que sont donc devenus les mètres carrés manquants ?...
En septembre 2015, après un premier projet paysager controversé en février, une seconde étude envisage un réaménagement du Parc des Tourelles avec la plantation de nombreux végétaux et l'installation d'espaces ludiques et de repos.
Kiosque supprimé.

voir ici, Parc des Tourelles de Dinard, sans son kiosque, aujourd'hui.
Entrée du Parc des Tourelles, aujourd'hui.

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publié par JeanMarc Lun 23 Mai 2016 13:07

10 juin 1927 — Programme de la Fête Fleurie du 12 juin au Parc des Tourelles. Concert de la Lyre Dinardaise

— Voici quelques détails concernant la Fête Fleurie qui sera précidée par M. le Préfet d'Ille-et-Vilaine.
Samedi, dans le parc des Tourelles, grand concert par la Lyre Dinardaise, notre vaillante société musicale. A l'issus du concert, retraite aux flambeaux.
Dimanche, arrivée des musiques de Dinan, Saint-Servan et Cancale. Concert par la musique de Dinan, sur la place de la République, à 10 h. 30.
A 2 heures, sur la digue, réception par les autorités des gracieuses Fées d'Emeraude qui présideront au grand corso et à la bataille de fleurs ; à 4 heures, défilé des chars et voitures fleuries ; à 21 heures 30, fête de nuit. Bals au High-Life Casino, au Cinéma et sur la digue-promenade.
Le Comité a voulu que la fête de nuit soit ouverte pour tous et elle sera gratuite.
Pour le corso de l'après midi, le prix des places est fixé comme suit : pourtour, 2 fr. ; secondes 5 fr.; réservées, 10 fr.
Le Comité rappelle que toutes les entrées des personnes se feront par les guichets établis terrasse du Petit Casino, entrée de la Plage ; petit et grand escalier de la plage et rampe près les villas des Terrasses, la porte d'Emeraude étant exclusivement réservée aux chars et voitures fleuries.
On peut prendre les billets d'entrée au corso, le dimanche matin ; à la permanence du Comité, sur la digue.
L'accès à la plage et à la digue, le stationnement et la circulation seront réglementés comme suit : pendant la journée du 12 Juin 1927 entre 13 et 19 heures.
Ne seront autorisées à pénétrer ou à stationner sur la digue de la plage de l'Ecluse de Dinard que les personnes munies d'un ticket délivré par le Comité des Fêtes de Dinard.

Quelques concerts de la Lyre Dinardaise au Parc des Tourelles, avant l'édification du Kiosque
17 août 1927 — Lyre Dinardaise. Programme du concert de mercredi 17 août, à 21 heures (Parc des Tourelles) :
— Marche Lorraine (Ganne) ; L'Echelle du niable (Roux) ; Madeleine, valse (Gerber) ; Lakmé, fantaisie (Léo Delibes) ; Fantaisie, marche (Blémant).

24 août 1927 — Lyre Dinardaise. Programme du concert du mercredi 24 août (parc des Tourelles), à 21 heures :
— 1. Marche joyeuse (Allier) ; 2. Le Lac Maudit, ouverture (Staz) ; 3. Ballet de Coppelia, prélude et mazurka (Léo Delibes) ; 4. White Star, valse (Romsberg) ; 5. Jacob, allegro (Turine).
Le 5e concert de la saison aura lieu le 7 septembre.


23 juin 1928 — La Musique municipale de Saint-Brieuc en concert au Parc des Tourelles

— Voici le programme du concert que la musique municipale de Saint-Brieuc donnera demain dimanche, à 10 heures 30, au kiosque des Tourelles de Dinard :
Les Petits Bretons, M. de Scheppen ; Ouverture de Concert, Guiraud ; Suite Espagnole, Kelsen ; Fantaisie symphonique, Reynaud ; Les Filles de Capri, grande Valse, Bouchel ; Gruthli, Romain.
Nul doute que nos concitoyens ne viennent nombreux à ce concert pour applaudir nos amis Briochins.


13 et 14 juillet 1928 — Fête nationale, embrasement du Parc des Tourelles et Concert d'inauguration du Kiosque.
— Vendredi 13 juillet, retraite aux flambeaux. Départ de la mairie à 21 heures.
— Samedi 14 juillet, à 21 heures, embrasement général du parc des Tourelles Grand concert par la Lyre Dinardaise. Au programme : Marche Lorraine (Ganne) ; Ouverture des Noces de Figaro (Mozart) ; Grande valse de concert ; Lakmé, sélection sur l'Opéra (Léo Delibes) ; Concordia, allegro ; La Marseillaise (Rouget de l'Isle).
A l'issue du concert, retraite aux flambeaux du parc des Tourelles à la plage de Dinard, où sera tiré un magnifique feu d'artifice à 23 heures.
16 juillet 1928 — Compte rendu de la fête. La fête nationale. Son programme se réduisait à l'embrasement du Parc des Tourelles, dans lequel fut donnée un concert par la Lyre Dinardaise, suivi d'un feu d'artifice sur la plage de l'Ecluse. Le parc des Tourelles, qui vient d'être inauguré et sur lequel un magnifique Kiosque à musique vient d'être construit, a obtenu les faveurs de nos hôtes d'été, nouvellement arrivés, et de la population dinardaise toute entière.
Le président de la Lyre Dinardaise, M. René Aillerie, fils, s'est particulièrement employé à la réussite des illuminations, aussi mérite-t-il tous nos remerciements, car tout était du meilleur goût.
Les arbres revêtus de lanternes vénitiennes, le kiosque d'un décor véritablement féerique offrirent à la masse des spectateurs un coup d'œil dont chacun ne pouvait s'empêcher de faire l'éloge.
Ajoutons à cela le beau concert que nous offrit notre belle société de musique et nous pourrons avouer que jusqu'à présent nous avions rarement vu plus beau spectacle.
Le concert terminé, une retraite eut lieu pour se rendre à la plage, à un magnifique feu d'artifice, qui fut tiré à 11 heures, mais dont l'exécution ne put être complète, un acte de sabotage ayant été commis à 9 heures sur la pièce finale, qui annonçait l'ouverture.
Toujours est-il que la plage noire de monde vit rarement pareille affluence.

Concerts de la Lyre Dinardaise au Kiosque à musique du Parc des Tourelles.
25 juillet 1928 — Lyre Dinardaise. Programme du concert qui aura lieu le mercredi 25 juillet, au Kiosque du Parc des Tourelles, à 21 heures :
— Concordia, marche (Andrieu) ; Ourerture des Noces de Figaro (Mozart) ; Bohemiana, valse de concert (Popy) ; Lakmé, sélection sur l'Opéra (Léo Delibes) ; A la France, French american, marche de Romsberg (Andrieu). Le chef de musique, M. Fabre.

1er août 1928 — Lyre Dinardaise. Programme du concert qui aura lieu mercredi 1er août, au kiosque du Parc des Tourelles, à 21 heures :
—Voyage en Provence, marche de concert, Giraud ; Orphée, Glück ; Parfum d'éventail, valse, Nico Ghika ; Le Pré aux Clercs, Hérold ; Gavotte des baisers, Popy ; Amiens, allegro, Andrieu.

15 août 1928 — Lyre Dinardaise. Programme du concert qui aura lieu le mercredi 15 août, à 21 heures, au parc des Tourelles :
— Marche picarde, pas redoublé, Bajus ; Ouverture de concert, Blémant ; Souvenir d'Espagne, boléro, Rijunbault ; Sélection sur Faust, Gounod ; Guillaume le Conquérant, allegro, Bajus.


Dinard - Kiosque à musique du parc des Tourelles (cliché archives municipale Dinard)
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L'Association amicale des anciens élèves des écoles publiques de Dinard organise tous les ans une grande fête, dorénavant au Parc des Tourelles.
5 août 1928 — Programme de la fête des Anciens élèves de Dinard.
— L'Association amicale des anciens élèves des écoles publiques de Dinard organisera le dimanche 5 août, une grande fête foraine au parc des Tourelles. Plusieurs sociétés locales prêteront leur concours.
Programme : 9 h 40, réception à la gare de la musique de St-Jouffaud par les autorités, vin d'honneur, défilé en ville ; 1 heures, concert au parc des Tourelles ; 14 heures, ouverture de la fête ; 16 heures, concert par la Lyre Dinardaise ; 17 heures, concert par la société chorale La Cigale ; 18 heures, concert par la musique de St-Jouffaud. Les réjouissances seront nombreuses à l'intérieur du parc. Des stands seront établis un peu partout.
Fête de nuit, illuminations du parc des Tourelles ; concert par les diverses sociétés musicales ; ballet pour les enfants.

6 août 1928 — Compte rendu de la fête des Anciens élèves de Dinard. La musique de Saint-Jouffaud, également appelée Sajoufaux, est au rendez-vous.
— La grande fête du Parc des Tourelles. La fête débuta le matin par la réception, à la gare, de la Musique de Sajoufaux. Après un discours de bienvenue du maire des Tourelles et du député d'Ille-et-Rance, le défilé s'organisa pour parcourir les principales rues de la ville.
La Lyre Dinardaise ouvrait la marche, puis venaient un élégant groupe fleuri de jeunes filles, le Groupe du Petit Poucet, une noce bretonne, le groupe des Bonnetons, un groupe costumé, la Musique de Sajoufaux, la compagnie des Sapeurs-pompiers du Villou, enfin les divers autorités.
A 11 heures, le cortège, après s'être fait admirer et applaudir sur tout le parcours de l'itinéraire choisi, arrivait place de la Concorde, où eut lieu la dislocation.
L'après-midi
C'est seulement à 14 heures que se fit l'ouverture de la fête au Parc des Tourelles. Elle débuta par la visite des stands, merveilleusement installés et aménagés : music-hall, musée de Glozel, ménagerie, cirque, loteries, patisserle, confiserie, tabac, buvette ancienne, buvette normande, lapinodrome, stand de la commune libre de la Grenouille, stand de la pêche, exposition des lots de la tombola, carrousel, stand du Moto-Club. etc.
A 15 heures, la Musique de Sajoufaux, sous la direction de son chef M. Hippolyte, un as, nous offrit un concert qui fut un véritable régal pour les visiteurs, tant par l'originalité de ses instruments que par son programme : Le P'tit Quinquin, le Chant des Montagnards, les Fraises et les framboises, Salmis harmonique.
A 15 heures 30, nous assistons au défilé de la noce bretonne suivi d'évolutions d'enfants costumés.
A 16 heures, notre société Colombophile Le Messager de la Côte d'Emeraude fit un important lâcher de pigeons-voyageurs.
La fête de l'après-midi se termina par de magnifiques concerts exécutés sous le kiosque par la Lyre Dinardaise, sous la haute direction de son distingué chef, M. Maurice Fabre et par la chorale La Cigale de Dinard, direction de M. Louis Cherruel, que nous tenons à féliciter pour la bonne exécution des morceaux choisis qu'elle nous offrit pour sa première exhibition.
La Soirée
Le clou de cette belle journée fut la grande fête de nuit. L'embrasement du Parc des Tourelles et l'illumination générale et féerique offrait, dans le cadre superbe qu'est le Parc des Tourelles, un spectacle à nul autre pareil.

25 novembre 1928 — Fête de la Sainte-Cécile. Concert au Kiosque des Tourelles
— La Lyre Dinardaise fêtera la Sainte Cécile le dimanche 25 novembre. Le matin, messe en musique à 9 heures, à l'église de Dinard ; à l'issue de la messe elle déposera une gerbe au monument aux Morts.
Après-midi, concert de 3 à 4 heures, au kiosque du parc des Tourelles ; en cas de mauvais temps, ce concert sera donné à la Cantine scolaire.
Le soir, à 19 h. 30, banquet à l'hôtel Edouard VII.


19 au 22 juillet 1929 — Xe Fête Fédérale Féminine de Gymnastique à Dinard. La musique militaire du 41e R.I. en concert aux Tourelles.
— De grandes manifestations seront organisées à l'occasion de ce concours.
La musique du 41e R.I. et les musiques de Dinard et de Saint-Briac prêteront leur concours. Un joli concert sera donné par la musique militaire, le samedi à 17 h. 30, au parc des Tourelles.
Toutes les musiques participeront aux défilés du dimanche et accompagneront les évolutions et les exercices. sur la plage de Dinard où se déroulera la grandiose fête gymnastique artistique et sportive, par 1.500 jeunes filles. Les accompagnements seront diffusés par les hauts-parleurs mis gracieusement à la disposition du comité par l'Ouest-Eclair.
Programme général des fêtes et concours :
Vendredi 19, à 20 h. 30, à la gare, réception du drapeau fédéral.
Samedi 20 juillet, à 8, 9, 10 h 30, matches de basket-ball, concours de natation, de plongeons, et à 14 h. 30, concours individuels. 18 h. 80 demi-finales basket-ball.
A 17 h. 30, au Parc des Tourelles, concert par la musique du 41e R.I. — A 21 h. grande fête de nuit. Concours de ballets costumés (1ere série de 29 sociétés) sur la plage de Dinard (2 podiums).
Dimanche matin, concours en sections, stade de Port-Blanc.
A 14 h. Défilé en ville. — A 14 h. 45, Grande fête gymnastique sportive et artistique, plage de Dinard.
A 21 h. 30, grande fête de nuit. Concours de ballets costumés (2e série de 29 sociétés), plage de Dinard (3 podiums).

5 août 1929 — Grande fête exotique du Parc des Tourelles
— Depuis plusieurs semaines, l'on ne parlait que de la grande fête organisée par l'Association amicale des Anciens élèves des écoles publiques de Dinard, sous la présidence de MM. Crolard; maire de Dinard. La fête, annoncée pour 14 heures dans le magnifique parc des Tourelles, fut retardée d'une demi-heure au moins, à cause de l'affluence aux guichets de distribution des tickets d'entrée. On se portait littéralement dans ce superbe parc, au panorama unique au centre de la ville.
Tous voulurent et purent admirer les attractions nombreuses et si variées qui nous étaient réservées.
Une mention spéciale au village nègre avec ses nombreuses variétés attrayantes, le campement des Peaux-Rouges, la danse du scalp, les souks algériens (petits métiers, etc.), les anamites, la pagode japonaise, le thé Hindou, le fakir.
Les pâtisseries exotiques ; buvettes algériennes et annamites ; loteries jeux divers ; expositions des lots de la tombola ; tabacs orientaux.
Le kiosque superbement décoré nous permit d'admirer les petits nippons et les danses nipponnes, d'une impeccable perfection ; le ballet des Chrysanthèmes, exécuté par les jeunes filles de l'école ; l'illusionniste Wilbert Myster, de l'Empire de Paris (première partie) ; Le ballet de la mer, par l'Hermine Dinardaise ; l'illusionniste Wilbert Myster (2e partie).
Enfin cet après-midi, qui fut un véritable régal, se termina par un concert que notre jeune chorale La Cigale de Dinard offrit aux spectateurs, sous la direction de M. Louis Cherruel.
Le clou de la fête fut la belle soirée que le comité organisateur nous offrit par sa grande fête de nuit. Nous assistons à un véritable embrasement du parc des Tourelles ; l'illumination générale et féerique de ce panorama unique émerveilla la foule qui resta en contemplation devant ce décor naturel d'arbres aux essences variées, éclairé d'une lumière intense aux couleurs les plus variées.
A la nuit tombante nous pûmes apprécier les grands artistes et les orchestres les plus harmonieux qui se succédèrent. Notons l'orchestre symphonique du Grand Casino de Dinard, sous la direction de M. P. Blanchardet.

25 novembre 1929 — La Lyre dinardaise n'a pas le temps d'attraper des engelures lors de la Sainte-Cécile
— La Lyre fêtera la Sainte-Cécile le dimanche 1er décembre.
Le matin, messe en musique, à neuf heures, avec le programme suivant : Marche Fanfare (Gounod) ; Orphée (Gluck) ; Prière du matin (Maillochaud) ; Salut au Président (Champel).
Après la messe, les musiciens iront déposer une gerbe au Monument aux Morts.
Après-midi, concert à 14 heures 30, au kiosque du Parc des Tourelles. En cas de mauvais temps à la Cantine scolaire. Programme :
Salut au Président (Champel) ; Orphée, sélection (Glück) ; Madeleine, valse de concert (Gerber-Christol) ; Miss Helyet, fantaisie (Audran) ; Vieux Camarade. marche (Tiecke) ; Marche Fédérale Bretagne et Anjou, sous la direction de l'auteur.
A l'issue du concert, remise de récompenses attribuées par la Fédération Musicale aux anciens musiciens.
A 19 heures, banquet à l'Hôtel des Etrangers, rue de Saint-Enogat. Les membres honoraires accompagnés de leurs dames, qui désirent assister au banquet, devront se faire inscrire à l'hôtel des Etrangers avant mercredi 27 novembre. Prix du banquet : 25 fr.


Carnaval au Parc des Tourelles en février 2015.
voir ici, la Fête du Jeu au Parc des Tourelles en mai 2015.
et ici.

Vue aérienne de Dinard : Parc des Tourelles et Kiosque à musique
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Concerts de la Lyre Dinardaise au Kiosque du Parc des Tourelles
14 août 1929 — Lyre dinardaise. Programme du concert du 14 août, au parc des Tourelles, à 21 heures :
— Allegro militaire (X.) ; Au pays Lorrain, ouverture (Balay) ; Le Chalet, air de basse (Adam), soliste M. Ruillard ; Le Petit Duc, fantaisie (Lecoq) ; Fleur d'Avril, polka (Sciupi).

14 juillet 1930 — A l'occasion de la fête nationale, la Lyre Dinardaise donnera, à 21 heures, au Parc des Tourelles, un grand concert exécuté sous la direction de M. Milson. Voici le programme : Bruxelles-Attractions (marche), Turine ; Les Noces de Figaro (ouverture), Mozart ; Conte Rose (divertissement louis XV), Parigot ; Martha (fantaisie sur l'opéra-comique), Flotow ; Joyeuse Trompette (marche), Allier ; La Marseillaise.
12 août 1931 — Lyre dinardaise. Voici le programme du concert qui aura lieu ce soir, au Parc des Tourelles : Albert, Renaissance (Alexandre) ; Les Sabots de Suzon, ouverture (Star-Popy) ;Les deux Cousins, duo pour 2 pistons (Bouchel), solistes MM. Gautier et Piquet ; Lakmé, fantaisie (L. Delibes), solistes Schmitz, Guillard, Lanfant, Gautier ; Barbançon (Gadenne). Le chef de musique Milson.
9 septembre 1931 — Mercredi 9 septembre, à 21 heures, la Lyre Dinardaise exécutera le programme suivant au Parc des Tourelles :
— Auprès de ma blonde, chanson de route (Poutet) ; Ouverture de Mireille (Gounod) ; Le Chalet, air de basse (Adam) soliste M. Guillard ; La Périchole, fantaisie sur l'opéra-comique (Offenbach), solistes MM. Gautier et Lanfant ; Fleur d'Avenir, polka (Sciapi). Le chef de musique, Milson.

28 juin 1932 — Mercredi, la Lyre Dinardaise exécutera le programme suivant au parc des Tourelles, à 21 heures : Chant des Bugistes, allegro. Chounpel ; L'Echelle du Diable, ouverture dans le style ancien. Roux ; Un peu, beaucoup. passionnément. Fauchey ; Les Dragons de Villars. Maillard ; Voyage en Provence, allegro. Guiraud.
18 juillet 1932 — Mercredi, à 21 heures, au Parc des Tourelles, la Lyre Dinardaise exécutera le programme suivant, sous la direction de son chef, M. Milson :
— 1. Marche des Bradeurs. pas redoublé (J. Noël) ; 2. Ballet égyptien n° 1 - Ballet égyptien n° 2 ; 3. Ballet égyptien n° 3 - Ballet égyptien n° 4 (de Luigini) ; 4. La Mascotte, fantaisie sur l'opéra-comique (Audran) ; 5. L'Accordéon, pas redoublé avec chant (Mauger).
A l'issue de ce concert, M. Milson, notre sympathique et dévoué chef de musique recevra officiellement la décoration d'officier de l'Instruction publique, si bien méritée par plus de 40 années de dévouement au service de la musique populaire.


8 août 1932 — La traditionnelle grande fête du Parc des Tourelles de l'Association Amicale des Anciens Elèves des écoles publiques de Dinard.
La Matinée
Longtemps avant l'ouverture des guichets de nombreux groupes arrivaient pour retirer les tickets d'entrée, car le service bien organisé ne permettait à personne de pénétrer dans l'enceinte, sans être muni d'une pièce donnant droit d'assister à cette première partie de la fête, chaque année attendue avec une réelle impatience, car l'on sait y rencontrer une organisation de jeux divers, loteries, comptoirs nombreux, pâtisseries, buvettes, poste, etc. Cette mise en scène nous amène à l'heure du grand concert et des attractions.
A 15 h. 30, sous le kiosque de musique magnifiquement décoré, Mlle et M. Jaccovacci, les rois de la guitare,
compositeurs, se révèlent de véritables artistes. Les clowns musicaux et parodistes Footit et Grégo, du Cirque d'Hiver de Paris font l'objet d'une hilarité générale, qui, un moment, semblait ne pas devoir s'arrêter. Que dire des fameux ballets de la Société l'Emeraude, sous l'habile direction de M et Mme Guérin, qui furent exécutés d'une façon impeccable, à ravir la foule anxieuse de la belle exécution Les Eventails, Les Cerceaux fleuris avec ses 15 exécutants, le magnifique ballet Les Gas de la Marine, beau groupe d'une vingtaine d'exécutants, les charmantes 25 jeunes filles, appelées à révéler leur talent dans La grande fantaisie sur les airs célèbres de Strauss.
C'est maintenant la partie théâtrale qui fera l'admiration de la foule.
Le Vieux Berger, scène pastorale et poétique de E. Daubrée, lauréat de l'Académie Française, rehaussée par l'harmonieuse musique de M. Garnier Rivière, avec accompagnement au piano de Mlle Breillot, M. Le Bourg, violoniste et M. Méry, hautboïste.
Cette belle matinée prend fin avec l'orchestre bigophone, sous la direction de M. Luocin, bigophone solo.
A tous ces artistes les applaudissements ne furent pas ménagés et la foule se retira pour revenir le soir assister à la grande fête de nuit.
La Soirée
Cette deuxième partie de la fête, la plus belle, la plus suivie encore, consistait dans l'embrasement du Parc
des Tourelles, véritable illumination féerique, où se déroula un spectacle digne des plus belles fêtes de plein air.
M. Dalmais, le joyeux comique de l'Empire ; Mlle Couléart, chanteuse vedette de l'Opéra Comique ; les clowns Footit et Grégo, du Cirque d'Hiver de Paris ; les danseurs acrobatiques Adelina et Théodori, des Folies Bergères et du casino de Paris ; M. Gresly. Mlle Bertrand,. M. Yves Noël, de l'opéra, enthousiasmèrent les spectateurs.
Les Rameurs de la Rance, barcarolle chantée par M. Yves Noël, baryton, fut frénétiquement applaudie. La scène mimée Sur le Rivage de la côte d'Emeraude, de M. Garnier-Rivière, fut exécutée dans la perfection par M. Gresly, le pêcheur, et Mlle Bertrand, la pêcheuse.
Que dire du grand artiste Léon Ratter, compositeur-chanteur-accordéoniste, auteur des chansons que tout le monde fredonne et répète à tout vent, qui nous donna ses plus belles productions, accompagné de son partenaire l'accordéoniste Albert Huard. Ce fut un véritable régal.
Le piano d'accompagnement était tenu par Mme Hure, professeur, 1er prix du Conservatoire de Paris. L'orchestre symphonique était dirigé par M. Milson, chef de la Lyre Dinardaise.

21 mars 1936 — Saccage et vandalisme ne datent pas d'hier !
— Enfin pincés. Nous ne cessons de récriminer contre les pilleurs de nos jardins, squares et promenades, ornements coûteux de notre belle station.
Les agents de police viennent fort heureusement de surprendre, dans le parc des Tourelles, deux jeunes gens qui, sans scrupules, coupaient et brisaient des gaules de bambou.
Ces jeunes vandales feront l'objet de rigoureuses poursuites.


2 juin 1936 —La Musique de Morlaix, en virée à Dinard, donne un concert au Kiosque des Tourelles
— Hier matin, la Musique de Morlaix, en excursion sur la Côte d'Emeraude, est arrivée à 10 heures à Dinard, venant de Saint-Malo.
Elle était accompagnée de M. Bourgot, maire de Morlaix, conseiller général, ancien député. Elle se rendit en jouant de joyeux pas redoublés, au Parc des Tourelles, où elle exécuta à 11 heures, sur le kiosque municipal, un beau programme, sous la direction de son distingué chef M. L. Auduc avec le programme suivant : Dinard, marche (Giraud) ; 0 Bellos montagnos (A. Petit), variations pour cornet à piston, soliste M. J. Masson ; Le Pays du Sourire (F. Lehar) sélection, baryton solo M. Ch. Faouen ; Cherbourg, pas redoublé avec tambours et clairons (P. André).
Nombreuse assistance, vifs applaudissements. Cette belle phalange avait été reçue à son arrivée à Dinard, par les adjoints, MM. Doury, Tarabeux et Aillerie, en l'absence de M. Kester, maire, empêché.
A l'issue de ce beau concert, les musiciens furent conviés au bar Frontin, à un apéritif d'honneur. L'après-midi, ils excursionnèrent à Dinard, avant leur départ dans la soirée pour Morlaix.

14 juillet 1939 — Le dernier concert au Kiosque à musique des Tourelles avant longtemps...
— Programme du concert du Parc des Tourelles du 14 juillet à 14 h. 30 :
Marseillaise, chœur accompagné par la Lyre Dinardaise.
Acraboties excentriques par les Barty-Bas ; Jane Larsa, virtuose du xylophone, dans son répertoire ; exhibition de Joë Lanvin, le phoque humain. Pendant ces présentations. le Gilbert Goose et son orchestre se feront entendre.
Pas redoublé par la Lyre Dinardaise.
Chants Mlle Dagorne, M. Rollier, Mme Danigo. Tous dans leurs répertoires ; chants folkloriques par les éclaireurs de France.

(1) La Villa Paradou de Dinard
En juin 1932, Mme Deschamps est toujours l'heureuse propriétaire de la Villa Paradou. Finalement, M. Louis Dromain, directeur de l'usine à gaz de Dinard, s'en porte acquéreur. En 1938, Dromain remet en vente ces 18 pièces et le terrain attenant, sans succès. En janvier 1939, changement de fusil d'épaule : Dromain met en location ces chambres, avec lavabo... Le conflit arrive, les affaires ne vont pas s'arranger, Dromain met en vente son Côtre de 13 mètres en avril 1940 pour 50.000 francs ; l'adresse de son annonce laisse entendre qu'il est toujours propriétaire du Paradou...

Dinard - Villa Le Paradou
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