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CAMBO-LES-BAINS - Hôtel d'Angleterre et Kiosque
(PYRÉNÉES-ATLANTIQUES)
Cambo, ville d'eau depuis des lustres, se développe notablement en 1875-1876, lorsque la commune prend en main la reconstruction de l'Etablissement Thermal, travaux poursuivis, en 1883, par le fermier, la Société Teillery et Cie. Mais ce n'est qu'après le passage du professeur Joseph Grancher, venu pour s'y soigner en 1892 d'une affection pulmonaire, que la station va connaître une renommée et un honorable développement. (1)
Le 3 février 1897, un décret attribue le nom de Cambo-les-Bains à la commune de Cambo.
En 1899 le docteur Juanchuto, responsable de l'Etablissement Thermal de Cambo, et l'épouse de Grancher, Rosa Abreu (1844-1926) offrent à la ville, des terrains sis Place des Concerts-Route des Thermes, sur lesquels sera installé un square. L'Hôtel d'Angleterre, situé sur cette même route des Thermes, appartient à un certain A. Saint-Martin, qui y possède également un Châlet auquel il a attribué son nom ; en 1888, cet hôtel, ouvert toute l'année, propose des chambres à 8 francs par jour en hiver et 10 francs en été. L'hôtel est exposé sur une terrasse dominant les Thermes.
Joseph Grancher, élu maire en 1900, va s'occuper des écoles publiques, de l'électrification, de l'installation du téléphone, de l'abattoir, du square.
En 1903, un Kiosque hexagonal, acquis à Saint-Jean-de-Luz par Rosa Grancher, est installé sur les terrains, Place des Concerts, transformés en Square. Il est inauguré le 10 mai 1903.
Un autre arrivant va provoquer un nouvel essor de la station : le 15 novembre 1900, Edmond Rostand (1868-1918), patient de Grancher, qui lui a conseillé de venir s'y installer, vient passer six mois à Cambo-les-Bains, pour y soigner sa pneumonie. Rostand va y résider définitivement à partir de 1903, tout d'abord dans la villa Echegorria, puis dans la superbe Villa Armaga (2), qu'il a fait construire en 1906. A l'occasion de son installation, la musique de Cambo-les-Bains a été offrir une aubade au poète.
Au décès de Joseph Grancher en 1907, son nom est donné au Square du Kiosque des Concerts.
Puis, le compositeur Isaac Albeniz (1860-1909) étant venu s'installer à Cambo-les-Bains, va également y décéder, et, "Grancher oublié", on va baptiser l'emplacement de notre Kiosque, Square Albeniz.
Kiosque toujours en place.
voir ici le Kiosque du Square Albeniz de Cambo-les-Bains, aujourd'hui.
et Ici.

publié par JeanMarc Mar 26 Mai 2015 12:47
Hôtel d'Angleterre, témoignage de touriste en 1896.
— Nous allons prendre le train de 9 h 22 qui doit nous laisser à Cambo ; nous voulons juger cet endroit où nous avons failli séjourner avec tous nos enfants. L'hôtel d'Angleterre, tenu par Mr Saint Martin, est isolé entre Cambo-ville et Cambo-les-Bains. C'est une jolie position sur la hauteur, beaucoup d'air, terrasse agréable. Si jamais nous revenons dans la vallée, il faut déjeuner à Cambo, à l'hôtel d'Angleterre où l'on mange très bien.
Cambo - Hôtel d'Angleterre et Chalet Saint-Martin

Les Chalands de la Nive en mai 1909.
Le 1er avril de cette année, le roi d'Angleterre (Edouard VII) a descendu en chaland les Rapides de la Nive. Il y a 18 mois, le roi d'Espagne faisait cette même promenade qui laisse d'inoubliables souvenirs.
C'est une promenade facile et sans danger, trop peu connue dans la région. On trouve des barques à Cambo-les-Bains, soit à l'hôtel d'Angleterre, soit à l'hôtel Colbert. La promenade sur l'eau dure 1 h. 1/2 ; prix d'un chaland pour six personnes, 40 francs. (M. Roland-Gosselin, délégué du Touring Club, à Cambo-les-Bains)
Trois ans avant, en septembre 1906, on pouvait, en s'adressant à l'hôtel Colbert, se procurer des barques au prix de 25 francs l'une !
(voir ici, Barques louées sur la Nive)
L'eau minérale ferrugineuse de Cambo, vaccin annuel contre toutes maladies...
Une tradition ancestrale et légendaire de la région veut qu'à la veille de la Saint-Jean, soit le 23 juin, des rites païens se déroulent :
A Cambo, par exemple, la veille de la Saint-Jean, les paysans basques arrivent à minuit de tous les points de la contrée. Ils commencent par danser ; après les danses, ils courent aux deux fontaines, en interdisent l'accès aux paisibles buveurs, et, malades ou non, tous tant qu'ils sont, ils boivent à l'une ou à l'autre, à toutes deux même. Cela fait, et s'il a pu se baigner dans la mer, à Biarritz, le dimanche qui suit l'Assomption, le Basque repose avec confiance tout le reste de l'année; il est à l'épreuve de toutes les maladies.
Cette tradition rapportée de 1857, est confirmée en 1896 par la très sérieuse Revue de l'Art Chrétien :
D'après une antique tradition, tout individu qui boit de l'eau de Cambo, la veille de la Saint-Jean, est préservé de maladie pendant une année entière. Cette idée superstitieuse s'est maintenue jusqu'à nos jours et l'on voit encore la veille de la grande fête, hommes, femmes et enfants, venir en grand nombre bivouaquer autour de l'établissement en dansant et en chantant. Dès que minuit sonne, tous se précipitent vers les sources et peuvent, moyennant la modique somme de cinq centimes, boire autant d'eau que leur estomac est capable d'en supporter.
CAMBO-LES-BAINS - Le Kiosque de musique

publié par JeanMarc Lun 25 Mai 2015 09:26
(1) Joseph Grancher (1843-1907).
En 1875, il est nommé professeur à la Faculté de médecine à Paris. En 1878, la veuve d'un riche cubain venue à Paris, avec ses trois filles, pour se soigner, fait la connaissance de Grancher. Celui va épouser l'aînée des trois filles, Rosa Contreras Abreu, le 9 novembre 1879 à Séville.
Auteur de divers travaux et publications sur la tuberculose, il va collaborer avec Pasteur en 1885 lors des fameuses piqûres contre la rage, prodiguées à Joseph Meister, et connaître la renommée médicale.
La fortune de son épouse lui permet de mener grand train à Paris où il fait construire en 1890 un hôtel particulier, rue Baujon, dans lequel le Tout Paris défile.
Venu à Cambo en 1892 pour se soigner, il y acquiert avec sa femme, en 1896, le domaine de M. O'Shea, sur lequel il fait édifier la villa Rosaénia. Elu au conseil municipal de Cambo en 1896, il en devient Maire de 1900 à 1905. Il décède le 13 juillet 1907 d'une pneumonie infectieuse.
Portrait de Joseph Grancher et Rosa Breu son épouse — Villa Rosaénia de Joseph et Rosa Grancher

(2) La Villa Armaga a été construite par l'architecte Joseph-Albert Tournaire (1862-1958). Edmond Rostand y décède en 1918, et la villa est vendue aux enchères en 1920. L'acquéreur est M. de Souza-Costa, par ailleurs propriétaire de l'Etablissement Thermal reconstruit.
En 1960, la municipalité de Cambo-les-Bains rachète le domaine pour le tansformer en Musée consacré à Edmond Rostand. (voir ici, Villa Armaga d'Edmond Rostand)
L'Harmonie de Cambo, 3 mai 1908.
— Dans la journée excursion à Cambo, où le Docteur Lalesque s'est fait l'interprète de tous, pour remercier M. Juanchato et la population de Cambo. Il a insisté sur la couleur locale de cette visite, faisant allusion à des chants alternant avec la musique, le tout exécuté par l'Harmonie de Cambo. Un fandango notamment, composé de vieux airs basques, avait ravi l'auditoire. (Congrès de médecins du 3 mai 1908)
Fandangos à Cambo, mai 1930
(...) Le Docteur Dotézac résume en quelques mots la valeur des eaux sulfurées de Cambo-les-Thermes. Ensuite, la caravane se dirige vers la villa Assanlza où un menu délicat est servi sur une immense table en plein air. Le docteur Colbert, maire de Cambo, préside. Pendant le dîner, la musique de Cambo nous ravit par son répertoire de classique et de folklore. Pour la première fois du voyage, nous assistons à des danses basques (fandangos) enlevées avec un brio, une sveltesse et une grâce remarquables par une jeune fille et un jeune garçon du pays. Toasts enthousiastes et bravos. Quelle belle nuitée ! (Congrès de médecins, faisant une tournée dans les Pyrénées)
Congrès de la Fédération des Vétérans des Basses Pyrénées, à Cambo.
Le camarade Colbert, vétéran de 1870-1871, membre actif de la fédération, possède l'Hôtel de Paris à Cambo. Le 22 octobre 1899, il a déjà organisé un gros banquet en son hôtel : la plus franche gaité et cordialité n'ont cessé de régner pendant le banquet copieusement servi à l'hôtel de Paris par M. Colbert, vice-président ; plusieurs toasts ont été portés à la Société, aux généraux qui la président, aux Alsaciens-Lorrains et à l'armée, qui était dignement représentée par des officiers de plusieurs armes.
Le 25 septembre 1904, Cambo est à nouveau choisi pour le 7ème Congrès de la Fédération et l'hôtel d'Angleterre voit encore ce juteux marché des vétérans — 130 couverts — lui passer sous le nez : Colbert qui s'est fait un nom depuis 1899 l'emporte ; d'ailleurs il ne s'y est pas trompé puisqu'il a débaptisé son hôtel qui porte maintenant la dénomination Hôtel Colbert.
7e Congrès à Cambo-les-Bains — La charmante ville de Cambo était en fête le dimanche 25 septembre, à l'occasion du septième Congrès de la Fédération des Vétérans de 1870-1871 des Basses-Pyrénées.
A 10 heures du matin, le train venant de Bayonne amenait les différentes sections qui composent la Fédération.
Le camarade Marchand, président de la 404e section (Cambo) et la musique l'Harmonie des Enfants de Cambo attendaient à la gare. A l'arrivée du train la musique joue la Marseillaise, et le cortège, précédé de la musique, des tambours et clairons, ainsi que des neuf drapeaux monte la côte presque au pas de charge.
Le coup d'oeil est admirable.
La première visite des vétérans est pour M. le professeur Grancher, l'éminent savant et maire de Cambo qui fait une réception digne de tous éloges aux présidents des différentes sections. (...)(discours)
Les vétérans se rendent ensuite au Trinquet (i.e. une place de Cambo), où a lieu le Congrès et où, pendant une heure et demie, les intérêts des vétérans sont discutés.
A 1 heure, cent trente vétérans se réunissent en un fraternel banquet, à l'hôtel Colbert.
Menu exquis, dont le secret appartient au camarade Colbert, de la section de Cambo. (...)
(champagne et discours, hommages à quelques disparus, éloge à M. Grancher, bienfaiteur de Cambo etc... )
A 4 h. 30, les Vétérans se rendent dans le magnifique parc, où l'Harmonie des Enfants de Cambo donne un concert en leur honneur. (Le Vétéran 16/10/1904)
En 1909, seule l'Harmonie de Cambo, direction Cazeneuve, avec 30 exécutants,est active à Cambo -les-Bains.