Kiosques à Musique

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JeanMarc
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DOLE - Cours Saint-Mauris
(JURA)
Les murailles de Dole sont attestées dès avant 1274. En 1479, la ville et ses fortifications sont ruinées par Louis XI venu s'emparer du duché de Bourgogne. Les remparts sont reconstruits entre 1491 et 1632, notamment sous les auspices de Charles Quint et de Philippe IV d'Espagne qui sont devenus maîtres de la Bourgogne. En 1632, les nouvelles fortifications sont constituées de bastions et de courtines, de contre-escarpes ; seules subsistent trois portes : portes de Besançon, d'Arens — les Arènes — et du Pont, les deux premières étant renforcées par une demi-lune.
En mai 1636, les troupes françaises, emmenées par Henri II de Bourbon, prince de Condé (1588-1646), assiègent Dole à nouveau ; des épidémies déciment les dolois, les survivants seront sauvés par des renforts franc-comtois extérieurs qui vont chasser Condé. Les murailles, très endommagées, ont soutenu tout de même le siège pendant près de trois mois.
La sérénité doloise n'est que de courte durée ! Un autre Condé, Louis II de Bourbon, — dit le Grand Condé — (1621-1686), précède Louis XIV en Franche Comté et s'empare de Besançon le 4 février 1668. Puis c'est au tour de Dole de capituler le 14 février 1668, devant Louis XIV en personne ; les murailles ne sont plus là que pour le décor !
Cependant, la ville de Dole ne reste française que quelques semaines : le 2 mai 1668, la France signe le traité d'Aix-la-Chapelle par lequel elle conserve la Flandre et le Hainaut, mais rend à l'Espagne la Bourgogne et la Franche Comté.
Tout traité étant trop souvent renié, celui-ci ne fait pas exception : en avril 1674, Louis XIV envoie Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban (1633-1707) en Franche Comté. Vauban n'est toutefois pas seul ! 70.000 soldats l'accompagnent. Il obtient la reddition de Besançon le 22 mai, et celle de Dole le 9 juin.
Louis XIV ordonne aussitôt la démolition des fortifications doloises. Une nombreuse main d'oeuvre est nécessaire, et on est dans l'obligation d'aller embaucher en dehors de Dole, les dolois ayant été en grande partie anéantis par les guerres et les épidémies. Ainsi, le 26 juillet 1676, vingt hommes d'Arbois sont requis pour aller travailler à Dole aux fins de démantèlement des murailles.
La majeure partie des fortifications est ainsi arasée, les fossés sont comblés et nivelés. Le terrain renfermé dans l'étendue du Bastion du Pont est cédé à l'administration des hospices qui y construira un Hôpital à partir de 1698. Le bastion de la Porte de Besançon et sa demi-lune est, quant à lui, transformé en promenade à partir de 1691. Entre 1717 et 1722, une porte d'entrée monumentale et une grille y sont installées, des allées arborées sont plantées. La promenade prend le nom de Cours Saint-Mauris.
Une bande de terrain, longeant le bastion de la porte de Besançon, aurait été donnée à la fin du XVIIe siècle, par le sieur Saint-Mauris à la commune de Dole, à la condition de l'incorporer à cette promenade. D'où l'attribution du nom de Saint-Mauris à la promenade. Nous n'avons, pour notre part, trouvé aucune trace probante de cette donation et donnons cette anecdote sous toutes réserves. A étudier les plans de 1636, le Bastion et sa demi-lune correspondent exactement à l'emplacement actuellement occupé par cette promenade, et il n'était pas nécessaire qu'une donation viennent en sus. Le patronyme Saint-Mauris est très répandu en Franche Comté, et le Cours peut très bien avoir été nommé ainsi, en hommage à Jean-Baptiste de Saint-Mauris, vicomte-mayeur de la ville en 1636 ou à tout autre membre de cette prolifique famille.

Plan de Dole de 1636 avec indications des futures implantations du Cours Saint-Mauris et du Kiosque à musique
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Le choix de ce nom va occasionner une confusion totale, même encore maintenant où l'emploi de Maurice est très fréquemment substitué à Mauris. Une commune du Doubs, Cour-Saint-Maurice, semble en être la cause. La ville de Dole n'a décidément pas de chance avec l'orthographe de ses noms propres : l'accent circonflexe de Dole a encore aujourd'hui beaucoup de mal à disparaître...
En 1782, il est fait appel à Claude-François Attiret (1728-1804), pour agencer et décorer le Cours Saint-Mauris. Mais il n'est pas donné suite à ce projet. Attiret, en attendant, va créer une sculpture de Louis XVI qui est inaugurée sur la place Nationale de Dole le 14 décembre 1783. On devine ce qu'il adviendra de la malheureuse statue en 1789...
Finalement, Attiret va réaliser au Cours Saint-Mauris, la Fontaine au Lion, toujours en place à ce jour, vers 1800.
En 1824, on installe quatre statues en pierre — Flore, Apollon, Sylvain et un Faune —, dues à un sculpteur non identifié.
L'architecte paysagiste Brice Michel (1822-1889) est chargé de remodeler le Parc-Promenade en 1875-1876. Il y installe un bassin avec effet d'eau, une cascade, une grotte et des rocailles, des allées sont créées, transformant le Cours Saint-Mauris en jardin anglais. (pour la petite histoire, même Brice Michel a fait la confusion quant à l'orthographe du jardin qu'il était chargé d'installer ; sur le plan des lieux qu'il a dressé, il écrivait
Promenade du Cours Saint-Maurice)
Au vu des demandes de l'Harmonie Doloise très active sur chaque événement depuis 1867, le Conseil municipal décide enfin de faire édifier un Kiosque à musique.
De forme octogonale, sur un soubassement de briques et de pierre, muni de colonnes de fonte et d'un garde-corps ouvragé en fer forgé, le Kiosque à musique qui devait être inauguré le lundi soir 2 juin 1884, ne le sera que le mercredi 4 juin en raison du mauvais temps. Bien entendu, l'Harmonie doloise y donne un grand concert acclamé par le tout-Dole présent. A l'issue du concert,
une foule nombreuse n'a cessé de circuler jusqu'à onze heures dans les allées de la promenade.

L'Harmonie Doloise n'est pas la seule à créer l'ambiance sur le Kiosque du Cours Saint-Mauris. La chorale de l'Orphéon les Enfants du Jura fondée depuis 1848 vient également y donner de la voix très régulièrement, de même que la Philharmonique.
Les militaires en garnison à Dole, ayant bien entendu leur musique, ne seront pas les derniers à venir donner leurs concerts sur le nouveau kiosque : le 14e Régiment de Chasseurs à cheval, qui possède sa fanfare, est cantonné dans la Caserne Bernard depuis 1871 ; la caserne du quartier de Brack héberge de son côté, à partir de 1891 jusqu'en 1895, le 19e régiment de Dragons et le 7e escadron du train des équipages.

Le Cours Saint-Mauris accueille tous les ans la grande fête de la Pentecôte, dont la date varie, selon les années, entre le 15 mai et le 20 juin. Lors de cette grande manifestation qui dure 10 jours, toutes les activités festives sont organisées et de nombreux concerts y sont donnés. Lorsque le terrain ne s'y prête pas, on traverse le Canal Charles Quint, situé le long du Cours, pour rejoindre la presqu'île du Pasquier et sa Promenade.
De nombreuses baraques foraines envahissent ainsi le Cours Saint-Mauris, installant leurs innombrables jeux et attractions.
Lors de la traditionnelle fête de la mi-carême se déroulant en seconde quinzaine de mars, le Cours se trouve moins sollicité : tout au plus un concert, ou le passage spectaculaire des grandes Cavalcades qui sont organisées à cette occasion.

Le 18 juin 1893, la place Pingon, située à l'entrée du Cours Saint-Mauris, prend le nom de place Jules Grévy. Au centre de celle-ci, a lieu ce jour-là, l'inauguration d'une statue en hommage à l'ancien président de la République, monument dû au sculpteur Alexandre Falguière (1831-1900). La cérémonie est orchestrée par Philippe Ruffier, maire de Dole, en présence du ministre Jules Develle. L'Harmonie Doloise est présente et interprète la Marseillaise, puis l'hymne russe.

Dix ans plus tard, c'est Louis Pasteur (1822-1895), illustre dolois, qui est enfin honoré par une statue à son effigie. Cette dernière, une fois financée, non sans mal (1), après avoir été réalisée et donc prête à être installée, une polémique survient entre la municipalité, la famille Pasteur et le Comité ayant organisé la souscription : personne n'est d'accord sur l'emplacement définitif du monument. Aussi, le Conseil municipal décide-t-il d'organiser un referendum le 16 février 1902 afin que les dolois choisissent entre trois emplacements : le jardin Philippe, le square de l'avenue Pasteur ou le Cours Saint-Mauris. C'est celui-ci qui est choisi.
En attendant, l'oeuvre en bronze est exposée au Salon des Champs-Elysées, à Paris : elle est due au sculpteur Antonin Carlès (1851-1919), l'architecte Jules-Léon Chiffot en est le concepteur ; l'entreprise Spinga assurera la maçonnerie, le montage et les scellements.
Le 3 août 1902, elle est érigée dans l'allée principale du Cours Saint-Mauris, en alignement du Kiosque à musique. La cérémonie d'inauguration est dirigée par le maire de Dole, Emile Renaud en présence d'un kyrielle de personnalités dont le ministre du commerce Georges Trouillot. La musique du 60e de ligne, invitée pour la circonstance, accompagne toute la cérémonie. Un banquet de 500 convives est organisé, suivi par un concert donné par le 60e R.I., à quatre heures, sur la promenade du cours Saint-Mauris.

Jules Grévy a été fondu en 1942, pour servir d'armement ; on y a installé une fontaine en remplacement. Le Kiosque à musique a été supprimé dans les années 1960-1970. Pasteur, s'il a été un peu bousculé par les allemands pendant leur occupation de Dole en 1940, a survécu probablement grâce à des vaccins inoculés lors de la fonte du bronze...
Kiosque supprimé.

voir ici Cours Saint-Mauris de Dole sans son kiosque, aujourd'hui.
Monument Pasteur sur le Cours Saint-Mauris, aujourd'hui.

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publié par JeanMarc Mer 25 Mai 2016 14:33

14 décembre 1783 — Inauguration de la Statue de Louis XVI
— L'inauguration faite le 14 décembre 1783, de la statue de Louis XVI, œuvre d'Attiret, sur la place principale de Dole, avait attiré dans cette ville un immense concours d'étrangers venus de tous les points du comté et du duché de Bourgogne. Le conseil municipal, les fonctionnaires de tous ordres, le commandant et le major de la place, le régiment de la Reine, cavalerie, le chapitre, la familiarité, les deux compagnies bourgeoises de l'Arquebuse et de l'Arc, toute la noblesse, assistaient à la cérémonie. Après les discours , les musiques militaires de la ville et du régiment se firent entendre, des décharges de mousquetterie se mêlèrent au son de toutes les cloches, aux cris de joie, aux vivat. Une messe chantée en musique, et le soir, de magnifiques illuminations terminèrent cette fête.

7 août 1883 — L’Harmonie doloise, faute de kiosque, joue aux terrasses des cafés.
— Un charmant concert a été donné hier soir sur la terrasse du café des Tilleuls par l’Harmonie doloise, avec le concours d'artistes dijonnais. Cette société musicale est en voie de progrès : les soli que nous avons applaudis ont été magistralement exécutés, et l'ensemble est généralement très satisfaisant. Tous nos compliments aux jeunes artistes et à leur dévoué chef, M. Millier. Il est à désirer qu'on encourage leurs efforts en leur fournissant les moyens de se procurer de bons instruments ; l'accord ne pourra qu'y gagner et les musiciens pourront alors mieux faire valoir leur talent qu'aujourd'hui, pourvus, comme ils le sont, de vieux instruments, souvent défectueux au point de vue de la justesse du son.

14 juillet 1885— La garnison parade sur le Cours Saint-Mauris. L'Harmonie doloise n'est pas loin.
— La revue annuelle des soldats de la garnison, de la compagnie des sapeurs pompiers et du bataillon scolaire du collège a été passée ce matin au abords du Cours Saint-Mauris. M. le maire, ses adjoints, et les conseillers municipaux, au milieu d'une foule nombreuse, assistaient à cette revue. L'Harmonie doloise, toujours prête à offrir son concours, a joué divers morceaux pendant la durée de la revue.
La Retraite aux flambeaux, un peu mieux organisée que celle de la Pentecôte, a eu lieu et ce, malgré l'inclémence du temps. En effet, une pluie violente n'a cessé de tomber pendant son parcours. Cette retraite était composée de la fanfare et des tambours des pompiers, de l'Harmonie Doloise et d'une cinquantaine de soldats porteurs de lanternes vénitiennes.

12 au 20 juin 1886 — Fêtes de la Pentecôte à Dole.
12 juin 1886 — Installation des attractions sur le Cours Saint-Mauris et la Place Pingon.
Le Cours Saint-Mauris et la Place Pingon se garnissent de baraques foraines et d'installations de toutes espèces et pour tous les goûts.
Nous citons principalement le musée Bonnet, exhibition curieuse et instructive d'une des collections anthropologique, anatomique et ethnologique les plus importantes qu'on puisse voir dans les foires ; l'encyclopédie Couprant, exposition complète des applications mécaniques où toutes les nouvelles inventions sont représentées, depuis la machine à vapeur primitive jusqu'à la machine à coudre électrique ; spectacle intéressant pour tout le monde. Nous mentionnons aussi les montagnes russes, le bagne, le grand Diorama américain, une ménagerie, etc...

Samedi 12 juin — A 9 heures du soir, salves d'artillerie et grande retraite aux flambeaux et en musique avec le concours de la garnison.
Dimanche 13 juinA 3 heures, course de vélocité par les élèves des écoles, les sociétés de gymnastique et les amateurs. A 5 heures, concert sur le Cours par l'Harmonie Doloise et les Enfants du Jura. Le soir, théâtre.
Lundi 14 juin — A 3 heures, joutes à la lance sur le bassin du canal. — A 8 heures, grand concert par l'union artistique bisontine, la société philharmonique et l'Orphéon. — A 6 heures du matin, distribution aux indigents.
Mardi 15 juin — A 3 heures, grande séance de gymnastique par la société la Doloise. L'Harmonie doloise sous la direction de son jeune chef M. Malé, se fera entendre pendant les exercices. Le soir illumination générale de la Ville et du Cours.
Mercredi 16 juin — A 3 heures, jeux publics. A 8 heures et demie, grand concert donné au Cours Saint-Mauris par les sociétés musicales.
Jeudi 17 juin — A 2 heures, ascension d'une flotille de parachutes et ballons grotesques. A 9 heures et demie, grand feu d'artifice tiré par M. Boulangé, artificier.
Vendredi 18 juin — Sur la Promenade du Pasquier, tir au ball-trapp (on trouvera des munitions et des armes).
Samedi 19 juin — A 3 heures, courses aux cochons.
Dimanche 20 juin — A 3 heures grandes Régates sur le Doubs par la société nautique bisontine. La musique de la société nautique se fera entendre pendant les régates.
Courses aux cuveaux et aux cochons.
A 9 heures du soir, grande fête vénitienne sur le canal Charles Quint. Illuminations féeriques.
Pendant toute la durée de la fête, la troupe Pascal Delagarde donnera des représentations au théâtre.
Le Cours Saint-Mauris, la place Pingon et ses abords seront occupés par les marchands forains, les jeux, cirques, chevaux de bois et autres exhibitions de toutes sortes.


Compte rendu des fêtes de la Pentecôte le 9 juin 1892
— Nos fêtes locales de la Pentecôte ont été cette année bien peu animées.
Sur le Cours, peu, très peu de baraques foraines. A signaler cependant le théâtre Corysandre, le théâtre Egyptien et le théâtre Cosmopolite, qui ont attiré la foule pendant ces trois jours.
Samedi, la fête était annoncée par une retraite aux flambeaux, à laquelle ont pris part les tambours et clairons de la compagnie des pompiers, ainsi que les fanfares du 19e Dragons et du train des équipages militaires.
La retraite terminée, la foule s'est rendue place Nationale, où l'Harmonie a exécuté son programme annoncé, qu'elle a été obligée d'interrompre, pour cause d'averse par trop généreuse.
Le lendemain, toujours pour cause de pluie, notre sympathique société musicale n'a pu donner son concert sur le Kiosque de la promenade. Celui-ci a eu lieu mardi soir, au milieu d'une foule compacte accourue pour admirer les illuminations vraiment féeriques de notre belle promenade.
Dans l'après-midi avait eu lieu au Champ-de-foire, l'exécution des jeux divers, plus ou moins cocasses, organisés par la municipalité.
Pour terminer le programme de nos fêtes, signalons le concert qui a eu lieu hier soir mercredi, donné par l'Orphéon et la société Philharmonique, sur le Cours Saint-Mauris, et le tir d'un feu d'artifice, aujourd'hui jeudi, à proximité de la promenade du Pasquier.

Dole - Kiosque du Cours Saint-Mauris et Statue Pasteur — Inauguration monument Pasteur 3 août 1902
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14 juillet 1892 — Fête nationale à Dole. Concerts, banquets, bals
— La fête du 14 juillet s'est ressentie cette année du mauvais temps.
La veille, la retraite aux flambeaux a été exécutée par les tambours et clairons des sapeurs pompiers et par les fanfares du 7e escadron du train et du 19e Dragons.
Après la retraite, l'Harmonie doloise a donné un concert des mieux choisis. Nous y avons entendu la 5e symphonie de Beethoven, un des morceaux choisis par notre société pour le prochain concours musical de Dijon. Le matin du 14, une revue des troupes a été passée au Champ-de-Mars par le général Donop. Le défilé s'est fait en bon ordre et la charge a été très remarquée du nombreux public qui se pressait sur le champ de manoeuvres.
A midi, un grand banquet patriotique réunissait 150 convives à la Halle au grains. M. le sous préfet présidait. Au dessert, celui-ci a porté un toast à la République. M. Ruffier, maire, lui a succédé ensuite et a prononcé quelques paroles également applaudies.
La pluie a empêché, à cinq heures, de donner la séance de gymnastique annoncé, mais l'Harmonie, toujours vaillante, a pu se faire entendre de nouveau au grand plaisir des promeneurs du Cours Saint-Mauris.
Le soir, il y avait foule au théâtre, aux deux représentations populaires de Marceau, données par la troupe de M. Pernet.
Le bal de la Halle aux grains a été, comme toujours, très animé.

18 juin 1893 — Inauguration de la Statue de Jules Grévy sur place Pingon, rebaptisée Grévy à cette occasion.
— M. Develle est arrivé à Dole pour présider à l'inauguration de la statue élevée à M. Jules Grévy. Les délégations du Sénat et de la Chambre, qui l'avaient rejoint à Dijon, l'accompagnaient. La gare était pavoisée et une salle d'attente avait été décorée avec beaucoup de goût.
Les honneurs militaires ont été rendus par la garnison de Dole, composée du 19e régiment de dragons et du 7e escadron du train des équipages.
Des coups de canon ont été tirés depuis l'arrivée du Ministre à la gare jusqu'à son entrée à la sous-préfecture.
L'Harmonie doloise a exécuté la Marseillaise, puis l'hymne russe.
Le Ministre et son cortège se sont ensuite rendus à la sous-préfecture.
Toutes les rues sont bordées de mâts supportant des faisceaux et des drapeaux. Sur tout le parcours la foule n'a cessé de faire un accueil des plus sympathiques au Ministre.
A midi, un grand banquet a été offert, par souscription, au Ministre des Affaires étrangères, dans la vaste halle aux grains, admirablement décorée et aérée. M. Develle avait à sa droite le colonel Dalstein, représentant le Président de la République, et à sa gauche le maire de Dole.
La fanfare du dragons s'est fait entendre pendant le banquet.
Au dessert, des toasts ont été portés par M. Durieu au Président de la République, et par M. Ruffier, maire de Dole, au Ministre des Affaires étrangères. M. Develle a bu à son tour à la vaillante démocratie française. M. Paul Grévy a ensuite remercié les assistants au nom de la famille.
A deux heures le cortège s'est rendu au pied du Monument, œuvre du sculpteur Falguière.
Au moment où le voile qui recouvrait la statue est tombé, de nombreux applaudissements ont éclaté.
M. Falguière a représenté l'ancien Président debout. La France se détache du piédestal et lui présente le drapeau national.
Autour de la place qui porte désormais le nom de Jules Grévy, sont élevées des tribunes à gradins où prennent place les autorités et les maires de toute les communes de l'arrondissement.
Au pied de la statue, une estrade sur laquelle les différentes fanfares et sociétés de musique locales vont exercer leur talent.

8 août 1897 — Concert de la Fanfare du 14e Chasseurs sur le Cours Saint-Mauris
— Programme des morceaux qui seront exécutés aujourd'hui dimanche, de 4 à 5 heures, sur la Promenade du Cours Saint-Mauris, par la fanfare du 14e Chasseurs :
Le Héros d'Huningue, allegro (C. Marchan) — La Vivandière, fragment (B. Godard) — Une soirée près du lac, fantaisie-mazurka (Leroux) — François les bas bleus, valse (Olivier Métra) — La Roannaise, mazurka (Launay) — Amour et champagne, polka (Fléger).


25 mai au 2 juin 1901 — Fêtes de la Pentecôte à Dole.
— Samedi 25 mai 1901, à 8 heures et demie du soir, salves d'artillerie tirées par M. Boulangé, artificier de la ville, retraite aux flambeaux exécutée par les fanfares militaires, l'Harmonie doloise, tambours et clairons des sapeurs pompiers et des sociétés de gymnastique.
— Dimanche 26 mai, sur la Promenade du Cours Saint-Mauris, concert par l'Harmonie doloise.
— Lundi 27 mai, à 10 heures du matin, sur la Promenade du Pasquier, courses de vélocité. — A 3 heures du soir, sur la Promenade du Pasquier, exercices de gymnastique par la société l'Espérance, dirigée par M. Valette : exécution des mouvements du concours de Nice. — L'Harmonie doloise se fera entendre pendant les exercices.
— Mardi 28 mai, à 7 heures du matin, distribution de secours aux indigents. — A 3 heures du soir, sur la Promenade du Pasquier séance de gymnastique par la société la Doloise dirigée par M. Georgeon.
— Jeudi 30 mai, au stand du Pasquier, concours de tir à la carabine. — A 3 heures du soir, sur le bassin du canal Charles Quint, mât de Beaupré et délivrance des prisonniers.
A 9 heures du soir, au square du Pasquier, grand feu d'artifice tiré par M. Boulangé.
— Vendredi 31 mai, à 8 heures et demie du soir, sur la Promenade du Cours Saint-Mauris, audition musicale donnée par l'Harmonie doloise, la Philharmonie, l'Orphéon et les enfants des écoles.
— Dimanche 2 juin, au stand du Pasquier, continuation du concours de tir à la carabine. — A 3 heures, sur la promenade du Champ-de-Foire, grandes courses vélocypédiques organisées par le Vélo-Club dolois, sous les auspices de la municipalité. — L'Harmonie doloise se fera entendre pendant les courses. — Le soir, illumination de la Promenade du Cours.

3 août 1902 — Inauguration du monument Pasteur sur le Cours Saint-Mauris de Dole
— M. Trouillot ministre du commerce, qui venait présider les fêtes d'inauguration du monument de Pasteur, est arrivé à Dole ce matin, à neuf heures. Il était accompagné de M. Fonteneau, chef-adjoint de son cabinet.
Le ministre a été reçu à la gare par la municipalité de Dole, le préfet du Jura, MM. Mollard et Cère, députés ; le sous-préfet de Dole.
Le maire de Dole a souhaité la bienvenue au ministre, qui lui a répondu combien il était heureux de se trouver au milieu de compatriotes et d'amis.
Le cortège s'est ensuite mis en marche vers la sous-préfecture aux sons de la Marseillaise. Les honneurs sont rendus par les troupes de la garnison de Dole et une batterie d'artillerie de Besançon. La musique du 60e de ligne a été mise à la disposition de la municipalité pour la cérémonie.
A neuf heures et demie, le ministre, entouré du préfet, du sous-préfet, des conseillers de préfecture, reçoit les autorités locales et les corps constitués.
A la suite de la réception, a lieu la remise des décorations et récompenses décernées à l'occasion de la solennité. M. Renaud, maire de Dole, reçoit la croix de la Légion d'honneur.
A la suite de cette cérémonie, le cortège se reforme pour se rendre sur la promenade du cours Saint-Mauris, où a lieu l'inauguration du monument Pasteur.
C'est à côté de la petite maison où vécurent ses parents, but de pèlerinage sur le cours Saint-Mauris, que se dresse le monument du sculpteur Carlès et de l'architecte Chifflot. Tout le monde a pu voir ce monument au Salon des Artistes français de cette année. Il s'élève sur une admirable promenade. La cérémonie a été présidée par M. Trouillot, ministre du commerce.
Le banquet offert par la municipalité de Dole a lieu dans la grande salle des fêtes et réunit 500 convives. Le ministre du commerce préside, ayant à sa droite le maire de Dole, à sa gauche le préfet du Jura. Après le banquet, le ministre, accompagné par le maire, fait une visite à l'hôpital ; puis il se rend à la maison natale de Pasteur.
A quatre heures du soir, un concert est donné sur la promenade du cours Saint-Mauris par la musique du 60e de ligne.
Le ministre part de Dole pour Paris par le train de cinq heures. Il est, à son départ, chaleureusement acclamé par la population.

Dole - Monument Jules Grévy — Monument Louis Pasteur (cliché Roll 26 mai 1923)
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2 au 10 juin 1906 — Fêtes de la Pentecôte à Dole.
1er juin 1906, mise en place et ouverture des fêtes. Description des attractions
— Le Cours Saint-Mauris commence à prendre sa physionomie des jours de fête.
De nombreux forains s'y installent. Parmi les attractions déjà arrivées ou qui s'installent, nous citerons :
Le grand cirque Ricono avec parade, l'Eden-Palace, les montagnes russes Lamberty, le cinématographe Braco, le musée Ponti, le Cosmorama mouvant, la Photographie Dubourg, le Grand Panorama Demoulin, le Tir jurassien Séguin, le Voyage dans la lune, le Théâtre des Ondines Latouche, le Manège des Chevaux de bois Boisson, le manège des Cris-cris et balançoires Gouchot, le Grand Bal Coutet, l'établissement de pommes frites Lipori, le Clown musicien marchand de bonbons Billon, l'Aigle vivant et savant, le Jeu de Champagne Paday, le Musée réaliste et Rigolarium Bruche, la Femme à barbe, un Tir à tuyaux, des loteries de porcelaines et une quantité de petites bonbonneries, loteries, bazar, jouets d'enfants et glaces.
Les Fêtes commenceront demain soir samedi 2 juin par une retraite aux flambeaux, qui partira du quartier du Brack et parcourra les rues.
Dimanche, de 4 à 5 heures, sur le Cours Saint-Mauris, concert par la fanfare du 14e Chasseurs.
10 juin 1906, Clôture des fêtes de la pentecôte.
— Le temps superbe d'hier avait amené dans notre ville, une affluence énorme d'étrangers.
Dans l'après-midi, la foule s'est portée aux abords du Pasquier et du canal Charles Quint, où avaient lieu un lancer de ballons grotesques et un mât de beaupré.
Le soir, même affluence considérable pour le feu d'artifice, tiré par M. Boulangé, qui a été très réussi.
L'animation la plus grande a régné jusqu'à une heure très avancée sur la Promenade du Cours où les forains ont dû faire ample recette.
Vendredi soir, les sociétés musicales ont donné un concert très applaudi.
Dimanche, à quatre heures, nouveau concert par l'Harmonie doloise sur le kiosque du Cours, et le soir aura lieu la bataille traditionnelle de confetti.

Dimanche 21 mars 1909 — Cavalcade de la mi-carême à Dole
— La Cavalcade qui a eu lieu dimanche 21 mars, organisée sous les auspices de la municipalité, au profit des cantines scolaires et des victimes de l'hiver, a remporté un énorme succès.
Vers une heure et demie un long et brillant cortège, formé au Champ-de-Foire, se déroulait dans la ville.
Un groupe de cyclistes ouvrait la marche, puis venaient des tambours et clairons de gardes françaises, des distributeurs de chansons composées spécialement pour la circonstance ; une noce villageoise d'un comique irrésistible ; le Char de l'Union doloise, d'un goût parfait. Des gymnastes de cette même société suivaient et exécutaient des exercices pendant les arrêts.
Très remarqué aussi, le Char de la Chasse, du Vélo-club dolois, avec une délicieuse déesse ; la fanfare de trompes et son nombreux cortège de piqueurs ; le Char du Sporting-club représentant un rocher, sur les flancs duquel étaient juchés des brigands calabrais ; une voiturette admirablement décorée de fleurs, conduite par M. Dérud, chirurgien-dentiste, et dans laquelle se trouvaient d'adorables fillettes ; la fanfare de Fouilly-les-Oies qui soulevait un fou rire.
Venaient ensuite le Char de la Gaule doloise très original, représentant un poisson ; le landau du Trésor, où s'entassaient les sous récoltés par une nuée de quêteurs et quêteuses ; le Char de l'Horlogerie ; un groupe hongrois très réussi avec sa roulotte ; le Char de l'U.S.D. très bien aménagé ; le Char de l'Harmonie, figurant un Kiosque et transportant les musiciens qui se faisaient entendre dans des morceaux entraînants ; le Char oriental d'un goût exquis, de M. Arnoud ; le Char des émigrants ; le Char du bal toulonnais, très bien décoré, et sur lequel tournoyaient de gracieux couples d'enfants ; le Char à Zizi, finement aménagé.
Enfin le cortège se terminait par le très beau char de la ville, représentée par une gracieuse personne. Sur les gradins étaient placés des membres de chaque société avec leurs drapeaux et leurs bannières et des enfants des écoles, puis, sur la plate-forme, deux cantinières servant des friandises aux enfants.
Rarement nous avons vu dans notre ville fête mieux réussie.
Le soir à neuf heures, un grand bal paré et masqué, où la foule se pressait, a terminé cette journée de bienfaisance.

Dole - Cavalcade 21 mars 1909 - Char de la Société de gymnastique — Char de la musique, Kiosque
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30 juin 1910 — L'Harmonie doloise en concert sur le Cours Saint-Mauris
— L'Harmonie doloise donnera un concert sur le Cours Saint-Mauris, le jeudi 30 juin, à 8 heures et demie du soir. En voici le Programme : Fives-Lille, allegro (Sellenick) — Ouverture de Concert (Giraud) — Marguerite, valse (Carl's-Faust) — Les Puritains, quatuor et polonaise (Bellini) — Marche sur des airs populaires (Benoist).

Dole - Calvalcade 17 mars 1912 : Chanteurs des rues — Char de Sa Majesté Carnaval 1er
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Vendredi 12 juin 1914 — Un des derniers concerts de l'Harmonie doloise avant le conflit.
— Nos sociétés musicales ont donné vendredi soir, sur le Cours Saint-Mauris, le concert qui, en raison du mauvais temps, n'avait pu avoir lieu vendredi dernier.
L'Harmonie doloise, sous la baguette de son nouveau chef M. Renard, se fit entendre dans l'exécution de deux morceaux : Nelly, marche triomphale, de Benoist, et Poète et Paysan, ouverture de Suppé.
L'exécution particulièrement brillante de cette dernière oeuvre musicale souleva les applaudissements répétés et prolongés des nombreux auditeurs. Sur l'insistance du public, les excellents musiciens reprirent la finale de ce morceau. Ce fut en somme un beau succès pour le distingué directeur et pour notre belle phalange artistique.
L'Orphéon, sous la direction de son excellent chef, M. Francis Royer, est toujours écouté avec un plaisir marqué, et les applaudissements crépitèrent aussi très nombreux après l'audition de deux choeurs dans lesquels la justesse et l'homogénéité des voix furent très appréciées.
Enfin, notre société Philharmonique, dirigée également avec talent par M. Francis Royer, a recueilli aussi un beau succès dans l'exécution impeccable d'une fantaisie de Donizetti : la Fille du Régiment.

voir ici, Fête de la musique à Dole, juin 2015. et ici.
voir ici, Festival Cliques et fanfares à Dole, mai 2015. et ici.

Formations musicales actives à Dole en 1909 :
Les Enfants du Jura (chorale), créée en 1848, président Girardier, direction Royer, 65 exécutants ;
Société Philharmonique, président Barillot, 30 exécutants.
Harmonie Doloise, créée en 1867, direction Varraud, 55 exécutants ;
(10 Juillet 1893. M. Domergue, chef de l'Harmonie doloise, récemment promu officier d'Académie, sera remplacé, à la fin du mois, à la tête de cette remarquable Société, par M. Müller, actuellement chef de musique du 29e de ligne à Autun.)

(1) Pourquoi sept années ont-elles été nécessaires pour rendre hommage à l'enfant de Dole ? La raison en est simple : le Conseil général du Jura, ne voulant pas mettre la main à la poche, va solliciter tous les Conseils généraux de France et de Navarre afin d'obtenir les subsides nécessaires à l'édification du monument Pasteur. Afin de s'assurer d'être "entendu", il va même jusqu'à envoyer des télégrammes à tous ces éventuels souscripteurs.
Le conseil du Gard répond en avril 1896 qu'il n'a pas attendu le Jura et a déjà subventionné un monument Pasteur dans son propre fief, à Alais — la Gironde, quant à elle, refuse catégoriquement, en raison de trois demandes qui lui sont arrivées en même temps pour une statue Pasteur : une de Seine et Marne, une du Jura et une troisième de Paris : trop c'est trop — le Conseil du Loir et Cher se fend de 100 francs le 14 avril 1896 — l'Eure et la Haute-Marne font de même — la Savoie rejette la demande de Seine et Marne et offre 100 francs à Dole — l'Ain, grand seigneur, allonge 500 francs — le Morbihan donne 300 francs que Dole et Arbois doivent se partager au mieux, selon leurs deux projets distincts — l'Eure et Loir, tout comme le Jura, rejette, en précisant que Chartres a devancé Dole pour rendre hommage à l'illustre savant...
Au final, la souscription pour le monument à Pasteur va devenir internationale afin d'aboutir, et durera de ce fait, près de cinq ans.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

DOMBASLE-SUR-MEURTHE - Le Jardin du Casino et le Kiosque
(MEURTHE ET MOSELLE)
Pour ceux qui ne connaissent pas bien Dombasle-sur-Meurthe — j'en faisais partie il y a peu — la légende de notre carte pourrait laisser supposer qu'à l'intérieur du Casino visible à droite, après être entré en montrant patte blanche, vous traversez des salons feutrés pour atteindre des salles où tournent les roulettes et où les jetons et les cartes entremêlés sont ratissés par des croupiers attentifs sous les regards suspicieux de quelques responsables physionomistes... Eh bien, il n'en est rien ! En fait de Croupier, il semble bien qu'aucun n'y ait jamais mis les pieds et qu'aucune des personnes ayant fréquenté cet établissement n'y ait laissé de plumes.
Le Casino de Dombasle correspond exactement à la première acception du terme, celle que, seul, donne notre ami Littré :
un lieu de réunion pour lire, causer, danser et jouer.

Mais revenons tout d'abord sur les lieux, un siècle et demi avant. Le 7 septembre 1753, un Arrêt du Conseil du duc de Lorraine Stanislas Leszczynski — j'adore écrire ce nom ! — transfère le Relais de Poste aux Chevaux de Saint-Nicolas de Port à Dombasle-sur-Meurthe, précisément à l'emplacement où se situe le Casino ci-dessus.
A compter de 1793, date de mise en service des Malles-Poste, le Relais de Dombasle se trouve très bien placé :
l'itinéraire principal de Paris à Strasbourg passe par Châlons, Nancy et Dombasle. Dombasle se trouve être le 18e relais en partant de Paris et le 11e en venant de Strasbourg.
Au 1er janvier 1828, le prix de la course est fixé à 1 fr. 50 centimes par cheval et par poste, et à 75 centimes pour les guides. Les postillons qui sont seuls habilités à conduire les chevaux de poste, doivent avoir 16 ans et ont l'interdiction d'
insulter les courriers.
L'ensemble du parcours Paris-Strasbourg est de 60 postes ¾, soit 121 lieues ½ (1 poste équivaut à 2 lieues, soit 9 km). Le trajet total atteint plus de 45 heures, sachant qu'un poste est parcouru en moyenne en 46 minutes.
De Nancy à Phalsbourg en passant par Dombasle, la distance totale est de 12 postes ¼ ; de Nancy à Dombasle, 2 postes ; de Dombasle à Lunéville, 1 poste ½.
Les Malles-Postes qui transportent du courrier mais également des passagers, partent de Paris et de Strasbourg tous les mardi, jeudi et samedi. Les auberges de Dombasle-sur-Meurthe vont profiter ainsi de l'aubaine et faire de fructueuses affaires...

Le dernier Maître de Poste quitte ses fonctions en 1871. Le Relais des Postes est acheté en 1872 par la société Solvay qui, précisément, vient de commencer à s'investir à Dombasle-sur-Meurthe. Fondée en 1863 à Couillet en Belgique par Ernest Solvay (1838-1922), la société Solvay et Cie va prendre à Dombasle une expansion considérable. Productrice de soude et de ses produits dérivés, elle va embaucher jusqu'à 1.600 salariés, la population de Dombasle passant de 1.517 habitants en 1872 à 5.206 en 1896.
Pratiquant des méthodes sociales et paternalistes, Solvay va bichonner son personnel : construction de cités ouvrières dès 1874 — en 1904, alors que les employés et contremaîtres sont logés gratuitement, les ouvriers paient entre 10 et 15 francs par mois selon le type de logement ! —, création d'une Société de gymnastique, d'une Société de tir, d'une bibliothèque et d'une école ménagère, de jardins ouvriers ; plus tard, seront institués un régime de pensions de retraites, la journée de 8 heures et les congés payés.
En 1878, est créée la Société philharmonique des Usines Solvay qui comptera régulièrement plus de 70 à 80 musiciens.

Le Relais de poste acquis en 1872 par Solvay est tout d'abord utilisé à usage de ferme. C'est en 1892 qu'il est remplacé par la construction du
Casino Solvay ayant pour vocation d’organiser des manifestations pour le personnel de l’usine ; il servira de salle des Fêtes organisant concerts, spectacles, séances de gymnastique, conférences, réunions, réceptions et banquets... Donc, pas de croupiers, pas de grecs ! Devant ce casino, un parc-jardin est aménagé, fermé au public par une grille, mais accessible et à disposition du personnel logeant dans la cité.
La même année 1892 voit l'édification, à gauche du Casino, d'un Kiosque à musique d'un aspect unique : de forme hexagonale, il est fermé sur 3 côtés. La Société philharmonique des Usines Solvay y donne ses représentations très fréquemment et, en cas de mauvais temps, a la possibilité de se replier à l'intérieur du Casino tout en rapatriant son public.
Le Casino, le jardin et le kiosque se situent aujourd'hui rue Gabriel Péri, anciennement Route Nationale. Ils sont la propriété de Solvay. Des fêtes et concerts y sont donnés ponctuellement.
Kiosque toujours en place.

voir ici, Le Kiosque à musique du Casino de Dombasle-sur-Meurthe, aujourd'hui. Ici. et ici.
Casino et son Jardin aujourd'hui.

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publié par JeanMarc Ven 27 Mai 2016 14:05

7 novembre 1893 — La philharmonique des usines Solvay en concert devant le Casino, Route Nationale
— Dombasle. Dimanche, à trois heures après-midi, la société philharmonique des usines Solvay et Cie a donné un concert sur la Route Nationale. Les morceaux choisis étaient : Marche militaire, de Schubert ; ouverture de Poète et Paysan, de Suppé ; Dernier amour (Czardas), de Gung'l ; Martha, fantaisie, de Flotow ; la Dame de coeur, polka, de Farbach.
L'exécution en a été parfaite. Une foule nombreuse témoignait sa satisfaction par des applaudissements répétés. Les progrès réalisés sont considérables.

13 janvier 1895 — Concert de la Philharmonique, Salle des fêtes du Casino
— Société philharmonique des usines Solvay et Cie. Voici le programme du concert qui sera donné le dimanche 13 janvier 1895, à trois heures de l'après-midi, à la salle des fêtes du Casino : 1. Ballet de Giselle (Adam) ; 2. Prélude, chanson, quatuor de Rigoletto (Verdi) ; 3. Airs de danse dans le style ancien composés pour le Roi s'amuse (V. Hugo) ; a) Gaillarde, b) Pavane, c) Scène du bouquet, d) Lesquercarde, e) Madrigal, f) Passepied-Final (L. Delibes) ; 4. Grand air de basse du Chalet (Adam) ; 5. Le Colibri, polka pour petite flûte (Sellenick).

14 juillet 1895 — La Société philharmonique de Solvay en concert sur le Kiosque à musique du Casino
— Voici le programme que la Société philharmonique des usines Solvay et Cie donnera le 14 juillet 1895, à huit heures du soir, au kiosque du Casino : 1. Ouverture de la Sirène (Auber) ; 2. Philémon et Baucis, mosaïque (Gounod) ; 3. Dernier amour, czardas (Gung'l) ; 4. Allegretto et menuet de la symphonie (Haydn) ; 5. La Dame de coeur, polka (Fahrbach) ; 6. La Marseillaise.

12 juillet 1896 — Fête de gymnastique au Casino Solvay, accompagnée par la Société philharmonique.
— Une fête de gymnastique sera donnée mardi au Casino de l'usine Solvay, avec le concours de la Société philharmonique.
Première partie. — 1. Défilé de la société (Le Père La Victoire). - 2 Leçons de boxe. - 3. Pas redoublé (fragment). - 4. Travail artistique au trapèze double. 5. - Pas redoublé (fragment). - 6. Mouvements d'ensemble avec musique (pupilles). — 7. Hymne russe.
Deuxième partie. - 1. Travail aux appareils (valse). - 2. Leçons et assaut de boxe. - 3. Pas redoublé (fragment). -4. Sauts (adultes et pupilles). - 5. Pas redoublé (fragment). - 6 Carrousel (Le Postillon, avec musique). - 7. Pas redoublé (fragment). - 8. Pyramides. - 9. Marseillaise.

17 juin 1900 Concerts et distractions, mais pas que cela au Casino
— Dimanche prochain 17 juin, à trois heures de l'après-midi, au Casino des usines Solvay et Cie, M. Bichat, doyen de la Faculté des sciences de Nancy, fera une conférence sur l'air liquide.
Extrait du compte rendu de cette conférence
Les applaudissements n'ont pas été ménagés à l'éminent doyen qui, pendant près de deux heures, a tenu l'auditoire sous le charme de sa parole. L'auditoire s'est vivement intéressé aux savantes explications de M. Bichat, présentées sous une forme familière et humoristique qui les rendait aussi attrayantes qu'instructives.

Quelques uns des très nombreux concerts donnés par la Philharmonique sur le Kiosque ou au Casino
13 juin 1897 — La Société philharmonique des usines de Solvay et Cie donnera un concert le dimanche 13 juin 1897, à huit heures du soir, au Casino. Programme : — 1. Ouverture de la Sirène (Auber). — 2. Fantaisie sur le Cheval de bronze (Auber). — 3. Valse et choeur de Faust (Gounod). — 4. Sélection sur Carmen (Bizet). — 5. Polka des cavaliers (Holzhaus).
14 juillet 1902 — Voici le programme du concert qui sera donné par la Société philharmonique des usines Solvay et Cie, le 14 juillet 1902, à 8 h. ½ du soir, au Casino : — 1. Marche des Boers (Leclercq) ; 2. Ouverure de Madelon (Bazin) ; 3. Sérénade joyeuse (Dell'Acqua) ; 4. Orphée aux enfers, fantaisie (Offenbach) ; 5. La Chanson des Nids, polka pour clarinette et saxophone (Buot) : 6. La Marseillaise.
24 août 1902 — Société philharmonique des Usines Solvay et Cie. Concert du dimanche 24 août 1902, à 8 heures du soir, au Casino, Programme : — 1. La bannière de la victoire, marche (V. Blon) ; 2. Andante et finale de la première symphonie (Beethoven) ; 3. Mosaïque sur l'Africaine (Meyerbeer) ; 4. Ballet Egyptien (A. Luigiui) ; 5. Mazurka du ballet de la Source (Léo Délibes).
29 mai 1904 — Société philharmonique des usines Solvay et Cie. Concert du dimanche 29 mai, à quatre heures, au Casino. Programme : — 1. Marche aux flambeaux n° 4 (Meyerbeer). — 2. Ouverture de Cavalerie légère (F. de Suppé). — 3. Le Cauchemar de Pierrot, pantomime (P. André). — 4. Le Domino noir, mosaïque (Auber). — 5. Ballet du Diable à quatre (Adam).
25 octobre 1908 — Société philharmonique des usines Solvay et Cie à Dombasle. Concert du dimanche 25 octobre, à 3 heures, au Casino : — 1. Marche du Couronnement (Tschaïkowsky). — 2. Ouverture de Si j'étais roi (Adam). — 3. Sélection sur Hérodiade (Massenet).— 4. Sélection sur Mireille (Gounod). — 5. Fine Lame, polka pour piston (Stoupan).
16 mai 1909 — Société philharmonique des usines Solvay et Cie. Concert du dimanche 16 mai 1909, à trois heures et demie du soir, au Casino : — 1. Musique pour la fête fédérale de gymnastique (L. Boyer). ; 2. Ouverture de la Muette de Portici (Auber). ; 3. Le Cantique des Cantiques : a.) La rencontre ; b) A l'aube ; c) L'époux (R. de Boisdeffre). ; 4. Fantaisie pour petite clarinette (Douard). ; 5. Marche de l'Emir (A. Luigini).

7 juin 1903 — Fête des Vétérans de 1870-1871. Remise du Drapeau au Kiosque du Casino
— La fête de la remise du drapeau aura lieu le dimanche 7 juin 1903, avec le concours de la société philharmonique et de la société de gymnastique des usines Solvay el Cie, ainsi que des deux compagnies de sapeurs-pompiers. Programme :
A 9 heures un quart du matin, réunion place de la Gare, des membres de la section de Dombasle et des diverses sociétés prenant part à la fête. — A 9 heures et demie, réception en gare de Dombasle des autorités et délégations invitées. — A 10 heures, défilé de la gare au Casino. — A 10 heures un quart, remise solennelle du drapeau à la 1742e section, au kiosque du Casino. — A 10 heures ½, vin d'honneur offert aux invités dans une des salles de la mairie. — A 11 heures, service à la mémoire des soldats morts pour la patrie en 1870-1871 et des membres décédés de la section, en l'église de Dombasle, qui sera décorée pour la circonstance. — A midi, grand défilé rue de Lorraine, rue Carnot, place Solvay et rue Nationale. — A midi ½, banquet par souscription dans la grande salle des fêtes du Casino. — A 3 heures ½, fête de gymnastique, avec le concours de la musique au parc du Casino.

Dombasle sur meurthe - Casino — Pont du Sânon, Casino et Kiosque à musique
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13 et 14 juillet 1904 — La fête nationale à Dombasle. Gymnastique et musique au Casino
— Mercredi 13 juillet. — Le soir, illumination et pavoisement des édifices publics. — A 7 heures, salves d'artillerie, sonnerie des cloches. — 8 heures ½, retraite aux flambeaux, par la Société philharmonique de l'usine Solvay, la Société de gymnastique, les sapeurs-pompiers de la ville et de l'usine.
Itinéraire : Départ du Casino, rue Nationale jusqu'à la place Solvay. — Retour : rue Carnot, rue Jules-Ferry, rue des Ecoles, rue Mathieu-de-Dombasle, rue de Laval et rue du Moulin ; dislocation au Casino.
— Jeudi 14 juillet. 6 heures du matin : Salves d'artillerie, sonnerie des cloches, distribution de secours aux indigents. — 9 heures ½ : Manoeuvre des pompes à incendie ; défilé des compagnies de la ville et de l'usine, départ de la mairie, manoeuvre sur la place Solvay — 3 heures du soir : fête de gymnastique au Casino, avec le concours de la Société philharmonique. — 8 heures: Illumination des édifices publics — A 8 heures et demie du soir : Concert par la Société philharmonique, fête vénitienne et feu d'artifice dans le port du canal. — Bals populaires.

26/6/1905 — Les Vétérans de Dombasle ont élu domicile au Casino pour toutes leurs festivités.
— Dimanche, la 1742e section des vétérans de Dombasle, a célébré sa fête avec l'ordre, la discipline, la cordialité qui caractérisent ces belles cérémonies patriotiques. A 9 heures, a eu lieu la prise du drapeau de la section de Dombasle. chez le dévoué président, M. Victor Bourgeois.
A 9 heures ½, réunion à la gare de Dombasle et réception des invités.
A 10 heures, le cortège est parti de la place de la Gare. Il était précédé de l'excellente philharmonique des usines Solvay, si bien dirigée par M. Lahoussaye, et des clairons de la société de gymnastique.

Le vin d'honneur. — A 10 h. 1/2, a été servi un vin d'honneur offert dans une salle de la mairie aux invités et, aux membres de la section de Dombasle.
Au cimetière. On s'est ensuite rendu au cimetière où une palme a été déposée sur le monument du « Souvenir français ».
La messe. — Après cette touchante cérémonie, le cortège s'est reformé et s'est rendu à l'église de Dombasle. où a été célébré, à 11 heures ½, un service solennel à la mémoire des vétérans et des anciens combattants de 1870-71. L'église, était abondamment décorée de drapeaux tricolores.
Le banquet. — A la sortie de la messe, une pluie diluvienne est survenue. On a fait contre cette averse bon coeur et gibus inondés, redingotes trempées, on a gagné tant bien que mal la grande salle du Casino Solvay où était servi un plantureux banquet. Le menu, servi par les soins de la maison Brocard, de Dombasle, réunit tous les suffrages. M. Gérard, président de la Fédération des vétérans de Meurthe-et-Moselle, présidait, ayant à ses côtés MM, Bourgeois, président de la section de Dombasle ; Boulvain, directeur des usines Solvay à Dombasle; Parisot, président de Rosières, etc...
Les toasts. — Le banquet, fort bien servi, fut charmant de cordialité et de saine bonne humeur.
A l'heure des toasts, M. Henrion se leva le premier et remercia M. Boulvain d'avoir bien voulu donner la salle du Casino pour cette belle fête patriotique.
La fête a été close par un concert improvisé dans lequel notamment MM. Charles Dumont, Blanchard el Boury, Touillot, Zemph se sont fait applaudir comme ils le méritaient.

Quelques concerts de la Philharmonique de Solvay avant que le conflit de 1914 ne vienne décimer ses rangs.
14 juillet 1910 — Concert de la Société philharmonique des Usines Solvay et Cie du 14 juillet à huit heures du soir, au Casino : — 1. Marche Polonaise (Wettge). — 2. Ouverture du Domino Noir (Auber). — 3. Carnaval (suite d'orchestre) (E. Guiraud). — 4. Aimer et Souffrir, valse (B. Trespaillé). — 5. Polka des Clowns (Allier). — 6. Marseillaise. Le chef de musique, A. Lahoussay.
14 juillet 1911 — Société philharmonique des Usines Solvay et Cie. Programme du 14 juillet 1911, à huit heures et demie du soir, au Casino : — 1. Marche militaire (Garcia). — 2. Ouverture des Noces de Jeannette (V. Massé). — 3. Ballet de Coppélia (Léo Delibes) : a) Valse de la Poupée ; b) Czardas. — 4. Ballet de Coppélia (Léo Delibes) : a) Entr'acte et Valse ; b) Prélude et Mazurka. — 5. Parade Hongroise (P. Lacombe). — 6. La Marseillaise. Le chef de musique : A. Lahoussay.
7 janvier 1912 — Société philharmonique des Usines Solvay et Cie. Programme du dimanche 7 janvier 1912, à 4 heures, au Casino : — 1. Ouverture de Cavalerie légère (F. de Suppé). — 2. Les Pantins de Violette, fantaisie (Adam — 3. Airs de danse pour la Roi S'amuse : 1. Gaillarde ; 2. Pavane : 3. Scène du Bouquet ; 4. Lesquercarde ; 5, Madrigal ; 6. Passepied ; 7. Final (Léo Delibes). — 4. Ballet du Diable à quatre (Adam). — 5. Les Mille et une nuits, suite de valses (J. Strauss).
24 août 1913 — Société philharmonique des usines Solvay et Cie. — Concert du dimanche 24 août 1913, à 8 heures du soir, au Casino.
Programme. — 1. Marche héroïque de Jeanne d'Arc (Th. Dubois). — 2. Ouverture d'Obéron (C.-M. de Weber). — 3. Sélection sur l'Etoile du Nord (Meyerbeer). — 4. A) Rigodon (R. Herfûrth ; B) Souvenir de Hapsal (Tchaïkowsky). — 5. Danses des jeunes gens, suite de valses (J. Strauss)

13/6/1914 — Société philharmonique des usines Solvay et Cie. — Concert au dimanche 14 juin 1914, à 3 heures ½, au Casino. Programme :
— 1. Ballet de Laïs (Marc Delmas). — 2. Marche troyenne (Berlioz). — 3. a) sérénade, b) passepied (E. Gillet). — 4. Fantaisie sur la Mascotte (Audran). — 5. Ouverture de Prométhée (Beethoven).
Le chef de musique : A. Lahoussay.


5 juillet 1914 — La fête des vétérans à Dombasle. Concert de la Philharmonique dans le Parc du Casino
— Comme nous l'avons déjà annoncé, la fête de la Fédération des sections de vétérans de Meurthe-et-Moselle aura lieu à Dombasle le 5 juillet.
Nombreuses sont les diverses sections ayant répondu, et Dombasle se prépare à recevoir magnifiquement les hôtes qui viendront ce jour-là ; tout fait prévoir un succès en faveur de cette belle société.
Voici ci-dessous le programme du concert qui sera donné après le grand banquet, à 3 heures du soir, par la Société philharmonique des usines Solvay, dans le parc du Casino :
1. Le Tournoi, marche triomphale, de E. Jonas. — 2. Ouverture de la Flûte enchantée, de Mozart. — 3. A) Dans la forêt, B) Babillage, de Gillet. — 4. Sélection sur la Fille du régiment, de Donizetti. — 5. Le verre en main, polka, de Farnbach.


Dombasle-sur-Meurthe - Trompettes lorraines en 1910 — Harmonie Jeanne d'Arc
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11 novembre 1928 — Fête de l'Armistice. La section des anciens combattants au Casino. Grand concert apprécié.
— Comme les années précédentes, la Section locale des Anciens combattants et mutilés de Meurthe-et-Moselle fêtera le 10e anniversaire de l'Armistice.
Voici le programme de cette fête placée sous la présidence d'honneur de M. le Maire et le patronage de la municipalité :
9 h. ¾, messe solennelle avec le concours de l'harmonie Jeanne d'Arc. — 11 heures, devant la mairie, formation du cortège pour se rendre aux Monuments de 1870-71 et 1914-18, pour y déposer la palme du souvenir. — 11 h. ¾, salle de l'ancienne mairie, vin d'honneur (en réunion amicale). — 15 heures, Salle du Casino Solvay, concert public avec le concours de la Société philharmonique de Dombasle et un groupe d'amateurs.
Nota. - Les membres de la Section qui désirent prendre part au vin d'honneur sont priés de se faire inscrire, dès à présent, auprès des membres du comité (prix 3 fr.).

Compte rendu du concert au casino
— Vers 15 heures, la salle du Casino Solvay était trop petite pour recevoir le nombreux public qui venait assister au concert. Que dire de ce concert ? la partie musicale fut particulièrement brillante, la Société philarmonique de Dombasle, toujours dévouée à toutes les oeuvres sociales, exécuta, avec son brio habituel, de magnifiques morceaux de son répertoire qui firent applaudir la sûreté de direction de son distingué chef, M. Léon Martin, et valurent à la vaillante phalange d'artistes de vigoureux applaudissements.
Que dire des artistes en particulier. Tous méritent. dans l'ensemble, des éloges parce qu'aucun d'eux ne connut la médiocrité. L'assistance ne ménagea pas ses applaudissements à la toute mignonne Mlle Lartisant qui chanta d'une façon plus que parfaite la Chanson du Berger et « Ma petite poupée chérie » ; puis, nous eûmes à admirer le célèbre « Faustino » qui, dans son Répertoire de prestidigitateur, présenta de mystérieuses apparitions, d'étonnantes disparitions et des transmissions de la plus haute dextérité.
Mlle Mandleur, premier prix de chant du Conservatoire de Nancy, triompha dans la Légende des petits rubans et dans la Prière de la Tosca, qui lui valurent un véritable succès, ce qui dut lui faire comprendre en quelle estime le public la tenait, elle fut chaleureusement ovationnée, bissée et c'était justice.
Gros succès également pour le populaire comique Paul Martin qui, par ses réparties et chansons, sut dérider les visages les plus moroses.
Au cours du concert, une quête fut faite par de gracieuses demoiselles, accompagnées de charmants cavaliers.
Pour terminer ce charmant concert, la Société philharmonique exécuta la Marseillaise, écoutée debout par toute l'assistance.

(1) Plusieurs ordonnances du Duc de Lorraine concernant la réglementation des Relais de postes à chevaux sont d'ailleurs promulguées au XVIIIe siècle :
— Les Maîtres de Postes son exempts du travail aux Ponts et Chaussées. Ordonnance 10 Avril 1728.
— Défenses de charger des Malles ou Coffres au devant des Chaises. Ordonnance 22 Février 1754.
— Les Domestiques, allant en avant, sont tenus de s'arrêter à la première Poste jusqu'à l'arrivée du Maître. Défenses de frapper les Chevaux & faire violence aux Maîtres de Postes, soit pour le paiement, soit en exigeant la conduite pour la traverse au delà des distances, ou à dessein de passer la première Poste sans relayer. La Maréchaussée doit main-forte dans les cas de violence. Elle doit arrêter les Postillons qui courent au retour, les emprisonner, et reconduire les Chevaux à la Poste ; le Prévôt ou les Officiers doivent faire justice sur les justes plaintes des Postillons. Ordonnance 22 Mai 1754.

voir ici, Concert au Kiosque à musique de Dombasle-sur-Meurthe en juin 2014. Ici. et ici.
Concert en juin 2015.

L'Harmonie des Usines Solvay et Cie (société philharmonique), créée en 1878, est, en 1909, présidée par M. Gonod, ingénieur des arts et manufactures, et dirigée par le chef A. Lahoussay ; elle compte 80 exécutants.
Les Trompettes Lorraines (anciennement Groupe Jeanne d'Arc), fondées en 1909. Deviendront l'Harmonie Jeanne d'Arc.
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Re: Kiosques à Musique

DOMPIERRE-SUR-BESBRE - L'Église et la Place
(ALLIER)
Sur la Place de Dompierre-sur-Besbre, l'église Saint-Pierre et Saint Paul et son cimetière existent dès avant le XVIIe siècle. Le curé y est nommé par le curé-prieur de Saligny-sur-Roudon, celui-ci ayant conservé son titre et ses fonctions malgré la disparition du prieuré au XVe siècle.
Sur cette même Place, une maison de Justice est construite au début du XVIIe siècle.
Les cimetières de centre-ville ayant vocation à disparaître, le Conseil municipal entérine sa suppression en 1820. Sa translation se déroule de 1820 à 1831 : les futures inhumations auront lieu sur le domaine des Patoux.
En 1872, c'est au tour de l'église Saint-Pierre et Saint-Paul d'être rasée. Elle a été remplacée au préalable, en 1870, par la nouvelle église dédiée à Saint-Joseph, édifiée sur les plans du prêtre-architecte Joseph Pougnet (1829-1892), construite en vis-à vis de l'ancienne. L'abbé Pougnet n'en est pas à son premier édifice : il a conçu pas loin de 50 monuments religieux. Une des cloches de l'ancienne église va être récupérée et installée dans le clocher de la nouvelle.
En 1864, les foires de Dompierre-sur-Besbre sont nombreuses et réputées, les dates en sont fixées aux 21 janvier, 22 février, 26 mars, tous les mercredis de mai, 30 juin, 1er et 25 août, 16 novembre et 3 décembre.
Un marché hebdomadaire se déroule sur le parvis de l'Eglise Saint Joseph.
Le 29 juin, et pendant trois jours, la fête patronale de Saint-Pierre attire de nombreux forains avec leur attractions et jeux divers. Concerts, retraites aux flambeaux et feux d'artifice animent la ville pendant ces fêtes.

Plan de 1842 de Dompierre-sur-Besbre.
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La Fanfare Les Enfants de la Besbre est fondée à Dompierre le 15 août 1869. Avant que d'avoir un Kiosque à musique à disposition, elle donne ses concerts sur les places de Dompierre-sur-Besbre, mais également dans les villes avoisinantes.
En 1885, la Fanfare a maille à partir avec le maire de la commune de Jaligny-sur-Besbre. Ce dernier n'a rien trouvé de mieux que d'exiger de notre Fanfare qu'elle joue à chacune de ses sorties, et notamment le jour de la fête Nationale, la
Marseillaise ou le Chant du départ.
Celle-ci ayant refusé d'obtempérer, le fameux maire de Jaligny publie un arrêté le 24 août 1885, interdisant purement et simplement à la Fanfare de Dompierre-sur-Besbre, de se produire sur sa commune.
Bourgeois, le Chef de la musique Dompierroise, et ses comparses, ne vont, bien entendu, pas en rester là ! Le 15 août 1886, ils viennent donner du clairon sur la Place Jalignoise. Le Maire fait intervenir immédiatement
sa gendarmerie ; le 9 octobre 1886, le juge de police du canton de Jaligny relaxe la Fanfare au juste motif qu'elle n'a, à aucun moment, troublé l'ordre et la tranquillité publique.
Le dénommé Pierre Bourachot, maire de Jaligny, est un teigneux : il ira jusqu'à la Cour de Cassation pour exiger son
Chant du Départ ou sa Marseillaise. De même que le tribunal de police, la Cassation du 19 février 1887, déboute Bourachot au motif d'excès de pouvoir.(1)

En 1903, sur l'emplacement de l'ancienne église Saint-Pierre et Saint-Paul, est édifié un Kiosque à musique hexagonal, avec ses colonnes en fonte, sa balustrade en fer forgé, sa toiture zinguée et son soubassement de pierre. La place va être appelée tout naturellement Place du Kiosque.
Au tout début des années 1960, la municipalité fait raser le Kiosque à musique, et y fait installer à sa place un massif de fleurs entouré d'une bordure bétonnée à forme hexagonale, rappelant celle du kiosque.
Aujourd'hui, le massif de fleurs à disparu, laissant la place à un bassin, toujours hexagonal, avec quelques effets d'eau.
Kiosque supprimé.


voir Ici, Eglise de Dompierre sur Besbre et Kiosque à musique supplanté par un Bassin hexagonal, aujourd'hui.
Fête de Saint Pierre sur le parvis de l'église en 2007.
Parade à Dompierre sur Besbre, lors de la fête de la Saint-Pierre.

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publié par JeanMarc Mar 31 Mai 2016 08:30

8 juin 1902 — Les Vétérans de la guerre 1870-1871 en virée à Dompierre. La Fanfare sur le Kiosque à musique
— Dimanche 8 juin 1902, à Dompierre-Sur-Besbre, a eu lieu la remise officielle du drapeau de la 483e section, sous la présidence de M. le commandant Roth, délégué par M. le ministre de la guerre.
A huit heures du matin, la section, dans son ensemble, avait assisté à une messe célébrée en l'honneur des soldats morts pour la patrie.
Pour la circonstance, la place de l'Eglise avait été superbement décorée et pavoisée. Au-dessous du kiosque de la musique, une estrade avait été aménagée, ornée de verdure, de drapeaux et trophées.
La fanfare de Dompierre, la subdivision des sapeurs-pompiers, la brigade de gendarmerie et les délégués des sections voisines de Moulins et de Neuilly-le-Réal, avec leurs drapeaux, apportèrent leur concours.
Après les présentations d'usage la fanfare de Dompierre vient occuper le kiosque et, pendant qu'elle exécute un pas redoublé, montent sur l'estrade conduits par le président de la 483e section, le représentant du ministre de la guerre, le délégué du Conseil général de Paris de la Société des Vétérans, chargé de la remise du drapeau ; le représentant de la municipalité, les délégués des sections voisines précédés de leur drapeau. Au pied, s'alignent à gauche les vétérans et sociétaires de la 483e section, à droite, les sapeurs-pompiers de Dompierre, le cadre est fermé par la gendarmerie.
Une foule considérable est massée sur la place.
M. Cimetière, président de la Section de Moulins, délégué par le Conseil général de Paris, fait la remise du drapeau en prononçant un discours empreint du plus pur patriotisme.
La musique joue la Marseillaise et M. Ratinier, président, répond par une très patriotique allocution en déclarant que la 483e section restera toujours fidèle à la noble devise de la Société : Honneur, Patrie. Oublier !... Jamais.
Le drapeau est ensuite confié au camarade Defrance, survivant des cuirassiers de Reichshoffen.
Le cortège se forme alors et se rend à la salle du banquet où sont installés 120 couverts.
Pendant le repas, le président remercie chaleureusement toutes les personnes qui ont répondu à l'invitation de la section. Il termine en portant un toast à M. Loubet, président de la République, et à l'armée, toast salué par des applaudissements répétés. Un magnifique bal termine cette fête inoubliable pour la ville de Dompierre.

Dompierre sur Besbre - Le Marché place de l'église — Kiosque à musique
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(1) Jugement de la Cour de Cassation du 19 février 1887.
— Excède ses pouvoirs le maire qui prend contre une société musicale un arrêté qui n'a point en vue, pour lui interdire de jouer sur la place publique, le maintien de l'ordre ou de la tranquillité publique, mais qui se fonde seulement sur ce que cette société aurait refusé, le jour de la fête nationale, de jouer l'air de la Marseillaise ou tout autre air patriotique. sans que d'ailleurs il soit allégué ou même indiqué que, par ce refus, ladite Société ait pu causer le moindre désordre dans la commune. (Fanfare de la Besbre)
Arrêt de la Cour LA COUR : — Sur le moyen tiré de la violation de l'article 47-1, § 15, Code pénal et de l'arrêté du maire de Jaligny, en date du 24 août 1885, en ce que le juge de police du canton de Jaligny aurait refusé d'appliquer à une société musicale désignée sous le nom de Fanfare de la Besbre l'arrêté ci-dessus visé, qui interdisait à cette fanfare de jouer sur les lieux et places publics de la commune de Jaligny :
— Attendu que, par un arrêté en date du 24 août 1885, le maire de Jaligny a interdit à la société musicale la Fanfare de la Besbre de jouer sur les lieux et places publics de la commune ; que, contrairement à cette défense,
qui ne concernait que les membres de ladite société, la Fanfare de la Besbre s'est fait entendre le 15 août dernier sur la place publique de Jaligny, et que, traduite à raison de ce fait devant le tribunal de simple police, elle a été relaxée, par le jugement attaqué, des poursuites du ministère public ;
— Attendu que ce jugement de relaxe est fondé sur ce que l'arrêté du maire n'était pas obligatoire et n'avait pas été pris conformément aux dispositions de l'article 97 de la loi du 5 avril 1884, relatif à la police municipale ;
— Attendu, à cet égard, que des motifs et du dispositif de l'arrêté ci-dessus visé il résulte que le maire, en interdisant à la Fanfare de la Besbre de jouer sur les lieux et places publics, n'a relevé aucune circonstance se rattachant au maintien de l'ordre et de la tranquillité publique ; que l'arrêté dont s'agit, qui concerne exclusivement les sociétaires de la fanfare, est fondé seulement sur ce que cette société musicale aurait refusé, le jour de la fête nationale, de jouer l'air de la Marseillaise ou tout autre air patriotique, sans que d'ailleurs il soit allégué ou même indiqué que, par ce refus, la fanfare ait pu causer le moindre désordre dans la commune de Jaligny ;
— Attendu que, dans ces circonstances, le juge de police a fait une juste application de l'article 97 de la loi municipale du 5 avril 1884 et de l'article 471, § 15, Code pénal, en décidant que le maire de Jaligny avait excédé ses pouvoirs en prenant contre la société la Fanfare de la Besbre un arrêté qui n'avait nullement pour objet de maintenir ou de respecter l'ordre et la tranquillité publique dans ladite commune de Jaligny ; que c'est donc avec raison que Bourgeois et consorts, membres de ladite société, ont été relaxés des poursuites du ministère public ;
Rejette le pourvoi formé contre le jugement du tribunal de simple police de Jaligny, etc.

voir ici, Les Enfants de la Besbre de Dompierre en concert en 2007.
Ici en 2015.

Dompierre sur Besbre - Eglise et Kiosque vers 1960 — Massif de fleurs à la place du kiosque vers 1970
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Seule la Fanfare Les Enfants de la Besbre, présidée par Louis Merle, dirigée par Lageneste, à la tête de 23 musiciens, est active à Dompierre-sur-Besbre en 1909.
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Re: Kiosques à Musique

DOUAI - Place Carnot
(NORD)
Primitivement — nous sommes au XIIIe siècle —, une chapelle dédiée à Saint-Nicaise est édifiée sur l'emplacement de l'actuelle Place Carnot. En juin 1225, un certain Jacques Painmouillé offre le terrain, sur lequel est construite cette chapelle, à la collégiale Saint-Pierre. Le Chapitre de cette dernière fait bâtir, en ces lieux, l'Eglise Saint-Jacques, dédiée ainsi au saint patron du donateur. Une autre chapelle dévolue à Saint-Nicaise est alors construite rue du Mont-de-Piété, future rue de l'Université, chapelle qui sera démolie pour vétusté, par un arrêt du parlement du 5 février 1735.
Le 23 octobre 1630, le chapitre de St Pierre cède la cure de la paroisse de St Jacques à la congrégation des prêtres de l'oratoire de Saint Philippe Néri.
La Révolution sonne le glas de toutes les communautés religieuses, l'Eglise Saint-Jacques n'échappe pas à cette déferlante : après la suppression des congrégations, dont celle de l'Oratoire, le 18 août 1792, l'Eglise Saint-Jacques, saisie, est utilisée par l'artillerie pour y loger ses chevaux. Elle est ensuite affectée au stockage des grains par un arrêté du 27 avril 1794.
Le 12 juillet 1795, la cure de Saint-Jacques reprend l'exercice du culte de par la loi du 30 mai. Cependant, l'état de l'église ne permet plus aucun office... Le 2 octobre 1797, l'artillerie reprend à nouveau les lieux pour son usage, jusqu'à la promulgation de la loi du 24 mai 1798 qui autorise la vente de l'Eglise Saint-Jacques, aux fins de la raser pour y établir un marché sur son emplacement. L'acte est signé le 16 juin, et l'entreprise de démolition commence son oeuvre dès le 18 août, en abattant les deux marronniers séculaires qui ornaient le parvis. L'Eglise et son cimetière disparaissent à leur tour dans les mois qui suivent.


Plan de Douai en 1648
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Eglise Saint-Jacques et Collège Anglais, futurs Place Carnot et Caserne Durutte. (1648)
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En 1800, la place, à présent libre de tout monument, reçoit la visite du préfet Joubert qui pose, le 14 juillet, la première pierre de la Colonne Départementale, monument qui ne sera jamais achevé. La place va prendre successivement les noms de place de la Colonne Départementale, place des Victoires en 1801 et enfin place Saint-Jacques en 1803.
Un arrêté du maire du 15 novembre 1804 décide l'installation du marché aux légumes sur la place Saint-Jacques, les mardi et jeudis. Il se tenait précédemment rue de Bellain. Le 19 avril 1815, le maire modifie les jours de ce marché aux légumes : il aura lieu dorénavant les lundis, mercredis et vendredis sur la place de St Jacques, les mardis, jeudis et samedis sur la place Saint-Amé.

Douai, ville de garnisons, a compté plusieurs casernes, dont une nous intéresse plus particulièrement, puisque située sur la place Saint-Jacques : il s'agit de la caserne Durutte. Avant que d'être occupé par les divers régiments cantonnés à Douai, ce vaste bâtiment reconstruit en 1755 était la propriété du Collège Anglais, fondé vers 1568 par le cardinal William Allen, ayant pour objet de former des missionnaires catholiques chargés de diffuser la foi en Angleterre. En 1794, les Anglais sont expulsés, le Collège confisqué et transformé en hôpital militaire.
Le 17 septembre 1801, les Anglais récupèrent leur bien et, sur un projet du sous-préfet douaisien Amé-Thérèse Masclet (1760-1833), donnent à bail, le 27 décembre 1804, leurs locaux à l'usage d'une filature de coton,
mue à l'aide de machines à feu.(1)
En 1834, le bâtiment et le terrain sont rachetés par l'Etat qui, après quelques transformations, affecte l'ensemble à la caserne d'artillerie Durutte, nom donné en mémoire du Général Pierre François Durutte (1767-1827).

En 1835, la promenade Saint-Jacques est créée. Une allée centrale et deux allées latérales sont aménagées et plantées d'ormes et de marronniers ; des pelouses de verdure et quelques massifs de fleurs vont y être ajoutés à partir de 1852. Les fenêtres et l'entrée de la caserne Durutte donnant précisément sur cette promenade, les parades, concerts et défilés militaires vont se succéder à une fréquence élevée sur la place Saint-Jacques. Aussi, Jules Maurice (1808-1876), maire de Douai de 1852 à 1860, et son Conseil municipal décident-t-ils très tôt d'y faire édifier un Kiosque à musique.
Le 10 juillet 1859, à l'occasion de la grande Fête Communale de Gayant, célébrée à Douai tous les ans depuis 1530, le Kiosque à musique est inauguré sur la place-promenade Saint-Jacques. La musique du 13e Régiment d'artillerie va immédiatement faire vibrer les colonnes de fonte de ce kiosque octogonal. Celui-ci, bâti sur soubassement en pierre, est muni d'un garde-corps ouvragé en bois. Les piliers sont surmontés d'une toiture en zinc ornée d'un lambrequin sur son pourtour. Plusieurs becs de gaz assurent un éclairage lors des concerts nocturnes.
Chaque jeudi et dimanche, ainsi qu'à toutes les manifestations festives, la musique du 13e d'artillerie vient se faire applaudir sur le Kiosque. Elle est bien entendu relayée par les nombreuses fanfares, harmonies et chorales douaisiennes.
La promenade Saint-Jacques va être agrandie dans les années 1870, le long de la rue de Lewarde. La rue de Lewarde qui est perpendiculaire à la rue Saint-Jacques, longe la place éponyme, la caserne Durutte et rejoint les remparts de Douai ; elle s'est appelée rue Baillon, rue de la fausse Poterne, rue des Morts prolongée de la rue des Blancs Rosiers — au XVIIe siècle —, et rue du Point du Jour en première moitié du XIXe siècle.
Le 22 août 1894, la place Saint Jacques est rebaptisée Carnot, en hommage à Sadi Carnot (1837-1894).
Vers 1909, la sextuple allée d'ormes de la promenade Saint-Jacques est amputée d'une rangée, et il est même question de faucher le reste pour faire place à un Hôtel des Postes, mais le projet est abandonné.

Les Allemands envahissent Douai le 2 octobre 1914. Eux aussi, vont défiler, parader et donner aubades et concerts sur les places et sur le kiosque à musique. Mais les spectateurs douaisiens sont rares. Du 3 au 5 septembre 1918, près de quatorze mille douaisiens sont évacués par l'occupant, à pied et en wagons vers Somain, puis Mons et Bruxelles. Les Allemands, une fois les évacuations réalisées et avant de prendre la fuite, vont volontairement incendier, dynamiter et ruiner la ville. La Place Carnot n'est pas épargnée : le bâtiment mitoyen de la caserne Durutte, la vitrerie Paul Petit, est anéanti ; le Kiosque à musique situé en face disparaît... Le 17 octobre 1918, Douai est libéré par les Canadiens.


Douai - Caserne Durutte et vitrerie Paul Petit, Place Carnot, rue de Lewarde — Bâtiment Paul Petit détruit lors de la fuite allemande en 1918
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Un nouveau Kiosque à musique est reconstruit en 1924 sur la place Carnot. Son toit en zinc ne comporte plus de lambrequin, qui est passé de mode, mais il reste octogonal, avec des colonnes en fonte et une balustrade en fer peu ouvragée ; l'assise est bétonnée.
En 1927, le Conseil municipal décide de raser la caserne Durutte, afin de créer une voie plus rectiligne menant de la place Carnot à la gare de chemin de fer. La rue de la Station, future rue Georges Clémenceau, est ainsi prolongée jusqu'à la promenade Carnot. Les terrains non utilisés pour cette voie, récupérés sur la zone de la caserne sont mis en vente par les domaines le 11 avril 1927 : 46 lots à bâtir de 30 à 200 francs le m².

Douai - Caserne Durutte et Kiosque — Annonce du 25 mars 1927 pour vente des terrains Caserne Durutte le 11 avril 1927
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Lors du second conflit mondial, le quartier de la gare, la place Carnot, la place d'Armes succombent sous les bombes alliées et plus particulièrement le 11 août 1944 : 237 victimes.
Il semble que le Kiosque à musique ait été épargné, mais il sera tout de même rasé par les bull-dozers en 1970.
En 2007, afin de réinstaller un nouveau tramway — l'ancien, créé en 1896 ayant été supprimé en 1953 — la place Carnot est défoncée, mettant à jour les fondations de l'ancienne église Saint-Jacques et 1892 sépultures de l'ancien cimetière.
Pour l'anecdote, une fois rebouchée la place Carnot, le tout nouveau tramway ne fonctionnera que 4 ans de 2010 à 2014. Rien de grave, Douai est riche... de son passé !
Kiosque supprimé.

voir ici, Place Carnot de Douai sans kiosque aujourd'hui.

Visible à gauche, on voit l'entrée de la Caserne Durutte avec les 2 guérites des plantons, situées de part et d'autre de la porte.
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publié par JeanMarc Jeu 2 Juin 2016 12:42

10 au 17 juillet 1859 — Lors de la Fête de Gayant du 10 juillet 1859, a lieu l'inauguration du Kiosque à musique, mais également un Concours musical auquel participent un grand nombre de formations musicales du Nord.
11 juillet 1859 — Concert de la musique du 13e Régiment d'artillerie sur le nouveau Kiosque Saint-Jacques.
— La musique du 13e régiment d'artillerie ne se fera pas entendre le dimanche de la fête communale, afin de ne pas nuire au concert préparé au jardin du Nord ; mais elle exécutera divers morceaux sur le kiosque de la promenade dans la soirée du lundi 13 de huit heures à neuf heures et demie du soir. A cette occasion, le nouvel éclairage du kiosque sera inauguré.
Programme du concert qui aura lieu le lundi 11 juillet, de huit à neuf heures et demie, sur la place Saint-Jacques :
1° Ouverture de Sémiramis (Rossini). — 2° Mosaïque sur Ernani (Verdi). — 3° Motifs du Caïd (A. Thomas). — 4° Ouverture de Marie (Herold). — 5° Choeur et grand air de la Favorite (2e acte) (Donizetti). — 6° Un rêve. [Mazurka) (Coqterre).


— L'administration du chemin de fer du Nord nous communique la décision suivante:
Billets à prix réduits à l'occasion de la fête communale de Douai.
Par décision du comité en date du 1er juillet, il sera délivré â la gare de Paris, à l'occasion de la fête communale de Douai, des billets d'aller et retour à prix réduits.
Les prix fixés sont les suivants : 2e classe, 27 fr. 50. — 3e classe, 20 fr. 25, aller, et retour compris.
Ces billets seront valables au départ de Paris depuis le train n° 1 du 9 au 10 juillet, jusqu'au train n° 1 du 12 au 13 juillet, et au retour jusqu'au train n° 10 partant de Douai à 7 heures 10 matin le 15 juillet. Passé ce dernier délai, ces billets n'auront plus aucune valeur.
Ces billets ne seront reçus que dans les trains contenant des voitures de 2e et 3e classe.


17 juillet 1859 — Compte rendu de la Fête communale de Gayant. Inauguration du Kiosque à musique.
— Nous venons d'avoir notre semaine entière de plaisirs et de fête. Beaucoup d'étrangers sont venus nous visiter. Tout le monde s'est mis franchement à l'oeuvre de plaisir et de joie. Malgré les préoccupations et les événements du jour, la fête a été belle ; le ciel l'a favorisée à souhait. Si la chaleur n'eut été si vive, de longtemps nous n'avions vu le ciel plus pur, plus souriant. Aussi jardins publics, bals champêtres, promenades, tous les plaisirs en plein air étaient-ils recherchés par tous et amenèrent-ils une foule considérable ! A l'inauguration du kiosque de la place Saint-Jacques, on pouvait à peine circuler dans la promenade. La fête manquait d'éclairage et d'illumination, mais la réunion était des plus jolies. La musique d'artillerie dont la réputation, si bien méritée,
n'est pas d'aujourd'hui, s'est surpassée elle-même. Elle a parfaitement exécuté des morceaux difficiles et brillants. A plusieurs reprises, des applaudissements, partis de tous les côtés de la promenade, ont témoigné du plaisir des auditeurs et du succès des exécutants. (...)


17 juillet 1859 — Compte rendu du concours musical qui se déroule au Jardin des Plantes de Douai. Un Kiosque à musique démontable y est installé à cette occasion.
— Le concours musical avait attiré beaucoup de monde. Il a été très beau. Grand nombre de musiques de toutes classes s'y étaient donné rendez-vous. On parlait beaucoup par avance de la lutte d'amour-propre qui s'était antérieurement engagée entre Valenciennes et Maubeuge, et la curiosité des assistants, violemment excitée, n'a rien perdu à cette noble émulation des lutteurs. Ils ont joué admirablement.
— Parmi les fanfares on comptait : Cantin, Esquerchin, Lallaing, Roost-Warendin, villages des environs de Douai. C'est Lallaing qui a obtenu le premier prix, Roost-Warendin, le second. On est charmé de voir le goût des arts pénétrer un peu dans nos campagnes.
L'exécution de Lallaing était vraiment bien entendue, exacte, simple, mais nette et sans faute contre le goût, et sans vacarme. De justes applaudissements ont salué cette fanfare quand elle a quitté le kiosque après l'exécution de l'ouverture du Cheval de bronze. La même musique avait choisi en outre un morceau de la composition d'un de nos Douaisiens, M. Charles Détrain, la Belle Rosine (marche). Ce morceau à aussi fait plaisir.
— Les musiques de troisième classe étaient celles d'Aniches, d'Arleux, des verreries d'Escaupont, de Lestrem, de Lourches-lez-Denain, de Marchiennes (près Douai). Chacune devait jouer une ouverture et une fantaisie. Ce sont les verreries d'Escaupont qui ont eu le premier prix. Cette musique a joué une fantaisie sur Psyché, de Gurtner, et un morceau sur Marie, arrangé par Donard. La musique de Lestrem, qui a fort bien rendu l'ouverture du Lac des Fées, a eu le deuxième prix. Il était d'autant plus intéressant de la voir concourir ainsi que, si nous sommes bien informés, cette musique n'a encore que deux années d'existence. Les verreries d'Escaupont, au contraire, portaient un médailler couvert de récompenses déjà antérieurement obtenues dans les concours.
— C'est entre les musiques de troisième classe et celles de seconde que s'est fait entendre la musique du 13e régiment d'artillerie. Elle a joué la Marche aux flambeaux, de Meyerbeer, et l'ouverture de Fra-Diavolo. Il n'y a eu qu'un mot sur le mérite de l'exécution; aussi quand, le soir, M. le Maire a remis à M. Coqterre une médaille d'or en souvenir de Douai, des applaudissements unanimes et répétés ont-ils accueilli la remise de cette récompense si bien méritée. Il ne faut pas oublier qu'à chaque fête et tous les jeudis et tous les dimanches la musique d'artillerie donne au public douaisien des concerts gratuits, toujours pleins d'attraits et de charme. Une légitime émotion avait gagné tous les assistants quand M. le Maire de la ville de Douai et M. le chef de musique du 13e régiment d'artillerie se donnèrent l'accolade, et les bravos recommencèrent.
— Les musiques de deuxième classe comptaient Armentières, Denain, Merville et Vieux-Condé. Merville réclama et se fit inscrire parmi les musiques de première classe. Bien lui en a pris ; elle a eu aussi à ce rang son succès. Ces musiques ont joué divers morceaux qu'avaient aussi choisis les musiques de première classe, notamment l'air varié de Bressant ; la Perle de Smyrne ; une fantaisie sur les motifs de la Fille du Régiment. Tous ces morceaux ont fait grand plaisir. On a remarqué aussi l'ouverture des Diamants de la Couronne, par la musique de Vieux-Condé ; l'ouverture de Nabuchodonosor, de Verdi, par Armentières ; celle de Zampa, par Denain. C'est Vieux-Condé et Armentières qui ont enlevé les prix. Vieux-Condé a joué aussi un air varié de Mohr, fort remarquable. On sait que M. Mohr est un de nos voisins, il habite Valenciennes et dirige la Société philharmonique de cette ville.
— Mais le grand intérêt de la lutte, ainsi que nous l'avons dit plus haut, s'était concentré sur les efforts qu'on attendait des musiques de Valenciennes et de Maubeuge. C'est Valenciennes qui a eu le premier prix ; Maubeuge, le second. Nous avons fort diversement entendu apprécier le jugement du jury, nous le croyons cependant juste. Valenciennes a bien mieux joué à Douai qu'à Saint-Quentin, où Maubeuge a eu le premier prix.

Douai - Kiosque Place Carnot — Musique militaire sur le Kiosque Carnot
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13 octobre 1861 — Le Kiosque de la place St-Jacques accueille la musique du 8e R.A.
— La musique du 8e régiment d'artillerie, bien que fatiguée d'une longue roule, a voulu se faire entendre hier à trois heures sur le kiosque de la place St-Jacques.
Quoique prise à l'improviste la société douaisienne y était représentée et les heureux auditeurs de ce concert n'ont pas ménagé à nos nouveaux artistes des applaudissements qu'ils méritaient si bien.


6 au 14 juillet 1884 — Depuis 1880 date à laquelle est instituée la Fête nationale du 14 juillet, Douai fête simultanément celle-ci et sa célèbre Fête Communale de Gayant qui a lieu traditionnellement entre le 6 et le 10.
— Les fêtes nationale et communale seront célébrées à Douai du 6 au 14 juillet. En voici le programme :
Dimanche 6 juillet. A 9 heures, sortie de la famille Gayant. — Ouverture au public du Musée et des collections particulières léguées à la ville. — A 2 h., carrousel sur la place d'Armes avec le concours de la musique d'Auby.
Concours de poste aérienne. — Grand concours international organisé par la Société de tir de l'arrondissement de Douai. — Tir à l'oiseau, jeu d'arc au berceau, tir à la fléchette, jeu de ballon, cirque, etc. — A 9 h, grand bal champêtre sur la place St-Jacques avec illuminations et feux de bengale.

Lundi 7 juillet. Continuation des jeux ci-dessus mentionnés. — Grand concert vocal et instrumental organisé par la Société philharmonique.
Mardi 8 juillet. Continuation des jeux mentionnés aux journées précédentes. — Grande fête aérostatique organisée sur l'Esplanade pur M. F. Lhoste, aéronaute de Paris.
Mercredi 9 juillet. Continuation des jeux. — Matinée musicale organisée au Jardin des Plantes par la musique de la ville.
Jeudi 10 juillet. Continuation des jeux. — Le soir, grand bal dans les salons de l'hôtel-de-ville.
Lundi 14 juillet, Continuation des jeux. — A midi, sur la promenade St-Jacques, revue des troupes de la garnison et de la compagnie des sapeurs- pompiers. — A 9 h.. du soir, Grand champêtre sur la place St-Jacques, avec illumination et feux de bengale. — Illumination des édifices municipaux. — Distribution de viande aux indigents. — Distribution des prix attribués aux divers jeux.

DOUAI - La Place Carnot
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publié par JeanMarc Ven 3 Juin 2016 13:05

8 juillet 1906 — Fêtes de Gayant et festival musical à Douai
— La ville de Douai avait convoqué de nombreuses Sociétés pour donner le plus grand éclat aux fêtes de Gayant, qui ont eu lieu le dimanche 8 juillet, et l'expérience a démontré que, maintenant, un festival est devenu l'élément indispensable d'une fête bien réussie. Cette fois, le succès fut complet. 61 Sociétés furent présentes sur 62 inscrites.
Le tirage au sort des primes a donné les résultats suivants :
Première catégorie. — Première prime : 1.000 francs La Lyre Ouvrière d'Onnaing. Deuxième prime : 500 francs, la Musique municipale d'Aniche. Troisième : 250 francs, la Fanfare des Mineurs d'Abscon.
Le Concours de solistes qui avait lieu place Carnot, dont le jury était présidé par M. Cuelenaere, a décerné la médaille d'or à M. Guillemot, clarinettiste de l'Harmonie municipale d'Aniche.
Le soir, sur la place Carnot, les musiques classées en première catégorie, Aniche, Condé-sur-l'Escaut, Fanfare du sud de Lille, Auberchicourt et Onnaing, donnèrent un concert qui fut vraiment remarquable.


voir ici, Fête de Gayant 2013 : Gayant et son épouse Marie Cagenon.
et ici.
Fête de Gayant 2013 : défilé.

DOUAI - Gayant et sa Famille
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publié par Mektoub 17 Mer 16 Fév 2011 15:17

Festival musical des dimanche 12 et lundi 13 juillet 1908 à Douai

16 mars 1908 — Pré-annonce
— Festival Fédéral à Douai, le 12 juillet 1908. — Comme il était aisé de le prévoir, le festival fédéral qui aura lieu à Douai le dimanche 12 juillet prochain, sera le rendez-vous des sociétés fédérées qui, toutes, auront à cœur de s'associer à cette manifestation.
A l'heure présente plus de 60 adhésions sont déjà parvenues, et chaque courrier en apporte au président de la Fédération. — Parmi celles-ci citons au hasard : la Société Nationale « Les Crick Sicks » de Tourcoing, 148 exécutants ; l'Harmonie Municipale de Courrières ; la « Jeune France » d'Harnes ; la Fanfare de Dorignies ; les Orphéonistes de Raimbeaucourt ; l'Union Chorale de Sallaumines ; la Fanfare de l'Usine de Tourmignies ; la Philharmonie de Wasquehal ; la Fanfare « La Concorde » de Thumeries ; l'Union Chorale de Croix ; la Fanfare de Courchelettes ; l'Emulation Chorale de Lille, etc.
On le sait, des primes d'une grande importance sont offertes aux Sociétés, et nous pouvons dire que jamais en France, elles n'ont été aussi élevées et aussi bien réparties.
Les sociétés sont surtout heureuses de l'idée du comité d'offrir 30 billets de tombola par sociétaire inscrit. Ces billets, qui seront délivrés aux répétitions faites en vue du festival, donneront droit au tirage de primes individuelles d'un total de 2.500 francs. Les billets seront adressés le 12 avril c'est-à-dire exactement trois mois avant le festival.

22 juin 1908 — Précisions et programme
— Rassemblement. A deux heures, les Sociétés devront commencer à s'assembler aux endroits qui leur seront indiqués, et se placer suivant leur numéro d'ordre.
— Marche flamande. A trois heures très précises, les Sociétés se mettront en marche et défileront devant la tribune d'honneur. Toutes devront prendre part à la Marche flamande, avec leur effectif au complet, sous peine d'exclusion aux prix et aux primes.
— Exécution et Cycle fédéral. Aussitôt la Marche flamande terminée, les Sociétés se rendront aux endroits indiqués pour les exécutions. Les Sociétés des divisions supérieures et d'excellence seront réunies en un Cycle fédéral, qui présentera un grand attrait artistique.
— Primes générales de participation. Toutes les Sociétés qui se seront entièrement soumises aux conditions du règlement auront droit aux 35 primes suivantes :
1e prime, 1.500 fr. ; 2e prime, 500 fr, ; 3e 200 fr. ; six primes de 100 fr. ; sept primes de 50 fr. : dix primes de 25 fr. ; dix primes de 20 fr. soit 3.500 fr. de primes.
Primes aux chefs de Sociétés. — 1er, 150 fr. ; 2e 100 fr. ; 3e 60 fr. ; 4e 25 fr. ; 5e 25 fr.
Primes individuelles aux sociétaires. — 75 primes seront offertes aux sociétaires, pour stimuler leur assiduité aux répétitions : ler prime, 500 fr. ; 2e prime. 100 fr. ; 3e prime, 100 fr. ; douze primes de 50 fr. ; vingt primes de 25 fr. ; vingt primes de 20 fr. ; vingt primes de 10 fr. soit 2.500 fr. de primes.
Un diplôme-souvenir sera remis à chaque Société qui aura pris part au festival fédéral.
6 juillet 1908 — Dernières instructions
— Le grand festival de musique qui aura lieu à Douai le 12 juillet, à l'occasion du Congrès de la Fédération des musiques du Nord et du Pas-de-Calais, sera présidé par M. le ministre de l'instruction publique et des beaux-arts.
254 sociétés prendront part à ce festival, se décomposant ainsi : 84 orphéons, 40 harmonies, 117 fanfares, 9 sociétés de trompettes, 4 sociétés d'accordéonistes. Les sociétés chorales et accordéonistes donneront leurs concerts dans neuf salles, y compris le théâtre : les sociétés instrumentales se feront entendre sur seize emplacements.
Les fêtes auront lieu dans l'ordre suivant : Réunion à l'Hippodrome du Congrès de la Fédération, à 9 heures du matin ; à 11 heures, arrivée de M. le ministre et distribution des récompenses aux vieux musiciens, suivie d'un banquet à l'hôtel le ville ; à 3 heures, défilé et festival.
Le lundi 13, tirage des primes et concert par la musique municipale. En outre, le comité a décidé d'ajouter à cette fête un défilé de bannières.

Douai - Concert allemand sur la place d'Armes 1914-1918 — Destructions allemandes Place Carnot 1918
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Dimanche 11 juillet 1926 — Description complète d'un défilé de Gayant.
— De 11 h. 30 à 12 h. 30, place Carnot, Concert-Apéritif par un orchestre de la Musique Municipale des Sapeurs-Pompiers.
A 12 h. 30, Hôtel de Ville, Réception par la Municipalité des Bureaux et Délégations participant an Cortège des Corporations, de la Reine du Bâtiment, des Reines de la Mode et de l'Habillement. Remise des écussons corporatifs.
Cortège des Corporations. — Groupes avec Chars et Musiques
Le Rassemblement, des groupes, musiques et chars s'effectuera de la rue Pierre-Dubois (côté droit de l'Esplanade) à la rue Saint-Michel, suivant les pancartes indicatrices, le n°1 à hauteur du rond-point de l'ancienne Porte de Lille. Le départ sera sonné à 16 heures précises. Voici l'ordre du cortège :
1. Trompettes à cheval de la garnison. — 2. Tambours, clairons et musique des Sapeurs-Pompiers. — 3. Groupe des drapeaux, bannières et délégués des Sociétés locales. — 4. Char du Comité d'Initiative et de Tourisme Les Amis de Douai : La Ville de Douai précédant, le cortège des corps de métiers. — Présentation : Char hippomobile avec figurants. Sur ce char, la Ville de Douai, représentée par une jeune femme vêtue de blanc, la couronne murale en tête, assise sous un dais surélevé de trois marches ; à ses pieds, deux jeunes pages soutenant l'écusson de la Ville ; derrière elle, un héraut d'armes portant le pennon communal.
Sur les marches, trois jeunes filles également vêtues de blanc, tenant dans une main les écussons d'Arleux, Marchiennes et Orchies.
A l'avant du char, deux pages soutenant un cartouche sur lequel est inscrite la Citation à l'Ordre des Armées de la Ville de Douai et portant attribution de la Croix de Chevalier de la Légion d'honneur.
Décoration du char dans le style gothique. Les chevaux caparaçonnés et conduits en mains par des valets d'armes.

Char-Réclame avec haut-parleur annonçant la collecte.
1. Délégation de la Commission des Fêtes Publiques et des Syndicats commerciaux. — 2. Musique Municipale de Waziers. — 3. Char de l'Alimentation, organisé par le Syndical, de l'alimentation, des charcutiers, pâtissiers, boulangers, etc.. Gargantua et ses petits pâtissiers. — 4. Musique de l'Amicale des XXX. — 5. Char des Vins et Spiritueux, organisépar les Négociants en Vins et l'Amicale des XXX. — 6. Musique de Flines. — 7. Char de la Sculpture. (Taille de pierre et Beaux-Arts, organisé par MM. Maurice Delcroix et Henri Rogerol, La Sculpture et ses artistes. — 8. Char Allégorique du Bâtiment, organisé par l'Amicale Mutuelle du Bâtiment et la Chambre Syndicale des Entrepreneurs, Construction d'une maison par les Gnômes. — 9. Fanfare « La Renaissance » de Roost-Warendin. — 10. Char du Vêtement et de l'Ameublement, organisé par les Syndicats du Négoce de l'Ameublement et du Vêtement, La Mode à travers les Ages. — 11. Char de l'Horticulture, organisé par le Syndical de l'Horticulture, La Flore, les Fruits. — 12. Fanfare « Les Jeunes Fanfaristes de Dorignies », en costume de mineur. — 13. Char de l'Outillage Moderne des Mines, par les Elèves Maîtres-Mineurs de Douai. — 14. Char de la mine, organisé par la Cie des Mines d'Aniche. — 15. Char Colombophile, avec lâcher de pigeons, par le Groupe fédéral des Sociétés Colombophiles de Douai.

La Fanfare « La Renaissance » de Roost-Warendin se fera entendre sur le kiosque de la place Carnot de 14 h. 30 à 15 h. 30.
A 18 h. 30, sur la Place Carnot, Concert de Gala par l'Harmonie des Mineurs d'Auberchicourt. — A 21 h. 30, Passerelle de l'Entrée des Eaux, Grand Feu d'Artifices.
22 heures, place Carnot, Bal Public avec illuminations.

Douai - Kiosque place Carnot avant pose entourage — Nouveau Kiosque à musique de 1924
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7 août 1927 — La musique des Sapeurs pompier en concert
— Un concert sera donné par la musique des sapeurs pompiers de Douai, sur la place Lhériller, à 15 heures. Voici le programme:
1. Fontarabie (Gaudefroy) ; 2. Cortège exotique (Popy) ; 3. Les Dragons de Villars (Maillard) ; 4. la Chanson du Cyclo-Club (Audebert) ; 5° les Cloches de Corneville (Planquette) ; 6. la Portenito (Popy).


Douai - Musique municipale
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DOUAI - Place Carnot et Avenue de la Gare
(nouveau kiosque édifié en 1924)
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publié par Mektoub 17 Lun 2 Fév 2015 14:08

6 au 21 juillet 1929 — Les Fêtes de Gayant à Douai se succèdent mais ne se ressemblent pas totalement...
— Les habitants sont invités à décorer la façade de leurs maisons ; les Sociétés locales sont également priées de décorer la façade de leurs sièges ; MM. les Commerçants des rues parcourues par les cortèges et défilés sont particulièrement invités à participer à la décoration et à l'ornementation de la Ville.
Les cafés et estaminets pourront rester ouverts toute la nuit des 7 et 14 juillet, jusqu'à deux heures du matin les 8, 9 et 21 juillet.
— Samedi 6 juillet, la fête communale sera annoncée à onze heures par le Carillon et par la cloche « Victoire ». Il en sera de même à 20 heures. Le Carillon sera joué et la même sonnerie de cloche se répétera les trois jours de la fête communale et le dimanche 14 juillet, à 9 heures, à midi et à 19 heures.
A 20 h. 45, sur le kiosque de la Place Carnot, Grand Concert Public par la Musique des Sapeurs-Pompiers. A l'issue du Concert, la Musique se rendra en corps au Dauphin avec les tambours et clairons de la Compagnie. Le cortège de la Famille Gayant, sera promené pendant les trois jours de la fête, de 9 h. à 20 h. Une quête sera faite au profit des porteurs et tambours.
Jeux et concours spéciaux, dimanche 7 et jours suivants.
Pour être admis aux jeux divers, les amateurs devront se présenter à l'heure précise de l'ouverture et remettre à MM. les Commissaires un bulletin portant lisiblement les noms de chacun des joueurs, le nom du chef et la résidence de la partie. Les joueurs devront se conformer aux règlements spéciaux qui seront affichés sur place.
Jeu d'arc au berceau, cour du Théâtre, rue de la Comédie. Ce jeu commencera le lundi 8 juillet, à neuf heures, et sera continué les autres dimanches. Il est attribué pour ce jeu 54 oiseaux pour la durée du concours avec les prix suivants (peloton de 10 joueurs, prix individuels) : 3 oiseaux dorés à 25 fr. ; 12 oiseaux bleus à 20 fr. ; 15 oiseaux rouges à 15 fr. ; 31 oiseaux noirs à 10 fr. et une prime de 20 fr. au dernier oiseau abattu.
Jeu de billons. Ce jeu est établi sur la Place Saint-Vaast. Commencé le dimanche 9 juin, il sera continué les dimanches suivants et pendant la Fête communale, aux heures indiquées : 1er prix, 1.000 fr. et un diplôme ; 2e prix, 850 fr. ; 3e prix, 700 fr. ; 4e prix, 600 fr. ; 5e prix. 500 fr. ; 6e prix, 400 fr. ; 7e prix, 300 fr. ; 8e prix, 200 fr.
En outre, au 3e tour, les parties ayant perdu contre les 8 parties gagnantes, toucheront une prime de 40 fr. Les parties seront composées de 4 joueurs domiciliés dans la même commune et y habitant régulièrement.
— Le Dimanche 7 juillet, à 9 heures, rue François Cuvelle, sortie de la Famille Gayant.
A 11 h. 30, Place Carnot, Concert apéritif par la Fanfare « Mexicains et Mexicaines », de la Sentinelle. — A midi, sur le terre-plein de la Grand'Place, apéritif-concert par la Fanfare de la Nouvelle Bohême de Bruay-sur-Escaut.
Carnaval d'Eté avec présentation de nombreux groupes carnavalesques ayant obtenu les premiers prix de la région du Nord et en Belgique et avec le concours de plusieurs musiques.
A 15 h., Place Carnot, présentation des groupes avec ballets (suivant leur ordre d'arrivée). — Les Moules surprises (La Sentinelle). — La Société de gymnastique « L'Ouvrière » (La Sentinelle), « Rêve de Faust ».
— Les Jockeys (Les Petits Matelots Montois). — Les Joyeux Amis de Lille, danse russe originale. — Cercle carnavalesque » La Société des Nations » de Quaregnon.
De 14 h. 30 à 16 heures, sur la Place Saint-Amé, présentation des groupes musicaux (suivant leur ordre d'arrivée). — Les Trouvères Lillois. (mandolinistes). — Radio-Folies (Humoristic Club de Bourges). — Bretons et Bretonnes (Bigophones du Cul de Four de Roubaix). — Alsaciens et Alsaciennes (Bigophones Fontenoy de Roubaix). — Les Coeurs Joyeux (Bigophones d'Hénin-Liétard).
De 15 h. 30 à 16 h. 30, les musiques et fanfares ci-après se feront entendre sur différents points de la ville :
Grand'Place : la Fanfare Notre-Dame des Mineurs de Waziers ; la Musique Municipale de Dechy.
Petite Place : la fanfare municipale « La Renaissance », de Roost-Warendin ; la fanfare « L'Indépendante Rachoise », de Raches.
Rond point de la porte de Lille : la Musique Municipale de Waziers ; la Fanfare la Concorde de Frais-Marais.
A 17 h. 15, Rassemblement général des groupes et musiques (rue de la Cloche, rue Saint-Samson).
A 17 h. 30., Départ du cortège. Itinéraire du cortège : Petite Place, rue de la Massue, Marché aux Poissons, Merlin-de-Douai. du Clocher Saint Pierre, des Blancs-Mouchons, des Ecoles, Saint-Thomas, Saint-Jacques, de la Madeleine, de Bellain, Grand' Place (tour à droite), rue de la Mairie, Place Thiers, rue de la Cloris (dislocation par la rue Merlin de Douai).
Pendant, le cortège, la Famille Gayant sera placée devant le promenoir de la Grand' Place.
A 18 h. 30, kiosque de la place Carnot, Concert artistique par l'Harmonie des Mineurs d'Auberchicourt (135 exécutants) ; cette Société a participé aux grandes fêtes d'Orléans en mai 1929.
En cas de pluie, le concert serait donné dans la Salle des Fêtes de l'Hôtel-de-Ville.
A l'issue du Concert, précédée par la Fanfare des Mineurs Notre-Dame de Waziers, l'Harmonie des Mineurs d'Auberchicourt se rendra, à l'Hôtel-de-Ville où elle sera reçue par la Municipalité et la Commission des fêtes publiques.
Place du Barlet, nombreuses attractions foraines.
A 21 h. 30, sur la Grand'Place, Ballet des Petits Matelots (redemandé). — A 21 h. 45, Passerelle de l'Entrée-des-Eaux, Grand Feu d'Artifices tiré par la Maison Muguet, de Cambrai : pièces lumineuses articulées, cascades et bouquets. — A 23 h., Place Carnot, Bal public avec illuminations (orchestre fourni par la Musique Municipale des Sapeurs-Pompiers).
— Lundi 8 juillet, à 12 h. 30, Aubade des malades de l'Hôtel-Dieu, par un orchestre de l'Harmonie Municipale. — En matinée, à l'Hippodrome, Cirque Pourlier, Réduction de 50 % sur les prix des places en faveur des Mutilés de l'U.N.M.R. — A 15 h., au Ballodrome de l'Esplanade, Lutte de balle au gant. — De 15 h. à 18 h., Terre-plein de la Grand' Place, Jeu de Balle (Paume), partie de championnat organisée par la Société Municipale « La Paume Douaisienne », président, M. Aubert. — A 17 heures, au Jardin des Plantes (contrôle à 16 h. 30), Concert artistique, organisé sous les auspices de la Municipalité, par la Chorale Les Mélomanes Douaisiens. — De 19 à 20 heures, Petite Place, Sérénade par un orchestre de la Musique des Sapeurs-Pompiers. — A 21 h. 30, sur la Petite Place et rue de la Croix d'Or, Bal public avec illuminations, orchestre fourni par l'Harmonie Municipale.
— Mardi 9 juillet, à 12 h. 30 (cour d'honneur des Hospices), Aubade aux vieillards et orphelins des hospices par un orchestre de l'Harmonie Municipale (Les familles des hospitalisés seront admises dans la cour). — De 16 à 18 heures, Entrée des Eaux, Joutes sur l'eau en deux parties, avec le concours des Jeunes Fanfaristes de Dorignies. — Pantomimes comiques. Exercices divers. Joutes costumées et comiques. — A 18 heures, au Parc Public de la Porte de Valenciennes, Concert artistique par l'Harmonie Municipale de Douai, sous la direction de M. Victor Gallois, grand premier prix de Rome. — A 21 h. 30, carrefour de la rue du Kiosque et de la rue de Paris, Bal avec illuminations, orchestre fourni par la Musique des Sapeurs-Pompiers.
— Samedi 13 juillet, Salle des Fêtes de l'Hôtel de Ville, Distribution des Prix des Lycées de garçons et de filles. — A 21 h. 30, Retraite aux flambeaux par les tambours et clairons des Sapeurs-Pompiers, des Piquets de Troupes de la Garnison et par la Fanfare Notre-Dame des Mineurs de Waziers.
— Fête nationale du 14 juillet. — En raison du séjour du 15e d'artillerie au camp de Mailly, la revue des troupes de la Garnison n'aura pas lieu. — A 11 h. 30, sur le kiosque de la Place Carnot, Concert-apéritif par la Musique Municipale des Sapeurs-Pompiers. — A 15 heures, Place de l'Esplanade, Jeu de balle au gant (Wallers, Chevalier, contre Douai). — Vers 16 h. 30, boulevard Pasteur, avec le concours de la Musique Municipale des Sapeurs-Pompiers, Grande Course Cycliste des Quatre Villes, Douai-Denain-Cambrai-Arras-Douai, soit 110 km. A 13 h. 30, Grand'Place, appel nominal des coureurs. — Départ à 14 h. 15. — De 18 h. à 19 h. 30, sur l'Esplanade, Fête gymnique avec concert, organisée par l'Union Douaisienne de Gymnastique avec le concours de la Fanfare Notre-Dame des mineurs de Waziers.
A 21 h. 30, Grand'Place, Grand bal avec illuminations, orchestre fourni par l'Harmonie Municipale.
— Dimanche 21 juillet (rebond des fêtes). — A 18 heures, an Parc Public de la porte de Valenciennes, Concert par la Fanfare Municipale de Fenain.
A 21 heures, Place Saint-Amé, Bal public avec illuminations, orchestre de l'Harmonie des Cheminots.

voir ici Fête de Gayant 2013. Ici. et ici.

(1) Extrait lettre d'Amé-Thérèse Masclet (1760-1833), sous-préfet de l'arrondissement de Douai, à ses compatriotes (projet de statuts d'une association ayant pour objet la création d'une filature de coton dans l'ancien Collège des Anglais) vers 1804.
Je propose à mes compatriotes de former à Douai, dans le ci-devant collège des grands Anglais, un établissement de filature de coton du premier ordre, qui aura pour moteur la machine à vapeurs, à double effet, alimentée par la houille.
Le local des grands Anglais, ayant plus de 200 mètres (600 pieds) de développement en bâtimens, de la largeur moyenne de 8 mètres et plus (25 pieds), est élevé de 4 étages, éclairé en tous sens, ce qui fait près de 60.000 pieds carrés d'espace clos et couvert.
Ce local est susceptible de recevoir 200 métiers de filature en fin, portant en tout 30.000 broches, avec tous les métiers accessoires et les machines préparatoires.
Cet établissement peut filer 1000 livres de coton, par jour de dix heures de travail ; et ces cotons filés en chaîne et en trame, seront la matière de 200 pièces de tissus, de 20 à 22 aunes de longueur sur diverses largeurs, qui occuperont dans la ville au moins 1500 tisserands, outre 600 ouvriers, presque tous enfans, dans la fabrique même, et sans compter les teinturiers et apprêteurs qui entrent aussi pour un certain nombre dans le cercle de ces opérations.

Petit historique de la Filature des Grands Anglais.
La filature des Grands Anglais, fondée le 5 mai 1805 par 201 actionnaires privés, est tout d'abord dirigée par Louis Jean Focart-Chateau, qui laisse sa place dès le 12 décembre à Philippe-Jacques-Joseph Gautier d'Agoty et Louis Eugène Lolliot. Ceux-ci rachètent leurs parts, le 15 février 1806, aux 200 autres commanditaires. Finalement Gautier d'Agoty, resté seul à partir de 1807, fermera les portes de la manufacture en avril 1815 et revendra la filature et son bail emphytéotique, devant se terminer en 1833, à Alexandre Desmoutiers, maire de Douai, le 9 avril 1819.

Douai - Place Carnot après bombardement allié du 11 août 1944 - Place Carnot en travaux en 2007.
(similitude étonnante entre effets d'un bombardement et effets des fouilles d'un chantier !)
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Formations musicales actives à Douai en 1909 :
Musique municipale (harmonie), fondée en 1791, direction Cuelenaere, direction Gillet, 130 exécutants ;
La Lyre (chorale), président H. Copin, direction Allouchery, 100 exécutants ;
Les Mélomanes Douaisiens (chorale), président Ed. d'Hooghe, direction Henri Delahaye, sous-direction, MM.
Célestin Fareau et Louis Lefèvre, 120 exécutants ;
Fanfare municipale des Sapeurs-Pompiers, président M. Gras, chef Charles Bailleux. (anciennement fanfare des Verreries de Dorignies depuis 1880, puis Fanfare des Enfants de Gayant)
La Revanche (trompettes), directon Sperlaken.
Chorale des Sports, président Crombez, direction Diévar, 26 exécutants ;
La Madrilène (Estudiantina), direction Lavoix, 15 exécutants ;
Harmonie du la Ferme (groupe burlesque et philanthropique), direction Ch. Debay, président Dumont.
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Re: Kiosques à Musique

DOUAI - Jardin public - Le Kiosque
(NORD)
Du XIe au XVIe siècle Douai s'est doté d'une enceinte fortifiée, modifiée et améliorée au fur et à mesure des guerres et prises de possession des divers pays belligérants. La portion nous concernant se situe du côté de la porte de Notre-Dame, appelée également de Valenciennes, construite en 1453. Du début du XVIIIe siècle jusqu'aux années 1860, l'enceinte est renforcée par l'aménagement extérieur de plusieurs fossés successifs.
Un témoin de 1861 nous la décrit ainsi :
Douai est enceinte d'une muraille continue et casematée, recouverte de larges amas de terres, et formant ainsi un rempart, auquel on accède par des pentes douces, accessibles à l'artillerie. A l'intérieur, une rue, appelée rue Militaire sépare presque partout le rempart des habitations et des jardins ; à l'extérieur plusieurs rangs de fossés, entrecoupés de cavaliers, de demi-lunes et d'autres ouvrages avancés, en maçonnerie garnie de terre, défendent l'accès de la muraille, jusqu'aux glacis qui s'abaissent insensiblement vers la campagne. Le tour du rempart a un peu plus de cinq kilomètres.
Après avis du Conseil supérieur de la guerre du 1er octobre 1888 concernant le démantèlement des murailles de Douai, le décret du 20 janvier 1891 autorise la ville à engager les travaux et entérine la Convention passée le 8 août 1890 entre Charles Mention, maire de Douai, et le Ministère de la Guerre : l'Etat cède à la ville de Douai, pour 800.000 francs, les terrains et bâtiments d'une partie des fortifications ; le reste de celles-ci, 11 hectares 22 ares, est cédé par l'Etat, moyennant 500.000 francs, à la Compagnie des chemins de fer du Nord.
Les travaux de démantèlement, soit-disant à la charge de l'Etat, évalués à un million trois cent cent mille francs, sont en fait payés par la Ville et les Chemins de fer, de par la cession des terrains. Le 29 juillet 1894 autorise la ville de Douai à emprunter au taux de 3,80% une somme d'un million quatre cent mille francs, remboursable en 40 ans pour faire face au travaux de voirie nécessités par ce démantèlement. La ville est par conséquent autorisée également à taxer les douaisiens, sur la même durée, à hauteur de deux millions quatre cent quatre-vingt six mille francs...


Plan de Douai de 1648
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Fortifications de Douai, futur Jardin Public (1648)
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En lieu et place de cet ensemble défensif, est mise en place, dès 1892, une ceinture de boulevards. Près de la porte de Notre-Dame, face à la place du Barlet où se déroulait le marché aux bestes et aux chevaux, mais également les fêtes foraines, la municipalité décide de réserver un vaste espace à la création d'un Jardin Public.
Il est fait appel au paysagiste Victor Bérat qui emporte le projet de réalisation de ce parc le 22 octobre 1894. Secondé par le paysagiste Armand Morlet, les travaux d'aménagement s'étalent sur cinq ans à partir de 1895. L'inauguration du Jardin Public a lieu le 6 juillet 1899.
A l'origine planté de plus de treize mille arbres, ce parc s'étend sur six hectares : aménagé à l'anglaise, il comporte un lac, une grotte, un pont rustique et un Kiosque à musique, également rustique en bois, édifié sur un petit promontoire donnant sur le lac. Construit dès l'origine du parc, de forme octogonale, son garde-corps et ses ornementations de toitures sont en bois découpés.
La position excentrée de ce jardin n'entraîne pas l'affluence. La proximité de la place du Barlet qui organise des foires, festivités et manifestations ludiques ou sportives, entraîne heureusement un regain d'activité sur le Jardin public, à ces occasions. Lors de la grande fête de Gayant qui dure une dizaine de jours à partir du 10 juillet chaque année, ont lieu des concerts sur le Kiosque à musique.
L'occupation allemande de 1914-1918 va provoquer de nombreux dégâts dans le Jardin public. La seule Statue du parc, une allégorie de l'Electricité due au sculpteur André Laoust (1843-1924) est détruite par les allemands lors de leur fuite.
En 1936, le Jardin Public prend le nom de Parc Charles Bertin en hommage à l'ancien maire de Douai de 1896 à 1919. Charles Bertin (1858-1936).
Apparemment le Kiosque a survécu aux deux guerres, ou bien il a été reconstitué ou rafistolé. Toujours est-il qu'en 1960, il est encore en place, mais disparaît peu après.
Kiosque supprimé.


Voir ici, Parc Charles Bertin sans kiosque, aujourd'hui. Ici. et ici.

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publié par JeanMarc Mar 7 Juin 2016 17:10

Lors des Fêtes de Gayant et du 14 juillet, le Parc Public de la porte de Valenciennes est sollicité afin d'y présenter des concerts :
13 juillet 1926
— A 18 heures, au Parc Public de la Porte de Valenciennes, Concert Artistique par l'Harmonie Municipale de Douai.
Dimanche 15 juillet 1928
— A 18 h. 30, au Parc Public de la Porte de Valenciennes, Grand Concert par la Fanfare de Quevaucamps (Belgique)
Mardi 10 juillet 1928
— Place du Barlet, Fête aérostatique. Ascension du ballon Petit Parisien.
A 18 heures, au Parc public de la porte de Valenciennes, Concert artistique par l'Harmonie Municipale de Douai.
2 septembre 1928
— A 17 heures 30, au Parc Public de la Porte de Valenciennes : Concert Artistique par une grande Harmonie Houillère. Réception au Café de Paris.

Statue "Jeunesse" remplaçant l'allégorie de l'Electricité détruite. Parc Charles Bertin, aujourd'hui.

Douai - Jardin Public, lac et Kiosque — Statue Electricité détruite dans le Jardin public lors de la fuite allemande en 1918
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19 mai 1929
— Pendant la course cycliste, en attendant l'arrivée des coureurs, à 100 mètres du contrôle, un grand concours de jeu de paume aura lieu sur le ballodrome de la Place du Barlel, entre les sociétés réputées de Douai, Dorignies, Rieulay, Aniche, Villers-Campeau, etc.
Pour clôturer la journée, après la course, un grand concert public sera exécuté au jardin public par la Fanfare des Mineurs de Notre-Dame de Waziers. Celui-ci commencera à 17 h. 30.
Mardi 9 juillet 1929
— A 18 heures, au Parc Public de la Porte de Valenciennes, Concert artistique par l'Harmonie Municipale de Douai, sous la direction de M. Victor Gallois, grand premier prix de Rome.
Samedi 13 juillet 1929
— A 18 heures, an Parc Public de la porte de Valenciennes, Concert par la Fanfare Municipale de Fenain.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

DOURLERS - La Mairie, l'Église et la Place
(NORD)
Une fois n'est pas coutume, consacrons quelques lignes à un Kiosque à danser. Nous avons déjà eu l'occasion d'ailleurs d'en toucher deux mots, sur celui d'Avesnes-sur-Helpe. (voir ici)
La Mairie situé sur la Place de Dourlers est bâtie depuis 1840. A sa gauche, jusqu'en 1860, existait une Eglise, dédiée à Saint-Médard, construite du XIVe siècle et modifiée au XVIIe siècle. Cette paroisse dépendait de l'abbaye d'Hautmont.
En 1850, la Place est qualifiée de
la plus belle, sans contredit, de toutes les communes rurales du pays. La belle saison y voit affluer les joueurs de balle et de quilles et les amateurs de danse et de bals champêtres, et plus particulièrement lors des deux ducasses annuelles : celle de la Saint-Médard et celle du dernier dimanche d'août.

La Tour et la flèche du clocher qui s'élèvent à 23 mètres 20, sont décrites, en 1859, comme étant fort inclinées depuis la base. Aussi est-il décidé de construire une nouvelle église à la place de l'ancienne qui présente quelques signes de dangerosité.
Un devis est arrêté dès 1859, s'élevant à 56.200 francs. Une souscription est lancée qui rapporte 22.917 francs. L'ancien mobilier récupéré sur l'église est estimé à 5.943 francs. Un emprunt de 12.674 francs, remboursable en 12 années, est projeté, assorti d'une imposition extraordinaire des Dourlésiens. Soit un financement disponible de 41.534 francs. Pour couvrir les 14.666 francs manquant, la commune de Dourlers sollicite en 1859, l'aide du Conseil général du Nord. Au final, le Ministre de l'Instruction Publique et des Cultes va accorder un secours de 3.000 francs payable en trois fois, et, effectivement, Dourlers recevra une subvention de 1.000 francs en 1860, 1861 et 1862.
Inaugurée en 1862, la nouvelle église est toujours consacrée à Saint-Médard.

C'est aux alentours de 1900 qu'est édifié le Kiosque à danser, sur la Place, devant la Mairie. Monté sur un pied en fonte, de forme circulaire et recouvert d'une toiture en zinc, les 4 à 5 musiciens qu'il peut accueillir y accèdent, vaille que vaille, à l'aide d'une échelle.

La Place, peu après, va être baptisée Place Stroh, en hommage à Julien Stroh ou Sthrau, jeune tambour tué, à 15 ans, le 15 octobre 1793 sur ladite place, dans une échaufourée contre les autrichiens. L'histoire, probablement légendaire est relatée par Jules Michelet :
« Un tambour de quinze ans, trouvant un trou, passa, s'alla poster dans le village de Dourlers, sur la place de l'église, et là battit la charge derrière les Autrichiens ; leurs bataillons en perdirent contenance et ils commencèrent à se disperser. En 1837 on a retrouvé les os du petit homme entre sept grenadiers hongrois. »
Le 24 avril 1921, sur la place Sthrau, est inauguré un monument aux morts de la guerre 1914-1918 en présence
du maire, M. Bagilet et du ministre du Travail Daniel Vincent. Obélisque de pierre bleue de Soignies haut de 4 mètres, il est du à l'entreprise Gaudier-Rembaux.
Kiosque toujours en place.

Voir ici, Kiosque à danser de Dourlers, Mairie et Eglise, aujourd'hui.
Kiosque à danser de Dourlers.

Un 14 juillet (2009) sur la Place Sthrau, devant le Kiosque à musique et la Mairie :
Tir à la Corde 1/4. 2/4. 3/4. 4/4.

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publié par JeanMarc Ven 10 Juin 2016 13:04

Une seule Société musicale active à Dourlers en 1909 :
L'Avenir (fanfare), président A. Heubin, direction Vandesmal, 33 exécutants.
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Re: Kiosques à Musique

DRAGUIGNAN - Allées d'Azémar et Kiosque de la musique
(VAR)
Les remparts de Draguignan ont connu trois phases de construction qui ont l'une après l'autre agrandi la ville de manière considérable. Entre la troisième enceinte du XVIe siècle et la première du XIe siècle, la superficie de la ville a ainsi quintuplé.
Au sud de cette enceinte, intra-muros, sont installés, depuis le XIIIe siècle, les franciscains appelés cordeliers en France. Autour de leur couvent, tout est naturellement à "l'enseigne" de Saint-François : la Rue et la Place Saint-François, la Porte Saint-François, pratiquée dans les remparts et également, hors les murs, à la sortie immédiate de la ville en prolongement de la Porte, les
Aires publiques Saint-François. Celles-ci, accessibles librement par tout citoyen dracénois, sert d'aire de battage du blé.

Avant 1790, pas de maire à Draguignan, mais un triumvirat constitué de trois maires-consuls. Le 27 février 1785, Honoré Muraire, avocat, François Giboin, procureur et Pierre Delfau, marchand
orphèvre (sic), tous trois maires-consuls, réunis en Conseil, passent un bail — nom donné à cette époque à une commande passée — auprès des maîtres maçons François Félix et Joseph Latil, afin de niveler, combler et empierrer le chemin longeant les lices, d'une longueur de 46 toises, depuis la Porte de Saint-François, selon le devis établi par Roque, l'architecte de la ville, le 31 janvier 1885. Les travaux s'élèvent à 1085 livres, 12 sols et 6 deniers et sont payables en trois fois : un tiers au commencement des travaux, un tiers à la moitié, le solde à l'achèvement après réception. Le délai de réalisation accordé est d'un mois et demi.

Le 7 août 1785, nos trois maires-consuls se réunissent en conseil et sonnent le glas du battage et foulage des grains par les dracénois : il est décidé de prohiber à tous particuliers de fouler ses grains ou légumes à la campagne et de les contraindre à apporter leurs récoltes aux Aires Publiques tenues par des Fermiers, à l'exception de ceux qui possèdent des bastides ou ménageries. Lesdits Fermiers prélèvent au passage leur part de un seizième. Le même jour, moyennant une redevance annuelle de 40.000 livres, le premier Fermier de Draguignan, Joseph Pons, signe un bail avec la ville. La fonction première des Aires Publiques Saint-François, le battage des grains, est ainsi abandonnée.

Sous l'influence du préfet du Var, Pierre Melchior d'Azémar (1740-1821), qui réside alors à Draguignan, la municipalité décide, en 1808, de transformer les Aires Publiques Saint-François en une promenade publique arborée ; celle-ci est nommée tout d'abord Les Allées, et prendra en définitive le nom d'Allées Azémar. En 1810, une partie des remparts est démolie, l'Esplanade est créée à son emplacement, côté sud, perpendiculaire aux Allées d'Azémar.

Plan de Draguignan terminé le 29 juillet 1832 (fait sous l'Administration de M. Goubault et sous l'autorité du Maire Poulle — sans jeu de mot ! — de son prénom Fortuné) (prénommé par erreur Jean-Pierre sur W*)
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En 1834, Draguignan devient une ville de garnison. L'hôpital Saint Jacques et Saint Esprit, situé sur la place Saint-François, le long de l'Esplanade, est transformé en caserne. Elle prend naturellement le nom de Caserne Saint-Jacques, rebaptisée Caserne Abel Douay vers 1900. De nombreux régiments vont y séjourner, notamment le 18e de Ligne en 1854 ou le 111e régiment d'infanterie dans les années 1890 ; le 7è Régiment des Chasseurs Alpins en 1913-1914, ainsi que divers régiments d'Artillerie, seront cantonnés tantôt sur Abdel Douay, tantôt dans la nouvelle caserne, Quartier Chabran, construite en 1906. Tous ces régiments ont leur formation de musique militaire et, compte tenu de la proximité des Allées d'Azémar, ces dernières deviennent leur lieu privilégié d'entraînement et de concerts.

Draguignan - Caserne Abel Douay et 7e Régiment de Chasseurs Alpins
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Dès les années 1850, lors des Concours musicaux, une estrade est dressée sur les Allées d'Azémar pour assurer les prestations des sociétés musicales participantes. La musique militaire tout comme la musique de la Ville donnent des concerts hebdomadaires sur les Allées en toutes saisons, même en hiver. Devant un tel engouement, il devenait indispensable qu'un Kiosque à musique y soit installé.
En 1882, la Musique municipale dracénoise, dirigée par M. Jondry et déterminée à obtenir ce kiosque, décide de collecter des fonds lors de ses concerts pour financer sa construction. Ainsi lors du concert qu'elle donne sur les Allées d'Azémar le 24 décembre 1882, la recette qu'elle recueille,
très satisfaisante, est mise en réserve. Afin de compléter la somme nécessaire, un second concert est organisé le dimanche 21 janvier 1883, à 8 h. ½ du soir.
Le samedi 14 juillet 1883 a lieu l'inauguration du Kiosque à musique sur les Allées d'Azémar. Il est de forme octogonale, avec des colonnes de fonte, un garde-corps en fer forgé ouvragé, une toiture de zinc ornée d'un lambrequin ; il est entouré d'un jardinet garni de plantes et de buissons, protégé par une grille.

Lors des deux intangibles grandes fêtes dracénoises, le Kiosque des Allées est sollicité tout comme l'ensemble des places principales de Draguignan qui participent à ces événements.
La première, la Cavalcade ou Corso fleuri de Pâques se déroule sur 2 jours : défilé costumé et fleuri, chars et voitures, cavaliers et groupes à pied, bataille de fleurs, de confettis, feux d'artifices. La seconde, la fête de Saint-Hermentaire, dure au minimum 4 jours lors de la Pentecôte ; outre les nombreux concerts qui sont donnés précisément sur le Kiosque à musique lors de cette grande fête patronale, il est organisé des concours de Boules ferrées sur les Allées d'Azémar, des courses cyclistes, des concours de gymnastique, tous les jeux populaires en vogue, des festivals de musique et des Bals à grand orchestre.

La place Saint-François est devenue la Place Nationale en 1870, pour devenir aujourd'hui la place René Cassin.
L'Esplanade est rebaptisée Boulevard Georges Clémenceau.
La caserne Abel Douay est occupée par l'armée italienne le 14 novembre 1942. En septembre 1943, ce sont les allemands qui leur succèdent. Désaffectée en 1944, elle est rasée dans les année 1950.
Le Kiosque à musique sera également détruit en 1966.
Aujourd'hui, les Corsos fleuris et la fête de Saint-Hermentaire perdurent. Un marché hebdomadaire a lieu le samedi sur les Allées d'Azémar ; de grands concours de pétanque s'y déroulent, on y répand plus de 100 tonnes de sable lors des tournois de volley-ball et l'hiver on y pratique le patin à glace.
Kiosque supprimé.

Voir ici, les Allées d'Azémar de Draguignan sans kiosque, aujourd'hui.
Concours de Pétanque sur les Allées d'Azémar, en juin 2015. (1/4) (2/4) (3/4) (4/4)

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publié par JeanMarc Mar 14 Juin 2016 10:14

Quelques Concerts sur les Allées d'Azémar, avant l'édification du Kiosque à musique.
23 avril 1854 — Programme des morceaux à exécuter par la Musique du 18e de ligne, sur les Allées, aujourd'hui dimanche de 1 h. ½ jusqu'à 3 h. : 1. Satan, pas redoublé. (Willemot). — 2. La Salamandre, grande fantaisie (Berr). — 3. Le Caïd, mosaïque. (Dias). — 4. Le bon goût , grande valse. (Strauss). — 5. Les Diamants de la Couronne, mosaïque. (Brunet). — 6. Klaoudia, polka. (Gurtner).
2 juillet 1854 — Programme des morceaux à exécuter par la musique du 18e de ligne aux Allées d'Azémar, aujourd'hui dimanche, de 6 h. ½ à 8 h. : 1. God Save the queen et Rule Britannia. (Sobier). — 2. Guillaume Tell, duo. (Berr). — 3. Le Caïd, mosaïque (Dias). — 4. Le Bon goût, grande valse. (Strauss). — 5. L'Etoile du Nord , mosaïque. — 6. Polka. Gurtner.
30 juillet 1854 — Programme des morceaux à exécuter par la musique du 18e de ligne aux Allées d'Azémar, aujourd'hui dimanche, de 6 h. ½ à 8 h. : 1. Le Cavalier Hadjoute, pas redoublé (Brunet). — 2. Le Domino Noir (Willemot). — 3. La bénédiction des poignards des huguenots. (Delmas). — 4. Sérénade Bretonne (Hemet). —5. Air du Barbier de Séville (Boche). — 6. La jeune fiancée, polka (Goquelar).

Mardi 10 juin 1862 — Concours musical sur les Allées d'Azémar
— A 2 heures du soir, concours de musique. Il aura lieu aux Allées d'Azémar, sur le point où une estrade sera préparée par les soins de la Commission. Chacune des Musiques inscrites pour prendre part au Concours, devra jouer trois morceaux, deux fantaisies et un pas redoublé. Le sort désignera l'ordre dans lequel elles devront être entendues.
1e Prix : Un Drapeau et 300 fr. 2e Prix : Un Drapeau et 100 fr. 3e Prix : Un Drapeau.
Si le nombre des Corps de Musique inscrits n'était que de quatre, il n'y aurait que deux prix, et s'ils se trouvaient en nombre inférieur le 1e prix seulement serait décerné.


20 mars 1881 — Annonce de la Cavalcade et du Corso fleuri pour le lundi 18 et mardi 19 avril 1881, au profit des pauvres de la Ville. Bataille de Fleurs et Interdiction de lancer des oeufs.
— Lundi 18, à une heure du soir, réunion du Cortège, Aire des Augustins. De une heure à six heures, défilé de la Cavalcade, Voitures, Chars, Amazones, Cavaliers, Masques, Groupes à pied et à cheval, travers les rues et places de la ville. Plusieurs corps de musique feront partie du cortège. Bataille de Fleurs.
A 8 h. ½ du soir, Corso de Nuit et Retraite aux Flambeaux exécutés par toutes les musiques et suivis par les masques, groupes et chars qui ont pris part au Concours.
Le Comité compte sur le concours empressé de tous les habitants de la ville pour rehausser l'éclat de cette fête de Charité, soit en ornant leurs balcons, soit en illuminant leurs fenêtres.
— Mardi 19, à une heure du soir, réunion de la Cavalcade, place du Champ de Mars. Défilé à travers les rues.
Distribution de récompenses du haut de la Grande Tribune, aux Allées d'Azémar. Une demi-heure après, Grande bataille de confetti.
Il est rigoureusement défendu de lancer des oeufs ou tout autre projectile nuisible ou désagréable.
A 9 heures du soir, superbe feu d'artifice. Les membres de la Cavalcade et notamment les lauréats sont invités à y assister.
Le 17 avril, à 5 heures du soir , la fête sera annoncée par un Groupe de Grotesque.


20 mai au 30 juin 1882 — Expositions industrielle et des Beaux-Arts sur les Allées d'Azémar - Concours régional
— Promenades à travers les Expositions. Aujourd'hui que nos expositions sont complètement installées, nous pouvons nous y promener et essayer de faire, pour nos lecteurs, une description rapide du grand bazar de l'industrie et du Salon de la science et des beaux-arts.
Exposition industrielle. On ne pouvait trouver un emplacement qui fit mieux ressortir cette exposition. Au milieu des beaux platanes des allées d'Azémar qui les ombragent, s'élèvent cinq gracieux hangars sur les deux côtés d'une grande allée, et ils sont suffisamment espacés pour permettre une circulation facile autour des expositions qu'ils abritent ou qui les relient.
A l'une des extrémités de l'allée du centre se trouve une vaste maison en bois, dans laquelle nous entrerons plus tard, et à l'autre extrémité, un grand espace non couvert a été destiné aux expositions qui, par leur nature, ne pouvaient trouver place sous les hangars.
Le Jardin Anglais, avec sa végétation luxuriante, ses allées gazonnées et ses corbeilles de fleurs, fait vis-à-vis à l'exposition, et donne à tout l'ensemble un aspect des plus riants.
De nombreuses baraques de marchands ambulants animent les abords, et créent au public des distractions variées. (...)

Concerts donnés par la Musique Municipale de Draguignan afin de financer la construction du Kiosque à musique
17 décembre 1882 — Voici le programme des morceaux qui seront exécutés dimanche 17 décembre 1882 par la musique municipale. Le concert aura lieu sur les Allées, vers 2 heures de l'après-midi :
— Première partie : 1. Raymond, allégro (A. Thomas). — 2 La Fille du régiment (Donizetti). — 3. Arlechino, polka (Bottesini).
— Deuxième partie. : 1. Marianita, mazurka (Gouirand). — 2. Beatrice di Tenda (Bellini). — 3 Le Grand Casimir, quadrille (Lecoq).
24 décembre 1882 — Musique municipale. Programme du mardi 26 décembre 1882 à 2 heures du soir.
— Première partie : 1. La Luronne, allégro (Fournier). — 2. La Croix d'honneur, ouverture (Bléger). — 3. L'Andalouse, mazurka (Gouirand).
— Deuxième partie : 1. Le Lac, fantaisie pour Oboé (Leroux). — 2. Guillaume Tell, fantaisie (Rossini). — 3. Ernani, galop (Verdi).
18 janvier 1883 — Dimanche prochain 21 janvier, Concert donné par la Musique municipale. L'affiche du jour donnera le programme.
Nos concitoyens se souviennent du concert qui eut lieu le mois dernier et dont le produit très satisfaisant a été mis en réserve pour la construction d'un kiosque pour la musique, à dresser sous les Allées. Ce concert eut un grand succès. Le résultat a été des plus encourageants, et comme il s'agit de parfaire la somme nécessaire à la construction du petit monument, un second concert sera donné dimanche 21 janvier. Nous donnerons dans le prochain numéro le programme de cette attrayante soirée, qui aura certainement le succès de la première.

21 janvier 1883 — Programme du Concert dont le produit sera affecté à l'édification d'un kiosque de musique, aux Allées, donné par la musique municipale le 21 janvier 1883, à 8 h. ½ du soir, sous la direction de M. Jondry, avec le bienveillant concours de Mlle Jondry, professeur de piano et de MM. les amateurs de la ville.
— Première Partie : 1. Ouverture de Concert (musique municipale) (Bléger). — 2. Fantaisie de hautbois, exécuté par M. Jondry (Verroust) — 3. Mignon (romance chantée (Monpeou) — 4. Le ballet de Faust (pour piano), exécuté par Mlle Jondry (Gounod). — 5. Les deux Bossus (duo comique), chanté par MM. Codou et X (Clamen's). — 6. Mélodie pour violoncelle (Nathan). — 7. Le Barbier de Séville (fantaisie), orchestre (Rossini).
— Deuxième Partie : 1. Grande fantaisie sur Faust (musique municipale) (Gounod). — 2. Prélude Bach (sextuor) arrangé par Gounod. — 3. L'Ombre (romance chantée) (Flottow). — 4. Au clair de la lune (fantaisie pour piano) exécutée par Mlle Jondry (Lambert). — 5. Le Fusillier Merluchon (chansonnette comique) (à la demande d'un grand nombre de personnes), chantée par M. Codon (Jandar). — 6. Les Mousquetaires de la Reine (trio pour violon, violoncelle et piano), exécuté par Mlle Jondry, MM Bus et X (Halévy). — 7. Bourgeois et Troupier, (saynète), jouée par MM. Gibelin et Codon (Lassimonne). — 8. Le Tour du Monde (grande valse), orchestré Métra.

8 avril 1883 — Musique municipale. Programme du dimanche 8 avril 1883 à 2 heures du soir.
—Première partie : 1. Samson, Allégro (Ryembault). — 2. la Croix d'honneur, ouverture (Bléger). — 3. Gemma di Vergy (Rossini).
— Deuxième partie : 1. La Fille du Tambour-Major (Offenbach). — 2. Les Mousquetaires de la reine (Halevy). — 3. Les Alsaciennes, mazurka (Tédesco).

14 juillet 1883 — Inauguration du Kiosque à musique sur les Allées d'Azémar.
Fête du 14 juillet à Draguignan.
— Vendredi 13 juillet . Distribution de secours aux pauvres. Retraite aux flambeaux.
— Samedi 14 juillet, à 8 heures du matin, revue de la garnison. Dans l'après midi, remise d'un drapeau à la Compagnie scolaire de l'école municipale.
Inauguration du kiosque de la musique. Illuminations
Musique municipale. Programme du samedi 14 juillet 1883 à 9 heures du soir.
Première partie : 1. Le Vengeur, allegro (Ferchall). — 2. Le Tannhauser, marche (Wagner). — 3. Le Lac des Fées, ouverture (Aubert).
Deuxième partie : 1. Les Sauterelles, polka (Goujettes). — 2. Faust, grande mosaïque (Gouuod). — 3. La Mascotte, fantaisie (Audran).


Draguignan - Le Kiosque à musique des Allées d'Azémar
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13 septembre 1885 — Georges Clémenceau harangue deux mille Dracénois, peu enthousiasmés, sur le Kiosque des Allées d'Azémar.
— Dimanche dernier, M. Clemenceau s'était rendu à Clermont-Ferrand, mais il n'y trouvait pas le terrain électoral suffisamment préparé pour faire la conférence projetée.
Il a été plus heureux, hier, dans le Var, et il a prononcé un discours sur les allées d'Azémar, à Draguignan ; mais on verra, par la dépêche ci-après, que M. Clemenceau n'a pas réédité le programme du comité radical socialiste de la Seine, qu'il a dû se résigner à signer à Paris, bien que ce programme soit la ruine de ses prétentions d'homme de gouvernement
— Draguignan, 13 septembre, 8 h. 30 soir.
La conférence Clemenceau devait avoir lieu au Théâtre, mais comme les cartes spéciales n'avaient été distribuées qu'à des amis, le comité Jules Roche a protesté dans une affiche indignée. Une affiche, émanée de la Justice du Var, convoque immédiatement les électeurs dans les allées d'Azémar, au kiosque de la musique. Pendant ce temps, de violentes discussions se produisaient dans la salle du théâtre. Le public réclamait M. Clemenceau sur l'air des Lampions.
Le commissaire de police, ceint de son écharpe, dut intervenir, suivi du trompette de ville, pour faire évacuer la salle, au moment où un ordre du jour blâmant M. Clémenceau allait être voté par la réunion.
Le public s'est dispersé devant l'injonction du commissaire de police en se donnant rendez-vous à Toulon pour mardi, jour où doit avoir lieu une conférence.
M. Clemenceau est arrivé sur les allées, accompagné de MM. Maure, Daumas, députés Camille Raspail, Dutasta, Cotte, etc., etc. Il y avait deux mille auditeurs qui cherchaient à entendre, le mieux possible ; l'enthousiasme n'a pas été très grand. M. Clemenceau paraissait fatigué, et sa voix, bien qu'elle fût vibrante et claire, parvenait difficilement aux oreilles de tous.
M. Clemenceau a écourté, du reste, son discours. Le député de Montmartre n'a pu s'empêcher de se livrer a une facétie à propos du temps : Le temps est si beau, a-t-il dit, qu'il vaut mieux aller se promener. Et, de fait, à quatre heures, M. Clémenceau est monté en voiture pour aller à Traros visiter les chutes d'eaux. (...)
La conférence s'est achevée sans autre incident notable. A sept heures, il y a eu un banquet de 300 couverts par souscription.
(Journal Le Gaulois)

Clémenceau reviendra à Draguignan le 14 octobre 1906 faire de beaux discours et "banqueter" modestement ; à cette occasion les Allées d'Azémar sont transformées en une vaste salle de réception :
— Le ministre a mis pied à terre en face de l'entrée de l'enceinte du banquet, où tout de suite il a pénétré au milieu des applaudissements des treize cents convives qui debout l'acclament.
C'est dans les Allées d'Azémar, transformées en vaste salle qu'a eu lieu le banquet, une immense tente abritait 12 longues tables comprenant chacune 120 convives.
Le menu comprenait 5 olives, deux tranches de saucisson, un morceau de veau froid, une cuisse ou une aile de poulet, un morceau de gruyère, un gâteau et une poire, le tout renfermé dans une boîte en carton rose, sur laquelle on lit : « Banquet Clemenceau, 14 octobre 1906 ». Le café a été ensuite servi.

Et le début de son discours évoque le Kiosque à musique des Allées d'Azémar, kiosque qui a du le marquer profondément, puisque 20 ans se sont passés depuis...
— Comment cette belle réunion dans le cadre de la grande place publique de Draguignan, à deux pas de ce kiosque d'où je haranguait la foule, au scandale de nos adversaires, n'évoquerait-elle pas en moi le souvenir du temps déjà lointain, il y a vingt années, où vous m'appelâtes parmi vous pour fonder dans le Var un parti d'action républicaine contre des républicains timorés.(...)

La Musique municipale enchaine concerts sur concerts sur le Kiosque des Allées.
24 mai 1885 — Musique municipale. Programme du Dimanche 24 mai 1885 de 3 h. à 5 h :
— Première partie : 1. Clairon (Allegro) — 2. Le lac des Fées, ouverture (Aubert). — 3. Scène et air d'Attila (Verdi).
— Deuxième partie : 1. Grande fantaisie sur le Trouvère. (Verdi). — 2. La Somnambule (fantaisie). (Bellini). — 3. L'Andalouse, mazurka (Gouirand).

18 mars 1888 — Musique municipale. Programme du dimanche 18 mars 1888 de 2 h. ½ à 4 heures du soir :
— 1 Samson, allegro. — 2 Marthe, fantaisie (Flotow). — 3 La Maconnaise, solo de hautbois (Veroust). — 4 Nuage de Dentelles, valse (Klein). — 5 Faust, grande fantaisie (Gounod). — 6 Bataille de Confetti, polka (Tellam).

29 avril 1888 — Musique municipale. Programme du dimanche 29 avril 1888 au Kiosque, de 3 h. ½ à 5 heures :
— 1. Le Champ d'Honneur, allegro (Bléger). — 2. Cybèle, fantaisie (Gouirand). — 3. Le Camp du Drap d'Or, ouverture (Buot). — 4. Sur le Bosphore, sérénade orientale (Coard). — 5. Bénédiction des Poignards (Meyerbeer). — 6. Diamant de Coeur, valse (Klein).

4 août 1888 — Musique municipale. Programme du samedi 4 août 1888 au Kiosque, de 9 h. à 10 h. ½ :
— 1 Samson, allegro (Riembault). — 2 Guillaume Tell, ouverture (Rossini). — 3 Bénédiction des Poignards (Meyerbeer). — 4 Sainte-Cécile, ouverture (Léon Chic) — 5 Le Trouvère, grande fantaisie (Verdi). — 6 Le Petit Marseillais, polka (Tésa).


Draguignan - Kiosque à musique Allées d'Azémar — Jardin anglais, Allées et Kiosque
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24 au 26 mai 1890 — Fête de Saint-Hermentaire
On nous communique le programme élaboré par la commission de la fête de Saint-Hermentaire bien qu'il ne soit pas encore arrêté d'une façon absolument définitive.
Nous croyons être agréable à nos lecteurs en publiant la partie qui n'est pas susceptible de modifications
— Le samedi, 24 mai, Foire annuelle. A 9 heures du soir, Retraite aux flambeaux par la musique de la ville.
— Le dimanche 25 mai, à 9 heures du matin, Jeux populaires sur les diverses places de la ville. A 2 heures du soir, Courses des ânes attelés et montés. — A 4 heures, Concert au Kiosque par la musique de la ville. — A 9 heures du soir, Concours de chant sur la place du Marché.
— Le 26 mai, à 9 h. ½ du matin, réception de la musique de Cannes à la gare P.-L.-M. Défilé à travers la ville. Vin d'honneur à la mairie. — A 3 heures du soir, Concert au Kiosque donné par la musique de Cannes. — A 4 h. ½, grande Bataille de Fleurs sur le boulevard de l'Esplanade. — A 9 heures du soir, Grand Festival Concert au Kiosque avec le concours des musiques de Cannes et de Draguignan. Les Allées seront éclairées à giorno. — A 11 heures, l'Hymne National exécuté par les deux musiques. Pendant cette exécution, embrasement général du Kiosque.
Pendant toute la durée de la Fête, Bals publics sur les diverses places de la ville.

25 mai 1890 — Musique municipale. Programme du dimanche 25 Mai 1890 au Kiosque, de 3 h. à 5 h. : 1. La Fête des Félibres, marche (Astoin). — 2. Une Dernière Pensée, ouverture (Buot). — 3. Faust, grande fantaisie (Gounod). — 4. Parfums Capiteux, valse (Klein). — 5. Patrie, fantaisie (Paladhile). — 6. Polka Militaire (d'Orni).
20 mars 1892 — Musique municipale. Programme du Dimanche 20 Mars au Kiosque, de 2 h. ½ à 4 h. : 1. Beau Soleil de Provence, marche. (Astoin). — 2. Le Premier Pas, mazurka (L'Habit). — 3. Poète et Paysan, ouverture (Suppé). — 4. La Fille du Tambour Major, (Offenbach). — 5. Après la guerre, polka pour piston (Marié). — 6. La Créole, valse (Gouirand).
15 avril 1895 — Musique Municipale. Programme du Concert qui aura lieu lundi 15 avril au kiosque de 3 h. à 5 heures. : 1. L'aspirant, allegro (Romain). — 2. La Médaille d'Or, ouverture (Gurtner). — 3. Hylda, polka pour piston, 1re audition (Reynaud). — 4. Scène et air d'Attila, solo de Basse (Verdi). — 5. Grand pot pourri sur les airs d'opéra (Leroux). — 6. Jeanne polka pour clarinette.
24 mai 1896 — Musique Municipale. Programme du Dimanche 24 mai, au Kiosque, de 3h ½ à 5 h. : 1. Dinard, allégro, (Giraud). — 2. Faust, grande-mosaïque, (Gounod). — 3. Gourko, fantaisie marche, (Jaubert). — 4. Le Prophète, sélection, (Meyerbeer). — 5. Le Chardonneret, polka p. flûte, (Romain).

25 mai 1896 — La Musique du 111e Régiment d'Infanterie enchaîne trois concerts dans la journée
Musique du 111e d'Infanterie, Programme du 25 mai 1896 à 3 h. au Kiosque des Allées d'Azémar :
— 1. Undine, ouverture, (Lortzing). — 2. Souvenir de Cadix, fandango, (Schwartz). — 3. Carmen, fantaisie, (Bizet). — 4. Lafleura ce, caprice pour flûte, (Mayeur).
Pendant la Bataille des Fleurs
— 1. Ke son, marche, (Bidegain). — 2. La poupée de Nuremberg, ouverture, (Adam). — 3. Bataille de fleurs, valse, (F. Romain). — 4. Le Carrousel, galop, (Bernier).
A 9 heures du soir, au Kiosque :
— 1. Ouverture de Zampa, (Hérold). — 2. La fête des Chasseurs, valse, (Sellenick). — 3. Lakmé, fantaisie, (Delibes). — 4. Ramage dans les fleurs, solo de flûte, (Nicolas). — 5. Manon, mosaïque, (Massenet). — 6. Pavane des Mousquetaires, (Aimé Maurel). — 7. Samson et Dalila, sélection, (St-Saëns). — 8. La chanson du fantassin, (Perlat).

31 juillet 1903 — Distribution des prix aux élèves du collège sur le Kiosque des Allées d'Azémar
— Vendredi matin 31 juillet, à 8 heures au kiosque des Allées d'Azémar, décoré avec beaucoup de goût, a eu lieu la distribution des prix aux élèves du collège de Draguignan.
La cérémonie était présidée par M. Colomb, Procureur de la République à Draguignan.
M. le Préfet, M. le Maire, tout le personnel enseignant en robes, les officiers du 61e et de nombreux fonctionnaires avaient pris place sur le kiosque.
Un grand nombre de parents des élèves et d'invités occupaient les places réservées autour du kiosque. L'Ecole de Musique, dirigée par M. Marcou, a prêté son concours à cette cérémonie.

Quelques concerts et fêtes au Kiosque à musique des Allées d'Azémar de 1900 à 1914
15 avril 1900 — Musique Municipale. Programme du lundi 16 avril 1900 de 2 heures ½ à 4 heures du soir au kiosque des Allées :
— 1ere partie : 1. Marche des Velocemens, (Villanova). — 2. Les Diablotins, Ouverture, (Bléger). — 3. Simplette, Valse, (Meurgey).
— 2e partie : 4. Souvenir des Ormeaux, Fantaisie, (A. Giraud). — 5. Les Mousquetaires au Couvent, Fantaisie (Varney). — 6. Ké-Za-Ko, Polka, (Gache).

8 mai 1902 — Programme du concert donné par l'Union Musicale le 8 Mai, de 3 heures à 4 heures ½ au kiosque :
— 1. Montréal, Allégro (A. Giraud). — 2. Ouverture Militaire (Kling). — 3. Les Dragons de Villars, Fantaisie (Maillard). — 4. La Grande Duchesse de Gerolstein, Ouverture (Offenbach). — 5. La Juive, Fantoisie (Halévy). — 6. Branche de Roses, Mazurka (Pontet). Le Chef de Musique, Rossi.

9 avril 1905 — Concert demain dimanche de 3 h. à 4 h. ½, l'Union Musicale donnera un concert sur le Kiosque des Allées d'Azémar. En voici le programme : 1. marche de l'Ecole d'Alfort (Sachet). — 2. Mireille, fantaisie (Gounod). — 3. Les Enfants Terribles, mazurka (Corbin). — 4. Jeanne d'Arc, fantaisie (Verdi). 5. Valse Bleue (Margis).
14 juillet 1912 — Voici le programme de la fête Nationale du 14 juillet. Samedi à 9 heures du soir aura lieu la retraite aux flambeaux, exécutée par l'Union musicale, avec les tambours et choeurs de la garnison. Dimanche, à 8 heures du matin, sur les Allées d'Azémar, revue d'honneur de la garnison, sons la présidence de M. Hudelo, préfet du Var.
Dans la journée, jeux populaires divers et bal. A 9 heures du soir, sur la place du Champ-de-Mars, grand feu d'artifice. Immédiatement après, bal autour du kiosque des Allées, brillamment illuminées.

9 avril 1914 — L'Union Musicale, récemment reconstituée sur de nouvelles bases, a donné, dimanche 5 avril, à 9 heures du soir, au kiosque des allées d'Azémar, sous la direction de son nouveau chef, M. Saquet, son premier concert en présence d'un public nombreux. Nos musiciens ont été très applaudis.

Quelques concerts de la Fanfare du 7e Chasseurs sur le Kiosque des Allées d'Azémar.
5 avril 1914. Voici le programme du concert que la Fanfare du 7e Chasseurs, donnera dimanche, au kiosque des Allées d'Azémar : 1. Spearmint, allegro (Turine). — 2. Marie-Henriette, ouverture (Montagné). — 3. Chante Marion, valse (Vargue). — 4. Le voyage en Chine, fantaisie (Bazin). — 5. Les Cadets de Russie (Sellenick).
26 avril 1914. Voici le programme du concert que la fanfare du 7e chasseurs, donnera demain dimanche de 3 heures à 4 heures, sur le kiosque des allées d'Azémar :
1. Le Chouan, défilé (Quéru). — 2. Marie-Henriette, ouverture (Montagné). — 3. Chante Manon, valse (Fargue). — 4. La Voyante, scottisch (Bouchel). — 5. Le Téméraire, défilé trompe.

10 mai 1914. Concert de la Fanfare du 7e chasseurs du 10 mai de 16 h. à 17 h. au kiosque des Allées. : 1. Nice-Carnacal, allegro (Jaubert). — 2. Fiançailles, valse (Vivier). — 3. Sous les Tilleuls, mazurka (Griffon). — 4. La Mascotte, fantaisie (Mullot). — 5. Le Rêve passe, pas redoublé (Parès).
31 mai 1914. Fanfare du 7e Chasseurs. Concert du 31 mai de 16 h. à 17 h. au kiosque des Allées. Programme : 1. Marche des Aviateurs (Turine). — 2. Marie-Henriette, ouverture (Montagné). — 3. T'en souviens-tu, valse (Turine). — 4. La Vivandiére, fantaisie (Loger). — 5. Le Patriote, pas redoublé (Romain).

Draguignan - Entrée des Nouvelles Casernes (Quartier Chabran), 7e Bataillon de Chasseurs Alpins

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publié par Cyril Dim 31 Aoû 2014 11:06

Dimanche 8 juin 1919 — Cérémonial de la Saint-Hermentaire.
— Notre fête locale, organisée par un comité de jeunes gens a fort bien réussi. Dimanche dernier, un public nombreux s'est rendu suivant l'usage au coquet ermitage de Saint-Hermentaire où, après la bénédiction donnée dans la chapelle par M. Devin, archiprêtre, le pin traditionnel a été brûlé. Dans la soirée, tandis que sur les allées d'Azémar une bataille de confetti acharnée se livrait entre jeunes gens et jeunes filles, la symphonie dracénoise donnait, sur le kiosque brillamment illuminé, un concert des plus selects et soulevait les applaudissements de la nombreuse assistance. Un bal des plus animés a commencé aussitôt après le concert et ne s'est terminé qu'à une heure et demie du matin. La fête s'est continuée lundi avec le même entrain.

8 mai 1921— Fête de Jeanne d'Arc, concert de l'Union Musicale au Kiosque des Allées
— A l'occasion de la Fête de Jeanne d'Arc, l'Union Musicale donnera aujourd'hui de 2 h. ½ à 4 h. ½, au Kiosque, un concert dont nous donnons ci-après le programme :
1. Sambre et Meuse, défilé avec clairons (Planquette). — 2. La Fille du régiment (Donizetti). — 3. Une soirée à Alger, fantaisie polka pour clarinette, soliste M. Mondet. (Boisson). — 4. Aubade varoise (Meurger). — 5. Rose mousse, valse lente (Bosc). Le Chef de Musique, A. Marcou.


Draguignan - Affiche Fête St Hermentaire du 14 au 17 mai 1921
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25 juin 1922 — Orchestre symphonique sur le Kiosque.
— Le Concert de la Symphonie. Après avoir été renvoyé à plusieurs reprises le concert de la Symphonie a eu lieu vendredi soir au Kiosque des allées. Les auditeurs qui étaient extrêmement nombreux ont été charmés par l'exécution parfaite d'un programme de choix et particulièrement varié. Nos musiciens ont délibérément abandonné les sentiers battus et les ritournelles banales pour aborder la grande musique. C'est ainsi que nous avons noté au programme la Marche d'Attrie de Mendelson, une Sonate de Richard Straus, l'ouverture de Guillaume Tell, la chanson du Printemps de Mendelson, une sélection de Werther, une polka pour flûte. En redisant la satisfaction unanime des auditeurs à M. Mondet et à son artistique phalange, nous donnons une mention spéciale à Megerlin le talentueux violoncelliste, ainsi qu'à Mademoiselle Lambert la pianiste distinguée, au flutiste Vidal, à Bus l'impérissable hauboitiste (sic) et à M. Buisson qui a chanté en grand artiste le clair de lune de Werther.

9 juin 1934 — L'Estudiantina en concert au Kiosque.
Concerts d'Eté de l'Estudiantina au kiosque. En soirée, cette société donna un concert réussi, devant un nombreux public, quelquefois un peu trop bruyant, car les cordes ont besoin de beaucoup de silence pour être appréciées en plein air.
Grâce au dévouement de son chef, M. Salomon, cette jeune société fait beaucoup de progrès. Parmi le copieux programme offert aux mélomanes dracénois, mentionnons une bien jolie exécution de Si j'étais roi, l'Adagio de la Sonate Pathétique de Beethoven et une grande Rapsodie Bretonne Amor, enfin, un poème Tzigane, de Maciocchi. En résumé, une agréable soirée pour les Dracénois, qui profitent nombreux des belles soirées estivales.


31 mai 1942 — Rien n'arrête la Musique ! L'Union musicale sur le Kiosque pour la Fête des Mères.

Draguignan a célébré la Fête des mères en ce dimanche 31 mai.
Diverses cérémonies avaient été organisées par la section locale des Familles nombreuses, que M. Varenne, propriétaire du Café du Commerce, préside. A 9 heures, une messe solennelle a été célébrée à la paroisse, en présence des autorités civiles, militaires et légionnaires. A l'élévation, la fanfare de l'école Hériot, qui, comme toujours, prête son actif concours aux manifestations locales, se fit entendre. Le curé Davin monta en chaire pour magnifier le rôle de la mère dans la famille et dans la société.
A 10 h. 30, en présence de M. Lahillonne, préfet du Var, eut lieu au square maréchal Lyautey, l'envoi au couleurs, puis une gerbe fut déposée devant le monument aux morts par une mère de famille, Mme Pavillon et M. Varenne. A 10 h. 45, au kiosque à musique des allées d'Azémar, M. Varenne prononça une courte allocution :
« Le Maréchal a voulu, dit-il, dans sa juste compréhension des choses, en créant cette fête nationale, que celle-ci soit un juste hommage et un acte de reconnaissance rendu aux mères et à la famille.
Il a décidé que cette magnifique trilogie, qui est désormais inscrite dans les plis de notre drapeau, Travail, Famille, Patrie, devienne une réalité tangible. »
Le préfet procéda ensuite à la distribution des récompenses, puis remit aux mères de familles nombreuses des diplômes et des médailles.
La cérémonie terminée, eut lieu la visite dans la salle annexe du Café du Commerce de la touchante exposition des travaux d'enfants, puis un apéritif d'honneur fut offert aux mamans ainsi qu'à leur famille.
L'après-midi, un concert fut donné à 17 h. 30 par l'Union Musicale, puis à 19 heures, eut lieu la descente des couleurs, terminant ainsi les cérémonies officielles de cette belle journée.
Nous signalons que le goûter, qui devait avoir lieu à l'occasion de la Fête des mères, par suite des difficultés matérielles, aura lieu à une date que nous annoncerons ultérieurement, ainsi que la remise des dons offerts par le Secours national.

Voir ici, Les Olivades de Draguignan sur les Allées d'Azémar, en juillet 2015.
Patinoire sur les Allées d'Azémar en Janvier 2016.
Défilé de la Saint-Hermentaire à Draguignan en mai 2015.

Formations musicales actives à Draguignan en 1909 :
Musique municipale, direction Marcou ;
Union chorale, président E. Gazan, chef Tambon.
Union musicale, chef Rossi.
Le Réveil dracénois (fanfare), chef Guiol.
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Re: Kiosques à Musique

DREUX - Le Square de la République
(EURE ET LOIR)
Place forte depuis le XIe siècle, Dreux s'est doté de fortifications au cours des siècles et s'est servi de la Blaise pour accentuer son caractère défensif en canalisant cette rivière dans les fossés longeant ces murailles.
Le Bras de l'Ecluse, un des trois bras drouais, arrivé à hauteur d'une des quatre portes des remparts, la Porte Neuve, se scinde en deux bras parallèles pour être à nouveau unique à la sortie de la ville.
Devant la convoitise des Normands, des Anglais ou des Bourguignons, les divers sièges de la ville se sont terminés tantôt par la ruine et le pillage, tantôt par la résistance victorieuse. Le dernier assaut, en 1594, par Henri IV, signe le démantèlement définitif de l'enceinte.
Dès la fin du XVIIIe siècle, la partie "hors les murs", longeant le Bras de l'Ecluse, précisément au niveau où il se sépare en deux, est plantée de deux rangées d'arbres, entre les deux bras parallèles, et naturellement appelée
Les Promenades. La rue qui longe le second bras parallèle, également arborée est nommé rue de la Promenade, commençant rue de la Folie (actuellement rue Doguereau) et aboutissant rue du faubourg Saint-Jean. Ce second bras est recouvert entre 1895 et 1900 par l'élargissement de la promenade qui est rebaptisée à cette occasion Square de la République.

Plan de Dreux en 1895
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La Lyre Druidique de Dreux tout comme la musique militaire du 101e régiment d'infanterie installée à quelques pas dans la caserne de Billy, ne feront pas fléchir le conseil municipal quant à l'opportunité d'installer un Kiosque à musique dans la ville. Lors des manifestations importantes, tels ces concours de Gymnastique et de Musique qui sont organisés quasiment annuellement, seul un Kiosque démontable est installé à ces occasions.
Il faudra attendre le début des années 1930, pour qu'enfin un Kiosque à musique soit édifié dans le Square de la République. Entièrement construit en béton, il est de forme circulaire, avec huit colonnes reposant sur un soubassement installé au-dessus d'un sous sol fermé par une porte.
En 1931, près de l'entrée du Square, on installe le monument en marbre
La fille prodigue, du au sculpteur Raoul-Charles Verlet (1857-1923). Cette statue exposée au Salon de 1908 dans sa version plâtre, est acquise par l'Etat le 5 août 1908. Conçue en marbre en 1909-1910, elle est livrée et placée en dépôt au musée du Havre, avant de trouver enfin sa place définitive, au bout de vingt ans, à Dreux.

La rue de la Promenade longeant le Square a pris le nom de rue du Général De Gaulle. Aujourd'hui, le Kiosque à musique, s'il est de temps à autre transformé en Guinguette, est également défiguré en squat servant aux sans abri et autres lycéens désoeuvrés...
Kiosque toujours en place.


voir ici, Kiosque du Square de la République de Dreux, aujourd'hui.
Kiosque protégé par le séquoia géant.
Monument "la Fille Prodigue" au Square, aujourd'hui.

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publié par JeanMarc Jeu 16 Juin 2016 13:29

16 avril 1890 — Subvention Concours de musique et de gymnastique à Dreux du 29 juin.
— Sur la proposition de M. le Préfet de l'Eure et Loir, la Commission a autorisé le prélèvement sur le crédit de 2.000 fr. inscrit au sous-chapitre II, art. 6 du budget départemental, d'une somme de 200 fr. pour la décoration et l'illumination des bâtiments départementaux à Dreux à l'occasion du concours de musique et de gymnastique du 29 juin.

15 mars 1895 — Le départ pour Madagascar du 124e de ligne encensé.
— Hier, le général Niox, commandant la 15e brigade d'infanterie, est arrivé à Dreux et a passé la revue de la compagnie du 200e qui doit prendre part à l'expédition de Madagascar.
Puis, le colonel Guasco, du 124e de ligne, a présenté aux jeunes soldats le drapeau du régiment.
Dans l'après-midi, une réception a eu lieu au cercle des officiers.
Ce matin à sept heures, la compagnie du 200e comprenant 222 hommes, commandée par le capitaine Immelin, a quitté la caserne de Billy pour se rendre à la gare.
Sur tout le parcours, les maisons étaient pavoisées et la foule qui grossissait à chaque pas suivait les jeunes soldats. Pendant l'embarquement la musique du 124e, venue de Paris pour la circonstance, et la Lyre druidique ont joué à tour de rôle.
A huit heures douze, le train se met en marche au milieu des acclamations et des vivats que poussent un millier de personnes qui ont pu pénétrer sur les quais.
Les officiers et les soldats répondent en agitant leurs képis et chantent la Marseillaise que fa Lyre druidique exécute sur le passage du train.

16 novembre 1902 — Les Vétérans de 1870-1871 à Dreux. La Lyre Druidique et l'Espérance Drouaise de sortie.
— Dreux. Dimanche 16 novembre, les Vétérans de la 79e section célébraient l'anniversaire des combats de 1870.
De nombreuses sections de la région s'étaient fait représenter : Chartres, Auneau, Voves, Janville et Nonancourt, avec leurs drapeaux, Houdan, Villemeux, Saint-André.
A dix heures, M. Maumont, président de la section de Dreux et les membres du bureau, accompagnés des présidents des sections représentées, attendaient à la gare leurs invités. Au vin d'honneur, servi au buffet, M. Maumont a souhaité la bienvenue au général Cuny et lui a présenté les présidents des sections et le bureau de la 79e section.
A 10 heures ½, avait lieu au théâtre une conférence de M. Marc, sur la nécessité de former une fédération des sections de Vétérans d'Eure-et-Loir.
Puis, les vétérans, précédés par la société de gymnastique et par la Lyre Druidique, se sont rendus à l'Eglise St-Pierre, assister à une messe pour les soldats morts pendant la guerre de 1870, messe dite par l'abbé Carnuel. Après l'office, le cortège est allé déposer une palme au monument élevé par la Ville de Dreux à la mémoire des soldats morts pendant la guerre.
Les tambours et clairons de la Société de gymnastique ouvrent la marche, puis viennent : la Lyre Druidique, l'Espérance Drouaise, le drapeau de la 79e section, M. le général Cuny, et MM. le commandant Vessières, Marc, Grandjean, Prot, Barre, Maumont, entourés des conseillers municipaux, du bureau de la 79e section, les présidents des Sociétés représentées, des officiers, et des délégations des autres sections.
Au banquet qui réunit 206 convives, plusieurs discours furent prononcés. (...)

voir ici, Fête des Flambarts en décembre 2013. 1/2. 2/2.

Dreux - Cavalcade du 25 mars 1906, Char de la musique — Concours de Gymnastique, Ballet des Cerceaux des jeunes filles, Kiosque démontable.
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17 mai 1914 — Concert de la Société orphéonique, place Rotrou.
— La Société orphéonique donnera une audition publique dimanche prochain 17 mai, à 8 h. ¾ du soir, place Rotrou. Programme :
1. Le Printemps (Ithier). — 2. Le rendez-vous de chasse (Pény). — 3. Air varié pour soprano (Singelé). — 4. Violette (Paillard). — 5. Faust, choeur des soldats (Gounod). — Le Directeur, H. Caigne.

13 et 14 juillet 1914 — Fête nationale à Dreux. Concert de l'Orphéon au Square de la République
— Le 13 juillet, à 9 heures du soir, retraite aux flambeaux.
Le 14 juillet, de 5 heures à 7 heures, au champ de Tir de Flonville, Tir par la Compagnie des Sapeurs-Pompiers.
A 6 heures ½, salves d'artillerie. — De 7 à 9 heures à l'Arsenal, distribution de secours aux indigents.
A 9 heures, place Mésirard, revue des troupes de la garnison et de la Compagnie des Sapeurs-Pompiers par M. le Commandant d'armes, en présence des autorités civiles et militaires, avec le concours de la Lyre Druidique.
Pendant la revue, lâcher de pigeons voyageurs par la Société colombophile Les Messagers Drouais.
A 10 heures, place Métezeau, distribution des récompenses au lauréats du Tir. — A 10 heures ¼, place Métezeau, couronnement de la Rosière. — A 2 heures, place Saint-Thibault, Baquet de Neptune. — A 2 heures ½, place Saint-Martin, courses en sac.
A 3 heures, Square de la République, concert par l'Orphéon.
A 3 heures ¼, sous la tente des bals Druidique et Parisien, grande fête enfantine pour les élèves de toutes les écoles de la ville. — A 5 heures, place Rotrou, exercices de Gymnastique par l'Espérance Drouaise. — A 5 heures ¾, Grande Rue, Bal populaire.
A 8 heures ½, place Métezeau, concert par la Lyre Druidique.
A 9 heures ½, Grande Rue, grande séance de Cinéma. — De 9 heures à minuit, sous la tente du bal druidique, Bal gratuit. — Attractions diverses.

Faute de kiosque à musique à Dreux, la Lyre Druidique drouaise offre ses prestations dans toute la région.
20 juillet 1914 — La Lyre Druidique de Dreux en concert à Saint-Malo.
— La Lyre Druidique de Dreux donnera ce soir, dimanche, de 6 à 7 heures, un concert sur la place Châteaubriant. En voici le programme :
Strasbourg, allegro. (Andrieux). — Mysom, ouverture symphonique. (Wetge). — Boléro, pour clarinette. (Blémant). — Patrie, sélection sur l'opéra. (Paladhile). — Marche Bretonne. (Fristche).

20 juin 1922 — Les musiciens de la Lyre Druidique accueillis comme des princes à Granville.
— Granville. Audition musicale. Comme nous l'avons annoncé, la Lyre Druidique de Dreux, harmonie de 65 exécutants, directeur M. Antore, et la fanfare de Gallardon, 35 exécutants, directeur M. Cochery, sont arrivées à Granville accompagnées de membres honoraires, samedi, à 4 heures. En jouant des pas redoublés enlevants, les deux musiques se sont rendues aux grand Hôtel du Nord et des Trois-Couronnes, où leur logement était préparé.
Le soir, sur le cours Joinville, en présence d'une foule énorme accourue de tous côtés, la fanfare d'abord, l'harmonie ensuite se sont fait entendre dans des programmes de choix. Inutile de dire que des bravos chaleureux soulignèrent l'exécution impeccable des morceaux, bravos qui redoublèrent quand les deux sociétés réunies interprétèrent des morceaux d'ensemble.
La municipalité, à l'issue du dîner, avait offert un vin d'honneur à nos hôtes et après le concert, le Syndicat d'Initiative et l'Harmonie municipale leur offrirent des rafraîchissements.


2 août 1925 — La Lyre druidique en concert à l'Exposition des arts décoratifs du Grand Palais
— A 15 h., à l'Exposition des arts décoratifs, manifestation orphéonique, au Grand-Palais, avec les « Enfants de Saint-Denis » et la « Lyre Havraise », 360 exécutants. Concert donné par la « Lyre druidique de Dreux » dans la cour des Métiers.

21 juin 1927 — Annonce du concours musical de Dreux du 26 juin.
— Concours national de Dreux et 3e challenge de la Fédération musicale de France (26 juin 1927). Dans la salle des fêtes de Dreux ont eu lieu les opérations du tirage au sort pour fixer l'ordre d'audition des sociétés qui, le 26 juin prochain, participeront au concours national et au challenge de la Fédération musicale de France. Cette dernière épreuve est dotée, comme on sait, de 40.000 francs d'objets d'art offerts par la ville de Dreux et par le Matin.
Parmi les plus importantes des 60 sociétés inscrites, citons les chorales, Emulation chorale de Cambrai, d'Onnaing, de Luneray, d'Auxerre ; les harmonies, la Fraternelle de Caen, du Cateau, de Granville, Vire, Flers ; les fanfares, la Boulonnaise, de Boulogne-sur-Seine, Vernon, Mesnil-Théribus, Essômes-sur-Marne, etc.

Dreux - Caserne de Billy, Tambours et Clairons du 101e R.I. — Statue La Fille Prodigue, Square de la République
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23 juin 1928 — Concert de la Lyre Druidique à Vire.
— Samedi 23 Juin courant, 10 heures du soir, place du Château, la Lyre Druidique, harmonie de Dreux, 86 exécutants sous la direction de M. Antore, de passage à Vire pour se rendre le lendemain au concours de Villers-Bocage, donnera un concert avec le programme ci-après :
1. Marche Héroïque (Saint-Saëns) ; 2. Hera, morceau imposé au concours de Clérisse ; 3, Scènes Bohémiennes (G. Bizet) ; 4. Symphonie inachevée n° 1 (Schubert) ; 5. Marche des Echassier Landais (Millot) ; 6. Danse des Plébéiens (Maquet).
Les deux derniers morceaux seront exécutés par la Lyre Druidique et la Musique Municipale de Vire. Ce concert est donné au bénéfice des deux sociétés.
Il sera perçu un droit d'entrée de 1 fr. sur la place du Château.

12 août 1931 — La Lyre druidique en concert à Dreux.
— Dreux. La Lyre druidique donnera un concert en plein air jeudi soir, à 21 heures. En cas de pluie, l'audition aura lieu à la salle des conférences.
Par suite des travaux qui doivent être exécutés en bordure de la rivière, le niveau des eaux sera baissé de vendredi prochain au mercredi suivant.


28 juillet 1934 — La « Lyre Druidique » à Flers
— Voici le programme du passage à Flers de l'Harmonie de Dreux, la Lyre Druidique. Aujourd'hui samedi 28 juillet, à 20 h. 30, départ de la place de la Gare, pour se rendre au monument aux morts, square Delaunay : remise d'une gerbe au nom de la Société et exécution de « La Marseillaise ».
A 21 heures, au parc de l'Hôtel de Ville, concert sur la pelouse : 1. Marche normande (Jos. Lefèvre). — 2. Egmont, ouverture (Beethoven). — 3. Tarass Boulba (A. Georges). — 4. Les contes d'Hoffmann, fantaisie (Offenbach). — 5. Sur un marché persan, fantaisie descriptive (Ketelbey). — 6. Czardas (Michiels).
Entrée par la rue Schnetz, 1 franc, places assises, supplément, 2 francs. En cas de mauvais temps, le concert aura lieu à la halle au blé.


31 juillet 1934 — Compte rendu du Concert de la Lyre druidique à Flers.
— Le concert de la Lyre Druidique. Il eût semblé naturel que le public flérien profitât de l'occasion qui lui était offerte d'entendre une harmonie dont la valeur de direction, le nombre et la qualité des exécutants devaient constituer un véritable régal musical.
Nous souhaitons de tout coeur que nos visiteurs aient fait leurs frais avec le concert dont ils avaient bien voulu nous faire bénéficier ; mais nous ne serions que médiocrement surpris, si l'on nous affirmait que les recettes suffirent tout juste à régler les dépenses.
Quant au concert, il nous a paru donner une idée de ce que pourraient faire nos deux sociétés musicales, dans le cas où un bon génie réussirait à en opérer la fusion. Sachant trop bien ce qu'il en coùte à nourrir cette idée, nous nous en voudrions d'insister à ce sujet.
Comme tout le monde, nous avons goûté le fini, le fondu de certains accords et applaudi sans réserve certains morceaux du programme particulièrement réussis. Il y a certainement, dans la Lyre druidique, quelques instrumentistes de grande valeur et l'ensemble, quoique n'ayant peut-être pas donné, samedi soir, tout ce qu'on serait en droit d'attendre d'une harmonie de cette classe, n'a pas laissé de nous charmer pendant les deux heures de concert qu'il nous fut donné de l'écouter et de l'applaudir.

Guinguette sous le Kiosque de Dreux en Juillet 2009. 1/6. 2/6. 3/6. 4/6. 5/6. 6/6.

Formations musicales actives à Dreux en 1909 :
La Lyre druidique (harmonie), direction Antore, 60 exécutants ;
Orphéon de Dreux, fondé avant 1868, direction Antore, 40 exécutants ;
Fanfare libre, direction Anciaux, 28 exécutants ;
La Druide (fanfare de trompettes), direction E. Gillet 20 exécutants ;
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Re: Kiosques à Musique

DUNKERQUE - Le Parc de la Marine.
(NORD)
Cinq millions de livres tournois, tel est le montant du ticket d'entrée de Dunkerque au Royaume de France. Louis XIV n'a pas été chiche avec les dunkerquois ce 27 octobre 1662, et Charles II d'Angleterre a regretté, trop tard, d'avoir perçu cette somme en échange de cette forteresse qui attirait, de fort longue date, les convoitises de tous les conquérants : anglais, espagnols, hollandais...
Sous la direction de Vauban, de 1663 à 1670, les fortifications sont renforcées, les anciennes murailles de 1405 sont abattues, la ville basse est aménagée et il est décidé de fonder un Arsenal à Dunkerque. L'emplacement choisi s'étend de la porte de Bergues ou Westpoorte jusqu'au canal des Moëres. Le Parc de la Marine est ainsi créé de 1669 à 1686, également sur les plans de Vauban. Au devant du Parc est creusé un vaste Bassin à flot, le long duquel sont édifiées des Corderies et un grand Magasin d'armes. En 1690, le Parc proprement dit possède une superficie de 5,57 hectares, le Bassin et ses bâtiments contigus 5,96 hectares. L'ensemble de l'Arsenal s'étend sur 16 hectares.
L'entrée du Parc de la Marine, côté ville, se situe, à partir de 1686, Porte de Berry et débouche sur la rue éponyme qui mène à la Grand'Place de Dunkerque. Lorsqu'on pénètre dans le Parc par cette porte, on trouve six bâtiments réservé au logement du personnel administratif et des officiers et commissaires de l'arsenal ; une caserne où sont cantonnées les troupes de la marine ; le logis de l'Intendant, vaste Hôtel particulier doté d'un jardin privatif entouré de murs et agrémenté d'une Orangerie ; une chapelle et sa sacristie ; des ateliers de serruriers, menuisiers, lanterniers, forgerons ; enfin, le centre du Parc est occupé par des hangars constituant les chantiers de construction navale.
La direction de l'Arsenal-Parc de la Marine est confiée à un Intendant de la Marine, nommé par le Roi ; il a les pouvoirs les plus étendus tels la Police, la Justice et les Finances. Par ordonnance royale du 23 mars 1762, le titre d'Intendant sera remplacé par celui de Commissaire général de la Marine. Hormis les avantages du logement et des réceptions nombreuses payées par la Marine, les appointements d'un Intendant s'élèvent en 1756 à 13.000 livres, 3.000 de suppléments divers et 1.200 pour ports de lettres.

Plan d'ensemble de Dunkerque 1754
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Plan du Parc de la Marine de Dunkerque 1754
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Jusqu'en 1713, l'Arsenal de Dunkerque construit et arme des centaines de navires qui partent guerroyer face aux anglais, hollandais, c'est dire l'activité florissante qui règne à Dunkerque pendant ces quelques décennies. L'article 9 du traité d'Utrecht du 11 avril 1713 met fin à tous ces rêves d'hégémonie de Louis XIV :
— Le Roy très chétien fera raser toutes les fortifications de la ville de Dunkerque, combler le port, ruiner les écluses, qui servent au nétoiement dudit port, le tout à ses dépends et dans le terme de cinq mois après la paix conclue et signée, scavoir : les ouvrages de mer dans l'espace de deux mois, et ceux de terre avec lesdites écluses dans les trois suivants, à condition encore que lesdites fortifications, ports et écluses ne pourront jamais être rétablis, laquelle démolition toutefois ne commencera qu'après que le Roy très chrétien aura été mis en possession généralement de tout ce qui doit être cédé en équivalent de la susdite démolition.
A partir du 7 octobre 1713, les fortifications sont rasées, le Bassin et les écluses sont détruits et les canaux sont fermés par des batardeaux. Le Parc de la Marine, quant à lui, subsiste mais sans aucune activité jusqu'en 1741, date à laquelle l'activité d'armateur redémarre ; mais un second traité, celui d'Aix la Chapelle en 1748, oblige une nouvelle fois Dunkerque à supprimer ses remparts, côté mer.
On va cependant continuer à armer des navires, mais de petites dimensions, frégates, corvettes et bricks, le port n'ayant plus le tirant d'eau suffisant pour les bâtiments de grand tonnage.
Ainsi pour la période du 20 juillet 1803 au 21 mars 1804, sur deux mille bâtiments de flottille construits dans tous les ports de France, la part de Dunkerque est de 86 :

1 Prame de 12 canons de 24 — 11 Chaloupes - canonnières de 3 canons de 24 et 2 caronades de 36 — 18 Bateaux-canonniers de 1 canon de 24 et d'une pièce de campagne — 54 Péniches d'un canon de 4 et d'une caronade de 12 — 2 Caïques d'un canon de 24.

Après 1818, l'activité du Parc de la Marine est quasiment inexistante, des travaux de nivellement de son accès en ville sont réalisés, des bâtiments et ateliers de la marine sont supprimés, et un jardin accessible au public est progressivement aménagé. Le 27 juin 1824 a lieu une grande fête populaire en hommage au héros local Jean Bart, et un cortège formé dans le Parc sillonne toutes les rues dunkerquoises avec, à sa tête, un vaisseau décoré et occupé par Jean Bart, Mercure, Mars et Neptune...
En 1830, la rue de Berry donnant accès au Parc et rejoignant la Grand'Place devenue place Royale, est rebaptisée rue de la Marine. Elle s'est appelée, juste le temps de la Terreur en 1792, la rue des Droits de l'Homme...
Un autre cortège se forme encore au Parc, le 14 mars 1847 : cette fois-ci, il s'agit d'une grande fête de bienfaisance en faveur des sinistrés de l'hiver ; le Reuze, le fameux géant flamand du Nord, est de sortie, les figures de carnaval l'accompagnent.
L'année suivante, lors d'une épidémie de choléra à Dunkerque, l'hôpital étant insuffisant, des baraquements sont provisoirement dressés dans le parc pour accueillir les malades.

En 1850, Victor Letellier nous décrit le Parc de la Marine devenu définitivement un jardin public :
— Imaginez-vous donc un jardin dessiné en forme d'éventail ouvert, cinq grandes avenues, plantées de beaux arbres, commençant à peu près à la grille d'entrée, et allant en s'écartant à droite et à gauche, accompagnées de contr'allées ; placez des pelouses triangulaires de gazons dans les intervalles, et, dans la partie supérieure élargie, des ronds-points formant comme des corbeilles, où s'entretiennent des arbustes et fleurs de hautes venues ; fermez le jardin à sa large limite, à gauche, par les bâtiments de la marine, ci-devant royale, à droite, par l'arrière-port, qui continue de l'autre coté de ces mêmes bâtiments, ajoutez enfin à droite une assez large allée fermée par une porte qui s'ouvre à l'arrière du port, et vous aurez une idée assez exacte du Parc de la Marine. Pendant la belle saison, on y voit dans la journée des bonnes et des enfants ; et partant des militaires, cela va sans dire. (...)
Enfin, à de certains jours, la musique militaire, quand Dunkerque en possède, ou celle de la garde nationale quand par hasard elle se pique d'être galante, vient s'établir sur la pelouse autour des corbeilles, et là, par ses accords, par le choix et l'entrain de ses airs, réunit et enchante une nombreuse société.
(extraits Une année à Dunkerque.1850)

Effectivement, les militaires et leurs musiques tiennent le haut du pavé à Dunkerque. Deux casernes principales, toutes deux édifiées depuis 1684, les accueillent : la Caserne Jean Bart — anciennement caserne de Saint-Louis — et la Caserne Guilleminot où séjournent la cavalerie et l'infanterie. Le 110e Régiment d'Infanterie y résidera sans interruption de 1873 à 1940. Juste avant lui, le 98e de ligne, de 1871 à 1872, a laissé quelques souvenirs à Dunkerque de par sa musique très appréciée : tous les dunkerquois fredonnaient les compositions de son chef M. Buot, notamment la Polka des Crevettes ou Céleste Valse, la Musette-Polka, la Polka des Oiseaux ou encore Valenciennes. Le Parc résonnait de ses flonflons tous les dimanches après-midi, et, le jeudi soir, il parcourait la ville pour sa traditionnelle retraite aux flambeaux.

Dunkerque - Caserne Guilleminot — Caserne Jean Bart
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Rien d'étonnant donc à ce que ce soit un maire, ancien officier de l'armée, qui se préoccupe, pour le confort de la musique militaire, de faire édifier un Kiosque à musique dans le Parc de la Marine. Philippe Ezéchiel Lebleu (1804-1891), maire dunkerquois en 1870-1871, puis de 1878 à 1884, fait dresser les premiers plans de cet édifice le 31 mai 1881. A la suite d'accords pris avec l'administration de la Marine dont dépend le Parc, le Conseil municipal charge l'architecte de la ville, Jules Lecocq, de la conception et de la réalisation définitive du kiosque en 1884.

Premier plan du Kiosque à musique de Dunkerque du 31 mai 1881
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A l'occasion de l'inauguration du Kiosque en mai 1885, un concert y est donné en faveur des blessés du Tonkin ; de forme décagonale, avec des colonnes de fonte et un garde-corps en fer forgé, il possède une toiture en zinc, à l'allure de "couvercle de bonbonnière", bordée d'un lambrequin.
Il est doté de deux escaliers permettant d'y accéder, placés à l'opposé l'un de l'autre ; quatre statuettes soutenant chacune un globe lumineux sont installées de part et d'autre de la première marche de chacun des escaliers.
Dès son installation, le Kiosque est pris d'assaut deux fois par semaine par la musique du 110e R.I..

L'année suivante, à la suite des réclamations des danseurs qui sont gênés par les graviers constituant la surface du sol aux alentours du kiosque, une aire bituminée est aménagée tout autour du soubassement.
Un Kiosque buffet-buvette de belle facture est installé peu après en face du Kiosque à musique.

Dunkerque à l'étroit dans ses limites fortifiées, rêve d'agrandissement et d'expansion et guigne le territoire de ses voisines, Coudekerque-Branche, Rosendaël et Petite-Synthe qui se défendent, becs et ongles. Elle obtient cependant l'annexion en 1872 de 105 hectares dépendant en partie des glacis de ses fortifications mais n'obtient pas l'essentiel : l'emplacement du Casino de Rosendaël qui sera distrait de cette dernière en 1891 pour former Malo-les-Bains. Il lui faudra attendre un siècle pour enfin faire main basse sur Malo-les-Bains, en 1969, et Rosendaël, en 1971, villes dont nous reparlerons à propos de leurs Kiosques à musique également.
(voir ici, Coudekerque-Branche)

Le Parc de la Marine et son Kiosque à musique sont de toutes les fêtes : carnaval, défilés, fêtes aérostatiques, concerts, concours de musique ; le parc est même, à l'occasion, transformé en stade pour organiser des olympiades où les épreuves de courses, lutte, gymnastique, poids et haltères, sauts à la perche etc., se pratiquent dans les allées arborées.
Le 26 octobre 1913, un petit buste en bronze, sculpté par Hortense Tanvet, est érigé dans le Parc de la Marine, en hommage à Caroline Angebert (1793-1880), amie et correspondante de Lamartine. Elle a vécu 18 ans dans l'Hôtel particulier du Parc de la Marine, étant l'épouse de Claude-Jacques Angebert (1773-1851), Commissaire de la Marine et chef maritime de Dunkerque de 1817 à 1835.

Si la ville de Dunkerque n'est pas occupée par les Allemands en 1914-1918, elle n'en a pas moins souffert sous les bombardements et pilonnages venant de terre, de mer ou des airs. A la fin du conflit, on compte plus de 550 tués. Les dégâts matériels sont nombreux : 400 immeubles détruits, 2.000 endommagés. Le Parc de la Marine a subi quelques dégâts qui seront indemnisés au titre des dommages de guerre en 1922. Le Kiosque à musique semble intact.
La seconde guerre mondiale sera encore plus destructrice. Du 21 mai au 4 juin 1940, plus de 123.000 soldats français et 215.000 britanniques et alliés fuient la France par Dunkerque, sous les bombardements des allemands déferlant de Belgique. Là encore des centaines d'immeubles sont rasés, le Port et le Parc de la Marine sont détruits, le Kiosque à musique anéanti. Ne subsiste que son soubassement.
L'armée allemande s'installe à Dunkerque pour 5 ans le 4 juin 1940. Trois blockhaus sont construits dans le Parc de la Marine. La ville est à nouveau bombardée en septembre 1944, cette fois-ci par les forces alliées, puis assiégée jusqu'au 9 mai 1945, date à laquelle les allemands finissent par capituler.
Suite aux décisions d'indemnisations des dommages de guerre, il est décidé de reconstruire le Kiosque détruit. Des plans sont dressés entre 1955 et 1958 par l'architecte Charles Waldschmidt. Une adjudication auprès d'entreprises a lieu en 1960, et le nouveau Kiosque est construit en 1962. L'ancien soubassement a été conservé et restauré, on a gardé la forme décagonale ; les colonnes, maintenant en bois, soutiennent un toit totalement plat et un seul escalier d'accès a été reconstruit.
Kiosque reconstruit, toujours en place.

voir ici, Kiosque du Parc de la Marine de Dunkerque, aujourd'hui.
et Ici.
Buste de Caroline Angebert, aujourd'hui.

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publié par JeanMarc Lun 20 Juin 2016 16:16

2 juillet 1905 — Festival musical de Dunkerque. Parès et sa musique de la Garde Républicaine en concert au Parc de la Marine
— M. Gabriel Parès, Chef de la Musique de la Garde Républicaine, vient d'arriver, accompagné de M. A. Dumont, Maire de Dunkerque. A midi, la Jeune France, l'Union Chorale, la Dilettante et la Musique du 110e de ligne se rendent à la gare pour recevoir les musiques du 3e génie d'Arras, du 8e régiment d'Infanterie de Saint-Omer, du 33e régiment d'Infanterie d'Arras, et du 73e régiment d'Infanterie de Béthune.
Le cortège est salué Place Jean-Bart par la Musique Communale de Dunkerque, l'Harmonie Municipale de Malo-les-Bains, la Fanfare Ouvrière de Coudekerque-Branche, l'Harmonie Communale de Saint-Pol-sur-Mer, la Fanfare Communale de Rosendaël, qui exécutent :
— La Marche Fédérale, d'Alfred Richart. — Le Cortège Nuptial, de Mendelssohn. — L'Air des Fifres du Reuse, (air local), d'Adolphe Néerman. — La Marseillaise.
Pendant que le Comité de la Fédération des Sociétés musicales lunchent dans une des salles de l'Hôtel de Ville, les 400 musiciens militaires se rendent à l'Hôtel des Sapeurs-pompiers où la Municipalité a organisé à leur intention un banquet réparateur.
Favorisée par un temps splendide, la fête fédérale au parc de la Marine dans l'après-midi fut un vrai succès pour la Jeune France, la Musique Communale et les Musiques militaires réunies sous la baguette de M. G. Parès.
La Musique Communale interpréta avec un sentiment artistique extrêmement développé une mosaïque sur la Damnation de Faust de Berlioz, puis la Jeune France chanta dans la perfection La Caravane perdue de Massenet, et les Villes mortes de Maréchal. Malheureusement, le bruit des conversations particulières, les allées et venues
dans le parc, le bruit du vent dans les arbres, empêchèrent d'écouter avec toute l'attention désirable ces belles pages, et ces bruits divers étouffèrent un peu la voix de nos chanteurs. Mais ils furent couverts de succès et eurent lieu de se réjouir d'avoir donné leur concours à cette belle fête.
Les cinq musiques militaires, réunies sous la direction de M. G. Parès, Chef de la Musique de la Garde Républicaine, formaient un orchestre de 400 musiciens. Avec une perfection étonnante, sans aucun flottement, ce qui aurait pourtant été bien excusable dans une masse instrumentale aussi imposante, avec une netteté admirable, une virtuosité et un sentiment qu'il est difficile de trouver dans beaucoup de musiques militaires, cet orchestre géant interpréta successivement :
— Marche triomphale, de G. Parès. — Patrie, Ouverture dramatique, de G. Bizet. — Adagio de la Symphonie en ut mineur, de Saint-Saëns. — La Vie du Poète, Symphonie-drame, de Charpentier. — Scènes alsaciennes (Au cabaret, dimanche soir), de Massenet. — Cortège de Bacchus, du ballet de Sylvia, de Léo Delibes. — La Marseillaise.
Un plateau placé à la porte du parc de la Marine, le produit de la vente des programmes, et la souscription de la Municipalité donnèrent une somme de 1.331 fr. 20 qui fut intégralement versée à l'oeuvre du « Gros Sou orphéonique ».

1er juillet 1906 — Concert au Parc de la Marine à l'occasion du Centenaire de la Musique Communale de Dunkerque
— La Musique Communale de Dunkerque fêtait, le 1er juillet, son centenaire ; elle avait organisé à cette occasion un grand concert au Parc de la Marine avec le concours de la Musique Communale de Rosendaël, la Musique Communale de Saint-Pol-sur-Mer, l'Harmonie Municipale de Malo-les-Bains, la Fanfare Communale de Coudekerque-Branche, la Jeune France, l'Union Chorale, l'Indépendante, et les élèves de l'Ecole communale de Musique.
Voici le programme de ce concert :
Première partie exécutée par la Musique Communale.
1. Pas redoublé avec tambours, David Riefenstahl. — 2. Ouverture de Concert, Néerman père. — 3. Boléro, Néerman père. — 4. Les Captifs, Ouverture, Adolphe Néerman. — 5. Les Cadets de France, Allegro de concert,
Adolphe Néerman. — 6. Marche solennelle (1er prix du concours de 1906), Henry Filleul. — 7. Marche solennelle (2e prix du même concours), Jules Collery.
Deuxième partie exécutée par les Sociétés d'Harmonie réunies.
1. Souvenir de Rome, Allegro militaire, Monnereau, Chef de musique de l'Ecole d'Artillerie de Toulouse. — 2. Marche nuptiale, Mendelssohn. — 3. Hymne à Jean Bart, David Riefenstahl. — 4. La Marseillaise.
La masse instrumentale et chorale qui exécuta l'Hymne à Jean Bart et la Marseillaise produisit le plus grand effet et valut aux chanteurs et aux instrumentistes une véritable ovation de la part du nombreux public venu les écouter.

24 mars 1907 — Concert du 110e de ligne au Parc de la Marine
— Voici le programme du concert que la musique du 110e donnera au Parc de la Marine, le dimanche 24 Mars 1907, de 3 h. ½ à 4 h. ½ :
1. Tip-Top, allegro. (Allier). — 2. Patrie, ouverture dramatique. (Bizet). — 3. Expressive, valse. (Georges Corroyez). — 4. L'Africaine, fantaisie. (Meyerbeer). 5. Marché Indienne. (Sellenick).
Le chef de Musique, J. Corroyez.


Dunkerque - Le Parc de la Marine et kiosque — Kiosque Buvette et Kiosque à musique
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23 au 30 juin 1907 — Kermesse de Dunkerque
Journée du Dimanche 23 Juin : — Distributions extraordinaires par les soins des Commissions administratives du Bureau de Bienfaisance et des Hospices. — Ouverture du concours de tir à la carabine Flobert organisé par Les Carabiniers Dunkerquois. — Ouverture du concours de tir aux armes de guerre organisé par la Société de tir du 8e territorial. — Grand
concours de pigeons voyageurs sur Tours (425 kilomètres) — A 4 h., au Parc de la Marine, grand concert par la fanfare du Commerce d'Armentières (87 exécutants) ; président, M. Jeanson-Fauchille ; directeur. M. Alfred Quesnay.
Journée du Lundi 24 Juin : — A 3 h., au Parc de la Marine, après-midi dansante. — Place Jean-Bart, concours de ballons,
Journée du Mardi 26 Juin : — A midi, grand lâcher de pigeons voyageurs, place Jean-Bart. Bal gratuit en Basse-Ville ; bal à la Halle ; bal au Parc de lu Marine.
Journée du Jeudi 27 Juin : — Esplanade Jean-Bart, grand tir à la perche organisé par la Société « Les Archers du Centaure ». 2000 francs de prix ; concert par la musique du 110e de ligne.
Journée du Dimanche 30 Juin : — Congrès de l'Union des corps de sapeurs pompiers du Nord et du Pas-de-Calais ; à 10 heures et ½, place Jean-Bart, exercices de sauvetage et manoeuvres de pompes. — A 2 heures ½, au Parc de la Marine, concours de peinture et de décoration en plein air ; attractions diverses. — Grand concours international de pèche à la ligne, organisé par le « Poisson Bouge ». — Grand tir aux pigeons organisé par les « Chasseurs réunis », sur l'esplanade Jean-Bart. — Tir à l'arbalète au but organisé par les Amis réunis. — Bals gratuits en Basse-Ville et dans l'intérieur du Minck ; bal à la Halle ; grand bal au Parc de la Marine.

15 août 1907 — La Fête du 15 Août dans le Parc de la Marine. Concert du 110e R.I. au Kiosque
— Nous apprenons avec plaisir que toutes les sociétés dunkerquoises d'Anciens Militaires viennent de se souder dans un bel élan de Fraternité. Se formant en un Comité d'organisation, toutes ces mutuelles ont pris l'initiative d'une grande fête de charité qui se donnera le jeudi 15 août 1907. En choisissant le Parc de la Marine, ce magnifique jardin dont le décor d'août ne pourra mieux encadrer une aussi jolie fête, le Comité organisateur ne pouvait mieux s'inspirer, et son programme composé de merveilleuses choses devait tenter bien du monde.
Voici le programme détaillé de cette grande fête.
A 2 h. ½, au Parc de la Marine, réception de toutes les Musiques costumées.
A 3 h., Grand Festival, avec le concours de la Musique du 110e d'Infanterie, chef M. Corroyez.
1. Musique Communale (Epoque 1792-1793). — 2. La Cécilienne (Epoque Louis XVI et Gardes Françaises). — 3. L'Avenir Indépendant (Epoque Empire). — 4. Voltigeurs de la Garde (Fifres et Tambours). — 5. Musique militaire du 110e d'Infanterie.
A 3 h., mise en circulation de la Pochette Militaire. (N. B. — Trois Messieurs, porteurs de la dite Pochette, se promèneront dans toutes les allées du Parc et la remettront à la première personne qui leur aura posé, cette question : Avez-vous la Pochette Militaire ?)
A. 4 h., Fête Aérostatique, gonflement du ballon les Anciens Militaires, monté par M. Raoul Pitault, de Paris. Pendant les opérations, départ de sujets grotesques.
De 2 h. ½ à 7 h., nombreuses attractions.
Côté gauche du Parc : Cinématographe, Attractions coloniales, Baraques foraines, Comptoirs de vente.
Côté droit du Parc : Guignol, Pêche miraculeuse, Massacres, Carrousels.
A 5 h. ½ précises, Départ de l'aérostat Les Anciens Militaires, piloté par M. Raoul Pitault.
A 6 h., Défilé de toutes les Musiques, à travers les Allées du Parc.
Pendant toute la durée de la fête, distribution de plus de 10.000 objets de réclame, offerts gracieusement par MM. les Commerçants et Industriels.
A 9 h., du soir, continuation des réjouissances. Place Jean Bart. Bal à grand orchestre avec illuminations.
A 10 h., avec le gracieux concours de M. E. Carpentier, artificier de la maison Ruggieri, embrasement général de la Place Jean Bart.

18 et 19 juillet 1908 — Le Président Armand Fallières en visite à Dunkerque. Concert au Parc de la Marine.
— La municipalité de Dunkerque organise de grandes fêtes à l'occasion de la réception à Dunkerque, le 18 juillet, de M. le Président de la République, de la visite de l'escadre du Nord et de l'arrivée de la musique de la Garde républicaine qui donnera un concert au Parc de la Marine, le dimanche 19 juillet.
La compagnie du chemin de fer du Nord organise des trains spéciaux de toutes les gares du réseau, les 18 et 19 juillet, à destination de Dunkerque.

Dunkerque - Le Parc de la Marine, Kiosque à musique, Bassin et Jet d'eau
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13 Juin 1909 — "Jeux Olympiques" au Parc de la Marine, transformé en Stade à cette occasion
Dimanche 13 Juin 1909. Grande Fête Sportive organisée avec le concours des sociétés sportives et sous le patronage du journal Dunkerque-Sports.
A 2 heures ½, ouverture des portes. A 3 heures, début de la fête dans les diverses allées du Parc de la Marine.
Programme. Première Partie
Fête Aérostatique organisée par le Club Aérostatique de Dunkerque. Départ du ballon Les Sports.
Jeux Olympiques organisés par le Stade Dunkerquois et l'Union Sportive du Collège Jean-Bart. Courses de 100 mètres, 400 mètres et 1500 mètres plat. Course de 250 mètres avec haies. Sauts en hauteur, de longueur et à la perche. Lancement du poids.
Fête de Gymnastique organisée par la société « La Dunkerquoise ». Série de massues anglaises. Assaut de barre fixe. Fantaisie par les pupilles. Batoude américaine. Sauts du cheval. Gymnastique et les sports. Apothéose. Grand Concert par la Musique du 110è de ligne, chef M. Corroyez.
Deuxième Partie
Assaut d'escrime, Poule â l'épée et combat au sabre, donnés par la Salle Lefaure, avec le concours des meilleurs tireurs régionaux.
Athlétisme organisé par la société « L'Ancienne ». Poids et Haltères, Acrobatie et extenseurs, organisé par le Club Athlétique « L'Etoile » de Rosendaël.
Courses Vélocipédiques organisées par l'Union Vélocipédique Dunkerquoise. Fête villageoise. Courses de lenteur, surplace et aux pommes de terre. Courses aux cerceaux.
Troisième Partie
Grande Fête Enfantine, Jeux divers, Sauts à la corde, Jeux de volant, Lutte à la corde.
Programme du Grand Concert donné le 13 juin 1909 par la Musique du 110è de ligne, chef M. Corroyez :
1. Mayence, défilé de concert, G. Corroyez. — 2. Tolosa, ouverture symphonique, Reynaud. — 3. Le Cid, entr'acte et air de ballet. J. Massenet. — 4.Rapsodie Chinoise, L. Schillemans. — 5. Peer-Gynt, suite d'orchestre, E. Grieg. a) Le Matin, b) La mort d'Ase, c) La danse d'Anitra, d) Dans le hall du roi de la Montagne. — 6. Mascarade, air de ballet, P. Lacôme. a) Cortège, marche, b) Arlequin et Colombine, divertissement, c) La famille Polichinelle, menuet, d) Les mandolinistes, sérénade, e) Final alla Polacca.
Prix d'entrée : 0.50 centimes par personne ; carte prise à l'avance, 0,40 ; Enfants, 0,25.
Aux entrées du Parc, distribution de surprises-réclames.
Le Comité d'organisation.

Dunkerque - Plan du Parc de la marine transformé en "Stade olympique" le 13 juin 1909
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12 octobre 1913 — Commentaire haut en couleurs pour ce concert au kiosque du Parc de la Marine.

— Une température estivale avait prêté son chaud concours à la superbe manifestation artistique autant que charitable de dimanche dernier.
Les Pavillons flottaient partout dessinant des tentures, des plafonds, des ornementations diverses. Toute la rue de la Marine semblait garnie de deux murailles faite de trophées, de drapeaux ; c'étaient encore des drapeaux qui voilaient par instants l'acier des panoplies d'armures et l'éclat des baïonnettes disposées à l'entrée du jardin. C'étaient aussi de hauts festons tricolores qui entouraient le kiosque de la musique. Une multitude enthousiaste remplissait le jardin et quand la Musique attaqua la « Marseillaise » et que les drapeaux français se déployèrent sur le kiosque, tout ce monde fit silence et tous les hommes se découvrirent.
Ce spectacle était d'autant plus imposant que les français n'honorent habituellement d'aucune marque de respect l'exécution de notre bel hymne national.
Ce furent alors deux drapeaux belges qui apparurent et la musique joua la « Brabançonne ».
Aussitôt après, on abordait par l'Hymne à « Jean Bart », joué et chanté par la Musique et la Chorale régiment, le répertoire régional et local et l'on entendit successivement le « P'tit Quinguin », de Lille ; les « Enfants de Valenciennes » ; « Martin et Martine », de Cambrai ; « Gayant », de Douai et « Pierrot-Bimberlot », du Quesnoy. Ce sont les vieux airs locaux qui, pour la plupart, rappellent les antiques kermesses avec les sorties des Reuzen et le public s'est plu à entendre ces refrains à la mélodie naïve et joyeuse.
Ce qui remua particulièrement l'assistance, ce fut l'enivrante charge à la baïonnette de l'infanterie française où, au milieu des sonneries et des refrains rapides, crépitaient les salves des mitrailleuses et les feux de mousqueterie.
A côté de nous, deux vieux combattants, assis sur un banc, se regardaient et pleuraient. Vieux souvenirs !...
Le « cessez le feu ! » résonna comme un appel lugubre, après la bataille et aussitôt après, retentit, victorieux, le « Salut au drapeau », accompagné de la triomphale « Marseillaise ».
Cette scène produisit un effet indescriptible et les bravos éclatèrent, frénétiques, plus bruyants que le bruit des mitrailleuses.
Et pour finir ce concert, on évoqua les vieux souvenirs dunkerquois, dont la paisible harmonie fit un plaisant contraste avec les airs militaires et guerriers. La « Marche du Reuze », orchestrée par M. Adolphe Néerman et la « Retraite Militaire à Dunkerque en 1867 » plurent également.
Ce régal musical, où tour à tour les airs militaires, sérieux et joyeux eurent leur part, se termina de la plus heureuse façon par l'antique et toujours goûtée « Verschenbende » qui anima les visages des plus moroses d'un sourire radieux. Puis, chacun s'en fut en pensant aux gloires passées que la musique venait d'évoquer, au bonheur présent qu'elle avait procuré aux dilettantes et à la joie future que la recette allait apporter dans bon nombre de pauvres logis,
Nos félicitations les plus sincères vont donc aux organisateurs de ce beau concert : Monsieur le général Bidon et Monsieur le colonel Chéré, à l'excellent chef M. Revol et à ses habiles exécutants, choristes et musiciens.

12 octobre 1913 — Grand concert de bienfaisance au Kiosque à musique du Parc de la Marine.
— Le souvenir nous rappelle agréablement encore le joli Concert de bienfaisance que nous donnait l'an dernier la musique du 110e de ligne, lequel concert organisé au profit des pauvres par le distingué colonel Chéré, avait réuni dans les allées du Parc de la Marine, non seulement l'élite de notre Société, mais une foule énorme, car le commandant du 110e est aimé et on avait tenu ce jour-là le lui prouver.
C'est la réédition de ce même concert avec son même but philanthropie que nous aurons le 12 courant, au Parc de la Marine et pour le charme de nos concitoyens et pour le soulagement de nombreuses infortunes. Voici le programme du grand Concert que l'excellente musique interprétera et durant leqxel seront traduits les airs populaires des glorieuses cités du Nord.
I. Les Hymnes nationaux
Marseillaise. — Brabançonne.
II. Les airs populaires des glorieuses Cités du Nord.
Dunkerque, Hymne à Jean Bart (avec choeur). — Lille, Le P'tit Quinquin. — Valenciennes, Les Enfants de Valenciennes. — Cambrai, Martin et Martine. — Douai, Gayant. — Le Quesnoy Pierret-Binberlot.
III. Les Compositeurs modernes du Nord.
Déimia, ouverture, C. Fiévet. — Louise, fantaisie., G. Charpentier. — Le Roi d'Ys, ouverture, E. Lalo. — Expressive, valse, G. Corroyez.
V. Les Chants patriotiques de la France.
Chant du Départ (Musique et chorale) — Choeur des Girondins (Musique et chorale). — La Charge à la Baïonnette de l'infanterie française. (Tambours, clairons, mousqueterie, mitrailleuses). — Cessez le Feu. L'Assemblée. — Salut au Drapeau ! — Finale. Les vieux Souvenirs dunkerquois. — Marche du Reuze (Néerman). — Une Retraite militaire à Dunkerque en 1867. — Vescherbende.

Dunkerque - Parc de la Marine — Le Kiosque un jour de musique
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26 octobre 1913 — Inauguration du monument de Caroline Angebert dans le Parc de la Marine
— Cet après-midi, a été inauguré, au parc de la Marine, le monument élevé à Mme Caroline Angebert, poète et philosophe, correspondante et amie de Victor Cousin, amie fervente de Lamartine qu'elle avait connu par l'entremise d'Eugénie de Lamartine, baronne de Coppens, soeur du poète, résidant à Hondschoote, près Dunkerque.
Le monument érigé dans ce parc, consiste en un buste de bronze, très réussi, par Mlle Tanvet, posé sur un élégant socle de marbre jaune, dessiné par l'architecte David Bonpain. Ce socle porte le beau médaillon de Lamartine, par David d'Angers. Le monument est assis dans un ravissant parterre fleuri.
La fête commença par un déjeuner en l'honneur de M. Benoît, représentant le sous-secrétaire d'Etat aux beaux-arts. A deux heures et demie, tous les invités se pressaient au parc de la Marine.
M. Léon Séché, promoteur du monument, directeur des Annales romantiques, parla au nom des lamartiniens et rappela les éminentes qualités intellectuelles de Mme Angebert. Il termina, en remettant le monument à la ville de Dunkerque. M. Henri Terquem, maire de Dunkerque, remercia. (...)
La cérémonie se termina par une distribution de palmes académiques. Il y eut, pour finir, une réception, avec concert et lunch à l'hôtel de ville, brillamment illuminé.

voir ici, Carnaval de Dunkerque, mars 2014. Ici. et ici.

Formations musicales actives à Dunkerque en 1909 :
La Musique Communale, fondée en 1806, direction Adolphe Néerman, 75 exécutants
Association chorale « la Jeune France », fondée en 1864, président Dufour-Bourbier, direction E. Thery, 130 exécutants ;
Union chorale, rue des Bassins, président Willem, direction Dondeyne, 90 exécutants ;
L'Indépendante (chorale), président Bruneel, direction Calippe, 40 exécutants ;
Section musicale de la Société de Gymnastique « La Dunkerquoise », président Berode, direction 0. Théry, 26 exécutants ;
La Syndicale (fanfare des ouvriers), direction Port.
Association artistique des musiciens de Dunkerque (Symphonie), président Manouvriez, direction Théry, 175 exécutants.
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Re: Kiosques à Musique

DUNKERQUE - Place Jean Bart
(NORD)
Jusqu'en 1662, l'enceinte de 1405 de Dunkerque subsistait et, hors des murailles s'étendaient des terrains marécageux et pestilentiels. A partir de 1663 et jusqu'en 1686, comme nous l'avons vu ci-dessus, Vauban fait édifier une seconde muraille au delà de l'ancienne, cette dernière étant arasée en 1679 et nivelée avec les remblais provenant des excavations réalisées pour construire le bassin sur le port.
C'est ainsi que sont créées et aménagées la Grand'Place dite Place Royale, la Place Dauphine et la Basse-Ville, zones qui n'étaient donc jusqu'alors que des terrains vagues.
Le 14 septembre 1792, Révolution oblige, la Place Dauphine devient Place de l'Egalité tandis que la Place Royale devient Place de la Liberté ; en 1804 cette dernière est renommée Place Impériale.

Plan de Dunkerque 1754, limité à l'enceinte de 1405 démolie en 1679
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De 1789 à 1801, l'avocat dunkerquois Louis-Eugène Poirier (1753-1818) se démène comme un beau diable pour obtenir pour sa ville, un monument en hommage à Jean Bart (1650-1702). En 1801, le gouvernement accède à sa demande, et le sculpteur François Frédéric Lemot (1771-1827) est chargé, le 13 décembre 1802, par le ministre de l'intérieur Jean-Antoine Chaptal, de réaliser un buste en marbre du corsaire dunkerquois qui sera placé, non à Dunkerque, mais dans la galerie des Consuls du Palais des Tuileries. Par la suite, Jean-Marie Emmery, maire de Dunkerque, intervient auprès du ministre de l'intérieur, réclamant un buste de Jean Bart plus imposant que celui de la galerie des Consuls, et destiné à orner une des places publiques de Dunkerque.
Un arrêté du 14 octobre 1803 signé de Bonaparte et de H.B. Maret vient enfin satisfaire Poirier et Emmery : un second buste en marbre est commandé auprès de Lemot, pour être placé dans la salle de l'hôtel de ville de Dunkerque. Il est inauguré le 15 août 1806 par le nouveau maire, Bonaventure de Kenny sur la place de l'Egalité, ex. place Dauphine. Le cippe en granit sur lequel est érigé le buste est offert par les dunkerquois Declerck père et fils. Dans la foulée, la place de l'Egalité est alors rebaptisée Place Jean Bart.

Mais, il faut bien l'avouer, ni le monument Jean Bart de notre carte, ni la place éponyme qui y est représentée ne correspondent à la place Jean Bart ci-dessus. La raison en est simple : un second monument en hommage à Jean Bart et une seconde place Jean Bart vont voir le jour en 1845 et 1848...
Revenons à la place Royale devenue Impériale jusqu'en 1815. Le 2 juillet 1816, un buste du Roi Louis XVIII est inauguré sur la place Royale en présence de la légion de l'Indre.
A l'occasion de la Saint-Louis, un concours de musique est organisé le 18 août 1822 sur la Place Royale où une estrade
bien éclairée et décorée est dressée. Cinq formations musicales participent à ce festival, celle de Dunkerque étant hors concours : Bergues, Bourbourg, Hondschoote, Ostende et Roubaix. C'est cette dernière qui emporte le prix d'exécution.

1833 voit un tout autre spectacle se dérouler sur la place Royale : le 9 février, on y dresse l'échafaud, sur la travée de la rue des Prêtres — Thévenet, aujourd'hui—, pour l'exécution de Louis Armand et Jules Mark Delaval, anciens acteurs dramatiques de l'Odéon, condamnés pour le meurtre de Fanny Barre, épouse du premier.(1)

En 1836, le marché aux fruits et aux légumes est tenu tous les jours sur la Place Royale ; les mercredis et samedis viennent s'y ajouter la volaille, le beurre et les oeufs. Jusqu'en 1755, le marché au bois y avait lieu : un arrêté du 5 Décembre 1755 l'a transféré sur la place derrière l'Intendance de la Marine, près du Parc de la Marine, à dater du 1er Janvier 1756.
La première lanterne au gaz est allumée sur la place Royale le 17 Janvier 1837.


Dunkerque - Marché Place Jean Bart

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Dès 1838, il est question au Conseil municipal d'ériger un nouveau monument en hommage à Jean Bart, le buste de marbre de 1806 étant par trop modeste. A cet effet, Benjamin Morel (1781-1860), député de Dunkerque, crée une Commission ad hoc en 1840 et propose même de se rendre au domicile des dunkerquois pour solliciter leurs offrandes, afin de réunir les fonds nécessaires.
Une statue de bronze de trois mètres de haut est donc commandée à Pierre-Jean David d’Angers (1788-1856) qui ne demande aucune rémunération de son travail. De même, l'architecte Louis Hippolyte Le Bas (1782-1867) se charge du socle bénévolement. La dépense totale du monument va tout de même s'élever à 35.534 fr. 25 que la ville va subventionner à hauteur de 13.100 francs. (2)
Le 7 septembre 1845, le monument Jean Bart est inauguré sur la Place Royale, en présence d'une foule considérable, du 29e de ligne cantonné à Dunkerque, de cinq détachements de régiments du Nord, des députations maritimes de Calais et Gravelines composées de marins, femmes et filles de marins en costumes, et de douze sociétés musicales (Rexpoede, Warhem, Wormhoudt, Bourbourg, Bergues, St-Pierre de Calais, Calais, Hondschoote, Gravelines, Poperinghe et deux formations de St-Omer).
Pour la circonstance, une estrade est montée sur la place, sur laquelle, à l'issue de la cérémonie, une Chorale de 200 voix, accompagnée par la musique de la garde nationale, entonne un hymne — en 1845, la Marseillaise n'est pas de mise ! — composé par M. Fontemoing, avocat, et M. Riefensthal, chef de musique de la milice citoyenne.
Le lendemain 8 septembre, ont lieu à Dunkerque des Joutes nautiques, des régates, un mât de cocagne, des jeux divers et un feu d'artifice ; un banquet de 1800 couverts est servi dans le Parc de la Marine. La ville va débourser 7.205 francs pour cette fête.

Dunkerque compte maintenant deux statues Jean Bart ! En 1845, le buste de la place Jean Bart, ex. place Dauphine où un théâtre vient d'être inauguré, est alors relégué dans la salle d'attente de l'Hôtel de Ville dunkerquois.
Par suite de la chute de la monarchie, Jean-Charles Mollet, maire, prend un arrêté le 3 mars 1848, afin de supprimer toute allusion à la royauté dans les noms de places et rues. La Place Royale devient alors la Place Jean Bart ; la Place Jean Bart, ex Place Dauphine, devient la Place du Théâtre.
Provisoirement, autour du monument Jean Bart, un grillage de protection en bois a été installé. En 1850, il est remplacé par une grille de fer forgé payée 2.740 fr. 70.

Comme nous avons pu le constater, à chaque fête, carnaval et autres manifestations musicales, une estrade ou un Kiosque à musique en bois, démontable et précaire, est systématiquement installé au pied du monument Jean Bart. A aucun moment, et c'est fort dommage, le conseil municipal n'a envisagé de construire un Kiosque à musique définitif sur la Place Jean Bart, en dépit du réel besoin qu'il y avait. Les frais de montage, démontage, stockage, déplacement, réalisés à chaque occasion et chaque saison ont probablement coûté plus cher à la municipalité que l'installation d'un Kiosque fixe, et ce, d'autant que plusieurs modèles de kiosques amovibles ont été achetés par la ville.

Le Kiosque à musique à la toiture en forme de tente qui est installé sur la place Jean Bart va même faire des émules à Rosendaël, voisin de Dunkerque. En juin 1909, le Conseil municipal de Rosendaël charge sa Commission des Finances et celle de sa Musique d'étudier un projet de tente-kiosque, très sérieusement. Un journaliste appuie d'ailleurs cette entreprise de tous ses voeux et en fait la réclame :
— Dunkerque a depuis longtemps une tente légère, élégante et rapidement démontable où l'été, sur la place Jean Bart, souvent, les musiques jouent à leur aise. Cette tente n'a pas coûté très cher et elle rend de réels services, tant aux musiciens eux-mêmes qu'aux auditeurs à qui il est plus facile de saisir les nuances et les sons renforcés par la voûte légère et qui sans elle perdraient forcément leur expression. Facilement transportable cette tente abri donne aussi à la fête le cachet que n'a pas un cercle de musiciens entouré sans nulle distinction de la foule des promeneurs.(...)(Le Courrier populaire de Dunkerque 6 juin 1909)

Dunkerque - Place Jean Bart 3e modèle Kiosque à musique amovible — Quatrième modèle Kiosque à musique démontable, la Musique municipale en concert.
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En 1903, on supprime la grille d'entourage du monument Jean Bart et on rehausse celui-ci sur un socle de trois marches, aux quatre coins duquel on installe des lampadaires.
La quasi totalité des bâtiments bordant la place est occupée par des commerces. En 1845, on y trouve une boutique de Parapluies, un Quincaillier, 2 marchands de Tabacs, 2 Tailleurs, un Pâtissier, 2 Epiciers, 2 Estaminets, 3 Cabaretiers, un Limonadier, un Papetier, 2 merceries, un marchand de Draps, une Bonneterie, 2 Chapeliers, une Charcuterie, 2 Magasins de nouveautés, un Boulanger, un Marbrier, un marchand de Tissus-étoffes, un Tapissier, une Modiste, un Bottier, un Doreur, une Fripière, un Pharmacien et une coutellerie.
Entre 1900 et 1914, quelques activités sont venues remplacer celles disparues ou démodées. On trouve toujours autant de Cafés-limonadiers et restaurants ; parmi les arrivants : 2 Banques, une deuxième pharmacie, un Magasin d'ameublement, un Cinéma, un petit Bazar et un Grand Bazar, un Photographe, une Fabrique de Fourrures, 2 Hôtels, un vendeur de Machines à coudre, une boutique d'Articles de voyage...

La Ducasse ou foire-fête foraine de décembre-janvier est suivie de près par le Carnaval qui dure jusqu'en mars ; fin juin, la Kermesse annuelle dure, quant à elle, près d'une semaine. La Place Jean Bart est fortement sollicitée à ces occasions. Ainsi en janvier 1908, sont installés sur la place : le Cirque André Piège — le Musée d'anatomie — le Cinématographe — le Théâtre des Fantoches — le Palais optique — le Massacre — les Photographe, Tifs mécaniques, Loteries, Tournants, Gaufres et Berlingots et la foire Marchande s'étalant sur 650 mètres linéaires...
Les autres places dunkerquoises ne sont pas de reste et accueillent également une partie de la foire : la place Jeanne d'Arc présente ainsi le Carrousel-Salon, la Ménagerie, le Théâtre d'attractions, le Concert Oriental, le Chien volant, le Jeu de Champagne et des Loteries diverses...

Les bombardements allemands de mai-juin 1940 mettent un terme à toute cette activité et à ces festivités : en quelques jours Dunkerque est ruiné, la place Jean Bart disparaît en totalité, seule subsiste la statue du corsaire, miraculeusement sauvée au milieu du feu et de la mitraille. Dès la libération, la Place Jean Bart est occupée par des baraquements, pendant près de dix ans, le temps de la reconstruction de Dunkerque.

Dunkerque - Place Jean Bart, ruines après guerre 1940 — Baraquements après guerre place Jean Bart, seul le monument Jean Bart est debout
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Un autre Kiosque à musique a été construit à Dunkerque dans les années 1930, sur la Place du Banc-Vert, quartier Petite Synthe. Les premiers plans de celui-ci ont été établis en 1922. Nous n'avons malheureusement pu trouver aucun cliché de ce Kiosque qui est attesté et qui a été supprimé au début des années 1950.
Kiosques démontés, disparus.


voir ici, Place Jean Bart de Dunkerque lors du Carnaval 2014.
Installation d'un podium-kiosque autour du monument Jean Bart en février 2016.
Carnaval 2014 sur la place Jean Bart : Kiosque démontable et Monument Jean Bart.
Carnaval mars 2015 sur la place Jean Bart : Kiosque démontable et Monument Jean Bart.

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publié par JeanMarc Jeu 23 Juin 2016 13:21

18 et 25 août 1822 — Concours de Musique et Fête de Saint-Louis. Estrade dressée sur la Place Royale.
Concours de Musique
1° Ce concours qui n'a pu être fixé au 25 à cause que les sociétés sont retenues dans leurs communes respectives pour la fête du Roi, aura lieu à Dunkerque le dimanche 18 du présent mois d'août ;
2° Les sociétés françaises et étrangères invitées seront reçues à l'entrée de la ville par la société de musique de Dunkerque qui les accompagnera jusqu'à l'Hôtel de Ville où elles seront complimentées par le Maire ;
3° L'après-midi, à 3 heures, il sera procédé à la Mairie par la voie du sort à la fixation de l'ordre de la marche et de celui du concours et immédiatement après celle opération, toutes les sociétés se réuniront et parcoureront quelques unes des principales rues de la ville en exécutant alternativement une marche ; la Société de musique de Dunkerque se placera à la tête du cortège ;
4° Le concours aura lieu sur une estrade qui sera élevée sur la place Royale et commencera à la chute du jour. L'ouverture sera annoncée par le son de toutes les cloches ;
5° Chaque société exécutera : 1° une marche ; 2° un pas redoublé et 3° une valse ;
6° La Société de Dunkerque fera l'ouverture et la clôture du concours mais elle ne participera point aux prix, lesquels seront au nombre de cinq, savoir :
1e prix d'exécution, une médaille en or de la valeur de 200 francs ; 2e prix, une médaille de 120 francs ; 3e prix, une médaille de 80 francs ;
Prix de zèle pour la musique venant du point le plus éloigné, une médaille de 50 francs ;
Prix de zèle pour celle qui aura la plus belle tenue et qui fera rentrée la plus pompeuse, une médaille de 50 francs ;
7° Les juges du concours seront au nombre de quatre et chacune des sociétés y adjoindra un de ses membres. Ce jury rendra son jugement à la pluralité des voix ; en cas de partage, le Président aura voix décisive ;
8° Immédiatement après la décision du jury, les vainqueurs seront proclamés et décorés par le Maire ;
Fête du 25 Août
9° La veille de la Saint-Louis cette fête sera annoncée par le son de toutes les cloches et du carillon et le grand pavillon royal sera déployé au beffroi ;
10° Durant cette sonnerie le buste du Roi sera couronné de fleurs et pendant cette cérémonie la musique de la garde nationale exécutera différents morceaux analogues â la fête ; en même temps un portique garni d'un grand nombre de lampions sera allumé et éclairera l'enceinte où est placée l'image de Sa Majesté ;
11° Le 25, à la pointe du jour, tous les bâtiments du port seront pavoisés ;
12° Les habitants sont invités à décorer les façades de leurs demeures et à les orner de pavillons, de guirlandes et de draperies ;
Tir à la Cible
13° Ce tir aura lieu l'après-midi et l'on n'y admettra que les gardes nationaux qui se sont fait inscrire pour le concours ;
14° M. le Commandant de la garde nationale est invité à faire toutes les dispositions nécessaires pour l'exercice du tir ;
15° Les vainqueurs seront présentés à l'Hôtel de Ville et décorés par le Maire ;
Jeu du Mât de Cocagne
16° Ce jeu s'ouvrira à 2 heures de l'après-midi sur l'esplanade Sainte-Barbe. Il y aura six prix :
Le 1e sera de 40 francs, le 2e 30 fr, le 3e 25 fr, le 4e 20 fr, le 5e 15 fr, le 6e 10 fr.
17° Le présent programme sera lu, publié, imprimé et affiché en cette ville et des exemplaires en seront adressés à MM. les Maires des communes voisines avec invitation d'y donner la plus grande publicité dans leur ressort ;
Fait à la Mairie de Dunkerque, ce 3 août 1822. P. Degravieu aîné, Maire.

3 au 5 septembre 1848 — Grandes fêtes à l'occasion de l'inauguration du Chemin de fer Paris-Dunkerque. Festival musical place Jean Bart, une estrade est dressée. Cortège et marche triomphale du Reuse.
Les fêtes de l'inauguration du chemin de fer de Dunkerque à Paris, auront lieu les 3, 4 et 5 septembre 1848, dans l'ordre ci-après :
Première journée. 3 septembre.
— Festival. A quatre heures de l'après-midi, les corps de musique se réuniront dans le Parc de la Marine, où ils se mettront en cortège et se dirigeront, après avoir parcouru les principales rues de la ville, sur la place Jean-Bart. Durant le parcours, des pas redoublés seront exécutés à tour de rôle. A l'arrivée du cortège au lieu de destination, sur lequel sera élevée une estrade, chaque musique prendra la place qui lui aura été assignée. Celle de la garde nationale ouvrira immédiatement le festival par un morceau d'harmonie militaire.
Le festival sera continué par les musiques invitées, chaque musique exécutant, selon le numéro qui lui aura été assigné par le sort, deux morceaux à son choix.

Deuxième journée. 4 septembre.
— Cortège. Marche triomphale du Reuse.
A midi précis, le Reuse, géant des vieilles traditions dunkerquoises, sortira du parc de la Marine pour parcourir successivement les principales rues de la ville. Son cortège, auquel sont priés de se joindre les corps de musique invités, se composera d'un grand nombre de tableaux, savoir :
1° Un hérault-d'armes portant la bannière de Dunkerque. — 2° Les armes de Dunkerque personnifiées. — 3° Corps de musique. Garde nationale de Dunkerque. — 4° Bannière des quatorze amiraux. — 5° Bannière de Jean-Bart, portée par un capitaine de pêche en costume du XVIIe siècle. — 6° Jean Bart, chef de capres, sur la dunette de son corsaire. Réunion d'amateurs. — 7° Un groupe de pêcheuses de grenades, précédé de leur doyenne portant leur bannière. — 8° Un corps de musique. — 9° Tabagie flamande. Réunion de jeunes gens. — 10° Un corps de musique. — 11° Un groupe de bazennes, précédé de leur doyenne portant leur bannière. — 12° Un corps de musique. — 13° Une embarcation allégorique. Société philanthropique et philharmonique. — 14° Un corps de musique. — 15° Noce villageoise. Société de jeunes gens. — 16° Un corps de musique. — 17° La bannière des officiers-généraux de Dunkerque. — 18° Hommage de Ste-Barbe à la Liberté. Société d'artillerie dite de Ste-Barbe. — 19° Un corps de musique. — 20° Un hérault-d'armes portant la bannière de l'Harmonie. — 21° La France s'appuyant sur Dunkerque. Société d'Harmonie. — 22° Corps de musique de la garde nationale de Douai. — 23° Gayant et sa famille. — 24° Reuse.
Le soir, dans les salons de l'établissement des Bains de Mer, Concert vocal et instrumental, dans lequel seront entendus plusieurs artistes de Paris. Ce concert sera suivi d'un bal.

Troisième journée. 5 septembre.
— Tir à la Cible et Jeux divers
De midi à trois heures, place Jean-Bart, Ascension de sept ballons comiques.


Dunkerque - Fête de la mi carême, le Reuze — Les Gayant Place Jean Bart
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17 août 1905 — Entente cordiale franco-anglaise. Les Gordon's Boys donnent une sérénade sur la Place Jean Bart
— L'entente cordiale fut brillamment fêtée aujourd'hui. Dunkerque a reçu avec enthousiasme la municipalité et la Chambre de commerce de Folkestone, qu'accompagnait la musique des Gordon's Boys, de Douvres. La ville était pavoisée aux couleurs anglo-françaises. Invités et passagers, au nombre de 472, débarquèrent du paquebot Empress, à une heure et demie. Ils furent salués du God save the King, auquel les Gordon's Boys répondirent par la Marseillaise. Une foule de dix mille personnes poussaient des hourras frénétiques.
Le lunch de l'hôtel de ville était présidé ar MM. Alfred Dumont, maire, et Jean Trystram, sénateur, président de la Chambre de commerce, ayant leurs côtés MM. John Banks, le maire de Folkestone, qui a quatre-vingt-trois ans ; Edwards Taylor, consul britannique... (...)
Les Gordon's Boys donnèrent un concert pendant le repas. Le maire de Dunkerque toasta au Roi et à la Reine, au
maire de Folkestone et à l'entente cordiale ; M. Trystram prononce une allocution éloquente ; M. Banks but à M. Loubet, à la France et à Dunkerque...
A cinq heures, le cortège a parcouru la ville. La musique des Gordon's Boys a donné une sérénade à Jean Bart. Cette délicate attention, qui était la réponse au salut des officiers de l'escadre du Nord à la colonne de Nelson, a profondément ému les Dunkerquois et leur a paru éminemment significative.
Le soir, il y eut concert au parc de la Marine, féeriquement illuminé. Les gens de toutes classes et de toutes opinions fraternisent pour fêter les Anglais, qui sont absolument ravis.

14 juillet 1907— Programme de la Fête Nationale. Concerts et feu d'artifice, place Jean Bart.
— Distributions extraordinaires par les soins des Commissions Administratives du Bureau de Bienfaisance et des Hospices.
A huit heures du matin, à midi et à huit du soir salves d'artillerie. — A neuf heures du matin, sur les Glacis du Front Est des fortifications, revue des troupes de la Garnison, de la Douane et des Sapeurs-Pompiers de Dunkerque, Rosendaël, Malo-les-Bains, Saint-Pol-sur-Mer et Coudekerque- Branche. — A onze heures, place Jean Bart, Concert par la Musique Communale de Dunkerque.
A deux heures, au Théâtre représentation gratuite donnée par la Troupe et l'Orchestre du Kursaal. — A trois heures, au Parc de la Marine, matinée dansante à grand orchestre, bataille de confetti.
Poule d'Honneur à la pêche à la ligne organisée par la société La Perche.
Deuxième journée des fêtes des Quartiers de la Citadelle et de l'Ile Jeanty.
A dix heures du soir, place Jean Bart, grand feu d'artifice.
Bals gratuits en Basse-Ville, au Minck, rue Caumartin et rue du Jeu de Mail. Bal à la Halle.
Grand bal au Parc de la Marine.


20 au 28 juin 1908 — Kermesse de Dunkerque. Fête de Gymnastique, Concerts et Fête aérostatique sur la Place Jean Bart.
Samedi 20 Juin
— A 9 heures, grande retraite aux flambeaux par la musique du 110e Régiment d'Infanterie.
Dimanche 21 Juin
— Distributions extraordinaires par les soins des Commissions administratives du Bureau de Bienfaisance et des Hospices.
A 11 heures du matin, annonce de la Fête par les tambours et les fifres de l'école de musique qui parcourront les principales rues de la ville. Salves et lancement de fusées.
Ouverture du Concours de tir à la carabine Flobert, organisé par "Les Carabiniers Dunkerquois". — Ouverture du Concours de tir aux armes de guerre organisé par la Société de tir du 8e Territorial.
Grand Concours de pigeons-voyageurs sur Tours (425 kilomètres). — Concours de tir à la carabine Flobert organisé par "La Dunkerquoise", rue des Bassins, 41.
Tir à l'arc au but organisé par la Société "Les Archers de Guillaume Tell".
A 4 heures, au Parc de la Marine, Grand concert par la musique du 110e Régiment d'Infanterie.
— Fête du Quartier de l'Esplanade : A 11 heures du matin, course en sacs, rue de l'Abreuvoir. — A 2 heures, mât de cocagne, rue Royer. — A 3 heures, rue Sainte-Barbe, carrousel en voitures. — A 4 heures ½, Concert par l'Harmonie Municipale l'Union Ouvrière de Coudekerque-Branche, directeur M. Vandenbosche.
— Fête du Quartier de l'Hotel-de-Ville et du Minck : A 10 heures du soir, Feu d'artifice, sur le terre-plein du Quai du Leughenaer. Bal quai des Hollandais. — Tirs scolaires, Bal gratuit en Basse-Ville, Bal à la Halle, Grand Bal au Parc de la Marine.
Lundi 22 Juin
— Tombola enfantine en Basse-Ville et au Jeu-de-Mail.
A 3 heures, place Jean-Bart, Fête de Gymnastique organisée par la Société de gymnastique "La Dunkerquoise".
Concert d'Harmonie Militaire. Ascension de ballons comiques, Montgolfières.
— Fête du Quartier de la Place du Théâtre : A 6 heures ½, place du Théâtre, Concert par la Musique communale de Dunkerque, chef M Néermann.
A 10 heures, place Calonne, Grand Bal avec illuminations à giorno et embrassement général.— Bals gratuits en Basse-Ville et dans l'intérieur du Minck, Bal à la Halle.
Mardi 23 juin
— A onze heures du matin, quai de Saint-Omer. Course aux Canards. — A trois heures et demie, place Jean Bart, Concert par la Musique Communale de Dunkerque, chef M. Néermann. — Après le Concert, grand lâcher de pigeons. — Concours de jeux.
A neuf heures du soir, place Jean-Bart, Fête aérostatique de nuit. Feu d'artifice aérien.
— Fête du Quartier de l'Esplanade : A 2 heures, Course pédestre, rue de l'Esplanade. Jeux divers, rue de Soubise. Concours de Bouchons, aux Quatre Ecluses. — A cinq heures, place de l'Esplanade, Concert par la musique du 110e régiment d'infanterie, chef : M. Corroyez.
— Fête de l'Ile Jeanty : A 3 heures, Joute sur l'eau, canal de Mardyck. — Fête de Gymnastique, Place de l'Ile Jeanty. A 9 heures grand bal, Place de l'Ile Jeanty.
Bal gratuit en Basse-Ville. Bal à la Halle. Grand bal au Parc de la Marine.
Jeudi 25 juin
— Esplanade Jean Bart : Grand tir à la perche organisé par la Société Saint-Sébastien, 4010 fr. de prix ; Concert par la musique du 110e régiment d'infanterie.
Dimanche 28 juin
— A partir de 3 heures, concert-festival. — Grand concours international de pêche à la ligne, organisé par la Société La Perche.
A midi et demi, Rassemblement de toutes les Sociétés. Place Jean Bart, à une heure, revue et défilé.
Grand tir aux pigeons sur l'Esplanade Jean-Bart, organisé par les Chasseurs Réunis. Tir à l'arc au but organisé par les Amis Réunis.
A 10 heures du soir, pièces d'artifices et embrasement de la Place Jean-Bart.
Bals gratuits en Basse-Ville et dans l'intérieur du Minck, Bal à la Halle. Grand Bal au Parc de la Marine.

Dunkerque - Place Jean Bart Kiosque-estrade pour la musique — Place Jean Bart, second modèle de Kiosque démontable.
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26 mars 1911 — La mi-carême à Dunkerque. Cortège de la reine du Minck. Concert place Jean Bart.
— On sait que Dunkerque aura son cortège de Mi-Carême et qu'à cette occasion une grande fête à laquelle prendra part la musique du 110e régiment d'infanterie, aura lieu dimanche 26 mars.
La musique militaire ouvrira ces réjouissances par un concert qu'elle donnera à midi place Jean Bart sous l'habile direction de son chef M. Corroyez.
A 2 heures ½, la Reine du Minck, Mlle Louise Leroy, accompagnée de ses demoiselles d'honneur, Mlles Louise Woucters et Germaine Ovion effectuera sa sortie promenade.
Sa majesté qui sera escortée de groupes musicaux, chars, etc., sera reçue officiellement à l'Hôtel-de-Ville
Le cortège officiel se reformera dans l'après midi, à l'Hôtel des pompiers d'où il partira à 2 heures ½ à travers les principales rues de la ville.
A dix heures du soir, aura lieu un grand Bal masqué, au Théâtre Municipal.
A onze heures, réception de la Reine du Minck, de ses demoiselles d'honneur, d'une délégation des Dames du Minck et de la Muse Dunkerquoise, puis distribution de fleurs.
L'orchestre complet sera sous la direction de M. Ed. Vincke.

15 avril 1923 — Raymond Poincaré, président du Conseil, s'attarde longuement place Jean Bart, avant d'inaugurer le monument aux morts place du Beffroi.
— En gare de Dunkerque, le maire, M. Terquem, aux côtés duquel on remarque le sous-préfet, les adjoints et les conseillers généraux, souhaite la bienvenue au président du conseil, Raymond Poincaré. Une compagnie du 110e d'infanterie rend les honneurs.
Une longue acclamation part de la foule à l'adresse de M. Poincaré ; elle se prolongera, sur tout le parcours : l'avenue Guynemer, la rue Thiers, la place de la République, la rue Alexandre III et la place Jean Bart.
Là se trouve rangé le détachement des fusiliers marins venu de Lorient, avec la musique, et qui encadre le glorieux drapeau du bataillon ; c'est ensuite le 110e régiment d'infanterie ; les pompiers, les sociétés d'anciens combattants, de gymnastique et de préparation militaire, les enfants des écoles.
Le président du conseil, le ministre de la marine et leur suite passent devant le front des troupes et se placent au pied de la statue de Jean Bart. Après l'exécution de la Marseillaise, l'amiral Barthes, commandant en chef des frontières maritimes de la Manche et de la mer du Nord, s'avance ; M. Poincaré lui remet les insignes de
grand-officier de la Légion d'honneur et lui donne l'accolade
Précédé des drapeaux des délégations, le cortège officiel gagne à pied la petite place du Beffroi où va se dérouler la cérémonie d'inauguration du monument aux morts.
— Voici, à droite, l'église Saint-Eloi que déchiquetèrent les obus de la pièce allemande à longue portée ; à gauche, le vieux beffroi, noirci par les siècles ; c'est lui qui fournit un abri au monument.
Face à l'estrade sont rassemblés les chanteurs de la « Jeune France » et l'harmonie des artistes musiciens; deux cents veuves de guerre assistent à l'émouvante cérémonie.
M. Lucien Delrue, président de la section dunkerquoise de l'Union nationale des combattants, se place devant le monument que voile encore une souple draperie tricolore, et, le premier, prend la parole au nom de son groupement. Il remercia le maire de Dunkerque et la population qui, d'un élan unanime, a contribué à l'érection du monument.(...)
Deux mutilés s'avancent alors ; lentement, ils découvrent le monument du sculpteur Fritel.
Dans la pierre est gravée cette inscription : A ses enfants morts pour défendre la Patrie, La Justice et la Liberté, la ville dc Dunkerque pieusement reconnaissante.
Tambours et clairons battent et sonnent Au drapeau ; les emblèmes des fusiliers marins et du 110e d'infanterie s'inclinent. Le tocsin tonne lentement, scandant coup par coup la Marseillaise.
Puis les chœurs chantent l'hymne Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie.
M. Terquem, le maire de Dunkerque prononce un éloquent discours. (...)
Les troupes et les délégations défilent devant le monument. La cérémonie est terminée. Le président du conseil, accompagné des personnalités officielles, se rend à pied à l'hôtel de ville où le maire lui présente les membres du conseil municipal. Dans la salle des fêtes a lieu une courte réception à laquelle prennent part les notabilités de la ville.
MM. Raymond Poincaré et Raiberti reprennent ensuite le train pour Paris où ils seront de retour dans la soirée.

Le passage de Raymond Poincaré à Dunkerque en 1923, une occasion pour nous de visiter la place Jean Bart, avant qu'elle ne soit anéantie en 1940...
Dunkerque - Raymond Poincaré, Place Jean Bart le 15 avril 1923 (clichés agence Rol)
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Dunkerque - Raymond Poincaré, Place Jean Bart le 15 avril 1923 (clichés agence Rol)
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(1) La comédie est finie pour les deux assassins.
Le 21 janvier 1832, le corps de Fanny Barre, épouse de Louis Armand, est découvert par des pêcheurs dans les dunes de Ghyvelde, près de Dunkerque. Assassinée à coups d'alêne.
Louis Armand et Jules Mark Delaval, anciens acteurs dramatiques de l'Odéon, qui vivent à la petite semaine d'expédients en tous genre, y compris la fabrication de faux billet de banque, sont arrêtés le 26 janvier 1832 pour l'assassinat de Fanny Barre, ayant été vus par des témoins dans les dunes.
Ils s'accusent mutuellement du meurtre et sont finalement condamnés à la peine capitale par la Cour d'Assises de Douai le 12 novembre 1832.
Dunkerque ne devait plus voir d'exécution avant le 5 août 1903.


(2) Bilan du second monument à Jean Bart, inauguré le 7 septembre 1845, place Royale.
La dépense de la statue s'est élevée à 35.534 fr. 25, savoir :
Détail des dépenses : 35.534,23
Ecket Durand, fondeur à Paris, pour fourniture de métal,fonte,grattage et accessoires : 18.000,00
David d'Angers pour débours d'atelier : 1.686,75
David d'Angers pour accessoires de moulage du modèle en terre, ornements : 1.313,25
Transport de la statue de Paris à Dunkerque : 615,75
Cornemuse et Weuss. — Piédestal, trottoir et fondations : 13.305,45
Frais de la lithographie : 191,00
Dépenses diverses : 422,03
Détail des recettes : 35.534,23
Produit des souscriptions, fêtes et concerts : 9.927,05
Subvention de la Chambre de Commerce : 3.845,75
Subvention de la liste civile : 500,00
Subvention du Ministère de l'Intérieur : 3.000,00
Subvention du Ministère de la Marine : 3.000,00
Subvention du Département : 1.000,00
Intérêts des fonds placés à la Caisse d'épargne : 1.023,43
Produit de la vente de la lithographie : 138,00
Subvention de la Ville : 13.100,00

Carnaval 2014 1/3. 2/3. 3/3.
Statue Jean Bart aujourd'hui.
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Re: Kiosques à Musique

EAUX-BONNES - Jardin Darralde
(PYRÉNÉES-ATLANTIQUES)
voir ici, les renseignements déjà publiés sur le kiosque du Jardin Darralde à Eaux-Bonnes.

Depuis nos précédentes recherches sur le Kiosque à musique du Jardin Darralde, nous pouvons plus précisément dater la construction de celui-ci : elle est antérieure de 18 ans à la première mention que nous avions trouvée, soit avant 1868.
En effet, le 3 février 1869, le Maire d'Eaux-Bonnes se retrouve devant le Tribunal civil d'Oloron-Ste-Marie : il lui est reproché d'avoir sciemment subventionné des musiciens aux fins de jouer des morceaux de musique durant la saison d'été 1868 au kiosque à musique du jardin Darralde, en vue d'y procurer aux promeneurs l'agrément d'un concert public, gratuit qui plus est. Où est le mal, me direz-vous ? En l'occurrence, le Maire d'Eaux-Bonnes s'est rendu complice de la diffusion en public d'oeuvres musicales non autorisée par leurs auteurs, violant ainsi le droit de propriété desdites oeuvres. Le tribunal va ainsi condamner le Maire qui n'a pas lu le programme musical, mais ne poursuivra jamais l'orchestre et les musiciens "fautifs". Il vaut mieux s'adresser au Bon Dieu qu'à ses Saints...
On a donc la certitude que le Kiosque d'Eaux-Bonnes est déjà en place au cours de l'été 1868 et qu'à la suite de ce procès, les édiles de la ville ont certainement été plus vigilants quant aux programmes musicaux des orchestres qu'ils ont été amenés à subventionner.
Les concerts ont continué à y être donnés de 3 à 5 heures tous les jours de la belle saison, par l'orchestre municipal.
En période d'hiver, le Jardin Darralde et son Kiosque à musique revêtent un manteau blanc. La neige est omniprésente et, les Hôteliers, installés pour la plupart le long du parc, ont l'idée, à partir de 1909, d'aménager des pistes de ski dans et autour du jardin : du vendredi au dimanche les luges et bobsleighs rasent le Kiosque et slaloment entre les aulnes, frênes, platanes et autres tulipiers.
La Commune n'est pas de reste et l'année précédente, les prairies Lanusse sont aménagées pour pratiquer le ski, et un concours international est organisé les 15 et 16 février.
Kiosque détruit et remplacé par la boutique de l'office du tourisme.

voir ici, "kiosque" du Jardin Darralde d'Eaux-Bonnes, aujourd'hui.
et ici.

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publié par JeanMarc Ven 2 Sep 2016 14:45

Durée (sauf chutes de neige !) et prix des trajets Paris Eaux-Bonnes et Pau Eaux-Bonnes en 1880.

Distance de Paris à Eaux-Bonnes : 862 kilomètres.
Chemin de fer et route de poste. Train express en 21 h. 51 min. Trains omnibus en 31 h. 19 min.
Ce qu'il en coûte : 1e classe 109 fr. 50 c. — 2e cl. 83 fr. 25 c. — 3e cl. 61 fr. 80 c.

Distance de Pau à Eaux-Bonnes : 44 kilomètres.
Route de poste. Diligences. 2 départs par jour, celui du matin à l'arrivée de l'express. Trajet en 4 h. 30 min.
Ce qu'il en coûte : Coupé 8 fr. 80 c. — Intérieur et banquette 7 fr. 70 c. — Rotonde 6 fr. 40 c.


Une description minutieuse d'Eaux-Bonnes en 1880

— Le village se compose d'une grande rue, jadis unique qui monte par une pente assez raide à l'établissement thermal, et de quelques rues nouvelles, qui forment au S. et au N. E. de la Grande-Rue les quartiers neufs de l'Église, de la rue des Guides, de la rue de la Cascade et d'Orteig. Quand on entre aux Eaux-Bonnes, on a sur la gauche une ligne de maisons et d'hôtels, et, sur la droite, un espace assez vaste planté d'arbres, appelé le jardin anglais ou Darralde, et au-dessous duquel passe la Sourde canalisée. Au Sud, on aperçoit à travers les arbres une rangée d'hôtels neufs adossés à la montagne.
Au delà du jardin Darralde, la rue est bordée des deux côtés de maisons ou plutôt d'hôtels, jusqu'à l'établissement et à l'église. Au delà encore, tout un nouveau quartier s'est élevé récemment dans la vallée de la Sourde. En 1806, il n'y avait aux Eaux-Bonnes que des maisons de bois. Depuis cette époque s'élèvent chaque année, souvent à la place des rochers que lamine a fait sauter, des constructions plus ou moins élégantes.
Les Eaux-Bonnes ont deux établissements thermaux.
Le Grand Établissement contient 20 baignoires, des salles de pulvérisation, de gargarismes, de bains de pieds et une buvette, le tout alimenté par la source Vieille.
L'établissement d'Ortech ou Orteig, gracieux édifice, construit au bord du Valentin, bien aménagé et renfermant une buvette, 8 baignoires et une installation pour les douches d'eau pulvérisée.
Une buvette, alimentée par la source froide et abritée sous un kiosque, est située près de l'hospice, maintenant consacré aux écoles.
On trouve de plus aux Eaux-Bonnes un établissement hydrothérapique, installé sur la rive droite du Valentin.
Promenades. Le jardin Darralde, ombragé de grands arbres et embelli par des massifs de fleurs, est le principal rendez-vous des promeneurs et des guides.
Cinq sources : Source Vieille, source Nouvelle, source d'En-bas, source d'Ortech, source Froide.
(Les Bains d'Europe Le Pileur et Joanne 1880)

Eaux-Bonnes - Kiosque Darralde (Cliché Lamazouère 1880 Musée d'Orsay) — Publicités Hôtels d'Eaux-Bonnes bordant le Jardin Darralde (Guide Joanne 1895 et 1883)
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6 janvier 1884 — Mais que fait donc la police ?
— Les concerts de l'orchestre municipal ont lieu dans le jardin Darralde, et à ce propos il serait à désirer que la nouvelle municipalité, dont l'activité est d'ailleurs fort louable, apportât quelques modifications, non-seulement au mode d'entretien de ce parc, mais encore à la police qui devrait mieux sauvegarder les petites convenances que l'on doit aux étrangers qui assistent aux concerts. Nous avons en ce moment à la tête de la ville d'Eaux-Bonnes des personnes dévouées au bien général de la station et qui ne manqueront pas de corriger peu à peu tous ces petits abus. (L'Europe Artiste 6 janvier 1884)

EAUX-BONNES - Le Jardin Darralde
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publié par JeanMarc Jeu 1 Sep 2016 16:57

Pierre Lanusse (1815-1907), emblématique guide pyrénéen d'Eaux-Bonnes.
Août 1907. Eaux-Bonnes. — Lanusse. — Une vieille et bonne figure disparaît : le père Lanusse, le doyen des guides des Pyrénées, vient de mourir à Eaux-Bonnes, à l'âge de 92 ans, à la suite d'une chute malheureuse dans un escalier.
Lanusse fut certainement le guide le plus en vedette des Pyrénées pendant l'Empire et le commencement de la République. Toutes les notabilités qui fréquentaient la célèbre station voulaient être accompagnées par Lanusse, et, tour à tour, l'impératrice Eugénie, le roi Milan, le khédive Ismaïl, Thiers, M. Grévy, etc., s'adressèrent à lui pour leurs excursions et leurs tournées.
C'était, au physique, un montagnard d'une robustesse rare ; intrépide chasseur d'ours et d'isards, marcheur infatigable il ne connut pas la maladie et un accident banal devait emporter ce roc de chair et d'os.
Son grand succès était à cheval ; lorsque ferme et droit sur sa bête, la veste rouge sur l'épaule, il claquait du fouet à la tête des cavalcades, il était vraiment imposant. Il garda jusqu'à ses derniers jours l'amour du costume qu'il avait si brillamment porté ; on pouvait encore le voir la saison dernière avec sa veste rouge, ses chausses blanches et ses culottes de velours, ses cheveux bouclés sur le dos, le béret sur l'oreille se promenant au jardin Darralde, les jambes peut-être un peu faibles, mais la tête toujours haute.
Sur son cercueil a flotté une dernière fois sa veste à côté de son fouet dont on n'entendra plus les joyeux claquements.
Les prairies sur lesquelles les premières pistes de ski ont été aménagées appartenaient à Pierre Lanusse. Il a en outre fait construire une quinzaine de maisons à Eaux-Bonnes...

Eaux-Bonnes - Danses ossaloises au Jardin Darralde et devant le Casino (cartes Cyril Cparama)
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19 au 21 février 1909 — Deuxième concours international de ski à Eaux-Bonnes. Pistes de ski au Jardin Darralde.
— Le deuxième concours de skis organisé aux Eaux-Bonnes les 19, 20, et 21 février, par le Comité des sports d'hiver de Pau, a été cette année particulièrement réussi. Sa Majesté Alphonse XIII, roi d'Espagne, invité par le Comité, honora de sa présence cette belle réunion.
Sur les pistes aménagées dans le jardin Darralde, luges, bobsleighs, toboggans affluèrent, du vendredi jusqu'au dimanche.
L'organisation fut parfaite. Les hôtels, le service des transports, si difficile à assurer, ont contenté tout le monde ; sous l'habile direction de notre camarade et délégué du T. C. F. M. Sentilhes, ingénieur en chef et Président du Comité des Sports d'hiver de Pau, il ne pouvait en être autrement.
Une foule de sportsmen suivirent attentivement, durant les deux journées, toutes les épreuves de skis inscrites au programme : courses de fond, d'indigènes, de guides, d'enfants, de cantonniers et forestiers, courses scolaires, courses militaires par équipes, cross-country, courses de dames, courses de bobsleighs sur une excellente piste de trois kilomètres, et séance de sauts, le clou des deux journées. Ces dernières épreuves avaient lieu à un kilomètre d'Eaux-Bonnes, sur la prairie Lanusse admirablement préparée pour ce concours.
Pour s'y rendre, on prend d'assaut les traîneaux et c'est une joie nouvelle que d'employer ce moyen de locomotion jusqu'alors inconnu dans le pays. Ces traîneaux, au nombre de 50, construits par les montagnards ossalois, affectent les formes les plus variées et les plus inattendues : certains sont luxueux et confortables, d'autres rustiques à plaisir. (...)
Les trains, ordinaires et spéciaux, ont amené à Laruns-Eaux-Bonnes, pendant les trois journées du concours, 3.280 touristes. On a compté 204 automobiles.
Le concours de 1909 a donc déplacé 1.600 personnes et 106 automobiles de plus que celui de 1908. La progression est pour nous encourager à mieux faire encore.
(Revue du Touring Club de France)
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Re: Kiosques à Musique

ELBEUF - Le Jardin public
(SEINE MARITIME)
Jusqu'en 1834, le lieu-dit la Prairie situé à l'Est d'Elbeuf, le long de la Seine, est constitué de parcelles de terrains cultivés. Il est à juste titre non bâti, considéré comme zone inondable. La ville n'ayant à sa disposition ni Champ de Foire, ni place d'Armes, Georges Petou (1772-1849), maire, et son conseil municipal décident, le 8 avril 1834, d'acquérir auprès de plusieurs propriétaires la zone la plus orientale de ce quartier, empruntant 250.000 francs pour mener à bien ce projet ainsi que pour divers travaux de voirie.
Le 11 août 1859, la municipalité décide l'acquisition, pour 6.558 francs, de terrains situés le long de la Seine entre le Champ de foire et la rue de Seine, afin d'élargir les quais. Dans le même temps, une rangée de marronniers sera plantée sur lesdits quais.

A partir de 1860, plusieurs projets sont examinés par les conseillers municipaux concernant la construction d'un nouvel hôtel de ville en remplacement de la mairie actuelle, devenue trop exiguë, située Place du Coq.
Plusieurs emplacements sont étudiés et un budget initial de 1.200.000 francs est voté le 3 juillet 1860. En mars 1863, l'architecte M. Anger présente ses plans et son devis pour 1.163.374 francs, y compris le terrain angle rue Saint-Jean — rue Henry.
Finalement, le conseil municipal en date des 5 et 14 juillet 1864 entérine le projet définitif en jetant son dévolu sur un terrain de 15.490 m² situé le long du chemin de halage au nord et limité sur un côté par la rue de Seine et son prolongement futur. Plusieurs autres parcelles totalisant 2.970 m², situées au sud du terrain, sont ajoutées au projet, afin d'y établir la future place de l'Hôtel de Ville.
La facture s'alourdit pour Elbeuf : terrains 640.000 frs — construction édifice 840.000 frs — travaux de créations et élargissements de rues, achèvement abattoir, construction d'aqueducs, pavage de rues, agrandissement du port etc... Au final, la municipalité décide d'emprunter 2.500.000 frs.
Autour de l'Hôtel de Ville projeté, un Jardin Public est prévu sur trois de ses côtés, le sud étant réservé pour l'entrée principale et l'aménagement de la Place.
Un décret impérial du 31 juillet 1865 vient entériner ces décisions municipales.


Plan d'Elbeuf vers 1825
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Plan d'Elbeuf vers 1825, lieu-dit la Prairie, à l'est de la ville. Implantations des futures Mairie, Kiosque et Champ-de-Foire
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Le conseil municipal soulève le problème de l'inondabilité de l'emplacement le 29 mars 1867 ; il est alors décidé de surélever les fondations de l'édifice de 1,40 mètre. Le 18 août 1867, le préfet de la Seine-Inférieure, le baron Ernest Le Roy, sénateur, vient enfin poser la première pierre, en présence de Jean-Louis Buée (1811-1881), maire d'Elbeuf de 1848 à 1874.
Trois ans après, la construction se termine, le conseil municipal budgète, le 16 mai 1870, 82.493 frs pour l'éclairage et l'ameublement de l'Hôtel de Ville, et alloue une somme de 3.000 frs à l'achat de terre végétale pour aménager le Jardin Public de l'Hôtel de Ville.

L'inauguration officielle de la nouvelle Mairie n'aura pas lieu, le conflit franco allemand qui commence le 19 juillet 1870 l'en empêche. Le 6 décembre 1870, le maire Jean-Louis Buée réunit son conseil et la garde nationale, leur annonçant que Rouen est sous la botte prussienne et que leur arrivée est imminente. La garde nationale délibère et conclut que la défense d'Elbeuf est impossible. Le 8 décembre, les hussards Prussiens prennent possession de la ville avec plus de mille fantassins. Ils réquisitionnent les logements et hôtels et installent leur quartier général dans l'Hôtel de Ville flambant neuf. Le 3e régiment de grenadiers prussiens évacue enfin Elbeuf le 8 mars 1871.
Après le conflit, Elbeuf va devoir croiser le fer avec le Conseil général de la Seine Inférieure : ce dernier ne veut rien entendre pour régler la facture des draps — Elbeuf est une grande ville drapière et possède une manufacture y consacrée — réquisitionnés par les allemands pour le compte du département, sous l'occupation en 1871. La note s'élève tout de même à 52.000 francs. Condamné en 1873 devant le Tribunal Civil de Rouen, le Conseil Général pousse l'affaire en cassation où il se fait débouter en février 1874, et se voit contraint de payer à Elbeuf 77.119 francs.

Le dimanche 24 mai 1874, jour de Pentecôte, le jardin de l'hôtel de ville est ouvert au public. Le lendemain après-midi, l'Harmonie elbeuvienne y donne son premier concert. Peu après a lieu, dans le jardin, la seconde inauguration du buste en bronze de Victor Grandin (1797-1849), industriel drapier elbeuvien. A cette occasion, une estrade entourée d'une série de sièges est dressée sur le côté du monument. Un grand nombre de personnalités y prennent place, conviés par le maire, M. Buée. Une revue de la garde nationale a précédé la cérémonie. Le soir un banquet de 80 convives est organisé. Le buste Grandin, oeuvre du sculpteur Henry de Triqueti (1803-1874), date en fait de 1852, acquis à l'aide d'une souscription des ouvriers dudit Grandin pour 500 francs, complétée par une subvention de la Ville pour 600 francs. Inauguré le 19 septembre 1852 dans la cour de l’Hôtel de Ville auparavant situé, comme on l'a vu, place du Coq, il est donc déplacé ce 24 mai 1874, rejoignant ainsi la nouvelle mairie. L'année suivante, le bureau de poste s'installe dans l'ancien hôtel de ville de la place du Coq.

La Saint-Gilles de septembre, les Comices agricoles annuels et les festivals et concours musicaux fréquents animent la vie elbeuvienne tant sur le Champ-de-Foire que dans le Jardin de l'Hôtel de Ville ou sur les Places. La musique des divers régiments cantonnés dans la caserne Bachelet-Damville, principalement le 74e R.I. ou encore le 28e de ligne, mais aussi les formations musicales elbeuviennes telles l'Harmonie, la Société Chorale ou encore la Fanfare l'Alsacienne, issue de l'arrivée massive de Bischwillerois — plus de deux mille — ayant fui leur ville devant l'occupation allemande depuis 1870, se succèdent en concerts dans le Jardin de l'Hôtel de Ville, tant et si bien que bon nombre de spectateurs se plaignent de l'exiguïté du jardin.
Un premier kiosque à musique en bois est édifié dans le jardin, dans les années 1880, constitué uniquement d'une estrade, sans toiture. Le 15 février 1889, le Conseil municipal évoque la construction d'un vrai Kiosque à musique pour l'Harmonie elbeuvienne, mais aucune suite n'y est donnée dans l'immédiat.
Afin de faire patienter les mélomanes, le Conseil municipal vote le 6 juin 1890, l'acquisition de 100 chaises en fer pour le Jardin de l'Hôtel de Ville.
Réunis le 13 mars 1891 par Emilien Nivert (1847-1910), maire d'Elbeuf de 1888 à 1894, les conseillers municipaux prennent cette fois-ci la décision irrévocable de faire édifier un Kiosque à musique, d'une surface minimale de 65 m², sur un soubassement maçonné pour un coût estimé de 8.000 francs. Le mois suivant, une discussion acharnée est provoquée par le journal l'Elbeuvien, concernant l'emplacement à adopter pour le nouveau Kiosque : il est même question de procéder à un referendum à ce sujet. Finalement, il sera construit dans le Jardin, sur la droite de l'Hôtel de Ville, le long du chemin de halage.
Le Kiosque à musique, inauguré le 10 juillet 1891, est couvert d'une toiture en zinc, entourée d'un lambrequin de bois découpé et surmontée d'un lanterneau ; sa rambarde tout comme ses escaliers sont en bois. Lors de l'inauguration, près de 5.000 personnes ont envahi le jardin illuminé et les quais, et l'Harmonie elbeuvienne y va de son concert.

Le sculpteur elbeuvien Eugène Chrétien (1840-1909), dont le plâtre
Le Bonheur maternel, exposé au Salon de 1884 obtient le prix Bouctot 1886, propose à la ville d'Elbeuf de réaliser ce groupe, en marbre, pour 10.000 francs. Le 28 février 1890, le Conseil vote cette commande : un acompte de 5.000 francs est réglé au sculpteur, le ministère des Beaux-Arts alloue une subvention de 1.500 francs et le solde sera payé à l'artiste en sept annuités de 500 francs. L'oeuvre terminée arrive à Elbeuf le 3 octobre 1892 pour être déposée au musée municipal.
Elle sera transférée plus tard dans le Jardin de l'Hôtel de ville, sur le côté gauche de la mairie.

Elbeuf - Jardin de l'Hôtel de Ville : Buste de Victor Grandin — Marbre Le Bonheur maternel
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En 1910, la Seine n'épargne pas Elbeuf. Le 2 février, alors que la crue semble s'amorcer, le fleuve, qui est déjà à sa cote maximum, monte de dix centimètres en vingt quatre heures. Le Kiosque à musique, le Jardin et l'Hôtel de Ville baignent dans l'eau, le Champ de Foire et nombre de rues sont envahis. Deux compagnies d'infanterie, avec deux cents travailleurs, sont occupées à surélever une digue de trois kilomètres de long pour tenter d'éviter l'inondation de plusieurs communes.

Si le Kiosque à musique a survécu aux deux guerres, il n'en est pas de même du bronze de Victor Grandin parti à la fonte en 1942 ; le piédestal de celui-ci, orné d'angelots et de guirlandes, a cependant été préservé.
En 1970, le Kiosque a cependant été supprimé, vraisemblablement pour vétusté, sa structure partielle en bois et les inondations n'étant pas des facteurs favorables de longévité. Le marbre
Le Bonheur maternel est toujours en place, restauré en 2014.
Kiosque supprimé.


voir ici, Jardin de l'Hôtel de Ville d'Elbeuf et emplacement exact de l'ancien kiosque, aujourd'hui.
voir ici, marbre Le Bonheur maternel, jardin de l'Hôtel de Ville, aujourd'hui.
voir ici, autre statue récente dans le jardin de l'Hôtel de Ville, aujourd'hui.

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publié par JeanMarc Dim 4 Sep 2016 10:40

14 juillet 1880 — Première célébration du 14 juillet au Jardin de l'Hôtel de Ville
— La fête nationale du 14 juillet est célébrée pour la première fois en 1880. A cet effet, le conseil municipal vote un crédit de 3.500 francs. Le programme annonce des réjouissances publiques comportant : des salves d'artillerie à six heures du matin ; des jeux publics sur la place Lécallier ; un concert au jardin de l'hôtel de ville par l'Harmonie elbeuvienne ; des danses publiques sur les places Lemercier et Lécallier ; des illuminations ; un feu d'artifice tiré sur le Champ-de-Foire, et enfin une retraite aux flambeaux.

27 juillet 1890 — Kermesse et concert au jardin de l'hôtel de ville
— Le 27 juillet, une kermesse fut organisée, dans le jardin de l'hôtel de ville, au profit des sinistrés de la Martinique et de la Guadeloupe. Mlles Blanche Toutain et Biana Duhamel furent grandement applaudies dans un concert faisant partie de la fête, qui laissa un produit net d'environ 2.000 francs, dont la moitié fut distraite au profit des victimes d'une catastrophe survenue dans le département de la Loire.

14 juillet 1891 — Fête Nationale à Elbeuf, l'Harmonie Elbeuvienne en concert au Kiosque flambant neuf du jardin de l'Hôtel-de-Ville.

— Le 13 Juillet à 8 heures du soir 21 coups de canon sont tirés sur la côte saint-Auct ; à 9 h, retraite aux flambeaux par les tambours et clairons de la garnison et des différentes sociétés de la ville, avec le concours de l'Harmonie Elbeuvienne, feux de bengale et pétards sur tout le parcours.
Le 14 Juillet distribution de viande aux indigents, revue de la garnison, des sociétés et des enfants des écoles, sur le champ de foire. Place de l'Hôtel-de-Ville, rendez-vous des sociétés après la revue, pour entendre le discours de M. Duprey 1er adjoint, en remplacement de M. Nivert absent.
L'après-midi, l'Harmonie Elbeuvienne se fait applaudir au jardin de l'Hôtel-de-Ville.
La fanfare alsacienne se multiplie, la ruche exécute ses exercices, le soir illuminations et feu d'artifice.


25 décembre 1892 — L'Harmonie Elbeuvienne en concert au Cirque-Théâtre.
Succès de Juliette Dantin, jeune violonsite virtuose, future donatrice du Kiosque à musique de Charenton. (voir ici)
— Elbeuf. L'Harmonie Elbeuvienne a donné son concert au Cirque-Théâtre, où près de deux mille personnes ont applaudi la jeune remarquable violoniste Juliette Dantin. Les belles voix de M. Villa, ténor, 1er prix du Conservatoire, et de Mlle Lloyd, mezzo-soprano, ont également été appréciées, comme il convenait. Sous l'excellente direction de M. Amédée Lemarié, l'Harmonie a exécuté avec ensemble plusieurs morceaux de choix.

19 et 20 août 1894 — Fête patronale d'Elbeuf
— Elbeuf. Fête patronale. Notre assemblée a été aussi belle et aussi réussie que les années précédentes, pour ne pas dire plus belle, car la place de l'assemblée n'a jamais présenté un spectacle plus féerique pendant les soirées de dimanche et de lundi. Aussi la foule était-elle énorme durant ces deux jours de fête, venant d'Elbeuf et des environs.
La fête a commencé le samedi soir par une brillante retraite aux flambeaux, avec le concours des tambours et clairons de la ville, la Musique municipale ayant fait défaut.
Le dimanche matin, un réveil en fanfare a été exécuté par la Société des Trompettes Elbeuviennes. L'après-midi a été entièrement consacrée aux divertissements de toute nature : exercices de gymnastique par La Fraternelle et l'Espérance ; courses à âne et jeu de bascule ; concert par la Musique Municipale et les Trompettes Elbeuviennes ; grand lâcher de pigeons par la société « La Colombe ».
S'il faut en juger par l'affluence du monde, les marchands et boutiquiers : tirs, loteries, pâtissiers, bazars, chevaux de bois, somnambules, balançoires, cafés-concerts, etc., ont dû faire de fructueuses recettes.
Les illuminations du soir ont été des plus brillantes ; on se portait littéralement dans la rue de la République de 9 heures à 11 heures jusqu'à la place de l'assemblée, où il était difficile de pénétrer. Le coup d'oeil de cette place, avec son chapeau chinois, était admirable. Malgré la foule, les danses étaient des plus animées. Jeunes gens et jeunes filles se trémoussaient dans un nuage de poussière aux sons d'un orchestre dirigé par M. Lefebvre.

23 septembre 1894 — Fête générale à Elbeuf. Tous les quartiers elbeuviens sont sollicités.
— Fête du 23 septembre. La fête du 23 septembre, organisée à l'occasion de l'anniversaire de la proclamation de la République, et en remplacement de la fête du 14 juillet qui n'a pu avoir lieu, comprend de nombreuses attractions. Le programme en est ainsi établi :
A 9 heures du matin, Revue de la compagnie des sapeurs-pompiers et du matériel de secours, ainsi que des sociétés de gymnastique : l'Alsacienne-Lorraine, la Ruche, la société de Saint-Georges, les Anciens Militaires et les Sauveteurs. — A 2 h. après-midi, Courses nautiques, devant le quai du Champ-de-Foire. — A 2 h., place du Champ-de-Foire, lâcher de pigeons voyageurs, par les sociétés l'Espérance et l'Hirondelle. — Courses vélocipédiques. — A 3 h. Courses pédestres ; Courses aux échasses. — A 3 h. ½, Courses à ânes, avec obstacles. — A 4 h., au Jardin de l'Hôtel-de-Ville, Concert par l'Harmonie elbeuvienne. — A 6 h., au champ-de-Foire, lancement d'un ballon monté par M. Besançon. — A 8 h., sur le Champ-de-Foire, danses publiques et gratuites. — A 9 h., feu d'artifice, Ile de la Bastide en face de l'Hôtel-de-Ville.


24 mai 1896 — L'Harmonie Elbeuvienne en concert au Kiosque du jardin de l'Hôtel de ville
— Jeudi soir, à l'issue du deuxième concert d'été de l'Harmonie Elbeuvienne, dans le kiosque du jardin de l'Hôtel de ville, les auditeurs ont réclamé l'hymne russe qui aussitôt, a été brillamment exécuté suivi d'applaudissements et de cris de : Vive la Russie ! puis c'est la Marseillaise qui a été également très applaudie.

26 juillet 1896 — L'Harmonie Elbeuvienne en concert boulevard du Couvent.
— Elbeuf Concert. Dimanche dernier dans l'après-midi, un grand nombre de promeneurs et amateurs de musique s'étaient donné rendez-vous au boulevard du Couvent où l'Harmonie Elbeuvienne donnait un concert, organisé par le comité de ce quartier à qui nous adressons nos félicitations pour son activité ainsi qu'à l'Harmonie qui a récolté comme toujours une belle moisson de bravos.

27 mars 1897 — La musique du 1er régiment du Génie, logée dans le grenier de la Mairie, donne un concert dans le Jardin de celle-ci.
— Un détachement du 1er régiment de génie est arrivé le 27 mars, pour faire des exercices de pont sur la Seine. Il était accompagné de la musique, qui fut logée dans les combles de l'hôtel-de-ville. Quant à la troupe, on la fit,
par la suite, cantonner dans des baraquements élevés près de la Seine, au-delà de la rue du Port. Des concerts, donnés dans le Jardin public, eurent un succès énorme.
— Le 3 juin suivant, la musique du 3e régiment de génie arrive à Elbeuf, pour une période de vingt-huit jours. Comme cette du 1er de la même arme, elle donne une série de concerts publics.


24 juin 1906 — Concert de l'Union symphonique au Kiosque du jardin de l'Hôtel-de-Ville. 8.000 personnes y assistent !
— Ainsi que nous l'avions annoncé L'Union Symphonique a donné dimanche soir un grand concert dans le jardin de l'Hôtel-de-Ville. Favorisé par un temps splendide, ce concert qui avait attiré près de huit mille personnes, a obtenu un succès considérable dont les organisateurs et en particulier M. Le Hédec, président, peuvent être fiers.
L'Union symphonique des Anciens Elèves des Ecoles laïques a interprété avec une réelle virtuosité des pages musicales très belles et très difficiles.
Elle s'est particulièrement fait apprécier dans la Ronde de Nuit et l'Invocation dont elle a exprimée toutes les nuances avec un très grand sentiment d'art. Elle a droit, ainsi que son chef-adjoint, M. Groul, à toutes nos félicitations.
Sous la direction de M. Darras, le Cercle Orphéonique Sottevillais a su charmer l'auditoire qui ne lui a pas ménagé ses applaudissements. De même M. Dépinay a obtenu un beau succès.
L'Union symphonique avait eu l'excellente idée de s'assurer du concours de M. Grimaud, le sympathique baryton que nous avons entendu et que nous entendrons encore dans notre Théâtre des Arts. C'était d'une grande habileté : le nom de cet excellent artiste étant synonyme de grosse recette, c'était aussi faire preuve de goût.
M. Grimaud a chanté avec le style qu'on lui connaît l'arioso du Roi de Lahore et l'air de la Jolie Fille de Perth. Il a été littéralement acclamé et c'était justice, car sa voix faisait merveille et les auditeurs les plus éloignés du kiosque de la musique pouvaient en noter les moindres inflexions.
M. Grimaud s'en va au Caire, les organisateurs de concert le remplaceront difficilement.
En résumé le concert de l'Union symphonique des Anciens Elèves des Ecoles laïques a été très réussi.

Elbeuf - Fanfare les Volontaires (carte postée par Babs sur Cparama) — Kiosque et Hôtel de ville, chemin de halage
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21 mai 1909 — Annonce du Festival-concours de musique d'Elbeuf des 11 et 12 juillet 1909
— La ville d'Elbeuf organise, pour le 11 Juillet prochain, un grand festival-concours d'orphéons, harmonies et fanfares, réservé aux sociétés des 1re, 2e et 3e divisions.
Le règlement, que nous publierons ultérieurement, prévoit des récompenses se composant de palmes, médailles, couronnes et d'importantes primes en espèces.
Adresser la correspondance à M. Courtillet, adjoint, mairie d'Elbeuf.


12 juillet 1909 — Festival-concours de musique d'Elbeuf. L'Harmonie municipale de Louviers et la Lyre Orphénique de Louviers en concert au Kiosque du Jardin de l'Hôtel de ville.
— Le festival-concours de musique organisé hier dimanche à l'occasion de l'inauguration d'un buste de la République et d'une fontaine monumentale érigée sur la place de la République a obtenu, malgré un temps incertain et menaçant et une publicité des plus restreintes et en cela regrettable, un succès inespéré.
Les sociétés présentes ont été relativement nombreuses et ont donné à la ville une animation dont le commerce s'est heureusement ressenti.
La réception du jury, présidé par M. Duvauchelle, professeur de musique et directeur de la Société Chorale d'Elbeuf, a eu lieu à neuf heures du matin, dans la salle des mariages, à l'Hôtel de ville ; puis chacun de ses membres se rendit au endroits désignés pour les concours d'exécution.
Au Lycée, concouraient les Orphéons. Les sociétés les Enfants de Lisieux et l'Union chorale de Malaunay furent très applaudies.
Place Lemercier : l'Harmonie de Vernon, la Fanfare de Saint-Nicolas d'Aliermont, la Saint-Cyrienne du Havre.
Place du Calvaire : les fanfares de trompettes de l'Union Caudebécaise, les Enfants de Bondeville.
Place Lécallier : la Fanfare de Saint-Pierre-lès-Elbeuf, la Fanfare du Gros-Theil, la Fanfare de Routot, la Fanfare de Montaure.
Un public nombreux assistait aux différentes opérations du jury, soulignant d'applaudissements les meilleures exécutions.
Vers midi, une ondée est venue inspirer de sérieuses inquiétudes pour les fêtes de l'après-midi, mais, fort heureusement, elle n'a été que de courte durée.
A deux heures, M. Courtillet, président du comité d'organisation et M. Mouchel, maire d'Elbeuf recevaient à la gare d'Elbeuf-Ville, M. Surugue, secrétaire général de la préfecture, remplaçant le préfet absent.
Après une visite aux maisons ouvrières édifiées par la Caisse d'Epargne d'Elbeuf, rue du Bout-du-Gard, où une aubade leur fut donnée par la société des Trompettes Elbeuviennes, le Secrétaire Général se rendit au Jardin de l'Hôtel de Ville où, de une heure et demie à trois heures, l'Harmonie municipale de Louviers, dirigée par M. Audiger et la Lyre Orphéonique de Louviers, sous la direction de M. Planterose, donnaient un concert artistique.
Le succès de ces deux sociétés a été des plus grands et les solis chantés par MM. Planterose et Barbier dans les choeurs "Dis-moi quel est ton pays", "Nuit d'Orient" et "Souhaits à la France", ont mérité de chaudes acclamations aux excellents choristes.
Sur différentes places publiques, les Sociétés ayant participé au concours du matin se faisaient entendre et applaudir, puis se réunissaient sur la place du Champ de Foire pour se former en cortège et défiler par les rues de la ville afin de gagner la place de la République.
Aux sociétés ayant pris part au Festival se joignent la Société Chorale d'Elbeuf, l'Harmonie elbeuvienne, la Fanfare alsacienne, la société de trompettes les Volontaires d'Elbeuf, les Trompettes elbeuviennes et, dans un ordre parfait, précédés de la musique militaire du 74e régiment d'infanterie, de gendarmes à cheval et encadrées par la troupe de la garnison, toutes défilent par les rues de la ville au milieu d'une haie très épaisse de curieux.
La place de la République est envahie par une foule compacte.
Les sociétés chorales et instrumentales, réunies sous la direction de MM. Duvauchelle et Besançon, exécutent la Marseillaise puis M. Couillard président du comité formé pour l'érection de la fontaine monumentale ne fait officiellement la remise à la Ville.
Le monument construit en béton armé par M. Monsnergue de Rouen, a 4,50 mètres de hauteur, est surmonté d'un buste de la République. (...) (discours)
Toutes les sociétés réunies formant un groupe d'environ 200 exécutants font applaudir "liberté, égalité, fraternité" de Sourilas.
A six heures un banquet présidé par M. Surugue a lieu au Grand-Hôtel.
Voici le palmarès des premiers prix en 1ère division :
Orphéon : Lyre orphéonique de Louviers.
Harmonie : Harmonie de Louviers.
Trompettes : Saint-Cyrienne du Havre.
Fanfare (3e division, 1e section) : Fanfare de Saint-Pierre-lès-Elbeuf.

Elbeuf - Festival concours musical du 11 juillet 1909, défilé musique du 74e R.I.
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13 juillet 1909 — Suite du Festival-concours de musique d'Elbeuf. Grande fête de nuit. La musique du 74e R.I. donne un brillant concert au Jardin de l'Hôtel de Ville.
— La fête de nuit qui a clôturé les fêtes organisées à l'occasion du festival concours de musique qui a eu lieu dimanche dernier aura certainement été le clou de cette journée.
Au Jardin de l'Hôtel de ville, dont les plantations avaient été garnies de lanternes vénitiennes, la musique militaire du 74e de ligne donna, sous l'habile direction de M. Besançon, et devant un public nombreux, un brillant concert très applaudi.
L'organisation de la fête vénitienne avait été confiée au Comité nautique Elbeuvien.
Bien avant la chute du jour et pendant que se préparaient les illuminations des rives de la Seine et des deux ponts entre lesquels se concentraient la fête, la foule envahissait tous les endroits propices à la contemplation d'un spectacle rare en notre ville, et que l'on prévoyait être des plus intéressants, car une quarantaine d'inscriptions étaient parvenues aux organisateurs.
Les péniches amarrées au Quai de l'Hôtel de ville étaient pavoisées et enguirlandées de lanternes, et les propriétaires riverains de l'Ile de la Bastide avaient illuminé leurs jardins. A signaler particulièrement le chalet de M. Barge, dont la façade avait reçu une décoration lumineuse du meilleur goût.
Plusieurs sociétés musicales prêtaient leur concours, notamment l'Harmonie de Vernon, directeur M. Garanger, l'Estudiantina elbeuvienne, directeur M. Molin, les Trompettes Alsaciennes, directeur M. Auvard, la Société des Trompes de chasse l'Echo des Forêts, directeur M. Coutan, et un groupe amateur de trompes de chasse de Saint-Pierre-lès-Elbeuf, dirigé par M. Saint-Amand, avaient été placés sur différents points de la fête, et, maintes fois, se firent applaudir en cette soirée.
Le Jury avait pris place sur un remorqueur brillamment éclairé.
Parmi les nombreux bateaux concurrents, plusieurs motifs lumineux artistiques et originaux attirèrent l'attention du public : ballons dirigeables et aéroplanes, cygne de belle taille, colimaçon et sa coquille, horloge dans une lyre, gondoles vénitiennes, jonque chinoise...
Des pièces d'artifices tirées par les soins des membres du comité et des flammes de bengale embrasaient le fleuve de feu multicolores...

Elbeuf - Inondations 1910, quai de l'Hôtel de Ville et Kiosque à musique — Hôtel de Ville, côté entrée sur la place.
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2 juillet 1925 — La Société Philharmonique d'Elbeuf en concert au jardin de l'Hôtel de ville
— Programme du concert du 2 juillet 1925 au jardin de l'Hôtel de ville :
1. Allegro de la symphonie n° 41. Mozart. — 2. Dans les ombres. Finck. — 3. Menuet de la symphonie militaire. Haydn. — 4. Les sirènes, valse. Waldteufel. — 5. Les cloches de Corneville. Planquette.


14 juin 1928 — L'Harmonie Elbeuvienne en concert au jardin de l'Hôtel de ville
— Voici le programme du concert qui sera donné au jardin de l'Hôtel de ville aujourd'hui, jeudi 14 juin 1928, à 21 heures par l' Harmonie Elbeuvienne :
1. Marche-cortège de la Reine de Saba. Gounod-Garnier. — 2. Tancrède, ouverture. Rossini-Eustace. — 3. Fête militaire, mazurka pour piston. A. Petit. — 4. Le prophète, fantaisie. Meyerbeer-Fabre. — 5. Reginetta, gavotte. F. Andrieu. — 6. Papa l'Arbi, pas redoublé avec tambours et clairons. A. Péricat.


Société chorale d'Elbeuf, président d'honneur Maurice Olivier, direction 0. Duvauchelle, 60 exécutants ;
L'Alsacienne (fanfare), président Jules Blin, 55 exécutants ;
Harmonie Elbeuvienne, président Maurice Olivier, direction Etuin, 77 exécutants ;
Société Philharmonique, président Delandre, direction Roger.
L'Alsacienne lorraine (trompettes), direction Goller, 20 exécutants ;
Les Volontaires d'Elbeuf (clairons et tambours), direction Timmermann.
Les Trompettes elbeuviennes, direction G.Vaguet, 24 exécutants.
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Re: Kiosques à Musique

ÉLISABETHVILLE - Parc et Kiosque
(YVELINES)
Dépendant de la Châtellenie d'Aubergenville, le Domaine de la Garenne avec son manoir est attesté pour la première fois au XIIe siècle.
Le domaine entre dans l'escarcelle de la famille Coynard en 1559, par le mariage d'Anne de Foucheret (ou Fougeret) († 1609) et de Jehan Coynard (1540-1619), escuyer, seigneur de Croisilles, conseiller et secrétaire du Roy, greffier en chef en son conseil d'Etat et privé.

La famille Coynard (1) garde, pendant deux siècles, cette propriété ainsi décrite en 1650 : la Garenne constituée d'un grand corps de logis, bergerie, vacherie, avec cour ornée aux coins de tourelles, et deux pavillons, dont une chapelle dédiée à Sainte-Anne, le tout entouré de bois et de terres labourables d’une contenance totale de 132 arpents.
Les trois enfants d'Armand-Louis Coynart et Marie-Marguerite le Maire d'Ennemond (1), après le décès de leurs parents, vendent, pour 79.000 livres tournois, le domaine de la Garenne en 1755 à un certain Jean-Etienne Burgnière. Les biens de ce dernier sont saisis en 1766 et vendus par adjudication, pour 83.000 livres tournois, à Jean-Antoine Randon d’Hanneucourt qui fait achever la construction du château, acquiert plusieurs parcelles contiguës à son domaine et fait agencer parc, bois et forêt.

Randon d'Hanneucourt, par ailleurs secrétaire du Cabinet et de la chambre du Roi puis receveur général des finances de 1768 à 1789, voit son domaine saisi en tant que bien national en 1791. Vendu en 1794, il sera restitué à son fils Jean-Ferdinand-Élie Randon d’Hanneucourt (1761-1841) qui, au décès de son père Jean-Antoine, hérite de coquettes rentes annuelles s'élevant à deux cent mille livres.
Jean-Ferdinand-Élie Randon d’Hanneucourt, devenu baron d'Empire en 1808, est nommé par le maréchal Louis-Alexandre Berthier (1753-1815), commandant de la Vénerie impériale ; il est à la tête de 72 employés et responsable de l'écurie, du chenil et du contrôle de l'effectif des cervidés des forêts impériales, notamment à Compiègne et à Fontainebleau ; Berthier est quant à lui, grand veneur de Napoléon, fonction qu'il occupe de 1804 à 1814.
En 1812, n'ayant pas encore récupéré le domaine de la Garenne — probablement effectué sous la Restauration après 1815 —, on alloue au capitaine des Chasses, Jean-Ferdinand-Élie Randon d’Hanneucourt, une dotation de 4.000 francs, en tant que bénéficiaire
totalement dépossédé, et 1.000 francs supplémentaires pour services rendus par son père.
Randon d'Hanneucourt, grand spécialiste de la chasse, soigne particulièrement son domaine dans cette optique, une
Route de la Chasse traversant précisément ses forêts giboyeuses.

Plan d'Élisabethville en 1821
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Plan d'ensemble d'Élisabethville-Aubergenville en 1821
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Sa fille unique, Alexandrine-Lise-Aimée († 1873), reçoit le domaine en dot, lors de son mariage avec Jules Gros, marquis de Besplas (1797-1882). Ce dernier, ancien officier de la maison militaire et de la garde du roi Charles X, qui devient maire d'Aubergenville de 1848 à 1855 puis de 1861 à 1871, développe à son tour le château et son domaine.
Les deux filles héritières d'Alexandrine-Lise-Aimée Gros de Besplas — dont la future baronne de Fougères (1838-1917) — cèdent, en juillet 1878, l'ensemble du domaine à Paul Bertin (1832-1913), agent de change honoraire, maire d'Aubergenville de 1884 à 1908. Celui-ci perpétue les chasses de ses prédécesseurs, possédant une meute de 110 chiens et procède à l'aménagement du parc avec des plantations, des pièces d'eau, des serres... A son décès, le domaine, qui compte 393 hectares, est constitué du château et de son parc de 25 hectares et d'une ferme de 200 hectares.

André Bertin, fils de Paul, cède le domaine de la Garenne le 12 mai 1921 à l'homme d'affaires belge, Edmond Ramoisy, qui fonde la Société Anonyme de Gestion - SAG à cet effet. (2)
Les terrains vont être lotis, réglementés par un cahier des charges. Le plan du lotissement est du à Charles Edouard See.
Près du château qui sera transformé en hôtel-restaurant, un golf est aménagé en 1922. De grandes portions de la forêt sont abattues pour faire place à la cité en devenir : une première série de dix villas sont édifiées dès 1923, en même temps que des travaux de voirie et d'adduction d'eau sont entrepris. Les travaux de construction commencés par l'entreprise Brossé-Casset, sont poursuivis, à partir de 1925, par M. Siméoni, père qui utilise une main d'oeuvre italienne spécialement appelée d'Italie pour ce chantier.
Un Kiosque à musique, conçu en béton imitant les troncs d'arbre, de forme octogonale, est édifié par Siméoni et son équipe en 1926, au coeur du Parc de 8 hectares, en cours d'aménagement qui sera inauguré le 23 mai 1927.
Mai le « clou » de cette cité reste indubitablement sa plage artificielle inaugurée sur la Seine, le 14 juillet 1927, autorisée seulement le 19 mai 1929. En juin 1929, l'hôtel-restaurant l'Ermitage flambant neuf est ouvert au bord de la plage.
Le 31 juillet 1927, le Casino-théâtre est à son tour ouvert ; bien entendu ce Casino n'organise en aucun cas des jeux, mais présente des spectacles et représentations théâtrales. Il sera transformé ultérieurement en salle de cinéma et dancing en sous-sol.
Cent cinquante autres villas sont construites, puis l’Eglise Sainte-Thérèse-de l’Enfant-Jésus est inaugurée le 1er juillet 1928.

Ce n'est que le 19 mai 1929 qu'Aubergenville officialise le nom d'Élisabethville.
Ce nom est bien entendu choisi par Ramoisy en hommage à la reine de son pays d'origine, et pour célébrer l'amitié franco-belge qui règne depuis le conflit où les deux nations ont été solidaires. La reine accepte de parrainer la Cité et intervient même en sa faveur, pour quelques problèmes d'épandage des eaux usées parisiennes qui menaçaient de venir saccager la commune.
En 1937, une piscine est aménagée sur la plage.

Le conflit de 1940, puis l'arrivée de la régie Renault-Flins, aux portes d'Élisabethville en 1952-1954, sonnera le glas du succès de cette cité brillant par son originalité.
Aujourd'hui, le Kiosque à musique est toujours debout au sein du parc baptisé Nelly Rodi — Nelly Rodi (1918-2004), maire d'Aubergenville de 1971 à 1989. Le Château a été rasé ; la Plage artificielle tout comme le restaurant l'Ermitage ont été totalement abandonnés ; les berges ont été réaménagées en 2014-2015. Le Casino est devenu un temple protestant.
Kiosque toujours en place.

voir ici Parc Nelly Rodi et Kiosque à musique d'Elisabethville, aujourd'hui.
et ici.
Berges réaménagées en 2015, à l'emplacement de l'ancienne Plage.

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publié par JeanMarc Mar 6 Sep 2016 15:45

20 juillet 1925 — Une grande fête mutualiste franco-belge à Élisabethville.
— Les membres de la « Belgique prévoyante » seront reçus au « Matin ».
La « Prévoyance mutuelle française », propriétaire du domaine d'Élisabethville, à Aubergenville (Seine-et-Oise),
dont elle a affecté une partie à la construction de maisons à bon marché, y a donné, hier dimanche, une grande fète en l'honneur de la visite de trois cents mutualistes belges de la « Belgique prévoyante », accompagnés des reines des principales villes de Belgique, élues par eux et à l'occasion de l'inauguration de la construction de la centième villa.
Cette fête, placée sous le haut patronage de Son Excellence le baron de Galffier d'Hestroy, ambassadeur de Belgique, a été présidée par M. Charles Bertrand, député de la Seine, assisté de M. Charles, chancelier de l'ambassade de Belgique.
Mlle Freigneux, reine de l'Ile-de-France, ses demoiselles d'honneur et une délégation du comité des fêtes de Paris, assistaient à cette manifestation de l'amitié franco-belge.
Le programme comprenait un banquet de mille couverts, une course cycliste de Paris à Aubergenville, réunissant six cents coureurs, dotée de trois challenges et organisée par l'Etoile sportive de Puteaux, le couronnement de la reine d'Élisabethville, un défilé de chars fleuris et une représentation au théâtre de verdure.
Aujourd'hui lundi, les mutualistes belges seront reçus dans la salle des fêtes du « Matin » et visiteront nos services techniques.

10 juillet 1926 — Annonce des Fêtes musicales à Élisabethville du 17 au 19 juillet
— A l'occasion des fêtes musicales qui se dérouleront à Élisabethville-Aubergenville les 17 et 18 juillet prochains, une soirée de gala sera donnée le lundi 19 juillet, salle Wagram, au profit des inondés de Liège et de la région parisienne, sous la présidence effective de l'ambassadeur de Belgique.
Des artistes de l'Opéra, de l'Opéra Comique et des grands concerts classiques prêteront leur concours à cette fête de bienfaisance. Les bardes, de Fleimalle-Haute (province de Liège), au nombre de 170, interpréteront des œuvres chorales de Rameau, Grétry, Ambroise-Thomas, et le Cercle choral Hector Berlioz, de Paris, des œuvres de Paul Vidal, Gevaert, Eugène Cools.
L'orchestre symphonique des Ecoles commerciales de Paris exécutera des œuvres de Mozart, Beethoven, Weber.
On peut retenir des places à l'avance en écrivant à M. Mathieu, 24, rue Dauphine, à Paris.
Les sociétés chorales ou instrumentales qui, jusqu'au 10 juillet, auront retenu collectivement un minimum de 10 places, profiteront d'une grosse réduction sur le prix des billets.

18 juillet 1926 — Triple rallye doté du " Petit Parisien " entre Paris et Aubergenville, à l'occasion du festival de musique
— Un triple rallye aérien, automobile et cycliste organisé par Aérauto, avec le concours de l'Automobile Club de l'Ile-de-France et de l'Etoile Sportive de Puteaux, et doté de coupes offertes par le Petit Parisien, a lieu aujourd'hui, avec comme point de ralliement Élisabethville, petite agglomération située sur la commune d'Aubergenville, non loin de Meulan.
Pour le rallye aérien, les organisateurs ont reçu une dizaine d'engagements, dont ceux de Haeglen, Coste, Delmotte, Descamps, Drouhin, Discourt, Moutonnier.
Le rallye automobile a réuni une trentaine d'engagés. La formule de l'épreuve est celle de la vitesse moyenne. Le vainqueur sera celui qui se rapprochera le plus de la moyenne qu'il aura lui-même indiquée. Le départ sera donné à 9 h. 30, place de la Concorde.
Enfin, le rallye cycliste a groupé le chiffre énorme de 271 inscriptions de coureurs de troisième catégorie et débutants. La distance de l'épreuve est de 85 kilomètres.
A l'occasion de ces épreuves, de grandes réjouissances publiques et un festival de musique seront données à Élisabethville.

25 juillet 1927 — Commentaires sur la Fête musicale et l'inauguration de la plage d'Élisabethville
— Cette année, les fêtes débutèrent par un concours de chiens policiers et de défense, des courses cyclistes, une manifestation sportive sous le patronage du Petit Parisien. Ensuite eut lieu l'inauguration de la plage. De nombreux jeux, bals, etc., complètent cette belle Journée.
Hier se déroula un concours musical avec la participation de treize musiques françaises et de quatre sociétés belles une retraite lumineuse l'avait précédé samedi. Les différentes exécutions furent présidées par M. Robert Bréard, grand prix de Rome, compositeur de musique, et les fêtes avaient été organisées par M. Burlet, des Concerts Colonne.

20 août 1927 — Fêtes musicales du 23 et 24 juillet à Élisabethville
— Le succès obtenu les 23 et 24 juillet dernier, à Élisabethville-sur-Seine par le 2e concours franco-belge, a dépassé les espérances des organisateurs, car il réunit 19 sociétés formant un total de mille musiciens.
Parmi les sociétés belges, citons la Fanfare communale de Sobre-sur-Sambre (83 exécutants) et la chorale Fidelio, de Bruxelles, dont les superbes exécutions conquirent la faveur d'un nombreux auditoire.
Les sociétés françaises, représentées par les chorales mixtes de Saint-Ouen et de Villeneuve-sur-Yonne, le choral d'Asnières, l'Estafette de Torvillers, l'orchestre Nonetto, de Paris, l'harmonie Chenard et Walker, de Faremoutiers, furent également très applaudies, et le morceau d'ensemble, Ratisbonne, de M. Maurice Viot, eut les honneurs du bis.
Le prix d'excellence, grande médaille d'argent offerte par le Matin, fut décerné à la chorale Fidelio de Bruxelles-Hal (Belgique).

Élisabethville - Plage et Baignade
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16 septembre 1927 — Pose de la première pierre de l'église d'Élisabethville. Banquet, et représentation au théâtre de verdure.
— La charmante cité d'Élisabethville, née il y a quelques années, sur les bords de la Seine, dans le canton de Meulan, fêtera, dimanche prochain, la pose et la bénédiction de la première pierre de son église. Cet édifice, qui est l'œuvre de MM. Tournon, architecte, et Sarrabezolles, sculpteur, sera la première église construite entièrement en béton sculpté.
C'est Mgr Gibier, évêque de Versailles, assisté de Mgr Baudrillart, recteur de l'Institut catholique, qui procédera à cette cérémonie.
Auparavant, un banquet sera servi à 12 h. 30, salle du Casino. Il sera présidé par M. de Broqueville. ministre de la Défense de Belgique. Après la cérémonie religieuse, des artistes de l'Opéra et de la Comédie Française joueront au théâtre de verdure de la plage d'Élisabethville.


2 juillet 1928 — Inauguration de l'église d'Élisabethville. Banquet puis festival de musique et de gymnastique.
— La charmante cité d'Élisabethville qui, peu à peu, s'élève sur les bords de la Seine, près d'Aubergenville, possède une église unique en France. Oeuvre de l'architecte Tournon. elle est toute en ciment armé et c'est dans cette même matière, non encore solidifiée, que le sculpteur Sarrabezolles modela les ornements et statues qui la décorent. On inaugurait, hier, cette église édifiée en témoignage de l'amitié franco-belge.
Après que Mgr Roland-Gosselin, coadjuteur de Versailles, eut, en présence du baron de Gaiffier d'Hestroy, ambassadeur de Belgique, procédé à la consécration liturgique, un banquet réunit les personnalités officielle.
Au dessert, des toasts chaleureux furent portés à l'amitié franco-beige. La journée se termina par un brillant festival de musique et de gymnastique.

3 décembre 1927 — Annonce concours musical du 22 juillet 1928
— A l'occasion de l'inauguration d'un monument aux morts sur les champs de bataille et après la guerre, un concours de musique franco-belge est en voie d'organisation, pour le 22 juillet 1928, à Élisabethville-sur-Seine.
Toutes les sociétés sont admises (chorales, harmonies, fanfares, chœurs mixtes, trompettes, trompes de chasse, tambours et clairons) et chaque musicien recevra une prime de parcours à raison de 0 fr. 15 par kilomètre.
Le nombre des inscriptions est forcément limité, aussi conseillons-nous aux intéressés de demander le règlement à M. Rialland, secrétaire général du comité des fêtes, avenue Frédéric-Chatelus, à Élisabethville-sur-Seine, par Aubergenville.

1er septembre 1928 — La Lyre d'Alsace-Lorraine de Paris en concert à Élisabethville
— L'harmonie musicale la Lyre d'Alsace-Lorraine de Paris fera son excursion annuelle demain, à Élisabethville et, à 15 heures, donnera un concert sur la plage.

2 juin 1929 — Inauguration de l'Ermitage d'Élisabethville
— Quelques fins gourmets ont été conviés, parmi lesquels Cur, Maurice des Ombiaux, Gaston Derys, Raymond Brunet, Dumont Lespine, Pierre Béarn, pour inaugurer, le 29 mai, le restaurant que vient de fonder, à Élisabethville, le bon gourmet Camille Labroue, doublé d'un fin lettré et triplé d'un parfait organisateur.
Sous l'aimable présidence du fondateur d'Élisabethville, M. Ramoisy, et dans une campagne choisie, animée et égayée par la présence de gracieuses jeunes femmes, les « as » de la presse gastronomique ont dégusté ce parfait menu, composé par Camille Labroue et exécuté par son excellent chef, M. René Malinge :
— Le ragoût d'écrevisses à l'ancienne avec le Château Rabaud de Sigalas 1916
— Les saumons du Rhin Élisabethville avec le Tokay d'Alsace
— Les pintadons étoffés selon le goût de M. André Tardieu
— Les culs d'artichaut Grand Palais avec le Savigny 1915
— Les fromages avec le Brane Cantenac 1914
— Les poires Vendôme et les pâtisseries de l'Ermitage avec le Pommery Greno
— Le café — La grande fine 65
— Le Calvados Simon 1901

Après quoi, chacun des convives entonna le los de Labroue et à son chef Malinge.
Dumont Lespine et le grand maître-queux Dorin de Rouen firent la critique, savante et fine, encore qu'enthousiaste de ce parfait déjeuner.
Des Ombiaux se lança dans une de ces magnifiques improvisations dont il a le secret.
Et selon son habitude, Curnonsky ne dit rien. Car on sait que Dieu lui a refusé le don de l'éloquence, et que s'il aime à causer à table, il a horreur de parler au dessert. Il préfère écouter — et goûter la sainte paix des digestions calmes.
Puis tout le monde se répandit dans la charmante cité neuve. Mais vous la verrez tous, cet été. Et les Parisiens tiendront à honneur de se montrer ... à la plage.

Élisabethville - Hôtel-Restaurant l'Ermitage sur la plage - Casino-Théâtre
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1er septembre 1929 — Camille La Broue fait la réclame de son Ermitage !
— Camille LA BROUE, organisateur du Salon Gastronomique du Grand-Palais (1926), vous informe que vous trouverez, à l'Hôtel-Restaurant de l'Ermitage, nouvellement installé sur la plage d'Élisabethville, les spécialités qui firent la gloire du « Roy René » et du « Jean Goujon ».

16 août 1930 — Annonce d'un concours de solistes chanteurs pour le 28 septembre
— A Élisabethville-sur-Seine, le 28 septembre prochain, concours de solistes chanteurs ouvert à tous les amateurs. Les adhésions sont reçues jusqu'au 15 septembre.

10 juillet 1932 — Régates d'Élisabethville
— Demain dimanche, à 14 h. 30, à la plage d'Élisabethville-sur-Seine (gare d'Aubergenville, S.-et-O.) grandes régates organisées par le Cercle Nautique

(1) La Famille Coynard (également orthographié Coynart)
— Anne de Foucheret-Fougeret († 1609) mariée à Jehan Coynard (1540-1619), escuyer, seigneur de Croisilles, conseiller et secrétaire du Roy, greffier en chef en son conseil d'Etat et privé ;
— Estienne Coynard (1582-1662), fils de Jehan, Conseiller correcteur du Roi, maître ordinaire en sa Chambre des Comptes de Paris, épouse Anne Targe en 1623 ;
— Nicolas Coynart († 1674), fils d'Estienne, épouse Marie Charpentier en 1648, conseiller au Parlement de Metz en 1648, et à celui de Paris en 1653, réside rue Sainte-Croix de la Bretonnerie à Paris ;
— Étienne Coynart (1649-1722), fils de Nicolas, conseiller au Parlement de Paris, épouse Louise le Clerc en 1674 ;
— Armand-Louis Coynart, fils d'Etienne, écuyer, épouse en 1723, Marie-Marguerite le Maire d'Ennemond (†1747), fille d'un président au siège présidial de Mantes ;
— Étienne-Louis-Placide Coynart, fils d'Armand-Louis (1724-....) demeurant à la Fère-sur-Oise, marié en 1754 à Louise-Marguerite Pioche.


(2) Edmond Ramoisy
Edmond Ramoisy est le fondateur, en 1904, d'une société mutualiste belge : la Belgique Prévoyante, sorte de caisse de retraite volontaire. A la sortie du conflit 14-18, il crée une filiale en France, la Prévoyance mutuelle française, 24 rue Dauphine à Paris. Ces deux sociétés vont tomber en déconfiture en 1936-1937, et les épargnants en seront pour leur frais (plus de 200.000 adhérents !)
Ramoisy l'ascension :
20 mai 1930. A l'Amitié franco-belge de Paris
La cérémonie de l'investiture dans l'ordre de la Légion d'honneur de M. Edmond Ramoisy, président d'honneur de l'Amitié franco-belge, a réuni plus de 700 convives au Home des Invalides belges à Paris.
L'investiture a été donnée par M. Reibel, député, ancien ministre, qui fit acclamer la Belgique, le Luxembourg et la France.
Ramoisy la chute libre :
Dès le 30 avril 1936 on peut déjà lire dans Ouest Eclair :
En présence de cette situation, le juge d'instruction de Bruxelles vient de renvoyer devant le tribunal correctionnel les nommés Edmond Ramoisy, domicilié à Bruxelles, directeur de la société en question, et Pierre Coen, administrateur, domicile à Louvain...
et le 25 mai 1936, la revue l'Agent d'Assurances nous informe :
Le scandale de « La Belgique Prévoyante ».
— Le scandale, que nous avions annoncé à mots couverts dans les « On dit » de notre précédent numéro, est maintenant un fait officiel.
La presse belge nous apprend, en effet, que M. Edmond Ramoisy, directeur-fondateur de La Belgique Prévoyante, et son administrateur M. Pierre Coen, sont inculpés de faux bilans depuis 1931, de distributions de dividendes fictifs, et d'escroqueries par souscriptions et versements. Le déficit est estimé à 40 millions.
Il est probable que le procès sera fatal à sa filiale française « La Prévoyance Mutuelle Française », et à leurs diverses entreprises, dont la plage et les lotissements d'Élisabethville.
Avril 1937, la revue Ambassades et Consulats en remet une couche :

Ramoisy, l'escroc d 'Elisabethville, de la Belgique Prévoyante et autres filiales, condamné en France et en Belgique...

Une seule société musicale active à Aubergenville en 1910 : la Fanfare La Fraternelle, dirigée par René Placet, à la tête de 33 musiciens.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

ENGHIEN-LES-BAINS - Kiosque et jardin de l'Etablissement Thermal
(VAL D'OISE)
Compte tenu de la complexité du Domaine thermal d'Enghien, et de la multiplicité des Kiosques à musique — six kiosques attestés —, nous développerons séparément :
1) L'Etablissement Thermal, son Jardin et son Kiosque à musique, le Parc d'Enghien et son Kiosque à musique.
— Un petit Plus consacré à Antoine Alègre.
2) Le Casino, le Jardin des Roses et ses trois Kiosques à musique successifs.
3) Le Kursaal dit Villemessant et son Kiosque à musique.
Nous nous sommes efforcé d'être le plus exhaustif possible sur la seule ville thermale de l'Ile de France, et avons résumé au maximum notre exposé afin qu'il reste explicite.


Domaine Thermal d'Enghien-les Bains — Première partie
L'Etablissement Thermal, son Jardin et son Kiosque à musique, le Parc d'Enghien et son Kiosque à musique

Louis Cotte (1740-1815), prêtre oratorien, scientifique à ses heures, est l'inventeur en 1766 des sources sulfureuses d'Enghien. Suite à cette découverte, Louis-Guillaume Le Veillard (1734-1794), propriétaire, dès avant 1869, des eaux minérales ferrugineuses de Passy, obtient en 1772, la concession de ces sources pour 4 ans auprès du prince de Condé. Il fait réaliser des travaux d'adduction et construire un bassin de pierre, recouvert d'une voûte en maçonnerie, l'ensemble fermé par une porte, et le tout présentant un aspect très archaïque. La concession renouvelée en 1779, pour 60 ans, l'infortuné Le Veillard n'en connaîtra bien entendu pas le terme, d'autant qu'il va terminer sur l'échafaud en 1794.
C'est donc Mme Le Veillard, sa veuve, qui poursuit "l'exploitation" très rudimentaire de ces sources et qui, en 1803, en cède les droits, ainsi que ceux des Eaux de Passy, à
Madeleine Gautier (1767-1839), soeur de Benjamin Delessert, industriel, naturaliste et banquier. Celle-ci fait édifier en 1811, un premier établissement thermal au bord du lac d'Enghien.

En 1821, l'administrateur des hôpitaux de Paris
Jean-Baptiste Péligot (1777-1837) quitte ses fonctions et se consacre au développement thermal d'Enghien sur lequel il a jeté son dévolu. Il reprend la concession des Eaux et s'attache tout d'abord à aménager des Thermes dignes de ce nom. Pour cela, il charge l'architecte Hubert Rohault de Fleury (1777-1846) d'agrandir et réaménager les constructions existantes, et de créer un Parc arboré, sur des terrains achetés à Jean-Honoré Emery. Les travaux terminés en 1825, l'établissement se présente sous la forme d'un bâtiment dont la façade est dirigée vers le lac, encadré de deux ailes perpendiculaires. La partie en façade sert au logement de l'administration des thermes et aux appartements des baigneurs ; les ailes sont consacrées au service des bains et douches : en 1826 on y compte 30 cabinets de bains, 4 cabinets de douches descendantes, et 4 cabinets de douches ascendantes. Les sources, situées sur le côté du bâtiment, sont canalisées vers un grand réservoir se trouvant au bas d'une tour de 28 mètres, destinée à chauffer l'eau.

Plan d'Enghien-les-Bains de 1832 avec indications des futures implantations
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Face à l'établissement, le bel Hôtel des Quatre Pavillons, comportant 40 chambres, est édifié en 1822 par l'architecte Louis Moreau, financé par les colonels Louis Bro (1781-1844), Fortuné de Brack (1789-1850) et Jacques de Trobriand (1780-1867), joints à Simon Laurières. Jusqu'en 1827, la direction en est assurée par la Comtesse de Lacoste, dont il est dit qu'elle est très bonne musicienne. Les mêmes colonels ont acquis au préalable, en 1821, auprès du comte de Luçay le terrain jouxtant le Parc des Thermes de Péligot, au bord du lac, et y ont fait construire un nouvel établissement thermal alimenté par trois sources sulfureuses : l'architecte Auguste Constantin (1790-1842) s'est chargé de la conception de ces Thermes dits de la Pêcherie inaugurés en 1823. Plus modeste que celui de Péligot, l'établissement des colonels possède, en 1826, 20 cabinets de bains et deux cabinets de douches ; on peut y donner 40 à 50 bains ou douches par jour. De 1822 à 1824, le colonel Louis Bro est en tractations et pourparlers pour acquérir le Lac d'Enghien.

Enghien-les-Bains - Hôtel des 4 pavillons et Lac (gravure 1842) — Etablissement thermal (gravure 1873)
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Jean-Baptiste Péligot et son épouse Adèle Guérin achètent, le 9 juillet 1825, le Lac d'Enghien, le château Catinat, et divers terrains à Jean Baptiste Charles Legendre, comte de Luçay (1754-1836). Dans l'impossibilité de faire face aux dettes qu'il a accumulées, 1.800.000 francs, Péligot est failli et la Caisse hypothécaire saisit tous ses biens en mai 1832.
La Caisse hypothécaire reprend les Thermes en main, et par la même occasion l'Etablissement de la Pêcherie et décide de consacrer 300.000 francs de travaux répartis sur dix ans. En 1835, elle en confie la direction au
docteur Bouland père († 1844) qui, dès octobre 1835, découvre une nouvelle source. Le docteur Pierre Bouland succède à son père décédé, pour administrer l'établissement, et crée le 31 janvier 1845, la Société Thermale des eaux minérales d'Enghien, associé avec Verdeau et le marquis de Jouffroy.

En 1849,
Louis-Marie Octave du Val de Curzay, vicomte de Curzay (1810-1856) (1) acquiert la quasi totalité des parts de cette société, avec laquelle il reprend la totalité des actifs du domaine Thermal d'Enghien détenus par la Caisse Hypothécaire. En 1850, ladite société est à la tête d'actifs considérables :
— L'Etablissement Thermal, le Grand Hôtel des Bains et le Parc de l'Etablissement Thermal.
— Le Lac d'Enghien et les terrains de l'avenue de Ceinture.
— L'Embarcadère du Jardin des Roses avec ses chalets.
— L'Hôtel des Quatre Pavillons.
— L'Hôtel des Cygnes.
— Divers immeubles dont celui de la Pharmacie sur la Grande Rue.
— Le Moulin et ses dépendances, contigu au Parc de l'établissement.
— Les Thermes de la Pêcherie dits Constantin, près du Moulin.
— La Résidence de Windsor et son Parc.
et bientôt, en 1853 :
— Le Parc d'Enghien dit Parc de Bauffremont.


Le Parc d'Enghien ou Bauffremont, ancienne propriété des Thermes de la Pêcherie dits Constantin, a été racheté vers 1835 par le prince Théodore de Bauffremont-Courtenay (1793-1852), et la princesse Laurence de Montmorency, princesse de Bauffremont (1802-1860), son épouse.
Transformé en un vaste jardin à l'anglaise, où ils ont fait édifier un chalet pour leur villégiature, on y donne de grandes fêtes champêtres. A partir de 1845, une société y organise, lors de la saison estivale, tous les mercredis et dimanches, des bals, des concerts, et on y engage les meilleurs musiciens de la place parisienne, attirant ainsi les célébrités dansantes de la capitale et le monde nocturne des bals populaires. Le Jardin Mabille et le Château rouge n'ont qu'à bien se tenir... Une Salle de Danse est aménagée, des jeux en plein air sont installés, une Salle de jeux fait florès ; plus loin dans le parc, on a même monté un stand de tir.
Un
Kiosque à musique hexagonal en bois, dont la toiture est surmontée d'un lanterneau est installé dans le Parc. Un cliché en a été tiré attesté avec certitude.(Cf. revue La Photographie, février 1859, photo n°13 non reproduite : Le Kiosque des Concerts dans le Parc). Et une gravure nous est parvenue. Ce Kiosque est donc antérieur à celui de Metz qui est considéré comme le premier en France en 1852...
Les fêtes grandioses qui drainent ainsi, chaque dimanche de la belle saison, des milliers de noceurs au Parc, vont s'arrêter brutalement en 1851. Les fêtards sont prévenus le 5 septembre que le dimanche 7 auront lieu les dernières réjouissances au Parc d'Enghien,
attendu le morcellement de ce vaste domaine qui doit étre vendu l'année prochaine. Cependant, au vu de l'énorme succès et des innombrables demandes, on va encore jouer les prolongations pour les dimanches 14 et 21 septembre 1851.

Enghien les Bains - Kiosque du Parc d'Enghien, futur Parc de Bauffremont (journal l'illustration 1848)
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Cette affluence de 1845 à 1851 qui n'est pas tout à fait constituée de clients pour l'établissement thermal, va cependant être bénéfique et faire connaître les Thermes qui, à partir de 1850 vont accroître très sensiblement leur fréquentation de baigneurs. De 1850 à 1852, 13.000 bains et 6.000 douches sont donnés chaque année.

En 1854, le vicomte de Curzay revend au
docteur Bécourt, pour 1.300.000 francs, les parts de la société Thermale incluant l'ensemble du domaine thermal.
Aussitôt, le docteur Bécourt rachète à la princesse de Bauffremont, veuve, le fameux Parc d'Enghien, dit de Bauffremont. Des
lambeaux d'affiches des fêtes passées sont encore collées sur les portes d'entrées du parc, et le docteur Bécourt va faire transformer l'ancienne salle de danse en un salon de verdure où un concert vocal et instrumental est donné chaque dimanche. Il va par ailleurs installer sa résidence dans l'ancien chalet des Bauffremont, et le Parc servira encore à des fêtes ponctuelles organisées par l'établissement thermal.
Le Jardin des Thermes n'est pas pour autant laissé à l'abandon : ainsi, en 1856, le docteur Jules Lefeuvre rapporte que
très souvent, le matin, il y a aubade dans le jardin qui est attenant aux bains, et les peignoirs des dames peuvent s'ouvrir en cadence, près des baignoires discrètes, pendant que les dormeuses, qui se sont oubliées au lit, étendent les bras pour battre la mesure.

Albert de Montry (1812-1873), fondateur en 1841 des assurances sur la vie l'Equitable, crée en 1863 la Société des eaux minérales d’Enghien avec laquelle il reprend, au docteur Bécourt, la Société Thermale et tous ses actifs. De Montry, est en fait, le voisin immédiat des Thermes d'Enghien, puisqu'il est propriétaire du Parc de la Résidence de Windsor, contigu au Parc de Bauffremont appartenant au domaine thermal. Il vient de faire édifier en 1860, dans le parc de Windsor, la villa-château éponyme. L'ensemble parc-villa Windsor sera loti et démoli par quatre promoteurs en 1904.
En 1864, Albert de Montry charge les ingénieurs Bouillon et Muller de construire un nouveau bâtiment thermal sur le côté droit du premier établissement. L'aile droite de ce dernier est alors détruite pour faire place à ces nouveaux Thermes. La façade et l'aile gauche conservées de l'ancien établissement deviennent l’Hôtel Restaurant des Bains. Coût de ces travaux : 400.000 francs.

Enghien-les-Bains - Etablissement thermal sur la Grande Rue, Hôtel et Restaurant des Bains, Tramway
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En 1867, Albert de Montry fait ses emplettes à l'Exposition du Champ-de-Mars à Paris. Il en ramène le célèbre Pavillon chinois. Démonté de l'exposition terminée, il est remonté au bord du lac d'Enghien, face à la tour de l'établissement thermal, à l'entrée du Jardin des Roses. Ce grand kiosque, point central de tous promeneurs à Enghien, n'a jamais été utilisé pour la musique, mais en tant que restaurant, salon de thé... En 1911, lui aussi disparaît sous les pioches, remplacé par le restaurant du Pavillon du lac, à l'allure nettement plus moderne.
Le projet de démantèlement et lotissement du Parc de Bauffremont qui était resté sous le coude depuis 1851, refait surface, et les 9 et 23 août 1868, il est mis en vente sur adjudication, saucissonné en 27 lots, à 3 francs le mètre, 13 lots pour le 9 août, 14 lots pour le 23 août.

C'est à ce moment là que, pour son malheur, Albert de Montry croise
Antoine Alègre qui est devenu, en 1868, l'architecte de la Société des eaux d'Enghien. La vente des 14 lots du 23 août 1868 ci-dessus, est vraisemblablement réservée pour Antoine Alègre qui projette d'y construire un vaste Kursaal adossé à un immense Hôtel.
Dans le même temps la Société des eaux minérales relance la vente de bouteilles par correspondance, et on va même jusqu'à vendre des Cygnes du lac d'Enghien. De Montry semble en difficulté, probablement en raison des énormes investissements qu'il a consentis.
Un grave accident survient dans l'établissement thermal le 29 juillet 1869. Quatre employés perdent la vie asphyxiés et noyés dans une des cuves d'eau sulfureuses : Auguste, dit le Belge ; Delune, aide mécanicien, Legrand, chauffeur ; François, chef doucheur ; Auguste étant tombé dans un des réservoirs, les trois autres sont morts en essayant de le sauver. Une collecte nationale est organisée par plusieurs grands journaux quotidiens qui récolteront plus de 30.000 francs pour les familles des victimes.

Alègre, non content d'avoir pris possession du Parc de Bauffremont, ne s'arrête pas en si beau chemin : en deux temps, trois mouvements, il va déposséder Albert de Montry, sans aucune contrepartie, de la totalité du Domaine Thermal, en date du 28 février 1870. A cette date, le sieur Alègre crée la Compagnie des Thermes d'Enghien, au sein de laquelle il réussit à reprendre tous les actifs de la Société des Eaux d'Albert de Montry.
(voir ici PETIT PLUS relatif à Antoine Alègre)

Annonces : 2 août 1868 : Vente 13 lots du parc d'Enghien — 22 juillet 1868 : Vente bouteilles eaux miniérales d'Enghien — 16 février 1869 : Vente de Cygnes à l'établissement thermal
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Sur ce, les Prussiens déferlent à Enghien et sa région, dès septembre 1870. Des exactions sont commises : l'établissement thermal a été littéralement saccagé ; machines, tuyauterie, meubles, glaces, portes, fenêtres, appareils balnéaires, tout a été brisé systématiquement ; la plus belle partie du parc de l'établissement est massacrée, les arbres ont été sciés et coupés ; les sources ont été comblées, les conduites cassées.

Mis sous les verrous pour escroquerie en 1872, Antoine Alègre est condamné le 17 mai à quinze mois de prison. Le 29 septembre 1872, les actifs de la Compagnie des Thermes sont saisis, la société est déclarée en faillite et le syndic Chevillot est nommé le 27 novembre 1874.
M. Bonneveine ou Bonnevayne qui était caissier, assure la direction des Thermes depuis 1872.
Le Domaine Thermal, l'établissement et son Jardin, le Lac d'Enghien, le Jardin des Roses, le Grand Hôtel des Bains, et plusieurs terrains sont adjugés au tribunal civil de Pontoise, le 11 mai 1875, pour 1.163.000 francs.

Hippolyte de Villemessant (1810-1879), le fondateur du Figaro, habite Enghien depuis 1867, dans la villa située au 2 avenue de Ceinture, le futur Kursaal, dont nous reparlerons. Il écrit le 31 mai 1875 dans son quotidien :
Les Thermes d'Enghien viennent d'être vendus. On a fait courir le bruit que j'en étais l'acquéreur. Pour arrêter l'avalanche de sollicitations de toute nature qui m'assiègent, je me vois dans la nécessité de m'expliquer. Quoi qu'on ait dit et imprimé à ce sujet, je n'ai pas acheté les Thermes d'Enghien et par conséquent je n'en suis pas le propriétaire. Par contre il ne nie pas avoir pris une participation avec tous ses voisins d'Enghien, emmenés par Louis-Eugène Touzé, maire de 1870 à 1876. (2)
Louis-Eugène Touzé est désigné par ses actionnaires pour diriger la nouvelle Société anonyme des eaux d’Enghien-les-Bains. Pour la réouverture de l'établissement Thermal du mardi 25 mai 1875, il propose une diminution de vingt pour cent sur tous les prix.
Pour la saison suivante, l'établissement est transformé, remis à neuf, une salle d'hydrothérapie est aménagée, un gymnase complet est installé dans le jardin.
Toute la belle saison, M. Touzé donne des fêtes vénitiennes avec feux d'artifice sur le lac et illuminations féeriques. Une flotte de bateaux est mise à disposition gratuite des baigneurs logeant dans l'Hôtel des Bains.
Le nouveau Casino et le Jardin des Roses agrémenté de son Kiosque à musique, situés en face de l'Hôtel des 4 Pavillons, sont bien entendu pris d'assaut par les baigneurs. Le grand Café du Kiosque Chinois qui leur fait suite au bord du Lac est très fréquenté.
En 1887, un Kiosque-Buvette est édifié dans le jardin de l'établissement.

Enghien-les-Bains - Affiche publicitaire 1890 - Affiche Etablissement thermal et nouveau Kiosque-buvette 1887
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Les dirigeants de la nouvelle société, malgré tous leurs efforts, n'arrivent pas à joindre les deux bouts, et, en 1893, à la tête d'un passif de 600.000 francs il est décidé d'arrêter les frais. L'affaire, à nouveau mise en adjudication le 14 janvier 1894, est reprise pour 680.000 francs par MM. Alexandre Weil et Gustave Monthiers, pour le compte de la nouvelle Société anonyme des Eaux d'Enghien. Cette dernière société, agissant comme bailleresse, afferme ses actifs (lac, parc, thermes, hôtel-restaurant des bains, casino, jardin des Roses et Kiosque chinois) à la nouvelle Société d'exploitation des eaux et thermes d'Enghien-les-Bains, créée le 1er mars 1897.
Un nouvel établissement d’hydrothérapie est construit en 1899 sur le côté droit de l'établissement thermal par l'architecte Edouard Autant (1872-1964).


Annonces : 2 mai 1875 : Vente des thermes, lac, jardin des Roses 11 mai 1875 — 22 juillet 1873 : "Réclame" pour les Thermes et le nouveau Casino reconstruit — 14 janvier 1894 : Adjudication du Domaine Thermal
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Un vrai Casino est édifié au bout du Jardin des Roses, au bord du Lac, sur l'avenue de Ceinture en 1898-1901. C'est évidemment grâce à la nouvelle manne financière des jeux qu'enfin, la structure juridique du Domaine Thermal s'est stabilisée. La SEETE créée le 1er mars 1997 est toujours aujourd'hui l'exploitante du Casino et des Thermes d'Enghien ; la concession ou fermage dont elle est bénéficiaire est renouvelée tous les 18 ans.

Pour la saison 1903, un certain Bréchoire est nommé directeur de l'Etablissement Thermal et du Casino. Les directeurs et responsables sont remplacés très fréquemment et pratiquement lors de chaque saison ; une impressionnante série de directeurs du casino ou des thermes ont ainsi défilé à Enghien...
On retrouve ce même Bréchoire concessionnaire du Casino et des Thermes de Bagnères-de-Bigorre pour les saisons 1905 à 1907.

Le 4 août 1907, un cahier des charges est signé pour 18 ans entre la ville d'Enghien et les exploitants des Thermes et du Casino. Concernant le Lac, les concessionnaires sont chargés d'en nettoyer la surface une fois par semaine du 15 mars au 15 septembre, et tous les quinze jours le reste de l'année. Le Parc Thermal qui sera entièrement public, doit être
garni de bancs et de chaises permettant aux baigneurs et promeneurs de s'y reposer. Pendant la belle saison, il est ouvert de 8 heures du matin à la nuit, et une audition de musique d'au moins une heure, autant que possible de 10 heures à 11 heures du matin, doit y être donnée.
D'où la nécessité pour le parc-jardin de disposer d'un Kiosque à musique.
En 1906-1907, un Kiosque à musique est donc édifié dans le Jardin de l'Etablissement Thermal : de forme hexagonale, il est construit sur un soubassement de pierre avec des colonnes en fontes, une rambarde en fer forgé et une toiture en zinc ornée d'un lambrequin en bois découpé.
Peu après, deux jeux de lawn-tennis sont aménagés dans le jardin thermal.
Le superbe Kiosque Chinois qui abrite le grand Café est rasé en 1910, remplacé par le Pavillon du Lac, rotonde surmontée d'un dôme, dû à l'architecte Louis Olivier.
1912 voit une nouvelle fois l'Etablissement des Thermes rénové.
De juin 1915 jusqu'en novembre 1918, la majeure partie de l'établissement thermal et de l'Hôtel des Bains est transformée en hôpital militaire.

Enghien-les-Bains - Vue d'ensemble (Cliché agence Meurisse 1914) (photo-montage de 2 clichés)
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En 1921, la ville d'Enghien les Bains reprend les actifs de la Société anonyme des Eaux d'Enghien : le Lac, les Thermes, le Jardin-Parc des thermes, l'Hôtel-restaurant des bains, le Casino, le Jardin des Roses et le Pavillon du Lac. La SEETE reste bien entendu concessionnaire de ce Domine Thermal.
De 1933 à 1935, l'ensemble des Thermes est rasé pour faire place à un nouvel établissement, tout de béton, dû à l'architecte Auguste Bluysen. Il est inauguré le 30 mars 1935. Le restaurant des Bains est toutefois maintenu jusqu'à sa démolition en 1949 et son remplacement par le Grand Hôtel en 1950.
Le Kiosque à musique est parti dans les gravois, lors de la démolition de 1933.
L'Hôtel des Quatre Pavillons, qui avait disparu des actifs de l'établissement des thermes est rasé sur décision du Conseil municipal en 1923 et remplacé par un square public.
En 1988, le groupe Lucien Barrière reprend la SEETE, et signe en 1999 une nouvelle concession de 18 ans. Du coup, de 2002 à 2004, l'établissement de 1935 passe à son tour sous les pinces de démolition, grappins à ferraille et autres cisailles à béton, remplacé par un complexe multi activités : Thermes et Salles de Congrès et conférence.
Kiosque supprimé.

voir ici, Etablissement Thermal et Pavillon du Lac d'Enghien-les-Bains, sans kiosque, aujourd'hui.

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publié par JeanMarc Jeu 8 Sep 2016 14:24

Le Violoniste Haumann dirige les Fêtes d'Enghien d'une main de maestro.
22 juin 1845 — Enghien aussi a voulu soutenir sa réputation et faire revivre l'ancien éclat de ses eaux. Et pendant que Thalberg fera les délices de Bade, pendant qu'Alexandre Balta et Mme Sabatier délecteront les baigneurs de Vichy, notre violoniste Haumann se chargera de la direction artistique des fêtes d'Enghien.
Eté 1846 — Haumann dirige également les fêtes d'Enghien. Le violoniste Haumann est à la tête des fêtes d'Enghien (...)Voilà de quelle façon le violoniste Haumann passe la belle saison à Enghien.

1847 — Au Parc d'Enghien, il y a le jour de tout le monde et le jour du beau monde ! Description du Parc et des Fêtes.
— Il faut voir, le dimanche (jour de tout le monde, société bruyante dans sa joie, immodérée dans ses ébats), le convoi du chemin de fer verser à la station d'Enhien des torrents de visiteurs ; il faut voir, le mercredi (jour du beau monde, élégante, recherchée dans sa parue et dans ses plaisirs), les diligences et les trains pleins de dandys et de merveilleuses en belle toilette, arrivant par livraisons de cent ou cent cinquante, qui se renouvelle pendant toute l'après midi et toute la soirée.
Dès qu'ils ont mis pied à terre, ces visiteurs s'élancent vers le parc, vers le lac. S'ils sont venus de bonne heure, ils vont dîner à l'Hôtel des Quatre Pavillons ou dans un autre des bons restaurants qui abondent à Enghien.
A la chute du jour, la foule se porte vers le Parc, où l'appelle le retentissement de l'orchestre, où l'attire l'éclat des illumination étincelantes.
Le parc d'Enghien surpasse en grandeur et en ornement les célèbres jardins de Tivoli et de Beaujon, si renommés jadis. Mabille, le Château Rouge et la Chaumière tiendraient à l'aise dans son enceinte.
De longues allées, d'épais bosquets, de l'eau, des fleurs, des statues, une admirable salle de danse, un vaste emplacement où sont réunis des jeux de toute espèce, voilà ce qu'on trouve au Parc d'Enghien.
La salle des jeu est toujours pleine d'amateurs, ainsi que le tir au pistolet, situé à l'écart.
Dans la salle de bal décorée avec goût, se pressent toutes les célébrités des bals champêtres. On y voit régulièrement figurer à chaque fête les danseurs renommés et les reines de la polka. Autour des danses se range une galerie formée par les lions du Jokey-Club et par les merveilleuses du grand monde.
On retrouve dans l'été à Enghien tous les plaisirs de l'hiver à Paris. Les concerts devront y être aussi brillants que les bals, et on comprendre aisément quand on saura que M. Haumann, le célèbre violon, règne au parc d'Enghien, et qu'il est là en qualité de propriétaire de l'entreprise et de directeur suprême des fêtes.

16 juillet 1847 — Fête musicale et dansante au Parc d'Enghien
— Vendredi prochain, 16 juillet 1847, grande Fête extraordinaire, musicale et dansante, donnée par M. David Bulh. Cet habile artiste a su ordonner cette Fête avec le goût qui le caractérise ; on entendra entr'autres : 1° la Société musicale des Enfants de Paris, sous la direction de M. Philips, qui chantera les choeurs des principaux opéras ; 2° les premiers prix de trompette du Conservatoire, sous la direction de M. Dauverné, leur professeur, qui exécuteront des fanfares. Enfin, l'affiche du jour donnera le programme exact de cette Fête. — Prix d'entrée : 4 francs pour un Cavalier et une Dame ; billets pris d'avance chez tous les marchands de musique, 3 francs.

30 juillet 1847 — Fête arabe au Parc d'Enghien
— Parc d'Enghien. Demain, vendredi 30 juillet, grande fête extraordinaire en l'honneur des chefs arabes, qui sont actuellement à Paris, et qui doivent y assister. Le Parc sera illuminé en verres de couleurs, l'orchestre, composé de 40 musiciens, sera encore augmenté. Un brillant feu d'artifice, par Aubin, artificier de la ville de Paris, composé exprès pour cette solennité, terminera cette soirée qui sera une des plus belles de la saison.

16 septembre 1847 — Fête espagnole au Parc d'Enghien
— Vendredi prochain, le parc d'Enghien prendra, pour une nuit, l'aspect des plus splendides Vervéda de Madrid ou de Séville. On dit des merveilles de cette fête. On cite, parmi les héroïnes qui feront les frais de la soirée, des noms qui feront frémir d'aise et d'étonnement, mourir de jalousie, et dont le simple énoncé sur l'affiche fera sauter d'un bond Paris à Enghien. Qui vivra verra : le secret entre pour plus de moitié dans le plaisir.

8 juin 1850 — La fête continue au Parc d'Enghien
— Parc d'Enghien. Décidément Enghien a repris sa vogue habituelle, grâce au zèle du nouvel administrateur. Tout a été mis en œuvre par lui afin de rendre ce séjour le plus confortable possible. Aux avantages de la nature dont la position d'Enghien est douée, il faut y joindre les agréments nombreux du parc, jeux de toutes sortes, éclairage nouveau, orchestre harmonieux de Marx. Tout est réuni pour faire de ce parc un jardin délicieux. — Demain, dimanche, grande fête musicale et dansante. Prix: 1 fr. 50.

16 juin 1850 — Concert au Parc d'Enghien
— Parc d'Enghien, aujourd'hui à 3 heures.
Première Partie. 1. Marche Héroïque, chœur par les enfants de Lutèce. — 2. Vive la bouteille, trio par Joanni, Legrand et Mlle Cellini. — 3. Est-ce-tout ? par M. Legrand. — 4. Petit Pierre, le Touriste et la bergère, par Mlle Léontine et E. Clément. — 5. Duo de la Gibby par Jeanni et Mlle Cellini. — 6. Une Journée d'émotions par E. Clément. — 7. Oui et Non, quadrille chanté par les enfants de Lutèce.
Deuxième Partie. 1. Le chant de Guerre par les enfants de Lutéce, — 2. Fleur d'Andalousie par Joanni. — 3. Le Gamin de Paris, par Mlle Léontine. — 4. Les Gardes Françaises, par Joanni et Legrand. — 5. Deux Cœurs, par Mlle Cellini. — 6. Le beau Nicolas, par Darcier. — 7. La Muette, chœur par les enfants de Lutèce

30 juin 1850 — La "schotisch" en vogue au Parc d'Enghien. Concert.
— Le parc d'Enghien a profité de la chaleur ultra-caniculaire qui pèse sur nous, pour inaugurer ses soirées dansantes, sous l'intelligente direction du professeur Markenvski.
Nous avons assisté à l'une de ces solennités nocturnes, et nous avons vu, de nos propres yeux vu, l'habile directeur exécuter, avec une de ses disciples en chorégraphie, cette fameuse schotisch qu'il a importée à Paris.
Cette saltarelle germanique parait devoir faire florès dans notre pays de sauteurs, et sa célébrité de fraîche date éclipse les rayons surannés de la redowa et la polka.
Concert du dimanche à 2 heures au Parc :
Première partie
1. Polka Mazourke, par M. Soumis. — 2. Duo de la Marquise, par Legrand et Mlle Cellini. — 3. La chanson du Curé. — 4. Je ne veux pas me Marier, par Gozora. — 5. Air du Domino noir, par Mlle Marville. — 6. Est-ce tout ?, par Legrand. — 7. Jean Lapincheux, scène comique par E. Clément.
Deuxième partie
1. Ouverture d un opéra inédit, par MM. Boisseliot, Coutard et Clément. — 2. Duo de la main de fer, par Legrand et Mlle Cellini. — 3. Air du Serment, par Mlle Marville. — 4. L'Echange. — 5 Un homme sensible, par Gozora. — 6. Ruban rose n'engage pas, par Mlle Cellini. — 7. L'Audience du juge de paix, par E. Clément.

14 juillet 1850 — Parc d'Enghien. — Dimanche prochain, fête et bal, bonne société, excellente musique. Cet établissement est du petit nombre de ceux qui jouissent d'une vogue aussi constante que méritée. Samedi 20, grande fête de nuit, l'administration prépare des merveilles.
Grande fête, tous les dimanches et mercredis de chaque semaine pendant la belle saison.
20 juillet 1850 — Parc d'Enghien. Comme les années précédentes, la bonne société a pris sous son patronage ce délicieux jardin qui voit accourir sous ses frais ombrages, avec les plus séduisantes danseuses, la jeunesse distinguée et de bon ton.
Les mercredis et dimanches, fêtes et bals où l'orchestre si harmonieux de Marx vient prêter son charme aux danses gracieuses que fait exécuter Markowski.

Les dernières fêtes au Parc d'Enghien avant sa fermeture définitive
24 août 1851 — Aujourd'hui dimanche, fête patronale de ce beau pays ; le parc donne un grand bal qui doit durer jusqu'à minuit. Illuminations en verres de couleurs, ballons lumineux, et lanternes vénitiennes, grand feu d'artifice, tout ce qu'il faut enfin pour que la foule se porte dans ce bel établissement.
7 septembre 1851 — Une grande fête artistique s'organise à ce parc pour dimanche 7 septembre à l'occasion de la fête patronale de la commune. Cette solennité de jour et de nuit sera la dernière, attendu le morcellement de ce vaste domaine qui doit être vendu l'année prochaine. Les administrateurs ont mis à la disposition du public toutes les séductions imaginables : théâtre, course en sacs, rosière, fête chinoise, bal du grand monde et bal champêtre, musique symphonique, promenade en canot sur la pièce d'eau du parc, feu d'artifice, ascension de trois ballons et descente en parachute, embrasement général du parc par 20.000 verres de couleurs.
Orchestre dirigé par Cogniet et Tollot. Programme fête du 7 septembre :
A 3 heures. Concours d'harmonie, par Tollo ; — A 3 heures ½ Steeple-sac avec fanfares, Course de haies par 20 jeunes lutteurs ; — A 4 heures. La Rosière Chinoise, Jeu de la Cruche de la Vierge, avec extase mélodieuse ; — A 4 heures ½ Lutte comique entre deux célébrités anglo-françaises ; — A 8 heures. Musette et Tambourin. Danse villageoise ; — A 6 heures. Grand dîner ; — A 7 heures. Les Baigneuses, par les plus jolies dames ; — A 8 heures. Grand bal, deux orchestres ; — 10 heures. Grand quadrille des Lanternes, par 8 chinoises.

14 septembre 1851 — Dimanche 14 septembre, grande fête italienne ; décidément la fashion a repris le chemin d'Enghien, car plus de six mille personnes s'empressaient dimanche dans les allées et les bosquets de ce parc qui, par sa position, n'a pas encore de rival. L'administration, jalouse de bien terminer la campagne, a voulu donner encore à ses abonnés une fête splendide, qui laissera bien loin derrière elle, tout ce que l'on a vu jusqu'à présent.
Tout sera réuni dans ce magnifique domaine, pour distraire les nombreux visiteurs qui viendront encore, avant la fin de la saison, jouir de ce magique coup d'œil de la vallée de Montmorency. Le programme sera des plus attrayants ; il se composera d'une pantomime italienne, intermèdes, jeux romains, illumination générale du parc par 20.000 verres de couleur, éclairage à Giorno. Feu d'artifice, la pièce principale représentera l'Eruption du Vésuve.

14 septembre 1851 — Aujourd'hui dimanche 14 septembre, à la demande générale, grand festival italien, bal à grand orchestre, fanfares sur l'eau, feu d'artifice. Prix, 2 fr. Trains de plaisirs, 1 fr. 25 c., aller et retour, à partir de six heures.
21 septembre 1851 — Aujourd'hui dimanche 21 septembre, pour la clôture des fêtes, grande solennité offerte aux nombreux habitués de cet Eldorado, à laquelle les porteurs des cartes des Trente jours de plaisirs seront admis pour cette fois seulement : ascension d'un ballon, grande fantasia, brillant feu d'artifice. Bal à grand orchestre dirigé par Cogniet. Illumination féerique.

11 juillet 1858 — Sept ans après sa fermeture, un petit goût de revenez-y au Parc d'Enghien
— Parc d'Enghien. Dimanche 11, grande Fête extraordinaire de jour et de nuit ; à deux heures, ouverture de la Fête dans le parc. Prix d'entrée, 1 fr. par personne.

Enghien-les Bains - Le Pavillon Chinois (à gauche du Pavillon, lui faisant suite, salles de l'ancien casino)
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publié par ombellule Dim 2 Juin 2013 07:38

Concerts à l'établissement de bains
9 août 1850 — A côté du lac d'Enghien, un établissement renommé par la salubrité de ses eaux et la propreté de son jardin, attire la foule des baigneurs. C'est là que pour la première dans un but de charité, aura lieu samedi prochain, 10 août, dans la grande salle de l'orangerie, un concert magnifique qui se terminera par un bal au milieu des fleurs et de l'éclat des lumières.
Cette fête est organisée pour une oeuvre de charité, sous les auspices et par les soins de M. de Cursay, directeur de l'établissement de bains, secondé par les autorités de la commune.
Pour qu'aucun attrait n'y manque, on s'est assuré du concours du jeune violoniste Paul Jullien, qui vient d'obtenir le premier prix de violon au Conservatoire de musique de Paris.
Les billets d'entrée sont de 5 francs.

24 juillet 1862 — Trois orphelines, trois jeunes filles dont le nom seul excite le plus vif intérêt, Mlles Klauss donneront jeudi prochain, 24 juillet, un concert à l'établissement des Bains à Enghien. Dans cette petite fête musicale, l'aînée chantera ; les deux autres, qui sont élèves de Dancla, se feront entendre sur le violon.
23 août 1868 — Dimanche 23 courant, fête patronale à Enghien, courses de vélocipèdes, ascension d'un ballon et concert instrumental au parc.

(1) Louis-Marie Octave du Val de Curzay, vicomte de Curzay (4 mai 1810 Poitiers - Curzay le 26 mai 1856)
Son père Casimir du Val de Curzay (1780-1842) a été préfet en Vendée, Deux-Sèvres, Côtes-du-Nord, Ille-et-Vilaine et Gironde. En outre il est maire de la commune du Château où il réside et député de la Vienne.
Louis-Marie Octave du Val de Curzay se marie le 1er janvier 1839 avec une "riche héritière" de la famille du banquier bordelais Carayon, Mélanie de Carayon-Latour (1816-1884), d'avec qui il divorce, lors de son expérience enghiennoise.
Lorsqu'Enghien est érigé en commune en 1850, il est élu le premier Maire de celle-ci le 29 décembre 1850. Il démissionne de cette fonction le 18 décembre 1851.
Il se suicide en 1856, deux ans après avoir vendu le domaine thermal d'Enghien et s'être retiré dans son Poitou natal.


(2) Les voisins d'Hippolyte de Villemessant devenus actionnaires de la nouvelle société anonyme des Eaux d'Enghien sont : MM. Eugène Touzé, Lebeau, Emile de Girardin, journaliste, Arnaud-Jeanti, Gaillot, Bocquet, de Landaluce, Permettes, Javel, Verdé-Delisle, M. Koller, agent de change, M. Dreyfus, banquier, Koller père, Péan, Humbert, Courvoisier, maire d'Epinay, Détroyat, Jenty et Marinoni.

Enghien-les-Bains - Jardin des Thermes, Tennis — Intérieur des Thermes, tour de traitement et chauffage de l'eau (vue sur la toiture du kiosque-buvette)
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Formations musicales actives à Enghien-les-Bains en 1909 :
Musique municipale, fondée le 1er mai 1907, président G. Chalmel, directeur L. Meunier, 38 exécutants ;
Union musicale (harmonie), président Laue, direction Igounet.
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Re: Kiosques à Musique

ENGHIEN-LES-BAINS - Le Casino - Jardin des Roses - Le Kiosque
(VAL D'OISE)

Plan d'Enghien-les-Bains de 1832 avec indications des futures implantations
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Domaine Thermal d'Enghien-les Bains — Deuxième partie
Le Casino, le Jardin des Roses et son Kiosque à musique

Lorsque Jean-Baptiste Péligot, vers 1829, dresse un cahier des charges, imposé aux riverains du Domaine des Thermes qui peu à peu viennent peupler et bâtir le village naissant, il s'engage en contrepartie à créer, face à l'établissement des Thermes, devant l'Hôtel des Quatre Pavillons construit en 1822, le Jardin de l'Embarcadère, au bord du Lac.
C'est de l'embarcadère que les 12 bateaux appartenant aux Thermes, sont mis gratuitement à disposition des clients de l'Hôtel des Bains. Le Jardin des Roses, propriété du Domaine Thermal, prend son nom et sa forme définitive dans les années 1840, sous l'administration des docteurs Bouland père et fils ; dans le même temps, le Parc d'Enghien est aménagé pour les fêtes grandioses dont nous nous sommes fait l'écho.
Plusieurs chalets en bois sont construits dans le jardin entre 1840 et 1850. Notamment, l'un est édifié en 1842, dans lequel est installé un premier casino, mais sans jeux d'argent.
Des concerts y sont donnés plusieurs fois par semaine à la belle saison, et une estrade pour les musiciens est montée à cet effet.
En 1856, un chroniqueur, le docteur Jules Lefeuvre, nous donne une description poétique mais précise du Jardin des Roses à cette date :
Salut, Jardin des Roses, annexe de l'embarcadère ! Puisse le soleil d'août laisser des feuilles pour l'automne à cette jolie allée de tilleuls fastigiés qui ne sont guère plus haut que nous, et qui bordent le Jardin des Roses. Au mois de mai, qui nous empêchait de l'appeler le Jardin des Lilas ? Au bout de l'allée, voici les saules et les trembles, qui se penchent sur l'onde transparente comme le lecteur sur notre livre. Voici l'estrade d'où partent les concerts qui, plusieurs fois toutes les semaines, empêchent les marquises de l'Espagne de faire la sieste à Enghien. Comme toutes les villes thermales, celle-ci a bien raison d'aimer la musique en plein vent ; la sérénade, l'aubade, la fanfare, l'air de chasse n'ont rien à faire dans ces jolies maisons, dont les glaces à l'intérieur reflètent le lac en se le partageant ; les arbres sont un buffet d'orgue qui ajoute des échos et des effets à la musique des cuivres, et la romance elle-même, que les rues d'une grande ville font lamentable, se complaît à respirer l'air délectable du Jardin des Roses.

Le Chalet en bois qui fait figure de casino, n'ayant pas une surface suffisante pour y organiser les concerts, conférences ou représentations théâtrales données par ce genre d'établissement, c'est tantôt l'Hôtel des 4 Pavillons, tantôt l'Etablissement Thermal lui-même qui fournit les salons nécessaires de 1864 à 1870 (1)

Un premier
Kiosque à musique est attesté le 14 juillet 1868 dans le Jardin des Roses : mademoiselle Leblanc aime errer le dimanche à Enghien, dans le Jardin des Roses qui, par ses gazons, son lac, ses promeneurs et ses horizons lui rappelle, à s'y méprendre, les alentours des roulettes confédérées. La musique du kiosque exécutait hier des airs allemands, de ces airs qu'on entend au delà du Rhin, entre deux séries, et dont la mesure cadencée coupe agréablement la voix des croupiers. Chaque dimanche un concert est donné, de deux heures à cinq heures, dans le Jardin des Roses
En août 1869, un nouveau Casino, dirigé par M. Seagler, est édifié dans le Jardin des Roses. Un concert y est organisé le 4 septembre dont la recette est destinée aux familles des victimes, asphyxiées et noyées dans les cuves de l'établissement thermal.
Le dimanche 19 juin 1870, à deux heures et demie,
la nouvelle direction du Casino d'Enghien inaugure la série des concerts dans le Jardin des Roses. (voir ici PETIT PLUS relatif à Antoine Alègre)
Cette série de concerts sera vite interrompue par la déclaration de guerre le 19 juillet 1870 et l'arrivée des Prussiens à Enghien en septembre. La description du passage de ceux-ci, faite le 5 février 1871, est désolante et édifiante : le casino d'Enghien a été détruit ; il n'en reste plus une planche, et pour faciliter l'enlèvement du bois de cette élégante construction, on a abattu des arbres séculaires, lorsque, à quelques mètres de là, il existait un passage très praticable.

Il faut attendre mai 1873 pour qu'un nouveau Casino soit édifié, dans le prolongement du Kiosque Chinois ; l'établissement thermal va mettre 50.000 francs sur la table pour faire bâtir ce grand chalet comprenant salles de lecture, cercle et théâtre. La municipalité emmenée par son maire Louis-Eugène Touzé, futur dirigeant du domaine thermal deux ans près, subventionne ce Casino à hauteur de 3.000 francs. M. Vachot, ancien directeur du théâtre de la Monnaie à Bruxelles, prend les rênes de ce nouvel établissement pour une saison.

Enghien-les Bains - Pavillon Chinois (à gauche du Pavillon, lui faisant suite, salles de l'ancien casino)
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publié par Carpostale Mar 5 Avr 2011 23:01

De cette année 1873, les concerts publics, les représentations théâtrales en plein air ou dans la salle y dévolue, les régates sur le Lac, et bien entendu le Casino, même si les jeux d'argent n'y sont soit disant pas pratiqués, toutes les activités ne cesseront leur essor et leur succès : le Jardin des Roses ne désemplira que pour cause de mauvais temps, la publicité aidant et les notabilités journalistiques et artistiques parisiennes faisant le reste.

En 1876, le jardin des Roses, remanié totalement sous l'administration de Touzé, présente des
massifs de verdure et de fleurs reposant la vue et rendant plus attrayant encore le lac qui le baigne.
Au milieu du Jardin trône un élégant kiosque où un corps de musique fait entendre de charmantes mélodies ou d'entraînantes polkas. Ce nouveau Kiosque à musique semble bien être le kiosque octogonal en bois visible sur quelques clichés.

Enghien-les-Bains - Kiosque à musique en bois au Jardin des roses — détail agrandi du Kiosque
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Le 8 août 1876, Hippolyte de Villemessant, directeur du Figaro, résident d'Enghien, témoigne :
Il y a tous les soirs beaucoup de monde au Jardin des Roses. On s'assied à la porte du Casino, on cause, on jase, on potine même un peu. On écoute les vingt musiciens de M. Bourdeau, un chef d'orchestre de l'avenir.
Deux fois par semaine, l'espace qui s'étend entre l'orchestre de M. Célestin Bourdeau et le Casino se transforme en une jolie salle d'été, sur laquelle se développe un immense vélum qui garantit contre les ardeurs du soleil, sans nuire à la perspective délicieuse du lac et des charmantes villas qui l'entourent. Plus de mille personnes, confortablement assises, jouissent là d'un très joli spectacle, comme elles n'en trouveraient pas beaucoup en ce moment dans les théâtres de Paris. On y joue des vaudevilles et des opérettes...
En mai 1878, le Cercle, précédemment installé dans les salons du Casino, est transféré dans un second pavillon construit dans le Jardin des Roses, avec les raffinements du confortable le plus méticuleux.

Vingt ans après, les dimanche 29 et lundi 30 mai 1898, à l'occasion des fêtes de la Pentecôte, on inaugure un nouveau Casino avec ses salles somptueusement décorées, toujours dans le jardin des Roses, près du Kiosque Chinois. A grand renfort de publicité, il est annoncé à 2 h. ½, le premier jour, un concert instrumental sous la direction du maëstro et compositeur Damaré, compositeur, qui fera exécuter avec son orchestre de 40 artistes d'élite un programme d'oeuvres choisies. Ce concert sera suivi dans la soirée par un bal champêtre à grand orchestre, où se sont donné rendez-vous les étoiles chorégraphiques parisiennes. Une ascension d'aérocycle et un bal champêtre sont prévus dans le jardin des Roses.

Enghien-les-Bains - Affiche publicitaire Thermes et Casino 1901 — Affiche inauguration Nouveau Casino 29 et 30 mai 1898
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L'architecte Edouard Autant (1872-1964) qui vient d'édifier le nouvel établissement d’hydrothérapie en 1899, ne lâche pas Enghien et s'attaque, aussitôt après, à la conception d'un Casino et d'un Théâtre comme on n'en a jamais vu : en forme de navire, il semble amarré au quai du Lac d'Enghien, au bout du Jardin des Roses, sur l'avenue de Ceinture. Les salles de jeux et salle de petits chevaux forment la proue du vaisseau s'avançant sur le lac, le Pont est occupé par un restaurant dont les maîtres d'hôtel sont vêtus d'un costume de matelot tout blanc à grand col bleu.
Le nouveau casino est inauguré le dimanche de Pâques 30 mars 1902, suivi le 7 juin 1902 par la Salle de Spectacle-Théâtre qui lui est accolée. Le théâtre vu de l'extérieur se présente sous forme d'une grotte avec de gros rochers reconstitués, dont l'architecture ne restera sans doute pas à la postérité... Le soir de la première, à 8 h. ½, sont conviés la presse parisienne, de nombreux auteurs et artistes des principaux théâtres et quelques privilégiés, pour assister à la répétition générale de
Fin de rêve, comédie en trois actes, de MM. Victor de Cottens et Paul Gavault.
Il semble bien que le Kiosque à musique du Jardin des Roses ait disparu lors de la construction du Casino-Théâtre.

Enghien-les-Bains - Nouveau Casino-navire de 1902 — Jardin des roses et théâtre de 1902
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Quelques semaines après l'ouverture du Casino, les édiles parisiens commencent à s'offusquer du succès grandissant des jeux. Le 11 juillet 1902, au Conseil municipal de Paris, le conseiller Jousselin interpelle le Préfet de police Lépine, à propos du jeu des petits chevaux, lui demandant "Pourquoi joue-t-on à Enghien. Oui, pourquoi ?" Le préfet qui ne se démonte pas : Mais parce que Enghien est une station thermale et que, dans toutes, on joue plus ou moins. Jousselin, non convaincu, fait adopter un vœu réclamant la suppression des jeux. En fait, seul le jeu des Petits chevaux était toléré à Enghien, depuis l'autorisation obtenue par Hippolyte de Villemessant en 1877.

La considérable affluence qui fréquente maintenant l'avenue de Ceinture où se situe l'entrée du Casino et du Théâtre, provoque les appétits d'un concurrent. Placée juste en face de cette entrée, la Villa d'Hippolyte de Villemessant qui était quasiment à l'abandon, est reprise par des casinotiers "sans scrupules". C'est l'objet de notre prochain développement.

Le casino-théâtre de 1902 qui était plus un décor de théâtre qu'une construction durable, présente cinq ans après, déjà des signes de fatigue ; la loi du 15 juin 1907 qui autorise officiellement l'exploitation des casinos dans les stations balnéaires, thermales ou climatiques, permettant de voir l'avenir plus sereinement, pousse la Société anonyme des Eaux d'Enghien à investir dans un nouveau Casino.
Un cahier des charges est établi le 4 août 1907, validé jusqu'au 6 juillet 1925, entre la municipalité d'Enghien-les-Bains et la Société des Eaux et Thermes. Il prévoit notamment :
— Quatre représentations théâtrales par semaine en soirées pendant toute la saison du 1er juin jusqu'au 30 septembre et trois par semaine en octobre. Les opérettes, opéras, opéra-comiques, comédies et vaudevilles sont répartis précisément quant aux mois et dates. (en 1911 les 4 jours de théâtre sont les mardis, mercredis, vendredis et samedis soir)
— Deux concerts par semaine, le soir. Un bal d'enfants, une fois par semaine.
— Le casino doit verser à la municipalité dix pour cent de ses recettes brutes, 5.000 francs au Bureau de Bienfaisance jusqu'en 1912 (6.000 francs jusqu'en 1918, 7.000 francs jusqu'en 1925), et 2.800 francs pour les fêtes publiques.
— Le Jardin des Roses doit être garni de bancs et de chaises permettant aux promeneurs de s'y reposer.
— Tous les jours un Concert doit être donné au Jardin des Roses, de 3 heures à 5 heures autant que possible.

Cette dernière condition du cahier des charges oblige la Société des Eaux et Thermes à faire édifier en 1907-1908 un
Kiosque à musique au bout du Jardin des Roses, face au Casino, près du Pavillon Chinois.
De forme hexagonale, son soubassement est en pierre, son garde-corps en fer forgé, ses colonnes en fonte et sa toiture en zinc. A la belle saison, d'innombrables concerts y seront ainsi offerts, suivis par un public de plus en plus nombreux, compte tenu de cet emplacement rêvé. En 1910, tous les jours, un concert à grand orchestre est donné de 4 à 6 heures ; les dimanches et jeudis soirs, de 9 heures à 11 heures, grand concert avec orchestre, fanfare et choeurs ; tous les jeudis soirs : Fête de nuit et Feu d'artifice sur le Lac.

Enghien-les-Bains - Jardin des roses et terrasse du casino en premier plan, Kiosque à musique non construit — Jardin des roses et Kiosque à musique édifié sous les arbres.
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En 1908, l'ancien navire-casino est rasé et remplacé par une nouvelle construction, plus solide et moins fantaisiste, sur les plans des architectes Fernand Delmas (1852-1933) et Stanislas-Louis Bernier (1845-1919). Afin de ne pas perdre un centime de la précieuse manne du juteux casino, la démolition-construction faite par l'entrepreneur André Payer s'effectue entre deux saisons estivales, de l'hiver 1908 au printemps 1909.
Le nouveau Casino, restaurant, avec ses salons, salles de lectures, salles de Jeux est inauguré le dimanche 4 avril 1909. Le théâtre de 900 places ouvre un peu plus tard, le 7 août 1909. C'est le célèbre Henri Negresco (1868-1920), du Casino municipal de Nice, qui prend en main, le restaurant du Casino d'Enghien, dès son ouverture.
En 1911, le prix d'entrée au Jardin des Roses et dans les Salles de Jeux est de 1 franc, une partie du jardin restant toutefois libre d'accès. Le théâtre, quant à lui, offre des places d'Orchestre à 2 et 3 francs, en Loges 3 francs, au Balcon de 1 à 3 francs, sachant que les dames en chapeau ne sont pas admises aux fauteuils d'orchestre ou de balcon.
Les directeurs du Casino ont une vie assez brève et éphémère à Enghien : à de rares exceptions près, ils ne durent qu'une saison. En 1903, nous avons Bréchoire, Antignat en 1904, Jacquemin en 1905, Dhainaut qui résiste de 1906 à 1912, Boquin en 1913...

Enghien-les-Bains - Pavillon du lac, kiosque à musique (à peine visible à gauche du pavillon du lac) et théâtre du casino — Casino et Théâtre de 1909
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L'affaire tourne à plein régime à Enghien-les-Bains jusqu'au 20 mai 1913 où, un député, Georges Berry dépose un amendement anti-Enghien à la Chambre : aucun casino ouvrant des salles de jeu ne pourra être exploité à moins de 100 kilomètres de Paris. L'amendement est adopté par 454 voix contre 51. Adieu le Casino.
Le 15 février 1914, probablement grâce à des tractations et de nombreuses démarches du député de la circonscription, M. Louis Amiard, Enghien-les-Bains respire à nouveau : la Commission sénatoriale des jeux décide par 11 voix contre 6 de supprimer le paragraphe voté par la Chambre. Enghien retrouve la prospérité mais juste pour quelques mois...
A partir de juin 1915, le Casino est affecté à l'usage d'hôpital militaire. Jusqu'en novembre 1918, plus de 400 lits sont disposés dans les salles de jeux.
Les concerts donnés le dimanche au Kiosque à musique du Jardin des Roses sont maintenus et permis, voire encouragés.
Après l'armistice, le Casino d'Enghien n'est pas sorti d'affaire ! Le 24 mai 1919, le Sénat afin
d'éviter d'offrir des tentations aux femmes et aux mineurs, décide par 114 voix contre 83 la suppression des jeux à Enghien-les-Bains. Les mêmes femmes et mineurs, pour perdre leur argent, pourront donc aller le miser à quelques mètres, sur les champs de courses d'Enghien qui attirent autant, sinon plus de gogos...
Douze ans après, la loi du 31 mars 1931 autorise les stations thermales situées à moins de 100 km de Paris à détenir un casino, le jeu de la Boule restant prohibé. Le Casino d'Enghien rouvre ses portes jusqu'au 2 septembre 1939, guerre oblige, pour ouvrir à nouveau, cette fois-ci à titre définitif, en 1946.
En 1953, le Jardin des Roses élargi sur l'avenue de Ceinture retracée, est transformé partiellement... en piscine municipale ! Et bien entendu, la première victime expiatoire, c'est le Kiosque à musique qui est emporté avec les gravois de l'excavation.
En 1992, le Jardin des Roses retrouve sa vocation première, la piscine est supprimée et comblée.
Le Casino a été plusieurs fois remodelé et modifié, la dernière en date réalisée en 2005 par le groupe Barrière, l'actuel exploitant.
Kiosque supprimé.


voir ici Jardin des Roses d'Enghien-les-Bains sans Kiosque aujourd'hui. ici. ici. et ici.
Voir ici Casino aujourd'hui.

Le bâtiment visible à droite correspond à l'Hôtel des 4 Pavillons ; au fond à gauche, théâtre du casino inauguré en 1909.
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publié par JeanMarc Ven 16 Sep 2016 14:48

27 juin 1868 — Les Concerts au Jardin des Roses, l'occasion d'y repérer les modes du moment.
— Il nous est bien facile de nous rendre compte à Enghien-les-Bains des modes nouvelles, car nous n'avons qu'à assister chaque dimanche au concert qui a lieu de deux heures à cinq heures dans le Jardin des Roses. En outre des baigneuses en villégiature et des riverains du lac, il y a de charmantes Parisiennes, hirondelles de passage,
qui viennent admirer cette petite Suisse en miniature, qui s'appelle Enghien. Le Jardin des Roses se donne des airs de plage thermale. On y rencontre toutes les élégances les plus opposées. Des costumes courts avec des chapeaux ronds. Des robes à traîne avec des fanchonnettes. Les chapeaux ne sont pas entièrement détrônés.


4 septembre 1869 — Concert au Casino
— Le concert organisé pour secourir les familles des malheureux qui ont succombé dans la catastrophe de la source aura lieu samedi prochain, 4 septembre, au casino d'Enghien.
Madame Carvalho, avec une bonne grâce charmante, a accepté de faire la moitié des frais de cette soirée.
Nous aurons aussi Jourdan, l'ex-ténor de l'Opéra-Comique, qui arrive de Bruxelles ; les frères Lionnet, qui reviennent de Normandie exprès pour prêter leur concours à cette bonne œuvre.
L'accompagnateur Maton, qui s'est même chargé de faire apporter un excellent piano qu'on ne trouverait pas facilement à Enghien.
D'autres artistes seconderont ceux qui précèdent, mais nous ne pouvons donner leurs noms avant d'avoir la certitude absolue que leur concours nous est acquis.
Voici une partie de l'attrayant programme :
Le duo de Philémon et Baucis, par madame Carvalho et M. Jourdan — L'air de Guido et Ginevra, par M. Jourdan — La romance des Noces de Figaro, par madame Carvalho — La valse de Mireille, connue dans le monde sous le titre de l'Hirondelle par madame Carvalho — Ma Bretagne, romance populaire de Puget, par M. Jourdan — La ballade de Rigoletto, par M. Jourdan.
Les commissaires qui feront les honneurs de cette fête de charité sont M. Seagler, directeur du Casino d'Enghien, le docteur de Puysaie, médecin de l'établissement, et M. Jules Richard, membres de la commission de secours, et tous les rédacteurs du Figaro que leurs occupations ne retiendront pas à Paris ce soir-là.

20 juin 1870 — Concert au Jardin des Roses organisé par Alègre, le nouveau directeur du Casino. Un des derniers concerts avant que les planches du Casino ne servent en bois de chauffage aux Prussiens.
— Aujourd'hui dimanche, à deux heures et demie, la nouvelle direction du Casino d'Enghien inaugure la série des concerts dans le Jardin des Roses.
Voici le programme de cette première fête musicale :
Première partie.
1° Ouverture de la Muette. Auber. — 2° Soldaten-Tans (valse). Strauss. — 3° Fantaisie sur Norma. Bériot. — 4° Tulipatan (polka) Ettling. — 5° Marche turque. Mozart. — 6° Souvenir du Bal. 0. Métra.
Deuxième partie.
1° Ouverture de Zampa. Hérold. — 2° Amoretten-Tanz (valse). Gung'l. — 3° Grande fantaisie variée sur Anna Bolena Donizetti avec solos de hautbois, flûte, clarinette, piston et violon, par MM. Reine, Bernard, Parès, Schlottmann et Genet. — 4° Johannisberg (mazurka). Olivier Métra. — 5° Ouverture de Zanetta,. Auber. — 6° Marche de Radzeski
M. Léon Guyot, chef d'orchestre.
M. Alègre, le nouveau directeur du Casino fait à la fois de grands efforts et de grosses dépenses pour attirer les étrangers c'est une justice qu'il faut lui rendre, et la jolie petite ville d'Enghien doit lui en savoir gré.


24 septembre 1871 — Trois heures consécutives de fanfares au jardin des Roses !
— Dimanche 24, dans le Jardin des roses, à Enghien, de 2 à 5 heures fanfares sous la direction de M. Tillard, chef de musique militaire, qui conduira un orchestre de trente musiciens composé des meilleurs solistes.

13 septembre 1872 — Fête des écoles au Jardin des Roses
— Hier, à Enghien, a eu lieu la distribution des prix aux petites filles et aux garçons, élèves des écoles communales. On avait choisi pour cette fête des enfants le Jardin des Roses, qui borde le lac.
Sur une estrade ombragée par les grands arbres du jardin avaient pris place M. Touzé le maire d'Enghien et plusieurs conseillers municipaux ; M. le curé et son vicaire ; les membres de la commission cantonale de l'instruction primaire, et M. Cocheris, membre du conseil général de Seine-et-Oise.
La fanfare de la ville, sous l'habile direction de M. Moreau, a ouvert la cérémonie et en a rempli les intermèdes par l'exécution de plusieurs morceaux d'harmonie.
Tout ce qu'Enghien possède de touristes et de baigneurs s'était rendu au Jardin des Roses. Les chaises, un moment, ont manqué.

30 juillet 1873 — Forfait thermes-concert jardin des Roses-Bal-Dîner au Kiosque chinois pour 10 francs.
— De grandes affiches placardées dans Paris annoncent, pour le jeudi 31 juillet, l'inauguration de Une journée à Enghien. C'est une idée originale et qui doit réussir.
A partir d'aujourd'hui, tous les jeudis, moyennant 10 francs, l'administration du Casino met à votre disposition un petit carnet à souche, contenant : un billet d'aller et retour, une carte d'entrée à l'établissement thermal de deux à quatre heures, au grand concert du jardin des Roses de trois heures et demie à cinq heures et demie, et au bal du jardin des roses de huit à onze heures ; enfin un bon pour un dîner confortable, de cinq heures et demie à sept heures et demie, et une tasse de café au Kiosque chinois.
C'est-à-dire une journée complète de villégiature pour dix- francs, dix-huit francs pour un monsieur et'une dame.
Un livre à souche répond à tout.
M. Vachot, directeur du Casino d'Enghien nous paraît être un habile homme, et qui connaît bien le goût des Parisiens pour les plaisirs de la villégiature suburbaine.

17 août 1873 — Bal et feu d'artifice au Jardin des Roses
— Comme toutes les bonnes choses que le succès couronne toujours, les journées de plaisir d'Enghien ont eu vendredi un succès de vogue qui ne peut que s'augmenter. Excellent dîner, journée de plaisir complète, tout est offert par la direction du Casino, qui termine sa fête par un grand bal et un feu d'artifice dans le Jardin des Roses,
qui attire l'élite de la société.


31 août 1873 — Les fêtes continuent au jardin des Roses et sur le Lac
— Parmi les réjouissances publiques qui donnent à cette fête un éclat exceptionnel et y attirent un grand concours de Parisiens, les jeux sur le lac tiennent la première place. Le mât de beaupré, la course aux canards, la course en baquet, exécutés par les jeunes gens du pays, ont un attrait tout particulier.
Quelques Parisiens en villégiature ont eu l'idée d'enrichir le programme de grandes régates dans lesquelles ne seront admis comme coureurs que les bateliers ordinaires du lac. Les prix sont très beaux et seront vivement disputés.
Le concert de jour, le bal au Jardin des Roses, les illuminations et les nombreuses installations de marchands forains complètent les plaisirs et les attractions de la journée. Le beau temps est aussi du programme. Espérons-le, du moins.

20/6/1875 — Concert au Jardin des Roses
— Voici le programme du concert donné aujourd'hui au Jardin des Roses d'Enghien-les-Bains par le nouvel orohestre, dirigé par M. C. Bourdeau
Première partie : Le beau Danube bleu J. Strauss — La fille du régiment (entr'acte) Donizetti — Faust (ballet) Gounod — Amorettentanze Jos. Gungl — La Perle du Sérail (polka) Ligner (Solo de piston par M. Chertier)
Deuxième partie : Nizza (valse) C. Bourdeau — Rêverie Dunkler (Solo de violoncelle par M. Loeb de l'Opéra.) — Mignon (entr'acte). A. Thomas — La muette de Portici Auber (Solo de violon par M. T.Heymann, de l'Opéra.) — Le Tapageur (galop). C. Bourdeau


8 août 1875 — La salle de théâtre dans le Jardin des Roses
— Vendredi soir a eu lieu, au théâtre d'Enghien, la représentation d'adieu donnée par les artistes de l'Opéra-Comique. On jouait les Dragons de Villars. Mlle Ducasse, tout à fait charmante dans le rôle de Rose Friquet, a partagé les applaudissements avec Melchissédec. Ces deux artistes ont su faire apprécier leur sérieux talent par la colonie d'Enghien qui a suivi toutes leurs représentations depuis un mois.
Avant-hier, la salle était entièrement remplie, malgré l'affreux temps qu'il faisait. Le Jardin des Roses n'était plus qu'une flaque d'eau sur laquelle on avait étendu de longues planches pour permettre aux habitants de gagner le théâtre. Néanmoins tout le monde s'est rendu à son poste.


20 septembre 1875 — Le Casino du Jardin des Roses bondé de monde à l'occasion d'un grand concert
— Hier a eu lieu, au Casino d'Enghien, la représentation au bénéfice de M. Bourdeau, le chef d'orchestre de l'établissement des bains. Inutile de dire que le programme de cette fête, où brillaient les noms de Mmes Judic, Ducasse, Carlin, Raucourt, Luigini, et de MM. Baron, Cooper Melchissédec, Deschamps, Damaré, Nollet et Cazaneuve avait attiré un public nombreux et choisi. A un moment, il y avait plus de trois mille personnes dans le Casino et autour du théâtre.
Tout à coup la pluie s'est mise de la partie, et voilà, tout le monde qui se précipite du jardin dans la salle du théâtre où il a fallu transporter la représentation. Comment a-t-on pu se placer, se caser, s'asseoir ? Dieu le sait. Non seulement la salle, mais encore les coulisses, le trou du souffleur, les dessus, les dessous, les frises, le manteau d'arlequin, tout était plein, archi-plein. Il y avait du monde jusque sur les escaliers qui mènent aux loges des artistes. En présence d'un pareil encombrement, il a été question un instant de ne pas donner la représentation, faute de places pour contenir tout le monde. On n'attendait pas la pluie et surtout une foule aussi compacte et aussi difficile à caser. Mais le public a tant réclamé, tant supplié que l'on a passé outre et que l'on a fini par jouer sans poser le décor les artistes sont venus chanter au milieu même des spectateurs et leur succès n'en a été que plus vif et plus sympathique.
L'orchestre du Casino, dirigé par M. Bourdeau, le bénéficiaire, a joué avec un grand succès l'ouverture de la Sirène et le Poète et le Paysan, de Suppé. Tour à tour on a applaudi et rappelé M. Chollet, qui a exécuté sur le violon une brillante fantaisie sur Faust; Mlle Luigini, une élève du Conservatoire que nous attendons à l'Opéra-Comique, dans un air du Val d'Andorre, M. Melchissédec et Mlle Ducasse, dans le duo du Pré au Clercs, et enfin, M. Damaré, qui a exécuté de brillantes variations sur le Carnaval de Venise.
M. Deschamps, des Variétés, et Mme Judic, sont venus à leur tour recueillir leur part des bravos et des rappels du public. Le premier a chanté le Banquiste au milieu des éclats de rire de la salle et a obtenu un succès non moins vif dans des scènes d'imitation des principaux comiques de Paris.
Quant à Mme Judic, elle a été ce qu'elle est toujours, charmante, spirituelle, adorable. Le plus bel éloge que nous puissions en faire, c'est de ne pas parler de sa façon de chanter, ni du succès qu'elle a obtenu, mais c'est de dire que sur les trois mois de vacances qu'elle s'est donnés cette année, Mme Judic n'a chanté que six ou sept fois et toutes les fois pour venir en aide à une infortune ou pour être utile à un camarade.
La représentation s'est terminée par la Permission de minuit, jouée par Baron, Cooper, Mmes Raucourt et Carlin. Elle a eu lieu en plein air. Le public, malgré la pluie, a consenti à réintégrer ses places dans le jardin, et l'on en à été quitte pour ouvrir son parapluie. On a été presque mouillé, mais on s'est amusé.
Ainsi s'est terminée cette fête qui a commencé comme un chapitre du Roman comique, et qui s'est continuée comme une première à l'Opéra.

4 janvier 1876 — Les opérations de curage et vidage du Lac se déroulaient tous les cinq ans.
— Mercredi dernier, le joli lac d'Enghien a été entièrement desséché, ainsi que cela se pratique tous les cinq ans. Dès neuf heures du matin, on avait levé les vannes et les écluses qui retenaient les eaux prisonnières ; elles s'engouffrèrent dans un canal aboutissant à la Seine, du côté de la Briche, près Saint-Denis.
A ce moment, des mariniers montés sur leurs embarcations lancèrent un immense filet, englobant la moitié du lac et emprisonnant dans leurs mailles perches, rougets, carpes, brèmes, anguilles, tanches, gardons et brochets. Parmi ces derniers s'en trouvait un qui pesait 27 livres.
Aujourd'hui le lac est complètement à sec.
Pour repeupler l'étang, on y jettera des plants de rivière, ou petits poissons microscopiques qui, pendant cinq ans encore, auront le temps de devenir présentables aux gourmets.. La pêche de mercredi a fourni six mille kilogrammes de poissons.

25 juin 1876 — La très populaire et très suivie fête de la rosière a lieu tous les ans à Enghien donne lieu à de belles fêtes au Jardin des Roses
— C'est aujourd'hui à une heure que sera couronnée la rosière d'Enghien.
L'élue de cette année se nomme Mathilde Salabert. C'est une orpheline de dix-neuf ans ; elle a réuni l'unanimité des suffrages du conseil municipal.
A l'occasion de cette fête, il y aura concerts, le jour et le soir. La musique du 90e de ligne et l'orchestre du Casino se feront entendre dans le Jardin des Roses. A dix heures, feu d'artifice sur le lac, illumination dans toute la ville, retraite aux flambeaux, etc., etc.

13 juin 1880 — Concert puis bal d'enfants au jardin des Roses
— C'est aujourd'hui dimanche, 13 juin, qu'aura lieu à Enghien, l'inauguration des concerts, bals et spectacles du Jardin des Roses. A trois heures, concert à grand orchestre sous la direction de M. Bourdeau ; à quatre heures et demie, bal d'enfants.

16/7/1892 — Fêtes sur le Lac et au Jardin des Roses
— En présence de l'immense succès des fêtes données samedi et dimanche dernier sur le lac et dans le Jardin des Roses d'Enghien, l'administration, cédant aux nombreuses demandes qui lui ont été adressées, a décidé de continuer ces fêtes aujourd'hui et demain.
Tout Paris voudra voir ce spectacle vraiment féerique des tableaux vivants représentés par une trentaine de nos plus belles danseuses, émergeant au milieu du magnifique lac d'Enghien, éclairé à la lumière électrique.


Enghien les Bains - Jardin des Roses au bord du lac avant construction kiosque, Hôtel 4 pavillons — Kiosque à musique et embarcadère
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1er juillet 1898 — Couronnement de la rosière
— Enghien (gares Saint-Lazare et du Nord). Fête du couronnement de la rosière, cérémonie religieuse, concert à la mairie, jeux et divertissements variés, feu d'artifice sur le lac, fête vénitienne, embrasement de l'île des Cygnes, bal au Jardin des Roses, illuminations.

18 avril 1903 — L'orchestre de Tartanac au Jardin des Roses
— L'ouverture de l'Etablissement Thermal et du Casino d'Enghien a eu lieu, on le sait, dimanche de Pâques, avec le plus grand succès. Depuis, il y a chaque jour, foule dans le Jardin des Roses, le Casino et le Restaurant, pour entendre l'excellent orchestre, magistralement dirigé par M. Tartanac. Il y aura bal d'enfants, tous les jeudis et dimanches.
Les promenades sur le lac sont toujours très goûtées par les habitués.


2 avril 1909 — Le nouveau Casino vient supplanter l'ancien jugé très justement inesthétique !
— Jamais hiver ne fut aussi laborieusement employé à Enghien que celui-ci.
Cette intelligente activité a permis d'achever à temps pour l'ouvrir dimanche prochain un splendide Casino tout battant neuf qui viendra, mieux en harmonie avec le cadre qui l'entoure, avec l'élégante société qui le fréquente, remplacer l'ancien Casino inesthétique autant qu'incommode.
Les Parisiens sauront apprécier tant d'efforts faits pour leur plaire et reprendront d'autant mieux le chemin de la plus parisienne des stations thermales que c'est le fameux Negresco, du Casino municipal de Nice, qui dirige dès à présent le restaurant.

14 avril 1912 — Concours musical à Enghien
— Les Fêtes d'Enghien-les-Bains. Inaugurant la série des grandes fêtes d'Enghien-les-Bains qui sont toujours impatiemment. attendues parce que toujours brillantes, la Municipalité et le Comité des Fêtes de la Ville organisent, pour dimanche prochain 14 avril, un concours de Sociétés musicales pour la Préparation militaire, qui ne réunira pas moins de 1.200 concurrents.
Placé sous la présidence d'honneur de M. Millerand, ministre de la guerre, le Concours sera présidé par M. le général Galopin, commandant le département de Seine-et-Oise et représentent le ministre.
Les épreuves de la matinée auront lieu au Jardin de la Ville, aux écoles et au Kursaal.
Les fêtes de l'après-midi comprendront à 2 heures un grand défilé ; à 3 heures la réception des personnages officiels à l'Hôtel de Ville ; à 4 heures, place du Marché, les mouvements d'ensemble des sociétés et la remise solennelle des médailles de 1870-71 offertes par la ville à plus de cent vétérans d'Enghien-les- Bains.
La musique militaire du 128e de ligne, l'harmonie municipale d'Enghien-les-Bains, la Diane d'Enghien-les-Bains, l'harmonie du Xe arrondissement de Paris, etc., participeront à ces fêtes et donneront de 4 heures à 5 heures un concert sur la place du Marché tout spécialement décorée.
Le soir, un grand feu d'artifice sera tiré à 9 heures sur le lac par le maître artificier Ruggieri et l'Harmonie municipale se fera entendre jusqu'à 10 heures et demie sur la jetée-promenade Berteaux, brillamment illuminée.
Cette fête patriotique et militaire attirera, nous n'en doutons pas, dans la plus coquette des villes d'eaux, la grande foule qui, dimanche et lundi derniers, était déjà venue assister à l'ouverture de la saison thermale.

13 juin 1935 — Rallye de ballonnets porteurs de cartes postales à Enghien
— A Enghien-les-Bains. En raison du succès obtenu dimanche et lundi derniers, la Société des Eaux et Thermes d'Enghien et l'Union Syndicale des Commerçants, Entrepreneurs et Industriels organisent à nouveau dimanche 16 juin un deuxième rallye de ballonnets porteurs de cartes postales.
L'envoi des ballons se fera place Foch et place Albert-1er, de 14 h. à 19 heures.
Les cartes postales accompagnant les ballonnets devront être retournées avant le 14 juillet 1935 à la commission du classement, 14, rue de l'Arrivée à Enghien.
(Paris-Soir)

Enghien-les-Bains - Concert au Kiosque du Jardin des Roses — Casino en bois édifié, sur le Jardin des Roses, en prolongement du Pavillon Chinois.
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10/11/1936 — Un reporter estime que les musiciens du Kiosque doivent être protégés du froid en hiver. Mais qu'en est-il des spectateurs ?
— Musique en plein air ? Oui, mais pas en hiver.
La direction du Casino d'Enghien-les-Bains oblige ses musiciens à donner leur concert sur le kiosque du jardin, situé en bordure du lac, et ouvert à tous vents. Parfois, sur le même emplacement, elles les oblige à jouer le soir.
La musique en plein air est peut-être agréable pendant la belle saison. Mais elle est dangereuse en hiver pour les musiciens, qui doivent être protégés.
(journal Le Populaire)

(1) En attendant un Casino officiel, l'Hôtel des 4 Pavillons et l'Etablissement Thermal prêtent leurs locaux à cet usage :
— 30 juillet 1864. M. Desbarrolles fera samedi prochain 30 courant, à huit heures précises du soir, sa conférence, sur la Chiromancie, dans les élégants salons du Casino de l'établissement thermal d'Enghien.
— 23 août 1864. Ce soir Paris enviera Enghien. La Frezzolini chante au Casino d'Enghien, dans un très beau concert donné par Adolfo Rodolfi, élève de Fontana, premier baryton du théâtre de la Scala, avec le concours de Mlle Wertheimber, de Bottesini et de Danieli. Quelle figure va faire Bade !
— 13 juin 1865. Les conférences littéraires, chassées de Paris par les chaleurs de l'été, se sont réfugiées à la campagne ; les hommes remarquables que nous avons entendus rue de la Paix ont transporté leur enseignement libre sur les bords du lac d'Enghien, dans les beaux salons du Casino. M. Emile Deschanel a ouvert la saison. Il avait pris pour thème les portraits philosophiques et littéraires. (...)
Au reste, nous ne sommes ici que l'écho de la société d'élite qui se pressait l'autre soir au casino d'Enghien.
— 22 juin 1865. M. Ernest Desjardins donnera le jeudi 22 juin, dans la salle du Casino du grand établissement thermal d'Enghien, une conférence sur les Catacombes de Rome, découvertes par M. de Rossi.
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Re: Kiosques à Musique

ENGHIEN-LES-BAINS - Villa Villemessant - Kiosque et Kursaal
(VAL D'OISE)

Plan d'Enghien-les-Bains de 1832 avec indications des futures implantations
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Domaine Thermal d'Enghien-les Bains — Troisième partie
Le Kursaal dit Villemessant et son Kiosque à musique

Le colonel Louis Bro (1781-1844), qui a fait quelques campagnes napoléoniennes, est en non-activité depuis le 22 juillet 1816, déchu de son grade de colonel, et mis en demi-solde. Fréquentant les milieux artistiques à Paris où il réside, il fait la connaissance de Théodore Géricault, Béranger, Alexandre Dumas, Horace Vernet... C'est vraisemblablement ce dernier qui l'incite à s'intéresser à Enghien.
En première partie de notre petite étude sur Enghien, nous avons dit que l'Hôtel des Quatre Pavillons, construit en 1822-1823 sur la Grande Rue face aux Thermes, est co-financé par le colonel Bro. Dans la foulée de cette opération, Louis Bro acquiert le terrain attenant à l'Hôtel, sur l'avenue de Ceinture, face au Lac. Il fait construire, de 1822 à 1824, sur cette parcelle de plus de 10.000 m², une vaste Villa comprenant, outre les classiques salle à manger, cuisine et salle de bains, un grand salon, une salle de jeu-billard, sept chambres et un grand logement pour le personnel. Au sous-sol sont aménagés celliers et caves. Deux grands bâtiments construits et disposés symétriquement à l'arrière de l'édifice sont consacrés aux écuries de huit chevaux, au remisage de trois voitures et au logement d'un gardien.
C'est dans cette demeure que Louis Bro reçoit, à plusieurs reprises, son ami Alexandre Dumas (1802-1870), et notamment en 1827, comme celui-ci le rapporte dans ses
Mémoires.(1)
Le Colonel Bro reprenant du service en juillet 1830 — Belgique, Algérie, Hérault etc... —, il quitte Enghien définitivement et cède son domaine au baron Devaux. Celui-ci, qui y réside encore en 1856, revend la propriété à un certain Bousquet — attesté en 1867.

Hippolyte de Villemessant (1810-1879), écrivain, journaliste et inventeur du
Figaro, acquiert la Villa et ses dépendances auprès de Bousquet en 1867. A partir de cette date, il va résider alternativement à Enghien, à Antibes — il y fait bâtir en 1869 un Palace, la Villa du Soleil devenue l'Hôtel du Cap — à Seine-Port — où il vient d'acheter un Château en 1864 — et à Paris — au 3 rue Rossini, locaux du Figaro.
La demeure d'Enghien devient la Villa Villemessant. Elle dispose d'un port particulier sur le Lac, d'un droit de pêche et de canotage, et d'une vue splendide sur le Jardin des Roses.
Villemessant fait aménager habitation et jardin : en 1868-1869, il fait construire un Kiosque japonais et un Chalet destiné à donner des spectacles dans son parc, des serres dans lesquelles il fait venir à grand frais, des orangers de son Château de Seine-Port.
Sitôt l'Armistice du conflit de 1870-1871 signé, il retourne dans sa Villa qui est occupée par les Prussiens depuis septembre 1870. Le
Figaro du 3 février 1871 relate son périple à Enghien du 1er février 1871.(2)
De Villemessant fait installer, en 1876, un Kiosque Turc, en remplacement de son Kiosque japonais parti en bois de chauffage pour les Prussiens. A cette occasion, il raconte dans le
Figaro du 7 juin 1876, qu'à la suite d'un pari fait vers 1866 avec Khalil-Bey-Pacha, tous deux étant des joueurs invétérés, il a gagné 4.000 francs, qui lui ont permis de payer une partie du Kiosque mauresque qu'il guignait depuis quelques temps :
Mon kiosque a été construit, tous ceux qui fréquentent la promenade des Anglais le connaissent; il m'a coûté, je dois l'avouer, beaucoup plus que les 4,000 fr. que j'ai gagnés à mon pari. J'ai vendu cette propriété cette année, mais comme ce kiosque me plaisait je l'ai fait exactement copier dans ma petite villa d'Enghien ; c'est dans le lac qu'il se mire au lieu de se refléter dans la Méditerranée.
Devenu, depuis 1875, un des nombreux actionnaires de la Société anonyme des eaux d’Enghien, également membre du conseil municipal, il s'implique dans la vie enghiennoise et parvient en 1877, à faire autoriser pour la ville une salle de jeux, réservée strictement aux petits chevaux, avec une mise réduite. Villemessant fait alors transformer son chalet des Spectacles en un vaste chalet destiné aux Petits Chevaux.(3)

Enghien-les-Bains - Villa Villemessant avant transformation en Kursaal — Jardins du Kursaal et Etablissement de Bains du Bousquet
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Au décès d'Hippolyte de Villemessant, le domaine est proposé soit à la vente soit en location longue durée en 1880, puis en 1881. Un pigeonnier, des serres, le grand Chalet des Jeux, le Kiosque Turc et trois chambres de maître en plus et une pompe hydraulique : telles sont les nouvelles dispositions créées depuis 1867.
Finalement, la Villa Villemessant reste longtemps à l'abandon, étant louée de temps à autre. Le 18 septembre 1894, alors qu'il était question d'ériger un monument au fondateur du Figaro dans le Jardin des Roses d'Enghien, un journaliste de Gil Blas s'aventure du côté de sa villa et constate qu'elle est toujours vide et à vendre et qu'un écriteau rouillé indiquant son nom est suspendu à l'entrée.(4)
La maison est louée quelques mois par Sarah Bernhardt, l'été 1900 ; d'Enghien, elle rend visite régulièrement à son ami Edmond Rostand qui est en convalescence, victime d'une pleurésie, au château de Dino à Montmorency. Sarah Bernhardt depuis le 15 mars remporte un immense succès avec
l'Aiglon dans le théâtre qui porte son nom.
En juin 1901, la reine malgache Ranavalo occupe la Villa pendant son séjour en France. A cette occasion, on apprend qu'une certaine dame Cerbeau en est propriétaire.

Annonces : 13 juillet 1880 et 15 juin 1880 : Vente Villa d'Hippolyte de Villemessant — 7 juin 1881 : Vente ou location même Villa.
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Dès le mois de novembre 1900, on parle dans les journaux de l'ouverture prochaine de l'ouverture du Cercle du nouveau Casino, mais également de deux Kursaals avec jeux de Petits Chevaux installés, l'un dans la villa de Villemessant et l'autre, villa Léon, de l'autre côté du lac.
Les rumeurs sont parfois fondées, puisque concomitamment aux inaugurations du Casino municipal et du théâtre qui ont lieu les 30 mars et 7 juin 1902, un Kursaal fait son apparition en juillet 1902, effectivement dans la Villa Villemessant. Le Casino municipal se situe au n° 1 avenue de Ceinture, le Kursaal Villemessant au n° 2, juste le trottoir en face !

Enghien-les-Bains - Entrées Casino municipal de 1902 (à gauche), face à l'entrée du Kursaal — Attroupement devant l'entrée du Casino, le Kursaal en face à gauche doit faire grise mine ce jour-là !
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Le banquier Bressoux, installé au 58 rue de Maubeuge à Paris, acquiert, fin 1901, la propriété Villemessant auprès de la dame Cerbeau. Il engage de nombreux travaux et fait tout d'abord construire, sur le côté de la Villa, un bâtiment destiné à un nouvel établissement thermal en vue d'exploiter la source du Bousquet : cette source sulfurée n'a jamais été autorisée ; un certain Dru, mandaté en 1862-1863 par Albert de Montry, s'est dit l'inventeur de cette source, alors que déjà en 1836, l'Eau du "Bousquet" d'Enghien était en cours d'analyse, sans qu'il y ait eu de suite... L'établissement ainsi construit dans le Parc, comporte un vestibule d'où on accède aux cinq salles pour les bains, aux deux salles de douches. Plusieurs salles sont en outre destinées aux soins des baigneurs.
Bressoux n'est en fait pas venu pour les thermes, mais seulement et uniquement pour les Jeux et tout ce qui gravite autour. Un grand théâtre est installé dans une sorte de hangar à structures métalliques porteuses, un restaurant est aménagé dans le Parc, sous un grand velum rectangulaire, et bien entendu, des salles de jeux
"interdits" sont organisées dans la villa.
Enfin, un joli
Kiosque à musique est érigé sur le côté gauche du Kursaal. De forme hexagonale, il est construit dans sa totalité en bois. Le lambrequin de la toiture tout comme les garde-corps sont parés de nombreuses ornementations en bois découpés.

Enghien-les-Bains - Entrée Kursaal et Hôtel de la Paix à sa droite — Entrée du Kursaal, face à l'entrée du Casino municipal
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Bressoux, banquier, n'y connaît rien aux affaires casinotières et théâtrales. Il doit lire les journaux comme tout un chacun, et il a eu vent des exploits d'Hilarion Hirschler (1842-1916). Qui n'a entendu parler, à cette époque, de la faillite retentissante de l'Omnibus du travailleur, avec, à la clef, la mise sous les verrous dudit Hirschler ? ou bien des faillites des Casinos de Boulogne-sur-Mer, de Nice, de Bagnères-de-Bigorre ? ou encore de sa récente expulsion du Casino de Paramé ? (voir ici, petit plus publié sur Hilaron Hirschler)
Pas de doute donc, Hilarion Hirschler est l'homme de la situation pour diriger ou tout au moins lancer sur les rails le Kursaal d'Enghien.
En 1902, Bressoux fonde la
société Bressoux et Hirschler, Kursaal d'Enghien, chargée d'exploiter l'affaire et Hilarion Hirschler en est le directeur responsable.
La saison 1902 se déroule comme sur des roulettes, si on peut dire : les représentations théâtrales marchent à plein régime ; le café-restaurant — DINER 5 FR. comme l'annonce le grand panonceau-enseigne visible à 50 mètres à la ronde sur l'avenue de Ceinture à l'entrée du Kursaal — ne désemplit pas ; la Terrasse, lorsque le temps le permet refuse du monde ; le Kiosque à musique fait entendre les meilleurs concerts ; et les salles de Jeux drainent tout-Paris. La municipalité et le Casino en face essaient bien un peu de contrecarrer l'entreprise, mais en vain.

Enghien-les-Bains - Terrasse et restaurant dans les jardins du Kursaal — Théâtre du Kursaal
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Le début de la saison 1903 se présente sous un moins bon augure : le dimanche 12 avril, jour de Pâques, Hilarion Hirschler reçoit une petite visite du Commissaire de Police d'Enghien qui lui dresse un procès verbal constatant qu'il est en infraction sur la législation des maisons de jeux au Kursaal, à savoir la tenue de jeux de hasard prohibés, et lui enjoignant de cesser, séance tenante, cette activité.
Hirschler qui en a vu d'autre, ne se laisse pas démonter, et continue les jours suivants sa petite affaire, comme si rien ne s'était passé.
Le samedi 9 mai 1903, le Commissaire de Police d'Enghien fait une nouvelle descente musclée au Kursaal et dresse un second procès-verbal à l'encontre de l'honorable directeur Hilarion Hirschler, constatant que le jeu « des petits chevaux » est installé et fonctionne publiquement, en infraction avec l'article 410 du Code Pénal. La même infraction est relevée contre les sieurs Orsatelli, Favre, Hugues et Cazade, préposés d'Hirschler. Le Commissaire fait saisir dans la salle de jeux la somme de 212 francs, vraisemblablement la mise lors de son passage,
le jeu proprement dit, appareil à neuf chevaux, deux tables de jeu, trente-deux chaises garnissant la pièce et deux râteaux servant aux croupiers à ramasser les sommes perdues par les joueurs.
Le 3 juillet 1903, Hirschler se défend comme un beau diable devant le tribunal de Pontoise : il affirme que, n'ayant pas d'autorisation écrite des pouvoirs publics pour ouvrir et tenir cette maison de jeux de hasard, il en avait toutefois obtenu la tolérance. Les sieurs Orsatelli, Favre, Hugues et Cazade seront au final relaxés, Hirschler, quant à lui, est condamné à... 100 francs d'amende et aux dépens ! Pas de quoi fouetter un chat ! Ca a du donner envie à bien d'autres d'ouvrir des tripots clandestins... En appel, la Chambre correctionnelle de Paris confirme la sentence le 20 février 1904. Hirschler est déjà reparti sur d'autres projets.

Bressoux dissout la
société Bressoux et Hirschler, Kursaal d'Enghien le 22 août 1903 et confie la direction du Kursaal à plusieurs directeurs successifs qui n'auront pas d'autre choix, pour faire tourner l'affaire, que de développer les représentations théâtrales, les concerts et autres spectacles ludiques.
Le Kursaal-Club d'Enghien, association fondée le 29 août 1902 ayant pour objet de
faciliter à ses Membres les relations de société et de servir de centre de réunion amicale entre les personnes qui la composent, ayant son siège social au 52 Grande Rue, la seconde entrée du Kursaal, semble avoir également fait long feu !

Le 21 juillet 1908, Bressoux finit par donner en location le Kursaal, l'établissement thermal de la source du Bousquet ferme dans le même temps ses portes, la source n'ayant en fait jamais reçu d'homologation. Un bail de 18 ans, devant expirer le 20 août 1926, moyennant un loyer annuel de 35.000 francs, est signé avec la Société d'Exploitation des Eaux et Thermes d'Enghien, SEETE, qui est, comme on l'a vu, l'exploitant du Casino municipal, des Thermes et du Pavillon du Lac. Le bail prévoit qu'à son échéance de 1926, le locataire pourra se porter acquéreur de la propriété, moyennant le prix de 500.000 francs.
Vers 1911-1912, les époux Ruhle deviennent propriétaires du Kursaal et du domaine, en reprenant l'ensemble auprès de la succession Bressou, décédé en 1911. La SEETE devient alors locataires des Ruhle, puis de Mme Ruhle, seule. Le 13 juin 1923, la SEETE commet une erreur juridique qui va lui faire perdre et le droit d'acquérir la propriété, et la propriété commerciale elle-même : elle sous loue le Kursaal, sans dresser d'acte authentique comme son bail l'exigeait, au sieur Sylvestre, administrateur de la Société Nouvelle d'exploitation des eaux et thermes d'Enghien.
En conséquence, la dame Rulhe, après une longue procédure, obtient, le 23 octobre 1929, l'expulsion de la SEETE et reprend le Kursaal et l'ensemble de la propriété.
Le Kursaal finira par être abandonné, puis détruit e 1953, l'avenue de Ceinture agrandie et élargie, viendra empiéter largement sur cette parcelle.
Kiosque démoli, supprimé.

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publié par JeanMarc Mar 20 Sep 2016 13:24

Les méthodes Hirschler ne changent pas : annonces grandiloquentes dans les journaux, oeuvres de bienfaisance fantaisistes invérifiables, patronnées par des personnalités tout autant fantaisistes...
20 juillet 1902 — C'est dans l'ancienne propriété de H. de Villemessant que l'aimable directeur du Kursaal d'Enghien a su grouper — ô les charmeurs ! — un lot d'exquises attractions, qui fait la joie des villégiateurs sélects. C'est qu'il est délicieux ce théâtre en plein air, sous les merveilleux ombrages d'un véritable parc. Au programme ? Tout ce qui plaît, tout ce qui attire, tout ce qui retient. Orchestre parfait, dirigé par un maestro de mérite : tableaux vivants, dont la perfection artistique tient du rêve ; Léonce et Liliane gymnasiarques, d'une audace insensée. Eléna de Lorca et ses lapins (rien de la famille Humbert) ; un ballet charmant et des refrains adorables, détaillés à merveille par Andrée de Lagarde, une diseuse accomplie, que guignent déjà nos grandes scènes parisiennes ; sans compter le cinéma-théâtre de l'Olympia, présenté par M. Mesguide.
Les soirées du Kursaal d'Enghien sont la joie de la saison.
(La Revue diplomatique)
26 août 1902 — Le Jeu de l'Amour et du Hasard, opéra comique en trois actes, de Mlle Le Chevallier de Boisval, sera représenté, jeudi 28 août, au Kursaal d'Enghien, au profit de l'Orphelinat agricole et colonial.
27 septembre 1902 — Samedi 27 septembre, à deux heures et demie, au Kursaal d'Enghien. grande matinée de bienfaisance au profit de l'œuvre du Patronage artistique, sous la présidence et le patronage de Mme la duchesse de Cadore, marquise de Bricourt, comtesse de Caslelbajac, Mme Le Chevallier de Boisval, comtesse de Gidrol, baronne de Staël de Holstein, comtesse de Mac-Carthy, Mme de Plazaola, comtesse Hammond, Mme Grisot Fabreguettes, comtesse d'Alleaume, etc. Audition des œuvres de Mlle Le Chevallier de Boisval, parmi lesquelles Pepita l'Andalouse, opérette espagnole.

6 Juillet 1904 — Banquet annuel du Syndicat des Patrons Pâtissiers au Kursaal

— Le banquet annuel du Syndicat des Patrons Pâtissiers de Paris a eu lieu, cette année, le mercredi 6 juillet, dans la salle de spectacle d'été du Kursaal à Enghien. Cette fête corporative a été aussi heureusement réussie que pouvaient le souhaiter ses organisateurs qui, il faut le reconnaître, ont déployé en cette circonstance un dévouement absolument digne d'éloges.
De son côté, le ciel avait tenu à favoriser cette fête par une température qu'on aurait pu croire faite sur commande.
A midi et demi, pendant que l'orchestre joue l'hymne national la Marseillaise, 150 convives prennent place autour de deux immenses tables adossées à la table d'honneur où siègent M. Charabot, le sympathique et dévoué président du Syndicat, entouré du bureau du Syndicat, des invités du Syndicat des Patrons Pâtissiers de Paris et des membres de la presse professionnelle.
Les premiers instants passés à table sont consacrés à satisfaire l'appétit, aiguisé sans doute par l'apéritif gracieusement inscrit en tête du menu. Aussi les hors-d'œuvre variés, parmi lesquels figurent un exquis melon cantaloup, comme on en savoure rarement, sont gravement attaqués au milieu d'un recueillement qui ne tarde pas à faire place à une joyeuse animation surexcitée par l'orchestre du Kursaal que l'on applaudit à plusieurs reprises.
Au Champagne, M. Charabot, le président du Syndicat de Paris et président du Syndicat général de la Pâtisserie française, se lève et ouvre l'heure des discours et des toasts en remerciant les invités qui ont répondu à l'appel du Syndicat. (...)
Pour terminer, M. Charabot lève son verre à l'Union de tous les membres de la pâtisserie, réunis sous la bannière du Syndicat. (...)
On se retire alors du banquet pour se répandre dans les jardins où nous avons le plaisir de serrer les mains à plusieurs de nos amis et confrères (...)

Le lancement du Fearless'Fly organisé par le Kursaal est annoncé à corps et à cris dans tous les journaux
12 août 1904 — Dans un parc merveilleux de 11 hectares, à 12 minutes de Paris, au milieu d'un décor féerique, va fonctionner la plus extraordinaire création moderne, le Fearless' Fly saut prodigieux sur l'eau de 20 mètres de long et de 3 m. 50 de hauteur au-dessus d'une haie fleurie. Descente émouvante à 90 kilomètres à l'heure. Au Kursaal d'Enghien, le plus splendide établissement de la ville.
20/8/1904 — Les essais du Fearless' Fly, la barque volante, ont eu lieu avec succès, dimanche et lundi, au Kursaal d'Enghien, au milieu d'une affluence considérable. Le spectacle du saut est unique, extraordinaire et véritablement merveilleux. Aucune attraction ne peut être comparée à cette invention fantastique. La nuit, le saut est fait au milieu de l'embrasement du parc, dans la clarté diabolique des flammes de bengale allumées aux flancs de la barque.
25 août 1904 — Le Kursaal d'Enghien vient d'inaugurer le Fearless Fly. Précipitée d'une hauteur de 10 mètres sur une pente des plus rapides, une barque contenant 7 personnes effectue un saut de 3m50 au-dessus d'une haie fleurie et illuminée le soir, pour retomber dans un vaste bassin. Le Fearless Fly est appelé au plus vif succès.
30 aout 1904 — Enghien-Kursaal. Attraction sensationnelle et unique au monde Fearless'Fly, saut prodigieux sur l'eau. Ouvert tous les jours de 11 h. du matin à minuit. Music-hall. Restaurant.

Enghien-les-Bains - Panorama pris de la Terrasse (à gauche, entrée du Kursaal, à droite Jardin des Roses, en premier plan, Terrasse du théâtre et du Casino, au bout de l'avenue de Ceinture à gauche Hôtel des 4 Pavillons)
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publié par janine Ven 25 Nov 2011 15:14

(1) Alexandre Dumas convié par le colonel Louis Bro, dans ce qui sera le futur Kursaal, ne manque pas de nous servir une anecdote savoureuse et une peinture réaliste du Lac d'Enghien.
Profitons de cette description du Lac en 1827, comme il ne sera jamais plus, et de cette joyeuse entourloupe faite par Dumas au colonel Bro.


Mémoires d'Alexandre Dumas Tome IV (extraits pages 292 à 294 et 301)
J'avais vu Manuel, Benjamin Constant et Béranger chez le colonel Bro mais Béranger fut le seul des trois avec lequel j'eus le temps de me lier intimement et qui eut le temps de me juger les deux autres devaient mourir, l'un avant que je fusse connu, l'autre quand je l'étais à peine.
Bro m'aimait beaucoup. J'ai déjà raconté comment, grâce à lui, j'avais vu Géricault à son lit de mort. Il avait un fils, charmant enfant alors, qu'on appelait Olivier, et qui est devenu un des plus braves officiers de notre armée nouvelle, comme son père avait été un des plus braves officiers de notre grande armée.
Je ne l'ai pas revu depuis 1829, et je vais raconter une histoire qui lui rappellera un souvenir d'enfance, partout où il sera.
Le colonel Bro nous procurait, à Adolphe et à moi, tous les plaisirs qu'il était en son pouvoir de nous procurer et, entre autres, celui de la chasse.
A cette époque, il possédait, je ne sais à quel titre, le lac d'Enghien.
Le lac d'Enghien n'était pas, en 1827 et 1828, un joli petit lac peigné, frisé, rasé ; comme il l'est aujourd'hui ; il n'avait pas, sur ses bords, un jardin public plein de roses, de dahlias et de jasmins ; il n'avait pas, sur toute sa circonférence, des châteaux gothiques, des villas italiennes et des chalets suisses ; il n'avait pas, enfin, sur sa surface, des centaines de cygnes venant demander l'aumône d'un échaudé aux voyageurs qui, dans des bateaux à trois francs cinquante centimes l'heure, sillonnent maintenant la surface de son eau, filtrée comme l'eau d'un bassin, polie comme la glace d'un miroir.
Non, le lac d'Enghien était, à cette époque, un lac tout simplement, un vrai lac, un peu boueux pour un lac, pas assez pour un étang. Il était couvert de joncs, de nymphéas, au milieu desquels jouaient les plongeons, caquetaient les poules d'eau, et barbotaient les canards sauvages, le tout, en suffisante quantité pour donner récréation à une vingtaine de chasseurs.

Le colonel Bro avait donc résolu une chasse, et, à la requête d'Adolphe et à la mienne, il avait fixé le jour de cette chasse à un dimanche, afin que, libres de notre bureau, Adolphe et moi pussions y assister.
Le rendez-vous était, à sept heures, chez le colonel Bro. On partait de la rue des Martyrs dans trois voitures ; à neuf heures, on était à Enghien. Un déjeuner, digne d'un thane saxon, y attendait les convives. A dix heures, on se mettait en chasse ; à cinq heures, on retrouvait la table servie, et, à onze heures du soir, chacun était rentré chez soi.
Toujours prêt avant les autres, quand il s'agissait de chasse, j'étais chez le colonel Bro à six heures et demie du matin. On m'introduisit dans un petit boudoir, où je me trouvai en tête-à-tête avec un énorme ara bleu et rouge.
L'ara était sur son bâton; je m'assis sur un canapé.
J'ai toujours eu le plus grand respect pour les hommes à grand nez et les animaux à gros bec ; non pas que je trouve cela joli, mais parce que je crois que la nature a ses raisons quand elle produit une monstruosité.
A ce titre, l'ara du colonel Bro avait droit à toutes mes civilités.
Je lui adressai donc quelques mots de politesse, et j'allai m'asseoir, comme je l'ai dit, sur le canapé en face de son perchoir.

Le perroquet me regarda un instant avec cet air mélancolique particulier aux perroquets ; puis, avec cette précaution qui ne les abandonne jamais, s'aidant du bec et des pattes, il descendit lentement et un à un les bâtons de son perchoir ; puis, enfin, le tronc du perchoir lui-même, jusqu'à ce qu'il eût mis patte à terre.
Alors, il s'approcha de moi en se dandinant, s'arrêtant, regardant de côté, et jetant un cri à chaque pas qu'il faisait ; puis, arrivé à la peinte de mon soulier, il se mit en devoir d'escalader ma jambe.
Touché de cette marque de confiance de sa part, je lui tendis la main pour lui épargner la peine de l'ascension ; mais, soit qu'il se trompât sur mes intentions tout amicales, soit qu'il cachât une agression préméditée sous ses dehors bienveillants, à peine vit-il ma main à sa portée, qu'il me saisit l'index, et me fit, au-dessus de la première phalange, une double blessure qui ne s'arrêta qu'à l'os.
La douleur fut d'autant plus violente qu'elle était inattendue.
Je jetai un cri, et, par un mouvement convulsif, ma jambe se roidissant avec l'élasticité d'un ressort d'acier, j'atteignis du bout de mon soulier de chasse le perroquet au milieu de la poitrine, et l'envoyai s'aplatir contre la muraille.
Il retomba à terre, et resta sans mouvement.
Cet évanouissement était-il causé par le coup de pied ou par le contre-coup ? venait-il de l'impulsion de mon soulier ou de la répulsion de la muraille ? Voilà ce que je ne sus jamais, et ce que je ne me donnai pas la peine de vérifier, entendant des pas dans la chambre voisine.
Je sautai sur l'ara, toujours sans mouvement, je levai la housse du canapé, je le poussai du pied dans la profondeur ténébreuse du meuble, je laissai retomber la housse, et je m'assis, comme si rien d'extraordinaire ne venait de se passer.
Puis je bandai mon index avec mon mouchoir.

Le colonel Bro entra.
Nous échangeâmes nos compliments, et, comme je tenais ma main dans ma poche, on ne s'aperçut de rien.
Chacun arriva, et l'on partit sans que l'ara, enseveli sous son canapé, eût donné, par un cri ou par un mouvement signe d'existence. (...)
(page 301)
Pour en revenir à l'ara de la rue des Martyrs, quinze jours après, en revenant chez le colonel Bro, pour une chasse pareille à la première, j'eus l'étonnement de le retrouver sur son perchoir.
Cependant, au bout de quelques secondes, son immobilité m'étonna..
Je m'approchai : il était empaillé !
Tiens ! dis-je au colonel, votre pauvre Jacquot est donc mort ?
Ah ! oui, c'est vrai, me dit le colonel. On m'avait dit une chose singulière, et dont j'avais toujours douté c'est que certains animaux se cachaient pour mourir, de là venait qu'on ne retrouvait pas leur cadavre.

— Eh bien ?
Eh bien, imaginez-vous que le malheureux perroquet, pour mourir, a été se cacher au plus profond du canapé ; on l'a cru perdu d'abord ; on l'a cherché de tous les cotés, et, enfin, on l'a retrouvé là, le lendemain de notre chasse.

— Il mordait ? demandai-je timidement au colonel Bro.
— Lui ? Jamais ! répondit le colonel.

Je fis un mouvement pour montrer au colonel mon doigt, encore mal cicatrisé ; mais je réfléchis qu'il valait mieux laisser le colonel dans l'ignorance des défauts du caractère de son perroquet, et dans la conviction qu'il était mort, comme on dit, de sa belle mort.
Aujourd'hui que les ans ont passé sur cet événement, et qu'il ne reste probablement plus une seule plume du malheureux Jacquot, j'avoue humblement mon crime, et j'en demande pardon à qui de droit.

(2) Le 1er février 1871, de Villemessant visite sa Villa d'Enghien, à l'issue du conflit de 1870-1871. Le Figaro du 3 février 1871 relate son périple.
Je marchai rapidement et j'aperçus bientôt mes grilles renversées sur le flanc. A la loge du concierge, je me trouvai en face de soldats qui jouaient et buvaient.
J'entrai et je pus enfin me rendre un compte exact de mon état de lieux. Il était joli, mon état de lieux ! Mon allée d'arbres centenaires, absolument amputée, mon kiosque japonais, disparu comme par un truc de féerie, mes massifs, mes rosiers, mes pêchers, mes arbres fruitiers, tout était coupé et gisait misérablement en bois mort. Pour monter chez moi, plus de perron, pour entrer dans ma cave, une voie ouverte comme pour le passage d'un train.
Dans mon chalet, même enfoncement, même défoncement. Le bois de la salle de spectacle, converti en lattes de chauffage, y était soigneusement empilé. Quatorze fenêtres à vitraux toutes brisées.
Enfin, je pénétrai dans ma maison par la cuisine. Elle était pleine de Prussiens.
— Vous êtes M. de Villemessant du Figaro ! Votre maison est bien abîmée ! On a abattu vos arbres pour en faire des palissades au chemin de fer. Ah monsieur de Villemessant, c'est bien affreux, la guerre !(...)
Une partie des meubles avait disparu, et ceux- qui restaient étaient brisés au point d'être méconnaissables. Les armoires n'avaient plus de panneaux, les tapis servaient à masquer les fentes des portes, et à préserver mes hôtes des courants d'air. Toutes les vitres de ma serre avaient été brisées à coup de crosse, elles avaient subi le sort des glaces de mes appartements. De quelques centaines d'arbres, il ne reste qu'un mûrier.

(3) Puisqu'on est très souvent amenés à parler du fameux Jeu des Petits Chevaux, il nous a paru intéressant d'en découvrir le règlement précis, appliqué en 1902.
Le 11 juillet 1902, le Conseil municipal de Paris est tarabusté par des plaignants, à propos précisément de l'ouverture du Casino d'Enghien et très certainement pour le second, non autorisé, en l'occurrence le Kursaal dit Villemessant. Les colonnes Morris de Paris sont couvertes depuis plusieurs semaines par les placards publicitaires du Casino d'Enghien étalant en caractères grand et gras que le Jeu des Petits Chevaux se pratique librement à une vingtaine de kilomètres de Paris.
La Sûreté générale, sollicitée, fournit alors au conseil l'
Arrêté relatif au Petits Chevaux :
Règle du jeu des Petits chevaux à tableaux.
— Le seul appareil autorisé est l'appareil à neuf petits chevaux.
— Maximum des mises, 2 francs.
On ne devra faire usage que des deux combinaisons suivantes :
— 1° Miser sur un numéro plein. Les gagnants recevront 8 fois leur mise, c'est-à-dire 8 francs pour une mise de 1 franc et 16 francs pour une mise de 2 francs.
— 2° Miser à égalité, soit pair et impair, soit sur les bandes. Les gagnants recevront leur mise doublée, c'est-à-dire 2 francs pour une mise de 1 franc et 4 francs pour une mise de 2 francs.
— Toutes autres combinaisons sont rigoureusement interdites sous peine de retrait immédiat de l'autorisation.
— L'appareil devra être placé dans un local non ouvert au libre accès du public et où pourront seuls pénétrer les abonnés et les personnes ayant payé leur droit d'entrée au casino.

Buste de marbre d'Hippolyte de Villemesant (propriété du Figaro, cliché Agence Roll) — Portrait d'Hippolyte de Villemessant (cliché Atelier Nadar)
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(4) Hippolyte de Villemessant, apprécié à Enghien mais pas au point que les Enghiennois mettent la main au portefeuille...
Le Figaro, pour rendre hommage à son fondateur, a fait exécuter un buste en marbre blanc par les sculpteurs Emile Boisseau et Jean-Barnabé Amy. L'oeuvre, tout d'abord exposée le 7 janvier 1880 dans la salle du rez de chaussée de l'Hôtel du Figaro sera placée plus tard dans la salle où il se réunissait avec ses rédacteurs.
En 1894, Enghien demande à Boisseau et Amy de réaliser une copie en bronze de ce buste de Villemessant afin de l'ériger dans le Jardin des Roses. Tout est alors programmé, tous les quotidiens de France annoncent cet événement touchant le monde journalistique. Les invitations de nombreuses personnalités sont lancées, une grande fête est organisée, des concerts sont prévus, l'inauguration est prévue pour le dimanche 16 septembre 1894 à une heure et demie avec allocutions ministérielle, académique, de la presse, de la municipalité, etc.
Le 26 août 1894, le buste est érigé au Jardin des Roses.
Le 16 septembre, le jour même prévu, la municipalité enghiennoise annonce que l'inauguration n'aura pas lieu,
en raison de l'abaissement de la température !... La solennité est remise à la saison prochaine.
Le buste d'Hippolyte de Villemessant est alors enlevé de son piédestal et remisé dans un hangar. On ne l'a jamais vu réapparaître.
Les raisons municipales avancées reposent sur le fait que les artistes de la Comédie-Française sur lesquels on comptait, doivent prêter leur concours au comité des fêtes patriotiques de Villeneuve-sur-Lot. Il n'en était en fait rien. La raison réelle était que les souscriptions n'atteignaient qu'un chiffre dérisoire et la municipalité ne voulait pas en être de sa poche...
Tout de même, l'abaissement de la température !.. Un 16 septembre !...
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

ÉPERNAY - Le Jard - Le Kiosque
(MARNE)
Les fortifications d'Epernay, datant du XVIe siècle, sont démantelées deux siècles plus tard et on procède au comblement des fossés en 1740-1741. La partie des fossés située à l'est de la ville, du côté de la Porte Chaalons, servait auparavant à l'entraînement d'une Compagnie de Fusiliers, mais également à des Archers et Arquebusiers.
En novembre et décembre 1748, le ravelin de la porte Chaalons est rasé, l'arrière-fossé réservé aux Fusiliers est à son tour nivelé, quelques terrains sont acquis de manière à créer la promenade du Jard. Sa conception, en 1749, est due à l'ingénieur Jean-Gabriel Legendre (1714-1770). C'est l'intendant de la Province, Cazé de la Bove, qui fournit les arbres.
En 1792, la voie longeant d'un côté les anciens remparts et de l'autre la Promenade, est appelée rue du Jard.
En 1827, le Jard est agrandi de par l'acquisition d'un terrain de 3 arpents — faisant suite à une délibération du conseil municipal, remontant à quatre ans, du 28 janvier 1823 —, auprès du négociant en champagne, installé sur le faubourg de la Folie, Jean-Rémy Moët (1758-1841).

La houleuse séance du conseil municipal sparnacien du 24 septembre 1837,
encore présidée par M. Louis adjoint au maire, est consacrée ni plus ni moins au choix de la dénomination à attribuer aux voies dégagées lors du démantèlement des fortifications de la ville. Il est finalement décidé après moultes discussions que les promenades seront appelées tantôt remparts tantôt boulevards, selon qu'elles seront situées en-deçà ou au-delà des fossés qui entourent la ville. C'est ainsi que le Boulevard de la Tour Biron devient le Rempart de même nom, le Boulevard des Ursulines devient Rempart de la Comédie ou encore le Boulevard de la Comédie devient Rempart de la Porte Chaalons.
La rue du Jard qui se situe extra-muros est alors appelée Boulevard des Fusiliers, rallongé du Boulevard de l'Orme qui disparaît.
La Promenade du Jard est ainsi délimitée d'un côté par le nouveau boulevard des Fusiliers ; parallèle à cette dernière, la rue du Donjon — anciennement rue des Bouchers, puis rue de la Charognière ; perpendiculaire à ces deux voies, la rue des Archers — anciennement chemin de Bernon.

Epernay - Plan d'ensemble en 1831 (indication emplacements futur Jard et Kiosque à musique)
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C'est à l'occasion de l'aménagement en 1866, de la Promenade du Jard en Jardin Public, qu'un Kiosque à musique, destiné essentiellement à la Musique municipale fondée en 1855, est édifié, face au tout nouveau Palais de Justice de la rue des Archers, construit de 1860 à 1863.
De forme dodécagonale, il dispose d'un sous-sol sous son soubassement en briques. Ses colonnes sont en fonte, son garde-corps en fer, sa toiture est en zinc, ornée sur son pourtour d'un lambrequin de bois découpé. On y accède par un escalier double, disposé de part et d'autre du portillon d'entrée du sous-sol.
Ce Kiosque à musique est financé par les négociants en champagne sparnaciens Charles Perrier (1813-1878) et Paul Chandon de Brialles (1821-1895), petit-fils de Jean-Rémy Moët.
Le dimanche 26 août 1866, un Concours musical est organisé à Epernay sur le Jard, en l'occurrence au Kiosque à musique, mais également sur diverses places de la ville et notamment sur la place du Théâtre, et dans la cour du sieur Moët ouverte ce jour là au public.
A cette occasion, une belle embrouille est déclenchée par le sieur Hertzog, chef de la Musique municipale d'Epernay, accusant le sieur Bougrain, lui même chef de la musique municipale de Vitry-le-François, à qui veut bien l'entendre à travers toute la ville, d'avoir eu à l'avance communication du morceau de lecture à vue du concours et d'avoir ainsi pu répéter celui-ci avec sa formation avant le passage devant le jury.
L'affaire n'en reste bien entendu pas là : Bougrain traîne le sieur Hertzog, mauvais perdant, devant le tribunal correctionnel de Vitry-le-François le 17 novembre 1866 et obtient de le faire condamner pour diffamation à 25 francs d'amende et 100 francs de dommages intérêts. La cour d'Appel confirme ce jugement le 26 décembre 1866.
C'est ce qu'on pourrait appeler un début en fanfare pour cette inauguration du Kiosque à musique sparnacien !

Le 8 septembre 1870, les Prussiens occupent Epernay. Après leur départ, Epernay se dote, en 1876, d'une caserne — la caserne d'infanterie Abbé — accueillant le 26e bataillon de chasseurs qui ne reste que deux ans. La caserne Margueritte est édifiée en 1893 ; destinée à la cavalerie, le 31e régiment de Dragons puis le 9e s'y installent.
En 1882, le Jard est réaménagé : un rocher artificiel et une grotte sont construits, de nouvelles plantations sont réalisées. Comices, foires vinicoles et agricoles, concerts, concours et fêtes foraines se succèdent sur la promenade. Le Kiosque à musique se trouve d'autant plus sollicité que de nombreuses formations musicales vont se créer sur Epernay.

L'architecte paysagiste Édouard Redont (1862-1942) est chargé, en 1902, de redonner un coup de fraîcheur à la promenade du Jard. Le gros rocher trop tape à l'oeil est supprimé et remplacé par quelques roches basses.
La rue des Fusiliers, ancienne rue du Jard, est renommée, en juin 1905, rue Eugène Mercier. La rue parallèle, longeant le Jard à l'opposé sera renommée plus tard rue Jean Chambon Moët.
Du 4 au 11 septembre 1914, les Allemands envahissent la ville, et de 1915 à 1918, Epernay sert de ville de repli et d'hôpital militaire pour les très nombreux blessés. Du fait de sa position proche du front, elle subit en 1917 et 1918, de fréquents bombardements occasionnant des dégâts considérables, une soixante de tués et une centaine de blessés.

Si la guerre et ses bombardements ont malgré tout épargné le Kiosque à musique, la municipalité n'aura, elle, aucun scrupule à le faire abattre sans jugement en 1937, au profit d'un vaste auditorium qui fera long feu puisqu'abattu lui aussi vers 1990. Le Jardin public ou Promenade du Jard ne lui survivra également pas : ce n'est plus aujourd'hui qu'un vaste parking à ciel ouvert encadré de deux rangées d'arbres. Le Palais de Justice, monument historique de la rue des Archers, qui était en face du Kiosque à musique subira-t-il le même sort ? Depuis 2010, il est à vendre, estimé à 2,7 millions d'euros. En novembre 2015, il n'est toujours pas vendu et l'affaire est à surveiller de près...
Kiosque supprimé.

voir ici, Le Jard d'Epernay, sans Kiosque et sans jardin, aujourd'hui. (Le Palais de Justice résiste...) (1/4) (2/4) (3/4) (4/4).

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publié par JeanMarc Lun 26 Sep 2016 15:44

26 août 1866 — Concours musical organisé pour l'inauguration du Kiosque à musique
— Demain dimanche, aura lieu, à Epernay /Marne, un concours musical du plus grand intérêt.
Un grand nombre d'orphéons, de fanfares et de musiques d'harmonie ont répondu à l'appel des Sociétés musicales d'Epernay.
A onze heures du matin, tous les corps de musique se formeront en cortège et parcourront la ville ; puis aura lieu le concours et après un grand festival, qui sera suivi de la distribution des médailles.
Le soir, feu d'artifice et bal sur le Jard. La ville sera brillamment illuminée.

14 au 18 juin 1894 — Nombreux concerts sur le Jard, à l'occasion de l'Exposition générale d'horticulture et de viticulture d'Epernay
— Jeudi 14 juin réunion du jury, à 9 heures du matin dans l'enceinte de l'exposition. Ouverture de l'exposition au public à deux heures de l'après-midi.
Concert instrumental par l'Harmonie Moët et Chandon, de cinq à sept heures du soir. Banquet par souscription à huit heures.
Toutes les après midis du jeudi 14 au lundi 19 inclus, Quatuor symphonique florentin.
Dimanche 17 juin, concert instrumental dans l'après midi. Prix aux lauréats de l'exposition.
A neuf heures, grande fête de nuit, illuminations, embrasement général du Jard. A dix heures, brillante sérénade par l'Harmonie Moët et Chandon.
L'exposition sera ouverte le jeudi 14 juin, de deux heures de l'après midi à sept heures du soir, les vendredi 15 et samedi 16 juin, de neuf heures du matin à sept heures du soir, le dimanche 17 juin, fête de nuit, de neuf heures à minuit.
Prix d'entrée : Jeudi 14 juin : 2 francs. — Vendredi et samedi : 1 franc. — Dimanche dans la journée : 50 centimes. — Fête de nuit du dimanche : 2 francs. — Lundi 18, jour de vente : 25 centimes.

13 au 14 août 1905 — Grand Concours musical d'Epernay
— 16 avril 1905 Nouvelles Orphéoniques. En présence des difficultés matérielles que rencontre le comité chargé de l'organisation du concours international de musique pour les 11 et 12 juin, la ville d'Epernay a décidé de reculer cette fête aux 13, 14 et 15 août.
Cette prolongation lui permettra de recevoir les Sociétés chorales mixtes de fanfares de trompes et de trompettes et de faire de plus grands avantagés aux Sociétés qui lui feront l'honneur d'accepter son invitation, en un mot d'agrandir le cadre de ses fêtes.

— 30 juillet 1905 Le grand concours musical fête en même temps le cinquantenaire de la Musique municipale d'Epernay, fondée en 1855, dirigée par Collard en 1905.
Le grand concours des dimanche 13, lundi 14 et mardi 15 août prochain marquera certainement dans les annales du monde orphéonique. Les Sociétés inscrits comptent 23 orphéons, 22 harmonies, 40 fanfares, 20 Sociétés de trompettes, 5 de trompes de chaise, 2 de tembours et clairons et une estudiantina. Le concours de soliste pour le chant : 30 concurrents ; pour les instruments : 92 exécutants.
Cette belle manifestation. musicale sera présidée par MM. Lenepveu et Théodore Dubois, membres de l'Institut.
Le président du comité d'organisation, M. le comte Raoul Chandon de Briailles, dont la compétence musicale s'est maintes fois affirmée, n'a rien négligé pour assurer le succès de ces trois Journées, vouées aux musiques populaires.


Epernay - Concours de musique 13 et 14 Août 1905 — L'Avenir Sparnacien
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12 mai 1907 — Concert sur le Jard, lors de l'Assemblée générale des sociétés mutuelles de la Marne.
— A l'occasion de l'assemblée générale de l'Union des Sociétés mutuelles et de prévoyance de la Marne, qui devait avoir lieu le dimanche 12 mai à Épernay, les Sociétés de secours mutuels de cette ville avaient décidé de recevoir les délégués des Sociétés mutuelles adhérentes à l'Union et d'inviter les membres des autres sociétés du département à assister à cette manifestation mutualiste. Le programme de la journée était arrêté ainsi qu'il suit :
A 10 heures du matin, réception à l'hôtel de Ville et vin d'honneur offert par le Comité aux délégués de l'Union et aux présidents des Sociétés.
A 10 heures ½, salle Fonte, assemblée générale de l'Union. A midi, banquet par souscription.
À 2 heures ½, salle Fonte également, conférence sur le Rôle et le but des Unions de Sociétés par M. Jules Arboux, secrétaire général de la Ligue de la Prévoyance et de la Mutualité, à Paris; cette conférence sera accompagnée d'un intermède musical donné gracieusement par la Lyre Sparnacienne.
A 4 heures ½ concert sur le Jard, par la Musique municipale.
Les membres des Sociétés qui désiraient assister au banquet, avaient dû se faire inscrire, pour le 5 mai au plus tard, chez le Secrétaire de leur société ou chez M. Pichon, ou enfin chez M. Gosse, qui délivraient les cartes.
Les dames et les membres honoraires étaient particulièrement priés d'assister à cette fête.
Ce programme a été exécuté de point en point, et toute la fête a été si réussie, si utile, qu'elle a dépassé toutes les espérances.

30 juillet 1914 — Concert sur le Jard de l'Union Chorale et de l'Orchestre symphonique du Camélia.
— L'Union Chorale et l'Orchestre symphonique du « Camélia » donneront, samedi 1er août, à huit heures et demie du soir, sur le Jard, un concert dont voici le programme :
Orchestre du « Camélia » : 1. Ce que c'est qu'un Drapeau (Xavier Mareille). — 2. Fantaisie sur Lakmé (Léo Delibes-Tavan). — 3. Sur la Riviera (Léo Daniderff).
Union Chorale : 4. Le Docteur du Village (Paliard). — 5. La Marguerite (Sourilas). — 6. Les Filles de Cadix (Ducieux). — 7. Mascarade, suite d'orchestre (P. Lacôme).
Orchestre du « Camélia » et Union Chorale et Orchestre du « Camélia » : 8. Aimer, Boire et Chanter, valse chantée (J. Strauss).

Septembre 1914 — Un témoignage du début du conflit à Epernay. La suite sera moins réjouissante !
— Le vendredi 4 septembre, à 8 heures du matin, un détachement français se trouvait encore dans le haut de la rue Thiercelin, à Epernay. Quelque temps après, ce détachement se retirait bien tranquillement dans la direction du sud.
Vers midi, les hussards allemands apparaissaient dans la côte Saint-Laurent et, à 4 heures, nous entendions, le cœur serré et les larmes aux yeux, les régiments de la garde impériale allemande descendre la rue Saint-Laurent au son des fifres et au chant de la Wacht am Rhein.
A Epernay, un certain nombre de notabilités et de fonctionnaires non mobilisables — nous parlons de ceux que leur situation ne signalait pas aux exigences allemandes — avaient cru devoir noblement prendre la fuite.
Mais le Maire, M. Maurice-Pol Roger, et ses adjoints, ainsi que presque tous les Conseillers municipaux sont restés à leur poste ; parmi eux, M. Fleuricourt, ancien maire, M. Cerveaux, M. Henri Gallice, M. Lemaitre Mercier.
Nous devons rendre hommage à M. Claude Chandon de Briailles, qui sut, avec dignité et énergie, aider la Municipalité a sauvegarder la ville.
MM. Claude Chandon de Briailles, Ernest Goubault et Edmond Goubault, avaient été convoqués à la séance extraordinaire du Conseil municipal du 5 septembre. Nos concitoyens ne sauraient aussi oublier le nom de M. Dagonet, secrétaire de la Mairie d'Epernay, car notre ville doit beaucoup à son dévouement.
Du 4 au 11 septembre, nous avons entendu le canon. Et quel canon ! Nous écoutions, anxieux, les roulements incessants s'éloigner, puis, — enfin ! — se rapprocher. Le vendredi 11 septembre, à midi, nos troupes occupaient Epernay, que les Allemands venaient d'évacuer, après avoir fait sauter les ponts.
L'armée allemande a respecté Epernay, ou du moins les maisons habitées.
Cependant, l'inventaire d'un certain nombre de caves particulières montre que notre Champagne a été plutôt apprécié.
Dans les grandes Maisons de Champagne, pas de pillage. Quelques milliers de bouteilles ont bien été « chapardées », mais la plupart des visiteurs ont eu la correction relative de remettre une réquisition, plus ou moins régulière il est vrai, en échange des bouteilles livrées. Nous ignorons le nombre exact des bouteilles ainsi enlevées ; nous l'estimons à quelques dizaines de mille. Des caves moins importantes, dont les propriétaires étaient absents d'Epernay, ont été pillées, et quelques dizaines de milliers d'autres, peut-être plus, ont rempli les caissons de la garde impériale et les voitures du convoi d'approvisionnement.
Le vendredi 11 septembre, des obus allemands destinés au pont de la Marne, que réparait un détachement du génie, sont tombés sur Epernay.
Ils ont incendié les magasins Thil, près du pont, et une maison voisine.
Deux sont tombés sur les remises de la Maison Moët et Chandon et n'ont causé que des dégâts matériels.
Depuis, nous avons à Epernay — ville ouverte — des bombes d'aéroplanes.
Jeudi matin, 8 octobre, un « Taube » laissait choir une bombe sur les celliers de MM. Gallice et C°. Toiture crevée, nombreuses vitres brisées et deux tonneaux vides percés. Deux autres bombes du même aviateur n'ont fait que du bruit. Le même jour, après midi, autre bombe rue Saint-Thibault, tuant douze canards. Puis, dimanche 11 octobre, nouvelle visite avec deux projectiles, sans résultats, au voisinage de l'Hôpital Auban-Moët, rempli de blessés.

Epernay - Vue du Kiosque du côté de son double escalier — Statue du Jard face au Kiosque
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27 avril 1919 — La Fanfare l'Avenir Sparnacien en concert sur le Kiosque du Jard
— Un concert sera donné, sur le kiosque du Jard, dimanche prochain 27 avril, à 15 heures, par la Fanfare l'« Avenir Sparnacien ». En voici le programme :
Genève, allegro (Andrieux). — Adieux à Cordoue, fantaisie (Guillement). — Bluette, ouverture (Hemmerlé). — Valse de Concert (Gardenne). — Marche Militaire (Allier).


15 juin 1919 — L'Avenir Sparnacien, habitué du Kiosque, relayé le soir par la musique du 108e R.I.
— L'Avenir Sparnacien. — Programme des morceaux qui seront exécutés sur le kiosque du Jard, le dimanche 15 juin, à 4 heures trois quarts, par la fanfare « L'Avenir Sparnacien », directeur : Abel Rogé.
Le Remueur, allegro (Mauclair) — Marie-Henriette, ouverture (Montagne) — Garden Party, polka (G. Allier) —
Jeanne Hachette, fantaisie (Bléeer) — Brassée de Roses, valse (G. Allier) — La Victoire, défilé (Chomel).
Le Président, Pol Chauvet.
— Concert militaire. — Programme du concert qui sera donné par la musique du 108e régiment d'infanterie, sur le kiosque du jard d'Epernay, le 15 juin 1919, de 9 à 10 heures du soir :
1. Bergerac, allegro (Watelle). — 2. Mascarade, suite d'orchestre (Lacôme) a) Cortège ; b) Arlequin et Colombine ; c) Les mandolinistes. — 3. Ombre bleue, valse (Wittmann). — 4. La Tosca, sélection sur les 2e et 3e actes (Puccini). — 5. Ce que c'est qu'un drapeau, marche chantée (Diodet).

23 juin 1919 — La musique du 108e R.I. très attendue sur le Jard
— Concert sur le Jard. Au cours de l'après-midi d'hier, la population sparnacienne était informée par le tambour de ville, que le concert qui devait être donné de 9 à 10 heures du soir, sur le Jard, n'aurait pas lieu.
Cette nouvelle avait provoqué un désappointement général, qui fut du reste de peu de durée, car quelques heures plus tard, nouveaux roulements de tambour et annonce du maintien du concert.
A 9 heures, le Jard était envahi par une foule énorme, lorsque l'excellente musique du 108e prit place sur le kiosque.
Le programme fut exécuté de façon impeccable et le morceau de chant qui le couronnait eut beaucoup de succès.


25 juin 1919 — Concert sur le Jard par la musique du 108e R.I.
— Epernay fête la paix. Après les dures épreuves subies par nos concitoyens durant la guerre, il était à prévoir qu'ils accueilleraient l'annonce de la paix définitive avec le plus grand enthousiasme.
Pour leur fournir l'occasion de manifester leur joie, l'autorité militaire avait organisé hier soir des réjouissances : un concert sur le Jard, suivi d'une retraite aux flambeaux et d'un bal.
Jamais peut-être, notre jardin public ne reçut pareille affluence.
C'est encore l'excellente musique du 108e qui donna une audition des plus artistiques.
Ce régiment ne possède pas seulement des musiciens, de premier ordre, mais encore des artistes chanteurs remarquables.
Le concert se termina par la « Marseillaise », chantée avec beaucoup de chaleur par un poilu, et que l'immense foule accompagna au refrain. Le spectacle était vraiment impressionnant.
Aussitôt le concert terminé, le cortège se forme pour la retraite aux flambeaux. En tête marchait un peloton de dragons, venait ensuite la clique du 108e et sa musique, entourées de soldats porteurs de lampions. Une foule énorme précède ou suit le cortège en chantant.
Et cette fête mémorable s'est terminée par un bal très animé et qui mit le comble à la joie de notre jeunesse privée depuis si longtemps du plaisir de la danse.
Quel contraste que cette soirée avec celles d'il y a un an à pareille époque !

13 et 14 juillet 1919 — La Fête nationale à Epernay. Concerts et bal au Kiosque et sur les promenades du Jard.
13 juillet — Le soir, eut lieu une retraite aux flambeaux avec le concours de la Musique municipale, de la Fanfare l'Avenir Sparnacien et des clairons du 54e de ligne.
Plusieurs milliers de personnes suivirent la retraite en chantant et en manifestant le plus grand enthousiasme.
Devant la Sous-Préfecture illuminée, le cortège fit halte et la Musique municipale exécuta une superbe marche militaire avec accompagnement des clairons du 54e de ligne.
La dislocation s'est effectuée sur le Jard après l'exécution de la « Marseillaise ».
Ce premier jour de fête se termina par un bal dans les Promenades brillamment illuminées, qui fut très animé et qui ne se termina qu'à deux heures du matin.

14 juillet — Une salve de coups de canon annonça à 9 heures du matin l'ouverture de la Fête nationale, qui débuta par une revue des troupes de la garnison, massées sur le Jard.
M. le lieutenant-colonel Reynès, commandant de la place, passe devant le front des diverses formations.
Puis, sous les ordres de M. le commandant de Heine et aux sons d'entraînants pas redoublés, exécutés par la Municipale et les tambours et clairons du 54e de ligne, le défilé a lieu dans l'ordre suivant : Génie, les dépôts des 19e, 25e et 29e bataillons de chasseurs à pied : le 9e dragons et le 54e d'infanterie.
Sur le kiosque avaient pris place toutes les notabilités civiles et militaires que le Bureau de la place avait conviées à cette cérémonie.
La fête a repris l'après-midi par une intéressante course pédestre organisée par le « Gallia-Club ». On en trouvera les résultats dans notre rubrique sportive.
A 4 heures et demie, la Musique municipale a donné, sur le Jard, en présence d'une foule immense d'auditeurs, un très brillant concert.

28 août 1919 — Le Kiosque du Jard accueille la Musique municipale sparnacienne
— Programme du concert qui sera exécuté par la Musique municipale d'Epernay, le jeudi 28 août prochain, à huit heures et demie du soir, sur le kiosque du Jard :
1. The Liberty Bell, marche (Sousa). — 2. Ouverture du Voyage en Chine (F. Bazin). — 3. Theresen, valse (C. Faust). — 4. Le Caïd, fantaisie pour clarinette (A. Thomas). — 5. Coq et poule, polka (Guignard).

Epernay - Kiosque du Jard et ses 3 statues, clichés pris de l'entrée côté rue des Archers, au Palais de Justice
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1923 — Les Forains du Jard en bisbille avec Jean Chandon Moët, maire d'Epernay.
— Jean Chandon Moët, maire d'Epernay de 1919 à 1925 est assigné par un syndicat de forains le 18 février 1924. (Liste des forains concernés : Mirceau, Chéry, Stumpf, Le Métayer, Campiston, Isaac, Lévy, Spencer, Groseiller, Boesnachn, Piettre, Dupont, Bernardot, Decombe, Roland, Parisot, Vert Boudot, Pedboscq, Loubert, Calliard, Picque, Osche, Deteindre, Osche Spitz, Benais Saadoum, Pessin et Berthier)
Le motif de leur mécontentement paraît légitime. Tous les ans, à l'occasion de la Grande Semaine de Champagne, la municipalité d'Epernay les convie, contre paiements d'une redevance, afin qu'ils installent leurs boutiques et attractions sur le Jard.
L'année 1923 ne déroge pas à la coutume, et, le 6 avril 1923, les journaux l'Avenir Forain et l'Industriel Forain qui ont reçu le communiqué de la mairie publient les dates et le programme des fêtes en précisant que les forains seront autorisés à s'installer sur le Jard aux conditions habituelles.
Une fois installés pour ces grandes fêtes, les forains vont tomber de haut ! Les conditions habituelles sont respectées à une petite exception près : la municipalité a installé un péage à l'entrée du Jard, et, pour accéder aux attractions foraines, les badauds n'ont pas d'autre choix que de payer un droit d'entrée. De ce fait les forains voient leurs recettes chuter drastiquement, et, ils demandent réparation au maire Jean Chandon Moët, réclamant 50.000 francs à titre de dommages-intérêts.
Le 8 mai 1925, le tribunal civil d'Epernay va leur accorder 500 francs, estimant que le maire d'Epernay leur ayant accordé de rester sur leurs emplacements sans payer de redevance pendant cinq jours supplémentaires, le préjudice est moindre.

24 septembre 1932 — Six mille vignerons manifestent sur le Jard d'Epernay.
— Au préfet, qui était spécialement venu de Châlons, ils présentent leurs fermes revendications. La manifestation organisée, hier, à Epernay, par le syndicat général des vignerons champenois a été particulièrement impressionnante tant par le calme qui l'a marquée que par le nombre des petits producteurs qui y ont participé. On aurait dit d'un immense convoi funèbre !
Cinq à six mille personnes, sous les encouragements de la foule, se sont rendues en cortège à la sous-préfecture, où le préfet de la Marne, venu spécialement de Châlons, a reçu une délégation de manifestants, à laquelle s'étaient joints les élus du département. M. Forgeot, bien entendu, brillait par son absence.
Aucun incident ne s'est produit malgré le déploiement des forces de police.
Pressentant l'ampleur de la manifestation, les pouvoirs publics avaient, en effet, mobilisé, de nombreux détachements de gendarmerie mobile et consigné le régiment de dragons d'Epernay.
Ainsi s'est affirmée, avec la vigueur et la dignité nécessaires, la volonté du prolétariat de la vigne de ne pas se laisser duper plus longtemps par les phrases creuses et les vaines promesses dont on abuse depuis trop longtemps.
(journal Le Populaire)

Epernay - 24 septembre 1932. Six mille vignerons manifestent sur le Jard. (Journal le Populaire 30 septembre 1932)
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Formations musicales actives à Epernay en 1909 :
Musique municipale (harmonie), fondée en 1855, président le Maire, direction Guignard, 75 exécutants ;
Harmonie des sapeurs-pompiers de Moët et Chandon, direction comte Guislain de Maigret, 72 exécutants ;
Chorale des ateliers des Chemins de fer de l'Est, président Chemin, direction Prosper Roux, 71 exécutants ;
Cercle intime (violonistes et mandolinistes), direction R. Oberlaender.
L'Avenir Sparnacien (société de trompettes), fondé en 1906, direction de Gergus.
L'Alliance Sparnacienne (société de trompettes), direction A. Rogé.
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Re: Kiosques à Musique

ÉPINAL - Musique au Cours
(VOSGES)
De temps immémorial, la Moselle est indomptable. La Promenade du Cours spinalienne, située sur la rive droite, en amont de la Grande-Ville — la Petite-Ville étant à l'opposé sur la rive gauche —, peut nous en parler longuement et savamment, elle qui a subi tous les assauts et débordements de la rivière depuis des siècles.
En 1555, cet emplacement est fort animé trois jours par semaine par la compagnie des arquebusiers d'Epinal : le samedi, veille de tir, on va chercher la
perche du papegay — oiseau en bois qui servait de cible en haut d'une longue perche — pour la conduire au Poul proche l'orme y estant et l'élever en hault le dimanche lendemain matin. Le dimanche, tous les confrères de la compagnie des arquebusiers se retrouvent audict Poul sur les onze heures avant midy et participent à un tirage au sort pour connaître l'ordre de tir ; le premier abattant ledict papegay remporte quatre aulnes de taffetas. Ensuite la compagnie accompagne le vainqueur à son domicile où de joyeuses libations sont offertes par celui-ci. Le lendemain, lundi, il y avoit un disné ou aultrement une marende (goûter).
Le lieu de ces réjouissances est nommé le Poul ou Prairie-du-Poux : ces terrains situés en bordure de la rivière ont été conquis sur elle par l'apport de gravois, débris de constructions, platras, pierres et tuileaux cassés, autrement dit des
repous, d'où ce nom adopté de poux.
Sur le superbe tableau de Nicolas Bellot (1580-1640), peint en 1626 représentant le plan d'Epinal en relief, on voit que la Prairie du Poux est dès cette époque arborée. C'est un lieu de pâturage pour les chevaux.

Le cimetière du Poux, situé à l'extrémité de la Prairie éponyme, mais en retrait de la Moselle, servait aux inhumations de la Grande-ville ; il est supprimé et transformé en place publique en 1625. A cette date, 277 tombereaux de repous sont enlevés pour nettoyer la place Derrière-l'Eglise, en fait le déblaiement du cimetière. On y construira plus tard, de 1825 à 1829, la Préfecture des Vosges.
Egalement à l'extrémité du Poux, alimenté par un petit bras dévié de la Moselle, un
gaucheu est toujours en activité en 1626. Le gaucheu ou moulin à foulon, est situé sur la rive, à l'entrée de la passerelle ou Pont du gaucheu donnant accès à la Petite-Ville, rive gauche.

Tableau de Nicolas Bellot de 1626 - Vue d'Epinal (détail du futur Cours)
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Tableau de Nicolas Bellot de 1626 - Vue d'Epinal
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Les arquebusiers vont cesser de fréquenter le Poux en 1706 par suite de constructions de maisons aux alentours.
En 1707, une vague de plantations d'arbres a lieu à Epinal : deux cents ormeaux et tilleuls sur les Forts, le Grand-Gravot et au Poux. En 1722, l'adjudicataire des boues est tenu de mettre un tombereau de repous chaque année au pied des arbres de la prairie et en 1726, il est fait défense de déposer des fumiers sur les promenades, d'en ébrancher les arbres ou de les
peler. De 1728 à 1732 on y plante également des mûriers, probablement pour empêcher les chevaux y venant paître de s'attaquer au arbres.

A la même époque, les spinaliens étant lasses d'être obligés d'héberger chez eux en permanence les nombreux bataillons d'Epinal, décident de faire édifier leur propre caserne, sur l'île de la Petite-Ville, dans le quartier dit du Grand-Gravot. Les travaux mis en adjudication en 1740, un nommé Joseph Piconot remporte le marché pour 76.000 francs. Il ne finira jamais le chantier, et une nouvelle adjudication est lancée. Au final, la caserne aura coûté 314.000 francs dont 21.000 de mobilier. Occupée à partir de 1743, la caserne Saint-Eloi, devenue caserne Contades, ne sera terminée qu'en 1748. Les matériaux utilisés pour sa construction proviennent du démantèlement et de la démolition du château d'Epinal ordonné par Louis XIV en 1670.

Jouxtant la Prairie du Poux, devenue maintenant Le Cours ou Promenade du Cours, une parcelle appelée Derrière-la-Gauche est également récupérée sur la Moselle grâce à des repous et gravois ; nivelée en 1772, elle devient le Champ-de-Mars et est utilisée par les militaires d'Epinal pour leurs exercices. On y tient également une foire au chevaux périodiquement.

Plan partiel d'Epinal en 1844
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Par suite des exhaussements successifs, la promenade du Cours et le Champ-de-Mars se trouvent élevés, en 1786, à 7 pieds — 2,64 mètres — au-dessus du niveau des basses eaux d'été. Des murs, côté rivière, sont élevés de deux pieds plus haut, tenant lieu de digue lors des crues et sont censés mettre la Grande-ville à l'abri des inondations. De 1733 à 1789, on compte pas moins de neuf grosses inondations dont la plus importante, appelée le déluge de la Saint-Crépin le 25 octobre 1778, a emporté les 6 ponts d'Epinal, a écroulé 32 maisons et démoli les quais ; ce jour-là, la promenade du Cours est recouverte d'eau sur une hauteur de 5 pieds...
D'après le cadastre rénové de 1844, la Promenade du Cours se présente sous la forme d'un parc à la française comportant deux grandes allées centrales bordées de tilleuls. C'est certainement grâce à la présence fréquente des régiments en exercice sur le Champ-de-Mars voisin qu'en 1863, François-Félix Maud'heux (1800-1874), maire d'Epinal de 1862 à 1867, et son Conseil municipal décident de faire édifier un Kiosque à musique sur le Cours.
Nettement plagié sur le Kiosque de Metz construit en 1852, celui d'Epinal, érigé sur un soubassement de pierre et maçonnerie élevé sur un sous-sol fermé une porte, est de forme octogonale avec des colonnes de fonte, une balustrade de fer forgé et une toiture en zinc enjolivée d'un lambrequin.

A partir du 12 octobre 1870, les Allemands envahissent Epinal qu'ils occuperont jusqu'à fin juillet 1873. (1)
A l'issue du conflit, un nombre considérable de mosellans et d'alsaciens qui vont rester sous la férule allemande jusqu'en 1918. La population d'Epinal est ainsi doublée en vingt ans.
Corrélativement, du fait de la proximité de la nouvelle frontière, la garnison militaire est accrue de façon intensive. En 1881, le Quartier Bonard est créé, abritant la cavalerie, entre autres les 18e et 4e régiments de chasseurs à cheval. En 1895, deux nouvelles casernes sont bâties : le Quartier Reffye où sera cantonné le 62e Régiment d'Artillerie, et la Caserne Coucy destinée au 149e R.I..
De nombreux régiments sont permutés avec d'autres villes : ainsi le 30 avril 1892, le 156e R.I. et le 4e bataillon du 160e R.I. venant de Toul, s'installent à Epinal. Et inversement, le 149e R.I. quitte Epinal pour Bruyères.

En 1888, la promenade du Cours est transformée en parc à l’anglaise, avec allées, massifs fleuris, pelouses, bassin et fontaine à effets d'eau. En 1892, face au Kiosque à musique, un petit édicule est construit, à usage des observations météorologiques : il est réceptionné le 12 novembre.
Dès le 17 octobre 1890, il est question de supprimer purement et simplement la musique municipale, subventionnée par la ville à hauteur de 3.600 francs annuels, faute par celle-ci d'assurer ses prestations, lors des événements communaux tels la distribution des prix. Et finalement, la séance du conseil municipal du 14 novembre 1890 entérine le projet : la musique municipale est radiée.
A l'occasion du concours agricole de mai 1901, se déroulant sur le Cours et sur le Champ-de-Mars, un Chalet pour l'Exposition forestière est construit en face du bassin de la Promenade du Cours. A la fin de la manifestation, le chalet ne sera pas démonté et sera utilisé à usage de Buvette.
En août 1903, Emile Stein, maire d'Epinal intervient auprès du général Marmier qui, aussitôt, donne des ordres pour que les concerts au Kiosque du Cours aient lieu désormais de 4 à 5 heures du soir, au lieu de 8 h. ½ à 9 h. ½.
Le même général Marmier, gouverneur de la garnison d'Epinal, décide qu'à partir du 24 avril 1904, les concerts spinaliens auront lieu dorénavant, toujours de 4 à 5 heures du soir, tous les jeudis sur le Cours, les 2e et 4e dimanches de chaque mois également sur le Kiosque à musique du Cours, enfin les 1er et 3e dimanches de chaque mois, au kiosque du Château (notre prochain développement). Les retraites aux flambeaux, quant à elles, se déroulent tous les samedis.

Le conflit de 1914-1918 occasionne de nombreuses victimes à Epinal, essentiellement dues à des bombardements aériens en 1916 et 1918, provoquant en outre des dégâts matériels considérables.
Le 28 avril 1916, le maire d'Epinal dresse une liste des refuges à utiliser
en cas d'incursion d'avions ennemis sur notre ville : le sous-sol du Kiosque du Cours en fait partie. Dans le même temps, la cave de ce dernier est d'ailleurs vidée des chaises remisées qui l'occupaient et une épaisse couche de sable est étendue sur le dallage cimenté dudit kiosque.

Le 24 décembre 1919, la Moselle en furie envahit le Cours et le Champ-de-Mars : le Kiosque à musique n'est pas épargné.
Le Jardin du Cours qui est fort heureusement préservé est aujourd'hui peuplé de cèdres, hêtres pourpres, douglas, conifères, araucarias et châtaigniers, entrecoupés de grands massifs de fleurs, le tout sur 3 hectares.
Kiosque toujours en place.


voir ici, Kiosque du Cours d'Epinal, aujourd'hui.
Ici.
et ici.

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publié par JeanMarc Jeu 29 Sep 2016 09:09

16 juin 1831 — Louis-Philippe au Champ-de-Mars, derrière la promenade du Cours
— Le 16 juin le Roi trouva réunis à Epinal des bataillons de gardes nationaux accourus de tous les points du département et présentant une agglomération de plus de dix mille hommes tous bien armés bien habillés bien équipés. Il les passa en revue sur le Champ-de-Mars derrière la promenade du Cours.
Sa présence excita les acclamations les plus enthousiastes. De tous les rangs partirent les cris sans cesse répétés de Vive Louis-Philippe ! Vive le Roi citoyen !

11 juillet 1889 — Programme de la Fête nationale : bal populaire sur le Cours, jeux et divertissements sur le Champ-de-Mars
— Le programme de la fête du 14 juillet pas encore définitivement arrêté. On peut toutefois annoncer dès maintenant qu'il ne sera pas donné suite au projet de cortège historique dont on avait parlé tout d'abord. Le temps manquerait pour le mettre à exécution. D'autre part, on ne pourrait compter sur le concours de la troupe.
La fête sera ce qu'elle est tous les ans, peut-être un peu plus largement organisée, peut-être un peu plus brillante.
Le mât de cocagne, les courses en sac, les jeux divers, etc., auront lieu au petit Champ-de-Mars. Le cirque Pinder y sera également installé. Le public circulera autour, le long des allées.
Un bal populaire en plein air sera installé au Cours, sous les grands arbres, dans la partie de la promenade non transformée.
Le soir, un feu d'artifice, que l'on annonce comme devant être plus joli que les précédents, sera tiré sur la place de la Bibliothèque.

13 et 14 juillet 1889 — Déroulé de la fête : orage sur le Cours pendant le Concert
— Epinal. — La fête nationale. — Samedi soir, le temps était menaçant. Le ciel était chargé de gros nuages. Quand la retraite aux flambeaux s'est mise en marche, les éclairs brillaient, l'orage grondait. Le cortège, formé de la musique du 149e et de la fanfare du 18e chasseurs, avait à peine parcouru la moitié de son itinéraire, quand l'orage a éclaté. La pluie s'est mise à tomber par rafales, chassée par un vent violent. La foule s'est dispersée. Chacun s'est enfui précipitamment, cherchant un abri. Nos braves musiciens ont continué jusqu'au bout, sous la pluie, au milieu des éclairs, contre le vent.
Le concert donné au Cours par la musique municipale a pris fin avec l'orage.
Dimanche, dès le matin la ville était pavoisée. Des drapeaux tricolores de toutes les formes, de toutes les dimensions et de tous les âges flottaient gaiement au vent. Les mêmes rues se distinguaient. Les portes des casernes étaient ornées d'arcs de triomphe, de verdure et de feuillages. La gare était décorée avec beaucoup de goût.
Le ciel n'était ni trop beau ni trop sombre. Rien ne faisait présager une journée pluvieuse.
A huit heures, on a tiré le canon au parc d'artillerie. Les habitants de Golhey ont dû fort bien l'entendre. On n'a perçu, en ville, que de vagues et sourdes vibrations.
Cependant le temps s'est brouillé. La pluie a commencé à tomber vers neuf heures, quelques instants avant la revue.
Les troupes, en grande tenue de service, offraient un spectacle imposant. Le 149e de ligne et la section d'ouvriers étaient établis sur une seule ligne, parallèlement et face à la caserne Bonnard. Le bataillon d'artillerie de forteresse et une compagnie du génie étaient placés en potence à la droite de la ligne d'infanterie, face au nord. Le 18e régiment de chasseurs se déployait en seconde ligne.
Les officiers sans troupe non montés avaient pris place non loin de la caserne. A côté, une tribune était réservée aux autorités et aux dames.
Un piquet de gendarmes à cheval faisait le service d'ordre.
M. le colonel du chasseurs avait le commandement des troupes.
A neuf heures M. le général commandant d'armes Roullet, suivi d'un brillant état major, arrivait et, après avoir salué les tribunes, passait immédiatement la revue, au pas de son cheval et aux accents de la Marseillaise jouée par la musique du 149e.
Après la revue, cinq décorations ont été remises, avec le cérémonial d'usage.
Puis le général s'est placé en avant de la grille principale du quartier et le défilé a eu lieu sur un terrain détrempé.
Les averses se sont succédé dans la journée, à intervalles : elles ont alterné avec de courtes heures de clair soleil. Cela n'a pas empêché la population de se porter en foule sur les divers centres d'attraction : au Cours, où s'est fait entendre la musique municipale, au petit Champ-de-Mars, où des jeux populaires avaient été installés, où le cirque Pinder, après une magnifique cavalcade, a donné deux représentations fructueuses.
Vers le soir, la pluie a cessé, le temps s'est rasséréné. Les lampions se sont allumés à la nuit tombante. L'illumination des édifices publics et des maisons a parfaitement réussi. Il faut citer les portiques des casernes, la prison, le jardin de la préfecture, la Banque de France, etc., etc. A la gare, profusion de lanternes ; dans un massif de verdure, on avait allumé des réflecteurs qui produisaient un charmant effet.
Le feu d'artifice a été tiré comme les années précédentes sur la place de la Bibliothèque. Il a été très bien composé. On a goûté surtout la pièce principale, représentant une statue de la République entourée de trophées tricolores et le bouquet.

21 septembre 1890 — Un des derniers concerts de la Musique municipale avant qu'elle ne soit dissoute le 14 novembre par le Conseil Municipal.
— Epinal. — Le comice agricole. — L'abondance des matières nous a empêché de rendre compte de cette cérémonie, dans notre dernier numéro.
La fête du Comice agricole d'Epinal, qui a eu lieu dans cette ville, avait attiré dimanche une nombreuse affluence.
Dès huit heures du matin, les diverses commissions formées ont fonctionné. A neuf heures, arrivait la musique municipale ; elle joua aussitôt sur l'estrade, où se fit à onze heures la distribution des récompenses. A cette cérémonie assistaient MM. Fosse, préfet ; le général Varaigne, gouverneur de la place ; Brugnot et Boucher, députés, etc (...)
Du petit Champs-de-Mars, les autorités, les membres du comice et les lauréats se rendirent au Marché-Couvert, où était préparé le banquet traditionnel, servi par M. Perriot-Bouvin, d'Epinal.
À ce banquet, assistaient environ 500 personnes...

Epinal - Kiosque du Cours — Musique du 149e RI
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13 et 14 juillet 1900 — Concert de l'Orphéon et de la Lyre spinalienne sur le Kiosque du Cours.

— Epinal. — M. l'intendant militaire Stopler, inspecteur général du 8e arrondissement d'inspection du service de l'intendance, est actuellement en inspection générale à Epinal.
Le 13. — 8 h. soir, sonnerie des cloches.
A 8 h. ½, retraite aux flambeaux par les tambours, clairons, trompettes et fanfare de la garnison. (On sait que les deux musiques régimentaires des 149e et 152e sont parties en manoeuvres, et qu'elles ne seront pas rentrées pour cette date.)
De 9 à 10 h. : concert au Cours par l'Orphéon et la Lyre spinalienne.
Le 14 juillet à Epinal. — Le programme du 14 juillet comprendra notamment un lancement de bombes au Château, le 13, à 8 h ½ du soir ; un concert au Cours ou sur la place des Vosges, le soir ; des jeux divers au Château, de 3 à 5 heures ; le 14, un feu d'artifice au Petit-Champ-de-Mars, à 9 heures, et un bal populaire sur une place publique jusqu'à 2 heures du matin.

12 mai 1901 — Le Chalet forestier édifié sur le Cours, lors d'un concours agricole. A cette occasion, un second kiosque à musique, temporaire, est monté sur le Champ-de-Mars
— Epinal. Le concours agricole. La construction du chalet de l'exposition forestière est commencée, sur la grande pelouse située entre le kiosque de musique et la Moselle.
Les travaux de montage du pavillon de l'horticulture sont poussés activement. La société a reçu des demandes de places de de Bordeaux et de Marseille. L'entrée à cette exposition est fixée à 0 fr. 25 par personne.
Elle sera gratuite pour tous les membres de la société.
Nouveaux détails : le triangle de terrain dont le sommet est vers le pont de la Loge-Blanche sera utilisé, non plus pour les cages à volailles, mais pour quelques instruments et produits agricoles.
Au centre du Champ-de-Mars, au « rond-point », se dressera un kiosque à musique.

30 et 31 mai 1907 — Les fêtes musicales d'Epinal
— Comme nous l'avons annoncé, de grandes fêtes musicales auront lieu le 30 et le 31 mai courant à Epinal.
Samedi 30 mai, à 9 heures du soir, concert au Cours par les sociétés locales.
Dimanche 31 mai. — De 9 heures à 10 heures. — Arrivée des sociétés à la gare.
A 10 heures. — Descente en ville en musique. — A 10 h. ½ — Réception par M. le maire d'Epinal dans le grand salon de l'hôtel de ville. Vin d'honneur offert aux présidents, directeurs, vétérans et élèves lauréats de l'examen du 15 mars. Compte rendu des travaux de la Fédération par le président. — Les Proscrits (Gewaert), choeur, par la Concordia, de Thaon. — Remise des diplômes et médailles aux vétérans, remise des diplômes et médailles aux élèves lauréats.
A 1 h. ½. — Réunion des sociétés, quai de Juillet, pour le défilé des sociétés. — A 1 h. ¾, défilé.
A 2 h. ½, festival. — Morceaux d'ensemble. Au Petit-Champ-de-Mars, exécution par toutes les harmonies et fanfares de deux pas redoublés et de la Marseillaise, sous la direction de M. Talaupe, président de la Fédération. — 1. Le Chevalier Garde, de Derouy, arrangé par G. Parés ; 2. Salut à Pinau (1e audition), E. Talaupe ; 3. Marseillaise (officielle).
Remise des médailles commémoratives aux sociétés qui ont assisté au défilé. — La tribune du Petit-Champ-de-Mars sera réservée aux autorités et aux donateurs.
De 3 h. ½ à 5 h. — Concerts par les sociétés sur différentes places de la ville.
A 5 h. ½ — Réunion des présidents et directeurs des sociétés fédérées pour le tirage au sort des primes, à la mairie.
A 6 h. ½ — Concert place de la Gare, par la Lyre spinalienne, pour le départ des sociétés.
A 8 h. ½ — Grand bal au marché couvert. Illumination du marché, grand orchestre, buvette, fleurs, confetti, vestiaire. — Entrée : 1 franc par personne.

7 et 10 mai 1914 — Concert sur le Cours par la musique du 17e R.I.
— Concert au Cours. — Voici le programme des concerts donnés les jeudi 7 et dimanche 10 mai, sur la promenade du Cours, de 15 heures 30 à 16 heures 30, par la musique du 17e régiment d'infanterie :
1. Marche tricolore (Popy). — 2. Roma, ouverture (Massenet). — 3. Les Glaïeuls, valse (Trévillot). — 4. Carmen (Bizet). — 5. Cypris, pour piston solo (Petit).
Le chef de musique : Boher.

2 juillet 1914 — Le peintre chargé de restaurer le Kiosque à musique chute de son échelle...
— Accident. — M. Charles Bizé, ouvrier peintre, domicilié rue d'Ambrail, est tombé de son échelle, alors qu'il travaillait à la réfection du Kiosque à musique situé au Cours. Dans sa chute, M. Bizé s'est fracturé plusieurs côtes. Il a été transporté d'urgence à l'hôpital Saint-Maurice après avoir été pansé par le docteur Delille.

La police est stricte quant à la réglementation de la Promenade du Cours, même en temps de guerre...
4 septembre 1911 — Menus faits. — La police a dressé procès-verbal : Pour circulation à bicyclette sur les promenades du Cours, contre le nommé L... Georges, âgé de 17 ans, demeurant à Chantraine.
8 juin 1915 — Contraventions pour circulation à bicyclette sur les promenades. La police d'Epinal a dressé des procès-verbaux contre un certain nombre de cyclistes (une douzaine environ), surpris à circuler sur leur machine dans la promenade du Cours et dans l'avenue des Marronniers.
A ce sujet, nous croyons devoir rappeler ici aux cyclistes qu'il est formellement interdit de circuler sur les promenades, avenues ou trottoirs de la ville.


Epinal - Kiosque de la promenade du Cours — Le Kiosque et le Cours lors de la Crue de la Moselle le 24 décembre 1919
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28 août 1926 — L'Harmonie municipale en concert sur le Kiosque du Cours
— Programme du concert qui sera donné au kiosque du Cours ce soir samedi 28, à 21 heures, par l'Harmonie municipale :
1. Marche Lorraine (Ganne). — 2. Mazurka du ballet la Source (Delibes). — 3. Les Réjouis-Bon-Temps (Wachs). — 4. Le Roi s'amuse, scènes du bal. a) Gaillarde ; b) Pavane ; c) Madrigal ; d) Passo-pied ; e) Finale. — 5. D'Artagnan, allegro (Allier).

27 et 28 juillet 1935 — Concours de gymnastique accompagné par l'Harmonie municipale d'Epinal
(XXVe Concours des Unions de Lorraine et championnat de France de gymnastique à Epinal)
— Programme de la fête de nuit, à 21 h. 15, avec le concours de l'Harmonie municipale d'Epinal, sous la direction de M Roussel.
— Ouverture, pas redoublé.
1. Mains libres par les Bleus de Bar-le-Duc. — 2. Ballet des Drapeaux, par l'Espérance d'Allamps. — 3. Travail artistique aux parallèles par la Jeanne-d'Arc d'Epinal et la Raonnaise. — 4. Boxe par l'Intrépide de Gérardmer. — 5. Pyramides par l'Avant-Garde de Saint-Laurent et l'Avenir Saint-Antoine.
— Musique. — 6. Ballet par la Sans Peur de Nuits-Saint-Georges. — 7. Acrobaties par la Royale de Bruxelles. — 8. Mains libres par la Raonnaise. — 9. Escrime d'ensemble par la Saint-Epvre de Chavelot. — 10. Ensembles avec engins par la Légion Jeanne-d'Arc de Commercy.
— Musique. — 11. Pyramides acrobatiques par la Jeune Garde de Dudelange. — 12. Cercle de fer, par Saint-Maurice de Tourcoing. — 13. Boxe par le Rehonnaise de Rehon. — 14. Séries acrobatiques par la René II de Nancy.
— Musique — 15. Jeux de massues par l'Union Sportive de Maxéville. — 16. Ballet des Gladiateurs par l'Alerte d'Epinal.
— « Marseillaise ». Feu d'artifice.
M. le moniteur général se réserve d'ajouter les productions qui auront été signalées pendant le concours de l'après-midi du samedi.

(1) En février 1873, alors que la France est "libérée" des Prussiens depuis deux ans, l'Alsace et la Moselle exceptée puisque gagnées par l'Allemagne, Epinal et plusieurs villes restent cependant sous la botte du kaiser Guillaume 1er jusqu'au paiement intégral de la rançon de 5 millions de francs or. Et, fausse joie pour les Spinaliens, le Journal de la Meurthe annonce l'évacuation de l'occupant pour le mois suivant...
— Le Messager de Paris a des renseignements précis sur les versements effectués ou à effectuer au Trésor prussien :
Le Trésor français, dit-il, effectuera deux payements à la Prusse dans les premiers jours du mois de mars.
Le 2 mars, il versera les intérêts arriérés depuis le mois de mars de l'année passée, sur la somme de 3 milliards qu'il restait devoir alors, et sur laquelle il s'est libéré jusqu'à présent de 1 milliard 350 millions. Le total de ces intérêts représente à peu près 130 millions.
Le 6 mars, il fera un troisième versement de 150 millions sur le quatrième milliard, de telle sorte qu'il ne restera plus à payer que 1 milliard 500 millions pour que la France soit entièrement libérée.
Un journal des Vosges annonçait dernièrement l'évacuation de la ville d'Epinal pour le mois de mars. Cette nouvelle est rectifiée ainsi par le Journal de la Meurthe, d'après des informations prises auprès de
M. de Saint-Vallier :
Le chef-lieu des Vosges ne peut-être l'objet d'une mesure particulière, tandis que le département ne sera affranchi, aux termes du traité du 29 juin, qu'après le paiement du quatrième milliard de l'indemnité de guerre.
Nous ajouterons que les troupes allemandes installées à Epinal, dans des baraquements, ne devant pas quitter la France pour le moment, la conséquence du changement de garnison dont nous avions parlé serait de mettre leur logement à la charge de la population des localités où on les enverrait. C'est ce que les agents du gouvernement, interprètes du sentiment public, s'attachent soigneusement à éviter.
(Journal Le Rappel 1er mars 1873)

Tango sur le Kiosque du Cours en 2012 (1/4). (2/4) (3/4) (4/4)

Formations musicales actives à Epinal en 1909 :
Orphéon Spinalien, fondé en 1882, président Léon Louis, direction Lafond, 50 exécutants ;
Orchestre cosmopolite (avec soli et chœurs mixtes), direction E. Febvey, 110 exécutants ;
La Lyre spinalienne (harmonie), fondée en 1899, président Morel, direction Simard, 35 ex. exécutants ;
L'Echo de la Moselle (trompettes) ;
Chorale et Fanfare du Cercle Catholique, direction abbé Guillaume ;
Club Mandoliniste, direction E. Talaupe ;
Groupe amical des Clairons vosgiens (société de tambours et clairons), direction Ch. Tourey fils ;
La Renaissance (trompettes), président Demay, direction Leclerc, 45 exécutants.
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Re: Kiosques à Musique

ÉPINAL - Kiosque de la musique et Chalet
(VOSGES)
Ne quittons pas la rive droite de la Moselle que nous avons abordée ci-dessus et introduisons-nous dans la Grande-Ville, dominée par le Château de Spinal, nom existant à cette époque, bâti au XIIIe siècle. Il est démantelé définitivement en 1670, lors de sa prise de possession par Louis XIV, et, nous l'avons vu, les pierres de cette forteresse et de ses fortifications vont servir à bâtir les nouvelles constructions de la ville.
En 1796, Christophe Doublat (1768-1840) est nommé Receveur Général des Finances du département des Vosges et s'installe, pour son office, dans l'hôtel particulier dit la Trésorerie Générale qu'il acquiert en 1799. Celle-ci se situe à l'emplacement de l'ancienne porte d'Ambrail, une des portes des remparts de l'ancien Château.
Doublat achète, de 1804 à 1827, l'ensemble de l'emplacement de l'ancien Château féodal de près de 26 hectares, et y fait aménager un vaste jardin à l'anglaise. Le domaine est uniquement accessible par la Trésorerie où il demeure. Sont construits dans le Parc, une tour Chinoise, une serre, une laiterie, une ferme, une glacière, un pavillon, un chalet...
L'Impératrice Joséphine vient même visiter le parc le 15 août 1809, invitée par Christophe Doublat. Celui-ci, député de 1816 à 1823, devenu banquier, finit ruiné et se suicide en 1840.

Epinal - Butte du château (Chalet au centre, sur la pente de la butte)
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Le 7 février 1844, le parc du Château, le Chalet, les dépendances, ainsi que la Trésorerie Générale sont acquis par l'ancien capitaine d'artillerie Paul-Elie Brocart-Lormont (1806-1861), conseiller général du canton de Neufchâteau en Vosges de 1843 à 1848 ; il s'installe dans le Chalet du Château, tandis que la Trésorerie générale est donnée à bail au département des Vosges.
Brocard-Lormont est l'héritier d'une riche famille de Haute Marne possédant château et forêts, par ailleurs propriétaire de la source et de l'Etablissement des Eaux minérales de Contrexéville. A ce titre, il a quelques ennuis véniels avec la justice : accusé d'avoir inscrit sur le registre de l'établissement
des malades auxquels le médecin inspecteur n'avait pas accordé l'autorisation de faire usage des eaux, il est condamné à une contravention, le 12 août 1857, par le tribunal de police de Vittel.
Sans enfants, Paul-Elie Brocart-Lormont et son épouse Jane-Cécile Pasquet (1816-1890), établissent un testament le 26 mai 1857, léguant le château et le parc à la ville d'Epinal sous condition de laisser l'accès libre du parc aux habitants.
Le 24 août 1860, après 3 ans de tracasseries administratives, la commune d'Epinal et le département des Vosges acceptent le legs du
château d'Epinal, du jardin, des dépendances et du mobilier, évalués ensemble à 214.900 Francs.
Au décès de Paul-Elie Brocard-Lormont survenu le 23 octobre 1861, la Trésorerie Générale des Vosges devient locataire de la ville d’Épinal ; Jane-Cécile Pasquet, veuve de Brocard-Lormont, reste usufruitière du domaine et continue à résider au Chalet du Château. Elle se remarie en septembre 1864 avec le capitaine de vaisseau, Henri-François-Pierre Lebeau de Montour (1812-1877).
Le Parc du Château est ouvert au public deux jours par semaine : les dimanches et jeudis.

Plan partiel d'Epinal en 1844
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En 1889 et 1890, le Conseil municipal d'Epinal prépare un projet de plus d'un million de francs, pour faire bâtir un Lycée dans le parc du Château. Un concours est lancé auprès d'architectes, doté de prix pour 12.000 francs. Afin de pouvoir construire, la ville est obligée d'indemniser de 30.600 francs, Jane-Cécile Pasquet, veuve de Montour, l'usufruitière du parc et du château, compte tenu des volontés exprimées dans le legs de son premier mari. Les héritiers de Montour, à leur tour exigent 10.000 francs.
Et finalement, le 26 juin 1890, Jane-Cécile Pasquet, veuve Brocard-Lormont et veuve de Montour, décède.
Le 22 septembre 1890, le conseil municipal d'Epinal commence à s'occuper du Parc et du Chalet du château. M. Drahon, conseiller municipal, s'enquiert de l'état des biens tombés dans l'escarcelle de la ville : il demande au maire, Charles Gérardgeorges, s'il a fait établir un état des lieux lors de la prise de possession du domaine. Ce dernier répond par la négative. M. Drahon souligne que
cette question a une importance marquée, car l'usufruitière n'avait point, parait-il, entretenu l'immeuble comme elle aurait dû faire. Tout cela va tomber à la charge de la ville. M. Drahon insiste pour qu'un état des lieux soit dressé.
Un certain Paul Montaubric, marié à la fille Montour, issue du second mariage de Jane Cécile Pasquet-de Montour, devait occuper le Chalet au moment du décès de sa belle-mère ; aussi, est-il contraint, le 17 mai 1891, de remettre les lieux en état par le conseil municipal. Montaubric refusant tout arrangement, le maire d'Epinal est contraint, le 28 juin 1891, d'introduire une demande en référé contre Montaubric.

Le projet de Lycée dans le parc du Château est finalement abandonné en octobre 1890, et ce d'autant plus que les volontés testamentaires de Brocard-Lormont prévoyaient expressément que la destination du domaine devait être exclusivement réservée à une promenade publique.
A partir de Pâques 1891, la municipalité décide d'ouvrir le Château et son Parc tous les jours.
Entre 1892 et 1895, le Chalet, remis en état, est donné à bail : un Café Restaurant est aménagé, et un Kiosque à musique est bâti, accessible par un escalier rustique en bois, sur un promontoire à proximité immédiate du Chalet. Le Kiosque, de forme octogonale, est en fait un simple plateau estrade pour musicien, entouré d'une balustrade rustique en bois.

Lors des fêtes se déroulant à Epinal, il est bien rare que le Kiosque du Chalet ne soit pas envahi par les musiciens et une foule de spectateurs ; le Kiosque du Cours et la Place des Vosges étant les deux autres points de ralliement pour la musique.
Tous les ans, le gouverneur militaire d'Epinal fixe d'ailleurs les jours et heures de concert devant se dérouler sur le Kiosque du Château. Ainsi, pour la saison 1904, le Général Marmier, gouverneur, décide qu'à compter du 24 avril, les concerts militaires auront lieu sur le Kiosque du Château tous les 1er et 3e dimanches de chaque mois.
Le Kiosque du Chalet a beau être on ne plus plus modeste, il n'en attire pas moins les foules de mélomanes. Les autres dimanches et les jeudis, la musique a lieu sur le Kiosque du Cours.

A partir de 1906, une partie du jardin est transformée en parc animalier avec des daims, puis des cerfs et des zèbres.
Jusqu'à la veille de la seconde guerre mondiale, le jardin paysager tombe progressivement en semi-abandon, les derniers concerts au kiosque du Chalet ont lieu en 1938-1939.
En 1955, la municipalité tente de faire construire un stade dans le Parc. C'est sans compter sur la ténacité de la famille des donateurs pour faire respecter les volontés de leurs ancêtres : Germaine Barret, descendante de Noémie Brocard-Lormont épouse Patret, soeur de Paul Brocard-Lormont fait un procès à la ville d'Epinal et obtient fort heureusement gain de cause.
De 1954 à 1960, des travaux sont réalisés dans le Chalet du Château afin de transformer le Café Restaurant en une Garderie de vacances des Ecoles Maternelles.
A partir de 1992, des projets suivi de leur réalisation ont lieu : le Chalet, le Parc, tant paysager que animalier et l'ensemble du domaine sont totalement rénovés.
Aujourd'hui le Chalet est transformé à usage de Buvette pour les visiteurs du Parc et du site du Château.
Kiosque supprimé.

Voir ici, Chalet transformé en buvette pour les visiteurs du Parc du Château d'Epinal. et Ici.
Chalet et emplacement de l'ancien Kiosque à musique.
Chalet et jardin aujourd'hui.
Promontoire de l'ancien Kiosque, Chalet et vue sur Epinal.

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publié par JeanMarc Lun 3 Oct 2016 12:36

13 septembre 1892 — Description minutieuse du parc du Château par un visiteur de passage.
— « Le Château » à Epinal. — A cette époque de l'année, nombre de touristes parcourent les Vosges. Que ceux à qui leur itinéraire permet de séjourner quelques heures à Epinal n'oublient pas de visiter le parc du Château.
Ce parc est créé sur l'emplacement qu'occupait naguère l'ancien château-fort qui, en maintes occasions, a si bien défendu la ville d'Epinal.
A l'entrée du parc, deux massifs de maçonnerie, hauts de douze mètres, qu'étreignent les griffes puissantes d'un lierre, sont les restes du grand pont levis. Tout près, une ferme adossée aux rochers qui la surplombent est habitée par le jardinier.
Bientôt de belles allées, correctement sablées, mènent le promeneur aux sites les plus variés. Des grottes, taillées dans le roc, sombres, montrent encore les sièges ménagés pour les soldats qui veillaient à la défense. Plus loin, c'est une meurtrière parfaitement conservée. Sur un escarpement coupé à pic, la base circulaire d'une tour est encore apparente. Une eau limpide qui tombe en cascatelles, vient dormir dans les anciens fossés.
Près de ce lac minuscule, que l'on franchit sur un pont rustique hardiment jeté, poussent des hêtres et des marronniers pleins de vie qui enveloppent d'ombre et de fraîcheur ce coin délicieux. Le petit pont conduit à la crête du mamelon, au milieu des ruines.
Un amas de moellons, un pan de muraille couché par la mine, des fondations enfouies dans les décombres, voilà ce qui reste du donjon, du mur de la forteresse. C'est ici pourtant, qu'aux temps jadis, retentirent les chants des troubadours et l'olifant du seigneur sonnant le départ pour la chasse à l'ours dans les forêts des Vosges.
Çà et là, à demi perdus sous les broussailles, gisent des fûts de colonnes, quelques sculptures et des statues brisées. Le manteau d'une belle cheminée du XVIe siècle est jeté en travers d'une allée. Cette frise est un intéressant morceau ds sculpture. Deux écussons à demi effacés sont accostés des bustes de deux guerriers qu'entourent une guirlande de houblon. D'autres sculptures encore, délicatement fouillées, proviennent d'un édifice gothique, sans doute de la chapelle Saint-Georges construite à l'intérieur du château.
En quittant les ruines pour s'avancer vers la ville, une pelouse, coupée de sentiers bordés de roses et de fleurs aux tons variés se déroule jusqu'à l'extrémité du promontoire rocheux. Le chalet, assis au milieu de ce tapis d'émeraude, regarde la ville couchée au fond de la vallée. L'oeil peut suivre les méandres des rues étroites de la vieille cité. L'église Saint-Maurice, avec sa tour romane du onzième siècle et ses tourelles aiguës du transept, semble un îlot de grisailles émergeant des toits rouges. Au nord, la Moselle déroule son ruban moiré à travers les prairies. Au sud, les hautes cheminées des tissages, des filatures, des teintureries, vomissent vers le ciel des tourbillons de fumée noire ; et plus loin, à l'horizon, apparaissent dans une teinte d'indigo, les cimes dentelées des montagnes.
A regret, le touriste s'arrachera de sa contemplation. Il redescendra vers la ville enchanté de sa visite au château.

12 mai 1896 — Programme du Concours de musique d'Epinal du 23 au 25 mai 1896. Les Kiosques du Cours et du Chalet du Château sollicités.
Les fêtes qui auront lieu les 23, 24 et 25 mai prochain à Epinal à l'occasion du concours de musique promettent d'être fort belles. On signale dès à présent plusieurs clous appelés à beaucoup de succès.
C'est d'abord un arc de triomphe sur le Pont de pierre en l'honneur des sociétés. Un autre arc de triomphe sera élevé rue Thiers.
Le programme du festival comprend la Marseillaise, exécutée par 1.750 musiciens et un choeur, Avenir et liberté, de Paliard, par 450 choristes.
Il y aura, bien entendu, feu d'artifice, illuminations, bals, etc.
Les sociétés qui ont répondu à l'appel du comité sont au nombre de 72, tant chorales que fanfares, harmonies, trompes et trompettes. Les exécutants seront au nombre de 2.200.
Les Vosges, Meurthe-et-Moselle, le Doubs, la Marne, le Haut-Rhin, la Haute-Marne, la Côte-d'Or, la Haute Saône, la Seine, l'Aube, le Jura, la Seine-et-Marne, la Meuse se trouvent représentés parmi les sociétés inscrites.
Les récompenses, comme c'est l'usage, consistent en palmes, couronnes, médailles de vermeil, argent, bronze, suivant l'importance des prix ; cependant pour le concours d'honneur nous voyons beaucoup de prix en espèces, s'élevant parfois jusqu'à cinq cents francs.
Il y a 55 jurés et 100 commissaires. Voici du reste le programme détaillé des fêtes :
Samedi 23 mai. — Pavoisement de la ville. Le matin, à 11 heures : Messe en musique à l'église Saint-Maurice, avec le concours de Mlle Lorentz, de l'Opéra, de M. Delmas, de l'Opéra. (Voir le programme détaillé des fêtes et concours.) Entrées à 10 h. ½. Places debout, 0 fr. 50 ; places assises, 1 fr. ; Location, rue d'Arches.
Le soir, à 8 h. ¾ : Concert au théâtre. Entrées : Premières, deuxièmes, loges du rez-de-chaussée, fauteuils d'orchestre, parquet, 5 fr., en location 6 fr. ; parterre 3 fr., en location 3 fr. 50 c; troisièmes 1 fr. 50 ; location, rue d'Arches.

Dimanche 24 mai. — Le matin, à 7 h. : Arrivée des sociétés.
A 8 h. ½ : Réception des 55 membres du jury dans le grand salon de l'hôtel de ville. Vin d'honneur.
A 9 heures : Ouverture des concours dans les édifices publics. 20 salles.
Concours de lecture à vue (huis-clos). Concours de soli et de quatuors (publics). Entrée : 0 fr. 50.
Le soir, à 1 h. ½ : Concours d'exécution (publics). Entrée, 0 fr. 50.
A 3 heures : Lâcher de pigeons par la société Pro Patria sur le Pont de pierre au moment du défilé.
Défilé général des sociétés.
En l'honneur des sociétés : Arc de triomphe sur le Pont de Pierre. Arc de triomphe de la gymnastique, rue Thiers.
A 4 h. : Entrée des sociétés au Château, puis festival ; la Marseillaise, jouée par 1.750 exécutants. Avenir et Liberté, de Paliard, chantée par 450 choristes. Concerts au kiosque du Châlet et sur différents points du Château. Buvettes. Entrée : 0,50 cent. Les portes d'Ambrail, de Saint-Michel, de la Colombière, seront ouvertes à une heure ; celle d'Ambrail sera fermée à 3 h. ½.
A 7 h. : Sortie des sociétés par la porte de Saint-Michel, faubourg Saint-Michel, rue Entre les-deux-Portes, place des Vieux-Moulins, rues de Dogneville, Lormont, des Halles.
A 7 h. ¼ : Dislocation place des Vosges.
A 8 heures : Illuminations générales de la ville.
A 8 h. ½ : Concours d'honneur au théâtre pour les sociétés chorales. Entrée : 1 fr.
A 9 heures : Feu d'artifice au chemin des Princes, en face le petit Champ-de-Mars.
Bals gratuits : 1° au Marché-Couvert, orchestre de 15 musiciens ; éclairage électrique, buvettes, buffet ; 2° place de la Bourse ; 3° place du Musée.
Concerts gratuits au kiosque du Cours et place des Vosges
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Lundi 25 mai. — Concours d'honneur des harmonies, fanfares, trompes, trompettes.
Le matin, à 9 h. ½ : trompes, trompettes au préau du collège. Entrée : 0 fr. 50.
A 10 heures : harmonies, fanfares au théâtre. Entrée : 1 fr.
Le soir, à 2 heures : Réunion à la mairie des membres du jury, du conseil municipal, du comité d'organisation, de l'Harmonie spinalienne. Départ à 2 h. 5 pour la préfecture, où seront les autorités et le président de la distribution des prix.
A 2 heures ½ : Distribution solennelle des récompenses au petit Champ-de-Mars ; en cas de mauvais temps au théâtre. Entrée gratuite.
A 6 heures : Banquet offert au jury dans la salle des fêtes de l'hôtel de la Poste.

Epinal - Chalet du château — Parc, Kiosque et Chalet
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Concours national de musique du 13 au 15 aout 1904 à Epinal.
20 décembre1903 — Annonce du concours
— Un concours national de musique (harmonies, orphéons, fanfares, trompes, trompettes etc.) aura lieu à Epinal les 13, 14 et 15 août 1904.
Le conseil municipal de la ville vient de voter une subvention de 5.000 francs qui servira notamment à accorder aux sociétés victorieuses des prix en espèces.
La saison choisie ne manquera pas d'attirer dans ce ravissant pays des Vosges un nombre considérable de sociétés et d'étrangers. De grandes fêtes seront organisées pour les recevoir.
Les sociétés peuvent se faire inscrire dès à présent en écrivant au président, M. Léon Louis rue Boulay-de-la-Meurthe, à Epinal (Vosges).
1er août 1904 — Informations complémentaire concernant le concours musical
— Epinal. Le comité vient de voter un crédit pour l'illumination de la promenade du Cours, le soir du feu d'artifice, lundi 15 août.
Les illuminations générales de la ville resteront fixées au dimanche 14.
Le comité organise aussi une retraite aux flambeaux pour le samedi 13, avec la participation des musiques militaires et des sociétés musicales de la ville, des sapeurs-pompiers et du Véloce-Club.
17 août 1904 — Compte rendu du concours musical d'Epinal des 13 au 15 août 1904
Le concours de musique d'Epinal
Samedi 13 août. La ville d'Epinal est en fête, tous les habitants ont tenu à faire un chaleureux accueil aux disciples des Gounod et des Auber ; aussi ont-ils enguirlandé leurs maisons, quelques-uns avec un goût vraiment artistique. Tous les édifices publics sont également garnis de drapeaux. Le soleil, cet dispensable metteur en scène, a tenu, à être de la partie. Trois superbes arcs de triomphe ont été dressés rue d'Ambrail, au pont de Pierre et au quai des Bons-Enfants,
Bref, la fête s'annonce comme devant être un véritable succès, dont l'honneur revient aux intelligents et aimables organisateurs.
Samedi, à 10 h. ½, a eu lieu, à l'église Saint-Maurice, une messe en musique avec le concours de Mlle Alis Hérès, mezzo de l'Opéra de Nice, de M. Soliman, baryton au théâtre municipal lyrique de la Gaieté, à Paris, de M. Gérard Hekking, violoncelliste, de M. Stéveniers, violoniste, et de M. l'abbé Guillaume, organiste.
A remarquer beaucoup de monde à la messe, dont le produit de la quête et des entrées était destiné au concours.
Pendant toute l'après-midi, des étrangers n'ont cessé d'arriver à Epinal. A son arrivée, vers 7 h. ½, la musique de la Chaux-de-Fonds (Suisse) est allée déposer une ouronne au monument du quai de Juillet. Elle a été vivement acclamée.
A 8 h. ½ du soir, une retraite aux flambeaux, organisée par la Lyre, les trompes, les trompettes, les clairons vosgiens, les sapeurs-pompiers, le Véloce-Club, les musiques et fanfares de la garnison, a parcouru les principales rues de la ville, accompagnée par une foule intense.
Un peloton de cyclistes portant à leur machine des lanternes multicolores précédait la retraite qui est venue échouer place des Vosges.
Un concert, au théâtre, à 8 h. ¾, a attiré les vrais amateurs de musique. Le programme comportait, il est vrai, les numéros les plus alléchants.
Le succès de ce concert a été énorme, aussi le public n'a pas ménagé ses applaudissements à ces différents artistes.
Jusqu'à une heure avancée de nuit, la circulation a été énorme dans les rues de la ville.

Dimanche, 14 août Après l'arrivée des premiers trains à Epinal, la circulation dans les rues de la ville devient énorme.
Les musiques arrivent successivement et, après une promenade en ville, se rendent dans les locaux destinés au concours de lecture à vue.
A signaler la Chorale de Mulhouse, possédant un étendard datant de 1850. et dont les journaux d'outre-Rhin avaient ces temps derniers, critiqué l'exhibition dans une ville française, bien que ce drapeau ne soit point tricolore. Ces musiciens de Mulhouse sont heureux de prendre part à un concours français, car depuis 1870, leur société, n'a participé à aucun concours en France.
L'ovation que les Spinaliens leur fit à la gare les toucha profondément car, malgré tout, leur coeur est resté français. Certains étaient même munis de cocardes tricolores qu'ils avaient fièrement accrochées à leur boutonnière.
A 8 heures ½, un vin d honneur est servi à la mairie aux jurés du concours, sous la présidence de M. Stein, maire. M. Stein est heureux « dit-il », de souhaiter la bienvenue et de saluer les musiciens. Il félicite les membres du comité pour leur intelligente organisation du concours et boit au succès de celui-ci.
M. Léon Louis, président du concours, remercie M. le maire des éloges adressés au comité, il est touché de la présence de M. Hoffer, doyen d'âge, venu de Strasbourg, et lui adresse un respectueux hommage.
M. Léon Louis fait connaître que 18 sociétés ont, au dernier moment, donné leur démission, il proteste contre cette façon d'agir et demande qu'une campagne soit faite pour l'élévation du droit d'inscription à un concours.
Puis a eu lieu ensuite la distribution des dossiers aux jurés qui se rendent dans les Salles de concours.
Ce concours prend fin vers 11 heures.
A 1 heure de l'après-midi, nouveau concours d'exécution pour toutes les sociétés.
Vers 3 heures, les musiques se massent au quai de Juillet, et après un lâcher de pigeons-voyageurs sur le pont de pierre, défilent parmi les principales rues de la ville. Le défilé est imposant, car environ 75 sociétés y prennent part.
Ces musiques se sont ensuite rendues au Château à 4 heures où elles ont exécuté la Marseillaise el la Marche des Petits Vosgiens, cette dernière composée pour ce festival par M. Gaudon.
Ces deux morceaux ont été frénétiquement applaudis par la foule, ainsi que Souvenirs des Vosges, spécialement composé pour le festival par MM. Ch. Grandmougin et Paul Vidal, chef d'orchestre de l'Académie nationale de musique, et chanté par environ 500 chanteurs.
Cette réunion a eu lieu sous la présidence d'honneur de M. Talion, préfet des Vosges, de M. le général gouverneur et de M. Stein, maire.
Plusieurs morceaux ont également été exécutés par différentes sociétés.
Cette réunion a été très goûtée par le public qui n'a pas ménagé ses applaudissements aux musiciens.
Ce concert en plein air a pris fin vers 7 heures, les sociétés sont ensuite revenues en ville, jouant des marches entraînantes que le public, le pas bien cadencé, a accompagnées en foule.
Le soir, grandes illuminations dans toute la ville, les rues Aubert et Rualménil se faisaient surtout remarquer par le goût avec lequel toutes les maisons avaient été pavoisées.
A citer également l'hôtel de la Poste superbement illuminé.
Un concours d'honneur a eu lieu à 8 heures ½ au théâtre, puis les sociétés ont ensuite gagné les kiosques des divers concerts.
Pendant une bonne partie de la nuit, la foule a été dense dans les rues d'Epinal, et les différents bals installés sur plusieurs places à l'issue des concerts ont regorgé de monde jusqu'au matin.
Au cours de ces deux journées de fête, aucun accident ni incident ne s'est produit, il faut dire que c'est grâce à l'excellente organisation du concours, dont on ne saurait cesser de féliciter les organisateurs.

Lundi, 15 août. Lundi matin, à 9 heures ½, a eu lieu le concours d'honneur des harmonies et fanfares au théâtre, ainsi que le concours d'honneur des trompes et trompettes au tribunal civil.
A son arrivée sur la scène, au théâtre, la musique de Thann (Alsace) a été saluée par les cris de : Vive l'Alsace ! auxquels elle a répondu par les cris de : Vive la France !
De nombreux bouquets avec rubans tricolores ont été offerts aux deux sociétés alsaciennes, qui ont été très touchées de ces marques de sympathie.
A 2 heures ½ de l'après-midi, les sociétés viennent se ranger au Petit-Champ-de-Mars, où a eu lieu la distribution des prix.
A noter à la tribune, M. le préfet, M. le général gouverneur, M. le maire, M. le colonel du 4e chasseurs, etc..., ainsi que de nombreuses toilettes qui, par leur fraîcheur, rehaussaient l'éclat de cette fête.
Après avoir salué les musiciens, M. Talion, préfet, les a remerciés de leur concours à cette fête, qui, grâce au grand nombre des sociétés, a été des plus brillantes.
Il ne peut que ratifier les décisions du jury, dit-il, car tous les concurrents ont rivalisé d'intelligence el d'entrain et ont ainsi droit à toutes les félicitations, ainsi qu'aux plus vifs remerciements. (Applaudissements).
Ensuite a eu lieu la distribution des récompenses, qui s'est terminée vers 5 heures.
En résumé, ces fêtes d'Epinal ont été fort réussies et laisseront le meilleur souvenir dans l'esprit de tous ceux qui y ont assisté.

Epinal - Kiosque et Chalet — Café-Restaurant du Chalet
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13 et 14 juillet 1922 — La musique du 149e R.I. et l'Harmonie spinalienne en concert au Kiosque, sous les tilleuls embaumés du Cours. Puis fête sportive sur le grand Pré du Château et Concerts sur le Kiosque du Chalet. Enfin, un Kiosque temporaire est monté sur la Place des Vosges.
— La Fête nationale s'est déroulée à Epinal avec le cérémonial habituel. Dès samedi soir les cloches de Saint-Maurice ont lancé aux échos leur joyeuse sonnerie.
Samedi 13 juillet Concert au Kiosque du Cours
A 8 heures 30, une retraite aux flambeaux sans flambeaux, a entraîné à travers nos rues toute la jeunesse de la ville, aux accents de la musique du 149e, tandis que l'Harmonie spinalienne donnait, sous les tilleuls embaumés du Cours, un concert très applaudi. Cette audition nous a permis de constater avec plaisir les progrès très marqués faits par nos musiciens, sous l'habile direction de M. Thomesse.
Dimanche 14 juillet. La Revue du Champ-de-Mars
Dimanche matin, les Spinaliens se sont éveillés au son des cloches. A 8 heures, le canon, tiré au polygone de Chantraine, a salué la Fête nationale, alors que les troupes de la garnison se rendaient au petit champ de mars pour la revue traditionnelle.
Peu avant 9 heures arrivait M. le préfet accompagné de MM. Rongère, Grenet et Bourgeons, conseillers de préfecture. Ils prennent place à la tribune officielle où sont déjà M. Baudoin, maire, avec ses adjoints et le conseil municipal ; toutes les notabilités civiles et religieuses sont présentes.
A 9 heures, M. 1e général de brigade Geismar, commandant d'armes, fait son entrée sur le terrain, salué par la « Marseillaise ». Il passe rapidement devant le front des troupes qui lui sont présentées par M. le général Hoff.
Il met ensuite pied à terre et procède à la remise d'une croix de chevalier de la Légion d'honneur et à sept médailles militaires.
La musique vient se placer au centre du terrain et aux accents du Chant du Départ, fait défiler les troupes : 11e Génie, 149e d'Infanterie, 24e section de C.O.A., 21e bataillon d'ouvriers d'artillerie.
Deux batteries du 62e R.A.C., sous le commandement du colonel Larpent, défilent ensuite au pas, derrière leur excellente fanfare de trompettes.
La revue est terminée. Le public se disperse et les troupes regagnent leurs casernement.
Au Château : Fête sportive au grand Pré ; Concert au Kiosque à musique du Chalet
A 1 heure ½, le tonnerre qui grondait, la pluie qui tombait, n'empêchèrent pas un nombreux public de venir au grand pré du Château, pour assister à la fête sportive à laquelle l'Harmonie spinalienne prêtait son concours.
Des exercices d'ensemble, mains libres, ont été exécutés par la Vosgienne, l'Alerte, l'Espérance et la Jeanne d'Arc.
Une course de 1000 mètres puis une course de valises ont suivi. Malheureusement, aucun concurrent n'a pu enfiler les jambes de son costume, ce qui a entraîné un double classement des arrivants.
La section féminine de l'Espérance, en tunique mauve, bas et patins blancs, a été fort remarquée dans ses mouvements d'ensemble, ainsi que les pupilles de la même société.
Un coup de sifflet, et toutes les sociétés se mettent en rangs ; aux accords de la musique, elles défilent impeccablement autour de la piste et viennent ensuite se ranger de front au milieu du terrain.
La sonnerie Au Drapeau, suivie de la Marseillaise terminent cette partie de la fête.
Chacun quitte vivement le grand pré pour entendre encore quelques morceaux du concert donné au kiosque du Chalet par la musique du 149e.
Par toutes ses issues, le Château voyait s'écouler ses visiteurs qui bientôt rentraient à l'heure du dîner, pour ressortir après, car il fallait bien aller admirer les illuminations. Comme toujours, le Cours était fort bien décoré, et les édifices publics trouaient la nuit de la clarté de leurs rampes électriques ou à gaz.
A 9 heures, la. première polka jouée au kiosque de la place des Vosges, invitait les amateurs de danse à user leurs chaussures sur les pavés de la place du Poiron.
Jusqu'à 2 heures du matin, la ville a été animée d'une saine gaieté ; les cafés très fréquentés et d'innombrables demis ont été vidés en l'honneur de la République.

13 et 14 juillet 1938 — Comme à l'accoutumée, le 13 juillet, concert sur le Kiosque du Cours, suivi le lendemain, 14, par une revue sur le Champ de Mars et un concert sur le Kiosque du Chalet.
— Comme nous l'avons dit, la retraite, à laquelle participaient la fanfare et la nouba du 21e B.T.A., ainsi que les trompettes du 33e B.A.MA., escortés de porteurs de torches, mit une joyeuse animation dans la ville dès le mercredi soir. La soirée était très belle et tout Epinal « s'était sorti ».
A 21 heures, la foule était plus considérable encore autour du kiosque de la promenade du Cours, où notre excellente Harmonie municipale, magistralement dirigée par M. Roussel, donnait un concert dont chaque morceau fut applaudi pour sa parfaite exécution.
Tout comme les manifestations du mercredi soir, la revue qui se déroula à 9 heures, sur le vaste emplacement du Petit-Champ-de-Mars, fut suivie par une foule sensiblement supérieure à celle des années précédentes.
Dans la tribune officielle, disposée contre l'allée de la Moselle, avaient pris place M. Baudouin, maire d'Epinal, entouré de ses adjoints et des membres du conseil municipal ; Boterel, président du tribunal civil ; Maréchal, trésorier payeur général ; Tentborey, président du Syndicat cotonnier et de la Chambre dé Commerce ; les magistrats et les membres du Parquet ; les chefs de service de la préfecture ; Wagner, chancelier du consulat allemand, etc...
Sur le Petit-Cbamp-de-Mars, ont pris place les différents corps de troupe : tirailleurs algériens dit 21e B.T.A. et artilleurs indigènes du 33e B.A.MA. ; les uns et les autres en tenue kaki, aérostiers du 2e B.A. en tenue bleu foncé, puis au fond, voici les camions du 124e E.R.G.T., qui peuvent rapidement transporter les troupes d'un point à un autre. On remarque l'absence des élèves de l'école militaire préparatoire, partis en vacances.
Un peu avant 9 heures, arrive M. le préfet, accompagné de M. Caumont, secrétaire général ; sa voiture escortée par un détachement d'artilleurs à cheval, vient s'arrêter, devant la tribune.(...)
Au cours de l'après-midi, un nouveau concert fut donné au Château, au kiosque du Chalet, par les infatigables musiciens de notre Harmonie municipale.
Et la fête, favorisée par un temps magnifique, se poursuivit le soir par un bal populaire donné sur la place des Vosges, rappelant l'époque où bourgeois d'Epinal et gens du commun s'assemblaient sur la placé du « Poiron ».
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Re: Kiosques à Musique

ESQUELBECQ - Kiosque et Château
(NORD)
voir ici, les renseignements déjà publiés sur le kiosque de la Grand'Place d'Esquelbecq.
D'Esquelbecq, nous n'avons que très peu de données supplémentaires.
Le premier Kiosque en bois, monté entre 1901 et 1903, a été remplacé peu avant 1914 par un Kiosque à musique, toujours octogonal, mais possédant un soubassement de briques colorées suivant ainsi les motifs et le style de la façade des trois nefs de l'église Saint-Folquin, devant lequel il est édifié. S'il n'a toujours pas de couverture, on lui a toutefois ajouté des colonnes en acier et un garde corps en fer forgé.
Plus tard encore, dans les années 1950, une sorte de passerelle, munie d'une seconde balustrade, est installée tout autour du plancher du kiosque, à sa hauteur, augmentant d'autant le périmètre de celui-ci.
Le kiosque est finalement supprimé au tout début des années 1960.
La Grand'Place, a pris officiellement le nom de son ancien maire, ancien propriétaire du château, Alphonse Bergerot (1820-1912). Mais pour les Esquelbecquois, c'est toujours la Grand'Place !
Le Château quant à lui, propriété privée de la famille Morael-Tamer depuis 1945, a perdu sa tour-donjon, effondrée en 1984.
Kiosque supprimé.

voir ici, Château d'Esquelbecq, aujourd'hui.

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publié par JeanMarc Ven 7 Oct 2016 10:28

L'auberge "Brasserie" située à gauche de la grille du Château est toujours en place aujourd'hui.
Le bâtiment à droite de la grille, "Café Restaurant Vandersluys", toujours existant à ce jour, est l'ancien hôtel du bailliage et de l'échevinage qui était occupé par le Prévôt. C'est devant cet édifice, édifié en 1615, qu'était dressé le gibet d'Esquelbecq.
Le 21 janvier 1655, Marie Jacqueline Triest, née en 1613, épouse d’Hubert de Guernonval, propriétaire du château d'Esquelbecq, est assassinée. Sa servante sera accusée et terminera sur le gibet, précisément à cet emplacement.


Esquelbecq - Eglise et nouveau kiosque vers 1914
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Esquelbecq - Grand'Place et Kiosque vers 1950
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Classement : 5.26%
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